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Lire en Vendée Échos Musées L’Agriculture en Vendée Valentin Roussière n° 22 décembre 2010 - juin 2011 Abonnez-vous pour 5 €

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Lire en Vendée

Échos MuséesL’Agriculture en VendéeValentin Roussière

n° 22décembre 2010 - juin 2011

Abonnez-vous pour 5 €

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Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011222

Voilà un très beau livre, un cadeau idéal pour les amateurs de peinture, et même qui n’y connaissent rien. Le Dictionnaire des peintres de Vendée, de nais-sance ou d’adoption, recense par ordre alphabétique, 273 peintres et présente plus de 450 tableaux. Tous sont décédés avant le 1er jan-vier 2008. Pour chacun d’eux, une courte biographie, avec les lieux des expositions et une approche du style et des courants picturaux qui les ont influencé. Et une, ou parfois plusieurs, reproductions de leurs œuvres.

Ici, les plus célèbres, Chaissac, Chevolleau, Milcendeau, Deman, Paul Baudry, Octave de Roche-brune, côtoient d’autres artistes connus seulement des spécia-listes ou complètement oubliés aujourd’hui. C’est aussi toute la Vendée qui se déploie dans les peintures représentées. Avec une profusion naturelle pour les toiles du littoral et des îles et une belle présence des peintres de l’École de Saint-Jean-de-Monts et du Salon yonnais de René Robin. Compte tenu de l’époque, l’art figuratif y domine largement. Mais certains des artistes qui sont nés en Ven-dée, y ont séjourné ou exposé – les

Dictionnaire des peintres de VendéeFrançois WiehnGeste éditions, 320 p., 45 €.

critères retenus pour ce diction-naire – ont aussi exploré d’autres pistes : Michel Gaborit, Joël Dabin, Jacques Launois, Michel Moy pour n’en citer que quelques-uns.

Les auteurs, François Wiehn et Gérard Aubisse, ont choisi la rigu-eur et la simplicité, permettant ainsi à tous d’entrer dans l’univers des peintres vendéens. L’éditeur aussi, grâce à un rapport qualité-prix qui, pour un beau livre d’art, mérite d’être souligné.

Gilles Bély

Dernière ligne droite pour le concours de l’Association des amis de Jean Huguet : racontez un souve-nir, une histoire vécue, un rêve ou ima-ginez ! Seule règle : l’enfant et la mer sont les acteurs principaux.

Date limite d’envoi de vos nouvelles : 31 janvier 2011.

La maison chaumoise, 12, rue du moulin85100 Les Sables d’OlonneTél : 02 51 95 24 83Couriel : amisdejeanhuguet@gmail comSite internet : amisdejeanhuguet

Concours de nouvelles : L’enfant et la mer

Concours des écoles primaires de Treize-Septiers.

Remise des prix dimanche 03 Avril 2011

Règlement prix littéraire jeunesse :

La Municipa-lité de Treize-Sep-tiers organise un concours de nou-velles littéraires. Ce concours est ouvert aux enfants scolari-sés du CE2 au CM2. Les textes en com-pétition devront être en prose, écrits de façon manus-crite, 1 à 2 pages maximum sur des feuillets recto verso fournis par les orga-nisateurs. Le genre du texte devra être un récit imaginaire, agrémenté ou non de dialogues. Ils ne devront comporter aucun nom, le pro-fesseur devra seule-ment numéroter les copies et remettre la liste aux organi-sateurs. Ils devront mettre en scène la suite des histoires jointes en annexe. Il ne sera accepté qu’un texte par can-didat. Les profes-seurs devront faire parvenir les textes avant le 11/02/2011 à :

Mairie de Treize-Septiers

Prix Littéraire des Trois Provinces

16, rue de la Roche-Saint-André

85600 Treize-Septiers

Petites annonces

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3Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011

2 Les peintres

3 Sommaire

4 Clara Davaugourg, Claude Béziau

5 Prix des écrivains

6 Jean Robuchon

7 Les salons littéraires

9 La bande dessinée

15 Échos-Musées Exposition Agriculture

16 Valentin Roussière

23 la page Offset’5

24 Les amis des musées

25 Nos sélections

38 Autres parutions

39 Les écrivains de la mer

Sommaire,

3

ÉditorialChaissac, on ne s’en lasse

pas, j’ai gardé cette image, un de ses premiers tableaux, pour réchauffer notre numéro d’hi-ver

Chaissac, c’est toujours aux Sables d’Olonne, au Musée Sainte-Croix, et à Sainte-Flo-rence de l’Oie.

Ce numéro, Lire en Vendée et Échos-musées, les pôles d’in-térêts et les activités sont très liés, fait encore la part belle à la peinture, la bande dessinée, l’agriculture et... à Valentin Roussière, le «chantre» de la Vendée.

LES AMIS

DE L’HISTORIAL

DE LA VENDÉE

LES ÉCRIVAINS

DE VENDÉE

Bonne moisson encore pour les livres, nous avons engrangé le meilleur de notre grain pour passer l’hiver.

Merci, oui, les écrivains vont bien ; ils sont de plus en plus nombreux dans les sa-lons, dans nos rangs et dans notre revue pour vous faire part de leurs nouveautés, de leurs trouvailles, leurs souve-nirs et leurs rencontres.

Cette revue est la vôtre, ne la laissez pas sous le bois-seau, semez-là partout où vos chausses vous mèneront toute cette saison.

Jean de Raigniac

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Marie-Thérèse Dupont a vu le jour le 20 juillet 1918 à Pouzauges. A peine âgée de dix ans, elle com-mence ses études secondaires à Fran-çoise d’Amboise, à Nantes. Elle dé-

couvre et apprécie la littérature et la poésie. Pour le plaisir, elle apprend de nombreux textes en vers et, en classe de première, elle acquiert la certitude d’une vo-cation : Écrire des romans. Sans plus attendre, elle ré-dige l’histoire d’une princesse dans un palais oriental. Ses amies proches ont le privilège de lire le manuscrit et l’apprécient grandement. Seule, la directrice du «ba-hut» manifeste une hostilité contre son élève :

- C’est à mourir de rire ! Je n’ai vu que des fautes d’orthographe ! Vous feriez mieux de préparer votre bac !

Son bac, Marie-Thérèse l’obtient quelques mois plus tard et, toute fiérote, va réclamer son manuscrit à l’acariâtre directrice.

- Votre manuscrit ? Il est passé dans la chaudière du chauffage central ! Cessez donc d’écrire, jeune fille ! L’imagi-nation est dangereuse pour la santé morale. Elle conduit aux pires débordements.

Malheureuse mais pas abattue, marie-Thérèse continue à écrire, tout en obtenant sa licence en philo-sophie. Faut-il préciser que, désormais, elle cache soi-gneusement sa prose ?

Après une honorable carrière d’enseignante, elle revient à Pouzauges et participe activement à la vie culturelle de la cité. Sortant ses vieux cahiers de ses tiroirs, elle se remet sérieusement à l’écriture et publie sous le pseudonyme de Clara Davaugourd le célèbre «Bocains des âges». Le succès est au rendez-vous et Clara Davaugourd entre de plain pied dans le cercle des grands noms des écrivains vendéens.

