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2013 Le Nouveau Genevois DéCEMBRE 2012 ORGANE OFFICIEL DU PLR GENEVOIS JAB 1920 Martigny Design by Enigma Notre dossier P6-9 Interview: Ivan Slatkine & Charles Selleger P4-5 Interview: Joël Dicker P12-13

Le Nouveau Genevois, décembre 2012

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Organe officiel du PLR genevois

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Page 1: Le Nouveau Genevois, décembre 2012

2013

Le Nouveau Genevois

décembre 2012OrGaNe OfficieL du PLr GeNevOis

JAB 1920 M

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Notre dossierP6-9

interview: ivan slatkine & charles selleger

P4-5

interview: Joël dicker

P12-13

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L e N o u v e A u G e N e v o i s | d é c e M B r e 2 0 1 2 | 3

Rédaction :Le Nouveau Genevois est l’organe officiel du PLR. Les Libéraux-Radicaux Genève. Les articles ne reflètent toutefois pas nécessairement l’opinion du parti. 13, boulevard Emile-Jaques-Dalcroze 1205 Genève [email protected] Tél : 022 310 37 11

Abonnement : Abonnement (1 an) : Fr. 60.– Abonnement de soutien : Fr. 200.– Paraît 10 fois par an CCP : 01-47300-5

Editeur responsable : PLR Genève

Rédacteurs en chef :Geoffroy de Clavière : [email protected] Rolin Wavre : [email protected]

Marketing & publicité : Publi Annonces SA Chemin de la Charpente 3 1219 Le Lignon [email protected]

Conception et réalisation : Alternative

Concept couverture : Enigma

Le rendez-vous électoral de 2013 invite chacun, dès maintenant, à s’organiser pour, ensemble, confirmer la force et les succès de notre parti. Croire tout simplement en nos chances, ou en douter, ne fera rien avancer. Ce dont le parti a besoin, ce sont des actes et des résultats dans nos quartiers, dans notre quotidien, des actes qui renforcent l’envie de soutenir et de voter pour les candidats PLR. Nous devons gagner en visibilité et en crédibilité: renforcer la confiance de la population.

Pas de langue de bois et pas de «y a qu’à, faut que»! A une année des élections cantonales, le PLR compte sur du concret. Je vous invite à relever les manches et renforcer la forteresse PLR! Celle qui se pose comme garante de la primauté de la liberté individuelle sur l’Etat liberticide et fouineur. Celle qui protège notre société, tant contre les idéologies de gauche qui promettent de donner à l’Etat et

à son administration tous les pouvoirs pour contrôler les individus, que contre les démagogies des populistes qui vocifèrent pour dresser les populations les unes contre les autres. Ce sont autant de chants de sirènes qui entraînent vers le naufrage celles et ceux qui se laissent bercer par tant d’illusions. Pour récolter la victoire en 2013, nous devons préparer les terrains, labourer, semer et cultiver les fruits du succès. Toutes les graines semées doivent être gagnantes, et se concrétiser par un vote PLR. Nous en avons le devoir. Prenons en mains les outils pour travailler à cette réussite.

Notre parti est pragmatique et agit avec bon sens, il l’a prouvé régulièrement et nos élus ne ménagent pas leurs efforts pour agir dans ce sens. Le but est connu, à nous de l’atteindre, nous en portons tous la responsabilité.

Ensemble, rassemblons-nous, afin de porter la bannière PLR vers le succès en 2013!

EditoPar alain-Dominique mauris

PRESIDENT DU PLR GENEVE

2013... je m’engage avec mes proches !

La nouvelle Constitution, acceptée en votation populaire le 14 octobre dernier, entrera en vigueur le 1er juin 2013. Nous élirons alors nos députés au Grand Conseil et notre futur Conseil d’État pour 5 ans. L’élection au Conseil d’État se fera en deux tours, à la proportionnelle au 1er tour et à la majorité simple au 2e tour.

Une grande année nous attend, une année importante pour le PLR puisque c’est la première fois que nous présenterons nos candidats sur une liste commune. Depuis la fusion de nos deux formations, le 24 mai 2011, le PLR grandit et s’impose comme une formation incontournable à Genève.

En 2011, nous avons pris nos marques avec l’élection de nos deux conseillers nationaux Hugues Hiltpold et Christian Lüscher. 2011 est également marquée par l’élection de nombreux conseillers administratifs et conseillers municipaux PLR avec 236 élus.

2012 est l’année de tous les succès: Olivier Jornot devient Procureur général, et, surpassant tous ses concurrents, Pierre Maudet est brillamment élu au Conseil d’État, après une magnifique campagne de terrain durant laquelle il a été à la rencontre de la population genevoise. Pour terminer l’année en beauté, Guillaume Barazzonne, candidat de l’Entente, emporte avec brio le siège de Conseiller administratif de la Ville de Genève.

Tant pour l’élection de Pierre que celle de Guillaume, c’est une Entente soudée qui nous a permis de remporter ces victoires. Les Genevois ont adhéré à cette stratégie, ils ont fait confiance à l’Entente, surtout lorsque les candidats vont à leur rencontre.

Cette stratégie gagnante, nous l’avons maintes fois répétée. Elle doit constituer la pierre angulaire de notre campagne: une Entente soudée, présente sur le terrain, dans toutes les communes.

Composés de riches personnalités, le comité électoral (COMELEC) et le comité de liste se sont déjà mis au travail.

Une campagne de terrain sera lancée au début du 2e trimestre 2013, avec la participation des associations PLR car il est indispensable que notre vision et nos valeurs soient communiquées par les candidats à l’ensemble de notre électorat, et plus largement, dans chaque commune du canton.

Je tiens à remercier ici les associations qui sont déjà prêtes à se mobiliser en prévision de cette passionante campagne 2013. Tous les militants du parti, disponibles et prêts à participer sont bienvenus et nous comptons sur leur soutien, votre soutien à tous.

EditoPar Fabienne Gautier

DÉPUTÉE, PRÉSIDENTE DU COMITÉ ÉLECTORAL

2013: grande année électorale

SommairEP. 4-5 InterviewIvan Slatkine & Charles Selleger

P. 6-9 2013 Grand ConseilLe Grand Conseil dans la nouvelle constitution genevoise

Du sang neuf

Traçabilité et transparence

Petit coup de projecteur sur 4 députés PLR moins connus mais travailleurs discrets et efficaces

Grand Conseil & Conseil d’Etat: Appel à candidatures

Les 31 députés libéraux & radicaux au Grand Conseil

Après onze ans de députation, Claude Aubert a quitté les bancs du Grand Conseil

31 députés PLR: L’heure d’un premier bilan

P. 10-11 Actu cantonaleFusion de la CIA et de la CEH: Vers un soutien du PLR

A propos de la maturité

Energie 2050 ou la difficulté de faire des choix

P. 12-13 InterviewJoël Dicker

P. 14 Actu fédéraleLa modernité par les faits

L’agenda

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Ivan Slatkine & Charles Selleger

Geoffroy de clavière: Même si les deux groupes restent indépen-dants au sein du Grand conseil, comment jugez-vous l’intégra-tion de la fusion par les députés?Charles Selleger: Pour moi, c’est d’abord l’événement le plus mar-quant de cette législature. Les dé-putés ont parfaitement intégré cette nouvelle réalité, et, malgré les at-taques du MCG concernant l’exis-

tence des deux groupes, sur le plan institutionnel, et sur la

cohésion du groupe, c’est une vraie réussite. Sur

le plan pratique, gé-rer un groupe de

31 députés, n’est pas évident. Le véritable exa-men de pas-sage ce sera les élections de 2013. C’est là que l’on fera les comptes.

Ivan Slatkine: En ce qui me

concerne, mon groupe était un peu

plus étoffé (21 dé-putés libéraux pour 11

radicaux) et pas forcément toujours très discipliné mais la

fusion s’est parfaitement déroulée. Il n’y a pas de clans anciens libéraux ou anciens radicaux. On avait un peur des divergences de blocs alors qu’il n’y a que des divergences d’opinions que l’on peut retrouver, indépen-damment des origines.

