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IFDC Actualité des travaux et progrès de l’IFDC ARTICLES DE FOND L’IFDC collabore avec le gouvernement du Mozambique pour améliorer la sécurité alimentaire Josué Dioné entre à l’IFDC L’IFDC produit une nouvelle série de films vidéo sur les engrais Les programmes de coupons d’engrais : une compétence essentielle de l’IFDC (La suite à la page 4) Des agriculteurs nigérians exhibent les coupons qui leur permettront de recevoir des engrais NPK et de l’urée. Plus de 1,5 million d’agriculteurs et des milliers de distributeurs d’intrants agricoles ont aujourd’hui accès aux engrais, aux semences améliorées et aux produits phytosanitaires grâce aux programmes de coupons que l’IFDC met en œuvre en Afghanistan, en Albanie, au Ghana, au Kirghizistan, au Malawi, au Mozambique, au Nigeria et au Rwanda. Les coupons sont souvent appelés « subventions intelligentes » parce qu’ils aident les agriculteurs à obtenir les intrants dont ils ont besoin tout en permettant simultanément aux distributeurs d’intrants ruraux de développer leurs entreprises. Les coupons d’engrais sont un moyen de transférer le pouvoir d’achat aux petits agriculteurs ciblés soit en réduisant le prix des intrants au-dessous de celui du marché soit en fournissant de la liquidité sous forme de crédit de production à rembourser après récolte. Les agriculteurs rachètent les coupons aux distributeurs d’intrants. Ces derniers perçoivent la valeur des coupons rachetés auprès des sponsors du programme avec une marge préalablement déterminée pour les dépenses de fonctionnement et un certain bénéfice. « Cette approche présente des avantages en termes de revenus tant pour les petits agriculteurs que pour les distributeurs d’intrants. Elle renforce également la viabilité à long terme du réseau d’approvisionnement en intrants tout en augmentant la productivité des agriculteurs », a déclaré Dr. Deborah Hellums, spécialiste en soutien de programme à l’IFDC. « Pour réussir, les programmes de coupons d’engrais nécessitent une analyse approfondie, la transparence, une planification détaillée et une exécution rigoureuse. » Les programmes doivent être adaptés aux conditions spécifiques de chaque pays et atteindre les agriculteurs qui en ont le plus besoin. Les programmes Volume 36, No. 1 ISSN 0149-4521 www.ifdc.org

IFDC Report V36No1 French

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IFDC Report V36No1 French

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Page 1: IFDC Report V36No1 French

IFDC

Actualité des travaux et progrès de l’IFDC

ARTICLES DE FOND

L’IFDC collabore avec le gouvernement du Mozambique pour améliorer la sécurité alimentaire

Josué Dioné entre à l’IFDC

L’IFDC produit une nouvelle série de films vidéo sur les engrais

Les programmes de coupons d’engrais : une compétence essentielle de l’IFDC

(La suite à la page 4)

Des agriculteurs nigérians exhibent les coupons qui leur permettront de recevoir des engrais NPK et de l’urée.

Plus de 1,5 million d’agriculteurs et des milliers de distributeurs d’intrants agricoles ont aujourd’hui accès aux engrais, aux semences améliorées et aux produits phytosanitaires grâce aux programmes de coupons que l’IFDC met en œuvre en Afghanistan, en Albanie, au Ghana, au Kirghizistan, au Malawi, au Mozambique, au Nigeria et au Rwanda. Les coupons sont souvent appelés « subventions intelligentes » parce qu’ils aident les agriculteurs à obtenir les intrants dont ils ont besoin tout en permettant simultanément aux distributeurs d’intrants ruraux de développer leurs entreprises. Les coupons d’engrais sont un moyen de transférer le pouvoir d’achat aux petits agriculteurs ciblés soit en réduisant le prix des intrants au-dessous de celui du marché soit en fournissant de la liquidité sous forme de crédit de production à rembourser après récolte. Les agriculteurs rachètent les coupons aux distributeurs d’intrants. Ces derniers perçoivent la valeur des coupons rachetés auprès des sponsors du programme avec une marge préalablement déterminée pour les dépenses de fonctionnement et un certain bénéfice.

« Cette approche présente des avantages en termes de revenus tant pour les petits agriculteurs que pour les distributeurs d’intrants. Elle renforce également la viabilité à long terme du réseau d’approvisionnement en intrants tout en augmentant la productivité des agriculteurs », a déclaré Dr. Deborah Hellums, spécialiste en soutien de programme à l’IFDC. « Pour réussir, les programmes de coupons d’engrais nécessitent une analyse approfondie, la transparence, une planification détaillée et une exécution rigoureuse. »

Les programmes doivent être adaptés aux conditions spécifiques de chaque pays et atteindre les agriculteurs qui en ont le plus besoin. Les programmes

Volume 36, No. 1ISSN 0149-4521www.ifdc.org

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IFDC Report est une publication trimestrielle de l’IFDC. Sauf indication contraire, les articles parus dans IFDC Report tombent dans le domaine public et peuvent être librement reproduits. Il suffit d’indiquer la source et d’envoyer une copie de tout article reproduit. L’abonnement est gratuit. Une version électronique est accessible sur le site www.ifdc.org.

L’IFDC est une organisation internationale publique, régie par un Conseil d’administration international composé de représentants de pays industrialisés et de pays en voie de développement. Le Centre à but non lucratif est soutenu par diverses organisations d’aide bilatérale et multilatérale, des fondations privées et des gouvernements nationaux.

L’IFDC se concentre sur l’accroissement durable de la sécurité alimentaire et de la productivité agricole dans les pays en voie de développement par le développement et le transfert de technologies de fertilisation des cultures efficaces et respectueuses de l’environnement et l’expertise en commercialisation agricole.

DIRECTEUR DE LA REDACTIONScott Mall

REDACTRICE EN CHEFLisa Thigpen

CONTRIBUTIONS DEKetline Adodo, Daniya Baisubanova, Clyde Beaver, Courtney Greene, Danielle Mbesherubasa et Jyldyz Niyazalieva

PHOTOGRAPHESDaniya Baisubanova, Guljamal Chokmorova, Toon Defoer, Heather Gasaway, Philip Karuri, Amadou Ouadidjie et Marcel van den Berg

CONCEPTIONHeather Gasaway

COORDINATION DE PRODUCTIONDonna Venable

DISTRIBUTIONJane Goss

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE l’IFDCM. Peter McPherson (Etats-Unis), Président du ConseilGerard J. Doornbos (Pays Bas), Vice-présidentMargaret Catley-Carlson (Canada)Josué Dioné (Mali)John B. Hardman (États-Unis)Osamu Ito (Japon)Agnès M. Kalibata (Rwanda)Patrick J. Murphy (États-Unis)Mortimer Hugh Neufville (États-Unis)Rhoda Peace Tumusiime (Ouganda) Vo-Tong Xuan (Vietnam)

PRÉSIDENT - DIRECTEUR GENERAL DE l’IFDCAmit H. Roy - membre de plein droit

SECRETAIRE DU CONSEIL / CONSEILLER JURIDIQUE DE L’IFDCVincent McAlister - membre de plein droit

IFDC

Divisions de l’IFDC: Eurasie (EAD) Afrique de l’Est et Afrique Australe (ESAFD) Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest (NWAFD) Développement et Recherche(RDD)

Sigles: AGRA – Alliance pour une Révolution Verte en Afrique CPPs – crop protection products ha – hectares GIFS – Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols

kg – kilograms MOU – Memorandum of Understanding t - tons USAID – Agence des Etats-Unis pour le Développement International

L’IFDC conduit des programmes de formation au Nigeria, en Thaïlande et au Vietnam

« Développer des marchés d’intrants agricoles du secteur privé – Elaboration et mise en œuvre de programmes de subvention ciblés » − 25-29 octobre 2010

« Options de granulation d’engrais et de production d’engrais NPK » − 1-5 novembre 2010

« Améliorer la productivité agricole et les rendements nets parmi les petits agriculteurs par l’utilisation efficiente des éléments nutritifs et de l’eau » − 6-10 décembre 2010

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EAD

Un projet IFDC/USAID aide à augmenter le rendement du tournesol et la production d'huile comestible au Kirghizistan

Le défi Le Kirghizistan consomme approximativement 125 000 tonnes d’huile comestible par an, mais seulement 29 pour cent de la demande du pays est produite localement. Le reste est importé à des coûts très élevés, que supporte le consommateur. Bien qu’il existe un potentiel pour une production accrue d’huile de tournesol, le Kirghizistan n’en cultive pas suffisamment pour satisfaire la demande à cause de l’insuffisance des principales ressources. En 2009 le Kirghizistan a augmenté de 15 pour cent la superficie réservée à la culture du tournesol. Néanmoins, à cause de la mauvaise qualité des semences, du manque de connaissance en gestion des cultures et de la faible utilisation d’intrants, il n’y eut aucune augmentation significative dans la production. Le rendement moyen des plantes oléagineuses était d’environ une tonne à l’hectare (t/ha).

