Frères N° 29

Bien Aimés

13 janvier 2006 _________________________________________________________________________

Thème de la réunion: « Le Grand Architecte de l’Univers »

Code Maçonnique

Adore le Grand Architecte de l'Univers.

Aime ton prochain.

Ne fais point le mal.

Fais le bien.

Laisse parler les hommes.

Le vrai culte du Grand Architecte consiste dans les bonnes moeurs.

Fais donc le bien pour l'amour du bien lui-même.

Tiens toujours ton âme dans un état pur pour paraître dignement devant le Grand Architecte de l'Univers, qui est Dieu.

Estime les bons, plains les faibles, fuis les méchants mais ne hais personne.

Parle sobrement avec les grands, prudemment avec tes égaux, sincèrement avec tes amis, doucement avec les petits, tendrement avec les pauvres.

Ne flatte point ton frère : c'est une trahison. Si ton frère te flatte, crains qu'il ne te corrompe.

Écoute toujours la voix de ta conscience.

Sois le père des pauvres: chaque soupir que ta dureté leur arrachera augmentera le nombre de malédictions qui tomberont sur ta tête.

Respecte l'étranger voyageur; aide-le, sa personne est sacrée pour toi.

Évite les querelles; préviens les insultes, mets toujours la raison de ton côté.

Respecte les femmes; n'abuse jamais de leur faiblesse et meurs plutôt que de les déshonorer.

Si le Grand Architecte te donne un fils, remercie-le, mais tremble sur le dépôt qu'il te confie !

Sois pour cet enfant l'image de la Divinité.

Fais que jusqu'à dix ans il te craigne, que jusqu'à vingt il t'aime, que jusqu'à ta mort il te respecte.

Jusqu'à dix ans, sois son maître, jusqu'à vingt ans, son père, jusqu'à la mort, son ami.

Pense à lui donner de bons principes plutôt que de belles manières ; qu'il te doive une droiture éclairée, et non pas une frivole élégance.

Fais-le honnête homme plutôt qu'habile homme.

Si tu rougis de ton état, c'est orgueil ; songe que ce n'est pas ta place qui t'honore ou te dégrade, mais la façon dont tu l'exerces.

Lis et profite ; vois et imite ; réfléchis et travaille, rapporte tout à l'utilité de tes frères, c'est travailler pour toi-même.

Sois content de tout, partout et avec tout.

Réjouis-toi de la justice, courrouce-toi contre l'iniquité, souffre sans te plaindre.

Ne juge pas légèrement les actions des hommes, ne blâme point et loue encore moins; c'est au Grand Architecte de l'Univers qui sonde les coeurs à apprécier son ouvrage.

Prière écrite au XIIème siècle par un maçon anonyme "Apprends-moi, Grand Architecte de l'Univers, à bien user du temps que tu me

donnes pour travailler & à bien l'employer sans rien en perdre.

Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge. Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l'oeuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.

Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité & la ferveur, le zèle & la paix. Aide-moi au départ de l'ouvrage, là où je suis le plus faible. Aide-moi au coeur du labeur à tenir serré le fil de l'attention. Et surtout comble Toi-même les vides de mon oeuvre .

Grand Architecte de l'Univers, dans tout le labeur de mes mains laisse une grâce de Toi pour parler aux autres & un défaut de moi pour me parler à moi-même. Garde en moi l'espérance de la perfection, sans quoi je perdrais coeur. Garde-moi dans l'impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d'orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n'est pas sûr que ce soit mal & quand je fais bien, il n'est pas sûr que ce soit bien . Grand Architecte de l'Univers, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a travail. Et que tout travail est vide sauf là où il y a amour. Et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même & aux autres & à Toi .

Grand Architecte de l'Univers, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras & toutes mes forces. Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient & qu'il m'appartient de te le rendre en le donnant.

Que si je fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l'automne. Que si je fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l'herbe je fanerai le soir. Mais si je fais pour l'amour du bien, je demeurerai dans le bien.

Et le temps de faire bien & à ta gloire, c'est tout de suite. Amen."

