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Université d’Antananarivo ---------------------------------------- Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie -------------------------------------------- Département Économie Niveau d’étude : Licence Option : Économie Générale MEMOIRE DE FIN D’ETUDE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE ES SCIENCES ECONOMIQUES LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION MONETAIRE Soutenu le 18 janvier 2017 Présenté par : le groupe 11 N°113 RANDRIATSARAFARA MIADANA Tafita Fohinjanahary N°114 RANDRIATSITOHANANA Andrinirina Nomenjanahary N°115 RAPANARIVO Narindramalala N°116 RASOAMANANA Nathanaël Sergino N°117 RASOAZANANORO Fenomanantsoa Membres du jury : Encadreur : Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald (Enseignant Chercheur) Examinateur : Monsieur FANJAVA Ruddy Promotion : TSIRESY Année universitaire : 2015-2016

LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

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Page 1: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

Université d’Antananarivo

----------------------------------------

Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie

--------------------------------------------

Département Économie

Niveau d’étude : Licence

Option : Économie Générale

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE POUR L’OBTENTION DU

DIPLOME DE LICENCE ES SCIENCES ECONOMIQUES

LA CROISSANCE ECONOMIQUE,

UN ENJEU DE LA CREATION

MONETAIRE Soutenu le 18 janvier 2017

Présenté par : le groupe 11

N°113 RANDRIATSARAFARA MIADANA Tafita Fohinjanahary

N°114 RANDRIATSITOHANANA Andrinirina Nomenjanahary

N°115 RAPANARIVO Narindramalala

N°116 RASOAMANANA Nathanaël Sergino

N°117 RASOAZANANORO Fenomanantsoa

Membres du jury :

Encadreur : Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald (Enseignant Chercheur)

Examinateur : Monsieur FANJAVA Ruddy

Promotion : TSIRESY Année universitaire : 2015-2016

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Remerciements

Pour commencer, nous remercions Dieu qui nous donne, chaque jour, de la santé, de

l’intelligence et aussi de la sagesse pour accomplir nos tâches et nos devoirs.

Nous tenons aussi à remercier Monsieur RAMANOELINA Armond Réné Panja président de

l’Université d’Antananarivo. Il nous a donné, sur ce fait, la permission de faire des études

supérieures et d’augmenter ainsi nos connaissances.

Par la suite, nos remerciements s’adressent à Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Doyen

de la faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie.

Nous exprimons notre reconnaissance à Monsieur RAMAROMANANA Andriamahefazafy

Fanomezantsoa, chef du département Economie

Il en est ainsi pour notre encadreur Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald, nous en

sommes vraiment reconnaissants.

Pour finir, nous tenons à exprimer nos gratitudes à nos parents, nos proches et tous ceux qui

ont été là pour nous soutenir dans notre travail.

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Sommaire

Remerciements ................................................................................................................................ i

Liste des abréviations .................................................................................................................. iii

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................... v

LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................... vi

LISTE DES ANNEXES ...................................................................................................................... vii

LISTE DES FIGURES ...................................................................................................................... viii

Chapitre I : Concepts de la création monétaire et de la croissance économique ........................ 3

Section 1 : la création monétaire .................................................................................................... 3

Section 2 : la croissance économique ........................................................................................... 12

Chapitre II : Revue de littérature. ...................................................................................................... 19

Section 1 : La monnaie, source de financement de l’investissement. ........................................... 19

Section 2 : les effets de la politique monétaire sur la croissance économique. ............................. 21

Section 3 : Synthèses ..................................................................................................................... 22

Chapitre III : Relation entre la création monétaire et croissance économique ................................ 24

Section I : Mécanisme par l’augmentation de la masse monétaire .............................................. 24

Section II : Politique monétaire par la Banque Centrale ............................................................... 25

Chapitre I : études de cas .................................................................................................................. 27

Section 1 : Cas de la Chine ............................................................................................................ 27

Section 2 : cas de Brésil ................................................................................................................ 33

Section III : synthèses.................................................................................................................... 38

Chapitre II : Modélisation .................................................................................................................. 40

Section 1 : présentation des modèles ............................................................................................. 40

Section 2 : Cas d’expérience sur Madagascar ............................................................................... 42

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iii

Liste des abréviations

BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine

BACEN : Banco Central do Brasil

C : consommation finale des ménages

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale.

FBCF : Formation Brute de Capital Fixe qui mesure l’investissement

FMI : Fonds Monétaires es

G : consommation des administrations.

IBGE : InstitutoBrasileirodoGeographia e Estatistica

IDE : Investissement Direct Etrangers

K : capital

L : travail

M : masse monétaire

MCO : Moindres Carrés Ordinaires

M : importations

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

P : indice des prix

PIB : Produit Intérieur Brut

PNB : Produit National Brut

PBoC : La Banque populaire de Chine

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iv

TVA : taxes sur les valeurs ajoutées

UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine

V : vitesse de circulation de la monnaie

VS : variations de stocks

X : exportations

Y : production

Page 7: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

v

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01 : Evolution du taux d’intérêt du Brésil ................................................................... 37

Tableau 02 : test de stationnarité du PIB ................................................................................. 45

Tableau 03: test de stationnarité du taux d’intérêts ............................................................... 46

Tableau 04 : test de stationnarité de l’investissement ............................................................ 47

Tableau 05 : équation d’équilibre du PIB de Madagascar ....................................................... 48

Tableau 06 : autocorrélation des erreurs ................................................................................. 50

Page 8: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

vi

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 01 : TAUX D’INTERETS DE LA CHINE ........................................................... 31

Graphique 02 : TAUX D’INVESTISSEMENT DE LA CHINE ............................................. 32

Graphique 03 : PIB EN VALEUR DE LA CHINE (glissement annuel en %) ........................ 33

Graphique 04 : TAUX D’INFLATION DE LA CHINE………………………………………………………………34

Graphique 05 : évolution de taux d’inflation de Brésil ............................................................ 37

Graphique 06: Evolution du PIB ............................................................................................. 38

Graphique 07 : évolutions des taux d’intérêts, d’investissements et du PIB de

Madagascar…………………………………………………………………………………………………...50

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LISTE DES ANNEXES

Annexe 01 : évolution du taux d'intérêt réel en %......................................................................I

Annexe 02 : évolution de l'investissement en % du PIB……………………………………………….………II

Annexe 03 : croissance annuelle du PIB en %..........................................................................III

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viii

LISTE DES FIGURES

Figure 01 : les agrégats monétaires ......................................................................................... 05

Figure 02 : les rôles de la banque centrale .............................................................................. 26

Page 11: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

1

INTRODUCTION

Les banques centrales, ici ou ailleurs, détiennent le plein pouvoir sur la fixation des

taux directeurs et des niveaux de réserves obligatoires, sur les opérations d’open market, sur

le marché des changes et la gestion des réserves d’or. En effet, elles ont pour objectifs

principaux de maitriser l’inflation et d’assurer une stabilité de la monnaie. Dans sa

collaboration étroite avec les banques secondaires et en agissant seulement sur l’un des

éléments qu’elle détient, les décisions de la banque centrale peuvent modifier le mécanisme

de l’économie : variation du niveau des investissements, évolution du niveau de la

consommation et par conséquent de la production. Dans ces conditions, la croissance

économique peut constituer un enjeu important des actions menées par les banques

secondaires résultant des décisions de l’autorité monétaire. Ces actions sont en particulier

orientées vers la création monétaire.

Ainsi, malgré le fait qu’un referendum d’initiative populaire ait été organisé en Suisse

pour ôter aux banques leurs pouvoirs de création monétaire et le réserver à la seule Banque

National de Suisse, certains pays et certaines populations sont encore convaincues que la

banque centrale est tributaire des banques secondaires dans ses activités qui ont des

conséquences incontestables sur l’économie, tout particulièrement sur la croissance. C’est

pourquoi les banques françaises se penchent désormais dans des opérations lançant de plus

en plus leurs offres de crédit pour stimuler leur croissance, d’où les opérations de rachats de

crédits des banques secondaires. Cela revient à considérer, finalement, que la croissance

économique et la création monétaire sont indissociables, il est ainsi pertinent d’étudier le

lien qui existe entre elles et d’en comprendre le mécanisme.

Plusieurs mécanismes contribuent au processus de la croissance économique.

Certains se révèlent efficaces tandis que d’autres sont jugés défaillants. La création

monétaire figure parmi ces mécanismes, c’est pourquoi la question se pose dans quelles

circonstances et dans quelles mesures serait-elle favorable à la croissance économique pour

ne pas se figurer sur la liste des défaillants ?

Page 12: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

2

Cette analyse se basera sur des recherches documentaires à travers des articles

scientifiques d’une part et des ouvrages économiques d’autre part. Par ailleurs, nous aurons

recours à l’utilisation des modèles.

Lorsqu’il y a une baisse du taux directeur au niveau de la banque centrale, les

banques secondaires diminuent leurs taux d’intérêt. De ce fait, les agents économiques sont

incités à investir. Dans ces circonstances, un accroissement du revenu est constaté suivi

d’une hausse de la consommation et par conséquent une augmentation de la production. Le

pays concerné connait alors une croissance économique.

Cependant, l’accès difficile aux données, aux informations pertinentes y afférentes

ainsi que le temps limité pour effectuer cette analyse pourraient influencer son

approfondissement.

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Partie I : la création monétaire et

la croissance économique en

théorie

Page 14: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

3

Chapitre I : Concepts de la création monétaire et de la croissance économique

Ce présent chapitre a pour objectif d’expliquer le minimum de base qu’on doit

maitriser en termes de création monétaire et de croissance économique. Dans ce contexte, il

mettra en évidence, quelques définitions nécessaires, les facteurs déterminants, les moyens

de mesures et même les limites liées à la création monétaire et la croissance économique. La

section 01 évoquera, sur ce fait, des idées fondamentales liées à la création monétaire si la

section 02 parlera de la croissance économique.

Section 1 : la création monétaire

« Nous vivons dans une société monétisée. L’obligation légale de ne pas sortir dans la

rue sans porter un minimum d’argent pour échapper au délit de vagabondage, le rituel du

passage à la banque pour retirer chéquier ou espèces, l’intérêt croissant pour les jeux

télévisuels ou radiophoniques dotés de récompenses monétaires indiquent combien l’argent

fait partie intégrante de notre environnement et conditionne notre vie »1 . Sur ce fait, il est

déductible que nul ne peut échapper à l’importance et à la nécessité de l’utilisation de la

monnaie. Dans ce cadre, devenant sujet de conflit ou de paix, aussi bien individuel que

mondial, la monnaie doit être gérer d’une manière ou d’une autre d’où la politique

monétaire.

La politique monétaire fait partie de la politique économique, c’est l’ensemble des

moyens d’action sur les variables monétaires dont disposent les États ou les autorités

concernées (la banque centrale), pour agir sur l’activité économique. Les objectifs sont, en

règle générale, décrits par le carré magique de Nicolas Kaldor : assurer une stabilité des prix,

favoriser une croissance équilibrée c’est-à-dire sans crise, atteindre le plein emploi et

maintenir l’équilibre du commerce extérieur. Plusieurs instruments se jouent ainsi en faveur

1 Source : sciences économiques et sociales, économie et société françaises des années 90, M.

Bernard,P.Combemale, C.Dargent, C-D.Echaudemaison, N.Pinet

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4

de la politique monétaire entre autres le taux directeur, le taux d’intérêt, le taux de change,

les titres et le stock de monnaie. Chaque variable qui a été définie précédemment, est à la

base de la création monétaire sur laquelle cette partie va s’intéresser plus particulièrement.

