2S240 Résumés des communications présentées par les Sociétés Associées Rev Neurol (Paris) 2007

Modérateurs :J. PAQUEREAU (Poitiers), Y. DAUVILLIERS (Montpellier)

Le manque de sommeil : une situation dangereuse

Somnolence et conduite automobile : conséquence du décret du 21 décembre 2005

Philip P.

Clinique du Sommeil, CHU-Bordeaux Pellegrin, EFSN — PlaceAmélie Raba-Léon, 33 076 Bordeaux Cedex.

La conduite automobile est une activité de « sécurité »engageant des responsabilités médico-légales. La somno-lence au volant ou le besoin de s’arrêter de conduire enraison d’une somnolence excessive ou d’un trouble dusommeil multiplie par 8 le risque d’avoir un accident. Unsyndrome d’apnées obstructives du sommeil multiplie cerisque par 6,3L’arrêté du 21 décembre 2005 (publié au Journal Officieldu 28 décembre 2005) abroge le texte de 1997 et fait évo-luer les recommandations officielles concernant l’aptitudemédicale à la conduite impliquant l’interruption de l’acti-vité de conduite jusqu’à l’amélioration de l’état de santé duconducteur.En comparaison au texte précédant (7 mai 1997), le nouvelarrêté donne des instructions beaucoup plus précisesconcernant l’évaluation des conducteurs de véhicules légerset lourds. Les principales améliorations portent sur une pré-sentation claire en fonction d’une plainte d’insomnie ou desomnolence diurne excessive.Une distinction est toujours faite entre conducteurs déten-teurs de permis de type léger et ceux détenteurs de permisde type lourd.Les conducteurs dotés de permis de type léger (voiture, moto)relèvent d’un examen clinique et/ou de tests para-clini-ques laissés à l’appréciation du médecin, les conducteurs dotésde permis de type lourd (camions, autobus, taxis, ambulances,etc.) ont obligation de passer un test électro-encéphalogra-phique de maintien de l’éveil (TME) pour confirmer l’effi-cacité thérapeutique et la possible reprise de la conduite.Ces nouvelles définitions impliquent une régulation beaucoupplus stricte des examens médicaux a pratiquer chez le conduc-teur somnolent et renforce le rôle des centres de sommeildans la lutte contre l’accidentologie routière.

La sieste : à prescrire ou à proscrire ?

Vecchierini M.F.

Laboratoire de sommeil. Hôpital Bichat. 75722 PARIS cedex 18.

La sieste du latin siesta ou sexta (hora), sixième heure sedéfinit comme un moment de repos ou un somme après lerepas de midi. Seule la présence de sommeil nous intéres-sera puisque les études de l’effet d’un simple repos ne mon-trent que peu de modification de la vigilance et desperformances.Chez l’adulte sans pathologie, les différentes régulations dusommeil (homéostatique, circadienne et ultradienne) ren-dent compte de la possible pression de sommeil notammenten début d’après-midi.Chez l’adulte ayant assuré son besoin de sommeil ou en pri-vation de sommeil, de très nombreuses expériences mon-trent que la sieste avec sommeil améliore la vigilance, lesperformances motrices, les apprentissages perceptuels,notamment visuels, globalement la forme et la performanceau travail ainsi que les erreurs lors de la conduite automo-bile. Enfin, l’humeur et l’équilibre émotionnel sont stabili-sés. Toutefois ces résultats positifs sont à discuter enfonction de l’horaire, de la durée de la sieste, de l’inertie dusommeil, des sujets et de son effet sur le sommeil de la nuitsuivante.Chez les sujets à rythmes de travail irrégulier ou travaillantla nuit, la pratique des sommes a été également très étudiéeselon des protocoles souvent très variables : siestes aucours du travail de nuit, siestes lors du repos, quelle durée,quel moment ?Chez le sujet âgé, certaines études épidémiologiquesavaient montré un lien entre sieste et risque de décès, ce quifut contredit par d’autres expériences. Toutefois, avec l’âgecertaines pathologies peuvent entraîner un risque accru demortalité au cours du sommeil.Ceci conduit à étudier le rôle bénéfique ou nocif des siestesselon certaines pathologies.En conclusion, une synthèse des indications et des contre-indications de la sieste sera présentée.