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xylella fastidiosafièvre catarrhale ovine
influenza aviaire
des maladiessous contrôle
MAGAZINE DU MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT6 € – NUMÉRO HORS-SÉRIE – JUIN 2016
numéro hors-sérieDirection de la publicationLaurence Lasserre
Rédaction en chefMarielle Roux
Direction artistique & maquetteJean-Charles Federico
RédactionMarie Bel, Magali Poulet, Cécile Poulain
Photographies Xavier Remongin, Cheick Saidou,Pascal Xicluna
Photothèque Tiphaine Rault
PublicitéXavier Herry, tél. 01 49 55 47 81
Photogravure et impressionIME by estimprimZ.A. Cray – 25110 Autechaux
Alimagri/bimagri est une publication du ministèrede l’Agriculture, de l’Agroalimentaireet de la Forêt 78 rue de Varenne 75349 Paris 07 SPTél. : 01 49 55 44 [email protected] 0152-3295
Couverture Illustration JC Federico
twitter.com/Min_Agriculture
facebook.com/Alimagri
minagri-infographies.tumblr.com
agriculture.gouv.frw
Sommaire
4 PAtriCk dehAumont direCteur GénérAlde l'AlimentAtion C'est la santédes générations futures qui est en jeu
6 des mAlAdies sous hAute surveillAnCeInfluenza·aviaire • West Nile •Brucellose • Peste porcine •Fièvre catarrhale ovine •Tuberculose bovine • ESB •Xylella·fastidiosa • Chancrecoloré • Flavescence dorée
13 Infographie La surveillance de l’encéphalopathiespongiforme bovine ou ESB en France
16 Gilles sAlvAt L'informationcircule très vite entre experts
18 Prévention • Gestion des risques •AlertesQui fait quoi ?
21 séCurité sAnitAireMieux gérer les risques
22 loïC evAinMaladies sans frontières
23 stAtut sAnitAire Être déclaré« indemne », un enjeuéconomique fort
24 Infographie Les abattoirs aucœur de l’inspection sanitaire
26 À noter Fièvre aphteuse, rage, santé des forêts, e-formation, post-crise
© Thinkstock
en quelques mois, la Francea dû affronter trois crisessanitaires majeuresJuillet 2015, Xylella fastidosia est découverte en Corse,nécessitant des mesures exceptionnelles d'arrachagecar cette bactérie peut se propager rapidement ettoucher de nombreux végétaux.Quelques mois plus tard, c'est l'élevage qui est enétat alerte. Deux maladies très contagieuses fontleur réapparition.La fièvre catarrhale ovine (ou maladie de la languebleue) est détectée en septembre 2015 après trois années d'absence. Près de 240 foyers sont identifiéset une vingtaine de départements est touchée. Une campagne de vaccination de grande ampleur aété organisée par l'État, la circulation des animaux estrestreinte sur une zone réglementée pour contenir lamaladie.Fin novembre 2015, ce sont les élevages de canards etoies du Sud-Ouest qui sont confrontés à l'influenzaaviaire. Cette souche n'est pas transmissible àl’homme. La consommation de viande, foie gras et
œufs ne présente également aucun risque. Mais le virus identifié est hautement pathogène pour les volailles.Enfin, fin février 2016 un cas d'ESB est détecté dansun élevage des Ardennes. Heureusement, il apparaîttrès vite qu'il s'agit d'un cas sporadique comme d'au-tres pays d'Europe en ont connu depuis trois ans. Enl'occurrence, il n'y a pas de crise sanitaire.La réactivité et la performance de notre système sanitaire ont permis de contenir ces maladies. Res-triction de mouvement d'animaux, vaccination àgrande échelle ou vide sanitaire, les mesures sontlourdes à mettre en œuvre pour les éleveurs et lespouvoirs publics, avec des enjeux à la fois sanitaireset économiques : il faut assainir les élevages, éradi-quer la maladie et rassurer les consommateurs et lespartenaires économiques. La France est un grandpays d'exportation d'animaux vivants et de produitstransformés à base de viande. La perte de statut de «pays indemne» peut être dévastatrice pour les filières.La prévention des risques et la gestion des crises sanitaires entrent dans les missions classiques desservices de l'État. Concernant les maladies animales,depuis une dizaine d'années, cette responsabilitéprend une acuité particulière. En effet, l'émergenceet la réémergence d'agents pathogènes sont favori-sées par la mondialisation des échanges et le dérè-glement climatique. Les maladies animales circulentd'un continent à l'autre, de nouvelles maladies ou denouvelles souches apparaissent, et la liste des zoo-noses (maladies animales transmissibles à l'homme)ne cesse de s'allonger.La sécurité sanitaire est un bien public qu'il faut appréhender désormais à l'échelle de la planète etdans une approche dite one health/une seule santé,intégrant santé humaine, santé animale, santé végétaleet santé des écosystèmes.
Veille, prévention, comment les risques sont-ils appréhendés ? Comment l'État fait-il face à cescrises lorsqu'elles se déclenchent? C'est ce que nousvous proposons de découvrir avec ce numéro hors-série d'Alimagri.
JUIN 2016 HORS-SÉRIE ● 3
Des maladies sous contrôle
Pourquoi parler d'une seule santé ?
Apparu en 2004, ce concept one world/one health est portépar l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L'objectif estde renforcer les liens entre santé humaine, santé animale etgestion de l'environnement, en particulier de la biodiver-sité. Les crises sanitaires, par exemple l'ESB en Francedans les années 2000, ont révélé combien un événementsanitaire initialement animal peut représenter une menacepour la santé publique, avec des conséquences de dimen-sion mondiale sur l'économie, l'environnement et les sociétés. Que ce soit par transmission alimentaire (maladiede la vache folle, salmonelloses), par transmissions vecto-rielles (fièvre du Nil occidental, encéphalites à tiques), ouencore par simple contact (la rage), les possibilités de trans-mission interespèces sont multiples. De plus, l'érosion de la
Patrick Dehaumont,directeur général de l'alimentation
C'est la santé des générations futures
qui est en jeu
Les maladies animales représentent une menace potentielle pour la santé publique. 60 % des maladies infectieuses humaines sontd'origine animale. L'existence de nombreux pathogènes communsentre médecine humaine et vétérinaire a suscité une approcheglobale sous le concept one health/une seule santé. Explications par le directeur général de l'alimentation.
biodiversité a un impact sur la santé publique, de nombreuxpathogènes se révèlent capables de menacer les êtres humains lorsque leur niche environnementale a subi de profondes perturbations. C’est la santé des générationsfutures qui est en jeu.
Comment se décline en France ce concept d'une seule santé/one health ?
C'est par exemple le plan antibiotiques en santé humaine etle plan Écoantibio pour les animaux. Pour les hommescomme pour les animaux, il est recommandé de moins pres-crire d'antibiotique pour préserver leur efficacité, car la population de bactéries devient résistante. C'est ce que l'onappelle l'antibiorésistance. Il est de plus en plus difficile dedécouvrir de nouvelles molécules efficaces, il est donc essentiel de préserver l’arsenal thérapeutique dont on
4 ● HORS-SÉRIE JUIN 2016
© Pascal X
icluna
dispose, en médecine vétérinaire et médecine humaine. Il faut notamment utiliser en dernier recours les « antibio-tiques critiques », c'est-à-dire limiter l'usage des moléculestrès efficaces vis à vis de germes très dangereux.
