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Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 59 (2011) 342–347 Article original Faire fratrie : réflexions autour du lien fraternel Siblings do: Reflections on the brotherly bond A. Vinay a,, S. Jayle b a Pôle AAFE, laboratoire de psychopathologie et de psychologie médicale (LPPM), EA 4452 université de Bourgogne, esplanade Erasme, 21000 Dijon, France b Service d’aide sociale à l’enfance, conseil général de la Corrèze, 19000 Tulle, France Résumé Dans sa plus simple définition, la fratrie est l’ensemble des frères et sœurs d’une famille. Les frères et les sœurs désignent des personnes ayant des liens familiaux, le plus souvent des enfants issus d’un même couple, ou ayant un seul parent en commun ou ayant des liens d’adoption. À partir de l’observation de plusieurs fratries ayant vécu une séparation, nous proposons une réflexion sur le sens de la fratrie. Nous présentons deux vignettes cliniques illustrant cette réflexion. Dans le premier cas, il s’agit d’un enfant placé en famille d’accueil qui construit son identité fraternelle relativement à cette famille et non à sa famille biologique. Dans un second temps, nous présentons, par l’intermédiaire d’une prise en charge thérapeutique auprès d’une jeune femme adoptée, l’enjeu fantasmatique du fraternel dans son élaboration psychique. Ces illustrations mettent en évidence non seulement le fait que la fratrie est une notion découlant des liens affectifs tissés entre les membres qui la composent. Il n’est donc pas forcément question de liens de sang. Mais aussi, nous voyons en quoi penser la fratrie et le fraternel constitue un espace psychique nécessaire à tout individu pour pouvoir se penser dans la société. Cette seconde dimension est essentiellement portée par le désir des parents face à leur enfant. Pour conclure, nous soulignons, en situation de séparation de la fratrie biologique en raison d’un placement familial ou d’une adoption, la nécessité que soit parlée en famille la fratrie dans sa réalité biologique et psychologique afin que le faire fratrie s’élabore sereinement. © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Fratrie ; Lien fraternel ; Séparation ; Famille d’accueil ; Adoption Abstract Background. – In its most simple definition, the dictionary points out that sibling is “all the brothers and sisters of a family”. Brothers and sisters are persons having family ties, usually children descended from the same couple, or with only one parent in common, or bound by adoption. Methods. – From the observation of several siblings who lived through a separation, we offer a reflection on the meaning of siblings. We present two clinical vignettes to illustrate this reflection. The first case is a seven year-old child, placed in a foster care family, who built his brotherly identity in relation to this family and not to his biological family. Contacts with his biological parents and siblings are offered to him, but it is the feeling of belonging to the foster care family that makes sense to him. Secondly, we present, through the therapeutic coverage of a 21 year-old woman, formerly adopted, the fantasmatic stake of the brotherly in her psychic elaboration. She is an only daughter in her family, but she elaborates her psychic identity in reference to a fantasmatic space made of brotherly representation in relation to a hypothetical biological sibling. Results. – These illustrations bring to light the fact that sibling is not only a notion ensuing from the emotional bonds woven between its members. It is neither necessarily a matter of blood ties, but also, we realize how thinking out sibling and brotherhood creates a psychic space, necessary to any individual, in order to think of himself as a member of society. This second dimension is mainly born by the parents’ desire, which they express in front of their child. It is, indeed, because the parents wish to pass on and give a meaning to sibling that the children will be able to develop brotherly bonds. Perspective. – The brotherly group defines brothers and sisters as those who were raised together. This definition is not a demographic nor a biological one, but definitely a psychological one. As a conclusion, we emphasize that, in a situation of separation of the biological siblings, due Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Vinay). 0222-9617/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.neurenf.2011.05.003

Faire fratrie : réflexions autour du lien fraternel

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Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 59 (2011) 342–347

Article original

Faire fratrie : réflexions autour du lien fraternel

Siblings do: Reflections on the brotherly bond

A. Vinay a,∗, S. Jayle b

a Pôle AAFE, laboratoire de psychopathologie et de psychologie médicale (LPPM), EA 4452 universitéde Bourgogne, esplanade Erasme, 21000 Dijon, France

b Service d’aide sociale à l’enfance, conseil général de la Corrèze, 19000 Tulle, France

