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6117 - Neuilly sur-Eure - Longny au-Perche Tourouvre Randonnai Saint-Maurice- les-Charencey Chennebrun Journal d’information de la paroisse Sainte-Anne-du-Perche Diocèse de Séez En raison de l’absence, pour raison de santé, du Père Poisson, le présent numéro ne comporte pas d’édito. Nous nous en excusons auprès de nos lecteurs et nous souhaitons au Père un prompt rétablissement. Pierre Rives, responsable de la rédaction M Migrations et Miséricorde igrations et Miséricorde... Si au demeurant, le rap- prochement de ces deux mots ne va pas de soi, on s’aperçoit cependant, avec un tant soit peu de réflexion, qu’ils s’interpénètrent naturellement. Dans son sens premier, la miséricorde est la sensibilité à la misère, au malheur d’autrui. Certes, ce sentiment est d’autant plus fort que le lien qui nous unit à l’autre est étroit. Quel père ou quelle mère n’a ressenti cela, en voyant son enfant malade ou torturé par l’angoisse ou la peur ? Mais qu’en est-il de notre capacité d’empathie, lorsque le malheur ne nous touche pas directement ? N’avons-nous pas tendance, alors, à faire preuve d’une sorte de compassion de circonstance qui nous met en accord, à bon compte, avec notre conscience. La miséricorde ne peut s’assimiler à une réaction émotionnelle fugace liée à un quelconque évènement surmédiatisé. Elle puise ses fondements dans le cœur même de l’homme en concrétisant l’attachement d’un être pour un autre. Dans notre vie, Dieu souffre pour nous. Il est bouleversé par nos malheurs, nos souffrances et notre condition d’homme pécheur. Dans un grand mouvement d’amour, il nous manifeste sa tendresse en nous témoignant sa miséricorde. Dans le Nouveau Testament, Jésus nous invite à faire de même avec nos frères : “Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (MT5, 48) Ouvrons les yeux pour voir les misères du monde. Ne craignons point de regarder les blessures de nos prochains privés de liberté et de dignité et sachons entendre celui qui appelle à l’aide. Nous ne pouvons pas rester indifférents alors qu’il y a tant de souffrances. Dieu s’émeut de la misère de l’homme car il a un cœur. À son image, montrons-nous miséricordieux. Peut-on se dire encore chrétiens si l’on ferme nos portes à ceux qui sont contraints d’émigrer à cause de guerres ou d’actes terroristes ? Favorisons les rencontres et soyons ouverts au dialogue pour mieux se comprendre. Rejetons toutes formes de mépris et repoussons la discrimination. L’accueil de l’étranger est une des œuvres de la miséricorde car comme l’affirme le pape François : “Accueillir l’autre c’est accueillir Dieu en personne” Pierre Rives n°82 Trimestriel - Mars 2016

Les chemins de sainte Anne mars 2016

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Page 1: Les chemins de sainte Anne mars 2016

6117

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Neuillysur-Eure-Longny

au-Perche

Tourouvre

Randonnai

Saint-Maurice-les-CharenceyChennebrun

Journal d’information de la paroisse Sainte-Anne-du-PercheDiocèse de Séez

En raison de l’absence, pour raison de santé, du Père Poisson, le présent numéro ne comporte pas d’édito.Nous nous en excusons auprès de nos lecteurs et nous souhaitons au Père un prompt rétablissement. Pierre Rives, responsable de la rédaction

M

Migrations et Miséricordeigrations et Miséricorde... Si au demeurant, le rap-prochement de ces deux mots ne va pas de soi, on s’aperçoit cependant, avec un tant soit peu de réflexion, qu’ils s’interpénètrent naturellement.Dans son sens premier, la miséricorde est la sensibilité à la misère, au malheur d’autrui.Certes, ce sentiment est d’autant plus fort que le

lien qui nous unit à l’autre est étroit. Quel père ou quelle mère n’a ressenti cela, en voyant son enfant malade ou torturé par l’angoisse ou la peur ?Mais qu’en est-il de notre capacité d’empathie, lorsque le malheur ne nous touche pas directement ? N’avons-nous pas tendance, alors, à faire preuve d’une sorte de compassion de circonstance qui nous met en accord, à bon compte, avec notre conscience.La miséricorde ne peut s’assimiler à une réaction émotionnelle fugace liée à un quelconque évènement surmédiatisé. Elle puise ses fondements dans le cœur même de l’homme en concrétisant l’attachement d’un être pour un autre.Dans notre vie, Dieu souffre pour nous. Il est bouleversé par nos malheurs, nos souffrances et notre condition d’homme pécheur.Dans un grand mouvement d’amour, il nous manifeste sa tendresse en nous témoignant sa miséricorde.Dans le Nouveau Testament, Jésus nous invite à faire de même avec nos frères :“Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (MT5, 48)

Ouvrons les yeux pour voir les misères du monde. Ne craignons point de regarder les blessures de nos prochains privés de liberté et de dignité et sachons entendre celui qui appelle à l’aide.Nous ne pouvons pas rester indifférents alors qu’il y a tant de souffrances. Dieu s’émeut de la misère de l’homme car il a un cœur. À son image, montrons-nous miséricordieux.Peut-on se dire encore chrétiens si l’on ferme nos portes à ceux qui sont contraints d’émigrer à cause de guerres ou d’actes terroristes ?Favorisons les rencontres et soyons ouverts au dialogue pour mieux se comprendre. Rejetons toutes formes de mépris et repoussons la discrimination.L’accueil de l’étranger est une des œuvres de la miséricorde car comme l’affirme le pape François :“Accueillir l’autre c’est accueillir Dieu en personne”

Pierre Rives

n°82Trimestriel - Mars 2016

Page 2: Les chemins de sainte Anne mars 2016

Publication de la paroisse Sainte-Anne-du-Perche Responsable de la Rédaction : Pierre RiveséditeuR : Bayard Service Édition Ouest, BP 97 257, 35 772 Vern-sur-Seiche, Tél. 02 99 77 36 36 [email protected] www.bayard-service.comdiRecteuR de publication : Georges Sanerot secRétaiRe de Rédaction : Bernard Le Fellic.impRimeuR : Atimco (Combourg - 35)Dépôt légal à parution

[[[ Sommaire ]]]

Vie paroissiale2 > Événement à Beaulieu : la crèche.

3 > les journées de la récollection pour la Miséricorde

18 > Livre de vie

19 > Le coin des enfants

Dossier : L’exode4 > L’Exode, vous avez dit exode ?

4 5 > L’ Exode du commencement à nos jours

6 > Et si la miséricorde de Dieu passait par la reconciliation ?

7 > L’exode rural

8 > Bernard Le Secq : “Tout exode est un rêve…”

9 > Le parcours d’une famille de migrants belges

10 > “la France est le lieu où je me suis épanoui”

Orne actualitésI > Une sainte année de la Miséricorde

Culture15 > Conte : Akram

16 > J’ai lu pour vous

17 > La table de Jean-Claude

Patrimoine15 > Le calvaire du Pas Saint-L’Homer

Comme chaque année, la commune de Beaulieu a installé une crèche bien visible au carrefour du village. Fabriquée avec des mannequins et des tissus collectés chez les uns et les autres par un groupe de bénévoles, elle continue d’affirmer sa signification religieuse, en dépit des critiques proférées à son encontre pour son caractère, soi-disant, “anti- laïc”. Éric Quénardel

Événement à Beaulieu

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Paroisse Sainte-Anne-du-Perche

• Longny-au-Perche, Bizou, Le Mage, L’Hôme-Chamondot, Malétable, Marchainville, Monceaux, Moulicent, Saint-Victor-de-Réno

• Neuilly-sur-Eure, La Lande-sur-Eure, Les Menus, Le Pas-Saint-L’Homer

• Randonnai, Bresolettes, Irai• Saint-Maurice-lès-Charencey/

Chennebrun, Armentières, Beaulieu, Gournay-le-Guérin, La Poterie-au-Perche, Moussonvilliers, Normandel, Saint-Christophe-sur-Avre

• Tourouvre, Autheuil, Bivilliers, Bubertré, Lignerolles, Prépotin, La Ventrouze

Ce journal est le vôtreN’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, suggestions, idées de repor-tages, en écrivant au presbytère de Tou-rouvre ou en nous envoyant un courriel à [email protected]

Pour que ce journal vive, nous avons besoin de vous, toute participation fi-nancière est la bienvenue. Vous pouvez adresser vos dons au journal à l’ordre de

“Paroisse Sainte-Anne”

Adresse où nous écrire :Presbytère de Tourouvre 6 place du Canada, 61 190 Tourouvretéléphone : 02 33 25 73 21,site de la paroisse :http://sainteanneduperche.comcourriel : [email protected]

[email protected]

[[[ Comité de rédaction ]]]> Père Jean-Claude Poisson> Jean-Claude Chevalier, Neuilly-sur-Eure> Robert Duyck, Gournay-le-Guérin,> Emmanuelle Esnol de France, Randonnai,> Marcel Fonte, Tourouvre,> Béatrice Leys, L’Hôme Chamondot> Éric Quenardel, Beaulieu,> Pierre Rives, Prépotin

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S’engage au quotidien auprès des familles, des enfants, des personnes âgées, handicapées ou malades.

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Page 3: Les chemins de sainte Anne mars 2016

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Une journée de récollection dans plusieurs lieux du diocèse, au choix :

• Lundi 22 février 2016, 9 h 30-16 h 30, La Trappe, Sr Monique Blanchard

• Mardi 8 mars 2016, Flers, La Rotonde, 9 h 30-16 h 30,Mgr Habert

• Samedi 19 mars 2016, Flers, La Rotonde, 14 h 30-18 h 15, Sr Monique Blanchard (possibilité de rester pour la messe anticipée du dimanche à 18 h 30).