Comment promouvoir un usage responsable des antibiotiques ?
Au cours des années 2000, la France est devenue leadereuropéen et même mondial dans la lutte contre l’antibioré-sistance en médecine vétérinaire. La DGAL a travaillé avecl’ensemble des partenaires – vétérinaires, éleveurs, filières – pour élaborer le plan Écoantibio. L’objectif est dediminuer de 25 % en 5 ans (2012-2016) leur usage en mé-decine vétérinaire et en particulier des antibiotiques d'im-portance critique. La recherche se mobilise pour développerdes alternatives, des outils en faveur de la prophylaxie
sanitaire et des mesures zootechniques. La loi d'avenir votéedébut 2015 a permis de renforcer le dispositif législatif. Parexemple, dans les élevages industriels, limiter l'usage desantibiotiques en préventif et faire évoluer les méthodesd'élevage. C’est tout l’enjeu de l’alimentation de la popula-tion mondiale, fondée sur un élevage indemne de maladieset donc performant.
En 2013, laFrance est
passée en dessousde la moyenneeuropéenne en termes deconsommationd'antibiotiquesvétérinaires.
Le nouveau code de déontologievétérinaire soulignele devoir desvétérinaires enmatière d'usageprudent et raisonnédes antibiotiques.
JUIN 2016 HORS-SÉRIE ● 5
Des maladies sous contrôle
Des maladiessous haute
surveillance
le vide sanitaire pouréradiquer la maladieDepuis le 24 novembre dernier, laFrance fait face à un épisode d’in-fluenza aviaire de grande ampleuravec 77 foyers détectés dans 9 dé-partements du sud-ouest. Ce virustouche particulière-ment la filière «pal-mipèdes » (canardset oies).Pour contrôler la ma-ladie, une stratégie de dépeuple-ment progressif a été adoptée, suivied'une phase de vide sanitaire et d'unrepeuplement dans des conditionssanitaires maîtrisées. L’État a pris encharge le financement des mesuresde surveillance, de nettoyage, dedésinfection et de mise en place demesures de biosécurité. Les diffé-rents acteurs de la filière touchéspar cette influenza aviaire seront in-demnisés. Une enveloppe globale de
130millions d'euros est prévue pourles éleveurs.Entre le 18 avril et le 2 mai, les éle-vages de production de canards etoies de ces départements ont étéprogressivement dépeuplés aprèsque la population de
volatiles a été envoyée en salle degavage ou en abattoir au terme deleur vie économique. Ce dépeuplementprogressif a démarré le 18 janvierdernier, date des dernières introduc-tions dans les élevages de nouveauxanimaux. La zone de restriction en-globait environ 7700 producteurssur 17 départements. Dès le 16 mai,canetons et oisons sont réintroduitsdans les élevages. Il s’agit de la phasedite de repeuplement, accompagnéede la mise en place de mesures
{ INFLUENZA·AVIAIRE }
de biosécurité renforcées dans lesexploitations. 220 millions d'eurossur cinq ans sont prévus pour ac-compagner les professionnels danscette dernière étape essentielle.Notamment auprès des pays impor-tateurs, une surveillance renforcéedevra démontrer que la majeure par-tie du territoire national est indemnede l'influenza aviaire hautement pathogène.
6 ● HORS-SÉRIE JUIN 2016
Les oiseaux mitonnent dans leurestomac un véritable bouillon de virusde la grippe. Capables de se recombineret muter, ces virus aviaires s’adaptenttrès vite à leur environnement et à l’espèce qui les hébergenttransitoirement. L’influenza aviaire est un exemple de ces virus mutants qui donnent, par leur rapidité à se recombiner, du fil à retordre aux chercheurs.
Dans le tube digestif des oiseaux, c’estun troc incroyable, une vraie foire entrevirus grippaux ; ça s’échange des N etdes H à n’en plus finir, ça se recombine.H et N ? Deux protéines à la surface deces virus. Grâce au H, l’hémagglutinine, le virus s’arrime et pénètre dans unecellule, et grâce au N, la neuraminidase il colonise les cellules voisines. On a découvert plus de 16 H et 9 Ndifférents… Plusieurs milliards decombinaisons sont possibles ! Ces H et Nconfèrent au virus une partie de sacapacité à être virulent ou à s’adapter
Titrage de virusgrippal
sur tapis de cellulesMDCK.
Influenza aviaire, le virus qui mute… qui mute…
L’influenza aviaire estune maladie animaleinfectieuse, virale,très contagieuse.Toutes les espècesd’oiseaux,domestiques ousauvages sontsensibles à cettemaladie. Le virus peut êtreintroduit dans unélevage par desoiseaux malades,sauvages oudomestiques, desfientes, des résidusd'élevage, ou dumatériel qui aurait été souillé (bottes ou véhicules, par exemple).Dans certainescirconstances, lesvirus peuvent êtretransmis à d’autresespèces animales(notamment le porc).La transmission à l’homme estextrêmement rare,elle nécessite un contexteépidémiologiqueexceptionnel :transmission par voierespiratoire, enatmosphère confinéeavec les oiseauxinfectés, caractèresparticuliers devirulence du virus.Comme l'a confirmél'Anses, la soucheprésenteactuellement en France n'est pas transmissible à l'homme.
La consommation de viande, foie gras et œufs ne présenteégalement aucunrisque.La grande diversitédes virus influenzalimite la portée d’une vaccinationpréventive. En France,la vaccinationinfluenza aviaire est actuellementinterdite. Elle ne peutêtre autorisée quedans des casexceptionnels.
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© Thinkstock
© Thinkstock
© Dan
ier Marc / Inra
à une espèce donnée. Les grippessaisonnières humaines sont ainsi de typeH1, H2 ou H3 associé à N1 ou N2. Les H1 à H15, se trouvent chez lesoiseaux, mais seuls trois (H5, H7 ou H9)sont pathogènes.Plus touchés par l’influenza que les humains, les oiseaux sont enpermanence porteurs de virus grippauxpeu pathogènes… Qui peuvent évoluertrès rapidement. Une vraie course contre la montre entrechercheurs et virus mutants !
Des maladies sous contrôle
un risque toujours présentCette maladie touche de nom-breuses espèces animales – les bo-vins, les porcs, les ovins et lescaprins, les équidés, les camélidéset les chiens…– et l'Homme !Chez les animaux, les symptômessont souvent discrets et les bactériespeuvent survivre pendant plusieursmois hors de l’organisme de l’ani-mal, dans le milieu extérieur, où ellesrestent une source d’infection pourles autresanimaux. Les élevagesde bovins,ovins et caprins sont régulièrementcontrôlés par des dépistages sérolo-giques. Les élevages fabriquant desproduits au lait cru sont contrôléstous les ans.L’éradication de la maladie enFrance est le fruit d’une longue lutte
menée depuis les années 60 dansles élevages de ruminants. Désor-mais, en cas de confirmation de bru-cellose, tous les animaux sensibles à la maladie dans un troupeau reconnu infecté sont abattus et lesproduits détruits.La vaccination des animaux contre la
brucellose est interdite en France carelle fausse le dépistage par sérodia-gnostic. Le traitement est interdit caril pourrait conférer une résistancechez les animaux sans éliminer l’excrétion de la bactérie.La France bénéficie du statut «offi-ciellement indemne» pour l'ensem-ble du territoire depuis 2005 pourla brucellose bovine. Ce statut estreconnu pour la majorité des dépar-tements pour la brucellose des ovinset caprins.
