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HAL Id: hal-00901945 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00901945 Submitted on 1 Jan 1990 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Le virus de l’immunodéficience bovine : brève revue Amp Bouillant, D Archambault To cite this version: Amp Bouillant, D Archambault. Le virus de l’immunodéficience bovine : brève revue. Annales de Recherches Vétérinaires, INRA Editions, 1990, 21 (4), pp.239-250. hal-00901945

Le virus de l'immunodéficience bovine: brève revue

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Page 1: Le virus de l'immunodéficience bovine: brève revue

HAL Id: hal-00901945https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00901945

Submitted on 1 Jan 1990

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Le virus de l’immunodéficience bovine : brève revueAmp Bouillant, D Archambault

To cite this version:Amp Bouillant, D Archambault. Le virus de l’immunodéficience bovine : brève revue. Annales deRecherches Vétérinaires, INRA Editions, 1990, 21 (4), pp.239-250. �hal-00901945�

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Article de synthèse

Le virus de l’immunodéficience bovine : brève revue

AMP Bouillant D Archambault

1 Agriculture Canada, Institut de recherches vétérinaires, PO Box 11 300,Station ’H; Nepean, Ontario, Canada K2H 8P9,

2 Laboratoire national d’immunologie,Laboratoire de la lutte contre la maladie, Parc Tunney, Ottawa, Ontario, Canada K1A OL2

(Reçu le 27 avril 1990; accepté le 4 juin 1990)

Résumé - A une époque où la recherche du virus de la leucémie bovine était prioritaire, Van DerMaaten et ai (1972) ont isolé un virus bovin de type visna. Après la découverte du virus de l’immuno-déficience humaine (VIH) et la nécessité de développer des modèles animaux pour le syndromed’immunodéficience acquise (sida), il devint nécessaire de comparer les lentivirus des animaux à

celui de l’homme. C’est ainsi que le virus de type bovin, appelé désormais le virus de l’immunodéfi-cience bovine (VIB), a attiré l’attention des chercheurs. Le but de cet article est de rappeler les diffé-rentes étapes de l’identification du VIB et de faire une mise au point des connaissances à ce sujet.Le VIB est le premier et le seul lentivirus isolé à ce jour chez les bovins. Il partage des propriétésmorphologiques, antigéniques et génomiques avec les autres lentivirus. Il est cultivé in vitro, induitdes grands syncytiums et cause des infections latentes en culture cellulaire. Il engendre une infec-tion persistante à évolution lente chez les bovins et probablement chez les moutons. Le VIB pourraitcauser des perturbations du système immunitaire puisque les cellules cibles sont des leucocytesdont le type n’est pas encore identifié. Par conséquent, le VIB pourrait favoriser l’éclosion d’infec-tions secondaires et jouer un rôle néfaste dans les infections multiples à rétrovirus. Le VIB n’est pasoncogénique. Il est transmis chez les bovins par contact, mais il n’y a aucune preuve de transmis-sion chez l’homme. Le VIB pourrait être un modèle in vitro et in vivo pour le VIH et le sida.

rétrovirus / lentivirus / bovin

Summary ― Bovine immunodeficiency-like virus: brief review. A bovine visna-like virus wasisolated by Van Der Maaten et al (1972) but it did not draw attention since, at that time, most effortswere directed towards research on bovine leukemia virus. However, new interest was shown on thebovine visna-like virus after the isolation of the human immunodeficiency virus (HIV), because of theurgent need for developing animal models for the acquired immunodeficiency syndrome (AIDS). Thepurpose of this paper is to describe the different stages of the identification of the bovine virus and toup-date knowledge about it. The bovine visna-like virus has recently been named the bovine immu-no-deficiency-like virus (BIV) and is the sole bovine lentivirus known to-date. BIV shares morpholog-ic, antigenic and genomic characteristics with other lentiviruses. It grows and induces large syncytiain vitro and generates virus-productive and latent infections in cell culture. It causes persistent infec-tion and slow progressive disease in cattle and probably in sheep. As target cells of the virus are leu-kocytes, the type of which is unknown, perturbations of the immune system are expected. Conse-quently, BIV may potentiate the occurrence of secondary infections and play a role in retroviral,multiple infections. It is not oncogenic. Transmission appears to occur in cattle by contact, but evi-dence of transmission in human beings has not been shown. Finally, BIV may be a potential modelin vitro and in vivo for HIV and AIDS.

