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Livre du professeur par Laurence Sudret professeur de Lettres Cinq nouvelles réalistes Guy de Maupassant Classiques & Patrimoine

Guy de Maupassant Cinq nouvelles Classiques réalistes · Livre du professeur par Laurence Sudret professeur de Lettres Cinq nouvelles réalistes Guy de Maupassant Classiques & Patrimoine

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Livre du professeur par

Laurence Sudretprofesseur de Lettres

Cinq nouvelles

réalistes

Guy de Maupassant

Classiques&Patrimoine

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ÉTUDE DE LA LANGUE

Grammaire

1. L. 66, quelle est la fonction des trois adjectifs qualificatifs « haillonneuse, vermineuse, sordide ». Quelest l’intérêt de cette construction ?

Ces adjectifs sont utilisés comme des attributs du sujet avec un verbe attributif occasionnel. On peutdonc les rapprocher de l’attribut, toutefois, il y a une virgule entre le verbe et le premier adjectif ce qui leplace dans la position de l’épithète détachée. Cette construction a pour but d’insister sur l’état dans lequel elle se trouve au même titre que sur sonabandon (errait), les deux étant liés.

2. P. 15, étudiez les temps des verbes de cette page. Quels sont les deux les plus utilisés ? Expliquez leuralternance en fonction du contenu.

Dans cette page, l’imparfait et le passé simple alterne et l’imparfait est utilisé pour évoquer les faits ré-currents, il a alors une valeur itérative. Lorsque le passé simple est utilisé, il évoque des événementsponctuels qui ne se produisirent qu’une seule fois.

Orthographe

3. P. 12, l. 98 et p. 13, l. 135 : expliquez la construction des adverbes « attentivement » et « habilement ».Trouvez, dans les pages suivantes, d’autres adverbes en -ment ; suivent-ils la même règle ?

Les adverbes sont construits sur les adjectifs au féminin : attentive + ment, habile + ment.On relève également l. 165 : vive + ment, l. 216 : vague + ment.Il y a une exception pour éperdument, car pour certains adverbes qui se termine par une sonorité voca-lique, l’adverbe se construit sans que l’adjectif passe par la féminin.

4. L. 74, expliquez l’orthographe du mot « remmmpailleur ».

La répétition du « m » a pour but de reproduire à l’écrit le cri du rempailleur qui crie son nom en insistantsur la première syllabe et en la faisant durer. C’est un souci de réalisme.

Vocabulaire

5. L. 31 « C’est une affaire de tempérament ».Cherchez l’origine de ce substantif.

Le mot vient du provençal « temperamen », qui vient lui-même du latin « temperamentum » qui vient duverbe « temperare », qui voulait dire tempérer.Ici le mot est utilisé avec le sens de caractère, d’humeur.

LECTURE

Lecture d’ensemble

6. Montrez que le « dégoût » des femmes (p. 11) se retrouve à d’autres moments de la nouvelle chez d’autres personnages. Par quelles expressions ce sentiment est-il alors montré ?

On retrouve ce dégoût à la fin de la nouvelle, chez les Chouquet : il « bondit d’indignation » (l. 189), safemme est « aussi exaspérée que lui » (l. 192), elle répète « cette gueuse » (l. 192-3)… On comprendque les Chouquet se sentent insultés que la pauvre femme ait pu avoir des sentiments pour lui.

La RempailleuseSéance 1

ÉTUDE DE L’ŒUVREtoutes les réponses aux questions

➤ LIVRE ÉLÈVE P. 68

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7. La relation entre le garçon et la fillette s’appuie sur un certain malentendu. Lequel ? Expliquez commentil est entretenu.

La relation entre les deux enfants commence avec le don de la fillette de tout son argent pour consolerle garçon. Comme elle n’a rien d’autre à offrir, elle donne ce qu’elle a et comme c’est la première foisqu’elle n’est pas écartée d’un garçon de son âge, elle pense que l’argent est la solution à tout, ce enquoi elle n’a pas tort. Par la suite, ce n’est que parce qu’elle va lui donner de l’argent qu’il accepte de lacôtoyer mais elle pense, quant à elle, qu’il éprouve sans doute pour elle des sentiments au moins de re-connaissance et que cela pourra l’amener à en éprouver des plus profonds.

8. Les Chouquet sont apparemment des gens « comme il faut ». Qu’en pense Maupassant selon vous ?Comment fait-il pour le faire comprendre ?

Maupassant les juge très sévèrement. Il montre en fait que malgré leurs belles apparences, ils sont sanscœur et sans aucune pitié. Il ne leur fait pas dire un mot de compassion quant aux privations qu’elle a dûsubir pour gagner cet argent. Ils ne font pas le moindre geste de « remerciement » posthume en prenantpar exemple les chiens ou le cheval de la pauvre femme. Ils continuent de ne s’intéresser qu’aux biensmatériels en demandant la voiture qu’elle a laissée. Si l’on devine ce que pense Maupassant de leur com-portement, il préfère laisser le lecteur se faire sa propre opinion et il n’exprime aucun avis personnel clai-rement.

Lecture linéaire

9. L. 40-43, expliquez l’importance de la ponctuation dans ce passage.

Les points d’exclamation montrent l’enthousiasme qui gagne la marquise. Elle imagine que l’amour dontva parler le médecin est un amour heureux et elle s’en réjouit.

10. L. 49-50, à quoi la phrase « Mais je vais me faire mieux comprendre » sert-elle ?

Cette phrase sert de lancement à l’histoire. C’est un moyen pour l’écrivain de prévenir son lecteur qu’ilva entrer dans le vif de son sujet.

11. L. 142, pourquoi l’auteur écrit-il qu’elle « souffrit sans fin » ?

Le médecin a compris que la pauvre femme n’a jamais été heureuse et qu’elle n’a connu que la misèrefinancière et affective. Elle aimait un homme qui la méprisait et ne la voyait même pas, qui se sent mêmeinsulté par le fait qu’elle ait pensé à lui. Aussi, le médecin annonce au lecteur attentif que l’histoire se fi-nira mal pour la pauvre femme.

12. L. 152, expliquez la figure de style utilisée. Quel est son intérêt ?

Cette figure est une métonymie : le cœur désigne ici en fait l’objet de ses sentiments. Cette figure derhétorique insiste sur le fait que la vie de la rempailleuse et ses sentiments sont très liés. On devine d’ail-leurs que cet amour l’a consumée, par son chagrin et par ses privations, car elle est morte très jeune étanta priori de l’âge de Chouquet.

Lecture d’image

13. La Blanchisseuse d’Honoré Daumier : tableau ci-contre. Ce tableau représente une femme au métier dif-ficile, comme c’est le cas pour notre héroïne. Comment le peintre réussit-il à montrer la fatigue de la femme.Quelle impression ressort de ce tableau ?

La femme est courbée en avant : elle aide son enfant à monter les marches (ce qui montre la mère) etelle porte sous le bras opposé un paquet de linge (ce qui montre la travailleuse). Les couleurs du tableausont curieuses car le fond est clair alors que le premier plan est sombre et ne permet pas de voir claire-ment. On peut rapprocher ces couleurs du texte de Zola donné dans la partie Autour du texte ; en effetà la fin de l’incipit, Gervaise repère une ceinture plus claire en regardant au loin.La position de la femme la montre comme un pilier de l’image. C’est elle qui est l’élément central et au-tour duquel tout s’organise. C’est donc une peinture qui rend hommage à la femme tout en montrant lapénibilité de sa vie.

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EXPRESSION

Écrite

14. Écrivez un dialogue dans lequel vous vous entretenez avec une des dames au visage dégoûté… Vousrépondrez à ses remarques par des arguments clairs et précis et vous utiliserez le niveau de langue néces-saire ici.

Il faudra naturellement jouer sur une discussion permettant de faire naître une différence d’opinion. Lafemme au visage dégoûtée insistera pour justifier que, selon elle, l’amour n’est pas un sentiment quetout le monde peut éprouver quand vous insisterez sur l’universalité de ce sentiment ; il sera possible de donner des exemples littéraires.

15. La nouvelle est adressée à Léon Hennique ; imaginez que celui-ci écrive une lettre à Maupassant pourlui faire part de ce qu’il a pensé de sa nouvelle : ce qu’il a aimé, ce qui lui a déplu.

Il serait bon de respecter une certaine progression dans cette lettre :– L. Hennique remercie Maupassant et lui rappelle qu’il apprécie ses œuvres qui relèvent de la littératurequ’il aime.– Il souligne qu’il a beaucoup aimé le personnage de la Rempailleuse et qu’elle lui a rappelé plusieurs por-traits de femme qu’il a pu voir en peinture.– Il indique qu’il trouve dommage néanmoins qu’il n’ait pas insisté plus encore sur les défauts de la bour-geoisie, que ce soit au début du texte ou même lorsqu’il parle des Chouquet à la fin.– Il conclut en disant à Maupassant qu’il attend avec impatience son prochain texte tant il apprécie sa prose.

Orale

16. Préparez un exposé sur Gustave Flaubert en n’oubliant pas de le relier à Guy de Maupassant.

On peut proposer de suivre trois parties :– La biographie avec des éléments généraux,– Les liens de Flaubert et de Maupassant,– Les ouvrages les plus célèbres de Flaubert : Madame Bovary et l’Éducation sentimentale.– Les élèves peuvent également proposer une présentation d’un conte de Flaubert, comme Un Cœursimple par exemple.

PATRIMOINE

17. Le nom de Léon Hennique figure au début de la nouvelle. Qui est cet auteur français qui a eu beau-coup de succès au XIXe siècle ? Faites des recherches sur lui et dressez sa biographie. Quels sont ses liensavec Maupassant ?

Il est né à Basse-Terre en Guadeloupe en 1850 et il est mort à Paris en 1935. C’était un romancier natu-raliste et également un dramaturge français.Il étudie la peinture mais alors qu’il a vingt ans, après la guerre de 1870, il se tourne vers la littérature.C’était un ami d’Emile Zola mais il s’est détaché de lui au moment de l’affaire Dreyfus.Il a été, en compagnie d’Alphonse Daudet, l’exécuteur testamentaire et le colégataire d’Edmond de Goncourt ; il investit beaucoup son énergie dans l’Académie Goncourt et il en a même été le présidentde 1907 à 1912.Il est le père de l’auteur de poèmes symbolistes, Nicolette Hennique.Il se rapproche de Maupassant par le courant littéraire auquel il appartient. On comprend qu’il ait été trèsproche de Zola, qui était le chef de file du courant naturaliste.