• Samedi 16 avril 2016, 14h-18h, Alençon,Monastère des Clarisses, Mgr Habert (possibilité de rester pour la messe anticipée du dimanche à 18h).

Vie

par

oiss

iale

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Proposition ouverte à tous,en particulier aux membres des différentes équipes :

liturgie, baptême, mariage, deuil, catéchistes,équipes pastorales, pastorales diverses…

La miséricorde, clé de la vie chrétienne

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Inscription à la récollection “La miséricorde, clé de la vie chrétienne”à renvoyer au plus tard 8 jours avant la date choisie à Sophie Curial -

Maison Diocésaine B.P. 25- 61 500 SEES [email protected]

Nom ...............................................................................................................................................Prénom ..........................................................................................................................................Adresse ................................................................................................................................................................................................................................................................................................Téléphone ......................................................................................................................................Mail ................................................................................................................................................ Paroisse ........................................................................................................................................Lieu de pastorale ..........................................................................................................................

S’inscrit à la récollection du :

Lundi 22 février, à La Trappe Mardi 8 mars, à Flers, La Rotonde

Samedi 19 mars, à Flers, La Rotonde Samedi 16 avril, à Alençon, Monastère des Clarisses

Objectifs :Prendre le temps de :- S’abreuver aux sources de la miséricorde

du Seigneur, comme nous y invite le pape François.

- Éclairer notre vocation et notre mission de baptisé : devenir Miséricordieux comme le Père.

Déroulement :- Enseignements- Temps de silence et de

prière, de partage- Eucharistie en option

les samedis 19 mars et 16 avril.

- Pique-nique tiré du sac, pour les récollec-tions à Flers et à La Trappe.

Page 4: Les chemins de sainte Anne mars 2016

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Dos

sier

: l’E

xode

4

A

Dès l’Ancien Testament, nous découvrons le livre de l’Exode,

second livre de la Bible, qui nous narre le départ des Hébreux

d’Égypte, vers la Terre promise, sous la conduite de Moise. Le

mot “exode” vient des mots grecs “ex” signifiant “au dehors” et “hodos” voulant dire “route”.

près une suite de prodiges et les fameuses dix plaies qui affli-gèrent les Égyptiens, les Hébreux sont chassés. Ils traversent la Mer Rouge qui s’écarte et se referme miraculeusement, puis se dirigent vers Canaan à travers

le désert. Là, sur le Mont Sinaï, Moïse reçoit le Décalogue.De tout temps, des exodes ont eu lieu à travers le monde : exodes politiques, religieux, clima-tiques ou ruraux. Nous allons essayer d’aborder dans ces quelques lignes, ceux qui nous ont concernés, ont touché nos familles ou dont nous avons entendu le plus parler durant ces dernières décennies : l’exode de 1940, celui des juifs en 1947 à bord de l’Exo-dus, les rapatriés d’Algérie, les boat people du Vietnam pour arri-ver à la dure réalité des exodes de notre début du XXIe siècle.En mai-juin 1940, alors que l’Allemagne envahit le nord de la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, commence un des mouvements de population le plus important du XXe siècle. Une dizaine de millions de civils, appelés parfois les exodiens, s’ajoutent aux soldats de l’armée en retraite. La plupart quittent leur domicile avec une simple valise, parfois avec un matelas pour se protéger des tirs de l’aviation, sans oublier les volailles, les chevaux, les vaches et les chiens.

L’ Exode du com mencement à nos jours

Malheureu-sement, ces

types d’exodes sont encore aujourd’hui d’actualité.

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Exode, vous avez dit exode ?L’exode tragique des habitants de Syrie, ravagée par la guerre et les nombreux réfugiés venus des pays voisins, sont un défi pour le monde. La nature et l’ampleur de cet exode ont rendu obsolètes toutes les hypothèses juridiques et poli-tiques qui régnaient jusqu’alors à propos de la migration. Désormais, c’est à notre société toute entière qu’il in-combe d’assurer la prise en charge de ce problème. D’aucuns craignent pour l’unité et l’identité de la Na-tion, d’autres s’interrogent sur nos capacités d’inté-grations, certains enfin, s’inquiètent sur les possibi-lités de notre économie à assimiler ce flux inattendu. En réalité, notre peur, devant l’arrivée massive de migrants met en évidence plus qu’un problème économique ou de sécurité intérieure, mais plutôt notre incapacité à admettre la différence. Repliés sur nous-mêmes, nous sommes inter-pellés par ces phénomènes migratoires car nous ne les attendions pas. Et pourtant… L’histoire de l’humanité nous en donne de nombreux exemples. C’est à croire qu’en la matière, nous soyons atteints d’une amnésie d’opportunité.

Pierre Rives

Rassemblement en faveur de l’accueil des réfugiés à Paris, le 5 septembre 2015.

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L’ Exode du com mencement à nos jourspole abandonnant leur maison, leur travail, leurs amis et bien souvent, n’embarquant pour la France qu’avec une simple valise. La plupart se sont installés dans le sud de la France, à Nice, à Marseille ou en Corse, augmentant considérablement la démo-graphie de ces régions mais retrouvant des conditions climatiques semblables à celles qu’ils avaient quittées.

Boat peopleÀ la chute de Saïgon en avril 1975, nous découvrons une nouvelle expression :

“Boat people”. De nombreux migrants fuient leur pays par voie de mer pour raisons économiques et politiques.Plusieurs vagues de réfugiés partent sur des embarcations de fortune bravant les flots et souvent victimes de drames en pleine mer. D’autres, dirigés vers des camps à Hong-Kong, sont parqués der-rière des barbelés dans des conditions de vie déplorables. Une mission humanitaire envoyée en mer de Chine pour secourir ces malheureux, donnera naissance à l’ONG “Médecins du Monde”. Ce terme de boat people sera également employé à Cuba et même en Europe dès 2013 à Lampedusa.

Malheureusement, ces types d’exode sont encore aujourd’hui d’actualité. L’Érythrée, le Soudan, la Syrie, l’Afghanistan, et bien d’autres encore, en sont la preuve écla-tante et nous fait craindre que cela dure et dure longtemps. Fredonnons ensemble les paroles de cette chanson du groupe Gold en 1984 :

“Ils ont quitté leurs terresLeurs champs de fleursEt leurs livres sacrésTraverse des rizièresJusqu’au grand fleuve salé.”

Jean-Claude Chevalier

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Toute la famille part sur les routes à pieds, à vélo ou en voiture pour les plus chanceux.Dès la mi-juin 40, les Parisiens se jettent à leur tour sur les routes, à la suite de l’arrivée des troupes ennemies dans la Capitale. De nombreux civils sont victimes des mitraillages de basse altitude, des Junkers de la Luftwaffe qui déciment les colonnes de réfugiés.De nombreuses familles sont séparées et près de 90 000 enfants sont perdus et ne retrouveront jamais leurs parents. René Clément, dans son film Jeux interdits, nous en donne une émouvante illustra-tion avec Brigitte Fossey enfant et son petit chien.

ExodusUn autre épisode peu glorieux de cette époque, est le périple de “l’Exodus” en 1947. Transportant de nombreux juifs, cherchant refuge clandestinement en Pa-lestine, alors sous mandat britannique, un navire, battant alors pavillon panaméen, quitte le port de Sète le 11 juillet avec 4 554 passagers à bord, censés être tous en règle, et à destination de la Colombie. Après cinq jours de traversée périlleuse, le navire, hors des eaux territoriales fran-çaises, est rebaptisé Exodus 47 et bat pavillon israélien. Le 16 juillet, escorté de cinq contre-torpilleurs, il reçoit l’ordre de faire demi-tour avant d’entrer dans les eaux territoriales de Palestine. L’Exodus refusant d’obtempérer, deux destroyers l’éperonnent et un commando monte à bord. La lutte commence alors. Le bateau est endommagé. Les morts et les blessés sont débarqués sur les quais d’Haïfa et les survivants embarquent dans des navires en direction de Chypre.Les conditions à bord sont inhumaines, mais les autorités britanniques refusent d’interner leurs prisonniers à Chypre et

les renvoient à leur point de départ.Le 29 juillet, les bateaux stoppent devant Port de Bouc dans les Bouches du Rhône mais les passagers refusent d’en des-cendre et les navires ne bougent pas jusqu’au 23 août, date de leur départ vers Hambourg en Allemagne.Après une escale de trois jours à Gibraltar, ils y accostent enfin le 7 septembre et sont orientés vers des camps allemands près de Lubeck.En conclusion après toutes ces péripéties, la plus grande partie des passagers de l’Exodus réussira à immigrer en Terre sainte. Quant à l’Exodus, il sombrera à la suite à d’un incendie au large d’Haïfa en août 1952. La loi du 5 juillet 50 votée par le parlement israélien stipulera que : “Tout Juif, où qu’il se trouve dans le monde, a le droit d’immigrer dans la patrie historique du peuple d’Israël.”D’avril à juillet 1962 eut lieu un autre genre d’exode, celui qui fit suite à l’indé-pendance des départements et protecto-rats français d’Afrique du Nord. Nombre de Français d’Algérie, plus communément appelés “Pieds Noirs”, rentrent en métro-

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n cette année de la Miséricorde, quoi de plus nor-mal que de redécouvrir, au cours de ce carême, la beauté du “sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation”, ainsi nommé depuis 1978 grâce aux adaptations voulues par les enseignements du Concile Vatican II.

