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Jean Caelen BP 53 -38041 G renoble C edex 9 -France CNRS - INPG - UJ F C om m unication Langagière et Interaction Personne-Systèm e Les modèles formels de dialogue

Jean Caelen Les modèles formels de dialogue. Les cognisciences retiennent de la communication les aspects liés à la perception, à laction et au raisonnement

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Jean Caelen

BP 53 - 38041 Grenoble Cedex 9 - FranceCNRS - INPG - UJF

Communication Langagière etInteraction Personne-Système

Les modèles formels de dialogue

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• Les cognisciences retiennent de la communication les aspects liés à la perception, à l’action et au raisonnement du point de vue de l’individu ;

• La philosophie s’intéresse à l’individu placé en situation de communication, sur un plan intentionnel ;

• L’éthnoscience pose la communication dans une perspective sociale : les individus agissent dans un cadre normalisé selon des règles et des conventions qui sont socio-culturellement bien définies ;

• La linguistique pose la communication dans une perspective structurale : la conversation est réglée par une grammaire ;

• Les technosciences, visent à intégrer la machine dans un univers de « communication humaine  », comme :

(a) médiation ou (b) partenaire.

La communication humaine : objet d’étude transdisciplinaire

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Les théories : modèle codique

Communiquer = échanger des informations[théorie inspirée de Shannon]

« pensée » -> codage -> transport -> décodage -> « sens »

Emetteur -> … … -> Récepteur

Le modèle fait apparaître deux articulations • pensée/codage • décodage/sens• mais trop limité par sa simplicité

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Les théories : modèle ethnologique

Interagir dans un monde socialGarfinkel, Heritage, Schegloff, Goffman, Suchman• Raisonnement socialement normalisé• Rôles et hiérarchies sociales (faces)• Principes d’interaction par inter-compréhension

Une rhétorique de la moralité…• principe d’identité : raisonnement normé par la

société• réciprocité des perspectives (long-terme) et

réciprocité des motivations (court-terme)

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… modèle ethnologique Réciprocité des perspectives : règle les niveaux supérieurs d’organisation de l’interaction liés à une conception hiérarchique de l’action. Ce principe fonde la complémentarité ou la symétrie des rôles des partenaires. De lui résulte la stratégie dans l’interaction, issue d’un accord (souvent implicite) entre les partenaires (théorie des faces)Réciprocité des motivations : anticipation par A que son projet de communication sera accepté par B comme la raison et la motivation de sa réponse (paires adjacentes, par ex : A/Question(X) -> B/Réponse(X))

Critique : peu prédictif (action et cognition située de Suchman)

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Les théories : pertinence cognitive

Orienter des processus inférentielsGrice, Sperber & Wilson     Maximes de quantité (pertinence)1.  Soyez aussi informatif qu’il le faut2.  Ne soyez pas plus informatif qu’il ne faut

     Maximes de qualité (sincérité)1. Dites le Vrai2.  Ne dites rien que vous croyez être faux3.  Ayez de l’évidence pour ce que vous dites

Ces maximes définissent la communication comme coopération = conséquence de la rationalité humaine (raison pratique)

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… la pertinence cognitiveC’est un modèle inférentiel : réciprocité des motivations logiquesA dit X à B => B reconnaît l’intention de A contenue dans X => B répond R à A et R contient l’intention de B

Hypothèses

Indices

Ostension

Compréhension

Choix pertinent

Faits représentés

Critique : la récursivité à l’infini

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…la pertinence cognitiveLa pertinence

Choix pertinent : considérer l’environnement en compréhension (monde, environnement cognitif de son interlocuteur et son propre environnement) pour opérer une sélection de faits saillants (la saillance est une valeur dans [0, 1]) de manière à focaliser l’attention de son interlocuteur.La pertinence porte aussi bien sur la situation, l’individu, le contexte…

Un fait est un élément manifeste (perçu dans le monde ou la situation) ou un élément inféré (hypothèse). Le processus de communication : A et B échangent des indices pertinents (stimuli) par présentation ostensive de faits directement liés à des intentions informative et communicative