{ brucellose }
réémergencedu virus en CamargueFin août 2015, le virus West Nile est détecté sur des chevaux en Camargue. Transmis par une piqurede moustique, ce virus touche prin-cipalement l'homme et le cheval,pouvant provoquer des symptômesneurologiques graves (méningo-encéphalite). Le dernier épisode decette maladie remontait à 2003, oùl'on avait mis en place un protocoleinterministériel, avec le ministère dela santé, qui s'est avéré efficace. En 2015 la surveillance des nou-veaux cas chez les chevaux a permisde suivre l'étendue géographique et l'intensité de la circulation virale,et d'adapter les mesures de préven-tion et de protection des personnes :renforcer la surveillance dans lesétablissements de santé et de dondu sang, communiquer auprès du
public résidant dans les zones infectées.Au total, entre fin août et octobre2015, 49 équidés et une personneont été infectés.
{ west·nile }
L'efficacité du systèmed'alerteeuropéen
En 2012, deux foyers de brucellose bovine ont été découverts enFrance, alors qu’aucuncas n’avait été rapportédepuis 2003. Le premierfoyer a été identifiégrâce aux autoritésbelges qui ontdonné l'alerte : des animaux
issus d'une exploitationbelge où la bactérievenait d'être détectée,avaient été vendus à la France.L'alerte a permis delimiter la propagation de la maladie en France,mais en Belgique, cinqautres foyers ont étédécouverts.
Colonies debactéries de
Brucella.
© Guy Bezard / Inra
8 ● HORS-SÉRIE JUIN 2016
renforcer la vigilanceCette maladie n'affecte pasl'homme, mais elle est très conta-gieuse chez les animaux, capable dese propager rapidement, avec un im-pact socio-écono-mique dévastateur.Une maladie d'autantplus redoutable qu'iln'existe ni vaccin nitraitement. Maladie endémique en Afrique, lapeste porcine est arrivée au Portugalen 1957 via des déchets de compa-gnies aériennes qui auraient été uti-lisés pour l'alimentation d'élevagesde porcs. Au cours des années2000, elle était présente en Europe
sauvage, mais également par l’éli-mination correcte des déchets alimentaires recueillis dans lesavions et bateaux et par des me-sures d’importation rigoureuses. Pour les voyageurs et les transpor-teurs qui arrivent de pays où sévit lapeste porcine africaine, les recom-mandations sont fermes : il est stric-
tement interdit deramener de laviande de porc oude sanglier (ou des
préparations à base de ces viandes).Des mesures de nettoyage et de dés-infection supplémentaires des ca-mions ayant été utilisés pour letransport d’animaux vivants ou d’ali-ments pour animaux en provenancedes pays où sévit la PPA (Russie, Biélorussie) doivent être ap-pliquées dans l’Union européenne.
En 2012, deux cashumains de brucellosesont apparus dans lacommune du Grand-Bornand, suite à laconsommation defromage frais au lait cru.Pour trouver l’origine du foyer qui avait infectél'élevage bovin, l'enquêtes'est tournée vers la faune sauvage. La maladie a étédécouverte dans la
population de bouquetinsdu massif du Bargyrévélant un réservoirsauvage de brucellosepassé inaperçu, sansdoute pendant plus de dix ans. Il a été décidé,en septembre 2013, deprocéder à un abattageciblé de la population (les bouquetins âgés de cinq ans et plus,correspondant auxclasses d’âges les plus
infectées).La découverte sur uneespèce protégée d’unréservoir de brucellose,maladie réglementée et éradiquée dans lesélevages français depuis2003, est un phénomèneinédit.Depuis, la maladie esttoujours présente dans la population debouquetins. L’avis del’Anses de juillet 2015
réévalue les risques et les différentesstratégies de lutteenvisageables. Ce cas de brucellosemontre combienl’éradication d’unemaladie contagieuseinstallée dans la faunesauvage est un exercicetrès complexe.
Quand la faune sauvage est porteuse de la maladie
de l'Est et notamment en Pologne etLituanie en 2014 (faune sauvage etporcs domestiques).La France est indemne, mais la plushaute vigilance reste de mise. En2014, en raison d'une recrudescencede cas observés en Sardaigne, lasurveillance a été renforcée enCorse. Une étude sérologique me-née sur 400 porcs a permis de
confirmer le statut sanitaire indemnede la France et de garantir la qualitésanitaire de la charcuterie produiteen Corse. Cette étude a été menéeen abattoirs, lieu privilégié pour lasurveillance des maladies animales.La prévention passe par la surveil-lance des élevages et de la faune
{ peste·porcine }
© Xavier Remongin
JUIN 2016 HORS-SÉRIE ● 9
Des maladies sous contrôle
{ ovine }
{ fievre }
{ catarrhale }
une vaccination à grande échelleLa fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de lalangue bleue (bluetongue en anglais),est une maladie virale, transmisepar des insectes vecteurs de typeCulicoides (moucherons). 26 séro-types viraux différents sont réperto-riés dans le monde.Les espèces sensibles à la FCO sontles ruminants domestiques (ovins,bovins, caprins) et sauvages. La FCOentraîne les symptômes suivants :fièvre, troubles respiratoires, saliva-tions, œdème de la face, etc.Cette maladie est strictement ani-male : elle n’affecte pas l’homme etn’inspire donc aucune inquiétude nipour la population, ni pour leconsommateur. Elle n’a strictementaucune incidence sur la qualité desdenrées (viande, lait, etc.).La France était indemne de FCO surson territoire continental depuis le14 décembre 2012. Elle avait perduce statut à la suite de l’apparitionde la maladie en 2006 dans le nordde la France. La maladie s’était en-suite propagée à l’ensemble du ter-ritoire. De plus, 176 foyers de FCO desérotype 1 ont été détectés en Corseentre septembre 2013 et juin 2014.Un premier cas de FCO de sérotype 8sur un bélier dans un élevage d’ovinset de bovins du département de l’Alliera été déclaré en septembre 2015.À la suite de la détection de ce cas,une surveillance renforcée a étémise en place.Au 15 avril 2016, ce sont au total239 cas de FCO qui ont été détectésdans le centre de la France.Des mesures ont été prises immé-diatement après la détection du pre-mier cas afin de prévenir tout risqueéventuel de propagation de la mala-die : le principe pour limiter la diffu-sion de la maladie est de restreindreles mouvements des ruminants domestiques au sein de leurs zones
10 ● HORS-SÉRIE JUIN 2016
réglementées, conformément auxexigences réglementaires Les zonesréglementées ont rapidement fusionné en une zone réglementéeunique.De plus, une surveillance renforcée aété mise en place sur l’ensemble duterritoire, avec pour objectif d’éva-luer rapidement l’étendue de la zoneinfectée par la FCO de sérotype 8, dedétecter toute nouvelle introductiond’un autre virus de sérotype diffé-rent mais aussi d’être en alerte sur leredémarrage éventuel de la maladieen Corse. Cette surveillance passepar une sensibilisation des éleveurset des vétérinaires afin qu’ils soientvigilants aux signes cliniques de lamaladie et ainsi détecter rapidementune éventuelle présence du virus.Pour lutter contre la maladie, il estpossible de mettre en place une stra-tégie vaccinale. Vacciner, c’est pro-téger les animaux mais aussicontribuer à l’éradication de la maladie.