L’initiative Le Projet de développement des entreprises d’intrants agricoles (Kyrgyz Agro-Input Enterprise Development) de L’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), qui a pris fin en 2010, a promu l’augmentation de la superficie et de la productivité des plantes oléagineuses pour augmenter la production oléicole et générer des revenus plus élevés pour les agriculteurs. Dans le cadre de Global Development Alliance avec le Groupe Eurasie, près de 250 hectares à travers le Kirghizistan ont été plantés avec des semences de tournesol Pioneer de haute qualité. Les agriculteurs participants pouvaient acheter les semences, les engrais et le matériel agricole à des prix subventionnés. Le projet a aidé 15 000 agriculteurs à adopter des techniques de culture du tournesol plus avancées afin de maximiser les rendements et les revenus de ce secteur.

Les résultats Les résultats ont été impressionnants : les rendements ont triplé et les retombées économiques se sont considérablement améliorées. Cette intervention a également permis de promouvoir les intrants agricoles améliorés et les machines aratoires modernes. L’agriculteur kirghiz Kurbanaly Mitiev a planté les semences de tournesol Pioneer dans son champ de neuf hectares et a récolté 3,5 t/ha de grains secs avec une production oléicole de 46 pour cent. En employant les semences ordinaires, il ne récoltait auparavant que 1,5 t/ha avec une production oléicole de 30 pour cent. Cette différence signifiait que Kurbanaly pouvait vendre ses grains aux oléiculteurs à un prix de 25 pour cent plus élevé. « Je prévois de porter la superficie de mon champ de tournesol à 20 hectares l’année prochaine. Je suis convaincu qu’en utilisant les semences de haute qualité et les techniques avancées, je peux accroître mon revenu », a déclaré Kurbanaly.

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Le projet de suivi de l’USAID au Kirghizistan fait des progrès Le projet de suivi du développement des entreprises d’intrants agricoles du Kirghizistan, qui a commencé en septembre 2010, a fait des progrès dans l’accomplissement des objectifs fixés, ce qui accélérera son impact sur la performance du secteur des agro-industries et la productivité agricole. Ce qui suit est un résumé des principales activités et réalisations de septembre à décembre 2010.

• Le 2 décembre 2010, le projet de suivi a conclu un accord de partenariat public-privé (PPP) avec Oasis Agro LLC pour mettre sur pied une industrie viable de provende pour volaille. Le programme offre aux agriculteurs des formations et l’accès aux ressources commerciales essentielles pour accroître la superficie plantée en soja, améliorer la production oléicole de haute qualité et augmenter la production locale d’oeufs.

• Le projet a mis en valeur 400 hectares de terre dégradée et inutilisée dans les secteurs d’Uzgen et de Kara-Suu grâce à la réhabilitation des systèmes d’irrigation. En outre, la fertilité de 600 hectares bordant les espaces réhabilités profitera du drainage de systèmes d’irrigation améliorés, d’une meilleure gestion et d’une lutte contre les mauvaises herbes plus efficace.

• Deux journées champêtres ont été organisées dans les régions du Nord et du Sud du Kirghizistan pour démontrer à 150 agriculteurs les avantages du maïs hybride, en collaboration avec le Groupe Eurasie, partenaire de Global Development Alliance. Dans le Nord, le programme incluait la récolte et le séchage du maïs avec des méthodes mécanisées modernes et la production de soja.

• Le projet a acheté et distribué 120 tonnes d’engrais composés pour la campagne de blé d’hiver.

Une compétence essentielle de l’IFDC (Suite de la page 1)

de coupons de l’IFDC présentent également des avantages que ne peuvent pas offrir les subventions directes, tels que – des formations et l’assistance technique aux agriculteurs et aux distributeurs d’intrants. Ces derniers sont formés pour introduire de nouvelles techniques et enseigner à leurs agriculteurs clients comment employer correctement les intrants achetés.

Pour lutter contre la fraude et les abus, l’IFDC emploie une batterie de mesures sécuritaires telles que les filigranes, les codes barres, l’encre indélébile, la photo d’identité, l’empreinte digitale et les numéros de série. Une stratégie de sortie est également un volet important d’un programme de coupons efficace. À mesure que les revenus de l’exploitation agricole augmentent, le programme de coupons peut décroître progressivement en importance ou devenir un véhicule d’octroi de crédit à la production agricole. Les « coupons sont un outil évolutif, » dit John Allgood, directeur de la Division Eurasie de l’IFDC. « Il n’existe pas deux programmes identiques. » Voici quelques exemples de programmes de coupons de l’IFDC en Afghanistan, au Nigeria et au Rwanda.

En Afghanistan Avec un financement de l’USAID, l’IFDC a introduit le système des coupons d’engrais en Afghanistan, en 2002-03, dans le cadre d’un programme d’aide d’urgence en situation de post-conflit. Les engrais et les semences fournis par le programme ont permis d’augmenter les rendements agricoles. Après récolte, les agriculteurs ont remboursé les coupons à leurs villages ; les fonds ainsi recueillis ont servi à l’amélioration des infrastructures locales. Les intrants utilisés ont permis de produire environ 78 000 tonnes de blé, qui ont alimenté 436 000 personnes pendant une année. L’IFDC a étendu le programme en 2005-06, en distribuant environ 600 000 coupons. Le système des coupons a permis non seulement de stimuler le développement de la production de

blé mais aussi de distribuer des semences et des engrais pour les cultures de pomme de terre et d’oignon. Les producteurs ont acheté des semences et des engrais des distributeurs d’intrants du secteur privé, ce qui a permis à ces derniers de développer leurs entreprises et d’établir des relations avec des sous-distributeurs et des producteurs à travers tout l’Afghanistan. Le rendement de blé a atteint 200 400 tonnes - assez pour approvisionner plus d’un million de personnes en céréales pendant une année.

Au Nigeria Historiquement, l’engrais subventionné au Nigeria n’atteignait pas les petits agriculteurs. « Dans les régions rurales vous pouvez trouver des articles tels que les téléphones portables, le Coca-Cola et le sel de table, mais dans beaucoup d’endroits

Des agriculteurs afghans avec des coupons d’engrais distribués par l’IFDC.

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• Deux programmes de formation ont été conduits sur la chaîne de valeur du soja pour 74 participants.

• Près de 100 agriculteurs et distributeurs d’intrants ont participé à trois sessions de formation sur la lutte intégrée contre les parasites.

• Une table ronde de mise en réseau a réuni des agriculteurs ciblés, des meuniers, des oléiculteurs, des éleveurs de volaille et des producteurs laitiers pour discuter de la production du soja et d’autres cultures fourragères.

Les activités pour 2011 incluent l’organisation de sessions de formation, le développement de partenariats PPP pour la provende de volaille, la réhabilitation des terres dégradées et le lancement d’un programme de coupons pour 4 000 à 5 000 agriculteurs.

vous ne pouvez pas acheter des engrais, » affirme Scott Wallace, représentant de l’IFDC au Nigeria. En collaboration avec le Programme national pour la sécurité alimentaire, l’IFDC a mis en œuvre un programme pilote de coupons d’engrais en 2008 dans les États de Kano et de Bauchi du Nigeria et un plus vaste programme en 2009 dans les États de Kano et de Taraba. En 2010 les activités se sont étendues à Kano et à Taraba puis aux États de Bauchi et de Kwara. Ces programmes ont été financés par la Nigerian National Food Reserve Agency, les gouvernements des États, le gouvernement fédéral, l’USAID et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA). Avec les coupons, environ 200 000 agriculteurs nigérians ont pu acheter des engrais dans le cadre des programmes 2009 et 2010. Près de 90 pour cent des engrais subventionnés ont atteint les petits agriculteurs – soit une augmentation substantielle de 20 pour cent avant la mise en œuvre de ces programmes. C’était la première fois en dix ans que beaucoup d’agriculteurs avaient accès aux engrais subventionnés. (Pour voir un documentaire sur le programme des coupons du Nigeria, allez à www.ifdc.org/Media_Info/Video_Gallery.)