Acte d’ostension : présenter un fait saillant ou rendre saillant un fait

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…la pertinence cognitiveLa pertinence d’un acte de dialogue énoncé par E, est relative au but poursuivi par E mais aussi relative pour D, au but que D poursuit de son côté. On distingue donc deux cas, la coopérativité et la concurrence :

• dans le cas où le but est partagé, bE = bD = b, la pertinence d’un acte aED de E à l’adresse de D, doit amener E et D dans une situation de coopération (ou les maintenir dans cette situation s’ils y étaient déjà) et contribuer à les rapprocher du but b,

• dans le cas où le but n’est pas partagé, bE bD on doit distinguer une série de scénarios possibles ;(a) soit E et D engagent une négociation qui peut réussir ou échouer, on retombe alors dans une situation de coopération,(b) soit E et D restent sur leurs positions sans chercher à les négocier, on reste dans une situation de concurrence. La stratégie de E vis-à-vis de D est alors d’arriver à bE ou d’empêcher que D n’arrive à bD. La pertinence des actions de E peut prendre alors un sens négatif pour D.

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…la pertinence cognitiveLa pertinence sémantique : c’est la pertinence du dire, c’est-à-dire la pertinence du bon usage des mots (ou des concepts) pour ce qu’ils signifient. On définit pour chaque mot lexical (ou expression pleine) du langage employé, sa place dans l’arbre des catégories sémantiques pré-définies (selon Rosch et Kleiber). La pertinence sémantique d’un énoncé se définit alors par :

Ps{ED } = Moy {exp[-Niv(mot)]}où l’opérateur Moy est l’opérateur moyenne portant sur tous les mots lexicaux de l’énoncé et où DNiv(mot) est la différence de niveau dans l’arbre des catégories sémantiques entre le niveau d’emploi de ce mot et le niveau réellement utile dans l’énoncé.Par exemple :(a) « lieu de spectacle » est moins pertinent que « cinéma » si le contexte nécessite l’information « où l’on projette des films », car cinéma est à un niveau de spécialisation plus adéquat pour ce contexte,(b) « je vois un airbus haut dans le ciel » le mot airbus est trop spécialisé si le mot « avion » peut suffire.

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…la pertinence cognitiveLa pertinence pragmatique : c’est la bonne adéquation des mots aux choses dans le monde, c’est-à-dire la bonne utilisation des expressions linguistiques pour référencer des objets. La pertinence pragmatique peut se mesurer par :

Pp{ED } = min {NR/NE, NE/NR}où NR est le nombre d’objets référencés par l’énoncé et NE le nombre d’objets visés par l’énonciateur E.Par exemple :(a) « le musée de Paris », NR = 10 (les musées), NE = 1(b) « le musée d’Orsay », NR = 2 (nom propre et ville), NE = 1(c) « le musée du Louvre », NR = 1, NE = 1(d) « le musée de Trifouilly », NR = 0 (pas de musée ou ville inconnue), NE = 1(e) « tous les musées de Paris, NR = 10 (les musées), NE = 10

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…la pertinence cognitiveLa pertinence épistémique : c’est l’adéquation des signifiés aux connaissances du destinataire, c’est-à-dire la probabilité de dire ce qui est nécessaire et suffisant à D (et au moment adéquat) pour qu’il comprenne (maxime de quantité de Grice). La pertinence épistémique se formule par :

Pe{ED} = Pr(IE/IS).Pr(IN)où IE est la quantité d’informations portée par l’énoncé de E,IS est l’information suffisante à D (contenue dans l’énoncé) et IN est l’information nécessaire à D pour effectuer l’action a.Pr est une mesure de probabilitéPar exemple :(a) « Paris, capitale de la France » si D = adulte cultivé Pr(IE/IS) = 1/3 (le seul terme Paris est suffisant, capitale et France sont redondants), Pr(IN) est la probabilité de parler nécessairement de Paris à ce moment-là. Mais si D = enfant en cours de géographie, alors Pr(IE/IS) = 3/3 et Pr(IN) = 1.(b) « Paris, province de la Belgique » bien que paradoxal, cet énoncé doit être accepté selon sa seule valeur sémiotique ou rhétorique et non pas pour sa valeur de vérité. Si cet énoncé est dans la rubrique de politique européenne d’un quotidien, il est tout à fait pertinent et Pr(IE/IS) = 3/3 et Pr(IN) = 1.