1. Définitions :

La création monétaire est un mécanisme fondamentalement associé au crédit bancaire

mais aussi à la masse monétaire. Elles ont pour conséquence d’augmenter la masse de

monnaie en circulation. La création monétaire se matérialise par la double inscription

simultanée d'un même montant à l'actif et au passif du bilan d'une banque commerciale ou

d'une banque centrale.

D’une part, les crédits conduisent à la mise à disposition des agents économiques de

fonds supplémentaires sans qu’il y ait eu transferts de ressources entre les dits agents,

d’autre part la création de monnaie par l’accroissement du volume monétaire conduit à

accroitre les pièces de monnaies, les billets mais surtout les monnaies scripturales2 dont

disposent les agents.

Il est alors déductible que la création monétaire impacts le niveau de la masse

monétaire. Plus précisément, une création monétaire, quel que soit la forme, augmentera le

niveau de la masse monétaire. La figure suivante montre les composants de cette masse

monétaire.

2 Monnaies scripturales : solde positif des comptes à vue postaux ou bancaires, monnaie qui prend la

forme d’avoir bancaire utilisable par jeu d’écriture.

Page 16: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

5

Figure 01 : les agrégats monétaires

Source : sciences économique et sociale, C.Dargent

2. Les sources de la création monétaire :

Lorsque la monnaie était constituée de métaux précieux, la création monétaire était

tributaire de la découverte de gisements. Aujourd’hui, largement libérée du support

matériel, la création monétaire est beaucoup plus facile : il en résulte plus de souplesse mais

également plus de danger pour la stabilité monétaire.

M1 : billets + pièces +dépôts à vue

MASSEMONETAIRE M2 : M1 + dépôts quasi-

monétaires

M3 : M2 + dépôts contractuels + emprunts obligataire émis par les

banques

M4 : M3 + emprunt de l’État auprès du public +les titres de créances

Page 17: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

6

La création monétaire est assurée par le système bancaire qui comprend deux acteurs

principaux :

La banque centrale nommé aussi l’institut d’émission. Elle est qualifiée de 01er

rang,

Les banques commerciales qui par leur activité recherche l’intérêt de leurs

actionnaires. Elles sont qualifiées de banque de 02nd rang.

La création de monnaie scripturale est réalisée par les banques de second rang. Celles-ci

ont l’avantage de prêter une monnaie qu’elles ne possèdent pas en grande partie. Cette

monnaie est appelée « monnaie de crédit ». Lorsque les banques de second rang accordent

des prêts aux entreprises ou aux particuliers, elles ne le font pas à partir de leur encaisse(les

dépôts), mais à partir de la confiance qu’elles accordent aux emprunteurs ; elles créent donc

la monnaie qu’elles prêtent : ainsi « ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits mais les

crédits qui font les dépôts ». D’où, « le banquier peut créer de la monnaie sans se faire

traiter de faussaire. Il peut prêter ce qu’il n’a pas sans se faire traiter d’escroc. C’est son

droit, c’est même l’essentiel de sa fonction »3

Pour le cas de la banque centrale, elle peut accroitre la monnaie en circulation par

l’opération de la planche à billet c’est-à-dire en frappant de nouveaux billets ou bien en

achetant des titres public selon la politique d’open market.

Par ailleurs, les opérations liées aux marchés de change, qu’elles sont effectuées par la

banque centrale ou les banques commerciales, impactent la création monétaire.

3. Les formes de la création monétaire :

De manière générale les banques de second rang peuvent créer de la monnaie sous trois

grandes formes bien distinctes : le crédit, le découvert et l’escompte.

Toutes formes de crédit : dans une opération de crédit, la banque crédite le compte

du bénéficiaire et met ainsi à sa disposition de la monnaie scripturale(les crédits font

ainsi les dépôts)

3Source : Jean-Marie Albertini, des sous et des hommes, Paris 1985

Page 18: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

7

Le découvert : avance en compte ou crédit de trésorerie

L’escompte : un effet de commerce, c’est un titre portant créance d’une somme

d’argent payable à vue à l’échéance indiquée, en général 90 jours. Le fournisseur

peut escompter sa créance auprès de sa banque qui va lui faire l’ avance des fonds

moyennant un taux d’intérêt ; on dit que la banque escompte l’effet de commerce :

elle l’endosse c’est-à-dire qu’en signant au dos de l’effet, elle devient propriétaire de

la créance.

Exemple d’effet de commerce escompté : le chèque.

La banque centrale peut effectuer cette opération de création monétaire de deux

manières : planche à billets et open market

Planche à billet : c’est une opération qui consiste à frapper de nouveaux billets

Open market : la banque centrale rachète des titres publics pour injecter de la

monnaie dans le système économique (dans le cas d’une destruction de monnaie

la banque centrale vend des titres publics pour diminuer la monnaie en

circulation)

Enfin, toutes conversions de devises étrangères en monnaies nationales, qu’elles soient

effectuées par la banque centrale ou les banques secondaires, sont aussi des formes que

peuvent avoir la création monétaire.

4. Les mécanismes de la création monétaire :

Le crédit :

Le mécanisme de création de monnaie trouve son origine dans les crédits accordés

par les banques. Ces crédits sont octroyés pour satisfaire les besoins des agents

économiques (particuliers ou entreprises) qui n’ont pas les moyens nécessaires pour le faire.

Concrètement, lorsqu’une banque octroie un crédit à un client X, ce dernier dispose

d’un dépôt à vue, dans cette banque, égal au montant M de la somme prêtée. De son côté,

la banque acquiert en contrepartie une créance sur le client X. Il y a donc création de

Page 19: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

8

monnaie : la banque n’a pas ponctionnée dans ses réserves pour prêter le montant M au

client X : elle a inscrit une créance dans son bilan. Ce premier mécanisme vérifie l’adage « les

crédits font les dépôts ».

Le découvert :

Le découvert constitue une des modalités par lesquelles la banque peut opérer un crédit à

un agent économique indépendamment de toutes acquisitions de créances sur un autre

agent. Par le découvert la banque finance directement le prêteur final contrairement à

l’escompte où la banque se substitue à un préteur existant. L’opération est simple, la

banque acquiert une créance sur l’agent économique et crédite son compte.

L’escompte :

Soit une entreprise C qui détient une créance sur une entreprise D pour un certain

terme, 90 jours par exemple. On suppose que l’entreprise C souhaite récupérer des liquidités

avant le terme fixé. Elle s’adresse à sa banque, obtient de la monnaie scripturale et lui cède

en échange cette créance moyennant le paiement d’intérêt. La banque acquiert la créance

sur D et en contrepartie crédite le compte de C. Le compte de C est crédité alors qu’aucun

autre compte n’a été débité. Il y a donc de la création de la monnaie. La banque a créé de la

monnaie par monétarisation d’un actif financier en prélevant sur ses avoirs existants. Une

banque peut financer l’économie en créant des signes monétaires nouveaux.

Les opérations sur devises :

La création de monnaie par les opérations sur devises est liée avec la relation du pays vis-

à-vis du reste du monde. En effet, toutes exportations de marchandises, les ventes de

services à l’étranger, les transferts de fonds en provenance des non résidants entrainent des

entrées de devises et donc une création de monnaie. Sur ce fait, lorsqu’un client de la

banque lui apporte des devises contre de la monnaie nationale, le compte de l’agent est

débité alors qu’aucun autre compte n’est débité donc il y a création monétaire.

Page 20: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

9

Rachat des titres publics par la politique d’open market :

La création monétaire par le rachat des titres publics via la politique d’open market

dépend des anticipations des agents économiques. En effet, selon Keynes, les agents

pensent qu’il existe un niveau du taux d’intérêt normal. Étant donné que la relation qui

existe entre cours des titres et taux d’intérêt est inverse, il n’y a création monétaire que

lorsque le taux d’intérêt actuel est faible par rapport à son niveau normal parce que les

agents anticipent un accroissement du taux d’intérêts et donc une baisse des cours des

titres. Dans ces conditions, les agents vendent leurs titres à la banque centrale contre de la

monnaie, la monnaie en circulation connait un accroissement et il y a donc une création

monétaire.

5. Les limites de la création monétaire :

Si un banquier n’a besoin que de son stylo pour créer de la monnaie, on peut se

demander ce qui empêche une création infinie de monnaie. En fait, la création monétaire est

limitée par la demande de monnaie, par les besoins des banques en billets et par les

interventions de la Banque Centrale.

La contrainte de la demande de monnaie :

Les banques ne créent pas de la monnaie pour le plaisir, mais en réponse à une

demande de monnaie. La création monétaire est donc limitée par les besoins de liquidités

des agents non financiers, et ces besoins eux-mêmes sont réduits pendant les périodes de

ralentissement de l’activité économique. En effet, ces besoins sont la consommation des

ménages et l’investissement réalisé par les entreprises et les ménages autrement dit il s’agit

de la contrepartie « créances sur l’économie ».

Page 21: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

10

Les besoins des banques en billets :

Les avoirs en monnaie Banque Centrale constituent la base monétaire indispensable à

tout création de monnaie en circulation. Le système bancaire pris dans son ensemble ne

peut pas créer de monnaie s’il ne dispose pas des avoirs en compte à la Banque Centrale lui

permettant de retirer les billets qui lui seront demandés ensuite par la clientèle.

Le contrôle de la création monétaire par la Banque Centrale

La Banque Centrale contrôle indirectement la création monétaire des banques commerciales

en contrôlant la mesure dans laquelle elles pourront satisfaire les besoins en monnaie

Banque Centrale engendrés par cette création monétaire. Dans ce cadre, elle dispose trois

types d’intervention :

- la politique d’encadrement du crédit,

- la politique d’intervention sur le marché monétaire,

- la politique de réserves obligatoires.

La politique d’encadrement du crédit :

La politique d’encadrement du crédit appelé également le contingentement du crédit

consiste à limiter le volume de crédit que chaque banque peut octroyer à sa clientèle. Sur ce

fait, la banque centrale favorisera les financements qu’elle juge important (les secteurs

d’activité agricole, industriel, commercial,…) et impose en même temps, aux banques

secondaires, une norme de croissance de leurs volumes de crédit ; une norme qu’elles ne

doivent en aucun cas dépasser. Tout dépassement étant pénalisé par l’obligation de déposer

des réserves supplémentaires à la banque centrale.

La politique d’intervention sur le marché monétaire :

Elle prenne deux formes bien distinctes : la politique de réescompte et la politique d’open

market.

Page 22: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

11

Par la politique de réescompte, la banque centrale décide à quel taux elle va céder

des liquidités bancaires contre des papiers de reconnaissance de dette que les banques

commerciales lui apportent. Ce taux appliqué par la banque centrale détermine à son tour

le taux auquel les banques du second rang escompteront. Ainsi, la banque centrale peut

diminuer l’offre de monnaie en faisant augmenter son taux d’escompte.

Par la politique d’open market, la banque centrale peut limiter le volume de monnaie

en circulation en bornant l’achat des titres publics qu’elle paye contre de la monnaie banque

centrale.

La politique de réserves obligatoires

La Banque Centrale a également le pouvoir d’imposer aux banques commerciales la

détention de réserves obligatoires dans une proportion fixée par rapport aux dépôts des

agents du secteur non bancaire. Ces réserves gelées ne donnent pas lieu à une création

monétaire par l’intermédiaire de crédits. Si la Banque Centrale décide d’augmenter le taux

de réserves obligatoires, elle réduit la liquidité des banques et les conduits à se refinancer

sur le marché monétaire. Comme la demande de Monnaie Banque Centrale augmente, le

taux d’intérêt a tendance à s’élever et à restreindre la distribution de crédits.

