11
TOWNSON, M. (2000). Réduire la pauvreté parmi les femmes âgées: le potentiel des politiques en matière de nJVenu de retraite, Ottawa, Condition féminine Canada, Gouvernement du Canada, <www.swc-efc.gc.ca/pubs/pubspr/0662659271/200008_ 0662659271_ f.pdf>, consulté le 3 octobre 2008. TwIGG, J. (2008). «Clothing, ageing and me - routes to research », <www.kent. ac.uk/sspssr/staff/academic/twigg/auto.pdf>, consulté le 5 septembre 2008. TwIGG,J. (2007). «Clothing, age and the body: A critièal review», Ageing & Society, vol. 27, p. 287-305. TwIGG,]. (2006). The Body in Health and Social Can!, Basingstoke, Palgrave Macmillan. VAILLANCOURT, y. et M. CHARPENTIER (2005). Les passerelles entre l'État, le marché et l'économie sociale dans les services de logement social et d'hébergement pour les personnes âgées. Rapport final de recherche soumis au Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC) dans le cadre de l'action concertée pour pro- mouvoir et soutenir la recherche sur le vieillissement de la population et ses impacts économiques et soci,odémographiques, 'Montréal, de recherche sur les pratiques et les politiques sociales (LAREPPS), Ecole de travail social, Université du Québec à Montréal. VAÏS, M.' (2007). «Les entrée libres de Jeu - Montrer des corps vieillissants sur la scène: comment? pourquoi? pourquoi pas?», Cahier de théâtre - JEu, nO 125, p.77·89. ' VALLIN,]. (2002). «Mortalité, sexe et genre", dans G. Caselli, G. Wtffisch et]. Vallin (dir.), Démographie: analyse et synthèse. III. Les déterminants de la m01talité, Paris, INED - Institut nationale d'é1:l;lde démographique, p. 319-350. VALLIN,]. (2000). «Pourquoi les femmes vivent plus longtemps", JeuneAfiique.com, 5 septembre, <wwwJeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique. asp?art_cle=LIN05093pourqspmetgO>, consulté le 2 octobre 2008. WARBURTON,]. et D. MCLAUGHLIN (2006). «Doing itfrom your heart: The l'ole of older women as informaI volunteers", Journal of Women & Aging, vol. 18, nO 2, p.55-72. ZÛNICA, R. (1990). «La gérontologie et le sens du temps", Revue internationale d'action, communautaire, vol. 23" nO 63, p. 13-63. '. .. ." . ... .. .... 0.- , . Josiane Le Gall Anth1-opologue, chercheure ", '.': ." .. Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne P1"OJesseU1"e ass.ociée, École de tmvail social, Université de Montrial Ignace Olazabal Chercheur d'établissement, Centre de recherche et d'expertise en gérontologie socia;le (CREGÉS), CSSS Cavendish - CAU P1"Ofesseur associé; Ecole de tmvail social, Université du Québec à Montréal (UQAM) Catherine Montgomery Chercheure d'établissement, Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne P1"OJesseU1'e associée, Département de sociologie, Université McGill Dir'ectrice scientifique, Equipe METISS (Migration, ethnicité et inter'Ventions en ser'Vices sociaux et de santé) DIVERSITÉ ETHNOCULTURELLE ET PERSONNES ÂGÉES IMMIGRANTES Marie-Emmanuelle Laquerre Candidate au doctomt ert communication, Université du Québec à Montréal'(UQAM) Collaboratrice, Centr"e de recherche et d'exper-tise en gérontologie sociale (CREGÉS), CSSS Cavendish - CAU Isabelle Wallach P1"OJesseur"e associée, École de tmvail social, Université McGill Chel-d!eure affilj.ée, Centre de recherche et d'expertise en gérontologie ---------- sociaZe-(CREGES),- CSSS-Gavendish--- GAr:l- ------ -- --- -- ----------- -- - w cr: 1- VIEILLIR AU PLURIEL 72

DIVERSITÉ ETHNOCULTURELLE ET PERSONNES ÂGÉES ......¨ Olazabal Ignace, Le Gall Josiane, Montgomery Catherine, Laquerre Marie-Emmanuelle et Wallach Isabelle. (2010) « Diversité

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Page 1: DIVERSITÉ ETHNOCULTURELLE ET PERSONNES ÂGÉES ......¨ Olazabal Ignace, Le Gall Josiane, Montgomery Catherine, Laquerre Marie-Emmanuelle et Wallach Isabelle. (2010) « Diversité

TOWNSON, M. (2000). Réduire la pauvretéparmi les femmes âgées: le potentiel des politiquesen matière de nJVenu de retraite, Ottawa, Condition féminine Canada, Gouvernementdu Canada, <www.swc-efc.gc.ca/pubs/pubspr/0662659271/200008_ 0662659271_f.pdf>, consulté le 3 octobre 2008.

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TwIGG,]. (2006). The Body in Health and Social Can!, Basingstoke, PalgraveMacmillan.

VAILLANCOURT, y. et M. CHARPENTIER (2005). Les passerelles entre l'État, le marché etl'économie sociale dans les services de logement social et d'hébergement pour les personnesâgées. Rapport final de recherche soumis au Fonds québécois de recherche surla société et la culture (FQRSC) dans le cadre de l'action concertée pour pro­mouvoir et soutenir la recherche sur le vieillissement de la population et sesimpacts économiques et soci,odémographiques, 'Montréal, L~boratoire derecherche sur les pratiques et les politiques sociales (LAREPPS), Ecole de travailsocial, Université du Québec à Montréal.

VAÏS, M.' (2007). «Les entrée libres de Jeu - Montrer des corps vieillissants sur lascène: comment? pourquoi? pourquoi pas?», Cahier de théâtre - JEu, nO 125,p.77·89. '

VALLIN,]. (2002). «Mortalité, sexe et genre", dans G. Caselli, G. Wtffisch et]. Vallin(dir.), Démographie: analyse et synthèse. III. Les déterminants de la m01talité, Paris,INED - Institut nationale d'é1:l;lde démographique, p. 319-350.

VALLIN,]. (2000). «Pourquoi les femmes vivent plus longtemps", JeuneAfiique.com,5 septembre, <wwwJeuneafrique.com/jeune_afrique/article_jeune_afrique.asp?art_cle=LIN05093pourqspmetgO>, consulté le 2 octobre 2008.

WARBURTON,]. et D. MCLAUGHLIN (2006). «Doing itfrom your heart: The l'ole ofolder women as informaI volunteers", Journal of Women & Aging, vol. 18, nO 2,p.55-72.

ZÛNICA, R. (1990). «La gérontologie et le sens du temps", Revue internationaled'action, communautaire, vol. 23" nO 63, p. 13-63.

