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Revue du rhumatisme monographies 80 (2013) 32–37 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com La névralgie d’Arnold existe-t-elle ? Is Arnold’s neuralgia a real entity? Jean-Marc Ziza , Salim Ahmed Yahia , Jean-Pierre Teyssedou , Pascal Chazerain Service de rhumatologie et médecine interne, Centre de référence pour les infections ostéoarticulaires complexes, groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, 125, rue d’Avron, 75020 Paris, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Accepté le 17 ecembre 2012 Disponible sur Internet le 14 evrier 2013 Mots clés : Névralgie d’Arnold Nerf occipital Nerf d’Arnold Céphalées cervicogéniques Prise en charge thérapeutique r é s u m é La névralgie d’Arnold (NA) est une céphalée paroxystique unilatérale d’origine cervicale secondaire à une irritation ou une compression du grand nerf occipital (GNO) postérieur et/ou du petit nerf occipital. Le diagnostic est évoqué devant une symptomatologie clinique unilatérale occipito pariétale et une ima- gerie concordante. Un test anesthésique positif confirme le diagnostic. Les causes en sont multiples. Le diagnostic ne doit être retenu qu’après avoir éliminé les autres causes de céphalées, et notamment les autres causes de céphalées d’origine cervicale. La NA représenterait 8,7 % des névralgies d’origine cer- vicale, essentiellement le GNO dans 90 % des cas. La prise en charge thérapeutique est parfois difficile d’autant qu’il existe peu de preuves scientifiques de l’efficacité des thérapeutiques proposées. Le rhu- matologue peut être amené à intervenir dans la prise en charge de la NA notamment en réalisant des infiltrations locales. © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société française de rhumatologie. Keywords: Occipitalis neuralgia Arnold occipital nerve Cervicogenic headaches Cervical spine Interventional pain management a b s t r a c t Occipital neuralgia is defined as a unilateral paroxysmal shooting or stabbing pain in the dermatomes of the nervus occipitalis major and/or nervus occipitalis minor. The diagnosis is suggested thanks to out- ward symptoms and corresponding medical imaging studies as well as positive anesthesic test, which confirms diagnosis. Causes are multiple but the diagnosis must only be considered once all other causes of headaches have been ruled out and most of all those of cervical spine origin. The occipital neuralgia represents 8.7 % of cervicogenic headache and in 90 % of cases it concerns the nervus occipitalis major. Therapeutic care can be difficult due to the fact that very little scientific proof exists to confirm the effec- tiveness of such treatments. It is known that rheumatologists intervene in therapeutic care of occipital neuralgia by performing local steroid and/or anaesthetic injections. © 2013 Published by Elsevier Masson SAS on behalf of the Société française de rhumatologie. La question de l’existence de la névralgie d’Arnold (NA) revient comme un leitmotiv dès que l’on évoque les pathologies doulou- reuses de la tête et du cou. Cette question se posait déjà exactement dans les mêmes termes il y a 40 ans [1]. Quelles en sont les rai- sons ? Un nerf qui porte le nom de l’anatomiste allemand Frie- drich Arnold qui l’a décrit en 1834 existe bien. Il s’agit de la branche postérieure de la seconde racine cervicale (C2) nommée « grand nerf occipital d’Arnold » (GNOA). Un syndrome cervico- céphalagique dénommé « NA » peut-il être relié à une atteinte de ce nerf ? Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-M. Ziza). 1. Définition Les doutes sur la réalité d’une véritable entité anatomoclinique sont nés, d’une part, de la longue remise en cause d’une ori- gine cervicale possible à une symptomatologie céphalique (car les céphalées furent longtemps considérées comme psychologiques) et, d’autre part, de la difficulté à définir une sémiologie spécifique et reproductible pouvant être reliée à l’atteinte de ce nerf. Arnold a donc décrit en 1834, en le dessinant de profil, un nerf, le nerf occipital qui porte son nom en France. D’autres auteurs, franc ¸ ais et surtout allemands ont postérieurement dans la seconde moitié du xix e siècle décrit une symptomatologie clinique cervico- crânienne par laquelle l’atteinte de ce nerf s’exprime. La NA est ainsi présentée comme l’une des céphalées cervico- géniques [2] se signalant par une douleur crânienne ou céphalique unilatérale, s’associant à des signes cliniques ou radiographiques 1878-6227/$ see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société française de rhumatologie. http://dx.doi.org/10.1016/j.monrhu.2012.12.003

La névralgie d’Arnold existe-t-elle ?

