Upload
others
View
20
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
R
****************
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME
D’INGÉNIEUR AGRONOME DE GRADE DE MASTER
Etude de faisabilité technico-économique de
l’implantation d’une unité de production locale d’huile
végétale alimentaire à partir des oléagineux nationaux :
cas de l’huile d’arachide raffinée
Par RANDRIAMANALINA Haingonirina
Promotion ANDRISA (2012-2017)
Soutenu le 25-07-2018
ÉCOLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
Domaine : Sciences de l’Ingénieur – Sciences Agronomiques et
Environnementales
Mention : Industries Agricoles et Alimentaires
Parcours : Génie des Procédés et Technologie de Transformation
Membres du jury :
Présidente du jury: Professeur Béatrice RAONIZAFINIMANANA
Examinateur: Docteur Gaylor RAZAFIMAMONJISON
Examinateur externe: Docteur Lalao Roger RANAIVOSON
Tuteur : Professeur Jean Emile Roger RASOARAHONA
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME
D’INGÉNIEUR AGRONOME DE GRADE DE MASTER
Par RANDRIAMANALINA Haingonirina
Promotion ANDRISA (2012-2017)
Soutenu le 25-07-2018
ÉCOLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
Domaine : Sciences de l’Ingénieur – Sciences Agronomiques et
Environnementales
Mention : Industries Agricoles et Alimentaires
Parcours : Génie des Procédés et Technologie de Transformation
Etude de faisabilité technico-économique de
l’implantation d’une unité de production locale d’huile
végétale alimentaire à partir des oléagineux nationaux :
cas de l’huile d’arachide raffinée
« Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis »
1 Corinthiens 15:10
Je remercie le Seigneur pour son amour, sa grâce et ses innombrables bienfaits.
« … car tous ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous » Esai 26 : 12b
Gloire à son saint nom
Je dédie ce mémoire à :
A Dada sy Neny pour leurs sacrifices, leurs soutiens moraux et matériels tout au long de mes études.
A toute ma famille, qui m’ont toujours fait confiance et m’ont entièrement encouragé.
A Mira Tanjona, pour ses encouragements inconditionnels, son aide et son dévouement au cours de la
réalisation de ce mémoire.
Mille mercis !!
Haingo.
Remerciements
Ce mémoire n’aurait pas vu le jour sans l’aide, la contribution et la bonne volonté de
nombreuses personnes à qui nous adressons notre sincère gratitude.
Nous adressons particulièrement nos plus vifs remerciements à :
Professeur Béatrice RAONIZAFINIMANANA ; Enseignant-Chercheur au sein de
l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui nous a fait l’honneur de présider le
jury de ce mémoire. Veuillez accepter Madame nos sincères remerciements
Docteur Lalao Roger RANAIVOSON ; Chef du Département des Recherches
Technologiques FOFIFA, qui a accepté sans hésitation de consacrer une partie de son
temps pour examiner ce travail. Soyez assurer de nos vives reconnaissances.
Docteur Gaylor RAZAFIMAMONJISON ; Enseignant-Chercheur au sein de l’Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques, qui a bien voulu examiner ce travail malgré ses
nombreuses occupations. Veuillez recevoir Monsieur nos plus sincères reconnaissances.
Professeur Jean Emile Roger RASOARAHONA ; Enseignant-Chercheur au sein de
l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, pour son encadrement, ses précieux
conseils au cours de la réalisation de cette étude, malgré ses lourdes responsabilités.
Recevez ici Monsieur l’expression de notre sincère gratitude.
Nous tenons également à remercier :
Mr RABE RAVELONA Manda, de nous avoir donné l’idée du thème de mémoire et
pour ses contributions dans la réalisation de cette étude.
Mr RAKOTOSOLOFO Onjaniaina Lalaina, représentant du CIRAGRI du District de
Manandriana ainsi que tous les membres de la coopérative MANOVOSOA
Manandriana de nous avoir accueilli durant la descente sur terrain dans cette zone.
Mr RAZAFIMANDIMBY Simon chercheur au FOFIFA Fianarantsoa et Mr Allain
RANIVOMANANA chercheur au département des légumineuses et céréales au
FOFIFA DRA ; qui nous ont beaucoup aidé durant la descente.
Mr RAKOTONIRINA Josoa, technicien de laboratoire au sein du laboratoire DRT-
FOFIFA ainsi que tout le personnel du laboratoire d’analyse physico-chimique de
FOFIFA
Tout le personnel du laboratoire de la mention Industries Agricoles et Alimentaires
Tous les Enseignants de l’Ecole supérieure des Sciences Agronomiques
Tout le personnel administratif de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
CIRAGRI-MANANDIANA
Tout le personnel du CITE Ambatonakanga, CID ESSA, INSTAT et Stat-agri
Tous mes collèges et mes amis de la promotion ANDRISA
Ainsi que toutes les personnes qui ont, de près ou de loin, contribué à la réalisation de
ce mémoire.
P a g e | i
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 1
PARTIE 1 : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE .......................................................... 3
1. Présentation du projet ...................................................................................................... 3
2. Situation actuelle de la filière .......................................................................................... 6
3. Généralités sur l’arachide ................................................................................................ 9
4. Généralités sur l’huile végétale alimentaire .................................................................. 15
5. Généralités sur l’huile d’arachide ................................................................................. 18
Conclusion partielle I ........................................................................................................ 21
PARTIE 2 : MATERIELS ET METHODES ...................................................................... 22
1. Zone d’étude .................................................................................................................. 22
2. Analyse de qualité de la matière première .................................................................... 25
3. Etude du procédé artisanal d’extraction d’huile d’arachide .......................................... 25
4. Etude du marché ............................................................................................................ 29
5. Etude de faisabilité technique du projet ........................................................................ 31
6. Etude d’implantation de l’usine .................................................................................... 39
Conclusion partielle II ....................................................................................................... 42
PARTIE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS ................................................................. 43
1. Disponibilité de la matière première ............................................................................. 43
2. Qualité de la matière première ...................................................................................... 44
3. Résultats des études sur les procédés d’extraction artisanaux ...................................... 45
4. Faisabilité du marché .................................................................................................... 47
5. Faisabilité technique du projet ...................................................................................... 49
6. Usine de transformation ................................................................................................ 69
7. Structure organisationnelle et structurelle de l’entreprise ............................................. 72
Conclusion partielle III ......................................................................................................... 76
PARTIE 4 : FAISABILITE FINANCIERE DU PROJET ................................................ 77
1. Investissements .............................................................................................................. 77
2. Charges prévisionnelles ................................................................................................. 77
3. Recettes prévisionnelles ................................................................................................ 78
4. Plan de financement ..................................................................................................... 78
5. Les indices de rentabilité ............................................................................................... 78
P a g e | ii
Conclusion partielle IV ..................................................................................................... 80
CONCLUSION ..................................................................................................................... 81
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 83
Parties expérimentales ......................................................................................................... 93
Annexes ................................................................................................................................. 101
P a g e | iii
Liste des figures
Figure 1 : FLOW-SHEET de recherche .................................................................................... 5
Figure 2 : Evolution de la production et exportation nationale d’arachide sur 10 ans ............... 6
Figure 3 : Production d’arachide toutes variétés confondues par région en 2014 .................... 7
Figure 4 : Evolution de l’importation et exportation d’huile alimentaire à Madagascar ........... 9
Figure 5 : Représentation d’une plante arachide ...................................................................... 11
Figure 6 : Carte administrative de la Région Amoron'i Mania ................................................ 22
Figure 7 : Exploitation agricole dans le District de Manandriana ........................................... 23
Figure 8 : Gousses et graines de la variété Donga ................................................................... 23
Figure 9 : Procédé artisanal d’extraction de l’huile d’arachide................................................ 26
Figure 10 : Matériels de broyage traditionnels et Marmites pour la cuisson des arachides ..... 27
Figure 11 : Presse à huile traditionnelle à cale et Presse à huile améliorée ............................. 27
Figure 12 : Démarche globale d’un choix multicritère ............................................................ 32
Figure 13 : Procédé standard d’extraction d’huile brute à partir de graines oléagineuses ....... 35
Figure 14 : Procédé de raffinage chimique d’huile végétale alimentaire ................................. 37
Figure 15 : Schéma du principe de la marche en avant ............................................................ 41
Figure 16 : Différents types de configuration d’une usine ...................................................... 41
Figure 17 : Prix et disponibilité de l’arachide sur le marché .................................................. 43
Figure 18 : Huile brute d’arachide ........................................................................................... 46
Figure 19 : Commercialisation de l’huile brute d’arachide sur le marché ............................... 47
Figure 20 : Cadence d’approvisionnement en matière première ............................................. 50
Figure 21 : Gestion du stock et de la production annuelle d’huile brute de l’entreprise ......... 50
Figure 22 : Processus de fabrication de l’huile brute d’arachide ............................................. 53
Figure 23 : Constitution générale d’une presse à vis ............................................................... 56
Figure 24 : Processus de raffinage et de conditionnement de l’huile d’arachide .................... 58
Figure 25 : Production journalière moyenne et production annuelle de l’unité de production 59
Figure 26 : Procédé de dégommage acide ................................................................................ 60
Figure 27 : Suggestion du plan d’aménagement de l’huilerie industrielle ............................... 71
Figure 28 : Suggestion d’organigramme de l’entreprise .......................................................... 72
Figure 29 : Proposition d’étiquetage pour emballage primaire, bouteille plastique de 1litre .. 73
Figure 30 : circuits de distribution de l’huile raffinée .............................................................. 74
Figure 31 : Extraction par solvant ............................................................................................ 95
Figure 32 : Presse à Vis manuelle ............................................................................................ 99
Figure 33 : Constitution de la presse à vis manuelle .............................................................. 100
Figure 34 : Réaction d’oxydation des lipides ........................................................................ 106
Figure 35 : Réaction de Maillard ........................................................................................... 107
Figure 36 : Chaine de valeur de la filière arachide de la région Amoron’i Mania ................ 109
P a g e | iv
Liste des tableaux
Tableau I : Classification et principales caractéristiques de l’espèce Arachis hypogaea ........ 10
Tableau II : Composition moyenne d’une graine d’arachide ................................................... 13
Tableau III : Comparaison de la teneur en huile et en protéine entre quelques oléoprotéagineux
.................................................................................................................................................. 13
Tableau IV : Calendrier cultural, culture pluviale .................................................................... 15
Tableau V : Calendrier cultural, culture contre saison ............................................................. 15
Tableau VI : Les Apports nutritionnels conseillés en acides gras .......................................... 18
Tableau VII : caractéristiques physico-chimiques de l’huile d’arachide raffinée ................... 19
Tableau VIII : Teneur en acides gras de l’huile d’arachide ..................................................... 19
Tableau IX : Température critique de quelques huiles végétales alimentaires ........................ 20
Tableau X : Les caractéristiques de la graine de la variété Donga .......................................... 24
Tableau XI : Siccativité de l’huile organique selon la densité ................................................. 28
Tableau XII : Siccativité de l’huile selon l’indice de réfraction ............................................. 29
Tableau XIII : Méthodes de stockage de l’arachide ................................................................. 34
Tableau XIV : Fonctions d’un emballage ................................................................................ 38
Tableau XV : Critères de choix des équipements industriels ................................................... 39
Tableau XVI : Les différents compartiments de l’usine selon les activités : ........................... 40
Tableau XVII : Teneur en coques et impuretés des gousses ................................................... 44
Tableau XVIII : Teneur en eau des échantillons des graines d’arachides ............................... 44
Tableau XIX : Teneur en matière grasse des échantillons d’arachide de variété Donga ......... 45
Tableau XX : Rendement des procédés artisanaux d’extraction d’huile d’arachide .............. 45
Tableau XXI : Caractéristiques physico-chimiques de l’huile d’arachide artisanale .............. 46
Tableau XXII : Principales huiles végétales alimentaires ur le marché national malgache ..... 48
Tableau XXIII : Caractéristiques du magasin de stockage ...................................................... 52
Tableau XXIV : Bilan matière pour l’extraction d’huile brute ................................................ 54
Tableau XXV : Influence des paramètres de la presse et des traitements des graines sur les
performances du pressage ........................................................................................................ 56
Tableau XXVII : Rendement approximatif du procédé de raffinage d’huile brute d’arachide 59
Tableau XXVIII : Avantages et inconvénients de l’utilisation du PET pour l’emballage primaire
d’huile ..................................................................................................................................... 63
Tableau XXIX : Estimation de la consommation d’emballages .............................................. 64
Tableau XXX : Liste des équipements utilisés en pour le raffinage ........................................ 65
Tableau XXX : Quantités annuelles de coproduits et sous-produits ........................................ 67
Tableau XXXI : Estimation de la consommation d’eaux de l’huilerie ................................... 67
Tableau XXXII : Consommations en vapeur et combustibles de chaudière ............................ 68
Tableau XXXIV : Consommation d’électricité de l’huilerie ................................................... 68
Tableau XXXV : Valeurs théoriques de la quantité de soude nécessaire selon l’acidité de l’huile
brute .......................................................................................................................................... 69
Tableau XXXV : Attribution des salariés de l’entreprise ........................................................ 72
Tableau XXXVI : Caractéristiques des produits de l’entreprise .............................................. 73
Tableau XXXVII : Prix des produits pratiqués au début du projet .......................................... 73
P a g e | v
Tableau XXXVIII : Contrôles qualités au sein de l’huilerie .................................................... 75
Tableau XXXIX : Investissements initiaux ............................................................................. 77
Tableau XL : Charges prévisionnelles ..................................................................................... 77
Tableau XLI : Recettes prévisionnelles pour la première année du projet .............................. 78
Tableau XLII : Plan de financement ........................................................................................ 78
Tableau XLIII : Les marges brutes d’autofinancement............................................................ 79
Tableau LI : Les constituants indésirables dans l’huile brute éliminés au cours du raffinage
chimique ................................................................................................................................. 104
Tableau XL : Charges liées aux constructions et bâtiments ................................................... 110
Tableau XLI : Charges liées aux équipements ....................................................................... 110
Tableau XLIII : Charges liées à l’approvisionnement en matière première .......................... 111
Tableau XLIV : Charges liées à l’approvisionnement en intrants ......................................... 111
Tableau XLV : Charges personnelles ..................................................................................... 111
Tableau XLVI : Charges liées aux consommations d’eau et d’énergie ................................. 112
Liste des annexes
Annexe 1 : Technique culturale de l’arachide ....................................................................... 101
Annexe 2 : Facteurs d’altérations des gousses d’arachides durant le stockage..................... 101
Annexe 3 : Courbe d’équilibre : teneur en humidité/humidité relative de l’arachide ........... 103
Annexe 4 : Constituants indésirables éliminés lors du raffinage chimique .......................... 104
Annexe 5 : Les acides gras essentiels .................................................................................... 105
Annexe 6 : Les réactions d’altération de l’huile.................................................................... 105
Annexe 7 : Caractéristiques des variétés d’arachides cultivées à MADAGASCAR ............ 108
Annexe 8 : Les indications obligatoires sur l’étiquette ......................................................... 109
Annexe 9 : Chaine de valeur de l’arachide dans la région Amoron’i Mania ........................ 109
Annexe 10 : Détails sur l’analyse financière ......................................................................... 110
Liste des parties expérimentales
Partie expérimentale 1 : Détermination de la teneur en eau et en matières volatiles des graines
d’arachide (NF ISO 665) ......................................................................................................... 93
Partie expérimentale 2 : Détermination de la teneur en huile de la matière première (ISO 659 :
1988) ......................................................................................................................................... 94
Partie expérimentale 3 : Détermination de la densité de l’huile............................................... 95
Partie expérimentale 4 : Indice de saponification NF ISO 3657 (1990) .................................. 96
Partie expérimentale 5 : Détermination de l’indice de réfraction NFT 60-212 (1984) ............ 97
Partie expérimentale 6 : Détermination de l’indice d’acide de l’huile (NF T 60-204) ............ 98
Partie expérimentale 7 : Essais d’extraction en laboratoire .................................................... 99
P a g e | vi
Glossaire
Acides gras essentiels : Acides gras rigoureusement requis pour la croissance normale et les
fonctions physiologiques des cellules, mais non synthétisables par l'Homme ou l'animal ou
synthétisés en quantité insuffisante par rapport au besoin. Ils doivent donc être apportés par
l‘alimentation.
Aflatoxine : Groupe de toxines hautement cancérigènes produites par le champignon
Aspergillus flavus
Apport Nutritionnel Conseillé: Une valeur repère pour la population en bonne santé.
Conditionnement : Façon de remplir le contenant et de grouper les emballages en vue de leur
expédition.
Emballage : Définit ce qui protège, conserve et sert à transporter le produit pour le mettre en
valeur à des fins commerciales ou esthétiques.
Huile d'arachide : Une huile végétale préparée à partir des graines d'arachide (Arachis
hypogea L.)
Humidité relative : Une mesure en pourcentage de la quantité d’humidité de l’air (ou vapeur
d’eau) comparée à la quantité maximale d’humidité de l’air possible à cette température.
Point de fumée : Température à laquelle une huile chauffée commence à dégager de la fumée
Point éclair : Température à laquelle une huile chauffée s’enflamme spontanément au contact
d’une flamme dans des conditions bien définies
Réactions anaphylactiques : Ensemble des réactions de type allergique immédiat comprenant
des manifestations allergiques telles que : asthme allergique, urticaire, dermatite, rhino-
conjonctivites allergiques et choc anaphylactique potentiellement mortel.
Salubrité des aliments : Assurance que les aliments sont acceptables pour la consommation
humaine conformément à l'usage auquel ils sont destinés
Sécurité alimentaire : Situation où tout individu a, à tout moment, un accès physique,
économique et social à une nourriture saine et nutritive qui lui permette de satisfaire ses besoins
et préférences alimentaires afin de mener une vie saine et active
P a g e | vii
Liste des abréviations
AET : Apport énergétique total
AGMI : Acide gras monoinsaturé
AGPI : Acide gras polyinsaturé
AGS : Acide gras saturé
AGT : Acides gras totaux
ANC : Apport Nutritionnel conseillé
Ar : Ariary
CIRAGRI : CIRconscription de l’AGRIculture
DHA : Acide docosahexaenoïque
DPA : Acide docosapentaénoïque
DRCI : Délai de Récupération des Capitaux Investis
EIE : Etude d’Impacts Environnementaux
EPA : Acide eicosapentaénoïque
FAO: (United Nations) Food and Agriculture Organization
FDA: Food and Drug Administration
FIFO: First In First Out
FOFIFA: FOibem-pirenena momba ny FIkarohana ampiharina amin'ny FAmpandrosoana ny
eny Ambanivohitra
GES : Gaz à Effet de Serre
HDL: High Density Lipoproteins
HDPE: High Density Polyethylene
I.A: Indice d’Acide
INSTAT : Institut National de Statistique
IP : Indice de Profitabilité
JIRAMA: JIro sy RAno MAlagasy
LDL: Low Density Lipoproteins
MBA: Marge Brute d’Autofinancement
mEq : Milliéquivalent
NF : Norme Française
OS : Objectif Spécifique
PET : PolyEthylène Téréphtalate
PPN : Produits de Première Nécessité
P a g e | viii
PU : Prix Unitaire
TRI : Taux de Rentabilité Interne
UGIR : Unité de Gestion des Informations Régionales
VAN : Valeur Actuelle Nette
INTRODUCTION GENERALE
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e | 1
RANDRIAMANALINA Haingonirina
INTRODUCTION GENERALE
Les huiles et graisses alimentaires sont des intrants qui font partie de notre quotidien, ils
interviennent dans l’élaboration de presque tous nos plats, dans les fritures et beignets, très
fréquents à Madagascar, ainsi que dans de nombreuses préparations culinaires. D’ailleurs, ils
font parties des produits de première nécessité (PPN) dans tous les pays. Non seulement, ils
tiennent des rôles nutritionnels sur le plan métabolique comme source d’acides gras essentiels
et sur le plan énergétique en tant que source d’énergie pour l’organisme. Mais, ils jouent
également d’importants rôles technologique (transfert de chaleur durant l’opération de friture)
et sensoriel (rehausseur de goût).
La quantité et la qualité des corps gras à consommer doivent être surveillées afin de
préserver la santé. Les corps gras alimentaires doivent constituer 30 à 35 % de l’apport
énergétique total et il est recommandé de privilégier les huiles végétales riches en acides gras
insaturés par rapports aux graisses animales (RAZAFIMBELO, 2016 ; OSAV, 2014).
Actuellement, la production d’huile végétale alimentaire malgache est insuffisante pour
combler la demande croissante de la population. En effet, ces 10 dernières années, le pays
recourt à l’importation d’huile alimentaire, quantifiée entre 40 000 jusqu’à 100 000 tonnes par
an (INSTAT, 2017). Ce faible taux d’autosuffisance rend critique la situation d’alimentation en
huile de la population malgache car elle est exposée aux fluctuations du marché mondial.
L’huile est encore considérée comme une denrée chère pour une grande part des ménages et sa
consommation moyenne est d’ordre de 2 kg/habitant/an seulement (INSTAT, 2017).
L’arachide est la première culture oléagineuse de Madagascar, c’est-à-dire qu’elle
détient la première place en terme de production dans la branche des oléagineux ; avant le coton,
le soja, le cocotier et le palmier à huile. Elle peut être cultivée presque partout dans l’île, avec
un rendement cultural moyen de 2 tonne/ha/an et un rendement potentiel de 3 tonne/ha/an. Les
graines d’arachides peuvent contenir jusqu’à 50% de matières grasses extractibles en huilerie
(MAEP, 2004).
Toutefois, depuis quelques années, la production d’huile d’arachide nationale a
largement chuté à cause de divers facteurs, d’une part, la crise politique de 2009 et d’autre par
l’insuffisance de l’approvisionnement des usines en matières premières de façon régulière et en
rapport avec leur capacité d’extraction. Les huileries d’arachide malgaches actuelles sont
surtout constituées par des exploitations artisanales produisant des huiles brutes non raffinées
(MAEP, 2004 ; FOFIFA, 2015).
I n t r o d u c t i o n g é n é r a l e | 2
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Dans une vision d’implantation d’une usine agro-industrielle, une étude de faisabilité
constitue une étape déterminante et incontournable. Elle sert à éviter d’échafauder des projets
irréalistes ou irréalisables et de connaitre les dérives qui pourraient en résulter. Elle permet
également de mettre en lumière les avantages, les inconvénients, les aspects facilitants et les
risques que présente le projet.
Dans ce sens, ce document concerne un rapport d’une étude de faisabilité technico-
économique d’un projet d’implantation d’une huilerie industrielle d’arachide à petite échelle à
Madagascar. Il se subdivise en quatre grandes parties : en première partie, le contexte général
de l’étude ; en deuxième et troisième parties les matériels et méthodes ainsi que les résultats et
discussions comprenant essentiellement les études de faisabilité du marché, de faisabilité
technique ainsi que l’ingénierie d’implantation ; et en quatrième et dernière partie, l’étude de
faisabilité financière du projet.
Partie 1 :
CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 3
RANDRIAMANALINA Haingonirina
PARTIE 1 : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
1. Présentation du projet
1.1. Problématiques et hypothèses de recherche
1.1.1. Problématiques
Actuellement, la production d’huile alimentaire malgache n’est pas suffisante pour combler
la demande croissante de la population. Cette insuffisance de la production a pour conséquence la
dépendance à l’importation provoquant l’instabilité des prix des huiles sur le marché national et
une insécurité en huile alimentaire.
L’arachide est la première culture oléagineuse de Madagascar. Elle est cultivée presque
partout dans l’île (MAEP, 2004 ; FOFIFA, 2015). Pourtant, le taux d’usinage de l’arachide en
huile alimentaire est très faible et elle est limitée à l’échelle artisanale (FOFIFA, 2015).
Quelles sont alors les raisons pour lesquelles la production d'huile alimentaire à
Madagascar est très faible et comment exploiter les ressources et potentiel nationaux en arachides
d’huileries?
1.1.2. Hypothèses de recherche
Pour résoudre les problématiques de l’étude, quelques hypothèses sont avancées.
L’insuffisance d’huile alimentaire à Madagascar a pour origine nombreux paramètres tels que :
- Zones de cultures très éparpillées entraînant la difficulté de collecte
- Faible rendement de l’extraction d’huile
- Inadaptation des technologies utilisées nécessitant ainsi une nouvelle proposition
1.2. Objectifs
1.2.1. Objectifs globaux
Les objectifs globaux de l’étude sont donc de proposer un procédé de transformation
industrielle de l’arachide à petite échelle, de proposer une meilleure exploitation du potentiel réel
de Madagascar en arachide d’huilerie, de mettre en place une unité de production locale d’huile
végétale alimentaire à partir d’oléagineux nationaux.
1.2.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont afférés aux différentes étapes de la réalisation de l’étude et
contribuent à la réalisation des objectifs globaux.
OS1 : Réaliser des analyses de la disponibilité et de la qualité de la matière première
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 4
RANDRIAMANALINA Haingonirina
OS2 : Réaliser une étude sur le procédé d’extraction d’huile d’arachide utilisé actuellement
à Madagascar
OS3 : Effectuer des analyses du marché et élaborer une stratégie marketing
OS4 : Etudier la faisabilité technique du projet
OS5 : Réaliser une analyse financière d’une implantation d’une huilerie d’arachide
industrielle à petite échelle à Madagascar
1.3. Impacts de la réalisation du projet
1.3.1. Impacts sociaux
La réalisation du projet constitue une source d’emploi assurée, de différentes catégories,
non seulement au niveau de l’entreprise mais également dans les activités qui y sont reliées. En
effet, l’installation d’huilerie industrielle stimule d’autres activités comme la savonnerie, la
provenderie, la culture arachidière, etc.
Entre autre, la production d’une huile, apte à la friture, de meilleures qualités par rapport
aux huiles brutes artisanales réduit la dépendance de la population aux huiles importées et
contribue à un meilleur ravitaillement en huile végétale alimentaire et à la sécurité alimentaire
dans les zones cibles.
1.3.2. Impacts économiques
Sur le plan économique, le projet crée des valeurs ajoutées aux ressources locales par
transformation de l’arachide en huile raffinée avec co-production de tourteaux. Il constitue une
source de revenus pour les producteurs d’arachide et pour le promoteur du projet.
Au niveau national, la création d’une huilerie industrielle contribue à la diminution de
l’importation d’huile alimentaire, et au développement économique du pays.
1.3.3. Impacts environnementaux
L’installation d’une huilerie industrielle est toujours associée à des impacts négatifs sur
l’environnement (pollution de l’eau par effluents industriels, émission de GES, …). Une étude des
impacts environnementaux (EIE) doit être effectuée à part et avant tous les travaux d’installation
pour prévenir ces impacts et afin d’obtenir une autorisation environnementale du projet auprès de
l’Etat. Dans une vision plus large, une installation d’une huilerie d’arachide présente des modestes
impacts positifs. En effet, elle participe à une augmentation des terrains destinés à la production
de légumineuses associées à une amélioration du sol et diminution des GES par fixation d’azote
atmosphérique.
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 5
RANDRIAMANALINA Haingonirina
1.4. Méthodologie de recherche
La figure 1 représente la méthodologie générale de cette étude.
Figure 1 : FLOW-SHEET de recherche
Buts: Proposer des procédés de transformation industrielle de l’arachide à petite échelle et proposer une
meilleure exploitation du potentiel réel de Madagascar en arachide d’huilerie
Etude de faisabilité technico-économiques de l’implantation d’une unité de production locale
d’huile végétale alimentaire à partir des oléagineux nationaux à Madagascar : cas de l’huile
d’arachide raffinée
Quelles sont les raisons pour lesquelles la production d'huile alimentaire à Madagascar est très faible ?
Comment exploiter les ressources et le potentiel nationaux en arachides d’huileries à Madagascar?
OS1 : Faire des analyses de la disponibilité et de la qualité de la matière première
H1 : La matière première est disponible et est de
qualités satisfaisantes
Sélectionner d’autres matières
premières
Proposer d’autres hypothèses de
recherches
OS4 : Réaliser une étude de faisabilité technique du projet
H3 : Existence de marché potentiel pour le projet
H4 : Projet techniquement faisable
Rédiger le rapport final et présenter les résultats
OS5 : Réaliser une analyse financière du projet
H4 : Le projet est rentable
OS3: Effectuer des analyses du marché et élaborer
une stratégie marketing
H2 : Manque de performance (rendement et qualité
d’huile) du procédé d’extraction d’huile
d’arachide utilisé actuellement à Madagascar
OS2 : Réaliser une étude du procédé d’extraction d’huile d’arachide utilisé actuellement à Madagascar
Proposer d’autres hypothèses de
recherches
: Hypothèse réfutée : Hypothèse acceptée
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 6
RANDRIAMANALINA Haingonirina
2. Situation actuelle de la filière
2.1. L’arachide et l’huile d’arachide dans le monde
Selon FAOSTAT (2017), la superficie mondiale de la production d’arachide actuelle est
de l’ordre de 25,5 millions d’hectares. Les trois premiers producteurs mondiaux sont l’Inde (23%
de la superficie mondiale) ; la Chine (18%) et le Nigéria (11%). Les trois premiers producteurs
africains sont le Nigéria avec une superficie de 2 789 200 ha ; le Sénégal : 1 195 600 ha ; et le
Soudan 1 151 600 ha. Tandis que les trois premiers producteurs mondiaux d’huile d’arachide
sont la Chine (1 876 000 tonnes/an) ; l’Inde (1 250 000 tonnes/an) et le Nigéria (272 500
tonnes/an).