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Josiane Le GallAnth1-opologue, chercheure d'établissern~'(!t, ", '.': ." ..Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la MontagneP1"OJesseU1"e ass.ociée, École de tmvail social, Université de Montrial

Ignace OlazabalChercheur d'établissement, Centre de recherche et d'expertiseen gérontologie socia;le (CREGÉS), CSSS Cavendish - CAUP1"Ofesseur associé; Ecole de tmvail social,Université du Québec à Montréal (UQAM)

Catherine MontgomeryChercheure d'établissement, Centre de santé et de services sociaux (CSSS)de la MontagneP1"OJesseU1'e associée, Département de sociologie, Université McGillDir'ectrice scientifique, Equipe METISS (Migration, ethnicitéet inter'Ventions en ser'Vices sociaux et de santé)

DIVERSITÉ ETHNOCULTURELLEET PERSONNES ÂGÉESIMMIGRANTES

Marie-Emmanuelle LaquerreCandidate au doctomt ert communication,Université du Québec à Montréal'(UQAM)Collaboratrice, Centr"e de recherche et d'exper-tise en gérontologie sociale(CREGÉS), CSSS Cavendish - CAU

Isabelle WallachP1"OJesseur"e associée, École de tmvail social, Université McGillChel-d!eure affilj.ée, Centre de recherche et d'expertise en gérontologie

- - - - - - - - - - sociaZe-(CREGES),- CSSS-Gavendish--- GAr:l- - - - - - - -- - - - -- - - - - - - - - - - - -- -

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VIEILLIR AU PLURIEL72

p0840244
Note
¨Olazabal Ignace, Le Gall Josiane, Montgomery Catherine, Laquerre Marie-Emmanuelle et Wallach Isabelle. (2010) « Diversité ethnoculturelle et personnes âgées immigrants », in Charpentier Michèle, Guberman Nancy, Billette Véronique, Lavoie Jean-Pierre, Grenier Amanda et Olazabal Ignace (sous la dir.). (2010) Vieillir au pluriel. Perspectives sociales, Québec, Presses de l’Université du Québec, pp. 73-92.
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",..

MIGRATION ET RÉSEAUX TRANSNATIONAUX

La géroantl1ropologie, domaine de recherche en développe~nent,notamment en Europedu Nord (Torres, 2008,2006,2004; Warnes et (û., 2004; IVlonarty et Butt, 2004), offre.unenouvelle façon d'appréhender cette problématique en liant etlmicité, mouvements nugra·toit'es liens transnationaux et stratégies d'adaptation des immigrants âgés (Casties et

. Mille;, 2003). C'est dire que l'on puisera dans les concepts aussi bien du domaine desrelations etlmiques et u'ansnationales (Glick-Schillel; Basch etSzanton Blanc 1995; Ahmed

- -et iil.~ ~?04r èJ.üe" cie-la gé~b.Ü~bl(jgie-social~ critiqu.e(Baar~-et al~ .2?~6t; "pour mOl~tr~r'la - - - -- . - . ­variablhté des modes de V1eI1hssement et d mteraWons socmles pm~leglespar les mlgIantsâgés dans le monde glocalisé (l'intersection el~tre I~ glob~isati.Ol~ de l'économie, de laculture et des ressources humaines, et les paruculansmes Identltmres).

sociologie de la migration traite généralement des personnes migrantes"·"~I.~~. qu'elles sont dans la force de l'âge. Emigrer pour d~s raisons écon~­

',!;(J;niql.leS en espérant améliorer son sort et celui de sa famIlle par le travaIlYU.,riallS le pays d'accueil implique en général que l'on soitjeun~et eI~ bonn~

On n'a qu'à penser aux importants mouvements mlgratOlres qUIeu cours pendant les Trente Glorieuses (les années de prospérité quide la fin de la Seconde Guerre mondiale au milieu des années 1970,....."-._.

:'.;:suivarlt le choc pétrolier de 1974). Des centaines de milliers de travailleurs

. ,

(:!\irldivi(1tH~llc~s ou s~ciales, des migrants âgés, afi.{l de géi'-er leur' avancee ëndans le pays d'accueil. Des recherches qualitatives, alliant observation,

,'ê'nciireclte et entrevues en profondeur avec les personnes âgées elles-mêmes,encore à développer au Québec afin de mieux comprendre les besoins

,les aspirations des aînés issus des groupes ethniques minoritaires et,particulièrement, des personnes qui émigreù.t pour la première foisâge avancé!.

Dans les pages qui suivent, nous montrerons tout d'abord commentnouvelle migration, originaire en grande partie de pays non occidentaux,distingue de celle du passé par le développeme~tdes réseaux trans­

Nous verrons ensuite que la condition des personnes âgéesdes groupes ethniques minoritaires varie, entre autres" en fonction

statut migratoire et suivant qu'on est un immigrant récent, qu'on ai,,~yieilli dans le pays d'accueil ou qu'on est un natif du pays, mais issu d'un

":'igr'oliLpe ethnique minoritaire. Nous présenterons ensuite quelques enjeux'.i"'·""Vnl1pl~ sont confrontées les personnes âgées d'immigration récente et,'FLLU ' C ' U nous intéresserons aux stratégies adaptatives qu'elles sont susceptibles

développel; notamment en lien avec leur statut au sein de la famille.\\.j]3:nfJn, nous ferons valoir que certaines personnes âgées d'origine immi­)!,;gr:al1l:e ou issues de groupes ethniques minOlitaires peuvent avoir un rapport: pr:ot>lem:atI'qu.e envers l'utilisation des services de santé.

"--';j,';DI\/EI{::i111:. 1:.1 HI'IUCULI W<t.LLt. t.1 Vt.K~VI1I1C.~ t\UC.C.Ù I/'V'I/UKt\lll c'ùVIEILLIR AU PLURIEL74

L'accroissement de la longévité et la diminution des naissances fontprogresser, comme jamais auparavant, l'importance démographique des,«personnes âgées» dans les pays occidentaux. Or la composition de cettecatégorie de la population est fort complexe et varie entre autres selon lemoment et le contexte historique de naissance (génération de la GrandeGuerre, génération des baby-boomers, etc.), le statut social et le niveau d!édu-.cation, ou les origines ethniques, religieuses et culturelles. Au sein de leurpropre communauté, les personnes âgées peuvent bénéficier d'une considé­cition sociale importante, comme c'estle cas chez les peuples de chasseurs­cueilleurs (Arcand, 1989) ou, au contraire, subir une dévalorisation de leurstatut social «< mort sociale») au moment de la retraite dans les collectivités'modernes au changement social rapide (Guillemard, 1972), et avoir unstatut variable dans les sociétés postmodernes axées sur la primauté de,l'individu (Elliott et Lemert, 2006). CeIa étant dit, vieillir lorsqu'on est issud'une minorité visible récemment implantée au pays comporte des incon­vénients que peuvent ne pas connaître ceux qui appartiennent au groupeethnoculturel majoritaire ou ceux dont les ancêtres étaient déjà Canadiens.Ajoutons que le fait de s'établir (pas tOl~OurS selon son projet de vie) dansle pays d'accueil alors qu'on est déjà une personne 'âgée réduit considéra­blement la marge de manœuvre quant au processus d'adaptation, ce qui'Jaura une influence bien entendu sur le processti.s biopsychosocial duvieillissement.