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Page 1: La névralgie d’Arnold existe-t-elle ?

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Revue du rhumatisme monographies 80 (2013) 32–37

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www.sciencedirect.com

a névralgie d’Arnold existe-t-elle ?

s Arnold’s neuralgia a real entity?

ean-Marc Ziza ∗, Salim Ahmed Yahia , Jean-Pierre Teyssedou , Pascal Chazerainervice de rhumatologie et médecine interne, Centre de référence pour les infections ostéoarticulaires complexes, groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, 125, rue d’Avron,5020 Paris, France

n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 17 decembre 2012isponible sur Internet le 14 fevrier 2013

ots clés :évralgie d’Arnolderf occipitalerf d’Arnoldéphalées cervicogéniquesrise en charge thérapeutique

r é s u m é

La névralgie d’Arnold (NA) est une céphalée paroxystique unilatérale d’origine cervicale secondaire à uneirritation ou une compression du grand nerf occipital (GNO) postérieur et/ou du petit nerf occipital. Lediagnostic est évoqué devant une symptomatologie clinique unilatérale occipito pariétale et une ima-gerie concordante. Un test anesthésique positif confirme le diagnostic. Les causes en sont multiples. Lediagnostic ne doit être retenu qu’après avoir éliminé les autres causes de céphalées, et notamment lesautres causes de céphalées d’origine cervicale. La NA représenterait 8,7 % des névralgies d’origine cer-vicale, essentiellement le GNO dans 90 % des cas. La prise en charge thérapeutique est parfois difficiled’autant qu’il existe peu de preuves scientifiques de l’efficacité des thérapeutiques proposées. Le rhu-matologue peut être amené à intervenir dans la prise en charge de la NA notamment en réalisant desinfiltrations locales.

© 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société française de rhumatologie.

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a b s t r a c t

Occipital neuralgia is defined as a unilateral paroxysmal shooting or stabbing pain in the dermatomes ofthe nervus occipitalis major and/or nervus occipitalis minor. The diagnosis is suggested thanks to out-ward symptoms and corresponding medical imaging studies as well as positive anesthesic test, whichconfirms diagnosis. Causes are multiple but the diagnosis must only be considered once all other causes

ervical spinenterventional pain management

of headaches have been ruled out and most of all those of cervical spine origin. The occipital neuralgiarepresents 8.7 % of cervicogenic headache and in 90 % of cases it concerns the nervus occipitalis major.Therapeutic care can be difficult due to the fact that very little scientific proof exists to confirm the effec-tiveness of such treatments. It is known that rheumatologists intervene in therapeutic care of occipitalneuralgia by performing local steroid and/or anaesthetic injections.

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© 2013 Publis

La question de l’existence de la névralgie d’Arnold (NA) revientomme un leitmotiv dès que l’on évoque les pathologies doulou-euses de la tête et du cou. Cette question se posait déjà exactementans les mêmes termes il y a 40 ans [1]. Quelles en sont les rai-ons ?

Un nerf qui porte le nom de l’anatomiste allemand Frie-rich Arnold qui l’a décrit en 1834 existe bien. Il s’agit de laranche postérieure de la seconde racine cervicale (C2) nommée

grand nerf occipital d’Arnold » (GNOA). Un syndrome cervico-

éphalagique dénommé « NA » peut-il être relié à une atteinte dee nerf ?

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J.-M. Ziza).

878-6227/$ – see front matter © 2013 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société frattp://dx.doi.org/10.1016/j.monrhu.2012.12.003

y Elsevier Masson SAS on behalf of the Société française de rhumatologie.

1. Définition

Les doutes sur la réalité d’une véritable entité anatomocliniquesont nés, d’une part, de la longue remise en cause d’une ori-gine cervicale possible à une symptomatologie céphalique (car lescéphalées furent longtemps considérées comme psychologiques)et, d’autre part, de la difficulté à définir une sémiologie spécifiqueet reproductible pouvant être reliée à l’atteinte de ce nerf.

