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Abstracts / La Revue de médecine interne 35S (2014) A86–A200 A109 Conclusion.– L’actinomycose pelvienne est une affection rare de diagnostic tardif en raison d’une symptomatologie aspécifique et de lésions radiologiques évocatrices de néoplasie. Il faut savoir l’évoquer devant un syndrome inflammatoire clinico-biologique associé. Le traitement repose sur une antibiothérapie pendant plu- sieurs mois. Pour en savoir plus Wong VK, et al. BMJ 2011;343:d6099. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.161 CA048 L’actinomycose : un diagnostic à ne pas oublier T. Hachicha a , M. Koubaa a , F. Smaoui a , B. Hammami a , C. Marrakchi a , D. Lahiani a , A. Hammami b , M. Ben Jemaa a a Service des maladies infectieuses, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie b Laboratoire de microbiologie, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie Introduction.– Infections longtemps torpides, les actinomycoses se présentent souvent sous forme pseudotumorale et sont rarement évoquées. Le but de ce travail était de préciser les particularités épidémiologiques et cliniques ainsi que les aspects diagnostiques et évolutifs et la prise en charge thérapeutique des actinomycoses. Patients et méthodes.– Étude rétrospective réalisée au service des Maladies Infectieuses entre 1991 et 2013. Le diagnostic d’actinomycose était retenu sur les critères microbiologiques et/ou histologiques. Résultats.– Il s’agissait de 10 cas (7 hommes et 3 femmes). L’âge moyen était de 36 ans. Cinq patients avaient une origine rurale. Une patiente était immunodéprimée et une autre avait des malformations artério-veineuses. Le diagnostic était retenu micro- biologiquement dans 4 cas et histologiquement dans 6 cas avec un délai moyen de 78 [50–105] jours. Les localisations de l’actinomycose étaient cervico-faciale (4 cas), cérébrale (3 cas), musculaire (2 cas) et disséminée (2 cas). L’antibiothérapie était à base de pénicilline A dans 90 % des cas. La durée moyenne du trai- tement antibiotique par voie intraveineuse était de 24 (10–55) jours et de 3 (1–14) mois par voie orale. Le recours à un traitement chirur- gical adjuvant était noté dans deux cas. L’évolution était favorable dans tous les cas. Discussion.– Actinomyces est une bactérie qui peut envahir n’importe quel organe avec une prédilection pour la région cervico- faciale (50–60 %). La symptomatologie clinique polymorphe et non spécifique explique le retard du diagnostic. La culture bactérienne est longue et fastidieuse. La prise en charge est le plus souvent médico-chirurgicale. Les bêtalactamines et plus particulièrement les pénicillines G et A sont les molécules de premier choix avec une durée totale de 6 à 12 mois. Conclusion.– En raison de la grande variété des présentations cli- niques et la multiplicité des diagnostics différentiels (tuberculose, néoplasie), l’actinomycose doit être gardée à l’esprit du clinicien. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.162 CA049 Les infections à Cryptococcus neoformans : étude descriptive M. Koubaa a , B. Hammami a , Z. Sellami a , C. Marrakchi a , E. Elleuch a , D. Lahiani a , A. Ayedi b , M. Ben Jemaa a a Service des maladies infectieuses, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie b Laboratoire de mycologie-parasitologie, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie Introduction.– La cryptococcose est une infection fongique émer- gente, opportuniste, grave et de diagnostic difficile. Elle survient chez les immunodéprimés essentiellement les sujets infectés par le VIH, mais se voit de plus en plus chez les immunocompétents. Son siège de prédilection est neuro-méningé mais l’atteinte pulmonaire n’est pas rare. L’objectif de notre travail était de préciser les aspects épidémiologiques, cliniques, diagnostiques et thérapeutiques au cours de la cryptococcose. Patients et méthodes.– Il s’agissait d’une étude rétrospective menée dans un service de maladies infectieuses entre 1996 et 2012. Le dia- gnostic de cryptococcose a été confirmé par une étude mycologique et/ou anatomopathologique. Résultats.– Nous avons colligé 27 cas (22 hommes et 5 femmes). L’âge moyen était 32 ans. Parmi les facteurs prédisposants, nous avons noté l’infection au VIH (18 cas), la greffe d’organe sous traite- ment immunosuppresseur ou corticothérapie au long cours (2 cas), le diabète (2 cas), le séjour prolongé en réanimation (2 cas) et une hémopathie maligne (2 cas). Trois de nos patients étaient immu- nocompétents. La présentation clinique était variable avec une méningite lymphocytaire (23 cas) et des cryptococcomes pulmo- naires et/ou cérébraux (3 cas) et ganglionnaire (1 cas). L’examen direct à l’encre de chine était positif dans le liquide céphalorachi- dien dans 22 cas (96 %) et dans le liquide d’aspiration ou du tissu biopsié dans 3 cas de cryptococcomes (75 %). L’examen anatomopa- thologique des cryptococcomes a confirmé le diagnostic chez tous les cas. Seulement 12 patients avaient un bon suivi. L’amphotéricine B a été prescrite en association au fluconazole chez 8 patients. L’évolution était favorable dans 58 %. Discussion.– L’infection cryptococcique revêt des tableaux cliniques divers, touchant différents organes et allant de l’infection pulmo- naire asymptomatique à la méningo-encéphalite. Le pronostic de la cryptococcose dépend surtout de la présentation clinique et du terrain sous-jacent. Conclusion.– La cryptococcose demeure une affection rare tou- chant essentiellement le sujet immunodéprimé. Son expression clinique est variée mais la localisation neuro-méningée reste la plus fréquente. La confirmation du diagnostic se base sur l’étude mycologique et/ou anatomopathologique. Un diagnostic rapide et un traitement médico-chirurgical adapté peuvent améliorer le pro- nostic. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.163 CA050 Association leishmaniose viscérale et leishmaniose cutanéo-muqueuse mimant une granulomatose avec polyangéite H. Bouziane , N. Rihani , J. Smaali , M. Moudatir , K. Echchilali , F.Z. Alaoui , H. El Kabli Médecine interne, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Introduction.– L’association leishmaniose viscérale et leishma- niose cutanée est exceptionnelle au maghreb. L’atteinte viscérale conditionne le pronostique. Leur aspect clinique et anatomopatho- logique peut simuler une maladie de Wegener. C’est le cas de notre patiente. Patients et méthodes.– Nous rapportons un cas de leishmaniose vis- cérale et cutanéo-muqueuse (cutanée, nasale et laryngée) dont la présentation clinico-histologique trompeuse mimait une granulo- matose avec polyangéite. Résultats/observation.– Un patient de 36 ans originaire du sud du Maroc a été hospitalisé pour bilan d’une granulomatose laryngée. Le début de la symptomatologie remonte à 5 ans avant son admis- sion par une atteinte cutanée faite de papules infiltrées du dos de la main et de l’avant-bras droit. Quatre ans plus tard il présente des épistaxis unilatérales récidivantes avec sensation d’obstruction nasale, associées à une dysphonie, dysphagie et dyspnée haute avec épisodes de suffocation ayant nécessité une trachéotomie, le tout évoluant dans un contexte d’apyrexie et de conservation de l’état général. L’examen ORL avait trouvé une masse tissulaire du vesti- bule nasal droit ulcérée par endroits accolée au septum médian et