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…la pertinence cognitiveLa pertinence déontique : c’est l’adéquation des énoncés (degré de force illocutoire) aux rôles joués par les interlocuteurs dans le dialogue. La mesure est difficile car elle dépend de paramètres socio-culturels. Le plus simple est certainement de la mesurer en tout ou rien sur l’échelle “acceptable”/”inacceptable”.

Pe{ED} = {0, 1}Par exemple : soit un dialogue entre un client et un agent (guichetier dans un cinéma),(a) « j’exige un billet » est une formule habituellement inacceptable car trop agressive,(b) « je vous prie de bien avoir l’obligeance de me donner un billet  » est une formule trop “ampoulée”, donc inacceptable(c) « vous reste-t-il des places ? » est acceptable.

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Les théories : philosophie du langage

Agir intentionnellement Austin, Searle, Vanderveken Constatation d’Austin : les verbes performatifs La pragmatique des actes de langage : 4 niveaux

1.  énonciation = dire (acte physique)2.  locution = dire en disant (acte locutoire) = référer et prédiquer3.  illocution = faire en disant (acte illocutoire) = agir dans le monde4.  perlocution = faire-croire en disant (acte perlocutoire) = agir sur l’interlocuteur La communication est une coordination d’actions langagières intentionnelles (intention préalable à long terme et intention en action à court terme) entre agents rationnels

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Les actes illocutoires

Acte assertif : le locuteur exprime des propositions dans le but de représenter comment sont les choses dans le monde (Monde <- Mots)

Affirmer, confirmer, constater, présenter, décrire, commenter, expliquer, rectifier, conjecturer, témoigner / contester, nier, critiquer, restreindre, etc.

Acte directif : le locuteur exprime des propositions dans le but de faire faire une action future dans le monde (Monde -> Mots)

Ordonner, autoriser, inviter, conseiller, suggérer, avertir, défier, relancer, insister, supplier, questionner, interroger, demander, etc.

Acte promissif : le locuteur exprime des propositions dans le but de s’engager lui-même à faire une action future dans le monde (Monde -> Mots)

Promettre, offrir, etc.

Acte déclaratif : le locuteur exprime des propositions à valeur d’action immédiate (performative) au moment de l’énonciation (Monde <-> Mots)

Déclarer, ratifier, ajourner, bénir, licencier, etc.

Acte expressif : le locuteur exprime des propositions dans le but de manifester son état mental à propos d’états de chose présupposés dans le monde (Ø <-> Mots)

Souhaiter, remercier, excuser, saluer, féliciter, hésiter, se résigner, s’étonner, se plaindre, menacer, insulter, jurer, etc.

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La logique illocutoire

 

Les actes illocutoires sont pourvus d’intentionnalité. Ils ont des conditions de succès

(par ex. engagement tenu, description exacte), et de satisfaction (par ex. réponse attendue à une question)

La force illocutoire Fp et les conditions de succès :·      Le but illocutoire F (relation mot/chose)·      Le mode d’accomplissement (moyens et manières d’accomplir un acte,

par ex. il faut avoir autorité pour commander)·      Le contenu propositionnel p (il doit être tenu pour Vrai)·      Les conditions préparatoires (vérité sur le contexte et arrière-plan)·      Le degré de sincérité (attitudes psychologiques)·      Le degré de puissance (degré de force adéquat)

Acte satisfait : les effets de Fp sont vrais dans le mondeAssertion satisfaite : si elle est vraie, Promesse satisfaite : si elle est tenueConseil satisfait : s’il est suivi, etc.

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Les types de dialogue

 

(Les dialogues à but exclusivement linguistique)Les dialogues à but discursif :

But descriptif (mots -> choses) nouvelles, reportages, expertises, bilans, commentaires, entrevues, exposés, débats théoriques, récits, rapports, leçons, examens, etc.

But délibératif (mots <- choses) sermons, instructions, pétitions, recours, propagande, négociaitions, marchandages, consultations, annonces, exhortations, règlements, réquisitoires, accords, etc.

