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Les ateliers de questionnement de texte

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Pour se perfectionner en lecture un élève doit améliorer ses compétences à différents niveaux :lexique, syntaxe, construction du sens local et général. On peut proposer aux enfants desexercices d'entraînement isolés dans ces divers domaines. On peut aussi et surtout, à partir detextes, créer une situation globale d'entraînement qui sollicite tous les aspects de l'acte decomprendre. La formule de l'Atelier de Questionnement de Texte1 répond à ce besoin.

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  • Les ateliers de questionnement des textes Pour se perfectionner en lecture un lve doit amliorer ses comptences diffrents niveaux :

    lexique, syntaxe, construction du sens local et gnral. On peut proposer aux enfants des

    exercices d'entranement isols dans ces divers domaines. On peut aussi et surtout, partir de

    textes, crer une situation globale d'entranement qui sollicite tous les aspects de l'acte de

    comprendre. La formule de l'Atelier de Questionnement de Texte1

    rpond ce besoin.

    Remarque importante Pendant l'AQT, on se limite tablir ce qui dans le sens est indiscutable.

    Les questions d'interprtation ou d'analyse littraire, de dveloppements culturels

    extratextuels, tout fait lgitimes en particulier au collge, ne peuvent se faire dans le cadre

    des AQT, mais peuvent les prolonger.

    Rythme : Pour tre bnfique et produire les effets voqus p 5, cette activit doit tre mene au moins une vingtaine de fois dans l'anne par ex : 3 cycles de 4 7 sances ( 7 pour les moins

    avancs).

    Dispositif : Sept huit enfants (10 au maximum pour les lves les plus avancs) sont en atelier autour d'un mme texte dont ils ont chacun un exemplaire, le matre jouant un rle d'animateur assez directif. Les lignes du texte sont numrotes. Le groupe est modrment

    htrogne.2

    L'activit se droule en trois phases

    1. Lecture individuelle

    2. Echanges autour du texte

    3. Vrification

    Pour prparer cette activit, le matre aura fait une analyse du texte qui pointe les lments importants et leurs liens ; si la fin de la sance ces lments sont reprs et assimils

    par les lves, on peut considrer que le texte est compris. Ce sont (liste indicative) :

    pour un texte narratif : personnages, lieux, lments de laction, droulement des

    vnements, motivations des personnages si elles peuvent tre tablies indiscutablement

    ;

    pour un texte documentaire : principales informations, enchanements numratifs, de

    cause effet ou d'opposition, explications donnes des phnomnes.

    On les appellera les constituants principaux du sens.

    Avertissement: Les enfants en grande difficult auront du mal tirer bnfice du protocole ici dcrit. On propose pour eux une ou plusieurs variantes p 13.

    1 Les AQT sont une activit cl du Roll 2 La mise en place des AQT demande une rorganisation des classes, dcrite dans un autre document.

    2

  • 1- La lecture individuelle (5 minutes)

    Le texte est distribu cach. Les enfants le dcouvrent au signal du matre et le lisent

    silencieusement. A la fin de la lecture, ils le cachent nouveau.

    Le texte pourra tre un extrait (300 mots environ au CE2, jusqu' 600 en CM2, autour de 900 en Collge). Sa difficult sera d'un niveau un peu suprieur celle qui conviendrait en lecture

    autonome.3

    On demande aux enfants de lire une seule fois, attentivement, mais leur rythme habituel. Le

    temps de lecture silencieuse individuelle sera variable suivant la longueur du texte. 4

    2- Dbats autour du sens (20 minutes)

    C'est la phase la plus longue de l'activit. Les enfants rapportent ce qu'ils ont compris du texte et

    en dbattent.

    Pendant cette phase centrale, les enfants n'ont plus le texte sous les yeux. Devoir s'en carter

    pour confronter ce qu'on en a retenu, puis y revenir dans la Phase 3 fait l'originalit et

    l'efficacit de cette dmarche.

    Pourquoi le dbat sans le texte ? Lire un texte produit in fine une reprsentation, un "rsum mental" plus ou moins exact. Echanger (Phase 2) en l'absence du texte sur ce rsum, (sur ce qu'on a compris ou cru

    comprendre) permet mieux, ensuite (Phase 3, plus loin), de prendre conscience des erreurs de saisie ou

    d'interprtation faites pendant la lecture, et d'en dcouvrir la source et "ce qu'il aurait fallu faire pour

    mieux comprendre.