Gdec: Quels seront les enjeux de ces élections 2013 avec ce nouveau groupe PLr puisque ce sera une «première»?Iv. Slatkine: Demeurer le 1er groupe au Grand Conseil. On pourra affirmer, après l’élection d’Olivier Jornot et celle de Pierre Maudet, que la fusion est une réussite, si nous augmentons le nombre de députés. L’Entente doit absolument regagner une ma-jorité absolue car actuellement nous sommes trop dépendants d’alliances incertaines avec des groupes, soit trop à gauche (Les verts), soit trop à droite (UDC + MCG), et si l’on échoue,

on peut craindre une poussée vers la droite dure et donc une instabilité institutionnelle. Le véritable objectif, c’est 35 députés minimum.

Ch. Selleger: L’enjeu pour le PLR c’est de demeurer un parti à vocation gou-vernementale. Un parti d’opinion qui doit nous permettre de regagner une partie de l’électorat tenté par les ex-trêmes populistes. Nous ne pouvons pas accepter que la responsabilité du politique disparaisse au profit du po-pulisme.

Gdec: La sécurité est Le thème récurrent, les citoyens compren-nent-ils vraiment comment les responsabilités et les décisions peuvent s’opérer au sein du Gou-vernement et du Parlement?Ch. Selleger: Le problème de la sé-curité à Genève, est celui de la petite délinquance qui pourrit la vie des ci-toyens, plutôt que celui de la grande délinquance. C’est un distinguo im-portant. Comment lutter contre cette petite délinquance? Et bien cela ne dépend pas que du nombre de po-liciers dans la rue mais aussi de la politique générale: comment traiter les petits larcins, la mendicité, les dealers de rue etc…? Quels sont les moyens que l’on met à disposition et donc, c’est tout le problème du bud-get de l’Etat qui est sous-jacent.

Iv. Satkine: Il y a un décalage entre les souhaits des citoyens qui attendent des réactions immédiates et le poli-tique qui, par définition, ne peut ap-porter que des réponses dans le temps. Le PLR possède actuellement deux magistrats très compétents en matière de sécurité (Olivier Jornot & Pierre Maudet). Ils s’entendent bien et ont les cartes en mains pour agir. Concernant la procédure, il est clair que c’est le Parlement qui doit voter les augmen-tations d’effectifs. Le Gouvernement doit les demander. Puis la police doit les engager, les former et enfin, les en-voyer sur le terrain. Tout ce processus prend du temps et est conditionné à une enveloppe budgétaire et celle de la sécurité est la seule qui a fait l’objet d’une augmentation. Nous pratiquons au PLR une politique pragmatique et pas des effets d’annonce démagogique comme quoi on peut résoudre en 45 jours les problèmes de sécurité.

C’est vrai qu’aujourd’hui, les citoyens on besoin de voir la police dans la rue, ont besoin d’obtenir des ré-ponses en appelant le 117, voir que la criminalité transfrontalière ne puisse pas aussi aisément braquer une sta-tion service et repartir aussi sec… etc. Mais comme tout, la politique s’ins-crit dans la durée et aujourd’hui nous vivons dans une société d’hypercon-sommation, d’hyper-immédiateté et les gens veulent tout, tout de suite et c’est pour cela que le discours popu-liste plaît. Mais il est simpliste et fait croire qu’il va tout résoudre. Les po-pulistes se nourrissent d’ailleurs de ce mécontentement alors que nous au PLR, nous proposons des actions concrètes qui s’inscrivent dans la durée.

Gdec: Quel est le projet de loi dont vous êtes particulièrement satisfaits?Iv. Slatkine: Le projet de réorgani-sation de la police (PHENIX) initié par Isabel Rochat et poursuivi par Pierre Maudet est très, très impor-tant car il apporte des solutions de fonds et concrètes. Une police plus efficace avec une vraie présence sur le terrain, mais c’est le Conseil d’Etat qui pilote ce projet. La sécurité est constituée de trois maillons: la po-lice, la justice et le pénitencier et une fluidité entre ces trois éléments doit être trouvée. La nouvelle affectation du crédit d’étude pour la Brenaz 2 qui s’inscrit dans la nouvelle planifica-tion pénitencière de Pierre Maudet est très importante. Ca n’est pas très sexy de «vendre» de la prison mais c’est incontournable. Mais le projet phare de cette législature c’est tout de même la fusion des caisses de pensions. C’est un enjeu de 6, voire 11 milliards et les syndicats actuelle-ment jouent avec le feu. Un jeu qui risque de couler Genève.

Ch. Selleger: Pour moi, sur le plan personnel, c’est le contre-projet à l’Initiative 143, qui vise à terme, à fournir suffisamment de crèches aux enfants entre 0 et 4 ans afin de ré-pondre à la demande.

ProPos recueillis Par GeoFFroy De clavière

secrétAire GéNérAL

Franc parler, pas de langue de bois, les 2 cheFs de groupes libéraux et radicaux

répondent aux questions. a un an d’une échéance électorale cruciale pour

genève, celle de l’élection du grand conseil et du conseil d’etat, petit tour

d’horizon avec deux Fortes têtes, très préoccupées par l’avenir de genève.

iNtErViEW

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Gdec: comment voyez-vous le positionnement du PLr dans le cadre de la campagne de l’année prochaine et l’alliance avec le Pdc?Iv. Slatkine: L’Entente est une alliance gagnante. Les récents événements le confirment. Le PLR s’inscrit à droite du PDC et nous ne devons pas avoir peur d’aborder les thèmes récurrents de l’extrême droite. Il ne doit pas y avoir de thèmes tabous. Notre ap-proche doit être pragmatique. Parfois avec le PDC nous avons des tensions, des variations de positions mais j’ai toujours eu de bons rapports avec les députés PDC lorsqu’ils se situent au centre droit, ça n’est pas forcément la même chose avec quelqu’un comme Didier Bonny, par exemple, claire-ment situé au centre gauche. Les candidats PDC déclarés au Conseil d’Etat, par exemple, correspondent bien à notre ligne de partage, celle du centre droit.

Ch. Selleger: Pour moi, je distingue deux niveaux: où l’on se situe sur l’échiquier politique, puis il y a une manière de faire de la politique. Le PDC a parfois, sur des sujets très importants pour nous, modifié sa position et c’est un problème. L’UDC défend des thèses qui sont inaccep-tables, mais cette formation adopte une ligne claire et sur certains sujets nous pouvons collaborer. Il y a évi-demment toujours les problèmes de personnes. On a besoin de s’entendre avec ceux avec qui nous faisons de la politique.

Gdec: Pourquoi le PLr a-t-il refusé le projet de vélib?Ch. Selleger: Personne, dans notre groupe, ne conteste la légitimité d’un tel projet, à savoir: développer la mobilité douce. Maintenant, c’est une question de moyens et de savoir qui met à disposition ces moyens? La proposition actuelle consiste à finan-cer le projet par la collectivité, donc les citoyens, et je regrette que ce soit toujours la mobilité douce qui béné-ficie des financements publics alors que la population souhaite peut-être

voir se développer d’autres moyens de transports.

Iv. Slatkine: J’ajoute que tous les pro-jets de vélib, en France par exemple, sont des projets municipaux. C’est un concept de mobilité de courtes distances et ça n’est pas à l’Etat de le traiter. Ce que l’on peut constater dans ce projet, c’est l’échec de la Ville de Genève qui a été incapable de le concrétiser. Alors le Conseil adminis-tratif passe le bébé au canton qui n’a qu’à financer. Mais avec 278 millions de déficits et prêt de 13 milliards de dette c’est inconvenant. Dans l’idéal on veut le Vélib, comme plus de lo-gements et plus de sécurité. Mais ça n’est pas un projet qui doit être piloté par l’Etat mais par les communes. En outre, il semblerait que la technolo-gie choisie est déjà complètement dépassée. Madame Künzler est une Conseillère d’Etat d’un autre temps puisqu’elle souhaite revenir aux chars tirés par des chevaux sur le pont du Mont-Blanc et elle n’a visi-blement pas compris qu’il est temps d’adopter une nouvelle manière de penser la mobilité.

Gdec: L’actualité politique, c’est entre autres, le refus du budget par le PLr. Pouvez-vous nous éclairer sur la démarche des députés?

