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Innovation et marketing stratégique Encadré par : Mr : Abdellatif Chakor Réalisé par : Kawtar El Idrissi Doukkali Hamid ElMakhroubi

Innovation et marketing stratégique · 2014-03-14 · Innovation et marketing stratégique Encadré par : Mr : Abdellatif Chakor Réalisé par : Kawtar El Idrissi Doukkali Hamid

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Innovation et marketing

stratégique

Encadré par :

Mr : Abdellatif Chakor

Réalisé par :

Kawtar El Idrissi Doukkali

Hamid ElMakhroubi

PLAN

Introduction

Chapitre I: risque et facteurs clés de succès d'une innovation en

marketing.

Section 1: nature et prévention des risques

Section 2: facteurs clés de succès et orientation marché

Chapitre II : le poids de l'organisation et de la fonction marketing

Section 1: du model séquentiel au modèle de chevauchement de phases

Section 2: l'information marketing

Chapitre III: les stratégies marketing des entreprises innovantes.

Section 1: l'acquisition et la conservation de l'avantage pionnier

Section 2: les externalités de réseau et l'accélération de la mise en œuvre

Section 3: la stratégie proactive d'introduction de nouveau produits

CAS pratique

Conclusion

INTRODUCTION

Dans la pratique du management, Peter Drucker considère dès 1954 que

la question fondamentale pour une entreprise n'est pas de savoir ce qu'elle

produit mais quel sera son client: «ce que le consommateur pense qu'il

achète et ce qu'il estime être la valeur qu'il retire de cet achat est décisif ».

Dans cette perspective, l'entreprise a deux fonctions de base: le marketing

et l'innovation, le marketing étant considéré dans la période de croissance

des années 1950 comme le moyen de répondre aux attentes des clients et

de les satisfaire. Dans l'esprit de Drucker, le marketing n'est pas une

fonction séparée dans l'entreprise mais une philosophie de gestion, un

ensemble de croyances et de valeurs destinées à guider t'organisation.

Jusqu'à la fin des années 1970, cependant, le marketing est resté au

niveau du «marketing management» et la fonction marketing est

demeurée séparée des autres fonctions de l'entreprise. Le marketing était

cantonné à des méthodes de segmentation ou à des analyses de

positionnement qui suffisaient souvent à assurer la compétitivité de

l'entreprise. C'est avec l'accroissement de la compétitivité mondiale et

l'apparition du modèle japonais que les entreprises ont redécouvert dans

les années 1990 et 2000 la pertinence de l'orientation marché. Une

organisation est dite «orientée marché» si l'ensemble des composantes de

l'organisation (et pas seulement la fonction marketing) sont tournées vers

le marché, l'avantage concurrentiel pouvant être recherché par l'entreprise

en tout point de la chaîne de valeur, dans une vision stratégique et

organisationnelle (pras, 1999). L'orientation marché traduit donc l'aspect

stratégique du concept marketing avec un accent mis sur le client, la

fixation d'objectifs de rentabilité (au delà des objectifs de volume), la

définition et l'acquisition de compétences distinctives, d'avantages

différentiels, avec une politique de développement et d'innovation

continue, la mise en place d'un système de veille concurrentielle et du

marché, et enfin avec la gestion de la culture organisationnelle (Webster,

1994).

L'accent mis sur l'orientation marché par nombre d'entreprises jette une

nouvelle lumière sur les évolutions de l'innovation sous l'angle marketing,

et non plus seulement à travers le prisme de la seule fonction marketing.

L'objet de ce travail est de comprendre les enjeux et les principaux

mécanismes de l'innovation dans les entreprises orientées marché. En

marketing, une innovation est une « idée, une pratique, ou un objet perçu

comme nouveau par un individu ou une autre unité d'adoption» (Rogers,

1983). Elle est souvent considérée comme l'introduction de nouveaux

produits, sous la responsabilité de quelques-uns, Mais il s'agit d'un

phénomène plus complexe et plus riche qui affecte de nombreux acteurs

de façon transversale au sein de l'organisation au-delà de la fonction

marketing d'un côté, et des aspects techniques de l'autre. Il existe de

nombreux types d'innovations, selon que l'on considère leur mode

organisationnel, leur degré de radicalité, leur origine (innovations

poussées par la technologie ou tirées par la demande) ou leur intégration à

la stratégie (innovation produit/marché, innovation de procédé,

innovation organisationnelle),

Du point de vue de l'orientation marché et de la stratégie marketing,

l'innovation est une nécessité, un pré-requis à la création d'un avantage

concurrentiel. Pour Porter, «l'avantage compétitif repose sur la capacité

de l'entreprise à identifier (ou ù découvrir) les meilleures (et nouvelles)

façons de lutter contre la concurrence, et sur sa capacité à les mettre en

œuvre sur le marché, ce qui est de fait un acte d'innovation". L'innovation

est donc une nécessité pour l'entreprise (Ainsi, une étude de Page (1993)

montre qu'en 1990 aux États-Unis. les produits nouveaux représentaient

plus de 40 % du chiffre d'affaires des entreprises et plus d'un tiers du

chiffres en constante augmentation depuis) Il s'agira aussi bien de

l'innovation produit/marché, de l'innovation de procédé ou de l'innovation

organisationnelle, chacune pouvant conduire à un avantage concurrentiel

particulier. L'innovation produit est à la base des stratégies de

différenciation, l'innovation de procédé peut aboutir à des réductions de

coûts, ainsi qu'à des qualités« stables », l'innovation organisationnelle

aura une incidence sur la performance de l'entreprise vis-el-vis des

principaux acteurs: clients, fournisseurs, concurrents et salariés de

l'entreprise; au sens strictement marketing, l'innovation organisationnelle

portera sur les modes d'organisation commerciale, de distribution dans le

cadre du développement d'un produit ou d'un service: par exemple, le

passage par le Web pour distribuer les produits.

Globalement, l'analyse de l'innovation sous l'angle de l'orientation marché

pose les questions de l'avantage concurrentiel, de la veille concurrentielle

et technologique, du recueil d'informations, de la rapidité de réaction et

des stratégies marketing proactives par rapport aux stratégies réactives.

L'innovation, même si elle est risquée, est donc indispensable pour

conduire et réussir une stratégie. Le risque est lié à la nouveauté et à la

diffusion de l'innovation, il variera selon les types d'innovations et les

processus mis en œuvre. Nous examinerons le risque de l'innovation et

les facteurs de succès de l'innovation tels qu'habituellement recensés, puis

les éléments constitutifs ou réducteurs de risque (financier ou

commercial), sous les diverses dimensions de l'innovation el la lumière de

l'orientation marché

Chapitre I: R IS Q U E S E T FA C T E U R S C L É S D E S U C C È S D 'U N EIN N O VAT IO N E N M A R K E T IN G

S'il est indispensable d'innover, le taux d'échec commercial des

innovations et particulièrement des produits les plus innovants est très

élevé. Ainsi, le taux d'échec des lancements de produits était

respectivement de 33 % et 35 % dans les années 1960 et 1970 (Booz,

Allen et Hamilton, 1982), tous secteurs confondus. Une autre étude fait

état d'un taux d'échec de 27 % pour les extensions de gamme, de 31 %

pour les nouvelles marques et de 46 % pour les produits réellement

nouveaux sur le marché (Association of National Advertisers, 1984). Les

chiffres sont plus élevés si on considère des produits qui sont simplement

des imitations. Pour Cooper (1993), on peut alors estimer que le taux

d'échec est de 82 %. Ces chiffres ne semblent pas évoluer

significativement avec Je temps. Ainsi, une étude de Page de 1993 fait

état d'un taux d'échec de 42 % ; et celle de Nielsen en 2000 d'un taux de

43 %, pour de «véritables nouveaux produits» lancés en Europe. Ce taux

d'échec n'évolue pas beaucoup non plus dans l'espace: 41 % pour les

entreprises japonaises contre 45 % pour les entreprises britanniques

(Edgett et al., 1992). Il est difficile de donner des chiffres plus précis,

parce que les différentes sources divergent dans la définition de la notion

d'échec et du fait de l'hétérogénéité de la nature des produits étudiés.

Ainsi, à méthodologie comparable, les taux sont moins élevés dans le

secteur industriel que dans celui de la grande consommation: 20 % à 25

% pour les produits industriels contre 30 à 35 % pour les produits de

grande consommation (Crawford, 1979). Mais les risques varient selon

les types d'innovation (radicalité, nouveauté pour l'entreprise ou le

marché) et revêtent un caractère plus ou moins maîtrisable. Pour une

entreprise et son marché, deux sources de risques peuvent exister lors du

lancement d'un nouveau produit: le risque du produit/marché et le risque

entreprise/marché.

section1 : Nature et prévention des risques

Le risque produit/marché est lié à la nouveauté du produit. Si le produit

est innovant, il est possible qu'il ne soit pas adopté par le marché, que ce

marché soit trop étroit pour pouvoir le rentabiliser, ou que le différentiel

de prix que le consommateur est prêt à payer pour le produit innovant soit

trop faible. Le risque est alors de se tromper sur la valeur accordée au

produit par les consommateurs. Le consommateur va en effet mettre en

rapport le risque perçu d'une adoption ou d'un essai du nouveau produit,

avec les bénéfices attendus. Le risque perçu peut être de différentes

natures: physique (mise en danger physique du consommateur),

fonctionnel (risque de mauvais fonctionnement du produit), financier,

social (mise en danger de son image auprès d'autrui) ou psychologique

(remise en cause des habitudes).