    Deux temps peuvent tre distingus

    1 temps : change informel

    Ouvrir la discussion par une question trs large: " Quest ce qui se passe dans cette histoire ? "

    pour les textes narratifs ; "quest ce que ce texte nous apprend ?" pour les documentaires.

    2 temps : change orient

    Questionner ou orienter vers les constituants du sens qui n'ont pas t points aprs le 1 temps.

    Exemples de questions poses pour relancer :

    (Pour un texte documentaire) : "Finalement, est-ce que l'on peut vivre sur la lune ?"

    (Pour un texte narratif) "D'aprs vous, pourquoi Nadge a-t-elle cass le vase ?" Dans

    la ralit on passera insensiblement du temps 1 au temps 2.

    Les interventions du matre

    Il porte au tableau les constituants du sens (voir plus haut) mesure qu'ils sont proposs par

    les enfants. Remarque importante : c'est le matre qui doit le faire, et non un lve. Ecartant les dtails anecdotiques, il se limitera

    aux constituants du sens et trouvera plus vite comment les formuler ; ainsi les changes et rflexions ne seront pas

    interrompus et perturbs par un temps trop long d'criture au tableau. Voir aussi p suivante et p.7 la gestion du

    tableau : on constate que le contenu en reste trs dpouill, rduit aux aspects essentiels, ceux finalement

    qu'on aura prvus dans l'analyse prparatoire.5

    3

    Les membres du Roll disposent du logiciel Lisi pour valuer du point de vue linguistique la difficult des textes. 4

    Ici se pose un problme de mise en oeuvre : attendre les enfants les plus lents pour commencer la phase 2 peut tre source d'oubli chez les plus

    rapides. Aussi, il faut savoir dcider d'arrter les premiers. 5

    Pour tre plus clair, il convient tout prix d'viter la rptition de la squence suivante 1) un enfant fait une remarque 2) le matre (tournant le

    dos aux enfants) la reporte au tableau 3) la remarque note, il demande un autre d'intervenir etc.

    Au contraire, on appliquera le systme suivant, ici dans le cadre de l'change informel

    1) Un enfant fait une remarque 2) Le matre demande aux autres s'ils sont d'accord ; une discussion s'instaure. Si ce n'est pas un lment "fondamental"(jugement du matre), on clt trs vite et l'on ne note rien au tableau ; s'il s'agit d'un fondamental, le matre

    note au tableau de faon brve le rsultat de la discussion sur ce point, soit gauche soit au milieu.

    3) La remarque note, il demande un autre d'intervenir etc.

  • Dans ce cadre, il relance et oriente vers des lments non points ; il suscite des

    interprtations ; si apparaissent des contradictions entre les enfants, il ne tranche pas ; si des

    interprtations errones font l'unanimit, il ne dment pas.

    Il rcapitule en fin de phase ( l'aide du tableau) les renseignements, en rappelant les

    interprtations contradictoires, et en faisant remarquer les points dont on n'a pas parl.

    Il rgule les changes : il laisse parler et incite l'coute mutuelle, en rfrnant les plus

    bavards et encourageant les discrets, il arrte les dbats trop longs sur un seul point, il fait en

    sorte qu'on aborde le maximum de constituants du sens dans le temps dont on dispose. Cas particulier des textes avec longues descriptions : on n'attendra pas une restitution dtaille du contenu ;

    mais la prsence de tels passages est invitable partir du CM2 ou du collge, et les lves doivent s'habituer

    les franchir, et suspendre mentalement leur attente de la suite de l'action.

    Utilisation du tableau : c'est un appui fondamental de l'activit.

    - Les formulations devront tre claires et les plus brves possible. Il ne doit pas y avoir

    surcharge puisque les remarques seront limites aux constituants fondamentaux du sens. Cette

    exigence est dterminante pour une bonne conduite de la phase 3.