Arnold a donc décrit en 1834, en le dessinant de profil, un nerf,le nerf occipital qui porte son nom en France. D’autres auteurs,franc ais et surtout allemands ont postérieurement dans la secondemoitié du xixe siècle décrit une symptomatologie clinique cervico-

crânienne par laquelle l’atteinte de ce nerf s’exprime.

La NA est ainsi présentée comme l’une des céphalées cervico-géniques [2] se signalant par une douleur crânienne ou céphaliqueunilatérale, s’associant à des signes cliniques ou radiographiques

nçaise de rhumatologie.

Page 2: La névralgie d’Arnold existe-t-elle ?

J.-M. Ziza et al. / Revue du rhumatisme monographies 80 (2013) 32–37 33

Tableau 1Critères de diagnostic d’une céphalée cervicogénique par l’International Headache Society (2004).

A- Douleur référée à partir d’une source cervicale et perc ue de fac on unilatérale dans une ou plusieurs régions de la tête et/ou de la face et remplissant les critères C et DB- Preuve clinique, para-clinique et/ou d’imagerie d’une perturbation ou d’une lésion du rachis ou des tissus mous cervicaux, connue pour être une cause valide de maux

de têteC- Preuve que la douleur peut être attribuée à la perturbation cervicale, reposant sur au moins un des items suivants

Démonstration de signes cliniques qui témoignent d’une source de douleur cervicaleAbolition de la céphalée après bloc diagnostique d’une structure cervicale ou de son nerf, en utilisant une population témoin

D- Guérison dans les trois mois après traitement réussi de la lésion causale

Tableau 2Critères simplifiés par le Cervicogenic Headache International Study Group (in : 2).

A- Céphalée unilatéraleB- Diminution de la motilité cervicale

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Fig. 1. Branche postérieure du nerf d’Arnold. La branche postérieure de C2, grandnerf occipital d’Arnold, d’assez grand diamètre, se porte en arrière dès sa sortie ducanal rachidien, sous-croise le bord inférieur du muscle grand oblique, le croise enarrière suivant un trajet ascendant, traverse le grand complexus, et perfore enfin lalame d’insertion du muscle trapèze sur l’occipital. Elle devient alors sous-cutanéeet se ramifie sous le scalp.

C- Douleur ou gêne de l’épaule et/ou du brasD- Provocation mécanique de la douleur, subjectivement ou objectivement

’atteinte cervicale ; et par la possible amélioration ou extinctione la douleur par un bloc anesthésique local.

Ainsi, la NA est causée par une irritation ou une lésion directees fibres nerveuses du nerf d’Arnold. Elle s’exprime dans le ter-itoire d’innervation de ce nerf. Mais il est d’autres céphaléeservicogéniques [2]. Elles sont dues à une origine dure-mérienneu constituent des douleurs référées dont la sémiologie est moinsranchée, plus floue. La preuve d’une entité anatomoclinique estlors plus difficile à établir ce d’autant plus que les patients sontolontiers déprimés. Les symptômes sont alors très polymorphes etes explications physiopathologiques ne reposant sur aucune basecientifique ou anatomique, une confusion peut s’installer concer-ant ces douleurs.

Progressivement des critères de diagnostic ont été proposés ennsistant sur la preuve d’un lien entre rachis cervical et maux deête, par l’International Headache Society (Tableau 1) [3]. Ils ont étéimplifiés par le Cervicogenic Headache International Study GroupTableau 2).

Des progrès dans la nosologie, la description, les étiologies ete traitement de l’atteinte de ce que les anglo-saxons dénomment

simplement » et avec pragmatisme névralgie occipitale ont étééalisés et permettent de décrire cette affection selon les principese l’evidence-based medecine [4].

La NA existe donc. Elle doit être considérée comme l’une destteintes neuropathiques susceptibles d’être rencontrée en pra-ique rhumatologique courante. Elle peut être due à de nombreusesauses. Son diagnostic ne doit être retenu qu’après avoir éliminé lesutres causes de céphalées, ainsi que les autres causes de céphalées’origine cervicale.

. Anatomie

Il existe deux nerfs « d’Arnold », le GNOA et le petit nerf occipital’Arnold (PNOA) (Fig. 1 et 2).