Iv. Slatkine: D’abord, j’observe que les médias ont stigmatisé notre démarche avec des titres spectacu-laires: «Le PLR refuse le budget…». On est face à une presse de gauche et qui nous attaque en perma-nence. Nous considérons que dans le contexte actuel, il n’est pas pos-sible, pas raisonnable d’accepter un déficit budgétaire de 278 millions. Ce budget ne présente aucune mesure structurelle touchant au train de vie, au fonctionnement de l’Etat et actuellement nous vivons une crise des dépenses et non des recettes. Un Etat pléthorique qui n’arrête pas d’engager alors que tous nos voisins, même François Hollande, entame des cures d’amai-grissement, ça ne peut plus durer. En refusant le budget le PLR donne un signe fort au Conseil d’Etat qui doit sérieusement réfléchir à la ré-duction de son fonctionnement. Le projet de budget qui nous sera présenté demain (mercredi 21 no-vembre) propose déjà 78 millions d’économies. C’est loin d’être né-gligeable et les «pitres» que nous sommes (pour paraphraser les pro-pos du ministre des finances), ont donc réussi au moins partiellement à faire réduire ce budget. J’ai bon espoir d’atteindre un budget équili-bré. Nous avons des élections l’an-née prochaine, et nos électeurs ne comprendraient pas un manque de

pragmatisme de notre part. Le frein au déficit n’est pas une fatalité et le paquebot de l’Etat doit en prendre conscience.

Ch. Selleger: La population au-rait sans doute apprécié différem-ment notre démarche si les médias n’avaient pas «titré» de façon spec-taculaire. Le PLR n’est pas contre le budget, il souhaite un budget équi-libré. Nous avons pris nos responsa-bilités. Et nous aurons les résultats escomptés. C’est douloureux mais c’est au Conseil d’Etat de faire les efforts et non à la commission des finances du Grand Conseil. Nos dé-putés ont été unanimes sur ce sujet et c’est un signe important. La fisca-lité du canton est la plus lourde de Suisse et nous avons le plus grand nombre de fonctionnaires. En plus de cela, il faudrait accepter de creu-ser le déficit. 80% du budget de l’Etat est constitué de salaires. C’est inac-ceptable! Nos électeurs ne compren-draient pas, à juste titre.

Gdec: quel est le dernier livre que vous ayez lu?Iv. Slatkine: Joël Dicker!

Ch. Selleger: Actuellement, je relis «Les liaisons dangereuses».

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Ivan Slatkine & Charles Selleger

ivan slatkine charles selleger

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2013graNdcoNSEil

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Le comité de liste que j’ai l’hon-neur de présider, s’est mis au tra-vail depuis plusieurs semaines. Il a pour mission de constituer une liste homogène de candidats au Grand Conseil. A ce titre, le 1er parti du canton doit démontrer sa capa-cité à rassembler, à présenter des personnalités complémentaires et représentatives, sur le plan socio professionnel et géographique, de la diversité du canton.

Il s’agit dans un 1er temps de ren-forcer la députation PLR au Grand conseil. Pour cela, nous souhaitons, notamment, désigner des candi-dats motivés et fidèles aux valeurs du parti.

Un objectif de «relève» s’inscrit en fil rouge dans notre quête. Il est, en effet, indispensable de distiller un peu de sang neuf dans notre par-lement, c’est pourquoi, les jeunes, ainsi que les femmes sont particu-lièrement recherchés.

Alors si vous êtes membre du parti (ou pas d’ailleurs), si la chose pu-blique vous intéresse, si vous êtes motivé à défendre les valeurs que le PLR incarne, prêt à retrousser vos manches et vous lancer dans l’arène politique, le comité de liste se réjouit par avance de recevoir votre candidature.

Pour tout savoir sur les conditions de candidatures: >> www.plr-ge.ch

Du sang neufdans un paysage politique qui évolue en permanence,

le plr constitue, à l’orée des élections cantonale

de l’année prochaine, une nouveauté. ce sera en

eFFet, une première pour notre Formation.

la nouveauté, c’est également les conditions

d’élections puisque la constitution genevois

approuvée par les citoyens le 14 octobre, intro-

duit de nouvelles règles (lire par ailleurs).

Par Florian barro

PrésideNt du coMité de Liste

Dès 2013, le Grand Conseil sera élu selon le système prévu par la nou-velle constitution genevoise du 14 octobre 2012, laquelle entrera en vigueur le 1er juin prochain.

Voici les principaux changements:

députés suppléantsSi le nombre de députés reste fixé à 100, le Grand Conseil comprendra désormais des députés suppléants, afin d’améliorer l’efficacité du tra-vail parlementaire. En effet, il est de plus en plus difficile de concilier la vie de famille, la carrière profes-sionnelle, un service à la collectivité et un engagement politique, au point qu’il arrive fréquemment que des députés soient empêchés de partici-per à une séance plénière ou à une séance de commission. Il s’en suit que des votes importants peuvent être perdus, et que des majorités de circonstance parviennent à renver-ser la majorité pourtant voulue par le peuple. C’est pourquoi l’Assemblée constituante a décidé d’instituer des députés suppléants.

Les dispositions transitoires de la nouvelle constitution genevoise pré-voient que, tant qu’une législation d’application n’aura pas été adoptée, chaque groupe disposera d’un effec-tif de suppléants correspondant au tiers du nombre de ses députés.

Ainsi, si le PLR avait 33 sièges au parlement, il aurait également 11 députés suppléants, qui seraient

les 11 premiers «viennent-ensuite», chargés de remplacer les députés titulaires tant en séance plénière qu’en séance de commission.

Cette réforme aurait également pour effet un renouvellement du-rable du personnel politique, en particulier en faveur des femmes et des jeunes.

Modalités d’électionLe Grand Conseil demeure élu au système proportionnel en une seule circonscription, le quorum restant fixé à 7%. Toutefois, les législatures communales et cantonales passeront de 4 à 5 ans. Les élections auront lieu au printemps. La prochaine législa-ture durera exceptionnellement 4,5 ans, puisque les prochaines élections cantonales se tiendront en automne 2013. Les élections suivantes auront lieu en automne 2018.

incompatibilitésLe mandat de député est incompa-tible avec un mandat de Conseiller national ou de Conseiller aux Etats, ainsi qu’avec tout mandat électif à l’étranger. En revanche, il demeure possible de cumuler la fonction de député avec un mandat électif com-munal, que ce soit au Conseil mu-nicipal ou à l’exécutif communal. Par ailleurs, le mandat de député demeure incompatible avec une fonction de cadre supérieur de l’ad-ministration cantonale. Enfin, bien que le Grand Conseil soit élu simulta-nément au premier tour de l’élection du Conseil d’Etat, rien n’empêche un candidat au Conseil d’Etat de se por-ter également candidat à l’élection du Grand Conseil.

Le Grand Conseil dans la nouvelle constitution genevoise

Par murat Julian alDer

AvocAt, ANcieN PrésideNt de

LA coMMissioN de rédActioN

de L’AsseMBLée coNstituANte,

vice-PrésideNt du PLrG

La commission des listes introduit cette année une «charte d’éthique» à l’intention de ses candidats. Cette charte vise surtout deux ob-jectifs: d’abord, la transparence à l’attention du candidat sur ce que l’on peut attendre de lui pendant la campagne, et ce qui l’attend après, en cas d’élection. Formali-sées de manière claire et simple, quelques règles rappelleront ce qu’un candidat PLR doit à ses co-listiers, à son parti, à ses électeurs. La transparence sur ses liens d’in-térêts, la concertation avec le parti d’éventuelles actions ou prise de position, mais aussi le refus de tout comportement violent ou insultant à l’égard de quiconque, le refus de toute discrimination fondée sur le

sexe, la religion, la race ou l’orienta-tion sexuelle. Ou encore, l’engage-ment à renoncer à son siège si l’on change de parti après l’élection.

On dira peut-être qu’une telle charte est superflue, que les can-didats sont des gens responsables. Peut-être. Mais à l’heure où le public s’inquiète des scandales à répétition, se défie des élus et du parlementarisme, une charte éthique permet à un parti comme le nôtre de s’engager, auprès de ses électeurs, sur la «traçabilité» de ses candidats. Une telle charte avait été annoncée par la présidence du parti en février 2012.

Consulter la charte sur le site internet: >> www.plr-ge.ch

Traçabilité et transparence

Par GeoFFroy De clavière

secrétAire GéNérAL

GRANDCONSEIL

2013

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2013graNdcoNSEil

1. quel bilan tirer-vous de ces trois premières années comme député au Grand conseil?

2. la tâche de député-e correspondait-elle à l’image que vous en aviez?

3. quels sont les sujets sur lesquels vous intervenez? 4. quelle est la charge de travail que vous assumez en tant

que député-e? 5. vous représenterez-vous en 2013?