Au Rwanda En 2008, l’IFDC a conçu et a aidé à mettre en œuvre le composant coupons d’engrais du Programme d’intensification agricole du Rwanda, une initiative du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI) pour aider le pays à atteindre l’autosuffisance dans la production alimentaire. Les producteurs ont utilisé les coupons pour acheter des engrais et des semences améliorées de blé et de maïs.

Ainsi plus de 17 000 coupons ont été distribués pendant la première campagne agricole de 2009 au Rwanda. MINAGRI et le programme de l’IFDC intitulé Catalyser l’Intensification Agricole Accélérée pour la Stabilité Sociale et Environnementale (CATALIST) ont aidé les agriculteurs à accroître leur production – les rendements du maïs ont augmenté de 2,5 t/ha et ceux du blé de 1,5 t/ha.

Le projet CATALIST joue un rôle de conseil auprès de MINAGRI pour son prochain programme de coupons. Le Rwanda emploie la technique de codes à barres qui permet d’émettre un coupon spécifique pour chaque agriculteur basé sur son numéro d’identification nationale (semblable au numéro de sécurité sociale aux États-Unis).

Les programmes de coupons de l’IFDC sont efficaces à divers points de vue. Pour les gouvernements des États et le gouvernement fédéral, un programme de coupons permet de réduire les coûts de la subvention des engrais, diminue les fraudes, les abus et le gaspillage et atteint plus efficacement les destinataires prévus. Selon les agriculteurs, les coupons aident à augmenter leurs rendements agricoles, leurs revenus et souvent leur niveau de vie. En développant un marché pour les intrants agricoles, les coupons aident à établir le secteur privé tout en améliorant les connaissances, les compétences commerciales et le professionnalisme des distributeurs d’intrants.

Une série de films vidéo éducatifs sur les engrais est actuellement en cours de production à l’IFDC. Ces films se concentrent sur les propriétés des engrais et divers aspects de l’industrie des engrais. Les cinq premiers de la série porteront sur les besoins et les avantages des engrais, et présenteront un aperçu des éléments nutritifs primaires : l’azote, le phosphore et le potassium, des éléments nutritifs secondaires et des oligo-éléments. A mesure que la série progresse, d’autres aspects de la chaîne de valeur des engrais seront également couverts. Les premiers films de la série seront disponibles à www.ifdc.org.

L’IFDC produit une nouvelle série de films vidéo sur les engrais

Dr. Hiqmet Demiri, chef de partie (à droite) serre la main de David Buckner de Oasis Agro LLC, après la signature d’un mémorandum d’accord sous le regard d’Alisher Kasymov, directeur du Projet de suivi.

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L’IFDC et le gouvernement du Mozambique collaborent pour améliorer la sécurité alimentaire

L’IFDC et le gouvernement du Mozambique ont signé un protocole d’accord pour formaliser leur engagement commun à améliorer la productivité agricole par des pratiques efficientes et durables de gestion des éléments nutritifs du sol et des politiques agricoles appropriées. La cérémonie de signature du MOU eut lieu le 11 février à Maputo, Mozambique.

Dans le cadre de cette collaboration, l’IFDC soutiendra le gouvernement dans la mise en œuvre de ses plans à long terme pour la gestion de la fertilité des sols, l’intensification agricole et le développement rural. Les projets de l’IFDC ont commencé au Mozambique en 2006 et incluent la formation des agriculteurs à des pratiques agricoles appropriées, l’amélioration de leur accès aux intrants (engrais, semences et produits phytosanitaires), le développement de marchés agricoles et le renforcement des capacités des organisations paysannes et des distributeurs d’intrants du secteur privé.

Situé en Afrique du Sud-est, le Mozambique a une superficie totale de 799 380 kilomètres carrés, presque deux fois la taille de l’État de la Californie. Environ 360 000 kilomètres carrés de terres arables sont disponibles pour l’agriculture, mais seulement 11 pour cent sont actuellement cultivées.

En 1987, le gouvernement a entrepris une série de réformes macro-économiques dans le but de stabiliser l’économie du Mozambique qui était l’un des pays les plus pauvres dans la région. En 2008, le gouvernement mozambicain a lancé son plan d’action pour la production vivrière, qui comprend des programmes nationaux axés sur le partenariat public- privé pour parvenir à un approvisionnement alimentaire accru, compétitif et durable. Ces étapes, combinées avec l’aide des bailleurs de

fonds et la stabilité politique, ont permis des améliorations spectaculaires du taux de croissance du pays. En 2008, le produit intérieur brut du Mozambique était de 19 milliards de dollars US, avec un taux de croissance d’environ sept pour cent. En dépit des succès enregistrés à ce jour, 70 pour cent de la population continuent de vivre dans la pauvreté.

La Déclaration d’Abuja sur les engrais pour une révolution verte en Afrique, issue du Sommet africain des engrais en 2006, exhorte les États membres de l’Union Africaine à augmenter leur niveau d’utilisation d’engrais à 50 kilogrammes par hectare (kg/ha). L’utilisation d’engrais au Mozambique est seulement de 4,0 kg/ha, ce qui est inférieur à la moyenne africaine de 8,0 kg/ha et bien en deçà du taux ciblé par la déclaration d’Abuja.

L’IFDC met en œuvre d’autres projets au Mozambique, notamment le Projet de renforcement du marché des intrants agricoles (AIMS II) et le Projet de développement des distributeurs d’intrants agricoles (MADD) du Mozambique. Financé par l’USAID, le projet AIMS II promeut l’investissement du secteur privé dans les technologies d’intrants agricoles et améliore l’accès des agriculteurs à ces technologies par des marchés compétitifs et des réseaux de distributeurs plus solides. Sur la base de ces efforts, le MADD (financé par AGRA) renforce et développe des réseaux de distributeurs dans les provinces de Maputo et de Tete du Mozambique. Pour plus d’informations sur ces derniers et d’autres projets de l’IFDC au Mozambique, visitez www.ifdc.org/Nations/Mozambique.

Le protocole d’accord établit une collaboration formelle et continue entre l’IFDC et le gouvernement mozambicain. Les autres domaines de collaboration incluent : • ’élaboration de cadres juridiques et règlementaires relatifs aux

engrais ; • la formation des distributeurs d’intrants dans des localités qui

ne sont pas encore couvertes par les projets en cours ; • la poursuite de la mise en œuvre des programmes de

subvention ; • l’organisation de sessions de formation en gestion intégrée de

la fertilité des sols ; • la création des conditions nécessaires à la mise en œuvre de la

déclaration d’Abuja.

« Les membres du personnel de l’IFDC se réjouissent de continuer à travailler avec le gouvernement mozambicain pour augmenter les rendements agricoles et le bien-être financier des agriculteurs par des efforts d’intensification agricole », a déclaré Dr. Amit H. Roy, président - directeur général de l’IFDC. « En outre, l’IFDC aide à renforcer les capacités des distributeurs d’intrants mozambicains existants et à en former de nouveaux. Le personnel de l’IFDC travaille au Mozambique depuis plusieurs années et veut contribuer au progrès et à l’amélioration continus du secteur agricole de ce pays. »

ESAFD

Dr. Amit Roy président - directeur général de l’IFDC serre la main au Ministre de l’Agriculture du Mozambique José Pacheco après la signature d’un protocole d’accord pour améliorer la sécurité alimentaire dans le pays.

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L’IFDC et le gouvernement du Mozambique collaborent pour améliorer la sécurité alimentaire

À mesure que les agriculteurs du monde en voie de développement augmentent leur utilisation d’intrants agricoles (engrais, semences améliorées et produits phytosanitaires), la tendance à l’infiltration des produits contrefaits dans les marchés locaux se renforce. Bien que cela ne soit pas systématique, selon la plupart des rapports, l’adultération des intrants est devenue problématique dans plusieurs pays africains.

Selon les estimations faites par un groupe de neuf pays de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe 20 à 50 pour cent de tous les produits phytosanitaires liquides sur leurs marchés sont contrefaits ou considérablement dilués. Dans des cas extrêmes, les entrepreneurs produisent des emballages qui imitent les produits connus du public, contrefont les labels et utilisent des remplacements génériques de qualité inférieure.

Comme avec les engrais, la plus grande partie des produits phytosanitaires sont inspectés aux ports importants, mais le contrôle se relâche rapidement à mesure que les produits se déplacent vers l’intérieur. Les structures chargées de la supervision, de l’inspection et de l’application des règlements n’ont simplement pas les connaissances ni le personnel suffisants pour assurer l’application effective des règlements gouvernementaux dans tout le pays (si ces règlements existent). La conséquence fortuite du relâchement de l’inspection est un environnement favorable aux profiteurs de ce trafic illégal.