2.2. L’arachide à Madagascar
2.2.1. Production arachidière nationale
L’arachide est une culture secondaire dans le système productif malgache. En effet, elle
couvre environ 3% des surfaces nationales cultivées de l’île soit de l’ordre de 55 000 ha et
représente 0,21% de la surface mondiale. En termes de production, la Grande Île se trouve au
37ème rang mondial et au 27ème rang africain (FOFIFA, 2015). Ces dix dernières années, la
superficie et la production arachidière Malgache n’ont changés que très peu, c’est-à-dire d’environ
60 000 tonnes d’arachide en coques par an (Cf. figure 2). Cette production possède trois
destinations principales : l’arachide de bouche, la trituration artisanale et l’exportation (YOUSSI,
2008). Ces cinq dernières années, l’exportation de l’arachide a considérablement augmentée d’une
valeur 3% à 30% de la production nationale (INSTAT, 2016). Le reste est dominé par l’arachide
de bouche pour la consommation locale (YOUSSI, 2008).
Figure 2 : Evolution de la production et exportation nationale d’arachide sur 10 ans (2005 à 2014)
(Source : INSTAT, 2017)
-
20 000
40 000
60 000
80 000
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Production-exportation de l'arachide graine
nationale (tonne)
Exportation arachide Production national
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 7
RANDRIAMANALINA Haingonirina
2.2.2. Zones de
production
L’arachide est cultivée presque par
tout à Madagascar. Selon Stat-Agri
(2017), les 3 premières régions
productrices d’arachides, toutes variétés
confondues, étant les régions Alaotra
Mangoro (6 507 tonnes), Atsimo
Andrefana (6 046 tonnes) et Boeni
(5 569 tonnes) (Cf. figure 3).
Les variétés produites dans chaque
région sont très différentes mais la
production des variétés d’huilerie et des
variétés à vocation mixte se trouve
surtout dans les provinces de Toliara,
d’Antananarivo et de Fianarantsoa.
2.3. L’huile alimentaire à Madagascar
2.3.1. Historique de la filière des huiles alimentaires de Madagascar
A partir des années ‘70, de nombreuses huileries industrielles se sont implantées dans des
zones productrices d’oléagineux de Madagascar. Cependant, la situation de la filière oléagineuse
de la grande île a connue de nombreux changements. Les années les plus marquantes sont :
- 1970-1980 : Ouverture d’huileries dans les régions arachidières comme l’Huilerie Centrale
de Tananarive (HCT), les huileries SCIM d’Antsiranana et Mahajanga, SICA Morondava,
Huilerie FIDAHOUSSEN à Isoanala, huileries d’Antsohihy, d’Ambatondrazaka…
- Milieu des années ’70 : Nationalisation de plusieurs entreprises ; création d’entreprises
étatiques (SNHU), OCS devient Sambava Voanio ou SOAVOANIO.
- 1980-88 : Projet MAMISOA à Antsirabe, culture et huilerie de soja ;
- Milieu des années ’80 : Déclin de la culture arachidière, fermeture ou mise en veilleuse
de plusieurs huileries.
- 1985-1998 : Programme d’Ajustement Structurel, privatisation des sociétés nationalisées
et étatiques. SOAVOANIO devient une Société Anonyme para étatique, SOMAPALM
118,70 156,19 254,14 269,11
563,65 697,17 851,78
1 307,07 1 720,50 1 850,95
2 176,14 2 506,78
2 949,43 3 158,67
3 994,41 4 069,77 4 211,08 4 376,42
5 315,57 5 569,25
6 046,39 6 507,05
- 2 000,00 4 000,00 6 000,00 8 000,00
AnalanjirofoAtsimo Atsinanana
SavaAtsinanana
MelakyVatovavy Fitovinany
DianaAnosy
MenabeBongolavaIhorombeBetsiboka
ItasyAnalamanga
Haute MatsiatraAmoron'i Mania
SofiaVakinakaratra
AndroyBoeni
Atsimo AndrefanaAlaotra Mangoro
Production (tonne)
Figure 3 : Production d’arachide toutes variétés confondues par
région en 2014 (Source : Stat-Agri, 2017)
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 8
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Toamasina est reprise par La Savonnerie Tropicale, SOMAPALM Manakara par la Sté
Henintsoa, SNHU devient INDOSUMA, MAMISOA est repris par le Groupe TIKO
- Milieu des années ’90 : Début des importations d’huiles de soja (raffinées et brutes),
tournesol (raffinée).
- 2000 : Création de HITA ou Huilerie Industrielle de Tamatave œuvrant sur l’importation
et raffinage d’huile brute (huile de soja et huile de palme) ainsi que le conditionnement et
la distribution des huiles raffinées sur le territoire national
- 2009 : Fermeture de l’huilerie TIKO Oil Products ou TOP d’Antsirabe du groupe TIKO
2.3.2. Les principales huileries industrielles actuelles
Les principales huileries industrielles actuelles de Madagascar sont :
- SOAVOANIO S.A à Sambava, s’occupe de la production d’huile de coprah et la
distribution au niveau local et exportation.
- HITA ou Huilerie Industrielle de Tamatave qui est une raffinerie d’huile de soja et huile
de palme. Elle assure également la distribution des huiles au niveau national.
- Huilerie de Melville à Toamasina : Extraction et exportation d’huile de palme.
- INDOSUMA (Sud-Ouest): Extraction et raffinerie à partir de plusieurs oléagineux selon
leur disponibilité sur le marché et distribution des huiles au niveau régional.
- Société Industrielle de Boina (SIB), à Manjunga, Extraction et raffinerie d’huile de coton
et d’arachide et fabrication de savon
- SCIM(Nord-Ouest), Huilerie d’Isoanala, Huilerie HIRDJEE à Tolagnaro, SOMAHUILE
et SICA à Morondava
2.3.3. Importation et exportation d’huile à Madagascar
Afin de couvrir ses besoins en corps gras, Madagascar importe ces 10 dernières années de
l’ordre 40 000 à 100 000 tonnes par an d’huile alimentaire (Cf. figure 4), dont principalement de
l’huile de palme (57-80% selon l’année) et de l’huile de soja (16-40%) Tandis que l’exportation
concerne les huiles de coprah et de palme (FOFIFA, 2015 ; INSTAT, 2016).
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 9
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Figure 4 : Evolution sur 10 ans (2006-2015) de l’importation et exportation d’huile alimentaire à
Madagascar (Source : INSAT, 2016)
3. Généralités sur l’arachide
La considération des connaissances existantes sur l’huile d’arachide et des résultats des
recherches disponibles sur la filière est nécessaire pour la réalisation de la présente étude.
3.1. Historique
L’arachide est une plante tropicale originaire d’Amérique latine. Elle était cultivée à
l’arrivée des explorateurs européens, depuis le nord de l’Argentine jusqu’au Mexique et aux
Caraïbes et depuis le Pérou à l’Ouest jusqu’à la côte brésilienne à l’Est. La dissémination de
l’arachide s’est débutée au environ du XVIe siècle. La plante a ensuite progressivement couvert la
totalité des zones tropicales, subtropicales et savane (ADRIAN et JACQUOT, 1968, SCHILLING,
2003).
L’arachide est connue sous divers noms vernaculaires tels que : arachide, cacahuète,
cacahouète, pistache de terre dans les pays francophones ; groundnut, peanut, earthnut, monkey
nut dans les pays anglophones et Voanjo, Voanjombazaha, Voanjolava (Hautes terres) ou Kapiky
(Sud-Ouest) à Madagascar (RAOBINARISON, 1970 ; NTARE, 2007).
3.2. Classification des arachides cultivées
L’arachide appartient au genre Arachis de la famille des Fabacées. Actuellement, plus de 70
espèces du genre Arachis ont été identifiées, parmi lesquelles seule l’espèce Arachis hypogaea été
durablement domestiquée et elle est de loin l’espèce la plus importante du genre sur le plan
économique (GILLIER et SYLVESTRE, 1969; SCILLING, 2003).
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Exportation Importation
Importation et exportation d'huile alimentaire à
Madagascar
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 10
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3.2.1. Taxonomie
L’arachide ou Arachis hypogaea appartient à la position systématique
suivante (RAOBINARISON, 1970):
- Règne : végétale
- Embranchement : Spermaphyte
- Classe : Dicotylédone
- Ordre : Légumineuses
- Famille : Fabacées
- Genre : Arachis
3.2.2. Classification variétale
L’espèce Arachis hypogaea est divisée en deux sous-espèces et trois variétés correspondant
aux types Virginia, Spanish et Valencia (SCHILLING, 1996) qui sont à leur tour divisés en
différents sous-groupes variétaux suivant les conditions climatiques et édaphiques propres à leur
développement et leur culture(YOUSSI, 2008).Le tableau I résume la classification et les
principales caractéristiques des arachides cultivées.
Tableau I : Classification et principales caractéristiques de l’espèce Arachis hypogaea
(SCHILLING, 1996)
Genre Arachis
Espèce hypogaea
Sous espèce hypogaea fastigiata
Variété hypogaea vulgaris fastigiata
Types Virginia Spanish Valencia
Port Erigé ou rampant Erigé Erigé
Ramification Alterne Séquentielle Séquentielle
Fleurs sur tige
principale
Non Oui Oui
Couleur feuillage Vert foncé Vert clair Vert clair
Cycle 120-150j 90j 90j
Dormance Oui Non Non
Nombre des cavités
des gousses en
moyenne
2 2 3-4
Graine (taille) Plus grande Plus petite
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 11
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3.2.3. Classification commercial de l’arachide
L'arachide est consommée soit en graine, soit sous forme d'huile, soit sous d’autres formes
transformées (beurre, pâte, farine, confiserie, etc.) (SCHILLING, 2003).En fonction de leur qualité
ou aptitude à satisfaire les exigences des consommateurs, les principales variétés d’arachides dans
le monde peuvent être classées en trois catégories:
Les arachides de bouche ou de confiserie ;
Les arachides d’huilerie, matière première pour la production d’huile ;
Les arachides à deux fins, à la fois de bouche et d’huilerie.
Les arachides de bouches sont les variétés qui possèdent une teneur faible en matière grasse
(inférieure à 50 %) et un poids de graine élevé (plus de 150 g les 100 graines). Tandis que les
arachides d’huilerie doivent associer un rendement élevé au décorticage (à partir de 70 %) et à une
forte teneur en matière grasse (à partir de 50 %) (FAO, 1991).Enfin, les arachides à deux fins sont
ceux qui possèdent des caractéristiques intrinsèques propres, à la fois, à des arachides de bouche
et à des arachides d’huilerie (YOUSSI, 2008).
3.3. Morphologie de la plante
L’arachide (Cf. Figure 5) est une plante herbacée annuelle autogame, d’environ 30 à 70 cm
de haut, érigée ou rampante, à croissance continue dont le fruit mûrit en terre (SCHILLING, 1996).
Figure 5 : Représentation d’une plante arachide (Source : FONCEKA, 2010)
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 12
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3.3.1. Les racines
Le système radiculaire est puissant. Il est constitué par une racine primaire pivotante
pouvant atteindre jusqu’à plus de 1 m de profondeur et de nombreuses racines latérales formant
un chevelu qui peut s’étendre jusqu’à 60-70 cm autour du pivot. Dès le 15ème jour après la levée,
les racines émettent des nodosités fixatrices d'azote atmosphérique, caractéristiques des
légumineuses (RAOBINARISON, 1970 ; SCHILLING, 1996).
3.3.2. La tige et les feuilles
La partie aérienne comprend une tige principale toujours érigée d’environ 20 à 70 cm de
longueur avec un nombre variable de ramifications érigées ou rampantes. Les feuilles de l’arachide
sont pennées et possèdent généralement 4 folioles de formes ovales, opposées par paires et de
couleur verte plus ou moins foncée (RAOBINARISON, 1970 ; SCHILLING, 1996).
3.3.3. Les fleurs
L’arachide possède deux catégories de fleurs : des fleurs aériennes et des fleurs
souterraines. Toutes ces fleurs sont du type papilionacé, fertiles, et comptent 600 à 1000 par pied
mais seulement 10 à 20% donneront des gousses et parviendront à maturité. Les fleurs aériennes
de couleur jaune d’or prennent naissance à l'aisselle des feuilles. Après fécondation, la base de
l’ovaire s’allonge pour former un organe appelé gynophore qui s’enfonce dans le sol où se forme
le fruit. Les fleurs souterraines naissent à la base des tiges. Quelques-unes apparaissent à l’air libre,
les autres restent souterraines (RAOBINARISON, 1970).
3.3.4. Les fruits
Les fruits sont des gousses ovoïdes ou cylindriques de 1 à 8 cm de long et 0,5 à 2 cm de
large. Ils sont composés d’une coque indéhiscente contenant une à 4 graines (SCHILLING, 1996).
Le poids d’une graine est fortement variable selon la variété de l’arachide, mais le poids le plus
courant se situe entre 0,5 à 0,7 g (ADRIAN et JACQUOT, 1968).
3.4. Composition de la graine d’arachide
Une graine d’arachide est formée d’un tégument séminal rouge-brun, rosé ou saumon,
rarement violacé; d’une amande comportant deux cotylédons et d’un embryon ou germe
(ADRIAN et JACQUOT, 1968). Le tégument représente environ 4–5% du poids des graines, les
cotylédons 90–94% et le germe 3–4% (NTARE, 2007).
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 13
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Le tégument séminal est riche en tanins et en pigments ; il contient en particulier de la
leucoanthocianine. Le germe contient des composés à base de saponine, qui donne une saveur
amère à cette partie de la graine (ADRIAN et JACQUOT, 1968).
Les cotylédons de la graine d’arachide sont caractérisés par un taux de lipides d’environ
45 à 53% et une teneur en protéine divers d’environ 26% (ADRIAN et JACQUOT, 1968).Le
tableau II représente la composition moyenne de la graine d’arachide à une humidité de 6,5%.
Tableau II : Composition moyenne d’une graine d’arachide (NTARE, 2007)
Composants Teneur en g pour 100g
Eau 6,5
Protéines 25,8
Lipides 49,2
glucides 16,1
fibres alimentaires 8,5 g
Teneur en mg pour 100g
Calcium 92
Mg 168
P 376
Fe 4,6
Zn 3,3
thiamine 0,64
riboflavine 0,14
niacine 12,1
vitamine B6 0,35
Parmi les oléoprotéagineux intervenant sur le marché international, l’arachide est la plus
riche en teneur cumulées huile et protéine (Cf. tableau III).
Tableau III : Comparaison de la teneur en huile et en protéine entre quelques
oléoprotéagineux (SCHILLING, 2003)
Teneur en huile (%) Teneur en protéine (%)
Soja 21 40
Coton 20 23
Tournesol 45 22
Colza 45 22
Arachide 50 25
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 14
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3.5. Ecologie
L’arachide est une plante rustique, plastique et peu exigeante. Elle est cultivée pratiquement
partout à Madagascar, à l’exception de quelques zones, soit trop pluvieuses (la côte orientale), soit
trop froides (zones de haute altitude au-dessus de 1 500 m), soit trop arides (extrême sud du pays)
(YOUSSI, 2008).
3.5.1. Température
L’arachide est cultivée dans les régions comprises entre les 40° de latitude Nord et Sud, là où
il n'y a pas de gels pendant sa période de croissance. La température optimum durant tout son cycle
végétatif varie de 27 et 35°C mais elle supporte des températures très élevées jusqu’à 45°C. Les
températures inférieures à 15°C et supérieures à 45°C ralentissent ou bloquent la croissance. Les
zones les plus chaudes sont les plus favorables aux arachides d’huilerie car leur taux en matières
grasses y est élevé (RAOBINARISON, 1970 ; NTARE, 2007).
3.5.2. Besoin en eau
L’arachide a besoin d’au moins 4 mois de pluies avec une pluviométrie comprise entre 500 à
1 200 mm/an, suivis de mois plus secs afin de favoriser la maturation et la récolte. Si le climat est
trop pluvieux, le développement des feuilles est favorisé au détriment de celui des fruits
(RAOBINARISON, 1970).
3.5.3. Critères édaphiques
Du fait que ses fruits sont produits sous terre, l’arachide requière des sols bien drainés et aérés.
Les sols à texture fine, meubles et perméables, et en particulier les sols sablonneux, silico-argileux
ou silico-calcaires, sont ceux qui conviennent le mieux. La culture d'arachide sur sols lourds et
argileux n'est conseillée que si le recours à la mécanisation et l'irrigation au moment opportun sont
possibles.
L'arachide est sensible à la salinité et à l'acidité du sol. Au-dessous d’un pH 4,2 la végétation
de l’arachide reste médiocre. En effet, les sols très acides ou déficients en CaO peuvent induire
des toxicités aluminiques ou ferriques. De plus, l'acidité inhibe le développement des bactéries
fixatrices d'azote. (RAOBINARISON, 1970).
3.6. Calendrier et technique culturale
A Madagascar, l’arachide est produite par la quasi-totalité des petites exploitations de
polycultures : systèmes combinant riz, cultures pour l’alimentation de bétail et des cultures de
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 15
RANDRIAMANALINA Haingonirina
rentes (UGIR, 2015). Les techniques culturales sont restées traditionnelles pour l’arachide, que ce
soit en décrue ou en pluvial. La durée du cycle végétatif est susceptible de varier sous l’influence
de divers facteurs notamment la température et de la variété (RANJALAHY, 2003). Les tableaux
n° IV et V concernent les calendriers culturaux pour la culture pluviale et culture contre saison
d’arachide à Madagascar. En culture pluviale, les extrêmes varient de 500 à 2 000 kg de gousses
sèches à l'hectare, la moyenne est de 700 à 900 kg. En culture irriguée, les rendements varient de
2 000 à 3 000 kg/ha (UGIR, 2015).
Tableau IV : Calendrier cultural, culture pluviale (RANJALAHY, 2003)
Travaux culturaux O N D J F M A M J J A S
Nettoyage
Labour
Semis
Apport d’engrais
1er Sarclage
2ème sarclage
Récolte
Tableau V : Calendrier cultural, culture contre saison (RANJALAHY, 2003)
4. Généralités sur l’huile végétale alimentaire
4.1. Définition
Par définition les huiles végétales comestibles sont des denrées alimentaires qui se
composent essentiellement de glycérides d'acides gras exclusivement d'origine végétale. Elles
peuvent contenir en faible quantité d'autres constituants lipidiques comme les phosphatides, des
constituants insaponifiables et les acides gras libres naturellement présents dans l'huile (CODEX
STAN 210-1999). Selon Codex Alimentarius (1999), on distingue trois types d’huile
alimentaire suivant son procédé d’obtention et le degré de raffinage, telles que les huiles vierges,
les huiles obtenues par pressage à froid, et les huiles raffinées.
Travaux culturaux O N D J F M A M J J A S
Nettoyage
Labour
Semis
Apport d’engrais
1er Sarclage
2ème sarclage
Récolte
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 16
RANDRIAMANALINA Haingonirina
4.2. Extraction d’huile végétale à partir de graines oléagineuses
Il existe trois méthodes d’extraction d’huile à partir des graines oléagineuses (DIJKSTRA,
SEGERS, 2007 ; MATTHÄUS, 2012):
La méthode physique, par l’application d’une pression
La méthode chimique, par extraction au solvant
Le procédé mixte couplant la pression à une extraction par solvant sur
le tourteau
4.2.1. Extraction par pression
La méthode par voie physique est la plus traditionnelle ; les graines oléagineuses sont
soumises, à froid ou à chaud, à la presse (CLERGEAUD et CLERGEAUD, 2003).
Il existe deux types de procédés d’extraction par pression : le procédé discontinu et le
procédé continu. Le premier procédé utilise des presses hydrauliques tandis que le deuxième utilise
des presses à vis (ABOUTAYEB, 2011). Actuellement, les huileries préfèrent des presses à vis,
non seulement à cause du travail continu qu’elles fournissent mais également de leur rendement
en huile nettement plus élevé par rapport aux presses hydrauliques. L’utilisation des presses
hydrauliques reste limitée à un certain type de matières premières (cacao, olives) (DIJKSTRA ET
SEGERS, 2007 ; ROMBAUT, 2013).
Par rapport à l’extraction par solvant, la méthode par pression mécanique est plus
économique et la plus naturelle (SAVOIRE, 2008 ; ARISANU, 2013). Cependant, le rendement
faible de ce procédé constitue encore un facteur limitant. En effet, il aboutit à un taux d’extraction
n’excédant pas 80% de l’huile contenue dans la graine (BARGALE, 1997).
4.2.2. Extraction par solvant
L'extraction par solvants des huiles est réalisée en mettant en contact la matière oléagineuse
à traiter avec un solvant approprié (ABOUTAYEB, 2011). En général, cette opération est réalisée
à l’aide d’un extracteur continu à percolation. Le solvant le plus utilisé est l’hexane, mais d’autres
ont été expérimentés avec succès dans les opérations de pilotes (acétone hydratée, isopropanol, le
trichloréthylène, propane, etc.) (GILLIER et SILVESTRE, 1969 ; CLERGEAUD et
CLERGEAUD, 2003).
Jusqu’à présent, l’extraction par solvant est la seule qui aboutit à un rendement élevé
jusqu’à 98 % de l’huile contenue dans la graine oléagineuse. Cependant, elle est associée à des
problèmes environnementaux et à des effets sur la santé des opérateurs de l’extraction. De plus,
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 17
RANDRIAMANALINA Haingonirina
c’est un procédé consommateur d’énergie et très onéreux. L’extraction directe par solvant n’est
pas recommandée pour les graines à haute teneur d’huile (Supérieur à 35 %) (ANNA et al, 2012).
4.2.3. Raffinage de l’huile
Le raffinage est l’ensemble des opérations qui servent à transformer l’huile brute en un
produit comestible en éliminant les impuretés qui le rendent impropres à la consommation en
l’état, tout en maîtrisant la formation de nouveaux composés indésirables par hydrolyse, oxydation
ou isomérisation. Il a pour but de maintenir ou d’améliorer les caractères organoleptiques,
nutritionnels et la stabilité des corps gras. Mais en même temps, il élimine certains produits utiles
qui rendent l’huile raffinée, fragile, sensible au rancissement et exclut toute richesse vitaminique
(ABOUTAYEB, 2011 ; MORIN et PAGES, 2012).
Il existe 2 types de raffinage : le raffinage chimique et le raffinage physique. Seules les
huiles saturées et acides (palme, coprah) sont adaptées à subir le raffinage physique. (DEVILLERS
et al, 2010).
4.3. Qualité d’une huile alimentaire
La qualité des huiles alimentaires sont définie par divers facteurs tels que les propriétés
physiques, nutritionnelles et sensorielles mais également de la stabilité oxydative (CHOE et MIN,
2006). Les critères de contrôle qualité sont le profil en acide gras, la teneur en antioxydants et la
présence de marqueurs d’altérations d’huile (ROMBAUT, 2013).
4.3.1. Aspect nutritionnel
Selon leur degré d’insaturation, on distingue trois types d’acide gras tels que les acides gras
saturés, monoinsaturés et polyinsaturés. Le tableau VI représente les Apports Nutritionnels
Conseillés (ANC) en acides gras d’un adulte consommant 2000 kcal par jour.
Les huiles végétales riches en acides gras monoinsaturés et polyinsaturés notamment les
acides gras essentiels sont à privilégier par rapport à ceux riches en acides gras saturés. En effet,
la consommation des acides gras saturés est associée à une augmentation des risques de maladies
cardiovasculaires. Par contre, la consommation des acides gras monoinsaturés et polyinsaturés
permet de réduire le taux de LDL-cholestérol, d’augmenter le taux de HDL-cholestérol sanguin et
ainsi de diminuer les risques des maladies cardiovasculaires. (DALLONGEVILLE et al, 2008 ;
OSAV, 2014).
L’acide oléique est le principal représentant des acides gras monoinsaturés alimentaires.
Tandis que les acides gras polyinsaturés peuvent être subdivisés en acides gras n-6 (oméga 6) et
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 18
RANDRIAMANALINA Haingonirina
en acides gras n-3 (oméga 3).Les acides gras polyinsaturés tels que l’acide linoléique (AL) et
l’acide α-linolénique (ALA) sont dits « essentiels » car l’homme est incapable de les synthétiser à
partir des composés présents dans son alimentation (DUPIN et al, 1992 ; GONTIER et al, 2004).
Tableau VI : Les Apports nutritionnels conseillés en acides gras d’un adulte consommant
2000 kcal par jour (ANSES, 2011)
ANC(*)
Lipides Lipides totaux 35-40 %
Acides gras Oméga 3
Acide alpha-linolénique (ALA) 1 %
Acide docosahexaenoïque (DHA) 250 mg
Acide eicosapentaéoïque (EPA) 250 mg
Acides gras Oméga 6 Acide linoléique (LA) 4%
Acide arachidonique Pas d’ANC
Rapport Oméga 6/ Oméga 3 <5
Acide gras Oméga 9 Acide oléique 15 à 20 %
Acides gras saturés
Acides gras saturés totaux ≤12%
Acide laurique + Acide myristique +
Acide palmitique
≤8%
(*) Pourcentage par rapport à l’apport énergétique journalier de l’individu
4.3.2. Influence de la composition sur la stabilité de l’huile
Le degré d’insaturation des acides gras est le principal facteur qui conditionne la stabilité
de l’huile. Plus l’huile est riche en acides gras insaturés, plus elle sera sensible à l’oxydation. Les
composés tels que les acides gras libres, les métaux et la chlorophylle ont un effet promoteur sur
l’oxydation (CHOE, 2008). Tandis que les antioxydants (tocophérols et polyphénols) font
augmenter la stabilité de l’huile (CHOE ET MIN, 2006 ; ROMBAUT, 2013).
La proportion entre l’acide oléique et l’acide linoléique a une incidence importante sur la
stabilité de l’huile ; plus cette proportion est élevée, plus l’huile est stable et plus longue est sa
durée de conservation (NTARE, 2007).
5. Généralités sur l’huile d’arachide
5.1. Propriétés physico-chimiques et organoleptiques de l’huile d’arachide
L’huile d’arachide raffinée est de couleur légèrement teintée en jaune, sans odeur et sans goût,
fluide à température ambiante et ne contient pratiquement plus d’acides gras libres. Cette huile
n’est pas siccative, son indice d’iode est de 82 à 106. Elle est caractérisée par une température
critique élevée de 229,4°C (COMELADE, 1991 ; SANDERS, 2002). Le tableau VII résume les
caractéristiques physico-chimiques de l’huile d’arachide raffinée.
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 19
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Tableau VII : caractéristiques physico-chimiques de l’huile d’arachide raffinée
(SANDERS, 2002)
Caractéristiques Valeur
Température de fusion 0-3°C
Température de fumée 229.4°C
Poids spécifique (21°C) 0,915
Acide gras libre (maximum) 0,05 %
Indice de peroxyde 10 meq peroxydes oxygène/kg d’huile
Indice d’iode 82-106
Indice de réfraction (nD 40°C) 1,46-1,465
Insaponifiable 0,4%
5.2. Composition de l’huile d’arachide
Les acides gras entrants dans la composition de l’huile d’arachide comportent généralement
57 % d’acide gras monoinsaturés, 24 % d’acide gras polyinsaturés et 18 % d’acides gras saturés
(BUCHLER, 2013). Le tableau VIII donne la teneur en acide gras de l’huile d’arachide.
Par rapport aux autres huiles végétales, l’huile d’arachide est relativement pauvre en
phospholipides (0,65 à 1,35 % contre 3,2 % dans l’huile de soja). Elle contient environ 0,2 à 0,8%
d’insaponifiable dont principalement: les phytostéroles (200mg/100g d’huile), les tocophérols (40
à 50 mg/100g d’huile) et le squalène (8 à 49 mg/100g) (ADRIAN et JACQUOT, 1968).
Tableau VIII : Teneur en acides gras de l’huile d’arachide (UCCIANI, 1995)
5.3. Utilisations de l’huile d’arachide
L’huile d’arachide est une excellente huile de friture. La température moyenne d'une friture
étant environ de 170°C, le point de fumée de l’huile d’arachide est de 229,4°C (VERGNE et al,
2002 ; CLERGEAUD et CLERGEAUD, 2003). Le tableau IX représente une comparaison des
points de fumée de quelques huiles présentes sur le marché international.
Acide gras Pourcentage (%)
Acide palmitique 7,4-12,5
Acide palmitoléique 0,1-0,2
Acide heptadécanique 0,1
Acide heptadécènoique 0,1
Acide stéarique 2,7-4,9
Acide arachidique 1,2-1,9
Acide oléique 41,3-67,4
Acide linoléique 13,9-35,4
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 20
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Tableau IX : Température critique de quelques huiles végétales alimentaires
(CLERGEAUD et CLERGEAUD, 2003)
Type d’huile Température critique (°C)
Arachide 229
Germe de mais 140
Noix 140
Olive 210
Pépins de raisin 150
Sésame 150
Soja 150
Tournesol 160 à 170
Coprah 220
Palme 230
D’après ce tableau, ce sont l’huile d’arachide et l’huile d’olive qui s’adaptent plus à la
friture à cause de leur point de fumée élevé. Les huiles de palme et de coprah résistent également
à la chaleur élevée; mais leur consommation trop fréquente est déconseillée à cause de leur forte
teneur en acides gras saturés (RAZAFIMBELO, 2016).