Le second type de risque est lié à la nouveauté du produit pour

l'entreprise. En effet, le produit peut être plus ou moins en adéquation

avec les technologies maîtrisées et utilisées par l'entreprise, ses circuits

de distribution, les cibles qu'elle connaît traditionnellement et qui

connaissent sa ou ses marques. L'utilisation d'une marque existante de

l'entreprise pose notamment le problème de la cohérence de l'extension

de marque. Si celle-ci est insuffisante, la marque ne va pas sentir le

produit, et le produit nouveau risque de mettre en danger l'image de la

marque existante, et donc de la gamme ancienne de produits.

Le risque augmente avec le degré de nouveauté du produit innovant sur

chacune des deux dimensions. Il est donc nécessaire, afin de contenir ce

risque, d'innover sur l'une des deux dimensions seulement. On est ainsi

confronté à deux types d'innovation dans lesquelles le marketing joue un

rôle très différent.

L'innovation par la demande correspond au cas où les attentes des

consommateurs sont parfaitement identifiées par l'entreprise; celle-ci

développe alors des programmes de recherche et développement dans son

domaine afin d'y répondre. Par exemple, dans le domaine des

cosmétiques, on a identifié un certain nombre de besoins insatisfaits liés

aux crèmes antirides ou aux crèmes minceur. Des lancements de

nouveaux produits ont lieu à chaque avancée de la recherche pour mieux

répondre à ces attentes. Dans ce cas, la fonction marketing dans

l'entreprise est à l'origine de l'innovation, dans la mesure où elle a pour

rôle d'étudier les goûts des consommateurs et de détecter des attentes

insatisfaites, afin d'orienter la recherche et développement en amont.

L'innovation par l'offre correspond au cas où les produits innovants

sont proposés au marché, en fonction des compétences déjà maîtrisées

par l'entreprise: complémentarité avec la gamme existante de produits et

services, compétences technologiques, connaissance du marché, maîtrise

du circuit de distribution, etc. Un exemple classique de ce type

d'innovation est le baladeur. Sony possédait des compétences dans la

miniaturisation des composants et a proposé un appareil portable lecteur

de cassette, appelé walkman. Ce produit n'a pas été conçu à partir de

l'étude des besoins des consommateurs et, aux dires de Sony, les tests

n'ont pas remporté tout d'abord l'adhésion des consommateurs. Le

baladeur a toutefois connu un succès commercial important.

Les innovations radicales proviennent rarement des études de

consommateurs uniquement, mais plus fréquemment d'une application

des progrès technologiques dans le domaine commercial. Il existerait

donc un certain risque pour l'innovation à trop rester focalisée sur la

stricte analyse des besoins actuels et exprimés des consommateurs

(Levitt, 1975) Cela s'explique par le manque de motivation des

consommateurs, leur manque de connaissance des possibilités

technologiques ou leur manque d'imagination. C'est pourquoi des

approches avec des utilisateurs leaders ou des clients précurseurs peuvent

être utilisées. Ces clients permettent d'anticiper les attentes futures des

consommateurs, en particulier pour les produits les plus novateurs, c'est-

à-dire ceux qui sont particulièrement risqués.

D'autres approches issues du marché peuvent être utilisées pour

stimuler l'innovation, comme des méthodes d'observation des usages des

consommateurs, en recourant à des méthodologies issues de l'ethnologie,

C'est ainsi que Procter & GambIe a procédé lors du relancement de la

marque Pantène sur le marché français du shampooing. L'utilisation de

carnets de consommation dans lesquels les consommateurs notent tout ce

qu'ils mangent ou boivent au cours d'une période donnée relève du même

souci de repartir de la stricte observation des pratiques des

consommateurs pour avoir des idées d'innovation répondant mieux à

leurs attentes. Les chercheurs s'accordent pour dire que les stratégies par

la demande et l'offre sont complémentaires. Cette mise en relation de la

demande et des possibilités technologiques contribue à la bonne

performance des nouveaux produits (Galbraith, 1982; Kline, 1985;

Bonnet 1986; Maitre Jacques et Miquel, 1992; Rothwell, 1992). En effet,

si dans la majorité des cas d'innovation majeure la fonction marketing

n'est pas à l'origine de l'idée de l'innovation, celle-ci doit cependant

prendre rapidement le relais afin d'aider la transformation d'une idée ou

d'un concept d'innovation en un produit commercialisé sur le marché, à

un certain prix et avec un certain positionnement publicitaire, qui

correspondent aux attentes des consommateurs, et pour développer des

innovations incrémentales. Enfin, lorsque le produit s'avère peu innovant

et peu éloigné des marchés traditionnels de l'entreprise, le risque se

concentre sur les problèmes de cannibalisation éventuelle et de

positionnement du nouveau produit dans la gamme actuelle.

Le caractère radical de l'innovation n'a pas seulement un impact sur

l'entreprise innovatrice et sur sa chaîne de valeur, mais aussi sur la chaîne

de valeur de tous les partenaires de la filière dans laquelle exerce

l'entreprise: celle des fournisseurs, des clients et d'autres innovateurs

complémentaires (Aklich, Cali on et Latour, 1988). Afuat et Bahram

(1995), examinant les innovations radicales, modulaires, architecturales

et incrémentales, mettent l'accent sur la nécessaire compatibilité entre les

actions de ces divers acteurs, Ainsi, une innovation donnée peut être

incrémentale pour l'entreprise innovatrice mais constituer un changement

radical pour le client ou le fournisseur. Ces modifications dans la filière

d'échec important pour une innovation.

Face à un risque élevé, il convient d'examiner les facteurs de succès les

plus souvent mentionnés dans les études, et de voir dans quelle mesure ils

convergent avec l'orientation marché.

Section 2: Facteurs clés de succès et orientation marché

Plusieurs travaux ont identifié les déterminants de la réussite

commerciale des produits nouveaux (Cooper, 1993; Edgett, Shipley et

FOI-bes, 1992). Il s'agit prioritairement du caractère supérieur et unique

du produit, de la prise en compte dans la conception même des marchés

internationaux, puis de critères tenant à l'organisation du processus de

conception, de développement et de lancement du produit. Ces facteurs

de succès ne concernent pas uniquement la fonction marketing à

proprement parler, mais ont plutôt à voir avec une diffusion globale d'un

état d'esprit orienté vers le marché au sein de toute l'organisation. Il est

donc particulièrement intéressant de souligner que les facteurs principaux

de succès convergent avec les dimensions mises en avant dans l'approche

marché: écoute du client. Recherche et mise en œuvre d'un avantage

différentiel important sur le maximum de marchés, culture

organisationnelle transversale et soutenant la recherche d'avantages

compétitifs à travers l'innovation. Les travaux de Cooper étant largement

nord -américains, il est utile de les comparer à des analyses sur des

firmes d'autres continents. Edgett, Shipley et Forbes ont porté leur

attention sur des firmes japonaises et britanniques. Leurs résultats

convergent fortement avec ceux de Cooper sur les dimensions liées à

l'adaptation au client, à l'avantage concurrentiel associé à une domination

par des prix attractifs, les aspects aux études et à l'organisation ne venant

qu'ensuite. Se centrer sur l'orientation marché nous amène ainsi à

analyser successivement le poids de l'organisation dans le succès et

l'échec des innovations, le rôle de l'information sur le marché et les

stratégies proactives lors de la mise en marché, par rapport aux

concurrents et lors de l'adoption et de la diffusion.

CHAPITRE 2: LE POIDS DE L'ORGANISATION ET DE LA FONCTION MARKETING

Le risque inhérent à l'innovation peut être réduit par la mise en place

de structures, de modes d'organisation et de processus appropriés, avec, à

divers stades de ces processus, des activités marketing spécifiques.

L'innovation intégrant les dimensions de nouveauté, d'application et de

mise en marché nécessite l'intervention de multiples fonctions. On

distinguera les structures reposant sur un développement séquentiel ou

des modèles de première génération de celles s'appuyant sur un

recouvrement partiel des étapes de développement de l'innovation

(modèles de deuxième génération) pouvant aller jusqu'à un large

recouvrement des phases (modèles de troisième génération) et

l'intervention d'acteurs multiples. A chacun de ces modèles correspondent

certaines performances et des interventions différentes des activités

marketing.

Section 1: Du modèle séquentiel au modèle de chevauchement

de phases

Les organisations avec des processus de développement séquentiels

reposent sur une séquence d'étapes successives; celles-ci sont

classiquement les suivantes:

- la génération d'idées,

-le développement et le test du concept,

-le développement du prototype,

-l'analyse économique,

- les tests de marché.

Ce type d'organisation, simple à gérer, permet aussi d'avoir une

procédure de décision à chaque étape, avec des décisions du type «go-no-

g o » . Quant aux décisions, elles sont prises par le responsable de la

fonction concernée à l'étape concernée. Les informations à recueillir

portent au départ sur les critères de choix des consommateurs et leurs

attentes. Cependant, ce processus, qui établit clairement le rôle et les

fonctions de chacun mais ne facilite pas l'interaction, est lent et se prête

mal à l'évolution de nombre d'entreprises vers l'orientation marché dans

des contextes très compétitifs. Il ne facilite pas la réactivité, est coûteux

car lent et, finalement, tend à augmenter les risques plutôt qu'à les réduire

(risque de mise en marché tardive entre autres). Une entreprise sur un

marché en partie protégé ou sur une niche spécifique pourra néanmoins

avoir recours avec succès à cette démarche, bien que ces modèles de

première génération soient les moins performants en moyenne. Xuereb

(1991) comme d'autres auteurs propose le passage d'un modèle séquentiel

à un modèle parallèle (les tâches pouvant être réalisées en parallèle par

des équipes différentes, avec un certain recouvrement entre les phases de

recherche, de développement, d'industrialisation et de marketing), puis à

un modèle intégré (une équipe pluridisciplinaire gère l'ensemble des

activités tout au long du processus). Ces approches relèvent des modèles

de deuxième et troisième générations.