Aujourd’hui, Marie-Thérèse / Clara est une jeune femme de 92 éternels printemps.

- Écrire a changé ma vie, ma façon de penser, de réflé-chir, de décider, avoue-t-elle. Aujourd’hui, je continue à écrire, mais j’ai abandonné la volonté de me faire éditer. Je photocopie mes textes pour mes amis et tous ceux qui me font l’amitié de prendre plaisir à me lire. Mon seul problème réside en la mauvaise volonté de mon ordina-teur qui, visiblement, n’apprécie pas vraiment ma façon de taper...

Claude Béziau, vous connaissez. Cet infatigable globe-trotter a parcouru quatre fois la distance de la terre à la lune. Pendant des années, ce Monsieur kilomètres du Figaro Magazine a emmené ses lec-teurs dans les moindres recoins de la planète. Il est plus rapide d’énumérer les pays où il n’a pas fait escale que ceux où il a ouvert son sempiternel sac de voyage.

Avec lui, nous avons survolé la Californie en avion-taxi, parcouru la Cordillère des Andes dans un merveilleux petit train, découvert les tribus de Bornéo qui conservent au plafond de leurs huttes les têtes coupées de leurs ennemis, accédé à des para-dis encore préservés en Polynésie, en Chine ou au Pérou. Ses lecteurs l’ont accompagné à l’île maurice avec Eric Tabarly et sur le «Mermoz» avec Raymond Oliver. De l’île de Pâques aux Galapagos, de la Pata-gonie aux steppes de l’Asie, Claude Béziau fut pen-dant des dizaines d’années un guide apprécié de nos rêves et nos plus belles vacances.

Avant d’écrire son premier livre, Nationale 137, il parcourt 200 000 kilomètres au volant d’un poids lourd, de l’entreprise paternelle. Son entrée dans le monde littéraire est fulgurante. L’ouvrage, écrit dans la cabine même du camion, est remarquable, palpi-tant de vie, frémissant (Ouest-France). D’autres suc-cès suivront, parmi lesquels : Le mal des étoiles, Bons baisers du Paradis...

Diplômé de l’Institut Français de Presse, Claude Béziau se constitue une belle carrière. Il est suc-cessivement attaché aux directions de Publicis et du groupe Amaury (Le Parisien, L’Équipe, Marie-France...). Rédacteur en chef à L’Auto-Journal, il y continue ses grands reportages à travers le monde : URSS, Liban, Dahomey, Turquie, Kenya, Bahamas, Niger, Thaïlande... Grands reportages qu’il poursuit pendant des années pour le plus grand plaisir des lecteurs du Figaro Magazine.

De tous ses voyages, Claude Béziau a rapporté des milliers de photos. Des portraits d’hommes et de femmes de toutes races et de tous pays. Accompa-gnés d’anecdotes colorées, passionnantes et souvent émouvantes, ces Sourires du monde ont été collectés par leur auteur en un DVD dont nous attendons l’achèvement et la parution avec une impatience certaine.

Jacques Bernard

Deux auteurs à l’honneur, Clara Davaugourd et Claude Béziau

Clara DAVAUGOURDBocains des âges ne vieillit pas

Claude BéziauMes sourires du monde

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5Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011 55

Ils étaient dans la sélection :

Les Prix des Écrivains de Vendée

AfrikanersLes secretsde VrylandCyriaque GriffonMichalon, 352 p., 22 €

Prix des Écrivains de Vendée

La ballade de Jenny

Marcel GreletL’Apart Buissonnière,

300 p., 20 €

Prix Crédit Mutuel

des Écrivains de Vendée

Cyriaque Griffon frappe d’entrée par sa matu-rité avec son premier livre. Afrikaners ainsi que le laisse entendre le titre, a pour décor l’Afrique du Sud. Cyriaque connaît bien son sujet. Il y a vécu. Il a arpenté le pays. Et il s’est lancé, comme on part en voyage, dans la généreuse et passionnante aventure de raconter en 350 pages la saga des descendants de colons hollandais installés en Afrique du Sud depuis le XVIIème siècle. On est en 1980, chez les van Heerden, dans l’État Libre d’Orange, une région ultra conservatrice du pays. Le régime de l’apartheid est encore en place. Et le jeune Mervin, qui préfère écouter son cœur plutôt que celui de son clan, va avoir le courage de braver les interdits : il va oser aimer Blanche, une jeune fille de la bourgeoisie noire. Tandis que son père défend les idéaux sacrés et racistes du peuple Boer…

Pas de bons sentiments faciles dans ce roman qui s’appuie sur une solide documentation historique. Les dialogues sonnent juste. Les personnages sont campés en force, en tendresse ou en violence, c’est selon. On entre lentement dans les complexités de l’Histoire de ce grand pays qu’on connaît mal. Mais peu à peu on se laisse prendre.

Et on aime Mervin, Blanche, la vieille Barbara et les autres… Un roman plus que prometteur. (Édi-tions Michalon)

Yves Viollier

Amours, délices et tragédies de Bernard Brunelière, chez Durand-Peyroles, Les amants de Pachacamacde Jean-Michel Adrien, chezThélès, La chute d’un flic poitevin de Jean-Luc Loiret, chez Geste, livres décrits dans notre précédent numéro de Lire en Vendée et L’impossible voyage autour du monde avec Spray of Saint-Briac de Guy Bernardin, à La Découvrancelivre relaté pages des écrivains de la mer

Le Prix Crédit Mutuel des Écrivains de Vendée, décerné pour la deuxième fois, n’est nullement un prix de consolation, ni le championnat de deuxième division des romanciers... Il avait couronné l’an der-nier Hélène Tallec pour Le Maître et le violoncelle. Il récompense un livre original, le signale aux lecteurs et veut encourager son auteur.

A la quasi-unanimité, le jury a distingué Marcel Grelet pour La Ballade de Jenny.

Fasciné par l’étranger – au point d’apprendre l’anglais à 40 ans passés – l’ancien agriculteur raconte ici les tumultueux voyages de Pierrot, un jeune paysan du Bocage, attiré par la mer, qui, au début des années vingt, quitte sa famille pour s’em-barquer à Nantes. Après bien des péripéties, un nau-frage va l’échouer sur les côtes du Pays de Galles.

Il connaîtra alors le dure vie des mineurs de charbon dans la vallée du Rhonnda. Il sortira par miracle d’un éboulement et connaîtra l’amour avec Jenny, la fille du mineur qui l’a accueilli. C’est aussi un roman social, celui d’un émigré qui quitte la Vendée parce que la terre y est trop rare.

Après Le dernier canasson, Marcel Grelet trace vaillamment son sillon de romancier populaire. Il semble bien que Jenny va l’aider à le prolonger encore...

Gilles Bély

Cette année, le Prix des Ecrivains de Vendée couronne un premier roman C’est le rôle d’un prix comme le nôtre de découvrir et d’en-courager de nouveaux talents

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Jean ROBUCHON, écrivain fontenaysien

Un précédent numéro de Lire en Vendée présen-tait Jules Robuchon et ses magnifiques albums.