L’huile d’arachide est également très appréciée comme huile de cuisson (WOODROOF,
1983) et parfois elle est utilisée comme huile d’assaisonnement (SANDERS, 2002 ; VERGNE et
al., 2002) ; son pouvoir d’émulsion est assez important à température ambiante et elle présente
une bonne digestibilité consommée crue. De plus, elle se solidifie entre 0-3°C (YOUNG, 1996).
Enfin, l’huile d’arachide est utilisée pour la préparation de nombreux produits industriels
(shortening, margarine et mayonnaise), grâce à sa haute teneur en acide oléique (COMELADE,
1991).
5.4. L’huile d’arachide et santé
5.4.1. Aspects nutritionnels de l’huile d’arachide
L’huile d’arachide est un produit très énergétique ; 100 g d’huile d’arachide fournissent
environ 884 calories (RUDRAPPA, 2009). Elle fait partie des huiles oléiques où l’acide oléique,
est majoritaire (MORIN et PAGES, 2012). La teneur de l'huile d'arachide en acides gras est très
proche de l'optimum défini par les nutritionnistes, notamment en ce qui concerne les acides gras
monoinsaturés (SCHILLING, 2003).
Concernant les acides gras essentiels, l’huile d’arachide est une bonne source d’acide
linoléique mais ne contient pas d’acide α-linolénique. Il est alors conseillé d’associer sa
consommation à des sources d’oméga 3. Il faut juste veiller à maintenir un rapport équilibré
(inférieur à 5) entre les oméga-6 et les oméga-3 (ROBERFROID et al, 2008).
C o n t e x t e g é n é r a l d e l ’ é t u d e | 21
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.4.2. Allergie et huile d’arachide
L’arachide fait partie des aliments les plus allergènes que l’on connaît et il peut provoquer
des réactions anaphylactiques (ANCELLIN et al, 2002). Cependant, selon certains auteurs, l’huile
d’arachide très raffinée ne provoque pas d’allergie (RUDRAPPA, 2009). En fait, l’allergénicité de
l’huile d’arachide dépend du procédé de transformation. Les protéines responsables des allergies
subissent des modifications structurales sous l’effet de la chaleur (NOVELLO et SANTAMARIA,
2005). Ces modifications dépendent de la température, de la durée du traitement, des propriétés de
la protéine et aux conditions physico-chimiques de son environnement (JAFFUEL et al., 2001).
L’huile d’arachide pressée à froid peut contenir alors une quantité significative d’allergènes (0,2-
3,2µg/ml) mais pas dans l’huile pressée à chaud. Même faibles, ces quantités sont considérées
comme suffisantes pour sensibiliser les nourrissons ; l’huile d’arachide est déjà exclue des
préparations destinées aux enfants de 0 à 3 ans. (NOVELLO et SANTAMARIA ; 2005).
Conclusion partielle I
L’arachide, une légumineuse annuelle, constitue la première culture oléagineuse de
Madagascar avec une production nationale, toutes variétés confondues, d’environ 60 000 tonnes
par an. Cette plante s’adapte bien aux conditions pédoclimatiques de la grande île. Le rendement
cultural moyen actuel est de 500 à 800 kg d’arachide en coque par ha mais peut atteindre jusqu’à
3 000 kg par ha. Une graine arachide contient en moyenne 40 à 50 % d’huile extractible en huilerie.
L’huile d’arachide raffinée est une bonne source de matière grasse pour l’alimentation
humaine. Elle est classée parmi les huiles végétales oléiques (oméga 9) et contient une quantité
considérable d’acide linoléique (oméga 6) mais ne contient pas d’acide gras α-linolénique
(oméga3). C’est une excellente huile de friture et de cuisson ; son utilisation en industries agro-
alimentaires est également très appréciée.
Le potentiel de Madagascar en production d’huile d’arachide est encore sous exploité et la
grande île est loin d’être autosuffisante en huile alimentaire. Nous pouvons donc en conclure de
cette première partie que la situation actuelle de la filière est propice à la réalisation du projet.
Partie 2 :
MATERIELS ET METHODES
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 22
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Partie 2 : Matériels et Méthodes
1. Zone d’étude
La zone d’étude concerne le District de Manandriana, Région Amoron’i Mania. Elle fait
partie des zones productrices d’arachides huileuses de Madagascar ; produisant jusqu’à 2 000
tonnes d’arachide par an. Elle est également une zone à forte tradition de production d’huile
d’arachide artisanale (FOFIFA, 2017).
1.1. Localisation
Le District de Manandriana, de la région Amoron’i Mania (Cf. f est situé dans la partie
Nord des Hautes Terres, de la province de Fianarantsoa. Il est composé de 10 communes rurales ;
limité au nord et à l’est par le District d’Ambositra ; au sud par le District d’Ambohimahasoa ; à
l’ouest par le District d’Ambatofinandrahana ; et au Sud-Ouest par le District d’Ikalamavony.
1.2. Milieu physique
Manandriana est entouré de chaine de Montagnes dont l’altitude varie de 1400 à 2000m.
Le climat est de type tropical chaud, avec une saison sèche de Mai à Octobre et une saison humide
de Novembre à Avril. La température moyenne annuelle entre 20° et 35°C et la pluviométrie
varie de 900 à 1200 mm/an. Le District possède des sols ferralitiques rouges au Nord ; des sols
plus ou moins compacts et relativement pauvres, complexe lithosols et sols peu évolués au Sud.
Figure 6 : Carte administrative de la Région Amoron'i Mania
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 23
RANDRIAMANALINA Haingonirina
1.3. Production arachidière de la zone d’étude
1.3.1. Importance de la culture arachidière dans le District de Manandriana
La région Amoron’i Mania est caractérisée par une exploitation intense des vallées et
dépressions, contribuant au développement de cultures diversifiées (cultures vivrières, arachides
et maraîchages) (UGIR, 2015). Pour le district de Manandriana, sur une superficie totale de terre
cultivable d’environ 14 000 ha, 11 000 ha sont actuellement exploités dont 10%, soit d’environ
1 100 ha, sont occupés par la culture arachidière (Cf. figure 7). Le rendement cultural moyen de
2 tonnes à l’hectare. La production annuelle de la zone est alors d’environ 2 000 tonnes
d’arachides en coques avec un nombre d’exploitants d’environ 1070 ménages (CIRAGRI
Manandriana, 2017).
1.3.2. Variétés d’arachides cultivées
Actuellement, la variété Donga (Cf. figure 8) domine la production arachidière du District
de Manandriana, avec un pourcentage de plus de 70% par rapport aux autres variétés.
Cette dominance de la variété Donga peut être expliquée par son rendement cultural
élevé, sa forte teneur en huile et sa résistance à la rosette. Malgré qu’elle à cycle long de 4 à 5
43 %
13 %
11 %
10 %
10 %
8 %5 %
Exploitation agricole
Riziculture Manioc MaÏS Patate douce Arachide Haricot Autres
Figure 7 : Exploitation agricole dans le District de Manandriana (CIRAGRI, 2017)
Figure 8 : Gousses et graines de la variété Donga (FOFIFA, 2015)
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 24
RANDRIAMANALINA Haingonirina
mois, elle est très appréciée par les petits producteurs et les acteurs huiliers. Les caractéristiques
de cette variété sont données dans le tableau X.
Tableau X : Les caractéristiques de la graine de la variété Donga (FOFIFA, 2015)
Identité
Sous espèce Hypogaea
Variété Hypogaea
Type Virginia
Caractère de la graine
Forme Arrondie/Cylindrique
Méplat Marqué
Longueur 16 mm (11 mm à 23 mm)
Largeur 9 mm (8 mm à 11 mm)
Couleur du tégument Unicolore, Rouge foncé
Caractéristiques agronomiques
Cycle Long : 140 à 150 jours
Résistance Résistante à la rosette
Rendement potentiel Supérieur à 3 t/ha d’arachide en coque
Poids de 100 gousses 168 g
Poids de 100 graines 63 g
Caractéristiques technologiques
Pourcentage de graines au décorticage 75%
Teneur en huile 59% de la graine sèche
1.4. Etude disponibilité de la matière première
L’étude de disponibilité en matière première consiste à déterminer la quantité actuelle et
potentiellement disponible d’arachide d’huilerie dans la zone d’étude et les zones avoisinantes.
Ces dernières constitueront les principales zones d’approvisionnement en matière première de
l’unité de production au début du projet.
Nous avons réalisé une descente d’une durée de 10 jours dans le District de Manandriana,
durant les périodes de récolte c’est-à-dire en Mai 2017. Les collectes d’informations ont été
réalisées auprès des différents acteurs de la filière tels que les producteurs, les organisations de
producteurs, les collecteurs, les huiliers artisanaux et les responsables administratives de
l’agriculture de la zone notamment CIRAGRI Manandriana.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 25
RANDRIAMANALINA Haingonirina
2. Analyse de qualité de la matière première
La variété Donga constituera la principale variété utilisée dans l’unité de production vue
qu’elle domine la production arachidière de la zone d’étude. De plus, elle est actuellement en
phase de gagner des terrains et des marchés (FOFIFA, 2015).
Malgré l’existence d’une fiche détaillée, réalisée par FOFIFA sur cette variété, des analyses
de qualité de la matière première s’avèrent nécessaires afin de savoir si elle a conservé son
potentiel technologique, d’avoir une idée de leur qualité initiale provenant des producteurs et d’en
déduire les traitements qui leur correspondent. Ces analyses concernent la détermination de la
teneur en eau, la teneur en huile et le rendement de décorticage.
2.1. Détermination de la teneur en eau des graines
La détermination de la teneur en eau des graines a pour buts d’exprimer les valeurs du
rendement d’extraction par rapport à la matière sèche ainsi que de déterminer si les graines sont
aptes au stockage. Cette mesure consiste à évaluer la différence de poids du produit avant et après
séchage en étuve (Cf. Partie expérimentale 1).
2.2. Détermination de la teneur en huile des graines
La détermination de la teneur en huile des graines permet de connaitre le potentiel
technologique actuel de la variété Donga et de confirmer les études antérieures sur ces
performances. Il s’agit d’une extraction par percolation, à l’hexane de l’huile contenue dans les
graines d’arachides (Cf. Partie expérimentale 2).
3. Etude du procédé artisanal d’extraction d’huile d’arachide
Etant donné que la production d’huile d’arachide sur le plan national est surtout artisanale
(FOFIFA, 2015), une étude analytique de ce type de procédé est nécessaire dans le but de
connaitre le rendement moyen d’extraction et les qualités d’huile produite. Ainsi de vérifier
certaines hypothèses que nous avons posées. Le procédé artisanal utilisé par les acteurs huiliers
du district de Manandriana est représenté par la figure 9.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 26
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3.1. Description du procédé artisanal
La figure 9 représente le procédé artisanal d’extraction de l’huile brute d’arachide
principalement utilisé dans la zone d’étude.
Décorticage
Dans les huileries artisanales, le décorticage de l’arachide se fait par piétinement sous
bâches. Les arachides en coques sont mises entre deux bâches puis piétinées par quelques
personnes. Ensuite, la séparation des coques aux amandes se fait manuellement.
Broyage et cuisson
Ces opérations ont pour but de faciliter la séparation de l’huile à la masse. Le broyage
des amandes se réalise par l’utilisation de matériels traditionnels tels que le pilon et le mortier.
La mouture subit ensuite une opération de cuisson dans des marmites ou demi-futs jusqu’à une
Décorticage
Broyage
Cuisson
1erPressage
2èmeBroyage,
cuisson, Pressage
Arachide en coque
Coques vides
Arachide graine
Eau
Huile brute
Tourteau
Tourteau final
Figure 9 : Procédé artisanal d’extraction de l’huile d’arachide
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 27
RANDRIAMANALINA Haingonirina
apparition de l’huile. Il est à noter qu’aucune mesure précise n’est effectuée et ces opérations sont
réalisées selon les expériences des opérateurs.
Figure 10 : (A) Matériels de broyage traditionnels ; (B) Marmites pour la cuisson des arachides
(Source : cliché auteur, 2017)
Pressage
L’opération de pressage se réalise à l’aide de presses traditionnel à cale, fabriquée en bois
(figure 11, A) ou sous une forme plus améliorée (figure 11, B).
La presse traditionnelle à cale est un matériel de fabrication locale. Elle est constituée par
deux madriers horizontaux placés côte à côte ; entre lesquelles est placée la matière première
ensachée. La pression est produite par l’insertion au marteau de cales entre les madriers et
l’armature de maintien, ce qui rapproche les deux madriers et provoque la force de pression.
Concernant la presse à huile améliorée, la pression est exercée grâce à une vis actionnée
manuellement qui pousse le plateau mobile contre le plateau fixé à l’armature. Entre ces deux
plateaux, la matière première est préalablement mise dans un sac laissant échapper l’huile après
avoir subi la force de pression.
(A) (B)
(A) (B)
Figure 11 : (A) Presse à huile traditionnelle à cale ; (B) Presse à huile améliorée (Source :
cliché auteur, 2017)
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 28
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3.2. Analyses de la qualité de l’huile brute obtenue
Les opérations d’analyses de qualité de l’huile brute servent à connaitre les caractéristiques
organoleptiques et physico-chimiques de l’huile obtenue mais également les conséquences du
procédé artisanal sur la qualité de l’huile.
3.2.1. Caractéristiques organoleptiques des huiles obtenues
Les caractéristiques organoleptiques (aspect, couleur et odeur) de l’huile obtenue par
procédé artisanal ont été notées. Fautes de matériels spécialisés, cette détermination a été faite
par de simples opérations d’observation.
3.2.2. Densité de l’huile
La densité d’une huile est le rapport de masse d’un certain volume de l’huile par la masse
égale de volume d’eau distillée, toutes mesurées à une température. Elle varie selon le degré
d’insaturation de l’huile et renseigne sur son pouvoir siccatif (AFNOR, 1993). Le tableau XI
montre classification de l’huile organique selon leur densité.
Tableau XI : Siccativité de l’huile organique selon la densité (AFNOR, 1993)
Huile non-siccative Huile semi-siccative Huile siccative
Densité à 20°C 0,913 à 0,920 0,920 à 0,930 0,930 à 0,983
3.2.3. Indice de saponification
L’indice de saponification est le nombre de milligramme de KOH nécessaire pour
saponifier 1g de corps gras. La quantité de potasse nécessaire varie avec la masse molaire des
acides gras ; plus la masse molaire est élevée, plus l’indice de saponification est faible. Il est
utilisé pour évaluer la longueur de chaine des acides aminés qui constitue le corps gras et sert
également de contrôler la pureté de l’huile et l’aptitude à la saponification
(RAONIZAFINIMANANA, 2016).
3.2.4. Indice de réfraction
L’indice de réfraction est le rapport entre la vitesse de la lumière dans le vide, à une
longueur d'onde définie, à la vitesse de propagation dans la substance. L'indice de réfraction sert
à déterminer le groupe auquel appartient le corps gras. Le tableau XII renseigne sur la relation
entre indice de réfraction et siccativité de l’huile.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 29
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Tableau XII : Siccativité de l’huile selon l’indice de réfraction (à 20°C) (LOUNI, 2009)
Huile non-siccative Huile semi-siccative Huile siccative
Indice de réfraction 1,468 - 1,470 1,470 - 1,476 1,480 à 1,523
3.2.5. Indice d’acide
L’indice d’acide est le nombre de milligramme de potasse (KOH) nécessaire pour
neutraliser les acides gras libres dans 1 g de matières grasse. Cet indice est exprimé en acidité
oléique pour les huiles végétales alimentaires.
L’acidité est l’expression conventionnelle du pourcentage d’acide gras libre
(RAKOTOARIMANANA, 2010). Il permet de contrôler le niveau de dégradation hydrolytique
de l’huile. Ainsi, c’est un moyen pour déterminer l’altération de l’huile
(RAONIZAFINIMANANA, 2016). La détermination suit la norme AFNOR NF 60-204 (Cf.
Partie expérimentale 6).
4. Etude du marché
Selon VERNETTE et GIANNOLLONNI (2011), une étude de marché est la mise en œuvre
d’un ensemble de techniques ou d’outils de collecte et de traitements d’informations ayant pour
objectif de mieux connaitre un marché, dans le but de réduire des incertitudes de décisions
ultérieures.
Elle constitue une démarche indispensable dans la mise à place d’une unité de production.
Elle permet de tester la viabilité du projet, de définir la segmentation du marché, d’évaluer l’offre,
la demande et la concurrence à affronter, de vérifier les exigences et le potentiel du marché, ainsi
que d’élaborer une stratégie marketing (CORRIVEAU et al., 2012).
4.1. Analyse de l’offre
L’analyse de l’offre consiste à un examen des forces et faiblesses ainsi que les
caractéristiques des produits concurrents offerts sur le marché. Notamment, leur qualité, les
différentes gammes disponibles, les prix pratiqués, le niveau et évolution des ventes, les parts de
marché, le conditionnement, la garantie etc.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 30
RANDRIAMANALINA Haingonirina
4.2. Analyse de la demande
L’analyse de la demande consiste à déterminer la quantité et la qualité exigées par le
marché. Elle fournit des informations sur le produit (types et caractéristiques, la qualité, le
conditionnement, etc.) ; la clientèle (identification des caractéristiques des clients et leur
attitude) ; la quantité actuelle exigée ainsi que la fréquence des achats et les périodes.
4.3. Perspectives de l’unité de production
Les perspectives de l’entreprise désignent la part de marché qu’elle peut prendre, en tenant
compte des résultats des différentes analyses cités précédemment. Ce paragraphe vise alors à
mettre en exergue les forces et faiblesses dont dispose l’entreprise pour se développer sur le
marché étudié.
4.4. Elaboration d’une stratégie marketing
Le marketing est à la fois un état d’esprit, une méthode et un ensemble de techniques
permettant de conquérir puis de conserver une clientèle rentable (OLLIVIER et MARICOURT,
1990). Pour définir la stratégie marketing de l’entreprise, nous avons utilisé le modèle de
marketing mix ou les 4-P (Product, Price, Place, Promotion).
Le marketing mix est l'ensemble cohérent de décisions relatives aux politiques de produit,
de prix, de distribution et de communication d’un produit ou d’une marque (OUATTARA, 2008).
4.4.1. Politique de produit (Product)
Le produit est un outil au cœur du marketing. Il constitue un levier d’action pour attirer et
fidéliser les clients. La politique de produit s’agit de choisir les caractéristiques du produit de
base, ainsi que l’ensemble des services supplémentaires associés, faisant référence aux bénéfices
attendus par les clients et le positionnement du produit face à la concurrence (LOVELOCK et al.,
2004).
4.4.2. Politique de prix (Price)
La politique de prix consiste à établir le prix et déterminer les conditions de payement. Le
choix d’une stratégie de prix est toujours une tâche délicate dans la mesure où il représente non
seulement le positionnement du produit mais conditionne aussi la rentabilité.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 31
RANDRIAMANALINA Haingonirina
4.4.3. Politique de distribution (Place)
La politique de distribution comprend celles liées au transport du matériel, l’organisation
des unités de vente et le choix de distribution. Sa réalisation requière la connaissance notamment :
- Des différents canaux de distribution (marché gros, détail, grandes surfaces, marché
urbain ou régional),
- Des intermédiaires et la marge pour chacun d’eux,
- Et les usages au niveau des différents circuits de distribution (condition de paiement,
remises, conditionnement…).
4.4.4. Politique de communication
La politique de communication englobe les stratégies liées aux publicités et la promotion
pendant le lancement du nouveau produit. La réussite de tout programme marketing passe
nécessairement par une communication efficace. Le rôle de la communication est de fournir les
informations nécessaires aux clients, convaincre les clients potentiels des avantages du produit et
les encourager à acheter au bon moment (LOVELOCK et al., 2004).
5. Etude de faisabilité technique du projet
L’étude de faisabilité technique vise principalement à déterminer si le projet est
techniquement faisable, à sélectionner la technologie adéquate, à choisir un processus de
transformation approprié, à agencer de façon optimale les différents intrants du projet, à identifier
l’ensemble des coûts inhérents à la réalisation et à l’opérationnalisation de ce dernier.
5.1. Méthodologie
5.1.1. Démarche d’analyse multicritère
Selon LEHOUX et VALLEE (2004), la recherche de la solution la plus adéquate possible
dans un choix multicritère suit les 5 étapes représentées dans la figure 12.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 32
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Figure 12 : Démarche globale d’un choix multicritère (LEHOUX et VALLEE, 2004)
5.1.2. Consultations bibliographiques
Dans l’établissement de la liste des solutions envisageables et la liste des critères, nous
avons eu recours à des consultations bibliographiques. De même, pour la prise de décision dans
les choix technologiques, nous nous somme basés sur les résultats de recherches antérieures sur
le sujet. En effet, la technologie d’extraction d’huile à partir de graine oléagineuses notamment
l’arachide est un sujet qui a été déjà traité mainte fois par de nombreux scientifiques dans le
monde. Et nous pouvons dire que l’huile d'arachide est un produit relativement moderne car elle
a été extraite pour la première fois de façon industrielle à Marseille en 1870 (ANONYME, 2002).
Toutefois, quelques essais à l’échelle laboratoire et des entretiens auprès des fournisseurs de
matériels locaux, ont été effectués pour compléter cette méthode dans la prise de décision.
5.1.3. Expérimentations en laboratoires
Les expérimentations concernent des essais d’extraction de l’huile d’arachide à l’échelle
laboratoire. Elles ont pour but de mieux comprendre les technologies d’extraction industrielle de
l’huile d’arachides proposées dans la littérature et de prendre conscience de l’importance de
certains points et des paramètres à maitriser.
Elles ont également contribué dans l’obtention du bilan matière approximatif du procédé
de transformation de l’arachide en huile raffinée. La connaissance de ce bilan influe sur
l’organisation du travail dans l’unité, la capacité des matériels à acquérir, la quantité des intrants
et des extrants et l’analyse financière du projet. Ces essais d’extraction s’agissent :
- Les opérations de prétraitements des graines : broyage et cuisson à vapeur
atmosphérique
- L’opération de pressage et décantation
Les détails sur la réalisation de ces expériences sont donnés dans la partie expérimentale 7.
•Identifier l'objectif global de la
démarche et le type de décision
1
•Dresser la liste des solutions
possibles et envisageables
2•Dresser la liste
des critères à prendre en
considération
3
•Juger chacune des solutions aux
yeux de chacun des critères
4 •Agréger ces jugements pour
désigner la solution qui obtient les
meilleures évaluations
5
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 33
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.2. Choix de la capacité de production
Le choix de la capacité de production de l’unité constitue une décision importante car une
fois en place, elle demeure la même pour assez longtemps. Elle définit la taille d’un système
opérationnel, affecte l’investissement initial nécessaire à la réalisation du projet et les coûts
d’exploitation. D’elle dépend certains choix importants comme le processus de fabrication, la
taille des matériels et équipements, l’organisation du travail, l’effectif du personnel ainsi que
l’aménagement de l’unité.
Une capacité trop grande signifie un capital immobilisé inutilement alors qu’une capacité
trop petite est associée à une insatisfaction de la demande.
Pour ce choix, les critères à considérer sont la disponibilité des ressources (financières,
matière première et intrants), la capacité des matériels sur le marché et l’importance de la
demande.
5.3. Les choix technologiques
Nous avons subdivisé le processus de transformation de l’huile d’arachide raffinée en
quatre sections : le stockage de la matière première, l’extraction de l’huile brute, le raffinage et
le conditionnement.
5.3.1. Stockage de la matière première
Le stockage des graines est une opération d’une grande importance dans une huilerie
d’arachide. En effet, la durée du stockage avant l’extraction pouvant être longue, les graines
d’arachides sont sensibles aux différents facteurs d’altération notamment les prédateurs, les
microorganismes dont la plus dangereuse est l’espèce Aspergillus flavus responsable de la
production d’une toxine « aflatoxine » ; ainsi que les facteurs liées à la qualité des graines comme
les brisures, l’humidité et les impuretés (Cf. Annexe 2).
Un manque de maitrise du stockage peut être une cause de perte en qualité et en quantité
importante de la matière première (GILLIER et SILVESTRE, 1969 ; ADRIAN et JACQUOT,
1968 ; RANJALAHY, 2003).
Etape 1 : Identification l’objectif global de la démarche et du type de décision
Dans cette section, le choix consiste à déterminer la méthode de stockage et les conditions
de stockage. Le choix de la meilleure méthode dépend principalement de la teneur en humidité
du produit à stocker et de l'humidité relative de l'air extérieur pendant la période de stockage.
Mais aussi de la qualité initiale du produit, la durée de stockage et la quantité du produit stocké.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 34
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Etape 2 : Dresser la liste des solutions possible et envisageables
Il existe différentes méthodes de stockage, mais pour les graines d’arachide destinées en
huilerie, les méthodes présentées dans le tableau XIII sont les plus pratiquées et plus adéquates
(CRUZ et al, 1988 ; HAYMA, 2004).
Tableau XIII : Méthodes de stockage de l’arachide (CRUZ et al, 1988)
Etapes 3 : Dresser la liste des critères à prendre en considération
D’abord, les graines entrantes en stockage doivent être de bonne qualité :
- Humidité des graines inférieure ou égale à 6-8% qui est le bon teneur en humidité
correspondant à un équilibre d’humidité relative de 65-70% (HAYMA, 2004)
- Teneur en corps étrangers tolérables : 1 à 2 % (CRUZ et al, 1988 ; KEMPER, 2005)
Puis, une bonne méthode de stockage des graines d’arachide doit répondre à différentes critères
afin de limiter l’influence des différents facteurs de dégradation des stocks :
- Maintenir l’humidité des graines
- Protéger les stocks contre les fortes températures
- Eviter l’attaque des prédateurs de stocks (insectes, rongeurs et oiseaux)
Une bonne conception de l’infrastructure permet de faciliter la manutention, le contrôle
de la qualité des stocks et leur traitement éventuel.
Dans le cas d’un stockage en magasin, les dimensions sont en fonction des quantités de
produits à entreposer et à la gestion des stocks. Les principaux paramètres à prendre en compte
sont le volume spécifique des denrées stockées, l’individualisation du stock en plusieurs lots, la
hauteur atteinte par les lots, la nécessité des locaux annexes et des surfaces de manutention.
En gousses En graine
A l’air libre
En vrac
En magasin En silo
En sacs
Présentation des graines
Lieu de stockage
Mode de stockage
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 35
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.3.2. Extraction de l’huile brute
Etape 1 : Identification l’objectif global de la démarche et du type de décision
A partir du procédé d’extraction standard de l’huile végétale par pression (Cf. Figure 13)
et en tenant compte des critères de choix, nous allons déterminer le procédé adéquat et identifier
les différentes étapes indispensables avec les conditions opératoires ainsi d’ajouter ou de
supprimer certaines étapes.
Etape 2 : Dresser la liste des solutions possible et envisageables
Le pressage est le procédé physique permettant l’exsudation d’huile d’une matière
poreuse sous l’effet d’une force de compression (SCHWARTZBERG, 1997).Mais, le procédé
d’extraction d’huile brute comprend généralement les opérations de prétraitement des graines, de
pressage et de post-pressage.
Nous avons vue dans la première partie de l’étude que l’utilisation de presses continues
c’est-à-dire des presses à vis est largement plus avantageuse par rapport à l’utilisation de presse
hydraulique. Ainsi, nous allons plus se focaliser à ce type de presse.
Figure 13 : Procédé standard d’extraction d’huile brute à partir de graines
oléagineuses (RAONIZAFINIMANANA, 2016)
Matières premières
Décorticage
Broyage
Conditionnement thermique
Pressage
Décantation et filtration
Huile brute
Séparation de l’amande à la coque
Réduction de la dimension des graines
Cuisson et rectification de l’humidité
Exsudation de l’huile
Elimination des suspensions solides dans l’huile
Description de chaque étape
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 36
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Etapes 3 : Liste des critères
D’abord, les graines à triturer doivent être de bonne qualité :
- Teneur en impureté inférieur à 1% (CRUZ et al, 1998)
- Qualité microbiologique acceptable, sans contamination par des moisissures
- Graines intacts, exempte de détérioration physiques ou chimiques
Puis, le choix du procédé doit prendre en compte:
- L’efficacité et le degré de nécessité de chaque étape
- La qualité de l’huile produite
- La stabilité du processus
- Les coûts associés
Afin de limiter la dégradation de l’huile contenue dans les graines et d’optimiser l’efficacité du
procédé d’extraction, certains paramètres doivent être maitrisés:
- La granulométrie de la mouture en cas d’une opération de broyage,
- La température de traitement des graines,
- La teneur en eau des graines lors de chaque étape,
- Les paramètres liés à la presse.
5.3.3. Raffinage de l’huile brute
Etape 1 : Identification l’objectif global de la démarche et du type de décision
Pour le choix du procédé de raffinage, nous partons également d’un procédé standard de
raffinage d’huile brute, représenté par la figure 14 puis l’ajuster selon les critères de choix.
Etape 2 : Dresser la liste des solutions possible et envisageables
Le raffinage a pour but d’améliorer les caractères organoleptiques, nutritionnels et la
stabilité des corps gras (PAGES et al, 2010). Le raffinage chimique convient le mieux aux huiles
oléique comme l’huile d’arachide (DEVILLERS et al, 2010).
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 37
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Etape 3 : Liste des critères
Les critères à prendre en compte lors du choix des étapes de raffinage à adopter sont :
- Degré d’importance et d’efficacité de chaque étape
- Qualité de l’huile obtenue
- Disponibilité dans le temps et dans l’espace des intrants
- Sécurité des opérateurs vis-à-vis des réactifs
- Coûts de production liée à chaque étape
5.3.4. Conditionnement de l’huile raffinée
La conception d’un emballage alimentaire naissent d’un besoin et assurent la satisfaction
de ce besoin. Selon ROCHER (2008), les principales fonctions opérationnelles qui répondent aux
exigences issues de ce besoin peuvent être regroupées en 4 familles spécifiques représentées dans
le tableau XIV avec les propriétés requises pour l’emballage d’huile alimentaire.