En C1-C2, espace cervical entre atlas et C2, naît la racine C2,onction à partir de la moelle d’une racine antérieure et d’une racineostérieure qui se rejoignent latéralement pour constituer un volu-ineux ganglion spinal (C2) accolé à l’articulaire postérieure. Il se

ivise après avoir traversé le ligament atloïdo-axoidien en deuxranches sensitives et motrices : l’une antérieure et l’autre posté-ieure plus volumineuse : elle constitue le GNOA. On lui reconnaîtrois portions, deux coudes et sept branches terminales. Après uneremière portion oblique en bas et en arrière, il contourne le grandblique où il donne ses collatérales motrices (grand oblique, splé-ius, grand et petit complexus). Il chemine dans sa seconde portion

ntre grand oblique et grand complexus en haut et en dedans,vant d’effectuer un second coude à travers le grand complexusvant de devenir sous-cutané en perforant le trapèze à son inser-ion occipitale à deux centimètres en dehors et au-dessous de la

Fig. 2. Point d’émergence du nerf d’Arnold après qu’il ait perforé l’insertion dumuscle trapèze sur l’occipital. Ramifications sous-cutanées dans son territoired’innervation.

Page 3: La névralgie d’Arnold existe-t-elle ?

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d’authentiques céphalées (in : 2).

4 J.-M. Ziza et al. / Revue du rhuma

rotubérance occipitale. C’est sa troisième portion oblique en hautt en dehors vers l’occipital et la partie postérieure du pariétal quionne naissance à ses sept branches terminales qui se développentn « éventail » en se ramifiant sous le scalp pour l’innervation sen-itive des régions occipitales et pariétales postérieures.

Entre l’axis et C3 naît la racine sensitivo-motrice C3. Elle se divisen une branche antérieure qui va innerver la face antérolatérale duou et une branche postérieure. Celle ci se divise en un rameaunférieur qui innerve la nuque et un rameau supérieur : le PNOA.

Il existe des anastomoses entre le GNOA et le système sympa-hique par le ganglion sympathique cervical supérieur et avec lerijumeau frontal ou sus-orbitaire : un des noyaux du trijumeauescend dans la moelle jusqu’à C2, C3 voire C4. Par ailleurs, les ana-tomoses avec C2 et C3 remontent vers le cortex pariétal expliquantu’une douleur du front ou de la région sus et surtout rétro-orbitaireuisse avoir une origine cervicale.

Plus inconstantes sont les anastomoses avec le nerf auriculaireostérieur (issu du nerf facial) et la branche auriculaire du plexuservical superficiel.

Ces anastomoses expliquent vraisemblablement qu’au cours’une symptomatologie sensitive correspondant au territoire duerf occipital puissent s’observer des symptômes plus variésémoignant d’une atteinte sympathique (vertiges, troubles audi-ifs, visuels, vasomoteurs, nausées, acouphènes) ou du trijumeaudouleurs orbitaires).

. Description

.1. Prévalence

Il y a peu de données concernant la prévalence des cépha-ées d’origine cervicale ainsi que des NO. Les premières semblentomprises entre 4 et 20 % [2]. La NO représenterait 8,7 % des névral-ies d’origine cervicale en concernant essentiellement le GNOAans 90 % des cas [4].

.2. Symptômes

La douleur est en règle unilatérale, évoluant par paroxysmesvec des « à coups douloureux » entre lesquels elle peut persistere fac on continue.

Elle siège dans la région occipitale juste au-dessus de la char-ière cervico-occipitale et irradie typiquement jusqu’à la régionus-orbitaire homolatérale où elle peut prédominer.

Elle est décrite comme une tension, des dysesthésies à type deourmillements.

Elle est parfois augmentée par les mouvements du cou mais estarement soulagée par une immobilisation (collier cervical).

Quelques variations dans la symptomatologie sont dues auxnastomoses anatomiques du GNOA. Ainsi, la douleur peut-elleiéger en arrière du globe oculaire (anastomose de la racine pos-érieure de C2 avec la partie caudale du noyau trigéminé [5]).

De même peut-on observer des symptômes dus aux ramifica-ions du NA avec d’autres nerfs cervicaux et le sympathique cervical6] : baisse de la vision, nausées, malaises voire congestion nasale.

