,E c H A N G E s

,

ECHANGES AVEC M. LE PR JEAN-PIERRE PRUVOMonsieur Ie Professeur Pruvo nous presente les actualites de la SFR apartir de deux documents recents :

Ie premier est la reprise d'un editorial de Journal de radiologie dans lequel il presente les actions qu'il entend conduireen tant que nouveau secretaire general de la SFR ; Ie second est un document etabli conjointement entre Ie CERF

(J.-F. Meder) et la SFR, afin de repondre aune demande de la « Commission Larcher » apropos de la situation actuelleet de I'avenir de I'imagerie medicale dans les CHU.

,Editorial du Journal de radiologie

ventionnel doit probablement etre appro­fondie ; il aura alors plus naturellement saplace dans les reunions de concertationpluridisciplinaire.Cette diversite d'activites est une richesse ;elle rend la SFR partenaire incontournabledes autorites publiques, des agences natio­nales et des industriels pour tous les pro­blemes d'actualite : profession (vigilances,reconnaissance des actes, tele-imagerie ... ),formation/ evaluation/ accreditation,recherche. Si Ie secretaire general, qui pre­side Ie college professionnel de la radiolo­gie, se doit de rester al'ecoute de l'ensem­ble des membres de la SFR, il a pourmission de veiller au rayonnement de ladiscipline sans privilegier les interetscatt~goriels.

2. SFR et professionL'imagerie est aujourd'hui reconnuecomme etant une piece essentielle dudispositif de soins : rares sont en effet lesdecisions de traitement prises sans image-rie ; I'evaluation therapeutique repose de

plus en plus sur les donnees d'examens radio­Iogiques; la part de l'irnagerie dans Ie cout de la santeest loin d'etre negligeable. II est donc fondamentalque nous ayons sans cesse al'esprit Ie souci du choixde la demarche diagnostique la plus adaptee.Edite en 2005, en collaboration avec I'Agence natio­nale d'accreditation et d'evaluation de sante (Anaes),Ie Guide du bon usage des examens d'imagerie medicalemerite d'etre reactualise ; la Haute autorite de santenous Ie demande. Ce document n'est pas qu'unsimple guide, il deviendra Ie referentiel de pratiquesdont Ie suivi sera pris en compte pour Ie renouvelle­ment et l'attribution des materiels lourds quidevraient permettre enfin la substitution.

Le Pr Jean-Pierre Pruvo est Ienouveau secretaire general de laSociete franQaise de radiologie.Jean-Pierre Pruvo est responsablede la neuroradiologie, du pOle image­rie du CHU de Lille. II a ete presidentdu Syndicat des radiologues hospita­liers (SRH) et siege au Conseil pro­fessionnel de la radiologie quiregroupe toutes les composantes dela specialite (CERF, FNMR, SFR etSRH). II est membre de la sectionImagerie du Conseil national des uni­versites et de la Commission d'eva­luatlon des actes professionnels a laHaute autorite de sante.

Avec ses 7 000 membres, la Societe fran­l;aise de radiologie (SFR) est I'une des plusimportantes societes savantes medicalesen France. Mes predecesseurs en ont faitI'une des plus prestigieuses ; commentpoursuivre leurs actions?

1. La pluralite de la SFRLa SFR est une societe « plurielle ». Sesmembres exercent dans les secteurs liberalou public, en hopital general ou en centrehospitalo-universitaire. Au sein de la SFR,ils peuvent se retrouver, du fait de leurinteret et de leur domaine d'activite, dansles differentes societes d'organe et lesgroupes specialises.Le radiodiagnostic a de multiples facettes.Les evolutions technologiques ont boule­verse I'exercice de la radiologie ; il nes'agit plus aujourd'hui d'une approcheexclusivement morphologique des patho­logies mais d'une activite beaucoup pluscomplexe integrant des donnees fonction­nelles et metaboliques. Cela a des conse­quences majeures en termes d'organi­sation des plateaux techniques, de formation et depositionnement du radiologue au cote des autresspecialistes. Notre role est devenu central dans laprise en charge des patients. Insistons sur Ie fait quenotre exercice n'est pas une prestation de servicemais une authentique activite medicale; l'acte radio­logique diagnostique est une consultation speciali­see.Les gestes therapeutiques guides par l'image pour­raient, pour certains, representer une activitedistincte du diagnostic. La radiologie intervention­nelle, approche diagnostique et therapeutique peuinvasive a l'efficacite reconnue, est aujourd'huitres convoitee. La formation du radiologue inter-

IRBM News 2008 ; 29 (2) © Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves 3

,E c H A N G E s

Plusieurs groupes de travail « professionnels » vontcontinuer leurs actions :• « Nouvelle nomenclature » pour repondre a la

problematique de la tarification ;• « Assurance qualite » et « Compte rendu radio­

logique » parce qu'ils sont integres a la politiqued'evaluation des pratiques professionnelles (EPP) ;

• « Imagerie cancerologique » qui repond aux recom-mandations du plan Cancer, etc.