ésumé

Dans sa plus simple définition, la fratrie est l’ensemble des frères et sœurs d’une famille. Les frères et les sœurs désignent des personnes ayantes liens familiaux, le plus souvent des enfants issus d’un même couple, ou ayant un seul parent en commun ou ayant des liens d’adoption. Àartir de l’observation de plusieurs fratries ayant vécu une séparation, nous proposons une réflexion sur le sens de la fratrie. Nous présentons deuxignettes cliniques illustrant cette réflexion. Dans le premier cas, il s’agit d’un enfant placé en famille d’accueil qui construit son identité fraternelleelativement à cette famille et non à sa famille biologique. Dans un second temps, nous présentons, par l’intermédiaire d’une prise en chargehérapeutique auprès d’une jeune femme adoptée, l’enjeu fantasmatique du fraternel dans son élaboration psychique. Ces illustrations mettent envidence non seulement le fait que la fratrie est une notion découlant des liens affectifs tissés entre les membres qui la composent. Il n’est donc pasorcément question de liens de sang. Mais aussi, nous voyons en quoi penser la fratrie et le fraternel constitue un espace psychique nécessaire àout individu pour pouvoir se penser dans la société. Cette seconde dimension est essentiellement portée par le désir des parents face à leur enfant.our conclure, nous soulignons, en situation de séparation de la fratrie biologique en raison d’un placement familial ou d’une adoption, la nécessitéue soit parlée en famille la fratrie dans sa réalité biologique et psychologique afin que le faire fratrie s’élabore sereinement.

2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Fratrie ; Lien fraternel ; Séparation ; Famille d’accueil ; Adoption

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ackground. – In its most simple definition, the dictionary points out that sibling is “all the brothers and sisters of a family”. Brothers and sistersre persons having family ties, usually children descended from the same couple, or with only one parent in common, or bound by adoption.ethods. – From the observation of several siblings who lived through a separation, we offer a reflection on the meaning of siblings. We present

wo clinical vignettes to illustrate this reflection. The first case is a seven year-old child, placed in a foster care family, who built his brotherlydentity in relation to this family and not to his biological family. Contacts with his biological parents and siblings are offered to him, but it is theeeling of belonging to the foster care family that makes sense to him. Secondly, we present, through the therapeutic coverage of a 21 year-oldoman, formerly adopted, the fantasmatic stake of the brotherly in her psychic elaboration. She is an only daughter in her family, but she elaborateser psychic identity in reference to a fantasmatic space made of brotherly representation in relation to a hypothetical biological sibling.

esults. – These illustrations bring to light the fact that sibling is not only a notion ensuing from the emotional bonds woven between its members.

t is neither necessarily a matter of blood ties, but also, we realize how thinking out sibling and brotherhood creates a psychic space, necessaryo any individual, in order to think of himself as a member of society. This second dimension is mainly born by the parents’ desire, which theyxpress in front of their child. It is, indeed, because the parents wish to pass on and give a meaning to sibling that the children will be able toevelop brotherly bonds.

se who were raised together. This definition is not a demographic nor a

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∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Vinay).

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A. Vinay, S. Jayle / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 59 (2011) 342–347 343

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2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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. Introduction

Le terme de fratrie renvoie à de nombreuses projections ainsiu’à de nombreuses terminologies associées. Dans nos pratiquesliniques, nous observons souvent une forme d’idéologie duien fraternel selon laquelle toute séparation dans la fratrie estocive au devenir psychique de ses membres. Or, le lien fra-ernel est un lien complexe, trop peu souvent pris en compte.es textes de loi entretiennent une forme d’idéologie du lien,

el l’article 375-1 du Code civil créé par la loi du 30 décembre996 qui indique « l’enfant ne doit pas être séparé de ses frères etœurs, sauf si cela n’est pas possible ou si son intérêt commandene autre solution. S’il y a lieu le juge statue sur les relationsersonnelles entre frères et sœurs », et l’article 375-7 du Codeivil découlant de la loi du 5 mars 2007 qui précise qu’en cas deéparation de la fratrie, « le lieu d’accueil de l’enfant doit êtreecherché dans l’intérêt de celui-ci afin de faciliter l’exercice duroit de visite et d’hébergement par le ou les parents et le main-ien des liens avec ses frères et sœurs en application de l’article75-1 ». Cette idéologie vient fréquemment empêcher une réelleéflexion sur ce qui fonde la fratrie, ses processus, les risquest les enjeux d’une séparation et l’accompagnement psycholo-ique possible en situation de séparation de la fratrie. On peutlors s’interroger sur un effet en miroir dans lequel les frèrest sœurs viendraient porter les échecs de leurs parents et de laociété en général [1,2]. Ces trajectoires fraternelles constituéese séparation sont régulièrement rencontrées dans les situationse placement familial et dans l’adoption. Cet article présente, àartir de vignettes cliniques, une réflexion sur ce qui fonde la fra-rie afin de mieux en comprendre ses enjeux dans notre cliniqueuotidienne.