Ces symptômes qui ne sont pas en relation directe avec leA sont vraisemblablement à l’origine de la confusion retrouvéearfois en pratique clinique s’agissant de la NA lorsque la symp-omatologie dépasse le strict territoire du dermatome remettantarfois en cause l’authenticité de la NA.

.3. Examen clinique

Certains signes peuvent orienter vers l’origine cervicale dea céphalée ; ils ne sont pas spécifiques et leur agrément inter-bservateur est variable [2] : diminution de la mobilité cervicale

monographies 80 (2013) 32–37

surtout unilatérale, douleur et limitation de la flexion/extension. Larotation cervicale doit être étudiée en en flexion maximale mentonsur le sternum afin de solliciter C1-C2 [7].

La douleur spontanée est fréquemment reproduite par la pres-sion appuyée au niveau de la charnière cervico-occipitale aupoint d’émergence du nerf. La spécificité et la sensibilité de cettemanœuvre de provocation n’a pas été étudiée mais la majorité desauteurs insiste sur la valeur pratique de ce signe [4] ; équivalentd’un « Tinel » d’autant plus significatif qu’il sera unilatéral, du côtéde la douleur qu’il reproduit, y compris l’irradiation au-dessus del’arcade sourcilière.

On retrouve parfois une hypoesthésie « en éventail » dans le ter-ritoire du nerf.

L’examen clinique devra être complet et ne faut pas se limiterà la seule sphère cervicale afin d’éliminer les principaux diagnos-tics différentiels et mettre parfois en évidence une cause : examenneurologique, vasculaire, prise de la pression artérielle, recherched’adénopathies, de syndrome tumoral, de manifestations poly-arthosiques ou de chondrocalcinose.

3.4. Test anesthésique

La douleur est temporairement améliorée voire supprimée parl’injection d’un produit anesthésique (lidocaïne© à 1 % ou plutôt 2 %sans adrénaline) au point d’émergence du nerf, constituant un véri-table test diagnostique [3,4] qui n’est cependant pas indispensable[2] à son établissement.

3.5. Examens d’imagerie

Les radiographies standard du rachis cervical sont indispen-sables : de face, de profil et de trois quart mais surtout boucheouverte pour tenter d’objectiver une arthropathie C1-C2 qui aurad’autant plus de valeur qu’elle est unilatérale du côté de la douleuret érosive.

Scanner et/ou imagerie par résonance magnétique nucléaire(IRM) seront réalisés pour préciser une pathologie osseuse infec-tieuse, néoplasique ou arthrosique (scanner) ou rechercher uneaffection des parties molles (tumorale, infectieuse), ou neurolo-gique (IRM).

4. Diagnostic

La NA est une atteinte neurogène responsable d’une sympto-matologie douloureuse et sensitive dans le strict dermatome duNA.

4.1. Diagnostics différentiels

Il convient d’éliminer ce qui n’est pas une céphalée d’originecervicale. C’est parfois difficile car les terrains de survenue peuventêtre intriqués (sujet féminin, syndrome dépressif, terrain migrai-neux) : migraines, migraine ophtalmique, névralgies du trijumeau,céphalées de tension, tumeur intra-cérébrale, éventuellementméningite chronique.

4.1.1. Céphalées d’origine cervicale basseCertaines névralgies cervico-brachiales s’accompagnent parfois

4.1.2. Syndrome myofascialIl correspond pour ses auteurs à des douleurs cervicales et

céphalagiques provenant de zones d’irritation musculaire (pointsgâchettes) [8].

Page 4: La névralgie d’Arnold existe-t-elle ?

J.-M. Ziza et al. / Revue du rhumatisme

Tableau 3Causes des névralgies d’Arnold.

ArticulairesArthropathie C1-C2 (polyarthrite rhumatoïde, chondrocalcinose ou arthroseérosive)Mobilité anormale de l’atlasMalformations d’Arnold Chiari

NeurologiquesSchwanomeSclérose en plaquesZona

VasculairesFistule duraleAnomalie artérielle (artère cérébelleuse postérieure)Cavernome (saignement)Hémangiome intramédullaire

4

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Artérite de HortonCompression par l’artère vertébrale

.2. Étiologies

Toute affection susceptible de comprimer, d’irriter, d’enflammere GNOA ou le PNOA doit être recherchée mais il faut bien recon-aître qu’il est des cas où aucune cause ne peut être formellement

ncriminée (Tableau 3).

