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RAZANAKOLONA Nivohanta Miarintsoa
LES PRINCIPALES CAUSES DE L’ASCITE CHEZ L’ADULTE VUES DANS LE SERVICE VAQUEZ
Thèse de Doctorat en Médecine
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
Année 2004 N°6804
LES PRINCIPALES CAUSES DE L’ASCITE CHEZ L’ADULTE VUES
DANS LE SERVICE DE VAQUEZ.
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 15 janvier 2004
à Antananarivo
Par
Mademoiselle RAZANAKOLONA Nivohanta Miarintsoa
Née le 10 avril 1976 à Antananarivo
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE
(Diplômé d’état)
MEMBRES DE JURY
Président de thèse : Professeur RABETALIANA Désiré
Juges de thèse : Professeur RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA
Nantenaina S
Professeur FIDISON Augustin
Rapporteur :Docteur RANDRIA Mamy Jean de Dieu
UNIVERSITE D’ANTANANARIVOFACULTE DE MEDECINE
Année Universitaire 2003-2004
I- DIRECTION
A. DOYEN :
M. RAJAONARIVELO Paul
B. VICE-DOYENS
- Administration et Finances M. RAMAKAVELO Maurice Philippe
- Appui à la recherche et Formation Continue M. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
- Relations Internationales M. RAKOTOBE Pascal
- Relations avec les Institutions et Partenariat M. RASAMINDRAKOTROKA Andry
- Ressources Humaines et Pédagogie M. RAMAKAVELO Maurice Philippe
- Scolarité et Appui à la Pédagogie M. RAKOTOARIMANANA Denis RolandM. RANAIVOZANANY Andrianady
- Troisième cycle long, Enseignementpost-universitaire, CAMES et Titularisation
M. RABENANTOANDRO RakotomanantsoaM. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
C-CHEF DE DEPARTEMENT
- Biologie M. RASAMINDRAKOTROKA Andry- Chirurgie M. RANAIVOZANANY Andrianady- Médecine M. RABENANTOANDRO Rakotomanantsoa- Mère et Enfant Mme RAVELOMANANA RAZAFIARIVAO
Noëline- Santé Publique M. RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin- Sciences Fondamentales et Mixtes Mme RAMIALIHARISOA Angéline- Tête et cou Mme. ANDRIANTSOA RASOAVELONORO
Violette
II- PRESIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE :
M. RAJAONARIVELO Paul
III-COLLEGE DES ENSEIGNANTS :
A- PRESIDENT :Pr. RAPELANORO RABENJA Fahafahantsoa
B- ENSEIGNANTS PERMANENTS
1) PROFESSEURS TITULAIRES D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE
DEPARTEMENT BIOLOGIE- Immunologie Pr. RASAMINDRAKOTROKA Andry
DEPARTEMENT ME DECINE ET SPECIALITES MEDICALES - Endocrinologie et métabolisme- Médecine Légale- Néphrologie
- Neuropsychiatrie- Neurologie- Pneumologie-Phtisiologie
Pr. RAMAHANDRIDONA GeorgesPr. SOAVELO PascalPr. RAJAONARIVELO PaulPr. RABENANTOANDRO RakotomanantsoaPr. ANDRIAMBAO Damasy SethPr. TEHINDRAZANARIVELO Alain DjacobaPr. ANDRIANARISOA Ange
DEPARTEMENT MERE ET ENFANT
- Pédiatrie néonatale Pr. RANDRIANASOLO Olivier
DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE- Administration et Gestion Sanitaire
- Education pour la Santé- Médecine du travail- Santé familiale
Pr. RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette Pr. ANDRIAMANALINA NirinaPr. RAHARIJAONA Vincent MariePr. RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin
- Santé Communautaire Pr. RANDRIANARIMANANA Dieudonné- Santé Publique et Recherche- Statistiques et Epidémiologie
Pr. ANDRIAMAHEFAZAFY BarryssonPr. RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
DEPARTEMENT SCIENCES FONDAMENTALES ET MIXTES- Anatomie Pathologique
- Anesthésie-Réanimation
Pr. GIZY Ratiambahoaka DanielPr. RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA Nantenaina SoaPr. FIDISON AugustinPr. RANDRIAMIARANA JoëlPr. RAMIALIHARISOA Angeline
DEPARTEMENT TETE ET COU- Ophtalmologie
- ORL et Chirurgie Cervico-faciale
Pr. ANDRIANTSOA RASOAVELONORO ViolettePr. BERNARDIN PriscaPr. RABENANTOANDRO Casimir
- Stomatologie- Stomatologie et Chirurgie Maxillo-faciale
Pr. RAKOTOVAO Joseph DieudonnéPr. RAKOTOBE Pascal
2) PROFESSEURS D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE :
DEPARTEMENT BIOLOGIE- Biochimie Pr. RANAIVOHARISOA LalaDEPARTEMENT MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES- Dermatologie- Radiothérapie-Oncologie Médicale
Pr. RAPELANORO RABENJA FahafahantsoaPr. RAFARAMINO RAZAKANDRAINA Florine
DEPARTEMENT MERE ET ENFANT- Pédiatrie Pr. RAVELOMANANA RAZAFIARIVAO Noëline
Pr. RAOBIJAONA Solofoniaina HonoréDEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE
- Nutrition et Alimentation Pr. ANDRIANASOLO RogerDEPARTEMENT TETE ET COU
- Neuro-chirurgie- Ophtalmologie Pr. ANDRIAMAMONJY ClémentPr. RASIKINDRAHONA Erline
3) MAITRES DE CONFERENCES :
DEPARTEMENT MERE – ENFANT- Obstétrique M. RAZAKAMANIRAKA Joseph
DEPARTEMENT SANTE PUBLIQUE- Santé Publique M. RANDRIAMANJAKA Jean Rémi
C- ENSEIGNANTS NON PERMANENTS
PROFESSEURS EMERITES
Pr. ANDRIAMANANTSARA LambosoaPr. ANDRIANAIVO Paul ArmandPr. ANDRIANANDRASANA ArthurPr. ANDRIANJATOVO JosephPr. AUBRY PierrePr. KAPISY Jules FlaubertPr. MANAMBELONA JustinPr. RABARIOELINA LalaPr. RABETALIANA DésiréPr. RADESA François de SalesPr. RAHAROLAHY DhelsPr. RAJAONA HyacinthePr. RAKOTOARIMANANA Denis RolandPr. RAKOTOMANGA RobertPr. RAKOTOMANGA Samuel
Pr. RAKOTO-RATSIMAMANGA Suzanne UPr. RAKOTOZAFY GeorgesPr. RAMAKAVELO Maurice PhilippePr. RANDRIAMAMPANDRYPr. RANDRIAMBOLOLONA AiméePr. RANDRIANARIVOPr. RANDRIARIMANGA Ratsiatery Honoré BlaisePr. RASOLOFONDRAIBE AiméPr. RASOLONJATOVO Andriananja PierrePr. RATOVO FortunatPr. RATSIVALAKA RazafyPr. RAZAKASOA Armand EmilePr. RAZANAMPARANY MarcelPr. SCHAFFNER RAZAFINDRAHABA MarthePr. ZAFY Albert
D- IN MEMORIAM
Pr. ANDRIAMAMPIHANTONA EmmanuelPr. ANDRIAMASOMANANA VelsonPr. ANDRIAMIANDRA AristidePr. ANDRIANJATOVO JeannettePr. ANDRIANTSEHENO Raphaël Pr. MAHAZOASY ErnestDr. RABEDASY HenriPr. RAJAONERA FrédéricPr. RAJAONERA RichardPr. RAKOTOBE AlfredDr. RAKOTONANAHARYPr. RAKOTONIAINA PatricePr. RAKOTO- RATSIMAMANGA Albert
Pr. RAKOTOSON LucettePr. RAKOTOVAO Rivo AndriamiadanaPr. RALANTOARITSIMBA ZhouderPr. RAMAHANDRIARIVELO Johnson Pr. RAMANANIRINA ClarisseDr. RAMAROKOTO RazafindramboaPr. RANAIVOARISON Milson JérômePr. RANDRIANARISOLO RaymondPr. RANDRIANONIMANDIMBY JérômePr. RANDRIAMBOLOLONA RobinPr. RANIVOALISON DenysPr. RATSIFANDRIHAMANANA BernardPr. RAVELOJAONA HubertPr. RAZAFINTSALAMA Charles
IV- ADMINISTRATION
A- SECRETAIRE PRINCIPAL
Mme RASOARIMANALINARIVO Sahondra H.
B- CHEFS DE SERVICES :
1. ADMINISTRATION ET FINANCES M. RANDRIARIMANGA Henri2. APPUI A LA RECHERCHE ET FORMATION CONTINUE M. RAZAFINDRAKOTO Willy Robin3. RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS M. RAMARISON Elysée4. RESSOURCES HUMAINES Mme RAKOTOARIVELO Harimalala F.5. SCOLARITES ET APPUI A LA PEDAGOGIE Mme SOLOFOSAONA Sahondranirina6. TROISIEME CYCLE LONG M. RANDRIANJAFIARIMANANA Charles Bruno
DEDICACE
Je dédie cette thèse :
A Dieu, Mon Père céleste
« Confie ton activité au Seigneur et tu réaliseras tes projets »
Proverbes 16 : 3.
A mon père et ma mère
Pour leur soutien durant mes longues années d’étude.
A mes sœurs, mon frère et ma belle sœur
Vous avez partagé mes soucis et mes joies tout au long de mes études.
A toute ma famille
Toute mon affection.
A tous mes ami(es)
Pour leur sympathie et leur amitié qui m’a beaucoup conforté pendant
mes études.
A tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail.
A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DE THESE,
Monsieur le Docteur RABETALIANA Désiré
-Professeur Émérite d’Enseignement Supérieur et de Recherche en
Cardiologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Nous vous remercions vivement de tous vos conseils.
Vous nous faites le grand honneur de présider cette thèse malgré vos nombreuses
occupations,
Vos conseils nous ont beaucoup aidé pour l’amélioration de cette thèse.
Veuillez trouver ici l’expression de notre profonde gratitude et nos respectueuses
considérations.
A NOS MAITRES ET JUGES DE THESE,
Monsieur le Docteur RANDRIANJAFISAMINDRAKOTROKA
Nantenaina S
Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en
anatomie
et cytologie pathologique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Chef de Département Laboratoire au CHU. JRA
Monsieur le Docteur FIDISON Augustin
Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en
Anesthésie-Réanimation à la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Ancien Chef de Service d’Anesthésie-Réanimation à l’HJRA du CHU
D’Antananarivo
Vous avez accepté de siéger parmi notre jury de thèse en dépit de vos
multiples responsabilités et occupations
Veuillez accepter notre gratitude et nos vifs remerciements
A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE
Monsieur le Docteur RANDRIA Mamy Jean de Dieu,
Médecin Spécialiste en Médecine Interne,
Chef de clinique en maladies infectieuses à l’Hôpital Général de
Befelatanana-CHU d’Antananarivo,
Qui nous a guidé et nous a toujours accueilli pour la réalisation de ce
travail
malgré ses nombreuses occupations.
Veuillez recevoir nos vifs remerciments.
A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO :
Monsieur le Professeur RAJAONARIVELO Paul
Tous nos respects.
A TOUS LES MAITRES, PROFESSEURS ET MEDECINS DE LA FACULTE DE MEDECINE, Nos plus vifs remerciements.
A TOUS LES PERSONNELS DE LA FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO.
A TOUS LES PERSONNELS HOSPITALIERS
Tous nos remerciements.