    - On conseille ici la disposition suivante, en 3 zones. (Voir l'illustration p 7)

    A gauche Au centre A droite

    Les constituants fondamentaux Ceux qui font controverse Ceux qui n'ont pas t

    sur lesquels il y a consensus. (alors les solutions contra- perus ou remarqus et qui

    dictoires sont portes) pourtant sont essentiels

    3 La vrification 15 minutes + Lecture finale

    "Maintenant, nous allons vrifier si tout ce que vous avez dit est vrai. Reprenez le texte"

    C'est pendant cette phase qu'on prend conscience de "ce qu'il faut faire pour comprendre"

    Conduite gnrale Un premier moment de relecture individuelle est ncessaire6 pendant lequel

    les lves, mentalement, commencent confirmer ou infirmer les points ports au tableau.

    Cette opration se fait ensuite collectivement sous la conduite du matre.

    On reprend les lments du tableau et l'on recherche dans le texte la vrification des points ou

    la solution des questions restes en suspens. 7

    A propos de chaque item du tableau, la consigne sera : chercher dans le texte ce qui est

    vraiment dit.

    Certaines informations seront vite retrouves, et des interprtations corriges. D'autres demanderont un examen plus approfondi. A chaque fois, l'enfant intervenant situera le

    passage8et lira voix haute l'extrait concern. On s'assurera que les autres enfants sont la ligne voulue au moment de cette lecture.

    On peut rendre plus efficace cette phase en utilisant un tableau blanc numrique

    On dbattra pour trancher, on justifiera son point de vue.

    Remarques

    1) On demandera certains enfants d'expliciter leur dmarche ; en particulier ils chercheront pourquoi ils ont pu

    faire erreur : tel mot a t mal lu, telle expression a t mal comprise, tel rapprochement entre deux informations

    n'avait pas t fait. C'est le moment pour le matre, sans utiliser de termes techniques, de mettre en valeur et

    6

    Des rvlations et des ractions se produiront ds les premires lignes lues ; il faudra inciter les enfants attendre

    un peu avant d'intervenir. 7

    Pour faciliter la conduite de l'activit on peut utiliser au CE2 un texte agrandi face aux lves. 8

    D'o l'importance de disposer de lignes numrotes sur le texte.

    4

  • d'expliciter les oprations ncessaires la comprhension. Il le fait avec modration (deux ou trois fois au

    maximum pendant cette phase 3), dans le fil des changes, lorsqu'il le juge propice. Pour chaque point abord, il

    rsumera ce dont il fallait tenir compte pour aboutir l'information juste.

    2) Mise en garde De nouvelles controverses peuvent surgir, qui risquent de faire traner en longueur cette dernire phase.

    Si sur tel ou tel point tout n'est pas lucid pour tous, le matre doit alors trancher, avec une citation dcisive du

    texte par exemple. La priorit doit tre donne l'examen de tous les points indiqus au tableau.

    L'activit se termine par une lecture orale du matre, qui tablit par sa dimension expressive la

    comprhension dfinitive du texte, et consolide fortement les acquis rcents.

    Bnfices

    L'Atelier de questionnement de textes est une pice majeure de la pdagogie de la comprhension.

    1 Sa fonction principale est rendre explicites, sance aprs sance, les oprations ncessaires la

    comprhension.

    2 Pendant l'activit, la discussion et l'change sur des donnes objectives entre des enfants de

    niveaux diffrents (mais pas trop) est la source de nombreuses acquisitions. Le guidage du matre

    reste primordial.

    3 Cette activit amne les enfants des comportements plus efficaces pour leurs lectures

    ultrieures : mise en uvre d'oprations mentales jusque l ngliges, meilleure attention,

    lucidit constante (l'lve ralise mieux s'il comprend ou non). En particulier, c'est lors de l'AQT

    que se prend l'habitude de se fonder sur l'indiscutable ("c'est dans le texte ou ce n'est pas dans le

    texte ?")

    4 C'est aussi un moment d'observation plus individualise des enfants, d'valuation

    complmentaire de leur niveau de comprhension travers leurs ractions.

    Prolongements et liaison avec les autres activits

    Les dbats souvent anims lors de l'activit suscitent d'eux mmes des

    prolongements et des exploitations

    1. Dans la mesure du possible, on essaiera de choisir un texte li des travaux

    en cours, des thmes culturels abords par ailleurs

    2. Des questions restes en suspens peuvent faire l'objet de travaux

    d'expression crite (imaginer la fin de l'histoire, ce que devient tel personnage)

    3. Si un texte est extrait d'un ouvrage de littrature de jeunesse, il peut tre le

    lanceur de l'tude du livre en lecture longue en classe ou en offre de lecture

    personnelle ; inversement, il peut tre un extrait d'une lecture suivie en cours.

