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DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DU DÉPARTEMENT DE LA CÔTE-D’OR

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DICTIONNAIRE TOPOGRAPHIQUE DU

DPARTEMENT DE LA CTE-DOR

{I}AVANT-PROPOS.

Au moment o va paratre cet ouvrage, je tiens remercier, comme je lai fait pour le Dictionnaire de la Haute-Marne, les personnes qui mont facilit la prparation de celui-ci.

Mes confrres de la Cte-dOr et des dpartements voisins mont donn des facilits particulires pour mes recherches dans les importants dpts dont ils ont la garde : M. Ferdinand Claudon, conservateur des Archives de la Cte-dOr et de lancienne province de Bourgogne ; M. Charles Oursel, conservateur de la Bibliothque et des Archives de la ville de Dijon ; MM. Armand Boutillier du Retail, archiviste de lAube ; Lonce Lex, archiviste de Sane-et-Loire ; Charles Pore, archiviste de lYonne.

A ces noms vient sajouter, et ce nest plus malheureusement quun souvenir, celui de Pierre Gautier, archiviste de la Haute-Marne, mort glorieusement, pendant la dernire guerre, la tte de la compagnie quil commandait.

Des particuliers mont ouvert trs libralement leurs archives : M. le comte Athanase de Guitaut, au chteau dpoisses ; M. le comte Arthur de Vog, au chteau de Commarin, et lHtel Vog, Dijon. M. Brunet de Monthelie, au chteau de Melin-sous-Orches, ma communiqu les titres de proprit de cet ancien fief, provenant des familles du Bled, Roserot de Melin, Gaillard de Montigny, etc.

M. Lon Berthoud ma fourni la plupart des formes patoises que jai indiques. Enfin, je dois un hommage la mmoire de Joseph Garnier, archiviste de la Cte-dOr, qui a fait

paratre en 1869 un essai de dictionnaire topographique, sous le titre de Nomenclature historique des communes, hameaux, carts, lieux dtruits, cours deau et montagnes du dpartement de la Cte-dOr1

Outre ces indications, jai t autoris ajouter celle des chteaux et forteresses : ce renseignement pourra viter des confusions entre plusieurs localits de mme nom, situes dans le dpartement de la Cte-dOr, ou mme dans les dpartements voisins. Cette ide ne mtait pas venue tout dabord, et jai {III}nglig, au dbut de mes recherches, de relever les qualificatifs castrum,

. La {II}nomenclature de la gographie physique, qui est trs dtaille, avait t dresse avec la collaboration des instituteurs du dpartement, la suite dune circulaire de lInspection acadmique ; jai fait beaucoup demprunts cet ouvrage pour la nomenclature, quoique jaie nglig un certain nombre de noms qui sont en dehors du cadre actuellement admis pour les dictionnaires topographiques : ce dernier point de vue, la publication de Garnier pourra tre encore utilement consulte. Quant aux formes anciennes cites dans ce premier essai, je suis oblig davertir le public quelles sont gnralement mauvaises et parfois inapplicables larticle o elles figurent.

En principe, je me suis abstenu de signaler ces fautes dinattention chappes mon trs regrett confrre, mais jai d, pour ma justification, signaler des identifications qui mont sembl inacceptables ; dailleurs, je nai fait ces observations que dans les cas o Garnier indiquait une date antrieure la plus ancienne de celles qui figurent dans larticle correspondant de mon dictionnaire. Si javais gard le silence, on aurait pu me souponner davoir ignor cette indication de date antrieure, ou davoir oubli den faire tat.

* * * On sait, gnralement, que le Dictionnaire topographique de France, dont la publication, par

dpartement, a t entreprise par le Ministre de lInstruction Publique, est assurment un ouvrage historique, mais non pas un Dictionnaire dhistoire ; il ne faut donc pas lui reprocher, comme je lai souvent entendu dire, de ne pas donner certains renseignements qui ne doivent pas sy trouver. Son but est de faciliter lidentification des noms de lieux : on a pens, avec raison, quoutre lnumration des formes diverses usites pour chaque nom, dans la suite des temps, il suffirait dindiquer les principales circonscriptions civiles et religieuses dont chaque localit a dpendu et celles dont elle dpend aujourdhui.

1 Trois articles ont t publis dans lAnnuaire du Dpartement, annes 1860, 1861 et 1862, et reproduits dans un

volume in-8 paru en 1869.

castellum, fortericia, que je nai peut-tre pas rencontrs, dans la suite, des dates aussi anciennes. Malgr le dsagrment qui devait en rsulter pour lamour-propre de lauteur, cette considration ne ma pas arrt : si je me suis avis un peu tardivement de donner ce genre de renseignement, je crois du moins avoir fait lindispensable.

Jy ai joint les noms des possesseurs, mais seulement quand ces noms taient dimportance capitale comme ceux du duc de Bourgogne et de trois ou quatre grandes familles, et enfin les noms des seigneurs ecclsiastiques, cause de la dure de leur possession qui fut gnralement assez longue.

* * * Je mtais propos de donner, dans lIntroduction qui va suivre, quelques renseignements sur la

valeur, parfois trs ingale, des cartulaires mentionns dans la liste des sources manuscrites ; mon premier commissaire responsable, M. Auguste Longnon, qui javais soumis la rdaction de ce chapitre, est dcd quelque temps aprs et mon manuscrit, dont je navais pas gard copie, ne sest pas retrouv parmi les papiers laisss par ce savant.

Il mest impossible de refaire aujourdhui une pareille tude ; je ne puis me souvenir que de quelques remarques. Le cartulaire de la chartreuse de Lugny, quoique datant du XVIIIe sicle, ma sembl offrir de srieuses garanties dexactitude. Celui de Saint-Bnigne de Dijon, manuscrit de la Bibliothque de la ville, fournit des prcisions qui ne se rencontrent pas dans la chronique publie par Bougaud ; or cette chronique consiste bien souvent en une analyse des chartes du cartulaire.

{V}INTRODUCTION.

PREMIRE PARTIE.

LES NOMS DE LIEUX.

I. ORTHOGRAPHE.

Je dois au lecteur quelques explications sur les modifications que jai tantt faites, tantt indiques seulement comme prfrables, pour lorthographe dun certain nombre de noms de lieux, orthographe diffrente de celle qui est suivie soit par lAdministration des Postes et des Tlgraphes, soit par les bureaux de la Prfecture de la Cte-dOr.

Mes observations, pour viter de trop longs dveloppements, ne porteront gnralement que sur des noms de communes, en prenant surtout comme base de mes observations le tableau du dnombrement de la population de 1912, publi dans le Recueil des actes administratifs du dpartement.

Comme je lai dj dit ailleurs1

La suppression de laccent sur le dernier e du mot prvt dans Villaines-les-Prvts (Dict. des Postes) : le plus ancien qualificatif de ce nom est les Prootes ; on trouve plus tard Prepositae, mais je nai pas trouv prepositurae. Peut-tre ce qualificatif a-t-il la mme origine que celui de Prvoires, dans Courcelles-Prvoires (cne de Chtillon-sur-Seine), car ces deux localits ont appartenu des chanoines, soit sculiers (Villaines-les-Prvts), soit rguliers (Courcelles-Prvoires), donc des prtres. Par analogie, je puis citer le terme darceprevoires, employ en mai 1262 pour dsigner larchiprtr de Flavigny

, le sens de certains noms deviendrait inexplicable ou serait travesti si on leur conservait la forme actuellement employe dans les documents administratifs.

Il est dabord vident quon ne peut se dispenser dcrire en deux mots (ce qui changera quelquefois leur place dans le Dictionnaire), les noms de lAbergement, la Bruyre, la Chaleur, la Cour-dArcenay, la Marche, la Margelle, le Chtelet, le Fte, le Meix, le Vernois, ou mme en trois mots, comme pour la Roche-Pot. Il est de toute ncessit, dans un ouvrage comme celui-ci, que ces noms soient crits en deux mots et quils figurent sous la lettre initiale du second.

Lexamen des formes anciennes de ces noms de lieux semble imposer leur orthographe actuelle dautres modifications, dont voici les principales :

La forme du singulier, par la suppression de ls, quil sagirait de faire aux noms {VI}suivants : poisses, Bar-lez-poisses, Fresnes, Molesmes, Moutiers [-Saint-Jean], Rouvres, Salives, Thoires, Veuxhaules, Vesvres ; celle du pluriel, rtablir pour Arceau, Athe, Bure[-les-Templiers], Chenove, Cheuge, Corpeau, Fontaine-en-Duesmois, Fontaine-Franaise, Fontaine-les-Sches, Fontaine-lez-Dijon, Maconge, Renve.

Le rtablissement des groupes es et os, au lieu de et , rtablissement qui permet de conserver la contexture ancienne du mot, dans : Culestre, le Feste, comme elle a t maintenue dans Cestre, Louesme, Molesme, etc., et comme elle devrait ltre aussi dans Chandostre (au lieu de Champdtre).

La suppression du d final, dans : Bard-le-Rgulier, Bard-lez-poisse, Jeux-lez-Bard, Montbard, ou sa transformation en t dans : Bouilland, Grenand, Pernand, Bellefond, Semond.

2, et celui de prevoire, pour dsigner un cur, ou tout au moins un prtre de Collonges-lez-Bvy, en 12783

1 Dictionnaire topographique de la Haute-Marne, 1903, in-4, page III. 2 Arch. de la Cte-dOr, la Bussire, H 531. 3 Milon, prevoire de Quelonges (arch. Cte-dOr, B 10481).

. Dautres modifications seraient galement dsirables, mais plus profondes, celles qui

consisteraient crire Leugler et Talemer, Dinet, Fontenet (cne de Marmagne), Tasnet, car les formes actuelles de Leuglay, Talmay, Dinay, Fontenay, Tasnay, ont une apparence dorigine romaine ou gallo-romaine qui ne semble pas justifie.

A linverse, je proposerais les formes Romanay, Verdonnay, au lieu de Romanet, Verdonnet. De mme, les formes les plus anciennes de Longeault, Pluvault, Pommard, Saint-Andeux, Saint-

Thibault. Til-Chtel, semblent exiger le rtablissement de lorthographe : Longeau, Pluvot, Pommarc, Saint-Andeul, Saint-Thibauld ou Saint-Thibaud, Tille-Chtel ou Tile-Chtel. De mme pour Chamesson, que lon est oblig de prononcer Cha-messon, et quil faudrait crire de nouveau Chameson ; cest dailleurs la prononciation qui sest conserve dans le pays (Chammon).

{VII}Ces modifications ne simposent peut-tre pas toutes avec une gale rigueur, mais il en est dautres qui me semblent indispensables si lon veut viter daccrditer, pour certains noms de lieux, une signification absolument errone. Il ne saurait tre question de champ dans les noms de Champdoiseau et de Champdtre, pas plus dailleurs que doiseau, ni de poinon dans Poinon-lez-Larrey, qui a la mme origine (Poisson) que Poinson-lez-Fays et Poinson-lez-Grancey (Haute-Marne). Je voudrais voir rtablir les formes Chandostre et Chandoiseau, faute de pouvoir remonter, pour ce dernier nom, cause de la prononciation moderne, lune des formes les plus anciennes, car Champdoiseau se disait lorigine Chaudisel. A linverse il faudrait crire Champ-Bertin, au lieu de Chambertin (clbre vignoble).

On pourrait demander aussi quels sont les genres darts, majeurs ou mineurs, dont se glorifie la commune de Corcelles-les-Arts, si lon ne savait, par les formes anciennes, que ce village a t brl, do lui est venu son qualificatif les ars, et comme Corcelles est du fminin, il faudrait mme crire, suivant les rgles qui rgissent le franais moderne, Corcelles-les-Arses ; du reste, en latin, on crivait Corcellae Arsae.

De mme, Jours-en-Vaux, dans sa forme actuelle, rvle une tymologie mensongre, qui est dailleurs dinvention peu ancienne : il faudrait revenir la forme Jouffanvaux.