Longtemps considéré comme le repoussoir de confession, ce sacrement, où s’exerce l’incommensurable bonté de Dieu, est passé, ainsi, de la complainte du pénitent implorant le pardon de son Créateur, à une relation réciproque entre l’amour du Père et le regret du fils (que nous sommes tous) pour ses fautes commises.Le censeur sévère et froid laisse désormais la place au “Père aimant”. Sa grande bonté et son infinie miséricorde ne demandent qu’à être redécouvertes par nous tous, les chercheurs de Dieu.Rappelons-nous que le chrétien, enfant de Dieu par la grâce du baptême, marqué par le péché originel, est amené pen-dant toute sa vie terrestre, qui n’est qu’un passage, à être en mouvement permanent vers la vraie vie, celle que nous recherchons avidement et qui nous est promise dans l’au-delà dans la contemplation éternelle de notre Dieu Créateur à la bonté indicible.Pour réussir ce passage terrestre malgré nos lourdeurs, nos égoïsmes, il nous faut livrer un combat : et ce combat sera notre tentative d’adhésion au Christ-Révélation…Seuls, nous ne le gagnerons pas ! C’est par la grâce du sacre-ment de pénitence et de réconciliation que nous pourrons y parvenir ; et c’est à ce moment-là que, par l’intermédiaire du prêtre, représentant du Christ, nous goûterons à la force de l’esprit de miséricorde du Père.Nous pourrions, à l’instar des chrétiens des religions ré-formées, nous adresser directement à Dieu pour obtenir le pardon de nos fautes. Nous passerions alors à côté du sacrement lui-même qui, seul, peut nous inonder de la grâce divine, synonyme de force de l’Esprit.Et seule, cette force sera notre viatique pour poursuivre notre tentative de conversion.Je voudrais simplement terminer en citant cette remarque D

ossi

er :

l’Exo

de

6

E

Et si la miséricorde de Dieu passait par la réconciliation ?

d’un prêtre connu dans ma jeunesse :“Le moment le plus à même, pour un prêtre, d’exercer son rôle de père, de pasteur du troupeau qui lui est confié, c’est celui où il rencontre les fidèles dans le silence et secret du sacrement de pénitence.”

Alors, Tous à Confesse pour finir ce carême en beauté !

Éric Quenardel

Une blague pour détendre l’atmosphère…C’est jour de confession au village et il y a file d’attente au confessionnal. Germaine, arrivée en retard, aperçoit Julie qui trottine autour de l’église : Mais, que t’arrive-t-il ? Figure-toi que j’ai trompé mon mari cinq fois et comme pénitence, je dois faire cinq fois le tour de l’église. Entendant cela, Germaine, à son tour, se met à courir.-Ah, toi aussi demande Julie ?-Oui, mais moi, j’ai douze tours à faire.Morale de l’histoire : Julie ayant reçu la grâce du sacrement eut la force de ne plus recommencer ; quant à Germaine, privée de la même grâce…Plaignons le pauvre Marcel, son mari.

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Page 7: Les chemins de sainte Anne mars 2016

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O

L’exode rural, du grec exodos, le départ, désigne

le dépeuplement des campagnes au profit des

villes. Cette forme de migration n’est pas un

phénomène nouveau.

n a pu observer l’exode rural tout au long de l’histoire dans de nombreux pays. Dès l’Anti-quité, en Égypte, au temps des pharaons, la paupérisation des paysans provoquée par l’alour-dissement de la pression fiscale

et la pratique de l’affermage, entraînent d’importants départs des populations rurales.En Grèce, au VIe siècle av.J.-C., l’équilibre économique et social de la Cité s’étant rompu avec l’émergence de “nouveaux riches”, les paysans (les géomores), appauvris à l’extrême, sont contraints de quitter la terre mais, pour autant, ne trouvent pas de travail en ville car le labeur salarié est dévolu aux esclaves.En Europe, en dehors de quelques timides exodes ruraux, au XIe et XIIes, au moment de l’apparition de la bourgeoisie et de la fondation des premières universités, les principaux mouvements migratoires ruraux eurent lieu à l’époque de la révolu-tion industrielle au XVIIIe siècle en Grande-Bretagne et au XIXe siècle en Allemagne et en France.Il résultera de cet exode massif deux phé-nomènes aux conséquences ultérieures pernicieuses :

-Accroissement de l’industrialisation

grâce à la disponibilité d’une main-d’œuvre abondante.

-Expansion de l’urbanisation avec le développement des faubourgs des villes.

Pour ce qui concerne la France, l’exode rural ne sera sensible qu’à partir du début du XXe siècle. En 19O6, la France compte 43,8 % de personnes vivant de la terre, elle n’en comptera plus que 31 % en 1954 et 17,2 % en 1968.

Ce déclin s’explique par deux types de facteurs :Rejet de la campagne : les jeunes ruraux délaissent la campagne en raison du rapport Travail/Gain qu’ils jugent désé-quilibré, du sous-emploi rural chronique et du décalage entre la qualité de vie et le niveau de vie de la ville et de la campagne.Attraction de la ville : pour de nom-breux ruraux, la ville offre plus d’emplois rémunérés et des salaires plus élevés. D’autre part, la ville répond mieux aux aspirations sociales et culturelles : en-vironnement social plus ouvert, offre importante de loisirs, accès plus facile à l’éducation, ascension sociale.

Cet exode rural s’est cependant atténué, pour ne pas dire arrêté à partir de 1975 après le remembrement. Depuis cette date, le solde migratoire campagne/ville

s’est stabilisé et même inversé à partir des années 90 en raison de la périur-banisation, c’est-à-dire l’installation de citadins à la campagne qui conservent un mode de vie urbain et un travail en ville. Cette périurbanisation a modifié le paysage rural ancestral avec un bâti par-semé ou une répartition en lotissement.

Pour les pays en voie de développement, le début de l’exode rural est plus tardif. Il remonte à la seconde moitié du XXe siècle. Aux mêmes causes que celles propres aux pays européens viennent s’ajouter d’autres bien spécifiques : guerres, expro-priations, violences, dérèglements clima-tiques, bouleversements écologiques, etc.Les conséquences de cet exode rural sont évidemment très importantes, tant pour les zones de départ que pour les zones d’arrivée.Pour les premières, le déficit de popula-tion a pour effet de diminuer, voire d’em-pêcher, les possibilités de développement social, culturel et économique. Et pour les secondes, l’afflux de population alimente les crises du logement, l’instauration d’une urbanisation périphérique ghettoï-sée entraînant des incompréhensions et des rejets liés aux difficultés d’intégration.

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L’exode rural

Un village abandonné...

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out d’abord, il est prudent de rappeler que la figure de l’exode nous vient de l’histoire des Hébreux dans la Bible et notamment de la sortie d’Égypte pour retourner vers la terre d’Israël : une analyse rapide nous montre que les peuples en migration quittent toujours une terre d’esclavage ou une vie insupportable pour partir, dans

une longue marche, vers un monde meilleur. L’exode devient alors une véritable quête de libération dans une aspiration par-faitement onirique.Pour Bernard Le Secq, “tout exode est un rêve : les villageois, dès la fin du XIXe siècle, rêvaient de monter à Paris…” La vie dans nos villages était alors extrêmement difficile. Les exploitations agricoles nourrissaient à peine des familles trop nombreuses (les fratries de 8 à 10 enfants étaient alors fréquentes). Ayant vécu dans l’ouest du département de l’Orne (trou du cul du monde pour certains), il rappelle que “de nombreux paysans ont choisi de se faire embaucher dans les mines de l’ouest de l’Orne ou dans les usines de tissage qui s’étaient installées à Flers. Le même phénomène eut lieu, dans le milieu du XXe siècle, avec l’usine Moulinex. Dans tous les cas l’obtention d’un salaire signifiait une vie meilleure.”Il précise, du reste, que “ces embauches de paysans étaient particulièrement intéressantes car elles fournissaient une main-d’œuvre bon marché et non revendicative !” Au même moment, les migrants polonais arrivaient aussi en masse. Puis ce fut le tour des migrants belges pendant la guerre de 14, à la recherche

de fermes qu’ils ne trouvaient pas chez eux… Chacun suivait son rêve, une fois de plus.Sur le plan local, arrivé à Beaulieu dans les années 60, Bernard a pu vivre cette évolution agricole et sociale au jour le jour : son village est passé de 35 fermes en 1960 à 10 en 2010. Certains agriculteurs se sont mis à exercer une double activité, d’autres se sont agrandis et de nombreuses maisons ont été abandonnées et rachetées par de nouveaux migrants en résidences secondaires.

Recherche de mieux-êtrePour expliquer en partie ce mouvement, Ber-nard fait remarquer que, “de 1960 à 1990, les banques prêtaient à de bien meilleures conditions pour une construction neuve que pour un aménagement dans de l’ancien… Par conséquent, elles ont, à leur façon, in-fluencé les migrations d’autant qu’à l’époque, les services publics ruraux (routes, électricité, téléphone, eau courante,…) ne cessaient de s’améliorer.”Toutes ces migrations sont donc toujours motivées par des rêves de mieux-être : des campagnes vers les villes pour les uns, des villes vers les campagnes pour les autres. Sont-ils pour autant assouvis ? Y a-t-il une réelle intégration dans la population locale ? En y regardant de plus près, sommes-nous bien certains que les populations belges arrivées il y a près d’un siècle soient com-plètement intégrées.De la même manière, sommes-nous bien certains que les populations citadines, et notamment parisiennes, soient réellement acceptées… C’est à voir ?Quoi qu’il en soit, le résultat de ces migrations est presque toujours le même : on passe du rêve à la réalité avec souvent des déceptions voire des souffrances. Et pourtant le phéno-mène continue.