Le présent chapitre pose la question du fait de vieillir en tant quepersonne migrante ou que personne issue d'un groupe ethnique minori­taire dans le monde occidental contemporain et, plus spécifiquement, auQuébec. Notons que nous entendons par personnes âgées issues de groupesethniques minoritaires ces personnes qui ne sont pas forcément des immi­grantes, mais qui sont considérées comme des minorités visibles (Noires,Arabes, Asiatiques du Sud-Est, etc.) ou comme des minorités ethniques(Juives, Italiennes, Grecques, Portugaises, etc.). Les conditions de vie despersonnes âgées d'origine ethnique minoritaire sont un phénomène rela­tivement peu étudié au Québec, la plupart des études réalisées récemmentayant traité de l'aide apportée à un proche avec incapacités (Lavoie et al.,2006; Keefe, Rosenthal et Béland, 2000; Gubennan et Maheu, 1997) oudes limites du multiculturalisme dans les soins apportés aux personnesâgées des groupes ethniques minoritaires (BrotInan, 2003). Le vieillisse­ment différencié pose, entre autres, comme le démontrent les auteursmentionnés ci-dessus, la question de l'adaptation culturelle dans l'adéqua­tion des soins et des services offerts aux personnes âgées issues des groupes

__ ~tllpiq:!-le~"mjnQril<!,ires,"ql!' c;U~~ S9i.epl.J.11!g,qlD-te.s_91U-1<!cti,,-e.s.dlJ .p.<!'YS ..reste cependant à mieux capter, à tI-avers le discours des personnes âgéeselles-mêmes, les multiples vieillissements et les stratégies adaptatives,

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77• "'! '. • ." ~ • •.• ••

Toutefois, Portes et Guarnizo et Haller (2003) nuancent cette position et ne croient pasque la définition du transmigran t proposée par Glick-Schiller et ses collègues concernel'ensemble de ces personnes, seule une minorité parmi les migrants étant réellement

.~ implfql.lée dan-s -des relations-cie-t}~p-e -ù-:aI1sIlauollal, T:ïisaùt l:éféi"eIlce aux persô1111es-les- ­plus politisées et à celles qui bénéficient d'un important capital 'social et économique.Ils remarquent par ailleurs que des personnes qui ne migreront pas participeront elIes'aussi au lien transnational. •. :. . ". '.... , " . " .....

DIVERSITE ETHNQCULTURELLE ET PERSONNES AGEES IMMIGRANTES

·'.;:··Yfnn,e, des pays arabes (Mrique du Nord et Moyen Orient) ou de l'Europel'Est (Mongeau, 2007; Pinsonneault, 2005), la migration s'inscrit dans

ùn contexte de changement social rapide.

Les populations migrantes, qu'elles soient d'implantation anciennerécente, sont aujourd'hui fondées sur des rapports transnationaux et

distinguent des mouvements migratoires du passé basés sur des réseaux,::'Xdi~lSpor:iqtleScoupés du pays d'origine (Juifs, Chinois, Arméniens, Grecs)

de ceux qui étaient axés sur l'échange inégal entre pays d'origine colo­J,(!niali:,te et pays colonisés, voulant que les migrants retournent dans leur

d'origine une fois à la retraite. Les nouvelles cultures transnationales.:;li<::nt de façon solide le capital économique et symbolique dans les pays(0·.d'origine et d'accueil par l'entremise d'une délocalisation tant de la culture

des ressources matérielles et humaines. Pour Glick-Schiller et al. (1995),transmigrants sont des immigrants dont la vie quotidienne est fonctionmultiples et nombreuses interconnections réalisées à travers différentes'

'''~2(fr<)nltièJres et dont les identités publiques sont configurées par une appar­;'].'tenance à plusieurs États-nations. Par exemple, les migrants haïtiens, bien

·,:(,.,';'",'illo soient à Montréal, à New York ou à Miami, demeurent liés à une"c'llde:ntlte haïtienne transnationale. Le transmigrant contribuera directement

transformations politiques du pays d'ori,gine p~r l'eno;emise d'une·..·,•• :(çulltltre haïtienne délocalisée, faite de capital politique, éèon·cnniq\.ie "et'ùriiWml)oJlique en lien direct et immédiat (grâce aux moyens de communica­

fondés sur l'instantanéité) entre les différents points de dmte2. Celaerrlpi'::ch.e pas le développement en parallèle d'un sentiment d'identitél'endroit du pays d'accueil, qui devient souvent le pays de naissance de

descendance. .

Pour ces personnes âgées, une des implications de ce nouveau paradigmei,(iid(~ntj~lin~;' c'est d'être plus près que jamais des pays d'origine, et notam­;:\\rné:ntde leurs proches, grâce aux nouvelles stratégies communicationnelles

VIEILLIR AU PLURIEL76

espagnols, italiens, grecs affluaient dans les pays industriels du nord del'Europe et d'Amérique du Nord pour vendre leur force de travail et refaireleur vie. Désormais à la retraite, ils ont la possibilité d'un retour à tempsplein ou partiel au bercail. Mais le retour dans le pays d'origine ne va pastOl~ours de soi dans la mesure où ceux-ci auront laissé enfantS et petitS­enfal;ts dans le pays d'accueil, tout comme un réseau associatif développéau cours de plusieurs décennies, mais aussi parce que ce sont des déracinéset que la réimplantation dans un pays que l'on a quitté .depuis longtempsn'estjamais aisée, le contexte de globalisation de la culture pouvant avoirdes inconvénients (un changement social fulgurant dans les normes etvaleurs des pays d'origine) (Bolzman, Fibbi et Vial, 2006).

Quant aux personnes qui émigrent en étant déjà âgées, le choix des'expatrier peut être ambivalent et fondé sur le désir de retrouver enfantset petits-enfants, quitte à laisser un réseau associatif bien établi dans leursociété d'origine. Celles-ci arrivent généralement au Canada dans le cadredu regroupement familial des immigrants (Pinsonneault, 2005), c'est~à-direqu'ils devront être parrainés par l'un de leurs enfants, ou un parent, déjàétablis au Canada, comme nous le verrons subséquemment.