But déclaratoire (mots <-> choses) investitures, législations, discours religieux, traités, jugements à la cour, etc.

But expressif (mots <-> Ø) hommages, éloges, huées, bravos, repentirs, etc.

Le but définit la direction d’ajustement du discours des choses aux mots. Un type de discours se dégage grâce à ses actes majeurs

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Extension de la logique illocutoire

 

Un discours a des conditions de succès et des conditions de satisfaction : une négociation peut réussir en échouant quant aux résultats.

 Les conditions de succès Le mode d’atteinte du but discursif (processus, stratégie) La thématique (ce dont on parle) L’arrière-plan (présuppositions, rôles, etc.) La sincérité (attitudes mentales adéquates) Il y a des actes illocutoires maîtres et des actes auxiliaires voire

superflus. Un dialogue est satisfait si l’ensemble des actes maîtres est satisfait.

Critique : encore trop monologique

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Les théories : linguistique

 

Le dialogue a une fonction structurante et il est hiérarchisé[Roulet, Moeschler] 1980-1990

Grammaire du dialogue1. Des unités structurantes : dialogue, échange, intervention2. Des unités élémentaires : les actes de langage

Dialogue → Ouverture.Echange*.ClôtureOuverture → EchangeClôture → EchangeEchange → Echange l IncidenceIncidence → Intervention*Echange → Intervention*Intervention → Acte*

Les fonctions des unités intermédiairesEchange : résolution d’un but discursifIntervention : sous-discours à fonction thématique, informer, répéter, épeler, illustrer, exposer, répliquer, rectifier, réparer, résumer, expliquer, justifier, argumenter, questionner, introduire, conclure, etc.

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… linguistique

 

Dialogue

Ouverture Echange1 Echange2 Clôture

Echange0 Interv1 Interv2 Interv3 Incid1 Echange3

Interv0 Interv4 Interv5

A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 A10 A11 A12 A13

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… linguistique

 

L : Quand voulez-vous partir ? (1) Intervention initiativeA : Le 13 novembre (2) Intervention réactiveL : Le 13 novembre... (3) Intervention évaluative A quelle heure ? (4) Intervention initiativeA : Non, le 20 novembre ! (5) Intervention évaluative à (3) A 10 heures (6) Intervention réactive à (4)

Exemple

Critiques :• Représentation statique et rigide• Explication a posteriori• Dépendances à la tâche mal explicitées

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Les théories : en résumé

 

« Parler un langage est une partie d’une activité ou d’une forme de vie : c’est un jeu de langage » « La communication relève d’une “tentative d’ajustement” où l’on doit ajouter au transport de l’information, le jeu des rôles et des actes par quoi les interlocuteurs se reconnaissent comme tels, agissent comme tels et fondent ainsi des communautés linguistiques dans un monde humain » Wittgenstein : les jeux de langage

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Les modèles

 

les grammaires structurelles, les plans et intentions, les logiques mentalistes, les jeux.

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Les grammaires

 

Dépassement des grammaires statiques

Luzzati a tenté de dépasser la rigidité structurelle en proposant un modèle dynamique évoluant sur deux axes, l’axe régissant qui est celui de l’avancée dans la tâche et l’axe incident ou axe de clarification, aidant à la compréhension pour une meilleure avancée sur l’axe régissant. Ce modèle vise avant tout à éviter les erreurs d’incompréhension à répétition qui risquent de bloquer le dialogue. Il contrôle des variables interactionnelles, qui mesurent les écarts à l’axe régissant, et force le retour sur cet axe en cas de trop fort éloignement.