18. Faites des recherches sur le tableau proposé ci-contre et l’artiste qui l’a peint.

Honoré Daumier est né à Marseille en 1808 et est mort à Valmondois en 1879. C’était un graveur, un caricaturiste, un sculpteur et un peintre français. Ses œuvres très diversifiées commentaient souvent lavie politique et sociale en France au XIXe. On en voit un exemple avec cette femme du peuple.S’il commence à travailler chez un huissier, il fait très vite ses premiers pas dans le monde de la litho-graphie chez l’éditeur Belliard : il travaille à des illustrations pour les publicités et des plaquettes pour leséditeurs de musique. En 1829, il rencontre Charles Philipon qui va le faire travailler pour La Silhouette, unerevue. Dès l’année suivante, il devient caricaturiste des hommes politiques dans La Caricature, revue qui

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lui fait connaître un certain succès, mais en 1832 il caricature Louis-Philippe en Gargantua, ce qui lui vaut6 mois de prison. Ensuite, il continue ses caricatures d’hommes politiques jusqu’en 1835, année de laloi sur la censure de la presse ; La Caricature cesse alors d’être publiée et il se tourne dès lors vers la sa-tire des mœurs bourgeoises (ce qui le rapproche des écrivains du réalisme).Daumier expose son premier tableau Le Meunier, son fils et l’âne au Salon de 1849 et il fera ensuite plu-sieurs peintures dans un style proche de celui de Courbet : le réalisme social.À partir de 1865, il vit une période difficile financièrement : il va habiter Valmondois où le peintre Corot amis une maison à sa disposition. Il continue de travailler à des caricatures mais il perd la vue progressi-vement. En 1877, il recevra une pension de l’état pour son invalidité.Il n’a jamais eu beaucoup de succès de son vivant car la bourgeoisie n’aimait pas l’image qu’il donnaitd’elle et elle n’a jamais voulu reconnaître son talent.Il a laissé plus de 4 000 lithographies et il reste encore aujourd’hui surtout connu pour ses caricaturesd’hommes politiques.

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ÉTUDE DE LA LANGUE

Grammaire

1. L. 9-10 : quel est le lien entre les deux propositions indépendantes ?

Les deux propositions reprennent la même idée mais la deuxième l’accentue.

2. L. 18 : que reprend le pronom indéfini « cela » ? Quelle impression donne-t-il au lecteur ?

Le pronom indéfini reprend l’ensemble des deux familles ; l’utilisation de ce pronom déshumanise les per-sonnages ; le lecteur n’a pas le sentiment d’une réelle identité, un peu comme si les différents êtresconcernés n’étaient pas identifiables individuellement.

3. L. 142, quelle est la fonction de « radieuse » ? Pourquoi est-il utilisé ainsi ?

« Radieuse » est une épithète détachée. Elle est mise ainsi en valeur pour montrer le changement d’at-titude avec la page précédente, lorsque la jeune femme est mécontente qu’on n’obéisse pas à ses demandes.L’épithète s’oppose également au « hurlant » qui désigne l’enfant et qui montre son mécontentement.

4. L. 198, pourquoi y a-t-il un sujet inversé ?

Le sujet inversé permet une exclamation plus forte et montre la colère et le reproche du jeune garçon.

Orthographe

5. L. 102 : pourquoi « tout » n’a-t-il pas de « s » ?

Il n’y a pas de S car c’est un adverbe (il est donc invariable) et non un adjectif indéfini. Le mot est ici unadverbe d’insistance.

6. L. 207-209 : récrivez ces deux lignes correctement.

« Oui, je vous le reproche ; vous n’êtes (vraiment) que des niais. Des parents comme vous font le mal-heur des enfants. Vous mériteriez que je vous quitte ».

Vocabulaire

7. L. 37, quel est le sens de « grouiller ». Sur quelle polysémie l’auteur joue-t-il ?

Le verbe signifie « se remuer » ou bien « bouger en grand nombre, comme des fourmis, fourmiller ».C’est un verbe qu’on utilise également pour des vers ou des poux.C’est un verbe qui donne le sentiment que les enfants sont un peu comme des animaux et non pascomme des individus à part entière. L’ironie ici consiste à associer l’idée de se traîner dans la poussièreà l’adjectif « jolis ».

8. L. 149, quel est le sens réel du verbe « agoniser » ? Pourquoi est-il employé ?

Le verbe signifie « être à l’agonie » c’est-à-dire « être sur le point de mourir ». Ici, le verbe est utilisé pourmontrer que la mère Tuvache n’est plus dans son état normal et qu’elle souhaite vraiment blesser, fairedu mal à ses voisins.

9. L. 152, quelle est la particularité du mot « corromperie » ?

Le mot n’existe pas, c’est un barbarisme. Le terme correct est « corruption ».

LECTURE

Lecture d’ensemble

10. L’incipit insiste sur une caractéristique des deux familles : laquelle ? Relevez les différents éléments quile prouvent.

L’incipit insiste sur le fait que les deux familles sont très proches ; ils vivent presque tous ensemble aupoint de ne plus former qu’une seule famille : « les deux mères distinguaient à peine leurs produits », « les

Aux ChampsSéance 2 ➤ LIVRE ÉLÈVE P. 71

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deux pères confondaient tout à fait », « les huit noms dansaient dans leur tête, se mêlaient sans cesse »,« tout cela vivait », « les ménagères réunissaient », « les enfants étaient assis ».

11. Après avoir lu la nouvelle, expliquez les lignes 38-39.

On comprend que M. d’Hubières est rendu responsable par sa femme de l’absence d’enfant dans lecouple. Elle souhaite avoir un enfant et elle doit souvent lui en parler, aussi quand elle admire un garçonou une petite fille, il prend cela comme le reproche de ne pas lui en avoir donné un.

12. Comment l’auteur s’y prend-il pour peindre les paysans de façon réaliste ? Utilisez également votre réponse à la question 9.

Le romancier utilise volontairement dans le discours direct la langue orale des paysans avec ses défor-mations et ses incorrections. Ainsi, le lecteur se sent vraiment plongé dans ce monde. En outre, il insistesur certains détails tels que la nourriture ou le manque de propreté des enfants qui se roulent dans lapoussière.

Lecture linéaire

13. L. 142-143, quelle est la figure de style utilisée ? Que veut-elle nous faire comprendre ?

C’est une comparaison ; le comparant est le marmot et le comparé est le bibelot. Cette comparaisonnous montre qu’elle ne pense pas à ces personnes comme à des êtres ayant une identité propre. Elleest convaincue qu’elle peut en acheter un selon ses désirs, comme elle le ferait par exemple pour unanimal de compagnie.

14. L. 170, expliquez pourquoi la fureur des Tuvache est « inapaisable ».

C’est la suite de la phrase qui nous l’explique : ils sont restés pauvres quand leurs voisins vivent mieux.Ils sont donc jaloux et cette fureur ne peut pas se calmer puisque la proximité des deux familles fait qu’ilssavent toujours ce que font et ont les autres.

15. L. 203, pourquoi l’emploi du terme « sacrifié » peut-il sembler paradoxal ?

Le terme semble paradoxal car c’est précisément pour ne pas le sacrifier que la mère avait refusé de levendre. C’est le geste de protection maternel, qui semble naturel au premier abord, qui passe pour ungeste nuisible à la fin de la nouvelle.

Lecture d’image

16. Montrez comment la pénibilité du travail est rendue. Voit-on distinctement le visage des femmes ? Pourquoi selon vous ? Rapprochez votre réponse du mouvement que le peintre a influencé.

Les femmes sont courbées en avant, toutes les trois, même celle qui semble « redressée » sur le côtégauche. Cette posture donne un sentiment d’accablement de pénibilité. En outre, le geste de glaner dé-signe en général des personnes vivant dans le besoin pour lesquelles le moindre grain de blé est précieux.Les trois femmes sont mises en valeur car elles occupent le centre d’un tableau dont le fond est assezvide. En outre, ce sont également elles qui « portent » les couleurs du tableau car les quelques touchesun peu colorées (le bleu et le rose) les concernent.Millet a été influencé par le réalisme et on comprend dans son tableau qu’il a voulu peindre ces pay-sannes de la façon la plus vraisemblable possible. Néanmoins, on ne voit pas leur visage comme si lepeintre voulait garder un certain anonymat et montrer que c’est la condition paysanne dans son ensemblequi est représentée ici et pas seulement trois individus particuliers.

EXPRESSION

Écrite

17. L. 140-141 : écrivez le dialogue qui se tient entre les « témoins » et M. d’Hubières qui leur explique lasituation.

Le travail permettra d’évaluer correctement la ponctuation et les particularités d’écriture du discours direct.Les témoins devront poser des questions et il est important d’insister sur :– leur incompréhension de la situation– leur surprise

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– leur accordEn suivant cette progression les élèves pourront montrer un M. d’Hubières tantôt agréable et tantôtagacé (par leur incompréhension par exemple.)

18. P. 28 : « Et il disparut dans la nuit ». Imaginez que quelques années plus tard, les Tuvache aient desnouvelles de leur fils, soit par une lettre qu’il leur fait écrire, soit par le récit de quelqu’un de passage l’ayantconnu. Racontez ce qu’a été sa vie après ce départ.

Le récit devra suivre une progression logique.Le fils devra partir de la « fameuse nuit où il les quitta… », puis il racontera :– où il s’est rendu,– ce qu’il a fait alors, sur place, pour essayer de gagner sa vie,– ceux qu’il a rencontrés,– ce qu’il fait au moment où on en parle.Il est important de ne pas oublier que le fils Tuvache est un paysan et il va certainement rencontrer desgens du peuple. De la même façon, il ne trouvera qu’un travail pénible (sur les quais, dans une usine…)Il peut éventuellement mal tourner et se retrouver en prison.Il faut surtout que cette « suite » soit logique par rapport au texte.

Orale

19. L. 60-110 : récrivez ce passage comme un texte de théâtre. Vous le jouerez ensuite en respectant dansvotre jeu la différence de milieux sociaux des personnages.

Il faudra pour que le texte soit cohérent, veillez à ce que les répliques ressemblent vraiment à un textede théâtre. Il faudra également que les élèves pensent à utiliser les didascalies et ne se contentent passeulement de reproduire un discours direct.