La question n'est pas de savoir si Dieu existe ou non. Mais plutôt : qui est-Il, et à quoi joue-t-Il ?

Hubert Reeves

Grand architecte de l'univers ?

Pour moi, entrant au G.O.D.F, ce fut comme une surprise d'entendre parler par d'autres FF.'. d'un personnage qui représentait une conception que je me refusais de reconnaître ; l'expression de ce que je considérais comme un dogme; une vérité révélée.

Et puis petit à petit, j'ai parlé avec quelques FF ∴ Je ne voulais pas être un athée idiot, ni plus tard un agnostique, moi à qui on avait présenté la gnose. J'ai réalisé lors de mes discussions, ou plutôt de mes écoutes attentives et studieuses, que ceux qui me parlaient étaient des Maçons, des bâtisseurs et que comme tous bâtisseurs, il leur fallait un plan et souvent un architecte. Alors mes questions ont fusé. Quel peut être cet architecte ? Y a-t-il un être supérieur, universel, ce fameux grand architecte de l'univers ? L'univers a-t-il été construit ou le big-bang l'a-t-il créé ? Que de questions et si peu de réponse.

" Ici tout est symbole " me répondirent en chœur ces 2 MM ∴ Puis l’un d’entre eux : " Réfléchis, cherche et tu trouveras. Tu as frappé et on t'a ouvert, devant toi un nouvel univers s'est manifesté ; celui des symboles. " " Tu vas devenir le constructeur de ton univers maçonnique, le chantier sera difficile et le chemin rocailleux, à toi de devenir l'architecte de ton Temple intérieur. Mais n'oublie pas qu'une fois les colonnes posées, le vent va circuler dedans. Ce sera alors plus tard à toi de le remplir de l'esprit qui t'habite. Tu es encore dans le symbolisme matériel et nous comprenons que tu aies du mal à imaginer un symbolisme spirituel. Mais chez nous tout vient à qui sait attendre et surtout à l'homme de devoir. Œuvre pour te structurer et structurer l'univers. Tu es un dans le tout et le tout est dans le un ! N'oublie jamais Maçon, que pour bien bâtir il faut un plan, réfléchi et structuré. Apprenti, Compagnon, Maître et au-delà, toujours tu devras œuvrer selon ta conscience, ton amour des hommes et toujours être selon tes idées. Le miroir de

ton initiation t'a montré ton ennemi ; l'être matériel qui se reflète et que tu vois.

En grandissant, mon F∴, ce seront tes FF∴ qui te montreront celui que tu es.

Car si c'est du Maçon que l'on parle quand le Surveillant dit " Mes FF∴ me reconnaissent comme tel " Il est une multitude de Maçons ; tout est en un et un est en tout." Ainsi s'exprimait un jour un de mes Maîtres, et je suis très attaché au terme, pour me faire comprendre que moi, jeune élève astrologue, je construisais un

thème astrologique basé sur une construction astrale symbolique et que tout ceci n'était que symbolisme spirituel. J'étais architecte spirituel du thème astral d'une personne, basé sur des données du symbolisme d'un univers construit sur lequel je m'appuyais. Cherchait-il à me faire comprendre que je n'étais que l'humble lecteur d'un plan établi par un autre architecte et que je me devais de respecter ce plan et d'en faire une lecture la plus fidèle possible ?

C'est de l'univers que venaient ces données, cela voulait-il dire que le symbolisme maçonnique, symbolisme ésotérique, personnel, de mon unité individuelle n'existait que par les autres ; que c'était eux qui me créaient ? Comme si ce Grand Architecte de l'Univers dont je faisais tant de cas c'était par moi qu'il existait ? Mais alors c'est moi par le verbe qui créé la fonction. L'Univers existe physiquement, nous le voyons. C'est peut-être pour cela qu'un jour je vais remplir mon Temple personnel; tout existe symboliquement par mon esprit et oui, " un est dans tout ". Maçon, créateur, je suis dans le Grand Architecte de l'Univers et il est en moi. C'est quand même difficile de penser que l'on peut être simplement esprit. Toi mon F.'. André, mon Maître Vénéré qui es passé à l'Orient Eternel, qu'en penses-tu ? JFL