Dès le 25 septembre 2015, le dis-positif national de vaccination desanimaux a été organisé par l’État enconcertation avec les professionnelsdans la zone touchée, avec des prio-risations sur certaines catégoriesd’animaux afin de gérer au mieux lesdoses de vaccins disponibles. De-puis le 1er mars 2016, la vaccinationvolontaire des cheptels ovins et bovinsest autorisée.La mobilisation de l’État, aux côtésdes autres acteurs publics et privéset notamment des vétérinaires etéleveurs, constitue un facteur déter-minant dans la lutte contre la FCO.La rapidité de mise en œuvre desmesures de gestion et de lutte est deplus une condition indispensablepour limiter les conséquences de la
maladie. C'est aussi une condition indispensable pour les échanges endehors du territoire national.Étant donné les contraintes pour lasortie des animaux de la zone régle-mentée qui couvre tout le bassin allaitant (4,6 millions de bovins,700000 ovins et 160000 caprinsdans la première zone de protectionet de surveillance de 150 km établiele 11 septembre), il y a des consé-quences en termes de commerce etd’échanges.La réactivité de la France a été etcontinue de constituer une conditiondu maintien de la confiance néces-saire aux relations commerciales.
JUIN 2016 HORS-SÉRIE ● 11
© Che
ick Sa
idou
Des maladies sous contrôle
intensifier le dépistage précoceLes autorités sanitaires recensentune centaine de cas par an avec uneconcentration en Côte d’Or, dans leSud-Ouest et en Corse. La maladies’est également développée chezcertaines espèces d’animaux sau-vages (sangliers, cerfs et blaireaux),ce qui pourrait rendre son éradica-tion plus complexe.La situation est globalement sta-
tionnaire : on n’enregistre pas de dif-fusion active de la maladie mais desdifficultés subsistent pour l’éradiquerdans les zones infectées. Le risque de transmission à l’hommereste négligeable.
un cas isolé découvert en mars L’encéphalopathie spongiforme bovine(ESB) est une maladie animale quitouche les bovins. Il s’agit de maladiesdégénératives du système nerveuxcentral qui sont dues à des agentsappelés «prions pathogènes». L’ESBse caractérise par l’apparition desymptômes nerveux sur des ani-maux adultes. En France, tous lesbovins âgés de plus de 48 mois sontsystématiquement testés dès lors
qu'ils sont envoyés à l'équarrissage.Un cas d’encéphalopathie spongi-forme bovine (ESB) détecté chez unevache de cinq ans décédée préma-turément dans un élevage des Ardennes a été établi le 23 mars der-nier par le laboratoire de référencede l’Union européenne (LRUE). Ce cas isolé a été aussitôt notifié à la Commission européenne et àl’Organisation mondiale de la santéanimale (OIE). Il s’agit du troisième
Comme la maladie évolue lente-ment, pendant des mois, voire desannées, il peut y avoir transmissionà de nombreux autres animaux del’élevage avant que l'éleveur puissedétecter des signes cliniques. Aussi,le ministère a renforcé le dépistageprécoce réalisé de manière plus in-tensive dans les zones à risque.
L’assainissement du cheptel se faitpar élimination des bovins issus destroupeaux infectés, la lutte par trai-tements antibiotiques (les mêmesque pour l’homme) ayant toujoursété interdite pour des raisons desanté publique.La lutte contre la tuberculose en2014 représentait 20 millions d’eurosdont environ 64% pour les indemni-sation des animaux abattus. Grâce à ces efforts conséquents, en2001 la France a obtenu le statut«officiellement indemne de tubercu-lose bovine » et l'a conservé depuis,ce qui facilite les échanges com-merciaux. Près de 1 million de bovinsont été échangés en 2014 principa-lement avec l’Italie et l’Espagne.
{ tuberculose·bovine }
{ ESB }
cas isolé d’ESB de ce type détecté enEurope depuis 2015. Ce bovin eu-thanasié sur l'exploitation avait ététesté à l'équarissage dans le cadredes mesures d'épidémiosurveillancenationale.
Coupes histologiques de cerveaux colorées sur lame servant à l'étudedes maladies à prions (ESB).
© Christian Slagmulder / Inra
12 ● HORS-SÉRIE JUIN 2016
Les farines animales (protéines issues de cadavres d'animaux) ont été mises en avant lors de la crise de la « vache folle » entre 1996 et 2002 comme responsables de la contamination des bovins et de l’ESB. Depuis 2002, il n’est plus possible de nourrir les animaux avec des farines issues de cadavres
d’animaux impropres à la consommation et ce, quelle que soit l’espèce animale. On entend parler aujourd’hui de «réintroduction de farines animales», ce qui est faux. Ce qui est vrai, c’est que l’Union européenne a
autorisé en 2013 l’utilisation de protéines animales transformées (P.A.T.) mais uniquement pour l’alimentation des poissons. Les P.A.T. ne sont pas des « farines animales » : elles sont issues de morceaux d’animaux propres à la consommation, et ne peuvent être fabriquées qu’à partir d'animaux qui ne sont pas des ruminants (bovins, ovins, caprins).
La surveillancede l’encéphalopathie spongiformebovine ou ESB en France
L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), également appelée « maladie de la vache folle », est une infection dégénérative du système nerveux central des bovins. Mortelle, elle est causée par un agent infectieux moléculaire, la protéine prion. Pour des raisons encore mal
connues, cette protéine normallement présente dans l’organisme subit une modification de structure et devient pathogène en s’accumulant autour des cellules célébrales de l’animal. Depuis l’interdiction des farines animales pour l’alimentation des bovins, la plupart des cas observés correspondent à des formes sporadiques.
définition
important
dans les élevages
Dépistage systématique de tous les bovins âgés de plus de 48 mois (bovins morts en élevage).
À l’équarissage
Dépistage de tous les animaux « à risque » de plus de 48 mois (animaux abattus d'urgence) et des animaux sains nés avant le 1er janvier 2002(1). Ces prélèvements sont faits dans le cadre de la surveillance systématique visant à détecter une éventuelle résurgence de la maladie. Si positif : destruction de la carcasse et des sous-produits.(1) Date de l’interdiction des protéines animales dans l’alimentation des animaux.
Retrait systématique et destruction des parties de l'animal dans lesquelles on peut trouver le prion (appelées MRS / matériels à risque spécifiés) : cervelle, yeux, amygdales, colonne vertébrale, moelle épinière, intestins.