    4. Plus prosaquement, le texte peut tre une base pour des exercices de

    vocabulaire ou syntaxe, voire de grammaire en gnral, lorsqu'il contient des

    traits (lexique, tournures) mritant d'tre exploits ; on trouvera des modles

    dans le Guide d'exercices disponible dans la partie formation dans la page

    Analyse et remdiation Cycle 3 ou collge.

    On prendra garde cependant ne pas le surexploiter : sauf dans le cas n3, une

    seule sance supplmentaire est suffisante.

    Ressources complmentaires

    Vido cycle 3 : http://webroll.free.fr/video/VideoAQTMP4.mp4

    Video collge : http://webroll.free.fr/video/VideoAQTMP4college.mp4

    Banque de textes en supplment de celles proposes dans les remdiations :

    Cycle 3 : http://www.roll-descartes.net/uploads/bibliotheque/Banque_AQT.zip

    Collge : http://www.roll-descartes.net/uploads/bibliotheque/Banque_AQT_college.zip

  • Annexe 1 : Illustration

    Une drle dhistoire

    Un vrai sale temps ce matin-l, une pluie fine, dense et trs froide et des

    restes de neige sale entasss aux bords des trottoirs. Jacky a mis cette espce de

    cape en plastique vert un peu ridicule, un truc de grand-pre, mais finalement il

    est bien content de lavoir. Il gare son scooter devant le supermarch Hourrah et va chercher un caddie. Il est de mauvaise humeur, il avait autre chose faire que

    les courses pour le pp. Surtout que le vieux ne lui dira mme pas merci !

    Enfin...

    Il arrive devant la porte vitre, il y a l quelques clients qui ont lair bizarre. Pas tonnant, il est 9h10 et les portes ne sont pas encore ouvertes. Jacky

    sapproche, il a beau les secouer, rien ny fait. On ne voit pas grand chose dans le magasin, ils nont laiss que les veilleuses.

    Les gens parlent :

    - Pourtant, ils nont pas mis daffiche... - Cest incomprhensible... - Moi, jattends encore 5 minutes et puis... Et puis voil que du fond du magasin, une silhouette sapproche, une jeune

    fille, elle est blonde. Elle fait : non, non, non, avec la main. Elle dit des mots

    mais on ne les entend pas derrire les doubles-portes. Derrire elle, dans le fond,

    il y a deux silhouettes dhommes. ETC

    Pour conduire l'AQT

    Principaux points faire apparatre pendant les changes et la vrification

    Les personnages : Jacky, la jeune fille (= Nadge, cousine de Jacky), les

    deux hommes. Puis les clients du supermarch.

    Les lieux : devant un supermarch ; puis en ville, Jacky sur son scooter ;

    enfin devant le commissariat.

    Le temps est excrable.

    Rsum : Jacky attend l'ouverture ; le magasin reste ferm, les clients

    s'interrogent ; une jeune fille apparat, fait signe que cela n'ouvre pas ; Jacky et

    elle se reconnaissent ; elle disparat avec deux hommes.

    Jacky retrouve les trois personnes dans une voiture, il les suit ; ils arrivent

    devant un commissariat.

    Quelques dtails :

    Le mcontentement rsign des clients.

    Jacky et Nadge se connaissent peu. etc.

    Note : le texte support de l'AQT ici illustr : "Une drle d'histoire", dans la

    Banque de textes cycle 3

    7

  • D'accord Pas d'accord A voir

    Cela se passe au dbut devant l'Hyper march Les hommes sont des policiers O se trouve-t-on la fin ?

    Ensuite dans la ville X

    Nadge est la cousine de Jacky Les hommes sont des bandits Jacky connat-il bien Nadge ?

    Jacky russit suivre la voiture Il pleut X On ne sait pas le temps

    qu'il fait

    Nadge est dans la voiture X

    Jacky n'est pas sr qu'elle y est

    Note : Le symbole X spare deux versions contradictoires

    ETC

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  • Personnages Lieux Droulement (ppales tapes) Motivations des

    personnages

    Annexe 2 : Les variantes

    Le modle dcrit plus haut, qui convient bien aux textes narratifs, doit tre assorti de quelques

    variantes.