Les modèles de deuxième génération sont désignés comme des

modèles à chevauchements d'étapes. Ces modèles reposent sur l'idée

d'intégration des rôles dans des équipes plurifonctionnelles, idée

défendue dès 1986 par Takeuchi et Nonaka. Un certain nombre de

travaux montre que les équipes plurifonctionnelles bien gérées et

facilitant l'intégration entre fonctions constituent un des facteurs de

succès de l'innovation (Cooper et Kleinschmidt, 1993; Brown et

Eisenharclt, 1995). Ce mode d'organisation permet par ailleurs

d'accélérer le processus de développement (Eisenhardt et Tabrizi, 1995)

et est particulièrement pertinent clans le cadre de l'approche marché. Ce

modèle prône donc l'intégration des fonctions marketing et technique

(Rothwell, 1992; Cooper, 1993) ainsi que financière. Dans la pratique, il

est typique des organisations transversales ou horizontales avec des

équipes projet ou des organisations matricielles. Le succès dépend

largement de la capacité de l'organisation à gérer les conf1its et de la

culture d'entreprise, avec des valeurs «marché et innovation» partagées

entre les diverses fonctions et un excellent système de recueil et de

circulation de l'information.

Comme le rappelle Royer (1999), les modèles de troisième génération

impliquent toujours des équipes plurifonctionnelles mais intègrent des

participants d'origines diverses, comme les fournisseurs (Clark et

Fujimoto, 1992) ou la maison-mère, les filiales et sous-traitants (Nonaka,

1990). Cela conduit ou peut conduire à des collaborations marketing pour

l'innovation mais aussi pour la recherche ou le co-développement. Ils

impliquent également des chevauchements partiels ou complets de

phases (Cooper, 1994), y compris avec la suppression de certaines

activités, comme cela a dé le cas dans le lancement de Zantac (Glaxo)

après l'antiulcéreux Tagamet de SmithKline. Takeuchi et Nonaka (1994)

présentent l'approche rugby où l'engagement dans une nouvelle étape ne

dépend pas de l'achèvement de l'étape précédente; les phases ne sont pas

reliées automatiquement séquentiellement et si on se heurte à une

difficulté au sein d'une phase, on poursuit le processus sur les autres

phases.

Avec les modèles de deuxième et troisième générations, la décision est

plus complexe et prend en compte dès l'origine toutes les dimensions du

produit, ainsi que celles des produits concurrents. Mais le nombre

d'acteurs dans les modèles de troisième génération peut freiner le

processus. Quels que soient les modèles, les auteurs s'accordent sur le fait

qu'il n'y a pas un mode unique de succès ni de standard quant au nombre

de phases. Les recherches mettent en évidence que le succès d'une

innovation de produit est le plus souvent relié à une orientation marché

affirmée, un rôle moteur de la direction qui accepte le risque et insuffle

une culture du marché et de l'innovation, une phase de pré

développement réussie, une bonne coordination interne, et si possible

précoce, en particulier entre les équipes marketing et les équipes

techniques, des procédures assez informelles en début de processus, plus

formalisées ensuite. Nonaka et Yamamouchi (1989) considèrent d'ailleurs

le processus d'innovation comme« auto-régénérant », c'est-à-dire créateur

d'informations et de connaissances au niveau de l'organisation.

Section 2: l'information marketing

L'incertitude est présente j toutes les etapes d'cm processus

d'innovation, mais celle-ci décroît au fur et à mesure de l'm'ancement

dans les étapes. De manière classique, on identifie:

- la sélection initiale,

- l'évaluation préliminaire du marché,

- l'évaluation technique préliminaire,

-l'étude de marché approfondie,

-l'analyse financière,

- le développement du produit,

- les tests internes,

- les tests consommateurs,

-le test de marché,

-les essais de production,

- le démarrage de la production

-le lancement sur le marché (Cooper et Kleinschmidt, 1986).

Parmi ces étapes, deux revêtent une importance particulière pour le

marketing, et ont connu des développements importants: les tests

consommateurs et les tests de marché. Les tests consommateurs

comportent de plus en plus fréquemment deux types de tests: des tests de

concept et des tests de produits. Il s'agit dans le premier cas de formuler

l'idée du nouveau produit sous l'angle des avantages qu'il doit procurer au

consommateur potentiel, et de tester auprès de lui la crédibilité,

l'originalité et l'attrait de ce concept (Dolan, 1993). L'intérêt pour

l'entreprise est d'avoir un premier retour du «marché» sans pour autant

engager à ce stade de frais importants dans la conception et le

développement du produit. La difficulté de ce type de tests est le

corollaire de cet avantage, car il est difficile de donner à un

consommateur potentiel une idée du nouveau produit sans l'avoir conçu

physiquement. Pour résoudre ce problème, les tests de concept peuvent se

faire sous forme d'un projet d'emballage et d'un nom de produit,

accompagnés le plus souvent d'une explication verbale. Des questions

portant sur l'originalité, l'attractivité, la valeur perçue, la fréquence

probable d'utilisation du projet de produit sont posées à un échantillon de

consommateurs potentiels. Ces questions sont parfois complétées par une

question d'intention d'achat. Ces tests de concept semblent se généraliser

dans des secteurs où l'on avait auparavant directement recours aux tests

de produits, comme l'alimentaire ou les cosmétiques. Si le test de concept

s'avère concluant, on développe alors un produit, qui va également faire

l'objet de tests consommateurs. Ces tests de produits peuvent prendre des

formes très diverses. Il convient tout d'abord de distinguer les tests faits

par des experts en laboratoire, qui ne relèvent pas à proprement parler de

l'information marketing, des tests consommateurs. Cette deuxième

catégorie recouvre également des méthodes très différentes depuis des

tests monadiques (un seul produit testé à la fois), des tests comparatifs ou

triangulaires en laboratoire, jusqu'à des tests prolongés à domicile, qui

peuvent quasiment s'apparenter à des tests de marché (voir tableau l, page

suivante).

Dans les deux catégories de tests, comme le souligne Morin-Delerm

(2000), le problème réside dans l'hétérogénéité des dénominations et des

méthodologies, qui a pour conséquence une difficulté dans

l'interprétation des résultats. En effet, un score lors d'un test de produit ou

de concept, ou a fortiori une intention d'achat ne peuvent s'interpréter que

de manière comparative. Les sociétés d'études réalisant ces tests

disposent de bases de données de tests de produits similaires permettant

de mettre les résultats en perspective. D'autres sociétés développant de

nombreux projets d'innovation peuvent construire une base de données

interne. Au niveau des tests de marché, de nombreux développements ont

vu le jour ces dernières décennies, que ce soit au niveau des marchés-

lests électroniques, ou des marchés-tests simulés (Bourgeat et Merunka,

2000), grâce à l'évolution des technologies de l'information et de la

communication. Les marchés-tests simulés sont basés sur des modèles

prédictifs des parts de marchés à partir d'intentions d'achat déclarées ou

de comportement d'achat expérimental par un échantillon de

consommateurs (en général de 250 à 300) dans des rayons "fictifs"

reconstitués. Les intentions d'achat sont ensuite corrigées par l'utilisation

de bases de données de tests similaires constituées au fil du temps. La

fiabilité de ces modèles a ainsi progressé au cours du temps, pour

atteindre une précision déclarée de 1 0 % à 20 % (Urban et Hauser, 1993)

Dans les marchés-tests électroniques, on met en correspondance un

panel de consommateurs et un panel de distributeurs sur une zone-test,

selon le principe de la source unique (single source). Les consommateurs

d'une ville moyenne sont munis de cartes afin de relever leurs achats dans

les magasins de la zone.

Parallèlement, les conditions commerciales (assortiment, prix,

promotions en cours) dans ces magasins sont également observées, ce qui

permet d'analyser finement les résultats de vente et de faire des

prévisions1 Les zones choisies étant équipées de la télévision par câble,

on peut manipuler expérimentalement les communications publicitaires

télévisées (contenu du message, répétition) pour tester des stratégies de

lancement alternatives. Ainsi, de nouvelles techniques de tests et de

prévision des ventes sont apparues au cours des dernières décennies.

Dans 50 % des cas cependant, quatre ou cinq de ces activités ne sont pas

réalisées et, le plus souvent, ce sont celles qui concernent le marketing

(études marketing approfondies et tests de marché). La désaffection pour

les analyses sophistiquées et les tests de marché s'appuie sur une défiance

quant â leur pouvoir prédictif, et surtout sur la durée de ces lests qui

peuvent ralentir le processus

Dans les phases de démarrage, l'incertitude est forte et les coûts sont

faibles, d'où l'intérêt de mener des études détaillées; il en est de même

lors de la phase d'analyse approfondie du concept. La suppression d'une

de ces étapes -- ce qui est fréquent -- conduit à prendre davantage de

risques. Vers les phases finales, l'incertitude est moindre et le coût plus

élevé, comme pour les tests de marché. On comprend mieux alors

pourquoi certaines entreprises préfèrent un lancement réel (gain de temps

et économie sur le test de marché). De nombreux auteurs préconisent de

renforcer les activités d'évaluation pour deux raisons: elles évitent ou

limitent des dérapages possibles comme celui de l'escalade de

l'engagement et par ailleurs la relation positive entre la présence de ces

activités.

