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L’Exode oublié des Juifs des pays arabo-musulmans Dr David Bensoussan Président sortant, Communauté sépharade unifiée du Québec Mémoire présenté au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international du Gouvernement du Canada Étude de la situation des réfugiés juifs des pays du Moyen-Orient Article 108(2) Jeudi 2 mai 2013

LExode Oublie Des Juifs Des Pays Arabo Musulmans

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Livre sur l’immigration des juifs des pays arabes

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  • LExode oubli des Juifs des pays arabo-musulmans

    Dr David Bensoussan

    Prsident sortant, Communaut spharade unifie du Qubec

    Mmoire prsent au Comit permanent des affaires trangres et du

    dveloppement international du Gouvernement du Canada

    tude de la situation des rfugis juifs des pays du Moyen-Orient

    Article 108(2)

    Jeudi 2 mai 2013

  • LExode oubli des Juifs des pays arabo-musulmans

    Dr David Bensoussan

    Quil me soit permis de remercier le Comit permanent des affaires trangres

    et du dveloppement international pour lopportunit qui mest donne de

    prsenter ce que lon a coutume de dsigner par lExode oubli des Juifs des pays

    arabes. Mon intrt de recherche personnel sur ce sujet a abouti la publication

    dun certain nombre de volumes et darticles. Je tenterai den prsenter les

    grandes lignes dans le temps qui mest imparti.

    La prsence des Juifs dans les pays arabo-musulmans est bien antrieure la

    pntration de lislam et date du VIe sicle avant lre courante et plus tt encore.

    Ces communauts sont disparues ou en voie de ltre dans la majorit des pays

    arabo-musulmans. Plus de 860 000 Juifs se sont vus exclure du pays qui les a vus

    natre ou ont prouv le besoin de le quitter.

    En premier lieu, je traiterai du statut juridique traditionnel du non-musulman

    dans les pays arabo-musulmans, prsenterai la mutation des rapports judo-

    musulmans durant la priode prcoloniale et coloniale, puis dresserai la liste de

    certaines des mesures discriminatoires envers les Juifs, lesquelles ont abouti la

    disparition quasi totale des Juifs des pays arabo-musulmans.

    Le statut des dhimmis

    La condition des minorits non-musulmanes dans les pays arabo-musulmans

    est celle de dhimmi que lon peut rendre par tolr ou protg1. Elle est rgie

    lombre de lassertion voulant que les critures juives et chrtiennes aient t

    dformes par leurs indignes dpositaires. Elle est lgifre par le Pacte dOmar

    amend de plusieurs mesures discriminatoires par la suite. Le dhimmi est un tre

    en position dinfriorit par rapport la socit musulmane : taxes spciales,

    vtements reconnaissables, mesures dhumiliation et tat de non-tre sur le plan

    juridique lorsquun litige oppose un musulman un non-musulman. En ce qui a

    trait lislam chiite, le Juif est galement considr comme source dimpuret2.

    Bien que la condition des Juifs ait diffr dun pays lautre, certaines

    caractristiques sont communes aux Juifs du Maroc, de lEmpire ottoman et de la

    Perse.

    1 En thorie, seules les minorits juives et chrtiennes ont droit ce statut.

    2 En Iran, les conversions forces furent nombreuses et lhritage familial revient exclusivement un

    membre de la famille converti lislam chiite.

  • Au XIXe sicle, de nombreux voyageurs, consuls ou ducateurs dpchs par

    lAlliance isralite universelle transmirent des rapports alarmants sur la situation

    des Juifs et les thmes qui revinrent furent : humiliation au quotidien, objets de

    mpris, soumission jusqu latrophie, inscurit constante, enlvements, densit

    de population leve dans les quartiers juifs, pauprisation dramatique et

    conditions dinsalubrit graves. Ils dcrivent un cauchemar de fanatisme dune

    part et de rsignation de lautre. La condition difficile des Juifs qui reprsentaient

    0,5 3 % de la population, tout dpendant du pays, fut galement mise en

    exergue par les chroniqueurs musulmans. Les Juifs constituaient alors un

    souffre-douleur de service lorsquil y avait de linstabilit politique, une dfaite

    militaire ou encore des conditions conomiques difficiles tout comme par

    exemple la scheresse. Des massacres et des rapines se tinrent priodiquement :

    Ttouan 1790, Safed 1834, Tabriz (Iran) 1830, Mched (Iran) 1839, Mekns 1728,

    Oufrane 1788, Casablanca 1907, Fez 1912, Tunis 1917, Bagdad 1941, Libye 1945,

    etc.