PATRIMOINE

20-21-22. Qui était Jean-François Millet ? Quel est son point commun avec Maupassant ? Un de ses ta-bleaux est célèbre dans le monde entier. Lequel ? Que représente-t-il ?

Jean-François Millet (1814-1875) est plus vieux que Maupassant. C’est un peintre très célèbre, graveuret dessinateur, qui a contribué à fonder l’école de Barbizon. Il est resté très célèbre, comme Le Nain,pour ses tableaux de paysans. Ce n’est pas un hasard car il est lui-même né en Normandie, comme Mau-passant, et est l’aîné d’une famille nombreuse de paysans. C’est donc un milieu qu’il connaît bien. Sonorigine sociale ne l’empêche pas d’être un être cultivé très tôt, en particulier grâce à l’un de ses onclesqui l’initie à la lecture des grands auteurs et penseurs.Son talent pour le dessin pousse son père à l’envoyer à Cherbourg. Il reçoit une pension qui lui permet-tra de poursuivre son apprentissage à Paris, où il s’installe en 1837 ; il a alors 23 ans. Il essaye de dé-crocher le prix de Rome mais échoue et il doit quitter l’école des Beaux-Arts ayant perdu sa bourse. Il re-tourne alors à Cherbourg où il vit grâce à des portraits qu’il fait de certains bourgeois. Il se marie aussimais son épouse décèdera 3 ans plus tard de la tuberculose.Il retourne alors à Paris et est influencé par Honoré Daumier ; il sera plus tard très admiratif de Courbet.Il travaille toujours beaucoup, expose au Salon à partir de 1842 et rencontre Catherine Lemaire, une an-cienne servante qu’il épouse. Elle lui donnera 9 enfants.Sa première œuvre importante est Le Vanneur. Il réussit à la vendre 500 francs ; elle marque le début deson œuvre « paysanne ». Il s’applique par la suite à peindre la vie ru-rale et toutes les scènes de la vie champêtre. Plusieurs de ces ta-bleaux resteront très célèbres, en particulier l’Angélus, qui est peut-être le plus connu.Il fait d’ailleurs un voyage dans sa région natal en 1854 à cause du dé-cès de sa mère et ce retour l’influence beaucoup pour les thèmespeints. Toutefois, avec le temps, il commence à délaisser ces thèmeset se consacre de plus en plus aux paysages. Il est très sensible àtoutes les nouveautés dans le milieu de la peinture et l’évolution deses peintures le montre.Il meurt à Barbizon en 1875.

Jean-François Millet, L’Angélus, 1857-1859, musée d’Orsay.

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ÉTUDE DE LA LANGUE

Grammaire

1. L. 3 : Quel est le rapport logique entre les deux phrases simples ? Transformez-les en une seule phraseen utilisant une conjonction.

C’est un rapport de cause à conséquence. La première indépendante est la cause, la deuxième la consé-quence.On peut utiliser une conjonction de coordination, « donc » ou bien une conjonction de subordination« si bien que ».

2. L. 159 : quelle est la circonstance utilisée pour « tu les rendrais malades » ? Pourquoi la mère parle-t-elle ainsi ?

C’est la condition qui est utilisée. On comprend le sous-entendu : « si tu en offrais trop, tu les rendrais ma-lades ». La mère utilise cet argument en sachant très bien qu’il est faux. Elle veut surtout éviter que sonmari dépense trop d’argent ainsi. Elle utilise un argument qui lui permet de ne pas perdre la face devantses gendres en se faisant passer pour une mère soucieuse du bien-être et de la santé de ses enfants.

3. L. 205-207 : quel est le discours utilisé ? Justifiez son emploi en montrant ce qu’il apporte au texte.

Les guillemets pourraient faire croire qu’il s’agit du discours direct mais il s’agit du discours indirect libreainsi que le prouve l’emploi de l’imparfait.

4. L. 223 : justifiez l’emploi de l’imparfait pour « devenait » plutôt que celui du passé simple.

On aurait pu s’attendre à ce que l’auteur utilise le passé simple. Il veut grâce à l’imparfait montrer que laréaction est progressive. Il devient de plus en plus pâle au fur et à mesure qu’il entend le discours du capitaine.

Orthographe

5. L. 105 : quels sont le mode et le temps de « eût (…) entamé ». Expliquez son emploi.

Le verbe est conjugué au subjonctif plus-que-parfait. Le mode subjonctif est utilisé ici car le personnagen’est pas certain. Il ne peut utiliser l’indicatif qui est, en règle générale, le mode de la certitude.

Vocabulaire

6. L. 54 : quels sont les différents sens du mot « familier » ? Expliquez son évolution.

Ici c’est le premier sens du mot qui est suscité, selon le Littré : « Qui vit avec quelqu’un, sans façon etcomme en famille ». Ce premier sens s’explique par l’étymologie car le mot vient du latin familiaris, defamilia, « famille ».Mais il a d’autres sens et on relève :2 : Terme de mythologie romaine. Dieux familiers, dieux lares des maisons de chaque particulier.3 : Qui se familiarise, qui se comporte avec familiarité.4 : Il se dit des choses qui ont un caractère de familiarité. Ils vivent dans un commerce très familier. Il ades manières un peu trop familières. Des gens d’un caractère libre et familier.5 : Animal familier, se dit des animaux qui ne s’effarouchent pas, qui viennent près de l’homme, qui ontde la tendance à s’apprivoiser.6 : Qui est du parler de la conversation. Langage familier. Style familier.7 : Qui n’est pas assez respectueux en tant qu’expression. Le terme d’amitié est un terme trop familieravec des personnes placées bien au-dessus de nous.8 : Ordinaire, habituel. L’allégorie est très familière aux poètes grecs.9 : Avec quoi l’on se familiarise.10 : Il se dit de ce que l’on connaît pour l’avoir souvent vu, étudié, pratiqué Des notions familières à toutle monde.

Mon oncle JulesSéance 3 ➤ LIVRE ÉLÈVE P. 75

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7. L. 75-76 : remplacez l’expression « (qui ne valait pas) les quatre fers d’un chien » par un synonyme et expliquez votre choix.

Le plus simple est de remplacer l’expression ainsi : « qui ne valait rien », le chien n’ayant pas de fers.

8. L. 122 : cherchez un synonyme de « pavillon ».

Le synonyme a trouvé est « drapeau ». On peut aussi trouver « étendard ».

LECTURE

Lecture d’ensemble

9. Les personnages de cette nouvelle sont-ils des anti-héros ? Justifiez votre réponse par des exemplesprécis.

D’une certaine façon l’Oncle Jules est en effet un anti-héros dans le sens où s’il s’est bien trouvé dansune situation sortant de l’ordinaire pendant qu’il était en Amérique, il n’a pas réussi à agir en conséquenceet il est revenu à son point de départ dans une situation plus misérable encore que lors de son départpuisqu’il a perdu même sa famille.La famille de l’ami du narrateur est également composée de personnages très médiocres qui n’ont pasde qualités humaines dignes de ce nom ; ils accordent plus d’importance aux apparences qu’aux senti-ments et lorsqu’ils découvrent que le marin est l’Oncle Jules ils ne sont inquiets que pour eux et ne songent pas une seule minute à lui venir en aide.Le seul qui sort de ce tableau est Joseph Davranche qui est touché par la situation de son Oncle et quiessaye de racheter, une fois adulte, avec les mendiants qu’il croise, la lâcheté et l’égoïsme de ses parents.

10. Quelle impression la famille de Joseph Davranche donne-t-elle au lecteur ? Relevez quelques exemplesprécis pour justifier vos propos ?

Cette famille est vraiment médiocre et elle donne envie au lecteur de se moquer. Ils accordent beaucoupd’importance à ce qui n’en a pas : le « tour de jetée en grande tenue » du dimanche (lignes 25-26). Ils sepréparent le plus possible pour essayer de sauver les apparences, mais elles ne sont pas sauves, on enveut pour preuve les quelques détails qui insistent sur les taches enlevées avec la benzine (l. 32, l. 140).Le romancier se moque en insistant sur les détails tels que l’odeur (l. 140), l’air un peu ridicule de se pa-rents « l’air pompeux » (l. 41). Jospeh Davranche lui-même lorsqu’il dit « mes pauvres parents » (l. 41)montre qu’il est conscient qu’ils avaient l’air idiot.

11. Après avoir lu la nouvelle, formulez avec vos mots la raison pour laquelle Joseph Davranche fait l’aumône aux vagabonds.

Il fait l’aumône aux mendiants pour essayer de racheter la conduite de ses parents qui n’ont pas aidé unmembre de leur famille. Il a été touché en voyant son oncle et en le découvrant ainsi démuni. On com-prend qu’il en a voulu à ses parents de ne se manifester et de le laisser dans cette misère.Il souhaite ainsi faire avec d’autres ce qu’il n’a pas pu faire avec son oncle, étant trop jeune à l’époque(même si l’on peut considérer qu’il avait déjà fait le premier pas en donnant un pourboire très importantau pauvre homme).

Lecture linéaire

12. P. 30, relevez tous les éléments qui montrent l’importance de cette sortie.

On relève « en grande tenue » (l. 26), « en redingote, en grand chapeau, en gants » (l. 26-27), « pavoiséecomme un navire un jour de fête » (l. 28), « prêtes les premières » (l. 28), « gardant son grand chapeausur la tête » (l. 33), « avec cérémonie » (l. 37), « l’air pompeux » (l. 41), « la rigidité de leurs traits, la sé-vérité de leur allure » (l. 42), « comme si une affaire d’une importance extrême eût dépendu de leur tenue » (l. 44-45).

13. L. 41, relevez l’antithèse et précisez son rôle.

L’antithèse réside sur l’association de « pompeux » et « pauvres ». Le deuxième adjectif a deux sens :celui de « sans argent » et celui qui désigne une personne que l’on prend en pitié. Ici le mot a les deuxsignifications. La figure insiste donc encore plus sur le sentiment de pitié colorée d’un certain méprisque Davranche éprouve pour ses parents d’alors.

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14. L. 64-65, expliquez ce que le personnage veut dire dans cette phrase.