Démucilagination ou dégommage
Décoloration
Neutralisation
Lavage et séchage
Désodorisation
Huile raffinée
Huile brute
Figure 14 : Procédé de raffinage chimique d’huile végétale alimentaire (PAGES et al, 2010)
Principaux produits éliminés
Phospholipides
Pigments
Acides gras libres
Auxiliaires de fabrication : acide, base, eau
Volatils
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 38
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Tableau XIV : Fonctions d’un emballage et propriétés de l’emballage primaire de l’huile
alimentaire (ROCHER, 2008 ; RAMAROSON, 2016)
Fonctions de l’emballage Propriétés de l’emballage
Contenir le produit - Matériaux d’emballage adaptés à l’huile végétale
Protéger le produit
- Protection contre les facteurs d’altération chimiques et
microbiologiques (O2, Humidité, lumière)
- Résistance aux chocs
- Etanche à l’eau et à l’air
Participer au produit - Pratique et facile d’utilisation
- Ouverture/fermeture facile
Véhiculer un message
- Etiquetage contenant les indications obligatoires d’un
emballage alimentaire
- Attractivité : forme, couleur, aspect, pouvoir de
séduction de l’emballage
En outre, l’emballage de l’huile doit assurer la sécurité du consommateur par l’existence
de témoin d'inviolabilité sur les ouvertures.
Il faut également considérer les exigences législatives et les normes de qualité et de
sécurité concernant l'emballage en contact direct avec le produit.
Les indications obligatoires sur l’étiquetage sont données dans l’Annexe 8. Les
renseignements figurant sur un emballage, qu'il s'agisse de symboles ou de mots, ne doivent pas
être faux ni induire le consommateur en erreur.
5.3.5. Choix des équipements industriels
La taille des équipements à acquérir est en relation avec la capacité de production. Pour
le choix des équipements, les critères à considérer sont représentés dans le tableau XV.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 39
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Tableau XV : Critères de choix des équipements industriels (LEPLAT et al, 1985)
Critères de choix Description
La performance
- Efficacité
- Débit
- Rendement
Le matériau
- Propriétés intrinsèques : résistance à la
corrosion, non toxique et résistance aux
réactifs
- Inoxydable
- Facile à nettoyer
- Durable
La maintenance
- Facilité de maintenance et disponibilité
des pièces de rechange
- Bonne connaissance des conditions
d’entretien
Les coûts d’achat et d’acquisition - Abordable
Marque -
Condition de livraison, garantie et services
après-vente -
6. Etude d’implantation de l’usine
L’étude d’implantation de l’usine est une étape importante et primordiale pour la réussite
du projet. Elle comprend le choix de localisation, le système ergonomique, le génie civil ainsi
que la conception et l’aménagement des locaux. Elle influe de façon considérable sur la gestion
interne et externe de l’entreprise et sur la rentabilité du projet.
6.1. Choix de localisation
Les paramètres à prendre en considération lors du choix localisation d’une usine
agroalimentaire sont (PETERS et al., 2003):
- L’approvisionnement en matières premières et intrants
- La disponibilité des autres ressources : terrain, eau et énergie, ressource humaine,
matériels et équipements
- Les conditions de transport en toute saison et en toutes conditions climatiques
- La gestion des déchets et les pollutions
- Les caractéristiques du site (topographie, coût foncier…)
- La proximité du marché
- L’environnement social et culturel
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 40
RANDRIAMANALINA Haingonirina
6.2. Gestion de l’espace industriel
Une bonne gestion de l’espace industriel assure une bonne condition de travail, une
amélioration de la productivité et l’optimisation des investissements initiales. L’huilerie doit
comprendre principalement les compartiments donnés dans le tableau XVI.
Tableau XVI : Les différents compartiments de l’usine selon les activités :
Types d’activités Compartiments
Activités humaines
- Accueil
- Parkings
- Zones de circulation
- Bureaux administratifs
- Vestiaires, toilettes, cantine et zone de repos
Activités de production
- Zones de stockage (matières premières, produits
dangereux, intrants, produits finis, déchets
- Zones de fabrication : trituration et raffinage
- Zone de conditionnement
- Salle de contrôle et laboratoire
- Zone d’expansion future
Activités de support
- Postes de sécurité
- Infirmerie et premiers secours
- Poste incendie
- Zone de production de fluides techniques (énergie,
eaux)
- Traitement des effluents
Le dimensionnement des locaux est défini par la capacité de production, la taille des
matériels et équipements, la gestion de stocks et de production ainsi que l’effectif du personnel.
Les espaces entre les équipements doivent être suffisants pour permettre le déplacement sans
risques du personnel et une opération aisée de nettoyage et de désinfection. Chaque travailleur
doit disposer d’au moins d’un espace de 2 m2 et la hauteur minimale des plafonds doit être de 3
m.
L’aire de production doit être située à l'ombre, bien aérée, propre et protégée de la poussière
et toutes installations doivent tenir compte des bonnes pratiques d’hygiène et fabrication, la
sécurité au travail ainsi que des impacts environnementaux.
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 41
RANDRIAMANALINA Haingonirina
6.3. Agencement, conception et aménagement des locaux
La construction et l’aménagement des locaux dans une industrie alimentaire doit tenir
compte des règles d’hygiène. Les locaux et les installations doivent être conçus et construits de
façon à prévenir la contamination des produits et permettre le nettoyage efficace. Pour cela
certains points sont à considérer :
- L’implantation de l’usine ne doit pas être dans une zone à forte risques de contamination
des denrées (zones polluées, zones sujettes aux inondations, …).
- Les zones salles et propres doivent être bien distincts et les aires de productions doivent
être séparées des autres aires ainsi que des locaux à usages personnels (aires de repos,
réfectoire, vestiaires, douches et toilettes). En outre, toutes communications directes entre
les zones contaminées et les zones propres sont à proscrire.
- Enfin, l’agencement des locaux doit respecter le principe de la « marche en avant » : les
produits doivent toujours suivre un avancement unidirectionnel à partir des zones sales
vers les zones propres afin d’éviter la contamination croisées (Cf. figure 15).
Figure 15 : Schéma du principe de la marche en avant
Un plan des locaux et de l’aménagement de la surface de l’unité avec schéma des flux
permettra de mettre en évidence la séparation des zones à risques, et les différents flux dans
l’établissement. La figure 16 représente les différentes configurations d’une usine respectant la
marche en avant avec possibilité d’extensions.
Figure 16 : Différents types de configuration d’une usine (marche en avant et possibilité
d’extension) (Source : BOUNIE, 2010)
M a t é r i e l s e t m é t h o d e s | 42
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Concernant le choix des matériaux de construction (extérieure et intérieure), ils doivent être
durables et solides afin d’éviter toute détérioration. Puis, ils doivent avoir les propriétés
permettant un assainissement correct des locaux, ne présentant pas une toxicité pour les produits
et assurant la sécurité du personnel.
Conclusion partielle II
Les étapes que nous avons suivi correspondent à quelques points classiques de toute étude
de faisabilité d’un projet ; comprenant une étude des marchés en amont et en aval, une étude de
faisabilité technique et des études organisationnelles. En outre, pour atteindre les objectifs établis,
nous avons ajouté des analyses de la variété d’arachide d’huilerie Donga, actuellement dominante
dans la zone d’étude et une étude analytique du procédé artisanal actuellement utilisé à
Madagascar.
Les études de faisabilité du marché ainsi que l’étude du procédé artisanal ont été réalisées
par des descentes sur terrains, des entretiens et enquêtes auprès des acteurs concernés dans la
zone d’étude, notamment dans le District de Manandriana, Région Amoron’i Mania ; et sur le
marché de l’huile végétale alimentaire.
Les méthodes d’extraction de l’huile d’arachide utilisées dans la zone d’étude sont restées
traditionnelles à l’exception de quelques coopératives qui ont adopté des techniques et matériels
plus améliorés.
L’étude de faisabilité technique et les études organisationnelles ont été effectuées sur le
principe de choix multicritère. Les critères de choix technologiques se résument en trois points
essentiels l’efficacité, la qualité et le coût. Faute d’installations pilotes, les prises de décision ont
été basées sur des consultations bibliographiques ; vu que la technologie de transformation de
l’huile d’arachide raffinée est un domaine plutôt moderne pour lequel de nombreux résultats de
recherches et études nationales et internationales sont disponibles.
.
Partie 3 :
RESULTATS ET DISCUSSIONS
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 43
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Partie 3 : Résultats et discussions
1. Disponibilité de la matière première
1.1. Circuits commerciaux de la filière arachide dans la zone d’étude
La production arachidière du district de Manandriana est principalement commerciale.
Dans cette zone, l’arachide est commercialisée en graine, en coque et en huile artisanale; soit
au niveau de la région Amoron’i Mania (circuits courts), soit expédiés hors région (circuits
longs). Ce sont surtout les transporteurs, les grossistes et les collecteurs qui interviennent dans
les transactions commerciales. Ils sont associées ou indépendants et se partagent les zones de
production. Ils assurent eux-mêmes la redistribution régionale auprès des commerçants
détaillants et dans le cas d’expédition hors région, soit ils livrent les marchandises à destination,
soit ils sont connectés avec des opérateurs économiques d’Antsirabe et d’Antananarivo et/ou
des exportateurs. La chaine de valeur de l’arachide en graine et en coque de la région Amoron’i
Mania est représentée dans l’annexe 9.
1.2. Disponibilité et prix annuels de l’arachide
La disponibilité et le prix de l’arachide sur le marché du district de Manandriana
connaissent des fluctuations saisonnières. L’arachide est surtout disponible durant les mois de
récoltes c’est-à-dire de février jusqu’en Juillet et les prix y sont les plus bas. La figure 17
représente les courbes de disponibilité et prix annuels de l’arachide en coque du District de
Manandriana.
Figure 17 : Prix et disponibilité de l’arachide en coque sur le marché du district de
Manandriana (Source : constitution propre à partir des données d’entretiens, 2017)
20
200 200
360320
260 260
140
8040 40 40
2400
18001800
140014001600
1800180020002000
22002200
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
0
50
100
150
200
250
300
350
400
Pri
x (A
r/kg
)
Dis
po
nib
ilité
(to
nn
e)
Prix / Disponibilité Arachide en coque
Disponibilité (tonne) Prix (Ar)
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 44
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Hors de la saison de récolte, on observe une baisse de la quantité d’arachide disponible
sur le marché et par conséquent une hausse de prix, allant de 40 à 50% voire même jusqu’à
70% en janvier. Ces alternances imposantes s’expliquent d’une part par le bas niveau de vie des
producteurs et leurs faibles revenues après la période de soudure et d’autre part par l’insécurité
qui menace cette zone depuis quelques années.
A partir de ces informations et des enquêtes menées sur le terrain et malgré la présence
des collecteurs locaux fidélisés, les producteurs cherchent encore de meilleurs débouchés pour
leurs productions. De plus, les échanges avec les collecteurs s’effectuent sans contrats et sans
quantité exacte requise qui donne une opportunité à de nouveaux acteurs de s’introduire sur ce
marché.
2. Qualité de la matière première
2.1. Pourcentage en impuretés et en coques
La teneur moyenne en coques et impuretés des échantillons d’arachides de la variété
Donga est représenté dans le tableau XVII.
Tableau XVII : Teneur en coques et impuretés des gousses
N° 1 2 3 4 5 Moyenne
Teneur en coque et
impuretés (%)
30,39 30,89 28,13 33,51 28,27 30,24
Le rendement moyen des opérations de décorticage et de triage est donc de 70,52%. Avec
un taux d’impuretés de 2%, nous pouvons affirmer que la variété Donga est une variété
d’huilerie, du point de vue du rendement de décorticage supérieur à 70%. Cependant, cette
propriété s’est légèrement dégradée puisque les recherches effectuées sur cette variété en 2015
montrent un taux de décorticage de 75 % (FOFIFA, 2015).
2.2. Teneur en eau des graines
Le tableau XVIII représente la teneur en eau des échantillons de graines d’arachides.
Tableau XVIII : Teneur en eau des échantillons des graines d’arachides
N° 1 2 3 4 5 Moyenne
Teneur en eau
(%) 7,93 7,55 7,98 7,61 7,82 7,78
L’humidité moyenne de ces échantillons est donc de 7,78%. Cette valeur est comprise
dans l’intervalle préconisée dans littérature (6 à 8 %) pour un bon stockage (HAYMA, 2004).
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 45
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Elle permet de limiter les altérations qui peuvent survenir durant l’entreposage. Nous
l’utiliserons dans le paragraphe qui suit pour exprimer la teneur en matière grasse des
échantillons par rapport à la matière sèche.
2.3. Teneur en matière grasse
La teneur moyenne en matière grasse des échantillons d’arachides de la variété Donga est
de 52,24% par rapport à la matière sèche. Ce chiffre confirme la classification de cette variété
comme variété d’huilerie (supérieure à 50%). Néanmoins, cette valeur a également diminué par
rapport à celle trouvé par FOFIFA (2015) (59%). Cette diminution de la qualité s’explique par
le manque de renouvellement de semence par les producteurs. Le tableau XIX montre les détails
sur les résultats des expérimentations sur l’analyse de matière grasse des lots d’arachides.
Tableau XIX : Teneur en matière grasse des échantillons d’arachide de variété Donga
Essai Pi(g) PMG(g) Teneur MG
(%)
Teneur MG
par rapport à
MS (%)
1 10,24 4,95 48,33 52,43
2 10.30 4,96 47,66 52,26
3 10,30 4,94 47,96 52.05 MG : matière grasse ; MS : Matière sèche ; Pi : Poids initial de l’échantillon
3. Résultats des études sur les procédés d’extraction artisanaux
3.1. Rendement des procédés artisanaux
Le tableau XX représente les valeurs moyennes des rendements obtenus par les huileries
artisanales du District de Manandriana pour deux opérations d’extraction ; la première sur les
graines cuites et la deuxième sur le tourteau.
Tableau XX : Rendement des procédés artisanaux d’extraction d’huile d’arachide
Presse utilisée Rendement (% m/m) (*)
Presse à huile traditionnelle à cale 24
Presse à huile améliorée 30
(*)Rendements d’extraction exprimés par rapport à la graine
Nous pouvons constater que, les rendements d’extraction n’atteignent qu’environ 50 à
60 % de l’huile contenue dans la graine ; même après deux opérations d’extraction et sur presse
améliorée. Par rapport au potentiel de la matière première, ces rendements sont faibles et les
tourteaux sont encore très huileux (contenant jusqu’à 50 % d’huile). Ces résultats peuvent être
expliqués par la faible intensité de la pression exercée sur les graines.
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 46
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Ces faibles taux d’extraction ont pour conséquence l’élévation du prix de l’huile brute
d’arachide sur le marché. En fait, sans avoir subi des opérations de raffinage, les huiles brutes
d’arachide ont presque le même prix que certaines huiles végétales raffinées importées (Cf. §
4.1, tableau XXII, P. 49).
3.2. Caractéristiques organoleptiques de l’huile brute d’arachide
Du point de vue général, l’huile brute d’arachide obtenue par
procédé artisanal (Cf. figure 18) est une huile de couleur jaune
foncé, à odeur très prononcée d’arachide grillée, sans odeurs de
rancidité et contenant encore des suspensions solides. Mais, nous
avons remarqué que ces caractéristiques sensorielles diffèrent
suivant l’acteur huilier et les traitements qu’a subi l’huile (durée de
cuisson, équipement …)
3.3. Caractéristiques physico-chimiques de l’huile
artisanale obtenue
Les analyses en laboratoire de l’huile obtenue par la méthode d’extraction artisanale ont
abouti aux résultats dans le tableau XXI.
Tableau XXI : Caractéristiques physico-chimiques de l’huile d’arachide artisanale
Caractéristiques Valeur (*)
Norme sur l’huile d’arachide
brute selon CODEX STAN 210-
1999
Densité relative (à 20°C) 0,9221 0,912 à 0,920
Indice de réfraction
(ND 40 ºC) 1,4706 1,460 à 1,465
Indice de
saponification
(mg KOH/g d'huile)
152,04 187 à 196
Indice d’acide mg KOH/g d'huile 15,18 4,0 (*)Moyenne de deux essais pour chaque caractéristique
Les résultats des analyses physico-chimiques de l’huile brute artisanale montrent qu’elle
ne respecte pas les normes prescrites par le Codex Alimentarius. En outre, ces valeurs indiquent
un niveau de dégradation assez élevé de l’huile et une fragilité vis-à-vis des facteurs d’altération
au cours de sa conservation et son utilisation. D’abord, la densité et l’indice de réfraction classe
l’huile de semi-siccative ; puis l’indice de saponification indique la présence d’impureté dans
l’huile et enfin, l’indice d’acide très élevé montre une dégradation hydrolytique de l’huile par
Figure 18 : Huile brute
d’arachide (Source : Cliché
auteur, 2017)
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 47
RANDRIAMANALINA Haingonirina
la présence d’acides gras libres en quantité élevée et constituant un facteur de vulnérabilité à
l’oxydation.
Ainsi, l’huile brute artisanale malgache ne possède pas les qualités requises pour assurer
une bonne conservation et la sécurité sanitaire des consommateurs. De plus, leur mode de
conservation ne protège pas l’huile contre les divers facteurs de dégradation (Cf. figure 19).
Figure 19 : Commercialisation de l’huile brute d’arachide sur le marché de Manandriana
(Cliché Auteur, 2017)
4. Faisabilité du marché
4.1. Offres en huiles végétales alimentaire sur le marché national
Actuellement, diverses catégories d’huile végétales alimentaires sont disponibles sur le
marché national malgache. Ces huiles diffèrent par leur provenance, la matière oléagineuse
d’origine, leurs zones de distribution, leur prix, leur qualité et leur conditionnement.
Selon leur provenance, il existe trois principales catégories :
Huiles extraites à partir d’oléagineux nationaux, par procédé industriel ou
artisanal
Huiles raffinées à partir d’huiles brutes importées, par procédé industriel
Huiles raffinées importées
Le tableau XXII représente les principales huiles végétales offertes sur le territoire national.
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 48
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Tableau XXII : Principales huiles végétales alimentaires disponibles sur le marché national
malgache
Type d’huile Caractéristiques Provenances
Huile brute
d’arachide
- Distribution locale (zones rurales ou urbaines)
- Conditionnement en vrac, en bouteilles en
plastique recyclées, non cachetées
- Prix moyen : 4000 à 5000 ar/litre
Extraction
d’oléagineux nationaux
Huile
d’arachide
raffinée
- Distribution régionale (Nord-Ouest et Sud-
Ouest)
- Conditionnement en bouteilles en plastique
cachetées ou en fût Extraction et raffinage
d’oléagineux nationaux Huile de
coton
Huile
coprah
- Distribution régionale (Nord-Est)
Huile de soja
raffinée
- Distribution nationale
- Conditionnement en bidon plastique 20l et en
bouteilles cachetées
- Prix moyen : 4500 à 6000 ar/l Raffinage d’huiles
brutes importées et
importations d’huile
raffinée
Huile de
palme
raffinée
- Distribution nationale et exportation
- Conditionnement en bidon plastique 20l
- Prix moyen : 4000 à 5000ar/l
Huile de
tournesol
- Distribution nationale
- Conditionnement en bidon plastique 20l et en
bouteilles cachetées
- Prix moyen : 5000 à 8000ar/l
Huile d’olive
- Distribution national (zones urbaines)
- Conditionnement en bouteilles plastiques et en
verres cachetées
- Prix moyen : 25000 à 50000ar/l
Importation huiles
raffinées
(Source : constitution propre à partir des données d’entretiens et relevées de prix sur le marché, 2018)
4.2. Demande en huile végétale alimentaires à Madagascar
La consommation moyenne d’huile alimentaire à Madagascar est estimée à
2kg/habitant/an. Ce chiffre peut même descendre jusqu’à moins de 1,5kg/habitant/an dans les
zones rurales, essentiellement pour des raisons de disponibilité et du prix élevé de ce produit
dans ces zones. Par contre, on observe une augmentation de la demande durant les festivités et
en hiver (YOUSSI, 2008).
En zones rurales et urbaines, les ménages constituent les premiers consommateurs
d’huile alimentaire puisque cette denrée fait partie des produits de première nécessité (PPN) ;
viennent ensuite les restaurateurs et fabricants de beignets traditionnels et de fritures.
Le choix des consommateurs dépend tout d’abord du prix de l’huile. Leur niveau de
consommation et leur exigence en qualité augmente proportionnellement avec leur pouvoir
d’achat. En général, les ménages consacrent 1 à 2,3% de leur budget pour l’achat d’huiles
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 49
RANDRIAMANALINA Haingonirina
alimentaires. Cette part est d’autant plus petite que le ménage est en difficulté financièrement.
Une part des ménages malgaches achète l’huile en petite quantité de 1/2l, 1/4l ou même 1/8l ;
une autre part préfère les huiles cachetées (YOUSSI, 2008).
Malgré cette contrainte financière, les ménages malgaches (citadins ou ruraux) préfèrent
les huiles raffinées ; claires, légères, sans cholestérol, au goût et à l’odeur peu prononcés et
liquide à température ambiante. Par contre, les graisses animales et les huiles concrètes, solides
à température ambiante, ainsi que les huiles brutes ont une mauvaise réputation auprès des
consommateurs qui les jugent de mauvaise qualité et ayant des répercussions négatives pour la
santé. Seuls les fabricants de beignets traditionnels utilisent ces catégories d’huile pour des
raisons économiques et pour la stabilité qu’elles présentent durant la friture.
5. Faisabilité technique du projet
5.1. Organisation de la production
5.1.1. Capacité de production
Au début du projet, la capacité moyenne de production de l’unité est de 1300kg
d’arachide en coque par jour ; pour une trituration durant toute l’année, travaillant 6 jours par
semaine et 8 heures par jour, pour atteindre un objectif d’environ 400 tonnes d’arachides en
coques par an. Elle sera ajustée au cours du temps selon la disponibilité en matière première et
selon la variation de la demande. Cette stratégie permet de réduire les risques d’investissement,
de voir plus à l’avance la tendance des prévisions et d’utiliser toute la capacité ou presque des
matériels.
5.1.2. Gestion de stocks et gestion de production
L’opération stockage nécessite souvent une immobilisation de moyens financiers
importants et improductifs. Il est impératif de tenter de minimiser les stocks en respectant un
niveau de service donné. Cette minimisation implique dans notre cas une variabilité annuelle
de la production d’huile brute.
L’irrégularité de la disponibilité et du prix de l’arachide sur le marché engendre
inévitablement des conséquences sur la cadence d’approvisionnement de l’unité de production.
En effet, pour assurer une production annuelle, la collecte de l’arachide doit se réaliser surtout
durant les mois où la disponibilité est élevée (Cf. Figure 20). La période de collecte doit alors
commencer en mois de février et se terminer en mois de septembre avec des pics en mois de
d’avril et mai.
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 50
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Figure 20 : Cadence d’approvisionnement en matière première (Source : Auteur, 2018)
Cette cadence est à l’origine d’une valeur élevée des stocks de matière première surtout
durant les périodes qui suivent les pics. L’augmentation saisonnière de la production est une
alternative pour diminuer ces stocks. De plus, ces périodes coïncident à la fête nationale
malgache où la demande est plus élevée. La capacité journalière augmentera alors à 2 tonnes
d’arachide en coques durant ces périodes puis diminuer afin de stabiliser les stocks et la
production (Cf. figure 21).
Nous obtenons ainsi une quantité maximale de stocks d’arachide de 100 tonnes avec
une organisation FIFO (First In First Out) de la gestion des stocks ; et la production se fera sur
10 mois de l’année seulement. Les deux mois restants (janvier et février) seront consacrés aux
opérations de maintenance et entretiens, vide sanitaire, nettoyage et désinfection et un début de
la collecte de matière première en Février.
Figure 21 : Gestion du stock de matière première et de la production annuelle d’huile
brute de l’entreprise
00,05
0,10,15
0,20,25
Tau
x d
'ap
pro
visi
on
ne
me
nt
Mois de disponibilité élevée de l'arachide sur le marché
Cadence d'approvisionnement en matière première
0
20
40
60
80
100
120
Gestion de stocks de matière première et de production d'huile brute
Entrée stocks (tonnes) Productin mensuelle (tonnes/mois) Stocks finales (tonnes)
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 51
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.2. Technologie de stockage adoptée
5.2.1. Méthode de stockage
Nous avons choisi un stockage en coques dans un magasin et utilisant des sacs jutes. La
coque de la gousse constitue une protection naturelle des graines contre les divers facteurs de
dégradation (GILLIER et SILVESTRE, 1969 ; NTARE, 2007).
Lorsque la période de stockage des graines excède huit mois, il est nécessaire de prendre
quelques précautions et des infrastructures particulières (SCHILLING, 2003), ce qui explique
le choix de stockage en magasin. De plus le climat de la zone d’implantation ne permet pas
d’effectuer un stockage en plein air.
Le choix du stockage en sacs réside de sa moindre exigence en bâtiment de stockage et
en moyen de transport. Cela malgré la difficulté du contrôle de la qualité des produits ensachés
En effet, le stockage en vrac nécessite des installations et un moyen de transport spécialisés et
couteux (CRUZ et al, 1988).
La ventilation est déterminante pour empêcher l’accumulation d’humidité (NTARE,
2007).Le stockage dans des sacs jutes permettent une bonne aération mais protègent moins
contre les insectes (HAYMA, 2004); ainsi le sol et les murs doivent être préalablement traités
par un produit désinfectant et des insecticides (GILLIER et SILVESTRE, 1969 ; SCHILLING,
2003). Le bâtiment de stockage sera également équipé de dispositifs empêchant l’entrée des
ravageurs. Un contrôle par échantillonnage du magasin doit être réalisé au moins toutes les trois
semaines (SCHILLING, 2003).
5.2.2. Réception et prétraitement des graines avant stockage
Réception de la matière première
A la réception, des opérations de contrôle de qualité comprenant pesage, contrôle de
l’humidité et teneur en impuretés et gousses vides sont effectués. Elles permettent de juger la
conformité des lots provenant des fournisseurs ou déterminer les traitements qui conviennent
au produit en cas d’acceptation.
Puis, les opérations de nettoyage et séchage doivent être réalisées assez rapidement
après la récolte et avant le stockage.
Le nettoyage et triage des graines
Le nettoyage permet d’éliminer les impuretés contenues dans la graine (GILLIER et
SILVESTRE, 1969). Les corps étrangers généralement rencontrés sont les débris de la récolte,
les gousses vides, poussières, sables et cailloux ainsi que les métaux (KEMPER, 2005). La
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 52
RANDRIAMANALINA Haingonirina
présence de ces impuretés dans la matière première favorise l’hydrolyse des acides gras
contenus dans l’huile (RAONIZAFINIMANANA, 2016) et détériore la qualité nutritionnelle
du tourteau. En outre, les particules métalliques, terre et pierres présentent des risques
d'endommager le circuit de trituration (ABOUTAYEB, 2011).
Dans le but de permettre des activités de stockage et de pressage plus efficace, l’étape
de nettoyage est indispensable. Elle comprend une opération pré-nettoyage pour éliminer les
grosses impuretés, un tamisage et aspiration des poussières et des coques vides et un passage à
un séparateur magnétique (DEVILLERS et al, 2010)
Le séchage
Selon la courbe d’équilibre teneur en humidité des graines/humidité relative de
l’arachide (Cf. Annexe 3), l’humidité des graines entrantes en stockage doivent être comprise
entre 6 à 8 %. Dans le cas contraire, une opération de séchage doit intervenir. Le séchage est
réalisé dans des sécheurs conventionnels à air chaud (DEVILLERS et al, 2010).
5.2.3. Conception du magasin de stockage
Les données concernant la conception du magasin de stockage est représentées dans le
tableau XXIII. Ces caractéristiques ont été élaborées à partir du choix de la méthode de stockage
et en tenant compte des critères qui ont été définies dans la partie 2 de l’étude.
Tableau XXIII : Caractéristiques du magasin de stockage
Quantité maximale de stocks 100 tonnes
Volume spécifique de l’arachide en
coques mise en sac 2,5 m3/tonne
Nombre de lots 4
Hauteur des sacs empilés 3 m
Hauteur au-dessus des piles de sacs 1,5m
Dimension du magasin 16mx9mx5m
Largeur des allées entre les lots 1,5 m
Largeur des allées de contrôle le long
des murs 1 m
Ouverture 2 portes basculantes
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 53
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.3. Technologie d’extraction d’huile brute adopté
5.3.1. Procédé adopté
Le procédé d’extraction d’huile brute adopté est représenté par la figure 22.
Arachide en coque
Nettoyage et
triage
Séchage 6 à 8 %
d’humidité
Pesage
Décorticage
Impuretés
Coques vides
Broyage
Conditionnement
thermique
100
98
Eau
2
98
28,46
71,54
Pressage 40,36 Tourteau
Pieds de presse Décantation
30,44 0,30
30
Huile brute
d’arachide
Figure 22 : Processus de fabrication de l’huile brute d’arachide
Sec
tion
réc
epti
on
et st
ock
age
Sec
tion
extr
act
ion
de
l’h
uil
e b
rute
Vapeur
Pertes 0.71
70,80
Stockage en sac
Pesage
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 54
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.3.2. Bilan matière sur le procédé d’extraction d’huile brute
Le bilan matière approximatif du procédé industrielle d’extraction d’huile brute à partir
d’arachide en coques est représenté par le tableau XXIV. A partir de 100 kg d’arachide en
coques, nous avons estimé obtenir environ 30 kg d’huile pour un rendement de pressage de 42
% ; 40 kg de tourteaux ; 28 kg de coques d’arachide et le reste constitué par les pertes, impuretés
et pieds de presse.