    Il y eut cependant des lites et des notables qui furent proches du pouvoir et

    qui jouissaient de privilges particuliers. De faon gnrale, les souverains

    montrrent une certaine bienveillance il y eut bien sr des exceptions mais la

    mise en application de leurs dcisions ne fut pas toujours respecte. Ainsi, le

    dcret (dahir) conclu entre le souverain marocain et le philanthrope Moses

    Montefiore en 1864 relativement la cessation des mauvais traitements infligs

    aux Juifs ne changea rien dans les faits3. Des accusations de crimes rituels furent

    portes contre les Juifs Damas en 1840 et au Caire en 1902. Dans lEmpire

    ottoman, des rformes furent instaures, annulant lobligation du port distinctif

    des Juifs en 1838 et lannulation de la taxe spciale aux non-musulmans en 1855.

    La rvolution des Jeunes Turcs en 1908 proclama lgalit entre musulmans et

    non-musulmans. Toutefois, les oulmas sunnites exprimrent leur dsaccord et

    lapplication des dcrets ne fut pas applique dans les contres lointaines.

    Les rapports judo-musulmans durant la priode coloniale

    En marge de lexpansion europenne au XIXe sicle, bien des Juifs

    recherchrent la protection consulaire et des confrences internationales en

    dfinirent les paramtres ; Tanger en 1876, Madrid en 1880 et trait de Lausanne

    3 Les mesures discriminatoires furent raffirmes : interdiction de marcher chauss en dehors du mellah de

    Fs en 1884 et interdiction dy ouvrir un bain public dans le quartier juif en 1898.

  • en 19234. Les Juifs dAlgrie eurent droit la nationalit franaise en 1870, les

    juifs de Tunisie y eurent droit sur demande en 1923 et les Juifs du Maroc

    conservrent leur statut de dhimmi lors de linstauration du Protectorat au Maroc.

    La nationalit gyptienne fut acquise par un plus grand nombre de Juifs, mais

    leur fut discrtement ferme au dbut des annes 40, ce qui laissa prs dun quart

    des Juifs dgypte sans nationalits. En Iran, les conversions forces furent

    abolies par dcret et les Juifs eurent droit un sige au Parlement au dbut du

    XXe sicle. Au Ymen, la lgislation de la Charia fut applique en 1948 et les

    orphelins juifs furent squestrs pour tre islamiss, pratique raffirme depuis

    1922. Il faut prciser que lamlioration du statut lgal des Juifs ne changea pas

    toujours le vcu, car les mentalits nvoluent pas aussi rapidement que lon

    souhaiterait.

    De faon gnrale, loccidentalisation des Juifs dans les pays majorit

    musulmane devana de plus dune gnration celles des musulmans, entre

    autres en raison de la pntration du rseau scolaire de lAlliance isralite

    universelle5. Sous le rgime colonial, les Juifs purent enfin stablir en dehors des

    limites du quartier juif, le mellah ou la hara et ne plus devoir porter dhabit

    distinctif. Bien des musulmans y virent un changement de statut des Juifs qui

    devrait normalement tre rgi de faon immuable par la loi islamique. La

    tradition faisant que les Juifs soient perscuts dans des priodes nationales

    difficiles, la rancur contre le pouvoir colonial et lmancipation des Juifs furent

    des facteurs importants du dclenchement dactions antijuives (Casablanca en

    1907, Fez en 1912, gypte 1945, etc.). Pour ne pas mcontenter la majorit

    musulmane, voire mme lantismitisme des colons europens, le pouvoir

    colonial ferma souvent les yeux sur des abus commis envers les Juifs

    (Constantine 1934, Bagdad 1941). Nul doute, qu dfaut dobtenir lgalit des

    droits, les Juifs envisagrent de quitter leur pays6. 4 Ce dernier trait lgifrait les droits dgalit des minorits turques, mais les Juifs de Turquie y

    renoncrent 3 ans plus tard. 5 La langue dusage passa au franais en Afrique du Nord, lItalien en Libye, langlais en Orient et

    lespagnol au nord du Maroc, les Juifs dIrak demeurant les plus arabiss sur le plan linguistique. 6 Lidal du retour Sion symbole de la rdemption, a toujours exist dans le monde juif. Souvent, de

    vieilles personnes prenaient leur bton de plerin pour aller mourir en Terre sainte. Au XIXe sicle, des

    dparts collectifs furent organiss pour la Terre sainte en dpit de grandes difficults, notamment partir du