Au Québec, comme dans le reste du Canada, les politiques migratoiresà travers le temps influencent les origines des migrants, en termes géo­culturels et de religion. Constituée tout d'abord par la migration des per­sonnes issues des «peuples fondateurs» (les Français et les Britanniques),cette migration s'ouvre 'progressivement à d'autres groupes dès la fin duXIX" siècle, notamment les Irlandais, les Italiens, les Juifs et les Chinois,mais aussi des Noirs originaires des États-Unis. Après la Seconde Guerremondiale, le Caùada fera appel aux ressortissants des pays du sud del'Europe (Italie, Grèce, Portugal), afin de développer l'industrie et lesnouvelles infrastructures (Linteau, 1982). Comme cette veine sud­européenne commence à se tarir à partir des années 1970, il se tournevers des pays non occidentaux pour accueillir une population qu'il seraconvenu d'appeler «minorités visibles» (Antillais, Latino-Américains,Asiatiques du Sud-Est, etc.). La politique de francisation impulsée par legouvernement du Parti québécois viendra, au cours des années 1980,colorer le portrait de la migration dans la province (Bouchard et Taylor,2008). Le Québec recevra ainsi de larges contingents de population origi­naire d'Haïti, du Viêt-Nam et des autres pays d'Asie du Sud-Est, d'Amériquelatine et du Liban (Mongeau, 2007; Pinsonneault, 2005). Encore une fois,les origines des migrants diffèrent à partir de~ années 1990, se distinguantde celles majoritairement européennes des almées 1950-1960 et de "",,,,,,, ..:;

--des anné-es 1970~1980: Ptovenanteh-graflôe-pattie-de l'Asie- dù-Süd,

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3. Rolancl Robertson (1992), à l'instar cl'autJ'es auteurs (Baars et al. 2006; Meyrowitz,200'1; Casties et Miller, 2003; Casteils, 1999) a développé le concept de glocalit)', pourmontrer que le global et le local sont plus imbriqués que jamais grâce à la virtualitéet au fait que le lieu physique clans lequel une interaction s'inscrit est moins détermi­nant que clans le passé. Comme l'explique]oshua Meyi·owitz, mis à part le fait que les

_____ jnteractio.ns_ sQciajes _exigen_t qll.e _n_Ol.l~ I}Qu§ _SQ}~O!l~~lI~Cr~s _(la!l~ !11]. _e~l~as:~ pll}~~q!l~

concret, il n'existe très sOllvent pas de lien matériel entre le lieu physique dans lequelnous nous trouvons et les interactions sociales que nous expérimentons dans ce lieu(2004, p. 27). Comme nous le velTons, cela a des implications nouvelles pour les pel~

sonnes âgées d'immigration récente.

liées à la virtualité dans le monde glocalisé3. La mobilité accrue par ladémocratisation dü transport aérien permet par exemple d'atténuer les

. conséquences de la dispersion des familles des personnes émigrées, dontles membres se retrouveront souvent dans différents pays. Les personnesâgées,retraitées, peuvent, par exemple, bénéficier de la mobilité spatialeaccrue dans le monde contemporain, en voyageant avec plus de facilité quepar le passé, plusieurs échangeant même avec leurs proches par l'entremisede la Webcam.

Ainsi, les Turcs retraités vivant en Belgique pourront profiter des volsà faibles coüts qui sont réservés aux personnes âgées afin de se rendreplusieurs fois par année en Turquie, tout en bénéficiant des services desanté exceptionnels belges (Warnes et Williams, 2006, p. 1266). D'autres,suivant une logique transnationale, se déplaceront vers le pays d'origine

'ou ailleurs dans le monde pour s'occuper des petits-enfants, COlll1ne entémoigne l'exemple de la mamie originaire des Caraïbes (international flyingAfro-Caribbean granny), qui voyagera entre l'Angleterre, les États-Unis, leCanada et les Caraïbes pour préserver les relations intergénérationnellesavec sa famille dispersée à travers le monde, tout en contribuant à la qualitéde vie et à l'amélioration socioéconomique des membres de la parenté(Plaza, 2000). Cette situation de va-et-vient des personnes âgées a aussi étéremarquée chez les immigrés vivant en France (AttiascDonfut et Wolff,2005). Elle rend parfaitement compte du fait que les réseaux transnationauxconfigurent, à des degrésdivers, la vie quotidienne des migrants âgés dansle monde contemporain, contribuant à faire du vieillissement un processusdynamique. .

Considérons maintenant la variabilité du fait de vieillir en tant quepersonne immigrante au Québec. Cette variabilité est fonction aussi biende la durée de l'implantation que du statut migratoire lorsqu'on est unimmigrant récent.

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79

Parc-Extension est l'un des quartiers les plus défavOlisés du point de vue socioéconomiqueà MontJ'éal: la population}' est constituée dans sa presque totalité de groupes etlmiquesminoritaires et avec une importante proportion d'immigrants arrivés après 1991 en

- pro-velliiilce d'ASie dilSild (Inae,B~u1gladesn,'Sf(LanK<'l.),-qui s'ajoute aux f>op-u1atiotls- - - - -- - - - ­plus anciennement implantées (Grecs, 'Arméniens; HaïtienS/etc.). Pùlu·'t1es- donnéesdétaillées sur les niveaux de défavorisation sociale et économique dans le quartier, voirPampalon, Philibert et Hamel (2004). Voir aussi Olazabal, Bastien et Goulet (2005).

2. UNE POPULATION DIFFÉRENCIÉE

DIVERSITE ETHNOCULTURELLE ET PERSONNJ::S AUI:.J::S lMMIUI<AN II:.S

2.1. MINORITÉS VISIBLES D'ORIGINE RÉCENTEET MINORITÉS ETHNIQUES AU LONG ÉTABLISSEMENT

Trop souvent, on amalgame le fait d'appartenir à une minorité visible ouà une minorité ethnique avec celui d'être un immigrant, comme si tousceux qui n'étaient pas d'ascendance française ou anglo-écossaise étaientforcément nés ailleurs' alors que, dans les contextes pluriel~ comme leCanada, les Afro-Canadiens ou les Juifs anglophones peuvent être desCanadiens dont l'implantation remonte au XVIIIe siècle (Olazabal, '2006).À Montréal, par exemple, certains Noirs anglophones (dont les jazzmenOscar Peterson et OliverJones) sont des Montréalais de longue ascendance,leurs ancêtres étant issus des, esclaves américains réfugiés au Canada etayant combattu aux côtés des Anglais les invasions américaines du débutdu XIXe siècle. Beaucoup de Juifs ashkénazes ou de Montréalais d'origineitalienne (Ramirez; 1984) ou chinoise (Helly, 1987) y sont implantés, quantà eux, depuis la fin du XIXe siècle.

Il faut donc distinguer les personnes âgées ayant.vieilli. a,u.Qtlébec.etcelles qui ont immigré à un âge avancé, généralement parrainées, dans lecadre de la politique de regroupement familial. Pour prendre l'exemplede Montréal, être un octogénaire Juif ashkénaze résidant dans une tourd'habitation dans Côte-Saint-Luc, dont les parents étaient déjà des Canadiens,n'est pas la même chose que d'être un immigrant d'origine calabraise arrivéil y a 60 ans et vivant dans le quartier de Saint-Léonard, ou qu'une femmed'origine bangladaise, implantée depuis moins de dix ansdans le quartier

Parc-Extension4 et habitant chez l'un de ses enfants qui la parraine. Ce•• ••' .•• '''JHL toutes des personnes âgées d'origine ethnique minoritaire, mais cer­;·!.y;/(al.Ile~ sont natives du Québec, d'autres sont anivées alors qu'elles étaient

et d'autres viennent pratiquement de s'y implanter. Considéronsspécifiquement le cas des immigrants récents.