Montbard, dj cit, est ridicule avec un d : sa forme latine, Mons Barrum, nous difie sur lorigine de ce nom compos, o lon voit une montagne et un bar, poisson qui figure dans les armoiries des villes appeles Bar et situes prs dun cours deau, telles que Bar-le-Duc, Bar-sur-Aube, Bar-sur-Seine4. La mauvaise forme Montbard a fait attribuer cette ville une origine qui se perd dans la nuit des temps, et cette lgende tait trs accrdite la fin du XVIIIe sicle : suivant Nadault, qui crivait alors les annales de sa ville natale, ctait la montagne des Bardes (Mons Bardorum), et lauteur dun pouill du diocse de Langres, compil la fin du XVIIIe sicle, crivait gravement : Mons Bardonum [sic] (sacerdotum veteris cultus Gallorum). On aurait tort aussi de croire que tous les lieux appels aujourdhui la Folie rappellent des constructions juges par le populaire comme inutiles ou trop somptueuses et qui nont souvent quune existence phmre 5

Il faudrait aussi abandonner la forme Premires, tant pour ce village que pour celui de Collonges-les-Premires. Ces collonges ne sont pas plus les premires que dautres ; il faudrait crire : Prenires, Collonges-lez-Prenires. Ce nest quen 1610 que jai trouv pour la premire fois la forme Premires, et dune manire tout fait accidentelle, car le nom de Prenires a persist, et il continuait dtre

, car ce mot a t employ aussi dans le sens de feuille (voir les deux articles Feuille).

Une autre explication, aussi singulire que celle de Mont des Bardes, pour Montbard, {VIII}a t donne propos du village dit aujourdhui Painblanc , et lorigine de ce lieu pourrait, sans inconvnient, remonter aussi haut que celle de Montbard, car les Bardes devaient aussi se nourrir de froment : Painblanc serait ainsi appel, au dire de Courtpe, cause de lexcellence du pain quon y recueille . Pour ne pas aller lencontre dune prononciation dj ancienne de plus de trois sicles, je propose seulement de supprimer le c final et dcrire Painblan, car lensemble des formes anciennes autoriserait plutt la forme Plainban ou Plainblan.

On devrait galement cesser dcrire : Riel-les-Eaux. Assurment Riel est entre deux cours deau, mais son qualificatif lui vient du voisinage dun domaine, aujourdhui disparu, quon appelait la maison des Aulx .

4 Bar, vient de lallemand bars, perche ou poisson voisin de la perche (HATZFELD-DARMESTETER, Dictionnaire

tymologique). 5 LONGNON, Dictionnaire topographique du dpartement de la Marne, Introduction, p. III.

employ la fin du XVIIIe sicle, dans un document ayant un caractre officiel6. Aujourdhui encore, dans le pays, on prononce Prenre7

Outre la forme quil convient de donner ce mot, une autre question se pose : celle de son emploi ou de sa suppression. La suppression devrait se faire pour Marigny-les-Reulle et pour Ruffey-les-chirey, les deux agglomrations de Reulle et dchirey, appartenant aux mmes communes de Marigny et de Ruffey. Il faudrait, au contraire, {X}introduire lez dans les noms ci-aprs, que la nomenclature administrative crit, mal propos : Courcelles-Frmoy, Curtil-Saint-Seine, Curtil-Vergy, ltang-Vergy, Villotte-Saint-Seine, tandis quelle crit avec raison : Montigny-Montfort,

. Un autre village rclame la modification de son orthographe : cest Saint-Marc-sur-Seine. Il ne

sagit point ici dun des nombreux saints du nom de Marc, fournis au martyrologe par les pays trangers, mais dun des saints les plus populaires de France, saint Mdard, que nos pres ont transform en saint Mard. Saint Mdard est, dailleurs, le patron de la paroisse ; le rtablissement de la forme Saint-Mard simpose donc rigoureusement.

Une des causes qui ont le plus contribu la dformation de lorthographe des noms de lieux, doit tre attribue la prtention que des esprits curieux, mais ignorants en pareille matire, ont toujours eue dterminer ltymologie des noms de lieux de leur petite patrie. Cest ainsi que tous les Cham, Chan, sont devenus Champ ; Crot, qui a fait Crotois, et quon a transform en Croc ; Feulie, devenu Folie, tous noms communs, dont le sens est connu de tout le monde, mme des illettrs. Jen ai donn plus haut quelques exemples : celui de Champ-dOiseau est particulirement typique. {IX}On pourrait citer encore les localits dites aujourdhui Chanteloup, qui semblent se rclamer du chant du loup, tandis quil sagit du chant de lalouette. Je vais montrer, par un autre exemple, tout rcent, quels rsultats vraiment extraordinaires on peut arriver quand on sest engag aveuglment dans une pareille voie.

Il sagit dun ancien cart de la commune de Gissey-sur-Ouche, chapelle indique par la carte de Cassini, sous la forme Saint-Theau. Joseph Garnier, en sa Nomenclature historique, lappelle Saint-Thau mais, comme il est convaincu quil ny a jamais eu de saint de ce nom, il suppose que cest une pure dformation, et il ajoute, entre parenthses : Thibaut. Il a sans doute voulu mettre daccord, contre toute possibilit, la forme donne par Cassini et le nom de Saint-Thibault, que Courtpe en sa Description du Duch de Bourgogne (IV, 69) attribue cette chapelle. Laffirmation de Courtpe pourrait bien tre une pure invention, et non la constatation dune dnomination usite de son temps : jai eu loccasion de remarquer que Courtpe se livre de temps en temps ces sortes dinnovations, dont il ne prvient pas le lecteur. Quoi quil en soit, il est bien certain que saint Thau ou Theau a rellement exist : il est mort en 702. Ctait un moine de labbaye de Solignac, en Limousin, orfvre et compagnon de saint loi, et il est honor Paris la date du 7 janvier. Non seulement il y eut une chapelle leve en son honneur, au territoire de Gissey-sur-Ouche, dmolie en 1793, mais on voit au mme territoire une fontaine qui porte encore son nom. Enfin ce nom dsigne aujourdhui un lieu habit : cest une maison clusire du canal de Bourgogne, toujours au territoire de Gissey. Cette dernire indication ne figure pas dans louvrage de Garnier.

La situation de cette maison prs dun cours deau a fait attribuer son nom et celui du cours deau, bien quils soient tous deux de cration moderne, une origine religieuse, sous la forme Sainte-Eau (Recensement de 1896).

Dans les noms composs o figure le mot les, la nomenclature officielle lemploie toujours sans accentuation. Cette manire de faire est justifie quand il sagit de larticle, comme dans : Fontaines-les-Sches, Ville-Neuve-les-Convers, mais, dans dautres cas, ce mot a le sens de prs de ; il faudrait donc alors accentuer le, mais cet accent est dun oubli trop facile, en criture comme en impression, et il est prfrable demployer lancienne graphie lez, qui est dailleurs admise par lAcadmie franaise.

6 Nouvel tat gnral et alphabtique des lieux habits de Bourgogne (1783), dress par les soins des lus-gnraux

de la province. Courtpe, historiographe de la province de Bourgogne, crit galement Prenires, la fin du XVIIIe sicle. 7 BERTHOUD et MATRUCHOT, tude historique et tymologique sur les noms de lieux habits du dpartement de la

Cte-dOr, III, 95.

Reulle-Vergy, communes comprenant chacune les deux agglomrations indiques dans leur nom compos.

Dans la gographie physique, je citerai en particulier trois cours deau. Dabord lOignon, affluent de la Sane, dit aujourdhui lOgnon , qui sappelait jadis le

Loignon ; on pourrait objecter que dans les anciens textes lapostrophe ntait pas en usage, et que par suite Loignon pouvait avoir la signification de lOignon , mais les formes latines ne permettent pas un semblable doute, car on crivait, en 700 environ, Ligno fluvius, et en 1276, super Lignonem. La mme observation sapplique une drivation de ce cours deau (prs de son embouchure), que ltat-major, Linard et lIntrieur appellent : le Petit-Ognon , et aussi Perrigny-sur-lOignon .

Le Serein se disait Senain . Enfin, lAvant-Dheune sappelait : la Vandene . Le nom de cette rivire est de la mme famille

que celui de la Vandenesse, nom dun ruisseau et dune commune quil arrose.

II. CHANGEMENTS DE NOM.

Un certain nombre de lieux habits ont vu changer leur nom, soit entirement, soit en partie. Je parlerai surtout des premiers.

Parmi les divers genres de changement, le plus gnralement pratiqu a consist en la substitution, lancien nom, du nom dun patron religieux. On en trouvera notamment des exemples aux articles de Saint-Aubin, Sainte-Foy (cne du Val-Suzon), Sainte-Marie-la-Blanche, Sainte-Marie-sur-Ouche, Sainte-Sabine, Saint-Jean-de-Buf, Saint-Julien, Saint-Lger, Saint-Mard-sur-Seine, Saint-Philibert-sous-Gevrey, Saint-Pierre (cne de Montbard), Saint-Sauveur, Saint-Seine-sur-Vingeanne.

Ces substitutions de nom taient videmment inspires par un sentiment religieux, mais il nen fut pas ainsi pour Sainte-Marie-sur-Ouche. Jusque dans le premier quart du XVIIe sicle, ce lieu sest appel successivement Co-ionus, Co-enus, Co-ium et Co-iun, Co-ion, etc., qui tait devenu Cou-hion en 1625. Cette dnomination malsonnante avait fini par devenir une cause de dsagrments pour les habitants, en les exposant aux moqueries et aux rises de leurs voisins. Des lettres patentes de fvrier 1633, enregistres au Parlement de Dijon le 2 juin suivant, changrent le nom de Coyon en celui de Sainte-Marie-sur-Ouche. Je nai pu dcouvrir le texte de ces lettres, pas mme dans larrt denregistrement, car le registre de 1633 est perdu.

{XI}Un motif du mme genre a fait changer compltement, du moins pour un certain temps, le nom du Bas-de-Goy, dit aujourdhui Bas-de-Gouey , ferme de la commune de Fussey. En 1655 ctait une grange ou rente appartenant un sieur Le Belin, et les rentiers et domestiques employs lexploitation de ce domaine taient, cause de ce nom, continuellement plaisants, dune faon injurieuse, par les gens du voisinage. Pour y mettre un terme, Le Belin demanda lautorisation de changer la dnomination de sa rente. Des lettres patentes, en date Paris du 28 avril 1655, et enregistres au Parlement de Dijon le 16 mars 1656, lui donnrent satisfaction. Il est dit dans les considrants : duquel nom les habitans des villages voisins se servent par forme de rallerye et de mespris contre les rentiers et domestiques du dit Le Belin . Ces lettres autorisrent dsormais lemploi du nom de Richemont, parceque la maison est scitue au dessus de montagnes pourveues de beaucoup de commoditez 8

Jignore les motifs qui ont fait changer Pseudunum ou Sedunum en Brevis Murus et Blismurus, etc., aujourdhui Brmur ; Villeium, Vill, Villiacum, Vihill, Vihilley, etc., en Bonum Obvium, aujourdhui Bonnencontre, mais certains changements de noms sexpliquent deux-mmes. Cest le cas du nom de lancien prieur de Saint-Lieu, aujourdhui lAbbayotte, ferme de la commune dIs-

. Le nom de Richemont nest plus en usage ; celui de Bas-de-Gouey, qui est redevenu officiel,

navait sans doute pas cess dtre employ concurremment avec le nouveau, mais lexclusion dfinitive du nom de Richemont rsulte certainement de ce que le sens du mot goy ou gouey sest perdu, car il avait une signification ordurire : lexemple put gouesche, fourni par le Dictionnaire de Frdric Godefroy (IV, 317), est suffisamment probant.

8 Arch. Cte-dOr, B 12104, registre XXX des enregistrements du Parlement de Dijon, folio 6.

sur-Tille. Il tait dit Oriens en 1224, et Sanctus Locus ds 1273. Puis, les moines de Saint-Lieu ayant transfr leur couvent Dijon, vers 1369, leur ancien tablissement conserva ce nom quelque temps encore : en 1376 il tait qualifi grange de Saint Leu ; mais ds 1469 on lappelait grange de lAbayote.

Enfin, il y a des modifications srieuses qui ne se sont produites quaprs dassez longs ttonnements, par exemple pour Bonvaux (cne de Daix), prieur du Val-des-coliers, appel dabord Vallis Sancte Marie Divionis (1222), puis Vallis Beate Marie juxta Talant (1231), le Vaul Nostre Dame (1262), etc. ; cest seulement en 1450 que jai trouv pour la premire fois lemploi de la forme Bon Vaul Nostre Dame.

Quelques noms, de caractre purement fodal, ont t crs pour dsigner des fiefs {XII}rigs en titre, comme ceux de Beaumanoir et de Bouhier (pour Lantenay), de Fabert (pour Larrey), de Compasseur (pour Tarsul). Ces noms neurent quune existence phmre ; dailleurs, ils ne firent jamais cesser, en dehors du point de vue fodal, lemploi des noms supprims.

Parmi les dnominations appartenant la gographie physique, il faut regretter la disparition de certains anciens noms de cours deau, remplacs dans les temps modernes par dautres qui sont sans intrt. Jen citerai deux exemples.