    Maroc et du Ymen. Les rabbins militrent pour un sionisme tiss de religion alors que lAlliance isralite

    universelle sopposa systmatiquement lidologie sioniste jusqu la Seconde Guerre mondiale. Des

    contacts avec le mouvement sioniste furent pris au dbut du XXe sicle au Maroc, en gypte et en Irak. La

    renaissance de la langue hbraque et le travail agricole constiturent un nouveau paradigme qui alluma les imaginations, avec cependant une certaine opposition au sein des notables des communauts. Au dbut du

    sicle, la renaissance sioniste fut bien accepte par certains leaders arabes au Moyen-Orient, mais le ton

  • Aprs la Seconde Guerre mondiale

    Durant la Seconde Guerre mondiale, un rgime pronazi fut instaur en Irak et

    un pogrom de grande envergure, le Farhoud, fut perptr en 19417. Le muphti de

    Jrusalem se fit le porte-voix de la propagande nazie et encouragea les

    musulmans bosniaques sengager aux Waffen SS ; enfin, des Juifs de Libye

    furent envoys dans des camps de la mort en Europe et une partie des Juifs de

    Tunisie furent soumis aux travaux forcs8.

    changera par la suite, notamment prs les massacres perptrs contre les Juifs de Hbron en 1929. Jusqu

    la Seconde Guerre mondiale, les Juifs des pays arabo-musulmans se contentrent gnralement de collecter

    des fonds pour des institutions caritatives de Terre sainte agissant avec une certaine discrtion pour ne pas

    antagoniser les Arabo-musulmans. La participation juive aux mouvements nationalistes fut gnralement

    mitige, entre autres en raison de la crainte de perdre certaines liberts et de retourner la condition de

    dhimmi qui prvalait avant linstauration du rgime colonial et en raison du caractre de moins en moins

    scularis du nationalisme arabe.

    Bien que le colonialisme ait ouvert les portes dmancipation et de libert, les communauts juives

    durent faire face des prjugs antismites de la part de certains militaires et officiels qui redoutaient les

    succs sociaux-conomiques des Juifs mancips. Cela fut particulirement marqu en Algrie. La

    propagande des puissances de lAxe durant la Seconde Guerre mondiale surenchrit celle des

    collaborateurs locaux. La propagande radiophonique nazie a martel des messages antijuifs en langue arabe

    et dclar dfendre larabit de la Palestine. Aprs le dbarquement alli en Afrique du Nord, les Allis,

    soucieux de ne pas saliner les vichystes, voire mme les sympathisants arabes du Reich, maintinrent les

    lois racistes en vigueur pendant plusieurs mois. Au sein des communauts juives, la dception fut grande

    envers lEurope des lumires et envers le Livre blanc que lAngleterre adopta en 1939 pour limiter

    limmigration juive en Palestine. 7 Le Farhoud rsulta en 179 tus, 2000 blesss et 12 300 personnes sans abri. Larme britannique resta

    lcart pendant 36 heures, jusqu limposition du couvre-feu. 8 En Libye, les lois raciales furent appliques en 1938. 2537 Juifs libyens furent dports au

    dsert du Giadu en 1946 et 562 dentre eux y prirent. 870 Juifs libyens dtenteurs de la

    nationalit britannique furent exils en Italie puis interns Bergen Belsen en Allemagne en

    1944. Les lois racistes furent promulgues en Tunisie en octobre 1940, mais furent partiellement

    appliques au commencement en raison du peu denthousiasme des autorits franaises et

    musulmanes. La Tunisie fut occupe par larme allemande de novembre 1942 mai 1943 et prs

    de 5000 Juifs furent envoys dans des camps de travail. En Algrie, les Juifs furent dchus de leur

    nationalit franaise en octobre 1940. Les lois racistes du gouvernement de Vichy furent

    imposes et 2000 Juifs dAlgrie furent interns dans des camps. Les Juifs regagnrent leurs

    droits civiques durant lt de 1943. Au Maroc, les lois raciales furent appliques en octobre 1940

    et le sultan Mohamed V exprima son mcontentement aux autorits franaises et tenta den

    repousser lchance. 2100 Juifs dtenteurs dautres nationalits furent envoys dans des camps

    de travail. Le dbarquement amricain eut lieu le 8 novembre 1942 et les lois raciales furent

    abroges en mars 1943. En outre, des Juifs dAfrique du Nord se trouvant en France furent

    dports ou excuts : Libye (8), Tunisie (149), Algrie (1089), Maroc (76).