SOMMAIRE
PAGE
INTRODUCTION 1
Première partie : REVUE DE LA LITTERATURE
1.Définition 2
2.Rappel anatomo-physiologique 2
3.Mécanise physiopathologique de l’ascite 4
4.Symptomatologie 6
4.1.Type de description 6
4.2.Formes cliniques 7
5.Diagnostic 8
5.1.Diagnostic positif 8
5.2.Diagnostic différentiel 9
5.3.Diagnostic étiologique 9
5.4.Diagnostic de gravité 16
6.Traitement 16
6.1.Buts du traitement 16
6.2.Moyens 16
6.3.Indications 19
6.4.Surveillance 20
Deuxième partie : METHODOLOGIE
1.Critères d’inclusion 21
2.Critères d’exclusion 21
3.Dossiers retenus 21
Troisième partie : RESULTATS
Quatrième partie : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.Caractéristiques de la population 44
2.Fréquence de l’ascite 46
3.Etiologies de l’ascite 46
4.Motif d’entrée 52
5.Durée d’hospitalisation 53
6.Limites de l’étude 54
SUGGESTIONS 55
CONCLUSION 57
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TABLEAUX
PAGE
Tableau n° 1 : répartition par sexe 25
Tableau n° 2 : répartition selon les tranches d’âge 26
Tableau n° 3 : répartition selon l’âge et le sexe 27
Tableau n° 4 : répartition selon le domicile 28
Tableau n° 5 : répartition par catégories professionnelles 29
Tableau n° 6 : fréquence annuelle de l’ascite 30
Tableau n° 7 : fréquence selon le type de liquide 31
Tableau n° 8 : étiologies de l’ascite tout type de liquide et âge confondus 32
Tableau n° 9 : étiologies des ascites transsudatives 33
Tableau n° 10 : causes des cirrhoses 34
Tableau n° 11 : étiologies des ascites exsudatives 35
Tableau n° 12 : formes des ascites tuberculeuses 36
Tableau n° 13 : ascites cirrhotiques 37
Tableau n° 14 : ascites d’origine cardiaque 38
Tableau n° 15 : étiologies de l’ascite selon les tranches d’âge 39
Tableau n° 16 : étiologies pour le sexe masculin 40
Tableau n° 17 : étiologies pour le sexe féminin 41
Tableau n° 18 : motif d’entrée des patients 42
Tableau n° 19 : durée d’hospitalisation 43
LISTE DES FIGURES
PAGE
Figure n° 1 : répartition par sexe 25
Figure n° 2 : répartition selon les tranches d’âge 26
Figure n° 3 : répartition selon l’âge et le sexe 27
Figure n° 4 : répartition selon le domicile 28
Figure n° 5 : répartition selon la profession 29
Figure n° 6 : fréquence annuelle de l’ascite 30
Figure n° 7 : répartition selon le type de liquide 31
Figure n° 8 : causes de l’ascite sans discrimination de liquide ni de sexe 32
Figure n° 9 : étiologies des ascites transsudatives 33
Figure n° 10 : causes de la cirrhose 34
Figure n° 11 : étiologies des ascites exsudatives 35
Figure n° 12 : formes des ascites tuberculeuses 36
Figure n° 13 : ascites cirrhotiques 37
Figure n° 14 : ascites d’origine cardiaque 38
Figure n° 15 : étiologies pour le sexe masculin 40
Figure n° 16 : étiologies pour le sexe féminin 41
Figure n° 17 : motif d’entrée des malades 42
LISTE DES ABREVIATIONS
AEG : altération de l’état général
Ag HBe : antigène « e »
Ag HBs : antigène australia
ASP : abdomen sans préparation
BK : Bacille de Koch
CHU : Centre hospitalier Universitaire
GT : glutamyl transpeptidase
HTP : hypertension portale
OMI : œdème des membres inférieurs
OMS : organisation mondiale de la santé
TB : tuberculose
INTRODUCTION
L’ascite est une manifestation clinique d’une maladie. Elle s’installe rapidement ou
progressivement au cours de cette maladie (1). Elle n’est détectable cliniquement que
lorsque son volume atteint 2,5 litres (2). Cependant dans bien des cas, le diagnostic en
revient aux examens d’imagerie parce qu’elle est peu abondante ou que la paroi est
épaisse.
Son mécanisme physiopathologique est multifactoriel, d’où la nécessité d’une
investigation plus poussée dont le coût est au-dessus de la possibilité de la plupart des
malades. L’ascite se traite en milieu hospitalier du fait qu’elle exige une conduite à tenir
méthodique et efficace.
Les prévalences et incidences de l’ascite ne sont pas connues car jusqu’à présent aucune
étude n’avait été faite à Madagascar. Ainsi donc une évaluation des causes de l’ascite
semblait nécessaire.
Cette étude, effectuée entre janvier 1998 et décembre 2002 dans le service de
Vaquez du CHU de Befelatanana, vise à évaluer les différentes causes de l’ascite et à
mettre à la disposition des praticiens des données épidémiologiques sur l’ascite afin
d’améliorer sa prise en charge.
Le plan suivant a été adopté pour la réalisation de cette étude :
La première partie est consacrée à un rappel de considérations générales sur l’ascite
selon les données de la littérature.
La deuxième partie porte sur l’étude de cas d’ascite admis dans le service.
Enfin, dans la troisième partie, quelques commentaires et discussions suivies de
suggestions sont formulées avant de conclure.
1
1.DEFINITION
L’ascite se définit comme une accumulation de liquide dans la cavité péritonéale (3).
Le plus souvent l’ascite est libre dans la cavité péritonéale, parfois, elle est cloisonnée
par des adhérences entre le feuillet viscéral et le feuillet pariétal du péritoine (4).
2.RAPPEL ANATOMO-PHYSIOLOGIQUE
Un bref rappel sur les organes les plus concernés par l’ascite va être développé dans
les paragraphes suivants.
2.1.Le péritoine
2.1.1.Anatomiquement
C’est une membrane séreuse annexée aux organes contenus dans la cavité
abdomino-pelvienne (5). Il est constitué de deux feuillets :
-un feuillet pariétal appliqué sur les parois des cavités abdominale et pelvienne.
-un feuillet viscéral constitué par le revêtement séreux des organes abdomino-pélviens.
Entre les deux feuillets se trouve un espace virtuel appelé cavité péritonéale qui devient
réel quand de l’air provenant du tube digestif ou de l’extérieur y pénètre ou quand du
liquide s’y épanche.
Vascularisation du péritoine :
Le péritoine présente de grands replis qui s’étendent entre les viscères. Ils renferment
les vaisseaux sanguins et lymphatiques et les nerfs des organes abdominaux. Le grand
épiploon en particulier contient de nombreux ganglions lymphatiques(6).
2.1.2 Physiologiquement
Les rôles du péritoine sont multiples.
a-Rôle mécanique :
Le péritoine contient et protège les organes par les mésos ou les accole
b-Rôle de défense :
Le grand épiploon, véritable tablier péritonéal lymphatico-graisseux balaie la cavité
péritonéale, piège les germes qui sont phagocytés sur place.
2
L’épiploon s’oppose aussi à l’infection par une barrière mécanique et biologique par la
phagocytose des germes.
c-Rôle d’échange :
L’échange comprend l’absorption péritonéale et l’excrétion péritonéale.
-L’absorption péritonéale peut se faire par voie lymphatique ( protéines plasmatiques,
cristalloïdes, toxines bactériennes ) ou par voie sanguine (électrolytes).
-L’excrétion péritonéale : l’eau, les électrolytes, toutes les fractions protéiques peuvent
filtrer dans le sens plasma péritoine. Cette filtration plasmatique transpéritonéale a deux
conséquences pratiques : une fuite des protéines dans la cavité péritonéale au cours de la
dialyse péritonéale qui peut être abondante et entraîne une hypoprotidémie.
Le péritoine joue un rôle dans les échanges inter - péritonéaux : la pression osmotique,
la pression oncotique, la diffusibilité des substances, la pression hydrostatique.
2.2.La veine porte
2.2.1.Anatomiquement
Le système porte est l’ensemble des veines qui drainent vers le foie du sang venant de
la rate et des intestins, en plus des veines coronaires stomachiques, cardio-tubérositaire,
gastro-epiploique. L’ensemble des veines mésentériques inférieures et supérieures avec
la veine splénique ( reliée avec la veine pancréatique ) forme la veine porte hépatique(7).
2.2.2.Physiologiquement
-La pression portale est estimée par la mesure de la pression intra splénique (les deux
pressions sont voisines). Elle est de 10 à15mmHg ;
-La pression sinusoïdale (intra-hépatique) est estimée entre 7 et 12 mmHg ;
-La pression sus hépatique libre est entre 4 et 8 mmHg (6).
2.3.Métabolisme de l’albumine L’albumine plasmatique est synthétisée exclusivement par l’hépatocyte et représente
50 à 65 % des protéines plasmatiques totales. Elle joue un rôle essentiel dans le
maintien de la pression oncotique du plasma et en cas d’hypoalbuminémie, le
passage d’eau des cellules vers le secteur interstitiel s’accompagne d’œdème.
L’albumine a un rôle dans le transport de la bilirubine, des acides gras, des cations(fer,
calcium..)(8)(9).
3
2.4.Mouvements d’eau entre les compartiments de l’organisme :
Hypothèse de Starling
La paroi capillaire est le siège d’un échange permanent et bidirectionnel d’eau et de
solutés. Starling a émis l’hypothèse que l’état stationnaire observé résulte d’un passage
d’eau filtrée à partir de la lumière capillaire et d’une réabsorption d’eau à partir du tissu
interstitiel. La filtration résulte de la différence entre la pression hydrostatique
intracapillaire et la pression hydrostatique existant dans le tissu interstitiel, la
réabsorption résulte de la différence de la pression osmotique due aux protéines entre le
plasma et le tissu interstitiel.
Il y a œdème à chaque fois qu’il y a excès de liquide dans le tissu. Cela peut être dû à :
-un excès de filtration par baisse anormale de la pression oncotique du plasma due à une
hypoprotéinemie, une perméabilité anormale de l’endothélium capillaire
-un gène à la réabsorption par obstacle mécanique sur les veines de drainage du liquide
interstitiel
-une élévation anormale de la concentration protéique du secteur interstitiel(anomalies
des vaisseaux lymphatiques)
3.MECANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES DE L’ASCITE
Schématiquement, deux mécanismes majeurs sont identifiés.
3.1.Mécanisme d’origine inflammatoire
Au cours d’une inflammation du péritoine ou des viscères intra-péritonéales
d’ excrétion péritonéale , les échanges péritonéaux s’ accélèrent par une
hypervascularisation de l’endothélium et par une vasodilatation des vaisseaux sanguins
(capillaires) et provoquent une accumulation de protéines (fibrines) dans le péritoine. Elles
diminuent la pression oncotique des vaisseaux (diminution automatique de la pression
intravasculaire) et attirent les électrolytes (Na+, K+) et l’eau, avec les leucocytes, les
cellules mortes, macrophages et donnent une exsudation riche en protéine :exsudat (7).
3.2.Mécanisme d’origine hémodynamique
4
Plusieurs auteurs ont proposé des théories traitant divers mécanismes d’origine
hémodynamique, mais celles proposées par PODOLSKY D.K. et ISSELBACHE
K.J.(10) sont les plus explicites et vont être exposées dans ce travail.
3.2.1.La théorie du « sous remplissage »
Selon cette théorie, l’anomalie primitive serait une séquestration inappropriée de
liquide à l’intérieur du lit vasculaire splanchnique en rapport avec l’hypertension portale
et en conséquence provoque une diminution du volume sanguin circulant efficace. Une
diminution apparente du volume intravasculaire (sous remplissage) entraîne une
réponse rénale avec rétention d’eau et de sel.
3.2.2.La théorie du « Surflux »
Cette théorie suppose que l’anomalie primitive serait une rétention rénale
inappropriée de sel et d’eau en l’absence de déplétion volémique. Mais d’autres
facteurs contribuent à l’accumulation de liquide dans la cavité péritonéale. Citons :
- l’hypertension portale qui joue un rôle important dans la formation de l’ascite en
augmentant la pression hydrostatique à l’intérieur du lit capillaire splanchnique ;
- l’hypoalbuminémie résultant du défaut de synthèse hépatique par des hépatocytes
agressées ou du défaut d’apport protéique et la diminution de la pression oncotique
plasmatique facilitent aussi l’extravasation liquidienne du plasma dans la cavité
péritonéale. Ainsi, l’association de l’hypertension portale et l’hypoalbuminémie déclenche
l’apparition de l’ascite ;
- la lymphe hépatique peut pleurer librement à partir de la surface du foie
cirrhotique en raison de la distorsion et de l’obstruction des sinusoïdes hépatiques et du
lymphatique et contribue à la formation d’ascite. A l’inverse de la transsudation
liquidienne à partir du lit vasculaire portal, la lymphe hépatique peut déverser dans la
cavité péritonéale, même en l’absence d’une hypoprotéinemie marquée parce que
l’endothélium bordant les sinusoïdes hépatiques est discontinu.