Tableau XXIV : Bilan matière pour l’extraction d’huile brute
Etapes Rendement
(%)
Capacité maximale
(kg/j)
Capacité moyenne
(kg/j)
Réception 100 2000 1300
Nettoyage 98 1960 1274
Décorticage 73 1430,80 930,02
Broyage 99 1416,49 920,71
Cuisson 100 1416,49 920,71
Pressage 42 594,93 386,70
Décantation
filtration 99 588,98 382,83
5.3.3. Opérations de prétraitement des graines
Les opérations de prétraitement des graines peuvent être de nature physique, thermique
ou vise à modifier l’humidité de la matière première. Leur maitrise est surtout essentielle pour
optimiser la performance de la presse (SAVOIRE, 2008).
Décorticage
Le décorticage est indispensable étant donné que l’approvisionnement est constitué par
des arachides en coques. Les systèmes utilisés pour l’opération de décorticage ont pour action
de briser la coque entourant la graine pour permettre sa séparation de l’amande (ADRIAN et
JACQUOT, 1968 ; DEVILLERS et al, 2010).
Broyage
Le broyage consiste à réduire la dimension de la graine dans le but d’obtenir une
granulométrie plus faible et appropriée à l’extraction (GILLIER et SILVESTRE, 1969) et pour
faciliter la sortie d’huile en diminuant son trajet (RAONIZAFINIMANANA, 2016).
Il est réalisé à l’aide d’un concasseur à deux cylindres cannelés produisant des morceaux
d’amandes de la grosseur d’un grain de blé (GILLIER et SILVESTRE, 1969 ; DEVILLERS et
al, 2010).
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 55
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Conditionnement thermique
Le conditionnement thermique des graines consiste en des opérations de cuisson et de
régulation d’humidité qui sont selon WARD (1976) les facteurs qui affectent le plus la
performance du presse à huile. Le point essentiel est de maîtriser le spectre de séjour de la
graine dans le cuiseur.
D’abord les graines rapportées à 12% d’humidité subissent une cuisson à la vapeur à
une température entre 85°C à 90°C durant 20 min. La cuisson à la vapeur évite les phénomènes
d'oxydation favorisés par l'élévation de la température. Ces conditions permettent la
coalescence des globules lipidiques, la réduction de la viscosité de l’huile, la coagulation des
protéines et l’inactivation des enzymes thermosensibles tout en conservant la qualité de l’huile
contenue dans le graine. Une température au-delà de 100°C à pression atmosphérique provoque
la détérioration des qualités sensorielles et nutritionnelles de l’huile (WALKELYN et WAN,
2006 ; MATTHÄUS, 2012).
Puis, on procède à une rectification de l’humidité jusqu’à 3-6 %, qui est pour la plupart
des presses à vis l’humidité correspondant à une élasticité optimum des graines pour extraction.
Elle s’effectue par séchage ou bien d’addition d’eau (MATTHÄUS, 2012).
L’équipement employé pour le conditionnement thermique des graines s’agit d’un
cuiseur à double enveloppe équipé, d’une part, d’un système d’addition éventuelle d’eau ou
d’injection directe de vapeur et, d’autre part, d’extracteurs permettant l’évacuation des buées
(PAGÈS, 2008).
5.3.4. Pressage
Le pressage est l’étape principale du procédé d’extraction d’huile. L’efficacité de cette
opération dépend des performances de la presse, nécessitant la maitrise de quelques paramètres
tels que (JACOBSEN ET BACKER, 1986 ; SAVOIRE, 2008):
L’ouverture de la filière, séparant le cône obturateur du fourreau ;
La vitesse de rotation de la vis ;
La configuration de la vis pour les presses à vis modulables ;
Les caractéristiques des graines à presser qui sont liées aux opérations de prétraitement
qu’elles ont subi.
Une presse est constituée d’une vis sans fin présentant des pas de vis et diamètres
constants, tournant dans un fourreau perforé pour permettre l’écoulement de l’huile. Au niveau
de la tête de vis, une restriction obstrue partiellement la zone de décharge du tourteau
provoquant une augmentation de pression nécessaire à l’exsudation de l’huile. La constitution
d’une presse à vis est représentée par la figure 23.
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 56
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Figure 23 : Constitution générale d’une presse à vis (SAVOIRE, 2008)
Le tableau XXV représente l’influence de ces paramètres sur les performances de pressage.
Paramètres de la presse
Pour l’ouverture de la filière, plus elle est faible, plus la pression maximale enregistrée
le long du fourreau est importante et plus la température du fourreau est élevée.
La diminution de la vitesse de rotation des vis provoque une augmentation de la pression
maximale et une diminution de l’efficacité de la presse (JACOBSEN ET BACKER, 1986;
VADKE ET SOSULSKI, 1988).
Tableau XXV : Influence des paramètres de la presse et des traitements des graines sur les
performances du pressage (VADKE ET SOSULSKI, 1988)
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 57
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Traitement des graines
L’opération de chauffage dans le tableau XXV concerne un chauffage concomitant au
pressage. Elle permet d’améliorer les performances de la presse mais elle est à l’origine d’une
diminution de la qualité de l’huile produite (augmentation de la teneur en phospholipides).
Toutefois, une opération de préchauffage de la presse s’avère indispensable afin d’éviter le
blocage du matériel. En effet, au démarrage de la presse, il peut subvenir un blocage qui se
traduit par une absence de sortie du tourteau au niveau de la restriction. Il se forme alors un
bouchon en tête de vis et le tourteau extrude au niveau des perforations destinées à l’écoulement
de l’huile (SIVAKUMARAN ET GOODRUM 1988 ; 2003 ; SAVOIRE, 2008).
Concernant les opérations de prétraitement des graines, la diminution de la teneur eau
des graines provoque une augmentation de la pression mesurée en tête vis et la consommation
d’énergie (SAVOIRE, 2008).
5.3.5. Opérations post-pressage
Les étapes de post-pressage concernent les opérations permettant d’éliminer les matières
solides dans l’huile brute. En effet, l’huile obtenue par pressage contient des particules
nommées fines ou pieds de presse qui sont une source d’altération chimique de l’huile. Leur
élimination est indispensable surtout si l’huile brute connait une période de stockage avant
raffinage (RASOARAHONA, 1981).
Ces solides sont séparés de l’huile en deux étapes : la séparation des plus grosses
particules est réalisée par sédimentation ; l’huile obtenue est ensuite filtrée pour éliminer les
particules résiduelles plus fines (RANJALAHY, 2003 ; DIJKSTRA ET SEGERS, 2007).
L’huile filtrée est acheminée dans un bac tampon en attendant le raffinage. Il est à noter
que la durée de séjour d l’huile brute dans ce bac ne doit pas dépasser 4 jours
(RATOLOJANAHARY, 2013).
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 58
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.4. Technologie adopté pour le raffinage
5.4.1. Procédé adopté
La figure 24 représente le procédé de raffinage de l’huile brute d’arachide, que nous
avons adopté.
Huile brute
Dégommage à l’acide 85°C
Neutralisation
Lavage
Soude 20°Bé
30
Acides gras libres,
savons, phospholipides
Centrifugation
Eau chaude 95°C
10 %, NaCl
Séchage 80°C sous vide
40 mm Hg
30
30
H3PO4 75% (v/v) 1 ‰
2
28
Bases, eau de lavage, volatils
27,72
Centrifugation 0,28
Refroidissement sous
vide 40 mm Hg
Stockage
27,72
Remplissage,
encapsulage et mise en
place étiquettes
Figure 24 : Processus de raffinage et de conditionnement de l’huile d’arachide
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 59
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.4.2. Bilan matière approximatif du procédé de raffinage d’huile brute
d’arachide
A partir des 30kg d’huile brute (provenant de 100 kg d’arachide en coques, § 5.3.1,
figure 22), nous avons estimé obtenir environ 27 à 28 kg d’huile d’arachide raffinée en retirant
les gommes, acides gras libres, matières volatiles et impuretés dans l’huile brute. La perte en
huile s’observe surtout au niveau de l’opération de neutralisation. Selon RASOARAHONA
(1981), une acidité de 5 % de l’huile brute correspond à une perte au raffinage de 7 à 8 %. Le
bilan matière approximatif du procédé de raffinage est donné dans le tableau XXVII.
Tableau XXVI : Rendement approximatif du procédé de raffinage d’huile brute
d’arachide
Etapes Rendement Capacité
maximale (kg)
Capacité
moyenne (kg)
Conditionnement acide 100 588,98 382,83
Neutralisation alcaline 100 588,98 382,83
Centrifugation 94 553,64 359,46
Lavage 100 553,64 359,46
Centrifugation 99 548,10 356,26
Séchage et désodorisation 100 548,10 356,26
Conditionnement 100 548 356
Pour la capacité maximale, les 2 tonnes d’arachide en coques correspondent à une
production de 548 à 549 kg d’huile d’arachide raffinée soit environ 500 litres d’huile et une
production moyenne de 356 kg soit 320 litres d’huile par jour.
5.4.3. Etapes du raffinage
Dégommage acide
Le dégommage acide ou conditionnement acide permet de débarrasser des gommes (les
phospholipides, les protéines et les autres impuretés colloïdales) contenues dans l’huile
(RAKOTOARIMANANA, 2010 ; ABOUTAYEB, 2011). Ces gommes sont des facteurs
1,3 tonne
Arachide en coques par jour
383 tonne
Arachide en coques par an
320 litres
Huile d’arachide raffinée par
jour
94 300 litres
Huile d’arachide raffinée
Figure 25 : Production journalière moyenne et production annuelle de l’unité de production
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 60
RANDRIAMANALINA Haingonirina
d’instabilité de l’huile, induisent des colorations lors de son chauffage et causent en présence
d’eau des émulsions pouvant provoquer des colmatages au niveau des installations industrielles.
(WAFA, 2002 ; DEVILLERS et al, 2010).
Le dégommage se réalise par utilisation de l’acide phosphorique H3PO4 75% (v/v) à une
concentration de 1 ‰ du volume de l’huile. Cet acide est dispersé dans l’huile chaude portée à
85°C pour décomposer les phospholipides non hydratables en cassant les liaisons entre métaux.
Après passage dans un mélangeur, le mélange séjourne dans une cuve de contact huile/acide
pendant au minimum 7mn. L’huile conditionnée peut être envoyée directement à la
neutralisation (ANDRIAMIARANTSOA, 2006).
Il est à noter que l’acide phosphorique est très corrosif. De ce fait, sa manipulation doit
être faite avec précaution. Ce réactif est ajouté à l’aide d’une pompe doseuse et les équipements
employés doivent être en acier inoxydable.
Neutralisation alcaline
La neutralisation alcaline sert à éliminer les acides gras libres contenus dans l’huile brute
qui sont susceptibles d'accélérer l'oxydation de l'huile ; ainsi que divers composés résiduels
(phospholipides, les traces de métaux et les produits dégradés par oxydation …) par traitement
à une solution alcaline (WAFA, 2002 ; DEVILLERS et al, 2010).
La soude est la base employée en raison de son prix modéré (PAGES et al, 2010). La
réaction de neutralisation est représentée par le schéma suivant :
Figure 26 : Procédé de dégommage acide
Chauffage 85°C
Ajout H3PO4 75%
(v/v) à 1 ‰
Mélange
Contact entre
huile/acide (7mn)
Huile brute
Huile dégommée
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 61
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Selon RASOARAHONA (1981), le rendement de la neutralisation ainsi que la qualité
de l’huile neutralisée dépendent de quelques facteurs physico-chimiques tels que l’apport de
soude (concentration et quantité de soude utilisé), la modalité de contact (en simple ou double
traitement), la température de réaction et enfin la durée et l’intensité d’agitation.
Les études réalisées par RANJALAHY (2003) sur l’huile d’arachide ont permis
d’obtenir les conditions opératoires optimales de neutralisation suivantes :
- Concentration de soude : 20°Bé
- Mode de traitement : Simple
- Température : Ambiante, 25°C
- Vitesse d’agitation : 250 tours/mn puis diminution jusqu’à 40 tours/mn
- Durée de contact : 10 min
Le volume de la lessive de soude est calculé à partir de la réaction de neutralisation et
l’indice d’acide. Il doit être légèrement en excès de 0,3% pour s’assurer de la transformation
de tous les acides gras libres en savons. Toutefois il faut éviter la saponification des glycérides
(saponification parasite) qui risque de diminuer le rendement. Cette saponification parasite est
diminuée, voire éliminée, par la neutralisation en continu qui ne laisse l’huile et la soude en
contact que pendant un certain temps (RANJALAHY, 2003 ; NIHAD, 2008 ;
ANDRIAMISAINA, 2013).
La pâte de neutralisation entraine une proportion assez importante d’huile neutre ainsi
une opération de centrifugation est alors nécessaire pour une séparation plus efficace. (ANDRE,
1964 ; RAKOTOARIMANANA, 2010).
Lavage
Le lavage est nécessaire afin d’éliminer toute trace substances alcalines ainsi que
certains pigments colorés et les dernières traces de métaux après neutralisation. Il se réalise en
deux phases : d’abord, l’huile est introduite dans un cristallisoir. Une solution aqueuse de NaCl
à 10 %, chauffé à 95°C dans une proportion de 8% du volume d’huile y est ajoutée
progressivement par une pompe doseuse. Le mélange eau-huile est malaxé durant quelques
minutes. Après que la totalité d’eau est versée, le malaxage est arrêté et le mélange repose
pendant 20mn pour la séparation par décantation. Ce premier lavage permet de coaguler les
petites particules de savon (RATOLOJANAHARY, 2013). La saumure fait augmenter la force
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 62
RANDRIAMANALINA Haingonirina
ionique de la phase aqueuse favorisant la rupture des émulsions formées (RANJALAHY,
2003). Puis le deuxième lavage s’effectue avec le même procédé mais avec seulement de l’eau
chaude (80°C) à un volume de 7 % d’huile (RAKOTOARIMANANA, 2010).
Séchage et désodorisation
L’humidité acquise par l’huile après lavage peut provoquer une hydrolyse, donc une
augmentation de l’acidité. Il est donc nécessaire de procéder au séchage. Après séchage, la
teneur en eau de l’huile est réduite à 0,1%.
Le séchage s’effectue dans un séchoir mis sous vide de 40 mm Hg où l’huile est chauffée
à 80°C ; parcourt une série de cascades sous forme de film mince pour faciliter l’évaporation
de l’eau ; pendant environ 1 heure 30 (ANDRIAMISAINA, 2013 ; RATOLOJANAHARY,
2013).
Concernant la désodorisation, généralement dans les huileries industrielles, elle
s’effectue par injection de vapeur sèche à haut débit dans l’huile maintenue sous vide (2-3
mbar) à 150°C pendant quelques heures. Cependant, cette méthode requiert des installations
très couteuses. Nous avons alors décidé de combiner la désodorisation avec le séchage car
durant ce dernier, une quantité considérable des substances odoriférantes volatiles contenues
dans l’huile est entrainée avec l’eau évaporée (RANJALAHY, 2003).
Entreposage de l’huile raffinée en vrac
L’huile raffinée est conservée à l’abri de l’air, de la chaleur, de l’humidité et de la
lumière dans un réservoir propre qui limite les réactions d’altérations. Elle doit être conservée
avec plus de précaution que l’huile brute car leur contenance en antioxydant a diminué après
raffinage.
Les huiles oléiques, comme l’huile d’arachide, se figent à la température de réfrigération
donc il est plus pratique de les conserver à la température ambiante (RATOLOJANAHARY,
2013).
Remplissage
L’opération de remplissage est réalisée à l’aide d’une embouteilleuse. Cette machine
permet un remplissage simplifié et rapide de plusieurs flacons à la fois tout en évitant les
éclaboussures et les débordements.
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 63
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.5. Technologie adoptée pour le conditionnement de l’huile raffinée
5.5.1. Emballage primaire
Matériaux
Pour l’emballage primaire de l’huile, nous avons choisi un matériau plastique du groupe
de polyéthylène téréphtalate (PET), déjà utilisé dans le monde pour l’emballage d’huile de
table. Ce choix présente de nombreux avantages tant pour le producteur que pour les
consommateurs. Le tableau XXVII représente une comparaison des avantages et inconvénients
de l’utilisation du PET pour l’emballage primaire d’huile alimentaire.
Tableau XXVII : Avantages et inconvénients de l’utilisation du PET pour l’emballage
primaire d’huile (RAMAROSON, 2016)
Avantages Inconvénients
- Protection efficace contre les facteurs
d’altération (oxygène et humidité)
- Permettant la conservation des qualités
du produit
- Très résistants aux chocs
- Légers
- Transparence : permettant aux
consommateurs d’apprécier l’aspect de
l’huile raffinée
- Moindre coût
- Flexibilité du design et grande liberté de
forme : permettant de se distinguer sur le
marché et de créer des emballages plus
maniables
- Recyclables (en tapis, tissu…)
- Non renouvelable
- Non biodégradable
- Risque de migration de composés
chimique vers l’huile
- Pas adaptés pour les emballages
grands formats à partir de 10 l
Nous avons vu dans la faisabilité du marché qu’une part considérable des ménages
malgaches achète l’huile en petite quantité au niveau des détaillants. Or, le PET n’est pas adapté
pour les emballages de formats plus de 10 l ; il est alors nécessaire d’ajouter un autre matériau
correspondant à ces formats. Pour cela, nous avons choisi le HDPE ou Polyéthylène haute
densité qui est aussi un matériau plastique, dont les propriétés qui le différencient du PET
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 64
RANDRIAMANALINA Haingonirina
sont leur imperméabilité moyenne à l’oxygène (dépendant de l’épaisseur) et sa non
transparence.
Malgré les inconvénients représentés dans le tableau XXVII ci-dessus, l’utilisation du
PET et du HDPH pour le contact alimentaire est homologué l'agence américaine Food and Drug
Administration (FDA). En effet, c’est un matériau biologiquement inerte (RAMAROSON,
2016).
Formats
Selon les catégories des clientèles, deux formats d’emballages sont envisagés :
- Bouteilles cachetés 1 litres en PET pour les ménages aisés
- Bidon 20 litres pour les revendeurs visant les ménages qui ont des habitudes d’acheter
l’huile en petite quantité au niveau des commerçants ; les restaurateurs et les fabricants
de beignets.
Du point de vue marketing, pour une différenciation des produits sur le marché, le design
des emballages doit être à la fois attrayant, facilement maniable et adaptés aux modes de vie
des clients.
5.5.2. Emballage d’expédition et de transport
L’emballage d’expédition est un emballage qui regroupe les emballages primaires. Ce
sont surtout les bouteilles en PET qui sont concernés. Il s’agit d’emballage en carton pouvant
contenir 6 bouteilles d’1 litre.
Tandis que les emballages de transport sont des palettes en bois réutilisables, permettant le
transport, le stockage et la manutention de certaines quantités d’unités d’expédition. Le tableau
XXVIII montre une estimation de la quantité journalière d’emballages nécessaire pour
l’huilerie.
Tableau XXVIII : Estimation de la consommation d’emballages
Désignation Quantité mensuelle Quantité annuelle
Bouteilles 1l 29 116 11 646 793
Bidon 20 l 5 823 5 823 396
Carton 5 140 1 028 166
Palettes - 20
Etiquettes 34 940 3 494 038
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 65
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.6. Equipements utilisés
Le tableau XXIX représente la liste des équipements utilisée depuis la réception de la
matière première jusqu’au conditionnement de l’huile raffinée.
Tableau XXIX : Liste des équipements utilisés
Equipements Nb Caractéristiques Mode de
fonctionnement
Bascule
mécanique
3 - 500 kg de portée
- Précision 100 g
- Matériaux : fer renforcé
Balance de
précision
1 - 500 g de portée
-
Humidimètre
portatif
2 -
-
Sondeuse à sacs 2 - Matériaux : inox
- Diamètre produit solide en sac>1
cm
-
Trieuse
nettoyeuse
1 - Capacité : 1,5 t/h
- Puissance : 1,5 kW
- Tension : 380 V
- Dimension : 3520*1200*1820mm
En continue
Décortiqueuse 1 - Capacité : 200kg/h
- Puissance : 1,1 kW
- Tension : 220 V
- Dimension : 1000*550*1100 mm
En continue
Broyeur
1 - Type : broyeur à cylindres cannelés
- Capacité : 200kg/h
- Puissance : 1,1 kW
- Tension : 230 V
En continue
Cuiseur à
vapeur et
presse à vis
associés
1 - Capacité : 9000 à 10 000 kg/24h
- Puissance : 18,5 kW
- Tension : 380 V
- Rendement : 38 à 45 %
- Humidité graine : 5 à 6 %
- Huile résiduelle : 6 à 7 %
- Dimension : 2850*1850*3270
En batch
Décanteur 1 - Capacité : 1000kg En batch
Filtre 1 - Capacité : 100 kg/h
- Puissance : 0,75 kW
- Tension : 220 V
- Dimension : 890*550*765
Réservoir huile
brute
1 - Capacité : 1000kg
En batch
Convoyeurs 5 - -
Echangeur 1 - Débit masse : 258 kg/h (eau
chaude) ; 160 kg/h (eau froide)
- Puissance : 6.073 kW
En continu
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 66
RANDRIAMANALINA Haingonirina
- Dimension : 695*235*610
- Sens des fluides : contre-courant
Pompe doseuse 3 - -
Mélangeur 1 - Capacité : 1000 kg En batch
Cuve de
dégommage 1 - Capacité : 1000 kg
Bac tampon 1 - Capacité : 1000kg
Cuve de
neutralisation 1 - Capacité : 1000 kg En continu
Réservoir de
lessive de soude
1 - Capacité : 200 kg -
Centrifugeuse 1 - Centrifugeuse liquide-liquide
- Capacité : 300-600 l/h
- Puissance : 3 kW
- Tension : 380 V
- Dimension : 840*500*1600mm
En Continu
Réservoir de
soap-stock 1 - Capacité : 500 kg -
Cristallisoir 1 - Capacité : 1000 kg En batch
Séchoir 1 - Capacité : 1000 kg En continu
Pompe à vide 1 - -
Remplisseuse
2 - Capacité : 200 kg/h En continu
Série de vanne 5 - -
Chaudière à
vapeur
1 - Capacité : 100 kg/h
- Combustible : biomasse
-
5.7. Coproduits et sous-produits d’huilerie
5.7.1. Les tourteaux
Les tourteaux d’arachide se présentent sous forme de morceaux d’écailles. Ils sont
conservés en vrac dans un magasin propre. Lors du stockage, ils ne peuvent être attaqués par
les microorganismes qu’en cas de réhumidification importante. La difficulté de leur
conservation repose sur le fait qu’ils contiennent jusqu’à plus de 10 % d’huile résiduelle et ont
ainsi tendance à s’échauffer par oxydation.
Le tourteau d’arachide est très apprécié dans l’alimentation animale du fait de sa teneur
en protéine élevée et s’il a été traité convenablement, il pourra être employé comme « farine
alimentaire » en alimentation humaine (ADRIAN et JACQUOT, 1968 ; GILLIER et
SILVESTRE, 1969).
5.7.2. Les coques d’arachides
Les coques d’arachides sont les sous-produits d’huilerie important après les tourteaux.
L’élément majeur de la coque est la cellulose brute dont la teneur oscille entre 60 et 79 %. A
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 67
RANDRIAMANALINA Haingonirina
cause de sa composition, elle peut être utilisée dans divers domaine. Dans notre cas, elle
constitue le principal combustible pour la chaudière à vapeur (ADRIAN et JACQUOT, 1968 ;
GILLIER et SILVESTRE, 1969). Un kilogramme de coque correspond à 1 kWh (SCHILLING,
1996).
5.7.3. Les soapstocks
Les soapstocks ou pâtes de neutralisation sont les sous-produits obtenus après
neutralisation de l’huile. Elles sont surtout utilisées comme matière première en savonnerie.
Les quantités annuelles des coproduits et sous-produits engendrés par la production
d’huile d’arachide est données dans le tableau XXX pour la production moyenne de 1300 kg/j.
Tableau XXX : Quantités annuelles de coproduits et sous-produits
Sous-produits Quantité produite (kg/an)
Tourteaux 148 633
Coques d’arachide 105 094
Soapstocks 5 971
5.8. Consommation en intrants de l’huilerie
5.8.1. Les utilités
Eaux
L’eau constitue un élément fondamental dans toute industrie agroalimentaire. Les eaux
utilisées dans l’usine peuvent être classées en 3 catégories telles que l’eau de process, l’eau
pour les échanges thermiques (chauffage et refroidissement) et l’eau de nettoyage et
désinfection.
L’alimentation en eaux de l’huilerie est constituée par l’eau du JIRAMA. L’estimation
de la consommation d’eau de l’usine est donnée dans le tableau XXXI
Tableau XXXI : Estimation de la consommation d’eaux de l’huilerie
Utilisations Consommation (m3/an)
Process et échanges thermiques 5 622
Nettoyage et désinfection 1 000
Total 6 622
Vapeur
La vapeur intervient surtout durant l’opération de conditionnement thermique des
graines d’arachide. Elle est générée par la chaudière. La quantité de vapeur utilisée dans
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 68
RANDRIAMANALINA Haingonirina
l’huilerie est estimée à 145 538 kWh/an. Les combustibles utilisés sont constitués par les
coques d’arachides complétées par de la sciure de bois. Le tableau XXXII résume les
consommations en vapeur et combustibles pour chaudière de l’huilerie.
Tableau XXXII : Consommations de combustibles et production de vapeur et de
chaudière
Combustible
pour chaudière
PCI (kWh/kg) Quantité
annuelle (kg)
Quantité de vapeur (kWh)
Coques
d’arachides
1 105 094,13 105 094,13
Sciure de bois 2,8 14 444,42 40 444,39
Total - - 145 538,51
Electricité
Comme l’eau, l’énergie électrique utilisée dans l’huilerie provient du JIRAMA. Elle
est utilisée pour alimenter les machines, pour l’éclairage et le conditionnement des produits.
La dépense en électricité de l’huilerie est donnée dans le tableau XXXIII.
Tableau XXXIII : Consommation d’électricité de l’huilerie
Etapes Consommation d’électricité (kWh/an)
Extraction d’huile brute 19 149
Raffinage et conditionnement 1 361
Total 20 511
5.8.2. Les intrants
Les intrants concernent surtout des réactifs durant le raffinage notamment la soude
caustique et l’acide phosphorique.
La soude caustique
La quantité de soude caustique utilisée est calculée à partir de la réaction de
neutralisation (Cf. §5.4.3., Partie 3), de la concentration de la lessive de soude ainsi que l’indice
d’acide de l’huile brute. Dans notre cas, la concentration de la lessive de soude est de 20°Bé. A
partir de la réaction de neutralisation, nous obtenons la relation suivante :
𝑛𝑁𝑎𝑂𝐻 = 𝑛𝐴𝐺𝐿 → 𝑚𝑁𝑎𝑂𝐻 =𝑚𝐴𝐺𝐿 ∗ 𝑀𝑁𝑎𝑂𝐻
𝑀𝐴𝐺𝐿
- 𝑚𝑁𝑎𝑂𝐻: masse de NaOH nécessaire en g
- 𝑚𝐴𝐺𝐿 : masse d’acide gras libre exprimé en acide oléique en
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 69
RANDRIAMANALINA Haingonirina
- 𝑀𝑁𝑎𝑂𝐻 : masse molaire NaOH
- 𝑀𝐴𝐺𝐿 : masse molaire acide oléique
Pour 20°Bé, 1kg de soude est contenu dans 5,87 l d’eau. Le volume de lessive de soude
nécessaire est alors de :
𝑉𝑙𝑒𝑠𝑠𝑖𝑣𝑒 = 5,87 (𝑚𝐴𝐺𝐿 ∗ 𝑀𝑁𝑎𝑂𝐻
𝑀𝐴𝐺𝐿)(𝑙)
Pour faciliter les calculs, RASOARAHONA (1981) a élaboré un abaque de
neutralisation ; pour une solution de soude de 20°Bé, il en faut 8,32 y (en litre) de lessive de
soude afin neutraliser une tonne d’huile ; y correspond au teneur en (%) d’acide gras libre
contenu dans l’huile.
Il est également nécessaire de considérer le légers excès de soude de 0,3% par rapport
au poids de l’huile traitée et la neutralisation des acides phosphoriques ajouté durant le
conditionnement acide. Le volume final pour 1000 kg d’huile est donc :
𝒗 = (𝟖, 𝟑𝟐 𝒚 + 𝟒, 𝟏𝟏) (𝒍) 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝟏𝟎𝟎𝟎 𝒌𝒈 𝒅′𝒉𝒖𝒊𝒍𝒆
Tableau XXXIV : Valeurs théoriques de la quantité de soude nécessaire selon l’acidité de l’huile brute
Acidité de l’huile brute (%) 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Volume de la lessive de soude 20°Bé (l/jour) (*) 3,63 4,09 4,54 5,01 5,46
Quantité de soude caustique (kg/jour) 0,61 0,69 0,77 0,85 0,93
(*) Pour la capacité maximale journalière de 550 kg d’huile brute par jour
Acide phosphorique
La quantité d’acide phosphorique nécessaire est 1 ‰ du volume d’huile brute soit pour
102 528 kg d’huile brute de 94,32 litres d’H3PO4 à 75% (v/v) par an.