La phrase signifie que lorsqu’un fils de famille riche fait perdre de l’argent à ses parents, la chose estmoins grave que lorsqu’il s’agit du fils d’une famille pauvre. Ce n’est pas en effet seulement le geste quicompte mais également ses conséquences et dans le second cas de figure, elles sont beaucoup plusgraves que dans le premier. L’acte est donc plus répréhensible dans la deuxième situation ; or, c’est cellequi intéresse précisément la famille de Davranche.

15. L. 130-131 : Quelle est la figure de style utilisée : quelle impression donne-t-elle à propos de la sœurcadette ?

C’est une comparaison qui est utilisée ici pour montrer la fragilité de la deuxième sœur de Davranche.Elle semble ne plus savoir ce qu’elle doit faire puisqu’elle était toujours accompagnée de sa sœur. Elleest un peu perdue, et Davranche voit en elle un être devenu très vulnérable.

Lecture d’image

16. Observez la photo ci-dessous. Elle représente Victor Hugo à Jersey et a été prise par Charles Hugo. Analysez-la comme vous le feriez d’un tableau en essayant d’insister sur ce que le photographe a voulumettre en valeur du romancier comme du paysage.

Victor Hugo est dans l’attitude de domination. Il surplombe la mer de là où il se trouve et donne l’im-pression de regarder au loin. On l’imagine songeant à la France qu’il a quitté et également à l’avenir. Il est situé sur le côté droit, ce qui permet au photographe de montrer plus largement le paysage sur lecôté gauche. Le plan est coupé en deux dans le sens d’une diagonale allant du côté droit-haut au côté gauche-bas.Cette disposition permet de mettre le personnage et le rocher en valeur.

EXPRESSION

Écrite

17. Écrivez la première des deux lettres dont il est question pages 32-33. Respectez la cohérence du narrateur et du contexte historique.

Les éléments les plus importants sont donnés dans la nouvelle. On peut suivre la progression suivante :– Jules raconte son arrivée sur le continent américain.– Après quelques temps, il réussit à ouvrir un commerce.– Il commence à gagner un peu d’argent et la situation de ces derniers mois lui permet de penser qu’ilpourra les dédommager.– Il est conscient qu’il se doit de rembourser son frère car il sait bien que ce qu’il a fait est répré -hensible.– Il demande alors à son frère de lui pardonner et il promet de donner de ses nouvelles bientôt et de revenir au plus vite.

18. L. 111-113 « la lettre de l’oncle Jules, montrée un soir, avait terminé les hésitations et emporté la résolution du jeune homme » ; écrivez le monologue intérieur du jeune homme à ce moment-là. Vous insisterez sur ses hésitations et sur l’influence de la lettre qui modifie finalement son avis.

Le jeune homme hésite. Il pèse le pour et le contre :– Il parle des qualités de la jeune fille (gentillesse, peu de personnalité et donc facile à vivre…)– Il aborde ses défauts : sa famille, le peu d’argent, le fait qu’elle n’allume pas chez lui des sentimentsforts.– En lisant la lettre, il se dit que le défaut que représente sa famille pourrait devenir une qualité grâce àl’oncle Jules. Il pense à l’héritage.– Il se dit alors qu’une dot pareille n’est pas à mépriser et que pour les sentiments, il lui sera toujours pos-sible de prendre ensuite une maîtresse.

19. Lisez la pièce de Jules Verne (cf. question 22) et faites-en une fiche de lecture.La fiche de lecture doit donner.

– le nom des personnages principaux (il est bon de faire un schéma).– Le lieu et l’époque

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– Un résumé de l’intrigue– Les qualités de l’œuvre.

Orale

20. Préparer un exposé sur Victor Hugo et l’importance de son exil, d’abord à Jersey puis à Guernesey.N’oubliez pas de mentionner quand c’est possible Charles Hugo.

Il est possible pour cet exposé de suivre le plan suivant :– Victor Hugo, quelques éléments biographiques.– La période de l’exil

• Les causes• La durée et les lieux• L’importance de sa famille – on peut alors mentionner Charles.• Le retour

– Les ouvrages écrits en exil et leur importance dans l’œuvre hugolienne.

PATRIMOINE

21. Qui est Achille Bénouville (à qui cette nouvelle est dédiée) ? Par quelles caractéristiques peut-on lerapprocher de Maupassant ? Cherchez le titre de trois de ses ouvrages.

Il est né en 1815 et est mort en 1891, à Paris dans les deux cas. Son vrai prénom est Jean-Achille et c’estun peintre qui a eu un certain succès au XIXe siècle, en particulier pour ses paysages italiens.Très jeune, il peint des paysages dans les environs de Paris, accompagné de son frère. En 1834, il exposepour la première fois au Salon ; puis, en 1837, il entre à l’Ecole des Beaux-Arts et il reçoit le prix de Rome(pour un paysage historique). Il fait plusieurs voyages en Italie par la suite, dont un en compagnie de Jean-Baptise Corot, peintre très célèbre et reconnu. Ils travaillent ensemble plusieurs mois. Il passe trois ans à la Villa Medicis, et il décide ensuite de rester en Italie et de ne pas revenir en France.Toutefois, s’il peint pendant 25 ans en Italie, il ne cesse d’exposer en France, dans les salons parisiens. Il se marie en 1851 et a deux enfants avec sa première épouse. Celle-ci meurt jeune et il décide aprèsson décès de revenir en France, où il se remarie en 1871. Son retour ne veut pas dire qu’il quitte l’Italiecar il continue d’y faire des voyages fréquents (ainsi que dans d’autres pays d’Europe). Il voyagera ainsijusqu’à sa mort.

Trois ouvrages :

Vue d’une villa romaine (1844), musée d’Orsay.

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Le Colisée vu du Palatin, 1844. Dallas Museum of Art.

Capri, 1845. Cleveland Museum of Art.

On constate que l’ambiance de ces tableaux diffère sensiblement de l’esprit réaliste mais s’approcheplus du romantisme.

22. Plusieurs auteurs ont fait référence ou ont écrit des histoires où il est question d’un oncle qui revien-drait d’Amérique. Jules Verne a, par exemple, écrit une pièce de théâtre qui en parle. Quelle est cette pièce ?

Cette pièce est Les Châteaux en Californie ou Pierre qui roule n’amasse pas mousse. C’est une comé-die en un acte écrite avec la collaboration de Pitre-Chevalier. Le texte a été publié dans le Musée des Fa-milles (revue) en juin 1852, mais elle n’a jamais été jouée du vivant de l’auteur.

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24. Cherchez d’autres photographies de Charles Hugo. Comparez-les au document que vous trouvez danscette séance.

Charles Hugo (1826-1871), Victor Hugo devant le rocher des Proscrits ; vers 1853musée d’Orsay.

La pose est celle de l’homme qui réfléchit, on le sent assailli par la réflexion. On voit que le photographe,à nouveau, veut donner une place centrale à son sujet. À l’inverse néanmoins de la photo le représen-tant en haut du rocher, on le voit ici perdu dans les rochers. Les nuances de couleurs de la photo en noiren blanc donnent le sentiment qu’il se fond dans le décor au lieu de s’en détacher comme dans la pho-tographie donnée dans la séance.

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ÉTUDE DE LA LANGUE

Grammaire

1. L. 9 : « quelque » : quelle est la classe grammaticale de ce mot ? Remplacez-le par un synonyme.

C’est un adjectif indéfini. On peut le remplacer par « une dépense d’une certaine importance ».

2. L. 292 : que remarquez-vous dans la construction de cette phrase ? Quel est l’objectif de l’écrivain ?

Il y a une accumulation de verbes d’action. Elle donne un rythme rapide à la phrase qui veut faire sentirl’« urgence » de la situation.

3. L. 296, quel rapport logique existe entre ces deux propositions ? Reliez-les grâce à une conjonction.

Le rapport logique est celui de la conséquence. On peut relier les deux propositions par la conjonctionde coordination « donc » : « Le directeur en avait pris son parti, il demanda donc : »

Orthographe

4. L. 102 : comment le mot « malveillance » est-il construit ? Quel est son antonyme ?

Le mot malveillance est construit sur :– le radical : veill (qui indique l’attention portée à quelqu’un ou quelque chose) auquel on a ajouté– le préfixe : mal- (qui indique la négation ou quelque chose de mauvais)– le suffixe : -ance (utilisé pour les noms et qui indique la caractéristique, la fonction ou la qualité).Son antonyme est bienveillance. Il faut alors utiliser le préfixe contraire.

Vocabulaire

5. L. 27, « las » : trouvez un verbe et un adjectif de la même famille. Donnez des synonymes.

Le verbe de la même famille est « lasser » et un autre adjectif peut être « lassant, ante ».Pour donner des synonymes on peut utiliser les mots de la famille de « fatiguer ».

6. L. 71 : cherchez un synonyme à l’expression « faire des farces ».

« faire des bêtises », « faire l’imbécile ».

7. L. 194 : quelle est l’origine du mot « sinistre » ?

Le mot sinistre vient du latin « sinister », dont le sens est « qui se trouve à gauche ». Le sens actuel dumot « qui fait craindre des malheurs » est dû au fait que selon des croyances antiques se trouver à gaucheportait malheur, sans doute depuis la cène car Judas se trouvait assis à gauche du Christ.

LECTURE

Lecture d’ensemble

8. P. 43-45 : quels sont les indices qui nous portent à croire que M. Oreille n’est pour rien dans l’incident ?

Le mari semble vraiment découvrir les dégâts en même temps que sa femme : il ne regarde même pasce qu’elle lui dit au début (l. 55) et on lit même qu’il répond « tranquillement » ce qui montre bien qu’iln’est pas inquiet et qu’il ne se doute de rien. En outre, le terme « éperdu » (l. 66) montre que la décou-verte est un choc pour lui également.Par la suite, le lendemain, il reste « stupide, épouvanté, consterné » (ligne 94) face aux nouveaux dégâtsfaits au parapluie. On comprend qu’il n’y est vraiment pour rien mais que cela vient certainement de sescollègues.