Toutefois, la limite de la création monétaire réside dans l’activité même des banques

commerciales, c’est pourquoi qui dit limite à la création monétaire dit réglementation

prudentielle.

La réglementation prudentielle est destinée à éviter que les banques ne prennent

trop de risques et finissent par faire faillite. En effet, si la situation financière d’un client est

irrémédiablement compromise, le prêt que la banque lui a consenti risque de ne pas être

remboursé. Dans ce cas, la banque devra combler son manque de liquidités en empruntant

aux autres banques les montants non remboursés et devra enregistrer une perte comptable

correspondant à la partie du crédit non remboursée. Si trop de clients de la banque ne

peuvent rembourser leurs emprunts, c’est la banque elle-même qui se trouve dans une

situation difficile. Compte tenu des liens de financement entre les banques, qui se prêtent

mutuellement, les difficultés d’une banque peuvent se transmettre à l’ensemble du secteur

bancaire. C’est pourquoi les règlementations prudentielles imposent aux banques des limites

Page 23: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

12

dans le montant total de leurs engagements. En particulier, elles doivent respecter un ratio

de solvabilité rapportant le montant de leurs fonds propres à leurs engagements au moins

égal à 8%.

RATIO DE SOLVABILITE=𝑭𝑶𝑵𝑫𝑺 𝑷𝑹𝑶𝑷𝑹𝑬𝑺

𝑬𝑵𝑮𝑨𝑮𝑬𝑴𝑬𝑵𝑻𝑺= 𝟖%

Par ailleurs, des contrôles internes doivent être de premières occupations dans les banques

pour limiter les risques de défaut de paiement des demandeurs de crédits en analysant leurs

capacités à remboursés le prêt qui leur ont été consenti.

Enfin, le rôle de la banque centrale est de gérer la masse monétaire de façon à ce qu’elle soit

adaptée aux besoins des agents économiques. Il faut qu’il y en ait suffisamment mais pas

trop non plus pour éviter à la fois l’inflation et la récession.

Cette première section s’est penchée sur les concepts de la création monétaire, la

section qui va suivre se basera sur une étude plus ou moins profonde de la croissance

économique.

Section 2 : la croissance économique

Concevoir la croissance économique nécessite en premier lieu de la définir. Il existe

plusieurs manières pour le faire mais nous n’allons retenir que quelques-unes.

1. Définitions :

De façon habituelle, la croissance économique est définie comme l’évolution, sur une

période définitivement longue, de la production. Sur ce fait, il peut s’agir d’une évolution

positive ou négative donc nous parlerons d’une croissance forte ou faible.

Page 24: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

13

Selon François Perroux : « la croissance économique est l’augmentation soutenue

durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le

produit global brut ou net, en termes réels ».

« D’une manière plus générale, la croissance correspond à une augmentation

soutenue et durable, pendant une période suffisamment longue, de la production de biens

et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n’étant

qu’une mesure quantitative d’un agrégat économique, la croissance n’est qu’une des

composantes du développement qui est une nation plus abstraite et qualitative. Il peut donc

y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance ».

Mais quoi qu’il en soit, on distingue la croissance intensive et la croissance extensive.

La croissance intensive : elle désigne une utilisation plus efficace des facteurs

de production, elle repose alors sur les gains de productivités et les

rendements d’échelle sont croissants. Elle ne génère pas une création

d’emplois supplémentaires.

La croissance extensive : elle renvoie à une croissance proportionnelle à

l’augmentation de la quantité de facteurs de productions utilisés, elle exige

alors une croissance du capital et du travail. A la différence de la croissance

intensive, elle génère des créations d’emplois.

Par ailleurs, on doit différencier de manière accentué croissance économique et :

Progrès économique : celui-ci est entrainé par la croissance économique et

consiste à l’amélioration économique pour une meilleure satisfaction des

besoins.

Extension économique : c’est une évolution conjoncturelle, une hausse

temporelle (à court terme) des agrégats économiques.

Développement économique : c’est une transformation structurelle de

l’économie.

Page 25: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

14

La croissance économique est une succession de phases particulières, en effet, elle

comporte :

Une phase d’expansion économique : le taux de croissance augmente (la

croissance accélère), donc le volume de production croit de plus en plus vite.

Une phase de ralentissement : le taux de croissance reste positif mais

diminue (la croissance ralentit), donc le volume de production continue

d’augmenter mais de moins en moins vite.

Un moment de crise : retournement brutal de la conjoncture.

Une phase de récession : la croissance ralentit fortement, éventuellement

jusqu’à devenir négative. Si le taux de croissance devient négatif, cela signifie

que le volume de production diminue. On dit que l’économie entre en

récession.

Une phase de dépression : diminution importante et durable de la

production, ce phénomène s’accompagne souvent d’une déflation (baisse des

prix et des salaires). C’est le cas de la crise mondiale de 1929.

Une phase de reprise : le taux de croissance redevient positif, donc le volume

de production augmente après avoir diminué.

2. Les facteurs déterminants de la croissance économique :

En général, le capital(K) et le travail(L) sont les principaux facteurs qui contribuent à la

croissance économique.

Le facteur travail :

La part apportée par le travail dans la croissance économique est en relation directe avec sa

quantité et sa qualité.

La quantité de travail disponible dépend du volume de la population active et de la

durée du travail. La population active est constituée par l’ensemble des individus exerçant

ou déclarant chercher à exercer une activité rémunérée. Son accroissement dépend

Page 26: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

15

beaucoup de facteurs entre eux la culture (ex : taux d’activité féminin…). Les pays

développés sont souvent marqués par l’insuffisance de cette population active d’où certains

d’entre eux pratique des politiques d’immigration.

La qualité du travail dépend du niveau des qualifications des travailleurs et de la

productivité du travail. Les formations, l’allongement de la durée des études contribuent à

améliorer la qualité du travail. La productivité du travail est le rapport entre la quantité

produite et la quantité du travail utilisée. On a,

La productivité du travail=𝒀

𝑳

Le facteur capital :

Le capital se définit comme un bien produit dans le passé et qui sert à produire d’autres

biens dans le futur. On en distingue :

o Le capital technique ou physique qui désigne l’ensemble des moyens de

production utilisés pour produire des biens et des services. Il comprend le

capital fixe (brevets, immeubles, machines,…) et le capital circulant (stock de

matières, de produits finis,…)

o Le capital financier désignant la valeur des capitaux propres d’une entreprise.

Il permet de financer en partie le capital technique.

Au même titre que le facteur travail, l’accroissement quantitatif et qualitatif du capital

permet la croissance économique.

L’accroissement de la quantité du capital provient de l’investissement matériel (biens

durables) et immatériel (recherche, formation,…) destiné à augmenter les capacités de

production. Contrairement aux pays développés, les pays pauvres sont confrontés des

problèmes d’accumulation de capital pour s’investir. Pour remédier à cela le recours à des

prêts étrangers, l’appel des Investissement Direct Étrangers ou IDE sont leurs seuls secours

parait-il.

Page 27: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

16

La qualité du capital est mesurée par la productivité du capital. En permettant à

chaque travailleur d’être plus efficace, plus productif, plus performant l’accumulation du

capital a un impact fondamental sur la croissance économique.

La productivité du capital=𝒀

𝑲

La productivité totale des facteurs=𝒀

𝑲+𝑳

Mais au fur et à mesure que l’on avance dans le temps ces facteurs deviennent nombreux,

des autres disparaissent et des autres les remplacent.

3. Les autres facteurs :

A part le capital et le travail, plusieurs facteurs contribuent à la croissance économique.

L’industrialisation, c’est un fait déterminant de la croissance économique. Elle est assimilée :

A une production en grande quantité

A l’économie d’échelle : les couts unitaires diminuent selon qu’on augmente

la quantité à produire.

Aux externalités souvent négatives

A une hausse de la productivité

La demande, incitant la production qui va entrainer par la suite la croissance. Sur ce fait, il y

a deux types de demande : la demande induite relancer par une hausse de revenu et la

demande autonome incitée par l’État.

Le progrès technique, c’est une condition nécessaire de la croissance économique. Pour les

pays qui sont en retard s au niveau technologique, ils doivent faire des efforts pour accroître

leurs capacités technologiques. Ces efforts sont entretenus par l’État et les entreprises.

Page 28: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

17

Les financements de la croissance qui sont souvent liées à des conditions extrêmement

variés que les pays demandeurs, surtout les pays pauvres éprouvent des difficultés.

4. Mesure de la croissance économique :

La croissance économique est un phénomène quantitatif que l’on peut mesurer. Elle

est mesurée à partir des agrégats économiques tels que le revenu national, le Produit

National Brut ou PNB et le Produit Intérieur Brut que l’on va retenir comme indicateur

officiel.

Selon la comptabilité nationale le PIB a comme formule :

PIB=somme des valeurs ajoutés+ TVA et droits de douanes grevant les produits-

subventions sur les produits

TVA : taxes sur les valeurs ajoutées

On peut également utiliser l’équilibre emploi-ressource :

PIB=C+G+FBCF+VS+X-M

Avec : -C et G représentent respectivement la consommation finale des ménages et des

administrations.

-FBCF la Formation Brute de Capital Fixe qui mesure l’investissement

-X les exportations et M les importations

-VS les variations de stocks

Page 29: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

18

Nous pouvons alors calculer le taux de croissance économique moyen r, c’est le taux de

croissance constant qui aurait permis d’obtenir entre t et t+n la même évolution globale,

par :

PIBt+n=PIBt(1+r)n

Afin d’effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité de

pouvoir d’achat, qui permet d’exprimer le pouvoir d’achat dans une monnaie de référence.

Pour comparer la situation d’un pays à des époques différentes on peut également raisonner

à monnaie constante.

Page 30: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

19

Chapitre II : Revue de littérature.

L’objectif de ce chapitre est de montrer le lien existant entre la création monétaire ;

par l’opération de crédit par la banque centrale et les banques commerciales, et ses impacts

sur les investissements. Par la suite, les effets sur la croissance économique d’un pays donné

sont mis en œuvre. Pour cela, plusieurs économistes ont renforcé des hypothèses à savoir

les keynésiens et les postkeynésiens. Ces économistes ont donné une place primordiale à la

monnaie dans le circuit de production. Ils poseront par opposition à la théorie néoclassique

basée sur l’économie des échanges réels, les fondements d’une économie monétaire de

production dans laquelle la production commence et finit en monnaie.

Dans la première section de cette partie, nous allons voir le rôle de la monnaie

comme moyen pour financer les investissements des établissements non financiers. Ensuite,

des revues empiriques montrant les effets de la politique monétaire sur la croissance

économique des différents pays.

Section 1 : La monnaie, source de financement de

l’investissement.

Les travaux de Keynes et un certain nombre d’économiste se sont détachés à partir

des années 30 sur la vision traditionnelle de la monnaie. Ils analysaient la théorie

néoclassique comme une focalisation sur le processus d’échange plutôt que sur celui de la

production et son absence de fondements monétaire sérieux. Pour eux, la monnaie est

indispensable pour le financement et la réalisation de la production. « Tant qu'on s'en tient à

l'étude de l'industrie ou de l'entreprise individuelle en supposant la quantité globale des

ressources employées constante et en admettant provisoirement que les conditions des

autres entreprises ou des autres industries restent inchangées, il est exact que les propriétés

caractéristiques de la monnaie n'ont pas à intervenir. Mais lorsqu'on s'attaque à la recherche

des facteurs qui déterminent les volumes globaux de la production et de l’emploi, la Théorie

complète d'une Économie Monétaire deviennent indispensables. » (Keynes, 1936, p. 297).