Aujourd’hui, rendons un hommage respectueux à un des ses neveux, Jean Robuchon, que nous avons connu, et estimé.

Né à Paris le 30 juin 1896, il se sentait et était fontenaysien de cœur et de conviction. Avocat, bâtonnier de l’ordre, très respecté en Vendée. On pouvait le voir, square Saint-Michel, sortant de sa maison, toujours élégant et portant avec aisance son chapeau et ayant à la main une canne de conve-nance, plus que de nécessité. Officier, il fut prison-nier en Allemagne durant la guerre 39/45. Dans le camp, il fut un animateur de rencontres culturelles et d’entretiens littéraires et historiques.

Passionné par le barreau, il n’en resta pas moins un défenseur du droit et anima plusieurs organismes sociaux. Ce fut aussi un chercheur passionné par tout ce qui concernait la Vendée, son architecture, ses légendes et son passé. Défenseur de Clemenceau, il n’hésitait pas à célébrer l’homme politique ven-déen en diverses conférences. Nous l’avons entendu à Bordeaux parler du Tigre devant une vaste assem-blée conquise par ses propos.

Il est décédé à Fontenay-le-Comte le 12 janvier 1976.

En dehors d’une étude de droit publiée en 1924, il semble que ses premiers écrits se retrouvent dans la Revue du Bas-Poitou. II faut se souvenir que cette revue née à Fontenay fut durant de nombreuses années la seule revue littéraire et culturelle du Bas-Poitou. Elle avait pour directeur monsieur René Val-lette, puis messieurs de Maupeou, avant que le flam-beau ne soit repris par le docteur Merle de Niort. elle a cessé de paraître faute d’abonnés.

On peut citer quelques articles publiés par Jean Robuchon :

- Le Congrès des Syndicats d’Initiative et la fête des Marais, paru en 1921,

- Histoire de chats, conte de la Mère-Grand, pour une veillée de la chandeleur, livret paru en 1936,

- Les buttes huîtrières de Saint-Michel-en-l’Herm, en collaboration avec Jean Gautier, en 1929.

L’essentiel de son œuvre littéraire fut publié après la seconde guerre mondiale :

- Légendes et récits vendéens - Le surnaturel, publié à Fontenay-le-Comte en 1944, avec une préface de René Baticle, professeur agrégé.

- Les noms de famille en Bas-Poitou, chez Lussaud en 1947.

Le texte primitif de ces deux ouvrages vient d’un travail réalisé au camp de prisonniers. De modestes ouvrages, par le volume, mais très précieux par les remarques contenues dans ces essais d’anthropolo-gie régionale, comme l’indique le sous-titre.

- Les grandes heures de Georges Clemenceau, un volume de 300 pages, qui célèbre à la fois le vendéen et l’homme politique, ouvrage publié à Fontenay-le-comte en 1967.

- Le bosquet des Lauriers ou Les fastes d’une petite ville, Fontenay-le-Comte en Bas-Poitou, en 1970 à Fontenay-le-Comte.

- Les chefs vendéens de 93 - Cathelineau, d’Elbée et Bonchamps, Lescure et La Rochejaquelin, Charette. en 1974 à Fontenay-le-Comte.

Tous ses ouvrages sont édités dans sa ville de Fontenay et toujours chez le même imprimeur Lus-saud. Le désir de Jean Robuchon était d’enrichir le champ culturel de son département. Il ne cherchait aucunement le succès, car il aurait pu proposer ses ouvrages à une maison d’édition nationale.

Deux ouvrages sont à souligner : Clemenceau et Le Bosquet de Lauriers. Pour le premier, c’est à la fois une biographie, avec un regard pertinent sur l’ap-port de la Vendée dans son jugement, et en même temps une analyse de l’action politique et patrio-tique du Tigre.

Quant au second volume cité, il faut souligner deux alinéas du texte. De la préface, on retient : Nous avons essayé seulement de faire revivre les plus «illustres»de ses fils (de Fontenay le Comte), en les rat-tachant à leur époque, tout juste pour qu’ils ne soient pas dépaysés. »

De la dernière page : Nous nous sommes tenus à l’essentiel. Au reste la vie continue, j’entends celle de notre cité en dépit des coups, souvent cruels qui lui ont été portés.

Jean Robuchon, un écrivain, passionné du patri-moine culturel de l’ancienne capitale du Bas-Poitou, qui mérite d’être (re) découvert.

Guy Perraudeau

Avec l’aide précieuse d’Alain Raiffaud de la Média-thèque Jim Dandurand de Fontenay-le-Comte

Un neveu de Jules fait briller la culture par l’écrit à Fontenay-le-Comte

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De beaux moments de convivialité à l’occasion de la deuxième édition du Festival Contes en forêt, qui avait lieu simultanément sur la scène du théâtre de ver-dure de Grasla.

Mais la 4ème édition du Refuge du Livre a été aussi l’occasion d’un événement bien particulier, celui de la publication du livre Contes et Légendes de Vendée.

L’idée remonte, confie Wilfrid Montassier, à un voyage au Québec avec Jean-Pierre Bertrand, du côté des îles de La Madeleine où ils ont découvert son fes-tival Contes en îles.

Ce n’est pas possible, se sont-ils dit, s’ils le font, nous on peut le faire dans le cadre du salon de Grasla

Avec Christophe Prat est venue l’ambition d’aller plus loin. Pourquoi ne pas éditer un livre, comme il venait de le faire en Eure-et-Loir, avec l’assistance de Grrr Art éditions ? L’appel à écriture de nouveaux contes de Vendée a été lancé. La Vendée, siège d’un patrimoine, redevenait terre d’inspiration. Les contes pouvaient être inventés ou revisités à partir d’un lieu ou de personnages. La réponse ne s’est pas fait attendre. Plus de 200 contes ont été adressés. Une présélection de 85 contes a été effectuée à l’aveugle. Et le jury final en a retenu 30 pour publication.