    Elles concernent

    1) Certains amnagements du protocole qui peuvent s'avrer judicieux

    2) La mise en uvre avec d'autres types de texte 3) Les amnagements pour les lves faibles.

    I) Quelques amnagements du protocole

    1) Organisation du tableau :

    Plutt que le triptyque

    Les constituants fondamentaux Ceux qui font controverse Ceux qui n'ont pas t

    sur lesquels il y a consensus. perus ou remarqus

    certains collgues prfrent travailler suivant une autre configuration. Ainsi, pour les textes narratifs :

    Dans ce cas, le caractre certain, controvers, ou non vu (les 3 critres du tableau prcdent) est

    alors figur par des couleurs diffrentes, dans les 4 parties.

    Cette organisation a l'avantage d'imprgner la longue les esprits de ce que l'on

    doit trouver dans un texte narratif, et d'orienter toute lecture de ce type.

    2) Malentendu immdiat

    . Il peut arriver qu'avec des lves trs faibles, ou des textes trop difficiles, on

    constate ds le dbut de la phase 2 une interprtation gnrale (de quoi cela parle-t-

    il ?) compltement errone, confirme dans la minute et non dmentie par les

    autres enfants. L'change devient ingrable.

    Il faut alors reprendre le texte et 1) rgler texte en main, en aidant la lecture, la

    question du sujet du texte 2) faire relire le texte, ventuellement une portion plus

    courte 3) Reprendre l'change (sans le texte).

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  • II) La mise en uvre avec d'autres types de textes

    A) L'AQT sur des textes documentaires

    Rappel : dans ce type d'AQT, on pourra utiliser des textes venus des disciplines : Histoire, SVT.

    Cela permet des professeurs de toutes matires de conduire eux aussi les AQT. Mais ces

    contenus disciplinaires ne sont pas les seuls utiliss.

    L'objectif est de retrouver

    les principales informations que le texte apporte au lecteur ;

    les liens qu'elles ont entre elles (numration, causalit, etc.) ;

    si possible l'organisation gnrale de l'expos.

    La qute est d'apparence plus simple que dans un texte narratif (il n'y a pas

    diversit du type : lieux, personnages, etc., seulement des informations successives)

    ; mais d'autres types de difficult peuvent apparatre

    La comprhension est ici trs lie aux connaissances des lves

    Il y a souvent un phnomne d'accumulation des informations, toutes apparemment au mme niveau, avec prdominance de l'numration, ce qui rend la

    rtention difficile De plus la comprhension des informations peut passer par des oprations complexes : elles

    ne sont pas ncessairement spares en paragraphes, et l'identification des grandes units peut

    tre difficile ;

    La comprhension des liaisons suppose la connaissance des connecteurs ("en revanche" est moins vident que "au contraire"), voire l'identification de

    tournures plus complexes : "la prservation des espces de baleines serait

    possible si certains pays ne refusaient pas d'appliquer le rglementation" (on a ici

    en mme temps l'annonce du sujet qui va suivre et la liaison sous forme

    d'opposition).

    Fonctionnement proprement dit de l'AQT-Doc

    1. La longueur du texte sera plus rduite, que pour les textes narratifs

    2. Prparation en amont.

    Dans les textes documentaires, la comprhension peut tre lie aux connaissances

    pralables de l'lve. On peut juger utile, avant mme de dmarrer l'activit

    (avant la distribution des textes) de faire le point sur la question traite Par

    exemple : le texte que vous allez lire parle des volcans ; que savez vous des

    volcans ?

    En fonction du contenu des textes, le matre compltera les apports oraux

    des lves, en rappelant ou apportant des informations de base sur la question (ex

    10

  • : d'o vient la lave ?) sans apporter la rponse aux questions qui seront au cur

    de l'AQT.

    3. Le droulement est le mme que dans l'AQT narratif. Le tableau se

    prsentera sous la forme traditionnelle en trois zones, avec deux variantes

    importantes : la symbolisation des liaisons, et la reprsentation de la structure.

    a) Les liaisons sont presque toujours rductibles 3 types : numration (dominante dans

    les textes), d'opposition ("au contraire"), de causalit (cela entrane) Dans ce dernier cas,

    on pourra porter un symbole ou , ou entre deux points lis9

    b) Pour l'organisation gnrale, il est possible de rendre compte au moins de l'ordre des

    informations dans le tableau, en numrotant les points.