« Comme de plus en plus d’individus et des groupes peu scrupuleux voient que l’adultération ou la contrefaçon peut être profitable - et que leurs activités peuvent en grande partie échapper au contrôle des autorités – les avantages potentiels dépassent de loin les risques encourus », a déclaré Dr. Richard Jones, chef du Programme agri-business à la Division de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe.

Selon Dr. Joaquin Sanabria, scientifique et biométricien à l’IFDC les produits contrefaits sont difficiles à déceler au niveau des exploitations. Selon Sanabria qui dirige les actions de contrôle de la qualité des engrais à l’IFDC, « Les petits agriculteurs africains doivent déjà faire face à une multitude de variables susceptibles de déterminer le succès ou l’échec de leurs cultures », se rapportant au temps, à l’irrigation, à la santé du sol et à la qualité de divers intrants. « Si l’agriculteur utilisait des engrais adultérés ou des semences ou des produits phytosanitaires contrefaits, il serait presque impossible d’identifier la cause d’un bas rendement agricole sans des essais approfondis », a-t-il ajouté.

L’incapacité de tester convenablement la qualité des produits reste un problème fondamental. De tels essais se font encore à l’aide d’un procédé manuel - et sans les moyens de faire des analyses chimiques sur le site, la tendance est de se référer à des papiers de certification, ou aux affirmations des distributeurs concernant la qualité et l’étiquetage des paquets.

Reconnaissant ces insuffisances, l’IFDC cherche des solutions plus efficaces pour éliminer les intrants contrefaits et adultérés de la chaîne d’approvisionnement. Avec la contribution financière de

CropLife International, l’IFDC met en œuvre un programme pilote axé sur l’élaboration de mesures sécuritaires pour les produits phytosanitaires dans le secteur agrochimique en Afrique de l’Est et en Afrique australe.

Ce programme sécuritaire emploie des codes d’étiquettes spéciaux qui peuvent être vérifiés par un service d’authentification mobile utilisant le service de messages courts (SMS) d’un téléphone cellulaire. Des programmes similaires ont été pilotés récemment au Nigeria avec de bons résultats.

« Des récipients à élément simple reçoivent des codes uniques à 12 chiffres. Des numéros d’identification sont imprimés sur les récipients ou collés dessus comme une étiquette », a expliqué Jones. « Ces chiffres sont cachés par un revêtement - jusqu’à ce que le client par grattage découvre le code et le vérifie par SMS, qui selon le cas, indique le message « véritable » ou « falsifié », a ajouté Jones.

La messagerie SMS et la technique du grattage sont bien connues en Afrique, ce qui porte les organisateurs du programme à croire que le système sera rapidement adopté par les petits agriculteurs. Ils estiment qu’il faudra équiper 36 000 à 48 000 litres de produits phytosanitaires avec ces étiquettes spéciales pour pouvoir évaluer quantitativement l’efficacité du programme.

L’Ouganda est le pays pilote proposé, principalement du fait que ce pays possède un réseau de plus de 2 000 distributeurs d’intrants et de l’existence de l ‘Association nationale des distributeurs d’intrants de l’Ouganda, qui est une organisation puissante.

Si cet effort réussit, le défi sera de persuader les fournisseurs commerciaux d’adopter le système. Des mesures sécuritaires plus importantes exigeraient un investissement financier de la part du fabricant, et les sociétés qui choisiront de participer aux futurs programmes ne sont pas connues.

Mais selon Jones l’adoption de ces mesures présenterait un grand avantage pour les fabricants. « A mesure que ces programmes se développent, les agriculteurs seront plus enclins à choisir des intrants qui passent par ces mesures sécuritaires, » a-t-il déclaré. « Les produits de fabricants qui n’appliquent pas ces mesures peuvent être considérés comme des achats risqués. »

La réussite du projet sera l’établissement d’un mécanisme qui permettra de réduire de façon drastique les activités de contrefaçon et d’enlever du marché (ou au moins de limiter) les produits de qualité inférieure.

« Si les petits agriculteurs ont choisi de dépenser l’argent durement gagné pour améliorer leur productivité et les rendements agricoles, ils ne devraient pas être punis par des contrefacteurs pour avoir pris cette décision », a précisé Jones. « Avec le soutien des partenaires nationaux et de la communauté de fabricants, nous croyons que le programme réussira à accomplir son mandat. »

Lutte contre les « faux » produits phytosanitaires en Afrique de l’Est et en Afrique australe

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Une clé de magasin peut ouvrir la porte au crédit pour des agriculteurs dans la région des Grands Lacs de l’Afrique centrale. Beaucoup de petits agriculteurs de cette région sont pris dans le cycle de la pauvreté par manque d’accès au crédit. Le crédit est généralement indisponible parce que les agriculteurs n’ont aucune des garanties exigées pour l’obtention d’un prêt. L’accès au crédit est extrêmement important, parce qu’il permet aux agriculteurs d’investir dans leurs cultures en achetant des intrants tels que les engrais, les semences améliorées et les produits phytosanitaires. Traditionnellement, les agriculteurs empruntent de l’argent dans le secteur informel à des taux d’intérêt élevés. Pour rembourser rapidement leurs prêts les agriculteurs doivent vendre leurs productions excédentaires au moment des récoltes où les prix du marché sont habituellement à leur plus bas niveau (en raison de l’offre abondante). En conséquence, beaucoup de petits agriculteurs restent endettés et ont des difficultés à prendre en charge les dépenses de base ou à investir dans les intrants agricoles.

Pour briser ce cycle, le projet CATALIST promeut un système de crédit lié à la constitution de stocks (appelé warrantage en français) dans la région des Grands Lacs. Ce système permet à des agriculteurs de stocker les produits agricoles jusqu’à ce que les prix montent, pour ainsi augmenter leurs revenus. Les produits stockés peuvent également servir de garantie pour des prêts. Participer à un système de warrantage donne aux agriculteurs la possibilité de gagner plus d’argent avec leurs productions que si elles étaient entièrement vendues à la récolte.

Kagabo Nkubito, expert régional du crédit du projet CATALIST, aide les agriculteurs à obtenir un financement pour couvrir leurs besoins en intrants, en main-d’oeuvre supplémentaire et d’autres dépenses liées à l’agriculture. « L’IFDC reconnaît que nous ne pouvons pas parler de succès de l’intensification sans financement », a dit Nkubito. « Les agriculteurs à travers le monde sont habituellement considérés par les institutions financières comme n’étant pas solvables. Les prêts agricoles sont perçus comme risqués à cause de l’incertitude inhérente à ce secteur. Les institutions financières ne sont pas sûres que les petits agriculteurs obtiendront les rendements prévus », a expliqué Nkubito. Trois types d’institutions financières dominent dans la région - les banques commerciales, les institutions de développement et les établissements de microfinance (EMF). Au Rwanda, les banques commerciales ne comptent que pour trois à quatre pour cent des prêts consentis au secteur agricole. Les relations banque/exploitation concernent principalement les grandes exploitations produisant des cultures de rente pour l’exportation. Une banque de développement étatique, la Banque Rwandaise de Développement, opère suivant des principes semblables à ceux d’une banque commerciale mais avec des règlements plus souples pour encourager des projets d’investissement.

Les EMF sont connus sous le nom de « banques des pauvres. » Ils fournissent des prêts à court terme à la majorité des agriculteurs dans le pays mais chargent des taux d’intérêt élevés. Le système de warrantage rend les prêts aux petits agriculteurs plus intéressants pour les institutions financières, ouvrant des portes qui leur étaient précédemment fermées.

Le projet CATALIST promeut le système de warrantage dans la région des Grands Lacs de l’Afrique centrale

Développement de réseaux de distributeurs d’intrants agricoles (EADN)L’amélioration des retours financiers des agriculteurs est cruciale pour assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté dans les régions rurales du Kenya, de la Tanzanie et de l’Ouganda. Le projet EADN augmente la productivité des petits agriculteurs par l’accès aux technologies modernes et l’utilisation d’intrants pour augmenter les rendements agricoles.

Les distributeurs d’intrants jouent un rôle clé en reliant les petits agriculteurs aux marchés d’intrants et de produits agricoles. Le projet EADN a renforcé les capacités de 535 petits distributeurs d’intrants en 2010. Le projet les a aidés à s’organiser en associations et les a formés pour être en mesure de fournir des services techniques et des conseils aux agriculteurs.