L’actinomycose : un diagnostic à ne pas oublier

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Abstracts / La Revue de médecine interne 35S (2014) A86–A200 A109

Conclusion.– L’actinomycose pelvienne est une affection rare dediagnostic tardif en raison d’une symptomatologie aspécifique etde lésions radiologiques évocatrices de néoplasie. Il faut savoirl’évoquer devant un syndrome inflammatoire clinico-biologiqueassocié. Le traitement repose sur une antibiothérapie pendant plu-sieurs mois.Pour en savoir plusWong VK, et al. BMJ 2011;343:d6099.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.161

CA048L’actinomycose : un diagnostic à nepas oublierT. Hachicha a, M. Koubaa a, F. Smaoui a,B. Hammami a, C. Marrakchi a, D. Lahiani a,A. Hammami b, M. Ben Jemaa a

a Service des maladies infectieuses, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisieb Laboratoire de microbiologie, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie

Introduction.– Infections longtemps torpides, les actinomycoses seprésentent souvent sous forme pseudotumorale et sont rarementévoquées. Le but de ce travail était de préciser les particularitésépidémiologiques et cliniques ainsi que les aspects diagnostiqueset évolutifs et la prise en charge thérapeutique des actinomycoses.Patients et méthodes.– Étude rétrospective réalisée au servicedes Maladies Infectieuses entre 1991 et 2013. Le diagnosticd’actinomycose était retenu sur les critères microbiologiques et/ouhistologiques.Résultats.– Il s’agissait de 10 cas (7 hommes et 3 femmes). L’âgemoyen était de 36 ans. Cinq patients avaient une origine rurale.Une patiente était immunodéprimée et une autre avait desmalformations artério-veineuses. Le diagnostic était retenu micro-biologiquement dans 4 cas et histologiquement dans 6 cas avecun délai moyen de 78 [50–105] jours. Les localisations del’actinomycose étaient cervico-faciale (4 cas), cérébrale (3 cas),musculaire (2 cas) et disséminée (2 cas). L’antibiothérapie était àbase de pénicilline A dans 90 % des cas. La durée moyenne du trai-tement antibiotique par voie intraveineuse était de 24 (10–55) jourset de 3 (1–14) mois par voie orale. Le recours à un traitement chirur-gical adjuvant était noté dans deux cas. L’évolution était favorabledans tous les cas.Discussion.– Actinomyces est une bactérie qui peut envahirn’importe quel organe avec une prédilection pour la région cervico-faciale (50–60 %). La symptomatologie clinique polymorphe et nonspécifique explique le retard du diagnostic. La culture bactérienneest longue et fastidieuse. La prise en charge est le plus souventmédico-chirurgicale. Les bêtalactamines et plus particulièrementles pénicillines G et A sont les molécules de premier choix avec unedurée totale de 6 à 12 mois.Conclusion.– En raison de la grande variété des présentations cli-niques et la multiplicité des diagnostics différentiels (tuberculose,néoplasie), l’actinomycose doit être gardée à l’esprit du clinicien.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.162