La petite rivire dite aujourdhui rivire des Clous , prend sa source au bas de la Roche-Pot, arrose les territoires de Melin-sous-Orches, Auxey, Meursault, Merceuil, et se jette dans la Dheune aprs avoir fait tourner environ huit moulins : elle a donc une certaine importance. On lappelait jadis Agina (1155), Agenay (1244), Agenayn (1260), Agenain (1290) ; la carte de Cassini, qui donne la graphie La Genet, nous apprend qu la fin du XVIIIe sicle son vieux nom tait encore en usage. Dj en 1838 il nen tait plus question : le nom de rivire de Meursault, qui semble lui avoir fait concurrence ds 1290 (voir larticle du Dictionnaire), tait exclusivement usit et ce nouveau nom a lui-mme fait place, sur les cartes de ltat-major et de lIntrieur celui de ruisseau des Clous.

Le mme sort a t inflig un ruisseau qui vient de Foissy et qui se jette dans lArroux au territoire de Voudenay, aprs avoir arros plusieurs autres communes.

On lappelait autrefois Larrona (1180), Larronne (1273), Rona (1276), la Ronne (1277), et il a donn son nom au hameau de Lauronne (cne de Magnien), qui se trouve sur son parcours. Ce nest plus aujourdhui que le ruisseau du Breuil ; ce dernier nom est tir dun petit territoire travers par ce ruisseau, et o se trouvent le moulin et ltang du Breuil (cne de Magnien), et le bois du Breuil (cne de Maligny). Cette nouvelle dnomination ne simpose pas plus que dautres, et la preuve en est quon emploie aussi, pour le mme cours deau, celle de ruisseau de Villeneuve 9

9 Joseph GARNIER, Nomenclature, etc., n 952.

, parce quavant de se jeter dans lArroux, il passe au hameau de Villeneuve (cne de Voudenay).

A lpoque rvolutionnaire, un grand nombre de noms de lieux ont t modifis ; ces changements ne furent pas toujours trs habilement faits. Assurment, on avait hte de faire disparatre les noms qui rappelaient la royaut, la fodalit, la religion, mais cette prcipitation ne fut pas la seule cause de dnominations qui nous semblent aujourdhui ridicules : il faut y ajouter labsence dune culture gnrale chez certains novateurs. Tels {XIII}taient ceux qui ne virent dans le qualificatif de Bessey-la-Cour que le souvenir de la royaut et de ses partisans : Bessey-la-Cour fut transform en Bessey-la-Fontaine.

Un grand nombre de noms de lieux du dpartement de la Cte-dOr ont subi des modifications partielles, au cours du XIXe sicle et au commencement du XXe ; ces changements nont t souvent que des additions, mais des additions anciennes ont t aussi modifies. Une de ces modifications me semble particulirement regrettable : celle qui a fait changer le nom de Saint-Germain-la-Feuille en celui de Saint-Germain-Source-Seine. Sans mconnatre le grand intrt qui sattache la source dun cours deau historique, tel que la Seine, peut-tre est-il permis de considrer comme fcheuse la disparition du qualificatif la Feuille . Assurment, la Feuille est une altration srieuse des formes primitives, mais ces formes sont peu courantes et bien dignes dattirer particulirement lattention des philologues, car ctait en latin Latus Folius, et en langue vulgaire Leefuile, Leefuyle (1246), Leefuille (1311), Laafuille (1376), La Foeille (1389), La Feule (1391), La Feuille ds 1423, mais encore La Fueille en 1437 et La Feulle en 1511.

Je termine ce chapitre relatif aux changements de noms, en appelant lattention sur un autre point. Il sagit du qualificatif les Barbarans, les Barberans, appliqu la chartreuse de Lugny. Cette dnomination, dorigine essentiellement populaire, ntait pas spciale aux Chartreux : elle a t employe dans dautres cas pour dsigner des couvents de moines barbus, et notamment pour le prieur des Bons-Hommes de Chantemerle (Aube, cne de Cormost), dont les moines taient de lordre de Grandmont.

{XIV}DEUXIME PARTIE.

GOGRAPHIE HISTORIQUE DU DPARTEMENT.

I. PRIODE GAULOISE ET GALLO-ROMAINE1

Une autre voie, secondaire il est vrai, si on la compare aux quatre grandes que je viens de citer, mais fort tendue, se dtachait de la quatrime grande voie, Chalon-sur-Sane (Cabillonum), pour aller la rejoindre Bingen, sur le Rhin. Peut-tre ntait-elle quune bifurcation de la voie de Genve (Genava) Langres (Andematunnum), laquelle passait Mirebeau et Sacquenay

.

On ne saurait dire comment la rgion dont il sagit ici sest constitue lpoque gauloise : pour cette priode, les dcouvertes de la science toponomastique ne permettraient que de dresser une liste des lieux habits remontant ces temps reculs.

Les fouilles archologiques rvlent aussi lexistence de lieux trs anciennement habits, mais on ne saurait assurer que le nom actuel des lieux fouills, mme quand il est dorigine assez ancienne, doit correspondre celui quaurait eu tel tablissement dont on a retrouv les vestiges.

Nous constaterons seulement quau moment de larrive de Jules Csar dans les Gaules (58 av. J.-C.), une partie du territoire qui forme actuellement le dpartement de la Cte-dOr dpendait de la cit des Lingones (Langres) ; quune autre partie tait comprise dans la cit des dui (Autun), laquelle avait pour cliente la peuplade des Mandubii, dont la capitale tait Alesia (Alise-Sainte-Reine), et que cet ensemble tait limit lest par la rivire de Sane (Arar). On sait que la dfaite de Vercingtorix Alesia fut le dernier pisode de la rsistance de la Gaule la conqute romaine (52 av. J.-C.).

Au cours de la domination romaine, les Lingons et les duens furent compris dans la Premire Lyonnaise ; les territoires situs au del de la Sane firent partie de la Squanaise.

Les trois cits de Langres, dAutun et de Besanon, dont dpendait le territoire actuel de la Cte-dOr, eurent pour quivalents les trois diocses de mmes noms, compris peu prs dans les mmes limites, suivant lusage gnralement pratiqu lors {XV}de ltablissement du christianisme dans les Gaules. Il est donc inutile de prciser ici les diverses parties de la Cte-dOr qui ont appartenu la Premire Lyonnaise et la Squanaise : on en trouvera lindication au chapitre des divisions ecclsiastiques, o les localits de ce dpartement se trouvent rparties entre quatre diocses, par suite de la cration de celui de Chalon-sur-Sane, qui eut lieu au Ve sicle, par un dmembrement de celui dAutun.

De nombreuses voies romaines sillonnaient cette rgion. Les textes itinraires ne nous font connatre que les principales, et cest seulement de celles-ci que je vais parler, mais de patientes recherches, qui se poursuivent encore en ce moment, permettront bientt den tracer un tableau trs complet.

Suivant Strabon, le centre des voies romaines en Gaule tait Lyon, do partaient quatre grandes voies qui aboutissaient : la premire aux ctes de la Manche, la seconde lOcan (par Saintes), la troisime aux Pyrnes, la quatrime aux embouchures du Rhin (par Genve). Dautres voies conduisaient dItalie en Gaule.

Une seule de ces quatre grandes voies traversait le territoire qui nous occupe, et encore ne faisait-elle que lcorner, au sud-ouest, en passant par Saulieu (Sidolocus) : ctait la premire des voies sus-indiques, qui venait immdiatement dAutun (Augustodunum) et se poursuivait, au del du dpartement, par Avallon (Aballo) et par Auxerre (Autessiodurum).

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1 Pour la rdaction de ce chapitre, jai utilis notamment les publications suivantes : Auguste LONGNON, Atlas

historique de la France ; Alexandre BERTRAND, Les voies romaines en Gaule, voies des itinraires ; Jules SIMONNET, Voies romaines du dpartement de la Cte-dOr.

2 Opinion soutenue notamment par M. Paul LEJAY, dans ses Inscriptions antiques de la Cte-dOr, 197-198.

. Quoi quil en soit, cette voie, que les anciens itinraires font passer sur la rivire de Vouge (Vidubia) et sur la Tille (Tilena) Til-Chtel, allait ensuite Langres et Toul : il nest pas douteux quaprs avoir travers la

Vouge, en venant du sud, elle passait auprs de Dijon (Dibio), qui tait un point de concentration ou de croisement de voies secondaires.

Il y avait, dailleurs, dautres points de croisement qui ne sont pas mentionns dans les anciens itinraires, et dont le plus important tait Alise (Alesia) : cette ville communiquait notamment avec les deux voies dAutun Auxerre et de Chalon Langres, dont jai parl plus haut.

{XVI}Dautres croisements de chemins, de moindre importance, existaient dans le voisinage du mont Lasois (au pied de Latisco) et prs de Chtillon-sur-Seine3

II. PRIODE FRANQUE

.

4

Je crois inutile de donner ici un expos des faits historiques qui ont occasionn, lpoque franque, des remaniements de territoires ; jen ai, du reste, fait un rsum assez dtaill, pour la rgion qui nous occupe, dans lIntroduction du Dictionnaire topographique de la Haute-Marne, mais une question de gographie historique mrite darrter un instant notre attention : cest celle du rle de la Sane comme frontire. Cette rivire intresse particulirement le dpartement de la Cte-dOr, quelle borne pendant quelques lieues et quelle traverse ensuite, sur un assez long parcours, mais en ne laissant sur sa rive gauche quune bande de territoire, dont le sort politique a t diffrent de celui du surplus de la rgion dont il est ici question. Cest partir du trait de Verdun (843), o lancienne Bourgogne fut divise en deux parties, que le cours de la Sane commena de dlimiter les royaumes de Francie Occidentale et de Germanie. La bande de territoire dont je viens de parler, qui avait dpendu de la Squanaise lpoque romaine, fut comprise dans le royaume de Bourgogne lpoque franque

.

5

On sait que les limites des circonscriptions ecclsiastiques ont t calques sur celles des pagi, mais seulement dune manire gnrale ; on verra, en effet, dans les indications qui suivent, que cette rgle na pas t rigoureusement observe pour certains des territoires qui nous occupent : tel pagus a t partag entre deux archidiacons dun mme diocse, ou mme entre deux diocses. Ces exceptions la rgle habituellement suivie sont trop patentes pour quon puisse hsiter les

. Il me reste donner un aperu des circonscriptions administratives qui stendaient alors sur les

territoires compris aujourdhui dans le dpartement de la Cte-dOr. Ces circonscriptions furent appeles pagus, et aussi comitatus, du nom du fonctionnaire (comes) qui tait plac leur tte.

Les cits de Langres et dAutun, auxquelles succdrent les diocses de mme nom, occupaient la plus grande partie du territoire de notre dpartement, et chacune peu prs dans la mme proportion.

La partie qui avait dpendu de la civitas Lingonum fut partage entre sept pagi, do quelques-uns furent forms dun dmembrement des plus anciens : celui dAtuyer, le Dijonnais, le Langrois, le Lasois, le Mmontois, lOscheret et le Tonnerrois, et, en outre, une partie du Duesmois ; lancienne civitas duorum donna naissance aux cinq {XVII}pagi ci-aprs, dont un seul, le premier, tait tranger au territoire du dpartement actuel de la Cte-dOr : lAutunois, lAuxois, lAvallonnais, le Beaunois et le Duesmois (ce dernier stendait en partie sur le diocse de Langres).

Enfin, deux territoires peu tendus, situs au sud-est du dpartement, sur les deux rives de la Sane, appartenaient, lun au diocse de Chalon (rive droite, partie du pagus dOscheret), lautre au diocse de Besanon (rive gauche, pagus dAmaus), ancienne civitas Vesontiensium.

Pour prciser la situation et ltendue de ces pagi, je vais donner, par pagus, la liste des localits que les documents de cette poque nous signalent comme ayant appartenu chacun deux. Jindique la date de la plus ancienne mention du pagus pour chaque localit. On trouvera, dans le corps du Dictionnaire, leurs articles respectifs, les renvois aux textes sur lesquels repose cette classification.

3 Pour les relevs de voies anciennes du dpartement, voir les articles : Borne, Chausse, Chemin, Chocelle, Cussy-la-

Colonne, Estre, Estrier, Grands-Chemins, Hte-Pave, Leve, Notre-Dame de la Leve, Notre-Dame du Chemin, Obtre, Pav, Pavement, Rue-Ferre, Strata, Via, Voie.