Le résultat est formi-dable. Le livre est riche d’une grande diversité de talents et inspira-tions de tous les âges. Des amateurs de qualité se mêlent à des auteurs plus chevronnés. Le bon accueil de l’événement par le public continue. Des signatures dans les librairies de Vendée ont lieu avec une pléiade d’auteurs. L’expérience de Christophe Prat a été précieuse, de Grrr Art édi-tions aussi ; le Conseil Général a salué l’opération en retenant un nombre important d’exemplaires. Mais ce qui explique une telle réussite, c’est sa cohérence avec Le Refuge du Livre. La forêt de Grasla n’est-elle pas à elle seule une forêt de légende ? Aventure à suivre et… poursuivre…

Le 5ème Refuge du Livre est dans les tuyaux. Il aura donc lieu le 3ème week-end de juillet 2011. La Province invitée d’honneur est déjà retenue. Wilfrid Montassier et Anne Derocq, présidente du Refuge du Livre, nous en donneront bientôt le nom…

Yves Viollier

Renseignements : www.refugedulivre.fr, 02 51 42 96 20

Tout y était : le cœur, le temps, le public, les auteurs, les bénévoles. Ce fut donc un grand et beau succès. Année après année, Le Refuge du Livre affirme son caractère si particulier de salon du livre vendéen au milieu des arbres de la forêt de Grasla, le troisième week-end de juillet. Les amoureux du livre s’y pressent chaque fois plus nombreux. Les rencontres s’y font à l’ombre chaleureuse des grands arbres qui, à eux seuls, racontent bien des histoires…

Après la Bourgogne, l’an dernier, conduite par Claudine Vincenot, Présidente d’hon-neur, cette année c’était le tour de l’Aquitaine d’être l’invitée d’honneur, avec Alain Vircon-delet pour Président. L’auteur de « Séraphine » a donné dans l’après-midi du dimanche une passionnante conférence sur Albert Camus, à partir de la bio-

graphie qu’il a publiée chez Fayard « Albert Camus, fils d’Alger ». Michel et Geneviève Querre, producteurs à Pomerol et Saint-Emilion, se sont fait les ambassa-deurs des vins de Bordeaux en partageant avec les visi-teurs les plaisirs de la dégustation.

Au cours de la matinée de samedi, le Prix Char-rette 2010 a été remis à Roger Albert et Gilles Bély pour leur ouvrage Fiers d’être paysans, la JAC en Vendée (Centre Vendéen de Recherches Historiques éditions).

L’événements en quelques chiffres : - Plus de 100 auteurs présents - Plus de 10 maisons d’éditions - Plus de 50 partenaires - Plus de 200 bénévoles - Plus de 4700 visiteurs - Plus de 1400 ouvrages vendus

Le salon du livre vendéenà Graslales 17 et 18 juillet 2010

4ème édition du Refuge du Livre : un succès

Les Lauréats du prix Charette, Gilles Bély et Roger Albert avec Yves Viollier

Alain Vircondelet

Salons

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Le 4ème salon du livre de mer s’est ouvert à Noirmoutier le jour de la mise à flots de notre dernier numéro.

On ne pouvait rêver meilleure compagnie ; ce salon est tous les ans un havre pour marins en goguette et lecteurs en quête d’aventures et de bon air.

De chaleur aussi, la qualité de l’accueil ne faiblit jamais et c’est une bordée de trois jours qu’il ne faut rater à aucun prix.

Face à la mer depuis maintenant deux ans, ce salon nous baigne égale-ment dans les embruns tumultueux de l’Océan. Nous y étions avec trois écrivains gaspésiens qui ont reçu les honneurs de la table amirale. Noir-moutier n’a pas failli.

C’est en effet un lieu de rencontre renforcé par l’insularité de Noir-moutier, au bout du monde. Les liens se tissent, la qualité des invités s’y prête.

Moi, J’aime pas la mer, martelait sans cesse la prési-dente du salon, Françoise Xénakis, en reprenant le titre de son premier succès littéraire. François Tallec, Secré-taire général de la mer (venu nous parler de la Politique Française de la mer) et l’amiral Laurent Merer (dans le civil, Osmane, pirate somalien) n’ont pas pipé mot, res-pectueux des usages comme il convient à La Royale.

Différentes librairies du port pré-sentaient des livres dont l’action se si-tue à Noirmoutier comme Maléfices de Boileau-Narcejac et deux policiers ré-cents, Vagues à lames à Noirmoutier de Serge Le Gall et Casa del Amor de Jean Failler, de quoi remplir notre casier.

Les organisateurs s’interrogent sur la possibilité de tenir le salon en ville, près du château. Il s’avère en effet nécessaire de trouver un mouillage plus fréquenté. Ce salon le mérite, il faut aller là où sont les prédateurs.

Ce sont là quelques points relevés à la hâte, car la force de ce salon, c’est, là encore, la conviction et la mobilisation de tous ses organisateurs et bénévoles. Gageons qu’ils sauront trouver les meilleurs courants en 2011.

Merci encore à Jacques Oudin et à toute son équipe ! J. R.

Les 8 et 9 août 2010 s’est déroulé le salon des arts et des lettres à L’Épine dans l’île de Noirmoutier. Environ soixante dix peintres et écrivains étaient présents. Ils ont pu converser avec un public nombreux et fidèle malgré le très beau temps. Christiane Collange présidait cette manifestation et félicitait chaleureusement Jacqueline Bouyer, et Freddy Bonnin ainsi que tous les bénévoles de l’asso-ciation pour l’organisation et la convivialité de ces rencontres. Année après année, ce salon s’ancre dans le paysage littéraire de la Vendée avec un succès grandissant.

Eveline Thomer

Noirmoutier11, 12, 13juin 2010

L’Épine, 7 et 8 août 2010

MontaiguPrintemps du livre8, 9, 10 avril 2011

Saint-Gervais2, 3, avril 2011

Jacqueline Bouyer, présidente de l’association, Christiane Collange présidente du salon

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Après les trois au-teurs fon-d a t e u r s ( R a b i e r, A u c l a i r, Crisse) et leurs dix

émules qui émergèrent au cours de la dernière dé-cennie (voir Lire en Vendée N°20), tournons-nous main-tenant vers les derniers ar-rivés et leurs consœurs. Car, si le monde des auteurs de bande dessinée (départe-mental et national) se conju-gua longtemps au masculin, il est heureux de constater une récente féminisation de la profession et de son lectorat. Des deux ou trois auteurs emblématiques des années 70-80 (Brétécher,

La bande dessinée en Vendée : les enfants de Benjamin Rabier

Cestac, Goetzinger) ce sont bien, maintenant, plusieurs centaines de dessinatrices, scénaristes et coloristes (dont trois vendéennes) qui oeuvrent dans le milieu du 9ème art.

Continuons notre périple au cœur de la bande dessinée vendéenne

Mais avant de nous tourner vers notre trio, ouvrons cet article sur un duo d’auteurs/éditeurs vendéens qui mili-tent depuis 16 ans pour que rayonne la bande dessinée dans le département.

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Parler de la bande dessinée en Vendée c’est d’abord souligner le formidable travail du duo de la Lorem-pière. Pibuc et Elbée, les heureux parents de « César et Jessica » ont publié, avec une constance remarquable, quatorze albums depuis décembre 1994.

Pibuc, c’est Pierre Buquet né à Paris en 1939. De l’atelier de charpentier à la R.T.F. il n’y a qu’un pas de géant que le jeune Buquet franchit allégrement. Il y commence une carrière comme réalisateur audiovi-suel. Films pédagogiques pour l’éducation nationale et expériences africaines d’alphabétisation par la télé-vision s’enchaînent tout au long d’une carrière riche et variée. L’écriture de scénarios pour l’audiovisuel conduit naturellement Pibuc vers l’écriture de scéna-rios pour la bande dessinée.

