Le Bonheur Conjugal

7/26/2019 Le Bonheur Conjugal

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GALLIMARD

LE BONHEUR

CONJUGALroman

TAHAR BEN JELLOUN

de lAcadmie Goncourt


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DU MME AUTEUR

Aux ditions Gallimard

PA RT IR , 2006 (Folio no4525)

GIACOMETTI. LA RUE DUN SEUL suivi de VISITE FANTME DELA TEL IER , 2006

LE DI SCOURS DU CH AMEA U suivi de JENI NE ET AUTR ES POME S,2007 (Posie/Gallimard no427)

SUR MA M RE, 2008 (Folio no 4923)

AU PA YS , 2009 (Folio no5145)

MARABO UTS , MAROC , 2009, avec des photographies dAntonio Cores, Beatriz

del Rio et des dessins de Claudio BravoLETTRE DELACROIX, 2010 (Folio no5086) prcdemment paru en 2005

dans Delacroix au Marocaux ditions F.M.R.

HAR ROUDA, 2010

BECKETT ET GENE T, UN TH TANGER, 2010

JEAN GENET, MENTEUR SUBLIME, 2010

LTINCELLE. RVOLTES DANS LES PA YS AR ABES, 2011

PAR L E F EU, 2011

QUE LA BLESSURE SE FERME, 2012

Aux ditions Denol

HARR OU DA , 1973 (Folio no1981), avec des illustrations de Baudoin, BibliothqueFuturopolis, 1991

LA RCLUSION SOLITAIRE, 1976 (Points-Seuil)

Aux ditions du Seuil

LA PLUS HAUTE DES SOLITUDES, 1977 (Points-Seuil)

MOHA LE FOU, MOHA LE SA GE , 1978 (Points-Seuil). Prix des Bibliothcairesde France, Prix Radio-Monte-Carlo, 1979

LA PRIRE DE LAB SENT, 1981 (Points-Seuil)

Suite des uvres de Tahar Ben Jelloun en fin de volume


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L E B O N H E U R C O N J U G A L


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TAHAR BEN JELLOUNde lAcadmie Goncourt

L E B O N H E U R C O N J U G A L

r o m a n

G A L L I M A R D


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Il a t tir de ldition originale de cet ouvragetrente-cinq exemplaires sur vlin pur fil

des papeteries Malmenayde numrots de 1 35.

ditions Gallimard, 2012.


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MARIANNE : Crois-tu que deux tres puissentvivre ensemble toute une vie ?

JOHAN : Le mariage est une convention socialeidiote, renouvelable tous les ans ou rsiliable. [...]Pense payer tes contraventions de voiture, ellessentassent.

Scnes de la vie conjugale,Ingmar Bergman

Nous faisons notre chance.

Gilda, King Vidor.


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PREMIRE PARTIE

LHOMME QUI AIMAIT TROP

LES FEMMES


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PROLOGUE

Elle sest pose sur le bout de son nez. Ni grosse ni petite.Une mouche quelconque, grise, noire, lgre, inconvenante.Elle se sent bien, l, sur ce nez o elle vient datterrircomme une machine volante sur un porte-avions. Elle senettoie les pattes de devant. On dirait quelle les frotte, lesastique pour quelque mission urgente. Rien ne la drange.

Elle sactive tout en restant sur place. Elle ne pse rien,mais elle gne. Elle nerve lhomme qui ne peut la chasser.Il a essay de bouger, de faire du vent, il a souffl, il a cri.La mouche est indiffrente. Elle ne bronche pas. Elle estl, bien l, et ne compte pas dguerpir. Pourtant lhommene lui veut aucun mal, il souhaite juste quelle sen aille,

quelle le laisse en paix, lui qui ne peut plus remuer lesdoigts, les mains, les bras. Son corps ne fonctionne plus.Il est momentanment empch. Une sorte de panne auniveau du cerveau. Un accident survenu il y a quelquesmois. Quelque chose quil navait pas vu venir et qui lafrapp comme la foudre. Sa tte ne commande plus sesmembres. L, par exemple, il voudrait que son bras se lve


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et chasse lintruse. Mais rien ne bouge. La mouche, elle,sen moque. Quil soit malade ou en bonne sant, a nechange rien, elle continue tranquillement faire sa toilettesur le bout de ce nez grandiose. Lhomme essaie une foisencore de se mouvoir. La mouche saccroche. Il sent sesminuscules pattes quasi transparentes sincruster dans sapeau. Elle est bien installe. Aucune envie daller ailleurs.Comment est-elle arrive jusque-l ? Quel malheur ladonc envoye ? Les mouches sont libres, elles nobissent

personne, elles font ce quelles veulent, senvolent quandon essaie de les chasser ou de les craser. On dit quellesvoient trois cent soixante degrs. Que leur vigilanceest impressionnante. Pour le moment, lhomme cherche savoir quel chemin elle a emprunt pour latteindre. Ah, lejardin ! Les chiens qui ne terminent pas leur gamelle. Lesmouches du quartier connaissent toute sa maison et le

coin prs du portail. Elles y accourent de partout, certainesdy trouver infailliblement leur pitance. Aprs avoir bienmang, elles se promnent, volent ici et l pour digrer.Elles chantonnent, plongent dans le vide, vont dans tousles sens. Voil quun nez humain se prsente et les invite lui rendre visite. Depuis que la premire sy est pose,

aucune autre na os lui disputer son territoire. Lhomme,lui, souffre. Il a envie de se gratter, envie de la chasser,envie de se lever, de courir et de nettoyer lui-mme lendroitsale du jardin o le gardien a lhabitude de jeter une partiede la poubelle. Il se prend mme refaire le monde : si lejardinier avait t lcole, si ses parents paysans navaientpas quitt leur village pour venir sinstaller en ville, devenir


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mendiants, laveurs de voitures, gardiens de parking, si leMaroc navait pas connu deux annes dhorrible sche-resse, si largent du pays tait mieux rparti entre les villeset les campagnes, si celles-ci taient considres comme ungrenier et un trsor pour le pays, si la rforme agraire avaitt faite avec justice, si ce matin-l le gardien avait eulide de dbarrasser cette partie du jardin voue auximmondices, sil avait pris la peine de chasser les mouchesqui sy donnent rendez-vous, si en plus les deux hommes

qui soccupent de lui avaient t son chevet, cette mouche,cette satane mouche, naurait pas pu atterrir sur son nezet lui donner des dmangeaisons cruelles le rendre fou,lui quun accident vasculaire crbral a clou dans un litil y a maintenant six mois.

Il se dit quil est la merci dun insecte, un toutpetit insecte. Lui quun simple moustique pouvait, quand

il tait en bonne sant, mettre dans un tat de rageincomprhensible. Enfant, il se livrait la nuit de vri-tables chasses aux moustiques quil crasait avec des grosbouquins dont les couvertures gardent encore aujourdhuides traces de sang. Car, l o il vivait, ils semblaient insen-sibles aux plantes vnneuses, comme aux dtergents et aux

produits toxiques. Sa femme tait alle jusqu faire inter-venir un sorcier qui avait rdig des talismans et rcitdes prires pour les chasser. Mais ils taient plus forts quetout. Ils passaient la nuit pomper le sang des humains etdisparaissaient laube. Des vampires.

Cet aprs-midi, la mouche est venue venger les insectesdu Maroc quil a massacrs tout au long de sa vie. Prison-


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nier de son corps immobile, lhomme a beau crier, hurler,supplier, la mouche ne bouge pas et le fait de plus en plussouffrir. Pas une grande souffrance, juste une gne, toutepetite, qui, force, excite ses nerfs ce qui, dans ltat oil se trouve, nest pas du tout conseill.

Et puis, peu peu, lhomme russit se convaincre quela mouche ne le drange plus, que ses dmangeaisons sontimaginaires. Voil, il commence triompher delle. Nonquil se sente mieux, mais il a compris quil doit accepter

la ralit et cesser de pester. Son rapport au temps et auxchoses, ces derniers mois, a chang de nature. Son accidentest une preuve. Dj, il ne pense plus la mouche.

Tout coup ses deux aides qui jouaient aux cartes dansla pice voisine sont venus voir si lhomme allait bien et lamouche immdiatement sest envole. Plus aucune tracedelle maintenant, si ce nest une colre muette, une colre

matrise qui en dit long sur ltat de cet homme unpeintre ne pouvant plus peindre.


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CHAPITRE I

Casablanca, fvrier

Jai en moi des capacits damour, mais cestcomme si elles taient enfouies dans une pice close.