4 Ouvrage consult : Auguste LONGNON, Atlas historique de la France, et principalement, parmi les cartes, celle de la Gaule au Xe sicle.

5 Voir aussi DESTRAY (Paul), De la Sane considre comme frontire naturelle, 1910, in-8 (dans Mmoires de la Socit bourguignonne de gographie et dhistoire, XXXVI).

reconnatre. Par contre, on pourrait se tromper dans la dlimitation des pagi, lorsque des textes divers nous rvlent un dfaut de concordance, sur un mme point, entre le pagus et larchidiacon (ou le doyenn) qui lui a succd, mais on remarquera que ces diffrences nexistent que pour des localits situes gnralement prs des limites de lune ou lautre de ces circonscriptions. A mon avis, ces diffrences tiennent lignorance, o lon tait parfois, de la situation exacte de telle ou telle localit qui se trouvait sur les confins de deux pagi, ou mme de trois, et lon trouvera ci-aprs des exemples dune mme localit successivement attribue deux ou mme trois pagi. Cette ignorance ou cette incertitude tait assez naturelle lorsque le rdacteur du document rsidait en un lieu fort loign des rgions dont il parlait. Il faut dailleurs remarquer que quand un mme document, carolingien et par consquent dune latinit barbare met telle localit in pago ET in pago , le mot et doit souvent tre pris dans le sens de vel, et, linverse aussi, le mot vel, peut sentendre au sens de et. En rsum, jai pens que, dans les cas douteux, la dtermination du pagus devait tre faite daprs lexamen des circonscriptions ecclsiastiques.

Les nomenclatures donnes ci-aprs ne comprennent pas certains noms qui figurent dans les listes de Joseph Garnier (Chartes Bourguignonnes indites) ; la vrit est {XVIII}quun grand nombre des localits cites par lui sont bien indiques dans les textes auxquels il renvoie, mais sans que ces textes fassent mention du pagus. Jai fait ce contrle pour le pagus dAtuyer. Ce fut un long travail, parce que les indications de rfrences donnes par Garnier manquent gnralement de prcision ; jai renonc faire ce travail fastidieux pour les listes des autres pagi.

1 Le pagus dAtuyer6

En dpendaient : Alise, VIe s. ; Blancey, 855 ou 865 ; Bornay, cne de Hauteroche, {XIX}722 ; Brain, 895 ; la Bretonnire, cne de Bussy-le-Grand, dite du comt dAuxois , vers 1055 ; Channay, aujourdhui moulin, cne de Flavigny, 722 ; Cirey, cne de Flavigny, 722 ; Courcelles-lez-Montbard, dit du comt dAuxois, vers 1055 ; Darcey, 722 ; Essey, 925 ; Eugny, cne de Flavigny, 722 ; Fain-lez-Moutier, 868 ; Flavigny, 722 ; Gissey-sous-Flavigny, 722 ; Hauteroche, 895 ; Leugny, cne de la Roche-Vanneau, 722 ; Leurey, lieu dtruit, entre Pouillenay et Souhey, 722 ; Magny-la-Ville, 749 ; Marcilly-lez-Vitteaux, 768 ; Marigny-le-Cahout, dit du comt dAuxois , en 1008 ; Myard, cne de Vitteaux, vers 755 ; Normier, 925 ; Pouillenay, 749 ; Pouilly-en-Auxois, 722 ; Prsilly, cne de Boux, dit du comt dAuxois , en 1017 ; Preugny (Pont- et Val-de-), cne de Flavigny, 722 ; Salmaise,

ou des Attuariens (Attoarii ou Hattuarii), dont le territoire tait limit par la Sane, semble avoir correspondu tout dabord larchidiacon de Dijon (diocse de Langres) et celui dOscheret (diocse de Chalon). Diminu de plus dun tiers, vers le sud, par la cration du pagus Oscarensis, Oscheret ou pays dOuche, qui eut lieu entre 836 et 844, il fut limit peu prs la rgion qui forma plus tard les doyenns de Bze et de Fouvent.

Les documents nous rvlent comme ayant appartenu ce pagus : Aiserey, 836 (dit du pagus dOscheret en 862) ; Alfa, aujourdhui Saint-Sauveur, 883 ; Arceau, 852 ; Asnires-lez-Dijon, 880 (dit du comt de Dijon au XIe s.) ; Barges, vers 775 et en 873 (dit du pagus dOscheret en 848 et 945) ; Bze, 658 ; Blandoniacus, 722 (peut-tre hors de la Cte-dOr) ; Blankeni Cortis, que jidentifie avec Saint-Julien, 897 ; Bustellus, lieu dtruit, prs de Vivigne, 830 ; Dampierre-sur-Vingeanne, vers 860 ; Couchey, 852 (dit du comt dOscheret entre 902 et 954) ; Elperici Curtis, que jidentifie avec Saint-Seine-sur-Vingeanne, 852 ; taules (cne du dit Saint-Seine), 852 ; Fley, commune de Dampierre-sur-Vingeanne, 746 ; Fontaine-Franaise, vers 860 ; Is-sur-Tille, 722 ; Lux, 722 ; Montigny-sur-Vingeanne, entre 858 et 880 ; Oisilly, vers 850 ; Pontailler (la partie sur la rive droite de la Sane), 887 ; Pouilly-sur-Vingeanne, vers 890 ; Ruffey (-chirey), 735 ; Sacquenay, 722 ; Saint-Julien (voir Blankeni Cortis ) ; Saint-Sauveur (voir Alfa ) ; Saint-Seine-sur-Vingeanne (voir Elperici Curtis ) ; Saulx [-le-Duc], 834 (dit en mme temps du pagus de Dijon) ; Varenne (auj. lieu-dit), commune de Saint-Julien, 987 ; Vronnes-les-Grandes, 828 ; Vivigne, 722 ; Vonges, 722.

2 LAuxois (Pagus Alsensis) tirait son nom dAlise (Alesia), son chef-lieu ; ses limites se retrouvent dans celles de larchidiacon de Flavigny (diocse dAutun).

6 Atuyer est un nom de famille dont M. Longnon sest born signaler, dans ses cours, la parent avec celui des

Attoarii ou Hattuarii. Nous ignorons le nom moderne qui aurait pu tre employ pour dsigner la rgion occupe par cette peuplade, mais on sait que des noms de pays tels que Berry, Brabant, etc., sont devenus des noms de famille. Cependant jvite demployer la locution lAtuyer , en disant pagus dAtuyer (nom dhomme) et non pagus de lAtuyer (nom de pays).

861 ; Velogny, dit du comt dAuxois , vers 1055 ; Verrey-sous-Salmaise, 861 ; Villiers, cne de Pouillenay, 895.

Il faut encore admettre, comme ayant dpendu de lAuxois, quelques autres localits, mises tort dans des pagi voisins ; tel est le cas pour Clirey, cne de la Roche-Vanneau, dit du pagus de Duesme, en 748, et qui est entour de tous cts de localits appartenant incontestablement lAuxois.

Dpendaient galement de ce pagus quelques localits dites accidentellement in pago Pauliacensi. Il sagit ici de Pouilly-en-Auxois, dont le nom, comme chef-lieu dun pagus (?), a t seulement employ en 722 dans le premier testament de Guir, fondateur et premier abb de Flavigny. Dailleurs, Pouilly est indiqu dans ce mme testament comme tant lui-mme in pago Alsinse et in Pauliacense. Ces localits sont : Baulme (commune de Crancey) et Essey ; ce dernier lieu, du reste, est dit du pagus dAuxois, en 925.

Je serai moins affirmatif pour Missery et pour Saiserey (commune de Missery) dits aussi la fois du pagus dAuxois et de celui de Pouilly, en 722 ; peut-tre auraient-ils d tre dits du pagus dAvallon, car ils ont dpendu de larchiprtr de Saulieu, en larchidiacon dAvallon. Ils se trouvent dailleurs sur les confins de ces trois pagi.

Je pense quil faut aussi attribuer lAuxois : Tavigny (commune de Chteauneuf) qui est dit du Mmontois en 696.

Par contre cest tort, suivant moi, que certains documents mettent en Auxois : tormay, en 875 (dit en Duesmois, juste titre, par le mme acte) ; Montceaux, lieu dtruit, prs de Billy-lez-Chanceaux, et Orret, en 722, dans le premier testament de Guir, mis, bon droit, en Duesmois, par son second testament, en 748.

Cussy-le-Chtel, dit du pagus dAuxois, en 924, tait peut-tre du Beaunois, car il a dpendu de larchidiacon de Beaune, au doyenn dArnay-le-Duc.

Enfin, certaines localits ont t plus tard qualifies en Auxois, parce quelles dpendaient du bailliage de ce nom ; il en a t ainsi, notamment, pour Remilly-en-Montagne, {XX}dit en Auxois, en 1277, qui na pas d appartenir ce pagus, mais plutt celui du Mmontois.

3 Les limites du Pagus Avalensis (Avallonnais) semblent avoir t assez exactement appliques lancien archidiacon dAvallon (diocse dAutun), qui stendait en partie sur le territoire du dpartement actuel de la Cte-dOr, par ses archiprtrs dAnost, de Quarr-les-Tombes, et surtout par celui de Saulieu.

Une seule localit de la Cte-dOr, ma connaissance, est clairement indique dans les textes comme ayant dpendu de ce pagus, cest Ormancey, commune de Mont-Saint-Jean, vers 844. Trois autres, qui en dpendaient certainement aussi, sont dites la fois et confusment du pagus dAvallon et de celui de Nevers, dans les deux testaments de Guir : Diancey, 748 ; Savilly, 722 ; Voudenay[-lglise], 722.

En outre, Chappes, commune de Censerey, cit de la mme manire, en 722, est dit uniquement du pagus dAvallon en 748.

Il faut noter que Censerey et Argey (cne de Sussey) sont indiqus au testament de 722 comme tant du Nivernais.

Jai dit, larticle prcdent, que Missery et Saiserey me semblent avoir t mis tort au pagus dAuxois.

4 Le Beaunois (Pagus Belnensis) et larchidiacon de Beaune (diocse dAutun) avaient les mmes limites ; ils stendaient, pour la plus grande partie, sur le territoire de la Cte-dOr et avaient leur prolongement au sud, par larchiprtr de Couches, sur le dpartement de Sane-et-Loire.

Jai relev dans les textes, comme ayant appartenu ce pagus, les localits dont les noms suivent : Aloxe, 1116 ; Auxey, 924 ; Baubigny, 906 ; Beaune, 696 ; Bessey-la-Cour, 882 ; Bouilland, 852 ; Bully, commune de Pernand, 924 ; Chancelay, commune de Bessey-la-Cour, 852 ; Chauton, lieu dtruit, commune dcutigny, vers 840 ; la Chassagne, 886 ; Cissey (?), commune de Merceuil, 1007 ; Combertault, 1030 ; Corboin, commune de Concur, 886 ; Corgengoux, 852 ; Corgoloin, 834 ; Crancey, dit du comt de Beaune en 946 ; Cultre, poque carolingienne ; Cussigny, commune de Corgoloin, 875 ; Embasey, dtruit, commune de Santenay, 1007 ; Gamay, 855 ; Gerland, 1007 ; Lusigny, 841 ; Magny-lez-Villers-la-Faye, 761 ; Maligny, entre 883 et 922 ; Meloisey, fin du Xe sicle ; Merceuil, vers 840 ; Meuilley, Xe sicle ; Mipont, dtruit, commune de Puligny, 1005 ;

Moisey, commune de Marigny-lez-Reulle, 1007 ; Monthlie, 855 ; Morgeot, commune de la Chassagne, 864 ; Nanteux, commune de Maligny, entre 883 et 887 ; Neuilly, commune de Maligny, mme date ; Nolay, 855 ; Orches, commune de Baubigny, 852 ; Pernand, vers 1023 ; Poiseul, dtruit, commune {XXI}de Puligny, 852 ; Pommard, 885 ; le Puiset, commune de Magnien, 852 ; Reulle, commune de Marigny-lez-Reulle, 1007 ; Saint-Jean-de-Narrosse, 920 ; Santenay, 875 ; Santosse, 954 ; Savigny-lez-Beaune, 947 (daprs Courtpe, II, 351) ; Thorey-sur-Ouche, entre 935 et 968 ; Vivy, vers 840 ; Villebichot, 1043 ; Villers-la-Faye, 761 ; Vosne, 630.

Crancey (en 946) et Gevrey (en 834 et 925) ont t dits, tort, du pagus de Beaune ; dautre part, Cussy-le-Chtel, dit de lAuxois, en 924, devait tre du Beaunois.