En d’autres termes, ces économistes affirment qu’à part les trois motifs de demande de

monnaie par les agents économiques à savoir le motif de transaction, de précaution et de

Page 31: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

20

spéculation, il y a aussi c’est ce que l’on appelle « le motif de finance de la monnaie ». C’est

le rôle de la monnaie dans lequel on peut financer le fonctionnement de l’activité de

production des entreprises : pour rémunérer les employés avant d’avoir réalisé et vendu la

production.

Selon Parguez, (2003), la monnaie est nécessaire non seulement pour faciliter les

échanges des marchandises produites ; mais aussi, pour rendre possible la production. Si la

fonction de la monnaie est de rendre possible la production, il est évident que la monnaie

doit être employée par un agent qui n’a pas encore la disponibilité des biens ; il s’agit donc

nécessairement d’une monnaie de crédit. En effet, pour passer du circuit monétaire au

circuit de production, on a besoin de l’intervention des banques. Ces derniers constituent

une catégorie particulière d’agents dont la fonction est de prêter aux entreprises les

sommes d’argent dont ces entreprises ont besoin pour lancer le processus de production et

assurer le capital d’investissement.

Selon Pascal, S (2011), la monnaie n’est pas neutre. En effet, comme dans la sphère

réelle, les interactions entre agents ne se résument pas seulement à la circulation des

marchandises, mais intègrent la production et la consommation de ces marchandises. De

même, dans la sphère monétaire, les interactions entre les agents doivent intégrer non

seulement la circulation de la monnaie, mais aussi les processus de création et de

destruction de cette monnaie expliquée par l’existence d’un intermédiaire financier.

Selon les économistes de l’école du circuit, (Alain Parguez, Bernard Vallageas et

schmitt), la monnaie circule entre trois (03) pôles à savoir la fonction de financement des

investissements (assurée par les banques), la fonction de production (assurée par les

entreprises), et la fonction de dépense (assurée par les ménages). Dans ce cadre, la monnaie

tient une place essentielle et centrale dans le circuit économique : elle est à la base de la

production ; elle donne un nouveau sens au concept de répartition de revenu ; elle modifie

alors les structures économiques et les comportements des agents économiques et d’où le

développement économique du pays considéré.

En plus, selon Graziani (2003), dans une telle économie, la relation la plus

importante dans l’économie de marché n’est pas la relation monnaie- échanges, mais la

Page 32: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

21

relation monnaie-production. (…)., la quantité de monnaie qui circule est déterminée de

manière endogène par la demande de crédit bancaire émanant des forces du marché. Pour

cela, elle entre réellement dans le circuit de production en faisant comme intermédiaire

entre l’achat de matériel de production et les produits finis. Donc, grâce à elle, l’entreprise

peut tirer de profit qui a un impact sur l’économie nationale, une augmentation de la

production nationale, et donc une croissance économique.

Selon Moore (2003), les entreprises sont guidées par le motif de profit, et ce profit est

monétaire. Chaque entreprise n’a d’autre objectif que d’obtenir au bout du compte, plus

d’argent qu’elle n’en avait pas au départ. On ne peut pas devenir entreprise qu’en ayant été

préalablement un débiteur. L’auteur montre ici que l’accession à la croissance et au

développement se réalise en grande partie par l’intermédiaire des crédits bancaire. Chaque

entreprise a pour même objectif de maximiser leur profit, pour cette raison, elle cherche

tous les moyens pour améliorer ses activités de production. Ce profit obtenu n’est pas

proprement à elle seule, il y a une part versée à l’État et ce dernier sert à produire des biens

non marchands publics.

Section 2 : les effets de la politique monétaire sur la croissance

économique.

Sur le plan empirique, les résultats qui existent entre le développement du secteur

financier sur la croissance sont très nuancés. Jeremie Piger (2003) pose la question : est-ce-

que la politique monétaire est efficace ? Pour le cas américain, l'auteur répond par la

négative cette question, lorsque du moins il considère les périodes de récession. Les

variations de la croissance trimestrielle du PIB en volume postérieure aux variations des taux

d'intérêt sur les fonds fédéraux, sur la période 1962 -2002 se présentent comme suit : une

augmentation du taux d'intérêt de 1% entraîne une réduction de 0,2% de la croissance

trimestrielle de l'activité dans les deux années suivantes, alors qu'une baisse de 1% des taux

d'intérêt sur les fonds fédéraux entraîne une augmentation de la croissance de l'activité

réelle de 0,5% seulement au cours des deux années suivant le choc. On observe bien qu'une

asymétrie dans la réponse de l'économie réelle aux modifications des instruments de la

Page 33: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

22

politique monétaire, ce qui conforte apparemment l'idée selon laquelle l'action des banques

centrales est plus lente à restaurer des économies à la sortie d'une récession qu'à les

pousser vers la surchauffe en régime d'expansion.

Selon Koné (2000), sur une période relativement longue, 1962-1995, les résultats que

montrent les politiques monétaire et budgétaire influenceraient positivement le PIB nominal

et réel au sein des pays de l’UEMOA. Cependant, leurs effets diffèrent en termes d’ampleur

et de temps de réaction ainsi que de l’impact d’un instrument par rapport à l’autre. Par

ailleurs, la comparaison statistique des effets nominaux et réels révèle que la politique

monétaire au sein de l’Union n’a été inflationniste dans aucun des pays alors que la politique

budgétaire l’a été en Côte d’Ivoire à court terme et au Mali à court et à longs termes.

Selon Ondo, O (2005) qui s’est intéressé aux effets des politiques macroéconomiques

sur la dépense globale en zone CEMAC. En estimant un modèle en données de panel pour la

période 1993-2002, dans lequel la croissance économique est supposée dépendre de la

masse monétaire, de la pression fiscale et des dépenses publiques (consommation

publique), il arrive au résultat que la politique monétaire a des effets expansionnistes

contrairement à la politique budgétaire qui tend à déprimer l’activité, validant par

conséquent l’hypothèse d’existence d’effets anti-keynésiens en zone CEMAC.

Section 3 : Synthèses

Selon Spiegel, S (2003), L’effet le plus direct de la politique monétaire se répercute

sur le système bancaire qui est très essentiel pour définir l’offre en matière de crédit parce

que ce dernier constitue le facteur déterminant de l’activité économique. Dans les pays

dotés de secteurs bancaires plus développés, les effets de la politique monétaire peuvent

être plus significatifs .En effet, les entreprises qui ont moins d’accès aux sources de

financement, ont tendance à dépendre sur les prêts bancaires pour assurer leurs

investissements. Dans ce cadre, l’entreprise emprunte de capital auprès des banques en

Page 34: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

23

payant les taux d’intérêt de ces prêts, et par conséquent, il y a création monétaire dans

l’économie et aussi la production réelle augmente et donc une croissance économique.

Selon Pagano (1993), le développement du secteur financier affecte la croissance à

long terme parce qu’il augmente le montant d’épargne destiné à l’investissement. En effet,

le système financier rend des services d’intermédiation, permettant d’accroître le montant

d’épargne disponible pour l’investissement. Pour ce faire, on prélève des ressources sur le

secteur réel, ce qui permet d’endogénéiser les services d’intermédiation. L’interaction entre

secteur financier et secteur réel permet alors de faire apparaître, de manière très simple,

des équilibres multiples, qui peuvent produire une non-linéarité de la relation entre

croissance et développement financier.

Selon Levine et al. (2000), l’effet positif du développement financier sur la croissance

économique est plus élevé dans les pays à bas revenu que dans les pays riches. En effet, le

développement du secteur monétaire permet de rendre plus efficace l'allocation des

ressources, améliore la gestion du risque et accroît de ce fait la productivité du capital. Les

ménages et les entreprises qui n’ont pas des ressources au début de la mise en place d’un

projet seront financés par les crédits des banques, et donc ils peuvent réaliser ses activités

de production, et donc une croissance économique pour le pays considéré. Ces résultats de

la non-linéarité conditionnellement au niveau de revenu sont également obtenus par

Deidda&Fattouh (2002) et Rioja &Valev (2004).

Contrairement à ces auteurs, selon Huang & Lin (2009), ils trouvent qu’il y a une

relation non significative entre le développement du secteur financier et la croissance

économique dans les pays à revenu bas, alors que cette relation est positive et robuste dans

les pays à revenu élevé. À cet effet, l’offre de monnaie entraine de l’inflation à long terme,

alors, la relation entre les deux variables est non significative dans les pays. L’augmentation

de la quantité de monnaie sur l’économie aggrave la situation.

D’après c’est ce qu’on a vue dans les sections précédentes, on constate que

l’efficacité de la politique monétaire sur la croissance économique dépend de la situation

économique que vive le pays considéré.

Page 35: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

24

Chapitre III : Relation entre la création monétaire et croissance économique

Dans les chapitres précédents, cette analyse s’est concentrée sur les concepts de

bases liées à la création monétaire et la croissance économique. Il a été aussi évoqué, selon

différents auteurs, qu’il existe un lien entre la monnaie et le volume d’investissement. Pour

mieux approfondir cette étude, le chapitre qui va suivre expliquera, encore plus, la relation

qui existe entre sphère réelle et sphère monétaire.

Section I : Mécanisme par l’augmentation de la masse monétaire

La cause immédiate de l’inflation est l’accroissement anormalement rapide de la

quantité de monnaie par rapport au volume de la production. La création monétaire

excessive engendre l’inflation qui entraine par la suite la baisse de la production. Par

exemple lorsqu’il y a inflation, les prix des matières premières pour produire augmentent,

donc la production va diminuer.

L’équation de base du monétarisme est sous une forme plus ou moins développé,

l’équation de FISHER est :

MV=PY

Avec :

M = masse monétaire

V = vitesse de circulation de la monnaie

P = indice des prix

Ou encore :

P=𝑴𝑽

𝒀

Page 36: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

25

Lorsque la masse monétaire augmente, le prix s’accroît plus vite que la masse monétaire,

ceci entraîne la baisse de la production. Le taux de croissance du PIB réel est inversement proportionnel à la création monétaire,

lorsque la masse monétaire M3 augmente, le prix monte plus vite que la masse monétaire et

par la suite le PIB diminue.

La monnaie contribue au fonctionnement de l’économie mais une économie trop liquide

anime des tensions inflationnistes et à l’inverse, une liquidité insuffisante de l’économie

peut provoquer des pressions sur la trésorerie des entreprises et nuire à la croissance. La

conclusion qu’on en tire est qu’une création monétaire excessive par rapport au potentiel de

croissance de l’économie engendre de l’inflation. Ainsi, l’augmentation des agrégats monétaires ne

doit pas dépasser certaines limites (attribution de la banque centrale).

Section II : Politique monétaire par la Banque Centrale

La banque centrale est à la fois :

Un institut d’émission, car elle émet la monnaie légale

La banque des banques, elle permet la compensation, le refinancement, régule la masse

monétaire et contrôle les banques

Le gérant des réserves publiques de change, défense du taux de change.

Elle crée de la monnaie centrale par trois occasions :

Figure 02 : les rôles de la banque centrale

Source : science économique et sociale, C.Dargent

Page 37: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

26

En assurant le refinancement des banques sous-liquides, c’est-à-dire en

transformant les créances détenues par les banques en monnaies centrale. Si une entreprise

emprunte de l’argent à une banque. Cette dernière a une créance sur l’entreprise. La banque

peut vendre sa créance à la banque centrale. La banque centrale va créer de la monnaie au

profit de la banque commerciale. La dette de l’entreprise est alors transférée à l’actif de la

banque centrale qui fait payer aux banques : commerciales un taux d’intérêt.