    Cette mise en lumire de la structure ne se fera que dans la mesure du possible si

    elle ne perturbe pas la lisibilit du tableau.

    4. Lors de la vrification, outre la comprhension des informations,

    a) on s'attachera lucider toutes les formes de connexion (mots spcialiss,

    priphrases) ;

    b) on dnouera les difficults de sparation entre informations lorsque les

    paragraphes ne sont pas matrialiss ;

    c) enfin, on devra rsoudre des problmes parfois complexes de

    reconstruction du sens lorsque celui ci n'est pas donn explicitement: "La mise

    en place des relais de tlvision en montagne, lourde pour les budgets des

    commune, n'est plus un vrai problme depuis l'apparition de la transmission par

    satellite" : pourquoi la transmission par satellite rsout-elle le problme ?

    9

    On devra s'arranger avec les places relatives des deux pices lier : dans la mme zone (alors ) ou dans deux zones diffrentes (alors ou )

    11

  • B) L'AQT de type ARI

    Rappel sur l'activit de recherche d'informations

    Elle a pour objet de trouver des renseignements dans un document partir d'un

    questionnement personnel ; par exemple, je consulte les petites annonces du Tlgramme de Brest

    parce que je cherche un appartement de trois pices qui etc ; dans ce sens, les valuations en AQT sont artificielles, puisque le questionnement est impos par le matre.

    Dans l'activit, contrairement aux AQT sur textes narratifs et documentaires, il n'y a pas

    comprendre, mais trouver un certain nombre d'informations ponctuelles.

    Les informations retrouver pourront tre obtenues par simple reprage (type 1 ; ex : sur ce

    dpliant de restaurant, quel est le prix du menu enfant ?) ou par "calcul" (type 2 ; ex : sur un horaire

    SNCF, ai-je encore un train pour Lyon si j'arrive la gare TGV Picardie aprs 16 h ?)

    Pour parvenir au rsultat, il faut savoir lire et comprendre des mini textes, mais aussi

    naviguer dans des listes, tableaux, graphiques etc.

    Ces caractristiques de l'activit "au naturel" inspirent le droulement de l'AQT dcrit ci-aprs.

    Fonctionnement proprement dit de l'AQT- Ari

    Remarque liminaire Il serait plus judicieux de parler d'AQD(ocuments). Et une premire

    question se pose : utiliser la dmarche d'AQT dans ce cas est-il pertinent ? En effet, l'efficacit de

    l'exercice est fortement lie la dmarche : a) je lis b) je dbats sans le texte c) je vrifie. Or

    dbattre sans le texte pour une recherche d'information ne peut se concevoir.

    Bon nombre de matres ont cependant utilis la dmarche dans ce cas. L'quipe du Roll aprs

    rflexion a dcid d'accepter sa lgitimit, moyennant des amnagements importants.

    On continue travailler en petit groupe : 10 12 lves maxi, en fait une demi

    classe, ou simplement les enfants en difficult.

    La dmarche Lecture / Dbat (sans le texte) / Vrification sera srieusement

    modifie. On la remplacera par

    Exploration rapide (simplement destine identifier le document)

    Recherche et vrification (phase commune, le texte tant prsent)

    On propose de conduire la seconde phase de la manire suivante

    Pralable : le matre a prpar un certain nombre de questions qui lui semblent significatives, en

    quilibrant les questions de type 1 et celles de type 2, et en diversifiant les zones du document o

    l'on doit rechercher.

    Droulement, partir de 5 questions (par exemple) prpares par le matre

    a) Le matre pose les questions une par une, en commenant par les plus

    simples.

    b) Ds que la question est pose, les lves cherchent, par deux ; puis dbattent

    dans l'ensemble du groupe, en justifiant leurs rponses.

    c) Rsolution du problme sous la conduite du matre.

    d) Suite au lot programm par le matre (les 5 questions par exemple), les lves

    leur tour posent des questions leurs camarades ; on suit alors la mme

    dmarche que prcdemment

    Remarque : cette dernire tape peut occuper la moiti ou un tiers du temps total de la phase

    principale.

