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Posters B289 d’introduction identiques, critères sémiologiques non spécifiques, critères d’imputabilité extrinsèques peu nombreux, tests allergo- logiques cutanés non réalisables avec les cytostatiques, tests de réintroduction à discuter selon la balance bénéfices/risques. Observations.— Une femme de 41 ans consultait pour des lésions cutanées chroniques sensibles au niveau des cuisses et des fesses, évoluant par poussées sur les zones déjà atteintes et sur des zones précédemment indemnes, rythmées par les cures de cyclophosphamide pour une sclérose en plaques. Les lésions réap- paraissaient 12 heures après chaque traitement par ondansétron, méthylprednisolone, mesna et cyclophosphamide, sans autre prise médicamenteuse et régressaient en sept jours avec une pigmen- tation brunâtre séquellaire. À l’examen, elles étaient arrondies, érythémateuses à centre violacé, groupées sur les faces latérales des cuisses, les fesses, sans atteinte muqueuse. L’aspect clinique évoquait un érythème pigmenté fixe (EPF), malgré un examen his- topathologique non spécifique. Les tests épicutanés en peau saine et lésée avec le mesna, le sétron et le corticoïde purs étaient néga- tifs à 48 et 72 heures, comme les prick tests lus à 24 heures avec ces produits purs, dilués à 1 et 10 %. Les tests par injection intra- dermique des produits aux mêmes dilutions étaient positifs pour le mesna pur à 24 heures. Un test de réintroduction réalisé avec une hyperhydratation remplac ¸ant le mesna n’entraînait pas de rechute. Le diagnostic d’EPF au mesna étant retenu, les cures suivantes furent administrées avec une hyperhydratation majorant la durée d’hospitalisation. Discussion.— L’EPF est défini par la survenue brutale de plaques ovalaires centimétriques érythématoviolacées, sensibles, évoluant par poussées rythmées et réactivées aux même localisations par les prises médicamenteuses, avec pigmentation séquellaire. L’histopathologie montre une vacuolisation des cellules basales et une nécrose kératinocytaire. Barbituriques, sulfamides, cyclines et carbamazépine sont le plus souvent responsables. Le mesna pré- vient les cystites hémorragiques du cyclophosphamide. Peu d’effets secondaires cutanés lui ont été rapportés : dans deux cas, le mesna induisait un EPF avant l’administration du cyclophosphamide, mais dans un cas, les tests épicutanés et la réintroduction du cyclophos- phamide étaient nécessaires. Aucun EPF n’a été rapporté avec le cyclophosphamide, deux avec un sétron administré seul. Conclusion.— Dans notre cas, l’imputabilité du mesna dans la survenue de l’EPF a été établie d’après le test par injection intra- dermique, la littérature et le test de non-réintroduction. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.532 P380 Efficacité du zinc pour la prévention des éruptions papulo-pustuleuse secondaires aux inhibiteurs de l’EGFR : notre expérience A. Tuneu , A. Jaka , H.-A. Borja , E. Del Alcazar , B. Aseginolatza , M. Arregui Service de dermatologie, Hospital Donostia, San Sebastián, Espagne Auteur correspondant. Mots clés : Anticorps monoclonaux ; Cancer colorectal ; Inhibiteurs de l’EGFR Introduction.— Les inhibiteurs des récepteurs du facteur de crois- sance épidermique (EGFR) sont utilisés de plus en plus pour le traitement des tumeurs solides à un stade avancé. Il existe deux types d’inhibiteurs : les anticorps monoclonaux et les inhibiteurs de tyrosine kinase. Dans les deux types, l’effet secondaire principal est la toxicité cutanée, surtout l’éruption papulo-pustuleuse, qui se produit chez plus de 80 % des patients. Cette éruption cause une altération significative de la qualité de vie, qui peut même conduire à l’arrêt du traitement du cancer. Matériel et méthodes.— Le zinc par voie orale a été utilisé dans le traitement de l’acné par leur activité anti-inflammatoire, avec peu d’effets secondaires. Nous avons proposé son utilisa- tion comme traitement préventif de l’éruption papulo-pustuleuse chez les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique qui devaient commencer le traitement avec des anticorps monoclonaux dirigés contre l’EGFR. Il s’agissait d’une étude quasi-expérimentale, non randomisée, avec 73 patients atteints d’un cancer colorectal métastatique traités avec anticorps monoclonal anti-EGFR. Les patients étaient divisés en deux groupes : le groupe qui avait été traité avec du zinc par voie orale (groupe 1) et le groupe qui n’a rec ¸u aucun traitement (groupe 2, le contrôle). Observations.— À notre connaissance, c’est la première étude réa- lisée avec du zinc par voie orale dans ces conditions. Résultats.— La fréquence de l’éruption était de 83,8 % dans le groupe 1 et 90,9 % dans le groupe 2 (p = 0,5). En ce qui concerne la gravité de l’éruption la différence n’était pas statistiquement signi- ficative. Presque la moitié des patients dans chaque groupe avait une éruption cutanée légère (grade I et II), 48 % dans le groupe 1 et 63 % dans le groupe 2 (p = 0,14). Discussion.— Les thérapeutiques ciblées anticancéreuses reposent sur des mécanismes d’action très différents de ceux des chimiothé- rapies conventionnelles. Ces médicaments entraînent de nouvelles toxicités, notamment cutanées. La principale complication cuta- née des agents anti-EGFR est une réaction papulo-pustuleuse. Aujourd’hui il n’existe aucun traitement pour prévenir cette érup- tion. Conclusion.— Selon notre étude, le traitement avec du zinc par voie orale n’a pas empêché l’apparition de l’éruption papulo-pustuleuse secondaire à un traitement par anticorps antiEGFR. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.533 P381 Pustules non folliculaires induites par les anti-EGFR F. Fichel a,, P. Moguelet b , T. Andre c , S. Aractingi d a Service de dermatologie, CHU de Reims, Reims, France b Service d’anatomie pathologique, hôpital Tenon, AP—HP, Paris, France c Service d’oncologie, hôpital Saint-Antoine, AP—HP, Paris, France d Service de dermatologie, hôpital Cochin, AP—HP, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : Anti-EGFR ; Pustules amicrobiennes ; Toxicité cutanée Introduction.— La toxicité cutanée des thérapies ciblées anti- cancéreuses et en particulier des anti-epidermal growth factor receptor (EGFR) a une importance particulière dans la prise en charge des patients car sa présence et sa sévérité sont corrélées à la réponse au traitement. Les pustules sont un signe majeur de cette toxicité. Elles correspondent à une folliculite neutrophilique aseptique. Nous rapportons le cas singulier de pustules palmaires induites par ce traitement. Observations.— Un homme de 61 ans était adressé pour des lésions des mains évoluant depuis octobre 2011. Il était suivi depuis 2007 pour un adénocarcinome du côlon avec métastases hépatiques. Après échec de plusieurs lignes de chimiothérapie, le panitumumab et l’irinotécan avaient été introduits en juillet 2011. En décembre 2011, l’examen montrait des pustules des paumes et des doigts mais aucune sur la face latérale des doigts et paumes. L’ombilication cen- trale des pustules était suivie par la formation de croûtes. Il avait une alopécie, une hypertrichose des cils et sourcils et une follicu- lite modérée du tronc partiellement contrôlée par la doxycycline, secondaires à la toxicité du panitumumab.