Dans le processus et la performance a été montrée (cooper et

kleinshmidt, 1986,1993) comme l'indique George Day (1994, 1997)

seules certaines entreprises savent analyser les tendances du marché. Il ne

suffit pas pour cela de disposer d'un bon système d'information et

d'analyse des marché ou simplement de bonnes techniques lorsqu'on va

mener des tests de concept, de produit ou de marché, mais il faut être

capable de poser les questions pertinentes au moment opportun, de

prendre en compte les réponses et de faire partager sa vision à l'ensemble

de l'entreprise de manière transversale. Il faut donc être doté d'une

sensibilité et d'un état d'esprit "marché" qui traverse l'entreprise?

L'apprentissage efficace dans les entreprises "orientées marché" repose

sur quatre caractéristiques et cinq règles essentielles.

Ces quatre caractéristiques sont:

- des méthodes d'enquêtes sans a priori - considérant que les

décisions doivent être prises en partant du marché,

- une large diffusion de l'information au sein de l'entreprise,

- des modèles de représentation et une culture d'entreprise fondés sur

le partage de l'information,

- une mémoire de l'organisation accessible.

Il s'agit donc d'une organisation apprenante avec une ouverture aux

informations nouvelles en vue d'anticiper l'émergence des besoins

nouveaux et de percevoir les réactions des marchés face à l'innovation

à des évolutions de stratégie. Les études marketing dans ce contexte

doivent respecter cinq règles:

- offrir un large tour d'horizon et ne pas se limiter à des tests sur les

nouveaux produits,

- s'assurer que les études vont conduire à des décisions; trop souvent

les études de marché servent à conforter des décisions déjà prises,

- activer les capteurs d'information (et donc la variété des sources

d'information en contact avec la clientèle),

- s'instruire de l'expérience des autres et donc opérer un véritable «

benchmarking» en matière d'innovation,

- être dans un processus d'apprentissage continu.

Cela signifie qu'il faut être à l'écoute des évolutions sur les marchés

majeurs et sur les marchés secondaires qui peuvent déboucher sur des

applications commerciales dominantes. De nombreux auteurs insistent

sur la nécessité d'ouverture sur l'environnement et d'interprétation de

signaux faibles. Pour Morin (1985), plus les signaux d'information sont

embryonnaires et isolés, plus l'entreprise a une marge de manœuvre

importante pour agir. Il s'agit de mettre en application le concept de 1'«

innovation informée », à la base du processus d'innovation au japon. Le «

benchmarking» consiste, au-delà d'un simple suivi des actions des

concurrents, en une véritable réflexion sur les raisons de leurs succès ou

de leurs échecs afin d'en tirer des enseignements pour sa propre

organisation. Ces analyses sont aussi des stimulants internes pour

dynamiser les équipes de service à la clientèle ou de production comme

chez Rank Xerox

La circulation et la diffusion de l'information au sein de l'organisation

sont des enjeux majeurs, surtout si l'information doit être utilisée de

manière transversale dans l'organisation. À un moment, chez IBM, 49

départements répartis dans 27 services analysaient les mêmes

concurrents. L'utilisation de fichiers et de bases de données locales

entravent la bonne circulation de l'information. La volonté de la direction

a permis de mettre en place un système commun d'analyse de la

concurrence, à savoir 5 000 concurrents. La diffusion de l'information à

l'intérieur de l'organisation est une des clés de la circulation des idées.

Les innovations en matière de produits, de processus et de stratégies sont

détectées plus tôt. Les informations doivent être classées, triées et

organisées; c'est le concept de chaîne de valeur virtuelle (Rayport et

Sviokla, 1995). Cela nécessite une représentation des marchés. Cela peut

être source d'erreur si les modèles de représentation Sur lesquels ils

s'appuient ne sont pas régulièrement analysés, avec un certain recul. Les

modèles de représentation de marchés peuvent entraîner une certaine

myopie: par exemple chez Multiplex Corporation, important constructeur

d'équipements industriels, la représentation du marché était limitée aux

dimensions suivantes: focalisation sur le segment inférieur des marchés

que l'on pensait être le plus porteur, analyse du processus de saturation de

la demande, analyse de la capacité de négociation des clients.

Mentionnons enfin que la technologie de l'information permet aux

entreprises de créer des bases de données intégrées qui font appel à des

systèmes experts et à des modèles de calcul décisionnels pour enrichir et

conserver la mémoire collective Le développement des outils et des

services de veille technologique et concurrentielle atteste d'une analyse

plus systématique des informations utiles à la prise de décision marketing

en matière d'innovation.

Les informations «marketing », c'est-à-dire celles relevant du marché,

semblent revêtir une importance primordiale, par rapport aux

informations technologiques. Beaucoup estiment, à tort, que les

informations technologiques sont les plus importantes. Cela est démenti

par Drucker (1985) qui considère que les nouvelles connaissances

scientifiques ne constituent pas la source la plus fiable et la plus

prévisible des innovations à succès. Une étude de Goldhar, Bragaw et

Schwartz en 1976 sur 300 innovations montre que les informations qui

stimulent le plus l'innovation sont de nature plus économique et

informelle (70 % des cas de stimulation) que scientifique (JO % des cas).

On peut penser que le fait d'être le premier entrant nécessite d'avoir des

informations très en amont, c'est-à-dire sur les attentes des clients et

l'anticipation de nouvelles applications chez ces clients. Avec une

stratégie d'entrant plus tardif, il faut suivre de très près les projets futurs

des concurrents. Mais ces deux types d'information Sont

complémentaires. En ce qui concerne les innovations incrémentales, elles

semblent s'appuyer davantage sur des contacts privilégiés avec des

clients (Von Hippel, 1989; Glazer, 1991) et sur des méthodes d'analyse

interne comme l'analyse de la valeur.

CHAPITRE 3: Les stratégies marketing des entreprises innovantes

Pour les entreprises orientées marché qui souhaitent introduire avec

succès des nouveaux produits, il est nécessaire dans les stratégies

marketing de lancement de prendre en compte l'ensemble de

l'environnement et d'intégrer toutes les fonctions de l'entreprise. Ainsi il

faut déterminer la stratégie d'innovation la plus payante dans un

environnement donné, entre l'acquisition et la conservation d'un avantage

pionnier, et le choix d'être suiveur. Ce choix dépend en partie de

l'existence d'externalités de réseau. D'autre part, il est nécessaire de

prendre en compte dès le lancement les réactions des concurrents et

d'adopter une stratégie proactive d'introduction face aux concurrents.

Section 1: L'acquisition et la conservation de l'avantage pionnier

Un des risques majeurs de l'innovation du point de vue marketing peut

être la non-acceptation d'un produit innovant par le marché. Le premier à

introduire une innovation, le pionnier, prend un risque maximal, puisqu'il

doit faire seul un travail de conviction auprès des consommateurs, travail

qui nécessite du temps et des ressources importantes.

L'accélération du rythme technologique dans de nombreux domaines

(électronique grand public, informatique, télécommunications ... )

conduit à des lancements de plus en plus fréquents, où la crédibilité est

difficile à atteindre auprès de la clientèle et toutes les générations de

produits ne connaîtront donc pas un succès sur le marché. Le pionnier

supporte un risque maximum et le suiveur des risques moindres, profitant

des efforts de communication réalisés par le pionnier et d'une certaine

stabilisation de la technologie et des normes. Le débat sur l'avantage du

pionnier a nourri une abondante littérature en marketing

Le pionnier bénéficie néanmoins d'avantages. Dans une perspective

marketing, on ne développera pas ici les avantages liés aux brevets, à

l'existence d'une courbe d'expérience, à la présence de fournisseurs ou de

partenaires exclusifs, mais plutôt ceux liés aux comportements et aux

perceptions des consommateurs.

Tout d'abord, on a pu montrer qu'il existe un effet de l'ordre d'entrée

sur la notoriété et sur l'image d'un nouveau produit (Al pert et Kamins,

1995). L'ordre de présentation de stimuli a un effet positif sur la

mémorisation, notamment lorsqu'il s'agit d'une catégorie de produit

nouvelle. Cela s'explique notamment par le fait que l'individu va être plus

attiré par des informations nouvelles (Kardes et Kalyanaram, 1992) et va

faire un effort cognitif important afin de créer psychologiquement une

catégorie nouvelle. Le premier élément à entrer dans cette catégorie va

donc être mieux mémorisé. Certains noms de marque peuvent ainsi

devenir le nom générique de la catégorie de produit. Les exemples sont

nombreux (Frigidaire, Kleenex, Nescafé, etc.). Parfois il ne s'agira pas du

pionnier réel mais de celui qui est perçu comme pionnier par le marché

suite à une large communication. Le pionnier perçu pourra bénéficier

d'effets en termes d'image de marque en s'annonçant comme innovateur.

D'autre part, le premier produit qui arrive sur le marché peut bénéficier

des effets liés à la structuration des préférences des consommateurs

(Cal'penter et Nakamoto, 1989). En effet lorsque le pionnier entre sur le

marché, les consommateurs potentiels n'ont pas de points de comparaison

possibles. Le pionnier d'une certaine façon « forme» les consommateurs

qui prennent ce dernier comme référence, comme point idéal. Le premier

entrant peut donc profiter de cet atout, en mettant en avant les

caractéristiques du produit sur lesquelles il possède un avantage

important. Les entrants suivants ont le choix entre une stratégie

d'imitation ou « me-too » et une stratégie de différenciation, souvent par

innovation non radicale. La stratégie d'imitation avec des prix plus bas est

la moins risquée et permet de prendre un peu de part de marché au

pionnier (Alpert et Kamins, 1995). Par contre, les stratégies de

différenciation, plus coûteuses, remettent en cause la position de

référence du pionnier et la fragilisent. Lorsqu'elles sont réussies par le

suiveur, ces stratégies peuvent permettre de prendre de larges parts de

marché (Carpenter et Nakamoto, 1989). C'est ce qu'a réussi le laboratoire

pharmaceutique Glaxo avec Zantac qui a supplanté sur le marché des

antiulcéreux le leader mondial Smithkline et son produit Tagamet pour

lequel les chercheurs avaient obtenu le prix Nobel.