.1. Définition de la fratrie

La fratrie existe parce qu’une communauté de parents esteconnue socialement. Le concept de fratrie fait également réfé-ence à deux terminologies. Effectivement, la fratrie renvoiela fraternité ; terme de notre devise républicaine fondée sur

’idéologie paradoxale de l’unification des frères lors d’un drameondateur. La condition de la fraternité ne dépend pas d’une ins-ription dans une filiation commune, elle est plutôt le reflet d’uneffiliation vers des idées ou des valeurs identiques à défendre. Laratrie renvoie également au terme fraternel qui évoque alors unouvement, un lien et un sentiment vers l’autre. Dans la plupart

es fratries, le fraternel et la fraternité sont présents sans queela ne soit systématique.

La fratrie va devenir le lieu de construction de soi, telle unexpérimentation des relations sociales ultérieures, dans laquelle’enfant pourra se sentir semblable à son pair mais aussi dévelop-era sa différence par l’intermédiaire notamment de ses relations

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ifférenciées de ses pairs avec ses parents [3]. La fratrie est paronséquent un lieu d’entrecroisement de plans à la fois verti-al et horizontal fondant le lien de filiation [4]. Si le mytheondateur de la famille réside dans la transmission, celui duouple se situe dans l’amour, la fratrie repose pour sa part sure partage [5]. Or, le partage fait référence à la notion de terri-oire, ici territoire fraternel, complexe et riche dans sa défenset dans son appropriation. « Souvent d’ailleurs, lorsque la fonc-ion parentale et/ou la fonction conjugale sont désorganisées, leien fraternel constitue une ressource pour les frères et sœurs.n offrant une permanence, une stabilité, la fratrie assure pour

es enfants une fonction de soutien et préserve l’unité familiale’un émiettement trop important » [4]. Cette observation n’estas applicable lorsque les parents n’ont instauré un mode rela-ionnel fait de partage et d’échange dans la fratrie, on constatelors une désolidarisation si le couple parental vient à se sépareru à disparaître.

Les relations dans la fratrie ne sont donc jamais définitives,lles sont dynamiques, fluctuantes, évolutives. Ainsi, la fra-rie est vouée à continuer d’exister ou à disparaître au-delàe la présence physique de ses membres, tout dépend du sensue la fratrie souhaite perpétuer, du partage relationnel qui’établira à l’âge adulte et en dehors de la présence du couplearental. Selon Meynckens-Fourez [6] la relation fraternelle este qui dure le plus longtemps dans l’histoire relationnelle de’être humain. L’auteur en précise la raison par les trois fonc-ions de toute relation fraternelle : « une fonction d’attachement,e sécurisation, de ressource ; une fonction de suppléancearentale ; une fonction d’apprentissage des rôles sociaux etognitifs » [7].

C’est Adler [8], contemporain de Freud, qui a pensé la rela-ion fraternelle en proposant les différences psychologiques chezes frères et sœurs. Le postulat de départ étant que l’on ne peutomprendre les relations entre les frères et les sœurs qu’en étu-iant les relations avec les parents. La fratrie est par conséquentn maillon des systèmes d’alliance et de parenté.

.2. Le lien fraternel : dimensions verticale et horizontale

Le lien fraternel constitue l’un des trois grands liens (lienonjugal, lien parental) qui structure la famille. Il joue un rôleonsidérable dans la vie intrapsychique, affective et sociale duujet. La haine, la compétition, la passion, la jalousie et l’amoure mettent en jeu dans la relation fraternelle. Le lien fraternel estnstitué par le désir des parents, il opère comme un transforma-eur de la vie psychique familiale. La relation fraternelle interne

épend des liens horizontaux et de l’imbrication de ceux-ci aveces liens verticaux. On observe des processus psychiques rele-ant de la dimension verticale et des processus relevant de laimension horizontale.
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.3. Les processus de la dimension verticale

Les processus verticaux sont ceux qui agissent dans la rela-ion entre parents et enfants. On notera ainsi trois processussychiques : la rivalité, l’intrusion et le déplacement œdipien.