6. Usine de transformation
6.1. Lieu d’implantation de l’usine
Le choix du site d’implantation de l’usine a été d’abord orienté selon la source de la
matière première. En effet, nous avons opté pour une industrialisation de proximité qui présente
de nombreux avantages tels que minimisation du coût de transport, contribution à
l’autosuffisance de la zone en huile alimentaire, réduction de l’altération des graines durant le
transport.
Toutefois, nous avons déjà vu que le District de Manadriana est une zone menacée par
des problèmes d’insécurité et des attaques très fréquents des « Dahalo ». De plus, l’accès à des
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 70
RANDRIAMANALINA Haingonirina
véhicules dans cette zone est difficile. L’implantation se situera alors dans le district voisin
c’est-à-dire dans la ville d’Ambositra qui est également une zone productrice d’arachide
huileuse, à accès plus facile, plus proche des consommateurs et du marché cible, dont les
ressources en eau et énergie sont disponibles. Actuellement aucune huilerie industrielle n’y est
installée, l’approvisionnement en huile végétale alimentaire de la région est surtout constitué
par les huiles brutes artisanales et l’importation, ce qui offre une grande opportunité pour notre
unité de transformation.
6.2. Conception des locaux
Le sol est confectionné avec un matériau résistant, étanche, facile à nettoyer et à
désinfecter permettant un bon drainage et non glissant. Cette dernière propriété est à préciser
car dans une huilerie, le sol peut être extrêmement glissant et présente ainsi des dangers pour le
personnel.
Dans une huilerie le maniement du feu ouvert est une attitude à proscrire et les bâtiments
doivent être pourvus d’un dispositif contre les incendies.
Les surfaces tels que les murs et cloisons doit être lisse, en matériaux étanches, faciles à
nettoyer et à désinfecter. Les fenêtres doivent être protégées afin d’éviter l’entrée d’insectes ou
de rongeurs. Les portes doivent avoir une surface lisse, non absorbante et facile à nettoyer. Les
portes extérieures doivent s’ouvrir vers l’extérieur et être faciles à ouvrir de l’intérieur.
6.3. Plan de l’usine
L’installation s’effectuera sur une superficie de 1000 m2 avec les espaces destinées aux
futures extensions de l’usine. Une suggestion d’un plan de l’huilerie, configuration en L, avec
les différents flux dans l’établissement est représentée par la figure 27. Les principaux flux au
sein de l’usine sont :
Flux du produit principal (arachide en coque à huile raffinée)
Flux des coproduits, sous-produits et effluents
Flux du personnel
Flux des intrants
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 71
Figure 27 : Suggestion du plan d’aménagement de l’huilerie industrielle
: Flux du produit ; : Flux des sous-produits, effluents et fonds de cuves ; : Flux du personnel : Flux intrants
et laboratoire
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 72
RANDRIAMANALINA Haingonirina
7. Structure organisationnelle et structurelle de l’entreprise
7.1. Ressources humaines
7.1.1. Organigramme de l’entreprise
L’organigramme est lié au statut juridique et la taille de l’entreprise. Le diagramme de
la figure 28 montre une proposition d’un organigramme de l’huilerie industrielle à petite
échelle. L’entreprise prévoit d’engager 20 salariés au sein de l’unité de production dont 10 sont
des ouvriers.
7.1.2. Attributions des salariés
Les attributions de tous les salariés sont représentées dans le tableau XXXV
Tableau XXXV : Attribution des salariés de l’entreprise
Poste Nombre Qualification et attribution
Directeur général 1
Promoteur du projet, s’occupe de l’administration et le bon
fonctionnement de l’entreprise dans tous les plans
Responsable
administratif,
financier
1
S’occupe de la finance, des ressources humaines ainsi que du
respect de l’application des réglementations et de la législation
liées à l’activité de la structure pour laquelle il travaille.
Responsable usine 1
Ingénieur en IAA, supervise la production en totalité (production
et qualité), assure le bonne fonctionnement de l’usine
Technicien
spécialisé 1
Technicien en agroalimentaire, aide le responsable de l’usine à la
supervision de la production, chef d’équipe des ouvriers
Magasinier 1
Supervise et s’occupe de la gestion des stocks (matière première,
intrants et produits finis)
Ouvriers 10 En charge des travaux de production
Chauffeurs 2
S’occupe du transport de la matière première, des intrants et
produits finis
Ménagères 2 En charge des tâches de nettoyage et désinfection dans l’entreprise
Directeur général
Responsable
administration, financier,
commercial
Responsable usine
Ouvriers
Chauffeurs Ménagères
Figure 28 : Suggestion d’organigramme de l’entreprise
Technicien spécialisé Magasinier
Ouvriers
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 73
RANDRIAMANALINA Haingonirina
7.2. Stratégies marketings
7.2.1. Politique Produit
L’huile d’arachide raffinée est le principal produit de l’unité, viennent ensuite les
tourteaux et les sous-produits dont le soapstocks. Le tableau XXXVI représente les
caractéristiques des 2 principaux produits de l’entreprise : l’huile d’arachide raffinée et les
tourteaux d’arachide. Une proposition d’étiquette pour l’huile d’arachide raffinée est
représentée par la figure 29.
Tableau XXXVI : Caractéristiques des produits de l’entreprise
Produit Huile d’arachide raffinée Tourteaux d’arachide
Fonctionnalité Excellente huile de friture, bonne huile de cuisson,
peut être utilisée pour assaisonnement et en industrie
agro-alimentaire
Bonne source de protéines
pour animaux d’élevage
Composition 100 % huile d’arachide raffinée 40 % de protéine
5 à 10 % d’huile résiduelle
Emballages et
Conditionnement
Bouteille cachetée transparent 1 l PET et bidon 20 l
HDPE
En vrac
Qualité Huile fluide à température ambiante
Point de fumée 220°C
Respectant normes Codex Alimentarus
Respect BPH et BPF
Respect BPH et BPF
Contrôles qualités
(microbiologique et physico-
chimique)
7.2.2. Politique prix
Pour la politique de prix, nous avons choisi une stratégie de prix de pénétration. Cette
politique recherche des parts de marché en utilisant un prix bas pour inciter les ventes et
atteindre un chiffre d’affaire important. Ces prix sont représentés dans le tableau XXXVII.
Tableau XXXVII : Prix des produits pratiqués au début du projet
Produit Prix de grossiste Prix de détaillant
Huile d’arachide raffinée 4600 ar/l 4700 ar/l
Tourteaux 1400 ar/kg 1500 ar/kg
Soapstocks 400/kg -
Figure 29 : Proposition d’étiquetage pour emballage primaire, bouteille plastique de 1litre
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 74
RANDRIAMANALINA Haingonirina
7.2.3. Politique de distribution
La population cible est constituée par les ménages, les vendeurs de beignets et les
restaurateurs dans les zones avoisinantes (rurales ou urbaines) du site d’implantation et grandes
villes tels que Antananarivo et Antsirabe. Le circuit de distribution suit celui de tous les
produits de consommation de masse (Cf. figure 31). La fonction de gros allège les charges de
manutention et de stockage du producteur et libère de même le détaillant de recourir à plusieurs
producteurs à travers des commandes, des factures…
Le circuit du tourteau est un circuit direct de l’usine aux consommateurs ou passant
éventuellement par des détaillants. Les clients cibles sont surtout les fermiers et les entreprises
commercialisant des aliments pour animaux d’élevage.
7.2.4. Politique de communication
Pour la politique de communication, elle sera étudiée lors des phases d’implantation de
l’unité. Mais en tout cas, un budget spécialisé pour la communication doit être prise en compte
par l’entreprise.
7.3. Contrôles qualités
Selon ISO (International Standard Organization) 8402, la qualité désigne la propriété d’un
produit, bien ou service de satisfaire aux exigences de l’utilisateur. Dans toutes industries
agroalimentaires, la gestion de la qualité est devenue une exigence à laquelle elles doivent
répondre.
Sur le plan national, un décret portant sur la mise en place d’une unité de contrôle de la
qualité des denrées alimentaires a été établi par le gouvernement malagasy au mois de Janvier
2004. Ce décret exige un respect les normes nationales (élaborés par le Bureau des Normes de
Madagascar) et internationales (selon le Codex Alimentarius).
Pour assurer la qualité de la production et la sécurité au travail, des opérations de contrôles
qualités interviennent tout au long du processus de fabrication c’est-à-dire depuis la réception
de la matière première jusqu’à l’expédition des produits (Cf. Tableau XXXVIII).
Usine Grossiste Détaillants et
revendeurs Consommateurs
Figure 30 : circuits de distribution de l’huile raffinée
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 75
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Tableau XXXVIII : Contrôles qualités au sein de l’huilerie
Produits Contrôle qualité Fréquence Valeur selon
Codex
Alimentarus
Approvisionnement Traçabilité Par an -
Matière première à
la réception
Echantillonnage
Contrôle humidité
Teneur en huile
Taux de décorticage
Poids des graines
Pour chaque lot
Stocks de matière
première
Inspection du magasin
Echantillonnage
Contrôle microbiologique
Humidité
Au moins toutes
les 3 semaines
Huile brute
Rendement d’extraction (%)
Densité de l’huile (à 20°C)
Acidité (%)
Indice de peroxyde (meq
O2/kg)
Pour chaque lot
-
0,912 à 0,920
<1
<10
Huile neutralisée Acidité (%)
Teneur en savon (en ppm) Pour chaque lot
-
-
Huile lavée Acidité (%)
Teneur en savon (en ppm) Pour chaque lot
-
-
Huile raffinée
Densité
Acidité (%)
Humidité (%)
Savons (ppm)
Indice de peroxyde (meq
O2/kg)
Indice de réfraction
Pour chaque lot
±0,922
0,5 à 0,1
0,1
Trace au max
<5
±1,475
Tourteaux
Acidité (%)
Humidité (%)
Contrôle microbiologique
Matière grasse total
Pour chaque lot
Soapstocks
Acidité (%)
Humidité (%)
Matière grasse total (%)
Pour chaque lot
-
32-35%
40-50%
7.4. Contrôle d’hygiène
La production d’une denrée alimentaire requière le maintien au quotidien d’une bonne
hygiène afin d’assurer la sécurité sanitaire des consommateurs. Les bonnes pratiques d’hygiène
doivent être instaurées avant toute production. Le maintien d’un bon niveau d’hygiène de base
dans l’entreprise permet de réduire les risques de contamination. En pratique, cette hygiène de
base s’instaure par la mise en place des programmes prérequis. Ce sont des programmes
préalables à tout autre aspect de gestion de la qualité et de la sécurité des denrées alimentaires.
R é s u l t a t e t d i s c u s s i o n s | 76
RANDRIAMANALINA Haingonirina
En principe, elles comprennent les points suivants :
- Agencement, conception et aménagement des locaux
- Conception et installation des équipements
- Entretiens des locaux et équipements
- Qualité de l’eau
- Prévention et lutte contre les nuisibles
- Gestion des déchets
- Nettoyage et désinfection
- Hygiène et santé du personnel
- Formation et comportement du personnel
Conclusion partielle III
Nous avons estimé pour l’huilerie à petite échelle une capacité moyenne de 1,3 tonne
d’arachide en coque par jour et une capacité maximale de 2 tonnes d’arachide par jour ; pour
une production de 10 mois/an. Pour cette capacité, la matière première est disponible mais
nécessite une stratégie de stockage adéquate car cette disponibilité n’est que pendant les mois
de récolte.
Le procédé artisanal d’extraction utilisé dans la zone d’étude manque de performance
en termes de rendement et la qualité de l’huile produite ne correspond pas celle préconisée par
les normes de Codex Alimentarius.
Pour l’huilerie industrielle à petite échelle, nous avons adopté des procédés de
transformation qui ne diffèrent gèrent des procédés standards d’obtention d’huile raffinée, à
l’exception de quelques étapes du raffinage où nous avons dû restreindre l’étape de décoloration
par utilisation de terre décolorante et/ou de charbon actif et la désodorisation par chauffage de
l’huile à vapeur surchauffée sous vide poussés ; nécessitant d’installations sophistiqué et très
couteuse.
Toutefois, nous estimons obtenir une huile respectant les normes de Codex
Alimentarius, les normes nationales et assurant la sécurité et la salubrité alimentaire. D’ailleurs
des opérations de contrôles qualité interviennent tout au long de la transformation et les respects
de BPH et BPF seront rigoureux au sein de l’usine.
Partie 4 :
FAISABILITE FINANCIERE DU PROJET
E t u d e d e f a i s a b i l i t é f i n a n c i è r e | 77
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Partie 4 : Faisabilité financière du projet
La faisabilité financière constitue une étape cruciale dans la prise de décision de la
poursuite du projet.
Cette dernière partie consiste à comparer les revenus estimés aux dépenses totales de
l’entreprise, établir la planification budgétaire, évaluer les bénéfices et les indices de rentabilité
financière, ainsi que d’élaborer une stratégie de financement adéquate.
1. Investissements
Les investissements d’un projet regroupent les immobilisations incorporelles et
corporelles. Les immobilisations incorporelles comprennent les dépenses à engager pour la
constitution juridique de l’entreprise : frais d’établissement et autres frais administratifs.
Tandis que les immobilisations corporelles sont les équipements et matériels nécessaires
à la production. Le tableau XXXIX résume les investissements initiaux requis pour la
réalisation du projet.
Tableau XXXIX : Investissements initiaux
Désignation Amortissement Montant (ar)
Bâtiments et construction 1 010 101 61 000 000
Equipements en usine 2 823 280 56 465 600
Total 3 833 381 117 465 600
Les détails sur ces investissements initiaux sont donnés en Annexe 10.
2. Charges prévisionnelles
Le tableau XL regroupe une estimation des charges hors taxe prévisionnelles de
l’entreprise durant la première année du projet.
Tableau XL : Charges prévisionnelles
Désignation Montants HT (ar/an)
Matière première 497 128 924
Intrants 27 484 048
Charges salariales 57 000 000
Eau et Energie 19 424 830
Coût de transport 10 000 000
Hygiène et maintenance 5 280 000
Prestations de services pour les analyses de qualité 5 119 035
Total 621 513 247
E t u d e d e f a i s a b i l i t é f i n a n c i è r e | 78
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3. Recettes prévisionnelles
L’estimation des recettes prévisionnelles hors taxe de l’entreprise durant la première
année sont données dans le tableau XLI suivant :
Tableau XLI : Recettes prévisionnelles pour la première année du projet
Produits Quantité Montant HT (ar/an)
Huile d’arachide raffinée 113 448 litres /an 521 865 216
Tourteaux 148 633 kg /an 208 086 371
Soapstocks 5 971 kg /an 2 388 399
Total - 732 339 986
L’unité prévoit des augmentations de production de 5% pour la deuxième année, 10%
pour la 3ème année et 15 % pour le 4ème et 5ème année pour atteindre la capacité maximale de
l’usine.
4. Plan de financement
Les sources de financement du projet sont constituées par l’apport personnel et l’emprunt
bancaire. Le tableau XLII représente la prévision de financement du projet.
Le fonds de roulement initial (FDR) est la liquidité monétaire nécessaire pour encourir
les charges pendant la période de démarrage du projet. Dans notre cas, nous l’avons calculé à
partir du flux de trésorerie (Cf. Annexe 10 Tableau LI) des trois premiers mois du projet.
Tableau XLII : Plan de financement
Charges Besoins (ar) Apports
Bâtiments et terrains 61 000 000 Nature
Machines et matériels 56 465 600 Nature
Fond de roulement (FDR) 155 378 311 Emprunt bancaire
Concernant les emprunts bancaires, nous avons considéré un taux d’intérêt de 20 % et
le remboursement s’effectuerait sur une durée de 5 ans. Les détails sur le remboursement sont
donnés en annexe 10, Tableau LII.
5. Les indices de rentabilité
Parmi les critères d’évaluation du projet, nous en verrons un certain nombre d’indices
partant de la connaissance de la Marge Brute d’Auto Financement (MBA), la valeur actuelle
nette (VAN), le taux de rentabilité interne (TRI), le délai de récupération de capitale investi
(DRCI) et de l’indice de profitabilité (IP).
E t u d e d e f a i s a b i l i t é f i n a n c i è r e | 79
RANDRIAMANALINA Haingonirina
5.1. Marge Brute d’Autofinancement (MBA)
La MBA d’un exercice est le montant des ressources dégagées par l’activité de
l’entreprise, tenant compte de tous les charges, y compris les impôts sur les bénéfices (IBS).
Les calculs des MBA durant 5 ans est donnés dans le tableau XLIII. Il est à remarquer que les
recettes et charges dans ce tableau tiennent compte des taxes sur les valeurs ajoutées TVA (20
%).
Tableau XLIII : Les marges brutes d’autofinancement (en ariary)
Année 1 2 3 4 5
Recettes 878 807 984 968 885 802
1 065 774
382 1 225 640 540
1 409 486
621
Charges 782 074 626 859 658 404 943 081 860 1 077 808 654
1 232 313
233
Intérêts
remboursement 31 075 662 24 860 530 18 645 397 12 430 265 6 215 132
Taxes sur
intérêts 6 215 132 4 972 106 3 729 079 2 486 053 1 243 026
Charges
calculées 3 833 381 3 833 381 3 833 381 3 833 381 3 833 381
Résultats
imposables 55 609 182 75 561 382 96 484 665 129 082 187 165 881 848
IBS (20%) 11 121 836 15 112 276 19 296 933 25 816 437 33 176 370
Résultats net 44 487 346 60 449 106 77 187 732 103 265 750 132 705 478
MBA 48 320 727 64 282 487 81 021 113 107 099 131 136 538 859
MBA actualisé 40 267 272 44 640 616 46 887 218 51 648 886 54 871 905
MBA cumulé 40 267 272 84 907 888 131 795 106 183 443 993 238 315 898
5.2. Valeur Actuelle Nette (VAN)
La VAN représente la différence entre la somme des marges d’autofinancement (MBA)
actualisée et la somme des capitaux investis, représentée par la formule suivante :
VAN = ∑ MBAj(1 + t)−j
n
j=1
− C
(j : Variable désignant l’année qui varie de 1 à n ; t : taux d’actualisation ; n : durée
d’exploitation ; C : coût d’investissement initial net ou capital investi ; MBA : marge brute
d’autofinancement)
E t u d e d e f a i s a b i l i t é f i n a n c i è r e | 80
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Dans notre cas, avec un taux d’actualisation de 20 %, la VAN est de 120 850 298 Ar qui
est une valeur positive, donc l’entreprise est bénéficiaire.
5.3. Indice de Profitabilité (IP)
L’indice de profitabilité consiste à calculer le quotient de la somme des MBA actualisés
par le montant de l’investissement.
IP =∑ MBAj(1 + t)−1n
j=1
C
Après application, l’IP du projet est de 2,03. Cette valeur signifie que 1 Ar investi génère
1,03 Ar.
5.4. Taux de rentabilité interne (TRI)
Le taux de rentabilité interne est le taux par lequel la valeur nette actualisé (VAN)
aboutit à une valeur nulle ou un indice de profitabilité (IP) à une valeur égale à 1.
VAN = 0 → 0 = ∑ MBAj (1 + i)−j
j=n
j=1
− C
(i : valeur à chercher)
Le TRI du projet est de 51,35 %. Le taux de rentabilité interne est largement supérieur
au taux d’actualisation choisi qui est de 20%.
5.5. Délai de Récupération des Capitaux Investis (DRCI)
Le DRCI est représenté par le temps au bout duquel le cumul des MBA sera égal au
montant des capitaux investis. Les capitaux investis seront récupérés le mois de mars de la
troisième année. Le projet est donc solvable car le DRCI est inférieur à 5 ans.
Conclusion partielle
L’étude de faisabilité financière montre que le projet est rentable et viable. Il présente
une Valeur Nette Actualisé positif de 120 850 298 Ar pour un taux d’actualisation de 20 % ; un
Indice de profitabilité de 2,03, un Taux de rentabilité interne 51,35 de et un retour des capitaux
investis en troisième année. Il fournit alors un profit suffisant pour le promoteur et générant
suffisamment de revenu pour permettre sa continuité dans le temps et dans l’espace.
Conclusion
C o n c l u s i o n | 81
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Conclusion
En conclusion, l’alimentation en huile constitue un point essentiel et non négligeable
pour assurer la sécurité alimentaire. A Madagascar, la consommation en huile alimentaire est
encore insuffisante en termes de qualité et de quantité. Notre recherche s’est portée sur une
étude de faisabilité technico-économique d’une implantation d’une huilerie industrielle
d’arachide à petite échelle dans une des zones productrices d’arachide d’huilerie de
Madagascar.
L’arachide est une plante oléagineuse à haute teneur en huile qui s’adapte bien aux
conditions pédoclimatiques de Madagascar. L’huile d’arachide quant à elle est une huile oléique
qui constitue une bonne source de matière grasse pour l’alimentation humaine ; et est une
excellente huile de friture et de cuisson.
L’implantation de l’huilerie se fera dans le District d’Ambositra, région Amoron’i
Mania. Nous avons estimé, au début du projet, une capacité de production maximale de 2 tonnes
d’arachide en coques par jour sur 10 mois de production pour atteindre 383 tonnes d’arachide
par an et une production d’environ 94 300 litres d’huile par an. Mais nous prévoyons des
futures extensions de l’usine. D’ailleurs, la configuration de ce dernier et l’agencement des
locaux sont conçus en tenant compte de ces futures extensions.
Les résultats des analyses du marché en amont montrent que la disponibilité annuelle de
l’arachide est très variable. Elle est surtout disponible durant les mois récoltes, nécessitant ainsi
l’établissement d’un système de stockage et gestion de stocks efficaces pour assurer un
approvisionnement continu de l’usine. Avant extraction, l’arachide sera stockée en coques, dans
des sacs jutes et dans un magasin de stockage.
Pour le marché en aval, les huiles offertes sur le territoire national sont dominées par les
importations et l’huile d’arachide raffinée y est rare. Concernant la demande, le choix des
consommateurs est d’abord orienté par les prix des huiles, vient ensuite les critères de qualité
et de conditionnement. Pour se faire une place sur le marché, nous avons adopté une stratégie
de différenciation et caractérisation du produit par la qualité, l’origine locale et l’emballage ;
un prix de pénétration (prix bas), une distribution qui suivent le circuit des denrées de
consommations de masses et une politique de communication qui seront établis ultérieurement.
Les ménages, les fabricants de beignets traditionnels et les restaurateurs aux alentours de la
zone d’implantation et dans les grandes villes, seront les principales cibles du projet.
Concernant la technologie de transformation de l’huile, la méthode d’extraction
artisanale actuellement utilisée manque de performance. Avec un rendement d’extraction de 24
C o n c l u s i o n | 82
RANDRIAMANALINA Haingonirina
à 30 % d’huile par rapport à la graine, pour un potentiel de 52 % d’huile (par rapport à la matière
sèche) pour la variété Donga. En outre, l’huile produite par cette méthode ne répond pas aux
normes préconisées par Codex Alimentarius et n’assure pas la sécurité et la salubrité
alimentaire. Ces défauts de performance constituent un des blocages du développement du
secteur huilerie d’arachide de Madagascar.
Pour l’huilerie industrielle à petite échelle, le procédé de transformation de l’huile
comprenant stockage, trituration, raffinage et conditionnement, nous avons opté pour un
procédé de transformation industrielle standard proposé dans littérature, exceptée pour quelques
étapes de raffinage que nous avons dû restreindre faute de moyens financiers et techniques.
Enfin pour l’analyse financière, le projet est rentable. Il génère une marge bénéficiaire
considérable avec une VAN positif, un indice de profitabilité de 2,03 et un retour des capitaux
investi à la troisième année.
Le projet est théoriquement viable et sa réalisation permet d’atteindre les objectifs
globaux établis. Dans une vision plus loin, nous proposons une extension du projet et insertions
de nouveaux produits et de nouvelles activités.
Liste bibliographique
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 83
RANDRIAMANALINA Haingonirina
BIBLIOGRAPHIE
1. ADRIAN J. et JACQUOT R.; 1968; Valeur alimentaire de l’arachide et de ses
dérivés ; Techniques Agricoles et Productions tropicales; Edition G.-P.
MAISONNEUVE & LAROSE ; 11 Rue Victor-Cousin, 11; PARIS (Ve) ; 274 P.
2. AFNOR ; 1993 ; Recueil de norme françaises : corps gras, graines oléagineuses et
produits dérivés ; 5e édition ; tour Europe –cedex 7 ; 92049 Paris La Défense ; 663
P.
3. ANDRE E. ; 1964 ; Les corps gras, que sais-je ? Le point de connaissance actuelle
n° 234 ; Presses universitaire de France ; 108, Boulevard Saint-Germain ; Paris ; 127
P.
4. ANDRIAMIARANTSOA H. Z.; 2006 ; Etude prévisionnelle de la mise en place
d’un système d’autocontrôle au sein d’une unité de raffinage d’huile alimentaire
(Cas de l’HUILE DE SOJA); Mémoire fin d’étude ; Mention des Industries
Agricoles et Alimentaires; Ecole Supérieures des Sciences Agronomiques ;
Université d’Antananarivo; 82 P.
5. BARGALE P. C.; 1997; Mechanical oil expression from selected oilseeds under
uniaxial compression ; PhD Thesis ; Department of Agriculture and Bio resource
Engineering ; University of Saskatchewan, Saskatoon ; 222 P.
6. CHOE E.; 2008; Effects and mechanisms of minor compounds in oil on lipid
oxidation; In Food Lipids, Chemistry, Nutrition, and Biotechnology, 3ème Edition.
Edition AKOH, MIN, DAVID B., CRC Press, Boca Raton; USA; P 449-475.
7. CHOE E., MIN D. B.; 2006; Mechanisms and factors for edible oil oxidation.
Comprehensive Reviews in Food Science and Food Safety, 5; P 169-186.
8. CLERGEAUD C. et CLERGEAUD L. ; 2003 ; Les huiles végétales, huile de santé
et de beauté ; Collection Douce alternative ; Editions AMYRIS SPRL ; 103, avenue
de la Forêt - 1000 Bruxelles ; ISBN : 2-930353-11-2 ; 132 P.
9. COMELADE E. ; 1991 ; Technologie des aliments et hygiène alimentaire 2ème
cahier 5ème édition ; Edition LANORE J. ; 131, rue P. V.- Couturier-92240
Malakoff ; 239 P.
10. COULIBALY Y. R. C.; 2013; Etude de faisabilité d’un projet de création
d’entreprise: cas d’un cabinet de conseil en marketing; Mémoire de fin d’études;
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 84
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Option gestion des projets; Institut Supérieur de Management des Entreprises et
autres Organisation; Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion; 53 P.
11. CRUZ J.F., TROUDE F., GRIFFON D., HEBERT J.P. ; 1988 ; Conservation des
grains en régions chaudes, 2ème édition; Techniques rurales en Afrique ; Centre
d’Études et d’Expérimentation du Machinisme Agricole et Tropical (CEEMAT);
Ministère de la Coopération et du Développement ; Paris, France ; ISBN 2 11
084875 8 ; 545 P.
12. DIJKSTRA A., SEGERS J.; 2007; Production and refining of oils and fats. In The
Lipid Handbook with CD-ROM, 3ème Edition ; Edition HARWOOD J. L.,
GUNSTONE F. D., DIJKSTRA A. ; CRC Press ; 6000 Broken Sound Parway New
York, Suite 300 ; ISBN 0-8493-9688 ; P 143-262
13. DUPIN H., CUP J.-L., MALEWIAK M.-I., LEYNAUD-ROUAUD C., BERTHIER
A.-M.; 1992 ; Alimentation et nutrition humaine ; Edition ESF ; 17, rue Viète,
75017 Paris ; ISBN 2.7101.0892.5; 1533P
14. FOFIFA ; 2015 ; Etude pour la consolidation de l’arachide Donga dans la région
Amoron’i Mania ; Conventions FRDA Amoron’i Mania N° 0742-ConFin/RECH-
AA/FOFIFA/06/2014, Programme MATOY Amoron’i Mania; 46 P.
15. FONCEKA D., 2010 ; Elargissement de la base génétique de l’arachide cultivée
(Arachis hypogaea) : Application pour la construction de populations,
d’identification de QTL et l’amélioration de l’espèce cultivée ; Thèse de Doctorat ;
Biologie Intégrative des plantes ; Sibagne ; Montpellier SupAgro ; 106 P.
16. GILLIER P. et SILVESTRE P ; 1969 ; L’arachide ; Techniques Agricoles et
Productions Tropicales ; Edition MAISONNEUVE & LAROSE ; 11, rue Victor-
Cousin, 11 ; Paris (Ve) ; 289 P.
17. HAYMA J. ; 2004 ; Le stockage des produits tropicaux ; 4ème édition ; Agriodok 31 ;
Fondation Agro misa ; Wageningen ; ISBN 90-77073-69-8 ; 78 P.
18. JACOBSEN L. A., BACKER L. F.; 1986; Recovery of sunflower oil with a small
screw expeller. Energy in Agriculture, 5; North Dakota State University; U.S.A. ;
199-209 P.
19. KEMPER T. G.; (2005). Oil Extraction, In Bailey´s Industrial Oil and Fat products;
Edition SHAHIDI F.; Volume 5 ; ISBN 0-471-38552-2, New Jersey: John Wiley &
Sons, Inc ; P 63-68.