Propos recueillis par Éric Quenardel

Bernard Le Secq : “Tout exode est un rêve…”

T

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À l’heure où les migrations mondiales s’intensifient chaque jour, il nous a paru intéressant d’examiner ce qu’a été l’exode rural pour nos villages de Normandie

depuis la fin du XIXe siècle, en interrogeant Bernard Le Secq. Homme de mémoire, passionné d’histoire, il a vécut vécu de près ces bouleversements

sociaux et démographiques comme maire de Beaulieu de 1977 à 1995.

Bernard Le Secq.

Page 9: Les chemins de sainte Anne mars 2016

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Je suis petit fils de migrants volontaires originaires des Flandres belges. Mes grands-parents, comme quelques familles d’agriculteurs de la région, ont tenté l’aventure en

1925 avec leurs sept enfants.Étant l’aîné de la fratrie, mon père fit un stage à Mandres, dans la région de Ver-neuil-sur-Avre, puis assura sa formation en école agricole, près de Courtrai en Belgique où il apprit le français.Cette école, fondée après la Révolution française par une commu-nauté de prêtres fuyant les révolutionnaires, éduquait les enfants dans les écoles libres pour vivre et former les futurs agriculteurs.Mon grand-père possédait alors une fermette de 15 ha en Belgique, ce qui était déjà grand à cette époque, là-bas. Il y vivait avec ses deux belles-sœurs, son beau-frère et toute sa famille.Toute la famille est arrivée à Verneuil-sur-Avre, près du maître de stage de mon père au Hutrel, pour travailler à la terre et à la ferme, les deux plus jeunes allant à l’école en ville.Cette ferme de 70 hectares appartenait au député d’Evreux, Modeste Leroy, qui avait son château entre Verneuil et Fran-cheville. À cette époque, les propriétaires avaient des difficultés à trouver des loca-taires pour leurs fermes, beaucoup de jeunes hommes étant morts durant la guerre de 14-18.Mes grands-parents ne parlant pas le

Témoignage

Le parcours d’une famille de migrants belges

français, c’est mon père et mon oncle, de deux ans plus jeune, qui traduisaient au-près des commerçants, des propriétaires, des notaires… pour régler les affaires.En 1930, mon grand-père loua une deu-xième ferme de 70 hectares que mon père, aidé de sa sœur et de son frère, dirigèrent pendant quatre ans.

Une épouse belgeEn 1933, mon père épousa une jeune fille d’origine belge, arrivée en France à l’Aigle à 17 ans avec toute sa famille. Ils reprirent

la ferme du grand Buisson aux Barils. Quant au grand-père, il quitta le Hutrel de Verneuil pour partir, avec les autres enfants, à Garancières, dans une grande ferme de 140 hec-tares, près d’Evreux.En 1936, ma grand-mère décéda peu après la mort de ma tante Alice, emportée par la tuberculose à l’âge 30 ans. Ma mère affirmait que c’était le chagrin causé par la dispa-

rition de sa fille et la nostalgie du pays qui avaient provoqué la mort de ma grand-mère.Pendant la crise de 1933-1934, mes oncles livraient leur blé aux grands mou-lins de Dreux, à pieds dans la journée, de 4 heures du matin à 23 heures le soir.Mon grand-père, qui devait être un vrai dur à cuire, prit sa retraite en 1941, après avoir quitté sa grande ferme d’Evreux pour installer ses autres garçons dans l’agri-culture (c’était alors la coutume).Je me souviens encore, de ces moments où nous allions au baptême de mes cou-

sins et cousines, de Verneuil au Neubourg (60 km) d’Évreux au Neubourg, (60 km) ou des Barils à Saint-André de l’Eure (60 km), avec toute la famille dans la carriole. Nous ressentions un immense bonheur de nous retrouver deux fois par an. Un bon cheval allait de 6 à 10 km à l’heure. Nous ne revenions que le lende-main car le cheval devait manger et se reposer après 30 km. Quelle évolution !C’est un tracé rapide de l’histoire d’une famille de migrants, à l’époque des che-vaux, que je narre ici mais, quand j’y pense, je ne puis m’empêcher d’éprouver une certaine nostalgie pour ce temps-là.

Marcel Fonte et Robert Duyck

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“Mes grands-parents ne parlant pas le français,

c’est mon père et mon oncle qui tradui-saient…”

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Page 10: Les chemins de sainte Anne mars 2016

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Piotr Kapusta est d’origine polonaise. Sa famille a migré en France entre les deux

guerres. Il raconte son parcours.

on grand-père maternel, originaire de la basse Silésie, est venu en France avec sa famille en 1927 pour tra-vailler dans la région de Chalons-sur-Saône, dans la mine et comme ouvrier agricole. En 1945, influencé par la propagande du nouveau régime polonais et la nostalgie du pays, il repart en Pologne avec une

partie de la famille, laissant en France deux de ses sœurs. Il regrettera rapidement d’être revenu car le nouveau régime polonais “soviétique” l’a trompé.Ma mère a passé sa jeunesse et fait ses études en Pologne, pays où je suis né d’ailleurs. J’avais 7 ans lorsque mon père nous a quittés, âgé de 37 ans. Ma mère, veuve à 30 ans avec deux enfants, a rencontré une personne française qui lui a permis d’obtenir son visa obligatoire pour pouvoir venir travailler en France. Repartie dans son pays, elle y revint rapidement car la vie française lui plaisait mieux. Elle trouve alors du travail comme couturière, puis comme gardienne d’immeuble dans le 8e arrondissement de Paris, où d’ailleurs, à 63 ans, elle exerce encore. À la suite d’une lettre écrite au Président de la République lui-même, elle régularisera sa situation de migrant au titre de regroupement familial.Je fus le premier, à 13 ans, à rejoindre ma mère. Cela m’a permis de passer ma jeunesse dans un très bon climat. J’étais considéré comme le grand frère, toujours là, pour régler nos problèmes internes. Je suis allé en classe d’accueil où j’ai appris le français, puis au lycée et à la fac.Pour payer mes études, j’ai fait des petits boulots comme celui de “placeur” dans des salles de cinéma puis après comme chef d’équipe pendant six années. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de venir dans la région à Cintray comme directeur de résidence pendant une année. Je reconnais qu’être un catholique blanc m’a beaucoup aidé. Je suis naturalisé français mais toujours

de souche polonaise ce que je ne renie pas.Après mon arrivée à Saint-Mau-rice, j’ai fait l’acquisition d’une maison et me suis marié. Nous avons deux enfants Louka et Gabriel. Mon intégration à Saint-Maurice ne fut pas facile, car sans travail, cela pose de nombreux problèmes. J’ai suivi alors, des

formations dans le bâtiment, secteur dans lequel j’avais déjà un minimum de bagages. J’ai opté ensuite pour la branche “électricité”, car il faut moins de matériel pour se lancer. Depuis novembre 2015, je suis auto-en-trepreneur (Kap Elec électricité générale et rénovation de l’ancien). Pour mieux m’inté-grer, je fais partie du comité des fêtes de Saint-Maurice comme trésorier.Je terminerai en disant ceci : “la France est le lieu où je me suis épanoui”.

Propos recueilli par Marcel Fonte et Robert Duyck

“la France est le lieu où je me suis épanoui”

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Je reconnais qu’être un catholique blanc m’a beaucoup

aidé.

Piotr Kapusta et sa famille.

Page 11: Les chemins de sainte Anne mars 2016

I

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La miséricordedans l’histoire du salut

L a miséricorde n’est pas une invention des papes en manque d’inspiration pour

réveiller des chrétiens assoupis.On peut même dire que ce thème est au cœur de la Parole de Dieu, ancien et nouveau Testament. Notre banale expérience quoti-dienne nous fait revenir à ce verset de saint Paul (Rom 7) : “Malheu-reux homme que je suis ! Je ne fais pas le bien que je voudrais faire, et je fais le mal que je ne voudrais pas faire.” C’est-à-dire que tout un chacun fait dans sa vie l’expérience de se heurter à ses limites, à son incompétence, à son manque cruel de psychologie, à son impatience, parfois à la vio-lence qui, tel un virus, ravage son cœur ; même le meilleur d’entre nous. Et, c’est cela qui est impor-

tant, il fait l’expérience en même temps parce que baptisé, parce que pécheur pardonné, de savoir compter sur la miséricorde du Sei-gneur qui le relève de la nuit où il s’est enfoncé. C’est cela la miséri-corde : bien que pécheur, bien que mauvais, le Seigneur me relève et me bénit et m’encourage à aller de l’avant.

Dans la BibleC’est l’expérience écrite au fi l de toute la Bible : le premier homme et la première femme ont mangé le fruit défendu, mais le Seigneur les habille ; l’humanité pourrait dis-paraître tellement elle est devenue inhumaine… mais le Seigneur sus-cite Noé et ses fi ls. David fait mou-rir son rival, mais Dieu lui montre un chemin de réconciliation. Et, si

l’on passe au Nouveau Testament, on peut dire que beaucoup de gué-risons de Jésus sont des gestes de miséricorde.

En paroles et en gestes, Jésus relève et pardonne : le paraly-tique de Capharnaüm, mais aussi Zachée, la femme adultère. Ceux-ci sont “miséricordiés”, c’est-à-dire, du fond de la détresse qui les a conduits au Seigneur, ils sont gué-ris et du corps et du cœur, et res-taurés dans leur dignité d’enfants bien-aimés du Père.