5 Pour le Chlonnais (Pagus Cabilonensis), je nai trouv que deux noms de localits de la Cte-dOr : Glanon, dit du comt de Chalon, en 841, et Pagny-la-Ville, dit du pagus en 874. Glanon est sur la rive droite de la Sane et Pagny sur la rive gauche ; il est vrai quoriginairement la partie de la rive gauche, qui dpend du dpartement de la Cte-dOr, tait de la civitas Vesontiensium : il semble donc difficile dadmettre que Pagny ait t du pagus de Chalon.

6 Le Dijonnais (Pagus Divionensis) est fort ancien : il remonterait au moins au VIe sicle, si lon admet, avec M. Longnon, que Grgoire de Tours, propos de Fleurey-sur-Ouche, a parl du territorium Divionense au sens de pagus7

Les documents indiquent comme ayant fait partie de ce pagus les localits ci-aprs : Ahuy, 885 ; Aiserey, 880 (dit du pagus dAtuyer, en 836) ; Asnires-lez-Dijon, dit du comt de Dijon au XIe sicle (attribu au pagus dAtuyer en 880) ; Aubigny (Haute-Marne, canton de Prauthoy), dit du comt de Dijon au XIIe sicle

; quoi quil en soit, la qualification de pagus se rencontre ds 783. Cette circonscription se composa tout dabord de la partie occidentale de larchidiacon de Dijon (diocse de Langres), qui fut diminue au IXe sicle par la cration du Mmontois (Pagus Magnimontensis) ; elle se trouva ds lors rduite une partie des doyenns de Dijon et de Grancey.

8

7 Auguste LONGNON, Atlas historique, p. 97. Ad villam in Divionensi territurio (sic), cui nomen est Floriacum

(Grgoire de Tours, d. H. Omont, p. 100, et nouv. dit., par M. Poupardin, p. 105). 8 Chron. de Bze, dit. Garnier, p. 362.

; Brochon, vers 890 (dit en 878 du pagus dOscheret) ; Broindon, 834 ; Changey, cne de Daix, 878 ; Daix, 783 ; Dijon, 783 ; Domois, cne de Fnay, 783 (dit de lOscheret en 848) ; Dompierre, dtruit, cne de Dijon, 881 ; guilly, dtruit, cne de Saint-Apollinaire, 880 (dit en Oscheret en 886) ; pagny, dit du comt de Dijon au commencement du XIe sicle ; taules, dit du mme comt en 1178 ; Fixey, cne de Fixin, vers 890 (dit du pagus dOscheret en 923, et du comt vers 1020) ; Fixin, dit du comt de Dijon en 1004 et du pagus dOscheret ds 909 ; Fleurey-sur-Ouche(?), VIe sicle (Grgoire de Tours) ; Fontaine-lez-Dijon, {XXII}850 ; Gevrey (mis quelquefois, par erreur, au pagus de Beaune), dit du comt de Dijon vers 1015, mis au pagus dOscheret ds 993 environ, et au mme comt vers 1045 ; Marsannay-le-Bois, IXe sicle ; Mortires, cne de Villecomte, dit du comt de Dijon au commencement du XIe sicle ; Pierrefitte, dtruit, cne de Dijon, 836 ; Plombires-lez-Dijon, 841 ; Pouilly, cne de Dijon, 977 (dit du comt dOscheret entre 902 et 954) ; Quetigny, 974 (dit du pagus dOscheret en 876 et du comt en 886) ; Saulx[-le-Duc], dit confusment du pagus dAtuyer et du Dijonnais en 887 ; Sully, cne de Saint-Apollinaire, dit du comt de Dijon en 972 et du pagus dOscheret ds 883.

Saigrive, cne de Francheville, dit confusment du Dijonnais ou du Duesmois en 768, devait appartenir au Duesmois.

7 Le Duesmois (Pagus Duismensis), qui avait pour chef-lieu Duesme, aussi chef-lieu dun archiprtr du diocse dAutun (archidiacon de Flavigny), stendait galement sur le territoire du diocse de Langres, o il occupait une partie des doyenns de Grancey (archidiacon de Dijon) et de Molesme (archidiacon du Lasois).

Appartenaient ce pagus : Ampilly-le-Sec, 1005 (dit alors du comt) ; Baiodrum, vers 760 ; Belrubrius, vers 1000 (dit du comt) ; Collonges, lieu indtermin, 878 ; Coulmier-le-Sec, 722 ; Duesme, 722 ; tormay, 875 (dit par le mme acte, et tort, de lAuxois) ; Montceaux, dtruit, prs de Billy-lez-Chanceaux, 748 (dit, tort, de lAuxois en 722) ; Orret, 748 (comme Montceaux) ; Poiseul-la-Grange, dit du comt en 1009 ; Poiseul-la-Ville, 749 ; Prjelan, cne de Salives, 768 ; Saigrive, cne de Francheville, 768.

On peut ajouter, quoique non mentionns dans les textes comme ayant appartenu au Duesmois, Fontaine-en-Duesmois et Villaines-en-Duesmois, qui conservent dans leur qualificatif le souvenir de cette ancienne circonscription.

Clirey, cne de la Roche-Vanneau, dit du Duesmois en 748, tait certainement de lAuxois. 8 Le Langrois (Pagus Lingonicus) stendait sur une faible partie du territoire de la Cte-dOr ;

il comprenait notamment une partie du doyenn de Grancey (diocse de Langres, archidiacon de Dijon), mais je nai pas trouv la mention dune seule localit de ce dpartement qui lui ait appartenu. Il est vrai, Maisey[-le-Duc], en 632 et 840, et Lux, vers 1010, ont t dits situs in pago Lingonico, mais je pense quil faut lentendre au sens de diocse, car Maisey devait tre du pagus du Lasois et Lux tait certainement de celui dAtuyer.

9 Le Lasois (Pagus Latiscensis) tirait son nom de Latisco, son chef-lieu, ancien oppidum, dont les vestiges sont encore visibles sur le Mont-Lasois. Son territoire correspondait {XXIII} larchidiacon du mme nom (diocse de Langres), compos des doyenns de Bar-sur-Seine et de Chtillon-sur-Seine.

Les documents nous rvlent comme ayant dpendu de ce pagus : Chtillon-sur-Seine, IXe sicle ; Crpan, cne de Prusly-sur-Ource, 923 ; Gevrolles, dit du comt de Lasois en 885 ; Laignes, 632 ; Latiscum, 632 ; Montigny-sur-Aube, dit au comt, 885 ; Pouilly, dtruit, cne de Molesme, 695 ; labbatiola de Saint-Marcel, au Mont-Lasois, 887 (voir Latiscum, ci-dessus) ; Vitrey ou Vitry, dtruit, cne de Veuxhaules, dit du comt en 885.

10 Le Mmontois (Pagus Magnimontensis), qui devait son nom Mmont, son chef-lieu, correspondait peu prs exactement au doyenn de Saint-Seine, en larchidiacon de Dijon (diocse de Langres). Ctait le plus petit des pagi de la rgion qui nous occupe, et aussi lun des plus rcents, car il a t form dun dmembrement du pagus de Dijon, et je nen ai pas trouv de mention antrieure 830 environ9

12 LOscheret (Pagus Oscarensis), ainsi appel cause de la rivire dOuche (Oscara) qui le traversait, fut form, entre 836 et 840, dun dmembrement du pagus dAtuyer. M. Longnon en place la cration entre 836 et 852

. Les lieux ci-aprs nomms en dpendaient : Blaisy-Bas, 875 ; Cestre, cne de Saint-Martin-du-

Mont, 887 ; Coyon, aujourdhui Sainte-Marie-sur-Ouche, 845 ; Fleurey-sur-Ouche, 835 (au pagus [?] de Dijon, au VIe sicle, daprs Grgoire de Tours) ; Mmont, vers 830 ; Sainte-Marie-sur-Ouche (voir : Coyon) ; Saint-Mesmin, dit du comt de Mmont, vers 1150 ; Saint-Seine-lAbbaye, vers 830 ; Tavigny, cne de Chteauneuf, en 696 (peut-tre de lAuxois) ; Verrey-sous-Dre, dit du comt entre 1160 et 1165.

Je pense quil faut considrer comme ayant t assez clairement attribus ce pagus les villages dArcey et de la Villotte (cne de Sombernon), qui sont simplement dits, en 1017, situs in Comitatu. Peut-tre pourrait-on y ajouter Bussy-la-Pesle, qui est dit en Mainmontois en 1264.

11 Le Nivernais (Pagus Nivernensis) a compris quelques localits de larchiprtr de Saulieu, diocse dAutun ; voir plus haut, larticle du pagus dAuxois ;

10, mais son existence ds 840 nous est atteste par une charte date du 9 des calendes de dcembre, {XXIV}an Ier de lempereur Lothaire11

9 Joseph Garnier le fait remonter au Ve sicle (Chartes Bourguignonnes, p. 72), ou au moins au VIe sicle (p. 73).

Courtpe (I, 267) indique aussi le VIe s., mais la Vie de saint Seine ne dit pas que son pre tait comte de Mmont, comme il le prtend. M. Longnon signale son existence ds 835 (Atlas historique, p. 97).

10 LONGNON, Atlas historique, p. 96. 11 Cartulaire de Saint-Bnigne de Dijon, charte n 108. Il est vrai quune charte du 17 sept. 852 et non 854, comme

je lai dit (Diplmes, carolingiens originaux, etc., p. 70, n 4) fait mention de la centaine dOscheret, mais cest une erreur, due sans doute la transcription dune numration de biens figurant dans un diplme antrieur. Cette erreur est dautant plus explicable que la cration du pagus tait encore toute rcente. Nous avons dailleurs plusieurs mentions de ce pagus avant le mois de septembre 852 : 1 la charte de 840, que je viens dindiquer ; 2 la charte de 844 vise par M. Longnon (an IV du roi Charles : Cartulaire de Saint-Bnigne, charte n 51) ; 3 une charte de 846 (VI kal. nov., an VI du roi Charles : ibid., n 37. Voir PRARD, 144) ; 4 une charte de fvrier 852 (mercredi avant mars, an XII du roi Charles : ibid., n 49).

. Ce pagus comprenait, outre la partie mridionale du doyenn de Dijon (diocse de Langres), larchidiacon ou doyenn dOscheret (diocse de Chalon-sur-Sane).

taient dites en Oscheret les localits ci-aprs : Aiserey, 862 (dit du pagus dAtuyer en 836) ; Athe, 880 ; Barges, 848 (dit dAtuyer vers 775) ; Brochon, 878 (dit du Dijonnais vers 890) ; Bussy, dtruit, prs de Dijon, dit du comt dOscheret en 991 ; Cessey-sur-Tille, 866 ; Chaignot, cne de Varois, 878 ; la Chassagne, cne de Fleurey-sur-Ouche, 865 ; Chenoves, 880 ; Chevigny-Saint-Sauveur, 878 ; Corcelles-les-Monts, 865 ; Couchey, dit du comt entre 902 et 954 (dit du comt dAtuyer en 852) ; Cromois, cne de Dijon, 886 ; Curtil, dtruit, prs de Dijon, 846 ; Domois, cne de Fnay, 848 (dit du Dijonnais en 783) ; chenon, 910 ; chigey, 916 ; guilly, dtruit, cne de Saint-Apollinaire, 886 (dit du Dijonnais en 880) ; Fixey, cne de Fixin, 923 (dit du Dijonnais vers 890) ; Fixin, 909 (dit du comt en 1004) ; Gevrey, vers 993 (dit du comt vers 1015) ; Larrey, cne de Dijon, 846 ; Longvic, 881 ; Marsannay-la-Cte, 840 ; Malensa villa, dtruite, dans le voisinage des Maillys ou de Dijon, dite du comt en 1008 ; Morveau, cne de Dijon, 844 ; Norges-la-Ville, 852 ; Ouges, dit du comt en 952 ; Perrigny-lez-Dijon, 849 ; Potangey, cne dAiserey, dit du comt en 886 ; Pouilly, cne de Dijon, entre 902 et 954 (dit du pagus de Dijon en 977) ; Quetigny, 876 (dit du pagus de Dijon en 974) ; Saint-Seine-en-Bche, 910 ; Saulon, 880 ; Sennecey, 876 ; Sorelgiae ou Soselgiae, lieu inconnu, 904 ; Sully, cne de Saint-Apollinaire, 883 (dit du comt de Dijon en 972) ; Tart-la-Ville, 916 ; Tillenay, 860 ; Visinium, lieu inconnu, 873.