Les excédents de production sont stockés dans un magasin pour être vendus plus tard à des prix plus rémunérateurs.

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Selon ce système, au moment de la récolte, les agriculteurs apportent leurs excédents de production à dans un magasin central. L’excédent de chaque agriculteur est pesé, enregistré et stocké dans le magasin. La quantité stockée peut servir à un agriculteur comme garantie pour recevoir un crédit contre la future vente de l’excédent.

Lorsque les prix du marché ont suffisamment grimpé par rapport aux prix à la récolte, le contenu du magasin est vendu. Habituellement, l’agriculteur laisse l’excédent dans un magasin pendant environ trois mois jusqu’à ce que les prix atteignent le niveau qui assure le maximum de profit. Chaque agriculteur alors reçoit sa part des bénéfices de la vente et rembourse tous les prêts en cours.

Les cultures qui peuvent tenir pendant plusieurs mois dans des conditions de stockage appropriées conviennent mieux au système de warrantage que celles qui sont plus périssables. De ce fait, les cultures stockées sont souvent le maïs, le riz et le sorgho.

Le système de warrantage dans la région des Grands Lacs est encore au stade initial. Par conséquent, CATALIST continue de renforcer les capacités des agriculteurs en approchant les banques avec des projets convaincants et en faisant le lobby pour la baisse des taux d’intérêt. Environ 600 agriculteurs ont sollicité des crédits bancaires pour la campagne prochaine.

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Le projet CATALIST promeut le système de warrantage dans la région des Grands Lacs de l’Afrique centrale

Le projet EADN a organisé également des démonstrations et des journées champêtres pour montrer aux agriculteurs les avantages de l’utilisation correcte des intrants agricoles. Dans la photo à gauche, les agriculteurs admirent une culture de tournesol sur une parcelle de démonstration en Tanzanie. En 2010, presque 4 300 agriculteurs ont participé aux journées champêtres d’EADN.

L’EADN est un projet de trois ans (2008-2011) financé par le Fonds international pour le Développement Agricole (FIDA), qui soutient des projets d’investissement du FIDA dans la région.

« Les prêts agricoles sont perçus comme risqués à cause des incertitudes inhérentes à ce secteur. Les institutions financières ne peuvent pas être sûres que les rendements prévus seront obtenus en particulier par les petits exploitants. »

Je suis un cultivateur de maïs de Nyagatare au Rwanda. Je cultive deux hectares, un pour moi-même et l’autre que je loue. J’étais l’un des agriculteurs choisis pour travailler sur les parcelles de démonstration de l’Organisation pour le Développement du Rwanda/CATALIST. J’ai immédiatement adopté la technologie de gestion intégrée de la fertilité des sols (ISFM) et les rendements de mon champ de maïs ont plus que doublé. J’ai obtenu un rendement de 3,7 t/ha alors qu’avant ma meilleure récolte était de 1,8 t/ha.

L’accès au crédit est un grand problème pour la plupart des agriculteurs, y compris moi. Avant, nous vendions nos récoltes à l’avance pour satisfaire les besoins immédiats de nos familles, pour acheter des intrants et payer la main-d’oeuvre. Les prêteurs avaient l’habitude de nous donner une avance de 5 000 RWF (USA $8,45) pendant la campagne agricole. À la récolte nous devions rembourser le prêt avec un sac de 100 kilogrammes de maïs, d’une valeur 12 000 RWF (USA $20,27). Le maïs cultivé profitait principalement à ces prêteurs, parce que nous n’avions pas accès au crédit par manque de garantie.

Quand le système de warrantage a été introduit, j’étais l’une des premières personnes à ouvrir un compte chez Duterimbere (un établissement de microfinance). J’ai obtenu un crédit garanti par sept tonnes de maïs stockées au magasin du Groupe d’investissement pour le maïs de Nyagatare. J’ai ainsi reçu assez d’argent pour payer le travail de sarclage et je prévois des bénéfices quand je vendrai le maïs au Programme Alimentaire Mondial.

Pour moi les avantages du système de warrantage sont nombreux : • Je ne suis pas « obligé » de vendre à bas prix à la récolte.

Plus important encore, je peux éviter les taux d’intérêt prohibitifs exigés par les prêteurs.

• Ma récolte est stockée de façon professionnelle selon les normes de qualité nationales. Ceci m’a permis d’obtenir des semences de MINAGRI.

• Plutôt que de garder tout mon argent à la maison comme j’avais l’habitude de le faire (avec tous les risques), j’ai maintenant un compte qui me permet de gérer efficacement mes finances. Ce compte m’a également ouvert des portes ; j’ai pu ainsi établir des relations avec Duterimbere, que je peux contacter pour demander d’autres prêts.

Exemple de succès de CATALIST : Stanislas Mutabaruka

Kagabo Nkubito, expert en crédit régional de CATALIST

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La gestion intégrée de fertilité des sols (GIFS) est le sujet d’un film vidéo actuellement produite par le projet CATALIST de l’IFDC. De même, un film sur les techniques améliorées de carbonisation est en cours de production dans le cadre du projet de Production d’énergie durable par le reboisement et l’agroforesterie (SEW)) lié à CATALIST. Ces films seront utilisés intensivement dans les pays cibles de l’Afrique centrale – le Burundi, la République démocratique du Congo et le Rwanda. La GIFS a été introduite dans la région par Dr. Henk Breman, chef de partie du projet CATALIST. Selon Breman, « La GIFS est la clé pour augmenter la productivité agricole tout en protégeant l’environnement et en maintenant (ou même augmentant) la base des ressources du sol. » Les stratégies de GIFS sont axées sur l’utilisation combinée des engrais minéraux et des amendements organiques localement disponibles (résidus de culture, compost et engrais verts) pour restituer les éléments nutritifs du sol, en améliorant sa fertilité et la croissance des cultures. Selon Breman, « Les amendements organiques du sol interagissent avec les engrais minéraux pour reconstituer les éléments nutritifs du sol, améliorant à la fois la qualité des sols et l’efficacité des engrais et autres intrants agricoles - semences, eau et produits phytosanitaires. »

En outre, la GIFS promeut les pratiques améliorées de gestion des cultures, les mesures de lutte contre l’érosion et le lessivage et les techniques d’amélioration du maintien de la matière organique du sol. Les agriculteurs qui ont adopté des technologies GIFS ont plus que doublé leur productivité agricole et augmenté leurs revenus de 20 à 50 pour cent. Dans la région de Grands Lacs, le bois et le charbon de bois restent les principales sources d’énergie (en particulier pour la cuisson). Cette dépendance contribue à augmenter le déboisement avec pour conséquence une diminution de l’approvisionnement en bois. Pour contribuer à résoudre la crise énergétique actuelle, CATALIST/SEW cherche à renforcer la chaîne de valeur du bois de chauffage dans les trois pays. « Les producteurs de charbon de bois étaient empressés de connaître une nouvelle technologie - le four à carbonisation amélioré - qui augmente la quantité de charbon de bois produite tout en utilisant moins de bois », a déclaré André de Groot, le coordonnateur du projet SEW. « SEW enseigne aux producteurs de charbon et autres acteurs de la chaîne de valeur du bois de chauffage une technique plus performante de production du charbon de bois. Les fours améliorés produisent moins de déchets et de dommages à l’environnement tout en augmentant la production et les revenus potentiels des producteurs de charbon de bois. »

Les deux films vidéo sont produits et dirigés par Dr. Toon Defoer, spécialiste du développement des approches d’innovation interactives et d’outils de gestion des ressources naturelles. Defoer a une maîtrise en sciences de l’agriculture et de l’environnement de l’Université de Ghent en Belgique. Il a obtenu plus tard un doctorat à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas centré sur « l’apprentissage participatif et la recherche-action pour la gestion intégrée de la fertilité des sols. » Avant de monter sa propre société de production audiovisuelle, Defoer a travaillé pour de prestigieuses organisations (l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture des Nations Unies, DHV consultants, le Royal Tropical Institute, le Centre International pour le Développement – Oriented Research in Agriculture et l’Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest). Il a occupé les postes de conseiller en recherche et développement agricoles, scientifique supérieur et consultant en formation. Pendant sa carrière, Defoer a travaillé en Afrique et en Europe et au Pakistan. Pour voir un clip de la vidéo sur la carbonisation, veuillez visiter http://www.dailymotion.com/video/xgispg_makala_news.

Tournage d’un film vidéo éducatif au Burundi.