écart

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Les plans

 

Dialogue dirigé par les buts de la tâche

Le dialogue se développe autour des plans et des buts des interlocuteurs. Les plans sont modélisés comme des suites d’actions mettant en relation un état initial du monde et un état but. Il s’agit alors au cours du dialogue d’activer les plans pour atteindre cet état but. Les méthodes mises en œuvre relèvent de la planification en IA.

prendre_train(Passager, Train)définition : appartient(Voiture, Train)corps : embarquer(Passager, Voiture)préconditions : possède(Passager, Billet)

sur(Passager, Quai)effets : dans(Passager, Voiture)contraintes : accoster(Train, Quai)

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Les limites…

 

Les limites d’un tel modèle sont liées à la représentation des connaissances et on ne peut traiter que des dialogues qui sont dirigées par la tâche. Les incidences hors tâche du dialogue sont quasiment impossibles à traiter (on peut ici répondre à des questions comme “que faut-il faire avant d’embarquer ?”, réponse= “être en possession d’un billet et attendre que le train ait accosté au quai”, mais on ne peut pas répondre à une question comme “combien de temps faut-il attendre avant d’embarquer ?”).

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Les plans

 

Dialogue dirigé par les buts du dialogue

Le dialogue est modélisé comme une activité en-soi et se distingue de l’activité déployée pour la tâche.

INFORM (Speaker, Hearer, P)Preconditions : speaker knows P (P is true & speaker believes P)Body : hearer believes speaker wants(hearer knows P)Effect : hearer knows P

Comment reconnaître les intentions et les buts des locuteurs : que se passe-t-il pour les buts implicites ? Comment traiter les énoncés complexes ciblant plusieurs buts à la fois ? Comment rendre robuste un tel système plus sensible aux erreurs de reconnaissance des buts ? Comment savoir qu’un locuteur veut savoir quelque chose ? Pour répondre à ces problèmes Cohen, Perrault et Allen introduisent finalement des heuristiques et des techniques de reconnaissance non indépendantes des plans de la tâche.

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Les plans + méta-plans

 

Dialogue dirigé par les buts du dialogue et les méta-buts de la tâcheDans la continuation de ces travaux, Litman a présenté un modèle qui sépare mieux le discours et le domaine dit de sens commun. Pour modéliser le discours elle adopte l’approche de Cohen & all. tandis que pour le second elle adopte des représentations structurelles fondées sur la notion de focus. C’est ce deuxième niveau, dépendant du domaine, qui contrôle le dialogue. Les plans du discours sont organisés en trois classes :

la classe Continue, qui contient les plans de tâches non-linguistiques, et qui sont en relation avec les plans du domaine, la classe Clarification, qui contient les plans évoqués en cas d’incompréhension, d’impasse, etc. la classe Topic, qui contient des plans d’étape du dialogue, comme Introduce-Plan, pour la phase d’ouverture par exemple.

Son approche est alors à deux niveaux : plans et méta-plans.

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Les logiques mentalistes

 

Retour aux intentions…

Grosz et Sidner ont proposé une théorie du discours articulée autour de la reconnaissance des intentions et du focus d’attention un peu à la manière de Litman. Remonter aux intentions pour comprendre les actes…

Un discours est composé de trois éléments, (a) sa structure linguistique, modélisée en termes de segments de

discours, (b) sa structure intentionnelle – plus précisément l’ensemble des buts

des participants et (c) sa structure attentionnelle ou focalisation sur le discours.

Limites :Comment reconnaître les intentions ?Comment traiter les incidences (non intentionnelles ?)

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Les logiques mentalistes

 

Des plans intentionnelsPour Pollack les plans doivent modéliser des attitudes mentales

complexes et profondes, en particulier à côté des plans nécessaires à l’organisation de la tâche et du discours, il doit y avoir des plans pour organiser les intentions. Cela peut permettre aussi de réparer ou de corriger les erreurs ou les engagements dans des mauvais plans. Par exemple le dialogue :

A : je voudrais parler à Kathy, avez-vous son numéro de téléphone ?B : je suis désolé, mais Kathy est sortie de l’hôpital.A s’engage sur un mauvais plan par manque de connaissance. Il faut modéliser les connaissances mutuelles (on se trouve aux

limites des modèles intentionnels)

ETAT-MENTAL(Intention)Pré-conditions : croyances et connaissances mutuellesEffets : plan d’action

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Les jeux

 

Jeu de langage = jeu

Chacun des interlocuteurs est engagé dans un jeu dont les tours de parole représentent des coups.