. Approches thérapeutiques

Le traitement de la NA est parfois difficile et de nombreuxraitements ont été proposés, faisant appel à de multiples inter-enants dont les actions ne sont pas toujours exclusives. Toutes leshérapeutiques n’ont pas fait la preuve scientifique de leur effica-ité. L’efficacité des différentes thérapeutiques est difficile à établircientifiquement car les études sont rares, rarement prospectives,oncernant des effectifs souvent faibles et ne s’adressant que rare-ent à la stricte névralgie dans le territoire du nerf d’Arnold mais

lus globalement aux céphalées d’origine cervicale. Globalementes traitements restent médiocrement efficaces et rarement deac on durable.

.1. Traitement médicamenteux

.1.1. Anti-inflammatoires non stéroïdiensLes anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être testés

endant une période courte en l’absence de contre indication : ilsuffisent rarement. Ils peuvent être associés aux AINS locaux : leurfficacité n’a jamais été évaluée dans cette indication où leur emploie heurte à la présence des cheveux.

.1.2. Antalgiques de niveau 1Les antalgiques de niveau 1 peuvent être associés. Les antal-

iques à visée neurotrope sont vraisemblablement plus efficacescarbamazépine, gabapantine, prégabaline). Leur tolérance estariable surtout chez le sujet âgé. Aussi les tricycliques (ami-riptyline [Laroxyl r], clomipramine [Anafranil r]) sont-ils souventmployés à petites doses antalgiques (15 à 20 mg/j), progressive-ent croissantes.

.2. Prise en charge kinésithérapeutique

Elle associe au cours de chaque séance des massages transversesrofonds à but antalgique, des ultrasons à visée anti-inflammatoire

t des exercices posturaux.

Ceux-ci visent à réduire les tensions et contractures musculairesusceptibles d’irriter le NA. Les séances doivent s’accompagner’exercices posturaux (étirements) à réaliser par le patient chez lui,

monographies 80 (2013) 32–37 35

régulièrement de fac on suivie. Si besoin l’ergonomie de son postede travail doit être adaptée (ordinateur).

5.3. Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation

Farina dans une étude non randomisée a montré une efficacitédu Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation (TENS) dans le trai-tement des céphalées d’origine cervicale [9]. Cela semble avoir étéconfirmé significativement dans une étude randomisée après troismois de TENS comparativement au placebo [10].

5.4. Manipulations de la colonne cervicale

C’est un des premiers traitements de la NA proposé par Maigneaprès la reconnaissance de son origine cervicale [11].

Une méta-analyse récente de Posadzki, concernant la manipula-tion vertébrale permet de se forger une opinion plus objective ; bienqu’elle concerne un ensemble plus vaste que la NA : les céphaléesd’origine cervicale dont le cadre est plus hétéroclite. . . [12].

Quinze essais cliniques ont été sélectionnés dont neuf étudesrandomisées incluant 607 patients avec céphalées d’origine cervi-cale.

Six études randomisées retrouvent une efficacité de la mani-pulation vertébrale dans le traitement des céphalées d’originecervicale, comparativement aux massages, au traitement médica-menteux, au traitement physique ou à l’absence d’intervention.

Trois études contrôlées ne retrouvent pas de différence entre lamanipulation vertébrale et la manipulation placebo, le traitementphysique, les massages ou l’abstention thérapeutique.

L’hétérogénéité des études et la présence de nombreux biais nepermettent donc pas de conclure avec certitude à l’efficacité dela manipulation dans les céphalées d’origine cervicale. Des étudesà la méthodologie plus rigoureuse bien que difficile dans ce typede thérapeutique sont nécessaires. En pratique il peut s’agir d’unetechnique complémentaire à condition qu’elle soit réalisée par unmédecin compétent après élimination des contre-indications enparticulier vasculaire et neurologique.