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  • Variante : on peut mener l'activit la manire des valuations, en posant toutes les

    questions d'abord, et en procdant la rsolution en commun ensuite

    Divers aspects de l'activit

    Habitude fondamentale : une dmarche en deux temps

    a) O se trouve l'information ? (ou hypothse sur la place)

    b) Rponse la question pose

    Autre habitude prendre : se demander si on a la rponse explicite ou si un calcul

    ou un croisement d'infos est ncessaire.

    Utilisation du tableau

    Les questions tant poses et rsolues une une, utiliser le tableau comme dans les

    autres AQT n'a gure de sens. Il existe cependant une ressource trs efficace : le

    tableau blanc numrique, ou le vido projecteur. Le document est projet, ce qui

    facilite la recherche en commun. La version papier individuelle reste cependant

    ncessaire.

    Conclusion : Plus qu'un AQT, cette activit s'apparente un entranement,

    permettant de traverser par des exemples tous les problmes et les stratgies que

    suppose la recherche d'informations sur documents.

    13

  • III) Amnagements de l'AQT pour les lves en difficult.

    Le matre aura le choix entre divers amnagements facilitant la tche pour des lves qui

    auraient du mal comprendre, par exemple, un texte de 150 lignes rdig dans un langage

    simple.10

    1) Texte plus court, texte plus facile Au lieu de textes de 300 mots (cole) ou partir de 600 (collge), on proposera des textes de

    150 (cole) ou 300 mots environ, (collge)

    De mme il ne faudra pas hsiter proposer des textes plus faciles, au vocabulaire allg (voir

    la note en bas de page)

    Ces mesures n'ont de sens que si on prvoit un accroissement de la longueur ou de la difficult

    en cours d'anne

    2) Entre progressive dans le texte Les enfants en difficult n'entreront que progressivement dans le protocole gnral. Voici une

    suggestion de progression

    a) premire priode de l'anne : lecture puis changes avec texte sous les yeux ; les phases

    2 et 3 se trouvent confondues ;

    b) deuxime priode : dans la mme sance, un temps comme ci-dessus, puis un second

    temps (lecture, change sans le texte, vrification) selon le protocole gnral ; il faut prvoir un

    texte en deux parties spares ;

    c) troisime priode : protocole gnral.

    Ce dispositif peut tre combin avec les facilitations du point 1 ci-dessus.

    3) Aide la dcouverte des constituants.

    Sitt aprs la lecture, au lieu de passer au dbat, l'lve remplit un questionnaire, toujours

    du mme type pendant la phase o il n'a pas rejoint le protocole gnral

    Il porte sur : les personnages ; les lieux ; l'enchanement des actions

    Exemple

    - Dans l'histoire, les personnages principaux sont

    - L'histoire se droule .

    - Voici trois rsums ; lequel est le bon ? (le rsum se prsentera sous forme de 3 ou 4

    actions enchanes par des ">"

    Les tapes sont les suivantes

    Phase individuelle : 1 Lecture 2 Rponse au questionnaire avec le texte sous les yeux

    3 Relecture

    Phase collective Dbat sans le texte, d'abord partir du questionnaire, puis sur d'autres points

    Vrification opre de manire habituelle.

    Plus tard, on demandera l'lve, pour la phase individuelle, de lire en s'efforant d'identifier

    personnages, lieux et actions, et de les porter sur une feuille blanche, sans l'appui d'un

    questionnaire

    Plus tard encore dans l'anne, il entrera dans le protocole gnral

    L aussi, on pourra combiner avec les facilitations du point 1, vu plus haut.

    10 par exemple, pour des lves de collge, un texte cot "CE2-CM1" par le logiciel "Lisi"

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  • Conclusion sur l'AQT

    C'est le principal outil d'entranement la comprhension.

    Son protocole, avec la partie centrale sans le texte, est l'origine de son efficacit.

    Il ne peut tre pratiqu qu'avec un groupe restreint.

    le nombre d'AQT pratiqus est troitement corrl avec les progrs constat.

    Les lves deviennent plus exigeants dans leur approche des textes.

    Dans la mesure du possible, il doit tre li d'autres activits de lecture.

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