P. Loïc Gicquel des Touches

n° 73Février 2016Trimestriel

ORNEactualités

Diocèse de Sées

Février 2016

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La paralytique de Capharnaüm.

Dans les vignettes, vitrauxde la femme adultère

et de Zachée, et le pape.

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Page 12: Les chemins de sainte Anne mars 2016

ORNE actualités

IIII

La Miséricorde jusque dans les prisons

À Condé-sur-Sarthe, 38 % des personnes écrouées ont tué, et près de 50 %

ont commis des violences (stat. au 31 décembre 2014). Le pardon y est un sujet incontournable, brû-lant. Un aumônier témoigne.“Après une réunion, les surveil-lants gèrent le retour aux cellules, nous ne pouvons pas rester plus longtemps. La tête penchée, la voix hésitante, le regard troublé, la question jaillit : J’ai tué un homme. Vous, êtes-vous sûr que Dieu peut me pardonner mon crime ?

ORNE actualités

D epuis le 8 décembre, le pape François a ouvert une Année sainte de la Miséricorde qui se

conclura le 20 novembre 2016. Une année sainte, ou jubilé, est un grand évé-nement festif qui doit permettre conver-sion et renouveau. Proclamer une Année sainte de la miséricorde, c’est offrir à chacun et demander à toute l’Église de recevoir, célébrer et offrir toujours mieux : la miséricorde divine.“Miséricordieux comme le Père” est la “devise” de cette année sainte. La misé-ricorde, cet amour qui va jusqu’au pardon et au don de soi, est la manière d’aimer de Dieu, que nous découvrons en Jésus et dont nous devons témoigner. L’Église “a pour mission d’annoncer ce cœur battant de l’Évangile” (pape François).Cette année a débuté par l’ouverture, à Saint-Pierre de Rome, de la Porte sainte mais aussi dans notre diocèse de quatre autres portes saintes où, toute l’année, un “parcours” est proposé afi n de mieux découvrir la miséricorde de Dieu dans nos vies : à la cathédrale de Sées, à la basilique Notre-Dame d’Alençon, au

sanctuaire de Montligeon et à l’église Saint-Germain de Flers.De nombreuses autres propositions permettent de connaître cet amour de Dieu : la lecture de la Bible en groupe, des formations et récollections pour les adultes, le catéchisme des enfants… Une redécouverte du sacrement du pardon est proposée dans chaque pôle missionnaire de notre diocèse, le vendredi 4 ou samedi 5 mars. “Il est triste, nous dit encore le pape, de voir combien l’expérience du pardon est toujours plus rare dans notre culture” et empêche de regarder l’avenir avec espérance…

Tous des ambassadeursNous qui sommes tous des pécheurs par-donnés, avons pour mission d’être des ambassadeurs de cette miséricorde… “Comme nous pardonnons aussi” réci-tons-nous dans le Notre-Père. Le pape François insiste aussi sur les “œuvres de miséricordes” à accomplir, œuvres corporelles (donner aux affamés, accueil-lir l’étranger…) mais aussi spirituelles (conseiller, pardonner… et même

supporter patiemment les personnes ennuyeuses !).Dans nos paroisses, mouvements ser-vices, dans les lieux de fracture de notre société (hôpitaux, prisons, familles souffrantes, réfugiés…), “Partout où se trouvent des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde”.

De nombreuses propositions dans l’Orne

Une année sainte de la Miséricorde

Vous, êtes-vous sûr que Dieu peut me

pardonner mon crime ?

Il faut être solidement convaincu que tout être, même le plus abîmé, est une personne qui reste aimée de Dieu, au fond de laquelle brille toujours une étincelle de beauté, au-delà de ses actes.

Ciric / Alain Pinoges

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Page 13: Les chemins de sainte Anne mars 2016

III

Quelques secondes pour réagir. Un gros doute surgit : puis-je répondre oui alors que le jugement appartient à Dieu, puis-je me substituer à Lui, leurrer cet homme, le déculpabiliser à bon compte ? Ne pas tergiverser non plus : il faut vraiment aller dans le sens de l’amour miséricordieux. Je réponds : oui, je le crois, si tu demandes sincèrement pardon.Plus tard, il me dit : En tuant, j’ai détruit la famille de ma victime mais aussi ma propre famille qui ne veut plus me voir. Vraiment, est-ce que Dieu peut me pardonner ? Je lui cite des paroles du Christ, l’invite à méditer, à prier, à avoir confiance. Je lui renouvelle

ma conviction que Dieu ne l’abandonne pas. À mon grand regret, cet homme a ensuite coupé les liens avec l’aumônerie puis a été transféré dans un autre établis-sement. Où en est-il aujourd’hui ?”L’aumônier va vers l’autre, le rencontre, l’écoute, reçoit de lui ce qu’il peut nous donner. Cette démarche affirme le res-pect de la dignité, de la liberté de chacun. L’homme “blessé, coupable” doit garder ou (re)trouver l’Espérance, suivre son che-min personnel, triple démarche de vérité : reconnaître sa faute, concevoir le mal fait à autrui, demander le pardon de Dieu et des victimes.

Nous confions à Dieu ces personnes. Il nous guide dans cette mission par son Esprit. Il transforme notre présence en prison en témoignage de son amour, par la gratuité totale et profonde de notre ser-vice : il ne cherche pas à avoir des résultats mais nous engage dans une logique de la Miséricorde.

Les aumôniers des prisons d’Argentan et de Condé-sur-Sarthe

L’amour de DieuUne amie témoigne : “Pendant 8 ans, j’ai vécu avec ma grand-mère. Nous nous sommes souvent disputées, car elle n’était pas croyante et se moquait de moi quand je priais ou allais à l’église. En 2010, elle a

été opérée d’un cancer des poumons. Sans succès. J’ai beaucoup prié pour qu’elle se convertisse. Quand je lui ai demandé si elle voulait bien que je fasse venir un prêtre pour qu’elle se confesse et reçoive la communion, elle a accepté à contrecœur.Après une retraite prêchée sur l’amour de Dieu, je lui ai raconté combien Dieu l’aime, qu’Il est mort sur la Croix aussi pour elle, qu’Il attend qu’elle Lui ouvre son cœur parce qu’Il veut tout lui pardonner. Elle en a été touchée et très heureuse. Elle voulait que je lui en parle tout le temps. Quel changement dans son attitude !

En même temps, une amie lui a donné une image avec le texte du chapelet de la miséricorde qu’elle ne connais-sait pas, pas plus que le Notre Père et le Je vous salue Marie. Elle m’a demandé de prier avec elle tous les jours, jusqu’à sa mort.”

Sœur Monique-Marie

Vivre la réconcilationÀ Montligeon, il n’est pas rare de rencontrer des per-sonnes portant en eux la grande souffrance de n’avoir pas pu pardonner ou se réconcilier avec l’être cher avant sa mort.On pense souvent qu’alors tout est fini et qu’il n’est plus possible de vivre un pardon. Mais l’amour ne meurt pas et dans la communion des saints il est toujours possible, au-delà de la mort, de vivre une réconciliation.Ainsi Thérèse, 85 ans, voyant l’âge avancer, s’inquiète de sa peur de la mort.Elle a perdu sa maman à l’âge de 12 ans en pleine période de guerre. Elle avait été confiée à une tante, en zone libre, au début de la guerre. Ses parents les rejoignent au bout de quelques années, mais voilà que sa maman tombe malade et meurt en quelques jours… Dès lors, elle vit chez sa tante, mais elle ne lui trouve pas l’affection et la tendresse d’une mère.Longtemps plus tard, elle prend conscience, au cours d’une session d’accompagnement au deuil, que ses peurs viennent d’un blocage depuis le décès de sa maman et qu’elle a à vivre une démarche de réconciliation vis-à-vis de sa tante elle-même décédée. Au cours d’un temps d’adoration, elle ose, dans sa prière, une parole de vérité et de pardon à sa tante comme si elle était devant elle. Elle ressent suite à cette démarche une immense paix qui, depuis ce jour, ne l’a pas quittée. Elle peut désormais évoquer sa propre mort avec sérénité.

La miséricorde en famille

Une année sainte de la Miséricorde

Le vendredi 13 novembre 1936, Jésus inspire à sœur Faustine le texte du chapelet de la miséricorde, spécialement efficace “pour les agonisants”. “Les âmes qui réciteront ce chapelet seront enveloppées par ma miséricorde pendant leur vie et surtout à l’heure de la mort” (PJ 754).

L’amour ne meurt pas et dans

la communion des saints, il est toujours possible, au-

delà de la mort, de vivre une

réconciliation.

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ORNE actualités

IIII

La Miséricorde jusque dans les prisons

À Condé-sur-Sarthe, 38 % des personnes écrouées ont tué, et près de 50 %

ont commis des violences (stat. au 31 décembre 2014). Le pardon y est un sujet incontournable, brû-lant. Un aumônier témoigne.“Après une réunion, les surveil-lants gèrent le retour aux cellules, nous ne pouvons pas rester plus longtemps. La tête penchée, la voix hésitante, le regard troublé, la question jaillit : J’ai tué un homme. Vous, êtes-vous sûr que Dieu peut me pardonner mon crime ?