La bande dessinée est, en effet, une passion d’en-fance qu’il partage avec son neveu Laurent Buquet. Ce dernier (dont les initiales forment le pseudonyme) est né le 3 juin 1962. Il vit et travaille à la Roche-sur-Yon. Architecte DPLG, il choisit en 1989 de se consacrer à la représentation graphique (dessin, peinture, illustra-tion…) et à l’enseignement.

En 1992, Pibuc et Elbée décident de lancer leur propre série de bande dessinée. La nostalgie des albums et des auteurs de leur enfance (Hergé, Goscinny) guide leur réflexion. Ils créent l’association La Lorampière afin d’éditer leur premier album. Huit cent souscrip-teurs répondent à leur appel et permettent de publier (à 2000 exemplaires) le premier album des «  Aven-tures de César » (qui deviendront en 1999 les « Aven-tures de César et Jessica  »). Accompagnés de leurs fidèles souscripteurs, Pibuc et Elbée, f o rmidab l e s métronomes, p u b l i e r o n t ensuite un album par an jusqu’à l’année 2007.

Pibuc et Elbée

Isabelle Plongeon est née en 1968 à Challans. Enseignante, elle se lance dans l’écriture de scénarios sous l’impulsion de son frère Jean-Charles Gaudin, le prolifique scénariste de Saint-Jean de Monts.

En 2000, elle publie chez l’éditeur Pointe Noire l’album Les Apatrides dessiné par Frédéric Peynet (Le Feul). La même année, elle écrit Darkan pour François Mougne (éditions Nucléa). Après l’arrêt des éditions Pointe Noire, elle enchaîne avec Frédéric Peynet sur la trilogie Toran aux éditions Nucléa.

Chez ce même éditeur, elle publie en 2001 deux tomes de la série Eloïms (dessin  : Zerriouh) ainsi que le premier tome d’Ultimo dessiné par Stéfano Palumbo.

En 2002, elle publie avec Mougne Léa aux éditions Captain prod.

Elle lance ensuite plusieurs séries aux éditions Soleil : Les Seigneurs d’ Agartha, T1 et T2 dessinés par le talentueux Briones ; Les poussières de l’infini, T1 et T2 (dessin : Zérriouh) et Virus dessiné par Palumbo.

Toujours pour le compte des éditions Soleil, elle reprend, après Tarquin et Crisse, le scénario de la série Les ailes de Phaéton et écrit trois tomes pour le dessi-nateur Serge Fino.

Elle redémarre une collaboration avec Mougne chez l’éditeur Bamboo pour la collection Grand angle. Les trois tomes de la trilogie L’homme qui refusait de mourir paraîtront de 2004 à 2008.

Depuis deux ans, Isabelle Plongeon s’est fait dis-crète dans le monde de la bande dessinée. Ses fans attendent avec impatience ses nouveaux projets.

Isabelle Plongeon

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Jactance est la dernière arrivée dans le Landerneau de la bande dessinée vendéenne. Son travail s’appa-rente cependant plus à celui d’une nouvelliste qu’à celui d’un scénariste. Les dessinateurs qui illustrent ses textes (Crisse, Pena, Besson) sont, quant à eux, proches ou faisant partie intégrante du monde de la bande dessinée.

Jactance est née le 23 mars 1984 à Montluçon. Son cursus scolaire est atypique puisque après avoir fréquenté la faculté d’arts plastiques, elle passe un CAP de coiffure avant de décrocher un diplôme uni-versitaire en sciences criminelles. Autant d’expériences qui, alliée à une année sabbatique, vont la conduire vers l’écriture.

Les secrétaires est son premier ouvrage, illustré par Crisse et mis en couleur par Besson. Le monde des secrétaires y est vu avec humour. L’album paraît aux éditions Soleil en 2008.

Couleurs tolérables est son deuxième album édité également chez Soleil (2010). Les textes de Jactance se mêlent ici harmonieusement avec le formidable travail du dessinateur suisse Robi Pena.

Depuis quelques années, Jactance vit en Vendée non loin des Sables d’Olonne.

Jactance Fanny Lécrivain est une jeune dessinatrice olon-

naise au talent des plus prometteur. On découvre ses premiers travaux lors du concours

organisé par le festival Abracadabulles 2007.En 2008, trois planches dessinées sur des scéna-

rios de Jean Van Hamme et Arleston gagnent le concours organisé par le magazine spécialisé Case-mate. Son travail est publié dans le HS N°1 de Février 2009. Jean Van Hamme juge son trait en phase avec la mouvance actuelle ; quant à Arleston il note la justesse de son récit et un sens cer-tain de la mise en scène.

Fanny étudie à l’école Pivaut de Nantes. En 2008, elle réalise Swift, un film d’animation 3D.

Ses projets autour de la bande dessinée sont visibles sur le site www.affalo.com. Fan du dessinateur amé-ricain Mignola, elle y développe le projet Fantôme et ténèbres, une bande dessinée au format comics.

Fanny Lécrivain

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Ludwig Alizon est né en 1977 à Châteaubriant. Il décide d’arrêter l’école l’année du bac. Il se consacre alors au dessin d’illustration pour des entre-prises de communication ou des magazines.

Il rencontre Cédric Le Roy à Nantes. Celui-ci présente son travail à Fred Blanchard, dessinateur et directeur du label série B des éditions Delcourt.

En 2003, il publie chez cet éditeur sa première his-toire dans le collectif Car-men + Travis sur un scéna-rio de Fred Duval.

L’année suivante, il des-sine et fait la couleur du tome 6-2 de la série Travis toujours sur un scénario de Duval (éditions Delcourt).

En collaboration avec Cédric Le Roy, il monte un projet de BD humoristique racontant le quotidien d’une princesse et d’un dragon. C’est la naissance de Barbeük & Biaphynn, projet qui grandit dans les pages du Lanfeust Mag puis paraît en album aux Édi-tions Soleil en Janvier 2009.

La même année, il publie chez Delcourt le T1 de la série Tokyo Girls scé-narisé par l’écrivain Vincent Ravalec.

Il habite depuis 2009 à St-Laurent-sur-Sèvres (ville qui abrite chaque année le festival BD Bulles de Sèvres). Ludwig Alizon fré-quente assidûment  l’atelier des auteurs choletais, Dav, Esteban et Ples.

Ludwig Alizon

Tofepi est né le 21 septembre 1974 en Vendée. Il passe cinq ans aux Arts décoratifs de Strasbourg où il ne se montre pas assez assidu pour obtenir son diplôme...  Paral-lèlement à ses études, il participe au Journal de Judith et Marinette (dont il est aussi cofondateur) dans lequel il écrit et dessine les  aventures de la famille Carrou-

let, des Simpson franchouillards tendance Deschiens. Ces histoires sont compilées dans un recueil, Putoche, en 1999. Il publie ensuite, aux édi-tions du Seuil, trois livres fon-dés sur les mêmes personnages : Rebelote (2001), Tartines de Succès (2004) et Nicotine Crime (2005).