Petit coup de projecteur sur 4 députés PLR moins connus mais travailleurs discrets et efficaces:

alexis barbey1. Mon bilan ne touche que les mois d’octobre et novembre 2012 puisque j’ai prêté serment en oc-tobre, mais quel bilan ! Jugez plutôt : un débat fort animé sur la nationalité du président des TPG et un refus d’entrer en matière sur le budget 2013. Ma grande surprise a été de voir qu’en fait, les débats au GC pouvaient être aussi émotionnels que ceux du Conseil Municipal. Il est des dynamiques dans la démocratie représentative qui transcendent les

étages de l’état. Autre constat : il est difficile de gérer un groupe de 31 députés de manière spontanée. Nos caucus ressemblent fort à des plénières !

2. Oui, mais j’en avais une très bonne idée déjà.

3. Pour l’instant, je n’interviens pas en plénière, faute de maîtriser encore vraiment un sujet en particulier.

4. En moyenne : 10 à 12h par semaine (Commissions + Plénières), sans comp-ter les heures de militantisme « normal » : AG des associations, récoltes de signatures, campagnes en tout genre.

5. Définitivement oui : les sujets sont passionnants, les problèmes réels et l’approche libérale-radicale toujours aussi nécessaire.

François HalDemann1. Je vois avec satisfaction se constituer une ma-jorité pour défendre un projet de société commun basé sur l’utilisation rationnelle du sol. Cela ne semblait pas évident en début de législature.

2. Absolument, mais il faut savoir différencier les activités du député en commission de celles dé-ployées au caucus et en assemblée plénière. Il faut ne pas être trop souvent en désaccord avec la ligne

du parti sinon il est vraisemblable que le député ne se sente pas à l’aise dans son engagement parlementaire. Fort heureusement pour moi, je me sens très bien au sein du PLR.

3. Je siège notamment dans les commissions de l’aménagement et du loge-ment qui traitent des objets parlementaires qui sont d’une importance pri-mordiale pour Genève, à savoir la construction de nouveaux logements.

4. Il faut considérer que la charge de travail au GC correspond à 20-25% d’un équivalent temps plein.

5. Les ficelles du métier ne rentrent pas forcément aussi vite qu’on le sou-haiterait, il m’apparaît que la maturité ne peut être atteinte qu’à partir de la deuxième législature…

serGe HiltPolD1. La possibilité d’établir un relai politique à ma pratique des associations professionnelles de la construction et d’apporter un éclairage pratique d’entrepreneur de PME dans un environnement malheureusement beaucoup trop technocratique …

2. Oui d’une certaine manière, mis à part le com-portement dogmatique de certains individus qui ne projettent pas une vision positive de notre canton.

3. Dans le domaine du social de l’économie et des droits politiques, étant membre de ces commissions parlementaires.

4. Cela dépend des semaines, entre 4 et 16 heures … après les activités pro-fessionnelles.

5. Oui, il m’apparait nécessaire de défendre nos idées libérales et la valeur du travail.

Patrick sauDan1. La législature a été marquée par une prise de conscience encore insuffisante sur les problèmes de sécurité, de logement, de gouvernance et des finances publiques de Genève, malheureusement parasitée par l’émergence d’idées populistes au sein de notre hémicycle. L’expression forte d’un centre droit ouvert sur le monde, mais rigoureux sur les dépenses publiques apparait donc encore plus nécessaire aujourd’hui qu’il y a 3 ans.

2. Ayant été déjà présent depuis 2 ans au GC dans la précédente législature, je n’ai pas été surpris des moyens limités qu’a un député d’influer sur la vie politique locale.

Néanmoins, dans notre système de milice, il est quand même possible de faire avancer certains dossiers, tant au sein du parlement que dans sa famille poli-tique

3. Social, enseignement supérieur, et santé sont mes sujets de prédilection.

4. 20 heures /semaine.

5. oui

Pierre ronGet1. Parallèlement à ma charge de conseiller admi-nistratif, l’expérience d’une année au parlement cantonal me permet de développer une vision plus globale des problèmes et d’apporter la sensibilité du terrain vécue par les habitants dans leur quotidien

2. Le rôle de député n’est pas très différent de celui de conseiller municipal, mais j’ai été surpris cepen-dant par l’extrême rigidité du processus de prise de position, limitant souvent la liberté individuelle.

3. Je suis intervenu sur des sujets liés à l’aménagement du territoire lorsqu’ils concernaient ma commune et l’enseignement, en attendant de le faire pour les thèmes abordés dans les commissions dans lesquelles je siège (santé et judiciaire)

4. Environ une matinée par semaine à la préparation des dossiers

5. Oui, avec enthousiasme

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N’ayant pas l’ambition de faire une quatrième législature, il a décidé de céder sa place à un nouveau député, lui permettant ainsi de mettre le pied à l’étrier.

Peut-être a-t-il eu aussi, après cette riche aventure politique, le désir de revenir à d’autres passions, sa pro-fession, la lecture, les voyages, l’orni-thologie. Ou d’en explorer d’autres. Le dessin, par exemple, auquel il s’essayait, tenté sans doute par une autre manière d’étudier ces drôles d’oiseaux que sont les humains.

Hors du Grand-Conseil, il sera heu-reux, c’est certain, mais il nous man-quera.

Ses interventions malicieuses, ses preuves par l’absurde, ses fines ob-servations de l’homo politicus en ac-tion et ses diagnostics impitoyables nous incitaient à l’introspection et nous encourageaient à prendre du recul. Par petites touches, il était devenu notre conscience et notre boussole.

Il nous a offert en partant un petit opuscule du poète persan Omar Khayyam, dont je vous livre un quatrain.

Ne te dépense pas tant en tristesse insensée, mais soit en fête.

Donne, dans le chemin de l’injustice, l’exemple de la justice,

Puisque la fin de ce monde est le néant,

Suppose que tu n’existes pas, et soi libre.

Merci Claude de ce dernier clin d’œil. Et à bientôt.

Après onze ans de députation, Claude Aubert a quitté les bancs du Grand Conseil

Par cHristiane Favre

déPutée

Merci GérALdiNe!

Assistante parlementaire du groupe libéral depuis 4 ans, Géraldine chanton quitte le parti le 31 janvier, et s’en va poursuivre sa carrière sous d’autres cieux. discrète, très disponible et à l’écoute des besoins des députés, Géraldine est également conseillère municipale à chêne-Bourg. elle fut la plus jeune présidente du conseil municipal et, dès le 1er janvier 2013, elle présidera la toute nouvelle association PLr de chêne-Bourg. rarement sous la lumière, elle a accompagné les députés avec rigueur et un grand sens de l’organisation, c’est l’occasion de braquer un coup de projecteur sur cette travailleuse de l’ombre et de la remercier pour son engagement auprès des députés et du parti. c’est Lucien scherly, ancien assistant parlementaire du groupe radical et ouverture de la constituante, qui lui succédera dès le 1er février.

élections 2013grand conseil & conseil d’etat

Appel à candidaturesEn vue des élections 2013, au Grand Conseil & au Conseil d’Etat, le PLR. Les Libéraux-Radicaux Genève ouvre un appel à candidatures pour le Grand Conseil.

Chaque membre du PLR qui possède les compétences pour œuvrer en tant que député, est concerné.

Les candidats sont priés de faire parvenir leur dossier de candidature, à l’attention du président du comité de liste, m.FlorianBarro, à l’adresse du PLR (13 bd. Jacques-Dalcroze – 1205 Genève) ou par mail à l’adresse sui-vante: [email protected]

Traité de manière confidentielle, le dossier de candidature doit être composé des documents suivants :1. Une lettre de motivation2. Un curriculum vitae3. Un extrait de casier judiciaire4. Une attestation de l’office des poursuites, y compris les actes de défaut de biens5. Une attestation démontrant de la régularité de leur situation fiscale6. Liste des liens d’intérêts

En outre, les candidats devront informer le président du comité de liste, M Florian Barro, de toute dette hy-pothécaire supérieure à 20’000.- et de toute procédure civile, pénale ou administrative passée ou présente en dehors de celle relative au droit de la famille.

