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LA GROSSESSE ET LES EFFETS DES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES SUR LE
FOETUS
Claude LEJEUNE
Groupe d’ Etudes Grossesse et Addictions (G.E.G.A.)
Hôpital Mère-Enfant de l’Est Parisien
(Association Horizons-Estrelia)
MYPA 2.12.14
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SPA /grossessepas de données épidémio précises
données très variables selon l’enquête étudiée
Alcool: usage quotidien≈ 0,3 à 1%
≥ 1 fois ≈ 40%
binge début de grossesse ≈ 14 %
Tabac: 31% ►►► 17% = 136000 NN/an (ENP)
Médicaments psychotropes = 20% des femmes
Cannabis: 13 ► 8 ►►► 3% (CHU de Nantes)
TSO ≈ 1 à 3%
Héroïne, cocaïne, crack ≈ 0,3 à 1%
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Femmes enceintes abusant de substances psycho-actives:
les risques ???
Le plus souvent = polyconsommations alcool + tabac + cannabis ± TSO …. crack + benzo …
± vulnérabilités associées Psychiatiques: environ 1/3
Sociales +++ « style de vie »précarité, mode de vie chaotique, prostitution, incarcérations,…grande fréquence d’antécédents de maltraitance dans l’enfance
Infectieuses: VHC, VIH, …
RISQUES = Mauvais suivi de grossesse : prématurité, petit PN. Troubles de l ’attachement mère/enfant
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« cohorte tox-rétro » 170 NN/10 ans
Quelques caractéristiques liées au nombre de SPA (p<0,001)
<4 substances 4 substances ou +
Sans logement perso 26 % 58 %Score de précarité >2 57 % 82 %Enfants placés 0,18 0,55Bon suivi grossesse 83 % 52 %Suivi santé mentale 22 % 39 %Antécédents IVG N= 0,86 1,62Prématuré 17 % 31 %Lipsitz >9 13 % 39 %
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Fœtus et NN de mère abusant de substances psycho-actives:
quels risques ?
Tabac et cannabis: hypoxie fœtale chronique (HbCO+++)
RCIU dose-dépendant
risque MSN x 2.7 si >10 cigarettes par jour
Pas de CI aux substituts nicotiniques
Opiacés : héroïne ►hypoxie chronique ± aiguë
= épisodes de manque
et syndrome de sevrage néo-natal (SSNN).
Effet périnatal très bénéfique des TSO Méthadone et Buprénorphine HD
mais risque inchangé de SSNN
sans aucune corrélation avec la posologie en fin de grossesse
Mésusage de benzo: aggravation SSNN et contexte
psycho-social précaire.
COCAINE - CRACK
USA années 1980-90:
Données très alarmistes dans un contexte d’explosion de l’usage du CRACK:
« crack-kid = broken »
= cas cliniques et petites séries décrivant des lésions cérébrales et des « malformations » graves
BANDSTRA 1991
Grandes séries avec groupes témoins récentes plus rassurantes:
BEHNKE 2001
OGUNYEMI 2004
BAUER 2005
…
6
En analyse multivariée l’expositionin utero à la cocaïne est corrélée à :
facteur confondant = tabac +++
HRP : OR 4.5 - BAUER 2002 = 3.0% vs 1.2%
Mort Fœtale In Utero ?
Rupture préterme des membranes: OR 2 à 4
Prématurité : OR 2 à 10
▼ PN, TN et PCN = dose dépendante – crack ++
▲ S HSE à terme et infarctus cérébraux … OR ?
Malformations: pas de différence S polydrug C¨+ / polydrug C¨-
Idem pour MSN
Troubles modérés des apprentissages
(++ environnement)
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ETCAF : Ensemble des Troubles causés par une Alcooolisation Foetale
FASD : Fetal Alcohol Spectrum Disorders
ALCOOL = le produit psycho-actif le plus dangereux pour le fœtus
TERATOGENE +++
perturbe gravement le développement du
cerveau fœtal : SAF complet… 0.5 à 3/1000
Et/ou troubles du développement cognitif et comportemental pouvant être isolés 1/100
8
SAF complet = par définition:
Consommation maternelle d’alcool documentée.
ET dysmorphie faciale typique.
ET RCIU: PN et TN < 10e percentile/AG
ET évidence d’anomalies du système nerveux central = microcéphalie, malformations, anomalies du développement.
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SAF PARTIELS: ARBD Alcohol Related Birth Defects:malformations isolées ou pas
O’LEARLY CM, et al. Prenatal alcohol
exposure and risk of birth defects.
Pediatrics 2011;126: e843-50.