ORNE actualités

D epuis le 8 décembre, le pape François a ouvert une Année sainte de la Miséricorde qui se

conclura le 20 novembre 2016. Une année sainte, ou jubilé, est un grand évé-nement festif qui doit permettre conver-sion et renouveau. Proclamer une Année sainte de la miséricorde, c’est offrir à chacun et demander à toute l’Église de recevoir, célébrer et offrir toujours mieux : la miséricorde divine.“Miséricordieux comme le Père” est la “devise” de cette année sainte. La misé-ricorde, cet amour qui va jusqu’au pardon et au don de soi, est la manière d’aimer de Dieu, que nous découvrons en Jésus et dont nous devons témoigner. L’Église “a pour mission d’annoncer ce cœur battant de l’Évangile” (pape François).Cette année a débuté par l’ouverture, à Saint-Pierre de Rome, de la Porte sainte mais aussi dans notre diocèse de quatre autres portes saintes où, toute l’année, un “parcours” est proposé afi n de mieux découvrir la miséricorde de Dieu dans nos vies : à la cathédrale de Sées, à la basilique Notre-Dame d’Alençon, au

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supporter patiemment les personnes ennuyeuses !).Dans nos paroisses, mouvements ser-vices, dans les lieux de fracture de notre société (hôpitaux, prisons, familles souffrantes, réfugiés…), “Partout où se trouvent des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde”.

De nombreuses propositions dans l’Orne

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Vous, êtes-vous sûr que Dieu peut me

pardonner mon crime ?

Il faut être solidement convaincu que tout être, même le plus abîmé, est une personne qui reste aimée de Dieu, au fond de laquelle brille toujours une étincelle de beauté, au-delà de ses actes.

Ciric / Alain Pinoges

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Page 14: Les chemins de sainte Anne mars 2016

IVIV

U ne sœur de mon père était reli-gieuse. J’étais en admiration devant ce qu’elle faisait : les nuits

entières passées à veiller les malades en fi n de vie qui vivaient dans de petites mansardes au sixième étage, sous les toits à Paris. Elle était religieuse de “La Miséricorde”, “sœur-garde-malades” comme on disait.Je suis allé récemment frapper à la porte de la maison Mère de ces religieuses à Sées. Deux responsables, Grégoria, espagnole, et Reine-Claude, réunionnaise, m’ont accueilli dans la simplicité, avec beau-coup de disponibilité. Le fon-dateur de leur communauté, le père Bazin, était un prêtre de l’Orne, voici 200 ans ; lointain disciple de Saint-Jean-Eudes, prêtre lui aussi originaire du département et très proche des plus pauvres. C’est grâce au père Bazin qu’en 1823, les premières femmes voulant consacrer leur vie aux malades devinrent des “Filles de Charité, servantes de Jésus et Marie”. En 1825, elles devinrent “Sœurs de la Miséricorde” car, dit alors l’évêque au père Bazin : “Vos fi lles sont les messa-gères de la Miséricorde divine, il faut les appeler : Sœurs de la Miséricorde.”

Dans les Statuts de leur congrégation, les religieuses ont essayé de défi nir le mot miséricorde. Il a fallu cinq mots pour le dire : “La Miséricorde est amour, Ten-dresse, Compassion, Pardon et Récon-ciliation”. “C’est ce que nous sommes appelées à témoigner et à transmettre, et nous rejoignons ce que le pape François demande à l’Église de faire aujourd’hui encore”, m’ont dit les deux religieuses qui m’accueillaient. “Notre spiritualité nous invite à regarder quotidiennement le Christ

de la Passion (la Croix) pour mieux rejoindre les souffrants”.

Présence fortePendant près de 200 ans, les sœurs de la Miséricorde ont parcouru notre pays, et nous en contemplons les traces dans toutes les villes de notre département. Elles n’étaient pas dans les hôpi-taux, mais allaient dans les

maisons. Elles sont encore présentes ici ou là dans le grand Ouest de la France. Des Africaines ont aussi pris le chemin de la Miséricorde dont une vingtaine a des dispensaires et des centres de soins dans leur pays, au Togo ou au Cameroun. Les amis de la Congréga-tion en France vivent d’ailleurs un beau partenariat avec elles.

Religieuses de la Miséricorde

ORNE actualités

PUBLICATION DU DIOCÈSE DE SÉES B.P.25 - 61 500 Sées.DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Emmanuelle Le CointreÉditeur : Bayard Service Édition Ouest, BP 97 257 - 35 772 Vern-sur-Seiche Tél. 02 99 77 36 36 - [email protected] -www.bayard-service.com. SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Bernard Le FellicMAQUETTE : Christelle Karpikhine - Vanessa Robidou - IMPRIMERIE : Du Loch.DÉPÔT LÉGAL : 1er trimestre 2016 - ISSN en cours

Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur quelque support que ce soit la présente maquette Orne Actualités, sans autorisation préalable et écrite de la part de Bayard Service. Tout contrevenant s’expose à des poursuites pénales.

Père Bazin.

À la Maison Mère, les religieuses ont donné récemment tout ce qu’elles avaient pour accueillir des souffrants âgés ayant besoin de vivre en Ehpad. Elles y ont aussi un Centre spirituel pour ceux qui ont besoin de la Miséricorde divine. Ainsi va la vie, ainsi va notre Église, appelée plus que jamais à être signe d’un Dieu qui aime les hommes jusqu’à tout donner et se donner lui-même.

Denis Mary, prêtre

Vos fi llessont les

messagèresde la

Miséricorde.

Sœurs Gregoria et Reine-Claude.

Deux pèlerinages pour fêter les 250 ans de la naissance du Père Jean Bazin :

- À Fresnes, son lieu de naissance : samedi 9 avril 2016

- À Jersey, sa terre d’exil : samedi 3 septembre 2016

Deux pèlerinages pour fêter l’année de la miséricorde :

- À Lourdesdu 25 au 30 août 2016

- À Romedu 20 au 27 octobre 2016

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Page 15: Les chemins de sainte Anne mars 2016

1515

Les derniers réfugiés venaient d’arriver au camp de Domiz. Akram était de ceux-là. Il n’avait pu avoir de place dans les baraques et les tentes instal-lées par les organismes humani-

taires car elles avaient été prises d’assaut par les plus forts et les plus rapides.Seule la carcasse d’une voiture incendiée lui permettait de se protéger un peu des rigueurs de l’hiver naissant.Quel destin pour un petit bonhomme de neuf ans ! Après les interminables jour-nées de marche forcée, les privations, les humiliations et la mort de ses parents de-vant ses yeux, le voilà seul, sans défense, abandonné dans ce camp inhumain, par-qué comme du bétail et livré en pâture à la cruauté d’un monde sans pitié.Tapi dans son abri de fortune, Akram sanglotait doucement. La faim et la soif le tiraillaient mais personne ne faisait attention à lui.

- Ah ! soupira-t-il, si seulement on vou-lait me donner un bout de pain ! Si seulement…Il ramène vers lui un lambeau de toile trouvé par terre pour s’abriter un peu de la bise glaciale qui mord ses petites mains dénudées.Soudain, il aperçoit sur le sol un drôle de petit pain en forme de bonhomme laissé tombé là par des bénévoles de la Croix rouge.Akram s’en saisit et s’apprêta à le manger quand une petite voix s’écria :

- Pitié, ne me mange pas, s’il te plaît, laisse-moi retourner dans mon royaume.Akram demeura stupéfait. Puis, reprenant

Conte

Akram

ses esprits, il se dit :- Voyons, ce n’est pas possible ! Un mor-

ceau de pain ne peut pas parler, c’est la faim qui me fait divaguer.

Il approcha alors le drôle de petit pain de sa bouche pour le croquer lorsqu’il enten-dit de nouveau la petite voix qui lui dit :

- Pitié ! Ne me croque pas, laisse-moi retourner chez moi.

- Mais, je n’ai rien mangé depuis trois jours, protesta Akram.

- Écoute, reprit le petit pain, je sais que tu es un bon garçon, aussi je vais t’aider. Ferme les yeux et donne-moi la main.L’enfant obéit et tout à coup, il se sentit emporté dans les airs.

- Tu peux ouvrir les yeux maintenant, dit le petit pain. Nous voici arrivés. Tu es chez moi dans le Royaume des friandises.Akram n’en croyait pas ses yeux. Tout n’était que gâteaux, crèmes, pains d’épices, nougats, chocolats et bonbons multicolores.

- Vas-y, dit alors le petit pain, prends ce que tu veux et mange à ta faim.

Akram accepta et sans retenue, ingurgita éclairs, sablés, religieuses, truffes, mar-rons glacés et mille autres friandises aussi délicieuses les une que les autres. Enfin repu, il se blottit contre une charlotte aux fraises géantes et s’endormit.Un vent glacial le réveilla soudain et il s’aperçut qu’il était à nouveau contre la carcasse de la voiture.

- Ce n’était donc qu’un rêve, dit-il, et en proie au désespoir, il se mit à pleurer.

Tout à coup une petite voix se fit entendre :- Pitié, aide-moi, sauve-moi !- Qui parle ? demande Akram.- C’est moi, là, à côté de la roue, le petit

ours en peluche. On m’a jeté parce que j’avais la jambe arrachée. Aide-moi à rentrer dans mon royaume.

- Que dois-je faire ? demanda Akram.- Prends-moi dans tes bras et ferme les

yeux.

Akram obéit et bientôt, il fut transporté dans les airs.

- Tu peux ouvrir les yeux, maintenant, dit le petit ours, nous sommes arrivés. Tu es dans mon royaume, le Royaume des jouets.

Akram ouvrit les yeux et découvrit un univers féerique de jouets et de jeux de toutes sortes.

- Eh bien, vas-y, dit le petit ours, qu’at-tends-tu ? Tout cela est pour toi !Akram, prit alors tout ce qu’il pouvait prendre et il joua, joua, joua jusqu’à ce qu’épuisé, il s’endormît dans les bras d’un Mickey géant.