Florian Barro,Président du comité de listePLR. Les Libéraux-Radicaux Genève13 bd. Jaques-Dalcroze1205 Genève

Pour tout renseignement complémentaire, veuillez vous adresser au secrétariat du parti: 022 310 37 11 ou [email protected]

2013graNdcoNSEilGRANDCONSEIL

2013

Les 31 déPutés LiBérAux & rAdicAux Au GrANd coNseiL:david Amslerchristophe AumeunierAlexis BarbeyAntoine Barde, membre du BureauJacques BénéBeatriz de candolleMathilde chaixedouard cuendetrené desbailletchristiane FavreNathalie FontenetFabienne Gautierrenaud Gautierserge HiltpoldAlain MeylanPierre rongetivan slatkine, chef de groupeFrancis WalpenPierre Weissdaniel Zaugg

Gabriel Barillier, Président du GcPierre conneMichel ducretFrançois HaldemannFrédéric HohlJacques JeanneratPatricia LäserJean romainPatrick saudanNathalie schneuwlycharles selleger, chef de groupe

GRANDCONSEIL

2013

DErnIèrE mInutE:isABeL rocHAt, FrANçois LoNGcHAMP et Pierre MAudet cANdidAts à uN NouveAu MANdAt eN 2013

Le PLr Genève se félicite d’avoir reçu confirmation de la part de ses trois conseillers d’etat pour qu’ils se portent candidats à l’investiture du parti pour l’élection du conseil d’etat 2013. isabel rochat, François Longchamp et Pierre Maudet placent leur candidature sous le signe du service aux institutions, aux habitants de ce canton et aux valeurs libérales-radicales. La Présidence du PLr définira ultérieurement sa stratégie

globale, mais remercie d’ores et déjà ses magistrats pour leur engagement à poursuivre leur mandat et assumer avec responsabilité leur fonction.

dans l’intervalle, la Présidence étudiera avec intérêt toute autre candidature à l’investiture du parti. une commission composée de Monsieur Hugues Hiltpold, conseiller national et claude Haegi, ancien Président du conseil d’etat et ancien Maire de la ville de Genève, veilleront à la constitution de cette liste pour l’élection au conseil d’etat et aux règles qui en découlent.

Par alain-Dominique mauris

PrésideNt

Page 9: Le Nouveau Genevois, décembre 2012

L e N o u v e A u G e N e v o i s | d é c e M B r e 2 0 1 2 | 9

31 députés PLR:

L’heure d’un premier bilan

«Mais qu’ont donc fait les députés?» Dans la bouche d’un électeur à la veille d’élections parlementaires, il n’est pas de question plus légitime. Pour autant, en période électorale, peu de partis et moins de médias s’interrogent sur le travail accom-pli, des petits pas aux grandes réformes, par les groupes parle-mentaires. Sans prétendre à l’ex-haustivité, voici un tour d’horizon, des initiatives et autres contre-pro-jets constitutionnels aux simples résolutions, qui ne manquera pas d’être détaillé au fil des mois, en 2013.

Les initiatives, d’abord. Sous l’em-pire de la constitution de 1847, le Grand Conseil jouait un rôle dé-terminant: à lui de décider de leur validité juridique et d’adopter un éventuel contre-projet. Dès 2010, les députés ont fait aboutir un contre-projet sur l’accueil continu des élèves très proche de la volonté des initiants. Ils ont aussi permis l’invalidation des dangereuses initiatives de l’asloca. Surtout, la députation a pris les devants avec son contre-projet «maison» sur la petite enfance, quoique retravaillé et affaibli suite à l’augmentation des allocations familiales. Ce der-nier point constitue sans doute l’une des déceptions de la législa-ture: l’UDC et le MCG votant avec la gauche et attirant vers eux le PDC, ont amplifié un phénomène d’arro-soir pourtant bien connu.

Au chapitre des projets de lois, l’ob-jectif n’est pas de revenir ici sur les réformes voulues, soutenues et re-travaillées par la députation PLR, mais en réalité portées par le Conseil d’Etat. Elles sont nombreuses: em-ploi, aide sociale, déclassements, nouvelle caisse de pension, imposi-tion au lieu de domicile. Toutefois, les députés PLR ne se privent pas de déposer leurs propres projets, avec un succès certain: compen-sation en souterrain des places de parking supprimées en surface, renforcement de la loi sur les mani-festations (portée en partie devant le Tribunal fédéral), suppression de l’impôt sur les loteries (en vigueur dès 2013), vente de vins genevois fa-cilitée sur les marchés, amélioration du fonctionnement du parlement, voilà quelques exemples d’avan-cées concrètes à mettre à l’actif de la députation. Depuis 2011, plusieurs autres textes ont été déposés, no-tamment sur le thème du logement, ou encore sur la garantie d’un ser-vice minimum dans les secteurs vi-taux en cas de grève. Deux échecs: l’amnistie fiscale et les horaires d’ouverture des magasins. S’il est délicat de trouver des majorités au Grand Conseil, la case «référendum» représente assurément une étape plus périlleuse encore.

En vérité, les textes des députés concernent le plus souvent la modi-fication de quelques articles d’une loi existante. Pourtant, chaque avancée, aussi modeste soit-elle, est à souligner, surtout lorsqu’on sait que certains, positionnés on ne sait trop où, ne cessent d’en appe-ler aux «citoyens genevois» mais ne produisent, sur l’ensemble de la lé-gislature, aucun résultat.

Le NouveAu cAdre coNstitutioNNeL, uNe AuBAiNe Pour Les déPutés?sans aucun doute, pour autant que le Grand conseil saisisse cette opportunité unique: réviser entièrement son règlement. sa marge de manœuvre est grande, mais certains éléments sont imposés par la constitution adoptée le 14 octobre. Finis, les débats politiques sans fin sur la validité juridique des initiatives populaires: la décision sera prise par le conseil d’etat. Les députés suppléants pourront remplacer utilement les absents, alors qu’aujourd’hui, le siège d’un député simplement excusé ou même hospitalisé reste désespérément vide.

Plus subtile est la modification des droits des députés: on retrouve la question écrite, la résolution, le projet de loi et la motion. Mais la nouvelle constitution y ajoute le postulat, instrument classique des parlementaires du reste du pays. de quoi s’agit-il? d’un acte non contraignant, permettant de demander au gouvernement l’étude d’une proposition, la rédaction d’un rapport. or, à Genève, ce rôle est tenu depuis la nuit des temps par la motion (dont le spectre est un peu plus large mais l’effet identique). comme elle existera toujours, on peut espérer qu’elle sera enfin affublée d’un effet contraignant et non seulement politico-médiatique, puisque plus rien ne s’y oppose dans le texte constitutionnel.

de notre point de vue, ce serait la plus sûre manière de renforcer intelligemment les droits des députés et le pouvoir du parlement. A l’inverse, la multiplication de procédures d’approbation de divers actes gouvernementaux par les députés devrait être évitée. La motion, pour autant qu’elle constitue un mandat impératif et non une simple invitation, est en effet l’instrument idéal du parlementaire de milice: elle lui permet de faire des propositions en termes généraux et de demander au gouvernement d’activer son administration et ses ressources pour préparer à son intention des projets d’actes législatifs sur lesquels il aura le dernier mot! Les députés pourraient aussi demander la modification des règlements, dont l’importance est croissante. Autrement dit: le parlement donne les impulsions, définit les grandes orientations politiques puis décide; le gouvernement étudie, consulte, élabore, évalue, présente les alternatives. désormais, la balle est dans le camp du Grand conseil.

Jm

Par Julien marquis

AssistANt PArLeMeNtAire

Le bonheur d’une naissance

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Les députés ont rédigé et fait adop-ter une kyrielle de motions et de résolutions. Problème: ces textes n’entraînent pas d’effets législatifs, le Grand Conseil recevant pour les premières un bref rapport du gou-vernement. On citera les textes re-latifs à l’emploi, aux excès bureau-cratiques, à la circulation et aux P + R, aux zones d’activité mixtes, aux voyages d’études ou à la détention administrative: des propositions du PLR, toutes adoptées par le Grand Conseil, mais dont les impacts sont difficiles à vérifier. Les derniers projets: permettre les échanges ter-rains-appartements, soutenir les petits commerces ou encore garder un train de vie raisonnable dans les conseils des établissements pu-blics. Ces combats restent utiles: la motion pour le latin au cycle d’orientation a porté ses fruits, tout comme celle demandant la création d’une assurance EMS. Tantôt mis sous pression, tantôt consentant, le Conseil d’Etat reprend fréquem-ment ces textes, qu’il n’hésite pas à citer ou sur lesquels il s’appuie.

Enfin, un mot sur le budget de l’Etat. Les députés PLR y sont sen-sibles, et c’est peu dire. L’an der-nier, 80 millions ont été économi-sés lors du passage à la moulinette de la commission des finances. Sur l’ensemble d’une législature, le to-tal des dépenses évitées dépasse allègrement les 100 millions de francs.

«Vos députés ont obtenu des résul-tats concrets:» Voilà un bon début de réponse. Ajoutez-y quelques exemples! En somme, les 31 dépu-tés forment un groupe décomplexé, dont le travail de fourmi, souvent méconnu, revêt un intérêt incon-testable dans un système politique qui, heureusement, ne fait pas des parlements de simples chambres d’enregistrement.

2013graNdcoNSEil

Page 10: Le Nouveau Genevois, décembre 2012

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actucaNtoNalE

Surplombant le coût stratosphé-rique et inégalé en Suisse de la fu-sion des deux caisses de pension publiques, CIA et CEH – 9 milliards d’ici à 2052, dont 6,4 à la charge directe des contribuables, ce sont prioritairement des aspects poli-tiques qui méritent d’être pris en considération par les membres du PLR. Ces derniers devront en effet se déterminer sur ce projet d’ici au vote populaire du 3 mars 2013. Un projet dont il convient de rappeler d’emblée qu’il représente en l’état, telle la démocratie, «  la pire des solutions, à l’exception de toutes les autres », pour assainir durable-ment ces caisses, car la seule ayant pu réunir autour de lui une majo-rité parlementaire. Mais, de même qu’un train peut en cacher un autre, le processus de sa ratification popu-laire intervient en plein débat bud-gétaire et impose à la députation du PLR une retenue maximale en matière de déficit admissible pour 2013 et de lutte contre l’augmenta-tion de la dette.

Ironie des choix politiques qui fait que la légèreté se paie comp-tant. Alors que la loi de fusion a été adoptée par une large majorité d’un Grand Conseil conscient de l’enjeu, une minorité socialiste l’a refusée.  La voilà désormais bien empruntée, car elle ne s’attendait guère au succès d’un référendum lancé par un syndicat jusqu’au-boutiste, le SSP/VPOD, et soutenu par toute l’extrême-gauche locale et, pour des raisons à l’évidence dif-férentes, par l’UDC. Sans compter les signatures individuelles venant d’autres horizons politiques.

Quel que soit le parti concerné, cha-cun, et notamment le PLR, parti qui porte les plus grandes responsabi-lités tant au parlement qu’au sein de l’exécutif, devra bien pondérer les conséquences tant d’un refus que d’une acceptation de ce projet de loi. A souligner qu’il est d’ores et déjà pragmatiquement soutenu par le Cartel intersyndical de la fonc-tion publique.

Un refus populaire impliquerait d’aller à marches forcées vers l’adoption d’un autre projet, avant le délai fédéral impératif du 1er jan-vier 2014. Or, dans le cas de ce sce-nario B, le PLR ne pourrait soutenir

qu’une solution en phase avec les régimes de retraite choisis par les cantons alémaniques et, depuis cet été, par le Jura, à savoir un régime de primauté des cotisations. Ce dernier déchargerait en effet l’Etat du poids d’une évolution négative du rendement de la fortune des caisses. Mais deux autres tabous genevois risqueraient fort de pas-ser aussi à la trappe : la répartition des taux de cotisation, actuelle-ment pour deux tiers à la charge de l’employeur, alors que la moyenne suisse est inférieure à 60%, ainsi que l’existence d’âges de retraite inférieurs à 65 ans pour certaines catégories de personnel.

Pour être complet, rappelons la possibilité d’un scenario C corres-pondant à la liquidation de la CIA et de la CEH ; c’est en effet ce que dé-créterait l’autorité de surveillance en cas de nouveau référendum vainqueur du scenario B et, ipso facto, d’absence de plan d’assainis-sement validé.

Alors que le scenario B diminue-rait l’attractivité de la fonction pu-blique, notamment pour les cadres de l’Etat, si nécessaires à cette entreprise de service de plus de 40  000 collaborateurs, le scenario

C constituerait à n’en point douter une représentation du chaos digne de Hyeronimus Bosch. Tensions sociales, risque de soubresauts po-litiques, sauve-qui-peut au sein de la fonction publique, le pire devien-drait une option indigne de Genève et inacceptable pour ceux qui sont attachés à une administration effi-ciente, de même que pour ses prê-teurs !

La seule position responsable pour le PLR consiste donc à soutenir le projet de loi de fusion. Ce soutien sera d’autant plus facile à réunir que les membres du PLR seront convain-cus par une gestion au quotidien de l’Etat hyper-rigoureuse dans la durée, y compris à l’égard du per-sonnel, et sans impôts nouveaux. A défaut, la facture de quelque 6,4 milliards justifiée par la fusion, s’ajoutant au montant tout chaud de 2,3 milliards dû à la débâcle de la BCGe, risquerait d’être considérée comme excessive. C’est dire si les re-présentants du PLR au sein du légis-latif comme de l’exécutif sont face à une responsabilité commune aussi complexe qu’historique.

Fusion de la CIA et de la CEH:

Vers un soutien du PLR Par Pierre weiss

déPuté, MeMBre de

LA coMMissioN des FiNANces

A propos de la maturité

Le ministre Johann Schneider-Am-mann s’est exprimé il y a quelque temps dans la NZZ à propos des certificats de maturité. En fait, il y a dit deux choses distinctes: d’une part que le niveau des maturités n’était pas assez élevé dans cer-taines régions de Suisse romande; d’autre part que là où le nombre des étudiants en possession de leur maturité avait explosé, les chiffres du chômage avaient suivi la même courbe. Il a donc mis en corrélation le nombre de maturité avec les jeunes sans travail. Mais cette causalité est problématique et, à tout le moins, approximative. En effet, les jeunes au chômage chez nous ne sont pas spécifiquement des gens qui ont pas-sé leur maturité mais plus volontiers

des jeunes sans formation. Le pro-blème est dans l’absence de forma-tion. Dans d’autres régions de Suisse où le nombre de certifiés est aussi élevé que chez nous, le chômage est demeuré assez faible.

Et cette causalité approximative a immédiatement suscité la po-lémique. On a entendu les appa-ratchiks du pouvoir scolaire et les gauchistes de service hausser le ton contre le ministre PLR, le traitant d’élitiste (la ritournelle habituelle des songe-creux), et cette sonorité mé-diatique passablement indigente en arguments a couvert l’autre versant de son propos, parfaitement correct celui-là, à savoir que le niveau moyen des maturités est insatisfaisant.

Grosso modo, depuis le début des années 1990, moment où est appa-rue la nouvelle ordonnance fédé-rale sur l’obtention des certificats de maturité (ORM), le système de «matus à la carte» s’est installé avec

la bénédiction de la Confédéra-tion, chaque élève pouvant, plus ou moins, composer les options de son cursus scolaire. Sont apparues alors des stratégies d’évitement pour ne pas avoir à étudier telle ou telle disci-pline. A telle enseigne d’ailleurs que certains cantons – le canton de Ge-nève en particulier – se sont montrés très soucieux du confort de l’élève qu’il fallait mettre au centre et lui ont donné des possibilités de choix excessives. Résultats de cette «op-tionite»: une perte de colonne verté-brale pour les élèves par dispersion des disciplines; un manque de lisibi-lité pour les Universités et EPF; une rupture de continuité entre un CO à sections et un collège à la carte; une complication excessive des horaires; un coût supplémentaire pour le contribuable et une baisse globale du niveau de connaissance. Bref, à part pour le confort individuel de l’élève qu’on a voulu au centre, que des dé-

savantages pour tout le monde! Et surtout plus de maturants, moins d’éducation au goût de l’effort, du travail bien fait, à l’habitude de sup-porter les revers et d’y faire face. Le ministre fédéral a raison: on envoie à tour de bras dans les Universités des «mal-appris». D’où la proposition de Motion PLR déposée le mois passé au Grand Conseil.

L’heure est maintenant venue à la hausse des exigences pour ceux qui entendent suivre des études longues et, en parallèle, à une valorisation des métiers, des CFC. «La cité des métiers» est une formidable vitrine (Palexpo du 20 au 25 novembre) où se côtoient différentes facettes de ce qui se fait chez nous. Il est important que nos jeunes puissent visiter cette cité, voir ce qui se bâtit ailleurs que sur les bancs d’école, histoire de de-venir des citoyens qui pourront être fiers de participer à l’élaboration de la cité des hommes.

Par Jean romain

déPuté

Page 11: Le Nouveau Genevois, décembre 2012

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Energie 2050 ou la difficulté de faire des choix

Communiqué de presse du Conseil fédéral: Le 28 septembre 2012, le Conseil fédéral a chargé le DE-TEC de mener une procédure de consultation sur le projet de la stratégie énergétique 2050.  Le dé-lai de la consultation est fixé au 31 janvier 2013. Il s’agit d’un premier paquet de mesures pour la trans-formation progressive de l’appro-visionnement énergétique suisse. Il s’agit de chercher les solutions les meilleures pour «diminuer la consommation individuelle d’éner-gie et d’électricité, réduire la part des énergies fossiles et remplacer la production d’électricité nucléaire par des gains d’efficacité et le déve-loppement des énergies renouve-lables. Des procédures simplifiées plus rapides, la modernisation et le développement des réseaux élec-triques y contribueront. La mise en œuvre de ces mesures requiert une révision totale de la loi sur l’éner-gie et d’autres adaptations légales. La consultation prendra fin le 31 janvier 2013. Le Conseil fédéral a en outre chargé le Département fé-déral des finances (DFF) de prépa-rer une réforme fiscale écologique pour la deuxième phase de la Stra-tégie énergétique. Un projet soumis à consultation sera élaboré en ce sens d’ici à 2014».  

Ce communiqué de presse a le mérite d’être d’une parfaite clarté; tous les axes de réflexion sont énu-mérer. La tâche s’annonce gigan-tesque, les enjeux colossaux et pas-sionnants! Heureusement, la Suisse bénéficie d’une quasi parfaite maî-trise de l’ensemble des technolo-gies qui, judicieusement choisies et appliquées, nous permettront d’arriver aux objectifs visés. Pro-duire plus d’énergie renouvelable, diminuer fortement et rapidement le pur gaspillage (20% de l’élec-tricité consommée sans en retirer la moindre satisfaction), recourir systématiquement aux appareils électriques disponibles les plus efficaces, isoler encore mieux les bâtiments, etc… tout cela est par-faitement possible, sans la moindre diminution de notre confort. Nous devons réorienter et augmenter nos investissements dès maintenant. Nous avons encore 38 ans devant nous pour atteindre les buts fixés par le Conseil fédéral.

A contrario le Japon n’a pas eu le temps de pouvoir débattre d’une stratégie pour sortir de l’ère ato-mique; il a dû réagir immédiate-ment, faute de temps et d’anticipa-tion et c’est la pire des situations. L’accident atomique de Fukushima bien que découlant d’une catas-trophe naturelle a mis tragique-ment en évidence le 11 mars 2011, les conséquences désormais réa-lisées mais imprévisibles …? du recours à un mode de production d’énergie dont certains sont encore persuadés qu’il est le plus sûr, le plus efficace et le moins cher… à court terme.

Pour nous, ici, le plus difficile est devant nous; les dirigeants des plus importants producteurs suisses d’électricité confortablement ar-rimés à leurs rentes de situation, convaincus qu’ils étaient «too big to fail» pensaient qu’ils pourraient éternellement maintenir leurs stra-tégies tout en réalisant quelques investissements marginaux dans le domaine des énergies renouve-lables pour calmer «ces rêveurs-ex-cités du renouvelable»; auront-ils la capacité d’effectuer une révolu-tion «copernicienne»  en termes de stratégie? J’en doute fortement… Néanmoins il le faudra bien, avec ou sans eux.

La décision du Conseil fédéral est historique dans le sens où elle équi-vaut à un véritable plan national de «relance économique» sans précé-dent pour les entreprises suisses, des plus petites aux plus grandes.

L’énergie électrique est trop pré-cieuse pour la gaspiller; il faut la réserver pour en faire le meilleur usage possible, pour nos industries entre autres et pas pour chauffer des résidences secondaires mal isolées. Idem avec le pétrole et ses dérivés dont on sait que son exploi-tation est de plus en plus risquée et polluante (voir les dégâts causés par l’exploitation du pétrole lourd dans les sables bitumineux au Ca-nada); les fabricants de voitures sont parfaitement capables main-tenant déjà de construire des mo-teurs à très faible consommation, 3.5 l / 100 Km, alors exigeons ces modèles.

Je l’ai indiqué plus haut le plus diffi-cile sera de faire des choix. Plus l’ob-jectif sera élevé tel qu’augmenter notre diversification en termes de

production d’énergie renouvelable et d’autonomie énergétique, multi-plier les installations décentralisées qui augmenteront notre sécurité et notre sécurité d’approvisionne-ment, moins la tâche sera difficile. Si par malheur notre réflexion de-vait commencer par l’étalage d’ar-guments du style «Je veux que mon aspirateur fonctionne même s’il n’y a pas de vent ou de soleil» alors là, évidemment la tâche s’apparentera au texte de la mythologie grecque, le tonneau des Danaïdes. Relevons le challenge sans hésiter ni tarder. La fin commande les moyens… et nous les avons.

Par Jean-François bouvier

PrésideNt de LA coMMissioN

eNviroNNeMeNt

et eNerGie du PLr

Page 12: Le Nouveau Genevois, décembre 2012

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iNtErViEW

c’est donc le grand prix de l’académie Française qui récompense le roman à

succès, le best seller de Joël dicker. rencontre avec l’ancien assistant parle-

mentaire du groupe: libéraux & indépendants de la constituante, déroutant

de simplicité.

Geoffroy de clavière: comment vis-tu l’extraordinaire succès de ton 2e roman et la surex-position médiatique qui en découle ?Joël Dicker: Très simplement et très bien. C’est assez extraordi-naire dans tous les sens du terme. C’est hors de ce qui doit se passer et donc je le prends simplement. D’autant que ça ne durera peut-être pas. C’est peut être le seul livre que j’écris et je ne me pose pas trop de questions et j’essaye de vivre plei-nement ce qui m’arrive.

Gdec : Les médias romans te considèrent comme un porte drapeau de la romandie, qu’en penses-tu ?Joël Dicker  : J’en suis fier, c’est un honneur. Moi je n’ai aucune reven-dication mais je suis flatté que l’on me considère comme une sorte d’ambassadeur. Je me dis que si j’arrive à construire quelque chose dans les 10 prochaines années, et bien peut être qu’à ce moment là on pourra me voir dans ce rôle. C’est une mise en lumière soudaine qui permet d’attirer l’attention sur la littérature romande, tant mieux, mais pour moi, tout reste à faire.

Gdec : ton personnage Markus Goldmann est-il une sorte d’épi-gone de Joël dicker ?Joël Dicker : Non. Absolument pas. Au contraire car je pensais à un écri-vain à succès alors qu’à ce moment là, on m’avait déjà refusé plusieurs manuscrits. Et je me suis dit qu’il était préférable d’écrire un livre sur un auteur à succès plutôt que le contraire. Ca avait beaucoup plus de sens. Et je me suis lancé dans ce pari. Il y a peut être une similitude dans l’abnégation, cette envie de travailler dur en y mettant beau-coup de cœur. Le succès du livre de mon personnage et le mien n’est que le fruit du hasard. Le contraire aurait pu se produire et personne n’en aurait parlé. Le hasard et la chance font que le livre marche et soudain cela devient prophétique mais, bien entendu, ça n’est pas le cas. C’est comme une prophétie qui est annoncée après coup.

Gdec : Harry Québert est un personnage assez sombre. Quelle fut ton approche concernant sa construction, sa personnalité ?Joël Dicker  : C’était important de ne pas être trop manichéen. Jean-Louis Kufer m’a livré cette citation : Dans les romans, tous les person-nages ont raison. Et c’est vrai  ! C’était important que l’on puisse connaître la démarche du person-nage et si, à la fin du livre, le lecteur l’accepte tel qu’il est, alors pour moi, c’est réussi.