Cohorte australienne
175 fortes consommations au 1er trimestre (≥ 70g/sem)
vs 1922 abstinentes
Survenue d’ARBD
ORa = 4.57
(95%IC 1.46-14.26)
NS pour consommations plus faibles
Principales malformations décrites:
Neuro : … Cardiaques : CIV , CIA ,
TGVx , F4. Rénales. Orthopédiques: thorax ,
synostose radio-cubitale , …
Fentes palatines. Angiomes multiples. Ptosis - surdité
10
ANOMALIES CEREBRALES
MALFORMATIONS= 1er trimestre
agénésie du corps calleux
dysgénésies du cervelet, du tronc cérébral
holoprosencéphalie spina, …
ANOMALIES DE LA MORPHOGENESE CELLULAIRE:
= toute la grossesse
Augmentation de l’apoptose neuronale
au maximum microcéphalie
Perturbation de la migration neuronale
+++ zones frontales
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SAF PARTIELS :troubles du développement et de la socialisation pouvant être isolés et de diagnostic tardif.
Trouble des apprentissages, hyperactivité/troubles de l’attention, anomalies des fonctions exécutives pendant l’enfance = échecs scolaires…
Adolescents et adultes avec un retard neuro-développemental et des troubles des fonctions sociales adaptatives et exécutives, addictions, délinquance ...
et les enfants SAF de parents SAF …
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Cohorte de Anne STREISSGUTH : 500 NN exposés in utero à l’alcool
suivis depuis 1974
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14 ans: - 90% de retard mentalet de problèmes
d’insertion professionnelle- 60% de délinquance
79% des adultes n’ont pas de métier stable
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SAF : relation dose/effet ?= controverses +++
SAF complet = fortes consommations.
Risque prouvé pour le développement cognitif et les fonctions exécutives, et quelques malformations si ≥ (1?) 2 verres /j et cuite(s?) (> 5 verres/occasion).
Données discutées pour les faibles expositions
prénatales à l’alcool :
hyperactivité/troubles de l’attention?
mais +++ sensibilité individuelle variable des femmes enceintes et des fœtus
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Facteurs modulant les risques :
Intensité des pics d’alcoolémie
Moment précis du/des pic(s)
Durée d’exposition:l’arrêt ou la diminution de la consommationaméliorent le pronostic
Polymorphismes du métabolisme de l’alcool de la femme et du/des fœtus: +++
BOYLES 2010: l’augmentation de l’incidence des fentes palatines après exposition in utero à l’alcool n’est significative que pour les femmes et fœtus présentant le génotype de la forme lente de l’alcool-déshydrogénase.
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PREVENTION
Si vous ne voulez prendre aucun risque pour votre
bébé, il vaut mieux ne pas consommer de boissons alcoolisées pendant la
grossesse16
En pratique
Non pas seulement de rechercher les signes de dysmorphie du SAF.
Mais surtout de documenter l’exposition forte in utero à l’alcool
et de surveiller cet enfant en tant que NN à risque de handicap d’origine périnatale ( comme un grand prématuré)
même si l’examen du NN est
normal
Par contre, le discours vis-à-vis d’une femme enceinte inquiète d’avoir consommé sera d’autant plus rassurant qu’elle aura moins consommé.
Bien distinguer le discours général de prévention et le dialogue singulier d’un professionnel et d’une femme enceinte.
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PRINCIPAUX FACTEURS PRONOSTIQUESDEVELOPPEMENTAUX A LONG TERME
après exposition in uteroaux substances psychoactives
+++ environnement =
qualité de la relation parents-enfant et du style de vie familial.
+++ alcool
++ séquelles de
prématurité et/ou RCIU et/ou anoxie per natale après suivi médiocre ou nul de la grossesse
± tabac, cannabis, cocaïne, amphétamines
Opiacés = 0
La qualité de vie d’un enfant dépend donc surtout de son environnement
Il faut donc :
dépister en cours de grossesse, les vulnérabilités familiales
et tenter de les améliorer
par un travail d’équipe pluri-professionnel en réseau
Pour prévenir le risque de sur-handicap
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CONCLUSIONS
Le pronostic obstétrical et pédiatrique dépend:
du nombre et de la nature des produits consommés
ALCOOL +++
du style de vie chaotique ou pas
de la qualité du suivi de grossesse
La grossesse est un moment privilégié pour mettre en place ou renforcer un soutien pluri-disciplinaire et en réseau, à long terme, qui améliore le pronostic périnatal (+++ prématurité) et qui peut améliorer la qualité de vie de l’enfant et de ses parents.
Le plus important est un changement de regard, plus humain et chaleureux, envers ces familles.
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DIU PERINATALITE ET
ADDICTIONSdu GEGA
Universités Paris Diderot + Nantes
+ Montpellier + StrasbourgStrasbourg = Université pilote en 2014 et 2015
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