5.5. Infiltrations

5.5.1. Infiltrations au niveau de l’émergence du névralgie d’ArnoldElles peuvent être réalisées en cabinet de consultation de rhu-

matologie. Leur technique est simple. Après désinfection soigneusedu cuir chevelu et éventuellement rasage on repère la protubé-rance occipitale et le point d’émergence du nerf d’Arnold. On palpe,en position médiane, sur l’occipital, la saillie osseuse de la pro-tubérance occipitale externe. Puis on détermine un point situé à2 cm au-dessous à la verticale de cette protubérance. L’émergencedu nerf d’Arnold se situe à 2 cm en dehors de ce point (Fig. 3).L’injection se fait en utilisant un anesthésique local (lidocaïne)éventuellement associé à un corticoïde (prednisolone suspensionou cortivazol) en injectant selon la technique de « l’éventail »,l’aiguille orientée en haut et en dedans (Fig. 3 et 4).

Le bloc anesthésique de l’émergence du grand nerf occipital(GNO) est utilisé à la fois à visée diagnostique et thérapeutique.

L’injection d’un anesthésique et/ou d’un corticoïde permetd’avoir un bénéfice temporaire dans les céphalées cervicales :l’injection de méthylprednisolone à l’émergence du GNO chez180 patients souffrant de céphalée cervicogénique soulage complè-tement 169 d’entre eux pendant 23 jours en moyenne [13].

Le bloc anesthésique de l’émergence du GNO chez 41 patientssouffrant de céphalée cervicogénique dans le travail rapporté par

Vincent a entraîné une amélioration moyenne de 41 % de la douleurau septième jour [14].

Dans une étude rétrospective, il est vrai de faible effectif (n = 10),le GNO a été infiltré par un corticoïde après un bloc anesthésique

Page 5: La névralgie d’Arnold existe-t-elle ?

36 J.-M. Ziza et al. / Revue du rhumatisme

Fig. 3. Repérage clinique de l’émergence du nerf d’Arnold. On palpe, en positionmédiane, sur l’occipital, la saillie osseuse de la protubérance occipitale externe.Déterminer un point situé à 2 cm au-dessous à la verticale de cette protubérance.L’émergence du nerf d’Arnold se situe à 2 cm en dehors de ce point.

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de la douleur de plus de 50 %. Après un suivi d’une moyenne de

Fig. 4. Infiltration au point d’émergence du nerf d’Arnold.

ositif par la bupivacaïne, 10 % des patients ont été soulagés moins’une semaine, 30 % pendant une semaine, mais 20 % pendant pluse 2,5 mois [15].

Dans une autre étude, si 64 % des malades infiltrés par un anes-hésique ont un bénéfice à court terme (moins d’une semaine), 36 %ont garder un bénéfice pendant plus d’un mois [16].

Cette efficacité du bloc anesthésique a été confirmée par unetude randomisée montrant une réduction significative de la dou-eur après un suivi de deux semaines, avec un maintien significatifes résultats positifs en prospectif avec un suivi de six mois [17].

L’efficacité des infiltrations à l’émergence du GNOA peut êtremplifiée en réalisant le geste sous radio ou mieux sous scanner :ur 31 patients ayant une NA l’infiltration guidée par scanner au

monographies 80 (2013) 32–37

niveau de l’émergence du GNO comparativement à l’infiltration « àl’aveugle » au niveau de l’émergence du GNO réduisait le risqued’échec ou de récidive de la NA [18].

5.5.2. Infltration atloïdo-axoidienneNous avons vu les rapports anatomiques étroits entre la racine

C2, son volumineux ganglion spinal et l’articulaire postérieureC1-C2 ; la possible responsabilité d’une arthropathie articulairepostérieure C1-C2 et/ou d’une discarthrose parfois érosive C1-C2.

En cas d’échec de l’infiltration au point d’émergence du GNOA,par un anesthésique local avec ou sans corticoïde, une infiltrationde corticoïdes impérativement radio guidée de C1-C2 peut être pro-posée quand le tableau clinique et l’imagerie sont en faveur d’uneatteinte de cette articulation. Cette infiltration parfois douloureuseest en pratique souvent efficace et doit être tentée en tous cas avantd’envisager un geste chirurgical [19]. Néanmoins cette infiltrationest douloureuse et n’est pas dénuée de risque. Aussi, le bénéficerisque de cette procédure qui ne se conc oit que sous contrôle radio-logique doit être apprécié avec soin.