CATALIST et le projet SEW éduquent avec de nouveaux films vidéo

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Les défis du coton propreLe coton joue un rôle important dans la lutte contre la pauvreté et le développement des économies nationales dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest, en générant des devises étrangères et en fournissant des emplois et des revenus à des millions de familles agricoles. Historiquement, le coton ouest africain a toujours été très apprécié pour sa qualité intrinsèque, et le fait qu’il est récolté à la main devrait lui donner un avantage comparatif sur le marché international. Cependant, une partie de sa valeur se perd pendant la récolte et les procédés post récolte à cause de la contamination par des corps étrangers tels que des débris végétaux, des insectes et les fibres des sacs en polypropylène. Une étude récente de l’Organisation pour la Recherche Scientifique et Industrielle du Commonwealth de l’Australie a indiqué que le niveau de contaminants dans le coton ouest africain est le plus haut au monde ; le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali étaient sur la liste des sources de coton les plus contaminées. La contamination est un important défi qui a heurté la réputation de qualité du coton ouest africain et affecté sa rentabilité globale ces dernières années. Les prix payés pour le coton contaminé peuvent être de cinq à vingt fois inférieurs à ce qui est payé pour le coton de qualité moyenne. Le contaminant le plus néfaste est le polypropylène, qui provient habituellement des vieux sacs et des bâches utilisées pour récolter le coton. Un petit morceau de polypropylène peut passer inaperçu pendant les procédés d’égrenage, d’essorage et de tissage pour ne devenir visible que durant le procédé de teinture, ce qui entraîne le rejet du tissu ou des vêtements finaux.

Protéger la qualité du cotonPour relever le défi, l’IFDC met en œuvre le Projet pour la Prévention de la Contamination du Coton en Afrique de l’Ouest (PPCC), qui est financé par l’Union européenne et le Common Fund for Commodities. Le projet cherche à réduire la contamination tout au long de la chaîne de valeur, de la production à l’égrenage, et vise à

assurer de meilleurs prix pour le coton propre. Le projet est mis en œuvre dans trois pays – le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali – en partenariat avec des sociétés cotonnières et en synergie avec d’autres projets coton en cours dans la sous-région. (Les activités du projet financées par l’UE en Côte d’Ivoire ont été suspendues temporairement à partir de fin février 2011.)

L’objectif global du PPCC est d’augmenter les revenus des petits cotonculteurs en réduisant la contamination du coton fibre par : 1) la formation des agriculteurs ; 2) la promotion de l’utilisation de sacs et de bâches en coton pour la récolte et le transport ; et 3) la recherche de meilleurs prix sur le marché mondial pour le coton propre et des primes pour les agriculteurs qui produisent le coton non contaminé.

Former des agriculteursDes supports de formation des agriculteurs ont été préparés par des spécialistes des sociétés cotonnières participantes (Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles et sa filiale au Mali, la Société Burkinabé des Fibres Textiles (SOFITEX) au Burkina Faso et Ivoire Coton en Côte d’Ivoire) et adaptés aux conditions spécifiques aux trois pays. Dans chaque pays, 88 conseillers agricoles des sociétés cotonnières ont été formés, qui ont à leur tour formé plus de 9 000 agriculteurs à des pratiques appropriées de récolte et de stockage. Des formations pour des transporteurs (120) et des égreneurs (361) ont été conduites pour enseigner les pratiques qui évitent toute contamination durant le transport et l’égrenage.

Promouvoir des kits pour la récolte du cotonHabituellement les producteurs de coton n’avaient accès qu’à des sacs en polypropylène pour la récolte. Le projet facilite l’accès par des agriculteurs et leurs coopératives à des kits spéciaux pour la récolte du coton. Chaque kit contient sept sacs de récolte deux bâches d’achat et une bâche de stockage, tous fabriqués en coton. En 2010, 9 000 kits (3 000 dans chaque pays) ont été distribués aux agriculteurs participants. L’égrenage du coton graine a commencé au Mali et en Côte d’Ivoire et commencera bientôt dans Burkina Faso. On s’attend à ce que l’égrenage finisse en mars 2011. La production des cotonculteurs participant au projet est estimée à plus de 28 000 tonnes de coton graine ; ce qui devrait donner environ 12 000 tonnes de coton fibre non contaminé.

Commercialiser le coton propreLe projet PPCC collabore également avec des acheteurs pour promouvoir le coton propre sur le marché mondial et pour s’assurer qu’il bénéficie de primes de qualité. Par la suite, de telles primes seraient répercutées sur les prix aux producteurs de coton propre. Pour commencer, une étude d’impact de la contamination du coton sur les prix aidera les acteurs concernés à comprendre les relations entre la contamination et les prix. Les efforts incluront également la facilitation des visites dans les régions par des commerçants et des acheteurs ; le projet a facilité en janvier une visite réussie d’acheteurs asiatiques au Burkina Faso et au Mali.

Projet pour la Prévention de la Contamination du Coton en Afrique de l’Ouest (Union européenne/Common Fund for Commodities)

NWAFD

Le coton récolté attend d’être collecté dans une zone rurale au Mali.

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RDD

De nombreuses options pour améliorer la qualité des sols

Les agriculteurs à travers le monde ont pratiqué des techniques d’amendement de sol pendant des millénaires. Dès 450 av. J-C, les tribus précolombiennes y apportaient du charbon de bois, des os et du fumier, créant ainsi les sols amazoniens très fertiles. Il y a environ 2 000 ans, les agriculteurs chinois appliquaient les os calcinés ou traités à la chaux pour rétablir la santé des sols. Il apparaît qu’aux environs de 100 ap. J-C. les premiers britanniques appliquaient à leurs sols de la marne, une argile riche en carbonate de calcium trouvé dans le lit des lacs et des rivières.

Entre le début et le milieu des années 80, les os d’animaux broyés et le guano de chauves souris étaient très utilisés comme amendements du sol. (En fait, une guerre eut lieu pour le contrôle du guano.) Cependant, les approvisionnements en ces amendements organiques des sols étaient finis et ont été vite épuisés. Alors les nitrates de sodium trouvés dans les sols du désert d’Atacama de l’Amérique du Sud ont été employés comme engrais. A mesure que l’approvisionnement diminuait, les prix grimpaient. Au début du 20ème siècle, les premiers engrais (inorganiques) chimiques ont été introduits.

Mais même avec d’importantes améliorations des engrais chimiques, la recherche de méthodes organiques de régénération de la qualité des éléments nutritifs du sol a continué. Les partisans des méthodes naturelles pour restaurer la fertilité des sols ont gagné du terrain pendant les années 40, et ils continuent leurs efforts « verts » encore aujourd’hui.

Le biochar : un vieux remède gagne un nouveau terrain La Terra Preta a été découverte vers le milieu du 20ème siècle dans les zones plus élévées du bassin du fleuve Amazone de l’Amérique du Sud. La Terra Preta est un type de sol anthropogène très foncé et fertile, caractérisé par une haute teneur en carbone et en phosphore et un pH élevé. Ces sols de Preta Terra sont précolombiens et ont été créés par la main humaine entre 450 av. J-C et 950 ap. J-C. Ce sol peut atteindre deux mètres (6,5 pieds) de profondeur, se régénèrerait au rythme d’un centimètre (0,4 pouces) par an.

La Terra Preta a été créée en brûlant les résidus végétaux, des arbres, des déchets d’animaux, de la poterie, des os et d’autres matériaux à

de basses températures. Les débris brûlants étaient alors recouverts d’une couche de terre et laissés en combustion lente. Le charbon qui en résultait augmentait considérablement les niveaux du carbone, de phosphore et l’activité microbienne.

Les efforts modernes en vue de reproduire cette méthode ont suscité de l’intérêt au cours de la dernière décennie et ont évolué vers l’industrie du biochar. Le biochar est créé par la pyrolyse, ou la combustion à haute température de la biomasse en l’absence d’oxygène. En plus du biochar solide, la pyrolyse génère des produits liquides (huile-bio) et de gaz (syngas) - qui ont un fort potentiel commercial.

Un autre avantage du biochar est la possibilité de transformer l’espace traité en puits de carbone géologique. Dans le cycle du carbone naturel, les déchets végétaux se décomposent rapidement, libérant du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. En sortant la biomasse du cycle de décomposition ordinaire, le biochar élimine le CO2 de l’air – en séquestrant le carbone de manière presque permanente, créant ainsi un environnement négatif en carbone.