retrovirus / lentivirus / cattle

Page 3: Le virus de l'immunodéficience bovine: brève revue

INTRODUCTION

Les lentivirinae forment l’une des sous-

familles des retroviridae (Coffin, 1987). Ils

ont attiré particulièrement l’attention ces

dernières années à cause de la décou-verte du virus de l’immunodéficience hu-maine (VIH), ce lentivirus étant l’agentétiologique du syndrome d’immunodéfi-cience acquise (sida) (Barré-Sinoussi et

al, 1983; Levy et al, 1984; Popovic et al,1984). Par contre, l’isolement d’un virus

bovin en 1969, connu aujourd’hui sous lenom du virus de l’immunodéficience bo-

vine, également un lentivirus, est passé in-aperçu (Van Der Maaten et al, 1972). Eneffet, les recherches sur les rétrovirus des

grands animaux domestiques étaient pres-que exclusivement orientées sur le virus

de la leucémie bovine (VLB) (Bouillant,1983). La nécessité de développer desmodèles animaux pour le sida humain aété un des facteurs déterminants pour sti-muler les recherches sur le lentivirus bovin

(Desrosiers, Letvin, 1987; Gardner, Luciw,1989). C’est pourquoi il n’est guère éton-nant que des laboratoires du ministère dela Santé des États-Unis (National Insti-

tutes of Health) s’intéressent à ce virusbovin (Gonda et al, 1987) comme auxautres lentivirus des animaux domestiques(Dahlberg et al, 1981; Chiu et al, 1985;Yaniv et al, 1986; Archambault et al, 1988,1989; Olmsted et al, 1989).À l’heure actuelle, la sous-famille des

lentivirinae regroupe six virus, soit ceux del’anémie infectieuse des équidés (VAIE),de l’arthrite encéphalite caprine (VAEC),du maedi-visna et de la pneumonie pro-gressive ovine (VMV), de l’immunodéfi-

cience humaine (VIH), de l’immunodéfi-cience féline (VIF) et de l’immuno-

déficience simienne (VIS) (Crawford et al,1978, 1980; Sigurson et al, 1960; Barré-Sinoussi et al, 1983; Popovic et al, 1984;Daniel et al, 1985; Benveniste et al, 1986;

Payne et al, 1986; Pedersen et al, 1987;Kestler et al, 1988; Quérat et al, 1990).

Les lentivirus ne sont pas oncogéniqueset peuvent se multiplier dans des cellulesqui ne se divisent pas. Ils sont générale-ment spécifiques d’espèce et transmis ho-rizontalement, et ils doivent leur dénomina-tion au type de maladie qu’ils causent. Cesmaladies sont caractérisées par une incu-

bation prolongée, et elles évoluent d’unefaçon progressive et lente (Narayan, 1990;Cheevers, McGuire, 1985). Les cellules

cibles des lentivirus sont celles du systèmeimmunitaire qui devient perturbé à plus oumoins long terme suivant le ou les typesde cellules atteintes (Levy, 1988; Edelman,Zolla-Pazner, 1989). Les monocytes et lesmacrophages en particulier jouent un rôlecrucial dans l’infection virale, la réponseimmunitaire et l’état de latence (McElrathet al, 1989; Narayan, Zink, 1988).

Le cycle de multiplication des lentivirusest similaire à celui des autres rétrovirus :l’ARN viral est transcrit par la transcriptaseinverse en ADN qui s’intègre au génomecellulaire sous forme de provirus ADN. Leprovirus transcrit des ARN génomiques etdes ARN messagers qui sont traduits enprotéines qui participent à l’assemblage duvirion (Coffin, 1987). Par contre, aucun vi-rion n’est produit si le provirus est inactif.Ce phénomène de latence a été décrit au-tant in vivo qu’in vitro (Quérat et al, 1984;Folks et al, 1986; Bouillant et al, 1989a, b);par conséquent, cet état de latence seraitbien plus régularisé par les interactionsentre le virus et la cellule hôte que par le

système immunitaire qui, bien entendu, estabsent in vitro. En plus des trois gènesgag, pol et env, communs aux rétrovirus,les lentivirus renferment plusieurs gènesde régulation qui interagissent avec la cel-lule hôte (Peterlin, Luciw, 1988). De plus,certaines protéines des lentivirus peuventcontrecarrer les stimulus immunitaires nor-maux qui induisent la prolifération de cer-

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tains lymphocytes T tout en activant l’infec-tion latente des cellules qui seront dé-truites par suite de la multiplication virale(Greene ef al, 1989). Aprè! cette brève in-troduction sur les lentivirus, nous nous pro-posons maintenant de faire le point surl’état des connaissances concernant le len-tivirus bovin.