Pour conserver son avantage, le pionnier doit continuer d'innover,

souvent par innovations incrémentales, et mettre à profit la période de

temps où il se trouve en situation de monopole pour renforcer son assise

commerciale (distribution, communication), constituer une base solide de

consommateurs et tenter de les fidéliser. Cette fidélisation peut se faire en

constituant des coûts de changement pour le consommateur. Une fois le

produit innovant adopté, le changement de marque représente un coût

psychologique. Mais d'autres sources de coût de changement de marque

peuvent exister, qui peuvent être plus ou moins maîtrisées par

l'entreprise, comme des coûts contractuels (durée d'un abonnement, par

exemple) ou des coûts d'apprentissage. Ces coûts aident à conserver

l'avantage pionnier en érigeant des barrières à l'entrée, même s'ils

constituent par ailleurs un obstacle au passage d'une ancienne génération

de produits et la nouvelle (Klemperer, 1987). Un exemple classique dans

la littérature est celui du clavier QWERTY (David, 1985). Ce type de

clavier, inventé avec la machine à écrire aux États-Unis à la fin du X IXe

siècle, s'est développé rapidement, et a perduré jusqu'à nos jours dans les

pays anglo-saxons, malgré l'invention de systèmes « objectivement» plus

performants. Ceci s'explique par le fait que les utilisateurs subissent un

coût important à changer de système, en raison de l'apprentissage

nécessaire pour apprendre à taper sur un clavier. Le système étant

largement diffusé, les utilisateurs choisissaient d'apprendre plutôt ce

système, qui s'est de plus en plus répandu du fait du nombre

d'utilisateurs. On a donc affaire ici à un effet de cercle vertueux pour

l'ancien produit, qui se traduit par un blocage de l'innovation. Le tableau

suivant résume

AVANTAGES POSSIBLES INCONVÉNIENTS POSSIBLES- Notoriété forte

Formation des préférences du

consommateur par le pionnier

- Taux d'essai et d'adoption élevés

- Marges élevées possibles, car

positionnement sur les segments

les plus profitables ou choix

- Barrières à l'entrée possibles vis-

à-vis des concurrents

- Pourcentage élevé d'échecs des

produits nouveaux

- Dépenses élevées en recherche et

développement et en mise en

marché

- Préparation du marché pour les

concurrents

Section 2: Les externalités de réseau et l'accélération de la mise

en marché

La notion d'externalités de réseau, classique en économie industrielle, a

été récemment utilisée en marketing pour mieux comprendre les

stratégies d'innovation dans les secteurs de l'information et de la

communication (Farrell et Saloner, 1985; Katz et Shapiro, 1992; Varian et

Shapiro, 1999; Le Nagard, 1999). Ceci correspond au fait que la valeur

d'un produit ou d'un service aux yeux des consommateurs croît avec le

nombre de consommateurs qui possèdent le même produit ou un produit

compatible, ou consomment le même service. Cet effet peut être lié aux

caractéristiques particulières d'un produit, comme dans les

télécommunications, mais peut être étendu à de nombreuses catégories de

produits ou de services. Ainsi, le fait que de nombreux consommateurs

possèdent le même produit ou service permet de bénéficier d'une gamme

de produits complémentaires plus étendue et meilleur marché (cas du

magnétoscope, d'un lecteur de DVD, etc.), d'une possibilité d'échange

avec d'autres personnes (cas des fichiers informatiques), d'une assistance

ou d'un service après-vente plus performant (cas de l'automobile)

Comme pour les coûts de changement, les effets des externalités sur

l'innovation sont contradictoires. En effet, lorsqu'il existe des externalités

de réseau, le lancement d'un nouveau produit sur un marché est rendu

difficile, car il existe un effet de cercle vicieux et un problème de

démarrage au départ. Cependant, lorsque cette difficulté est surmontée,

l'avantage est clairement au premier entrant qui a su se constituer une

base importante de clients. En effet, les deux notions conduisent à la

présence de rendements d'échelle croissants, qui remettent en cause

certains enseignements de l'économie traditionnelle, fondés sur les

rendements décroissants (Arthur, 1996) Ceci peut expliquer à la fois que

la priorité dans les processus d'innovation est de gagner du temps afin de

parvenir le plus tôt possible sur le marché (Robertson, 1993) et que les

stratégies de lancement de produits innovants sont orientées vers un

développement très rapide des ventes afin de « bloquer» l'entrée de

concurrents sur le marché. Parmi les stratégies pour développer plus

rapidement les ventes, on peut citer la pratique de prix de préemption,

l'utilisation d'alliances stratégiques afin d'avoir une présence massive sur

le marché ou encore les politiques de préannonce de lancement de

nouveaux produits. L'annonce préalable du lancement de nouveaux

produits, définie comme la diffusion volontaire d'informations sur un

nouveau produit, à un moment où celui-ci n'est pas encore disponible sur

le marché, est une pratique qui s'est répandue, notamment dans les

secteurs de biens durables (Eliashberg et Robertson, 1988; Manceau,

1996,2000). Elle s'avère particulièrement intéressante lorsque les produits

sont affectés par des externalités de réseau (Le Nagard-Assayag et

Manceau, 2000). Elle s'adresse prioritairement aux consommateurs

potentiels, mais également aux concurrents et aux partenaires de

l'entreprise.

Section 3 : les stratégies proactives d'introduction de nouveaux produits

La performance d'un nouveau produit dépendra de la stratégie

d'introduction conduite face aux concurrents. L'approche marché et la

prise en compte des signaux faibles, dans le cadre d'une stratégie

proactive, impliquent une forte sensibilité et un excellent système

d'information non seulement sur les consommateurs mais aussi sur les

concurrents, actuels ou émergents. Des recherches montrent l'influence

d'une stratégie proactive de marché sur la performance des entreprises et

sur les performances des innovations. La performance du nouveau produit

est sensible à la stratégie d'innovation mise en œuvre et à l'intensité des

efforts marketing de lancement et les partenariats affectent de façon

significative le comportement de réaction du principal concurrent

l'agressivité de la réaction du principal concurrent et son délai de réaction

ont une incidence sur la performance du nouveau produit. L'intensité

imitative de la réaction n'a par contre que peu d'incidence sur la

performance.

En jouant sur ces variables qu'elle contrôle, l'entreprise a la possibilité

d'orienter les réactions des concurrents, de soutenir son innovation ou de

laisser la porte plus grande ouverte à la concurrence. Cela montre

l'opérationnalité du concept de stratégie proactive dans un contexte

d'innovation. Une stratégie proactive chercherait non seulement à

développer un avantage concurrentiel mais aussi à tirer avantage des

concurrents par un contrôle adapté des contre-mouvements du principal

concurrent paraît possible. Si l'entreprise pense avoir intérêt à ne pas

s'engager seule sur un marché pour stimuler la demande primaire lors

d'une innovation, elle pourra fixer ses efforts marketing de lancement de

façon à stimuler l'imitation et à activer la compétition. Cela souligne

également l'intérêt d'analyser la compétition par l'innovation sous l'angle

d'une succession de séquences interactives avec pour unité d'analyse de

couple action/réaction.

Par ailleurs, une analyse des travaux portant sur les déterminants de la

performance des nouveaux produits montre que ces déterminants peuvent

être regroupés en quatre catégories: les déterminants liés à l'orientation

stratégique, aux caractéristiques des marchés choisis, au processus de

développement, aux caractéristiques organisationnelles.

Les facteurs contrôlables par l'entreprise apparaissent là aussi comme les

plus fortement reliés aux résultats des nouveaux produits. L'approche

marché préconise l'écoute du client ou du consommateur au sein de

l'ensemble de l'organisation, l'identification de ses attentes, un ciblage fin.

L'analyse en ce qui concerne l'innovation devra donc être menée en

fonction des étapes du processus d'adoption, des caractéristiques

individuelles des clients potentiels et du processus de diffusion de

l'innovation. Lorsqu'une innovation est lancée sur le marché, différentes

stratégies peuvent être mises en œuvre pour accélérer son adoption par le

marché.

Le ciblage des consommateurs

La diffusion des innovations dans une population est un thème important

dans la littérature marketing et les chercheurs ont beaucoup étudié les

mécanismes qui conduisent à la diffusion dans le temps d'un produit

innovant. Rogers (1983), à partir de nombreuses études empiriques, a

proposé un schéma type de diffusion d'une innovation et a distingué cinq

catégories de consommateurs: les innovateurs, les adopteurs précoces, la

majorité précoce, la majorité tardive, et les retardataires. Avant d'adopter

une innovation, un consommateur passe par différentes étapes, qu'il

convient d'étudier en marketing afin de pouvoir au mieux les influencer.

Rogers (1983) a proposé un modèle en cinq étapes, devenu classique:

- la prise de conscience, l'individu prend connaissance de l'existence de

L'innovation,

- l'intérêt, il cherche à collecter plus d'informations,

-l'évaluation, il pèse le pour et le contre d'un essai,

-l'essai, il essaie le produit nouveau lors d'un premier achat, d'une

démonstration commerciale ou chez des amis,

- l'adoption, il achète et utilise le produit sur une base régulière.