Scnes de la vie conjugale, Ingmar Bergman

Les deux hommes solides qui lavaient port puisdpos dans un fauteuil face la mer taient essouf-

fls. Le malade prouvait lui aussi de la peine res-pirer et son regard tait plein damertume. Seule saconscience tait vive. Son corps avait grossi, il taitdevenu lourd. Quant son locution, elle tait lenteet la plupart du temps incomprhensible. On lui faisaitsouvent rpter ce quil disait et il dtestait a parce

que ctait fatigant et humiliant. Il prfrait commu-niquer avec les yeux. Quand il les levait, cela voulaitdire non. Quand il les baissait, cela voulait dire oui,mais un oui rsign. Un jour, lun des Jumeaux ilappelait ainsi ses deux aides, bien quils ne soient pasfrres , croyant bien faire, lui apporta une ardoise


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avec un stylo-feutre attach au bout dune ficelle. Il semit en colre et eut la force de les jeter par terre.

Ce matin-l, les Jumeaux navaient pas pu le raser.Une ruption de boutons autour du menton rendaitlopration trop difficile. Il ntait pas content. Nglig.Il se sentait nglig. Il ne supportait pas a. Sonattaque crbrale layant lourdement frapp, il refu-sait le moindre laisser-aller dans son apparence phy-sique et vestimentaire. Quand il dcouvrit quune

tache de caf sur sa cravate navait pas t nettoye,il se renfrogna un peu plus. Les Jumeaux sempres-srent de la changer, il tait maintenant tout habillde blanc, mais rlait toujours en douce.

Quand il parlait, les Jumeaux devinaient ce quildisait, mme sils ne comprenaient pas certains mots.Ils lisaient sur son visage, anticipaient ses dsirs. Il

fallait avoir une oue fine et beaucoup de patience.Lorsquil se fatiguait, il fermait les yeux plusieursreprises, signe quon devait le laisser seul. Peut-trepleurait-il alors, lui qui avait t si brillant, si lgant,clbr partout o il allait. La mort lavait frl, maisnavait pas achev son travail. Il ressentait cela comme

une insulte, un mauvais tour quon lui aurait jou,une mchancet de plus. Ctait un sujet de contra-rit permanent pour lui qui rvait de mourir dansson sommeil comme son vieil oncle polygame et bonvivant. Mais il avait fini par lui arriver la mme chosequ tant damis et connaissances de sa gnration.Il tait parvenu, comme disait le mdecin, un ge


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critique. La force de lge devait affronter quelquestemptes.

Quand la colre des premiers mois fut un peuapaise, il dcida de sourire ceux qui lui rendaientvisite, une faon pour lui de ne pas cder ladchance physique qui entranait parfois celle delesprit. Alors il souriait tout le temps. Il y avait lesourire du matin, lger et parfum, puis le sourirede midi, impatient et sec, et celui du soir, devenu

la longue une lgre grimace. Et puis, dun coup, ilcessa de sourire. Il ne voulait plus faire semblant.Pourquoi sourire ? qui et dans quel but ? La maladieavait brouill ses habitudes. La maladie ou la mort ?

Il ntait plus le mme homme, dailleurs il le remar-quait dans les yeux des autres. Il avait perdu toute

sa prestance de grand artiste. Mais il refusait de secacher ; il voulait pouvoir sortir bientt et se montrerdans son nouvel tat. Ce serait un exercice pnible,mais il y tenait.

Malgr sa paralysie presque totale, jamais, curieuse-ment, il navait song renoncer la peinture. Il tait

persuad que le mal dont il tait afflig ntait quunesorte de crise et quelle tait passagre. Chaque jour,il essayait de bouger les doigts de la main droite. Etchaque jour il demandait un pinceau, quon lui plaaitentre lindex et le pouce, mais il ne russissait paspour le moment le tenir assez longtemps. Alors ilrefaisait lexercice plusieurs fois par jour. Quand il


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arriverait enfin tenir un pinceau, ltat du reste deson corps lui importerait moins.

Des ides de nouvelles toiles se bousculaient dans satte. Limpossibilit de peindre le mettait dans unesituation dexcitation. Il tait encore plus impatientqu son habitude. Puis ces moments de trouble etdintensit se terminaient par de longs silences accom-pagns dun sentiment de dfaite. Son humeur chan-geait, chutait dans un pais brouillard, prsage de

quelque vnement lugubre. De sa bouche entrouverte,un fil de salive pendait. De temps en temps, un desJumeaux lessuyait dlicatement. Il se rveillait et avaithonte davoir laiss chapper un peu de bave, honte destre assoupi. Ces petits dtails le drangeaient plusque sa paralysie.