ISOLEMENT DU VIRUSDE L’IMMUNODÉFICIENCE BOVINE

Lors d’études sur le VLB en 1969, Van DerMaaten et al (1972) ont isolé, en Loui-

siane, un virus syncytial dans des cocul-tures de leucocytes bovins avec des cel-lules spléniques bovines. Cette équipe, àcause de la similarité morphologique duvirus bovin avec celui du VMV, le dénom-ma «virus bovin de type visna» (Boothe,Van Der Maaten, 1974). Ce virus, en

outre, ne partageait aucune réaction séro-logique avec 2 autres rétrovirus bovins

connus, soit l’oncovirus VLB et le spumavi-rus syncytial bovin (VSB) (Van Der Maatenet al, 1972). Le virus bovin de type visnan’induisait aucune leucémie, ni développe-ment de tumeur, de sorte qu’il n’était ratta-ché à aucun type de leucémie bovine. Enisolant le premier lentivirus bovin, il y a 21

ans, Van Der Maaten et ai (1972) révé-laient qu’un représentant de chaque sous-famille des retroviridae, tel que nous le

connaissons aujourd’hui, pouvait infecter

l’espèce bovine, comme c’est aussi le caschez l’homme, le singe et le chat (Jarrett etal, 1968; Hooks et Gibbs, 1975; Poiesz etal, 1980, 1981; Kalyanaraman et al, 1982;Barré-Sinoussi et al, 1983; Komuro et al,1984; Daniel et al, 1985; Pedersen et al,1987). Dix-huit ans plus tard, le virus bovinfut renommé virus de l’immunodéficiencebovine (VIB) puisqu’il partage des carac-tères morphologiques, antigéniques et gé-nomiques avec le virus de l’immunodéfi-

cience humaine (VIH) (Gonda et al, 1987).Toutefois, il n’y a encore aucune preuveque la pathogénie et la pathologie du VIBsoient similaires à celles du VIH ou

d’autres lentivirus (Bouillant et al, 1989a).Le VIB a été isolé pour la première fois

chez une vache de 8 ans présentant unlymphadénopathie et une lymphocytosepersistante, accompagnées de lésions cé-rébrales. Des veaux inoculés expérimenta-lement avec le VIB développèrent une lym-phadénopathie et une lymphocytosependant les 8 mois qu’avait duré l’expé-rience (Van Der Maaten et al, 1972).

STRUCTURE DU VIRUS

La morphologie du VIB est similaire à celledu VMV (Boothe, Van Der Maaten, 1974)et des autres lentivirus (Bouillant, Becker,1984; Munn et al, 1985; Gelderblom et al,1989), quoique des structures virales asso-ciées au cytoplasme et similaires à cellesdu VAIE n’aient pas été observées

(Bouillant et al, 1986, 1989a).Le génome du VIB mesure approximati-

vement 9 Kb (Braun et al, 1988) et inclutles trois gènes (gag, pol, env) communsaux rétrovirus. De plus, l’analyse génomi-que du VIB indique la présence possiblede 3 gènes additionnels (vif, rat et rev) quisemblent analogues à ceux d’autres lentivi-rus, ainsi que celle de 2 autres gènes (Wet Y) dans la partie centrale du génome(Garvey et al, 1990). La nature lentiviraledu VIB a été démontrée par l’alignementde certains acides aminés codés par le

gène pol avec ceux des VIH, VAEC, VAIEet MVV (Gonda et al, 1987; Garvey et al,1990) et par l’isolement de clones molécu-laires infectieux (Braun et al, 1988; Garveyet al, 1990). Des analyses sérologiques etbiochimiques ont confirmé cette observa-tion. En effet, on a noté des réactions croi-sées entre te VIB et le VIH par immuno-

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fluorescence et entre le VIB et les VIS,VIH et VAIE par des épreuves radio-

immunologiques et d’immunoempreinte(Western blotting). La protéine majeure duvirion au niveau de la capside icosahédri-que a un poids moléculaire de 26 000 dal-tons (p26) correspondant à la p24 du VIH.Les autres protéines identifiées jusqu’ici(p110, p66, p18, p15, p13) sont du mêmeordre de grandeur que celles des autreslentivirus (Whetstone et al, 1989). De plus,le virus est de nature exogène, puis-qu’aucune séquence similaire à celles duVIB ne fut identifiée par hybridation molé-culaire avec l’ADN extrait à partir de plu-sieurs tissus de sujets bovins non infectéspar le VIB (Braun et al, 1988).