  • Au lendemain de la guerre, linscurit grandit au sein des communauts

    juives dOrient : pogrom en Libye9 en 1945, meutes antibritanniques et

    antismites en gypte la mme anne, en Syrie, au Ymen et Aden en 1947 et

    exclusion des Juifs de ladministration en Syrie et au Liban en 1947. Le Comit

    politique de la Ligue arabe regroupant sept pays proposa le gel des avoirs juifs

    en 1947, avant mme lindpendance dIsral.

    Lindpendance dIsral et sa victoire inespre contre les armes arabes qui

    lont envahi fut perue par les Juifs comme tant quasi miraculeuse. Des

    pressions furent faites sur les Juifs dont on exigea des preuves de loyaut en

    sopposant au nouvel tat juif et la presse arabe vitupra tous azimuts Isral et

    les Juifs. Des dparts en panique destination dIsral se firent partir de

    nombreux pays, en dpit des menaces de destruction de ltat dIsral

    nouvellement cr10.

    Les mesures antijuives furent multiples : non-renouvellement des licences

    professionnelles des Juifs en Irak, interdiction de quitter le pays (Irak 1948,

    Ymen 1949), retrait de la nationalit aux Juifs gyptiens qui devinrent apatrides

    dans les annes 50, perte de nationalit aux Juifs qui quittent leur pays (Irak en

    1950, gypte en 1950), privation du droit de vote des Juifs de Libye (1951).

    ces mesures sajoutrent des pogroms (Djerada11 au Maroc en 1948, Damas

    et Alep en 1948, Benghazi et Tripoli en 1948, Bahrein en 1949, gypte en 1952,

    Libye et Tunisie en 1967) ; les arrestations et expulsions (gypte 1956) ;

    ltranglement conomique via la spoliation (Irak 1951, Iran 1979, Syrie 1949,

    Libye 1970) ou lexclusion (Syrie et Liban 1947, Libye 1958, Iran 2000) ou encore

    lgyptianisation des affaires (gypte 1961) ; la destruction du patrimoine juif

    (Oran 1961, Libye 1969 et 1978) ; les exactions policires et les enlvements de

    jeunes filles avec conversion force (Maroc 1961-62), les enlvements de Juifs

    (Liban 1967), les pendaisons publiques (Bagdad 1969), les excutions de

    personnalits juives (Iran 1979-80), le recours aux clichs antismites dans la

    presse arabe et les campagnes dexcitation et de haine antijuives prenant pour

    prtexte le sionisme. Le lendemain de la Guerre des Six Jours, cette rhtorique

    prit un essor considrable.

    Bien que des assurances dgalit devant la loi furent faites dans des pays

    considrs comme modrs tout comme le Maroc et la Tunisie aprs leur

    9 Il y eut 183 tus, des centaines de blesss, des conversions forces et des lieux de culte profans.

    10 Maroc (13 000 personnes), Tunisie (9 000) Libye (31 300), Ymen (49 000) et Irak (123 500 personnes).

    Dans ce dernier pays, les arrestations, les confiscations et les condamnations poussrent les Juifs fuir en

    panique via lIran ou le Kurdistan. 11

    51 morts et une centaine de blesss Djerada et Oujda au Maroc

  • indpendance, ladhsion la Ligue arabe sest accompagne de boycottage total

    en ce qui pouvait avoir un rapport avec Isral ou tout contact avec ce pays.

    Ainsi, les changes postaux furent interdits, lon fit des difficults pour mettre

    des passeports, et tout mdia qui ne prsentait pas Isral sous un aspect

    extrmement ngatif fut interdit. Ce boycottage total a coup court toute

    possibilit de dialogue qui aurait pu aboutir une comprhension mutuelle12.

    Par ailleurs, depuis lavnement du parti islamiste en Turquie, la teneur non

    nuance des propos des reprsentants du gouvernement actuel voque une

    poque que lon considrait comme rvolue dans la Turquie laque. En outre, les

    attaques obsessives des dirigeants actuels dIran envers Isral ne laissent rien

    augurer de bon13 !