.3.1. La rivalitéLes relations frères/sœurs sont gouvernées par des attitudes

’envies, de jalousies, de compétition dans le but d’obtenir’amour exclusif des parents [9]. La rivalité concerne non seule-

ent l’amour des parents, mais aussi la propriété et l’espaceommuns. Ainsi, « la jalousie existe, mais ne s’exprime pasoujours de la même facon. Elle peut être sublimée, refoulée »10]. Les parents ont un rôle dans la facon dont leurs enfantsarviennent à exprimer entre eux la rivalité, les projectionsarentales inconscientes font souvent référence aux relationsraternelles que les parents ont eux-mêmes développé avec leurratrie au cours de l’enfance [10,11].

.3.2. Le complexe d’intrusion [12]Le petit frère ou la petite sœur est toujours un intrus pour

es aînés. Celui qui vient frustrer l’enfant de la nourriture et de’amour dispensé par les parents et en particulier la mère. Leselations sont ainsi teintées par la rivalité et l’agressivité. Chaquenfant veut monopoliser la possession des objets et de l’espaceisponible. Le puîné vole, détrône et dépossède. Une forme deancune inconsciente contre la mère infidèle peut être dévelop-ée [13]. On observe certains enfants qui deviennent grincheux,gressifs, indociles, chez d’autres, une phase régressive avec uneemande de succion, d’autres encore ne vont plus contrôler leursonctions excrémentielles. On peut parfois voir une attitude hos-ile masquée par une tendresse excessive, bienveillante vis-à-visu frère ou de la sœur, probablement à travers l’identificationla mère. Ces attitudes sont observées jusqu’à la puberté et

u-delà, elles sont normales. D’ailleurs, Lechartier-Atlan [14]elève à quel point la place dans la fratrie possède un rôle impor-ant dans la vie adulte et participe à nos orientations et choixe vie.

.3.3. Le déplacement œdipienFreud [15] soutient que quand arrivent d’autres frères, le

omplexe d’Œdipe s’élargit dans le complexe familial. Il s’agit làncore d’un processus traditionnel avec des relations transposéesur la fratrie. Par exemple, le garcon peut déplacer sur sa sœur lesentiments amoureux qu’il avait pour sa mère, ou encore l’amourst porté sur un autre enfant du père parce qu’inconsciemment,a mère est considérée comme infidèle. Chez les filles, commehez les garcons ces mécanismes inconscients sont fréquents11]. Il existe des triangles fraternels qui se situent à un niveaudipien où l’on retrouve le désir de supplanter le rival.

.4. Les processus de la dimension horizontale

Les processus horizontaux influent les itinéraires desembres de la fratrie, frères et sœurs n’étant pas le simple récep-

acle de ce qu’ils recoivent de leurs parents. On notera ainsi laifférenciation moi-autrui et la dimension imaginaire.

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.4.1. La différenciation moi-autruiLa fratrie vient aider l’enfant à construire son identité et à

orger son caractère. Le moi de l’enfant n’existe pas d’emblée,’enfant doit d’abord intérioriser l’individualité d’autrui (la

ère, le père) pour accéder plus tard à sa propre individua-ité et donc se repérer comme un sujet unique. Les premières

anifestations de la différenciation moi-autrui se font vers huitneuf mois avec la peur de l’étranger. La jalousie fraternelle va

’organiser dans une relation de similitudes, d’indifférenciationt de différenciation. Par exemple : un bébé naît dans la famille,e grand veut faire comme le bébé, il veut avoir le biberon, ilefait pipi au lit (similitude) et en même temps, il montrera qu’ilst le plus grand par ce qu’il sait faire (différenciation).

Dans le comportement jaloux, l’enfant peut être passif ouctif : la passivité c’est lorsque l’enfant est en contemplationevant la mère qui nourrit le bébé par exemple. L’activité passear la parade ou l’agressivité. La jalousie est nécessaire et béné-que à la socialisation. Elle va permettre à l’enfant de mieuxifférencier les rôles de chacun et ses motifs propres, elle va par-iciper à la construction identitaire de l’enfant et à l’intégrationociale [16].