MULTIPLICATION DU VIRUS

Le VIB se multiplie in vitro dans les cel-

lules bovines de la rate (Van Der Maatenet al, 1972), du rein (MDBK) (Black JW,communication personnelle, 1988), de

l’épithélium de la trachée et de tissus va-riés d’embryon (Gonda et al, 1987), et dela cornée (Bouillant et al, 1989a). Il se mul-

tiplie aussi dans certaines cellules de mou-ton, de chien, de furet (Bouillant et al,

1989a) et de lapin (Gonda, 1989). Quoi-que le virus induise la formation de syncy-tiums en culture cellulaire, les cellules in-fectées ne produisent du virus que

pendant quelques passages, à moins

qu’elles ne soient cocultivées avec des

cellules homologues ou hétérologues sen-sibles au virus (Bouillant et al, 1989a).Toutefois, une lignée cellulaire de thymuscanin (Cf2Th) produit continuellement duVIB (Bouillant et al, 1989a) jusqu’à l’ex-

pression spontanée d’un état de latencevers la !l 500 sous-culture cellulaire

(Bouillant et al, 1989b). Georgiades et ai(1978) ont montré (par immunofluores-

cence directe, mesure de l’activité de la

transcriptase inverse virale dépendante duMg++ et observation de particules lentivi-

rales au microscope électronique) que descellules provenant de la moelle osseuse

d’un patient humain leucémique étaient

aussi sensibles au VIB.

Les cellules mononucléaires du sangsont les cellules cibles du VIB, mais le oules types de leucocytes susceptibles d’êtreinfectés avec le VIB restent à être identi-

fiés (Van Der Maaten et al, 1972).

RÉPONSE SÉROLOGIQUE

Chez des veaux infectés avec le VIB, la

présence d’anticorps sériques est détectée2 à 4 semaines après l’inoculation, par desépreuves d’immunoempreinte et d’immuno-fluorescence indirecte. La protéine ma-

jeure du virion, la p26, décelée par

épreuve d’immunoempreinte, a donné la

réaction la plus intense avec les sérumsdes animaux infectés à des périodes va-riables après l’infection. Une faible réactionimmunologique avec la protéine p110, uneglycoprotéine potentielle, était aussi déce-lable plusieurs mois après l’infection

(Whetstone et al, 1989).Une autre étude en Californie démontra

que l’infection de 2 veaux par le VIB était

détectée sérologiquement par immunofluo-rescence indirecte avec des cellules

MDBK chroniquement infectées avec le

virus. Les auteurs ont confirmé l’infection

de ces animaux à la suite de la formation

de syncytiums et d’une activité positive dela transcriptase inverse virale dans des co-cultures de leucocytes sanguins avec descellules de rate bovine. La présence defADN proviral dans les leucocytes fut aussidétectée par la technique d’hybridation mo-léculaire (Stott et al, 1989).

En 1986, 2 bovins âgés respectivementde 9 mois et de 5 ans furent inoculés par

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voie intraveineuse avec un surnageant deculture cellulaire contenant du VIB

(Bouillant et al, données non publiées). Laprésence du VIB dans des cocultures deleucocytes avec des cellules Cf2Th futconfirmée par immunofluorescence indi-recte. Le VIB fut réisolé à partir des deuxanimaux infectés, respectivement le 411 e eet le 191 e jour après le début de l’expé-rience. De plus, le VIB fut isolé chez unmouton témoin non inoculé, mais placé aucontact d’une vache infectée. Des anti-

corps sériques dirigés contre le VIB furentaussi décelés. Puisque le mouton avaittété la vache qui, par contre, n’était plus enlactation, il se peut que le VIB ait été trans-mis par les fluides physiologiques de la