Il n 'y a donc aucun risque à consommer de la viande bovine ou des abats.
à l’abattoir
190 000bovins testés
En 2015 :
75 000bovins testés
Surveillance permanentede tout signe clinique chez les bovins, permettant de suspecterla maladie : signes neurologiques, changement de comportement…
JUIN 2016 HORS-SÉRIE ● 13
Des maladies sous contrôle
plan d’urgence en corseXylella fastidosia est une bactérietransmise et dispersée par des in-sectes, qui s’attaque à différentesespèces végétales : vigne, agrumes,prunus, café, avocat, luzerne, laurierrose, chêne, érable, etc. Certainessous-espèces de cette bactérieconduisent à des dépérissementsmassifs de plantes d’intérêt écono-mique : agrumes, vigne, oliviers.Après détection, il n’existe pas demoyen de lutte curative contre cettebactérie, hormis l’arrachage, la des-truction des plantes contaminées et la lutte contre les insectes.
Face à cette menace extrêmementgrave, dès la découverte de la bac-térie en Italie, la France renforce sondispositif de surveillance. L'importa-tion de végétaux sensibles à Xylellaet provenant de zones touchées parla bactérie est interdite. Un réseau de cinq laboratoiresagréés est créé afin de renforcer lescapacités d'analyses.Les effectifs la Fédération régionalede défense contre les organismesnuisibles (Fredon) de Corse ont étédoublés temporairement. Des créditsd'urgence sont affectés aux services
de l'État afin de déployer les moyensd'analyse et d'investigation néces-saires.D'autres actions engagéespour maintenir la vigilance, poursuivrel'éradication et approfondir nosconna i ssancessont structuréesdans un plan d'action national,publié et notifié àla Commission eu-ropéenne fin 2015.
Depuis le 1er janvier 2015, plus de6000 prélèvements ont été effec-tués sur des végétaux et analyséspar le laboratoire national de réfé-
rence de l’Anses.En mai 2016, en Corse,249 foyers étaient détectéset 13 foyers en PACA, uni-quement sur des plantesornementales. La sous-espèce de cette bactérie
est différente de celle présente en Italie.
{ xylella·fastidiosa }
Les enjeux de la santé et de la protectiondes végétaux
En santé végétalecomme en santé humaineou animale, on assiste à l'arrivée de maladiesémergentes. Les directionsrégionales de l'alimentation,
de l'agriculture et de laforêt (DRAAF) exercentnotamment des missionsde protection sanitairedes végétaux et un chefdes servicesphytosanitaires françaiscoordonne au niveauinternational.Contrairement auxmaladies humaines
et animales qui sontappréhendées dans uncadre global, les maladiesvégétales ne présententaucun danger direct pourl’homme. Cependant, ces pathologies sont de nature à fragiliserdurablement dessecteurs de productionalimentaire ou de
menacer le patrimoineagricole et la biodiversitéd’un territoire.Certaines n’ont pas deremède et nécessitent la mise en place dedispositifs exceptionnelstels que l’arrachage ou l’obligation de traitement.
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© Pascal X
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Xylella fastidiosa a touché en Francedes polygales à feuilles de myrte.
une maladie incurable Le chancre du platane est une maladieincurable qui provoque la mort del’arbre. Le champignon responsablede la maladie (Ceratocystis platani)
est un organisme nuisible régle-menté dont l'introduction et la dis-sémination sont interdites enapplication de la réglementation européenne. Cette maladie des platanes serait arrivée en France ini-tialement aux abords de Marseilledurant la seconde guerre mondiale àpartir de caisses en bois infestéescontenant du matériel militaire.
Depuis elle a progressé dans diffé-rentes régions du Sud de la France,touchant les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon- Midi-Pyrénées, Auvergne-
Rhône-Alpes, ou encore l’Aquitaine-Limousin Poitou-Charentes. À l’heureactuelle, l’abattage des arbres infestés et environnants demeure laseule méthode efficace pour luttercontre le ravageur. La poursuite desabattages est donc indispensablepour éviter une trop forte progres-sion du chancre coloré dans les régions infestées.
mortelle cicadelle Le phytoplasme est un parasite microscopique bactérien qui est res-ponsable de la flavescence dorée dela vigne. La maladie se développepar foyer et peut se propager rapi-dement. Les pertes sont très gravespuisque la totalité de la récolte peutêtre détruite si les grappes ou les in-florescences ont présenté des symp-tômes. Enfin, à terme le phytoplasmeprovoque la mort du cep.Le vecteur est une cicadelle (Sca-phoideus titanus), insecte piqueur-suceur qui prospère sur les vignes.
Il y accomplit tout son cycle biolo-gique et a pour eux une préférencealimentaire marquée en conditionsnaturelles. La cicadelle a été intro-duite au début du XXe siècle depuisl'Amérique du Nord vers le Sud-Ouestde la France, par l'importation debois américains contenant des œufsde l'espèce. Elle a trouvé en Europesub-méditerranéenne des conditionsde développement très favorables ets'est dispersée sur tout le continent
par le commercedes bois etplants. Elle esttrès communede l'Atlantiqueà la Serbie et dela vallée de laLoire aux vignoblesméditerranéens. En France,seuls les vignobles de Champagne etd'Alsace en sont réputés indemnes. Il n'existe pas de méthodes de luttedirecte contre le phytoplasme. La lutte, essentiellement chimique,est donc dirigée contre l’agent
vecteur, la cicadelle En raison desgraves conséquences sur le vigno-ble et de la présence dans de nom-breux départements français de lacicadelle, la lutte contre la flaves-cence dorée est réglementée par ar-rêté ministériel depuis 1987. Chaqueannée, les modalités de lutte ainsique le périmètre de lutte obligatoiresont fixés par département après arrêté préfectoral.
{ flavescence·doree }
{ chancre·colore }
Une vigne cépageChardonnay blanc touchéepar la flavescence dorée.
© Jean Larrue / Inra
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(DR)
Des maladies sous contrôle
Les crises sanitaires en élevage se succèdent
à un rythme soutenu. Fièvrecatarrhale ovine, influenza
aviaire, ESB… Commentexpliquer que tant de maladiesanimales frappent les élevages ?
Nous vivons en moyenne une crise paran… Les virus émergent ou ré-émergent enpermanence. Ces derniers mois ont été exception-nels : depuis début août 2015, nous avons vu venir lafièvre catarrhale ovine, l’influenza aviaire puis l’en-céphalite spongiforme bovine (ESB).Si nous vivons plus de crises sanitaires que par lepassé, c’est aussi que nous avons mis en place, avecle ministère de l’agriculture, des systèmes de sur-veillances performants. Le virus de Schmallenberg,qui entraîne des malformations des veaux quand lamère gestante est touchée par le virus, n’aurait, parle passé, pas été détecté ; on n’aurait pas fait le lienentre les malformations et la présence d’un virusdans l’élevage. Aujourd’hui, notre réseau d’épidé-miosurveillance, au contact permanent avec les élevages, est plus solide. Il nous permet de détecterdes signaux, même très faibles.