.4.2. La dimension imaginaireDans la fratrie se joue la problématique du miroir, la

echerche d’une impossible similitude avec autrui. C’est-à-direue l’enfant va se définir par rapport à l’image que le frère ou laœur lui renvoie. On parle alors d’un processus d’identificationl’autre dans lequel il y a un dédoublement imaginaire. Dans

oute fratrie qui grandit ensemble, il y aura toujours un passage’une confusion entre soi et l’autre à la pleine reconnaissancee l’autre dans sa réalité. Les thèmes du semblable et du coupleont joués dans toute fratrie [16]. La nécessité d’actualiser cerocessus pour l’enfant unique, peut contribuer à la formationu compagnon imaginaire que l’enfant définit comme un frère.’expérience des relations horizontales vécues dans la familleonstitue une part significative de l’identité de chaque individu,articulièrement en ce qui concerne les rapports entre pairs.

.5. Comment se construit la fratrie ?

L’approche éthologique nous enseigne que « le fait de vivrensemble durant l’enfance laisse une trace indélébile, unempreinte qui construit entre au moins deux enfants concernésn lien fraternel différent de tout autre lien et laisse des tracesurables dans le psychisme » [17]. Ce lien fait l’objet d’une éla-oration dans le temps qui peu à peu prend sens pour chacune ses membres. À ce propos, Ainsworth [18] mettait en avante fait que lorsque les figures d’attachement viennent à dispa-aître, la fratrie qui souffre ensemble dans un lieu commun voitle désespoir de chacun partiellement réduit par les interactionsntre eux » [18].

Nous insistons plus particulièrement sur la terminologiefaire fratrie » dans le sens où la fratrie n’est pas simplement

n état mais quelque chose qui se construit [19]. Ainsi, nousous interrogeons sur la facon dont le couple parental porte laimension de la fratrie. La relation fraternelle a pour originees parents. La rencontre des parents, le lien qu’ils entretiennent
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t, le plus souvent, leurs désirs (désir de concevoir des enfants,ésir d’adopter, désir de recomposer une nouvelle famille avecn conjoint ayant déjà des enfants) sont toujours premiers, tou-ours déterminants dans la construction de la relation fraternelleui suivra. Cette relation est triangulaire car les frères et sœursnt, entre eux, une relation qui est influencée par la relation quees parents entretiennent personnellement avec chaque enfant etvec la fratrie.

Dans l’histoire d’une fratrie, il y a toujours à l’origine,’histoire de l’accueil de chaque enfant par ses parents. Chaquenfant est unique car ses parents le traitent de manière unique.haque enfant arrivant au monde dans une fratrie n’a pas seule-ent un numéro de rang et un sexe ; il arrive pour concrétiser

n désir, une attente de ses parents et, suivant ses compétencest aussi de très nombreux autres facteurs, il viendra satisfaire ouécevoir ce désir, cette attente. Les parents ne sont jamais tout àait les mêmes à la naissance de chacun de leurs enfants. Ils nees investissent pas psychiquement de la même manière en fonc-ion de leurs projections, de leur propre expérience fraternelle.haque enfant sera « rencontré » de facon singulière, il n’auraas le même accueil que ses frères et sœurs, ni la même place,i la même fonction dans la famille et dans l’histoire du coupleonjugal et parental.

De nombreuses recherches mettent en évidence la nécessitée considérer le groupe fraternel face à une situation potentielle-ent traumatisante (la naissance d’un enfant handicapé, la perte

’un frère ou d’une sœur, un accident chez l’un des enfants dea fratrie) [20–22]. Effectivement, le plus souvent la victime est,

juste titre, au centre des mesures de prises en charge, maisa souffrance est partagée dans la famille avec les parents ainsiue les frères et sœurs [23]. En fonction de l’espace de verba-isation des affects qui sera autorisé par le couple parental, leien fraternel en sera influencé. Certains frères et sœurs ne seentent pas le droit d’investir ce lien, de se l’approprier, tan-is qu’à l’opposée, dans d’autres systèmes familiaux, la fratrieortera le lien fraternel comme un fardeau. La parole dans leroupe fraternel apparaît le plus souvent comme une nécessitéondamentale [24].