9. Qu’est-ce qui caractérise le plus le couple formé par M. et Mme Oreille ? Appuyez-vous sur des exemplesprécis.

Mme Oreille est avant tout « économe » (ligne 1). On comprend dès le début que toute l’histoire aurapour ligne directrice l’avarice de Mme Oreille. Elle est en outre assez agressive et coléreuse, on le voit

Le parapluieSéance 4 ➤ LIVRE ÉLÈVE P. 79

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par la très longue liste d’adjectif la qualifiant : « souvent irritée » (l. 18), « rouge d’irritation » (l. 41), « lacolère l’étranglait » (l. 57), « violemment » (l. 65)…On comprend aussi à la fin, alors qu’elle hésite à entrer dans les bureaux de l’assurance (en haut de lapage 48) qu’elle est prête à tout pour gagner un peu d’argent. Elle se donne elle-même du courage pourfaire sa démarche : « Il faut y aller, pourtant… » (l. 170).

Quant à M. Oreille, le portrait n’est pas le même. Il est assez passif et il se laisse faire sans dire grand-chose, par sa femme qui mène les affaires du ménage « Elle lui faisait endurer » (l. 20), « pour obéir à safemme » (l. 24)… C’est seulement lorsque sa vanité est touchée qu’il réagit un peu, comme on le voit aux lignes 27-28 et37-39.

10. Selon vous, que pense le directeur de la Maternelle de la demande de Mme Oreille ? Pourquoi accepte-t-il de rembourser les réparations ?

Le directeur de l’assurance fera sans doute la part des choses. Il va sans doute se dire que la demanden’est pas totalement justifiée et qu’il n’est pas normal de demander le remboursement d’un objet d’usagequotidien tel qu’un parapluie, mais il comprend vite que Mme Oreille ne cédera pas et qu’elle est prêteà faire durer la conversation jusqu’à ce qu’il accepte le remboursement (l. 296).Étant donné les sommes habituellement concernées (il est question de 400 000 francs à la ligne 200) oncomprend que la somme nécessaire pour faire réparer le parapluie lui semble dérisoire et qu’il préfère lapayer et se débarrasser en même temps de Mme Oreille.

Lecture linéaire

11. L. 8, « c’était comme une déchirure pour son cœur » : quelle est cette figure de style ? Quel est son effet sur le lecteur ?

C’est une comparaison qui a pour effet de faire comprendre au lecteur le degré d’avarice de Mme Oreille.Dépenser de l’argent est pour elle assimilable à une blessure physique mortelle.

12. L. 38-39 : Pourquoi le mari demande-t-il une facture ? Que pensez-vous du prix payé par Mme Oreille(l. 40) ?

Le mari demande une facture pour être certain que Mme Oreille a respecté ce qu’il lui demandait. Oncomprend qu’il n’a aucune confiance en elle quand il est question de dépenser de l’argent.Le prix payé est légèrement inférieur à celui demandé par M. Oreille. Elle montre ainsi qu’elle a acceptéseulement en partie ce qu’il lui demandait. C’est un peu un moyen pour elle de ne pas perdre la face.

13. L. 96 : expliquez pourquoi l’auteur répète ainsi « puis ». Quel est l’effet produit ?

Cette répétition permet au lecteur de suivre mieux les étapes de l’action en créant un rythme rapide.Cela insiste sur l’attitude humble de M. Oreille qui baisse les yeux devant sa femme.

Lecture d’image

14. Ce tableau est intitulé « La Femme au parapluie » et date de 1874. Son auteur est Jean-Jacques Henner.Faites l’analyse de ce tableau en insistant sur la place qu’occupe l’objet.

Ce tableau est un portrait, c’est-à-dire une représentation d’un sujet, en général d’après un modèle réel.Pour repérer les différents cadrages, on utilise la terminologie suivante :– Le plan moyen : la personne est vue en totalité, assise ou debout. On parle aussi de « portrait en pied ».– Le plan italien : on voit la personne jusqu’aux genoux. C’est le cas ici.– Le plan américain : on voit la personne jusqu’à la moitié des cuisses.– Le plan demi-rapproché : la personne est montrée jusqu’au bas-ventre.– Le plan rapproché : la personne est montrée de la tête jusqu’aux épaules. On parle aussi de portrait enbuste.– Le gros plan : on ne voit que le visage.– L’insert : on ne voit qu’un détail du visage.

La femme occupe la place centrale et elle se détache sur un fond sombre. Son visage et ses mains gantées se distinguent bien car ce sont les seules touches claires sur le tableau.

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Le parapluie est noir également et ne se repère pas beaucoup à première vue, mais il donne d’une cer-taine façon vie au tableau en créant un déséquilibre entre le côté gauche et le droit.Sans cet objet, il y aurait eu une parfaite symétrie ce qui n’aurait pas rendu vivant le personnage.

EXPRESSION

Écrite

15. Écrivez la chanson dont il est question ligne 35, pour se moquer de M. Oreille et de son parapluie. Vousécrirez le texte en vers en insérant un refrain.

Il serait bon que la chanson ne nomme pas directement M. Oreille mais laisse surtout entendre de qui ilest question. Dans un premier temps, les élèves pourraient présenter l’homme puis s’attacher au para-pluie en montrant qu’il est dans un triste état, laisse passer la pluie, etc. Puis, ils rapprocheront cela del’état de M. Oreille quand il pleut.

16. Imaginez le dialogue qui aura lieu le soir lorsque Mme Oreille racontera à M. Oreille ce qui s’est passé.Vous tiendrez compte des conseils donnés dans la partie Méthode.

Mme Oreille présentera d’abord son arrivée devant le bâtiment, puis sa discussion avec le directeur. Il se-rait bon que son mari n’intervienne que pour poser des questions sur les lieux, sur la réaction du directeur. Puis, la discussion peut prendre un tour plus personnel et Mme Oreille reproche à son mari de ne pasavoir été capable de faire lui-même cette démarche. Le mari, ravi de son nouveau parapluie recouvert,laisse dire, en vantant de temps en temps les qualités de sa femme, qui ne se laisse pas faire.

Orale

17. Présentez le personnage de M. Oreille et / ou de Mme Oreille à la classe. Vous ferez un portrait clair etcomplet, en utilisant des exemples précis du texte.

Que ce soit pour l’un ou l’autre des personnages, il est possible de suivre la démarche suivante :– La présentation physique– La personnalité du personnage– Les relations avec son époux/se.On pourra parler des sentiments du lecteur dans la conclusion.

PATRIMOINE

19. Une chanson célèbre de George Brassens porte le même titre que cette nouvelle. Cherchez le texte decette chanson. Faites des recherches sur ce poète français et dites à quel moment de sa carrière il a écritcette chanson. Avait-il un lien avec certains poètes du XIXe siècle ? lesquels ?

Georges Brassens est né à Sète en 1921 et est mort en 1981. C’est un auteur, compositeur et interprètefrançais qui est aujourd’hui reconnu comme un des plus grands poètes français de la deuxième moitiédu XXe siècle.Son premier album date de 1952 et son dernier album (le 14e) date de 1976.Cette chanson est une de ses premières et elle apparaît dans son premier album : La Mauvaise Réputa-tion, qui est sorti en 1952.G. Brassens a chanté à plusieurs reprises des textes écrits par des poètes autres que lui. Il a ainsi misen musique et chanté plusieurs textes de François Villon, d’Aragon et de Paul Fort. Il a également mis enmusique et chanté des textes de Victor Hugo, dont Gastibelza et La Chanson de la Nonne.

20. Faites une recherche sur Jean-Jacques Henner dont il est question ci-dessus. À quelle partie du siècleappartient-il ? Par quels peintres a-t-il été influencé ? Appartenait-il à un courant précis ?

C’est un peintre français né en 1829 et mort à Paris en 1905. Il est tout particulièrement connu pour sesportraits et ses nus de femme (qui étaient en général associés à des contextes mythologiques, ce quipermettait à la bourgeoisie prude de l’époque de les apprécier).Il est fils de paysan et c’est pourquoi ses premiers tableaux sont des portraits de paysans ou bien desscènes réalistes de la vie campagnarde. Grâce à son travail, il obtient des bourses qui lui permettent d’aller suivre des cours à Paris, à l’Ecole des Beaux-Arts. Il travaille beaucoup et réalise à cette époquede très nombreuses copies de peintres célèbres.

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En 1858, il reçoit le prix de Rome pour sa peinture Adam et Eve trouvant le corps d’Abel. Grâce à ce prix,il sera reçu à la Villa Medicis pendant 5 ans (de 1859 à 1964). Il profite de son séjour en Italie pour visiterle pays et ses plus grandes villes. Il peint de nombreux paysages et découvre ainsi le pittoresque. Sapeinture évolue beaucoup pendant cette période et ses traits deviennent beaucoup plus souples.De retour en France, il s’installe définitivement à Paris. Il commence une carrière brillante au Salon, enacceptant un grand nombre de commandes. En 1865, il est médaillé au Salon grâce à son dernier tableaude Rome : La Chaste Suzanne. Il ne cessera dès lors pas d’exposer et ce jusqu’en 1903.Tout d’abord assez académique, Henner se détache par la suite de naturalisme. Ses nues sont de plusen plus poétiques. Cette évolution explique sans doute pourquoi, à l’inverse de ses contemporains, Henner n’est pas opposé à l’impressionnisme. Il fréquente même les impressionnistes et il vote, alorsqu’il est membre de la nouvelle Société des artistes français, pour l’attribution d’une médaille à Manet.

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ÉTUDE DE LA LANGUE

Grammaire

1. L. 40 : remplacez « et » par un mot ayant le même sens que la conjonction dans cette phrase.

« Et » peut être remplacé ici par « alors que ». Il est alors préférable de relier les deux phrases.

2. L. 69 : « en voyant » : quel est ce mode ? Quelle est sa valeur ?C’est le mode du gérondif. Il rend en général la narration plus vivante et il est utilisé pour indiquer la simultanéité de deux actions.

3. L. 239-240 à quel discours ces deux lignes appartiennent-elles ? Pourquoi l’auteur l’a-t-il employé ici ?C’est du discours indirect libre. Il permet de rendre le discours plus vivant que du discours indirect et iln’interrompt pas le cours de la narration.

Orthographe

4. L. 89, en vous appuyant sur la terminaison, donnez le temps et le mode du verbe « pourrais ». PourquoiMme Loisel utilise-t-elle ce temps et non le futur simple de l’indicatif ?C’est du conditionnel qui est ici utilisé. Mme Loisel l’utilise car elle n’est pas certaine du tout que son maricède à sa requête.