Le biochar est l’une des technologies organiques les plus prometteuses qui soient disponibles pour augmenter la fertilité du sol. Sa capacité de produire des dérivés solides, liquides et gazeux efficaces - tout en offrant une solution à la question de réduction des émissions de carbone – en fait une technologie avec un fort potentiel en termes de futures applications agricoles.

Agriculture naturelle : approche holistique pour soigner les solsSelon la publication du Ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA), Sustainable Agriculture : Definitions and Terms (Agriculture durable : définitions et conditions), « L’agriculture naturelle s’est développée à partir de la philosophie et de la méthodologie du philosophe japonais Mokicho Okada vers le milieu des années 40. La théorie d’agriculture naturelle se fonde sur une croyance dans les puissances vivifiantes universelles que le feu, l’eau et la terre confèrent au sol… »

L’agriculture naturelle de Kyusei émane du mouvement d’Okada, mais l’adoption par les agriculteurs a été lente. Cette pratique agricole a pris de l’ampleur dans les années 80 lorsque Dr. Teruo Higa du département de l’agriculture de l’Université de Ryukyu au Japon inclut la science dans la philosophie spirituelle.

Higa a développé les micro-organismes efficaces (EM), une conglomération de microbes cultivés dans un environnement contrôlé puis distribué sous forme d’un amendement du sol commercial. Sa recherche a montré que les EM augmentent la diversité microbienne des sols agricoles, ce qui en retour améliore la croissance, la santé et le rendement des cultures - augmentant la quantité d’azote fixé (N) disponible pour les plantes.

La méthode Kyusei recommande un taux annuel d’application des EM de deux à trois litres par 1 000 mètres carrés. Les EM se sont montrés efficaces pour accélérer à la fois la croissance des semences et le développement du compost. Ils se prêtent également à des utilisations complémentaires dans d’autres domaines agricoles. Des rapports indiquent que le système a un impact positif sur la production du riz, des tomates, des carottes et des arachides au

Des résidus végétaux laissés dans un champ pour se désintégrer dans le sol.

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Japon, en Taïwan et en Thaïlande. On estime que plus de 20 000 agriculteurs utilisent les EM dans toute la Thaïlande, et le taux d’adoption augmente dans d’autres pays de l’Asie du Sud-Est.

Fertilité biotique : nourrir les microbes qui alimentent les plantesSelon John Marler, président de Nutrition Security Institute et vice-président de Perfect Blend Organics, la fertilité biotique est l’utilisation des micro-organismes vivants de la couche arable pour augmenter la qualité du sol.

Dans une présentation récente au personnel de l’IFDC, Marler a expliqué qu’au lieu d’alimenter la plante directement comme le font les engrais chimiques, les engrais biotiques alimentent les micro-organismes dans le sol. A mesure que ces microbes meurent, ils libèrent des éléments nutritifs qui sont absorbés par les plantes, principalement sous forme de N fixé.

« Un demi hectare de terre arable saine peut contenir quatre à cinq tonnes de micro-organismes vivants, » a dit Marler. « La fertilité biotique est conçue pour élever les sols épuisés à ces niveaux de santé. »

Selon Marler, quand des éléments nutritifs en vrac destinés à nourrir les bactéries de la couche arable sont apportés au sol en quantités suffisantes, la réponse des micro-organismes est d’augmenter leurs populations. Ainsi, la population de bactéries « fleurit » apportant au sol de grandes quantités d’éléments nutritifs chelatés d’un seul coup. En plus des niveaux de N dans les bactéries de la couche arable (14 pour cent de N par poids sec), d’autres éléments nutritifs essentiels à la croissance des plantes sont aussi favorisés.

Le fumier de volaille constitue le principal carburant pour cette croissance. Diverses quantités d’azote, de phosphore, de potassium, d’éléments nutritifs secondaires et des spores mycorhiziennes sont ajoutées pendant le processus de fabrication.

Marler a affirmé que des conditions expérimentales extrêmes ont prouvé la viabilité de cette technologie organique. « Nous avons une fois employé le procédé pour des cultures dans le sable avec le même succès que nous avons eu dans des conditions de sol plus réalistes », a-t-il déclaré.

Une option éprouvée : les résidus végétaux améliorent le solLes résidus végétaux ou les déchets qui restent après la récolte du grain ou du fruit, peuvent être vitaux pour le maintien de la santé du sol. Toute culture absorbe des éléments nutritifs du sol durant sa vie végétative. Idéalement, les tiges et les feuilles sont laissées dans le champ ou dans certains cas ramenées après transformation, afin de se désintégrer de nouveau dans le sol – lui restituant ainsi les éléments nutritifs qui avaient été exportés par les plantes. C’est une composante clé de la GIFS.

C’est une pratique courante dans la plupart des systèmes agricoles du monde développé. Cependant, pour certains agriculteurs des pays en voie de développement il est impossible d’utiliser des résidus végétaux comme amendements du sol.

« Vous devez vous rappeler que beaucoup de petits agriculteurs dans le monde utilisent toutes les parties de leurs cultures », dit Dr. Sabesh Kanagalingam, chef de projet à l’IFDC. « Dans de nombreuses régions d’Afrique, par exemple, les résidus sont employés dans l’alimentation du bétail ; les tiges et les feuilles sont utilisées dans la construction de maisons, et ainsi de suite. Il ne reste que très peu à restituer au sol. »

Les engrais combinés avec des amendements organiquesSelon Kanagalingam, la plupart des techniques d’amélioration des sols basées sur des méthodes organiques ont une certaine viabilité à un niveau ou à un autre. Mais la question clé est celle de la concentration. L’engrais est connu depuis 160 ans en raison de sa capacité de concentrer les éléments nutritifs des plantes requis dans un petit système de livraison.

Cependant, les avantages des engrais chimiques ne diminuent pas le potentiel des technologies organiques. En fait, de nombreux experts agricoles s’accordent à reconnaître que la combinaison des deux technologies apporte un équilibre propice à la restauration des sols épuisés dans le monde.

Dr. Henk Breman, scientifique de l’IFDC et chef de partie du projet CATALIST en Afrique centrale, a été le pionnier de la GIFS – qui combine les engrais minéraux avec les amendements naturels du sol.

Pour protéger l’environnement tout en maintenant ou améliorant la base des ressources du sol, la GIFS recherche les amendements du sol disponibles, établit des normes et des méthodologies pour leur utilisation - et supervise la mise en oeuvre.

« Nous combinons le meilleur des deux mondes, » a dit Breman. « Les amendements alimentent les micro-organismes qui construisent la fertilité naturelle du sol, tandis que les engrais apportent rapidement et efficacement à la plante les éléments nutritifs dont elle a besoin. » Selon Breman, ces pratiques vont bien ensemble. « Les engrais employés par la plante laissent aux amendements naturels le temps de restaurer la fertilité du sol. C’est très symbiotique. »

A la question de l’avenir de la fertilité organique par rapport au développement agricole, la réponse de Breman rejoint celle de Kanagalingam. « Chacune et toutes les avancées dans le domaine de la fertilité des sols sont bienvenues. Mais la technologie doit être pratique, abordable et échelonnable », a précisé Breman. « En combinant ces pratiques organiques avec des engrais inorganiques, on obtient l’effet désiré maximal. Et c’est ce qu’il nous faut pour régénérer les sols épuisés dans le monde. »

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Note : L’IFDC appuie activement la GIFS au travers du projet CATALIST dans la région de Grand Lacs de l’Afrique centrale - une région caractérisée par l’équilibre des éléments nutritifs du sol le plus négatif dans le monde. La GIFS était également une composante essentielle du projet holistique de développement agricole, Des milliers à des millions (1000s+), qui s’est terminé avec succès en Afrique de l’Ouest.

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Une étude de l’IFDC examine les questions d’adultération des engrais en Asie du Sud-est

Les experts en développement agricole sont divisés sur la question de l’étendue et de l’importance de l’adultération des engrais sur le marché mondial. L’on s’accorde à reconnaître que la manipulation des produits existe, et est même tout à fait courante dans certaines parties du monde. Mais le défi consiste à transformer les preuves anecdotiques en données empiriques - un effort qui pourrait apporter un éclairage sur le véritable degré d’adultération sur le plan national, régional et international. Les organisations internationales reconnaissent la nécessité de collecter des données pouvant donner lieu à une action, et commencent à consacrer des ressources à une identification plus précise des problèmes d’adultération. En 2010, par exemple, la Banque Mondiale a commissionné IFDC pour entreprendre une étude en vue d’analyser les questions d’adultération potentielles au Cambodge. Le rapport de cette étude, Rapid Appraisal of Fertilizer Quality in Cambodia a été rédigé par Ian Gregory, un spécialiste en agri-business à l’IFDC. Concernant la question la possibilité d’adultération sur le marché, Gregory et son équipe ont analysé 103 échantillons d’engrais pris aléatoirement chez des importateurs, des distributeurs et des détaillants dans dix provinces cambodgiennes. Le principal engrais étudié était le phosphate diammonique (DAP). Bien que la majeure partie des échantillons ait montré des teneurs acceptables, un échantillon s’est distingué du lot.

« Cet échantillon de DAP en particulier dont la teneur était bien inférieure au niveau acceptable avait été enrobé de mazout », dit Gregory. « L’intention était visiblement de noircir les granules pour les faire ressembler au DAP produit aux Etats-Unis, un produit très apprécié sur le marché du Sud-est asiatique. » Selon le rapport le produit contenait également de grandes quantités de particules de silice ou de sable. Ce produit qui est vendu comme du DAP de haute qualité était importé en Thaïlande, puis exporté au Cambodge pour un autre marché.

Selon Gregory, le DAP adultéré était un produit relativement sophistiqué. « Les auteurs avaient accès au vrai DAP. Ils avaient aussi la capacité de produire les faux granules et les installations nécessaires pour mélanger les produits sur une grande échelle. » Il n’a peut-être pas été difficile de faire passer le produit adultéré aux points de contrôle avec l’absence d’inspection ou les documents d’analyse falsifiés provenant de l’approvisionnement de DAP non adultéré.

Grégory admet que la surveillance à l’échelle nationale peut être difficile. « Ce n’est pas simplement une question de volonté politique de créer un cadre législatif or règlementaire », a-t-il précisé. « Ceux qui sont chargés de l’application des lois doivent être formés et disposer des outils de test appropriés. »

Le rapport souligne la nécessité pour le Département de la législation agricole du Cambodge et ses inspecteurs de terrain d’avoir accès à des services d’analyse d’engrais efficients et fiables, car les inspections visuelles seules ne suffisent pas. Dans sa conclusion, le rapport recommande que le Ministère de l’Agriculture de l’Alimentation et de la Pêche du pays exige des certificats d’assurance de qualité d’organisations accréditées.

Dr. Tom Thompson, scientifique supérieur en sociologie, est l’un de ceux qui à l’IFDC prônent l’investigation dans ce secteur. « Nous devons trouver des moyens productifs de tourner des rumeurs, avis ou hypothèses d’adultération, en des faits avérés qui peuvent donner lieu à une action de la part de l’industrie et des gouvernements », a-t-il déclaré. « Toute occasion de produire des données scientifiques est un pas de plus dans la recherche de solutions à ce problème. » Des rapports sporadiques concernant l’adultération des intrants continuent d’émerger du Bangladesh à l’Afrique. Avec l’augmentation croissante des prix des engrais et les défaillances en matière d’application des règlements, le nombre de trafiquants en engrais adultérés pourrait augmenter.

« Ce n’est pas simplement une question de volonté politique de créer des cadres législatifs or règlementaires. Ceux qui sont chargés de l’application des lois doivent être formés et disposer des outils de test appropriés. »

Ian Gregoryspécialiste en agri-business à l’IFDC

Chaque engrais spécifique a une couleur et une texture particulières. Les produits adultérés ressemblent énormément aux produits imités.

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Dr. Josué Dioné, directeur de sécurité alimentaire et développement durable à la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a accepté de siéger pour trois ans au Conseil d’administration de l’IFDC, à partir du 1er janvier 2011.

Dioné a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine des politiques, stratégies et programmes de développement, qui se concentrent sur l’agriculture, la sécurité de alimentaire et le développement durable en Afrique. Il sera membre du Conseil du Comité Afrique.

Dioné a travaillé avec la CEA qui est basé à Addis Abeba, Ethiopie, depuis 2001. La CEA appuie le développement économique et social de ses États membres, stimule l’intégration intra régionale et promeut la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.

Dioné a fait montre d’un solide leadership et a contribué à améliorer la coopération entre les agences des Nations Unies qui travaillent sur les questions de développement durable en Afrique en apportant un appui catalytique pour l’établissement de groupes inter-agences sur l’eau (NU Eau/Afrique) énergie (UN Énergie/Afrique) et biotechnologie (NU Biotechnologie/Afrique). Il a aussi lancé des initiatives pour l’établissement de partenariats efficaces avec la Commission de l’Union Africaine et la Banque Africaine de Développement sur des programmes continentaux majeurs concernant les politiques foncières, le climat et le développement.

Avant son poste à la CEA, Dioné a élaboré des stratégies et des directives de politique en tant qu’économiste principal à la Banque Africaine de Développement. Il a également coordonné et géré des services de recherche sur les politiques, de mise en réseau, de

dialogue et de conseil sur le développement agricole, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté en Afrique de l’Ouest en tant que coordonnateur du programme régional pour l’Institut du Sahel à Bamako, Mali.

De nationalité malienne, Dioné détient une maîtrise et un doctorat en économie agricole de l’Université de l’État du Michigan (Etats-Unis) et de l’Université Laval (Canada), respectivement.

Dr. Josué Dioné entre au Conseil d’administration de l’IFDC

Dans les pays en voie de développement, des millions de personnes souffrent de déficiences en oligo-éléments. L’Organisation Mondiale de la Santé signale que les carences en zinc et en fer occupent le cinquième et sixième rang parmi les dix facteurs les plus importants de risque sanitaire dans les pays à faible revenu.

Le zinc est essentiel pour le système immunitaire. Les bas niveaux de zinc réduisent et affaiblissent certains globules blancs (spécifiquement, les lymphocytes T), qui ne peuvent plus reconnaître et combattre certaines infections. L’IFDC veut

contribuer à résoudre ce problème de carence en élevant les niveaux de zinc et d’autres oligo-éléments dans les produits alimentaires de base (riz, blé, maïs, etc.) dans les pays en voie de développement. L’IFDC projette de fournir le zinc bio-disponible par des approvisionnements en engrais qui ont été enrichis en zinc et d’autres oligo-éléments.

Des scientifiques de l’IFDC conduisent actuellement des recherches sur les engrais enrichis en zinc par des essais en serre et en champ au Bangladesh. Les essais actuels de biofortification impliquent des engrais innovateurs qui augmentent l’apport d’oligo-éléments et emploient l’efficacité pour accroître les rendements et les teneurs en éléments nutritifs.

Selon Dr. Upendra Singh, scientifique principal/spécialiste de l’IFDC, la recherche a montré des interactions entre le zinc et l’azote. « L’enrichissement des grains en zinc est maximisé lorsque les plantes sont suffisamment approvisionnés en azote. La technologie de placement profond des engrais, qui a été développée par l’IFDC et introduite au Bangladesh, améliore l’efficience de l’utilisation de l’azote et la nutrition des plantes. »

Le projet de biofortification de trois ans s’arrimera à d’autres programmes de l’IFDC en cours au Bangladesh et collaborera avec des partenaires locaux dans le domaine de la recherche et de la vulgarisation pour promouvoir la technologie de placement profond des engrais.

Dr. Josué Dioné. Photo ISD/Earth Negotiations Bulletin.

Des essais de recherche sur la biofortification en zinc au Bangladesh

Des essais de biofortification en zinc, fer et manganèse en serre à l’IFDC.

Page 16: IFDC Report V36No1 French

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Programme de formation

1. DSSAT 2011 - Aide à la décision en agro-technologie ( DSSAT Version 4.5) - Programme commun - avec l’Université de l’ État de Washington et l’Université de la Floride

2. Technologie de production des engrais phosphatés (avec IFA),

3. Politique d’engrais et stratégies de commercialisation en Afrique

4. La chaîne de valeur des engrais - gestion de système d’approvisionnement et couverture des besoins des agriculteurs

5. Technologie de production d’engrais azotés (avec IFA)

6. Relier les agriculteurs aux marchés en Afrique

7. Évaluation des options indigènes de production d’engrais en Afrique

Dates

9-19 mai

20-24 juin

4-8 juillet

22-26 août

3-7 octobre

21-25 novembre

5-9 décembre

Location

Etats-Unis (Muscle Shoals, Alabama)

Berlin, Allemagne

Nairobi, Kenya

Bangkok, Thaïlande

Séville, Espagne

Accra, Ghana

Arusha, Tanzanie

Frais de participation (US Dollars)

$1,500

$2,500

$1,200

$1,500

$2,500

$1,200

$1,200

Calendrier international de formation 2011