5.5.3. Injections épidurales cervicalesElles peuvent également apporter un soulagement à court terme

(deux mois) mais exposent à des complications peu fréquentes maisgraves (hématome épidural, abcès épidural, méningite bactérienneet chimique, hémorragie rétinienne) [20].

5.6. Injections de toxine botulique

La toxine botulinique est utilisée depuis une dizaine d’annéespar certaines équipes pour traiter les céphalées cervicales. Lesétudes publiées ne concernent que de très petites séries.

L’injection de toxine botulique type A à six patients a eu uneffet non significatif sur la réduction de la douleur chronique maisa réduit les crises douloureuses en salves [21].

Dans une étude rétrospective de six cas, Kapural et al. ont montréune réduction de la douleur après l’injection de toxine botulique A[22].

À l’inverse, une étude contrôlée randomisée contre placeboeffectuée chez 28 adultes souffrant de céphalées d’origine cervicalechronique, résistantes au traitement médical et traités par toxinebotulique a été négative [23].

Cette absence d’efficacité est confirmée par une méta-analyserécente [16,24].

Ainsi, au vu de la faiblesse de la plupart des études sur le sujeton ne recommande pas l’utilisation de la toxine botulique dans letraitement des céphalées d’origine cervicale.

5.7. Neurostimulation percutanée par radiofréquence

En cas d’échec des infiltrations du GNO, la radiofréquence et laneurostimulation du nerf au niveau du ganglion C2 peuvent êtreproposées [4,25].

Weiner et Reed [26] ont rapporté des résultats chez 13 patientsqui ont eu 17 stimulations du GNO dans des formes rebelles de NA,avec un suivi allant de 18 mois à six ans. Ils ont observé une bonne,voire une excellente réponse, chez 12 des 13 patients, définie parune amélioration de plus de 50 % de la douleur et nécessitant peuou pas de traitement antalgique. Le 13e patient a été perdu de vueaprès la résolution des symptômes [27].

Slavin et al. [29] ont effectué un essai de stimulation chez14 patients avec NA rebelles. Un neurostimulateur a été implantépar voie sous-cutanée chez dix patients qui ont eu une réduction

22 mois, 70 % d’entre eux gardent un bon résultat. Cela confirmeles résultats d’une étude antérieure faite par le même auteur danslaquelle 13 des 18 patients ont été améliorés de plus de 50 % par

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eurostimulation avec effet durable pour suivi médian de 28 moishez 85 % des patients implantés [28].

D’autres études ont retrouvé des résultats comparables [29,30].Il faut savoir que la stimulation du GNO peut se compliquer

’infections, de nécrose cutanée, d’une migration, d’une décon-exion ou une détérioration du matériel.

.8. Traitement chirurgical

Une neurolyse chirurgicale du GNO lorsqu’il perfore l’insertionu trapèze sur l’occipital est parfois proposée dans les formesebelles. Ses résultats sont médiocres [31].

La section concomitante du muscle oblique inférieur de la têteemble améliorer les résultats [32].

. Conclusion

Il est admis que des céphalées peuvent avoir des origineservicales. Elles sont diverses et certaines d’entre elles sont contro-ersées. Mais parmi celles-ci, la NA ou plutôt névralgie occipitaleui recoupe le territoire sensitif du nerf occipital décrit initialementar Arnold existe bien comme existent d’autres atteintes neuropa-hiques radiculaires ou tronculaires : sciatique, crurale, cubitale, du

édian. . .Il convient toutefois de retenir pour définition une symptoma-

ologie précise : douleur en général unilatérale dans le dermatomeu nerf qui peut atteindre le vertex, éventuellement une hypou une dysesthésie dans son territoire, un déclenchement par laression d’une zone gâchette, et l’efficacité d’une infiltration locale’anesthésique.

Nosologiquement, il s’agit d’un syndrome susceptible de rele-er de nombreuses causes. Celles-ci parfois curables doivent êtreecherchées. Différents traitements dont certains sont accessiblesu rhumatologue sont proposés comme les infiltrations.

Arnold a décrit un nerf : le nerf occipital. Sa pathologie existe.lle constitue une entité anatomoclinique : la névralgie occipitaleue certains dénomment (en France) NA [7].

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

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