En faisant des avances au trésor public ou en lui achetant des bons du trésor pour

financer les besoins en trésorerie et une partie du déficit budgétaire de l’État.

En transformant les devises en monnaies nationales : la banque centrale crée de la

monnaie, en l’occurrence des unités monétaires.

Toute opération de crédit à court terme se traduit par de la création monétaire sous la

forme de monnaie scripturale.

La création monétaire est donc par essence un phénomène temporaire mais toujours

renouvelé globalement. En général, au cours d’une année, la création l’emporte sur la

destruction ce qui explique la croissance de la masse monétaire.

Page 38: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

PARTIE II : approche empirique

Page 39: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

27

La partie précédente a mis en évidence les fondements théoriques de base qu’il est primordial de savoir en présence d’une étude centrée sur la création monétaire et la croissance économique. La partie qui va suivre se focalisera, en fait, sur une démonstration empirique de ces théories qui ont été citées précédemment.

Chapitre I : études de cas

Ce présent chapitre traitera, pour commencer, des études de cas basées tout

simplement sur des analyses graphiques afin de vérifier le fait que la création monétaire

entrainera la croissance économique. La section 1, sur ce fait, analysera le cas de la grande

puissance mondiale, la Chine si le cas de Brésil sera mis en œuvre dans la section 2.

Section 1 : Cas de la Chine

Pour mieux analyser le cas de la Chine, il est de premier ordre de savoir qui est-elle.

Cette partie a pour objectif ainsi de faire connaitre le pays qui fera le sujet de cette

démonstration empirique et de vérifier aussi, par la suite, la véracité de notre résultat.

I. Connaitre la Chine

La connaissance de la Chine se focalisera sur sa politique monétaire, précisément les

actions de sa banque centrale dans le cadre de sa création monétaire, et son conjoncture

économique. Ce choix est effectué pour mieux cerner l’analyse.

1. La politique monétaire Chinoise :

La Banque populaire de Chine (PBoC) a commencé en 1984 à exercer exclusivement

les fonctions d’une banque centrale. Depuis cette date, la conduite de la politique monétaire

a été beaucoup perfectionnée. Cette politique est passée progressivement d’un système

administratif planifié, basé sur le rationnement du crédit, à un régime davantage inspiré du

marché, qui fait de la croissance monétaire le principal objectif intermédiaire. Dans le cadre

de cette transition, les taux d’intérêt ont été libéralisés, ce qui les a rendus plus réactifs aux

signaux du marché, et les outils de la politique monétaire ont été modernisés. Le système

Page 40: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

28

bancaire a aussi été largement réformé et l’économie est devenue beaucoup plus sensible

aux mesures utilisant les mécanismes du marché.

La banque centrale dispose de plusieurs moyens pour atteindre ses objectifs de

croissance de la masse monétaire et du crédit. Les opérations de marché et les modifications

des coefficients de réserves obligatoires imposés aux banques commerciales sont devenues

les principaux instruments d’action sur la base monétaire, et plus généralement sur la

situation du marché monétaire.

En sus des moyens de contrôle quantitatif de la liquidité, la banque centrale maîtrise,

à des degrés divers, toute une gamme de taux d’intérêt. Elle assigne des taux de référence

aux crédits et aux dépôts des banques commerciales pour une série d’échéances. Elle fixe

aussi les taux des crédits de refinancement du système bancaire, le taux de réescompte ainsi

que les taux de rémunération des réserves obligatoires et excédentaires que les banques

commerciales déposent auprès d’elle. Enfin, elle maîtrise les taux de rendement de ses bons,

qui sont le support des opérations de marché visant à stériliser les entrées de capitaux

étrangers. Comparativement aux interventions sur le marché et aux réserves obligatoires, les

taux d’intérêt officiels jouent un rôle secondaire dans la conduite de la politique monétaire;

la banque centrale les modifie moins souvent et généralement moins fortement que ses

homologues des autres pays (Anderson, 2007).

Outre les instruments quantitatifs et, dans une moindre mesure, les instruments

basés sur les prix, la banque centrale recourt beaucoup à une forme de dirigisme

administratif pour agir sur le crédit bancaire. Depuis la suppression, en 1998, des plafonds

de crédit spécifiques, elle organise des réunions mensuelles avec les banques commerciales

pour faire connaître ses préoccupations à propos de la situation du crédit dans les différents

secteurs. Cette pratique a pris un caractère institutionnel avec la publication de notifications

de la banque centrale, qui ont pour but de freiner périodiquement la distribution du crédit

dans certaines branches. La banque centrale donne régulièrement des informations sur ce

mode de direction du crédit dans ses Rapports trimestriels de politique monétaire. Le

guidage administratif est parvenu à ralentir la progression du crédit pendant les périodes

d’expansion rapide, par exemple au début de la décennie actuelle et, plus récemment, à

l’accélérer en réaction à la récession mondiale. Selon Geiger (2006), ces instructions peuvent

être efficaces, car, dans la hiérarchie politique chinoise, le gouverneur de la banque centrale

se situe au-dessus des responsables des banques commerciales.

Page 41: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

29

2. La conjoncture économique de la Chine:

La Chine est la seconde puissance économique mondiale, premier exportateur mondial

et détient les premières réserves de change au monde. À part la récession mondiale de

2009, la catastrophe industrielle de Tianjin et le krach boursier de Shanghai en 2015, ont

causé un ralentissement remarquable de la croissance chinoise. Ainsi, malgré un

assouplissement de la politique monétaire tel que la libéralisation des taux d’intérêts, le

rééquilibrage de la croissance reste vain. En effet, un accroissement de la consommation et

des services était mis en œuvre.

L’étude de cas concernant la Chine se base en grande partie sur le rapport de Patrick

Artus, Jacques Mistral et Valerie Plagnol. Ce rapport s’intitule l’émergence de la Chine :

impact économique et implication de politique économique et dont l’année d’apparition est

l’année 2011.

II. La croissance économique chinoise au bout de la création

monétaire

Pour la Chine, sa création monétaire se base en grande partie par l’augmentation du

niveau de crédit accordé. C’est pour cela que cette démonstration empirique se fait suivant

le mécanise de diminution des taux d’intérêts.

MECANISME SELON LA DIMINUTION DES TAUX D’INTERETS

Une évolution en glissement compare la valeur d'une grandeur à deux dates,

séparées en général d'un an ou d'un trimestre.

Par exemple, le glissement annuel d'une variable à un trimestre T donné correspond

au taux d'évolution(en %) obtenu en rapportant le niveau de la variable en T à son niveau au

même trimestre de l'année précédente (T-4). Le glissement trimestriel est obtenu en

rapportant le niveau de la variable en T à son niveau au trimestre précédent (T-1)

Page 42: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

30

Graphique 01 : TAUX D’INTERETS DE LA CHINE

Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de

politique économique »

En s’intéressant en premier lieu sur les taux d’intérêts, plusieurs constats peuvent

être déduits de ce graphe. Une tentative de baisse des taux d’intérêts a été tout d’abord

mise en œuvre. Cela pourrait avoir comme objectif de lancer l’offre de crédit par les banques

commerciales ou bien tout simplement de favoriser les investissements. En effet, de 2002 en

2005, les taux d’intérêts n’ont cessé de baisser. Cette baisse concerne les taux d’intérêts à

long terme que ceux à court terme. Sur ce fait, les taux à long terme passaient de 11% à 6%

de 1998 en 2005. Le constat est de 8% à 5% pour les taux à court terme.

Page 43: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

31

Graphique 02 : TAUX D’INVESTISSEMENT DE LA CHINE

Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de

politique économique »

Selon le rapport et sur ce graphique, le niveau d’investissement de la Chine connait

un accroisssement considérable. En effet, suite à la baisse continuelle des taux d’intérêts que

le pays a connu, les investisseurs ont été très sensibles car les rendements seront élevés. Les

investissements passaient ainsi de 36% à 44% de 2002 en 2005. Ce phènomène n’est pas du

tout étonnant, les raisons sont les suivantes : la Chine, sur ce période vient de quitter sa

politique sevère de protectionisme. Elle a marqué cette décision par son entrée au niveau de

l’Organisation Mondiale du Commerce, qui impose à tout pays membres de libéraliser leurs

commerces. Dans ces conditions, la Chine, qui est un pays très productif, a pu élargir, de

facon très rapide, la dimension de son marché ce qui fait que la demande augmente incitant

ainsi l’investissement.

Page 44: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

32

Graphique 03 : PIB EN VALEUR DE LA CHINE (glissement annuel en %)

Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de

politique économique »

Un accroissement du PIB a été obsérvé ainsi le long des années 2000 et 2005. Du fait

qu’il s’agit d’un PIB en valeur, il est utile de prendre en compte l’évolution de l’inflation sur

la période concérnée. Sur ce fait, selon le graphique 05, l’inflation a été négative entre 2002

et 2004, elle connait une augmentation de moindre valeur l’année 2005 car elle demeurait

au-dessous de 1% qui est également une valeur très faible par rapport aux autres pays tels

que les USA ou les pays de la zone euro. Dans ce cas, l’augmentation du PIB a été engendrée

par l’augmentation de la poduction et non des prix. Le PIB, évalué en valeur et mesuré selon

le glissement annuel, passait de 5% à 18%.

Page 45: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

33

Graphique 04 : TAUX D’INFLATION DE LA CHINE

Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de

politique économique »

La section suivante se basera, sur ce fait, à l’inéfficacité de la création monétaire pour

relancer la croissance économique.

Section 2 : cas de Brésil

Le Brésil est le plus grand État d’Amérique Latine. Avec une population de 206

millions d’habitants et une superficie de 8 514 876 km², il couvre la moitié du territoire de

l’Amérique du Sud (43,3%), partageant des frontières avec tous les pays du continent à

l’exception du Chili et de l’Équateur. Le Brésil est le cinquième plus grand pays de la planète,

derrière les États Unies, la Chine, le Canada et la Russie. Il est donc appelé le géant sud-

américain. Ce pays est le seul héritage du Portugal en terre américaine, ce qui se manifeste

par sa langue officielle, le portugais. Il est considéré comme une grande puissance

Page 46: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

34

émergente et notamment membre de l’organisation des Nations Unies, du Mercosul, du G20

et de BRIC.

I. Économie de Brésil

Comme pour la Chine, l’étude de cas concernant le Brésil, commencera par

une analyse plus ou moins approfondie de sa politique monétaire, focalisée sur la

création monétaire, et de son économie en général.

1. Économie en général :

En 2000, selon l’étude économique de l’OCDE, le Brésil a gravi les échelons du

classement des principales économies du monde, tout en enregistrant une croissance

nettement plus inclusive que par le passé. Ces progrès ont été étayés par des politiques

macroéconomiques stables. Il récolte les fruits de plusieurs années de réforme qui ont

permis une plus grande prospérité économique et une redistribution plus équitable des

bénéfices de la croissance au sein de la population. Selon la Banque Mondiale, la croissance

a permis à 40 millions de personnes de rejoindre les rangs de la classe moyenne. En effet, le

PIB de Brésil s’élève à 644,7% milliards de dollars en 2000 et ce qui en fait la neuvième

puissance économique mondiale et la première en Amérique Latine.

En 2008, le géant sud-américain, jadis locomotive du continent avec une croissance de 4,11%

en 2000 et puissance phare des BRIC, a fini sur une croissance nulle. En 2009, il traverse une

crise économique profonde marqué par une hausse de taux d’inflation et un recule de

niveau de PIB.