Comment s’organisela surveillance ?
Les plateformes d’épidé-miosurveillance regroupent
des vétérinaires, des éleveurs,des laboratoires d’analyse deréférence et des laboratoiresdépartementaux, le ministèrede l’agriculture, l’Anses, le
réseau des coopératives, les groupements de défense sanitaires, les chasseurs… Notre réseau esttrès dense : le réseau national d’observation épidé-miologique en aviculture animé par l’Anses Ploufragan(Côtes d'Armor) regroupe par exemple 90 % des vétérinaires qui sont en contact avec des élevages depoulets. L’information circule très vite entre experts,vétérinaires et éleveurs.Chez les bovins, la surveillance est également trèsfine : tous les bovins qui partent à l’équarrissagesont analysés pour l’ESB. Une hausse de mortalité,même faible, est tout de suite détectée.La force de nos réseaux de surveillance réside avanttout dans son maillage territorial ; les éleveurs sontbien formés, et les vétérinaires, présents sur l’ensemble du territoire, sont en contact permanents
ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE
l'informationcircule très vite entre experts
Les laboratoires départementaux et ceux de l'Anses réalisent les analyses dans le cadre des plans de surveillance ou de contrôle, et en urgence en cas de suspicion d'une maladie contagieuse.L'Anses joue un rôle essentiel dans la gestion des crises sanitaires. Elle apporte au ministère de l'Agriculture son expertise, avec une évaluation des risques. S'appuyant sur sesrecommandations scientifiques, le ministère décide d'une stratégie de gestion de crise pour éradiquer la maladie. Rencontre avec Gilles Salvat, directeur du laboratoire de l'AnsesPloufragan/Plouzané, directeur de la santé animale et du bien-être des animaux à l’Anses.
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avec les directions départementales en charge de laprotection des populations (DDPP).Nous disposons de laboratoires départementaux deterrain de très bon niveau et de laboratoires natio-naux de référence de renommée internationale : 20%des laboratoires européens de références sont àl’Anses. Entre 2007 et 2015, pendant presque dix ans,nous n’avons pas vécu d’épisodes d’influenza ; cependant une quinzaine de laboratoires a été conti-nuellement formée et informée pour maintenir uneréactivité élevée.Pour une maladie hautement pathogène comme la fièvre aphteuse, nous avons mis en place un système très réactif ; si un vétérinaire a des doutes,il envoie des photos de son smartphone à un spé-cialiste de l’Anses, qui juge si la suspicion est fondéeet demande des prélèvements si elle l’est. Les analysessont mises en œuvre dans les 24 heures par le labo-ratoire de référence chargé de traiter le prélèvement.
Une fois la maladie détectée dans un élevage, que se passe-t-il ?
L’Anses a un rôle d’appui scientifique auprès du mi-nistère de l’Agriculture. Une fois la maladie détectée,nous réalisons au sein de nos laboratoires de nom-breuses analyses qui nous permettent de répondreaux différentes questions que l’administration estamenée à nous poser, pour que celle-ci puisse cir-conscrire puis éradiquer la maladie : doit-on abattrel’animal, ainsi que ses congénères du troupeau? Sadescendance (cas de l’ESB par exemple)? Quel est lerisque de propagation des insectes vecteurs de la ma-ladie (cas du virus de Schmallenberg)? Combien detemps le virus reste-t-il actif dans le lisier (cas de l’in-fluenza aviaire)? Sur cette base, l’agence émet desavis et recommandations afin que le ministère dis-pose de tous les éléments scientifiques qui vont luipermettre de gérer la crise.
ZOOMEn 2015, on compte 54 saisines de l'Anses par la DGAL dont 24 en santéanimale, 13 en santé desvégétaux et 17 enalimentation.
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Sa principale mission est de veiller à laqualité et à la sécurité des aliments à chaqueétape de la chaîne alimentaire, des matières premièresnécessaires à la culture des végétaux et l'élevage des animaux jusqu'à la remise des aliments aux consomma-teurs, ainsi qu'à la santé et à la protection des animaux etdes végétaux.Les dispositifs de surveillance pilotés par la DGAL permet-tent d'agir à titre préventif mais aussi de réagir très rapi-dement en cas d'alertes sanitaires, comme par exempleen 2015 où deux maladies animales très contagieusesont fait leur réapparition sur le territoire national.
Des maladies sous contrôle
Prévention •Gestion des risques•Alertes
qui fait quoi ?
La direction générale de l'alimentation
4 800agents
14 000vétérinaires
sanitaires habilitéspar l’État
Pour mener à bien sa mission,la DGAL s’appuie sur une
chaîne de commande et travailleainsi en étroite relation avec lesservices de l’État en départementset régions(1) mais aussi avec lesdifférents acteurs concernés :professionnels du monde agricole,associations, consommateurs, etc.Elle élabore le dispositifréglementaire dans son champ de
compétences qu’est la sécuritésanitaire des aliments et encontrôle l’application avec l’appuides services déconcentrés. Au niveau européen et international,elle assure la promotion desmodèles alimentaire, sanitaire et phytosanitaire français. (1) Les directions régionales de l'alimentation,de l'agriculture et de la forêt et les directionsdépartementales en charge de la protection des populations.
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Les directions départementales de la protection des populationsLa DGAL s'appuie sur des services del'État relevant de l'autorité des préfetsde départements et de régions. À l'éche-lon départemental, ce sont les 42 direc-tions départementales en charge de laprotection des populations (DDPP) ou les46 directions départementales de la cohésion sociale et de la protection despopulations (DDCSPP) et les 5 directionsde l'alimentation, de l'agriculture et de laforêt (DAAF) en Outre-mer qui sont les interlocuteurs privilégiés de la DGALpuisqu'elles sont chargées de la sécu-rité sanitaire. Ainsi, ces directions dé-partemantales exercent une surveillanceconstante des principales maladies.Toute suspicion ou déclaration de cesmaladies animales déclenche un dispositif opérationnel préétabli (plansd'urgence). Ce fut le cas à l'automne2015 avec la fièvre catarrhale ovine etl'influenza aviaire.
La mission des urgences sanitaires
La mission des urgences sanitaires(MUS) gère plus de 1000 alertes et prèsde 1400 intoxications alimentaires collectives chaque année. En 2015 ellea été fortement mobilisée dans le domainede la santé animale avec l'influenzaaviaire, la fièvre catarrhale ovine, un casde rage, et des cas de maladie de WestNile. L'appui de la MUS permet d'harmo-niser la gestion des foyers sur l'ensembledu territoire national. Dans le domainevégétal, elle s'est aussi occupée del'alerte Xylella fastidosia en Corse etPACA et de plusieurs alertes sur des pes-ticides retrouvés dans des végétaux.Mais ce sont les alertes alimentaires etles cas d'intoxications collectives quiconstituent la majeure partie desalertes : salmonelles dans des fromagesau lait cru, listeria dans des andouilles,verre dans des conserves, ou encore enfants malades après consommationde moussaka. Cette gestion de l’urgences'effectue en lien avec les réseauxd'alerte européen et international. LaMUS est l’un des deux points de contactnationaux pour le réseau européend’alerte rapide pour l’alimentation hu-maine et animale (RASFF) et le point decontact national pour INFOSAN (réseaud’alerte international pour ces mêmesthématiques).