glande mammaire au repos.En 1987, l’inoculation intraveineuse d’un

mouton avec le VIB eut pour résultat l’iso-lement du virus et la détection d’anticorpssériques (Bouillant et al, données non pu-bliées). Tout comme chez les bovins,aucun signe clinique ne fut observé chezcet animal pendant plus de 2 ans. Ces ré-sultats indiquent une période prolongéed’incubation chez les animaux infectésavec le VIB. La présence simultanée d’an-tigènes et d’anticorps chez ces animaux in-fectés concorde avec les observations deWhetstone et ai (1989). Elles soulèvent lapossibilité de la formation de complexesimmuns, pouvant avoir comme résultat desétats d’immunosuppression (Theofilipou-los, Dixon, 1979; Snyder et al, 1982).Même si ces expériences n’ont pas dé-montré sans équivoque la transmission duVIB par contact d’un bovin à un mouton,elles suggèrent qu’un tel mode de trans-mission demeure possible quand ces ani-maux paissent dans le même pâturage. Enoutre, le mouton pourrait être un modèleexpérimental pour le VIB, puisqu’il est sen-sible au virus et qu’il est relativementmoins coûteux.

Les jeunes lapins semblent aussi êtreun modèle animal prometteur, non seule-

ment pour le VIH (Felice et al, 1988; Kula-ga et al, 1989) mais aussi pour le VIB

(Gonda, 1989). En effet, l’inoculation de la-pins avec le VIB eut pour résultat l’isole-ment du virus dans la semaine suivant l’in-fection et induisit une réponse immunitairequi s’est prolongée pendant au moins 1 an.

Il serait surprenant que la transmissiondu VIB puisse s’effectuer lors du transfertd’embryon d’une vache donneuse VIB po-sitive à une vache receveuse VIB néga-tive; les oncovirus exogènes et certainslentivirus ne semblent pas être transmis decette façon (Bouillant et al, 1981; Eagle-some et al, 1982; Hare et al, 1985; Wolfeet al, 1987; Ruckerbauer et al, 1988). Il estdonc probable que le patrimoine génétiqueexceptionnel de certaines vaches infectéespar le VIB pourrait être conservé grâce àcette technique. L’embryon paraît être leseul élément permettant d’arrêter le cyclede l’infection persistante du VIB chez lesbovins.

Quoique la semence des taureaux in-fectés par le VLB et/ou le VSB ne semble

pas transmettre ces virus à des vachessaines (Miller, Van Der Maaten, 1979;Schultz et al, 1982; Kaja et Oison, 1982;Van Der Maaten et al, 1973), il n’est pasexclu que les lymphocytes infectés puis-sent être présents dans la semence sousforme de pus ou d’épanchement sanguin àla suite d’une infection ou d’un trauma-tisme (Lucas et al, 1980). Le VIH a été ré-cemment isolé dans le liquide séminal

(Borzy et al, 1988) et il aurait vraisembla-blement la faculté de s’attacher aux sper-matozoïdes (Basgara et al, 1988), ce quisemble être aussi le cas avec certains ré-trovirus murins (Kiessling et al, 1987). L’in-fection des cellules épithéliales tapissant lesystème reproducteur mâle est encore unsujet controversé (Borzy et al, 1988; Kiess-ling et al, 1987). Toutes ces observationsincitent à la prudence avant d’autoriser

l’emploi de la semence de bovins infectéspar le VIB.

Page 7: Le virus de l'immunodéficience bovine: brève revue

INFECTIONS MULTIPLES

Les infections multiples à rétrovirus sontobservées couramment chez les bovins in-

fectés par le VLB et le VSB (Malmquist etal, 1969; Bouillant et al, 1981; Rucker-

bauer et al, 1988). L’analyse de la préva-lence du VIB chez 97 bovins laitiers prove-nant de 3 troupeaux différents fut

récemment rapportée par un groupe deFloride. Ces auteurs observèrent que 5%

des animaux étaient infectés avec le VIB

et le VLB, 1% avec le VIB et le VSB et 5%avec le VIB, le VLB et le VSB (Amborski etal, 1989). L’infection restreinte au seul VIBn’a pas été décelée chez les bovins laitiers

ci-dessus, mais 4% d’un troupeau du 138bovins de boucherie réagissaient positive-ment au VIB seulement (Amborski et al,1989).