Cette relation fraternelle qui ne se choisit pas, qui est impo-ée par les parents, pourra être le meilleur ou le plus lourd desadeaux. Il faut partager cette intimité développementale pouronstituer une fratrie riche d’expériences qu’on ne fait que làt qu’on ne fera plus jamais dans la vie. Être parent, c’est aussiccepter l’existence de disputes, de jalousie, de rivalité au seine la fratrie et il nous paraît important de rappeler qu’il est par-ois vain de vouloir éviter ces conflits ou de trop vouloir lesomprendre.

. Recherche

Cette recherche se voulait essentiellement exploratoire et

ualitative. Aussi, ce sont six fratries qui ont été observées et pré-entées sous forme de vignettes cliniques, trois dans un contextee placement familial et trois en situation d’adoption. L’objectiftait de mieux comprendre les processus et enjeux de la fratrieorsque des ruptures de liens composent sa construction.

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.1. Séparation et fratrie en famille d’accueil

L’expression des liens fraternels dans les familles d’accueilenvoie à deux thèmes polémiques : « le premier sur le main-ien des liens et le placement global des fratries, le second sur’attachement possible de l’enfant aux figures présentes dans laamille d’accueil (couple d’accueil, enfants dans la famille) »25]. Plusieurs résultats issus d’enquêtes épidémiologiques fontpparaître l’existence de liens fraternels dans des fratries noniologiques avec des processus intégratifs similaires aux fra-ries biologiques. On entend alors par lien fraternel, le caractèreffectif de la relation. Dans les familles d’accueil où les enfantstablissent des liens fraternels qu’ils soient ou non issus duouple, Almodovar [26] propose d’utiliser le terme de grouperaternel évitant ainsi la référence à la parenté comprise dans laotion de fratrie. Mais on peut également reprendre les propose Théry [27] qui évoque la parenté élective qui est accompliene fois que le lien fraternel commence à émerger dans la famille’accueil. La fratrie commence alors à faire sens. C’est bien leartage, de l’espace et des situations, qui va induire du fraternel.

.1.1. Vignette cliniqueFirmin a sept ans, il a été confié au service de l’aide socialel’enfance alors qu’il avait 18 mois. Les motifs de place-ent étaient liés à une grande instabilité du couple, violence

t délits étant à l’origine de l’incarcération du père. Madame A.accueilli Firmin dès le début de son placement. Après quelquesois de placement, au cours desquels des visites ont lieu avec

es parents, naît Éric, son petit frère. Le couple parental quittelors la région avec le nouveau-né. Les rencontres entre Firmint ses parents ont progressivement cessé, ces derniers ne se pré-entant pas aux visites proposées. Firmin grandit dans la famille’accueil et occupe naturellement la place de benjamin. Mme. a elle-même deux grands enfants. À l’issue de cinq années’absence des parents, un projet d’adoption est travaillé aveca famille d’accueil. Pour Firmin ses frères sont les enfants de

me A., il connaît l’existence d’Éric et peut en parler parfois. Ilomme son frère biologique par son prénom alors que lorsqu’ilarle de l’un ou l’autre des enfants de la famille d’accueil, ilit : « mes frères ». Les enfants de Mme A. pourront nous direombien cet enfant est devenu leur petit frère et qu’ils ne luioient pas une autre place que celle-ci. L’un deux explique qu’auébut la question ne se posait pas car Firmin était seulement unnfant que sa mère gardait, mais qu’aujourd’hui il le considèreomme un petit frère et qu’il fait partie intégrante de la famille.ans le cadre d’une demande d’article 350, les parents de Fir-in sont conviés à assister à l’audience au cours de laquelle

ls manifestent leur souhait de reprendre des contacts avec leurls. Le tribunal de grande instance rejette alors la requête deéclaration d’abandon.