Ce modèle permet de comprendre l'état de la diffusion d'une

innovation dans une population donnée en identifiant le nombre de

personnes parvenues à chaque stade. En fonction de l'état de cette

diffusion, il est nécessaire de focaliser les efforts sur l'augmentation de la

notoriété, sur la promotion des avantages ou sur l'accès au produit.

Les recherches récentes ont mis l'accent sur le début de ce processus de

diffusion. Ainsi, Golder et Tellis (1997) soulignent que les modèles de

diffusion et les études des professionnels ne prennent en compte le

processus de diffusion qu'à partir du moment où celle-ci a véritablement

décollé. Or, ce décollage n'intervient souvent que plusieurs années après

la mise sur le marché. Selon les auteurs, la longueur moyenne de cette

phase serait de 6 ans pour les produits mis sur le marché après la seconde

guerre mondiale, contre 18 ans pour les innovations introduites

auparavant. Cette phase peut également ne jamais déboucher sur une

véritable diffusion dans la population, comme c'est le cas pour les

produits «éternellement émergents ». Fréry (2000) étudie le cas de la

voiture électrique, pour lequel les prévisions de vente sont, depuis des

décennies, régulièrement optimistes puis démenties par la réalité.

Les consommateurs innovateurs sont par définition ceux qui vont adopter

en premier. Il est donc crucial pour l'entreprise de pouvoir les identifier et

les cibler dès la commercialisation de l'innovation. Une large littérature

marketing (Rogers, 1978; Roehrich, 1993; Cestre 1996; Le Louarn, 1997)

est consacrée à l'identification des caractéristiques de ces innovateurs.

Différentes études montrent qu'ils ont en général des revenus et un niveau

d'éducation supérieurs à la moyenne, sont experts de la catégorie de

produits sur laquelle ils s'informent régulièrement. Ils sont fortement

exposés aux médias en général, et donc rapidement au fait des

nouveautés. Ils sont également souvent très impliqués dans la catégorie

de produits. D'un point de vue plus psychologique, ils se révèlent moins

dogmatiques, moins hostiles au risque en général. Cependant, un certain

nombre de caractéristiques diffèrent selon la nature de l'innovation, ce qui

rend les innovateurs plus difficiles à identifier. Il est alors nécessaire de

s'appuyer sur une connaissance fine des comportements de

consommation.

Les sources d'information sur les nouveaux produits sont de nature

particulière. Du fait du risque perçu par le consommateur d'une

innovation. Il aura alors tendance à recourir à des sources personnelles,

par opposition à des sources impersonnelles comme la publicité ou la

presse. D'autre part, il sera à la recherche de sources objectives, non

commerciales. Compte tenu du risque perçu important pour l'adoption

d'une innovation, les consommateurs vont s'appuyer sur le bouche-à-

oreille pour la collecte d'informations. Ce bouche-à-oreille est

difficilement contrôlable par les entreprises. En effet, un individu sera

d'autant plus persuasif auprès d'un autre qu'il possède les caractéristiques

suivantes: l'empathie, l'expertise, le désintéressement perçu. On sait donc

que les « leaders d'opinion» peuvent être différents selon les catégories de

produits. Ceci les rend particulièrement difficiles à identifier et donc à

utiliser pour l'entreprise D'autre part, le recours à des leaders d'opinion

rémunérés se révèle par définition moins efficace.

Des techniques pour tenter de stimuler le bouche-à-oreille existent

cependant.

C'est ainsi que l'on voit apparaître des formes de communication dite

virale, dont le principe est d'identifier un certain nombre de

consommateurs susceptibles d'adopter en priorité le produit, puis de

diffuser de façon positive et crédible l'information auprès d'autres

consommateurs. Cette forme de communication est rendue efficace par le

développement d'Internet. En effet, il est particulièrement facile de

diffuser une information à ses amis et connaissances par l'intermédiaire

des listes de diffusion, ou des forums.

Les stratégies marketing déployées par les promoteurs d'une innovation

doivent évoluer tout au long des phases de diffusion. Dans une analyse

des entreprises à succès dans la Silicon Valley aux États-Unis, Moore

(1997) met en évidence le fait que les caractéristiques du produit ou du

service à mettre en avant doivent varier selon que l'on s'adresse aux

innovateurs, aux adopteurs précoces ou à la majorité. Les premiers seront

sensibles à l'aspect innovant, voire révolutionnaire du produit, seront

moins sensibles au prix, et tolérants sur les défauts éventuels, ainsi que

sur la complexité d'utilisation. Au contraire, la majorité recherchera un

rapport qualité-prix optimal, et sera sensible au fait que le produit est

devenu un standard sur son marché. L'effet des standards et des normes

est devenu de plus en plus important sur des marchés où les produits

et l'offre sont complexes, et ils deviennent une véritable arme stratégique

pour les entreprises innovantes. Les stratégies marketing et commerciales

à mettre en œuvre à chaque stade devront donc évoluer à chaque phase,

faute de quoi le produit ne pourra dépasser le cercle des innovateurs.

CONCLUSION

L'innovation et marketing sont intimement liés, en particulier lorsqu'on

examine l'innovation sous l'angle de la stratégie marketing et de

l'orientation marché. Les progrès technologiques apparaissent

indissociables des évolutions du marketing (Tedlow, 1997). On pourrait

aller jusqu'à dire que les innovations en marketing seraient les

conséquences des innovations technologiques, le marketing serait ainsi

tcchnology push (Pras, 1999). Au-delà des conséquences de la technologie

sur les produits, on peut identifier l'impact de la technologie sur les outils

et les objets du marketing. La technologie informatique ainsi que

l'affinement des méthodes statistiques et d'analyse permettent de traiter

des masses de données impossibles à analyser autrefois, de travailler à

partir de données qualitatives et quantitatives. Les technologies de

communication et d'information sont à la base des évolutions pratiques

(Internet, la télévision interactive, les codes barres, les cartes à puce, etc.)

et de nouveaux types d'offres de service. En fait, ces innovations

technologiques ont rythmé l'évolution du marketing. Elles ont surtout

permis d'accélérer le processus marketing et l'échange entre les acteurs du

système. Les évolutions du Trade marketing, du data mining, du

marketing one-to-one sont étroitement associées à ces changements

technologiques. Ces évolutions constituent aussi une des raisons

importantes du poids pris par l'orientation marché depuis un certain

nombre d'années (car elles ont permis de passer de la production de

masse à la «customisation» de masse), et de l'importance grandissante du

service. Encore faut-il être prudent lors de l'examen de ces évolutions

pratiques car elles ne pénètrent pas les entreprises à la même vitesse. Si

elles sont appliquées dans quelques organisations, elles ne sont pas

toujours faciles d'accès pour bon nombre d'entreprises. Les technologies

de l'information constituent aussi un instrument de fragilisation des

pouvoirs des acteurs et facilitent l'innovation organisationnelle (avec de

nouveaux intermédiaires). Elles renforcent le pouvoir de certains acteurs,

en particulier de distributeurs dans le cadre des systèmes Gencod ou EDI.

Mais elles modifient aussi la structure du système marketing. Le

multimédia et le secteur qui y correspond présentent toutes les

caractéristiques des secteurs naissants: absence de règles du jeu,

apparition de nouveaux concurrents en provenance du commerce et de

l'informatique (secteur bancaire par exemple), avantage incontestable

pour les services sans livraison physique lourde. Par ailleurs, avec le

commerce électronique, l'entrée est facile pour de nouveaux

intermédiaires de service, le nombre de concurrents peut devenir illimité,

des variables de différenciation disparaissent (accès au magasin, attentes

aux caisses, etc.) et une information est disponible rapidement pour le

consommateur. L'innovation qui constitue une nécessité stratégique

permet par ailleurs d'améliorer les outils marketing afin de mettre en

place les politiques appropriées pour réduire ce risque, l'essentiel ne

résidant pas néanmoins dans l'utilisation d'outils sophistiqués mais dans le

recueil des bonnes informations permettant les bonnes décisions et la

mise en place de stratégies appropriées.

ETUDE DE CAS

De nos jours, les technologies de l’information revêtent une importance

primordiale au sein de la société et de ce fait, doivent être considérées

comme un secteur stratégique contribuant dans une large mesure au

développement économique et social.

Ces technologies qui permettent d’offrir des services aussi performants

que diversifiés, ont largement contribué à la mondialisation de

l’économie et à l’internationalisation des échanges.

Grâce aux évolutions rapides qui les caractérisent et qui constituent un

développement fort et irréversible, les technologies de l’information sont

à la base de l’émergence d’une nouvelle société de la communication,

dont les composantes se mettent en place presque quotidiennement,

entraînant dans leur sillage des bouleversements sans Précédent de notre

perception du temps et de l’espace, modifiant nos systèmes

D’enseignement, nos relations de travail et jusqu’à notre façon de nous

soigner et de nous distraire.

Les années 90 inaugurent donc l’avènement de la « Société de

l’Information » et figurent déjà dans l’histoire de la communication

comme la décennie du bouleversement technologique.

Toutefois, cette avancée technologique ne s’est pas produite ex nihilo.

Elle s’inscrit, d’une part, dans les progrès spectaculaires de

l’informatique, et d’autre part, dans l’imbrication croissante des

télécommunications et de l’audiovisuel..

En effet, l’explosion du multimédia, la numérisation du son puis de

l’image et le déploiement des réseaux accéléré par les fibres optiques et

les satellites dessinent les contours de la société du troisième millénaire :

la société de l’information.