Vocabulaire

5. L. 24 : cherchez un mot de la même famille que « calorifère » (autre que celui donné en note.) Trouvezl’étymologie du mot.Ce mot vient du latin « calorem » qui signifie la chaleur. On trouve les deux racines, comme souvent, ca et cha :– Calorifique, calorifiant, calorimètre…– Chaleur, chaud, chauffage…

6. L. 188, donnez le sens exact de « contempler ». Utilisez l’étymologie.

Le verbe a la même signification que le « contemplari » latin : se regarder très attentivement et avec insistance.Ici, cela montre l’état de stupeur dans lequel ils se trouvent.

LECTURE

Lecture d’ensemble

7. À quel moment découvre-t-on le prénom de Mathilde ? Pourquoi est-ce aussi tardif ? Qu’a voulu montrerainsi Maupassant ?

On découvre le prénom de Mathilde à la ligne 80. On ne peut lui donner une identité qu’aussi tardivementcar Maupassant veut nous montrer qu’elle n’est pas un être exceptionnel : elle est représentative de trèsnombreuses femmes.

8. Qu’avez-vous pensé du comportement du mari de Mathilde dans l’ensemble de la nouvelle ?On peut considérer que le mari est quand même très amoureux de sa femme car il fait vraiment tout cequ’il peut pour lui faire plaisir au début et pour racheter la perte de la parure par la suite. Il donne le sen-timent d’être un homme honnête assez brave dans l’ensemble.

Lecture linéaire

9. L. 2 : expliquez ce que veut dire « c’était une erreur du destin ». Dans quelle direction l’incipit emmène-t-il le lecteur ?Maupassant veut ainsi montrer qu’il n’y a pas de logique dans la vie et que nous ne sommes pas touségaux. La vie ne traite pas tous les hommes de la même façon et nos qualités innées ne changent rien.L’incipit emmène le lecteur dès le départ vers l’idée que Mathilde ne sortira pas de son milieu malgré sesqualités et sa tenue naturelle.

Le parureSéance 5 ➤ LIVRE ÉLÈVE P. 82

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10. Pages 64-65, par quels procédés l’auteur rend-il le tragique de la situation ?

Le rythme de ce passage est très rapide. On a le sentiment que Loisel est pris dans un tourbillon quil’entraîne et auquel il ne peut échapper. L’accumulation des verbes insiste sur cette idée.

11. L. 166-167 : dites quel effet produit la juxtaposition de ces deux phrases.

L’effet de cette juxtaposition permet au lecteur de comprendre que tout cela ne changera rien pour elle ;cela restera comme un beau souvenir dans son esprit. La vie du couple va reprendre comme avant, etle lecteur devine que la soirée n’a eu aucune importance particulière pour M. Loisel.

Lecture d’image

12. Le portrait ci-contre représente Marie-Amélie de Bourbon, reine de France de 1830 à 1848. Montrezl’importance que prennent dans cette peinture la parure et les différents ornements (bijoux, éventail…).Que pouvez-vous observer des teintes dominantes ?

La femme habillée de blanc ressort sur un fond sombre. C’est un portrait qui met en valeur la personnequi occupe la totalité de l’espace. La parure est importante dans ce tableau car elle est très visible : elleest sombre et tranche par conséquent sur la peau (très pâle également) et sur la robe. En outre, elle estrappelée par les boucles d’oreilles et les broches fixées sur le devant de la robe. Ce sont les seules tachessombres sur la femme et elles sont donc tout particulièrement visibles car même l’éventail est clair.La richesse de cette parure et des vêtements est en accord avec l’importance du personnage.

EXPRESSION

Ecrite

13. En vous appuyant sur la question 17, faites une fiche de lecture sur ce roman de G. Flaubert.

Voir réponse à la question 17

14. Écrivez la suite immédiate de cette nouvelle, en une vingtaine de lignes.

Tout d’abord, il faudra faire réagir Mathilde à ce qu’elle vient d’entendre. Ensuite, son amie décide de luirendre le collier pour qu’elle en fasse ce qu’elle veut. Il faut alors expliquer comment Mathilde réagit,comment elle annonce la nouvelle à son mari et ce qu’ils décident de faire.

Orale

15. Présentez votre analyse du tableau de Marie-Amélie de Bourbon.

Le premier paragraphe permettra à l’élève de présenter la disposition et les couleurs.Le deuxième fera la présentation du visage de la femmeLe troisième insistera sur la parure.

16. Faites un exposé sur la période historique de 1830 à 1848. Quels importants courants littéraires nais-sent et se développent pendant cette période ?

On proposera aux élèves de suivre le plan suivant :– 1830 et la révolution de Juillet. Les beaux jours du Romantisme commencent.– 1830-1848 : La monarchie de Juillet : Louis-Philippe s’il commence par donner quelques libertés et élar-gir le droit de vote, se fait de plus en plus autoritaire et injuste (en favorisant essentiellement la bour-geoisie). Le mécontentement se fait de plus en plus sentir.– La révolution de 1848. Le Réalisme remplace de plus en plus le Romantisme.

PATRIMOINE

17. L’incipit nous présente une femme qui ressemble beaucoup à une héroïne de Flaubert. Quelle est cettehéroïne qui donne son nom à l’un de ses plus célèbres romans ? Ce roman a suscité un scandale important.Trouvez-en la cause.

Madame Bovary a été publié en 1857 sous le titre Madame Bovary, mœurs de province.Le roman avait été commencé en 1851 et il sera publié sous forme de feuilleton à partir de 1856. En février 1857, Flaubert (ainsi que le gérant de la revue et l’imprimeur) sont jugés pour « outrage à la mo-rale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». On reprochera à l’auteur le réalisme vulgaire de ses

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personnages mais il sera acquitté. C’est au cours de ce procès qu’il s’exclame « Madame Bovary,c’est moi ».

Résumé :Après avoir fait sa scolarité à Rouen, Charles Bovary s’installe comme officier de santé et se marie à uneriche veuve. Elle lui rend la vie impossible pendant quelques temps, et Charles découvre d’ailleurs qu’ellen’est pas aussi riche qu’elle voulait bien le laisser entendre mais elle meurt assez vite, le laissant à nou-veau libre.Alors qu’il fait une visite banale dans les environs, Charles rencontre Emma Rouault qui s’ennuie dans laferme de son père après s’être ennuyée pendant des années dans un couvent. Il la demande en mariageet elle accepte.Emma malheureusement a été très mal influencée par ses lectures de jeunesse, racontant des histoiresd’amours chevaleresques, idéales. Elle projette sur le monde qui l’entoure ces lectures et s’enferre deplus en plus dans une image faussée de la réalité : de plus en plus déçue par la médiocrité de son mari,elle tombe dans les bras d’un séducteur tout aussi médiocre, Rodolphe Boulanger, qui deviendra sonamant. Il lui fera commettre des folies et elle s’endettera sans que son mari soit au courant. Elle décidede fuir avec Rodolphe mais celui-ci part sans elle et elle se retrouve seule face aux dettes et à une réa-lité qu’elle ne réussit plus à assumer. Elle se suicide alors en absorbant de l’arsenic.Son mari découvre après sa mort ses infidélités, et il lui pardonne mais finit par mourir de chagrin.

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ÉTUDE DE LA LANGUE

Grammaire

1. Aux champs (l. 145), on lit « regrettant peut-être leur refus » ; quelle est l’importance du participe pré-sent ici ?

Le participe présent est en général utilisé pour une action que l’on présente dans son déroulement.L’emploi de ce mode ici est intéressant car il permet au lecteur de sentir que les Tuvache regrettent déjàleur geste et que leur attitude vis-à-vis de leurs voisins sera plus suscitée par la jalousie que par unquelque autre sentiment.

2. Le Parapluie (p. 45-46), quel est le temps le plus utilisé dans le dialogue. Pourquoi ? PourquoiMme Oreille se montre-t-elle sensible aux arguments donnés ainsi par leur ami ?C’est le futur simple de l’indicatif qui est le plus utilisé, car les arguments proposés de part et d’autresont présentés comme irréfutables.Si Mme Oreille se montre sensible aux arguments c’est parce qu’ils ne concernent qu’une éventuelleperte supplémentaire d’argent (les habits…)

Orthographe

3. La Rempailleuse (l. 210) : « Je tirai l’argent », en vous appuyant sur la terminaison du verbe, dites quelest son temps et son mode. Par cet emploi, sur quoi le narrateur veut-il insister ?

Le verbe est conjugué au passé simple de l’indicatif. Il insiste sur le geste du docteur. Il rend la scèneplus saisissante pour le lecteur car ce geste va indiquer le changement de comportement des Chou-quet.

Vocabulaire

4. La Parure (pages 55-56), relevez le vocabulaire mélioratif qui montre qu’elle enjolive tout ce à quoi ellerêve. Mettez ensuite ces remarques en rapport avec la vie et le devenir de Mathilde à partir de la page 65.

On relève : délicatesses (l. 14), antichambres, capitonnées (l. 20), tentures orientales (l. 21), torchères debronze (l. 22), deux grands valets (l. 22), larges fauteuils (l. 23), calorifère (l. 24), grands salons vêtus desoie ancienne (l. 25), meubles fins, bibelots inestimables (l. 25), salons coquets, parfumés (l. 26), dînersfins, argenteries reluisantes (l. 34) ; les tapisseries (l. 35), plats exquis, vaisselles merveilleuses (l. 37), galanteries chuchotées (l. 38), chair rose d’une truite, ailes de gélinotte (l. 39).Tout ceci s’oppose totalement avec la vie qu’elle connaît finalement. Elle est misérable, se fait injurier,doit faire son ménage et ses courses elle-même, doit se contenter d’une nourriture ordinaire et vivredans un logement sordide.

5. Mon oncle Jules, L. 265 et 290, on trouve le mot « misérable ». Cherchez son étymologie et expliquezle premier sens de ce mot, puis son évolution. Ce mot a été rendu célèbre par V. Hugo. Pourquoi ?

Le mot vient du latin miser (que l’on pense lié au latin moestus qui signifie « triste ») dont le premiersens est malheureux. Il est associé à la misère, à la très grande pauvreté. De ce fait, il a ensuite pris lessens, de « digne de pitié » et également « digne de mépris ».Le roman de Victor Hugo le plus célèbre est sans aucun doute Les Misérables. Il va de soi que dans ceroman, les personnages méritent bien leur qualificatif. Ils sont issus de la plus grande pauvreté, connais-sent de ce fait de grands malheurs, sont dignes de la plus grande compassion de la part du lecteur etégalement du mépris pour certains (on pense alors évidemment aux Thénardier, mais n’oublions pas Cosette qui passe par toutes ces phases, la dernière y compris puisqu’elle « abandonne » sans aucunremord son bienfaiteur.)

Les 5 nouvelles et l’argentSéance 6 ➤ LIVRE ÉLÈVE P. 85

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LECTURE

Lecture d’ensemble

6. Ces cinq nouvelles ont pour thème commun l’importance de l’argent. Faites un tableau récapitulant leséléments suivants pour chaque nouvelle :

Vous préciserez si chaque élément se trouve dans l’ensemble des nouvelles ; ensuite vous ferez un bilan etmontrerez quels sont les récurrences.

On trouve l’association des bourgeois et des pauvres dans presque toutes les nouvelles. C’est surtoutpar la confrontation des deux mondes que Maupassant se fait dénonciateur. Il n’utilise en effet pas le vocabulaire polémique, le ton tragique ou pathétique. Il laisse au lecteur le soin de se faire une idée enfonction des éléments qu’il aura reçus et des personnages qu’il aura suivis.On notera deux exceptions dans le tableau : dans la 4e nouvelle, les pauvres ne sont pas représentés (cequi explique sans doute le ton beaucoup plus léger de cette nouvelle) et dans la 5e nouvelle, le couple prin-cipal glisse d’un milieu modeste, mais ayant quand même une vie relativement confortable, à la plusgrande misère.

7. En vous appuyant sur le tableau donné ci-dessus et sur votre lecture des nouvelles, que pouvez-vous direde la position de Guy de Maupassant par rapport à l’argent ?

Il montre dans presque toutes ses nouvelles que, contrairement à l’idée communément véhiculée, il estbien des fois où l’argent fait le bonheur…Il fait clairement la distinction entre les pauvres et les bourgeois, en montrant que les premiers sontpresque toujours malheureux. Il n’y a pas de bonheur possible, selon lui, sans argent.

8. Dans l’une de ces cinq nouvelles, choisissez un des personnages qui soit selon vous un « anti-héros ».En vous appuyant sur la séance n° 4 (notion littéraire) précisez les caractéristiques qui en font un « anti-héros ».

À part les narrateurs des histoires, il est possible de choisir presque tous les personnages comme « anti-héros ». On relèvera leur médiocrité et / ou leur malchance, parfois seulement d’être nés dans la pauvretécar Maupassant montre bien que notre vie est presque décidée dès notre naissance.

Lecture linéaire :

9. Page 14 l. 165-166, page 25 l. 167-168, page 34 l. 125-126, page 65 l. 240-241, on trouve des ellipses nar-ratives ; quel intérêt a ce procédé stylistique dans ces passages ? Sur quoi met-il l’accent, en particulier dansles deux premières nouvelles et la dernière.

Les ellipses narratives ont pour but d’accélérer le rythme du récit afin de ne mettre l’accent que sur lesévénements importants. C’est un procédé très utilisé dans les nouvelles car il permet d’aller à l’essen-tiel sans s’attarder sur ce qui n’aurait pas d’importance pour l’intrigue.

Titre Les Pauvres Les Bourgeois Le registreFin

positive/négative

La Rempailleuse La rempailleuseSes parents M. et Mme Chouquet grave Négative

Aux champs Les Tuvache M. et Mme d’Hubières neutre Positive et négative

L’Oncle Jules Jules Les Davranche grave Négative

Le Parapluie --- M. et Mme Oreille humoristique Positive

La Parure M. et Mme Loiseul M. et Mme LoiseulMme Forestier neutre Négative

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10. La Parure : En quoi la fin de la parure n’est-elle pas une véritable fin en soi ?

La fin de cette nouvelle n’est pas une vraie fin car le lecteur comprend qu’il y aura une réaction de la partde Mathilde après cette découverte. Il s’attend à ce qu’elle dise quelque chose à propos de cette nou-velle. Il reste donc sur sa fin car il peut tout imaginer ensuite.

Lecture d’image

11. Observez les deux portraits ci-contre. Que pouvez-vous dire de la pose des écrivains dans les deux cas ?

Les deux hommes ont le visage tourné vers la droite. Ils posent sans sourire et semble tous les deux trèssérieux. Les photographies sont fréquentes à la fin du XIXe siècle mais elles sont néanmoins moins banalesqu’elles ne le sont devenues aujourd’hui. Chaque photographie était donc faite pour « durer », pour êtreconservée.Dans le cas de Maupassant, la photographie met très en valeur le regard que l’on sent vif et aiguisé.

EXPRESSION

Écrite

12. Faite la description écrite d’une des deux photos données ci-dessus. Veillez à rendre les expressions duvisage ainsi que les quelques éléments vestimentaires visibles.

Les élèves pourront suivre le plan suivant :– La pose– Les éléments vestimentaires– Le visage (regard, moustache, cheveux…)

13. Écrivez le résumé d’une de ces nouvelles. Soyez concis mais surtout complet.

Dans tous les cas, il faudra veiller à ce que les élèves respectent la progression des nouvelles et surtoutproduisent des résumés équilibrés. Le barème prendra en compte, la taille du résumé, la cohérence dela progression et l’équilibre du résumé écrit, le respect du ton de la nouvelle, la correction de la langueet de la syntaxe.

Orale

14. Après avoir répondu à la question 17, proposez l’analyse d’un de ses tableaux de « campagne », commeLabourage nivernais, par exemple.

Rosa Bonheur, Labourage nivernais ; le sombrage, 1849 ; musée d’Orsay.

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Le tableau montre trois plans très clairement découpés : entre le ciel très bleu et le sol où le vert et lebrun de la terre se mélangent, se découpe une bande plus claire dessinant les bœufs et les paysans quel’on ne distingue que mal. Le premier homme disparaît presque complètement derrière un des animaux,comme si les hommes étaient piétinés et « engloutis » par le travail pénible des champs. De la mêmefaçon, le deuxième homme semble être au premier plan, mais il est en retrait sur la gauche du tableauet il semble être enfoncé dans la terre de laquelle il donne le sentiment d’avoir du mal à s’extraire. Si lecadre donne une impression de lieu idéal, force est de constater que la pénibilité des travaux des champsest ici bien rendue. On notera le fait que, si les animaux sont très bien dessinés, les hommes sont diffi-cilement « reconnaissables », il y a, comme souvent, une volonté d’unification : tous les paysans se res-semblent, réunis par leur peine et leurs labeurs.

15. Victor Hugo, dont il est question dans la séance consacrée à Mon oncle Jules, a écrit plusieurs ouvrageslors de son exil à Jersey, entre autres, Les Contemplations. Cherchez le poème intitulé Parole sur la dune ;il a une place particulière dans le recueil, pourquoi ? Présentez-le à la classe, ainsi que le contexte dans lequel il a été écrit.

Ce poème a été écrit un an après l’arrivée de V. Hugo à Jersey.Il est écrit en quatrain aux rimes croisées. Les vers sont des alexandrins alternés avec des octosyllabes.On sent dans ce poème le désespoir de l’exilé qui se demande s’il pourra retrouver un jour son sol natalet surtout si la situation politique qu’il dénonce en France prendra fin.

Paroles Sur La DuneMaintenant que mon temps décroît comme un flambeau, Que mes tâches sont terminées ; Maintenant que voici que je touche au tombeau Par les deuils et par les années,

Et qu’au fond de ce ciel que mon essor rêva, Je vois fuir, vers l’ombre entraînées, Comme le tourbillon du passé qui s’en va, Tant de belles heures sonnées ;

Maintenant que je dis : – Un jour, nous triomphons ; Le lendemain, tout est mensonge ! – Je suis triste, et je marche au bord des flots profonds, Courbé comme celui qui songe.

Je regarde, au-dessus du mont et du vallon, Et des mers sans fin remuées, S’envoler sous le bec du vautour aquilon, Toute la toison des nuées ;

J’entends le vent dans l’air, la mer sur le récif, L’homme liant la gerbe mûre ; J’écoute, et je confronte en mon esprit pensif Ce qui parle à ce qui murmure ;

Et je reste parfois couché sans me lever Sur l’herbe rare de la dune. Jusqu’à l’heure où l’on voit apparaître et rêver Les yeux sinistres de la lune.

Elle monte, elle jette un long rayon dormant A l’espace, au mystère, au gouffre ; Et nous nous regardons tous les deux fixement, Elle qui brille et moi qui souffre.

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Où donc s’en sont allés mes jours évanouis ? Est-il quelqu’un qui me connaisse ? Ai-je encor quelque chose en mes yeux éblouis, De la clarté de ma jeunesse ?

Tout s’est-il envolé ? Je suis seul, je suis las ; J’appelle sans qu’on me réponde ; O vents ! ô flots ! ne suis-je aussi qu’un souffle, hélas ! Hélas ! ne suis-je aussi qu’une onde ?

Ne verrai-je plus rien de tout ce que j’aimais ? Au dedans de moi le soir tombe. O terre, dont la brume efface les sommets, Suis-je le spectre, et toi la tombe ?

Ai-je donc vidé tout, vie, amour, joie, espoir ? J’attends, je demande, j’implore ; Je penche tour à tour mes urnes pour avoir De chacune une goutte encore !

Comme le souvenir est voisin du remord ! Comme à pleurer tout nous ramène ! Et que je te sens froide en te touchant, ô mort, Noir verrou de la porte humaine !

Et je pense, écoutant gémir le vent amer, Et l’onde aux plis infranchissables ; L’été rit, et l’on voit sur le bord de la mer Fleurir le chardon bleu des sables.

5 août 1854, anniversaire de mon arrivée à Jersey.

PATRIMOINE

16. Les deux photos données ci-contre des romanciers ont été prises par Nadar. Cet homme a été très célèbre dans la deuxième moitié du XIXe siècle, surtout dans le milieu de la photographie. Renseignez-voussur ses documents les plus connus. Quelles étaient ses relations avec les écrivains ?

Nadar (autoportrait) Vers 1865 : Série Autoportrait « tournant »

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Gaspard-Felix Tournachon, dit Nadar est né en 1820 à Paris et est mort en 1910 dans cette même ville. Ilest connu tout particulièrement comme photographe mais il a également joué un rôle important dansl’histoire de la caricature et dans l’histoire de l’aéronautique.Son père était un imprimeur et un libraire de Lyon, qui s’était installé à Paris où il connu quelques pro-blèmes financiers. Pendant ce temps, son fils connaît les internats de la région parisienne et fait sesétudes au lycée Condorcet. Il commence des études de médecine mais à la mort de son père, il est obligé de les arrêter pour tra-vailler et faire vivre sa mère et son jeune frère. Il travaille dans différents journaux de Lyon et revient en-suite s’installer à Paris. La vie n’est pas facile alors et il multiplie les travaux : romans, caricatures… Grâceà l’aide d’un ami, il fonde une revue prestigieuse, Le Livre d’or, dont il est le rédacteur en chef. Ayantréussi à se faire de nombreuses connaissances dans le milieu littéraire, il obtient la collaboration de grandsnoms : Balzac, Dumas, Gautier, Nerval, Daumier… Mais la revue s’arrête assez vite, malgré un relatifsuccès. Il entre alors dans différentes gazettes comme caricaturiste et obtient le succès grâce à son premier des-sin publié dans le Charivari. Après quelques années passées à lutter en Pologne et en France, il reprend ses activités de caricatu-riste. Il obtient petit à petit une gloire importante avec ses dessins. En parallèle, à partir de 1850, il a publié une série de portraits photographiques des artistes de sonépoque : George Sand, Gérard de Nerval, Edouard Manet Manet, Gustave Courbet, Charles Baudelaire,Honoré de Balzac… Plus tard, il souhaite emporter l’appareil photo en extérieur afin de prendre des vues de paysages et passeulement de personnes. Il emporte même un appareil dans son ballon, ce qui en fait un des premiersauteurs de photographie aérienne, dès 1858. En 1863, il fonde la Société d’encouragement de la navi-gation aérienne au moyen du plus lourd que l’air. Il se lance dans la construction d’un ballon gigantesque,le Géant. Le 4 octobre, a lieu son premier vol avec 13 personnes à bord : il part de Paris et se pose àMeaux. Le 18 octobre, il repart avec sa femme, mais l’atterrissage se passe mal et ils sont tous les deuxgrièvement blessés. Le succès du ballon ne sera pas suffisant et Nadar cesse l’aventure. Toutefois, tout cela inspirera Jules Verne qui fera de Nadar le Michel Ardan (anagramme de Nadar) de sesdeux romans lunaires. En avril 1874, la première exposition des Impressionistes aura lieu dans son studio, mais il ne fut néan-moins pas l’organisateur de cette manifestation.

17. Une femme peintre a été très célèbre dans la deuxième moitié du XIXe siècle et est proche du mouve-ment réaliste. De quelle femme s’agit-il ? Elle avait dû demander une autorisation spéciale pour porter cer-tains vêtements… Retrouvez cette anecdote.

Marie Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur, est née en 1822 et est morte en 1899. C’est une peintre fran-çaise, surtout connue pour ses représentations animalières. Elle est une figure du féminisme du xIXe.Son père était déjà peintre et il a volontairement encouragé ses enfants dans cette voie. Jeune, elle estun garçon manqué et elle gardera cette caractéristique toute sa vie, portant les cheveux courts et fumantle cigare. Elle ne cache d’ailleurs pas son homosexualité et on lui connaît deux grandes passions : Natha-lie Micas, plus jeune qu’elle de deux ans et avec qui elle vivra jusqu’à la mort de celle-ci en 1889, et AnnaKlumpke, une Américaine avec qui elle vivra jusqu’à sa mort. Ces deux femmes étaient également peintres.Rosa Bonheur, même si elle vivait comme un garçon manqué, a quand même dû demander l’autorisa-tion de se mettre en pantalon pour pouvoir fréquenter les foires agricoles et pour pouvoir monter sur seséchafaudages quand elle peignait. Cette autorisation devait être renouvelée tous les 6 mois auprès de lapréfecture. Il ne faut pas oublier que la loi a interdit très longtemps aux femmes de porter des vêtementsd’homme et que c’est d’ailleurs pour cette raison officielle que Jeanne d’Arc a été brûlée.

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AUTOUR DE L’ŒUVRE

1. Emile Zola (1840-1902), L’Assommoir, 1877.

1. Relevez les éléments importants de cet incipit. Quels repères nous donne-t-il ?

L’incipit nous précise quels sont les personnages importants : Gervaise et Lantier. Le couple va mal carLantier passe ses soirées dehors et apparemment trompe Gervaise. Celle-ci souffre de la situation carelle semble très amoureuse de lui : on peut le croire à la façon dont elle réagit quand elle découvre qu’iln’est pas rentré.Ils ont deux enfants et ils sont dans une grande misère : le logement qu’ils habitent et sale et en mau-vais état. Il se situe dans un quartier mal famé, dans lequel il est dangereux de se promener la nuit.La scène se passe à Paris, et l’intrigue est contemporaine de l’écriture.Le lecteur est ainsi plongé dès le début dans l’univers du roman ; il suivra ces ouvriers dans leur lutteconstante contre la misère et la violence qu’elle engendre. En outre, on sent dès le début que Lantierest un être faible et qu’il se laisse facilement aller à la débauche.

2. Quelle image est donnée de Gervaise. Quel portrait se dessine d’elle ?

Gervaise semble assez passive mais elle donne au lecteur le sentiment d’avoir plus de sentiments pourLantier qu’il n’en a à son égard. Elle est soucieuse pour ses enfants et on peut se dire qu’elle a plus lesens des responsabilités que Lantier.Elle est sensible puisqu’elle pleure toute la nuit, en voyant que Lantier découche mais également encontemplant ses enfants ; on devine le désespoir de la mère qui s’ajoute à celui de la femme.On comprend qu’elle vit dans une grande misère puisqu’ils ont vendu tout ce qui pouvait être vendu etqu’ils doivent de l’argent au Mont de Piété. Ils sont donc dans une situation critique.C’est un être en grande souffrance que l’on découvre dès le début du roman. Le lecteur peut alors sedire que « L’assommoir » mentionné par le titre du roman, n’est autre que la misère qui s’abat ainsi surde pauvres gens et qui les laisse sans défense.

3. Relevez le champ lexical de la pauvreté et de la saleté.

Lambeau de perse déteinte, misérable (chambre), (table) graisseuse, (pot à eau) ébréché, masure, (per-siennes) pourries, (vitres) étoilées, la moisissure du plâtre, une puanteur, une odeur fauve, noirs d’humidité et d’ordure.

2. Jules Champfleury (1821-1889), Le Réalisme (1857)

1. Quel est l’objectif de cette préface selon vous ?

Dans cette préface l’auteur veut montrer que son objectif est de clarifier la notion de réalisme. Il ne vapas seulement donner une définition ou un traité mais il va essayer de le mettre en rapport avec d’autrescourants, d’autres idées pour montrer de quoi il relève précisément.

2. Quelles notions l’auteur confronte-t-il ? Que pense-t-il de la popularité du réalisme ?

L’auteur confronte le réalisme et la réalité. En fait le premier est le produit d’un travail artistique alors quele deuxième est lié à la nature.Champfleury est convaincu que la popularité du terme tue l’idée qu’il représente. Il dénonce les modeset les snobismes de certaines personnes qui s’attachent plus au mot qu’à ce qu’il représente. Il en dé-nonce le ridicule lorsque cette mauvaise habitude est poussée à son extrême (exemple : hypérendomé-trotrophe au lieu de dire enceinte). Pour lui, l’abus des mots en isme est une mode qui n’a pas de raisond’être et pour éviter de passer avec la mode, il est donc préférable que le mot réalisme ne soit pas troputilisé et popularisé.

3. À la fin de ce passage, l’auteur nous dit ce que n’est surtout pas pour lui le réalisme. Reprenez cette idéeavec vos propres mots.

À la fin du passage, l’auteur signale que le réalisme est bien un travail artistique, une production de l’ima-gination ; il craint que le terme soit associé à une simple copie de la réalité. Il explique que l’écrivainréaliste ne se contente pas d’observer mais il sait également donner avec art et talent une image de cequ’il a observé.

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3. Henri Fantin-Latour, Un atelier aux Batignolles ? 1870 ; Musée d’Orsay, Paris.

1. Ce tableau représente des personnes célèbres ; lesquelles ?

La pièce représentée ici est l’atelier de Manet, peintre célèbre. On peut distinguer parmi les présents OttoScholderer, debout à gauche. Devant lui, assis en train de peindre, on voit Manet et à côté de lui, assis,Zacharie Astruc.Debout, portant un chapeau noir et au centre du tableau, on voit Auguste Renoir. Enfin, sur la gauche eten partant de Renoir, se trouvent Emile Zola, Edmond Maître, Frédéric Bazille (de profil avec un pantalonà rayures) et sur le côté du tableau, Claude Monet.Otto Scholderer était peintre, Zacharie Astruc était artiste et critique d’art, Auguste Renoir était un pein-tre très célèbre et père du cinéaste Jean Renoir, Emile Zola était un romancier très célèbre, Edmond Maître était un musicien ami de Fantin-Latour, Frédéric Bazille et Claude Monet étaient tous les deuxpeintres. On comprend donc que les arts sont bien représentés dans ce tableau et pas seulement par lapeinture.

2. Quelle disposition des personnages est intéressante ? Que met-elle en valeur ?

Les personnages occupent la moitié gauche du tableau. Cette partie est rendue très sombre par leurs vêtements alors que le côté droit, par la nappe rouge est beaucoup plus éclairé.La disposition met le personnage de Manet en valeur ainsi que sa toile, car ils se situent au milieu du tableau. On ne voit pas ce qu’il peint et on comprend ainsi que c’est l’attitude qui importe ici et l’hommelui-même.Manet est le plus important en outre car il est le seul à être peint presque complètement de face. On nepeut pas non plus oublier qu’il a un pantalon clair, alors que tous les autres sont habillés de couleurs som-bres.

3. Comment le peintre a-t-il essayé de rendre son tableau « vivant » ?

Fantin-Latour a utilisé des objets sur la table dans un premier temps : la statue, le vase… Ces objets seremarquent facilement et ont pour but de rendre le lieu crédible.Il a ensuite joué sur le mouvement du peintre : il se tient comme s’il était en train de peindre.Enfin, le fait que les autres personnages soient dans des positions différentes et tournés selon des anglesdivers donne le sentiment qu’ils sont en train de bouger ; ils ne sont pas statiques.