- les facteurs rénaux qui jouent aussi un rôle important dans la pérennisation de
l’ascite. Les malades atteints d’ascite n’excrètent pas un échange en eau, de façon
normale. Ils ont une augmentation de réabsorption de sodium liée éventuellement à
l’ hyperaldostéronisme secondaire et à une augmentation de l’activité rénine
plasmatique. La vasoconstriction rénale peut être en rapport avec une augmentation du
5
taux de prostaglandine ou de catécholamines ; elle peut aussi contribuer à la rétention
de sodium.
4. SYMPTOMATOLOGIE
4.1.TYPE DE DESCRIPTION : Ascite de moyenne abondance
4.1.1.Manifestations cliniques
L’ascite s’installe plus ou moins rapidement à la faveur d’un facteur déclenchant ou
progressivement précédée d’un météorisme abdominal. En général bien tolérée, mais
peut être responsable d’une sensation de pesanteur. Elle s’accompagne d’une prise de
poids et d’une augmentation du périmètre ombilical.
A la phase d’état :
L’inspection trouve une distension de l’abdomen avec une peau tendue et lisse,
l’ombilic est déplissé, un aspect en ventre de« batracien » de l’abdomen en décubitus
dorsal.
La percussion : sur le malade en décubitus dorsal, révèle une matité déclive des flancs et
de l’hypogastre, à limite supérieure concave vers le haut. La matité se déplace vers le flanc
déclive en décubitus latéral : c’est donc une matité déclive et mobile.
La palpation : recherche le signe du glaçon(dépression brusque de la paroi abdominale
qui refoule le foie, ce qui donne un choc en retour), et le signe du flot.
4.1.2.ParacliniqueL’ASP montre une grisaille diffuse atténuant le contraste aérique des anses grêles
habituellement distendues.
L’echotomographie montre des images hyperechogènes caractéristiques dans la région
interhépatophrénique, interhépatorenale et pelvienne. Cet examen confirme l’existence
d’un épanchement intra-péritonéal.
4.1.3.Evolution
Si on laisse évoluer l’ascite, elle devient très abondante et entraîne une gêne
respiratoire. Elle peut s’associer à un œdème des membres inférieurs, à une dyspnée.
4.2.FORMES CLINIQUES
4.2.1.Formes symptomatiques
4.2.1.1.Ascite de petite abondance
6
Le diagnostic est difficile parce que :
-l’inspection et la palpation sont en règle et normales.
-la percussion recherche une matité de flancs déclive en décubitus dorsal, péri
ombilicale en position genu pectorale, souvent découverte à l’occasion d’une
échographie ou à l’occasion d’une ponction exploratrice.
4.2.1.2.Ascite de grande abondance
L’inspection montre un abdomen très distendu, un ombilic déplissé et une peau
luisante et amincie.
La percussion perçoit une matité franche, hydrique et étendue à tout l’abdomen.
La palpation révèle une sensation de résistance extrême, parfois un œdème de la paroi
qui prend le godet.
Les signes d’accompagnement liés à l’abondance de l’ascite sont surtout d’ordre
fonctionnel et général : dyspnée, suffocation, cyanose, palpitation, oligurie,
constipation ; ou révèlent la compression de la veine cave : circulation collatérale, sous
ombilicale, dans les flancs, œdème des membres inférieurs blancs, mou, indolores,
prenant le godet (11)(12).
4.2.2.Forme évolutive : l’ascite réfractaire
L’ascite réfractaire survient chez 10 % des malades qui ont une ascite(13).
Elle est définie par la persistance ou la récidive précoce (<1 mois) de l’ascite :
-malgré la restriction sodée (50 mEq/j) et un traitement diurétique maximal pendant au
moins une semaine.
-ou en raison de la survenu d’une intolérance clinique ou biologique aux diurétiques
interdisant la prescription des doses efficaces.
Chez les malades ayant une ascite réfractaire, le volume de l’épanchement
intrapéritonéal est le plus souvent supérieur à 8 litres. Une insuffisance rénale
fonctionnelle lentement évolutive existe chez 20 à 30 % de ces malades.
5.DIAGNOSTIC
5.1.DIAGNOSTIC POSITIF
5.1.1.Clinique
7
Le diagnostic est surtout clinique devant les signes évocateurs et lorsque l’ascite est
cliniquement détectable(volume plus de 2,5 litres (2)).
En cas d’ascite de faible abondance, le diagnostic positif est surtout fait par
l’échographie, par la ponction d’ascite.
5.1.2.Examens paracliniques
Ils permettent de préciser l’abondance de l’ascite et ses caractéristiques (caractères
cytologiques, chimique, bactériologique et anatomo-pathologique),d’orienter la
conduite thérapeutique.
5.1.2.1.Examens morphologiques
L’échographie abdominale :Le liquide d’ascite est hypoechogène.
En cas de faible abondance, les localisations préférentielles de l’ascite sont la bande
interhépato-diaphragmatique, la bande interhépato-renale ou pelvienne et les culs-de-
sacs de Douglas.
Elle permet également de guider la ponction en cas d’ascite cloisonnée.
Enfin, elle oriente le diagnostic étiologique par l’étude des autres organes tels que : le foie,
la rate, le tronc porte, les voies biliaires et le pancréas.
La tomodensitométrie
Elle peut être utile dans certains cas d’ascite cloisonnée(4).
5.1.2.2.Etude du liquide d’ascite
Cette étude est réalisée grâce à une ponction de péritoine à visée exploratrice.
5.2.DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Il ne faut pas confondre l’ascite avec :
-Un globe vésical avec une matité à convexité supérieure et souvent une envie
impérieuse d’uriner et une agitation.
-Un kyste de l’ovaire : mise en évidence par les touchers pelviens ou l’échographie
abdominale.
-Une grossesse
8
-Les épanchements intrapéritonéaux non citrins comme (2) :
L’hémopéritoine qui se caractérise par un épanchement sanglant dont la mesure de
l’hématocrite du liquide supérieure à 5 %.
Maladie gélatineuse du péritoine : le liquide est de consistance visqueuse. Elle est due
à la rupture, dans la cavité péritonéale, de mucus, d’origine ovarienne ou appendiculaire
5.3.DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
Pour connaître l’étiologie, il est nécessaire de faire l’analyse du liquide d’ascite obtenu par la
ponction. Cette analyse permet de préciser les caractéristiques du liquide :
-Macroscopiquement : le liquide peut être citrin, hémorragique, chyleux ou trouble.
-Microscopiquement : étude cytologique et numération des différents éléments
cellulaires :
polynucléaires neutrophiles, lymphocytes, hématies, cellules mésothéliales, cellules
anormales, cellules néoplasiques.
-Une étude bactériologique comprenant un examen direct du liquide d’ascite grâce à
la coloration de May-Grünwald Giemsa et une mise en culture systématique en milieu
aérobie, anaérobie, sur milieu de Lowenstein en cas de suspicion de tuberculose.
-Une étude chimique : afin de déterminer le taux de protides, éventuellement le
dosage des enzymes pancréatiques, de cholestérol ou triglycérides(4).
Technique de la ponction d’ascite.
La ponction d’ascite est effectuée sur un patient en décubitus dorsal, l’asepsie est
l’impératif fondamental(14).
Les matériels nécessaires sont : compresses stériles, antiseptique cutané, gants stériles,
pansement adhésif, trocart stérile à usage unique de diamètre 0.9 à 1.4 mm, de
longueur 40 à 60 mm, seringue stérile de 10 à 20 cc.
9
En cas de ponction exploratrice :2 tubes, 2 flacons, à hémoculture, seringue pour gaz
du sang, en cas de ponction évacuatrice : une tubulure de perfusion, un bocal gradué
La ponction proprement dite est opérée comme suit :
-asepsie large du point de ponction qui se situe à l’union du tiers moyen et du tiers
externe de la ligne joignant l’ombilic à l’épine iliaque antéro-supérieure gauche
-après vérification du bon fonctionnement du mandrin, traverser la paroi abdominale
en piquant perpendiculairement à la peau et en évitant le réseau veineux
-retirer le mandrin : l’écoulement est le plus souvent spontané, parfois favorisé par le
léger décubitus latéral gauche, parfois seulement obtenu par l’aspiration à la
seringue(liquide très épais)
-recueillir le liquide d’ascite cloisonnée(intérêt de l’échographie)
On va classer les causes de l’ascite selon le type de liquide :ascite transsudative,
exsudative et chyleuse.
5.3.1.Ascite transsudative
L’ascite est dite transsudative lorsque le taux des protides est inférieur à 30 g/l.
Elle est habituellement pauvre en cellules. Les principales causes d’ascite transsudative
sont les suivantes :
5.3.1.1.La cirrhose hépatique
C’est une affection irréversible et diffuse du foie caractérisée par une fibrose
cicatricielle évolutive ou non qui désorganise l’architecture lobulaire normale et la
formation de nodules.
La cirrhose évolue en deux phases successives(15)(16) :
-une phase non décompensée où il n’y a aucun signe fonctionnel.
-une phase décompensée caractérisée par la survenue de complication en particulier
l’ascite, les hémorragies digestives et l’encéphalopathie hépatique.
L’examen physique est primordial et doit rechercher :
-un foie de consistance ferme ou dure, à bord inférieur tranchant, de taille normale ou
atrophique(17).
10
-des signes cliniques d’HTP avec : une splénomégalie inconstante, une circulation
collatérale abdominale.
-des signes cutanés d’insuffisance hépatocellulaire à type de :angiomes stellaires siégeant
dans le territoire de la veine cave supérieure, érythrose palmaire, agrandissement de la
lunule réalisant les ongles blancs.
Parmi les anomalies biologiques, l’insuffisance hépato-cellulaire individualisée par une
baisse du taux de prothrombine et des facteurs de coagulation synthétisés par le
foie(II ,V, VII,X) et l’hypoalbuminémie s’avèrent les plus habituelles.
L’échographie abdominale recherche les caractères du foie, une dilatation du tronc porte
et la présence d’une ascite.
L’examen histologique du foie permet de faire le diagnostic de certitude de cirrhose en
montrant une fibrose et une architecture micronodulaire du parenchyme(1).
5.3.1.2.Bilharziose viscérale ou hépato-splénique La bilharziose hépato-splénique s’exprime quelques mois à quelques années après le
contact infestant, à la phase de focalisation hépatique ovulaire(18).
La bilharziose hépato-splénique réalise habituellement un tableau de cirrhose hépatique
sans nodule de régénération.
L’examen clinique montre une hépatomégalie souvent importante, ferme, lisse, à bord
tranchant et prédominant classiquement sur le lobe gauche. La rate est également
volumineuse.
L’HTP est rapidement manifeste : circulation veineuse collatérale abdominale et surtout
hémorragies digestives ; en revanche, l’ictère, l’ascite, les œdèmes apparaissent
tardivement.
Sur le plan biologique, l’hypersplénisme est responsable d’anémie, de leucopénie, de
thrombopénie(19).
La laparoscopie révèle de fines granulations hépatiques blanchâtres correspondant
chacune à un bilharziome.
La ponction-biopsie hépatique montre des granulomes bilharziens centrés par un ou
plusieurs œufs, fibroses des espaces portes au début. Ultérieurement, la fibrose gagne les
cloisons interlobulaires mais l’architecture hépatique est conservée.
L’échographie hépatique visualise la fibrose périportale, et des anomalies de la taille et
de surface du foie.
11
5.3.1.3.Le syndrome néphrotique
Il se définit comme un syndrome biologique associant une protéinurie importante,
supérieure à 50 mg/kg/j ou 3 g/24 h entraînant une hypoalbuminémie moins de 30 g/l et
une hypoprotidémie inférieure à 60 g/l. (20).