Ces coups sont plus ou moins pertinents (c’est-à-dire qu’ils atteignent plus ou moins leur but). On avance dans le jeu en en suivant les règles et en tentant de maximiser ses gains ou de réduire ses pertes (par exemple le gain à la sortie du jeu sera d’avoir obtenu un renseignement, ou d’avoir résisté aux arguments de son interlocuteur, etc.).

On distingue plusieurs catégories de modèles : les modèles logiques et les modèles stratégiques. Dans les modèles logiques l’accent est mis sur les gains (convaincre son interlocuteur par exemple) sans s’intéresser outre mesure à la manière dont est obtenu le résultat, tandis que dans les modèles stratégiques c’est l’inverse, il s’agit d’atteindre un résultat de manière optimale.

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Les jeux dialogiques

 

Exemple : 1. le locuteur A affirme p∩q, 2. l’allocutaire B peut réfuter p (en affirmant ¬p) ou réfuter q ou

demander à A de prouver p puis de prouver q. Supposons que B demande à A la preuve de p∩q.

3. A peut alors répondre : p parce que a p et q parce que p∩b q.4. B demande à A de prouver a∩b ou affirme que ¬a ou ¬b. Par

exemple B affirme ¬a 5. A gagne car ¬a n’empêche pas p

Comme on le voit le problème se pose en termes de logique d’une part mais aussi en termes de stratégie d’autre part, puisque B peut perdre s’il fait le mauvais choix de stratégie en n’attaquant pas le bon argument.

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Les jeux

 

Attitude propositionnellePour Baker le jeu de langage est une négociation, dans laquelle les

locuteurs ont des attitudes sur des propositions (offre, acceptation, ratification)

Séquence de base Séquence étendueOFFER(A,p) OFFER(A,p)ACCEPT(B,p) OFFER(B,q)RATIFY(A,p) ACCEPT(A,TF(q)), Etc…

Les TF (transformations fonctionnelles) dont ils disposent sont de quatre types : les expansions logiques, les contractions, les neutres et les fondamentales.

A : hier, je suis allé à GrenobleB : non ce n’était pas hier, c’était la semaine dernière A : ah oui, pardon, la semaine dernière.

OFFER(A, p1p2)

ACCEPT(B, p2) OFFER(B, p’1 = TF(p1))

RATIFY(A, p’1)

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Les jeux

 

Modalité propositionnellePour Dessalles l’enchaînement du dialogue s’opère sur trois modalités,

IMPR = improbable, IND = indésirable et FAUX = paradoxal. La conversation débute par l’exposition d’un fait le plus inhabituel possible comme « tu sais que Jérôme a acheté une voiture cette semaine ? » qui présuppose qu’il est étonnant que Jérôme ait fait cet achat. A cet événement IMPR la réplique attendue est soit de marquer son étonnement (« ah bon »), soit de le banaliser (« mais non c’est pour son frère »). Le déroulement peut alors être décrit par une grammaire :

Exposé-fait Co-étonnement Demande-clarificationExposé-fait Réaction-antagoniste BanalisationRéaction-antagoniste Exposé-fait(opposé)Banalisation Exposé-fait(modérateur)Co-étonnement fin-dialogue Exposé-fait(nouveau)

La demande de clarification est considérée comme une incidence dans ce modèle.

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Limites de ces approches

 

Les implicatures conversationnellesPosent le problème de la bonne interprétation des prédicats On distingue les implicatures directes et les implicatures indirectes. Dans

l’exemple :A : As-tu invité Jean et Pierre pour ce soir ?B : Oui, j’ai invité Pierre.

on peut déduire directement que invité(Pierre), mais la réponse laisse à penser aussi que invité(Jean) (principe d’omission) ou que même vouloir(B, inviter(Jean)) ou préférer(B, inviter(Pierre)), etc. Il est clair que ces implicatures indirectes ne peuvent pas toujours se faire sans une connaissance du contexte et des conversants. Dans l’exemple :

A : As-tu fait les courses ?B : Ma voiture est tombée en panne.

les connaissances de sens commun peuvent suffire sans connaître nécessairement les conversants : il est hautement probable que la réponse de B signifie « non », bien que la voiture ait pu tomber en panne après avoir fait les courses. Pour interpréter la réponse de B il faut donc analyser les attentes de A contenues dans sa question.