. CONTEXTE DE LA RECHERCHE : « INTERNET »

Internet constitue sans doute l’innovation technologique majeure de cette

fin du XX° siècle. Il est l’aboutissement logique et prévisible de deux

grandes tendances :

la numérisation de l’information et la dématérialisation de l’activité

économique. Il

peut être assimilé davantage à une évolution continue qu’à une

révolution.

. Histoire d’Internet :

L’histoire d’Internet commence vers 1969 quand le Département

américain de la Défense (the DOD) lance le réseau Arpanet (American

Research Project Network).

Au début, Arpanet était un réseau expérimental destiné à partager les

ressources des sites informatiques. Il était la réponse militaire des

stratèges américains au souci sécuritaire. Au fur et à mesure, d’autres

réseaux ont vu le jour Bitnet, Usenet…). En 1984, la NSF (National

Science Foundation) a décidé de connecter ces différents réseaux entre

eux, et de construire ce qu’on appelle aujourd’hui Internet.

Ainsi, Internet est l’histoire d’un rêve américain, devenu aujourd’hui une

immense toile, totalement autonome et affranchie de la tutelle militaire.

. Définition :

Autoroutes de l’information, Village planétaire, Réseau des réseaux,

Cyberespace, Réseau universel, Nébuleuse des réseaux, etc.… Les

définitions sont si diverses qu’il est difficile de trouver celle qui dissipe

l’ambiguïté du concept et qui reflète la réalité et la complexité du «

Cyberespace ».

L’échantillon entreprises:

L’analyse est basée sur les résultats d’une enquête téléphonique réalisée

en mars 2005 auprès d´un échantillon de 250 entreprises établies au

Maroc.

Celles-ci ont été choisies selon un procédé de tirage aléatoire dans la

base de l’annuaire des professionnels Kompass marocain, base de

données qui recense 40 000 entreprises marocaines par taille et par type

d’activité, afin d´obtenir une représentativité au sein de l´échantillon

équivalente à la structure nationale. L’Intervalle de confiance des résultats

est de plus ou moins 6,2% avec une probabilité de 95%.Les entreprises de

plus de 4 salariés ont été réparties au sein de 4 secteurs : Le secteur

technologique : Web et Multimédias, Construction de Réseaux, Solutions

Intégrées d’Entreprises, Développement de logiciels, Mobile (applicatifs

et services sur le mobile), Centres d’Appels (CRM), Télé services et Out

Sourcing, Equipements, Electronique, Services Informatiques,

Enseignement à distance, Consulting Le secteur primaire : Pêche,

Forêts/Chasse, Culture, Élevage, Activités annexes à l’agriculture Le

secteur Industrie/Construction : Électricité et eau, Pétrole et carburant,

Extraction et preparation des minéraux et minerais divers, Transformation

de métaux,industrie chimique, Industrie alimentaire, boissons, tabacs,

Textiles et confections, Cuirs et chaussures, Bois et ameublement, papiers

et cartons, imprimeries, presse et édition, Matériaux de construction et

travaux publics · le secteur Services/Transport : Transport et

communication, Commerce, Finance, Hôtellerie et restauration,

Intermédiaires et auxiliaires du service et de l’industrie, Affaires

immobilières, Services domestiques, Hygiène, Autres services.

L’équipement informatique des enterprises:

Le parc informatique des 40 000 entreprises marocaines présentes dans le

Kompass est de 1,039 millions d’ordinateurs.

Le nombre moyen d’ordinateur par employé est de 0,37. Toutefois, ce

ratio moyen tous secteurs confondus masque des différences importantes

d’un secteur à l’autre.

Connexion à Internet :

En moyenne, 90% des entreprises disposent d’une connexion à Internet

(soit environ 35 000 entreprises connectées) don’t moins de 1% via un

accès sans abonnement. L’analyse de la connectivité en fonction des

caractéristiques de l’entreprise (secteurs et effectifs) met en évidence de

fortes disparités entre secteurs.

Les modes de connexion à Internet :

Parmi les entreprises connectées, plus de 17% d´entre elles utilisent plus

d´une technologie et combinent soit plusieurs technologies haut débit, soit

une technologie haut débit et une bas débit, ou une technologie fixe bas

ou haut débit avec une technologie mobile bas débit. Les offres ADSL

sont de loin les solutions les plus utilisées par les entreprises pour accéder

à Internet. Elles sont choisies par plus de 85% des entreprises se

connectant à Internet en haut débit, ce qui représente une utilisation par

plus de 60% des entreprises se connectant à Internet (haut et bas débit).

L’accès personnalisé à Internet:

L’indicateur privilégié pour rendre compte de la disponibilité d’Internet

auprès des employés est constitué par le ratio, entre le nombre

d’ordinateurs de bureau connecté à Internet et le nombre total

d’ordinateurs dans l’entreprise. En moyenne, parmi les entreprises

déclarant disposer dune connexion Internet, 56% des postes sont

connectés à

Internet soit environ un ordinateur sur deux.

Les usages d’Internet dans l’entreprise

En moyenne, 30% des entreprises déclarent disposer d’un Intranet. Dans

le cas du secteur technologique, l’impact de la taille de l’entreprise est

important, puisque si effectivement peu d’entreprises de moins de 20

personnes disposent d’un Intranet, toutes les entreprises de taille

supérieure sont dotées d’un Intranet. Le même effet s’observe pour les

autres secteurs mais de manière beaucoup moins prononcée.

Au niveau des usages de leur Intranet, les entreprises ont essentiellement

un usage de l´intranet à des fins de gestion Administrative.

Voici le schéma récapitulatif :

La vente en ligne : pratique, volume et intentions:

Cette activité est peu développée puisque seuls 4% des entreprises

interrogées déclarent pratiquer la vente en ligne et ce pour des montants

représentant dans plus de 50% des cas plus de 5% du chiffre d'affaires.

En termes d'intention de vente dans les 12 prochains mois, 15% des

entreprises déclarent envisager cette possibilité.

Le secteur industrie/construction effectue une percée puisque les

intentions exprimées par ce secteur sont identiques à celle du secteur

technologique avec 17% d’entreprises déclarant leur intention d’effectuer

des ventes en ligne.

Site Web et nom de domaine:

Sur l’ensemble des entreprises, 38% déclarent disposer d’un site Web,

soit environ 15 600 sites Web pour les entreprises marocaines. Parmi ces

dernières, 78% disposent d’un nom de domaine propre et pour 75%, ce

site est de type commercial..

Le mode de développement du site Web fournit également une

information intéressante. Ainsi, si en moyenne il y a autant d’entreprises

développant en interne que sous traitant la réalisation de leur site Web,

une approche sectorielle permet de constater que le secteur technologique

est celui qui développe le plus en interne (plus de 77% des entreprises

du secteur déclarent développer leur site en interne).

Le commerce en ligne:

L’achat en ligne :

Sur l’ensemble des entreprises, seuls 14% déclarent avoir recours à des

achats en ligne et ce pour un montant ne dépassant pas 4% du volume

global des achats de l’entreprise dans 95% des cas.

La taille de l’entreprise influe peu sur le comportement d’achat, par

contre d’un point de vue sectorielle, des différences de comportement

existent, le secteur service et transport déclarant avoir recours à l’achat en

ligne dans 18% des cas contre pour une moyenne de 12% pour les autres

secteurs.

La vente en ligne : pratique, volume et intentions

Cette activité est peu développée puisque seuls 4% des entreprises

interrogées déclarent pratiquer la vente en ligne et ce pour des montants

représentant dans plus de 50% des cas plus de 5% du chiffre d'affaires.

En termes d'intention de vente dans les 12 prochains mois, 15% des

entreprises déclarent envisager cette possibilité.

Le secteur industrie/construction effectue une percée puisque les

intentions exprimées par ce secteur sont identiques à celle du secteur

technologique avec 17% d’entreprises déclarant leur intention d’effectuer

des ventes en ligne.

Les freins et les barrières à l'investissement dans les TIC :

Un état des lieux réalisé par le Ministère de l'Industrie, du Commerce et

de la Mise à Niveau en juin et juillet 2004, et ayant impliqué tous les

acteurs impliqués dans le développement des entreprises marocaines, a

permis de dresser une liste des freins et des barrières qui font obstacle au

développement de l'investissement dans les TIC. La bonne nouvelle est

que rien de ce qui a été observé n'est irrémédiable. Un certain nombre de

facteurs sont également très prometteur En revanche, si les grandes

entreprises semblent avoir déjà fait leur révolution technologique, les

PMEPMI Marocaines, poumon de l'économie nationale, restent fortement

sous-équipées en TIC. Cette situation doit être corrigée au plus tôt si nous

voulons que le Maroc conserve et développe sa place dans l'économie

mondiale. Avec pour les PME-PMI un double enjeu: gagner des parts de

marché sur les marchés internationaux en profitant de sa croissance, mais

également et peut-être surtout rester compétitives sur le marché

domestique, en luttant ainsi à armes égales avec d'autres pays émergents

qui, pour avoir tirer parti plus tôt des TIC, concurrence les entreprises

Marocaines dans les industries les plus traditionnelles.

.1 Un environnement financier rendant l'investissement difficile

Pour qu'une entreprise décide d'investir pour moderniser sa chaîne de

production ou introduire de nouveaux procédés de fabrication ou de

vente, elle doit disposer de conditions d'investissement favorables

reposant sur 3 piliers fondamentaux:

· Des partenaires financiers réticents sur l'investissement dans les TIC.