Le souffle glacial de la bise le réveilla au milieu du décor funeste du camp.

- Non, c’est trop injuste, s’écria-t-il. Ce n’était encore qu’un rêve !

- Akram, Akram, murmurèrent alors deux voix. Ne pleure pas, nous sommes tes amis, tu sais, le petit pain et le petit ours.

- Allez au diable, voix de malheur, vous n’êtes que des songes, s’écria Akram furieux.

- Allons, calme-toi, nous venons t’aider. Regarde dans le ciel. Tu vois ces deux étoiles qui brillent ? Eh bien c’est nous. Nous t’attendons. Ferme les yeux et tend tes mains.Akram s’exécuta et soudain, il s’éleva, s’éleva, s’éleva tout là-haut, dans les nues.Où se trouve le petit Akram ? Nul ne le sait mais ce qui est sûr c’est que désormais trois étoiles brillent dans le ciel côte à côte.

Pierre Rives

IVIV

U ne sœur de mon père était reli-gieuse. J’étais en admiration devant ce qu’elle faisait : les nuits

entières passées à veiller les malades en fi n de vie qui vivaient dans de petites mansardes au sixième étage, sous les toits à Paris. Elle était religieuse de “La Miséricorde”, “sœur-garde-malades” comme on disait.Je suis allé récemment frapper à la porte de la maison Mère de ces religieuses à Sées. Deux responsables, Grégoria, espagnole, et Reine-Claude, réunionnaise, m’ont accueilli dans la simplicité, avec beau-coup de disponibilité. Le fon-dateur de leur communauté, le père Bazin, était un prêtre de l’Orne, voici 200 ans ; lointain disciple de Saint-Jean-Eudes, prêtre lui aussi originaire du département et très proche des plus pauvres. C’est grâce au père Bazin qu’en 1823, les premières femmes voulant consacrer leur vie aux malades devinrent des “Filles de Charité, servantes de Jésus et Marie”. En 1825, elles devinrent “Sœurs de la Miséricorde” car, dit alors l’évêque au père Bazin : “Vos fi lles sont les messa-gères de la Miséricorde divine, il faut les appeler : Sœurs de la Miséricorde.”

Dans les Statuts de leur congrégation, les religieuses ont essayé de défi nir le mot miséricorde. Il a fallu cinq mots pour le dire : “La Miséricorde est amour, Ten-dresse, Compassion, Pardon et Récon-ciliation”. “C’est ce que nous sommes appelées à témoigner et à transmettre, et nous rejoignons ce que le pape François demande à l’Église de faire aujourd’hui encore”, m’ont dit les deux religieuses qui m’accueillaient. “Notre spiritualité nous invite à regarder quotidiennement le Christ

de la Passion (la Croix) pour mieux rejoindre les souffrants”.

Présence fortePendant près de 200 ans, les sœurs de la Miséricorde ont parcouru notre pays, et nous en contemplons les traces dans toutes les villes de notre département. Elles n’étaient pas dans les hôpi-taux, mais allaient dans les

maisons. Elles sont encore présentes ici ou là dans le grand Ouest de la France. Des Africaines ont aussi pris le chemin de la Miséricorde dont une vingtaine a des dispensaires et des centres de soins dans leur pays, au Togo ou au Cameroun. Les amis de la Congréga-tion en France vivent d’ailleurs un beau partenariat avec elles.

Religieuses de la Miséricorde

ORNE actualités

PUBLICATION DU DIOCÈSE DE SÉES B.P.25 - 61 500 Sées.DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Emmanuelle Le CointreÉditeur : Bayard Service Édition Ouest, BP 97 257 - 35 772 Vern-sur-Seiche Tél. 02 99 77 36 36 - [email protected] -www.bayard-service.com. SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Bernard Le FellicMAQUETTE : Christelle Karpikhine - Vanessa Robidou - IMPRIMERIE : Du Loch.DÉPÔT LÉGAL : 1er trimestre 2016 - ISSN en cours

Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement sur quelque support que ce soit la présente maquette Orne Actualités, sans autorisation préalable et écrite de la part de Bayard Service. Tout contrevenant s’expose à des poursuites pénales.

Père Bazin.

À la Maison Mère, les religieuses ont donné récemment tout ce qu’elles avaient pour accueillir des souffrants âgés ayant besoin de vivre en Ehpad. Elles y ont aussi un Centre spirituel pour ceux qui ont besoin de la Miséricorde divine. Ainsi va la vie, ainsi va notre Église, appelée plus que jamais à être signe d’un Dieu qui aime les hommes jusqu’à tout donner et se donner lui-même.

Denis Mary, prêtre

Vos fi llessont les

messagèresde la

Miséricorde.

Sœurs Gregoria et Reine-Claude.

Deux pèlerinages pour fêter les 250 ans de la naissance du Père Jean Bazin :

- À Fresnes, son lieu de naissance : samedi 9 avril 2016

- À Jersey, sa terre d’exil : samedi 3 septembre 2016

Deux pèlerinages pour fêter l’année de la miséricorde :

- À Lourdesdu 25 au 30 août 2016

- À Romedu 20 au 27 octobre 2016

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Page 16: Les chemins de sainte Anne mars 2016

16

J’ai lu pour vous…

Le grand souffle de l’Exodede Yves Saout Éditions Fayard-Mame

Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration avec l’École de la foi de Fribourg qui, à la demande des équipes apostoliques du Nord Cameroun, a organisé des “Mois de la foi” sous la direction de Jacques Lœw. La partie biblique a été assurée par Yves Saout.

Ce livre étudie la méditation d’un peuple sur la libération accom-plie par Dieu.La méditation révèle que l’exode est la rencontre de Dieu avec Israël, son peuple.Dieu de l’exode se révèle comme celui qui prend conscience de l’oppression que subit son peuple, de la servitude à laquelle il est soumis et Dieu intervient pour le libérer.Au fil des chapitres, nous nous dirigeons vers notre propre exode en écoutant le message de vie pour l’homme d’aujourd’hui dans notre monde planétaire.

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Yves Saout est né en 1938 à Brest. Son père était ouvrier à l’arsenal.À la fin de ses études secondaires, il désirait devenir prêtre-ouvrier. Après des études au Grand Séminaire de Quimper et son service militaire en Algérie, il poursuit sa formation à Rome où il obtient une licence de Théo-logie et une autre en Écritures Saintes.Il revient alors à Brest comme professeur de philosophie et aumônier de lycée.

Désireux, depuis toujours, d’aller en Afrique, il demande de partir en mission. Il est alors envoyé au Cameroun où il enseigne l’Ancien et le Nouveau Testament à de futurs prêtres africains.Yves Saout va désormais partager son ministère entre l’annonce de l’Évangile, la formation des communautés chré-tiennes et la promotion humaine.

Pierre Rives

Yves Saout, qui êtes-vous ?

Page 17: Les chemins de sainte Anne mars 2016

17

partir de la Pentecôte. Cependant, de nos jours, nous en trouvons et en consom-mons toute l’année.Du côté gastronomique, méfions-nous des “imitations”. Il y a veau et veau. Le summum de la qualité est réservé à l’animal élevé sous la mère. Bénéficiant, depuis 1971, du Label rouge, il donne une viande tendre et rosée à souhait. Quel que soit le morceau ou la préparation, il donnera entière satisfaction. N’oubliez pas cependant de bien choisir la pièce en fonction de la recette : une épaule, une noix, une culotte ou un quasi seront à rôtir. Des côtes, un filet ou une noix pâtissière feront des heureux à la poêle ou au bar-becue… Du collier, de la poitrine ou du tendron feront merveilles en plats mijotés.

Nous venons de vivre un temps de carême enrichissant, mais ponctué de jeûne et de priva-tions, pour arriver aux fêtes de Pâques et leurs cortèges de gourmandises : chocolat, bon-

bons et bien sûr, l’agneau pascal.En effet, beaucoup de fêtes religieuses sont associées à un plat, ou à un mets. Leur usage est lié à l’Histoire, à la tra-dition catholique ou tout simplement à la période, à la région ou à l’époque à laquelle on vit.Ainsi, a-t-on pris l’habitude d’attribuer l’agneau à Pâques, la bûche, la dinde et les mendiants en Provence à Noël, la galette des rois à L’Épiphanie, les crêpes à la Chandeleur ou les beignets à la mi-carême.Mais qu’en est-il du veau de Pentecôte ? Rien de bien traditionnel, en réalité, juste une opération commerciale orchestrée par les éleveurs de veaux dans les années 90. Voyant leur vente baisser et les veaux arrivant en grand nombre à maturité à cette période, ils décidèrent de promou-voir, pour cette période, la consommation de viande de veau. Quelques printemps plus tard et après un certain nombre d’ac-tions bien ciblées, force est de constater qu’aujourd’hui, le veau et la Pentecôte sont indissociables.

Un vieux dicton paysan disait : “A la Pentecôte, le veau perd une côte”. Ce qui signifiait qu’il y en avait tant sur le marché que leur prix baissait. Nous avons seulement oublié que le veau est un pro-duit de saison. En effet, les bêtes nées à la fin de l’hiver, sont consommables à

La table de Jean-Claude

Le veau dit “de Pentecôte”

Pour un meilleur résultat, privilégiez une viande bien rose, sortez-la du réfrigérateur trente minutes avant cuisson et arrosez-la de jus de citron pour lui garder une belle couleur rose pale à blanche. Surtout ne pas trop cuire la viande, elle se mange rosée pour apprécier toute sa saveur sauf pour les viandes mijotées, bien sûr.