Les groupes homogenes de sejour (GHS) definisactuellement sont certainement insuffisants pourrefleter la diversite, la complexite, la lourdeur del'ensemble des actes de radiologie interventionnelle.II faut continuer a soutenir les actions de laFederation de radiologie interventionnelle.D'autres groupes de travail seront mis en place, enparticulier pour reflechir aux modifications des fron­tieres de notre discipline. Contribuer a definir Iereferentiel metier du medecin radiologue sera l'unede mes premieres priorites.Enfin, la SFR poursuit ses actions dans les systemesd'information avec un developpement particuliervers Ie dossier medical personnel (DMP) au traversdu projet Premier Health qui a re<;u Ie financementdu GIP-DMP.

3. SFR et formationLa SFR a sa place dans la reflexion sur les program­mes de toutes les etapes de la formation du radio­logue. La maquette du DES est aujourd'hui enharmonie avec les recommandations europeennes.Une radiologie europeenne, non exclusivementbasee sur l'ouverture des frontieres mais sur unmodele de formation commun, est desormais pos­sible. II est prevu d'ouvrir, lors des Journees fran<;ai­ses de radiologie (JFR), un parcours « EPP », encontinuite avec les actions de FMC deja proposeespar Ie comite des programmes.Les recentes modifications apportees au Journal deradiologie, organe officiel de la SFR, lui permettentde repondre de plus en plus aux exigences d'unerevue scientifique ; il reste toutefois a encourager lapublication de travaux originaux. Ses cahiers deFMC, tres attendus, participent a la diffusion des

bonnes pratiques. Rappelons que la SFR est un orga­nisme agree de FMC et qu'elle est membre fondateurdu College d'evaluation des pratiques profession­nelles en imagerie medicale (CEPPIM).

4. SFR et rechercheLa place des radiologues dans les structures derecherche et la part consacree a la recherche par lesradiologues contrastent avec l'importance occupeepar l'imagerie dans ce domaine. Les liens existantentre secteurs de recherche et developpement et lessites cliniques doivent etre plus etroits, les techniquesinnovantes devenant rapidement des activitescliniques de routine. La SFR ~ fait de la recherche unde ses enjeux strategiques. A titre d'exemple, rap­pelons qu'elle accorde des prix et des bourses quirecompensent les travaux des jeunes radiologues etsaluent les efforts des ecoles de radiologie, qu'elleapporte egalement son soutien financier au pro­gramme national de recherche (PNR), qu'elle a misen place un groupe de travail « Interfaceimagerie / biologie », qu'elle organise des sessions« Innovations technologiques » et « Recherche» lorsdes JFR... Elle doit continuer a organiser des rencon­tres avec les divers partenaires de la recherche, aencourager la formation des plus jeunes et a favoriserl'organisation en reseau lorsque les centres ne peu­vent pas developper seuls une structure derecherche.

5. SFR et rayonnement internationalL'Ecole fran<;aise de radiologie est en train de naitre,permettant de structurer des relations privilegieesdeja existantes avec de nombreux pays. Cette ecole apour objectif de diffuser Ie savoir-faire fran<;ais enrealisant des enseignements a l'etranger et enpermettant a de jeunes radiologues de s'integrer ades equipes fran<;aises dans Ie cadre de stages deformation.Le rayonnement international de la SFR passe aussipar I'Europe et par l'European Society of Radiology.Cette derniere constitue d'ailleurs un modeled'organisation susceptible de nous guider pourl'evolution future de notre societe.

4

Etre secretaire general c'est bien sur assurer une lourde responsabilite. C'est surtout une joie de poursuivreet entamer des actions en concertation avec l'ensemble des composantes de notre discipline, aide en cela parune equipe dont l'efficacite et Ie professionnalisme sont reconnus et salues chaque annee lors des Journeesfran<;aises de radiologie.

IRBM News 2008 ; 29 (2) © Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves