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2 3RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

INVENTIFSDévelopper et réhabiliter durablement son patrimoine,

désengorger le parc social, répondre aux besoins des classes moyennes avec le logement intermédiaire, comme à ceux des publics les plus

fragiles avec l’hébergement d’urgence, adapter ses services aux besoins de différentes clientèles dans une société en constante mutation :

de constructeur et gestionnaire de parcs immobiliers, CDC Habitat est devenu en quelques années pionnier en ingénierie de solutions d’habitat innovantes. Pour ce faire, le Groupe conçoit des financements diversifiés,

s’ouvre à des partenariats institutionnels et optimise son organisation.

ACTEUR MAJEUR DE TOUTES LES GRANDES INITIATIVES PUBLIQUES EN MATIÈRE DE LOGEMENT ET DE RENOUVELLEMENT URBAIN, CDC HABITAT INVENTE UN NOUVEAU MODÈLE DE LOGEMENT

ET PARTICIPE À LA CONSTRUCTION DE LA FRANCE DU XXIE SIÈCLE.

SOMMAIRE

FAITS MARQUANTS

2017

ENJEUX PARTAGÉSL’ANNÉE 2017

EN CHIFFRES

18— Qu’est-ce qu’un opérateur de logement responsable ?

24— Quel modèle pour le logement social ?

30— Comment répondre à l’urgence sociale ?

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4— Digitaliser le parcours client grâce à Mon espace location

5— Financement de 6 000 places d’hébergement d’urgence

6— Des antennes Emmaüs Connect au cœur des quartiers

7— 200 millions d’euros de financements européens pour le logement social

8— Inventer la Métropole du Grand Paris

9— Entrée au capital de six Sociétés Immobilières d’Outre-Mer (Sidom)

En 2018, le groupe SNI devient CDC Habitat.

14CONVERSATION

AVEC ANDRÉ YCHÉ

4 5RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

POUR RÉPONDRE DURABLEMENT À LA CRISE DE L’HÉBERGEMENT D’URGENCE, CDC HABITAT A CRÉÉ, VIA SA FILIALE AMPÈRE GESTION, LE FONDS À IMPACT SOCIAL « HÉMISPHÈRE ». CELUI-CI A RÉALISÉ UNE PREMIÈRE OPÉRATION EN MAI 2017 AVEC L’ACQUISITION DE 62 HÔTELS FORMULE 1 REPRÉSENTANT 6 000 PLACES D’HÉBERGEMENT, GÉRÉES PAR ADOMA.

DEPUIS JANVIER 2017, LA PLATEFORME MON ESPACE LOCATION PROPOSE AUX CLIENTS DES PARCS INTERMÉDIAIRES ET NON CONVENTIONNÉS DE CDC HABITAT UN PARCOURS COMPLÈTEMENT DÉMATÉRIALISÉ, DE LA DEMANDE DE LOGEMENT AU PAIEMENT DU LOYER.

Le client intéressé par un logement repéré sur un site d’annonces envoie une demande de contact ou appelle la plateforme de commercialisation de CDC Habitat.

En retour, un email l’invite à se connecter à Mon espace location et s’y inscrire.

S’il veut visiter le logement, un rendez-vous est programmé.

S’il souhaite louer le logement, il constitue son dossier en ligne et une fois sa candidature validée, un bail dématérialisé lui est adressé.

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COMMENT ÇA SE PASSE ?

+ de 27 000 dossiers ouverts sur Mon espace location

2 000 baux dématérialisésdont près de 1 800 signés électroniquement en 10 mois

MAI 2017

FINANCEMENT DE 6 000 PLACES D’HÉBERGEMENT D’URGENCE

JANVIER 2017

DIGITALISER LE PARCOURS CLIENT GRÂCE À MON ESPACE LOCATION

UN MODÈLE DE FINANCEMENT INNOVANT

Au sein du fonds Hémisphère, créé en mars 2017, six inves-tisseurs institutionnels s’engagent sur dix ans à investir 200 millions d’euros, pour créer 10 000 places d’hébergement sécurisées et couplées à un accompagnement social. Le fonds acquiert des hôtels qu’il loue à Adoma, mandatée par l’État pour les restructurer et y assurer des prestations d’héber-gement et d’accompagnement social. Ce dispositif, qui rend l’inter vention sociale plus efficace et moins coûteuse, vise quatre objectifs régulièrement mesurés :

■ la scolarisation des enfants entre 6 et 16 ans ; ■ l’accès aux droits sociaux des ménages éligibles ; ■ la personnalisation de l’accompagnement ; ■ une orientation vers un logement accompagné ou social.

« Nous avons ouvert la résidence hôtelière à vocation sociale de Lampertheim le 25 juillet 2017. Cet ancien hôtel Formule 1 peut accueillir 86 personnes, en chambres duo ou trio. Des cuisines et une laverie y sont aménagées à l’usage des résidents, une vingtaine de familles essentiellement originaires de pays de l’Est et en attente de titres de séjour. Les cinq collaborateurs de l’ancienne équipe hôtelière ont été intégrés à la nouvelle structure et formés à l’accueil de cette population en situation complexe. Deux sont devenus intervenants sociaux : ils rencontrent les familles au moins une fois par semaine pour leur suivi administratif – demandes de séjour, scolarisation des enfants, aide médicale… – et leur orientation vers des activités favorisant le lien social : cours d’alphabétisation, chantiers d’insertion… »

LAÏLA TENENBAUM, Adoma, directrice de l’HUAS* de Lampertheim (67)

* Hébergement d’Urgence avec Accompagnement Social

« CDC Habitat est le seul bailleur à avoir dématérialisé le parcours client des locataires. Le développement de cet outil représente un gain de temps considérable sur le processus de commercialisation et permet d’être plus réactif sur un marché très concurrentiel. Après un pilote à l’agence de Toulon en janvier, la plateforme est devenue opérationnelle sur tout le territoire en moins d’un an. »

ROMAIN PONS, responsable systèmes d’information domaine commercial et marketing

« Mon espace location offre aux clients un espace intuitif, facile à utiliser. Grâce à

une gestion de back-office très ergonomique, en interface avec nos autres systèmes

d’information, il permet un montage des dossiers réactif et fiable. Le contrôle

automatique des pièces justificatives réduit le risque de fausse déclaration, les emails de

relance pour pièces manquantes sont envoyés automatiquement et la solution de signature

électronique des baux finalise un parcours fluide. »

NICOLAS ROYER, responsable domaine développements web

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Résidence hôtelière à vocation sociale de Gémenos (13)

6 7RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

« Mauvais accès à l’information, manque d’équipements, difficultés sur les recherches d’emploi et les démarches administratives en ligne : 40 % des habitants des quartiers prioritaires sont en précarité numérique. Dans une résidence d’OSICA à Montreuil, une antenne Emmaüs Connect accueille et guide les résidents vers des parcours d’initiation et de perfectionnement au numérique. En s’appuyant sur l’antenne Afpa déjà en place, ce partenariat complète l’offre de services aux résidents. À l’heure du tout numérique, faire profiter de l’expertise d’Emmaüs Connect à ceux qui en ont le plus besoin est un levier d’insertion sociale et professionnelle. Une trentaine de personnes se sont présentées aux permanences et les inscriptions à la formation de dix heures proposée sont croissantes. Celle-ci se déroule deux fois par mois. Les premiers retours d’expérience sont positifs et d’autres antennes Emmaüs Connect seront déployées en Île-de-France, à Nantes, Lyon et Bordeaux, là où des points d’accueil Afpa sont déjà installés. »

HÉLÈNE MARIN-MARTINEZ, directrice de la gestion locative et de l’innovation sociale chez OSICA

CDC HABITAT AMBITIONNE DE FAVORISER L’INSERTION ET L’ACCÈS À L’EMPLOI DE SES LOCATAIRES LES PLUS DÉFAVORISÉS. DANS LA CONTINUITÉ DE SON ENGAGEMENT DEPUIS 2016 AVEC L’AFPA*, LE GROUPE A SIGNÉ EN SEPTEMBRE UN PARTENARIAT AVEC EMMAÜS CONNECT POUR PERMETTRE À L’ASSOCIATION DE DÉVELOPPER SES ACTIVITÉS D’INCLUSION NUMÉRIQUE AU PLUS PRÈS DES HABITANTS DES QUARTIERS. UNE PREMIÈRE ANTENNE A OUVERT À MONTREUIL (93) EN NOVEMBRE.

LES ANTENNES AFPA : L’ACCÈS À LA FORMATION AU PIED DES RÉSIDENCES

Dans le cadre du partenariat engagé en 2016, 13 antennes Afpa supplémentaires ont été implantées au cœur de rési-dences de CDC Habitat en 2017. Inédit dans le secteur du logement social, ce dispositif innovant de formation profes-sionnelle de proximité propose aujourd’hui 24 structures d’accueil dans neuf régions. Parties prenantes de l’initiative, les gardiens des résidences de CDC Habitat orientent leurs locataires et les résidents d’autres bailleurs à proximité vers les conseillers et les structures de l’Afpa.

SEPTEMBRE 2017

DES ANTENNES EMMAÜS CONNECT AU CŒUR DES QUARTIERS

* Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes

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« CDC Habitat poursuit sa politique de diversification financière via les relations nouées depuis 2015 avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Deux conventions de financement, chacune de 500 millions d’euros, avaient déjà été conclues en faveur du logement intermédiaire, et un financement de 50 millions d’euros avait été accordé à Adoma pour le logement très social. En 2017, dans le cadre du Plan d’Investissement pour l’Europe, le Plan Juncker, la BEI réitère son soutien à CDC Habitat avec la mise en place d’un premier financement en faveur du logement social : 200 millions d’euros pour accélérer la rénovation énergétique de notre parc. Sur les trois dernières années, la BEI est ainsi une source de financement de premier plan pour nos activités. Ce partenariat solide ouvre des perspectives pour le financement de projets à venir, notamment la réhabilitation du patrimoine des Sociétés Immobilières d’Outre-Mer (Sidom) et du patrimoine minier des Hauts-de-France. »

CLÉMENT LECUIVRE, directeur général adjoint de CDC Habitat en charge des finances

LA BANQUE EUROPÉENNE D’INVESTISSEMENT (BEI) A CONFIRMÉ SON SOUTIEN À L’ACTIVITÉ DE CDC HABITAT AVEC LA SIGNATURE D’UNE CONVENTION DE 200 MILLIONS D’EUROS EN FAVEUR DE LA MODERNISATION DU LOGEMENT SOCIAL.

SEPTEMBRE 2017

200 MILLIONS D’EUROS DE FINANCEMENTS EUROPÉENS SUPPLÉMENTAIRES POUR LE LOGEMENT SOCIAL

200 M€POUR LA MODERNISATION ET LA RÉHABILITATION ÉNERGÉTIQUE DE 25 000 LOGEMENTS SOCIAUX DE CDC HABITAT EN ZONE TENDUE – DONT 75 % EN ÎLE-DE-FRANCE – D’ICI 2021.

Résidence Les Magnolias à Toulouse (31), labellisée bâtiment Biosourcé niveau 3, certifiée BBC Effinergie+ et Habitat et environnement profil A

8RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

« La forte implantation des Sidom sur leurs territoires permet d’y développer l’activité en disposant immédiatement de la taille critique et d’une solide réputation locale. Le dialogue engagé en amont avec toutes les parties prenantes pour expliquer notre démarche et appréhender les contextes de chaque département a permis de poser, en concertation avec chaque société, les bases d’un plan d’affaires en matière de développement, de gestion locative et de gestion patrimoniale. L’État conservant son rôle institutionnel, celui de CDC Habitat est d’apporter son expertise et des moyens mutualisés aux équipes des Sidom, afin d’optimiser le modèle économique et la gouvernance des sociétés. En développant et réhabilitant le patrimoine existant, il s’agit de conforter la mission des Sidom sur le secteur du logement social pour répondre aux besoins spécifiques des populations ultramarines. »

PHILIPPE POURCEL, directeur général adjoint de CDC Habitat en charge des Sidom

CDC HABITAT EST DEVENU L’ACTIONNAIRE DE RÉFÉRENCE DE SIX SOCIÉTÉS IMMOBILIÈRES D’OUTRE-MER (SIDOM). CES ACQUISITIONS MARQUENT LA VOLONTÉ DU GROUPE DE SE DÉVELOPPER SUR DE NOUVEAUX TERRITOIRES ET VIENNENT RÉAFFIRMER SA VOCATION D’INTÉRÊT GÉNÉRAL. ELLES ONT ÉTÉ PRÉCÉDÉES DE MULTIPLES CONCERTATIONS, DEPUIS 2016, AVEC LES COLLECTIVITÉS LOCALES, LES ÉQUIPES DIRIGEANTES ET LES INSTITUTIONS REPRÉSENTATIVES DU PERSONNEL DES SIDOM.

DÉCEMBRE 2017

ENTRÉE AU CAPITAL DE SIX SOCIÉTÉS IMMOBILIÈRES D’OUTRE-MER

LES SIDOM ET LEUR PARC

SIDRSociété Immobilière du Département de la Réunion

25 871 logements

SIGSociété Immobilière de la Guadeloupe

19 722 logements et commerces

SIGUYSociété Immobilière de la Guyane

8 191 logements

SIMSociété Immobilière de Mayotte

1 824 logements et commerces

SIMARSociété Immobilière de la Martinique

11 300 logements

SIMKOSociété Immobilière de Kourou

6 623 logements

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ZAC de Soula, Macouria, Guyane (97)

« Sur un secteur industriel en mutation, à Noisy-le-Sec, Mix’it mélange les usages et les populations dans une ville moderne et évolutive. L’offre est très diversifiée : logement intermédiaire, logement social, locatif libre, accession classique, ateliers-logement dédiés aux artisans et petits entrepreneurs, commerces de proximité, espaces d’activité mutualisés, bâtiments évolutifs. La nature s’installe en ville grâce à la liaison verte avec le parc régional de Romainville et l’introduction d’une agriculture urbaine. Nous intervenons comme bailleur et investisseur sur ce projet qui configure une mixité crédible et pérenne. Le chantier démarrera en 2019 pour livraison en 2021. »

JULIE ADROT, responsable développement Grand Paris Habitat, chef de projet Quartier Mix’it

« Sur 16 hectares, Parcs en scène est l’un des sites les plus étendus de la consultation. Une grande trame verte,

trait d’union naturel entre Thiais et Orly, structurera ce quartier de 3 000 logements, espaces commerciaux,

tertiaires et industriels, desservi par le futur réseau métropolitain. La création d’un équipement innovant

unique en Europe, dédié à l’eSport et la réalité virtuelle, en fera un lieu d’attraction majeur. Grand Paris Habitat intervient comme opérateur immobilier global pour la

réalisation de 1 000 logements sociaux et 200 logements intermédiaires sur ce territoire en reconversion.

Les premières mises en chantier sont programmées en 2020 pour des livraisons de 2022 à 2029. »

XAVIER BRISSY, direction de l’Investissement et de l’Innovation Grand Paris Habitat,

chef de projet Parcs en scène

GRAND PARIS HABITAT EST LAURÉAT DE SIX SITES DE L’APPEL À PROJETS « INVENTONS LA MÉTROPOLE DU GRAND PARIS », LANCÉ FIN 2016. CES PROJETS TOTALISENT ENVIRON 1 700 LOGEMENTS À CONSTRUIRE POUR LE COMPTE DE CDC HABITAT, EN VEFA OU EN MAÎTRISE D’OUVRAGE DIRECTE. PARMI EUX, QUARTIER MIX’IT À NOISY-LE-SEC (MANDATAIRE BOUYGUES IMMOBILIER) ET PARCS EN SCÈNE À THIAIS/ORLY (MANDATAIRE LINKCITY ÎLE-DE-FRANCE).

QUATRE AUTRES PROJETS LAURÉATS

Un Belvédère Métropolitain pour le site « Terrains Leclaire » à Clichy-sous-Bois (manda-taire Nexity Féréal)

Village Bongarde pour le site « Quartier de la Bongarde » à Villeneuve-la-Garenne (mandataire : Sogeprom Habitat)

Antonypôle pour le site « Antonypôle » à Antony (manda-taire : Linkcity Île-de-France)

Ressources Toit pour le site « Armée Leclerc » à Morangis (mandataire : Paris Sud Aménagement)

OCTOBRE 2017

INVENTER LA MÉTROPOLE DU GRAND PARIS

43 %DES PROJETS PRÉSENTÉS PAR GRAND PARIS HABITAT EN GROUPEMENT AVEC SES PARTENAIRES ONT ÉTÉ RETENUS.

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10 11RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

L’ANNÉE 2017 EN CHIFFRES

LOGEMENTSSOCIAUX

incluant 71 000 logementssociaux en Outre-mer

425 000logements gérés

262 000 86 000

LOGEMENTSINTERMÉDIAIRES

77 000

LOGEMENTSTRÈS SOCIAUX portés par Adoma

CHIF

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CLÉ

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(hors Adoma et Outre-mer)

10 500logements livrés

6 000logements

sociauxdont 2 000

en Outre-mer

2 300logements

intermédiaires

2 200logements

très sociauxportés par

Adoma

16 700mises en chantier

7 100logements

sociaux,dont 1 400

en Outre-mer

5 500logements

intermédiaires

4 000logements

très sociauxportés par

Adoma

8 500collaborateurs

+ de

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4 QUESTIONS POUR INVENTER LA VILLE

ENJEUXPARTAGÉS

RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 201713

RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

L. T. : Justement, nous travaillons actuel-lement sur la structuration du Fonds de Logement Intermédiaire (FLI) 2. Quels sont nos principaux facteurs de réussite ?

André Yché : Le FLI originel a tenu tous ses engagements en termes de rythme de production, mais aussi de rentabilité. Les investisseurs en sont globalement très satisfaits. C’est ce qui vaut à AMPERE Gestion d’avoir également remporté l’appel d’offre de l’État concernant la gestion du fonds d’un deuxième fonds de logement intermédiaire financé par l’État, l’équiva-lent public du FLI. Ces succès incarnent la réussite collective du Groupe et jouent un rôle central dans son fonctionnement : CDC Habitat est le seul acteur de son secteur à disposer d’un tel outil de financement, au même titre que nous sommes les seuls à disposer d’une filiale telle qu’Adoma. Autant d’avantages décisifs pour absorber les évolutions liées à la loi Élan (Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) et à la réforme de la politique du logement. L’avenir d’AMPERE Gestion se joue sur sa capacité d’innovation : trouver

sur les marchés des sources de finance-ment pour le logement intermédiaire avec le FLI 2, mais aussi pour de nouveaux champs, notamment celui du secteur du logement social.

Chiraz Ben ChadliDirectrice territoriale adjointe Grand Lyon au sein d’Adoma

Je témoigne du soutien du fonds Hémis-phère dans le financement de nos acti-vités. Pensez-vous, Monsieur le président, que son modèle économique permette à Adoma de poursuivre le développement de son activité d’asile et d’hébergement comme au cours des dernières années ?

André Yché : Adoma est l’opérateur de référence des pouvoirs publics pour le logement accompagné et l’hébergement d’urgence. Cette place centrale dans le paysage institutionnel est le fruit de son efficacité accrue, de son professionna-lisme et de sa réactivité systématique, en réponse à toutes les demandes qui lui sont adressées. Oui, son modèle économique lui permet d’équilibrer ses activités et de

financer un plan d’investissement de 3,5 milliards d’euros pour remettre à niveau son patrimoine existant et développer son offre résidentielle – je pense notamment à la transformation de 11 700 chambres en studios les cinq dernières années et à l’ac-quisition d’hôtels très sociaux, qui se déve-loppera encore en 2018. Efficacité interne et appui sur des ressources extérieures… ce modèle a vocation à faire école dans le secteur de l’hébergement d’urgence et du monde associatif.

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Laurent Filorizzo Directeur d’agence à la Sainte-Barbe La Sainte-Barbe, compte-tenu de ses spécificités de statut et de mission, n’est pas impactée par la réforme du logement. J’aimerais savoir, monsieur le président, quelle est la stratégie du Groupe à moyen terme pour cette filiale ?

André Yché : CDC Habitat a vu aboutir en 2017 sa prise de contrôle des Sidom et l’exemple de la Sainte-Barbe a pesé dans ce dossier de longue haleine, en démontrant la capacité d’ancrage du Groupe sur un territoire. La Sainte-Barbe fait aujourd’hui figure d’opérateur de référence sur le bassin minier de Lorraine. La réussite de son implantation suscite l’estime aussi bien des associations de locataires que des élus locaux. Cette exemplarité permet aussi au Groupe d’étayer sa candidature auprès de Maisons et Cités, implanté dans le bassin minier des Hauts-de-France. La Sainte-Barbe doit donc poursuivre son développe-ment et diversifier son offre en réponse au contexte local, notamment le vieillissement de la population.

Lucile Trystram Asset manager au sein d’AMPERE Gestion AMPERE Gestion a fêté ses quatre ans en 2017. En tant qu’asset manager de cette filiale du Groupe, je voudrais vous demander, Monsieur le président, quelle vision vous avez de son avenir ?

André Yché : Le lancement de fonds d’in-vestissement dans le secteur du logement social est à inscrire au succès d’AMPERE Gestion. Je pense en particulier au fonds Hémisphère, qui a permis de financer dans de bonnes conditions une partie des activités d’Adoma. AMPERE Gestion gère actuellement 5 milliards d’euros sous mandat ; son objectif est d’en gérer 10 milliards dans quatre ans. La clé de son équation de développement, c’est son adossement à l’ensemble des métiers de CDC Habitat. En parallèle du choix des actifs, la qualité de l’exploitation du patrimoine contribue à son succès dans le champ de l’immobilier résidentiel.

CES SUCCÈS INCARNENT LA RÉUSSITE COLLECTIVE DU GROUPE ET JOUENT UN RÔLE CENTRAL DANS SON FONCTIONNEMENT. ”

ANDRÉ YCHÉ

PIONNIER DANS SON

DOMAINE, CDC HABITAT A

CRÉÉ UN NOUVEAU MODÈLE

POUR LE LOGEMENT QUI

PROUVE, D’ANNÉE EN ANNÉE,

SA PERTINENCE.

2017 A NOTAMMENT

ÉTÉ MARQUÉE PAR LA

PRISE DE CONTRÔLE DES

SIDOM, LA RÉUSSITE DU

FONDS HÉMISPHÈRE ET

LE POSITIONNEMENT DU

GROUPE AU SEIN DE LA

CAISSE DES DÉPÔTS ET DE LA

BANQUE DES TERRITOIRES.

DANS UN DIALOGUE AVEC

TROIS COLLABORATEURS

DU GROUPE, ANDRÉ YCHÉ,

PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE,

REVIENT SUR CES TEMPS

FORTS ET LES ORIENTATIONS

STRATÉGIQUES DE

CDC HABITAT.

14 15

CONVERSATION AVEC LE PRÉSIDENT DE CDC HABITAT

ANDRÉ YCHÉ

RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

André Yché : La sécurité passe par la résidentialisation pour différencier claire-ment espaces publics et espaces privés. Eviter les zones d’insécurité non visibles du public est en effet une question d’approche urbanistique et architectu-rale, conjuguée à des moyens techniques comme la vidéosurveillance. C’est aussi une question de gestion de proximité, en partenariat avec les services de police et de gendarmerie. Comme toutes les fonctions sociales clé, la sécurité a un coût, qu’il faut assumer dès la conception des programmes et leur lancement, pour éviter les surcoûts par la suite. C’est un vrai sujet d’avenir.

L. T. : Pour conclure sur une note pros-pective, puisque vous parler d’avenir, le groupe SNI est devenu CDC Habitat le 1er janvier 2018, tandis que la Caisse des Dépôts a annoncé la création de la Banque des territoires. CDC Habitat a vocation à s’y intégrer, qu’est-ce que cela implique pour le Groupe ?

André Yché : La Banque des territoires est une nouvelle direction au sein de la Caisse des Dépôts. Elle vise à faire émerger une offre globale, dont l’outil privilégié sera une plateforme multimodale. Dans cette démarche, nous sommes associés au montage de projets complexes. Par exemple, notre proposition sur Maisons et Cités est centrée sur l’habitat, mais il y est aussi question d’une vision prospective du

peuplement pour redynamiser le territoire du bassin minier des Hauts-de-France. Cela touche à la mobilité collective, en liaison avec la métropole lilloise, et au développement économique autour de grands équipements publics, tels que le Louvre-Lens. Ces aspects ne relèvent pas des compétences de CDC Habitat, mais d’autres entités de la Caisse des Dépôts sont à même de s’en saisir. La Banque des territoires a vocation à porter ces approches transverses pour donner une chance supplémentaire d’aboutissement à ces dossiers complexes. Sans changer de gouvernance, CDC Habitat intègre ainsi un cadre de coordination resserré qui facilite l’organisation des projets. C’est une chance supplémentaire de nous engager avec des moyens accrus sur des dossiers que nous pourrions difficilement aborder seuls.

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Lucile Trystram

Asset manager au sein d’AMPERE

Gestion

Laurent Filorizzo

Directeur d’agence à la Sainte-Barbe

L. F. : Vous l’avez évoqué précédem-ment, CDC Habitat doit entrer prochai-nement au capital de Maisons et Cités. Quelle est la stratégie du Groupe pour cette future nouvelle filiale ?

André Yché : Une prise de participa-tion initiale de 34 % dans cette filiale de l’Établissement Public de gestion Immobilière de NORd – PAs de Calais (ÉPINORPA) est en effet à l’ordre du jour et, selon les circonstances et les besoins, CDC Habitat pourra monter à la majorité. L’objectif fondamental est d’aider cet organisme à réaliser ses missions dans les meilleures conditions et, surtout, de répondre aux besoins des populations de ces territoires. Exactement comme ce que nous faisons en Lorraine. Mais le patrimoine de Maisons et Cités est plus important et largement composé de maisons individuelles, des facteurs à prendre en compte pour déployer une stratégie patrimoniale et une stratégie de peuplement correspondant à la réalité des besoins des ménages du XXIe siècle. Cela passera notamment par une offre d’habitat diversifiée, entre logement social, logement intermédiaire et accession à la propriété, en concerta-tion avec les responsables locaux.

C. B. C. : Nos résidents sont souvent des personnes fragilisées par leur situation économique et, de plus en plus, par l’âge. Dans le cadre du développement des services à la personne, comment mieux accompagner les plus démunis et les rapprocher notamment du soin médical ?

André Yché : Greffer progressivement sur notre offre d’habitat des offres de services pour les populations que nous accueillons est essentiel. De manière générale, nos résidents sont des personnes particulièrement fragiles car parfois très peu formées – certains ne maîtrisent pas la langue – et donc peu employables. Nous travaillons à les rapprocher de la formation et de l’em-ploi, notamment via notre partenariat avec l’Afpa, et peut-être, prochainement, avec Pôle Emploi. Le but ? Implanter des

permanences de ces services publics dans les résidences où les situations sont les plus critiques. La question du vieillissement et de l’offre de soins est évidemment tout aussi essentielle. La réponse ne peut pas se limiter aux Ehpad et aux résidences pour personnes âgées. Dans le cadre de la Banque des territoires, nous menons une réflexion avec d’autres entités de la Caisse des Dépôts sur la façon de constituer un bloc d’offres médico-sociale en faveur du maintien à domicile des populations âgées. En repensant ses métiers dans une approche globale et en phase avec la transformation numérique, CDC Habitat renforce la cohésion sociale. Notre finalité : mettre l’économique au service du social, tout en considérant les services sociaux comme un levier d’effi-cience économique du modèle national. C’est un exercice complexe, qui suppose des réglages permanents avec l’appui de notre actionnaire.

C. B. C. : Autre sujet de préoccupation, la sécurisation des nouvelles rési-dences  : celle-ci n’est bien souvent prise en compte qu’après leur livraison. Dans un environnement contraint en termes de budget et de paysage urbain, comment peut-on mieux intégrer les aspects de sûreté dès la conception des programmes, afin de minimiser les dépenses a posteriori ?

NOUS MENONS UNE RÉFLEXION AVEC D’AUTRES ENTITÉS DE LA CAISSE DES DÉPÔTS SUR LA FAÇON DE CONSTITUER UN BLOC D’OFFRES MÉDICO-SOCIALE EN FAVEUR DU MAINTIEN À DOMICILE DES POPULATIONS ÂGÉES. ”

ANDRÉ YCHÉ

EN REPENSANT SES MÉTIERS DANS UNE APPROCHE GLOBALE ET EN PHASE AVEC LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE, CDC HABITAT RENFORCE LA COHÉSION SOCIALE. ”

ANDRÉ YCHÉ

LA BANQUE DES TERRITOIRES A VOCATION À PORTER DES APPROCHES TRANSVERSES POUR DONNER UNE CHANCE SUPPLÉMENTAIRE D’ABOUTISSEMENT À CES DOSSIERS COMPLEXES. ”

ANDRÉ YCHÉ

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Chiraz Ben Chadli

Directrice territoriale adjointe Grand Lyon

au sein d’Adoma

Retrouvez la vidéo de l’interview sur rapportannuel.cdchabitat.com

18 19RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

la construction d’équipements publics (crèches, Ehpad, foyers de jeunes travail-leurs…), la gestion écologique de plus de 105 hectares d’espaces verts et 90 jardins partagés, ou encore la végétalisation des toits et terrasses. Construction, entre-tien d’un patrimoine centenaire, qualité de service, loyers et charges maîtrisés : la conjugaison de tous ces paramètres porte des enjeux économiques parfois contradictoires qui nous poussent à l’innovation économique et sociale pour équilibrer nos budgets.

Y.C. : Tous les bailleurs sociaux, déjà affectés par la diminution des aides publiques, voient la baisse des Aides Personnalisées au Logement (APL) et la mise en place de la Réduction de Loyer Solidaire (RLS) réduire leurs recettes d’exploitation. Face à cette perte d’autofinancement, CDC Habitat adopte une stratégie responsable : ramener le coût moyen des réhabilitations de 36 à 25 000 euros par logement et maintenir la production à 6 000 logements sociaux par an, et ce tout en donnant priorité à la performance énergétique. Et puis, être un opérateur responsable, c’est aussi produire des logements intermédiaires qui comblent l’absence d’offre entre logement social et logement libre en zones tendues. Nous sommes précur-seurs dans ce domaine, avec 22 000 logements en développement depuis 2015.

En tant que constructeur, votre respon-sabilité environnementale est forte. Vos objectifs vont-ils au-delà des exigences réglementaires et pourquoi ?

S.D. : Avec un parc de plus de 123 000 logements dans la capitale la plus dense d’Europe, Paris Habitat se doit d’y œuvrer pour l’environnement. Toutes nos opérations sont certifiées ISO 500001, NF Habitat pour les réhabi-litations et NF Habitat HQE pour le neuf. Nous adoptons aussi de nouveaux modes constructifs : matériaux biosourcés ou issus de la filière bois ; réemploi d’équi-pements en place tels que radiateurs, boiseries et luminaires sur le programme de réhabilitation de la caserne de Reuilly, par exemple. Un bâtiment récemment livré dans le XVe arrondissement récupère la chaleur d’un datacenter à proximité et une chaufferie sera prochainement

alimentée par la chaleur du métro dans le quartier Beaubourg. Bailleur social dans une ville parmi les plus chères au monde, nous sommes vigilants à maintenir nos 300 000 locataires dans nos appar-tements, en veillant à maîtriser leurs charges et à lutter contre la précarité énergétique.

Y.C. : Effectivement, qui dit performance énergétique, dit aussi charges maîtri-sées. CDC Habitat a lancé dès 2007 un plan de rénovation du patrimoine : la moyenne de consommation de notre parc est descendue à 170 kWh/m2 (plus de 20 % d’économie) et nous visons 150 kWh/m2 en 2020. En production neuve, l’anticipation de la RT2018 sur tous nos programmes depuis 2014 permet d’atteindre 50kWh/m2. En parallèle, nous privilégions l’emploi de matériaux et d’équipements durables, ce qui réduit aussi les coûts d’entretien en exploitation et améliore notre équilibre économique.

On parle beaucoup de « ville inclusive » pour évoquer le besoin de cohésion sociale dans les grandes aggloméra-tions. Pourquoi et comment intégrer cette notion dans la transformation du modèle urbain ?

S.D. : Pour Paris Habitat, c’est faire en sorte que chacun vive mieux dans la ville et ne laisser personne au bord du chemin. Nous soutenons l’implantation de commerces solidaires, de ressource-ries ou de circuits courts alimentaires basés sur des expérimentations d’agri-culture urbaine. Tout cela en associant les habitants aux projets. L’inclusion, c’est aussi, par exemple, une offre internet-téléphone-télévision négociée à 1,37 euros par mois pour nos locataires, l’Office prenant à sa charge 0,13 euros par foyer. Et d’autres principes d’achats groupés sont à l’étude - alimentation, électroménager, assurance… - pour améliorer le pouvoir d’achat des habitants.

Y.C. : L’accompagnement des interve-nants sociaux de CDC Habitat auprès des locataires les plus fragiles, pour les orienter vers les organismes et les associations qui peuvent les aider, va complètement dans le sens de l’in-clusion. De même, notre partenariat

avec l’Afpa (Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes) pour implanter des antennes au pied de nos résidences est un coup de pouce efficace en faveur de l’insertion professionnelle des habitants. À fin 2017, plus de 1 000 personnes profi-taient de ce dispositif au sein de nos vingt antennes. 10 % d’entre eux avaient retrouvé un emploi, 13 % avaient intégré une formation. Devant ce succès, nous avons décidé d’ouvrir les antennes à d’autres partenaires œuvrant pour l’insertion professionnelle et l’accompa-gnement social. Une première conven-tion de partenariat a ainsi été signée avec Emmaüs Connect. Nous étudions également le développement de services (dépôts de la Poste, conciergerie, aide au déménagement…) qui puissent améliorer la qualité de vie de nos locataires.

NOUS SOMMES VIGILANTS À MAINTENIR NOS 300 000 LOCATAIRES DANS NOS APPARTEMENTS, EN VEILLANT À MAÎTRISER LEURS CHARGES ET À LUTTER CONTRE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE. ”

STÉPHANE DAUPHIN

PROPOSER À DES PUBLICS SPÉCIFIQUES DAVANTAGE

DE LOGEMENTS ABORDABLES, MAÎTRISER L’IMPACT

DE SON ACTIVITÉ SUR L’ENVIRONNEMENT,

CONCILIER DES ENJEUX ÉCONOMIQUES PARFOIS

CONTRADICTOIRES : AU-DELÀ DE LA PORTÉE

SOCIALE DE SON ACTIVITÉ, LA MISSION D’UN

BAILLEUR SOCIAL EST-ELLE NÉCESSAIREMENT

RESPONSABLE ? RÉPONSES D’YVES CHAZELLE,

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CDC HABITAT, ET DE

STÉPHANE DAUPHIN, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE

PARIS HABITAT.

QU’EST-CE QU’UN

OPÉRATEUR DE LOGEMENT

RESPONSABLE ?

En quoi CDC Habitat et Paris Habitat accomplissent-ils leur mission de manière responsable ?

Yves Chazelle : CDC Habitat vise à procurer à toutes les catégories de population un logement correspondant à leurs besoins et à leurs moyens financiers, une prestation de qualité à la hauteur de la considéra-tion que l’on doit à nos clients. Et nous

nous attachons tout autant à anticiper leurs problèmes économiques et sociaux, afin de leur éviter la spirale de difficultés irréversibles.

Stéphane Dauphin : Oui, notre métier ne se limite pas à fournir des logements à loyer modéré. Nous devons aussi être au service du territoire et de ses habitants. Paris Habitat accompagne sa collectivité dans

Yves ChazelleDirecteur généralde CDC Habitat

Stéphane Dauphin Directeur général de Paris HabitatEN

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ÊTRE UN OPÉRATEUR RESPONSABLE, C’EST AUSSI PRODUIRE DES LOGEMENTS INTERMÉDIAIRES QUI COMBLENT L’ABSENCE D’OFFRE ENTRE LOGEMENT SOCIAL ET LOGEMENT LIBRE EN ZONES TENDUES. ”

YVES CHAZELLE

20 21RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE D’ENTREPRISE : L’ENGAGEMENT FORT DE CDC HABITAT

QU’EST-CE QU’UN OPÉRATEUR DE LOGEMENT RESPONSABLE ?ZOOM ...

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Prévenir les discriminationset promouvoir l’égalité des chances

—Développer les compétences

des collaborateurs et favoriserleur mobilité

—Garantir la santé et la sécurité au travail

—Promouvoir un dialogue social de qualité

Garantir un service de qualité pour nos locataires —Assurer à nos locataires un bâtiet un cadre de vie de qualité—Favoriser les parcours résidentielset la transparence dans les attributionsde logements—Accompagner les locataires en di�culté—Assurer la concertation avecles locataires et leurs représentants

Inscrire l’action du Groupe et de chaque entité dans les initiatives et

projets de son territoire

Prévenir et réduire l’impact environnemental relatif à notre

fonctionnement interne—

Favoriser les procédés constructifs économes en ressources

—Actualiser le plan stratégique énergétique

du Groupe dans le cadre des évolutions des objectifs nationaux et de ceux

de la Caisse des Dépôts—

Favoriser les équipementset la conception de bâtiments

hydroéconomes—

Mettre en œuvre une stratégieglobale de biodiversité

Promouvoir des relations fournisseurs responsables—Intégrer des critères sociaux et environnementaux dans les processus achats

Prévenir les risques déontologiques et éthiques—Garantir la transparence et l’e�cacité des instances de gouvernance

LOCATAIRES

GO

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TAL

ENVIRONNEMENT FOURNISSEURS

SOCIAL

INVESTISSEMENT RESPONSABLE : AMPERE GESTION PARTICIPE À LA CRÉATION D’UN SYSTÈME FINANCIER DURABLE

Dans le cadre de sa démarche d’Investissement Socialement Responsable (ISR), AMPERE Gestion est signataire des Principes pour l’Investissement Responsable (PRI – Principles for Responsible Investment). Cette initiative, parrainée par l’Organisation des Nations Unies, promeut l’intégration des problématiques Environnementale, Sociale et de Gouvernance (ESG) dans les décisions d’investisse-ment. AMPERE Gestion s’engage à rendre compte du respect de ces principes dans sa stratégie d’investissement, à travers un reporting annuel exhaustif donnant lieu à une évaluation rendue publique.

Réhabilitation des 115 logements sociaux de la résidence Le Prado à Noisy-le-Grand (93)

LES 19 ENGAGEMENTS RSE DE CDC HABITAT

Après deux audits réalisés en 2013 et 2015 par Vigeo*, un travail de réflexion sur la mise en place d’une démarche RSE a été entamé en 2016. Impliquant plusieurs directions métier et entités du Groupe, réunis au sein d’une commis-sion dédiée, cette démarche a abouti en janvier 2017 à la formalisation de 19 engagements, structurés autour de 6 axes, qui définissent un cadre commun pour l’ensemble des filiales de CDC Habitat.

3,3 MILLIARDS D’€le montant de l’investissement prévu pour le plan stratégique de patrimoine de CDC Habitat, sur la période 2010-2026

 170 KWH/M2

la performance énergétique globale du parc CDC Habitat à fin 2017, équivalente à une étiquette DPE D (contre 229 kWh/m2 en 2007)

* Agence européenne de notation extra financière spécialisée dans l’évaluation de la performance des entreprises et des organisations en matière de responsabilité sociétale

CDC HABITAT A FAIT LE CHOIX D’ALLER AU-DELÀ DE SA MISSION D’INTÉRÊT GÉNÉRAL EN S’ENGAGEANT DANS UNE DÉMARCHE DE RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE D’ENTREPRISE (RSE). LE GROUPE S’EFFORCE AINSI D’EXERCER SON ACTIVITÉ DE BAILLEUR DE MANIÈRE RESPONSABLE, NOTAMMENT EN PORTANT UNE ATTENTION PARTICULIÈRE À SON IMPACT ENVIRONNEMENTAL, À LA QUALITÉ DU SERVICE POUR SES LOCATAIRES, À LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DE SES COLLABORATEURS, ETC. CETTE VOLONTÉ SE TRADUIT ÉGALEMENT À TRAVERS LA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT SOCIALEMENT RESPONSABLE (ISR) DE SA FILIALE AMPERE GESTION, QUI SE FIXE DES OBJECTIFS RSE AMBITIEUX POUR MENER SON ACTIVITÉ DE GESTION DE FONDS DE MANIÈRE RESPONSABLE.

22 23RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

SMART CITY : CONSTRUIRE UNE VILLE PLUS INCLUSIVE

POUR EN SAVOIR PLUSDécouvrez notre partenariat avec Emmaüs Connect, page 6

QU’EST-CE QU’UN OPÉRATEUR DE LOGEMENT RESPONSABLE ?ZOOM ...

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UN RÉSEAU SOCIAL DE VOISINAGE POUR FAVORISER LE LIEN SOCIAL

Dans les métropoles de Paris, Rennes, Bordeaux, Toulouse et Lyon, CDC Habitat mène une expérimentation avec Smiile, pour inciter les habitants de 74 résidences à utiliser ce réseau d’entraide et de partage local entre voisins. 4 700 logements très sociaux, sociaux, intermédiaires ou libres sont concernés par cette démarche promue par les gardiens des résidences. Actuellement, les locataires qui se connectent utilisent à près de 80 % la plate-forme pour échanger des services, des objets ou proposer du covoiturage. Une seconde phase de déploiement est en préparation, étendue notamment à des villes moyennes.

En parallèle, une enquête menée sur tout le territoire, et à laquelle 13 000 locataires de CDC Habitat ont répondu, révèle qu’ils sont prêts à échanger des services entre voisins et considèrent légitime que leur bailleur propose ce type de services qui contribuent au vivre ensemble.

UNE CONCIERGERIE ÉTHIQUE

Dans l’éco-quartier Hyacinthe Vincent à Dijon (21), une conciergerie renforce le lien social et la qualité de vie depuis juin 2017, dans le cadre d’une convention entre CDC  Habitat et « Sens pratique, la conciergerie éthique ». Grâce à de nombreux partenariats orientés sur les pratiques responsables, elle propose aux habitants des 190 logements sociaux, intermédiaires et libres gérés par le Groupe des services non pourvus

dans le quartier. Ils répondent à des besoins quotidiens (pressing, repassage, cordonnerie, portage de courses…) ou occasionnels (dépannage informatique et électroménager, bricolage, révision automobile…). Accueil d’enfants et soutien scolaire sont également proposés, ainsi que des activités de loisirs (cours de couture, de chant, d’œnologie…) et de bien-être (massage, esthétique). Périodiquement, des « Journées des services » rythment des échanges thématiques : nettoyage écologique, marché solidaire, jardin partagé ou encore implantation d’une boîte à lire. CDC Habitat verse une redevance mensuelle pour rémunérer la prestation rendue par la Conciergerie.

PARTENARIAT AFPA AU CŒUR DES QUARTIERS : UN SERVICE À FORTE VALEUR AJOUTÉE POUR LES LOCATAIRES

Afin de lutter contre le chômage dans les quartiers prioritaires, CDC Habitat s’est associé en 2016 à l’Afpa* pour expérimenter un dispositif innovant et inédit : implanter des antennes de l’Afpa au cœur même des quartiers.

En pratique, CDC Habitat met gratui-tement à disposition de l’Afpa des locaux en pied d’immeuble et prend à sa charge les travaux de mise aux normes du local, l’aménagement et le mobilier. Les antennes, ouvertes à tous les résidents du quartier, assurent un suivi individuel des personnes et organisent ponctuelle-ment des ateliers collectifs et théma-tiques selon les besoins locaux (élaboration d’un CV, connaissance du bassin d’emploi  local).

* Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes

POUR EN SAVOIR PLUSDécouvrez l’interview de Xavier Brissy, page 7

CDC Habitat construira près de 1 000 logements sociaux (familiaux, étudiants, intergénérationnels, en résidence sociale) et au moins 200 logements intermédiaires sur ce site, situé à proximité de la future gare du Grand Paris Express (ligne 14).

Parcs en Scène, Thiais / Orly (94) – Lauréat de l’appel à projet Inventons la Métropole du Grand Paris (IMGP)

DÉVELOPPEMENT DURABLE, INSERTION SOCIALE, BIEN VIVRE ENSEMBLE : LES ENJEUX ASSOCIÉS À LA SMART CITY FONT DEPUIS LONGTEMPS PARTIE INTÉGRANTE DES RÉFLEXIONS ET DES ACTIONS DE CDC HABITAT. PARTENAIRE DES VILLES ET DES TERRITOIRES INTELLIGENTS, LE GROUPE ENTEND PROPOSER UNE OFFRE URBAINE CONSTRUITE EN RÉSEAU AVEC SES PARTENAIRES POUR ANTICIPER CE QUE SERA LE LOGEMENT DE DEMAIN ET OFFRIR DES SERVICES INNOVANTS, UTILES POUR TOUS.

JE SUIS VENU SUR LES CONSEILS DE MA GARDIENNE. C’EST LA QUATRIÈME FOIS QUE JE RENCONTRE MA CONSEILLÈRE. ELLE M’AIDE À TROUVER DES FORMATIONS, À MONTER DES DOSSIERS POUR MON PROJET DE RÉORIENTATION. ”

MAYMONANGA, LOCATAIRE

24 25RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

restructuration du tissu du secteur. Cela devrait se faire autour des acteurs dits « groupes verticaux », au sens capita-listique du terme, mais aussi au travers de sociétés de coopération dites « groupes horizontaux », dans le cadre desquelles les bailleurs coopéreront pour une meilleure efficience opérationnelle et financière. Cela conduira ainsi le secteur à une intense activité stratégique de consolidation qui nécessitera des financements spécifiques sur lesquels travaille actuellement la Caisse des Dépôts pour offrir des solutions adaptées. Enfin, le modèle économique qui est aujourd’hui principalement assis sur les produits locatifs devrait évoluer pour s’adapter à ce nouveau contexte en intégrant dans les équilibres globaux, pour la reconstitution des fonds propres, une part accrue de ventes de logements aux locataires ou favoriser la création de de véhicules d’investissement. Il s’agit là d’une évolution structurelle du modèle qui ouvre des champs nouveaux et des besoins de financements innovants. Nous y travaillons et serons au rendez-vous.

Et pour CDC Habitat ?

Vincent Mahé : Les conséquences sont à la fois financières, opérationnelles et organisationnelles. Financièrement, pour l’ensemble du secteur, la réforme induit une baisse de chiffre d’affaires de 10 % si l’on prend en compte aussi l’impact de la cotisation à la Caisse de Garantie du Loge-ment Locatif Social (CGLLS). C’est notre marge d’autofinancement qui disparaît. L’activité de CDC Habitat est impactée essentiellement pour le pôle social et, dans une moindre mesure, pour le loge-ment intermédiaire et l’hébergement. Avant le vote de la loi, nous estimions le manque à gagner à 60 millions d’euros sur le compte de résultat du Groupe en 2018 et 2019 : environ 50 millions d’euros par la mesure RLS et près de 10 millions d’euros par le gel des augmentations de loyer. Les amendements votés depuis ont étalé

l’effort dans le temps, mais ils l’ont aussi alourdi : l’impact atteindra 100 millions d’euros à partir de 2020 ! Du point de vue opérationnel, CDC Habitat entend main-tenir un rythme de production toujours aussi soutenu. Pour faire plus avec moins d’argent, il faut donc se réorganiser : nous avons saisi les instances représen-tatives du personnel en vue notamment de fusionner les 13 sociétés de notre pôle social dans une optique de regroupement de moyens.

Sur le plan financier, comment la Caisse des Dépôts va-t-elle accompagner les organismes de logement social ?

M. L. : La Caisse des Dépôts s’est mobilisée dans des délais et avec une ampleur sans précédent, prouvant qu’elle sait aussi se montrer agile et réactive :

■■ la mesure d’allongement de la dette mise en œuvre dans des délais record a connu un grand succès avec 16 milliards d’euros de demandes ;

■■ le directeur général a annoncé dès le mois d’avril un Plan Logement massif de 10 milliards d’euros. Pour ne citer que quelques-uns des dispositifs qui seront tous disponibles au 1er juillet :

la deuxième génération de prêts de haut de bilan de 2 milliards d’euros, bonifiés à 100 % par Action Logement sur les 20 premières années du prêt,

une offre à taux fixe de 4 milliards d’euros, dont 2 milliards viendront soutenir la production de logements et 2 milliards accompagneront la recomposition du secteur dans le cadre de réaménagements de dette. L’éco-prêt sera prolongé sur les cinq prochaines années pour 3 milliards d’euros,

l’offre nouvelle de financements à court terme, également pour 3 milliards d’euros.

Enfin, et pour la première fois, la Caisse des Dépôts va abonder pour 700 millions d’euros en fonds propres un véhicule d’investissement. Ce véhicule investira notamment, et c’est une première pour un investisseur institutionnel, en démem-brement de propriété dans le logement social neuf. Il participera au soutien de la production de logements par les bailleurs, pour que ces derniers économisent des fonds propres. Une part limitée de l’inves-tissement pourra aussi porter sur l’acqui-sition de PLS de plus de 15 ans, champ ouvert par la loi Élan, apportant là-encore aux bailleurs les fonds propres nécessaires aux opérations nouvelles. La Caisse entend maintenir son rôle de financeur et de partenaire essentiel du logement social qu’il occupe sans faille et à travers les crises financières.

QUEL MODÈLE POUR LE

LOGEMENT SOCIAL ?

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LOI ÉLAN, NOUVEAUX MODES D’INVESTISSEMENT,

REGROUPEMENT DES ACTEURS DU SECTEUR…

LE LOGEMENT SOCIAL EST EN PLEINE

RESTRUCTURATION. COMMENT CDC HABITAT, ET

PLUS LARGEMENT LE MONDE DU LOGEMENT SOCIAL,

DOIVENT-IL FAIRE ÉVOLUER LEUR MODÈLE POUR

S’ADAPTER À CES CHANGEMENTS ? LE POINT AVEC

MARIANNE LAURENT, DIRECTRICE DES PRÊTS ET DE

L’HABITAT DE LA DIRECTION DES FONDS D’ÉPARGNE

CDC HABITAT, ET VINCENT MAHÉ, SECRÉTAIRE

GÉNÉRAL DU GROUPE CDC HABITAT ET PRÉSIDENT

D’AMPERE GESTION.

Marianne Laurentdirectrice des prêts et de l’habitat à la direction des fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts

La loi de finances 2018 et la loi ÉLAN vont bouleverser en profondeur le secteur du logement social. Quelles sont les consé-quences pour le secteur HLM ?

Marianne Laurent : Ces bouleversements sont d’ordres multiples mais ils conduiront à titre principal à faire évoluer structurel-lement le modèle financier du secteur, son tissu et, à plus long terme, son modèle économique. La loi de finances 2018 a en

effet mis en place la Réduction de Loyer de Solidarité (RLS), la diminution de l’avantage sectoriel sur la TVA, ainsi qu’un ensemble de dispositions, dont l’imposition d’une partie des plus-values de cession. Aussi, la jauge et les ratios financiers que l’on connait aujourd’hui seront amenés à évoluer. La loi Élan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), dès lors qu’elle sera publiée, encouragera la poursuite des regroupements d’acteurs et la

Vincent Mahésecrétaire général de CDC Habitat et président d’AMPERE Gestion

LA CAISSE DES DÉPÔTS S’EST MOBILISÉE DANS DES DÉLAIS ET AVEC UNE AMPLEUR SANS PRÉCÉDENT, PROUVANT QU’ELLE SAIT AUSSI SE MONTRER AGILE ET RÉACTIVE ”

MARIANNE LAURENT

26 27RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

Au-delà de ses financements innovants, CDC Habitat a-t-il un rôle à jouer dans la restructuration du secteur HLM ?

V.M. : Oui, en se restructurant elle-même, avec le processus que nous avons entamé pour fusionner les 13 entreprises sociales de l’habitat du Groupe. En outre, le Groupe se positionne comme point d’ancrage pour tous les acteurs du secteur HLM qui le souhaitent. CDC Habitat peut devenir une structure d’adossement pour des orga-nismes de logements sociaux poussés par la loi à rejoindre un groupe, ou simplement leur proposer une mutualisation de moyens via ses plateformes de support technique.

Plus globalement, quel rôle jouera la Caisse des Dépôts dans la restructuration du secteur HLM ?

M.L. : Au-delà du Plan logement de 2018 et des mesures d’urgence mises en place, la Caisse des Dépôts entend continuer à soutenir et financer l’ensemble des acteurs. Nous réfléchissons déjà à la suite et développerons, en concertation avec les bailleurs, des financements classiques ou innovants afin de renforcer notre offre de financements en dette et en fonds propres, en qualité de tiers de confiance pour les bailleurs qui en auront exprimé le besoin, afin de lutter contre les fractures territo-riales et sociales.

Cela se fera au travers d’une organisation nouvelle, à l’orientation client renforcée, avec la Banque des territoires lancée le 30 mai. Aussi, des échanges continus avec les représentants des fédérations du loge-ment social permettront d’accompagner au mieux le secteur dans le cadre de la réforme actuellement menée et de proposer les solutions les plus pertinentes aux besoins exprimés dans le cadre de cette restructu-ration. La Banque des territoires accompagnera ainsi ses clients, et en particulier le secteur social , en proposant l’ensemble de la gamme de ses solutions disponibles dans une approche « sans couture », au travers notamment des outils numériques déjà largement utilisés par nos clients qui sont tous abonnés au site des prêts.

CDC Habitat plaide depuis plusieurs années pour un modèle plus entrepreneurial et s’est montré particulièrement innovant en matière de financement, avec la création de fonds d’investissement pour le logement intermédiaire et l’hébergement d’urgence. Un financement du logement social par des investisseurs privés est-il envisagé ?

V.M. : Le logement social est encore une terre inconnue pour les investisseurs privés, mais les esprits évoluent : d’un côté, les bail-leurs sociaux anticipent une baisse durable des financements publics ; de l’autre, des acteurs privés pourraient se montrer plus réceptifs, parce qu’ils veulent faire des investissements socialement utiles et parce que la demande est telle qu’ils sentent que leurs placements seront bien protégés : quand on gère du logement social en zone tendue, on n’a pas à se préoccuper de vacance ! Nous travaillons à approfondir cette démarche. L’un des leviers envisagés est effectivement le démembrement de propriété de logements existants, l’investis-sement privé portant sur la nue-propriété et laissant l’usufruit au bailleur. Il y a deux conditions impératives à respecter : le légis-lateur doit donner un cadre stable et des perspectives lisibles ; il doit aussi simplifier la règle du jeu sur les reventes, car même un investisseur de long terme doit pouvoir, à terme, restituer les fonds qui lui ont été confiés.

Le modèle des social impact bonds, né dans les pays anglo-saxons, peut-il se développer en France ? Un Hémisphère 2 est-il prévu ?

V.M. : Oui, bien sûr. Le fond Hémisphère développé par CDC Habitat en est la preuve. C’est le plus important fonds à impact social jamais créé à travers le monde. Les rende-ments restent modérés, comme il se doit dans un investissement de ce type, mais en contrepartie, l’appui d’un partenaire solide comme Adoma garantit une très grande sécurité opérationnelle. La labellisation de l’investissement solidaire encourage le développement de ce type de titres et les investisseurs sont de plus en plus motivés pour s’engager sur des opérations sociale-ment utiles. Le fonds Hémisphère n’est pas encore épuisé, nous procédons à l’achat de nouvelles structures d’hébergement. Et par la suite, nous renouvellerons certainement l’expérience pour financer l’hébergement de publics en grande difficulté.

CDC HABITAT SE POSITIONNE COMME POINT D’ANCRAGE POUR TOUS LES ACTEURS DU SECTEUR HLM QUI LE SOUHAITENT. ”

VINCENT MAHÉ

AU-DELÀ DU PLAN LOGEMENT DE 2018 ET DES MESURES D’URGENCE MISES EN PLACE, LA CAISSE DES DÉPÔTS ENTEND CONTINUER À SOUTENIR ET FINANCER L’ENSEMBLE DES ACTEURS. ”

MARIANNE LAURENT

LE LÉGISLATEUR DOIT DONNER UN CADRE STABLE ET DES PERSPECTIVES LISIBLES. ”

VINCENT MAHÉ

QUEL MODÈLE POUR LE

LOGEMENT SOCIAL ?

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28 29RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

QUEL MODÈLE POUR LE LOGEMENT SOCIAL ?ZOOM ...

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PLAN LOGEMENT DE LA CAISSE DES DÉPÔTS : UN SOUTIEN DE PLUS DE 10 MILLIARDS D’EUROS

UN LABEL « ISR IMMO » POUR ENCOURAGER L’INVESTISSEMENT DANS LE SECTEUR DU LOGEMENT SOCIAL

AMPERE Gestion et CDC Habitat participent activement à la création d’un label ISR (Investissement Socialement Responsable) spécifique aux Fonds d’Investissement Alternatifs (FIA) en immobilier, au sein d’un groupe de travail animé par l’Association fran-çaise des Sociétés de Placement IMmobilier (ASPIM) et l’Association Française de Gestion (AFG). Face à l’exigence croissante des investisseurs en matière d’ISR et à celle des particuliers attachés à donner du sens à leur

épargne, il s’agit d’élaborer un référentiel ISR adapté aux fonds immobiliers, garantissant de solides méthodologies de gestion, une forte transparence et une information de qualité. Une vingtaine de sociétés de gestion, inves-tisseurs institutionnels et associations profes-sionnelles ont été consultées et un référentiel ambitieux est maintenant soumis à plusieurs instances. Le label “ISR Immo“ sera un levier important pour développer des fonds de financement du logement social.

5 MILLIARDS D’€DE FONDS GÉRÉS PAR AMPERE GESTION

PRÈS DE 12 500LOGEMENTS INTERMÉDIAIRES NEUFS SÉCURISÉS VIA LES FONDS D’INVESTISSEMENT GÉRÉS PAR AMPERE GESTION

10 000PLACES D’HÉBERGEMENT FINANCÉES PAR LE FONDS À IMPACT SOCIAL HÉMISPHÈRE

OBJEC

TIFS

SO

CIA

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Orientation vers un logement pérenne

Ouverture des droits sociaux

Scolarisation des enfants

Signature du contrat d’accueil et d’intégration

Création de 10 000 places d’hébergement, sécurisées et

couplées à un accompagnement social, dont 6 000 immédiatement.

L’État réalise une économie de plus de 40 %

sur les coûts d’hébergement.

Placement financier sécurisépour les investisseurs

institutionnels qui perçoivent : un loyer fixe d’Adoma

une rémunération variable selon l’atteinte des objectifs sociaux.

réhabiliter etrestructurer les hôtels.

(Travaux financés parle fonds Hémisphère).

assurer les prestations d’hébergement et d’accompagnement social.(Prestations financées par l’État).

CDC Habitat,via sa filiale AMPERE Gestion,

et 6 investisseurs institutionnels

L’hébergement d’urgenceen hôtel : s’associent dans une démarche

d’investissement à impact social en proposant à l’État une alternative

aux nuitées hôtelières :transformer des hôtels en centres

d’hébergement d’urgence.

2

3

4

5

Le fonds loue les hôtels à Adoma, filiale de CDC Habitat dédiéeà l'insertion par le logement,

mandatée par l'État pour :

un dispositif coûteux et qui ne répond pas aux besoins des

personnes en di�culté.

HémisphèreFonds d’investissement

à impact social

Le fondsHémisphère :une solution

sociale et économique

Le fondsachète plus d’unecentaine d’hôtels

économiques

HOTEL

ÉTAT

Le fonds est alimenté par les investisseurs institutionnels.

Sa gestion est assurée par AMPERE Gestion.

Sa rémunération dépend d’objectifs sociaux fixés par l'État.

1

HÉMISPHÈRE : UNE RÉPONSE INNOVANTEÀ LA CRISE DE L’HÉBERGEMENT D’URGENCE

POUR EN SAVOIR PLUS

Découvrez l’interview de Laïla Tenenbaum, directrice de résidence hôtelière, page 4

2 milliards d’€ de prêts de haut de bilan bonifiés

à taux zéro

3 milliards d’€ d’avance de trésorerie

4 milliards d’€ de prêts à taux fixe :

2 milliards d’€ de prêts pour

le réaménagement de la dette des organismes

de logement social

1 milliard d’€ pour soutenir

la construction

1 milliard d’€ pour des travaux de

réhabilitation thermique

Prolongement de l’éco-prêt pour

3 milliards d’€ sur cinq ans

1 milliard d’€ de fonds propres pour

soutenir la construction

Allongement de la dette sur un encours potentiel de

33,6 milliards d’€

Lancement d’un nouveau Fonds

de Logement Intermédiaire(FLI 2)

Une palette d’expertises au service

des bailleurs

30 31RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

Comment l’État et Adoma travaillent ensemble sur ces objectifs ?

C.L. : Représenté au conseil d’admi-nistration d’Adoma, nous sommes en interaction constante. L’État suit de façon récurrente le plan de traitement des foyers de travailleurs migrants engagé par Adoma depuis plusieurs années déjà, et est particulièrement attentif au développement de l’offre de résidences sociales, notamment pour les jeunes.

Jean-Paul Clément : La priorité de notre plan stratégique de patrimoine est de substituer progressivement aux chambres des foyers de travailleurs migrants des logements autonomes, équipés du confort que chacun est en droit d’attendre. Chaque année, nous mettons 4 000 logements sur le marché. Nous développons aussi de nouvelles résidences à l’attention des jeunes travailleurs, des familles mono-pa-rentales et des travailleurs précaires, accompagnés par nos équipes sociales pour le suivi administratif de leur situa-tion. Adoma héberge plus de 78 000 personnes qui ne peuvent accéder à un logement de droit commun sur tout le territoire national : jeunes en insertion, travailleurs précaires, bénéficiaires de minima sociaux, travailleurs migrants, demandeurs d’asile… Notre patrimoine bâti répond aux différentes urgences sociales, notamment via des solutions d’hébergement et d’accompagnement pour les sans-abri.

Justement, au-delà de l’hébergement, quelle place tient l’accompagnement ?

C.L. : Proposer des approches pluridisci-plinaires et coordonnées est un objectif prioritaire du Plan Logement d’Abord. L’accompagnement est la condition sine qua non au succès des politiques sociales de l’habitat : sortie de la rue et accès au logement, prévention des expulsions, lutte contre l’habitat indigne, mais aussi renouvellement urbain et mobilité résidentielle.

J-P.C. : Adoma est au service des plus démunis. Ils ont d’abord besoin d’un logement pour se reconstruire

physiquement et psychologiquement, mais cette condition première à l’in-sertion ne suffit pas. Nos 1 200 travail-leurs sociaux, en lien avec un maillage d’associations, sont là pour les remettre sur pied dans une trajectoire d’insertion. Notre accompagnement concerne l’accès aux droits du logement et de la santé, l’insertion professionnelle, la vie sociale et la citoyenneté. Pour les demandeurs d’asile, le suivi socio-administratif couvre le temps d’instruction des dossiers auprès de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA).

Pour cela, vous prenez largement en compte les nouveaux usages, au regard des nouvelles technologies notamment.

J-P.C. : Les plus démunis ont souvent comme seule boussole un portable ou une petite tablette. Attentifs à leur préserver cet élément de confort, nous développons les accès WiFi, toute la demande en ligne via l’espace Web @doma services, l’information par envoi de SMS… Par ailleurs, nos outils de gestion permettent de rendre compte – notamment aux préfets – de nos services d’accompagnement social, dont la fina-lité est l’insertion de nos résidents dans un parcours qui mène à l’attribution d’un logement social.

Sortir du logement très social pour accéder à un logement pérenne est un enjeu essentiel. Quels sont les freins à lever pour améliorer ce parcours résidentiel ?

C.L. : En parallèle du développement de l’offre, il faut fluidifier le processus d’attribution des logements sociaux. Le projet de loi Élan (Évolution du logement, de l’accompagnement et du numérique) vise notamment à instaurer de nouvelles compétences pour les commissions d’attribution qui pourront examiner régulièrement la situation des occupants, et ainsi libérer des places et accroître la rotation.