Le recensement canadien de2001 établit que 19,4% des immigrantsCanada avaient 65 ans et plus, le tiers (6,2 %) ayant immigré après 1991

,:i;';Ov.1illlÎstre de Travaux publics et Services gouvernementaUX: du Canada,

VIEILLIR AU PLURIEL78

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Or l'ensemble des migrants récents se distingue aussi en fonction dedivers statuts migratoires, bien que l'immense majorité arrive au Canadadans la catégorie de réunification familiale.

81DIVERSITE ETHNOCULTURELLE ET PERSONNES AGEES IMMIGRANTES

"." a la 'capacité financière de subvenir aux besoins essentiels (nourriture,habillement, abri, etc.) du parrainé, si celui-ci n'est pas en mesure de le

, ,;,

/ii. faire. Les personnes âgées panainées ont droit aux services de santé (hos-pitalisation, consultations médicales) mais pas aux pensions de vieillessefédérales et aux rentes provinciales (Basavarajappa, 1998), alors que si elles

<' reçoivent des prestations d'aide' sociale, celles-ci devront être remboursées>,par le parrain (Lavoie et al., 2006). Ajoutons qu'elles demeurent à la charge;(de leurs enfants lorsqu'elles sont en perte d'autonomie. Bien que le statut'Cde panainage soit non problématique pour la plupart, il peut aussi-niener}y~ des situations d'abus, notamment en raison du lien de dépendance envers<,hçelui qui panaine.

VIEILLIR AU PLURIEL80

Le statut d'immigration constitue un facteur important de dif:féJrerlci:3.ti()n,.qui a des répercussions sur les conditions de vie des personnes âgées. Dansles contextes canadien et québécois, on compte trois principales catégoriesd'immigration: regroupement familial, réfugié et économique (aussi appel~ ,indépendant). '

2.2. VIEILLISSEMENT ET STATUTS D'IMMIGRATION

2005, p. 3), un chiffre qui vaut également pour la province de Québec(Mongeau, 2007). Beaucoup, panni les immigrants âgés, sont arrivés' auQuébec, comme nous le mentionnions plus haut, alors qu'ils étaientjeunes,au cours des années 1950 et 1960 (majoritairement des Eùropéens méri­dionaux). De l'autre côté du spectre de la population migrante, nous avonsles immigrants qui quittent leur pays d'origine, souvent un pàys non occi­dental, à un âge avancé pour s'implanter au Québec (à Montréal essentiel­lement), et qui constituent une catégorie de population qui mérite uneattention particulière parce que l'on connaît moins bien leurs besoins etleurs aspirations. Celles-ci sont originaires d'Asie et du Moyen-Orient (43 %) ­d'Asie méridionale essentiellement (Inde, Bangladesh et Sri Lanka);d'Europe (24%) - dont près de la moitié d'Europe Olientale (Roumanie,Russie) ; de l'Amélique centrale, des Antilles, des Bermudes et de l'Amériquedu Sud (18%); d'Mrique (14%) - du Maroc et d'Algérie principalement(Pinsonneault, 2005).

. ..,

La matérialisation d'un projet migratoire familial est souvent réalisée'dans une logique de réunification familiale graduelle, suivant un mouve"ment qui commence avec l'arrivée d'une personne qui, elle, fera venir au'.,bout d'un certain temps conjoint, descendants et ascendants,. Ainsi, 80,8 %"des persqnnes âgées de 65 ans et plus qui migrent au Canada le font dansTle cadre du programme de regroupement familial (Citoyenneté et Imm,i:gration Canada, 2007), c'est-à-dire qu'elles sont généralement panainé~~,par un de leurs enfants. Les migrants parrainés fonnent, bon an mal art;.,depuis les années 1970, environ 30 %de l'ensemble des immigrants (Piché;!V2005; Newbold et Filice, 2006), cette catégOlie comprenant, outre les paren~,âgés, les épouses (ou maris) et les enfants des parrains. Or le mode d'inté+gration des uns et des autres variera considérablement selon la catégori~générationnelle. Notons que le panainage s'étend au Québec sur une duréçi

- - - -de-diX annéeS, en princip-e~ ëtque -Ee-stitllt-comporte -riricertaifi noinore;de restrictions au plan socioéconomique, le parrain devant prouver qu'il

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- - 5.- "!'10ti~"u(.ilisbnçle-critei"eâ~.55 aIls-et plüs-üai1S la "mesute-6ùîl"s'agila 'i.ihe ·classe (l'âgeImph9uant un sta~ut fanllhal grand-parental. Arrivés à cet âge, et considérant que lep~rrall1a%e. dure diX .année:, ils ~urO"nt 65 ans, et seront donc des pensionnaires, unefOlS le delm de palTamage ecoule. .

l'Asie du Sud dans le quartier de Parc-Extension à Montréal) n'aurontsouvent ni réseau institutionnel complexe ni, surtout, la possibilité de

i,'\"S?',ldl:esser avec aisance aux institutions de la société d'accueil.

L'adaptation au pays d'accueil peut être parsemée d'embûches pourpersonnes âgées d'immigration récente. En effet, comme nous le souli­

précédemment et comme nous le ven-ons par la suite, bien que les};U,s.ti:3.tégi(:s en vue d'un vieillissement satisfaisant soient à la fois conditionnées

des aspects macro- et microsociaux, il reste que les personnes qui9t!;êîÎ1i.J'(n~ntde pays non occidentaux et qui deviel1.nent au Québec des membres

groupes ethniques minOlitaires (et minorisés) sont susceptibles de souffiirimportant handicap dans leurs rapports avec les institutions de la

ciM:sO(:lel~é d'accueil ou pour s'intégrer à leur nouveau milieu familial et com-'x\;il11LU1autaire. Ces personnes peuvent en effet présenter plusieurs fàcteurs dep;ldéJtavonisation (êti'e immigrant, personne âgée, minorité visible, parrainée,>.lpal1vre... ). Toutefois, l'impression de vieillir de façon satisfaisante dépendra

variables telles que la qualité des réseaux de'soutien infOrn:iel.et.fonnel,""'e.,IU"'.•~ aussi de l'acquisition de compétences individuelles (linguistique,;Imi1ie1,sü)l1l1elle ou associative) dans le pays de l'émigration.