PENSER ET CROIRE - Comment est orientée votre loge ? Réponse : d’est en ouest comme le

temple de Jérusalem. - Où se tint la première loge ? Réponse : dans le parvis du temple de

Salomon. Manuscrit d’Edimbourg (1696)

- Prière d’entrée

Implorons le Père tout-puissant de sainteté et la sagesse du glorieux Jésus par la grâce du Saint-Esprit, qui sont trois personnes en un principe divin, d’être avec nous maintenant, et qu’ils nous donnent aussi la grâce de nous gouverner ici-bas dans cette vie mortelle de façon à ce que nous puissions parvenir à son royaume qui n’aura jamais de fin. Amen. Manuscrit Dumfries N° 4 (1710) Si les manuscrits antérieurs (Regius :1390, Cooke : 1410, Grand Lodge n°1 : 1583), étaient centrés sur les Devoirs, le Dumfries (1710) au-delà de ces devoirs, est plus explicite dans son catéchisme symbolique. L’enchaînement des questions et des réponses, loin d’être parfois « humoristique » comme le suggèrent certains commentaires, témoigne d’une volonté délibérée de cacher aux oreilles des profanes le secret qui liait les compagnons : non pas simplement la croyance en un dieu, eût-il été celui de l’Eglise (jamais le Pape n’est évoqué…), mais le sentiment d’être les Fils du Maître, les Fils de l’Homme, les Fils de Dieu.

Q. : Reconnaîtriez-vous votre maître si vous le voyiez ? R. : Oui. Q. : A quoi le reconnaîtriez-vous ? R. : A son habit. Q. : De quelle couleur est son habit ? R. : Jaune et bleu comme le compas qui est en cuivre et en fer… …………………………………………………………………………………………… Q. : Quelle fut la plus grande merveille qu’on vit ou entendit au sujet du Temple ? R. : Dieu fut homme, et un homme fut Dieu. Marie fut mère et aussi servante.

………………………………………………………………………………… Q. : Que signifiait la porte dorée du temple qui donnait accès au saint des saints ? R. : C’était un autre type du Christ qui est la porte, le chemin, la vérité et la vie, par qui et en qui tous les élus pénètrent dans le ciel.

………………………………………………………………………………………………………………………………………… Tous les mystères se rapportant au temple, à l’or, à la porte dorée, au voile, au chandelier d’or à six branches avec ses sept lumières, tous ont un rapport avec le Christ, qui représente les principes éthiques, les vertus que doivent adopter les Maçons.

Si nous avons transformé les emblèmes d’alors en symboles plus « conviviaux », les deux colonnes Jakin (« il fondera ») et Boaz (« En lui force »), nous rappellent encore qu’elles font référence au fondement créateur ou Père de toutes choses qu’est le principe ontologique appelé dans la Bible YHVH, c'est-à-dire « Être éternel », ainsi qu’aux vertus représentées par le Fils. Des milliers de rituels ont circulé à travers les siècles et le symboles qu’ils véhiculaient ont été conservés dans la plupart de nos rituels actuels. Issus tout autant du Pythagorisme, du néoplatonisme, de la Kabbale, de l’hermétisme, du compagnonnage, des Rose-Croix, de la chevalerie que du christianisme, ils fournissent des repères symboliques utilisés par les différentes traditions occidentales au maçon désireux d’éclairer son chemin initiatique vers une vérité de portée universelle. Rechercher l’idée derrière les mots, l’idée sous le symbole, aller au-delà des mots, ne pas confondre le rationalisme avec le matérialisme et le scientisme. Un ancien Grand Commandeur du Grand Collège des Rites du Grand Orient de France (Claude Saliceti) écrit :