Efficacité du zinc pour la prévention des éruptions papulo-pustuleuse secondaires aux inhibiteurs de l’EGFR : notre expérience

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Page 1: Efficacité du zinc pour la prévention des éruptions papulo-pustuleuse secondaires aux inhibiteurs de l’EGFR : notre expérience

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d’introduction identiques, critères sémiologiques non spécifiques,critères d’imputabilité extrinsèques peu nombreux, tests allergo-logiques cutanés non réalisables avec les cytostatiques, tests deréintroduction à discuter selon la balance bénéfices/risques.Observations.— Une femme de 41 ans consultait pour des lésionscutanées chroniques sensibles au niveau des cuisses et desfesses, évoluant par poussées sur les zones déjà atteintes et surdes zones précédemment indemnes, rythmées par les cures decyclophosphamide pour une sclérose en plaques. Les lésions réap-paraissaient 12 heures après chaque traitement par ondansétron,méthylprednisolone, mesna et cyclophosphamide, sans autre prisemédicamenteuse et régressaient en sept jours avec une pigmen-tation brunâtre séquellaire. À l’examen, elles étaient arrondies,érythémateuses à centre violacé, groupées sur les faces latéralesdes cuisses, les fesses, sans atteinte muqueuse. L’aspect cliniqueévoquait un érythème pigmenté fixe (EPF), malgré un examen his-topathologique non spécifique. Les tests épicutanés en peau saineet lésée avec le mesna, le sétron et le corticoïde purs étaient néga-tifs à 48 et 72 heures, comme les prick tests lus à 24 heures avecces produits purs, dilués à 1 et 10 %. Les tests par injection intra-dermique des produits aux mêmes dilutions étaient positifs pour lemesna pur à 24 heures. Un test de réintroduction réalisé avec unehyperhydratation remplacant le mesna n’entraînait pas de rechute.Le diagnostic d’EPF au mesna étant retenu, les cures suivantesfurent administrées avec une hyperhydratation majorant la duréed’hospitalisation.Discussion.— L’EPF est défini par la survenue brutale de plaquesovalaires centimétriques érythématoviolacées, sensibles, évoluantpar poussées rythmées et réactivées aux même localisationspar les prises médicamenteuses, avec pigmentation séquellaire.L’histopathologie montre une vacuolisation des cellules basales etune nécrose kératinocytaire. Barbituriques, sulfamides, cyclines etcarbamazépine sont le plus souvent responsables. Le mesna pré-vient les cystites hémorragiques du cyclophosphamide. Peu d’effetssecondaires cutanés lui ont été rapportés : dans deux cas, le mesnainduisait un EPF avant l’administration du cyclophosphamide, maisdans un cas, les tests épicutanés et la réintroduction du cyclophos-phamide étaient nécessaires. Aucun EPF n’a été rapporté avec lecyclophosphamide, deux avec un sétron administré seul.Conclusion.— Dans notre cas, l’imputabilité du mesna dans lasurvenue de l’EPF a été établie d’après le test par injection intra-dermique, la littérature et le test de non-réintroduction.Déclaration d’intérêts.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.532