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Jeu et stratégies

 

Le « jeu de dialogue » est réglé par :• des règles de déclenchement de stratégies,• des règles de comportement,• un mécanisme de contrôle du but,• des règles de reprise par des sous-dialogues.

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Le but du jeuMotive et oriente le dialogueLe dialogue est une action conjointe

Avancement

Requêtes Répliques

Mises en cause

Mises en question

Offres Demandes

But

Demandeur Répondeur

U : "dessine un triangle"M : "pouvez-vous préciser ?"U : "équilatéral"M : "de couleur rouge ?"U : "peu importe"M : "OK"

Dessine un triangle Pouvez-vous préciser ?

Équilatéral

De couleur rouge ?

Peu importeOK

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Évolution du but au cours du jeu

- nouveau but : ?b, ce but vient d’être exprimé par l’usager,- but atteint : †b, l’état de la situation rend le prédicat b vrai,- but satisfait : ‡b, l’usager manifeste son accord explicitement ou implicitement sur †b,- but mis en attente : -b, l’usager ou la machine résolvent temporairement un autre problème,- but réparé : b’, à la suite d’une incompréhension le but est modifié,- but déplacé : b’, à la suite d’un compromis le but est modifié,- sous-but : sb, le problème est décomposé en sous-problèmes,- but abandonné : @b, à la suite d’un échec et d’un souhait d’abandon de l’usager.

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Stratégies

  

Manière de gérer un échange pour satisfaire le but (les rôles peuvent changer au cours des échanges)

Direction d’ajustement des butsSoit bX le but de X et by celui de Y en début d’échange. Au cours de

l’échange on peut avoir :

1. @ bx au profit de by : X est réactif (by @ bx=Ø)2. Imposition de bx à Y : X est directif (bx @ by =Ø)3. Partage des buts : X, Y sont coopératifs (bx by )4. Recherche d’un compromis : X, Y négocient (bx b’ by)5. Détour constructif : X, Y font une incidence (bx Ø by)

Causes d’échec : incompréhension, incidence ou rupture, assertion fausse, présupposé erroné, action impossible, erreur ou mensonge

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1. Stratégie réactiveConsiste pour B à déléguer l’initiative à A soit en lui faisant endosser son but (cas de demande d’aide ou d’assistance), soit en adoptant son but (cas du serviteur). Le déroulement du dialogue se fait :

• en maintenant le but de l’échange, mais sans prendre d’initiative,• en abandonnant son propre but bB ou en le faisant passer sous la

dépendance de bA.

2. Stratégie directiveConsiste pour B à garder l’initiative pour conduire le dialogue :

• en maintenant le but de l’échange et en gardant l’initiative,• en imposant son but bB, (donc on cherche à ce que bf=bB)

• en ignorant éventuellement celui du locuteur bA, qui est donc en

quelque sorte considéré comme inexistant

Cela a pour conséquence d'imposer une réponse réactive ou négociée à A, et de limiter ainsi la variété de ses stratégies.

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3. Stratégie constructive (ou du détour)

Consiste à déplacer le but courant momentanément afin de provoquer un détour (supposé constructif) qui n’est pas nécessairement une incidence, par exemple pour faire remarquer un oubli, une erreur, faire une citation, rappeler un fait ancien, une expérience, etc. :

• le but courant est mis en attente, ainsi que les buts initiaux,• un nouveau but b’ est posé,• l’initiative peut être partagée.

Contrairement à une incidence, un détour ne ramène pas nécessairement à l’échange initial, il peut laisser la conversation en suspens ou conduire à un autre détour

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4. Stratégie de coopération

Consiste à tenir compte du but de son interlocuteur en lui proposant une (ou des) solution(s) qui les amènent tous deux à atteindre leurs buts, si ces derniers ne sont pas incompatibles :

• cela amène à dérouler un processus complexe — évaluer la situation, présenter une explication, éventuellement des exemples, des aides ou des arguments pertinents et offrir un choix fermé (parce que plus facile au plan cognitif pour la prise de décision), en maximisant l’espace de concession,• en procédant par recherche d’un optimum dans un espace de possibles, • en accompagnant l’interlocuteur jusqu’à la solution,• en élargissant le but conversationnel si nécessaire,