Il convient dy ajouter les localits ci-aprs, qui taient dites in centena Oscarensi, avant la cration du pagus : Charrey-sur-Sane, 828 ; pernay, 834 ; Izeure, 830 ; Trmolois, dtruit, prs de Dijon, 836.

De mme pour Bessey-lez-Cteaux, qui est dit in ministerio Oscarensi entre 1080 et 1120. 13 Le Tonnerrois (Pagus Tornodorensis) rpondait, peu de chose prs, larchidiacon

{XXV}de Tonnerre (diocse de Langres), dont une partie stendait sur le territoire qui a form le dpartement de la Cte-dOr.

Ce pagus comprenait notamment, dans la Cte-dOr : Blaisy, cne de Saint-Remy, 722 ; peut-tre Fontaines-les-Sches (un Fontanac est dit de ce pagus en 711), qui pouvait aussi bien tre du Duesmois langrois (voir Longnon, Gogr. Hist., carte de la Gaule au Xe s.) ; Moutier-Saint-Jean, 885 ; Quincy-le-Vicomte, vers 840 ; Saint-Germain-lez-Senailly, vers 840 ; Viserny, entre 840 et 844.

Marmagne, qui tait du diocse dAutun (archiprtr de Touillon), mais sur la limite du doyenn de Moutier-Saint-Jean (archidiacon de Tonnerre), a t dit du pagus Tornodorensis en 722, en mme temps que Blaisy, dont il est voisin.

Une rgion naturelle, le Morvan (Morvinnum), que les scribes mrovingiens et carolingiens ont quelquefois qualifi de Pagus, stendait en partie sur le territoire du dpartement de la Cte-dOr (cantons de Liernais et de Saulieu) ; on trouvera dans le corps de cet ouvrage des exemples du qualificatif en Morvan donn aux localits ci-aprs : Chanteau (cne de Saint-Didier), Dompierre-en-Morvan (ou en Montagne), Joux (cne de Saint-Andeux), Romanet (cne de Saint-Germain-de-Modon), Romeneau (cne de Saint-Didier), Savilly, la Vernois (cne de la Roche-en-Brenil), Villiers (cne du canton de Liernais).

Une autre rgion naturelle, dite Ammonias, situe en terrain bas, et qui stendait sur les pagi de Nevers et dAvallon, comprenait, en 722, les localits ci-aprs du dpartement de la Cte-dOr : Chappes (cne de Censerey), Diancey et Voudenay.

III. PRIODE DUCALE.

Au dbut de la priode fodale, cest--dire vers la fin du Xe sicle, le territoire qui forme aujourdhui le dpartement de la Cte-dOr, sauf la petite fraction situe sur la rive gauche de la Sane, qui relevait de lEmpire, continuait de faire partie du royaume de France. Ce territoire tait sous la dpendance de deux grands seigneurs, le duc de Bourgogne et lvque de Langres, mais le sige principal de la puissance des ducs de la Bourgogne franaise fut tout dabord en Autunois.

Il nentre pas dans le plan de cet ouvrage de tracer un tableau complet, ni mme un peu dtaill, de la puissance politique des ducs de Bourgogne ; il importe seulement de constater, en restant dans les limites du dpartement qui nous occupe, que, du vivant {XXVI}du roi Robert le Pieux, le duc tait

matre absolu Dijon, devenu sa rsidence prfre : cette ville avait t cde au roi, tenant alors en sa main le duch, par Lambert de Vignory, vque de Langres, donc au commencement du XIe sicle. A partir de cette poque le duc possda Beaune galement.

Au cours du mme sicle, et ds 1053, le duc avait un prvt Argilly, qui devait tre plus tard le chef-lieu dune de ses principales chtellenies ; enfin, une charte de 1076 nous montre le duc dj en possession de droits seigneuriaux Rouvres-en-Plaine, un de ses futurs chteaux-forts.

Au XIIe sicle, nous voyons le duc lever Villiers (Villiers-le-Duc) une tour que lvque de Langres trouve menaante pour son chteau de Gurgy, et cest lun des griefs articuls par lvque contre lui, en 1153, dans un plaid tenu Moret devant Louis VII. Le duc tait alors aussi seigneur de Chamont (partie de la ville de Chtillon-sur-Seine), et lvque de Langres lassociait, en 1178, la seigneurie du Bourg (autre partie de cette ville).

Dans la seconde moiti du mme sicle, le duc de Bourgogne apparat comme seigneur dpoisses, quil changea, vers 117812

Mais cest surtout dans le cours du XIIIe sicle et au commencement du XIVe, par de nombreuses acquisitions, et, en outre, par la transformation (au moyen dachats) dun grand nombre dalleux en fiefs de leur mouvance, que les ducs augmentrent singulirement leur puissance terrienne. Je me bornerai citer les principales seigneuries, avec chteau, qui entrrent alors dans leur domaine, ou dont je les ai reconnus en possession pendant cette priode, et je continuerai me limiter au territoire du dpartement. Ces possessions taient : Aisey-sur-Seine, XIIIe sicle ; Argilly, o mourut Hugue V, en 1315 ; Arnay-le-Duc, du XIVe sicle 1456 ; le comt dAuxonne, acquis du comte de Bourgogne en 1237, en change du comt de Chalon : importante acquisition, qui rendit le duc matre des deux rives de la Sane ; Avot, qui aurait t acquis en 1401 (Courtpe, II, 161) ; Bagnot, qui serait devenu domaine ducal au XIIIe sicle (Courtpe, II, 151) ; Belan-sur-Ource, acquis en 1287 et 1292 ; la Borde-de-Reulle, dite aujourdhui Borde-au-Chteau, acquise en partie de Jean de Reulle et de sa fille, ainsi quil est rappel en 1357 (B 1269) ; Brazey-en-Plaine, o Robert III testa en 1298 ; Brmur, {XXVII}acquis en 1337, en change contre Belan-sur-Ource ; Buncey, acquis en 1273 ; Busseaut, au moins en partie, acquis en 1315 ; Cessey-lez-Vitteaux, en partie ; Changey, cne de Daix, acquis en 1259 ; Clomot, qui aurait t acquis du chapitre de Beaune en 1231 (Courtpe, IV, 60) ; Daix et Duesme, en 1300 ; Fouchanges, qui aurait t maison-forte du duc ds 1317 (Courtpe, II, 159) ; Frolois, en partie, depuis septembre 1298 ; Gissey-sur-Ouche, jusquen septembre 1298 ; Grignon, en 1210, cd en 1382 Louis de La Trmoille ; Lantenay (ds le XIIIe s.), o la duchesse Agns de France fit un codicille son testament en 1325 : Longecourt-en-Plaine, acquis en 1298 ; Lucenay-le-Duc (seconde moiti du XIIIe sicle) ; Maisey-le-Duc, o Eude IV fit son testament le 12 octobre 1346 ; Marigny-sur-Ouche, en partie, jusquen septembre 1298 ; Meuilley, chteau ducal depuis 1322 ; Montigny-sur-Serein (auj. Montigny-Saint-Barthlemi), acquis en 1303 ; la Perrire, terre dOutre-Sane, acquise vers le milieu du XIIIe sicle ; Pontailler, en 1302 et 1303 ; Pouillenay, o le duc acquit en 1372 les droits de lvque dAutun (Arch. nat., Xle 25) ; Pouilly-en-Auxois, seconde moiti du XIIIe sicle ; Rouvres-en-Plaine, chteau ducal ds le XIIIe sicle, o Philippe de Rouvre testa en 1361 ; Saint-Romain, acquis en 1300 ; Saint-Seine-sur-Vingeanne, o le duc acquit en 1252 la plus ancienne des trois seigneuries, dite Saint-Seine-les-Halles ; Salives, ds le XIIIe sicle ; Salmaise, depuis 1332 ; Saulx-le-Duc, par don de Philippe de Valois, en 1303 ; Semur-en-Auxois, ds le XIIIe sicle ; Talant, acquis en 1209

, contre le chteau de Montbard. Enfin, par son mariage, en 1199, avec Alix de Vergy, Eude III allait ajouter aux possessions de sa maison limportante forteresse de Vergy.

13

12 A. DE CHARMASSE, Cartulaire de lvch dAutun, Introduction, p. LX ; peut-tre en 1189 (E. PETIT, Hist. des ducs

de Bourg., etc., IV, 460-461). 13 La possession de la montagne de Talant, qui domine la ville de Dijon, avait une grande importance pour le duc de

Bourgogne. Ds lanne prcdente, en prvision de la vente que labbaye de Saint-Bnigne de Dijon allait lui faire, le duc stait engag prendre sous sa protection les tablissements et droits de labbaye audit lieu (S. Bnigne, H 37). La vente faite en 1209 est constate par deux chartes, lune, mane de labbaye, dont loriginal est conserv dans les anciennes archives de la Chambre des Comptes de Dijon (B 1350), lautre, mane du duc, qui a t publie par Dom Plancher (I, Pr., p. 97, n 163) ; elle est au fonds de Saint-Bnigne (H 83).

; un quart de Tart-le-Bas et de Tart-le-Haut, en mars 1287 (v. st.) ; Vieux-Chteau, vers la fin du XIIIe sicle ; Villaines-en-Duesmois (ds 1253), rsidence affectionne

des ducs au XIIIe sicle, o sont morts Hugue IV, en 1272, et sa veuve, Batrix de Champagne, en 1295 ; Villy-en-Auxois, acquis partie en 1243 et partie en 1302 ; Vitteaux, acquis au moins en partie en 1243, chang contre Mont-Ral, au cours du mme sicle14

Le plus puissant des vassaux du duc de Bourgogne tait le comte de Champagne, mais ce souverain ne tenait de lui, en ce qui concerne le dpartement de la Cte-dOr, que deux arrire-fiefs, Montbard et Rougemont, possds au commencement du XIIIe sicle par le comte de Nevers

. {XXVIII}Les principaux vassaux du duc de Bourgogne, dans la rgion qui nous occupe, taient de

puissants barons : les sires dAntigny, de Charny, de Chteauneuf, de Chaudenay, dpoisses, de Frolois, de Marigny-sur-Ouche, de Mirebeau, de Mont-Saint-Jean, de Pontailler, de la Roche-lez-Nolay (dit ensuite la Roche-Pot), de Sombernon, de Thil-en-Auxois, etc.

Le duc recevait aussi lhommage du comte de Tonnerre pour sa chtellenie de Griselles et les domaines de la valle de Pothires possds par labbaye de ce nom, laquelle tait, depuis le XIIIe sicle, en la garde du comte, qui en avait hrit des comtes de Bar-sur-Seine.

15

14 Suivant Courtpe, le duc Robert II aurait achet le fief de Bousselanges en 1294 (II, 476), mais ce ntait que la

mouvance du fief. De mme, suivant Peinced (Recueil, I, p. 2), le duc aurait achet en 1290 la maison-forte de Brtigny-lez-Norges, mais ce ntait quune simple maison entoure de fosss (B 1023. Cf. E. PETIT, Hist. des ducs de Bourg., VI, n 4974.)

15 Auguste LONGNON, Documents relatifs au comt de Champagne et de Brie, I, nos 2429, 3921 et carte.

.

Lvque de Langres navait pas, dans la rgion qui nous occupe, une puissance domaniale, ni fodale, comparable celle du duc de Bourgogne. Dans cette rgion sa puissance temporelle, qui tait, dans son ensemble, considrable, ne fit dailleurs que dcrotre au profit de celle du duc. A la fin du Xe sicle ou ds les premires annes du XIe, lvque de Langres avait dj vu les droits de son comitatus (sans doute ceux quon a appels depuis rgaliens), passer aux mains des sires de Saulx, de la maison de Grancey, et nous avons dit que lvque Lambert de Vignory (1016-1030), cda le comt de Dijon au roi Robert le Pieux, qui dtenait alors le duch de Bourgogne.

Le rayon dinfluence de lvque de Langres se trouva ds lors restreint des territoires situs plus au nord. Sa puissance temporelle nen restait pas moins encore trs grande. Outre la suzerainet quil exerait sur les seigneurs de Blaisy, de Duesme, de Grancey, de Grignon, de Fontaine-Franaise, de Larrey, de Talmay et de Til-Chtel, il possdait les chteaux et forteresses de Gurgy, de Gevrolles et de la Chaume, mais cest surtout Chtillon-sur-Seine quil avait une position des plus fortes, car le duc, tout en tant son voisin par la possession de Chamont (mme commune), et en partageant avec lui la possession du Bourg, nen tait pas moins son vassal. Cette place, de si grande importance pour le duc, cause de sa situation lextrmit nord du duch, tait destine tomber entirement en son pouvoir partir du jour o lvque Gautier de Bourgogne permit Hugue III, son neveu, de fortifier Chamont (1168).