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Resytal une plateformed'échanges d'information
La base de données Resytal permet decoordonner les contrôles, de gérer lesressources humaines et budgétaires duprogramme «sécurité et qualité sanitairede l'alimentation ».Resytal est un outil partagé simple d'uti-lisation pour l'ensemble des personnelspermettant de fournir en temps, réel unétat de la situation sanitaire dans le do-maine animal, végétal et alimentaire.Cet outil est composé de différentesbriques : analyse de risque, programma-tion et gestion des inspections, gestiondes suites administratives et pénales, lareprise des grilles et des vade-mecumd'inspections, etc.Resytal comprend une application (SI2A)pour l'inspection des produits en abat-toirs, utilisée tous les jours par environ1700 agents répartis dans 220 abattoirs.
Des maladies sous contrôle
La brigade nationale d’enquêtesvétérinaires et phytosanitaires
La BNEVP est une unité capable d’inter-venir sur l’ensemble du territoire. Elleconstitue une force de frappe mobilisa-ble en urgence. Elle concentre son acti-vité sur la lutte contre la délinquanceorganisée dans le domaine sanitaire,mais elle apporte aussi un appui tech-nique aux services de contrôle sanitaire,notamment en cas de crise, et réalisedes enquêtes nationales. Elle traite de sujets aussi variés que letrafic de carnivores domestiques, de médicaments vétérinaires, des denréesalimentaires, ou de produits phytosani-taires illégaux, en collaboration avec lajustice.
En début d'année 2016, le ministre del'Agriculture, Stéphane Le Foll a diligentéune enquête de la brigade dans l'affairede l'abattoir du Vigan (Gard) à la suite de la diffusion d'une vidéo montrant des mauvais traitements envers des animaux.En 2013, la BNVEP a mené ou collaboréà plusieurs enquêtes d’envergure : l’af-faire dite «des lasagnes à la viande decheval » et le démantèlement d’un ré-seau de trafic de chevaux vendus pour laconsommation alors qu’ils avaient étéutilisés dans l’industrie pharmaceutiqueet ne devaient pas entrer dans la chaînede consommation alimentaire.
L’épidémiosurveillance a pour objectif de dé-celer l’apparition d’une maladie émergente, d’évaluerson impact sanitaire et ses conséquences économiques, de prioriser les différentes actions de lutte et d'améliorer lesprotocoles de surveillance pour une meilleure réactivité. La plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale, crééeen 2011, constitue un outil commun à l’ensemble des acteursde la surveillance des maladies animales. Cette plateforme réunit l’ensemble des parties prenantes : l’État en tant que ges-tionnaire du risque, l’Anses en tant qu’évaluateur du risqueet les organisations sanitaires agricoles, les organisationstechniques et les laboratoires vétérinaires.
La plateforme d'épidémiosurveillance
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120 EMPLOIS SUPPLÉMENTAIRES POUR L'INSPECTION SANITAIRE
La priorité donnée à la sécurité sanitaire s'est traduiteen 2015 et en 2016 par la création de 60 emplois supplémentaires.Ce sont donc 120 emplois créés sur deux ans qui permettent de renforcer les contrôles sanitaires etphytosanitaires tout au long de la chaîne alimen-taire, notamment dans les abattoirs de volailles, lesactivités de certification à l’exportation et l’inspectiondans le secteur de la remise directe. Cet engage-ment fort vise à apporter des garanties aux citoyensen matière de sécurité et de qualité sanitaires de l’alimentation.
DES OUTILS D'INSPECTION RÉNOVÉS
Depuis 2016, les grilles d'inspection ont été réno-vées. Cette nouvelle grille a un double objectif : faci-liter le travail des inspecteurs en les dotant dedocuments plus simples à renseigner (grille et vade-mecum d'inspection), rendre ces grilles plus lisiblespour faciliter leur appropriation par les professionnelsqui peuvent ainsi mieux identifier les point de vigilanceet les mesures correctives à apporter. Ces outils concernent les filières viande, lait, ovo-produits, produits de la mer et d'eau douce, et toutesles étapes (abattoir, restauration, transformation).
Pour anticiper les risques de sécurité sanitaire, les évaluer et prévoir leur évolution, il est nécessaire d'adapter en permanence
les dispositifs en place et d'améliorer leur fonctionnement.
SÉCURITÉ SANITAIRE
mieux gérerles risques
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Des maladies sous contrôle
En quoi consiste exactement votre rôle au niveau international ?
Le chef des services vétérinaires français (Chief vete-rinary officer-CVO) représente l’autorité vétérinairenationale auprès des institutions de l’Union euro-péenne et de l’OIE, qui est l’Organisation mondiale dela santé animale. En France, la fonction de CVO est as-surée par le directeur général adjoint de l’alimentation.Les CVO de l’Union européenne se réunissent régu-lièrement à Bruxelles, à peu près tous les mois, pourtravailler sur la réglementation sanitaire et faire lepoint sur la situation sanitaire dans les États membres.Au niveau international, la session générale de l’OIEse tient chaque année à Paris pendant la dernière se-maine de mai. Elle réunit les CVO des 180 pays mem-bres qui sont amenés à statuer sur les normespréparées par les diverses commissions scientifiqueset techniques de l’OIE. Ces normes de sécurité sani-taire sont importantes pour le commerce mondial,notamment parce qu’elles servent de référence àl’OMC en cas de contentieux entre un pays exportateuret un pays importateur.
Que se passe-t-il avec nos partenairesinternationaux en cas de crise sanitaire ?
Dès qu’une maladie animale est confirmée, le CVO a l’obligation de la notifier, à la fois à Bruxelles et à l’OIE. Cette obligation repose sur un principe assezsimple : la transparence, et la confiance, pour garantirla sécurité sanitaire des échanges commerciaux.Et donc très vite les CVO du monde entier savent quetel ou tel pays a tel ou tel problème. En conséquence, nous voyons rapidement quels sontles pays qui respectent les normes de l’OIE, et quelssont ceux qui les ignorent ou qui les appliquent partiellement. Il faut alors se mettre en relation avecchacun d’entre eux et expliquer la situation, de façonaussi objective que possible, essayer de rassurer,pour limiter le préjudice commercial. C’est important pour un pays gros exportateurcomme la France, mais c’est parfois très long et difficile. Et en appui des arguments techniques, l’intervention du politique est en général essentielle.
INTERNATIONAL
maladiessans frontières
Rencontre avec Loïc Evain, directeur adjoint de la DGAL, chef des services vétérinaires françaisauprès de l'Organisation mondiale de la santé animale.