« Le symbole du Grand Architecte de l’Univers, symbole central de la tradition maçonnique, s’il exprime le déisme philosophique initial de la maçonnerie, n’interdit nullement, comme tout symbole, sa libre interprétation philosophique. Il peut tout aussi bien signifier le Dieu personnel des religions du Livre qu’un principe organisateur ou créateur impersonnel de l’univers, voire l’interrogation ultime à laquelle aboutit toute réflexion humaine sur la raison ou la cause première et le pourquoi de l’existence ; ainsi que l’impossibilité logique pour un maçon d’identifier au hasard la liberté de pensée dont il se réclame. Son emploi facultatif, qui recouvre en fait une volonté à peine déguisée d’interdiction, ne paraît donc pas justifié. D’autant plus que d’autres symboles, comme le delta, ou l’étoile flamboyante, voire « la parole perdue » toujours en vigueur, appellent les mêmes interprétations possibles. ».

Les notions de Grand Architecte de l’Univers, ou même de Dieu, sont évoquées, voire invoquées tout au long d’une chaîne de rituels qui aboutit aux plus hauts grades, quelles que soient les obédiences maçonniques, quels que soient leurs rites. Ce ne sont là que des mots qui symbolisent, qui cachent donc des idées.

D’après le philosophe allemand Heidegger, « Dieu » constitue avant toutes choses un simple mot, et il est impossible de comprendre d’emblée, a priori, ce que désigne ce mot, sans avoir au préalable compris d’abord, par ordre chronologique, ce que sont l’Être, le sacré et la divinité. C’est la compréhension préalable de l’Être qui permettra d’éclairer a posteriori le sens du mot « Dieu ». C’est à cette découverte de l’Être que nous sommes invités à aller au travers de notre initiation. Le propre d’une initiation traditionnelle est de recevoir et de transmettre des Mystères, et en ce sens, la Franc Maçonnerie qui est dépositaire de Mystères accumulés au cours des siècles par les différentes traditions, relève d’une Mystique. Contrairement à la mystique des religions, qui n’a qu’une portée théologique, la mystique des initiations a essentiellement une portée métaphysique. C’est la mise en relation de l’être avec les événements de la Nature, avec ce qui le relie aux autres êtres, ce qui le relie avec la partie cachée de lui-même, son for intérieur, sa conscience, ce qui le relie à l’invisible qui fait partie intégrante de la réalité, ce qui relie en lui la part du profane et celle du sacré, ce qui relève en lui du transcendant, de sa part de « divin ». .. c’est cette mise en relation de l’être avec l’Être, de l’unicité de chaque être avec le grand Tout, qui va faire l’objet de cette quête métaphysique à laquelle nous convie notre initiation. C’est en ce sens que je puis concevoir l’universalité de la Maçonnerie, au-delà de toute religion particulière, de toute « croyance » en un dieu quelconque dont personne ne saurait « prouver » l’existence, de toute position sectaire d’obédiences qui classeraient les unes en dogmatiques et les autres en adogmatiques.

Dans sa constitution, le Grand Orient de France définit la Franc-Maçonnerie comme étant une institution essentiellement philantropique, philosophique et progressive. En 1877, son Convent n’a supprimé que l’obligation de croire en Dieu et en l’immortalité de l’âme. Il n’a nullement statué sur le sort du Grand Architecte de l’Univers, dont l’invocation subsistera dans les rituels jusqu’en 1884, date à laquelle le Grand Collège des Rites, sous la pression du Conseil de l’Ordre, décidera de son emploi « ad libitum ».

Quant à moi, je considère que la Maçonnerie, pour rester universelle, se doit de rester une société initiatique, respectueuse des « croyances » de chacun de ses membres, mais ne doit en aucun cas s’ériger en censeur de ces croyances ou de ces incroyances. Les mystères que nous devons transmettre

sont à la fois simples et complexes. Sans le symbole du GADLU, ils deviennent impossibles à transmettre.

A quoi correspondrait alors un simulacre d’initiation ?

GH

Prochaine réunion le jeudi 16 février Thème de la réunion : « …Quittez l’Ordre, mes Sœurs et mes Frères et prenez place... » Vous pouvez toujours télécharger les numéros précédents de FBA sur le blogue : http://coeurdeptah.free.fr/blog