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 85
RANDRIAMANALINA Haingonirina
20. LOUNI S. ; 2009 ; Extraction et caractérisation physicochimique de l’huile de
graines de Moringa oleifera ; Mémoire de fin d’études ; Option Sciences
Alimentaires ; Département Technologie Alimentaire ; Ecole Nationale Supérieure
Agronomique El-Harrach ; 92 P.
21. MATTHÄUS B. ; 2012 ; Oil technology in Technological Innovations in Major
World Oil Crops, volume 2 ; Edition GUPTA S. K., SPRINGER ; New York, USA,
P 23-92.
22. Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP) ; 2004 ; Filière
Oléagineux ; Filières de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, et Actions, Fiche
n° 109 ; Madagascar ; 16 P.
23. NOVELLO C. et SANTAMARIA C. ; 2005 ; L’allergie alimentaire à l’arachide ;
Science et technologie ; Université Paris XII – Val de Marne ; 61 Avenue du Général
de Gaulle 94010, Créteil Cedex ; 31 P.
24. NTARE B. R., 2007 ; Arachis hypogaea L. ; in VOSSEN V. D., H.A.M. &
MKAMILO G.S. (Editeurs) ; PROTA 14 Vegetable oils/Oléagineux ; [CD-Rom] ;
PROTA P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Pays Bas.
25. OLLIVIER A. et MARICOURT R. ; 1990 ; Pratique du marketing en Afrique, Paris,
EDICEF/AUPELF, P 9.
26. RAKOTOARIMANANA S. ; 2010 ; Contribution à l’amélioration de la
comestibilité de l’huile d’arachide Artisanale par raffinage ; Mémoire de fin
d’études ; Département Génie Chimique ; Ecole Supérieure Polytechnique ;
Université d’Antananarivo ; 111 P.
27. RANJALAHY J. ; 2003 ; Contribution à l’amélioration d’une huilerie artisanale
d’arachide : étude de faisabilité technico-économique par introduction du raffinage ;
Mémoire de fin d’études ; Mention des Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole
Supérieures des Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo ; 110 P.
28. RAOBINARISON E. ; 1970 ; L’arachide ; Fiche Technique ; Service de
l’Enseignement et de la formation Agricoles de la république malgache ; Agence du
BDPA Madagascar ; 36 P.
29. RASOARAHONA J. ; 1981; L’huilerie de coton à Madagascar- Amélioration des
procédés de raffinage et perspective d'avenir ; Mémoire de fin d’étude ;
Département des Industries Agricoles et Alimentaires ; EESSA, Université
d’Antananarivo ; 113 P.
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 86
RANDRIAMANALINA Haingonirina
30. RATOLOJANAHARY M. ; 2013 ; Mise en place d’un système de maitrise de la
qualité au sein de l’huilerie SIB ; Mémoire de fin d’étude ; Mention des Industries
Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques,
Université d’Antananarivo ; 76 P.
31. ROBERFROID M. B., COXAM V., DELZENNE M. ; 2008 ; Aliments
fonctionnels, 2ème édition ; Collection Sciences et Techniques Agroalimentaires ;
Editions Tec & Doc ; 11 rue Lavoisier, F-75008 Paris ; ISBN 978-2-7430-1026-3 ;
P 3-22.
32. ROCHER E. ; 2008 ; Conditionnement et emballage, chapitre 1 : un fil directeur :
la nature et les fonctions de l’emballage; Groupe Eyrolles, Editions d’organisation ;
ISBN 978-2-212-53813-7 ; P 1-38.
33. ROMBAUT N. ; 2013 ; Etude comparative des trois procédés d’extraction d’huile,
aspects qualitatifs et quantitatifs : application aux graines de lin et aux pépins de
raisin ; Thèse de doctorat ; Option Génie des procédés industriels et de
développement durable ; Université de technologie de Compiègne ; 215 P.
34. SANDERS T.H. ; 2002 ; Groundnut (peanut) oil in Vegetable oils in food
technology : composition, properties and uses ; Edition GUSTONE F. D. ;
Blackwell publishing Ltd, CRC presse ; USA and Canada ; ISBN 0-8493-2816-0 ;
P 233-243.
35. SAVOIRE R. ; 2008 ; Etude multi - échelles de la séparation solide - liquide dans la
trituration du lin oléagineux ; Thèse de doctorat ; Génie des Procédés Industriels ;
Université Technique de Compiègne ; 181 P.
36. SCHILLING R. ; 1996 ; L’arachide en Afrique tropicale ; Le Technicien
d’agriculture tropicale ; Editions MAISONNEUVE et LAROSE ; 15, rue Victor-
Cousin ; F 75005 ; ISBN 2-7068-1267-2 ; Paris ; 171 P.
37. SIVAKUMARAN K., GOODRUM J. W. ; 1988 ; Laboratory oilseed processing by
a small screw press; Journal of the American Oil Chemists Society, Vol 65, no 6;
University of Florida, Gainesville, and Department of Agricultural Engineering,
University of Georgia, Athens; 932-935 P.
38. UCCIANI E. ; 1995 ; Nouveau Dictionnaire des huiles végétales ; Composition en
acides gras ; Lavoisier Tec & Doc ; Paris 11, rue Lavoisier F75384 Paris Cedex 08 ;
644 P.
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 87
RANDRIAMANALINA Haingonirina
39. VERGNE V.S. et SOSULSKI F.W.; 1988; Mechanics of oil expression from Canola
; Journal of the American Oil Chemists' Society 65(7); Department of Crop Science
and Plant Ecology; University of Saskatchewan, Saskatoon, Saskatchewan S7N
OWO, Canada; 1169-1176 P.
40. VERGNE E., PERRIER-ROBERT A., BURGAUD D. ; 2002 ; Recettes originales
du marché ; Losange ; Editions Artémis N° d’éditeur 84416 ; UE ; ISBN 2-84416-
094-8 ; 512 P.
41. VERNETTE E. et GIANNOLLONNI J-L ; 2011 ; Etudes de marché ; 3ème édition ;
Editeur(s) : Vuibert ; Collection : Gestion ; Paris ; 620 P.
42. WAFA J. ; 2002 ; Décoloration des huiles végétales sur des argiles : étude de
stabilité physico-chimique des huiles décolorées ; Mémoire de fin d’études ; Etudes
approfondies en chimie organique ; Faculté des sciences de SFAX ; Université de
SFAX ; 100 P.
43. WALKELYN P.J.; WAN P.J. ; 2006 ; Solvent extraction to obtain edible oil
products in Handbook of Functional Lipids ; Edition AKOH C.C. ; ISBN 978-0-
8493-2162-7, Boca Raton: CRC Press ; P 89-131.
44. WARD J. A. ; 1976 ; Processing high oil content seeds in continuous screw presses ;
In Journal of the American Oil Chemists´ Society ; Vol. 53 ; P 261-264.
45. YOUNG C. T. ; 1996 ; Peanut oil in Bailey’s Industrial Oil and Fat Products, Edible
Oil and Fat Products : Oils and Oils Seeds, Vol 2 ; Edition WILEY J. & Sons, Inc.,
New York ; P 377-392.
46. YOUSSI S. ; 2008 ; L’analyse de la filière arachide dans la région du Sud-Ouest
malgache : outil d’appui à la réflexion stratégique d’une organisation paysanne
régionale ; Mémoire de fin d’étude ; IRC Montpellier SupAgro ; 88 P.
47. CORRIVEAU G., LAROSE V., MENVIELLE W., NOMO T. S., GELINAS J.,
CADIEUX P. ; 2012 ; Guide pratique pour étudier la faisabilité de projets ; Presses
de l’université de Québec ; ISBN 978-2-7605-3302-8 ; P 36 – 44.
48. LEPLAT J. DUSSOURD G., SPINASSE B. ; 1985; Ingénierie de détail ; Fonction
achats ; Encyclopédie Techniques de l’ingénieur ; Génie industriel. 21 P.
49. LOVELOCK C., WIRTZ J., LAPERT D. ; 2004 ; Marketing des services, 5ème
édition ; Editeur Pearson France, 74, rue de Lagny 93100 Montreuil ; 620 P.
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 88
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Webographie
50. ABOUTAYEB R.; 2011 ; Technologie de la préparation des graisses et huiles
alimentaires; Sciences et Techniques des Aliments ; [En ligne] ; Consulté le
28/07/2017 ; Disponible sur https://www.azaquar.com
51. Agence nationale de sécurité alimentaire, environnement et travail (ANSES) ;
2011 ; Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras ;
Rapport d’expertise collective ; Edition scientifique, 27-31 avenue du général
Leclerc, 94701 Maisons-Alfort Cedex ; Saisine n° 2006-SA-0359 ; 323 P ; [en
ligne] ; Consulté le 14/06/2017 ; disponible sur www.anses.fr ;
52. ANCELLIN R., BERTA J.-L., DUBUISSON C., S. LA VIEILLE et MARTIN A. ;
2002 ; Allergies Alimentaires, connaissances, clinique et prévention ; afssa ;
Programme national, nutrition santé ; Ministère de la santé de la famille et des
personnes handicapés ; République Française ; [En ligne] ; Consulté le 19-10-2017 ;
Disponible sur http://solidarites-sante.gouv.fr
53. ANNA L. M. TURTELLI P. and ROSSANO G. ; 2012 ; Oil Presses ; Embrapa
Agroenergy ; Brazil ; Faculty of Agricultural Engineering (FEAGRI/UNICAMP)),
the Food Technology Institute (ITAL), P 33-52 ; [En ligne] ; Consulté le
02/08/2017 ; Disponible sur http://www.alice.cnptia.embrapa.br
54. ANONYME ; 2002 ; Les légumineuse ; Sommaire chapitre 11 ; [En ligne] ;
Consulté le 23/05/2017 ; Disponible sur http://www.mapageweb.umontreal.ca
55. BUCHLER E. ; 2013 ; Huiles et graisses ; La brochure complète ; [En ligne] ;
consulté le 25-11-2016 ; Disponible sur www.pistor.ch
56. CODEX ALIMENTARIUS ; 1999 ; Norme pour les huiles végétales portant un nom
spécifique - CXSTAN 210. FAO/OMS, Rome, Italie ; [En ligne] ; Consulté
le 28/07/2017; Disponible sur http://www.fao.org
57. CUVELIER M. E. et MAILLARD M. N. ; 2012 ; Stabilité des huiles alimentaires
au cours de leur stockage ; Oilseeds & fat Crops and Lipides (OLC) ; Section Dualité
– Sécurité alimentaire ; Volume 19, Number 2 ; Pages 125 – 132 ; [En ligne] ;
consulté le 07/0817 ; Disponible sur https://www.ocl-journal.org
58. DALLONGEVILLE J., GRUSON E., DAUCHET L. ; 2008 ; Acides gras
alimentaires et risque cardiovasculaire ; Cahier Nutrition Diététique, 43, Hors-série
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 89
RANDRIAMANALINA Haingonirina
1 ; P 54-57 ; [en ligne] ; Consulté le 02/08/2017; Disponible surhttp://www.institut-
benjamin-delessert.net
59. DEVILLERS P. ; THÉBAULT J. ; MATHELLIER B. ; JADEAU L. ; LABAU M. ;
JOLY X. ; BOSQUE F. ; BADEY L. ; JOLIBERT F. ; 2010 ; Huiles végétales guide
d’aide à l’application des meilleures technologies disponibles (MTD) ; 11, rue
Gaspard-Monge Parc industriel Bersol 2 ; [En ligne] ; Consulté le 25-11-2016 ;
Disponible sur http://iterg.com
60. FAO ; 1991; Production d'huile d'arachide ; Amélioration des procédés traditionnels
de transformation de certains oléagineux et du manioc; Rome ; [En ligne] ; consulté
le 06-06-2017 ; Disponible sur http://www.fao.org
61. GONTIER R., GOUGEON S., GUILLOT X., THOMASSET B., MÉJEAN L.,
TRÂN T., BOURGAUD F. ; 2004 ; Les plantes, sources d’acides gras essentiels
oméga 3 ; Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 11, Numéro 2, 106-11 ; [en
ligne] ; Consulté le 28/07/2017 ; Disponible sur www.ocl-journal.org
62. JAFFUEL D., DEMOLY P. et BOUSQUET J.; 2001 ; Les allergies alimentaires:
Food allergies ; Revue Française d’Allergologie et d’Immunologie Clinique,
Volume 41, Issue 2, Pages 169-186 ; [en ligne] ; Consulté le 23/05/2017 ;
Disponible sur http://www.sciencedirect.com
63. LEHOUX N. et VALLEE P. ; 2004 ; Analyse multicritère ; [en ligne] ; Consulté le
27/03/2018 ; Disponiblehttps://www.performance-publique.budget.gouv.fr
64. MORIN O. et PAGES X. ; 2012 ; Huiles et corps gras végétaux: ressources
fonctionnelles et intérêt nutritionnel ; OLC Vol 19 N°2 : P 63-75. doi :
10.1684/ocl.2012.0446 ; [en ligne] ; Consulté le 28/07/2017 ; Disponible sur
https://www.ocl-journal.org
65. NAUTIYAL P. C. ; 2002; GROUNDNUT: Post-harvest Operations; édition
AGSI/FAO, MEJIA D., LEWIS B.; National Research Centre for Groundnut ; 126
pages ; [en ligne] ; Consulté le 06/06/2017 ; disponible sur www.fao.org
66. NIHAD N. ; 2008 ; Suivi et comparaison des paramètres physico-chimiques de
l'huile de soja raffinée chimiquement et enzymatiquement, produites par Cévital ;
Mémoire de fin d’étude ; Université Abderrahmane Mira de Béjaîa ; [En ligne] ;
Consulté le 29-11-2017 ; Disponible sur https://www.memoireonline.com
67. Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) ; 2014 ;
Recommandations concernant les lipides, Information nutrition ; Denrées
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 90
RANDRIAMANALINA Haingonirina
alimentaires et nutrition ; Département fédéral de l'intérieur DFI ; Confédération
Suisse ; [en ligne] ; consulté le 28/07/2017 ; disponible sur
https://www.blv.admin.ch
68. OUATTARA A. O. ; 2008 ; Cours de marketing mix ; [En ligne] ; Consulté le
10/05/2018 ; Disponible sur https://webcache.googleusercontent.com
69. PAGESX., MORIN O., BIROT C., GAUDM., FAZEUILH S., GOUBAND M. ;
2010 ; Raffinage des huiles et des corps gras et élimination des contaminants ; OCL
VOL. 17 N° 2 : P 86-99 ; doi: 10.1684/ocl.2010.0302 ; [En ligne] ; Consulté le
06/06/2017 ; Disponible sur https://www.ocl-journal.org
70. PAGES-XATART-PARES X. ; 2008 ; Technologies des corps gras (huiles et
graisses végétales) Techniques de l'ingénieur, dossier F6070, 19 P ; [En ligne] ;
Consulté le 10/07/2017 ; Disponible surwww.techniques-ingenieur.fr
71. RUDRAPPA U. ; 2009 ; Peanut oil nutrition facts; [en ligne] ; consulté le
10/07/2017 ; Disponible sur www.nutrition-and-you.com
72. SCHILLING R. ; 2003 ; L’arachide : Histoire et perspectives ; Résumé de la
conférence donnée à Agropolis Museum ; [en ligne] ; Consulté le 10/07/2017 ;
disponible sur http://museum.agropolis.fr
73. Unité de Gestion des Informations Régionales (UGIR) ; 2015 ; Monographie de
région Amoron’i Mania ; Ministère de l’économie et de la planification ;
Madagascar ; [En ligne] ; Consulté le 19-10-2017 ; Disponible sur
www.mpae.gov.mg
74. WOODROOF J. G. ; 1983 ; Peanuts oil ; in Peanuts – Production, Processing,
Products, 3ème Edition, Avi Publishing Company, Westport, CT, P 293-307 ; [En
ligne] ; Consulté le 07/06/2017 ; Disponible surhttps://www3.epa.gov
75. BOUNIE D. ; 2010 ; L’usine agro-alimentaire : de la conception à la mise en
œuvre ; Polytech’Lille, IAAL ; [En ligne] ; Consulté le 13/03/2018 ; Disponible sur
https://dokodoc.com
Supports de cours
76. RABE R. M. ; 2015 ; Cours de Génie Industrielle et Alimentaire I ; Master I ;
Semestre 7 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des
Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 91
RANDRIAMANALINA Haingonirina
77. RAHOERASON M. ; 2016 ; Nutrition humaine. Cours Master II ; Semestre 8 ;
Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; École supérieure des Sciences
Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
78. RAMAROSON J. B. ; 2016 ; Méthodologie d’estimation des coûts de production ;
Cours Master II ; Semestre 9 ; Parcours Génie des Procédés et technologies de
transformation ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure
des Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
79. RAMAROSON R. J. B. ; 2016 ; Cours d’emballage et conditionnement des denrées
alimentaires ; Master II ; Semestre 9 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires
; Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
80. RANDRIATIANA R. ; 2015 ; Nettoyage et désinfection ; Cours Master I ; Semestre
8 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques ; Université d’Antananarivo
81. RAONIZAFINIMANANA B. ; 2016 ; Industries des corps gras ; Master II ;
Semestre 9 ; Parcours Génie des Procédés et technologies de transformation ;
Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
82. RAONIZAFINIMANANA B. ; 2015 ; Communication d’entreprise ; Cours Master
I ; Semestre 8 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des
Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo
83. RAONIZAFINIMANANA B. ; 2015 ; Méthodes d’Analyse et de contrôle I ; Master
I ; Semestre 6 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des
Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
84. RAONIZAFINIMANANA B. ; 2016 ; Rédaction Scientifique ; Master II ; Semestre
8 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
85. RASOARAHONA J. ; 2016 ; Cours de Génie Industrielle et Alimentaire II ; Master
I ; Semestre 7 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des
Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
86. RASOARAHONA J. ; 2016 ; Gestion de la qualité ; Cours Master II ; Mention
Industries Agricoles et Alimentaires ; École Supérieure des Sciences
Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
L i s t e b i b l i o g r a p h i q u e | 92
RANDRIAMANALINA Haingonirina
87. RAZAFIMAMONJISON G. ; 2015 ; Technologie des produits végétaux ; Cours
Master I ; Semestre 8 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo
88. RAZAFIMBELO F. ; 2016 ; Business plan. Cours Master II ; Semestre 9 ; Mention
Industries Agricoles et Alimentaires ; Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
; Université d’Antananarivo.
89. RAZAFIMBELO F. F. ; 2016 ; Chimie et Biochimie Alimentaire II. Cours Master
II ; Semestre 8 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; École supérieure des
Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
90. RAZAFINDRAJAONA, J. M. ; 2015 ; Introduction au plan de recherche. Cours
Master 1 ; Mention Industries Agricoles et Alimentaires ; École supérieure des
Sciences Agronomiques ; Université d’Antananarivo.
Parties expérimentales
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 93
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Parties expérimentales
Partie expérimentale 1 : Détermination de la teneur en eau et en matières volatiles des
graines d’arachide (NF ISO 665)
1. Principe
La détermination de la teneur en eau et en matières volatiles des graines s’effectue par
dessiccation à 103 ± 2°C dans une étuve à la pression atmosphérique, jusqu’à l’obtention d’une
masse pratiquement constante.
2. Appareillage
Les matériels nécessaires pour la détermination sont : une balance analytique, une vase
à fond plat, une étuve électrique et un dessiccateur contenant un agent déshydratant efficace
(oxyde de phosphore, le gel de silice, alumine activée…).
3. Mode opératoire
Préparation de l’échantillon pour l’essai :
Dans le cas des graines de grosseur moyenne (arachide, soja…), il est nécessaire de
broyer l’échantillon, jusqu’à l’obtention de particules au plus 2 mm.
- Peser dans la vase 5 ± 0,5 g de la mouture
- Répartir uniformément la substance sur tout le fond et fermer celui-ci avec son
couvercle
Détermination
- Placer la vase contenant la prise d’essai, couvercle enlevé, dans l’étuve préalablement
réglée à 103 ± 2°C.
- Après 3 heures de séjour dans l’étuve, placer les échantillons dans le dessiccateur. Dès
que la vase refroidie à la température de laboratoire, peser.
- Remettre la vase dans l’étuve. Après une heure, répéter les opérations de refroidissement
et de peser.
Si la différence entre les deux pesées est égale ou inférieure à 0,005 g, considérer la
détermination comme terminée sinon soumettre la prise d’essai à des séjours successifs de
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 94
RANDRIAMANALINA Haingonirina
1 h dans l’étuve, jusqu’à ce que la différence entre les deux pesés successives soit égale ou
inférieure à 0,005g.
4. Expression du résultat
La teneur en eau et matière volatiles de l’échantillon (pourcentage en masse), est égal à :
𝒎𝟏 − 𝒎𝟐
𝒎𝟏−𝒎𝟎𝐱 𝟏𝟎𝟎
m0 est la masse, en gramme du vase
m1 est la masse, en gramme, du vase avec la prise d’essai, avant la
dessiccation
m2 est la masse, en gramme, du vase avec la prise d’essai après la
dessiccation
La différence entre les résultats de deux déterminations effectuées simultanément ne
doit pas dépasser 0,2 g d’eau et de matières volatiles pour 100 g d’échantillon.
Partie expérimentale 2 : Détermination de la teneur en huile de la matière première
(ISO 659 : 1988)
1. Principe
La détermination de la teneur en huile est réalisée par extraction dans un appareil
d’extraction continue de type soxhlet avec de l’hexane.
2. Appareillage
Appareil d’extraction continue de type soxhlet, muni d’un ballon de
250 ml de capacité
Chauffe ballon
Etuve à chauffage électrique réglable à 103°C ± 2°C
Régularisateur d’ébullition, par exemple pierre ponce en petits
grains ou bille de verre
Balance analytique
Cartouche à extraction et ouate, exemptes de matières solubles dans
l’hexane ou dans l’éther de pétrole
Dessiccateur
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 95
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3. Mode opératoire
- Peser, à 1 mg près, environ 10g de l’échantillon pour essai
- Placer l’échantillon dans le soxhlet après l’avoir mis dans une
cartouche.
- Relier le soxhlet à un ballon et un chauffe-ballon
- Verser par l’embout supérieur du soxhlet de l’hexane en quantité
suffisante.
- Relier au réfrigérant
- Chauffer doucement (rhéostat) pour distiller l’hexane pendant 6h
- Evapore l’hexane contenu dans le ballon.
- Mettre à l’étuve pendant 1h pour éliminer le solvant résiduel.
- A la sortie de l’étuve, on place immédiatement le ballon dans le
dessiccateur jusqu’à refroidissement à température ambiante
- Peser le ballon avec la balance analytique
Partie expérimentale 3 : Détermination de la densité de l’huile
1. Matériels
- Pycnomètre
- Balance
- Pipettes
- Seringues
2. Mode opératoire
- Nettoyer avec soin, puis rincer le pycnomètre (avec l’alcool), et sécher à l’étuve
- Peser le pycnomètre vide à 1g près
- Remplir le pycnomètre avec de l’eau distillé. Laisser reposer. Ajuster, si nécessaire, le
niveau d’eau au trait de repère.
- Lorsque l’équilibre avec la salle de balance est réalisé, peser le pycnomètre plein à 1g
près.
- Effectuer les mêmes manipulations en remplaçant l’eau par d’échantillon.
Figure 31 :
Extraction par
solvant (Source :
Cliché, 2017)
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 96
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3. Expression du résultat
La densité relative est donnée par la relation :
d20 =𝒎𝟐−𝒎𝟎
𝒎𝟏−𝒎𝟎
m0=masse de pycnomètre vide
m1=masse de pycnomètre rempli d’eau
m2=masse du pycnomètre rempli d’huile
Or la température de la salle est différente de 20°C donc pour les deux échantillons, la formule
de la densité devient :
𝒅 =𝒎𝟐 − 𝒎𝟎
𝒎𝟏 − 𝒎𝟎∗ ∆ + 𝟎. 𝟎𝟎𝟏𝟐 ∗ [𝟏 −
𝒎𝟐 − 𝒎𝟎
𝒎𝟏 − 𝒎𝟎∗ ∆]
- ∆ : densité de l’eau à la température de la mesure = 0.99707 à 25°C
- La précision de la mesure est de ±0.0005
Partie expérimentale 4 : Indice de saponification NF ISO 3657 (1990)
1. Principe
Ebullition à reflux d’un échantillon avec une solution éthanolique d’hydroxyde de
potassium, et titrage de l’excès d’hydroxyde de potassium par une solution titré d’acide
chloridrique.
2. Réactifs
KOH à 0,5 N dans éthanol
HCl à 0,5 N
Phénolphtaléine
3. Appareillage
Fiole conique
Réfrigérant à reflux
Chauffe ballon
Burette gradué
Pipette
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 97
RANDRIAMANALINA Haingonirina
4. Mode opératoire
Peser, à 5 mg près, dans un ballon environ 2 g d’échantillon
Ajouter à la prise d’essai, 25 ml de la solution éthanolique de KOH
Relier le ballon à la chauffe ballon
Placer l’ensemble sur le chauffe-ballon et faire bouillir pendant 60 mn
Ajouter à la solution chaude, 0,5 à 1 ml de phénolphtaléine
Titrer avec la solution d’HCl jusqu’à la couleur rose de l’indicateur disparaisse
Essai à blanc
Il est nécessaire d’effectuer deux déterminations sur le même échantillon.
5. Expression du résultat
L’indice de saponification Is est donné par la formule :
𝐼𝑆 =(𝑉0 − 𝑉1)x 𝐶 x 56, 1
𝑚
C: titre de la solution de HCl
m: masse en g de la prise d’essai
V0 : Volume de la solution HCl versée pour l’essai à blanc
V1 : Volume de la solution HCl versée
Partie expérimentale 5 : Détermination de l’indice de réfraction NFT 60-212 (1984)
1. Principe
Mesurage, à l’aide d’un refractomètre type Abbe à 0,0002 près, de l’indice de réfraction
de l’échantillon liquide à température constante
2. Mode opératoire
Sur le corps gras parfaitement anhydre et filtré
Maintenir la température du prisme à la valeur constante
Effectuer le mesurage
Lire l’indice de réfraction à 0,0002 près en valeur absolue
Mesurer deux autres fois l’indice de réfraction et calculer la moyenne des 3 mesurages
3. Expression du résultat
Si t1>t
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 98
RANDRIAMANALINA Haingonirina
𝒏𝑫𝒕 = 𝒏𝑫
𝒕𝟏 + (𝒕𝟏 − 𝒕)𝑭
t1est la température de mesurage
t est la température de référence
F=0,00035 à 20°C
Partie expérimentale 6 : Détermination de l’indice d’acide de l’huile (NF T 60-204)
1. Principe
Mise en solution d’une prise d’essai dans l’éthanol chaud, puis titrage des acides gras
présent à l’aide d’une solution éthanolique de KOH.
2. Réactifs
Ethanol, 95 % (v/v)
KOH
Phénolphtaléine
3. Appareillage
Balance
Fiole conique
Burette
4. Mode opératoire
Dissoudre la prise d’essai dans 100 ml d’éthanol préalablement neutralisé portés avec
précaution au voisinage de l’ébullition avant emploi
Titrer, en agitant, avec la solution de KOH à 0,1 N jusqu’à virage de l’indicateur
(coloration rose de la phénolphtaléine durant au moins 10 secondes)
L’indice d’acide exprimé en mg KOH/g d’huile est égal à :
𝟓𝟔, 𝟏 𝐱 𝐕 𝐱 𝐜
𝐦
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 99
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Figure 32 : Presse à Vis
manuelle (Source : cliché
auteur, 2017)
Expression de l’acidité :
L’acidité peut être calculée à partir des résultats obtenus pour la détermination de
l’indice d’acide. Elle est exprimée en pourcentage en masse :
𝐚 =𝐕 𝐱 𝐜 𝐱 𝐌
𝟏𝟎 𝐱 𝐦
- V : volume, en ml, de la solution titrée de KOH utilisé
- c: concentration, en mol/l, de la solution titrée de KOH utilisée
- m : masse, en gramme, de la prise d’essais
- M : Masse molaire, en g/mole de l’acide adopté pour l’expression du résultat (acide
oléique)
Partie expérimentale 7 : Essais d’extraction en laboratoire
1. Broyage
Cette opération a été effectuée à l’aide d’un broyeur mécanique ou mixer et un tamis
pour avoir une granulométrie plus ou moins uniforme. D’abord sur des graines entières non-
broyées puis successivement sur des moutures à des granulométries, dans leur plus grande
dimension, de 6 à 10 mm, 3 à 6 mm, 1 à 2 mm, inférieur à 1 mm.
2. Conditionnement thermique
Nous avons réalisé une cuisson à la vapeur atmosphérique suivie de séchage en étude à
60°C jusqu’à 6% d’humidité. La cuisson à la vapeur à pression atmosphérique a pour avantages
de rendre la cuisson uniforme, dans une atmosphère humide et de limiter la détérioration de la
qualité de l’huile contenue dans les graines puisque la température de cuisson n’excède pas 100
°C (MATTHÄUS, 2012). Nous avons effectué des essais à 20 et à 40 mn qui sont les extrêmes
des intervalles préconisés dans la littérature ; dans le cas où la différence de réponses pour ces
deux valeurs est significative, nous allons effectuer des essais à 30 mn.
3. Pressage
La presse à vis que nous avons utilisée s’agit d’une
presse expeller manuelle de capacité 5 kg par heure, de la
marque PITEBA. Elle est fabriquée en acier revêtue en
poudre, destinée à être utilisée pour des denrées alimentaires
et répond au Règlement (CE) No 1935/2004 du parlement
européen.