L'adaptation peut être envisagée par les personnes âgées elles-mêmespar les' melubres de leur famille) et acceptée comme étant la conditionqua non pour un vieillissement satisfaisant. Par exemple, des immigrants

S;;:tr:anieIls arrivés en Suède en étant des personnes âgées et dont leurs·'·V!-!=:nf'ln'ts et petits-enfants étaient parfaitement acclimatés à la vie suédoise

vu leur qualité de vie nettement améliorée dès qu'ils ont accepté departie d'un réseau dans un centre de jour muniCipal dans lequel les

"'"activ1t~:S sociales (certaines «suédoises", comme l'exercice physique ou·;:X'T;3.p]pn~nltis1;ag:e'du suédois, et d'autres iraniennes, comme la lecture de'i) 'poésie persane) ont contiibué de façon marquée à leur autonomisation

à l'amélioration de leur qualité de vie (Emami et al., 2000). Le processusj.d.'irltégr:ation par une adaptation interculturelle, entre les nonnes et valeurs

la culture d'origine et celles en vigueur dans le pays.d'accueil, constitue"··".Tl1'1'" réalité plus aisément,acceptable en contexte de changement social

le monde glocalisé, ce que m011trent entre autres les nouvelles.;:,.' d'ynanliqlu(~s intergénérationnelles.

En effet, si le rôle et le statut des aînés sont valorisés dans certaines;Xsolciétés dites traditionnelles, des recherches révèlent que l'autorité des

,:.':'.':' a.LUt::; décroît en contexte d'accultm:ation - ,c'est-à-dire lorsqqe les enfantsmigrants doivent négocier une identité sit~ée enu=e les eX:igenëes dë la

'/j<:ultUI'e d'Oligine etles usages du pays d'accueil (Gelfand, 2003; McCallumGeÏfancC 1990)" =-; ce quI peut lllélll.e -eilgeilarel~ des sihiatiolls· d'abus -OU- ~ -" - -. -­négligence. Par exemple, alors que la cohabitation intergénérationnelle

-------------~------------------- ------- - --------

'-il[rCc.-~~·c;DI\IER:SITE ETHNOCULTURELLE ET PEI{~UNNt~ AUtt~ IJV\lVIIUI<AI11 t.~VIEILLIR AU PLURIEL82

2.3. STRATÉGIES ADAPTATIVES DES PERSONNES ÂGÉESD'IMMIGRATION RÉCENTE

Considérons brièvement la situation des personnes qui émigrent pour lapremière fois après l'âge de 55 ans5, Au slBet du processus d'adaptation àla société d'accueil, il est important de distinguer entre les aspects macro(être une personne âgée, un immigrant originaire du. tiers monde, une

. personne appartenant à une minorité 'visible, etc.) et micro (stratégiesfamiliales, individuelles). Il faut mentionner que ce n'est pas l'ensembledes immigrants récents âgés qui vivront dans des conditions de mobilitésociale descendante ou d'exclusion sociale, les aînés pouvant aussi bénéficierd'un vieillissement qu'ils jugeront satisfaisant (Ton'es, 2008, 2004). En effet,la variabilité du vieillissement des migrants dans le monde contemporainest bien réelle. Wames et al. (2004, p. 310-311) affinnent ainsi que, dansles pays européens contemporains, les personnes âgées immigrées peuventfigurer. panniles personnes les plus défavorisées et socialement exclues denos sociétés, mais aussi panni celles qui sont à l'avant-garde dans le déve­loppement d'approches favorisant un vieillissement satisfaisant. Certes, onpeut avoir les moyens de vieillir ailleurs, en tout confort, et c'est le cas dessnowbirds canadiens qui se retirent en Floride ou des Européens septentrio­naux qui choisissent la côte méditerranéenne espagnole pour finir leursjours - slBet fort traité par la géroanthropologie mais dont il ne sera pasquestion ici (Casado-Diaz, Kaiser et Wames, 2004).

Dans le cas des immigrants arrivés il y a plusieurs décennies, leprocessus d'adaptation pourra être vécu progressivement au fil des cyclesde vie, alors que dans le cas des immigrants récents, il peut être plus trau­matisant, surtout si les expectatives de vie future sont limitées, que l'on estpauvre,pan-ainé par un enfant, ignorant de la langue du pays et en perted'autonomie. Le temps de résidence et la capacité d'organisation socialede la communauté ethnique à laquelle on appartient sont des facteursprépondérants. En effet, les membres des groupes minoritaires d'implanta­tion ancienne poulTont à la fois se référer à la « complétude» institutionnelle(institutional completeness) juive, chinoise, italienne, etc., c'est-à-dire à l'orga­nisation politique ethnique fonnée d'institutions sociales destinées à leursmembres (Breton, 1983; Olazabal, 2006) et aux institutions majoritairesauxquelles on aura appris à s'adresser grâce à une longue implantation. Lespersonnes immigrées en étant déjà âgées et qui appartiennent à des com­munautés ethniques plus récemment implantées (comme les communautés

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-- -6.- -C'esr-le-cas-cle-beaucoup-d'immigrants d'âge-mürqui-perdent leur-statl1tde professionnel-­acquis dans leur pays d'origine dans le pa)'s d'accueil, comme c'est le cas des personnesqui exerçaient la médecine au Viêt-Nam ou en Amérique latine par exemple.

7. Groupes ethniques originaires d'Inde.

et l'importance de la famille étendue sont normatives dans plusieurssociétés - avec tous les inconvénients que peut comporter un surpeuplement

• multigénérationnel dans un appartement de petite taille (Basavarajappa,1998) -'-, les personnes transplantées en Occident, alors qu'elles sont déjàâgées, s'exposent à perdre leur position hiérarchique dans la dynamiquefamiliale (Gardner, 2002). La dynamique intergénérationnelle traditionnellepeut se voir altérée par les nouvelles injonctions de la société d'accueil, parl'absence d'un réseau social ou par une mobilité sociale descendante duprincipal membre de la famille6 ou par des rapports intergénérationnelsconflictuels.

Toutefois, comme le souligne Plaza (2000), malgré une importantediminution de leur statut social, les immigrants âgés continuent de jouerun rôle indispensable au sein de la famille - les femmes davantage que leshommes. Si, effectivement, le rôle des « transnational grannies» est fonda­mental, comme nous l'avons déjà vu, la venue de parents âgés à partir dupays d'origine répond pour sa part à des impératifs aussi bien familialistesque pratiques, puisqu'on s'attend à ce qu'ils assument un rôle grand-parentalet participent aux tâches ménagères s'ils habitent la maison d'un enfant(Gubennan et Maheu, 1997).