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L’Organisation mondiale de la santé animale(OIE) développe depuis 1996, une procédurede reconnaissance officielle du statut sanitairede ses pays membres. Elle concerne au-jourd’hui six maladies animales jugées priori-taires : la fièvre aphteuse, la péripneumoniecontagieuse bovine, l’encéphalopathie spon-giforme bovine, la peste équine, la peste despetits ruminants, la peste porcine classique.Chaque année en mai, lors de l’assemblée géné-rale de ses membres, l’OIE publie la liste despays ou des zones dont le statut sanitaire resteofficiellement reconnu pour chacune de sessix maladies. Ce statut est renouvelé un an,chaque année, sauf si bien sûr un nouveau casse déclare.La France a un statut officiel reconnu par l’OIEpour ces six maladies, ce qui témoigne de laperformance de son système de sécurité sanitairepiloté par la direction générale de l’alimentation.
Pour les autres maladies animales pour les-quelles il n’y a pas statut officiel, les pays peu-vent suivre les recommandations de l’OIE pours’auto-déclarer indemnes sous leur propre responsabilité. Les partenaires commerciauxpeuvent dans ce cas demander à obtenir plusde précisions ou à auditer leurs services vété-rinaires. Pour l’influenza aviaire réapparue en2015 dans le Sud-Ouest, la France a déclaréune « zone de restriction » limitée à un terri-toire bien précis, ce qui permet de garder lestatut indemne pour les autres régions deFrance et de préserver leurs échanges commerciaux.Avec la mondialisation des échanges, les mala-dies animales peuvent se propager très rapi-dement. C’est pourquoi le statut sanitaire d’unpays est devenu un enjeu important pour lespays exportateurs.
STATUT SANITAIRE
être déclaré « indemne »,un enjeu économique fort
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263abattoirs
de boucherie
2155inspecteurs
les abattoirs au cœurde l’inspection sanitaire
Production annuelle :3 450 000 tonnes
(abattoir de boucherie : bovins, ovins,caprins, porcins, équins)
Disparité importanteentre les abattoirs :
10 tonnes 220 000 tonnes
la sécurité sanitairedes aliments
la santé et laprotection animale
Directions départementalesen charge de la protection des populations
Les abattoirs occupent une place particulière dans la chaîne alimentaire : l'inspection vétérinaire y est permanente pour garantir la protection du consommateur. La présence d'animaux vivants implique des responsabilités en matière de santé et de protection animales. En novembre 2015, le ministre a réaffirmé son profond attachement aux missions régaliennes d'inspection en abattoir et a rappelé les différentes priorités déclinées dans un plan d'action triennal. Ce plan a comme objectif de mieux encadrer et soutenir les agents assurant les inspections dans les abattoirs, de valoriser leurs actions et de diversifier leurs missions. Un autre volet important est d'améliorer l'efficacité des inspections : veiller à la mise en œuvre des actions correctives si des non-conformités ont été constatées, utiliser les données collectées dans les abattoirs afin de mieux cibler les inspections en amont, dans les élevages, et dans les entreprises de transformation.
1 200 équivalentstemps plein
Les services vétérinaires de l’Étatcontrôlent le respect par les professionnels
de leurs obligations réglementaires :
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systématique
systématiqueinspection avant l’abattage
inspection après l’abattage
au moins une fois par anInspection générale de l’établissement
Toute non-conformité constatée fait l’objet de suites administratives ou pénales adaptéesEn 2014, pour les suites administratives :
104 avertissements, 60 mises en demeure et 2 suspensions d’agrément sanitaire
État de santé :un animal
maladene doit pas
être présentéà l’abattoir
Chaque carcasse est inspectéeInspection visuelle / palpations /
incisions de la carcasse et des abatsProcédure réglementaire
européenne
Conformitéde leur
identification(traçabilité)
Propreté
Vérification de l’efficacité du plan de maîtrise sanitaire mis en place par l’exploitant,du fonctionnement général de l’abattoir, du respect des règles d’hygiène,
de la conformité des bâtiments et des équipements, de la traçabilité, etc.
AnomaliesLes viandes
sont écartéesde la
consommationhumaine
Saisie vétérinaire
Bonnesconditions
de transport etbientraitancedes animaux
Conformitédu statutsanitaire
des élevagesde provenance
ConformitéLes agents officiels apposent
un tampon de salubritésur la carcasse
Estampille sanitaire
FR78-117-03
CE
régulière & inopinéeRespect de la réglementation
sous la responsabilitéde l'exploitant
inspection de l’abattage
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À noter
FIÈVRE APHTEUSE :DÉCLARATION OBLIGATOIREL’Union européenne est indemne de fièvreaphteuse depuis 2007 mais de nombreux payssont touchés dans diverses parties du mondenotamment en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Parmi les pays proches géographiquementde l’Europe, il y a notamment l’Égypte, la Libye,la Turquie, la Tunisie et depuis peu l’Algérie. La fièvre aphteuse n’est pas une maladietransmissible à l’homme mais elle estextrêmement contagieuse pour les troupeauxet se transmet très rapidement. Elle fait partiedes maladies à déclaration obligatoire et pourlesquelles des mesures de police sanitairedoivent être prises. Des mesures de contrôleet de surveillance strictes portant sur lesimportations et les déplacements transfrontaliersd’animaux permettent de renforcer laprotection des pays et des zones indemnes.
SENSIBILISER LES VOYAGEURS À LA RAGELa rage n’est pas encore une maladie dupassé ; elle est présente dans de nombreuxpays : en Afrique, Asie, Amérique latine etAmérique du Nord. Des milliers de personnesmeurent encore de rage dans le monde. Alorsque la France en est indemne, des cas sontrégulièrement détectés et proviennent tousd’animaux contaminés à l’étranger etimportés frauduleusement sur le territoire.Les importations illégales venant de pays austatut sanitaire incertain font peser un risquemajeur sur la santé publique et sur la santéanimale. Chaque année, une campagned'information vise à alerter les voyageurs afin de limiter ces risques.
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garealarage.fr
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LES FORÊTS AUSSI ONT LEUR BULLETIN DE SANTÉChaque année 12 000 arbres sont observéspar 230 correspondants forestiers, ce quipermet de caractériser l'état de santé de laforêt à l'échelle nationale. En Francemétropolitaine, cette surveillance estréalisée par le réseau du département de lasanté des forêts (DSF) qui collecte etanalyse les données : réussite et échec desplantations, agents responsables, mortalités.Cette stratégie de prévention concerne lesorganismes nuisibles et les problèmes lesplus courants des peuplements forestiers deproduction : structure du sol ; granulométrie ;teneur en sels minéraux ; teneur en humus ;salinité ; ainsi que les organismesréglementés et les nouvelles maladiesémergentes.
UNE E-FORMATIONPOUR LES VÉTÉRINAIRES Une formation en ligne sur la thématique del’influenza aviaire hautement pathogène(IAHP) destinée aux vétérinaires sanitairesest accessible sur le site COOC influenzadepuis le 4 mai 2016. D'une durée de sixsemaines, cette e-formation a pour objectifd'améliorer les savoir-être professionnels sur l'influenza aviaire.
© Pascal B
ats
JUIN 2016 HORS-SÉRIE ● 27
APRÈS LA CRISE, LES ÉLEVAGES SE REPEUPLENTLe ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, s'est rendu le 13 mai dans le Gers et les Landespour visiter deux élevages de palmipèdes, quelques jours avant le début du repeuplement des élevages après la période de vide sanitaire consécutive à des cas d’influenza aviaire.
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