Bon appétit mais comme Moïse, rejetez le veau d’or, symbole d’oisiveté

17

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Le filet mignon de veau en cocotte aux petits légumes de saisonIngrédients : 1 filet mignon de veauDes lardons, thym, laurier, échalotes ciselées, huile, beurreLes petits légumes : carottes, navets, pommes de terre grenailles, petits pois frais, fèves, haricots mange-tout, petits oignons blancs selon la saison.

Faire revenir le filet mignon de tous les côtés dans une cocotte avec mi-huile mi-beurre. Ajouter les lardons et l’échalote ciselée. Déglacer au vin blanc moel-leux et mouiller avec de l’eau ou mieux encore avec un fond de veau (dans ce cas ne pas trop saler). Poivrer. Après 20 minutes, ajouter les pommes de terre, les fèves et les petits pois. Pendant ce temps, glacer les carottes et les navets dans une casserole avec du beurre, un peu d’eau et du sucre et une fois bien dorés, les ajouter à la viande et laisser mijoter le tout encore 10 à 15 minutes.Servir aussitôt, parsemé d’estragon haché et accompagné d’un Bourgogne blanc (avec modération bien entendu).

Page 18: Les chemins de sainte Anne mars 2016

18

Baptêmes

Longny-au-Perche22 novembre 2015 : Alban Ganivet

Randonnai28 novembre 2015 : Imaya Nembot

Mariage

Tourouvre17 octobre 2015 : Mathilde Palix et Maurice Cantrainne

Inhumations

Chennebrun24 novembre 2015 : René Ponsonnaille (81 ans)19 janvier 2016 : Louis Maudet (86 ans)

Irai13 octobre 2015 : Laëtitia Guidat (25 ans)14 décembre 2015 : Maurice Donado (85 ans )

Longny au Perche21 octobre 2015 : Claire Roy ( 95 ans )11 décembre 2015 : Claude Louvigny (80 ans)23 décembre 2015 : Emelinda Dasilva (84 ans)8 janvier 2016 : Solange Tellier (100 ans)12 janvier 2016 : André Siret (78 ans)

L’Hôme Chamondot20 novembre 2015 : Germaine Levesque (93 ans)

Marchainville20 novembre 2015 : Jeanne Provost (81 ans)

Monceaux23 novembre 2015 : André Chauvin (92 ans)

Moulicent2 décembre 2015 : Suzanne Cavet (74 ans)

Moussonvilliers23 octobre 2015 : Auguste Kerrier (82 ans)31 octobre 2015 : Marie Lettry (79 ans)

Neuilly30 octobre 2015 : Louise Cordier (94 ans)

Randonnai4 décembre 2015 : Marcel Coville (60 ans)11 décembre 2015 : Hervé Durand (50 ans)2 janvier 2016 : Josiane Delaval (67 ans)

St Christophe-sur-Avre2 novembre 2015 : Patricia Coville (60 ans)

Tourouvre17 octobre 2015 : Marie-Louise Dupire ( 91ans )22 octobre 2015 : Daniel Desve ( 68 ans )24 octobre 2015 : Anna Elsermans ( 87 ans )30 octobre 2015 : Jeanne Charpentier ( 85 ans )14 novembre 2015 : Yves Marin (87 ans)17 novembre 2015 : Albert Dupire (93 ans )19 novembre 2015 : Lucienne Jousselin (93 ans)26 novembre 2015 : Roland Capron (97 ans)3 décembre 2015 : René Dujardin (64 ans)7 janvier 2016 : Geneviève Baron (90 ans)7 janvier 2016 : Roland Froger (87 ans)

Livre de vieV

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De dimanche en dimanche• Samedi 5 marsMesse à Randonnai à 18h30• Dimanche 6 marsMesses à Chennebrun et Longny-au-Perche à 10h30• Dimanche 13 mars Messes à Tourouvre et Neuilly à 10h30• Dimanche 20 mars (Rameaux)Messes à Longny-au-Perche et Tourouvre à 10h30• Jeudi 24 mars (Jeudi saint)Célébration à St-Maurice-les-Charencey à 20h

• Vendredi 25 mars (Vendredi saint)Célébration à Longny-au-Perche à 20h• Samedi 26 mars (Veillée pascale)Messe à Tourouvre à 21h• Dimanche 27 mars (Dimanche de Pâques)Messes à Saint Maurice-les-Charencey et Lon-gny-au-Perche à 10h30

• Samedi 2 avrilMesse à Randonnai à 18h30Dimanche 3 avril 2016 (Di-manche de la Miséricorde)Messes à Tourouvre et Neuilly à 10h30• Dimanche 10 avrilMesses à Chennebrun et Longny-au-Perche à 10h30

Corin

ne M

ERCI

ER/C

IRIC

Page 19: Les chemins de sainte Anne mars 2016

19

Cela me rassure, car d’une façon ou d’une autre, Jésus sera toujours à nos côtés.

Victoria

Cela m’aide à être heureux

et à croire en la vie. Jules

Jésus est ressuscité pour nous. C’est incroyable

car il a donné sa vie pour nous ! Charlotte

Moi, cela m’aide à croire en Dieu.

Claire

Ça donne une autre image de la mort.

Ça fait moins peur. Ça prouve qu’il y a une vie après la mort.

Alice

Jésus est vraiment vivant en nous. Cela nous fait du bien

de le savoir, il est dans notre cœur. Adèle

C’est plus joyeux de savoir que quelqu’un qu’on aime est vivant !

Pauline

On sait que Jésus peut nous

aider et qu’on peut lui parler.

Judith

C’est comme si la vie renaissait,

plus merveilleuse qu’avant. Caroline

Cela nous montre que Dieu peut vraiment faire des merveilles.

Et cela nous prouve que Jésus est bien son Fils.

Pierre

Le coin des

enfants

FILLES ET GARÇONS : QUI SOMMES-NOUS ?

Les chrétiens croient que Jésus, après sa mort, a été ressuscité par Dieu, et que nous aussi nous ressusciterons.

Croire en la résurrection, ça change quoi ? Cette question, des enfants y ont répondu. Voici quelques-unes de leurs belles réponses.

Ça change quoi de croire

en la résurrection ?

avec le magazineLe coin des

enfants

CROIRE EN DIEU, ÇA VEUT DIRE QUOI ?

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n : M

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rie•

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w.fi

lote

o.fr

Le mot « croire » vient

d’un mot latin qui signifi e

« avoir confi ance ».

L'expérience de la confi ance,

certains la vivent avec Dieu

et cela les rend heureux.

C’est ce qu’on appelle la foi.

Religion-enfants - 2016.indd 3 25/01/2016 15:33:18

Page 20: Les chemins de sainte Anne mars 2016

Patr

imoi

ne

n calvaire est un repaire, un calvaire est une prière, un calvaire est une lumière.”Voilà pourquoi en avril dernier, la municipalité du Pas Saint-L’Homer a décidé de restaurer et de rallumer cette

lumière. Après plus de trois mois de travaux au cours desquels, le bois de la Croix fut remplacé, le Christ en fonte de la fonderie Verrebout à Paris datant de 1885, nettoyé, sablé et repeint et les fondations et les plantations refaites, le calvaire des Bégaults a été remis à sa place le 11 juillet dernier.

Bénédiction le 15 aoûtLe 15 août, une messe en l’église Saint-L’Homer fut célébrée par le père Jean-Claude Poisson entouré des autorités, des Lhomériens et des habitants des villages environnants. Après la bénédiction, l’ensemble des participants, a admiré le travail accompli et remercié et applaudi tous les bénévoles qui ont participé à cette restauration, en particulier Bernard Taillandier qui a offert le bois pour la Croix et Daniel

Hameau pour la remise en forme, le façon-nage et le traitement.

Origine latine

Afin de mieux connaître l’ori-gine des calvaires, voyons ce que l’Histoire nous en ap-prend : le mot calvaire vient du latin calvarium, traduction de l’araméen Golgotha signifiant lieu du crâne, là où le Christ a été crucifié. La plupart des calvaires ont été, soit offerts par de riches paroissiens du village, soit édi-fiés comme monuments com-mémoratifs afin de marquer un

évènement particulier : un accident, une chute de cheval, une attaque de brigands, la marque de la foudre, un meurtre ou en mémoire d’une mission, d’un jubilé, d’un vœu exaucé, ou encore pour indiquer le chemin aux pèlerins…Hélas, beaucoup de ces témoins de notre foi, de notre histoire ou de notre vie, ont disparu au cours de la Révolution, des guerres de 1870, 14-18 ou 39-45. Heureusement, de nos jours, nombreuses paroisses, communes ou associations mettent tout en œuvre pour restaurer ces témoins de notre passé.

Soutien financier

Dans la continuité de cette politique de restauration de notre patrimoine, l’associa-tion Patrimoine aux sources de l’Eure et la commune du Pas Saint-L’Homer envisagent, avec l’aide de la Fondation du patrimoine et des dons des bienfaiteurs, la restauration des bannières dédiées à saint Laumer.Notons, à cet égard, que Le père Poisson a offert la quête de la messe du 15 août et Echollines la recette du concert du 26 septembre. Espérons que ces initiatives inciteront les partenaires, les habitants, les paroissiens et toutes bonnes volontés à participer à cet effort de conservation des traces de notre histoire et du travail de nos ancêtres. Ils comptent sur vous ! Jean-Claude Chevalier

Le calvaire du Pas Saint-L’Homer

De nos jours, nombreuses

paroisses, com-munes ou associa-tions mettent tout

en œuvre pour restaurer ces

témoins de notre passé.

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