Firmin reprend aujourd’hui des contacts avec ses parentst Éric, par le biais de visites médiatisées organisées par leervice d’Aide Sociale à l’Enfance mais pour lui, ses frères

emeurent les enfants de Mme A. et il manifeste toujours leouhait de s’appeler Firmin A, comme ses frères. Pour autant,près quelques rencontres, il commence à nommer Éric « monrère », mais dans son discours, cela semble répondre davantage
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une adaptation au discours des adultes qui lui parlent d’Éricomme d’un frère. Le mot « frère » ne paraît pas ici avoir pourirmin le même sens lorsqu’il est utilisé pour nommer Éric ouour nommer les enfants de la famille d’accueil. Si nous considé-ons que Firmin a toujours percu Éric comme l’enfant « choisi »e ses parents, celui qui n’a pas été « abandonné », nous pou-ons faire l’hypothèse que pendant les visites médiatisées Firminst l’objet de l’attention exclusive des adultes et surtout de sesarents, sur ce temps là, la présence d’Éric lui permet de devenirson tour « le préféré ». Éric en tant que frère viendrait occuper

à une place et une fonction particulière. En dehors de ce tempse visite et au domicile de la famille d’accueil, Firmin retrouvees frères, ceux avec lesquels l’expérience de vie partagée estenue installer la fratrie.

.2. Les fratries dans l’adoption

Les fratries adoptives sont multiples. Elles peuvent êtreomposées de plusieurs enfants adoptés issus de parents bio-ogiques différents ou identiques, elles peuvent également êtreomposées d’enfants biologiques issus du couple adoptif et’enfants adoptifs. Nous entendons souvent ces paroles plusêtes que méchantes au sujet des fratries adoptives : « ce ne sontonc pas de vrais frères et sœurs ». La méconnaissance et laaladresse viennent expliquer ces propos. Toujours est-il que

our les parents comme pour les enfants de la famille, ils com-osent une vraie famille et par déduction une vraie fratrie parceue c’est le partage qui fonde leurs relations et parce que touses enfants de la fratrie sont issus du désir des parents. Dans cesraies fratries adoptives, on remarquera les mêmes disputes, lesêmes jeux partagés, les mêmes processus de rivalité fraternelle

ue dans toute fratrie élevée ensemble [28]. Aussi, nous nousttarderons davantage sur l’espace fantasmatique possible chezertains enfants adoptés au sujet de leur fratrie biologique.

.2.1. Vignette cliniqueDans le cadre d’une psychothérapie de soutien, Myriam, une

eune femme âgée de 21 ans, se présente en souffrance en raisone ses difficultés relationnelles notamment avec les hommes.doptée à l’âge de un an en adoption nationale, Myriam est

’unique enfant du couple. Elle déclare que le fait de ne pas avoire frère et sœur ne lui a jamais pesé, qu’elle a ainsi pu bénéfi-ier pleinement de ses parents et qu’elle n’a « pas eu à rivaliserour conserver sa place privilégiée ». Myriam décrit une enfanceaisible, dans un milieu très protecteur. Elle explique qu’ellegrandi en se sentant « comme l’enfant providentielle » car

es parents désespéraient de ne jamais avoir d’enfant. Myriam’évoque pas d’autres enfants dans son entourage avec lesquelslle aurait pu développer un lien fraternel, pas de cousins ouousines, ni d’amis proches. Le lien fraternel électif semble faireéfaut dans le récit de Myriam.

Myriam vit actuellement une situation conflictuelle dans la

esure où elle ne parvient pas à entretenir une relation amou-

euse avec aucun homme. S’interrogeant dans un premier tempsar ses échecs sentimentaux, elle en est venue à douter d’elle-ême et de son sentiment d’identité personnelle. L’histoire de

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e et de l’adolescence 59 (2011) 342–347

es origines, occultée par la qualité relationnelle avec ses parentst sa place privilégiée d’enfant unique, semble être remontée àa surface. Envahie par le doute et les incertitudes, Myriam aécidé d’entreprendre une psychothérapie.

Relativement à ses difficultés relationnelles sentimentales,yriam explique qu’avant de flirter avec des jeunes hommes,

lle leur demande toujours s’ils n’ont pas été adoptés. Elle pense’assurer ainsi qu’aucun lien biologique n’existe entre elle et’homme rencontré. Un état d’anxiété important est alors tou-ours ressenti. Elle estime que c’est elle qui provoque la ruptureu l’arrêt des entrevues amoureuses. Ses angoisses sont telle-ent prégnantes qu’en réalité aucune relation ne dépasse jamais

e stade des baisers.En travaillant sur l’origine d’un tel fantasme, Myriam s’est

emémorée que ses parents lui avaient répété fréquemment danson enfance et surtout au moment de l’adolescence qu’à la lec-ure de son dossier de naissance et selon les informations qui yont mentionnées au sujet de sa mère biologique, « il ne seraitas surprenant qu’elle ait de nombreux frères et sœurs, et qu’unour elle pourrait bien tomber sur l’un d’entre eux ». Les parentse Myriam n’ont jamais nommé clairement leur propre peur,elle de la relation sexuelle consanguine, ils l’ont simplementransmise à leur fille. Et l’impossibilité pour Myriam d’avoirne relation amoureuse intime semblait d’ailleurs bien rassureres parents, s’assurant ainsi inconsciemment de garder leur filleniquement pour eux seuls sans jamais la « céder » à un homme.