2. Politique monétaire de Brésil :

La Banque Centrale de Brésil est la Banque Centrale de la république fédérative du

Brésil. Avant sa création, les fonctions bancaires de l’Etat brésilien sont exercées par la

Banque de Brésil, cependant que l’émission du papier-monnaie appartient au Trésor

national. En 1945, un décret institue la surintendance de la monnaie et du crédit (SUMOC)

Page 47: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

35

chargé d’assurer le contrôle monétaire et préparer la création d’une Banque Centrale. Enfin

la Banque Centrale du Brésil est créée par une loi du 31 décembre 1964. Elle est le

responsable de la politique monétaire et a pour mission d’assurer la stabilité du pouvoir

d’achat de la devise nationale et la solidarité et l’efficacité du système financière En effet,

elle peut faire l’intermédiation financière à travers les banques secondaires. La croissance

économique est parmi l’objectif intermédiaire de la Banque Centrale, donc elle dispose des

moyens pour atteindre cet objectif. Les opérations de marchés et les modifications des

coefficients de réserve obligatoire imposés aux Banques commerciales sont devenues les

principaux instruments d’action sur la base monétaire et plus généralement sur la situation

du marché monétaire. Dans ces opérations de marché, la Banque Centrale utilise les accords

de rachat et les bons qu’elle émet. Ainsi, depuis 2013, elle ne cesse d’augmenter le taux

directeur et donc l’augmentation de taux d’intérêt par la Banque du deuxième rang pour

tirer les agents économiques et les entreprises.

II. L’Échec de la création monétaire

La création monétaire de Brésil provoque des échecs sur sa croissance économique. Ainsi,

cela entraine des effets sur une hausse de niveau de prix à la consommation et une

diminution de taux de croissance du PIB.

1. Effet sur les prix à la consommation de la création monétaire :

L’idée est que la création monétaire crée de la croissance. Une création monétaire

excessive qui est illustrée par la chute de la valeur de certaines monnaies, est la manière

d’appréhender l’inflation. Ce dernier est l’évolution des prix à la consommation et le talon

d’Achille4 de la politique monétaire. En effet, la politique de création monétaire, appelé

quantitative easing, a provoqué un afflux de monnaie sur les marchés financiers. Le Brésil

avait dénoncé cette politique en faisant augmenter la monnaie en circulation. Ainsi, en 2008

jusqu’à 2009, la BACEN diminue leur taux directeur et donc les banques secondaires

4 Un talon d’Achille est une faiblesse fatale en dépit d’une grande force générale, pouvant mener à l’échec ou à

la chute

Page 48: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

36

diminuent aussi leurs taux d’intérêts (cf. tableau n°1) pour aboutir à la hausse de la monnaie

en circulation. En effet, le Brésil connait une croissance de la production et une hausse de

revenu qui entrainent à une augmentation de prix à la consommation et donc l’inflation (cf.

graphe n°1). La BACEN estime que cette dernière atteint un taux de 6,410 % en 2008.

Tableau 01 : Évolution du taux d’intérêt du Brésil

Années

2007

2008

2009

Taux d’intérêt réel (%)

6,8

5,9

2,3

Source : Relatorio do Banco Central do Brasil (2009) et IBGE

Graphique 05 : évolution de taux d’inflation de Brésil

Source: Relatorio do Banco Central do Brasil (2009) et IBGE

2. Échec sur l’évolution de PIB :

Le Brésil a perdu de sa superbe, embourbé dans les scandales de corruption et une

croissance en berne. Il est le géant du sud- américain avec une croissance de 4,11% en 2000

et puissance phare des BRIC. Cette puissance a fini en 2008 sur une croissance nulle et

Page 49: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

37

devrait terminer sur cette année par une récession. En 2009, le PIB du Brésil a reculé de 0,13

%. La chute a été entrainée notamment par le recul de l’industrie minière (-6,6%). Le seul

secteur ayant connu une croissance est celui de l’agriculture-élevage, avec une hausse de 1,8

%. L’industrie a reculé de 6,2 % et les services de 2,7 %. Avec ces chiffres, l’économie

brésilienne doit connaitre un des pires résultats parmi les pays d’Amérique Latine, suivi

seulement par le Venezuela dont le PIB devrait reculer de 3,20 %, selon le FMI.

À cause de la baisse incessante de niveau de taux d’intérêt par la banque secondaire, le

niveau de prix à la consommation est augmenté et donc il y a une baisse de niveau de PIB.

Ce dernier est montré par le graphe ci-dessous,

Graphique 06: Évolution du PIB

Source : Relatorio do Banco Central do Brasil (2009) et IBGE

Page 50: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

38

Section III : synthèses

I. La croissance économique au bout de la création monétaire

Dans toutes ces circonstances, il est possible de déduire que la politique monétaire

expansionniste adopté par la Chine a été efficace sur la période de 2002 jusqu’en 2005. La

diminution des taux d’intérêts par les banques secondaires a permis de relancer

favorablement l’investissement. Sur ce fait, la production a fortement augmenté car la

productivité est élevée.

Au total, pour la Chine, il est pértinent de deduire que la création monétaire était

favorable à la croissance économique. En effet, sur la période de 2002 en 2005, la

diminution des taux d’intérêts sur les crédits impacts fortement les investissements. Sur ce

fait, lorsque les taux d’intérêts passaient de 11% à 6%, les investissements connaissaient une

évolution et passaient de 36% à 44%. Dans ces circonstances, la production chinoise a été

beaucoup influencée, elle connait un accroissement considérable et passait de 5% à 18% en

valeur et selon la methode de glissement annuel. La faible augmentation des prix et la faible

diminuton de la consommation , résultant par ailleurs d’une diminution des salaires, n’ont

pas d’effet négatifs sur cette augmentation de la production.

II. La création monétaire, moyen défavorable à la croissance

économique

Par contre, l’idée que la politique monétaire crée de la croissance économique ne

s’est pas produite en Bresil.La dimunition de taux d’intérêt a diminué l’investissement mais

l’inflation connait un accroissement considérable. Dans ces faits, aucune hausse de la

production n’est constaté, celle-ci est expliquée par la diminution incéssante du PIB de 2007

en 2009.

Ainsi, la création monétaire n’a pas permis de relancer la croissance pour le Brésil. En

2009, à cause de la politique monétaire quantitative easing, l’activité économique du géant

Page 51: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

39

sud-américain connait de recul. Cette politique provoque un effet sur le prix à la

consommation. Sur ce fait, l’inflation se trouve à un taux de 6,410% et le PIB diminue de

0,13% en 2009 par rapport à l’année précédente.

Au final, la création monétaire ne serait favorable à la croissance économique que

dans les conditions suivantes : l’investissement est sensible à la diminution des taux

d’intérêts sur les prêts, ensuite une hausse de la consommation est attendue pour affecter la

production et le pays connait une croissance économique.

Page 52: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

40

Chapitre II : Modélisation

Ce chapitre qui se basera encore sur une démonstration empirique des liens existant

entre la création monétaire et la croissance économique utilisera, par ailleurs, des modèles

afin de rendre cette étude précise.

Section 1 : présentation des modèles

L’économétrie est un ensemble de techniques statistiques utilisées pour estimer des

relations économiques, évaluer des politiques publiques ou industrielles. L’application la

plus pertinente de l’économétrie est sans doute la prévision des grands indicateurs

économiques comme le taux de croissance du PIB ou des taux d’intérêt. Par ailleurs, elle

peut être utilisée pour prévoir par exemple la demande adressée à un bien.

Le modèle linéaire : les MCO

On s’interroge sur la relation entre la variable y et ses déterminants potentiels x1,

x2,…La question qui se pose est donc la suivante : de combien va varier y si x1 varie de tant ?

On dispose pour cela d’un échantillon aléatoire de N observations des mesures de ces

variables. On va supposer qu’il existe une relation linéaire entre la variable y et ses

déterminants potentiels.

Le modèle linéaire le plus simple ne s’intéresse qu’à un seul déterminant x de y. Plus

précisément, on écrit :

Y= 𝛽O + 𝛽1x + u

Terminologie :

y est généralement appelée variable dépendante, variable d’intérêts, ou

encore variable expliquée ;

Page 53: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

41

x est généralement appelée variable indépendante, ou plus souvent variable

explicative ou encore variable de contrôle;

u est un terme d’erreur, encore appelé perturbation. Il représente les

facteurs, autres que x, qui ont une influence sur y.

Toutefois, il faut être sûr que les autres déterminants de y c’est-à-dire le terme d’erreur u ne

réagit pas à une variation de x.

Cette hypothèse n’est pas vraiment absolue dans le cas du modèle linéaire simple. Par

exemple, si l’on s’intéresse à l’effet du diplôme sur le salaire, il est probable que les autres

déterminants du salaire sont également liés au diplôme : l’expérience professionnelle est

l’un d’entre eux. Or elle est a priori également corrélée avec le diplôme : à âge donné, un

individu plus diplômé aura acquis moins d’expérience, car la poursuite d’études se traduit

par une entrée plus tardive sur le marché du travail. Ignorer cette corrélation peut donc

conduire à des résultats biaisés.

Dans la suite, il est utile de se placer dans un cadre plus réaliste, avec des variables

explicatives multiples qu’on suppose au nombre K et notre équation devient :

Y= β0+ β1ix1i+…+ ui

Par ailleurs, nous pouvons distinguer deux types de spécifications : les modèles en

série temporelle et les modèles en coupe instantanée. Pour la première, il s’agit d’un modèle

où les variables représentent des phénomènes observés à intervalles de temps réguliers.

Pour la seconde, les variables représentent des phénomènes observés au même instant mais

concernant divers individus.

Dans ce modèle, on prend les hypothèses suivantes :

H1: Le modèle est linéaire en x

H2: Les valeurs de x sont observées sans erreur

H3: E ()=0, l’espérance mathématique de l’erreur est nulle

Page 54: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

42

H4: E(²)=², la variance de l’erreur est constante

H5: E(tt+1), les erreurs sont non corrélées (ou indépendants)

H6: Cov(xtt), l’erreur est indépendante de la variable explicative

Et enfin, les estimateurs obtenus en utilisant la méthode de moindres carrés ordinaires ont

deux propriétés importantes :

• Ils sont sans biais

• Ils sont convergents

Section 2 : Cas d’expérience sur Madagascar

1. Les variables concernées:

Deux types de variables explicatives sont considérés, ce sont le niveau d’épargne et le

taux d’intérêt. Le PIB est fixé, sur ce fait, comme la variable expliquée. Ces variables sont

directement tirées des Tables du perspective monde (cf. annexe). Le choix du type de

variable monétaire a été essentiellement guidé par la nature du modèle empirique à

estimer.

En effet, comme il s’agit d’une étude basée sur la création monétaire et la croissance

économique, d’où son titre « la croissance économique, un enjeu de la création monétaire »,

le choix de ces variables est très pertinent.

Page 55: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

43

La variable X : taux d’intérêt

Comme il s’agit d’une création monétaire ex-nihilo5, la manipulation des taux

d’intérêts joue un rôle essentiel. En effet, après une baisse des taux directeurs au niveau des

banques centrales, les premiers qui seront affectés demeurent les taux d’intérêts. Lorsqu’il

n’y aura pas de diminution de ces taux par les banques, ce qui ne devrait pas être le cas, il

n’y aura pas de création monétaire et donc non plus de croissance économique. Les taux

d’intérêts tiennent, dans ces circonstances, une place très importante dans cette analyse. Ce

sont, en fait, les principales raisons pour lesquelles, les taux d’intérêts figurent parmi les

variables considérées dans ce modèle.

