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Ambiances Hivernales – Hiver 2016 www.magazine-flash.com FLASH ! 1 3

Flash!

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A Fine Art photography magazine

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Ambiances Hivernales – Hiver 2016

www.magazine-flash.com

FLASH !

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CRÉATION 2012NUMÉRO #13SAISON Hiver 2016ÉDITEURS Thomas Chauvin & Robin SantusGRAPHISTES Florian & Julian Santus

COUVERTURE Frozen Moments de Simon WOLF

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ÉDITOL’HIVER

FLASH ! entame sa quatrième saison avec un thème d’actualité : Les Ambiances Hivernales.

6 auteurs nous offrent leur propre regard sur ce nouveau thème. Alors afin d’essayer de mettre des mots sur des images, rien de telle que la poésie de Bruce Springsteen, avec une interprétation inédite et onirique de ce thème …

Robin SANTUS

WINTER SONG

From their northeast source the sour wind roarsBear gifts fresh from the valley watersHollow echoes strip Pennsylvania mountain wallsWith their corsets and their old Betsy ruffleAnd their slips with pearly whiteThey stand bulging up against the screen doorAnd bid you «good night»

WINTER SONG is a song written by Bruce Springsteen who recorded it in studio in early 1973. The song has not yet been officially released.

SOMMAIRE

PARC DE SCEAUXPar Thomas Chauvin

THERE AREHUMAN BEINGSPar Sylvain Lagarde

YUKONPar Aymeric Syre

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PETITS TIRAGESPar Ludovico Poggioli

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FROZENMOMENTSPar Simon Wolf

76PAYSAGES ENNEIGESPar Didier Demaret

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THERE AREHUMAN BEINGS La neige, cette matière qui efface… et trace ! La neige, cette matière qui s’efface… devant les traces ! Toute la dialectique esthétique de la neige, ce « masque posé sur le visage du monde » (pour reprendre une expression déjà utilisée à propos de la série Errance au bord du réel) réside dans le double processus d’occultation et de révélation : la neige cache et fait ressortir à la fois. Et dès lors, la surface devient un nouveau langage, un langage qui possède toute sa grammaire de signes visuels, ponctuation picturale sur la page blanche du réel : volumes, lignes, silhouettes résistantes à l’effacement ; autant d’éléments qui établissent la syntaxe de l’épure et sauvent du rien. C’est en cela que l’expérience spectaculaire de la neige, c’est-à-dire de l’espace enneigé, est une expérience essentiellement existentielle : la neige est un langage qui parle à l’âme… Entre le « je ne sais quoi » et le « presque rien » se niche en effet l’ineffable, qui s’impose comme la chambre d’écho où toute conscience se (re)découvre sa consistance : la dérive visuelle face au blanc conduit (en tout cas, elle le peut…) à une sorte de méditation sur l’absence, le néant, mais aussi le peu, le pas, le là, l’être-là ; face à une beauté magistrale, sans doute angoissante pour certains, le moi se vit : je vois du beau, donc je suis. Cette série There are human beings s’inscrit dans la continuité d’autres séries (Cold melancholia, Errance au bord du réel) dans lesquelles la neige apparaît comme un élément clef de la perception de la relation au monde.

Sylvain Lagarde est un photographe dont le travail se consacre à l’esthétique du noir et blanc à travers des séries qui seront primées à plusieurs reprises (Grand Prix SFR Jeunes Talents, Bourse du Talent, Bourse Olympus). Depuis 2006, ses photographies ont été exposées dans plusieurs villes françaises et ont été publiées dans de nombreux magazines.

SYLVAIN LAGARDE—http://[email protected]

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LE PARC DESCEAUX « {L’histoire des espaces naturels} est particulière car elle ne définit pas des pleins pour des lieux (plein de maisons, plein d’usines), elle définit du vide, qui sera rempli de concepts (la protection en particulier), de paysages à constituer, d’usages à forger…Mouvement fascinant de définition par l’homme de territoires à protéger des hommes! (…) Nous avons affaire à des lieux construits contre l’homme, qui ne reviennent à l’homme que par un raisonnement sur sa puissance de destruction et par une conception nouvelle du temps : ces lieux ne sont concevables que par réflexion, ils ne peuvent être donnés. »

Jean Viard, Penser la nature, tiers espace entre ville et campagne, p.34, Editions de l’Aube.

Série en cours.

THOMAS CHAUVIN—[email protected]

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YUKON

J’ai eu la chance de vivre le Grand Nord canadien.

Mes rêves nimbés dans les ambiances de Jack London ont pris forme avec : les sons des hurlements de loups couverts par les aboiements des chiens, la faune sauvage discrète mais bien présente, la végétation endormie sous un épais manteau de neige, la nuit polaire omniprésente ponctuée par le spectacle cosmique des aurores boréales, l’embâcle du Yukon, le suivi d’une ligne de trappe par -40°C.

Cette expérience, l’une des plus enrichissante de ma vie, m’a été permise grâce à mon ami, Yoann, exilé volontaire dans cette partie du monde hostile à l’homme. Deux mois dans la fraicheur arctique permettent de revenir aux valeurs simples de la vie.

Une seule chose me taraude, à quand mon retour sur ces terres gelées du Yukon.

AYMERIC SYRE—[email protected]

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PETITS TIRAGES Je suis un homme avec des petits rêves, qui aime sa petite femme, son petit enfant, ses petits chiens : j’ai trouvé naturel de faire des petits tirages, objets qui me redonnent la mesure de mon humanité, qu’on peut garder dans la paume de la main, qui peuvent être observés de près, touchés sans crainte.

Petits arbres qui me tiennent compagnie quand l’homme se fait trop présent, quand le béton obscurcit le ciel, petits rêves sans prétention qui se contentent d’exister dans un cahier à ouvrir quand on cherche du silence, conçus dans le brouillard, nés sous une lumière rouge, aimés dans la lumière.

LUDOVICO POGGIOLI—[email protected]

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PAYSAGES ENNEIGES Photographe amateur autodidacte, j’ai découvert la photographie en 2006, j’ai tout de suite été attiré par la photographie de paysages en noir et blanc et le format carré qui offre une multitude de compositions.

J’aime les compositions minimaliste où je joue avec les lignes et les formes. La majorité de mes paysages sont réalisés en basse lumière par temps de pluie ou brouillard avec de longs temps de pose qui créent une atmosphère mystérieuse.

DIDIER DEMARET—[email protected]

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FROZEN MOMENTS Partir sans but vraiment, aux frontières de la lumière. Les yeux grands ouverts et oublier tout, que tout devienne surprenant et beau. Une image se forme, comme surgit du vide, comme un tableau, une évidence, variations de gris et de blanc.

Ralentir ses mouvements, sa respiration, jusqu’à ne plus respirer. Un huis clos s’installe alors, dans lequel tout se fige, comme cet hiver qui s’installe doucement. Plus rien n’existe autour, la mise au point se fait et la lumière s’engouffre…

Le temps s’arrête, enfin… Un voile noir, une fraction de seconde, une éternité parfois, un gouffre glacé qui nous happe : Une photographie est née.

SIMON WOLF—http://therapeutik.wix.com/[email protected]

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Prochain Numéro Printemps 2016—

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