{XXIX}Il est vrai que lvque avait eu soin de faire jurer par le duc de ne point se servir de ces fortifications contre lui, ni contre ses hommes, mais, exiger cette promesse, ctait dj tmoigner de craintes que lavenir devait bientt se charger de justifier. Et, en effet, du vivant mme de Hugue III, la puissance militaire du duc de Bourgogne Chtillon tait dj si solidement tablie que Philippe Auguste jugea ncessaire de venir ly assiger, en 1187, et de tenter de le rduire merci.

Cette autorisation de fortifier Chamont, accorde par lvque de Langres en 1168, ntait peut-tre pas aussi impolitique quon pourrait le supposer : lvque ne devait pas esprer, pas plus pour ses successeurs que pour lui-mme, de voir le duc de Bourgogne renoncer faire de Chtillon le boulevard de son duch de ce ct. Peut-tre y eut-il, ds ce moment, un accord secret, que les vnements survenus dix ans plus tard permettraient de souponner. Il est assez remarquable, en effet, que le duc, son tour, en 1179, fit lvque un don de trs grande importance, en lui abandonnant les droits enlevs jadis au comt de Langres, quil venait de racheter (en 1178) du comte de Bar ; ces droits avaient appartenu pendant longtemps aux sires de Saulx, ainsi quon la vu plus haut. Gautier de Bourgogne, aussitt quil eut recouvr lentire indpendance de sa cit piscopale, sempressa de la mettre sous la protection du roi de France. Ainsi, par une concession opportune, faite un puissant voisin, dont il ne pouvait esprer de matriser les entreprises, lvque avait assur son domaine temporel la protection du plus puissant des suzerains du duc de Bourgogne.

Un autre haut dignitaire ecclsiastique, lvque dAutun, se trouvait plac dans la dpendance politique du duc de Bourgogne : ce prlat avait, au territoire du dpartement de la Cte-dOr, les chteaux de Saulieu, de Touillon et de Thoisy-lvque (appel Thoisy-Cypierre, puis Thoisy-la-Berchre, dans les temps modernes), et enfin la ville de Flavigny. En 1172, le duc de Bourgogne se dsista des rclamations quil avait leves au sujet de la fortification des chteaux de Thoisy et de Touillon, et, en 1180, Hugue de Mont-Saint-Jean renona aussi empcher lvque dAutun de fortifier Thoisy.

Je ne sais sur quel titre se basait lvque dAutun pour se qualifier comte de Saulieu ; quoi quil en soit, lvque Nicolas de Toulon, lors de son lection, en 1386, reconnut que la garde du prieur de Bar-le-Rgulier et celle de Saulieu appartenaient au duc16

{XXX}Les droits temporels de lvque dAutun Flavigny semblent avoir pour origine un diplme de 877, par lequel Charles le Chauve fit don cet vch des abbayes de Flavigny et de Corbigny. Les droits de lvque Flavigny, qui lui taient contests par les moines de la clbre abbaye, furent confirms par une sentence arbitrale de 1272, mais lvque cda labbaye, en 1293, tous ses droits temporels, sauf ceux de fief : ces derniers furent cds au duc en 1360, sous rserve de la suzerainet de lvque

.

17

Lorganisation administrative et judiciaire, sous les ducs, mrite aussi quelques explications. Je ne crois pas opportun dindiquer cette place les modifications introduites dans la rpartition des bailliages bourguignons, pendant cette priode, sur le territoire qui nous occupe : jen parlerai au chapitre suivant, en mme temps que des changements survenus pendant la priode royale. Je voudrais, tout au moins, indiquer ici, brivement, et ce sera facile, grce la publication rcente dune excellente tude sur ce sujet

.

18

16 COURTPE, 2e dit., IV, 92. 17 A. DE CHARMASSE, Cartulaire de lvch dAutun, prface, p. III. 18 Ernest CHAMPEAUX, Les Ordonnances des ducs de Bourgogne, 1908, in-8, introduction.

, les diverses phases de lorganisation judiciaire en Bourgogne sous le gouvernement des ducs, organisation qui devait aboutir la cration dune cour souveraine.

En Bourgogne, la justice fut dabord, comme ailleurs, ambulante, et sexera dune manire intermittente. Elle tait rendue, ds le XIe sicle, par la curia ducis, qui fonctionnait comme une sorte de conseil assistant le duc ou son reprsentant, plutt que comme un tribunal.

La cour du duc avait sous sa dpendance les baillis, qui apparaissent ds le XIIIe sicle, et qui existaient peut-tre ds la fin du XIIe. Ces fonctionnaires, dabord ambulants comme elle, taient chargs dune circonscription appele bailliage, mais parfois deux bailliages taient administrs par un seul bailli. Ils devinrent sdentaires, et de mme la cour du duc, laquelle finit par siger Dijon, mais elle tenait Beaune, ds la fin du XIIe sicle, des assises quon appela plus tard Jours-Gnraux ou Grands-Jours, et enfin le Parlement de Beaune. Ces grands-jours devinrent assez frquents, partir du dernier quart du XIIIe sicle, mesure que les tribunaux du duc virent saccrotre, au dtriment des tribunaux ecclsiastiques, le nombre des affaires portes devant leur juridiction.

La rsistance de la Bourgogne aux empitements constants des juridictions et des officiers royaux ayant t couronne dun plein succs en 1315, par la concession de la {XXXI} charte aux Bourguignons , qui limitait lingrence du Parlement de Paris en matire dappel et de procdures denqute, le duc fut amen dvelopper lorganisation judiciaire dans ses tats par la cration, vers la mme poque, de deux tribunaux soumis, quant lappel, au Parlement de Beaune : la Chancellerie aux contrats, qui dchargea la cour du duc et les baillis de linterprtation des actes scells par le duc, lorsquils donnaient lieu des contestations, et lAuditoire des causes dappeaux, charg de lappel au duc, dabord facultatif, puis dfinitivement rserv sa comptence, des tribunaux des baillis, du chancelier, du gruyer et du matre des foires de Chalon.

Linstitution par le roi Jean, pendant la rgence du duch, du Parlement de Saint-Laurent-lez-Chalon, jugeant souverainement, pour le comt dAuxonne et les terres dOutre-Sane qui taient terres ducales, complta lorganisation des justices suprieures du duch.

Il y eut un autre parlement bourguignon, jugeant aussi souverainement, celui de Dle, mais il tait en Comt.

Lorganisation judiciaire du duch se trouva donc dfinitivement constitue lors de lavnement de la race de la maison de Valois : les ducs de cette nouvelle race ne firent que perfectionner cette organisation.

Ainsi, au sommet de toutes les juridictions tait le Parlement de Beaune, et, au-dessous de lui, lAuditoire des causes dappeaux ; de ce dernier relevaient les tribunaux des baillis, du chancelier, du gruyer, etc. ; enfin, au bas de lchelle judiciaire se tenaient les tribunaux des maires, des prvts et des chtelains.

Le Parlement de Beaune nen restait pas moins soumis celui de Paris. Le duc Philippe le Bon, en octroyant au Conseil ducal, en 1422, les pouvoirs judiciaires les plus tendus, semble avoir tent un premier essai dtablissement dun tribunal suprieur permanent, dans son duch, quoique ce ne ft pas, proprement parler, une sorte de cour dappel pour les parlements de Beaune et de Saint-Laurent. Les effets de la dcision de 1422 furent dailleurs trs amoindris, la suite des rclamations des tats du duch, et le Conseil resta, quant lappel, subordonn au Parlement de Beaune. Cest seulement aprs la mort du dernier duc, par lettres du 18 mars 1477, que Louis XI dclara souverains les parlements de Beaune, de Dle et de Saint-Laurent. LAuditoire des causes dappeaux navait plus, ds lors, de raison dtre : il fut supprim par des lettres du mme mois.

Enfin, le parlement du duch fut tabli Dijon et celui de la comt Salins, en 1480. Des tentatives furent faites pour subordonner de nouveau le parlement de Dijon celui de Paris, mais la rsistance des tats empcha la ralisation de ce plan, {XXXII}et le parlement du duch devint dfinitivement sdentaire en 1493, aprs que la Franche-Comt eut t rendue Maximilien.

En rsum, de tous les tribunaux judiciaires antrieurs au Parlement de Dijon, il ne subsista, et jusqu la fin de lAncien Rgime, que les tribunaux de chancellerie et de bailliage ; les chancelleries aux contrats furent incorpores aux bailliages dans le courant du XVIIIe sicle, mais on continua de tenir des audiences de chancellerie jusqu la Rvolution.

IV. PRIODE ROYALE.

A partir de sa runion dfinitive la Couronne (1477) lancien duch de Bourgogne ne fut plus quune province, mais jouissant dune indpendance relative, au regard de son administration intrieure, en qualit de pays dtats.

1. LE DOMAINE ROYAL.

Comme consquence de cette runion, les possessions domaniales des ducs de Bourgogne entrrent dans le domaine royal. On peut, laide des titres domaniaux, relatifs au dpartement de la Cte-dOr, conservs aux Archives nationales19

19 Q1 154 et suiv.

, dresser une liste approximative des domaines du Roi, dont un trs grand nombre furent engags ; ces domaines taient : Aignay-le-Duc, moiti dAiserey, Aisey-sur-Seine, Argilly, Bagnot, Beaune, la Borde-au-Bureau (cne de Montagny-lez-Beaune), Bouilland, Brazey-en-Plaine, partie de Brion-sur-Ource, Buncey, Charny (acquis par la Maison royale de Saint-Cyr en 1779), Chaux, Duesme, Coulmier-le-Sec, partie de Curley, Ennevent (cne de Brazey-en-Plaine), ltang-lez-Vergy, partie de Flammerans, Fussey, Is-sur-Tille, Maisey-le-Duc, Meloisey, Mipont, la baronnie de Montbard (runie au Domaine en 1682), Mont-Liot, Montot, Nuits, Pommard, Pontailler, Pont-Hmery (cne de Brazey-en-Plaine), Puligny, moiti de Quemigny, Reulle-Vergy, Saint-Euphrne, Saint-Jean-de-Losne, le fief de Saint-Lger (prs de Chtillon-sur-Seine), Saint-Romain, partie de Saint-Seine-sur-Vingeanne, Salmaise, Semur-en-Auxois, Seurre, Vanvey, ltang de Vaumarceau ou tang-du-Roi (cne de Voulaines ; cd aux chartreux de Lugny en 1742), Vergy, Verrey-sous-Salmaise, Vieux-Chteau, la chtellenie de Villaines-en-Duesmois, Villars-Fontaine, Villiers-le-Duc, Villotte-sur-Ource, Volnay, Vosne.

{XXXIII}La plupart des chteaux des ducs furent abandonns et tombrent en ruine. Le 20 juillet 1709, le Roi fit don des chteaux dAisey et de Villaines-en-Duesmois au sieur du Chesnay, commis de M. de Pontchartrain, secrtaire dtat ; enfin, des lettres-patentes du 24 janvier 1710 lautorisrent les dmolir. Les lettres disent, dailleurs, quils taient presque entirement ruins , mais ces ruines pouvaient tre encore trs imposantes : il en tait ainsi certainement pour celles de Villaines, comme on le voit en une gravure, faite daprs nature en 1833, qui nous montre des ouvriers achevant la dmolition de cet important chteau20

Dans cette mme rgion, en 1698, comme nous lapprend le Mmoire de lintendant Ferrand sur la gnralit de Bourgogne

.

2. CIRCONSCRIPTIONS MILITAIRES.

En 1789, le gouvernement militaire de Bourgogne se composait de lancien duch, avec la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de Gex. La charge de gouverneur et lieutenant-gnral du Roi tait, depuis longtemps, comme un apanage de la maison de Cond.

Ce grand gouvernement se partageait en six lieutenances gnrales, ainsi rparties : 1 Les bailliages du Dijonnais et de la Montagne et les comts ou bailliages dAuxonne et de

Bar-sur-Seine ; 2 Les bailliages dAuxerre, de Semur-en-Auxois et dAutun ; 3 Le Chalonnais ; 4 Le Charollais ; 5 Le Mconnais ; 6 La Bresse, le Bugey, le Valromey et le Pays de Gex. Les premire et deuxime lieutenances gnrales stendaient sur la rgion qui forme

actuellement le dpartement de la Cte-dOr, et mme la troisime, si elle correspondait au bailliage de Chalon.