    En conclusion : La modernit a laiss entrevoir aux Juifs les portes de la

    dignit citoyenne et les prjugs et actions contre les Juifs ont pouss ces derniers

    quitter leur pays natal. La fin de la norme de servitude qui existait dans les

    pays arabo-musulmans fut un traumatisme dans le monde musulman, raison

    pour laquelle le nationalisme arabe a fait de la Palestine le point nodal de sa

    mobilisation. Le sionisme, cest le Juif qui a retrouv sa dignit et qui se dfend ;

    en un mot, lantithse de la dhimmitude. Il faut en outre tenir compte de ce que les

    mesures prises pour et surtout contre les Juifs varirent dun pays lautre.

    Lorsquelles furent promulgues, les mesures prises pour protger les Juifs

    furent rarement appliques. Par contre, il fallait peu de choses pour veiller

    lanimosit de la populace envers les Juifs, indpendamment du fait que des

    mesures puissent avoir t promulgues ou non contre eux. La politique de

    terreur et dexclusion a conduit un nettoyage ethnique sans regard aux droits et

    aux biens perdus, confisqus ou abandonns ou encore des mesures

    discriminatoires accompagnes dune propagande vicieuse qui aboutirent un

    exode demi-forc, en catimini le plus souvent. Ces mesures discriminatoires

    furent de plusieurs natures et ont vari selon le pays. Net t le dlire anti

    isralien des mdias arabes et les mesures discriminatoires envers les Juifs, il est

    fort probable quune partie dentre eux aurait dcid de rester dans leur pays et

    une autre partie dmigrer. Le sentiment dinscurit a constamment plan sur

    les communauts juives pour lesquelles le dpart devint une ncessit de survie

    12

    noter cependant que depuis ces deux dernires dcennies, le Maroc sest distingu en prenant des

    mesures concrtes pour prserver le patrimoine juif et en favorisant les changes touristiques avec Isral. 13

    Le dni de lholocauste et les appels constants llimination dIsral sont des thmes rcurrents chez les

    dirigeants iraniens actuels.

  • ou une simple question de temps pour viter dtre pris en otage la merci de

    troubles potentiels, convaincues quelles en seraient la prochaine victime14.

    Ainsi, la prsence millnaire de Juifs dans les pays arabo-musulmans sest

    pratiquement atrophie en une gnration pour sexiler sous dautres cieux15.

    Je me tiens votre disposition pour rpondre vos questions et nuancer au

    besoin la brve prsentation que je viens de faire.

    Merci

    Rfrences :

    - Bernard Lewis The Jews of Islam, Princeton University Press 1984, ISBN 1-400810-23X

    - Georges Bensoussan, Juifs en pays arabes Le grand dracinement 1850-1975, Tallandier 2012, ISBN 978-2-8473-48873

    - David Bensoussan, Il tait une fois le Maroc, ditions Du Lys, 2012, ISBN 978-1-4759-2608-8

    - http://www.controverses.fr/pdf/Fin_judaisme_terre_d_islam_Shmuel%20Trigano.pdf

    - http://www.editionsdulys.com/moyen-orient.html Articles 31 et 32

    - http://www.youtube.com/playlist?list=PLE325F3EF9574F345

    14

    Les autres minorits du monde arabo-musulman subirent galement de graves svices tout comme les

    chrtiens de Syrie et du Liban (1840-1860), les Armniens de lEmpire ottoman (1915), les Assyriens

    dIrak (1933), les Kurdes dIrak (1988) pour ne citer que les plus connus, compte non tenu de linquitude

    grandissante des minorits chrtiennes devant leur dhimmisation dans les temps prsents, en gypte et en

    Irak notamment. 15

    Avant lindpendance dIsral, les communauts juives se dnombraient ainsi : Aden 7 500, Algrie 140

    000, gypte 75 000, Irak 135 000, Iran 80 000, Liban 7 000, Libye 38 000, Maroc 265 000, Syrie 30 000,

    Tunisie 105 000, Turquie 82 000, Ymen 105 000. ces chiffres sajoutent ceux des Juifs dtenteurs

    dautres nationalits. Il reste aujourdhui : Iran 20 000, Maroc 2400, Tunisie 2000, Turquie 25 000.