Alors qu’il doit se rendre au Ben-gladesh pour pré-parer un album d’inspiration Hol-lywood, il se retrouve bloqué plusieurs jours dans un hôtel à l’ambiance Tex-Mex à attendre le décollage de son avion. Un nouveau projet de BD prend alors

forme dans l’imagination de cet émule de Morris, Pellos et Reiser. Ce sera l’histoire d’un indien d’Amérique, Poco-Woki, qui sort en 2007 aux éditions Delcourt.

En 2009, il participe en tant que scénariste au collec-tif hommage au groupe de

rock Motörhead : Nous sommes Motörhead (Dargaud ).

Rappelons qu’avec 324 autres dessinateurs de 24 pays, il a colla-boré au monument qu’est Comix 2000, un album de 2000 planches muettes édité par l’édi-teur l’Association pour fêter le passage à l’an 2000.

Tofepi

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Didier Le Bornec est né le 18 septembre 1959 à Mantes-la-Jolie. Il vit à Challans. Dessinateur de presse dans divers journaux, il change plusieurs fois d’activités.

En 1984, il est assistant animateur pour des séries de télévision  adaptées de bande dessinée : Bibifoc, Les Triplés, Rahan fils des âges farouches, Astérix et le Coup du menhir.

Il travaille également sur des pièces radiopho-niques pour France Inter puis s’oriente vers l’écriture et devient alors journaliste, scénariste et auteur chez Edi-Monde.

De 1986 à 2009, il est scénariste de bandes dessinées pour divers magazines (Le journal de Mickey, Disney Club Vacances, Mickey Parade Géant) et traducteur adaptateur pour Super Picsou Géant, Mickey Parade, Le Journal de Mickey, Picsou magazine.

En 1999, il crée le personnage de Michel Souris. Celui-ci est un rat qui se prend pour Mickey. Il paraît dans le journal de Mickey et Mickey Parade géant jusqu’en 2009.

On lui doit aussi les adaptations en bande dessi-née (pour Disney Hachette Édition), des films Les Aristochats, Les 101 Dalmatiens, Peter Pan, Merlin l’Enchanteur, Toy Story, Aladdin et le Roi des voleurs, etc… (onze albums sont ainsi publiés de 1986 à 2001).

Didier Le Bornec

A n t o n Lavigne est archi-viste aux Sables d’Olonne. Pas-sionné d’histoire, il collabore à la revue trimes-trielle Olona qui traite de l’his-toire et des per-sonnalités histo-riques des Sables d’ Olonne.

Mais c’est du coté de la science fiction qu’il va se tourner pour écrire le scéna-

rio de Eno One dessiné par Polpino, un autre auteur sablais. Le T1, Après moi le déluge, sort en 2008 aux éditions Théloma. Après l’arrêt de celles-ci, le duo décide de s’auto éditer. Le T2, intitulé Ne perdons pas le Nord, paraît en septembre 2010.

Anton Lavigne

Il travaille également sur quelques histoires de Peyo (le Top des Schtroumpfs), des textes de chan-sons pour Nathalie Lhermitte, des publicités en bande dessinée (Milka, Kinder, P’tit Dop, Casino), des gags pour Disney Planète…

En 2002, il devient correspondant local pour Le Courrier Vendéen dont le siège est à Challans. Il y publie de nombreux articles.

En 2005, il crée le personnage Superbât pour l’Union des Artisans du Bassin Challandais. Deux scénarios sont publiés avec Péhel (Philippe Larbier) au dessin.

Il tient un blog (http://laboitadidier.over-blog.com) où on peut lire une ancienne BD non publiée : Michel et Véronique, dessinée par Bibeurlu, ainsi que le story board d’un projet en cours : Porcelaine.

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Impossible de consacrer un dossier à la bande dessinée sans parler du coloriste, le troisième partenaire qui, au même titre que le scénariste et le dessinateur, est indispensable à la création de tout album. La mise en couleur d’une bande dessinée est en effet rare-

ment réalisée par le dessinateur. Les délais de publica-tion l’obligent souvent à faire appel à un profession-nel. Jean Verney, l’un des meilleurs coloristes, vit au Château d’Olonne.

Après un bac scientifique, il s’oriente vers les arts plastiques et prépare un B.T.S. d’expres-sion visuelle à l’E.T.P.A. de Tou-louse. Il travaille ensuite comme infographiste dans une maison d’édition sablaise où il rencontre Gaël Séjourné, le dessinateur des séries   Lance Crow Dog et Tatanka  (éditons Soleil et Delcourt). Ver-ney assure la mise en couleur des

T1 et T5 de la série Lance Crow Dog après avoir fait son apprentissage sur le T7 du cycle Taï Dor  (dessin : Foccroule - éditions Vents d’Ouest).

Après une courte interruption, ce coloriste talen-tueux revient au monde de la bande dessinée en réalisant les couleurs du cycle  Terra Incognita (des-

sin  : Chami – éditions Théloma) puis des cinq volumes du thriller Tatanka (dessin : Séjourné – édi-tions Delcourt).

En 2010, il poursuit sa col-laboration avec Séjourné et réa-lise les couleurs de Paris, secteur soviétique, T2 de la série Jour J (éditions Delcourt).

Jean Verney

Le festival Abracada-bulles d’Olonne-sur-Mer se tient chaque année au mois de septembre et ras-semble, sur deux jours, une quarantaine d’auteurs (onze éditions depuis 2000).

Le festival Bulles de Sèvre de Saint Laurent sur Sèvre, initié par le dyna-mique Jacky Sabiron, se déroule quant à lui au

mois d’avril et accueille une vingtaine d’auteurs dans la salle de l’Ilot (six éditions depuis 2005).

Le festival Bulles d’ho ! de La Roche-sur-Yon, organisé par les étudiants des métiers du livre de l’IUT, invite plusieurs auteurs chaque année au mois de Février (cinq éditions depuis 2006).

Le festival Bulles en Folie du Pays de Pouzauges accueille tous les deux ans, au printemps, une demi-douzaine d’auteurs dans un cadre prestigieux, chaque fois différent (2007, Pouzauges ; 2009 manoir de Réaumur ; 2011, château médiéval de St Mesmin). La particularité de ce festival, au-delà des séances de dédicaces, est la mise en place d’actions pédagogiques en milieu scolaire et dans le cadre d’ateliers BD.

Notons également une forte délégation d’auteurs de bande dessinée sur les deux festivals de littérature du département  : en avril au Printemps du livre de Montaigu et en juillet au Refuge du livre de Grasla.

La librairie 85000 de la Roche-sur-Yon, une véri-table institution dans le département, accompagne les passionnés de bande dessinée depuis plus de 20 ans.

La toute nouvelle librairie spécialisée Kara passe en bulle, aux Herbiers, propose depuis fin 2009 un grand choix d’albums pour tous les publics.

La librairie choletaise, Le Yéti, fait de fréquentes incursions dans le département pour promouvoir la bande dessinée, notamment au travers de sa dyna-mique présence au Printemps du livre de Montaigu.

Serge Perrotin(avec la collaboration de René Nicolas)

Après ce tour d’horizon consacré à la bande dessinée mentionnons les quatre festivals et les trois librairies spécialisées qui participent et accompagnent le dynamisme du 9ème art en Vendée.