Les retournements dramatiques du secteur des TIC intervenus dans le

monde à la fin des années 90 et début des années 2000 ont montré que la

"nouvelle économie" était encore mal maîtrisée. Les réajustements qui

s'en sont suivis ont permis d'apurer les modèles mais une aversion au

risque reste cependant très présente pour ce qui concerne les TIC. Les

investisseurs travaillent essentiellement sur la base d'une gestion des

risques, prenant en compte l'historique d'une catégorie d'investissement et

la quantité d'opérations sur lesquelles ils vont pouvoir moyenner leur

risque. Les banques Marocaines observent donc une grande prudence vis-

à-vis des trop peu nombreuses demandes d'investissement dans les TIC

émanant des entreprises. Que le volume de demandes augmente, et le

Maroc bénéficiera rapidement d'un changement de comportement du

secteur bancaire.

· Un appui institutionnel à optimiser. L'une des façons de limiter le risque

des investisseurs est de disposer de garanties. Dans un marché non

mature, l'appui institutionnel joue un rôle clé dans l'instauration de cette

confiance. Par le biais des fonds nationaux et des bailleurs de fonds

internationaux, le Maroc dispose d'un arsenal impressionnant d'outils

aptes à doper les investissements. Financements, garanties, capital risque,

prêts concessionnels, cet éventail d'outils financiers reste cependant

considérablement sous-exploité, principalement à cause d'un manque de

visibilité globale et une présentation plus lisible pour les entreprises. Les

structures d'appui aux

entreprises doivent pour cela disposer des moyens nécessaires pour

devenir de véritables guichets de conseil aux entrepreneurs.

, · Un environnement fiscal à analyser. Pour l'entreprise, tout

investissement, qu'il soit matériel ou humain, est soumis à la pression

fiscale. Que l'on parle de règles d'amortissement ou d'IGR, la décision

d'investir dans les TIC est malheureusement freinée très tôt. Certains pays

ont choisi l'incitation fiscale pour le développement du secteur, pariant

sur le développement de la richesse pour compenser les efforts consentis.

Avec la mise en place des accords de libre échange avec l'Union

Européenne et les Etats-Unis, le Maroc est soumis à une réduction

importante de l'assiette fiscale et conçoit difficilement toute action à court

terme qui aggraverait cette situation.

.2 Une méconnaissance des enjeux et des intérêts des TIC

· Méconnaissance des avantages des TIC. L'étude réalisée par le MICN

en 2002 le montre clairement: en écrasante majorité, les entreprises

n'investissent pas dans les TIC parce qu'elles n'envoient pas l'intérêt. Cela

veut dire d'une part qu'elles ne sont pas conscientes des augmentations de

productivité ou des gains de parts de marché qu'elles pourraient en tirer,

et d'autre part, et c'est peut être plus inquiétant, qu'elles n'ont pas intégré

qu'un manque d'investissement va nuire à leur situation. Deux constats au

moins devraient cependant appuyer ce dernier aspect. Aujourd'hui, les

entreprises Marocaines voient leurs marges se réduire et leurs parts de

marché reculer devant L’arrivée massive d'entreprises venant d'autres

pays émergents, pays d'Asie en tête. Mais également le développement

des échanges avec les pays industrialisés s'accompagne d'un grand

nombre de contraintes pour les entreprises Marocaines, comme la

traçabilité de la production, que seules les TIC permettront de respecter. Il

est donc urgent de faire prendre conscience aux entrepreneurs des risques

qu'ils encourent.

· Crainte de la transparence. Aujourd'hui, beaucoup d'entreprises ont une

activité que l'on peut qualifier d'informelle. L'introduction des TIC dans

leur fonctionnement, au niveau de la comptabilité par exemple, rendrait

leur activité plus transparente. Bon nombre de ces entreprises ne sont pas

prêtes à faire le pas car elles n'y voient aucun intérêt pour elles, alors que

cela est très positif pour l'administration. Mais il serait sans doute

illusoire de penser que doubler les arguments économiques précédents

avec des arguments purement civiques serait suffisant pour motiver les

investissements dans les TIC.

.3 Un cadre réglementaire et législatif incomplete

· Libéralisation. Au-delà des freins liés aux conditions d'investissement,

les solutions offertes aux entreprises sont jugées trop chères, notamment

pour ce qui concerne les prestations de télécommunication. Le cadre

législatif ne permet pas aujourd'hui l'exercice d'une concurrence

totalement ouverte, ne permettant pas aux opérateurs d'offrir des offres de

connexion au meilleur prix alors qu'ils sont obligés de louer des capacités

à l'opérateur historique. Le marché est donc en position d'attente que le

prix des offres baisse, ce qui nécessite une libéralisation plus importante.

· Confiance numérique. Pas de commerce sans un environnement de

confiance entre les vendeurs, les acheteurs et les intermédiaires, assorti

d'un cadre législatif permettant de défendre les différentes parties. Il en

est de même pour le commerce électronique. Le système fonctionne

aujourd'hui par défaut, c'est-à-dire en s'appuyant sur des vides juridiques.

Mais pour que les entreprises investissent dans le commerce électronique,

il est nécessaire qu'elles mêmes et leurs clients ou partenaires, au Maroc

ou à l'étranger, soient assurées que la transaction est encadrée par des

textes précis. Des projets de lois datant de 1998 existent mais non pu être

entérinés à ce jour.

4 Des solutions jugées non adaptées:

· Offre. Les entreprises Marocaines ont aujourd'hui à leur disponibilité

toute la panoplie des offres matérielles, logicielles et de

télécommunication. Et pourtant, l'investissement dans les TIC stagne,

principalement pour deux des éléments déjà mentionnés ci-dessus: le prix

de ces solutions et la difficulté de recruter des ressources humaines qui

vont être capables d'intégrer ces technologies dans la vie de l'entreprise. A

ce stade du développement, les entreprises, et plus particulièrement les

PME-PMI, manquent d'offres packagées adaptées à leurs besoins.

Certains opérateurs ont compris à la fois le besoin et la cible et proposent

dorénavant de telles offres. Quant au deuxième aspect, il manque aux

entreprises la possibilité d'externaliser auprès de partenaires spécialisés,

que l'on parle des fonctions comptables de l'entreprise ou solutions

Internet en mode ASP.

· Contenu. L'économie est désormais celle de l'information. Données

commerciales, informations concurrentielles, opportunités d'affaires, cela

signifie pour les entreprises d'une part avoir accès à l'information, ce qui a

été évoqué ci-dessus, et d'autre part que cette information soit complète et

fiable. Si, par essence même de l'Internet, l'entreprise a accès à toute

l'information mondiale, il lui manque le plus souvent un contenu qui soit

adapté à son environnement et son activité. La disponibilité d'une

information en arabe dédiée au Maroc et sur les opportunités d'affaires,

notamment avec les administrations, pourrait servir de déclencheur à un

premier investissement dans les TIC.

"50 000 entreprises sur le Net en 2008"

Ce slogan se veut être un objectif de ralliement des énergies de toutes les

parties du Royaume concernées par la modernisation du pays et son

arrimage à la Société Mondiale de l'Information:

pouvoirs publics, secteur privé, partenaires financiers.

_ Pourquoi ce thème?

La connexion à Internet n'est pas une finalité en soit. En effet, les

Technologies de l'Information et de la Communication couvrent bien plus

que la connexion à Internet, que l'on considère la mise en réseau des

entreprises pour un échange d'information efficace, le développement de

solutions de commerce électronique ou l'introduction d'applications

informatiques destinées à gérer une entreprise ou une chaîne de

production. Mais la connexion à Internet reste un signe car elle s'impose

irrémédiablement aux côtés des autres "TIC".

_ Pourquoi ce chiffre ?

L'étude réalisée par le Ministère de l'Industrie, du Commerce et de la

Mise à Niveau en 2002 fait état de 42% d'entreprises Marocaines

connectées à Internet, soit près de 29 000 entreprises sur la base des 69

000 entreprises inscrites à la CNSS. On pourrait considérer que l'objectif

de 50 000 en 2008 manque d'ambition au regard de l'essor des nouvelles

offres et de la baisse des prix. Cela reste cependant un challenge

important car il s'agit aujourd'hui de mettre sur Internet les plus petites

des entreprises Marocaines, les plus nombreuses, les moins bien

connectées, et les plus réticentes à investir dans lesTIC.

Et pourtant l'enjeu se trouve bien à leur niveau, de par leur participation à

l'emploi et à la valeur ajoutée nationale, mais également parce que ce sont

celles qui résisteront le moins bien à la pression concurrentielle venue

d'autres pays et s'appuyant sur les TIC.

_ Pourquoi tant d'importance pour les TIC ?

Toutes les études mondiales, pour les pays industrialisés comme pour les

pays émergents, montrent une incidence positive de l'investissement dans

les TIC sur la performance économique. Les impacts majeurs concernent

l'amélioration de la productivité de l'entreprise, le gain de parts de marché

et une meilleure résistance à la concurrence. Beaucoup de pays

émergents, comme l'Inde ou la Corée, ont misé très tôt sur les TIC et se

voit aujourd'hui avec une position mondiale très forte, concurrençant les

pays industrialisés, notamment grâce à une main d'œuvre qualifiée et

moins chère, mais également et de plus en plus d'autres pays émergents

pour lesquels le niveau de prix de la main d'œuvre n'est plus un avantage

distinctif. C'est ce qui amène aujourd'hui le Maroc à être confronté à une

concurrence nouvelle venue des pays asiatiques. Il est donc crucial pour

le Maroc d'entamer sa transformation de façon agressive afin de lutter

contre cette nouvelle donne mais également et surtout pour prendre un

avantage décisif sur la base de ses atouts intrinsèques représentés par ses

ressources humaines et par sa position géographique entre l'Europe et

l'Afrique.

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