Or, une volonté d'autonomie vis-à-vis des générations descendantespeut émaner des personnes âgées immîgrées elles-mêmes, comme le montrele désir des femmes aînées Oliginaires du Frioul (Italie) de ne pas vivredans la même maison que leurs enfants (Peressini et Meintel, 1988). Aussi,plus du tiers des couples de Gujaratis et de Punjabis7 âgés vivant à Birmingham(Angleterre) choisissent de leur propre chef, ou par un désir partagé avecleurs enfants, de vivre dans leur propre logement, comme c'est la nonnesociale en Angleterre, où la prévalence des familles réunissant trois géné­rations sous le même toit est en baisse (Burholt, 2004, p. 389). Lavoie et al.(2006) montrent pour leur part que c'est souvent plus par nécessité quepar choix que se fait la cohabitation intergénérationnelle.

Si ces personnes âgées d'immigration récente peuvent être soumisesà divers processus d'exclusion sociale, liés tant à l'âge qu'au fait d'appartenirà un groupe ethnique minoritaire d'implantation récente au Canada - neparlant, en outre, aucune des deux langues officielles -, la mise en œuvre

-de certaines stratégies adaptatives peut être facilitée par une attitude pro­active (envie de recréer un réseau de sociabilité), ou encore par l'entremise

85DIVERSITE ETHNOCULTURELLE ET PERSONNES AGEES IMMIGRANTES

d'un réseau familial chaleureux. Moriarty et Butt (2004) affirment à cetégard que les personnes âgées membres de minorités visibles en Angleterrepeuvent, malgré un mauvais état de sail té, se percevoir heureuses parcequ'elles profitent d'un soutien informel de qualité, surtout de la part deleurs proches, par qui elles se sentent aimées et réconfortées,s. Autrementdit, une solidarité intergénérationnelle faite de tendresse et d'affection,combinée à un «capital social» de qualité (réseaux de pairs, possibilitéd'implication bénévole ou associative, etc.), peut créer des conditionsfavorables à un vieillissement satisfaisant.

8. Notons cependant que les' attitudes à l'égard des inconvénients liés au grand âge varientselon les cultures. En parlant des personnes ilgéesïmmigrées ci'origin!'lS:clVno.ise_et phi­lippine, ainsi que des aidantes (fiIles),jones, Zang et Melels (2003, p. 841) remarquentque leur philosophie voulant que la souffrance fasse partie ingérante de l'existence etque la tolérer constitue un acte noble les aide à endurer le stress concomitant et àtransformer 'leur vulnérabilité en bien-être relatif.

-9-. - Conlnlele sOl.iligne S<Ïliü;i -(2002T, -aux st:eréotypes-et stignla-tes-exisfallts-aLI;-sl~ët Ms- - - - - - -- -­'"Arabes», est venu s''!iouter depuis le Il septembre 2001 le fardeau de la faute desattaques terroristes atUibuée à l'ensemble du monde arabe, peu importe sa localisationdans l'espace transnational (LeBlanc, Le Gall et Fortin, 2008; Hell)', 2004).

En somme, les personnes âgées appartenant à des groupes ethniquesminoritaires font, dans leur ensemble, face à un plus important défi quantà leur insertion «réussie» dans la société d'accueil, d'autant plus si ellesfont partie de certains groupes perçus comme menaçants dans l'imaginairecollectif des majoritaù·es9• Or, bien que les minorités vi~ibles".et:ç;Ü,~n,lI.n~nt

les personnes âgées membres de ces minorités, puissent être soumises àdivers types d'exclusion sociale au plan macrosocial - et maintenues enmarge des populations majoritaires -, les individus peuvent toujours userde leur libre arbitre et recourir à des stratégies adaptatives leur permettantde vieillir convenablement en contexte de transplantation géographiqueet culturelle (Torres, '2008,2006,2004; Warnes et al., 2004). Autrement dit,le vieillissement en contexte de transplantation géographique est variableet dépend de nombreux facteurs reliés au vécu du migrant, ainsi qued'autres variables telles que le genre, le niveau d'éducation, le statut socio­économique, le statut d'immigration, le degré d'intégration des générationsdescendantes à la société d'accueil, le réseau de sociabilité développée dansle pays d'accueil, la maîtrise des langues, l'expérience de travail, etc. Enoutre, sur un plan macrosocial, les mouvements migratoires contémporainsse produisent dans un contexte de mondialisation dans lequel la délocali­sation de la culture et les liens transnationaux peuvent faire en sorte quele vieillissement soit moins contraignant.

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VIEILLIR AU PLURIEL84

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3. UN RAPPORT PROBLÉMATIQUE AUX SERVICES FORMELS

Il est toutefois un domaine dans lequel les personnes âgées d'inimi­gration récente risquent de se retrouver en situation d'exclusion socialeet c'est au plan de l'utilisation des services de soins formels. Une desintersections qui attirent l'attention des chercheurs concerne l'interactionentre, d'une part, le réseau d'aide dite «informelle» - composé desmembres de la famille, du voisinage, du réseau d'amis, du réseau associatifet communautaire, et d'autres acteurs entrant régulièrement en interactionavec les personnes (épicier, coiffeuse, facteur, caissière de banque, etc.)

. - et, d'autre part, les ressources dites «formelles» (services de santé etservices sociaux publics ou privés). Les recherches réalisées, ici commeailleurs, montrent que ces perso.nnes, pour des raisons diverses (problèmede l'adaptation culturelle des soins, méconnaissance des services, etc.),utilisent moins les services formels, ce qui peut avoir des conséquencesnéfastes pour leur santé.

rJl

Eu égard à larelaùon d'aide en contexte pludethnique, Gagnon et al. (2000) ont plutôtexaminé des stratégies d'intervention utilisées pour minimiser la distance entreintervenants et personnes âgées immigrantes,

DIVERSITE ETHNUCULlUl<t.LLt. t.1 1't.l<~VI111t.~ I\Ut.t.;:, l/'l/'\IUKl\lll Co;:'

',i':;=-="'====-- - - - - - - - - - 0.. - - - - - - - - - -- _ .. .__

à la population majoritaire. Une recherche plus récente effectuée parl'association à but non lucratifACCESSS (Alliance des communautéscultu­l'elles pour l'égalité dans la santé et les services sociaux), qui milite pourune plus grande adaptation des services sociaux et de santé pour les mino­rités ethniques, confirme que l'utilisation des services demeure encore

.différenciée, les personnes âgées immigrées utilisant moins les servicesformels que les populations d'implantation plus ancienne (Montejo, 2005).

En ce qui concenle les facteurs de cette sous-utilisation, des recherchesaméricaines (Kulwicki et al., 2000) et suédoises (Emami et al., 2000 ; Torres,2006) ont montré l'existence de barrières (découlant aussi bien d'unproblème de langue que d'aspects culturels liés à l'honneur, à la pudeur,aux différences de genre, etc.). Ainsi, certa~ns membres de groupes eth­niques, notamment de certaines communaütés'arabes,"'peuvéfÙ t:'onsidérerle recours aux services sociaux comme déshonorant (Airouch, 2007, 2005) ­ce que Gelfand (2003, p. 140) appelle <<le problème de l'acceptabilité desservices» - ou bien se méfient des services offerts par le gouvenlement.