À côté des signes de la maladie éventuellement en cause ou des complications, ils sont
représentés par l’ hyperhydratation globale : œdèmes mous prédominant dans les régions
déclives, épanchements pleuraux, péritonéaux, péricardiques, et l’hypovolémie éventuelle.
Biologiquement, hormis l’hypoprotidemie et l’hypoalbuminémie(seuls signes
nécessaires au diagnostic), on retrouve :
-une élévation des alpha 2 globulines, un abaissement habituel des gammas globulines
-l’hypocalcémie et l’hypercholestérolémie sont à peu près proportionnelles à
l’hypoalbuminémie.
5.3.1.4.Les causes cardiaques
La péricardite constrictive et l’insuffisance cardiaque décompensée peuvent entraîner
une ascite. L’ascite est la conséquence d’une élévation de la pression veineuse centrale.
5.3.1.4.1.Péricardite constrictive Il s’agit d’une fibrose du sac péricardique gênant l’action cardiaque, surtout pendant le
remplissage diastolique.
Cliniquement la péricardite constrictive est dominée par le tableau d’adiastolie chronique
associant (21):
-des signes de cirrhose hypertrophique avec :distension jugulaire, hépatomégalie, reflux
hépato-jugulaire.
A l’électrocardiogramme, on trouve un microvoltage associé à des troubles diffus de la
répolarisation.
A l’échocardiogramme : il y a mouvement anormal du septum, épaississement du
péricarde, ventricule droit normal.
5.3.1.4.2.Insuffisance cardiaque droite
Il s’agit d’une incapacité pour le cœur d’assurer un apport sanguin approprié aux
métabolismes tissulaires dans les conditions de retour veineux adéquat(22).
Comme signes fonctionnels, on a asthénie et dyspnée
12
Les signes physiques :
-Turgescence jugulaire, hépatomégalie, reflux hépato-jugulaire, œdème des membres
inférieurs(mou, blanc), parfois ascite
Bilan sanguin : l’urée et la créatininémie sont légèrement augmentées.
-La bilirubine, les transaminases, phosphatase alcaline et gamma GT sont augmentées
en cas de stase hépatique sévère.
5.3.1.5.Le syndrome de Budd Chiari
C’est une obstruction aiguë ou chronique des veines sus-hépatiques survenant chez
les sujets jeunes entre 30 et 40 ans(23).
Le mode de révélation du syndrome de Budd Chiari est la classique triade associant une
hépatomégalie, une douleur abdominale dans l’hypochondre droit et une ascite. L’ascite
est souvent très importante et récidivante.
Le bilan sanguin montre une élévation des transaminases, des phosphatases alcalines.
L’échotomographie montre une hypertrophie fréquente du lobe de Spiegel.
Imagerie par résonance magnétique : absence de visualisation des veines sus hépatiques,
circulation collatérale, anomalies du signal intra hépatique(du au trouble circulatoire)
permet une excellente visualisation de la veine cave inférieure.
Biopsie hépatique : nécrose et congestion autour des veines centro-lobulaires, fibrose en
cas de lésions anciennes.
5.3.1.6.Syndrome de Démons Meigs
C’est un ensemble de symptômes se caractérisant par la survenue d’une ascite, la
présence d’un hydrothorax en grande quantité et récidivant rapidement après ponction.
Cette pathologie est liée au développement d’une tumeur de nature bénigne de l’ovaire,
généralement un fibrome(21).
5.3.2.Ascites exsudatives
L’ascite est dite exsudative lorsque le taux des protides est supérieur à 30 g/l. Les
principales causes sont mentionnées ci dessous:
5.3.2.1.La tuberculose péritonéale
C’est une localisation des bacilles tuberculeux dans le péritoine.
13
La forme ascitique est de loin la forme anatomo-clinique la plus commune des
péritonites tuberculeuses(24).
Le mode de début est progressif et insidieux, caractérisé par des signes non spécifiques :
-des signes généraux avec altération de l’état général, fièvre vespérale accompagnée
d’une hypersudation nocturne.
-des troubles digestifs à type de douleur abdominale diffuse, nausées, vomissements.
A la phase d’état, l’ascite est le signe majeur en plus des signes de la phase de début.
La VSH est constamment augmenté( supérieure à 40 mm à la première heure).
A l’étude cytologique, le liquide d’ascite est riche en protéines et en cellules(plus de
500 leucocytes/mm3), une prédominance lymphocytaire est évocatrice de la tuberculose
péritonéale(taux supérieur à 70 %).
La laparoscopie permet de poser le diagnostic en mettant en évidence les granulations
disséminées sur le péritoine, blanchâtres, arrondies, un peu élevées.
5.3.2.2.Ascite néoplasique
Trois étiologies majeures sont à retenir : les tumeurs ovariennes(50 %), les tumeurs
digestives(estomac, pancréas, colon) et les cancers hépatiques.
Ils réalisent le tableau de carcinose péritonéale.
Les signes cliniques incluent une distension abdominale, des douleurs, une anorexie
avec parfois nausées et vomissements, parfois un tableau de subocclusion.
La circulation collatérale est absente sauf s’il y a une compression de la veine cave
inférieure.
A l’examen clinique, il est parfois possible de palper des nodules péritonéaux, surtout
après évacuation du liquide. Les touchers pelviens sont primordiaux, ces nodules
peuvent être trouvés au toucher rectal.
Le liquide d’ascite est souvent hémorragique(25), l’examen cytologique met en
évidence des cellules néoplasiques dans 60 % des cas. Dans d’autres cas, il est souvent
nécessaire d’affirmer le diagnostic par biopsie des granulations péritonéales sous
cœlioscopie(2).
D’autres causes peuvent être à l’origine d’une ascite exsudative. Nous ne faisons que les
citer : infections du péritoine par des germes banaux etc…
14
5.3.3.Ascite chyleuse
L’ascite chyleuse ou chylopéritoine est un épanchement de liquide lymphatique dans
la cavité péritonéale.
Le caractère chyleux de l’ascite est affirmé sur les critères suivants(26) :
Clinique :aspect opalescent du liquide d’épanchement Biochimique : un taux de lipides totaux dans le liquide d’ascite supérieur à 3 g/l
dont 50 % au moins sont des triglycérides.
Elle est la conséquence soit d’un obstacle anatomique ou fonctionnel sur les voies de
drainage des lymphatiques intestinales, soit d’une rupture traumatique, le plus souvent
chirurgicale, des lymphatiques entero-mesenteriques(27).
Cependant, dans quelques cas comme dans la cirrhose, l’ascite chyleuse serait la
conséquence de l’augmentation du flux lymphatique hépatique et d’un dépassement des
capacités de drainage du canal thoracique avec augmentation de la pression lymphatique
entero-mesenterique entraînant sa rupture.
Les causes principales de l’ascite chyleuse sont les tumeurs ganglionnaires et le cancer
du pancréas, elle est possible au cours des cirrhoses et de la tuberculose.
5.4.DIAGNOSTIC DE GRAVITE L’ascite peut être responsable de dyspnée ou de suffocation, d’une hypotension
artérielle surtout lorsqu’elle est de grande abondance. Elle peut entraîner :
-Des hernies, en particulier une hernie ombilicale.
-Une rupture de l’ombilic qui est une conséquence de l’ulcération cutanée d’une hernie
ombilicale.
-Divers désordres hydro-éléctrolytiques, le plus courant est l’hyponatrémie, une natrémie
inférieure à 125 mmol/l est un signe de gravité.
-Syndrome hépato-renal : il peut se développer spontanément ou être provoqué par un
facteur précis(hémorragie digestive, infection bactérienne, traitement diurétiques). Sa
manifestation principale est une oligurie inférieure à 500 ml/24h.
-L’infection du liquide d’ascite est une urgence diagnostique et thérapeutique mettant
rapidement en jeu la vie du patient. Elle est définie par la présence de plus de 250
polynucléaires /ml, et/ou la mise en évidence des germes en culture. Son
15
développement est favorisé par une concentration en protides du liquide d’ascite
inférieur à 10 g/l et survient chez environ 20 % des maladies cirrhotiques(28).
6.TRAITEMENT
6.1.Buts du traitement
-Soulager le malade et assurer son confort ;
-Éviter la survenue des complications ou leur récidive, surtout l’infection du liquide
d’ascite, l’hémorragie digestive par rupture de varice œsophagienne en cas de cirrhose.
6.2.Les moyens
Le traitement de l’ascite comprend le traitement symptomatique et le traitement
étiologique.
6.2.1.Traitement symptomatique
Il comprend :
Des règles hygieno-diétetiques :
-Repos au lit.
-Régime désodé inférieur à 50 mEq/j de sodium(29).
- Arrêt de l’intoxication alcoolique en cas d’addiction à ce toxique.
Des diurétiques : d’abord la Spironolactone à la dose de 75 à 300 mg/jour
en
augmentant progressivement en fonction de la diurèse. Le Furosémide est utilisé en
deuxième intention en cas de résistance aux Spironolactones et en association
éventuellement avec ces derniers, la posologie est de 20 à 80 mg/24 h.
Les ponctions évacuatrices peuvent être pratiquées dans un but thérapeutique
quand
l’ascite est volumineuse. Le prélèvement peut aller jusqu’à 5 litres mais doit
s’accompagner d’une perfusion intraveineuse d’albumine sans adjonction de sel.
6.2.2.Traitement étiologique
Le traitement dépend de la cause de l’ascite.
16
6.2.2.1.Traitement de la cirrhose
Le traitement est triple : mesures générales principalement diététiques, prévention et
traitement des complications.
-En cas d’encéphalopathie :Néomycine et lactulose per os, diminution de l’apport
protidique(40g/j) (17).
-En cas de varices œsophagiennes : prévention primaire des hémorragies par
administration continue de bêta bloquants(propranolol, nadolol).
-En cas d’hémorragie digestive : transfusion sanguine, compression œsophagienne par
sonde de Blakemore, si besoin, sclérose endoscopique. Pour prévenir les récidives, on
utilise les bêta bloquants ou la ligature des varices oesophagiennes.
Le traitement étiologique est essentiellement préventif : le sevrage en alcool, les antiviraux
en particulier les interférons alfa, les corticoïdes en fonction de la cause.
6.2.2.2.Traitement de la bilharziose hépato-splénique
Le Praziquantel(Biltricide) est considéré comme le schistozomicide de référence en
raison de son spectre étendu à toutes les espèces de bilharziose, de sa bonne tolérance
et de son efficacité en prise unique(30). La posologie est de 40 à 60 mg/kg .
Les autres antiparasitaires comme Niridazole(Ambilhar) à la dose de 25 mg/kg/j pendant
7 jours, Oxamniquine(Vansil) à la dose de 15 à 20 mg/j.
Traitement d’HTP : il consiste surtout en une prévention des accidents
hémorragiques par le Propranolol.
Le traitement chirurgical reste le traitement de référence des complications de l’HTP de
la bilharziose hépatique.
6.2.2.3.Traitement de syndrome néphrotique
Le traitement symptomatique s’impose dans les syndromes néphrotiques intenses ou
prolongés.
-Consignes diététiques : la restriction sodée est fonction de l’existence de phénomène
œdémateux et apporte habituellement 2 à 4 g de chlorure de sodium par jour.
Une restriction hydrique est parfois nécessaire lors des poussées œdémateuses, surtout
s’il y a une hyponatrémie(20).
-Les diurétiques sont prescrits en fonction des œdèmes, faisant appel aux diurétiques
thiazidiques ou diurétiques de l’anse, éventuellement associés aux epargneurs de
potassium.
17
Les corticoïdes constituent une thérapeutique efficace surtout dans les syndromes
néphrotiques corticosensibles.
-Anticoagulants en cas des complications thrombotiques, parfois avec une augmentation
des besoins en héparine (en raison de déficit en antithrombine).
6.2.2.4.L’ascite d’origine cardiaque
Pour la péricardite constrictive :
-Le traitement médical se réduit aux diurétiques : salidiurétiques et antialdostéroniques.
-Les digitaliques ne sont utiles qu’en cas d’arythmie auriculaire rapide.
-La péricardectomie est le seul traitement radical.
Pour l’insuffisance cardiaque droite
Règles hygièno-diététiques :régime désodé, parfois restriction hydrique, activité
physique modérée.
Traitement médicamenteux :
-Diurétiques constituent le traitement de base de la rétention hydrosodée :Lasilix ou
autre type de diurétique épargneur de potassium.
-Vasodilatateurs veineux :les dérivés nitrés.
-Inhibiteur de l’enzyme de conversion qui ont des effets vasodilatateurs et natriurétiques
-Digitaliques : Digoxine, Digitaline.
-Les amines sympathomimétiques type Dobutamine(effets inotropes positifs) et
Dopamine sont surtout indispensables en cas de choc cardiogénique(effets
natriurétiques).
6.2.2.5.Traitement du syndrome de Budd Chiari
En plus de traitement symptomatique de l’ascite, on fait :
-Anastomose porto cave latéro-latérale ou mésentéro-cave chirurgicale : indiquée en
l’absence d’obstruction cave, si ascite difficile à traiter(23).
-Correction chirurgicale d’un diaphragme congénitale.
-Traitement anticoagulant, si possible, de la cause déclenchante.
-Dans les formes graves : envisager une transplantation hépatique.
6.2.2.6.Traitement de l’ascite tuberculeuse
18
-Le traitement est médical associant plusieurs antibiotiques spécifiques communes à
toutes les formes de la tuberculose. Ces médicaments sont administrés le matin à jeun.
La stratégie recommandée par l’OMS est le traitement de courte durée sous observation
directe. Régimes du traitement(31) : 2 SHRZ/6 EH
2 HRZ/ 6EH
2 SHRZ/2RH/ 3EH
-Le traitement chirurgical garde une place importante dans le traitement des
complications et des séquelles telles que les adhérences et les brides.
6.2.2.7.Traitement de carcinose péritonéale
En plus du traitement symptomatique, il y a:
-La résection qui peut être tentée dans les rares tumeurs localisées.
-La radiothérapie et la chimiothérapie sont peu efficaces.
-Transplantation hépatique (la survie à 2 ans est de 30 %).
6.3.Les indications
-Les mesures hygieno-diétetiques sont indiquées dans tous les cas d’ascite, sont
appliquées dès la découverte de l’ascite. On y ajoute, après avoir retrouvé la cause, le
traitement spécifique de la maladie.
-Une ponction évacuatrice est nécessaire quand il y a une gêne respiratoire ou quand
l’épanchement est très volumineux.
-Les bêta bloquants sont utilisés pour prévenir la survenue ou la récidive des
hémorragies digestives dans les cirrhoses.
-Une antibiothérapie est indiquée en cas d’infection du liquide d’ascite. Certaines
équipes préconisent une antibiothérapie de manière empirique : aminoglycosides,
ampicilline, céphalosporines. Mais le plus efficace est d’adapter aux résultats de
l’antibiogramme.
6.4.Surveillance du traitement
Il faut vérifier l’efficacité du traitement par :
-La clinique : mesure de la diurèse, de la tension artérielle, du pouls, du périmètre
abdominal et de son poids.
19
-La biologie : ionogramme sanguin, en particulier dosage du sodium, du potassium et de
la créatinine ; ionogramme urinaire.
20
LA METHODOLOGIE
Il s’agit d’une étude rétrospective menée dans le service Vaquez (I et II) du centre
hospitalo-universitaire de Befelatanana d’Antananarivo.
Notre travail portait sur les dossiers des patients hospitalisés du service présentant
une ascite entre la période allant de janvier 1998 en décembre 2002.
Ce service reçoit des patients de toutes les catégories sociales sans
discrimination de sexe, de nationalité ni de religion. Certains patients venant des quatre
coins de l’île mais surtout de la province d’Antananarivo y sont référés pour une prise
en charge spécialisée.
1.Critères d’inclusion :
Ont été inclus dans notre étude tous les dossiers de patients hospitalisés dans le
service présentant une ascite qui ont bénéficié des examens permettant de classer le type
d’ascite et l’étiologie.
2.Critères d’exclusion :
Ont été exclus les patients dont les dossiers étaient incomplets et perdus.
3.Dossiers retenus
Les dossiers retenus sont les inclus moins les exclus.
Entre janvier 1998 et décembre 2002, 187 dossiers des patients présentant une ascite ont
été inclus.
21
4.Réalisation de l’étude
Nous avons dépouillé les dossiers des patients se trouvant dans les archives du
service.
Nous avons établi pour le recueil des données des dossiers retenus des fiches
prenant en compte :
-L’âge :
c’est l’écart entre l’année d’hospitalisation et l’année de naissance
-Le sexe :
il s’agit d’une variable catégorique nominale qui ne prête pas trop à confusions
-La profession
c’est le genre de travail habituel d’une personne
-L’adresse :
c’est le lieu de résidence du patient
-Le motif d’entrée
les signes présentés par le malade à l’entrée
-Le type de liquide d’ascite à partir des résultats de l’examen biologique
-La durée d’hospitalisation
c’est le temps qui s’écoule entre le jour d’admission du patient dans le service jusqu’à
sa sortie
-Le diagnostic retenu à la sortie
Pour les dossiers retenus, nous allons analyser les paramètres suivants :
-La répartition par sexe
-La répartition suivant la classe d’âge
-La répartition suivant le domicile :
• Zone urbaine : tout quartier ayant comme code postal Antananarivo 101.
• Zone suburbaine : tout quartier en dehors d’Antananarivo 101 où il y a de
l’électricité (Grand Tana).
• Zone rurale : tout quartier en dehors d’Antananarivo 101 et n’ayant plus accès à
l’électricité.
22
-La répartition selon les catégories professionnelles : les catégories professionnelles
sont groupées comme suit :
• Artisan :couturier, coiffeur, brodeuse, musicien.
• Employé :chauffeur, gardien, agent de sécurité, employés de zone franche, femme
de chambre, secrétaire, magasinier, vendeur, barman, boulanger.
• Manœuvre/ouvrier : concasseur, docker, maçon, apprenti, lessiveuse, nettoyeur de
véhicule, chercheur d’eau.
• Cadre moyen : laborantin, infirmier, instituteur.
• Cadre supérieur : magistrat, médecin, directeur d’entreprise, entrepreneur.
• Petit service : commerçant, épicier, boucher.
• Ménagère/inactif : étudiant, ménagère
• Cultivateur
-La répartition selon le type de liquide d’ascite : cette répartition a été faite suivant le
taux de protéines dans le liquide à l’examen biochimique.
• Est définie comme ascite transsudative lorsque le taux de protéines dans le liquide
est inférieur à 30 g/l.
• Est définie comme ascite exsudative lorsque le taux de protéines est supérieur à
30g/l.
• Est considérée comme ascite chyleuse lorsque le liquide est macroscopiquemment
lactescent.
-Les étiologies de l’ascite :
• L’ascite est considérée comme d’origine tuberculeuse lorsque le liquide est
exsudatif, riche en lymphocytes, avec présence des signes d’imprégnation tuberculeuse.
• Est défini comme d’origine néoplasique tout liquide d’ascite hémorragique,
exsudatif et contenant des cellules cancéreuses ou suspectes.
• Est considérée comme une cirrhose toute ascite transsudative. avec présence de
signes d’hypertension portale et/ou de signes d’insuffisance hépato-cellulaire.
• Est défini comme d’origine cardiaque une ascite avec signes cardiaques à l’examen
clinique à type de reflux hépato-jugulaire, une turgescence de veine jugulaire.
• Un syndrome néphrotique est défini par une protéinurie massive supérieure à 3 g/l
avec hypoalbuminémie moins de 30 g/l ou une hypoprotidémie inférieure à 60 g/l.
23
• Est défini comme une bilharziose hépato-splénique lorsqu’il y a une ascite avec un
syndrome d’hypertension portale, une hépato-splénomégalie avec sérologie bilharzienne
positive.
L’exploitation des données
L’analyse des données recueillies a été faite à partir du logiciel EPI INFO version
6.04.
24
1.Les caractéristiques de la population d'étude
1.1.La répartition par sexeTableau n° 1: Répartition par sexe
SEXE FREQUENCE POURCENTAGEMasculin 97 51,87Féminin 90 48,13Total 187 100Le sex- ratio est de 1,07
Figure n° 1: Répartition selon le sexe
51,8748,1
25
1.2.La répartition selon les tranches d'âgeTableau n° 2: Répartition selon les tranches d'âge des patients
AGE FREQUENCE POUCENTAGEMoins de 20 ans 12 6,4220 à 29 ans 22 11,7630 à 39 ans 36 19,2540 à 49 ans 42 22,4650 à 59 ans 40 21,3960 à 69 ans 26 13,90Plus de 70 ans 9 4,81Total 187 100
Les tranches d'âge les plus touchées sont celles entre 40 à 49 ans et entre 50 à 59 ans.
26
Figure n° 2: Répartition des patients selon les tranches d'âge
1.3.La répartition selon l'âge et le sexe
Tableau n° 3: Répartition selon l'âge et le sexe
MASCULIN FEMININ TOTALMoins de 20 ans 3 9 1220 à 29 ans 7 15 2230 à 39 ans 24 12 3640 à 49 ans 25 17 4250 à 59 ans 22 18 4060 à 69 ans 13 13 26Plus de 70 ans 3 6 9Total 97 90 187
Figure n° 3: Répartition selon l'âge et le sexe
SEXE AGE
27
1.4.La répartition selon le domicile
Tableau n° 4: Répartition selon le domicile
ZONE FREQUENCE POURCENTAGEUrbaine 86 45,99Suburbaine 66 35,29Rurale 35 18,72Total 187 100,00
45,99 % de nos patients proviennent de la ville d'Antananarivo.
Figure n° 4: Répartition selon le domicile
45,9935,29
28
1.5.La répartition par catégories professionnelles
Tableau n° 5: Répartition par catégories professionnelles
PROFESSION FREQUENCE POURCENTAGEMénagères/ Inactifs 59 31,55Cultivateur 32 17,11Manœuvre/ Ouvrier 15 8,02Petit service 17 9,09Employé 36 19,25Artisan 7 3,74Cadre moyen 8 4,28Cadre supérieur 2 1,07Non precisé 11 5,88Total 187 100,00
59 malades sur 187 soit 31,55 % étaient des ménagères et inactifs.
Figure n° 5: Répartition selon la profession
29
2.La fréquence de l'ascite
2.1.La fréquence de l'ascite selon les années.
Tableau n° 6: Fréquence de l'ascite selon les années
ANNEE Nombre de patients Nombre de cas d'ascitePourcentage1998 861 46 5,341999 859 22 2,562000 1056 37 3,502001 992 39 3,932002 915 43 4,70Total 4683 187 3,99
La fréquence hospitalière moyenne de l'ascite est de 3,99 %.
Figure n° 6: Fréquence de l'ascite selon les années
30
2.2.La répartition selon le type de liquide
Tableau n° 7: Fréquence selon le type de liquide d'ascite
TYPE D'ASCITE FREQUENCE POURCENTAGEAscites transsudatives 104 55,61Ascites exsudatives 81 43,32Ascite chyleuse 2 1,07Total 187 100,00
Plus de la moitié étaient des ascites transsudatives.
Figure n° 7: La répartition de l'ascite selon le type de liquide
1,07
43,3
31
3.Les étiologies de l'ascite
3.1.Les étiologies de l'ascite tout type de liquide et âge confondus
Tableau n° 8: Les étiologies de l'ascite tout type de liquide et âge confondus
ETIOLOGIE FREQUENCE POURCENTAGETuberculose 40 21,39Cirrhose 51 27,27Cancer 11 5,88Cardiopathie 39 20,86S.néphrotique 7 3,74Cirrhose + TB 22 11,76Cardiopathie +TB 8 4,28Idiopathique 9 4,81Total 187 100,00
La cirrhose était la prémière cause de l'ascite.
Figure n° 8: Les causes de l'ascite sans discrimination de liquide ni de sexe ni de l'âge
5
20,85
3,74
11,76
4,274
32
3.2.Les étiologies selon le type du liquide d'ascite
3.2.1.Les étiologies des ascites transsudatives
Tableau n° 9: Les étiologies des ascites transsudatives
ETIOLOGIE FREQUENCE POURCENTAGECirrhose 51 49,04Cardiopathie 39 37,50S.néphrotique 7 6,73Idiopathique 7 6,73Total 104 100,00
La pricipale cause des ascites transsudatives est répresentée par la cirrhose
Figure n° 9: Les étiologies des ascites transsudatives
49,0
6
37,5
6
33
Tableau n° 10: Les causes des cirrhoses
ETIOLOGIE FREQUENCE POURCENTAGEAlcoolisme 53 72,60Hépatite 10 13,70Bilharziose 5 6,85Indéterminée 5 6,85Total 73 100,00
L'alcoolisme répresente la principale cause de la cirrhose.
Figure n° 10: Les causes de la cirrhose
3.2.2.Les étiologies des ascites exsudatives
13,70
34
Tableau n° 11:Les étiologies des ascites exsudatives
ETIOLOGIE FREQUENCE POURCENTAGETuberculose 39 48,15Cirrhose +TB 22 27,16Cardiopathie + TB 8 9,88Cancer(toute cause confondue) 10 12,35Idiopathique 2 2,47Total 81 100
La tuberculose est la première cause des ascites exsudatives.
Figure n° 11: Les étiologies des ascites exsudatives
9,88
12,32,47
35
La tuberculisation de l'ascite
Tableau n° 12: Les formes des ascites tuberculeuses
Formes Primitives Secondairement tuberculisées Causes Péritonite TBPolysérite TBCardiopathie+TB Cirrhose+TB TOTALFréquence 29 11 8 22 70
Pourcentage 41,43 15,71 11,43 31,43 100
Figure n° 12: Les formes des ascites tuberculeuses
15,7111,43
31,43
36
Tableau n° 13: Les ascites cirrhotiques
FORME FREQUENCE POURCENTAGECirrhose 51 69,86Cirrhose+surinfection TB 22 30,14Total 73 100,00
30,14 % des ascites cirrhotiques sont surinfectés de tuberculose.
Figure n° 13: Les ascites cirrhotiques
37
Tableau n° 14: Les ascites d'origine cardiaque
FORME FREQUENCE POURCENTAGECardiopathie 39 82,98Cardiopathie+surinfection TB 8 17,02Total 47 100,00
17,02 % des cardiopathies sont secondairement tuberculisées.
Figure n° 14: Les ascites d'origine cardiaque
17,0
38
3.3.Les étiologies selon les tranches d'âge
Tableau n° 15: Les étiologies de l'ascite selon les tranches d'âge
< 20 ans [20-29ans] [30-39ans] [40-49ans] [50-59ans] [60-69ans]> 70 ans
Tuberculose 6 9 10 8 3 4 0
Cirrhose 2 3 7 16 14 6 3
Cardiopathie 1 5 7 6 11 5 4
S.néphrotique 0 1 3 2 1 0 0
Cancer 2 0 0 1 2 4 2
Cirrhose+TB 0 1 7 6 7 1 0
Cardio+TB 1 0 0 2 1 4 0
Idiopathique 0 3 2 1 1 2 0
Total 12 22 36 42 40 26 9
Avant 40 ans, c'est la tuberculose qui est la première cause de l'ascite. Entre 40 et 69 ansla cirrhose représente la première cause. Après l'âge de 70 ans, c'est la cardiopathie quiest la première cause.
3.4.Les étiologies selon le sexe
CAUSE AGE
39
3.4.1.Les étiologies pour le sexe masculin
Tableau n° 16: Les étiologies pour le sexe masculin
ETIOLOGIE FREQUENCE POURCENTAGECirrhose 41 42,27S.néphrotique 4 4,12Cancer 4 4,12Tuberculose 6 6,19Cardiopathie 19 19,59Cirrhose +TB 19 19,59Cardiopathie+TB 1 1,03Idiopathique 3 3,09Total 97 100,00
Les étiologies de l'ascite chez le sexe masculin sont dominées par la cirrhose hépatique toutes causes confondues.
Figure n° 15: Les étiologies pour le sexe masculin
3.4.2.Les étiologies pour le sexe féminin19,5
64
1 3
4
40
Tableau n° 17: Les étiologies pour le sexe féminin
ETIOLOGIE FREQUENCE POURCENTAGETuberculose 34 37,78Cirrhose 10 11,11Cardiopathie 20 22,22Cancer 7 7,78S.néphrotique 3 3,33Cirrhose+TB 3 3,33Cardiopathie+TB 7 7,78Idiopathique 6 6,67Total 90 100,00
Pour le sexe féminin, la première cause de l'ascite est la tuberculose péritonéale suivie par les cardiopathies.
Figure n° 16: Les étiologies pour le sexe féminin
37,7
22,211,1
7
3,337 6
41
4.Le motif d'entrée des malades
Tableau n° 18:Motif d'entrée des patients
SIGNES FREQUENCE POURCENTAGEAscite isolée 47 25,13Ascite +OMI 32 17,11Ascite+dyspnée 19 10,16Ascite+AEG 14 7,49Œdème généralisé 56 29,95Ascite+autre signe 19 10,16Total 187 100,00
A 29,95 %, les malades arrivent avec un œdème généralisé.
Figure n° 17: Le motif d'entrée des malades
5.La durée d'hospitalisation des malades
Tableau n° 19:Durée d'hospitalisation
17,1
10,1
2
10,1
7,49
42
DUREE FREQUENCE POURCENTAGE
1 semaine 20 10,70
2 semaines 33 17,65
3 semaines 53 28,34
4 semaines 46 24,60
5 semaines 10 5,35
6 semaines 7 3,74
7 semaines 2 1,07
8 semaines 10 5,35
9 semaines 3 1,60
11 semaines 1 0,53
12 semaines 1 0,53
16 semaines 1 0,53
Total 187 100,00
1 semaine: 1 à 7 jours2 semaines: 8 à 14 jours3 semaines: 15 à 21 jours4 semaines: 22 à 28 jours5 semaines: 29 à 35 jours6 semaines: 36 à 42 jours7 semaines: 43 à 49 jours8 semaines: 50 à 56 jours9 semaines: 57 à 63 jours11 semaines: 71 à 77 jours12 semaines: 78 à 84 jours16 semaines: 105 à 112 jours
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.Sur les caractéristiques de la population d’étude
43
1.1.Répartition par sexe
La population d’étude est composée de 187 patients dont 97 hommes soit 51,87%
et 90 femmes soit 48,13 %. Il a été noté une prédominance masculine, avec un sex-
ratio de 1,07.
Une étude malgache faite, en service de Pédiatrie de Befelatanana, par Rakotonindriana
a aussi noté une nette prédominance masculine chez l’enfant ascitique avec un sex-ratio
de 2,5 (32).
Selon l’âge et le sexe, nous avons remarqué que les hommes âgés de 40 à 49 ans
étaient les plus touchés par l’ascite avec un pourcentage de 25,77 %, puis ceux âgés de
30 à 39ans et entre 50 à 59 ans à 22,68 %. Donc l’homme était plus touché d’ascite à
partir de 30 ans jusqu’à l’âge de 59 ans, mais ils ne sont pas épargnés par ce syndrome
avant 30 ans et après 60 ans.
Pour les femmes, la fréquence maximale se situe dans la tranche d’âge de 50 à 59 ans,
puis entre 40 à 49 ans et 20 à 29 ans. Mais avant 20 ans, le nombre des jeunes femmes
présentant une ascite est de trois fois plus que celui des jeunes hommes, le nombre est
double pour les femmes de plus de 70 ans.
1.2.Répartition selon les tranches d’âge
Les patients sont répartis en sept catégories d’âge. L’ascite peut atteindre toutes
les tranches d’âge mais les plus touchées sont celles entre 40 à 49 ans et 50 à 59 ans.
Nous avons remarqué que plus de la moitié des patients avaient entre 30 et 59 ans
(63,09 %), donc, ce sont les personnes en activité professionnelle qui sont les plus
atteintes par l’ascite.
La moyenne d’âge des patients est de 44,91 ans. Le plus jeune dans notre série
était de 16 ans et le plus âgé était de 78 ans. Les enfants de moins de 14 ans nous
échappaient car ils sont adressés directement dans les services de pédiatrie. La
moyenne d’âge pour la péritonite tuberculeuse chez l’adulte malgache dans l’étude de
44
Ramanandraisoa ML était de 40,8 ans (33). Dans cette étude, la moyenne d’âge est
proche de celle trouvée dans notre population.
1.3.Répartition selon le domicile
La plupart des malades ascitiques venaient de la zone urbaine surtout d’
Antananarivo ville(45,99 %) et de la périphérie de la capitale c’est à dire de la zone
suburbaine(35,29%). Presque dix neuf pourcent (18,72 %) provenaient des autres
Fivondronana de Tananarive dont 2 venant d’autres provinces que Antananarivo.
On peut dire alors que plus de 80 % des malades ascitiques viennent d’Antananarivo.
Seuls moins de 20 % de ces malades provenaient des zones rurales, ceci peut
s’expliquer par :
-l’éloignement du CHU de Befelatanana pour les habitants des zones rurales avec la
difficulté de moyen de transport.
-le problème financier.
-l’habitude des gens, surtout à la campagne, de consulter des guérisseurs traditionnels
au lieu de voir un médecin ou de se faire consulter dans les hôpitaux.
1.4.La répartition par catégories professionnelles
La plupart de nos malades étaient des ménagères, des sans emploi et des petits
employés.
L’ascite touchait surtout les catégories professionnelles les plus défavorisées : 31,55 %
des ménagères et inactifs, 18,18 % des employés, 17,11 % des cultivateurs. Cette
prévalence pourrait être due à leur condition de vie très difficile car ils sont mal
rémunérés. Rakotonindriana a aussi remarqué l’appartenance de la plupart des enfants
ascitiques aux couches sociales défavorisées (32).
Toutefois, le cadre supérieur figurait aussi dans notre série d’ascite.
2.Sur la fréquence de l’ascite
2.1.La fréquence annuelle
45
Durant la période d’étude allant de janvier 1998 à décembre 2002, 4683 patients
ont été hospitalisés au sein du service de Vaquez, parmi lesquels 187 patients ont
présenté une ascite.
La fréquence hospitalière moyenne de l’ascite est donc de 3,99 % des entrants dans
le service, elle varie de 2,56 à 5,34 % suivant les années.
En 1998, nous avons dépisté 46 cas d’ascite, ce chiffre a diminué à 22 cas en 1999. Puis
à partir de l’année 2000, il y avait une augmentation du nombre de patients hospitalisés
pour ascite chaque année.
2.2.La fréquence selon le type de liquide d’ascite
Nous avons réparti l’ascite en trois groupes selon le taux de protéines dans le
liquide.
Les ascites transsudatives représentent plus de la moitié des cas avec un pourcentage de
55,61 %, tandis que les ascites exsudatives occupent 43,32 %. Ce résultat est différent
de celui rapporté par Lacut car selon lui, la moitié des ascites rencontrées dans les pays
en voie de développement sont d’origine tuberculeuse, donc exsudatives (34). L’ascite
chyleuse n’occupait que 1,06 % des ascites.
3.Sur les étiologies de l’ascite
3.1.Les étiologies de l’ascite tous âges et tous types de liquides confondus.
Sans discrimination de sexe ni âge ni type de liquide, c’est la cirrhose qui
constitue la première cause de l’ascite avec 73 cas. Cette constatation pourrait être due
au fait que les hommes étaient plus nombreux que les femmes dans notre étude. Ensuite
vient la tuberculose observée dans 70 cas dont 22 sont associés à une cirrhose.
La cardiopathie occupe la troisième place.
Ces trois causes occupent 85,54 %.
Le cancer représente 5,88 %, et le syndrome néphrotique à 3,74 %.
Les 4,81 % des ascites sont de causes indéterminées.
46
L’étude faite par Rakotonindriana concernant l’ascite chez l’enfant de 1 à 15 ans, allant
de janvier 1998 à février 2000 a montré que les causes de l’ascite chez l’enfant étaient
dominées par les néphropathies à 57,14%, les cardiopathies occupaient 28,57 %, tandis
que la tuberculose ne représentait que 14,28 % (32).
Selon la littérature, dans la majorité des cas (90 %), l’ascite est due à une cirrhose,
tuberculose, insuffisance cardiaque ou cancer.
La cirrhose est donc la première cause de l’ascite, ensuite vient la tuberculose.
Christidis C a constaté que la cirrhose était la première cause de l’ascite en France(4).
3.2.Les étiologies selon le type de liquide d’ascite
3.2.1.Les étiologies des ascites transsudatives
Pour les ascites transsudatives, c’est la cirrhose qui est la première cause, elle
occupe presque la moitié des causes avec un pourcentage à 49,03 %.
La cardiopathie survient à la deuxième place des causes de l’ascite transsudative
(37,5%).
Le syndrome néphrotique et les causes indéterminées ont chacun un pourcentage égal à
6,73 %.
Cette constatation concorde avec les résultats de l’étude faite par Christidis C dans
laquelle la cirrhose était la première cause de l’ascite pauvre en protides. En France, les
autres causes plus rares étaient représentées par les ascites survenant au cours du
syndrome néphrotique ou de la dénutrition (4).
Concernant l’ascite cirrhotique :
Les étiologies de cirrhose dans notre étude étaient :
-éthylique dans 72,60 % (53 cas sur 73)
-post hépatitique dans 13,88 % (10 cas sur 73)
-bilharzienne dans 6,84 % (5 cas sur 73)
-indéterminée dans 6,84 %
47
Nos résultats concordent avec ceux de Foguem C dans son étude faite à Antananarivo,
allant de janvier 1996 à décembre 1997 : l’alcoolisme était la première cause d’ascite,
l’hépatite en était la deuxième cause(35).
Une étude faite par Nozais JP et collaborateurs a souligné que l’alcoolisme,
l’hépatite virale et la schistosomiase hépato-splénique sont les trois causes de la
cirrhose (36).
Cependant, des études réalisées en Afrique montraient des résultats contraires. A
Abidjan, par exemple, l’étude faite par Lohoues HJ en 1998 trouvait les hépatites virales
comme la première cause des cirrhoses affectant 88,88 % des patients cirrhotiques (37).
En Egypte(Caire), près de 80 % des cas de cirrhose étaient aussi dues aux hépatites
virales. D’après ces études, il y avait une prévalence élevée des hépatites virales en
Afrique.
Concernant les hépatites virales, Madagascar est placé en zone d’hyperendemicité.
La prévalence de l’Ag Hbs étant évaluée à 20,5 % et celle de l’Ag Hbe à 6,9 % à
Madagascar (38), le portage du virus de l’hépatite B dans les villes du Caire et
d’Abidjan était superposable à celui d’Antananarivo. Il nous semble que le taux de
cirrhose hépatique post-hépatitique évaluée à 13,88 % dans notre étude pourrait être
sous-évalué car la recherche des marqueurs viraux des hépatites n’était pas
systématiquement accomplie.
3.2.2.Les étiologies des ascites exsudatives
La principale cause des ascites exsudatives est représentée par la tuberculose
péritonéale (48,14 %). Dans 37,03 % de cas, elle surinfecte une ascite causée par une
autre maladie comme la cirrhose ou une cardiopathie.
Le cancer (toute cause confondue) occupe 12,34 % des ascites exsudatives. 2,46 %
d’ascite exsudative sont de cause inconnue.
Concernant les ascites tuberculeuses :
Elles se présentent sous deux formes : la forme primitive et la forme secondaire.
48
Dans l’ensemble, les ascites tuberculeuses représentent 70 cas correspondant à un
pourcentage de 37,43 %.
La forme primitive occupe les 57,13 % des ascites tuberculeuses.
La tuberculisation secondaire des ascites est assez importante et s’observe dans 42,84%
des cas. Ce sont les ascites cirrhotiques(31,42 %) et cardiaques(11,42 %) qui sont
tuberculisées dans notre étude. En effet, le retard de traitement des ascites d’origine
cardiaque, cirrhotique, carentielle et rénale ne fait qu’altérer de plus en plus la défense
de l’organisme favorisant le réveil des Bacilles de Koch endogènes latents ou la
pénétration des BK exogènes.
Pour Ramanandraisoa ML, la tuberculisation secondaire des ascites s’observait dans
4,98 % des cas(32). Pour Moreira, cette tuberculisation se voit essentiellement chez les
cirrhotiques(6,2 %) (39). Nos résultats sont très élevés par rapport à ceux de ces deux
études. Par contre, nos résultats sont superposables à ceux de Silvain qui a souligné que
l’infection du liquide d’ascite était une complication sévère survenant chez 30 à 50 %
des malades cirrhotiques hospitalisés (40).
Suivant les étiologies des ascites, nous avons noté une tuberculisation de 11,42 % des
ascites cardiaques. Aucun auteur n’a signalé une tuberculisation des ascites cardiaques,
carentielles et rénales. En général, ces formes secondaires semblent ne pas trop
intéresser les chercheurs alors que c’est une forme relativement fréquente à Madagascar
d’où la nécessité de traiter précocement tout syndrome ascitique chronique.
3.2.3.Les étiologies de l’ascite chyleuse
Nous n’avons détecté que deux cas d’ascite chyleuse : un cas était causé par une
polysérite tuberculeuse et un autre causé par un cancer. Dans la littérature, les origines
néoplasiques et cirrhotiques représentent 90 % des ascites chyleuses chez l’adulte alors
que la tuberculose et les autres causes sont plus rares (41).
49
3.3.Les étiologies selon les tranches d’âge
Nous avons remarqué que la tuberculose était la première cause d’ascite chez les
patients de moins de 40 ans. Nous avons également constaté qu’elle touchait toutes les
tranches d’âge.
L’étude faite par Ramanandraisoa ML, a aussi trouvé que l’âge moyen de
prédilection de la tuberculose péritonéale était de 40,8 ans, et dans la littérature cette
moyenne d’âge se situe entre 20 et 40 ans(31).
En 1999, d’après l’OMS, plus de 75 % des cas de tuberculose (toutes formes
incluses) survenaient dans la tranche d’âge économiquement productive de 15 à
54 ans, et 1,6 millions des nouveaux cas de tuberculose et plus de 600 000 décès suite à
la tuberculose survenaient chaque année avec une majorité de patients âgés de 30 à
40ans (42).
A partir de 40 ans jusqu’à 69 ans, c’est la cirrhose qui est la première cause
d’ascite. Ceci s’explique par la prédominance du sexe masculin dans ces tranches d’âge
et par le fait que la cause majeure de la cirrhose était l’intoxication alcoolique alors
qu’elle n’évolue en moyenne qu’après 20 à 25 ans(16).
Pour Foguem C, les hommes de 40 à 49 ans étaient particulièrement touchés par la
cirrhose(35).
A partir de 70 ans, l’insuffisance cardiaque représente la première cause de
l’ascite. Isnard et Komadja M ont prouvé que l’insuffisance cardiaque est considérée
comme une maladie des sujets âgés (43). Aux USA en 1991, l’insuffisance cardiaque
était la première cause d’hospitalisation chez les sujets âgés de 65ans et plus (44).
L’étude de Framingham a révélé 652 insuffisants cardiaques(soit 7,20 % des patients
récencés) dont l’âge moyen du diagnostic était de 70 ans (45).
50
3.4.Les étiologies selon le sexe
3.4.1.Les étiologies pour le sexe masculin
Pour le sexe masculin, la cirrhose constituait la première cause de l’ascite. Parmi
les 97 hommes présentant une ascite, 68 etaient atteints de cirrhose, correspondant à
61,85% des hommes.
La cirrhose représentait plus de la moitié des causes de l’ascite chez l’homme à cause
de la forte consommation d’alcool notée chez les hommes.
Beaucoup d’auteurs ont mentionné cette prédominance masculine de cirrhose, entre
autre Gentillini qui a trouvé que 4 à 6 hommes présentaient une cirrhose contre une
femme (19). De même Foguem C, a affirmé, dans son étude faite entre janvier 1996 et
décembre 1997, qu’il y avait une prédominance masculine de la cirrhose hépatique
(81,39 %).
La tuberculose venait à la deuxième place après la cirrhose chez l’homme : 6 cas
présentaient une tuberculose péritonéale isolée, et 20 cas causés par une autre maladie
et compliqués ensuite par la tuberculose (dont 19 cas de cirrhose et 1 cas de
cardiopathie).
Certains auteurs comme Miniconi et Peghini ont trouvé que les cas masculins de
tuberculose péritonéale étaient rares (24).
La cardiopathie occupait les 19,58 % des causes de l’ascite pour le sexe masculin,
après la cirrhose et la tuberculose, dont 1,03 % étaient surinfectés de tuberculose.
Le syndrome néphrotique et les cancers (toutes causes incluses) n’occupent que
4,12 % des causes chacun. La rareté du syndrome néphrotique s’explique par le fait que
ce sont les jeunes garçons qui sont les plus atteints de ce syndrome. Pour le cancer, sa
rareté pourrait s’expliquer par le nombre d’homme de plus de 70 ans qui ne
représentent que 3,09 %.
3.4.2.Les étiologies pour le sexe féminin
51
La tuberculose était la première cause de l’ascite chez les femmes, d’après notre
étude, avec un pourcentage de 48,87 % dont 37,77 % sont des tuberculoses isolées et
11,1% des surinfections tuberculeuses. On note alors une prédominance féminine de la
tuberculose péritonéale.
L’étude menée par Ramanandraisoa ML en 1999 portant sur une série de 98 patients a
aussi constaté cette predominance féminine (32), qui était due à :
-la particularité de l’anatomie féminine chez qui l’endothélium tubaire est en continuité
avec le péritoine.
-la sensibilité particulière des annexes génitales féminins aux BK, favorisée par les
règles et la congéstion pelvienne. Alors que l’ascite tuberculeuse est le plus souvent
secondaire à une tuberculose génitale ou cæcale.
-la précarité des conditions matérielles de vie et les corvées ménagères dans les zones
rurales en sont les principales causes chez nous. Ces observations sont aussi notées par
Bennani(46).
Certains auteurs ont aussi noté cette prédominance féminine de la tuberculose
péritonéale dans les séries maghrébiennes et asiatiques (47)(48)(49)(50). De même,
Miniconi et Peghini remarquaient cette prédominance féminine avec une sex-ratio de
0,5 (24).
La cardiopathie occupe la deuxième cause de l’ascite chez les femmes à 22,22 %.
La cirrhose ne vient qu’en troisième place pour le sexe féminin avec un pourcentage de
11,11 %.
Le cancer occupe 7,77 % des causes tandis que le syndrome néphrotique occupe 3,33%.
Au total, la cirrhose hépatique domine la cause de l’ascite pour le sexe masculin
tandis que pour le sexe féminin, c’est la tuberculose qui est la première cause. Mais
pour les deux sexes, la cardiopathie occupe la deuxième place, le pourcentage est à peu
près le même, ceci souligne que le sexe du patient n’influe nullement sur la prévalence
de l’insuffisance cardiaque comme l’a dit Krumholz (51).
4.Sur le motif d’entrée des patients
52
Nous avons remarqué que le motif d’entrée des patients ascitiques dans le service
était dominé par l’association de plusieurs signes. Dans 74,87 % l’ascite était associée à
au moins un autre signe qui peut être une dyspnée, un œdème de membre inférieur uni
ou surtout bilatéral, une altération de l’état général,…..
Soulignons que 29,94 % des patients étaient arrivés à l’hôpital avec un œdème
généralisé. Rakotonindriana a souligné que le motif d’entrée des enfants ascitiques etait
un syndrome œdémateux dans 85,71 % (33). Donc, les malades ne viennent à l’hôpital
que lorsque la maladie est déjà au stade de complication, c’est pourquoi il y a
association de deux ou de plusieurs signes avec l’ascite.
6.Sur la durée d’hospitalisation des malades ascitiques
Cette durée d’hospitalisation varie suivant l’état du malade et suivant les maladies
causales de l’ascite, mais elle dépend surtout de la détection de cette maladie en cause
car on ne fait qu’un traitement symptomatique jusqu’à ce qu’on retrouve la cause et
qu’on n’entame pas le traitement étiologique. La durée maximale d’hospitalisation était
de 16 semaines et la minimale une semaine.
Le taux de mortalité de ces malades ascitiques était de 11,22 % (21 cas sur 187)
dont 9 patients décédés par cirrhose, un patient décédé à la suite d’insuffisance
cardiaque globale surinfectée de tuberculose, un autre mort à la suite d’une tuberculose
péritonéale, 6 patients étaient décédés par l’insuffisance cardiaque globale, 4 décédés à
la suite d’un cancer. Cette élévation du taux de mortalité des malades ascitiques peut
être due au retard de la prise en charge des malades car ils ne viennent à l’hôpital qu’à
un stade tardif avec les complications de leur maladie.
La cirrhose était donc la première cause de décès des malades ascitiques : 12,3 %
des cirrhotiques décédaient.
Foguem C remarquait lors de son étude une mortalité hospitalière des
cirrhotiques élevée dans 27,9 % des cas, parce que ces patients étaient hospitalisés à un
stade tardif de la maladie. Une étude américaine menée en 1985 montrait que 8,68 %
des cirrhotiques décédaient aux Etats-Unis(52).
53
7.Sur les limites de validité de notre étude
-Notre étude était restreinte à un seul service hospitalier d’un établissement public
d’Antananarivo et de ce fait notre population d’étude n’était pas statistiquement
représentative de celle d’Antananarivo.
-Comme c’est une étude rétrospective, notre étude comporte des lacunes en ce qui
concerne les données fournies par les observations, les analyses de données sont faites à
partir des données disponibles. Nous recommandons une étude similaire, prospective et
multicentrique de plus grande envergure pour mieux connaître les causes de l’ascite.
-Les archives du service n’étaient pas informatisées et les dossiers non rigoureusement
rangés.
54
SUGGESTIONS
Pour une meilleure prise en charge, vu les causes que nous avons relevées nous
émettons les suggestions suivantes :
Mesures préventives des diverses affections.
Comme il a été déjà mentionné, l’apparition de l’ascite indique dans la plupart des cas
une complication tardive d’une maladie, la prévention de toutes maladies ascitiques est
utile.
Pour les néphropathies (syndrome néphrotique), il faut bien traiter les affections qui
peuvent être responsables de ces néphropathies comme l’angine, les caries dentaires, la
pyodermite.
Pour les cardiopathies qui occupaient plus de 20 % des causes de l’ascite, il faut
convaincre le malade à bien suivre le traitement.
Concernant les cirrhoses, nous avons mentionné que l’alcool en était la première cause,
d’où l’importance d’organiser des campagnes d’information, éducation, communication
sur la prévention des maladies hépatiques. Des campagnes de sensibilisation contre
l’abus d’alcool responsable de 72,6 % de cirrhose de notre étude et pour l’amélioration
du niveau d’hygiène devraient être organisées car le risque infectieux reste ici
important.
Des mesures d’hygiène sont nécessaires pour prévenir la survenue de l’hépatite B
souvent responsable de cirrhose.
La vaccination contre les maladies transmissibles comme la tuberculose, l’hépatite B
est indispensable. Certains vaccins sont coûteux tels que le vaccin contre l’hépatite B
(Gen Hevac). Aussi, l’aide des associations caritatives est nécessaire.
55
Il faut faire un dépistage précoce de l’affection pour la traiter et pour un meilleur suivi
du malade.
La plupart des traitements faits dans les centres de santé de base sont des
traitements symptomatiques. Alors, l’examen biologique manque dans la plupart des
cas. Donc, en cas d’apparition du syndrome œdémateux, l’hospitalisation du patient
s’avère impérative.
Des conseils sont à donner à la population surtout à la campagne de ne pas se
précipiter vers les guérisseurs traditionnels pour éviter la complication de la maladie.
La dotation de matériels informatiques aux archives de service hospitalier et sa
mise en place dans les hôpitaux faciliteraient la réalisation et devraient améliorer la
validité dans le futur, de ce type d’étude qui constitue la démarche scientifique
indispensable pour l’amélioration de la qualité de l’activité médicale à Madagascar
56
CONCLUSION
Au terme de cette étude épidémio-étiologique de l’ascite menée dans le service de
Vaquez du CHU de Befelatanana pendant une période de cinq ans, il en ressortait que
les patients affectés par l’ascite représentaient 3,99 % des patients hospitalisés dans le
service. L’ascite atteint toutes les tranches d’âge surtout les personnes en activité
professionnelle.
Concernant les causes, deux maladies occupaient une place importante : la
cirrhose constituait 39,03 % des causes de l’ascite, tandis que la tuberculose péritonéale
en formait les 37,43 %. Nous avons remarqué un taux important de tuberculisation
important de l’ascite, donc il faut agir vite devant toute ascite diagnostiquée pour éviter
cette surinfection tuberculeuse.
La plupart des patients étaient arrivés à l’hôpital à un stade un peu tardif avec
association de plusieurs signes, et le taux de mortalité était de 11,22 % des malades
ascitiques du fait de ce retard de prise en charge.
Les examens complémentaires ont toute leur importance dans la prise en charge
de l’ascite : signalons en particulier l’échographie abdominale qui doit être
systématique parce qu’elle permet de poser le diagnostic de l’ascite même de faible
abondance. L’analyse du liquide d’ascite contribue aussi à aider le médecin traitant à
orienter le diagnostic étiologique.
Lors du traitement, certaines prescriptions simples mais qu’il faudrait respecter
favorisent une rapide amélioration. A citer entre autres le respect du repos au lit, et le
régime sans sel. La durée du traitement et l’évolution dépendent du dégré d’impact de
l’étiologie sur les organes cibles (foie, rein, cœur, vaisseaux,…).
57
ANNEXE I
Les étiologies de l’ascite :
Il y a trois types d’asciteAscite est dite transsudative lorsque le taux de protéines est moins de 30 g/l.Ascite est exsudative lorsque le taux de protéines dépasse 30 g/l.L’ascite est considérée comme chyleuse lorsque le liquide est macroscopiquement lactescent.
Ascite transsudative Ascite exsudative Ascite chyleuse-Cirrhose hépatique-Causes cardiaques : Péricardite constrictive Insuffisance cardiaque-Syndrome néphrotique-Syndrome de Budd Chiari-Syndrome de Demons Meigs
-Tuberculose péritonéale-Carcinose péritonéale-Causes rares : Pancréatite aiguë Pancréatite chronique
-Compression lymphatique :Adénopathie métastatique, lymphomes-Cirrhose hépatique
58
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VELIRANO
« Eto anatrehan’i ZANAHARY, eto anoloan’ireo Mpampianatra ahy sy ireo
mpiara-mianatra tamiko eto amin'ity toeram-pampianarana ity ary eto anoloan'ny sarin'i
HIPPOCRATE.
Dia manome toky sy mianiana aho fa hanaja lalandava ny fitsipika
hitandrovana ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-
pitsaboana.
Hotsaboiko maimaim-poana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho
ny rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza
aho mba hahazoana mizara aminy ny karama mety ho azo.
Raha tafiditra an-tranon’olona aho, dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny
masoko, ka tanako ho ahy samirery ireo tsiambaratelo aboraka amiko ary ny asako tsy
avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamorana famitan-
keloka.
Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-
javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.
Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy
hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha olona aho na dia
vozonana aza.
Manaja sy mankasitraka ireo Mpampianatra ahy aho, ka hampita amin’ny
taranany ny fahaizako noraisiko tamin’izy ireo.
Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano
nataoko.
Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo Mpitsabo namako kosa aho raha
mivadika amin’izany. »
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVELe Président de thèseSigné : Professeur RABETALIANA Désiré
VU ET PERMIS D’IMPRIMERLe Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur RAJAONARIVELO Paul
Name and first names :RAZANAKOLONA Nivohanta Miarintsoa
Title of thesis : « THE MAIN CAUSES OF THE ASCITIS AT THE ADULT
SEEN IN THE SERVICE VAQUEZ »
Category : Public health Number of pages : 57
Number of annex : 1 Number of faces : 17
Number of pictures : 19 Number of bibliographic references : 52
SUMMARY
The studies centered on the ascite at the adult Malagasy are rare. To our
knowledge, no recent survey has been achieved on the etiologies of the ascitis in
Madagascar.
The objective of our survey is to value the different causes of the ascitis observed
in the service Vaquez of Befelatanana, in order to improve management.
It is about a retrospective survey carrying on 187 files of the patients hospitalized
in the service presenting an ascitis, between January 1998 and December 2002.
The patients affected by the ascitis represented 3,99 % of the patients hospitalized
in the service during our period of survey. The cirrhosis was the first cause with a
percentage of 39,03 %, the peritoneal tuberculosis occupied the 37,43 % of the
etiologies.
In continuation the cardiopathie reached the 20,85 % of the patients, then the
cancer occupied 5,88 %, 4,81 % were indeterminate causes, finally, the syndrome
nephrotique was the last cause of ascitis in our survey since it only occupied 3,74%.
Ascitis is probably a frequent symptom in Madagascar because it rages, rather in
the poor surroundings according to the data collected at the time of this survey.
Being a belated complication of an inlless, the tracked down ascitis and treated in time
can improve the prognosis of recovery. To orient the diagnosis and the treatment
etiologique, the anamnesis, the cyto-chemical and bacteriological exam of the liquid of
ascite with the abdominal scan are primordial.
Key words : Ascite – Adult -Puncture of ascitis –Type of liquid -Etiology
Director of thesis : Professor RABETALIANA Désiré
Reporter of thesis : Doctor RANDRIA Mamy Jean de Dieu
Address of the author : Lot II B 116 ter Manjakaray Tanà 101
Nom et prénoms :RAZANAKOLONA Nivohanta Miarintsoa
Titre de la thèse : « LES PRINCIPALES CAUSES DE L’ASCITE CHEZ
L’ADULTE VUES DANS LE SERVICE VAQUEZ »
Rubrique : Santé publique Nombre de pages : 57
Nombre d’annexe : 1 Nombre de figure : 17
Nombre de tableaux : 19 Nombre de références bibliographiques : 52
RESUME
Les études axées sur l’ascite chez l’adulte malgache sont rares. A notre
connaissance, aucune étude récente n’a été réalisée sur les étiologies de l’ascite à
Madagascar.
L’objectif de notre étude est d’évaluer les différentes causes de l’ascite observée
dans le service Vaquez de Befelatanana, afin d’améliorer la prise en charge.
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 187 dossiers de patients hospitalisés
dans le service présentant une ascite, entre janvier 1998 et décembre 2002.
Les patients affectés par l’ascite représentaient 3,99 % des patients hospitalisés
dans le service durant notre période d’étude. La cirrhose était la première cause avec un
pourcentage de 39,03 %, la tuberculose péritonéale occupait les 37,43 % des causes.
Ensuite, la cardiopathie qui atteints les 20,85 % des ascitiques, puis le cancer occupait
5,88 %, 4,81 % étaient de causes indéterminées, enfin le syndrome néphrotique était la
dernière cause de l’ascite dans notre étude puisqu’il n’occupait que 3,74 %.
L’ascite est probablement un symptôme fréquent à Madagascar du fait qu’elle
sévit, plutôt dans les milieux pauvres selon les données recueillies lors de cette étude.
Étant une complication tardive d’une maladie, l’ascite dépistée et traitée à temps peut
améliorer le pronostic de guérison. Pour orienter le diagnostic et le traitement
étiologique, l’anamnèse, l’examen cyto-chimique et bactériologique du liquide d’ascite
avec l’échographie abdominale sont primordiales.
Mots clés : Ascite –Adulte -Ponction d’ascite – Type de liquide -Etiologie.
Directeur de thèse : Professeur RABETALIANA Désiré
Rapporteur de thèse : Docteur RANDRIA Mamy Jean de Dieu
Adresse de l’auteur : lot II B 116 ter Manjakaray Tanà 101