Le problème des infections multipleschez les animaux atteints d’une rétrovirose

primaire est important, car l’effet d’une 2einfection par un 2e virus peut avoir des ré-

percussions inattendues. Par exemple,des interactions entre le VIH et le virus

Herpès humain ont été rapportées in vitro(Mosca et al, 1987; Skolnick !et al, 1988).En 1986, Van Der Maaten a observé quela primo-infection du VIB prédispose les

animaux à une réponse lymphocytaire ex-cessive après leur surinfection avec le

VLB. En effet, les animaux infectés avec leVIB et le VLB présentaient un nombre delymphocytes trois fois plus élevé que lesanimaux témoins infectés seulement avec

le VIB. Gonda et al (1987) ont émis l’hypo-thèse que la leucose enzootique pourraitêtre, dans certains cas, une maladie se-condaire chez les animaux infectés par le

VIB. Ce phénomène semble être analogueà celui de certains patients atteints du

sida, qui peuvent être infectés postérieure-ment par le virus humain lymphotrope T-1(Gallo et al, 1983; Gelman et al, 1983), le-

quel appartient au même sous-groupe desoncovirus que le VLB et le virus simien

lymphotrophe T-1 (Komuro et al, 1984;Rosen et al, 1985; Sodroski et al, 1984).De plus, il fut rapporté que 200 lympho-cytes de bovins atteints de VLB et présen-tant une lymphocytose persistante suffi-

sent à transmettre l’infection aux moutons.

Par contre, 100 fois plus de lymphocytesde bovins infectés avec le VLB sans lym-phocytose n’étaient pas infectieux pour lesmoutons (Gatei et al, 1989). Se pourrait-ilalors que les bovins à lymphocytose per-sistante, infectés aussi avec le VLB, au-raient été aussi porteurs du VIB ?

Les observations de Van Der Maaten

(1986) soulèvent donc la question de sa-voir si l’exacerbation de la lymphocytoseest due à une action synergique du VLBchez les animaux porteurs du VIB. Des ex-

périences récentes de Pedersen et ai

(1990) semblent indiquer une synergie dumême ordre entre le virus de la leucémie

féline (VLFe) et le VIF. En effet, une aug-mentation de la multiplication et de la dis-sémination virales et des symptômes duVIF apparaissent chez des chats chroni-quement infectés par le VLFe et surinfec-tés par le VIF. Toutefois, il existe une diffé-

rence fondamentale entre les protocolesexpérimentaux des 2 groupes : chez lesbovins, le lentivirus VIB est l’agent de la

primo-infection, tandis que, chez le chat,c’est l’oncovirus VLFe. En inversant l’ordre

des facteurs chez les bovins, on pourraitdonc vérifier si le VLB a la faculté d’induire

une action sur le VIB analogue à celle ren-contrée chez les chats infectés avec le

VLFe et le VIF (Pedersen et al, 1990).Dans le cadre des infections multiples ré-trovirales chez les bovins, il s’avère donc

nécessaire de vérifier les effets patho-biologiques potentiels (synergiques, inhibi-teurs ou nuls) de toutes les combinaisonspossibles entre les 3 rétrovirus bovins

Page 8: Le virus de l'immunodéficience bovine: brève revue

(VLB, VIB et VSB). Ce type d&dquo;expériencepermettrait peut-être de découvrir le rôledu VSB dont la pathogénie et la pathologiesont encore une énigme aujourd’hui(Malmquist et al, 1969). Finalement, quand2 virus se multiplient ensemble dans lamême cellule, ils peuvent échanger leursprotéines de surface et former ainsi despseudotypes viraux. Ce phénomène, appe-lé phenotypic mixing, a été récemment dé-crit entre un oncovirus murin endogène etle VIH (Lusso et al, 1990). Depuis la ré-cente découverte d’un rétrovirus endogènebovin (York, 1989), le même phénomènepourrait s’appliquer au VIB : des pseudo-types du VIB se multiplieraient dansd’autres types cellulaires que ceux du VIBet causeraient d’autres formes d’infection.Toutefois, il ne peut pas être exclu que desrecombinants génotypiques et, par consé-quent, engendrant des virus modifiés ver-raient le jour à la suite d’une infection rétro-virale multiple (Linial, Blair, 1984). En effet,ce type d’infection multiple fut signalé chezla chèvre inoculée successivement avec leVMV et le VAEC (Jolly, Narayan, 1989).