Le travail a consisté à repérer dans un premier temps de quelleeur il s’agissait, quelle était sa fonction ; dans un second temps,’est l’espace fantasmatique du fraternel qui a été investigué.n effet, il existe de nombreux enfants uniques qui évoluentn l’absence de liens fraternels et qui ne développent pas pourutant de troubles identitaires ou psychiques. Pourtant, « unnfant unique qui n’aurait pu trouver dans son environnement auoins un frère ou une sœur d’élection a, selon nous, des risques

e souffrir de carences et de difficultés psychiques de mêmeegré que celles d’un enfant strictement monoparental » [29].e complexe fraternel, en tant que garant de l’organisation psy-hique de l’individu, a donc bien été expérimenté par Myriamui, en fantasmant le lien fraternel, en s’imaginant être la sœuriologique de tous les hommes qu’elle rencontre, a créé la pré-ence du double fraternel fantasmé.

. Discussion

Faire fratrie, c’est donc s’ouvrir à un monde de découvertesonstructives (partager un territoire, négocier, jouer), éprouvern large éventail d’émotions (jalousie, peur, amour, admiration,ire) et expérimenter la condition humaine (protéger, être res-onsable, respecter les différences, être complice, le même ete différent, porter une histoire familiale commune, éprouveres limites, découvrir les lois fondant la nature humaine). Dansa fratrie se jouent des processus et des mécanismes qui favo-isent l’expérimentation du lien social. Cette élaboration servira

e plus souvent de modèle dans la vie adulte. « Les mouvements’amour, de haine, le fait d’être élu, d’élire, d’être rejeté et deejeter, qui naissent et se déploient au sein de la fratrie, aident’enfant à se connaître, à connaître l’autre, à gérer les conflits,
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[[29] Chaltiel P, Romano E. L’espace fraternel dans la thérapie familiale. Cah

A. Vinay, S. Jayle / Neuropsychiatrie de l’e

apprivoiser l’autre ou à le fuir s’il lui semble représenter uneenace » [30]. La fratrie est une richesse, elle est composition,

lle est couleur et partition. Les parents sont les garants de cesondamentaux de l’être humain. Ils offrent des règles de vie quiarticipent à l’organisation du psychisme des enfants.

La famille est donc un champ complexe pour la psycholo-ie clinique et la psychopathologie tant au plan des processussychiques qu’elle génère qu’au niveau des relations dans leursimensions verticale et horizontale, interne et externe, centripètet centrifuge, individuelle, groupale et sociétale. La famille a duens, elle est multiple et complexe. La recherche sur son maillagest fascinante et nous apporte, qu’elle qu’en soit la ramificationbservée, une multitude de connaissances sur le fonctionnemente l’être humain.

. Conclusion

En situation d’adoption, il nous paraît essentiel que lesamilles adoptives soient informées de l’existence de la fra-rie biologique de leur enfant lorsque celle-ci est connue et, par exemple, été adoptée par des familles différentes. Celast d’autant plus vrai lorsque l’enfant a connu sa fratrie biolo-ique avant l’adoption. La famille adoptive pourra alors avoirne écoute particulière plus attentive relative à la question dea fratrie biologique de l’enfant. Toutefois, ce qui nous paraîtondamental c’est le fait de donner la possibilité à l’enfant de’inscrire dans une filiation adoptive clairement identifiée eteconnue. Sans nier la filiation biologique qui est bien à l’originee l’existence de l’adoption, l’enfant adopté doit pouvoir seonstruire en étant et en se sentant l’enfant à part entière dea famille. Il peut savoir que des frères et sœurs biologiquesxistent, sans pour autant leur devoir quelque chose. C’est alorssa fratrie adoptive que des droits et des devoirs sont éta-

lis. En forcant l’artificiel, en forcant le biologique, on risque’empêcher l’enfant de s’autoriser à être et se sentir unique dansa famille.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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