J-P.C. : Améliorer le parcours résidentiel nécessite de développer la capacité d’ac-cueil dans chaque catégorie de structure. Et pour ça, un travail de pédagogie est à mener au quotidien auprès de l’ensemble des acteurs, afin de démontrer que le logement très social est une source d’en-richissement. Il crée des emplois et peut amener des rencontres humainement et économiquement positives pour la société. Nous avons à combattre le rejet de la différence et promouvoir l’écoute et la compréhension de l’autre.

LE LOGEMENT TRÈS SOCIAL EST UNE SOURCE D’ENRICHISSEMENT. IL CRÉE DES EMPLOIS ET PEUT AMENER DES RENCONTRES HUMAINEMENT ET ÉCONOMIQUEMENT POSITIVES POUR LA SOCIÉTÉ. ”

JEAN-PAUL CLÉMENT

L’ACCOMPAGNEMENT EST LA CONDITION SINE QUA NON AU SUCCÈS DES POLITIQUES SOCIALES DE L’HABITAT. ”

CLAIRE LEPLAT

COMMENT RÉPONDRE À

L’URGENCE SOCIALE ?

PRÈS DE 14 % DE LA POPULATION FRANÇAISE VIT

EN DESSOUS DU SEUIL DE PAUVRETÉ. TROUVER

DES SOLUTIONS DE LOGEMENTS EFFICACES ET

ACCOMPAGNER CES PERSONNES EN GRANDE

PRÉCARITÉ EST UN ENJEU ESSENTIEL AUQUEL

DOIVENT RÉPONDRE L’ÉTAT ET CDC HABITAT.

ÉCLAIRAGE AVEC CLAIRE LEPLAT, ADJOINTE

AU SOUS-DIRECTEUR DES POLITIQUES DE

L’HABITAT AU MINISTÈRE DU LOGEMENT, DE

L’ÉGALITÉ DES TERRITOIRES ET DE LA RURALITÉ

ET JEAN-PAUL CLÉMENT, DIRECTEUR GÉNÉRAL

D’ADOMA.

Jean-Paul ClémentDirecteur général d’Adoma

Pour faire face à l’engorgement des structures d’hébergement, comment l’État oriente-t-il l’offre de logement très social ?

Claire Leplat : Les différentes catégories d’habitat social sont déterminées par la nature des prêts et subventions accordés par l’État aux organismes de logement social. Le Prêt Locatif Aidé d’Intégration (PLAI) finance des logements réservés aux

personnes en grande précarité sociale et économique. De 2013 à 2017, sur un objectif de 150 000 nouveaux logements sociaux par an, l’État a fixé la part de PLAI à 33 000, six fois plus que dans les années 2000, et les résultats sont au rendez-vous. Aujourd’hui, le Plan Logement d’Abord porte cet objectif à 40 000 logements très sociaux par an dès 2018 et prévoit la création de 10 000 places en pension de famille d’ici 2022.

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Claire LeplatAdjointe au sous-directeur des politiques de l’habitatministère du Logement, de l’Égalité des Territoires et de la Ruralité

32 33RAPPORT ANNUEL CDC HABITAT — 2017

111 LOGEMENTS POUR APPRENTIS ET JEUNES ACTIFS À BAILLARGUES (34)

Au sein du parc Aftalion, dans une zone d’activité attractive proche des commerces de Baillargues et à moins de dix minutes en train de Montpellier, Le Nouveau Logis Méridional, filiale de CDC Habitat, a construit L’Alternance, une résidence dédiée aux apprentis et jeunes actifs. Organisée en trois bâtiments, elle propose 111 logements autonomes meublés, dont six équipés pour l’accueil de personnes à mobilité réduite. Elle est dotée de salles destinées aux animations, réunions et actions collectives, d’un espace d’accueil, d’espaces laverie lingerie et de bureaux pour les intervenants sociaux. Vouée à l’accompagnement vers le logement autonome de jeunes actifs de 18 à 30 ans, aux ressources modestes et en parcours d’insertion socio-éducatif et professionnel, cette résidence est gérée par Adoma.

Il existe trois types de structure de logement accompagné :

■ les résidences sociales, composées de logements temporaires meublés (principalement des studios et des T2). Elles accueillent des personnes ayant des revenus limités ou des difficultés pour accéder à un loge-ment décent et indépendant (raisons sociales ou économiques : revenus modestes, salariés précaires, personnes en manque de lien social). La clientèle est diversifiée : couples avec ou sans enfants, jeunes salariés précaires, personnes percevant les minima sociaux…

■ les foyers de travailleurs migrants, initialement créés dans les années 50 pour loger les travailleurs migrants et progressivement transformés en résidences sociales ;

■ les pensions de famille, des structures de petite capacité (25  logements

maximum) offrant un cadre sécuri-sant à taille humaine à des personnes en grande exclusion, isolées et déso-cialisées. La durée du séjour n’y est pas limitée et l’accompagnement y est quasi quotidien.

Au sein de ces différentes structures, Adoma met systématiquement en place une démarche d’accompagne-ment social. Accès aux droits, aide administrative, prévention santé, parcours logement…, cet accompa-gnement s’adapte toujours au public concerné. Pour les résidents vieillis-sants, l’effort se porte sur le maintien à domicile et la lutte contre l’isolement. Pour les plus jeunes, il s’agit de les aider dans leurs recherches d’emploi et de formation professionnelle. Pour les ménages avec enfants, l’accompagne-ment porte davantage sur le parcours résidentiel.

COMMENT RÉPONDRE À L’URGENCE SOCIALE ?ZOOM ...

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LOGEMENT ACCOMPAGNÉ : DE QUOI PARLE-T-ON ?

Résidence L’Alternance, Baillargues (34)

71 804logements accompagnés

21 244places d’hébergement accompagné pour demandeurs d’asile

3 855places de centres d’hébergement généraliste

3,4 MILLIARDS D’€d’investissement pour l’amélioration du parc

2 599logements mis en service en 2017

2 855salariés dont 600 professionnels de l’ingénierie sociale

HÉBERGEMENT D’URGENCE : RÉPONDRE À UNE DEMANDE TOUJOURS PLUS GRANDE

LES 13 ESH DU GROUPE ÉGALEMENT MOBILISÉESLes 13 Entreprises Sociales pour l’Habitat (ESH) de CDC Habitat proposent elles aussi, en partenariat avec des associations spéciali-sées, une palette complète de solutions pour répondre aux multiples situations de vulnérabilité (précarisation, handicap, fracture fami-liale…) :

■ construction de résidences sociales, gérées ensuite par des professionnels de l’accompagnement social, telles qu’Adoma ou des associations spécialisées ;

■ construction de logements d’insertion, en diffus dans le parc de logement social classique, à destination notamment de personnes en situation de handicap. D’autres logements sont mis à disposi-tion d’associations spécifiques pour répondre à des besoins très précis ou pour assurer une transition logement à des familles ayant connu des difficultés financières ou sociales ;

■ construction de maisons-relais ou de foyers d’urgence, destinés à accueillir des personnes nécessitant un accompagnement spéci-fique, en raison d’un traumatisme psychologique, d’un handicap… Là encore, des associations spécialisées gèrent ces résidences ou interviennent en matière d’accompagnement social.

SCIC HABITAT AUVERGNE ET BOURBONNAIS ENGAGÉ CONTRE LES VIOLENCES CONJUGALES

Face à la violence conjugale, Il est important de pouvoir préparer le départ du domicile en évitant les situations d’urgence et en recher-chant un nouveau logement adapté à la situation de la personne et à ses contraintes. SCIC Habitat Auvergne et Bourbonnais et l’Asso-ciation Victime Écoute Conseil (AVEC) (63), qui œuvrent ensemble depuis plusieurs années en faveur du relogement des femmes victimes de violences, ont signé fin 2017 une convention de parte-nariat afin de faciliter les démarches dans ce sens. Le partenariat avec un bailleur social facilite la réorganisation du quotidien de ces femmes pour qu’elles puissent accéder à l’autonomie.

Au sein d’Adoma, l’activité d’hébergement d’urgence regroupe différentes structures accueillant des publics très différents :

■ les dispositifs d’accueil des demandeurs d’asile (CADA, CAO…) ;

■ les centres d’hébergement généralistes, destinées aux personnes en situation de grande exclusion, sans domicile fixe ;

■ les résidences hôtelières, financées grâce au dispositif Hémisphère, et permettant la mise à l’abri de personnes à la rue (sans domicile fixe, campement de migrants…).

Toutes ces structures sont assorties d’un accompagnement social adapté à la situation de chacun.

POUR EN SAVOIR PLUS

Découvrez l’interview de Laïla Tenenbaum, directrice de résidence hôtelière, page 4

Décryptage du fonds à impact social Hémisphère, page 21 Cours de soutien scolaire dispensés par des bénévoles.

Centre d’Aide aux Demandeurs d’Asile (CADA) « le petit bois » à Fontaines Saint-Martin (69).

ADOMA : CHIFFRES CLES 2017

RETROUVEZ L’ESSENTIEL DU RAPPORT D’ACTIVITÉ DE CDC HABITAT SUR

rapportannuel.cdc-habitat.comAINSI QUE L’INTERVIEW VIDÉO D’ANDRÉ YCHÉ, PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE.

Les temps forts 2017 du Groupe en régions sont également accessibles en ligne. Faits marquants, chiffres et perspectives sont détaillés dans chacune

de ses dix régions d’implantation.

www.cdc-habitat.com

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