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5. Stratégie de négociation

La négociation peut se produire dans une situation où les buts sont incompatibles et que les interlocuteurs veulent minimiser les concessions. La négociation procède sur un schéma assez classique, par des séquences argumentatives (argumentation/réfutation) avec proposition d’une solution sous-optimale jusqu’à convergence ou constat d’échec. La tactique locale est de :

• tenter d’imposer son but ou accepter un compromis,• maintenir le but conversationnel,• pousser la négociation le plus loin possible jusqu’à un but acceptable bf,

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Exemple de modélisation : Directif

 

Règle : Au début l’initiative est à la machine pour lui permettre de “se” présenter et de connaître son interlocuteur. Elle doit être pour cela en mode directif. Elle revient à ce mode dès qu’une incompréhension surgit (pour éviter le risque de bouclage ou d’impasse).(( = 0)) v (FS

U(directif)) v (FSM(erreur)) (directif)

Comportement :FA

Mp CMp CMCup) M fait un acte et en enregistre les effets

FFMpCM(FA

Up) CMp M fait-faire un acte, U est supposé exécuter

FSMp CMCup) M donne une info. et suppose que U l’accepte

FFSMp FS

Upv FFSUp M pose une question, et attend de U une réponse

FSUp CondS(p) CMp U donne une information, M l’enregistre

nonvide(p) CondS(p)FS

U(contestation) négociation) si U conteste il y a changement de stratégie

FFSUp CMp FS

Mp U pose une question de clarification, M y répond et reprend l’initiative

FDMp CM(FA

Up) CMp M fait-faire un acte, U est supposé exécuter

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Perspective

  

Calculer le choix de la stratégie par rapport à un concept de pertinence…

Coopération vs. Concurrence :• dans le cas où le but est partagé, la pertinence d’un acte A de A à

l’adresse de B, doit amener A et B dans une situation de convergence (ou les maintenir dans cette situation s’ils y étaient déjà) et contribuer à les rapprocher du but final,

• dans le cas où le but n’est pas partagé, on doit distinguer une série de scénarios possibles :

(a) soit A et B engagent une négociation qui peut réussir ou échouer, du point de vue de l’un ou de l’autre (ou des deux),

(b) soit A et B restent sur leurs positions car l’un des deux a abandonné son but au profit de l’autre ou a fait un détour ;

dans les deux cas, la stratégie de A vis-à-vis de B est alors d’arriver à bA

ou d’empêcher que B n’arrive à bB. La pertinence des actions de A

peut prendre alors un sens négatif pour B. Nous appelons cette pertinence pertinence transactionnelle. Elle prend une valeur comprise entre 0 et 1

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Perspective : pertinence transactionnelle

  

Pertinence constructive : Pc{A} = exp{-d[bA,effet(A)]}

où d est une distance qui mesure l’écart entre le but recherché par A et le but atteint par l’effet de l’acte A ; il suffit de considérer les effets

potentiels de l’acte A pour juger de la pertinence et non de son

exécution réelle, puisqu’elle est relative au but de l’énonciateur seul.

Pertinence obstructive : P~c{A} = 1-exp{-d[bB, effet(A)]}

ici A s’oppose à la réalisation du but bB de B. d est une distance qui mesure

l’écart entre le but recherché par B et le but atteint par l’effet de l’acte A ; si cette distance est grande, l’acte A aura été pertinent puisqu’il

éloigne B de son but.La conduite du jeu se fait alors à chaque instant pour A en maximisant

Pc{A} et en maximisant P~c{A}. Les deux objectifs étant rarement

atteints simultanément il faut chercher un point d’équilibre (dit équilibre de Nash).

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Conclusion

  

Les grammaires Les plans Les intentions Les jeux

Des modèles sur un axe descendant (dialogue, structure intermédiaire, actes de langage)

Une recherche de raisons de l’action (but, intention, engagement) de plus en plus profondes pour modéliser le comportement dialogique

Un souci de trouver les bons cadres de dialogue… et toujours la relation dialogue / tâche qui reste un problème.