La variable Z : investissement

À la suite d’une diminution des taux d’intérêts, lorsque les agents ont un

comportement rationnel, la demande de crédits au niveau des banques de second rang

devrait être constatée à la hausse. En considérant que ces crédits seront utilisés à

l’investissement, il est indéniable que ce dernier se trouve dans le modèle. En effet, c’est cet

investissement qui permet d’atteindre ou non la croissance économique, c’est pourquoi il

est obligatoire qu’il figure dans l’équation du modèle.

La variable Y : PIB

Une fois le niveau d’investissement relancé à la hausse, il reste à mesurer cet

accroissement de la production dont l’indicateur le plus efficace est le PIB. La croissance

économique est, ici, l’objectif de la création monétaire. Sur ce constat, pour analyser la

corrélation entre elles, la mise en œuvre du PIB dans cette modélisation est de premier

ordre.

En résumé, les taux d’intérêts déclenchent la création monétaire ; l’investissement

est considéré comme le lien entre cette création monétaire et la croissance économique qui

est mesurée par le PIB. Toute est réunie pour mieux modéliser l’impact de la création

monétaire sur la croissance économique.

5 Ex-nihilo : à partir de rien

Page 56: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

44

2. Les tests de stationnarité

Tableau 02 : test de stationnarité du PIB

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.129249 0.0002

Test critical values: 1% level -2.669359 5% level -1.956406 10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. PIB(-1) -0.879791 0.213063 -4.129249 0.0004 R-squared 0.436551 Meandependent var 0.079565

Adjusted R-squared 0.436551 S.D. dependent var 6.867451 S.E. of regression 5.154933 Akaike info criterion 6.160290 Sumsquaredresid 584.6133 Schwarz criterion 6.209659 Log likelihood -69.84333 Hannan-Quinn criter. 6.172706 Durbin-Watson stat 2.044547

Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016

Interpretation du test :

H0: la série comporte une racine unitaire

H1 : la série ne comporte pas de racine unitaire. La série est stationnaire.

Étant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on

doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative H1.

Le risque de rejeter l’hypothèse nulle H0 alors qu’elle est vraie est inférieure à 0,05%.

La valeur du R-squared, selon les calculs, indique que le modèle est représentatif à 43,65%.

Page 57: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

45

Tableau 03 : test de stationnarité du taux d’intérêts

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.283976 0.7595

Test critical values: 1% level -2.669359 5% level -1.956406 10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. TAUX(-1) 0.019412 0.068359 0.283976 0.7791 R-squared -0.039005 Meandependent var 1.758261

Adjusted R-squared -0.039005 S.D. dependent var 8.688470 S.E. of regression 8.856297 Akaike info criterion 7.242639 Sumsquaredresid 1725.548 Schwarz criterion 7.292009 Log likelihood -82.29035 Hannan-Quinn criter. 7.255056 Durbin-Watson stat 2.017949

Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016

Interpretation du test :

H0: la série comporte une racine unitaire

H1 : la série ne comporte pas de racine unitaire. La série est stationnaire.

Etant donné que la p-value calculée est supérieure au niveau de signification alpha=0,05, on

doit rejeter l’hypothèse alternative H1, et retenir l’hypothèse nulle H0.

Le risque de rejeter l’hypothèse alternative H1 alors qu’elle est vraie est inférieur à 0,05%.

Le modèle est représentatif à -3,9% selon la valeur indiquée par le R-squared

Page 58: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

46

Tableau 04 : test de stationnarité de l’investissement

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.591855 0.4499

Test critical values: 1% level -2.669359

5% level -1.956406 10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. INVESTISSEMENT(

-1) -0.059944 0.101282 -0.591855 0.5600 R-squared 0.003401 Meandependent var 0.372174

Adjusted R-squared 0.003401 S.D. dependent var 3.408161 S.E. of regression 3.402360 Akaike info criterion 5.329320 Sumsquaredresid 254.6732 Schwarz criterion 5.378690 Log likelihood -60.28719 Hannan-Quinn criter. 5.341737 Durbin-Watson stat 2.473707

Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016

Interprétation du test :

H0: la série comporte une racine unitaire

H1 : la série ne comporte pas de racine unitaire. La série est stationnaire.

Étant donné que la p-value calculée est supérieure au niveau de signification alpha=0,05, on

doit rejeter l’hypothèse alternative H1, et retenir l’hypothèse nulle H0.

Le risque de rejeter l’hypothèse alternative H1 alors qu’elle est vraie est inférieur à 0,05%.

Le modèle est représentatif à 0,34%, selon la valeur du R-squared.

La spécification adoptée est sous la forme linéaire suivante :

Y=β0+β1X +β2Z + u

Avec : Y est la croissance annuelle du PIB, c’est la variable expliquée X est le taux d’intérêt annuel, c’est une variable explicative Z est le taux d’investissement, c’est aussi une variable explicative U est le résidu

Page 59: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

47

Notre analyse concerne Madagascar et elle se fait à partir du modèle MCO d’après

l’équation qu’on a ci-dessus.

Les régressions effectuées donnent les résultats ci-après :

Tableau 05 : équation d’équilibre du PIB de Madagascar

Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016

.

Comme le R-squared est très loin de 1 (0,102763), il est déductible que le taux d’intérêts

et l’investissement ne peuvent déterminer la croissance économique. Il existe d’autres

variables en corrélations avec le PIB. L’absence de ces variables rend moins efficace le

modèle. Ainsi, pour déterminer la corrélation de la création monétaire à la croissance

économique, il faut faire intervenir toutes les variables déterminantes telles que le niveau de

Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C(1) -0.242230 2.159898 -0.112149 0.9118

C(2) 0.373358 0.256029 1.458265 0.1596

C(3) 0.023703 0.051935 0.456393 0.6528

R-squared 0.102763 Meandependent var 2.693333

Adjusted R-squared 0.017312 S.D. dependent var 4.275262

S.E. of regression 4.238095 Akaike info criterion 5.842573

Sumsquaredresid 377.1904 Schwarz criterion 5.989830

Log likelihood -67.11088 Hannan-Quinn criter. 5.881640

F-statistic 1.202592 Durbin-Watson stat 2.332574

Prob(F-statistic) 0.320277

Page 60: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

48

crédit ou encore de la masse monétaire. C’est un mauvais ajustement car la valeur de R-

squared rapproche de 0.

3. Interprétation graphique et commentaire

Le graphe suivant démontre cette faible corrélation entre le taux d’intérêt, le niveau

d’investissement et le PIB. En effet, de 2000 en 2003, il y avait une baisse du taux d’intérêt

de 20% à 10 %, sur ce fait l’investissement et le PIB ne connaissaient pas d’accroissement, ils

ont même diminuait de O% à -10 %.

Par ailleurs, de 2005 en 2013, les taux d’intérêts accroissaient de manière très forte.

Ceci doit être normalement suivi d’une baisse très importante du niveau des investissements

et donc de la production, ce qui n’a pas été le cas. En effet, ces taux d’intérêts passaient de

5% à 55% sur la période concernée alors que l’investissement se trouvait entre une variation

de 0% à 2% maximum. Ce qui n’affectait pas le PIB.

Au total, une diminution des taux d’intérêts ne se traduit pas par une hausse des

investissements, ce qui gardait le volume de la production constante. Par ailleurs, une

hausse des taux d’intérêts ne diminue pas fortement l’investissement et la production reste

constante. Les agents économiques ont un comportement qui n’est pas très rationnel car ils

ne réagissent pas normalement avec les variables économiques. Une diminution des taux

d’intérêts doit accroitre les investissements et vice versa.

Page 61: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

49

Graphique 07 : évolutions des taux d’intérêts, d’investissements et du PIB de

Madagascar

Source : perspective monde (modèle MCO)

4. Test d’autocorrélation des erreurs

Tableau 06 : autocorrélation des erreurs

Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob . | . | . | . | 1 0.070 0.070 0.1325 0.716

. *| . | . *| . | 2 -0.069 -0.074 0.2664 0.875

. | . | . | . | 3 -0.061 -0.051 0.3778 0.945

. *| . | . *| . | 4 -0.092 -0.090 0.6396 0.959

. *| . | . | . | 5 -0.067 -0.064 0.7887 0.978

. | . | . | . | 6 -0.055 -0.064 0.8921 0.989

. |* . | . | . | 7 0.077 0.066 1.1077 0.993

. *| . | . *| . | 8 -0.105 -0.142 1.5368 0.992

. *| . | . *| . | 9 -0.111 -0.108 2.0529 0.991

. *| . | . *| . | 10 -0.112 -0.134 2.6123 0.989

. | . | . *| . | 11 -0.056 -0.078 2.7635 0.993

. | . | . *| . | 12 -0.038 -0.096 2.8397 0.997

Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016

Il est déductible, sur ce fait, qu’il y a corrélation des variables. Ainsi, le modèle n’est pas efficace.

Il faut au moins que les variables à utiliser sont stationnaires pour avoir un modèle efficace.

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14

INVESTISSEMENT PIB TAUX

Page 62: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

50

5. Analyse du cas de Madagascar

Pour le cas de Madagascar comme celui de Brésil, la création monétaire n’a pas

permis de relancer la croissance économique. Cependant, les causes de cette défaillance

sont différentes.

Pour Madagascar, même si les coûts de crédit ont été rabaisser l’investissement n’a

pas connu un accroissement, du fait que les Malagasy n’ont pas un comportement assez

rationnel pour profiter d’une diminution des taux d’intérêt des crédits pour s’investir.

Dans ces conditions, la diminution du taux directeur au niveau de la Banque Centrale

a réellement diminué le taux d’intérêt mais l’investissement reste inchangé. Donc la création

monétaire n’a pas favorisé une croissance économique.

Par ailleurs, dans le modèle adopté, les variables choisies ont été insuffisantes. De

plus, ces variables sont instables ne permettant pas ainsi une précision exacte du modèle

mis en œuvre.

Page 63: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

51

CONCLUSION

Une augmentation de la quantité de monnaie en circulation, que cela soit fiduciaire

ou scripturale, est toujours causée par la création monétaire. Cette dernière, tout

particulièrement dans le cas d’une diminution du taux directeur au niveau de la banque

centrale, a des impacts positifs sur la croissance économique lorsque les conditions qui y

sont nécessaires sont mises en place. Ces conditions sont en général l’augmentation des

investissements face à une diminution des taux d’intérêts sur les prêts qui fait augmenter la

production ; ce qui a été le cas pour la Chine dans les années 2000 à 2005 et non pour le

Brésil dans les années 2009. La création monétaire est assurée par le système bancaire de

diverse manière : diminution des taux directeurs, politique d’open market, planche à

billet…Elle impact fortement les facteurs de production tels que le travail et le capital pour

avoir un PIB élevé. Cependant, cette croissance économique est strictement limitée par les

contraintes liées à la création monétaire. En effet, la contrainte de demande de monnaie, la

politique d’encadrement de crédit figure parmi les entraves à la création monétaire ce qui

limitait les productions.

Il est pertinent de déduire dans toutes ces circonstances que la monnaie tient un rôle

très important dans la mise en application d’une politique économique surtout la politique

monétaire. Ceci est confirmé par certains auteurs dans divers articles. Avec la monnaie, par

l’intermédiaire des banques, les établissements non financiers peuvent améliorer leurs

investissements qui permettent d’augmenter par la suite la production parce qu’il existe une

relation entre la monnaie et la production. Par ailleurs, les effets d’une politique monétaire

centrée sur la création monétaire sont différents selon le pays considéré ou plutôt selon le

comportement des agents économiques dans chaque pays.