Actuellement, il n’y a aucune preuveque le VIB soit transmis aux humains.Dans notre laboratoire, la recherche des

anticorps anti-VIB par immunofluoresenceindirecte avec les cellules ADRI-Cf2TH/BMVLV (Bouillant et al, 1989a) s’est tou-jours avérée négative chez les personnesdu laboratoire en contact avec le VIB, maisaucune tentative d’isolement viral chez lesleucocytes de ces personnes n’a été entre-prise. Gonda (1989) ne rapportent aucuneévidence d’infection à VIB par la techniqued’immunoempreinte chez un groupe d’hu-mains incluant des vétérinaires. Il est évi-dent que ces travaux mériteraient d’êtrepoursuivis sur un plus grand nombre desujet, en y ajoutant la recherche de l’ADNproviral par des techniques d’hybridationmoléculaire.

CONCLUSIONS

Il est définitivement établi que le VIB est lepremier et le seul lentivirus isolé chez lesbovins (Van Der Maaten et al, 1972) et

qu’il est différent des 6 autres lentivirus

déjà connus (Gonda et al, 1987, 1989).Néanmoins, il partage des caractères mor-phologiques, antigéniques et génomiquesavec les autres lentivirus (Gonda et al,1987, 1989). ln vitro, le VIB engendre desinfections productrices de virus et latentes(Bouillant et al, 1989a, b) et le même phé-nomène a probablement lieu in vivo paranalogie avec d’autres lentivirus (Quérat etal, 1984; Fauci, 1988; McElrath et al,1989). Il n’y a aucun doute que le VIBcause une affection à évolution lente (VanDer Maaten et al, 1972; Stott et al, 1989),et il est probable qu’il puisse causer desperturbations du système immunitaire puis-que les cellules cibles sont des leucocytes(Van Der Maaten et al, 1972). Actuelle-ment, on ne connaît pas encore le rôle des

monocytes et des macrophages dans la

primo-infection ni dans l’évolution patholo-gique du VIB, mais leur importancecomme cellules cibles et facteur de latencea été reconnue dans les autres infections àlentivirus (Haase, 1986; Narayan et Zink,1988).

Il est certain que l’intérêt grandissantporté au système immunitaire des bovinset, en particulier, au complexe majeurd’histocompatibilité contribuera de façon si-gnificative à une meilleure compréhensionde la pathogénie du VIB (Bensaid et al,1989; Levy et al, 1989; Van Der Zijpp, Eg-berts, 1989). Quant aux infections rétrovi-rales multiples (Amborski et al, 1989; VanDer Maaten, 1986), il faudra en tenir

compte lors du dépistage des rétroviruschez les bovins et probablement chez lesmoutons à cause des répercussions pos-

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sibles dans l’organisme infecté. De plus,ce dépistage est recommandé dans les

produits biologiques d’usage humain et

animal, par exemple les vaccins, si les ma-tières premières sont d’origine bovine (cel-lules, sérum, et autres).

Le clinicien dispose de peu de moyenspour diagnostiquer une infection à VIB

dont l’incubation est prolongée, l’évolutionlente et les signes pathognomoniques in-existants (Van Der Maaten ef al, 1972). Il

peut se référer à un laboratoire spécialiséen tenant compte du fait que les techni-

ques d’isolement du virus et de détection

des anticorps relèvent encore du domaineexpérimental (Gonda et al, 1987, 1989;Braun et al, 1988; Bouillant et al, 1989a).La technique d’immunofluorescencedonne des résultats difficiles à interpréter,et les essais pour mettre au point uneépreuve d’immunodiffusion en gélose n’ontpas encore été concluants, contrairementà celles utilisées dans le cas du VAIE, duVAEC et du VMV (Coggins, Norcross,

1970; Narayan et al, 1980; Bouillant ei al,1989a).

La découverte de l’agent causal du sidachez les humains a largement contribué àstimuler les recherches sur le VIB en vue

de le connaître, le contrôler, voire le préve-nir chez les bovins. En contrepartie, les re-cherches sur les lentivirus pourraient bé-néficier des travaux sur le VIB comme

modèle potentiel in vivo et in vitro du VIH(Gonda et al, 1987, 1989; Bouillant,1989a, b).

REMERCIEMENTS

Le Dr D Archambault a reçu une aide financière

du Conseil des recherches médicales du Cana-

da. Nos sincères remerciements à Mme Joan

Graham pour les services de traitement de

texte.

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