P380Efficacité du zinc pour la prévention des éruptionspapulo-pustuleuse secondaires aux inhibiteurs del’EGFR : notre expérienceA. Tuneu ∗, A. Jaka , H.-A. Borja , E. Del Alcazar , B. Aseginolatza ,M. ArreguiService de dermatologie, Hospital Donostia, San Sebastián,Espagne∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Anticorps monoclonaux ; Cancer colorectal ;Inhibiteurs de l’EGFRIntroduction.— Les inhibiteurs des récepteurs du facteur de crois-sance épidermique (EGFR) sont utilisés de plus en plus pour letraitement des tumeurs solides à un stade avancé. Il existe deuxtypes d’inhibiteurs : les anticorps monoclonaux et les inhibiteurs detyrosine kinase. Dans les deux types, l’effet secondaire principal

est la toxicité cutanée, surtout l’éruption papulo-pustuleuse, quise produit chez plus de 80 % des patients. Cette éruption cause unealtération significative de la qualité de vie, qui peut même conduireà l’arrêt du traitement du cancer.

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atériel et méthodes.— Le zinc par voie orale a été utiliséans le traitement de l’acné par leur activité anti-inflammatoire,vec peu d’effets secondaires. Nous avons proposé son utilisa-ion comme traitement préventif de l’éruption papulo-pustuleusehez les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique quievaient commencer le traitement avec des anticorps monoclonauxirigés contre l’EGFR.l s’agissait d’une étude quasi-expérimentale, non randomisée, avec3 patients atteints d’un cancer colorectal métastatique traitésvec anticorps monoclonal anti-EGFR. Les patients étaient divisésn deux groupes : le groupe qui avait été traité avec du zinc paroie orale (groupe 1) et le groupe qui n’a recu aucun traitementgroupe 2, le contrôle).bservations.— À notre connaissance, c’est la première étude réa-

isée avec du zinc par voie orale dans ces conditions.ésultats.— La fréquence de l’éruption était de 83,8 % dans leroupe 1 et 90,9 % dans le groupe 2 (p = 0,5). En ce qui concerne laravité de l’éruption la différence n’était pas statistiquement signi-cative. Presque la moitié des patients dans chaque groupe avaitne éruption cutanée légère (grade I et II), 48 % dans le groupe 1 et3 % dans le groupe 2 (p = 0,14).iscussion.— Les thérapeutiques ciblées anticancéreuses reposentur des mécanismes d’action très différents de ceux des chimiothé-apies conventionnelles. Ces médicaments entraînent de nouvellesoxicités, notamment cutanées. La principale complication cuta-ée des agents anti-EGFR est une réaction papulo-pustuleuse.ujourd’hui il n’existe aucun traitement pour prévenir cette érup-ion.onclusion.— Selon notre étude, le traitement avec du zinc par voierale n’a pas empêché l’apparition de l’éruption papulo-pustuleuseecondaire à un traitement par anticorps antiEGFR.éclaration d’intérêts.— Aucun.

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Service de dermatologie, CHU de Reims, Reims, FranceService d’anatomie pathologique, hôpital Tenon, AP—HP, Paris,ranceService d’oncologie, hôpital Saint-Antoine, AP—HP, Paris, FranceService de dermatologie, hôpital Cochin, AP—HP, Paris, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Anti-EGFR ; Pustules amicrobiennes ; Toxicité cutanéentroduction.— La toxicité cutanée des thérapies ciblées anti-ancéreuses et en particulier des anti-epidermal growth factoreceptor (EGFR) a une importance particulière dans la prise enharge des patients car sa présence et sa sévérité sont corréléesla réponse au traitement. Les pustules sont un signe majeur de

ette toxicité. Elles correspondent à une folliculite neutrophiliqueseptique. Nous rapportons le cas singulier de pustules palmairesnduites par ce traitement.bservations.— Un homme de 61 ans était adressé pour des lésionses mains évoluant depuis octobre 2011. Il était suivi depuis007 pour un adénocarcinome du côlon avec métastases hépatiques.près échec de plusieurs lignes de chimiothérapie, le panitumumabt l’irinotécan avaient été introduits en juillet 2011. En décembre011, l’examen montrait des pustules des paumes et des doigts maisucune sur la face latérale des doigts et paumes. L’ombilication cen-rale des pustules était suivie par la formation de croûtes. Il avaitne alopécie, une hypertrichose des cils et sourcils et une follicu-

ite modérée du tronc partiellement contrôlée par la doxycycline,econdaires à la toxicité du panitumumab.