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Échos-MuséesLes amis de l’Historial de la Vendée

L’exposition sur l’histoire de l’agriculture ven-déenne, qui s’est ouverte le 10 décembre à l’Historial de la Vendée, sera accompagnée, au mois de janvier, de la publication d’un ouvrage. Conformément à l’idée originale mise en œuvre voici une quinzaine d’années par la Conservation des musées de Vendée, il ne s’agit pas d’un classique catalogue d’exposition, mais d’un ouvrage de référence, superbement illustré.

Sous la houlette de Christophe Vital, conservateur en chef des musées de Vendée, et de Pierre-Yannick Legal, un universitaire qui avait supervisé le pôle «Grand XIXème» de l’Historial, il réunit les contributions de divers spécialistes, qui décrivent l’évolution de l’agriculture vendéenne sur cent cinquante ans, tout au long d’un «Grand XIXème siècle» qui se prolonge jusqu’aux années 1950.

En amont, la reconstitution d’une agriculture rava-gée par la Révolution. Cela suppose l’adoption de nou-velles méthodes de cultures, la prise de conscience qu’il faut sortir de la traditionnelle autosuffisance alimen-

L’Agricultureen terre vendéenne

Historial de la Vendée, Allée Paul Bazin85170 Les Lucs-sur-Boulogne

permanence le mercredi à l’Historial, 02 51 47 61 77www.ami-historial-vendee.com

e-mail : conservation-musé[email protected]

taire et assurer l’écoulement des excédents agricoles vers des marchés extérieurs. Cela implique également la transmission de ces conceptions «révolutionnaires» aux générations vouées à prendre la relève.

À l’autre bout, l’imminence de bouleversements irréversibles, avec la diffusion du machinisme agri-cole, l’utilisation intensive des engrais chimiques et des OGM, le calibrage et l’uniformisation des variétés de produits agricoles, le remembrement… Une nouvelle révolution à laquelle sont confrontés les paysans ven-déens.

Michel Chamard

L’exposition annoncée est maintenant ouvertePrenez vos bottes et n’ayez pas peur de vous crotter un peu dans la glèbe vendéenne

Marais breton-vendéen, un couple charge des genêts sur une charretteCliché Jean Challet, années 50-60, Conservation départementale des musées

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Ancien directeur départemental de Presse-Océan, Maurice Bossard a été le supérieur hiérarchique de Valentin Roussière... qui l’avait embauché, en 1942, au Phare de la Loire, à l’âge de 13 ans. Ses souvenirs dessinent l’image du journaliste reconnu et respecté, mais aussi celui du chantre de la Vendée tradition-nelle qu’il aimait passionnément et dont il adorait faire découvrir les sites chargés des symboles les plus forts.

« En 1942, j’avais treize ans. Mon instituteur, Honoré Menanteau, qui savait nous donner le goût d’apprendre, pratiquait le cyclotourisme en compa-gnie de Valentin Roussière.

C’est ainsi que celui-ci lui demanda, un jour, si l’un de ses élèves ne pourrait pas faire le courantin pour son journal. Le courantin, dans le jargon de la presse, c’est le garçon à tout faire, celui qui va chercher les communiqués et porter au train ou aux Autobus vendéens les « hors-sac » contenant les articles à paraître les jours suivants.

M’étant présenté dans mon meilleur costume, celui de ma deuxième communion, j’ai donc été embauché en qualité de courantin, le 14 janvier 1942, au « salaire » de 300 francs par mois. Place du Marché, dans le bureau au plancher disjoint du Phare (1). C’est ainsi que j’ai mis le pied dans une entreprise, où j’ai accompli toute ma carrière.

Valentin Roussière y fut un moment le seul pro-fessionnel, rejoint ensuite par Claude Poitevin. Il n’avait pas de voiture et partait en reportage avec son vélo équipé de deux grosses sacoches dans lesquelles il enfouissait son casse-croûte et son inséparable appareil photo Leica sans flash dont il tirait pourtant d’admirables clichés. Des intérieurs en clair-obs-cur, des compositions recherchées qui m’évoquent toujours les toiles d’Henry Simon. La plus émou-vante de ses photos reste pour moi celle de Roger de Lattre, aveugle et presque centenaire, caressant, à Mouilleron-en-Pareds, le bâton de maréchal posé sur le cercueil de son fils, Jean de Lattre de Tassigny.

Pendant la guerre, Valentin Roussière a encou-ragé les peintres vendéens, Henry Simon bien sûr, mais aussi Coquet et Droillard, conviés à accrocher leurs œuvres à la rédaction du Phare.

À cette époque, la concurrence – et donc l’ému-lation – existaient réellement dans la rivalité avec l’Ouest Eclair de Bonnenfant, en face de la Gen-

Maurice Bossard, élève... et pa-tron deValentin Roussière

Une profonde reconnaissance au chantre de la Vendée Une stature et un statut

Après une période à Challans, je me suis retrouvé directeur départemental de Presse Océan. Valentin Rous-sière y achevait sa carrière professionnelle. Il avait eu le choix entre cette situation et un poste à Châteaubriant. Il vivait bien sûr tout cela avec une profonde amertume. Les conférences de rédac-tion étaient pour moi

une dure épreuve, face à celui qui m’avait formé au métier et qui me faisait lire Lamartine pour amélio-rer mon style...

Son âge, sa stature, son statut, considérable depuis des décennies, imposaient le respect. Et je gardais le souvenir de tout ce qu’il m’avait fait découvrir de la Vendée, quand il m’emmenait en vélo avec lui, vers la crête du Moulin des Bois, à Sainte-Cécile, les moulins des Justices ou la « belle bouillée » de chênes majestueux entre Vendrennes et Les Herbiers...

darmerie. Il arrivait d’ailleurs à Valentin d’expri-mer une certaine condescendance à l’égard de ses confrères, jusqu’à ce qu’il les considère, en raison de leur compétence, comme ses pairs.

La Vendée éternelle, toujours renouvelée

Je ne veux pas porter d’appréciation sur son écri-ture très particulière qui, aujourd’hui, est en effet datée et difficile d’accès. Il avait surtout une prodi-gieuse connaissance de l’insurrection de 1793, de la Vendée profonde, de ses traditions et de ses grandes familles. On a pu lui reprocher ce compagnon-nage avec les possédants, son goût pour les logis, les réceptions au château, la chasse et la vénerie. Son penchant pour la culotte de cheval et la vareuse de velours. Sans doute trouvait-il là une forme de reconnaissance et un réseau de relations utiles à son métier et à son travail d’écrivain.

Mais il était tout aussi à l’aise avec les petits, les humbles, à qui il pouvait reconnaître une noblesse du cœur. Bon vivant, il adorait l’omelette au jambon de « La Girafe », à Chambretaud, les champignons et le ragoûtant de Rosnay qu’il aimait déguster avec le maire-vigneron, Honoré Aubin. Et le Maroilles qu’il avait découvert en Thiérache, au début de la guerre de 1939-45, guerre dont il parlait d’ailleurs souvent.