CA049Les infections à Cryptococcusneoformans : étude descriptiveM. Koubaa a, B. Hammami a, Z. Sellami a,C. Marrakchi a, E. Elleuch a, D. Lahiani a, A. Ayedi b,M. Ben Jemaa a

a Service des maladies infectieuses, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisieb Laboratoire de mycologie-parasitologie, CHU Habib-Bourguiba,Sfax, Tunisie

Introduction.– La cryptococcose est une infection fongique émer-gente, opportuniste, grave et de diagnostic difficile. Elle survientchez les immunodéprimés essentiellement les sujets infectés par le

VIH, mais se voit de plus en plus chez les immunocompétents. Sonsiège de prédilection est neuro-méningé mais l’atteinte pulmonairen’est pas rare. L’objectif de notre travail était de préciser les aspectsépidémiologiques, cliniques, diagnostiques et thérapeutiques aucours de la cryptococcose.Patients et méthodes.– Il s’agissait d’une étude rétrospective menéedans un service de maladies infectieuses entre 1996 et 2012. Le dia-gnostic de cryptococcose a été confirmé par une étude mycologiqueet/ou anatomopathologique.Résultats.– Nous avons colligé 27 cas (22 hommes et 5 femmes).L’âge moyen était 32 ans. Parmi les facteurs prédisposants, nousavons noté l’infection au VIH (18 cas), la greffe d’organe sous traite-ment immunosuppresseur ou corticothérapie au long cours (2 cas),le diabète (2 cas), le séjour prolongé en réanimation (2 cas) et unehémopathie maligne (2 cas). Trois de nos patients étaient immu-nocompétents. La présentation clinique était variable avec uneméningite lymphocytaire (23 cas) et des cryptococcomes pulmo-naires et/ou cérébraux (3 cas) et ganglionnaire (1 cas). L’examendirect à l’encre de chine était positif dans le liquide céphalorachi-dien dans 22 cas (96 %) et dans le liquide d’aspiration ou du tissubiopsié dans 3 cas de cryptococcomes (75 %). L’examen anatomopa-thologique des cryptococcomes a confirmé le diagnostic chez tousles cas. Seulement 12 patients avaient un bon suivi. L’amphotéricineB a été prescrite en association au fluconazole chez 8 patients.L’évolution était favorable dans 58 %.Discussion.– L’infection cryptococcique revêt des tableaux cliniquesdivers, touchant différents organes et allant de l’infection pulmo-naire asymptomatique à la méningo-encéphalite. Le pronostic dela cryptococcose dépend surtout de la présentation clinique et duterrain sous-jacent.Conclusion.– La cryptococcose demeure une affection rare tou-chant essentiellement le sujet immunodéprimé. Son expressionclinique est variée mais la localisation neuro-méningée reste laplus fréquente. La confirmation du diagnostic se base sur l’étudemycologique et/ou anatomopathologique. Un diagnostic rapide etun traitement médico-chirurgical adapté peuvent améliorer le pro-nostic.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.163

CA050Association leishmaniose viscérale etleishmaniose cutanéo-muqueusemimant une granulomatose avecpolyangéiteH. Bouziane , N. Rihani , J. Smaali , M. Moudatir ,K. Echchilali , F.Z. Alaoui , H. El KabliMédecine interne, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc

Introduction.– L’association leishmaniose viscérale et leishma-niose cutanée est exceptionnelle au maghreb. L’atteinte viscéraleconditionne le pronostique. Leur aspect clinique et anatomopatho-logique peut simuler une maladie de Wegener. C’est le cas de notrepatiente.Patients et méthodes.– Nous rapportons un cas de leishmaniose vis-cérale et cutanéo-muqueuse (cutanée, nasale et laryngée) dont laprésentation clinico-histologique trompeuse mimait une granulo-matose avec polyangéite.Résultats/observation.– Un patient de 36 ans originaire du sud duMaroc a été hospitalisé pour bilan d’une granulomatose laryngée.Le début de la symptomatologie remonte à 5 ans avant son admis-sion par une atteinte cutanée faite de papules infiltrées du dos dela main et de l’avant-bras droit. Quatre ans plus tard il présentedes épistaxis unilatérales récidivantes avec sensation d’obstructionnasale, associées à une dysphonie, dysphagie et dyspnée haute avecépisodes de suffocation ayant nécessité une trachéotomie, le toutévoluant dans un contexte d’apyrexie et de conservation de l’étatgénéral. L’examen ORL avait trouvé une masse tissulaire du vesti-bule nasal droit ulcérée par endroits accolée au septum médian et