P a r t i e s e x p é r i m e n t a l e s | 100
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Alimentation
Cône obturateur
Perforations pour
sortie du tourteau
Fourreau perforé
Manivelle liée à la
vis sans fin
Perforations pour
sortie du tourteau
Figure 33 : Constitution de la presse à vis manuelle
Annexes
A n n e x e s | 101
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Annexes
Annexe 1 : Technique culturale de l’arachide
1. Préparation du sol
Les opérations de préparation du sol influencent la maturation, la qualité des gousses et
la réalisation de la récolte. Elles consistent en une opération de labour léger de 10 à 20 cm de
profondeur, et de pulvérisation des mottes.
2. Semis
Le semis doit se faire en lignes et en poquets. L’opération doit se faire après une forte
période de pluie afin que l’humidité du sol soit suffisante pour assurer la germination des
graines. 100 à 150kg/ ha de semence sont nécessaires avec un écartement de 20/40cm.
3. Entretien
L’entretien consiste en des opérations de binage et de désherbage. En général, 2 sarclo-
binages sont nécessaires au cours du cycle végétatif de la plante. Le premier s’effectue 30 jours
après semis et le deuxième associé à une opération de buttage, 60 jours après semis. En général,
les producteurs malgaches utilisent peu ou pas d’engrais et de pesticides pour la culture
arachidière.
4. Récolte
A la fin de la campagne, les gousses mures se distinguent par un dessèchement du
parenchyme interne des coques qui devient brunâtre voire même noire et accompagnés parfois
par un dessèchement et chute des feuilles (NAUTIYAL, 2002). La récolte se décompose en
trois opérations (RANJALAHY, 2003) telles que : l’arrachage, le séchage et le battage.
La teneur en eau des gousses passe de 30-40 % à la récolte à 6-8 % avant stockage. Dans les
savanes sèches, le séchage consiste à mettre les gousses en meules au bout de deux jours puis
laisser sécher au soleil au moins trois semaines. En culture traditionnelle, le battage se fait
manuellement. Mais dans les grandes exploitations, divers types de batteuses mécaniques sont
utilisés (SCHILLING, 2003).
Annexe 2 : Facteurs d’altérations des gousses d’arachides durant le stockage
A n n e x e s | 102
RANDRIAMANALINA Haingonirina
1. Attaque des prédateurs
Même en stockage en gousses certains insectes comme les broches (Caryedon serratus)
et les punaises (Aphanus spp) peuvent perforer la coque d’arachide. D’autres insectes se
développent dans la graine ou sur les gousses abîmées, comme les Trogodermes (Trogodermes
granarium) et les Triboliums (Triboliums sp) (RANJALAHY, 2003).
Les insectes dilacèrent les graines ou les brisures et les transforment en poussière ou en
farinettes. Celles-ci sont ensuite attaquées par les microorganismes, surtout si la teneur en eau
des brisures est élevée. Il en résulte parfois des pertes en poids importantes et une acidification
d’huile contenue dans les farinettes. La plupart des insectes prolifèrent à partir d’une humidité
relative d’environ 80% (GILLIER et SILVESTRE, 1969).
2. Les microorganismes
Les fruits et les graines peuvent être attaqués avant la récolte par plusieurs champignons,
comme Macrophomina phaseoli et Sclerotium rolfii. Durant le stockage, les microorganismes
les plus courants appartiennent aux genres Aspergillus, Trichothecium, Fusarium,
Coniothecium, Sclerotium, Botryodiplodia, Rhizopus, Chaetomium, Pythium, Trichoderma…
(GILLIER et SILVESTRE, 1969).
L’attaque des microorganismes détériore les qualités organoleptique, nutritionnelle et
technologique des graines. Les hyphes des champignons passent à travers les tissus de la coque
et pénètrent dans les amandes. Ainsi, les coques et les amandes brunissent ou noircissent. La
contamination peut également entrainer des risques sanitaires par développement de
moisissures dont la plus dangereuse est Aspergillus flavus, responsable de la production d’une
toxine « aflatoxine » qui se forme surtout lorsque les amandes ont une teneur en eau comprise
entre 9 à 35 % (GILLIER et SILVESTRE, 1969 ; RANJALAHY, 2003).
En huilerie, l’aflatoxine persiste dans le tourteau mais l’huile d’arachide raffinée n’en
contient pas. En effet, les opérations des raffinages permettent l’élimination de la fraction
d’aflatoxine présente dans l’huile brute (ADRIAN et JACQUOT, 1968).
3. Altération biochimique
L’hydrolyse enzymatique des farinettes se manifeste par une augmentation de l’acidité
des huiles que constitue l’arachide jusqu’à une valeur dix fois plus élevées (GILLIER et
SILVESTRE, 1969 ; RANJALAHY, 2003). L’huile est susceptible de s’oxyder et de s’acidifier
A n n e x e s | 103
RANDRIAMANALINA Haingonirina
au cours du stockage, et ce d’autant plus que les graines sont humide, abimées et contiennent
des impuretés (HAYMA, 2004 ; DEVILLERS et al, 2010).
Annexe 3 : Courbe d’équilibre : teneur en humidité/humidité relative de l’arachide
A n n e x e s | 104
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Annexe 4 : Constituants indésirables éliminés lors du raffinage chimique
Tableau XLIV : Les constituants indésirables dans l’huile brute éliminés au cours du
raffinage chimique (PAGES, 2008)
Etapes du
raffinage
Nature des
constituants
éliminés
Pourcentage
ou teneur
Origine Inconvénients
Dégommage Phospholipides 0,2 à 1,8% Constituant
naturel Aspect trouble
Brunissement
Instabilité
organoleptique
Neutralisation
et lavage
Acides gras
libres
0,3 à 5 % Constituants
naturels libérés
par hydrolyse
Goût
Hydrolyse
Instabilité
organoleptique
Métaux (fer,
cuivre)
De l’ordre du
mg/kg
Constituants
naturels
Contamination
Catalyseur
d’oxydation
Produits
d’oxydations
Selon la
matière
première
Auto-oxydation Instabilité
organoleptique
Couleur
Odeur
Décoloration Pigment De l’ordre de
10 mg/kg
Constituants
naturels Couleur
Instabilité
Organoleptique
Décirage Cires De l’ordre de
100 mg/kg
Constituants
naturels Aspect trouble
Désodorisation
Contaminants De l’ordre de
10 mg par
tonne
Contamination Hygiène
alimentaire
Composés
volatiles
<0,1% Nature auto-
oxydation Odeurs, goût
A n n e x e s | 105
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Annexe 5 : Les acides gras essentiels
Acide linoléique C18 :2, n-6, synthétisé uniquement par les végétaux, présent en
abondance dans certaines huiles végétales (soja, tournesol, arachide, maïs, noix, pépins
de raisin, coton, etc.). L’organisme humain est déficient en l’enzyme (désaturase)
nécessite pour créer une deuxième double liaison dans l’acide oléique (C18 : 1, n-6),
pour le transformer en acide linoléique. L’acide linoléique est donc un acide gras
indispensable et doit être obligatoirement fourni par l’alimentation.
Acide linolénique C18 : 3, n-3, synthétisé uniquement par les végétaux, indispensable
pour le corps humain, en particulier pendant l’enfance.
Acide arachidonique C20 :4, n-6, isolé à l’origine de l’huile d’arachide, il peut être
synthétisé par l’homme par élongation et désaturation de l’acide linoléique. Il n’est pas
indispensable, néanmoins il est essentiel quant à son rôle biologique (précurseur des
prostaglandines et d’autres médiateurs lipidiques cellulaires.
Acide eicosapentaénoïque C20 : 5, n-3, acide gras présent dans les lipides d’animaux
marins, essentiel mais pas indispensable
Annexe 6 : Les réactions d’altération de l’huile
La réaction d’oxydation constitue la voie principale de dégradation de l’huile végétale mais il
y a également le brunissement non enzymatique plus précisément la réaction de Maillard
(ANDRIAMIARANTSOA, 2006).
1. Réaction d’oxydation
La réaction d’oxydation des lipides constitue une suite de réactions en chaîne qui aboutissent à
l’accumulation d’hydroperoxydes (LOOH). Elle peut résulter de plusieurs voies réactionnelles
en fonction du milieu et des agents initiateurs (CUVELIER et MAILLARD, 2012):
- L’auto-oxydation catalysée par la température, les ions métalliques, les radicaux libres
- La photo-oxydation, initiée par la lumière en présence de photosensibilisateurs
- L’oxydation enzymatique initiée par la lipoxygénase.
L’oxydation des lipides comprend trois grandes étapes de réactions (RAZAFIMBELO, 2016):
- Réactions d’initiation, donnant lieu à la formation de radicaux libres à partir d’acides
gras insaturés ou de peroxydes lipidiques (hydroperoxydage)
- Réactions de propagation, caractérisées par une accumulation de peroxyde lipidique et
nécessitent l’intervention de radicaux libres
A n n e x e s | 106
RANDRIAMANALINA Haingonirina
- Réactions de terminaison où les radicaux libres s’associent pour donner des composés
non radicalaires de différents types (aldéhydes et cétones de faibles poids moléculaires).
Figure 34 : Réaction d’oxydation des lipides (Source : CUVELIER et MAILLARD, 2012)
2. Facteurs favorisant l’oxydation des lipides
Les réactions d’oxydation des lipides sont accélérées par la présence cations métalliques libres,
la lumière, la chaleur, les enzymes (endogène et exogène), la concentration en oxygène,
d’acides gras sous forme de radicaux libres mais également l’humidité. En présence d’humidité
et sous l’action de la chaleur, l’hydrolyse des liaisons esters prend place, et les acides gras libres
sont libérés.
L’eau intervient essentiellement de trois manières :
- Sur les radicaux libres présents dans l’huile
- Sur les peroxydes lipidiques (hydroperoxyde)
- Sur les traces de métaux qui catalysent l’oxydation
La présence d’insaturation, de ramification ou d’autres facteurs qui affaiblissent les liaisons
carbones hydrogène dans le substrat augmente la vitesse d’oxydation. Les acides gras saturés
se commencent à s’oxyder qu’à 60°C, alors que pour les acides gras insaturés, même à l’état
congelé, l’oxydation peut se produire. A cause de leur grande solubilité dans l’eau, les acides
plus courts et/ou plus insaturés sont plus oxydables.
A n n e x e s | 107
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3. Réaction de Maillard
La réaction de Maillard désigne un ensemble complexe de réactions aboutissant à la
formation de pigments bruns ou noirs et à l’apparition d’odeurs et saveurs particulières,
agréables ou non, associée à une production de produits volatiles (RAZAFIMBELO, 2016).
La figure 22 représente le schéma général de cette réaction :
Figure 35 : Réaction de Maillard (ANDRIAMIARANTSOA, 2006 ; RAZAFIMBELO, 2016)
Les acides gras insaturés des lipides constituent les principaux substrats de ces réactions
de dégradation. Les acides gras sont, soit engagé dans des triglycérides soit libres. Sous forme
libre, l’oxydation est beaucoup plus vite.
A n n e x e s | 108
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Annexe 7 : Caractéristiques des variétés d’arachides cultivées à MADAGASCAR
Nom Nom
vernaculaire
Durée du
cycle de
production
Zones de
production
Teneur
en
matière
grasse
Poids de
100
graines
Destination
Virginia 57-
103
110-120 Menabe,
Mahajanga,
Hauts-plateaux
50% 45 Huilerie
Virginia SA-
156
Voanjomanga
ou marabe
140-155 Antsiranana-
Lac Alaotra et
Moyen-Ouest,
Itasy
50% 70 Huilerie
Virginia SA
291
Voanjovanga 120 à 140 Moyen-Ouest 50 à 55
%
65 Huilerie
Mwintude
virginia
150 Hauts plateaux 49% 50 Huilerie
Donga
(Virginia)
Amoron’i
Mania
59% 63 Huilerie
Fleur 11 Mavokely 80-100 Sud-Ouest,
Menabe et
Amoron’i
Mania
50 à
53%
>50 A deux fins
Hybride 33 Mavokely 90-120 Sud-Ouest,
Menabe et
Amoron’i
Mania, Ihosy,
Antsiranana,
Sud
50 à
53%
40 A deux fins
Spanish 55-
437
Mavokely 90 Sud-Ouest 49% 35 à 38 A deux fins
Mais surtout
utilisé comme
arachide de
bouche
Valencia 247 Menakely 90 à 120 Sud-Ouest
(Fiherenana-
Nord-Ouest
(Sofia, Boeny,
Lac Alaotra)
Ankaizina-
Hauts plateaux
49% 38 A deux fins
Mais surtout
utilisé comme
arachide de
bouche
Bunch Voanjo Be 120 Régions
chaudes et
humides (Est et
Moyen Ouest,
Nord-Ouest)
50% 80 Bouche
A n n e x e s | 109
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Annexe 8 : Les indications obligatoires sur l’étiquette
Les indications obligatoires sur l’étiquette sont (RAMAROSON, 2016):
- Identité du produit
- Quantité nette du produit et poids égoutté
- Nom et établissement principal du fabricant
- Datage et instructions d’entreposage
- Liste des ingrédients
- Pays d’origine
- Identification du lot
- Mentions supplémentaires obligatoires
- Etiquetage nutritionnel
Annexe 9 : Chaine de valeur de l’arachide dans la région Amoron’i Mania
Producteurs
(Coques et graines)
Sous-collecteurs villageois
(Coques et graines)
Collecteurs locaux
(Coques et graines)
Collecteurs ambulants
(Coques et graines)
Grossistes d’Ambositra
(Coques et graines)
Grossistes
Anjoma
Fianarantsoa
(Graines)
Grossistes
AnosibeAnta
nanarivo
(Graines)
Huileries
Antsirabe
(Coques)
Exportateurs
(Graines)
Détaillants
Antananarivo
(Graines)
Détaillants
Fianarantsoa
(Graines)
Détaillants
Ambositra
(Coques et graines)
Coll
ecte
urs
C
om
mer
ce d
e g
ros
D
étail
lan
t
s
Figure 36 : Chaine de valeur de la filière arachide de la région Amoron’i Mania (Source :
FOFIFA, 2015)
A n n e x e s | 110
RANDRIAMANALINA Haingonirina
Annexe 10 : Détails sur l’analyse financière
1. Construction et bâtiments
Tableau XLV : Charges liées aux constructions et bâtiments
Biens Amortissement (ar) Prix net (ar)
Terrain - 10 000 000
Bâtiments 1000 000 50 000 000
Frais d’enregistrement 10 101,01 1 000 000
Total 1 010 101,01 61 000 000,00
2. Les équipements
Tableau XLVI : Charges liées aux équipements
Section de
transformation
Biens Quantité Amortissement Prix net
Bascule mécanique 3 15 000 600000
Balance de précision 1 3 200 32 000
Humidimètre 2 5 980 119 600
Sonde à sac 3 1 500 30 000
Monte sacs mobile 2 20 000 400 000
Trieuse 1 50 000 1 000 000
Extraction
d’huile brute
Décortiqueuse 1 96 600 1 932 000
Broyeur 1 37 600 752 000
Cuiseur associée à la
Presse à vis 1 375 000 7 500 000
Décanteur 1 50 000 1 000 000
Filtre 1 300 000 6 000 000
Convoyeur 5 50 000 1 000 000
Raffinage et
conditionnement
Cuve de dégommage 1 20 000 400 000
Cuve de
neutralisation
1
20 000 400 000
Bac tampon 2 150 000 3 000 000
Cristallisoir 1 25 000 500 000
Séchoir à huile 1 100 000 2 000 000
Refroidisseur 1 300 000 6 000 000
Centrifugeuse 1 300 000 6 000 000
Pompe à vide 1 25 000 500 000
Pompe doseuse 1 10 000 200 000
Chaudière 1 480 000 9 600 000
Echangeur 1 300 000 6 000 000
Remplisseuse 1 100 000 2 000 000
Sous-total 2 823 280 56 465 600
A n n e x e s | 111
RANDRIAMANALINA Haingonirina
3. Matière première
Tableau XLVII : Charges liées à l’approvisionnement en matière première
Mois de collecte Quantité collectée (kg) Prix unitaire
(ar)
Prix net (ar)
Février 30 639,69 1800 55 151 436
Mars 34 469,65 1800 62 045 366
Avril 76 599,22 1400 107 238 905
Mai 76 599,22 1400 107 238 905
Juin 68 939,30 1600 110 302 873
Juillet 49 789,49 1800 89 621 085
Aout 30 639,69 1800 55 151 436
Septembre 15 319,84 1800 27 575 718
Total 382 996 497 128 924
4. Besoins en intrants
Tableau XLVIII : Charges liées à l’approvisionnement en intrants
Intrants Besoin annuel Unité Prix net par an (ar)
Soude caustique 267,84 kg/an 2 142 720
H3PO4 95,00 kg/an 950 000
NaCl 1898,93 kg/an 1 898 933
Bouteille plastique 1l 29116 Pièce 11 646 793
Bidon 20l 5823 Pièce 5 823 396
Emballage d’expédition 5140,83 Pièce 1 028 166
Etiquettes 34940,38 Pièce 3 494 038
Sacs jutes 1000 Pièce 500 000,00
Total 27 484 048
5. Charges du personnel
Tableau XLIX : Charges personnelles
Poste Nombre Salaire mensuel (ar) Salaire annuel (ar)
Responsable
administration
1 450 000 5 400 000
Responsable de
l’usine
1 800 000 9 600 000
Technicien
spécialisé
1 500 000 6 000 000
Magasinier 1 400 000 4 800 000
Chauffeur 2 200 000 2 400 000
Ménagère 2 150 000 1 800 000
Ouvriers 10 150 000 1 500 000
Gardien 2 200 000 1 000 000
Total 20 4 750 000,00 57 000 000,00
A n n e x e s | 112
RANDRIAMANALINA Haingonirina
6. Charges divers
Tableau L : Charges liées aux consommations d’eau et d’énergie
Désignation Quantité PU (ar) (HT) Montants (ar/an)
Eaux 6622,88 m3 1 000 6 622 877,86
Electricité 20 511,19 600 12 306 715,21
Combustible 41,27 12000 495 237,39
Total 19 424 830
7. Flux de trésorerie
Tableau LI : Flux de trésorerie en ariary durant la première année de production
Février Mars Avril Mai Juin Juillet
Charges 51 792 770 51 792 770 51 792 770 51 792 770 51 792 770 51 792 770
Recette 61 028 332 61 028 332 61 028 332
Soldes -51 792 770 -51 792 770 -51 792 770 9 235 561 9 235 561 9 235 561
Soldes
cumulées
-51 792 770 -103 585
541
-155 378
311
- -
FDR -155 378 311
Aout Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier
51 792 770 51 792 770 51 792 770 51 792 770 51 792 770 51 792 770
61 028 332 61 028 332 61 028 332 61 028 332 61 028 332 61 028 332
9 235 561 9 235 561 9 235 561 9 235 561 9 235 561 9 235 561
8. Remboursement des dettes
Tableau LII : Remboursement des dettes (en ariary)
Année Capital au
début du
période
Intérêts
20 %
TVA (20%) Amortissement Annuité Capital en
fin de
période
1
155 378 311
31 075
662 6 215 132 31 075 662 68 366 457 124 302 649
2
124 302 649
24 860
529 4 972 105 31 075 662 60 908 298 93 226 987
3
93 226 987
18 645
397 3 729 079 31 075 662 53 450 139 62 151 324
4
62 151 324
12 430
264 2 486 052 31 075 662 45 991 980 31 075 662
5
31 075 662
6 215 132 1 243 026 31 075 662 38 533 821
0-
T a b l e d e s m a t i è r e s | 113
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 1
PARTIE 1 : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE ............................................................... 3
1. Présentation du projet ...................................................................................................... 3
1.1. Problématiques et hypothèses de recherche ............................................................. 3
1.2. Objectifs ................................................................................................................... 3
1.3. Impacts de la réalisation du projet ........................................................................... 4
1.4. Méthodologie de recherche ...................................................................................... 5
2. Situation actuelle de la filière .......................................................................................... 6
2.1. L’arachide et l’huile d’arachide dans le monde ....................................................... 6
2.2. L’arachide à Madagascar ......................................................................................... 6
2.3. L’huile alimentaire à Madagascar ............................................................................ 7
3. Généralités sur l’arachide ................................................................................................ 9
3.1. Historique ................................................................................................................. 9
3.2. Classification des arachides cultivées ...................................................................... 9
3.3. Morphologie de la plante ....................................................................................... 11
3.4. Composition de la graine d’arachide ..................................................................... 12
3.5. Ecologie ................................................................................................................. 14
3.6. Calendrier et technique culturale ........................................................................... 14
4. Généralités sur l’huile végétale alimentaire .................................................................. 15
4.1. Définition ............................................................................................................... 15
4.2. Extraction d’huile végétale à partir de graines oléagineuses ................................. 16
4.3. Qualité d’une huile alimentaire .............................................................................. 17
5. Généralités sur l’huile d’arachide ................................................................................. 18
5.1. Propriétés physico-chimiques et organoleptiques de l’huile d’arachide ............... 18
5.2. Composition de l’huile d’arachide ......................................................................... 19
5.3. Utilisations de l’huile d’arachide ........................................................................... 19
5.4. L’huile d’arachide et santé ..................................................................................... 20
Conclusion partielle I............................................................................................................ 21
Partie 2 : Matériels et Méthodes ............................................................................................... 22
1. Zone d’étude .................................................................................................................. 22
1.1. Localisation ............................................................................................................ 22
1.2. Milieu physique ..................................................................................................... 22
T a b l e d e s m a t i è r e s | 114
1.3. Production arachidière de la zone d’étude ............................................................. 23
1.4. Etude disponibilité de la matière première ............................................................ 24
2. Analyse de qualité de la matière première .................................................................... 25
2.1. Détermination de la teneur en eau des graines ...................................................... 25
2.2. Détermination de la teneur en huile des graines .................................................... 25
3. Etude du procédé artisanal d’extraction d’huile d’arachide .......................................... 25
3.1. Description du procédé artisanal ............................................................................ 26
3.2. Analyses de la qualité de l’huile brute obtenue .................................................... 28
4. Etude du marché ............................................................................................................ 29
4.1. Analyse de l’offre .................................................................................................. 29
4.2. Analyse de la demande .......................................................................................... 30
4.3. Perspectives de l’unité de production .................................................................... 30
4.4. Elaboration d’une stratégie marketing ................................................................... 30
5. Etude de faisabilité technique du projet ........................................................................ 31
5.1. Méthodologie ......................................................................................................... 31
5.2. Choix de la capacité de production ........................................................................ 33
5.3. Les choix technologiques ....................................................................................... 33
6. Etude d’implantation de l’usine .................................................................................... 39
6.1. Choix de localisation .............................................................................................. 39
6.2. Gestion de l’espace industriel ................................................................................ 40
6.3. Agencement, conception et aménagement des locaux ........................................... 41
Conclusion partielle II .......................................................................................................... 42
Partie 3 : Résultats et discussions ............................................................................................. 43
1. Disponibilité de la matière première ............................................................................. 43
1.1. Circuits commerciaux de la filière arachide dans la zone d’étude ......................... 43
1.2. Disponibilité et prix annuels de l’arachide ............................................................ 43
2. Qualité de la matière première ...................................................................................... 44
2.1. Pourcentage en impuretés et en coques ................................................................. 44
2.2. Teneur en eau des graines ...................................................................................... 44
2.3. Teneur en matière grasse ....................................................................................... 45
3. Résultats des études sur les procédés d’extraction artisanaux ...................................... 45
3.1. Rendement des procédés artisanaux ...................................................................... 45
3.2. Caractéristiques organoleptiques de l’huile brute d’arachide ................................ 46
T a b l e d e s m a t i è r e s | 115
3.3. Caractéristiques physico-chimiques de l’huile artisanale obtenue ........................ 46
4. Faisabilité du marché .................................................................................................... 47
4.1. Offres en huiles végétales alimentaire sur le marché national ............................... 47
4.2. Demande en huile végétale alimentaires à Madagascar ........................................ 48
5. Faisabilité technique du projet ...................................................................................... 49
5.1. Organisation de la production ................................................................................ 49
5.2. Technologie de stockage adoptée .......................................................................... 51
5.3. Technologie d’extraction d’huile brute adopté ...................................................... 53
5.4. Technologie adopté pour le raffinage .................................................................... 58
5.5. Technologie adoptée pour le conditionnement de l’huile raffinée ........................ 63
5.6. Equipements utilisés .............................................................................................. 65
5.7. Coproduits et sous-produits d’huilerie ................................................................... 66
5.8. Consommation en intrants de l’huilerie ............................................................... 67
6. Usine de transformation ................................................................................................ 69
6.1. Lieu d’implantation de l’usine ............................................................................... 69
6.2. Conception des locaux ........................................................................................... 70
6.3. Plan de l’usine ........................................................................................................ 70
7. Structure organisationnelle et structurelle de l’entreprise ............................................. 72
7.1. Ressources humaines ............................................................................................. 72
7.2. Stratégies marketings ............................................................................................. 73
7.3. Contrôles qualités ................................................................................................... 74
7.4. Contrôle d’hygiène ................................................................................................. 75
Conclusion partielle III ......................................................................................................... 76
Partie 4 : Faisabilité financière du projet ................................................................................. 77
1. Investissements .............................................................................................................. 77
2. Charges prévisionnelles ................................................................................................. 77
3. Recettes prévisionnelles ................................................................................................ 78
4. Plan de financement ..................................................................................................... 78
5. Les indices de rentabilité ............................................................................................... 78
5.1. Marge Brute d’Autofinancement (MBA) .............................................................. 79
5.2. Valeur Actuelle Nette (VAN) ............................................................................... 79
5.3. Indice de Profitabilité (IP) ..................................................................................... 80
5.4. Taux de rentabilité interne (TRI) ........................................................................... 80
T a b l e d e s m a t i è r e s | 116
5.5. Délai de Récupération des Capitaux Investis (DRCI) ........................................... 80
Conclusion partielle .............................................................................................................. 80
Conclusion ................................................................................................................................ 81
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 83
Parties expérimentales .............................................................................................................. 93
Annexes .................................................................................................................................. 101
Famintinana
Ny voanjo dia voly fanodina ho menaka voalohany eto Madagasikara. Taona maromaro izay, nidina be
ihany ny famokarana menaka Malagasy ary tsy ampy hamaliana ny filan’ny mponina izany. Ireo fomba
artizanaly fanodinana ny voanjo ho lasa menaka, ampiasaina amin’ny ankapobeny eto an-toerana dia tsy
ampy traikefa ary mamokatra menaka ratsy kalitao. Noho izany, ny tsenan’ny menaka nasionaly dia
anjakan’ireo nafarana avy any ivenaly. Ny tsy fisian’ny voanjo fanodina ho menaka mandava-taona sy ny
fiparitahin’ireo toerana mpamokatra dia sakana amin’ny fananganana orinasa lehibe mpanodina menaka.
Ny fananganana orinasa kelikely kokoa; izay mamokatra menaka mifanaraka amin’ny kalitao takian’ny
ny fenitra misy dia azo atao tokoa. Mila vola kely kokoa izy io ary mandray anjara amin’ny tsy fiankian-
doha amin’ny ireo fanafarana avy any ivelany sy amin’ny fanjarina ara-tsakafo ary amin’ny
fampandrosoana ara-toekarena ny firenena.
Teny mafonja : Mena-baonjo, menaka, voanjo, fetezana ara-bola sy haitao
Résumé
L’arachide est la première culture oléagineuse de Madagascar. Depuis quelques années, la production
d’huile nationale a largement chuté et elle est insuffisante pour combler la demande de la population. Les
méthodes d’extraction artisanales de l’huile d’arachide principalement utilisées manquent de performance
et produisent une huile de mauvaise qualité. Le marché de l’huile national est alors dominé par les
importations. La disponibilité annuelle de l’arachide d’huilerie et la dispersion des zones productrices
constituent un obstacle pour les huileries de grande envergure. L’implantation d’une huilerie industrielle
d’arachide à petite échelle est techniquement faisable. Elle nécessite peu d’investissement, contribue à
diminuer la dépendance à l’importation et à la sécurité alimentaire surtout en zone rurale ainsi qu’au
développement économique du pays.
Mots-clés : Huile d’arachide, huile végétale alimentaire, arachide, faisabilité technico-économique
Abstract
Groundnut is the first oilseed crop in Madagascar. Since some years, the production of Malagasy oil
decreased and it is insufficient to fill in the demand of the population. The traditional extraction methods
of peanut oil used mainly lack performance and produce a bad quality oil. The national oil market is then
dominated by imports. The annual availability of groundnuts and the scattering of production areas are
obstacles for a large-scale oil mill. The creation of a small scale groundnut mill, producing a refined oil, is
technically feasible. It requires more little investment, contributes to reducing import, and contributes on
food security and on economic development of the country.
Keywords: groundnut oil, vegetable oil, groundnut, technical and economic feasibility
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME
D’INGÉNIEUR AGRONOME DE GRADE DE MASTER
ESSA/IAA/GPTT
Auteur : RANDRIAMANALINA Haingonirina
Lot IVH 83 Ambodivona Amohimanarina Antananarivo 101
randriamanalinahaingo@gmailcom
Titre : Etude de faisabilité technico-économiques de l’implantation d’une unité
de production locale d’huile végétale alimentaire à partir des oléagineux
nationaux : cas de l’huile d’arachide raffinée