Pour relancer la croissance du PIB, quand elle est inférieure à son potentiel optimal, il

faut ainsi crée de plus en plus de la monnaie. Pour encore une fois, il existe plusieurs

mécanismes pour le faire. La création monétaire peut avoir cependant des impacts positifs

ou négatifs selon le cas considéré. Certaines conditions devraient être ainsi respectées pour

que cette création monétaire aboutisse vraiment à la croissance économique mais non

seulement à une hausse du niveau général des prix.

Page 64: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

52

Toutefois, une diminution des taux directeurs au niveau des banques centrales pour

abaisser les taux d’intérêts des banques commerciales afin de relancer l’investissement n’est

qu’une suite logique dans les théories économiques. Sur ce fait, une vérification empirique

était mise en place pour rendre notre analyse pertinente. Pour ce faire, on a recours à

l’utilisation des modèles pour mettre en œuvre cette tâche. Dans le cas de cette étude, le

modèle MCO a dévoilé l’échec de la création monétaire malgache pour tenter une

croissance économique.

Page 65: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

I

Bibliographies

Les articles :

GRAZIANI, A. (2003), « Microéconomie et macroéconomie : à qui la priorité ? »

Dans Théories monétaires Post Keynésiennes, ed. P. Piégay, et L.-P. Rochon,

Economica, Paris

MOORE, B. J. (2003) : « L’endogénéité de l’offre de monnaie : fixe-t-on le prix ou la

quantité des réserves ? » dans Théories monétaires Post Keynésiennes, ed. P. Piégay,

et L.-P. Rochon. Economica, Paris.

ONDO OSSA A. (2005), « Effets anti-keynésiens et Ajustement (le cas de la zone

CEMAC) », Economie et Gestion, n° Spécial.

PARGUEZ, A. (2003), « Monnaie et capitalisme : la théorie générale du circuit »,

dans Théories monétaires Post Keynésiennes, ed. P. Piégay, et L.-P. Rochon.

Economica, Paris.

PIGER J. (2003), « Pushing on A String », Monetary Trends, Federal Reserve of St

LouisPIGER J., (2003) “Pushing on a String, Monetary Trends, Federal Reserve of St

Louis”

Les journaux :

LEVINE, R. LOAYZA, (2000) Volume 46, N°1 “Journal of Monetary Economics in

Financial Intermediation and Growth: Causality and Causes”

Page 66: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

II

Les notes :

KONE S. « L'impact des politiques monétaire et budgétaire sur la croissance

économique dans les pays de l’UEMOA »

Marc-Antoine KLEINPETE « note d’information de la Direction des Études et

Statistiques monétaires, Service des analyses et Statistiques monétaires »

Note de la banque mondiale 2016

Les ouvrages :

Jean-Marie Albertini Editions Paris, (1985) « Des sous et des hommes »

S.Baron, F.Larchecêque, C.Nava Editions Hachette, Avril 2007 « Economie

Nombres de pages : 240 »

C.Jimenez, B.Malo, B.Martory Editions Nathan, 1987 Nombres de pages : 160

« Collection B.Martory Economie générale »

M.Bernard, P.Combemale, C.Dargent, C-D.Echaudemaison, N.Pinet Éditions

Nathan, 1991 Nombres de pages : 44 « Collection Claude-Daniel

Echaudemaison »

M.Bernard, P.Combemale, C.Dargent, C-D.Echaudemaison, N.Pinet Collection

Claude-Daniel Echaudemaison Éditions Nathan, (1991) Nombres de pages : 44

« Sciences économiques et sociales : économie de la société française dans les

années 80 »

Les revues :

PAGANO, M. (1993), Volume: 37 « Financial Market and Growth: An

Overview, European Economic Review »

Les rapports :

Patrick Artus, Jacques Mistral et Valèrie Plagnol Nombres de pages : 314 «

L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de politique

économique »

Les webographies :

lois-economiques.fr

WWW.lafinancepourtous.com,

Page 67: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

III

Franç[email protected]

WWW.tresoréconomie.gov.fr/pays/Brésil

www.lefigaro.fr

Fr.global.rates.com/taux

Les autres documentations :

Intervention de Sébastien Colin, maître de Conférences à l’INALCO (Institut

National des Langues et Civilisations Orientales) dans le cadre de la 1ère

Automnale de la régionale de Picardie de l’APHG (Association des Professeurs

d’Histoire et de Géographie) organisée à Amiens le mercredi 25 novembre

2009.

PASCAL, S. (2011), Modélisation multi-agents d’une économie monétaire de

production, Thèse de doctorat, Université de Nice Sophia Antipolis.

Page 68: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

IV

ANNEXES

Annexe O1 : Évolution du taux d’intérêts réels en %

ANNEES Taux d’intérêts

1992 9,25

1993 12,42

1994 -7,87

1995 -5,25

1996 12,65

1997 21,16

1998 17,12

1999 16,67

2000 17,97

2001 16,76

2002 8,65

2003 20,91

2004 9,80

2005 7,34

2006 16,18

2007 32,30

2008 32,81

2009 33,81

2010 36,96

2011 40,90

2012 51,67

2013 52,10

2014 45,35

2015 49,69

In

Source : perspective monde

Page 69: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

V

Annexe 02 : Évolution de l’investissement en % du PIB

Source : perspective monde

ANNEES INVESTISSEMENT

1992 2,93

1993 2,15

1994 3,34

1995 3,37

1996 6,13

1997 4,72

1998 7,02

1999 7,18

2000 7,72

2001 15,29

2002 7,70

2003 8,91

2004 8,53

2005 4,95

2006 9,25

2007 7,86

2008 9,95

2009 5,51

2010 2,70

2011 2,02

2012 2,38

2013 2,68

2014 10,14

2015 11,49

Page 70: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

VI

Annexe O3 : Croissance annuelle du PIB en %

Source : perspective monde

ANNEES VALEURS

1992 2,05

1993 2,10

1994 -0,07

1995 1,71

1996 2,15

1997 3,69

1998 3,93

1999 4,66

2000 4,76

2001 6,02

2002 -12,67

2003 9,78

2004 5,26

2005 4,60

2006 5,02

2007 6,24

2008 7,13

2009 -4,01

2010 0,26

2011 1,45

2012 3,03

2013 2,26

2014 3,13

2015 3,02

Page 71: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

VII

TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………………………………….1

Remerciements ................................................................................................................................ i

Liste des abréviations .................................................................................................................. iii

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................... v

LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................... vi

LISTE DES ANNEXES ...................................................................................................................... vii

LISTE DES FIGURES ...................................................................................................................... viii

Chapitre I : Concepts de la création monétaire et de la croissance économique ........................ 3

Section 1 : la création monétaire .................................................................................................... 3

1. Définitions : ..................................................................................................................... 4

2. Les sources de la création monétaire : ............................................................................. 5

3. Les formes de la création monétaire :.............................................................................. 6

4. Les mécanismes de la création monétaire : ..................................................................... 7

Le crédit : ......................................................................................................................... 7

Le découvert : .................................................................................................................. 8

L’escompte : .................................................................................................................... 8

Les opérations sur devises : ............................................................................................. 8

Rachat des titres publics par la politique d’open market : ............................................. 9

5. Les limites de la création monétaire : .............................................................................. 9

Section 2 : la croissance économique ........................................................................................... 12

1. Définitions : ................................................................................................................... 12

2. Les facteurs déterminants de la croissance économique : ............................................. 14

3. Les autres facteurs : ....................................................................................................... 16

4. Mesure de la croissance économique : .......................................................................... 17

Chapitre II : Revue de littérature. ...................................................................................................... 19

Section 1 : La monnaie, source de financement de l’investissement. ........................................... 19

Section 2 : les effets de la politique monétaire sur la croissance économique. ............................. 21

Section 3 : Synthèses ..................................................................................................................... 22

Chapitre III : Relation entre la création monétaire et croissance économique ................................ 24

Section I : Mécanisme par l’augmentation de la masse monétaire .............................................. 24

Section II : Politique monétaire par la Banque Centrale ............................................................... 25

Chapitre I : études de cas .................................................................................................................. 27

Section 1 : Cas de la Chine ............................................................................................................ 27

I. Connaitre la Chine ............................................................................................................. 27

1. La politique monétaire Chinoise : ................................................................................. 27

Page 72: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

VIII

2. La conjoncture économique de la Chine: ...................................................................... 29

II. La croissance économique chinoise au bout de la création monétaire .............................. 29

Section 2 : cas de Brésil ................................................................................................................ 33

I. Économie de Brésil ........................................................................................................... 34

1. Économie en général : ................................................................................................... 34

2. Politique monétaire de Brésil : ...................................................................................... 34

II. L’Échec de la création monétaire ....................................................................................... 35

1. Effet sur les prix à la consommation de la création monétaire : .................................... 35

2. Échec sur l’évolution de PIB : ....................................................................................... 36

Section III : synthèses.................................................................................................................... 38

I. La croissance économique au bout de la création monétaire ............................................. 38

II. La création monétaire, moyen défavorable à la croissance économique ............................ 38

Chapitre II : Modélisation .................................................................................................................. 40

Section 1 : présentation des modèles ............................................................................................. 40

Section 2 : Cas d’expérience sur Madagascar ............................................................................... 42

1. Les variables concernées: .............................................................................................. 42

2. Les tests de stationnarité ................................................................................................ 44

3. Interprétation graphique et commentaire ....................................................................... 48

4. Test d’autocorrélation des erreurs ................................................................................ 49

5. Analyse du cas de Madagascar ...................................................................................... 50

CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………………………………….…51

Page 73: LA CROISSANCE ECONOMIQUE, UN ENJEU DE LA CREATION …

Auteurs : Mlle RANDRIATSARAFARA MIADANA Tafita Fohinjanahary Mr RANDRIATSITOHANANA Andrinirina Nomenjanahary Mlle RAPANARIVO Narindramalala Mr RASOAMANANA Nathanaël Sergino Mlle RASOAZANANORO Fenomanantsoa Titre : La croissance économique, un enjeu de la création monétaire

Nombre de pages : 55

Tableaux : 09 Figures : 02 Annexes : 01

Contacts : 034 60 293 45

Adresse de l’auteur : Lot VS 52 U Ter Avaratr’Ankatso

Résumé :

L’efficacité de la création monétaire pour atteindre la croissance économique est

tributaire de certaines conditions. Sur ce fait l’utilisation des modèles des articles ainsi des

certains ouvrages a été la méthodologie adoptée au cours de cet travaux de recherche.

Dans le cadre d’une diminution des taux directeurs au niveau des banques centrales, une

hausse de niveau des investissements, obligatoirement rentables, est attendue pour

relancer la production à la suite d’une diminution des taux d’intérêts des crédits au niveau

des banques secondaires. Lorsque cette logique économique ne se produira pas, la

création monétaire se dévoile inefficace et une inflation se mettra à la place d’une

croissance économique. Bref, le comportement des agents économiques tient un rôle

majeur dans toutes ces circonstances. Les agents économiques devraient être incités à

investir plus lorsque les taux d’intérêts au niveau des banques secondaires diminuent.

Lorsque ces conditions sont réunies, pour encore une fois, le pays considéré, peut

s’attendre à un accroissement du niveau de son PIB. Au-delà d’une simple démonstration

empirique de ladite logique, par ailleurs, le recours à l’utilisation des modèles permet de

vérifier encore plus si la création monétaire entraine vraiment la croissance économique

ou non.

Mots clés : création monétaire, croissance économique, taux d’intérêts, crédits,

investissements, PIB.

Encadreur : Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald