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Les Trématodes Douves et bilharzies Dr N. Contet-Audonneau MCU-PH Parasitologie Mycologie DCEM 1 Année 2009-2010

Les Trématodes - Biomycologie ŔAutres distomatoses hépatiques Epidémiologie ŔDues à des opisthorchidés, douves de petite taille (1 cm), 2 genres Opistorchis et Clonorchis ŔRéservoirs

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Les TrématodesDouves et bilharzies

Dr N. Contet-Audonneau

MCU-PH Parasitologie

Mycologie

DCEM 1 Année 2009-2010

Items Distomatoses

N° 73. Risques sanitaires liés à l’eau. Toxi-infections alimentaires.

N° 86. Infections broncho-pulmonaires.

N° 100. Parasitoses digestives.

N° 102. Pathologie infectieuse des migrants.

N°107.Voyage en pays tropical.

N° 302.Diarrhée aiguë.

N° 303 . Diarrhée chronique.

N° 311. Hypereosinophilie

N° 318. Hépatomégalie et masse abdominale

Les TrématodesDouves et bilharzies

Définitions

Ŕ Trématodes : vers plats non segmentés, possédant 2

ventouses

Ŕ Stades larvaires chez des mollusques d’eau douce

Ŕ Douves : vers hermaphrodites, infection des tractus

biliaires, bronchiques ou digestifs des mammifères

Ŕ Bilharzies : vers sexués, infection du système

circulatoire des mammifères (et des oiseaux)

Les Douves et leurs pathologies les

distomatoses

Hépatobiliaire à Fasciola hepatica

Autres distomatoses hépatobiliaires,

intestinales et pulmonaires

I - Distomatose hépatobiliaire autochtone

due à Fasciola hepatica (grande douve du

foie)

A Ŕ Epidémiologie1 Ŕ Agent pathogène

Fasciola hepatica (2 à 3 cm sur 1 cm)

S’attache à l’épithélium des voies biliaires

A Ŕ Epidémiologie

2 Ŕ Cycle :zoonose

Mouton, bœuf : ponte d’œufs (bile,élimination dans les selles)

En 3 semaines dans l’eau, formation d’un embryon cilié (miracidium)

Pénètre dans un mollusque (Limnée), multiplication des parasites

Les parasites (Cercaires) sortent du mollusque à la fin de l’été

les Cercaires se fixent sur des végétaux comme le cresson (métacercaires : formes infectantes)

A Ŕ Epidémiologie

3 Ŕ Répartition géographique

Cosmopolite (régions d’élevage de moutons

et de bovins), épidémies familiales

BŔ Physiopathologie de la Distomatose

hépatobiliaire

Evolution en 2 phases

Ŕ Invasion : migration des douvules du tube

digestif au foie. Signes allergiques,

hépatite toxi-infectieuse

Ŕ Phase d’état : au bout de 3 mois les vers

sont adultes dans les voies biliaires

Ŕ provoquent un œdème, une inflammation

et une hyperplasie de l’épithélium, parfois

une obstruction (angiocholite ou pseudo

lithiase)

C Ŕ Clinique de la Distomatose

hépatobiliaire

1 Ŕ Forme typique

Une à 4 semaines après la contamination : troubles digestifs, asthénie, myalgie, signes d’hépatite toxi-infectieuse (fièvre, douleurs hypochondre D, ictère), allergies (urticaire, dermographisme, signes respiratoires)

2 Ŕ Formes cliniques

Asymptomatiques (hypereosinophilie)

Frustes

D Ŕ Diagnostic biologique de la Distomatose

hépatobiliaire

Phase d’invasion

Ŕ Diagnostic uniquement indirectHyperleucocytose (15 à 25000 giga/l) avec hypereosinophilie à 50%

Syndrome inflammatoire (VS, CRP)

Cytolyse hépatique (transaminases +ou -)

Anticorps spécifiques élevés (techniques ELISA, HAI, immunoélectrophorèse Arc 2 spécifique)

Phase d’étatŔ Œufs dans les selles (150 µm, operculés):

préciser la demande car techniques d’enrichissement nécessaires .

Ŕ Eventuellement NF, recherche Ac spécifiques

E Ŕ Examens complémentaires de la

Distomatose hépatobiliaire

Radio abdomen sans prep : ascencion

coupole diaphragmatique D

Echographie hépatique et scanner : zones

d’hypodensités dans le parenchyme

F Ŕ Traitement de la Distomatose

hépatobiliaire

1 Ŕ Curatif

Triclabendazole (Egaten®)

10 mg/kg un jour, au cours d’un repas

Bonne tolérance, douleurs à l’élimination des douves mortes

Signes allergiques dans les suites (prescription d’antihistaminiques)

2 Ŕ Préventif

Le lavage ne décroche pas les métacercaires

Surveillance des cressonnières

II Ŕ Autres distomatoses hépatiques

Epidémiologie

Ŕ Dues à des opisthorchidés, douves de petite taille (1 cm), 2 genres Opistorchis et Clonorchis

Ŕ Réservoirs : l’homme, les félidés sauvages, la civette)

Ŕ Présentes en Asie (Chine, Asie du Sud Est)

Ŕ Infection par les Cercaires enkystées dans la chair de poissons d’eau douce, consommés crus ou séchés

Diagnostic

Ŕ Nombreux oeufs dans les selles

Traitement

Ŕ Praziquantel (Biltricide ®) 75 mg/kg/j pendant 2 j

Œufs de petite Douve en transit (Dicrocoelium dendriticum), pâté de foie de mouton

III Ŕ Distomatoses pulmonaires

Epidémiologie

Ŕ Dues à des Paragonimus

Ŕ Réservoirs : l’homme, et de nombreux animaux

Ŕ Présentes en Afrique, Amérique du Sud, Asie

Ŕ Infection par les Cercaires enkystées dans la chair de crabes ou

de crevettes d’eau douce

Clinique : simulent une tuberculose (hémoptysie)

Diagnostic : oeufs dans les expectorations

IV Ŕ Distomatoses intestinales

Les Douves intestinales sont nombreuses

(Asie, Afrique, particulièrement en Egypte)

Genres Metagonimus, Heterophyes,

Fasciolopsis

Se fixent sur l’épithélium intestinal

Troubles digestifs divers

L’essentiel

Distomatose à Fasciola hepatica ou fasciolose : maladie rare chez l’homme, transmise par la consommation de végétaux semi-aquatiques (cresson), épidémies familiales

Symptomatologie :2 phases (migration des petites douves, puis obstruction des voies biliaires par les adultes)

Hypereosinophilie : point d’appel

Triclabendazole

Prévention : cresson

Bilharzies (ou Schistosomes) et

leurs pathologies (Bilharzioses ou

schistosomoses)

Items Bilharzioses

N° 73. Risques sanitaires liés à l’eau. Toxi-infections alimentaires.

N° 100. Parasitoses digestives.

N° 102. Pathologie infectieuse des migrants.

N°107.Voyage en pays tropical.

N° 302.Diarrhée aiguë.

N° 303 . Diarrhée chronique.

N° 311. Hypereosinophilie

N° 315. Hématurie

N° 318. Hépatomégalie et masse abdominale

N° 332. Splénomégalie

Bilharzioses

I Ŕ Epidémiologie

A Ŕ agents pathogènes

Schistosoma (espèces S. haematobium

manifestations urinaires, S.mansoni, S.intercalatum

manifestations intestinales, S. japonicum et S.

mekongi bilharziose artérioveineuse)

Parasites hématophages, sexes séparés, 1 à 3

cm de long, 1mm de large.

Vivent dans le système circulatoire des

mammifères (5 à 10 ans)

I Ŕ Epidémiologie

B Ŕ Cycle

Homme et autres mammifères : élimination des œufs avec éperon (miracidium)

par perforation des tissus dans les urines ou dans les selles

Dans l’eau douce (ou saumâtre) libération du miracidium

Pénètre dans un mollusque (différent selon l’espèce), multiplication des parasites

Les parasites (furcocercaires) sortent du mollusque en 1 mois

Les furcocercaires nagent à la recherche d’un hôte définitif,

traversent la peau

vont vers les vaisseaux du système porte hépatique pour y vivre

ponte des œufs dans les plexus veineux périvésicaux, périrectaux ou dans les vaisseaux du système porte

Bilharzioses : épidémiologie (2)

C Ŕ Répartition géographique

S. haematobium Afrique, Madagascar côte Est,

S.mansoni Afrique Madagascar côte Ouest, Antilles Amérique du Sud

côte Est ,

S.intercalatum Afrique équatoriale de l’Est,

S. japonicum Japon, Chine, Célèbes, Philippines

S. mekongi Thailande, Laos, Cambodge

II - Bilharzioses : physiopathologie

Action irritante sur la peau lors de la pénétration

Phénomènes toxiques lors de la migration des schistosomules

Mais surtout danger du fait des oeufs bloqués dans les tissus : granulome bilharzien

Evolution du granulome : hyperplasie, nécrose ou ulcération

Risque : sténose orificielle entraîne une dilatation de l’arbre urinaire, une stérilité, une cirrhose bilharzienne

III- Bilharzioses : Clinique (1)

Phase d’invasion : idem quelque soit l’espèceŔ Dermatite des pêcheurs 15 à 30 minutes après le

bain (maladie de Katayama)

Ŕ Malaise général (fièvre des safaris), troubles allergiques

EtatŔ Bilharziose urinaire S. hematobium :

hématurie inaugurale, indolore, puis irritation vésicale, crise de cystite , coliques néphrétiques

Complications rénales

Ŕ B. intestinalePerturbation du transit (diarrhée et constipation), douleurs (S. mansoni) ou pathologie rectale (S. intercalatum), filets de sang dans les selles

Evolution vers une hypertension portale

III- Bilharzioses : Clinique (2)

Etat

Ŕ Bilharziose artérioveineuse (S. japonicum et S. mekongi )

Evolution rapide vers une insuffisance hépatosplénique

Hypertension portale et hypersplénisme

Ŕ Bilarziose extra-intestinaleDues aux migrations erratiques du parasite ou à l’embolisation massive d’œufs dans le système porte

Ŕ Cardiovasculaires

Ŕ Neurologiques (myélite, compression médullaire, radiculite)

Ŕ Cutanées (papulonodules)

IV- Bilharzioses : Diagnostic

Eléments d’orientationŔ Patient revenant d’une zone d’endémie, bain en eau douce

Ŕ Fièvre des safaris, hématurie, selles striées de sang

Ŕ NF : hyperéosinophilie

Diagnostic biologique indirect (Période d’invasion)

Anticorps délais un mois après le bain contaminant(IFI, HAI, ELISA)

Diagnostic biologique direct (Période d’état) 2 à 3 mois après le bain contaminantŔ Recherche d’œufs dans les urines de 24 H filtration sur membrane (150

x 60 µm), éperon terminal

Ŕ Recherche d’œufs dans les selles (valable pour les 5 espèces)

Ŕ Biopsie intestinale ou vésicale si les examens précédents sont négatifs

IV- Bilharzioses : Diagnostic

Examens complémentairesBilharziose urinaireŔ Cystoscopie (granulomes)

Ŕ Radiographie (calcifications)

Ŕ Echotomographie (papillomes vésicaux, dilatation des calices)

Ŕ UIV nécessaire pour estimer l’étendue des lésions

Bilharziose intestinale ou hépatospléniqueŔ Rectosigmoïdoscopie et coloscopie (ulcérations, polypes)

Ŕ Fonction hépatique (fibrose?)

Bilharziose extra-intestinaleŔ RP (micronodules)

Ŕ IRM (rétrécissement médullaire, image pseudotumorale)

V - Bilharzioses : Traitement

Curatif

Ŕ Praziquantel (Biltricide ®)Efficace sur tous les Schistosomes adultes

Bilharziose urinaire ou intestinale : 40 mg/kg en une ou 2 prises, un seul jour (4 comp de 600 mg pour un adulte)

Bilharziose artérioveineuse : 60 mg/kg

Ŕ Surveillance post-thérapeutiqueContrôles à 2 mois, 6 mois et un an (NF, recherche des œufs, recherche des anticorps)

VI- Bilharzioses : Prévention

Lutte contre les mollusques

Traitement des sujets parasités

Hygiène des excrétas humains

Eviter les bains en eaux douces ou

saumâtres même de très courte durée

Pas de CI bains de mer ou en piscine

L’essentiel

Contamination par bain en eau douce ou

saumâtre par les furcocercaires dont l’évolution

passe par un mollusque

PB dus aux œufs

Hématurie symptôme de la B. urogénitale

Hépatosplénique PB B. intestinale

Hypereosinophilie pays tropicaux

Diag direct et sérologique

Imagerie : bilan extension