Cette situation peut être attribuée à une certaine ignorance tant dela part des minorités à l'endroit du système québécois de santé et de ser­vices sociaux que de celle des intervenants de première ligne au sujet dela conception de la santé des minorités ethniqu.es (Le Gall, Cassan etMontgomery, à paraître; Olazabal, Bastien et Goulet, 2005). Il est vrai que

nombre de ces aînés ne parlent ni ne comprennent aucune des deuxlangues officielles, ce qui rend plus complexe une consultation médicale

psychosociale. Les intervenants sociaux et autres praticiens diront ainsiheurter à ce qu'ils considèrent cbmme une barrière communicationnelle

dijjticiJle de franchir (MeAlI, Tremblay et Le Goff, 1997; Olazabal, BastienGoulet, 2005), ce qui peut les amener à percevoir un client âgé et membre

groupe ethnique minoritaire d'implantation récente comme une"'!,pe:rsc)l1ne ayant des besoins spéciaux plutôt que comme un individu uni-55',ve:rscel (Torres, 2006) 10. L'État peut aussi tenir pour acquis que les personnes•·.•·•• ·· ••••ag(~es des minorités ethniques seront prises en charge par leur communauté,

accentuant outre mesure l'aspect culturel de la question (Chiu et Yu,; Moriarty et Butt, 2004) - suivant une ethnification du vieil âge (TOlTes,

».;:;V'cJo, 2006), sans tenir compte du fait que c~ ne sont pas tous les groupes':' .?'K';~:thniclU(~Squi ont la capacité institutionnelle dé 'venir èi1 aide'<tUx'Personnes

,:<i:l.ép(:ndant.es (Burholt, 2004).

VIEILLIR AU PLURIEL86

Comme nous l'affirmions en introduction, une. connaissance plusapprofondie des conditions de vie des personnes âgées issues des groupesethniques minoritaires peut contribuer à sensibiliser le personnel des ser­vices sociaux et de santé à l'importance de proposer des soins et des servicesculturellement adaptés (Bàttaglini, 2010). Les personnes âgées - peuimporte leur origine ethnique ou nationale, s'ils sont natifs ou immigrants ­sont plus susceptibles de requérir de l'aide étant donné que l'avancée enâge entraîne un' degré plus ou moins pr.ononcé de dépendance, ce qui.,.implique la nécessité d'une solidarité intergénérationnelle en plus de la , .contribution de l'État dans les pays développés. '

Soulignons que l'ensemble des données internationales indiquent)"une sous-utilisation des services par les personnes âgées membres des minü-' i',

rités visibles, et plus marquée encore chez celles d'immigration récente."Or, comme le rappellent Lavoie et ses collègues (2006, p. 4), peu de travau:x:i/··nous permettent, pour le moment, de distinguer les facteurs liées à la 'aculture, au statut d'immigration ou au statut socioéconomique quand vient·;'le temps d'étudier cette sous-utilisation des services. Des études révèlentNque les personnes âgées immigrées issues des minorités ethniques font.:moins appel aux services sociaux que la population majoritaire. C'est pari}exemple le cas dans les communautés d'Asie du Sud en Grande-Bretagne Y'(Bowes, 2006), ou des communautés hispanophones, noires ou arabes aux /'É-titS-Diüs TA:jroucli.; 2007,-2005-; Gelfahâ.~ 2003).-AtlQtlébec~ -Bibeau et al':?;.(1987) avaient relevé une utilisation différenciée des services sociaux et de J·•santé palmi les membres des groupes ethniques minOlitaires par rapportz1

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VIEILLIR AU PLURIEL

CONCLUSION

88

En sorp.me, nous avons constaté que le fait de vieillir en contexte demigration est un processus ayant des implications spécifiques par rapportaux populations majoritaires ou de longue implantation, et ce, tant au planmacrosocial (être une personne âgée en Occident, appartenir à un groupeethnique minoritaire) que microsocial (perte du réseau de sociab~litésecon­daire dans le pays d'origine, nécessité de le reconstituer dans le paysd'accueil, changement de repères eu égard à l'ordre hiérarclüque fami­lial - par la condition de «parrainé)~ et par la perte de statut social lié àl'âge -, etc.). C'est au plan des transformations des conditions microsocialesqu'il convient de réaliser d'autres recherches au Québec, afin de mieuxcomprendre les réalités sociales auxquelles sont confrontées les personnesâgées issues des groupes ethniques minoritaires et, notamment, les per­sonnes âgées d'immigration récente. Seule une perspective théoriquementancrée, fondée sur des études qualitatives, est de nature à révéler les stra­tégies adaptatives des individus comme des groupes au nouveau contextesocial et culturel.

Pour l'heure, nous conclurons en affbmant que, au plan macrosQcial,l'inclusion à part entière dans la société des personnes âgées immigrantes,ou issues des groupes ethniques minoritaire~ (même de longue implanta­tion comme c'est le cas de certaines communautés noires de Montréal),dépend en grande mesure des politiques publiques qui leur sont destinées(en considérant par exemple la question de l'adaptation culturelle dessoins dans la société multiculturaliste canadienne) et de l'acceptation despopulations majoritaires. Actuellement, l'ethnicisationà laquelle ces popu­lations sont souvent soumises - en présumant notamment que les groupesethniques minoritaires, en tant qu~institutions,prennent soin des personnesâgées vieillissantes - contribue au maintien de barrières structurelles 'encontradiction avec les fondements d'une société citoyenne égalitaire,comme aspirent systématiquement à l'être le Québec et le Canada.

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Les gais, les lesbiennes et les bisexuels,en tant qu'individus ou couples, forment une minorité

identifiable qui encore aujourd'hui subit de graves injusticessur le plan social, politique et économique.

(Egan c. Canada [1995 2 R.C.S. 513], traduction libre)

ShariBrotman 'Professeure agrégée, École de travail social, Université McGillChe:cheuTe affi~iée, Centre de recherche et d'expertise en gérontologiesocwle (CREGES), CSSS Cavendish - CAU

Bill RyanProfesseur adjoint, École de travail social, Université McGillCochercheur principal, Équipe de recherche pancanadienne SVR

Robert CormierDirecteur du secteur de Montréal, Anciens combattants Canada

COMPRENDRE ET SOUTENIRLES AÎNÉS GAIS ET LESBIENNE51

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cr:

au français par Marie Chalouh. Une première version de ce chapitre'~,~. l'~'U'''_~ en 2002 sous le titre «Quesûons relatives à la santé mentale de cel-tains

.,; ;groulp'e:sil,es aînés gais et lesbiennes», Ottawa, Ministère des Travaux publics et Services........'""- ,,, _ •••• f""' .J __ t:::1-7t:n n ..J •• .: ~1 __ : : _ ..1~.l\K: : ;:. ...

VIEILLIR AU PLURIEL

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