Gdec : Au fond, que se soit ano-din ou lourd de conséquences, beaucoup de personnages ont des choses à se reprocher. Alors : tous coupables ? L’enfer c’est les autres ?Joël Dicker : On a tous des choses à se reprocher. Et puis c’est un livre, une histoire. L’exagération est né-cessaire. Et les personnages qui gravitent autour de l’affaire portent de lourds secrets et dès le début on est dans l’exagération car le succès incroyable de Markus Goldmann est improbable, tant il y a peu d’au-teurs qui vivent de leur plume.

Donc on est immédiatement dans un contexte d’amplification qui est indispensable à l’histoire, tout sim-plement. Sinon ça ne marche pas. Le roman est une exagération. On n’est pas dans le Huis-clos de Sartre mais dans un petit village, une jeune fille disparaît et les codes dra-maturgiques sont beaucoup plus classiques. L’objectif étant de créer une intrigue.

Gdec : Le personnage de la mère juive du héros est proche de la caricature, c’est un ressort comique que tu as voulu intro-duire ?Joël Dicker  : Exactement. Le livre pourrait exister en supprimant tous les passages avec la mère, sans que cela ne change rien. C’est un per-sonnage qui apporte quelque chose au lecteur mais pas à l’intrigue. C’est une respiration, un entracte avec cette mère un peu caricatu-rale. C’est drôle, c’est tout.

Gdec : on a déjà évoqué ensemble ton processus de construction d’un roman : pas de plan…Joël Dicker : Pas de plan !

Gdec : Pas de construction approfondie des personnages… 30 versions du roman. en fait, comment procèdes-tu ? Quelle est ta méthode ?Joël Dicker : Il n’y a pas de recettes, pas de méthode particulière. S’il y en avait… Ca se saurait. Ma mé-thode consiste néanmoins à se faire confiance et d’avancer. C’est va-lable pour ce qui est « bien » comme pour ce qui ne l’est pas et que je dois donc supprimer. C’est un tra-vail qui est long, parfois découra-geant car il arrive que les 50 pages que j’ai écrites durant la semaine écoulée sont à «  jeter  ». Mais effa-cer ces pages ne constitue pas une marche arrière mais au contraire une marche vers l’avant. Et tant que je suis capable d’avancer ainsi et de me remettre en question, capable de juger du bon et du moins bon, je pense aller dans la bonne direction.

ProPos recueillis Par GeoFFroy De clavière

secrétAire GéNérAL

Interview de Joël Dicker

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Interview de Joël DickerGdec : claude chabrol précisait que pour construire un scénario ou un roman criminel il faut avoir un plan mathématique dans la tête.Joël Dicker : C’est exact. J’ai proba-blement un plan dans ma tête. Je sais où je vais mais sans suivre un plan. Je ne sais pas exactement où je vais mais je ne suis jamais perdu. C’est toute la nuance. Je ne suis ja-mais perdu. Je tâtonne et j’avance.

Gdec : tu parles de 30 versions du roman. Joël Dicker : Oui, c’est ça. Je pense avoir supprimer 3 ou 400 pages. Le corps du roman a évolué d’une ver-sion à l’autre.

Gdec : Peux-tu nous parler de cette région des usA, que tu connais bien pour y avoir séjourner ?Joël Dicker  : Oui je connais bien cette région, celle du Maine, les Etats côtiers de la Nouvelle Angle-terre parce que j’y passe environ un mois par an, durant les vacances, depuis 20 ans. J’ai de la famille à Washington DC et ils ont une mai-son dans le Maine. J’avais envie de raconter cette région. L’histoire aurait pu se dérouler n’importe où, mais une distance géographique me semblait importante.

Gdec : 2 ans d’écriture, com-ment à tu procéder ? tu es allé sur place régulièrement, pris des photos, effectué des repérages ?Joël Dicker  : 2 fois, en fait. Je l’ai notamment traversée, la 2ème fois. Et puis j’ai tous mes souvenirs. J’ai utilisé quelques photos, oui.

Gdec : comment t’es venue cette excellente idée qui consiste à démarrer chaque chapitre par des conseils (30 en tout) distillés par le personnage Harry Québert ?Joël Dicker : C’est venu petit à petit dans le processus d’écriture. De fa-çon irrégulière.

Gdec : Peux-tu nous parler de cette fameuse mise en abîme, le roman dans le roman, et les croisements de plusieurs œuvres de fiction à l’intérieur de ton récit ?Joël Dicker  : C’est un mélange car comme tu le dis, on ne sait plus très bien où est le roman de Dicker, ce-lui de Goldmann et enfin celui de Québert, Les origines du mal…etc. Donc j’utilise le flash-back mais c’est un exercice périlleux, il ne faut pas que le lecteur s’égare.

Gdec : Les origines du mal, un des romans dans le roman… se présente sous une forme assez romantique. c’est un pari osé d’adopter un tel style ?Joël Dicker : Je me suis demandé si ce côté sirupeux n’était pas une fai-blesse, mais ça créait une rupture avec le reste de la narration et, en fin de compte, avec l’éditeur, nous avons décidé de conserver cette forme. Ca permet de créer un autre style. Ca crée une rupture.

Gdec : comment as-tu allié ton travail d’assistant parlementaire à la constituante avec ton acti-vité d’auteur ? d’autant qu’il y a des politiciens dans ta famille ?Joël Dicker  : J’ai choisi ce travail à 50% car ça me permettait de dé-gager le temps restant pour écrire. C’était une grande chance. La poli-tique était une expérience intéres-sante mais je trouve que le système de milice a ses limites. Avoir une activité professionnelle et être un élu en même temps n’est pas facile, car il faut trouver un équilibre entre son métier et la fonction d’élu du peuple. Mais c’est un encrage his-torique du système démocratique suisse. Mon arrière grand-père, Jacques Dicker était Conseiller national socialiste et mon oncle, Michel Halpérin, député au Grand conseil.

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A Bâle ville, le candidat PLR au Conseil d’Etat affiche clairement son ambition de dégager quatre heures de son temps le vendredi afin de s’occuper de ses enfants.

C’est à la fois révolutionnaire… et tout à fait conforme à la politique discutée et adoptée par le PLR lors de son assemblée générale tenue le 23 juin dernier à Saint-Maurice. Nous y avons discuté de la néces-sité de rendre plus compatible la vie de famille et la vie profession-nelle. L’économie ne peut pas être contrainte de se priver d’une partie de ses forces vives (actuellement, ce sont les femmes qui doivent le plus souvent y renoncer) mais la vie de famille ne doit pas non plus être systématiquement prétéritée par l’accomplissement d’une carrière professionnelle.

En affichant son ambition, Baschi Dürr, candidat à seulement 35 ans, met en pratique la nécessaire flexi-bilité que devraient avoir les fa-milles mais aussi les employeurs publics ou privés. Dans sa courte carrière, il a déjà occupé des postes importants à la NZZ, chez Roche et comme directeur de l’agence de communication Farner à Bâle.

A Genève, nous sommes pionniers dans ce domaine également: l’ac-cueil continu des élèves y sera of-fert suite à l’initiative populaire du libérale-radicale. Nous voulons des mesures pragmatiques qui permet-tent un meilleur partage des tâches au sein de la famille comme de l’éco-nomie, sans pour autant utiliser les quotas. A noter que le recours, limi-té et temporaire, aux quotas a bien quelques partisans au sein du PLR mais il est difficilement compatible avec la liberté et la responsabilité que nous mettons tous au premier plan.

Par son annonce et par le débat qu’il provoque, Bashi Dürr a donné une piste. Il a surtout démontré que le PLR était riche de person-nalités originales et énergiques. A Genève on le savait déjà, mais il est bon que cela vienne aussi de jeunes candidats d’outre-Sarine. Et pour la bonne bouche, cette annonce à forcé ses adversaires dits «progres-sistes» à trouver toutes sortes d’in-convénients et d’objections à cette intention «irréaliste». Bien joué !

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La modernité par les faits Par rolin wavre

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l’agENdaFêtedel’EscaladeducerclelibéralLundi 3 décembre à 19 h Au Café Papon, rue Henri-Fazy 1 Inscription: [email protected]

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rEgardScroiSESSurlaPolitiQuEdulogEmENtEtFiScalE:quelsenjeuxpourgenève?lundi 21 janvier 2013 dès 19 h Intervenants: monsieur Adrien GEnECAnD conseiller municipal PLr (Ville de Genève) et monsieur romain DE SAIntE-mArIE, Président du Parti Socialiste Genevois Lieu de la conférence débat: restaurant des Vieux-Grenadiers, salle du 1er juin, rue de Carouge 92.

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