La tlvision tait allume et retransmettait une

comptition dathltisme. Il avait toujours t fascinpar ces corps souples, magnifiques, parfaits, trop par-faits pour tre humains. Il les regardait et se demandaitcombien dannes, de mois, de jours de travail derrirechacun des gestes du jeune athlte. Il refusa quonchange de programme. Non, il aimait voir ce spectacle

mme et surtout parce quil tait coinc dans sonpropre tat. Il rvait, prouvait un trange plaisir suivre les mouvements de ces jeunes sportifs. Il sesurprit les observer et les encourager comme sil lesconnaisait personnellement, comme sil tait leurentraneur, leur professeur, leur conseiller ou simple-ment un parent.


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Il pensait un texte de Jean Genet quun ami luiavait offert pour son anniversaire, Lefunambule. Illavait lu avec passion et avait imagin la tension quelacrobate devait contenir dans chacun de ses gestes. Ilavait pens un jour illustrer ce texte, mais on lui avaitdit que Genet ntait pas un homme facile et quil nedonnerait pas son autorisation. De temps en temps,il le relisait et se focalisait sur un fil tendu entre deuxlieux, il sy voyait, le corps en sueur, les bras trem-

blants tenant la barre, puis le faux pas, la chute, et lesmembres casss. Il lui arrivait mme de sinventer unehistoire de funambule accident ; il serait l danscet tat parce quil serait tomb dans un cirque. Sonaccident tait physique, pas psychique. Il ntait pasle peintre stress et contrari, mais un acrobate quistait bris le corps dix mtres au-dessous du fil.

Il tait satisfait de sa trouvaille. Aucune larme navaitcoul sur sa joue. Son moral ne flanchait pas. De samain lourde, il palpait sa jambe et ne sentait pas grand-chose. Il se disait : a va venir, tiens bon, mon gars !

Depuis leur dernire dispute et laccident vasculaire

crbral qui lavait suivie immdiatement, il ne voyaitplus sa femme. Il logeait dans son atelier o il avaitdemand quon installe tout ce quil fallait pour vivreet surmonter lpreuve de la maladie. Elle habitaitdans lautre aile de leur maison de Casablanca, quitait trs vaste. Les Jumeaux avaient reu la consignede ne jamais la laisser sapprocher de lui. Mais ctait


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inutile. Lloignement semblait plutt larranger etelle navait pas manifest la moindre envie de soc-cuper dun grand malade. Lui voulait faire le point surleurs vingt annes de vie commune. Le coup darrtimpos leur couple par laccident tait, de ce pointde vue, providentiel. Parfois, par une des fentres delatelier qui donnait sur la cour intrieure de leur villa,il la voyait qui se faisait belle pour sortir. Personnene savait o elle allait et ctait mieux comme a. De

toute faon, il avait pris la dcision de ne pas la sur-veiller ni la souponner.Avant, quand il tait en bonne sant, il fuyait, partait

en voyage et ne donnait plus signe de vie. Ctait ainsiquil rpondait au malaise et aux conflits du couple.Il tenait un journal o il ntait question que de sesproblmes conjugaux. Rien dautre ntait not dans

ce cahier. Sur vingt ans, la retranscription de ses dis-putes, de ses contrarits et de ses colres ne variaitpas beaucoup. Ctait lhistoire dun homme qui avaitcru que les tres humains changeaient, soignaientleurs dfauts, consolidaient leurs qualits, devenaientmeilleurs en se remettant en question. Il gardait enfoui

en lui lespoir de voir un jour sa femme non pas docileet soumise, pas du tout, mais au moins conciliante etaimante, calme et rationnelle, bref, une pouse quipartage et qui construise avec lui une vie de famille.Ctait un rve. Il faisait fausse route et accablait safemme, oubliant dadmettre sa part de responsabilitdans cette faillite.


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LES RAISI NS DE LA GALR E, Fayard, 1996

LABYRINTHE DES SENTIMENTS, Stock, 1999 (Points-Seuil)

AU SE UI L DU PARAD IS , ditions Des Busclats, 2012


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Le bonheur conjugalTahar Ben Jelloun

Cette dition lectronique du livreLe bonheur conjugal de Tahar Ben Jelloun

a t ralise le 22 juin 2012par les ditions Gallimard.

Elle repose sur ldition papier du mme ouvrage(ISBN : 9782070138340 - Numro ddition : 244264).

Code Sodis : N53105 - ISBN : 9782072473784Numro ddition : 244266.

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Le Bonheur Conjugal