21

{XXXIV} 3. CIRCONSCRIPTIONS JUDICIAIRES

, il y avait au chteau de Dijon : un gouverneur, un lieutenant, un major, etc. ; Auxonne : un gouverneur, un lieutenant, un major, etc. ; Semur-en-Auxois : un gouverneur ; Nuits : un gouverneur.

22

Pendant la priode ducale il ny eut dabord que cinq grands bailliages bourguignons : ceux de Dijon, dAuxois (Semur) et de la Montagne (Chtillon-sur-Seine), qui stendaient sur la plus grande

.

A la fin de lAncien Rgime, le territoire qui forme aujourdhui le dpartement de la Cte-dOr tait rparti entre plusieurs grands bailliages royaux, dont la plupart dpendaient de la province de Bourgogne, et le surplus tait de la Champagne ; quelques hameaux ou parties de villages taient en Franche-Comt ou en Nivernais.

I. BOURGOGNE.

20 NESLE, Album du Chtillonnais ; planche reproduite, en rduction, dans lHist. des ducs de Bourgogne, par E. Petit,

VI, pl. v. 21 Daprs une copie appartenant M. Pierre Gautier, archiviste du dpartement de la Haute-Marne (fos 18 r, 19 r,

20 r). 22 Principaux ouvrages consults, pour la rdaction de ce chapitre : COURTPE, Description gnrale et particulire du

duch de Bourgogne, 2e dit. ; Nouvel tat gnral et alphabtique des villes, etc., du duch de Bourgogne, 1783, in-4 ; TARB DES SABLONS, Dtails historiques sur le bailliage de Sens, la suite de la Confrence de la coutume de Sens, par Pele de Chenouteau, 1787, in-4. Sources manuscrites : Rles de feux, du XIVe au XVIIe sicle aux Archives de la Cte-dOr.

partie du territoire bourguignon du dpartement, et ceux dAutun et de Chalon pour le surplus du duch et pour une moindre partie du dpartement.

A ces grands bailliages vint sajouter, principalement par lacquisition du comt dAuxonne, faite en 1267, la rgion dite des Terres dOutre-Sane, qui forma les bailliages secondaires dAuxonne et de Saint-Jean-de-Losne, soumis celui de Dijon.

Le bailliage de Dijon fut, dans la suite, divis en trois parties : le Dijonnais proprement dit et les siges secondaires de Beaune et de Nuits. Cet tat de choses subsistait encore au XVe sicle, comme on peut le constater par lexamen des rles de feux publis par Joseph Garnier.

A lpoque royale, ds le XVIe sicle, le bailliage dAuxois apparat sous la dnomination de bailliage de Semur, et ds le sicle suivant on constate quil avait subi, linstar du bailliage de Dijon, un dmembrement, par la distraction des prvts dArnay-le-Duc et de Pouilly, cest--dire sa partie sud, qui formrent un bailliage, sous le nom dArnay, tandis que la partie nord, conservant le nom de bailliage de Semur, fut rduite aux prvts de Semur et de Montbard et lancienne prvt de Cessey-lez-Vitteaux, fort diminue, mais dont le surplus, rattach la chtellenie de Touillon, tait maintenu au mme bailliage de Semur. Enfin, un dit davril 1694 cra dfinitivement le bailliage de Saulieu, rig ds 1585, mais qui navait pas t maintenu. Ce bailliage fut constitu {XXXV}principalement au moyen dun nouveau remaniement de lancien bailliage dAuxois, par des emprunts faits au bailliage dAutun, la chtellenie de Touillon, aux prvts dArnay, dAvallon, et surtout celle de Semur.

La preuve de ces remaniements, qui me semblent navoir pas encore t signals, rsulte de lexamen comparatif de plusieurs rles de feux dun mme bailliage pour diffrentes poques.

Malgr ces modifications, lordre ancien de prsance parmi les grands bailliages bourguignons (indiqu ci-dessous) fut conserv jusqu la fin de la priode royale, et cest cet ordre qua suivi Courtpe dans sa Description gnrale et particulire du duch de Bourgogne.

A cette poque, cest--dire la fin du XVIIIe sicle, les bailliages royaux de la province de Bourgogne taient les suivants :

I. Le Dijonnais, compos des siges de Dijon, de Beaune, de Nuits, dAuxonne et de Saint-Jean-de-Losne.

II. LAutunois, form des siges dAutun, de Montcenis, de Charolles et de Semur-en-Brionnais. III. Le Chalonnais, dont le territoire tait divis par la Sane : la partie ouest formait le

Chalonnais proprement dit ; le ct de lest tait dit Bresse Chalonnaise et subdivis en Premire et Deuxime Bresse.

IV. LAuxois, compos des siges de Semur-en-Auxois, dAvallon, dArnay-le-Duc et de Saulieu.

V. La Montagne23

23 Ce nom est rest en usage, officiellement du moins, jusqu la Rvolution : la Liste, par ordre alphabtique de

bailliages et snchausses, de MM. les dputs lAssemble Nationale 1789. A Paris, de lImprimerie Royale, MDCCLXXXIX, in-4 (avant le transfert Paris), et A Paris, chez Baudouin, Imprimeur de lAssemble Nationale, etc., in-8 (aprs le transfert Paris), indique ce bailliage sous le nom de La Montagne. Nanmoins, il y avait une tendance lappeler aussi Bailliage de Chtillon. Ds 1783, le Nouvel tat gnral et alphabtique des villes, etc., du duch de Bourgogne, publi par les soins des lus de la province, et mme, ds 1770 environ, un Pouill du diocse de Langres (ms. appartenant M. le baron de lHorme) lui donnent cette dnomination. Courtpe (1re dition, tome VI, 1781) emploie concurremment les expressions de bailliage de la Montagne (p. 420) et de bailliage de Chtillon-sur-Seine (p. 502).

. VI. Le comt ou Bailliage de Bar-sur-Seme. La coutume de Bourgogne rgissait toute la province. Voici la liste des communauts dhabitants de la province de Bourgogne, en ce qui concerne le

dpartement de la Cte-dOr, classes par prvts.

{XXXVI}I. BAILLIAGE DARNAY-LE-DUC. (Division par prvts, daprs des rles de feux de 1397, 1442, 1461, 1574 et 1657.)

1 Prvt dArnay. Allerey, Arconcey, Arnay-le-Duc, Beurey-Beauguay, Clomot, Diancey, Essey, Fte (le), Jouey, Magnien, Maligny, Meilly, Musigny, S.-Pierre-en-Vaux, S.-Prix-lez-Arnay, Thury, Vivy, Voudenay-lglise (Voudenay-le-Chtel tait du bailliage dAutun).

Le surplus de lancienne prvt dArnay est entr dans le bailliage de Saulieu, cr en 1694.

2 Prvt de Pouilly-en-Auxois. Agey, Aubigny-lez-Sombernon, Barbirey-sur-Ouche, Bellenot-sous-Pouilly, Blancey, Bouhey, Bussire-sur-Ouche (la), Bussy-la-Pesle, Chailly, Chteauneuf, Chtellenot-sur-Pouilly, Chaudenay-le-Chteau (Chaudenay-la-Ville tait en Beaunois), Chazilly, Civry-en-Montagne, Commarin, Crancey, Dre, channay, guilly, Gissey-le-Vieil, Gissey-sur-Ouche, Grenant, Maconge, Mlain, Marigny-sur-Ouche (cne de S.-Victor), Martrois (le), Mmont, Mimeure, Montoillot, Pouilly-en-Auxois, Prlon, Remilly-en-Montagne, Rouvres-sous-Meilly, S.-Marie-sur-Ouche, S.-Sabine, S.-Victor-sur-Ouche, Savigny-sous-Mlain, Semarey, Sombernon, Soussey, Thoisy-le-Dsert, Vandenesse.

II. BAILLIAGE DAUTUN.

Avant la priode royale on distinguait les localits dites en Royaut et celles dites en Duch. Lors de la cration du bailliage de Saulieu (1694) le bailliage dAutun ne conserva, en ce qui concerne le dpartement de la Cte-dOr, que Manlay, Marcheseuil et Voudenay-le-Chtel (cne de Voudenay-lglise). Auparavant, il comprenait encore :

Bar-le-Rgulier, Blanot, Brazey-en-Morvan, partie de Liernais, Menessaire, S.-Lger-de-Fourches (cne de Champeaux), S.-Martin-de-la-Mer (dit aussi S.-Martin-de-Conforgien), Savilly, Vianges, Villiers.

Les autres anciennes communauts dhabitants de ce bailliage sont du dpartement de Sane-et-Loire.

II bis. BAILLIAGE DAUXOIS. (Voir Bailliage de Semur.)

III. BAILLIAGE DAUXONNE. (Division par prvts, daprs des rles de feux du Dijonnais, 1375, et des comt dAuxonne

et Terres dOutre-Sane, 1442.)

1 Prvt dAuxonne. LAbergement-lez-Auxonne, Athe, Auxonne, Beire-le-Fort, Billey, Champdtre, Collonges-lez-Premires, Flammerans, Fouffrans (cne de Soirans), Longchamp (en {XXXVII}partie ?), Longeault, Magny-lez-Auxonne, Maillys (les), Marche-sur-Sane (la), Pluvault, Pluvet, Poncey-lez-Athe, Pont, Premires, Soirans (voir Fouffrans), Tillenay, Trclun, Villers-les-Pots, Villers-Rotin.

2 Prvt de Pontailler. Cheuge, Drambon, Heuilley-sur-Sane, Jancigny, Maxilly-sur-Sane, Montmanon, Perrigny-sur-lOgnon, Pontailler, S.-Sauveur, Soissons, Vielverge, Vonges.

Clry, qui parat peu ancien, et Samerey taient aussi de ce bailliage.

IV. BAILLIAGE DAVALLON. (Ancienne prvt du bailliage dAuxois.).

Sincey-lez-Rouvray. (Quelques autres localits du dpartement de la Cte-dOr, qui faisaient aussi partie de ce bailliage, sont entres dans celui de Saulieu en 1694. Voir plus loin.)

Le surplus de ce bailliage intresse le dpartement de lYonne.

V. BAILLIAGE DE BAR-SUR-SEINE.

Riel-les-Eaux, avec Champigny-le-Chteau ou la-Ville (Champigny-la-Grange et Riel-Dessus taient en Champagne, au bailliage de Troyes).

Les autres localits sont du dpartement de lAube.

VI. BAILLIAGE DE BEAUNE. (Daprs des rles de feux de 1285, 1391, 1431, 1450, 1574, 1625 et 1657.)

Aloxe, Antheuil, Antigny-la-Ville, Aubaine, Aubigny-la-Ronce, Auxey, Baubigny, Beaune, Bessey-en-Chaume, Bessey-la-Cour, Bligny-sous-Beaune, Bouilland, Bouze, Bragny-sur-Sane (Sane-et-Loire), Champignolles, Change (cne dpinac, Sane-et-Loire), Chassagne (aujourdhui Chassagne-Mont-Rachet), Chaudenay-la-Ville (Chaudenay-le-Chteau tait du bailliage dArnay), Cheilly (Sane-et-Loire), Chevigny-en-Valire, Chorey, Colombier, Combertault, Corcelles-les-Ars, Corpeau, Crugey, Cultre, Cussy-la-Colonne, Dezize (Sane-et-Loire), baty, chevronne, cuelles (Sane-et-Loire), mais partie tait au bailliage de Nuits ; cutigny, Foissy, Fussey, Ganges (Sane-et-Loire), Ivry, Jours-en-Vaux, Lusigny, Marigny-lez-Reulle (depuis 1680 seulement)24

1 Prvt de Dijon. Ahu, Arceau. Arc-sur-Tille, Asnires-lez-Dijon, Barges, Beaumont-sur-Vingeanne, Beire-le-Chtel, Bellefond, Belleneuve, Binges, Blagny-sur-Vingeanne, Boussenois, Brtigny[-lez-Norges, ou lez-Dijon], Brochon, Brognon, Chaignay, Champagne-sur-Vingeanne, Chenoves, Chevigny-Saint-Sauveur, Clnay, Corcelles-les-Monts, Couchey, Couternon, Crcey-sur-Tille (partie en Champagne), Crimolois, Curtil-lez-Saint-Seine, Daix, Dampierre-sur-Vingeanne, Darois, Dijon, chirey (cne de Ruffey-lez-chirey), pagny, taules, tevaux, Fnay, Fixey (cne de Fixin), Flacey, Flavignerot, Fleurey-sur-Ouche, Foncegrive, Fontaine-lez-Dijon, Gemeaux, Gevrey, Hauteville, Is-sur-Tille, Longvic, Lux, Magny-Saint-

, Mavilly, Meloisey, Merceuil, Meursang