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17Échos-Musées - décembre 2010 - juin 2011

100ème Anniversaire, Valentin Roussière,

le chantre de la Vendée

De ses années de séminaire, il avait gardé le goût pour les manifestations populaires – dirait-on aujourd’hui ostentatoires ? - de la religion: les Mis-sions paroissiales, les Fête-Dieu, les enterrements des grands, le passage triomphal de Notre-Dame de Boulogne en Vendée. Il rappelait souvent la visite de Mgr Roncalli, le futur pape Jean XXIII, au Mont des Alouettes et restait fasciné par la survivance de la Petite Église, dont il connaissait l’histoire sur le bout des doigts.

Valentin Roussière vénérait le passé glorieux de sa province et il en fut le chantre. L’avenir l’inquiétait, comme le révèle le titre d’un de ses derniers livres, Dieu meurt-il en Vendée ? . Il n’était pas pour autant pessimiste pour la Vendée. Son dernier ouvrage, Les nouveaux chefs de file, témoigne de sa vision juste du futur. Il avait parfaitement compris que le temps de « Monsieur not’ maître » était définitivement révolu. Il avait senti que de nouvelles élites, fils d’artisans du meuble, de la chaussure, de l’habillement, syn-dicalistes paysans, allait émerger. Car il appréciait finalement ceux qui vont de l’avant, sans renier la tradition.

Cela nous ramène bien sûr à Jean Yole: « La tradi-tion, c’est le pied-mère, le progrès, c’est le greffon ». Et à cette autre citation de l’auteur du « Malaise paysan » que les jeunes journalistes ont maintes fois entendue de la bouche de Valentin: « Les privilèges se légiti-ment tous les jours par la compétence et les services rendus. »

Entretien : Gilles Bély et Yves Viollier.

(1) Le Phare de la Loire et l’Ouest Éclair qui avaient conti-nué de paraître pendant l’Occupation ont été interdits de parution à la Libération. Ils ont été remplacés par La Résistance de l’Ouest, puis Presse Océan pour le premier, par Ouest-France pour le second.

Valentin Roussière, Cliché Ferlicot

Une mission à Saint-André-d’Ornay, 1949, Cliché V. Roussière

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Journaliste dans l’âme, il disait qu’il avait écrit ces livres « pour se défouler ». Mais on s’aperçoit très vite que chacun de ses ouvrages est un acte qui affirme, confirme, exalte son amour pour ce « Haut Pays », ses paysages, ses hommes, sa culture, son his-toire. Ses titres à eux seuls sont éloquents.

Ce sont :Les grands jours du Mont des AlouettesDieu meurt-il en Vendée ?A l’écoute de la VendéeLa Vendée terre de vacancesVendée touristiqueHaut Pays : logis de VendéeEn province de Vendée : Les nouveaux chefs de file

Il s’est voulu le chantre de la Vendée. Il l’a été. Le temps a passé et on a oublié l’importance de sa voix dans la Vendée du milieu du siècle. Il était l’ami des plus grands, des artistes, des écrivains. Il était fier d’être lié à Jean Yole qu’il admirait. Mais il savait être proche des plus humbles. Il n’aimait rien mieux que retrouver les paysans dans leurs caves pour goûter le vin de leurs barriques et aussi les entendre raconter leurs histoires.

Son meilleur ouvrage a cette saveur de vérité récoltée au plus près, au plus près des hommes et des femmes, au plus près de la terre de Vendée. Il a pour titre : Jetée de Galerne Il a été écrit pendant la guerre. Valentin Roussière avait un peu plus de 30 ans. C’est sa seule grande œuvre de fiction, un roman de la meunerie plein

de saveur qui se passe sur les collines des Moulins des Bois en Saint-Cécile. De ces hauteurs, comme d’une colline inspirée, on découvre la forêt du Parc Soubise, plus loin le Bois de la Folie et « sur la crête de l’horizon » les pins squelettiques de la Colline des Justices et les genêts du Mont des Alouettes. L’écri-vain embrasse toute sa Vendée du bocage. Le Lay coule dans la vallée. Et devant lui dégringolent les rangs de « folle », une vigne d’un vin blanc « déli-cieux ».

Valentin Roussière évoque Mistral dans sa pré-face. Le poète provençal voulant ressusciter la vie des bateliers sur le Rhône, chercha longtemps en

vain, quand, un jour, un vieillard cévenol l’accueillit par ces mots : Je vous atten-dais pour mourir. Valen-tin Roussière pour sa part a reçu une lettre du der-nier meunier du Moulin des Bois en 1941 et c’est ainsi qu’avec lui il fait revivre les temps pénibles et heureux de la meunerie à voiles. On est en com-pagnie de Pierret, Jacquet, Marie et les autres. L’au-

teur demeure journaliste. Il reste dans son registre et ne cherche pas à être penseur. D’autres le font mieux que lui. Son récit sonne juste. Il emploie les mots de l’époque. La vie court. On sent des paroles et des chansons recueillies à la source. Comme ce refrain lancé à la mariée :

Prenez garde à votre pigeon Madame la Mariée Prenez garde à votre pigeon La mèche va s’allumer !

Ce Jetée de Galerne de Valentin Roussière est ce qu’il a écrit de mieux.

Yves Viollier

Valentin Roussièreécrivain «pour se défouler»

Jean Epaud, sur le seuil de sa maison du marais bretonCliché V. Roussière, Conservation départementale des musées

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19Échos-Musées - décembre 2010 - juin 2011

Originaire des Herbiers, Valentin Roussière est issu d’une famille paysanne. Il fut orphelin dès 1916.

Études supérieures en philosophie et en histoire, licence classique de grec et latin. En 1935, il laissa ses études pour un poste de rédacteur au Phare de la Loire à Nantes. Il fut un des premiers à illustrer ses articles de ses propres photographies. Ce métier associant la dé-couverte à la mobilité satisfit pleinement ses attentes.

Dès cette époque il fit partie d’un groupe compre-nant les frères Martel et l’archiviste L. Monnier. et en-tra également en contact avec Georges-Henri Rivière, le futur initiateur des écomusées en France. Ce milieu lui fit prendre conscience de la nécessité de conserver les « arts et traditions populaires ».

Dans ce but, de 1935 à 1980, il réalisa plus de cin-quante mille clichés d’abord avec un appareil à plaques 9 x 12, puis avec un Leica. Il fut l’une des chevilles ou-vrières de la préparation du stand de la Vendée à l’Expo-sition Internationale de 1937 ; celle-ci lui donna l’op-portunité d’une grande campagne photographique. Il nous a ainsi légué un témoignage authentique, ex-traordinaire et irremplaçable de la vie quotidienne de la société rurale vendéenne avant les grands change-ments consécutifs au second conflit mondial. Les tra-ditions vendéennes, l’architecture, l’artisanat, la pêche, les techniques agraires furent ses sujets de prédilec-tion. La recherche et l’appréhension des grandes lignes constituant l’identité culturelle de la Vendée furent sa quête inlassable. Il fut et restera un des plus grands photographes de la Vendée.

Il fréquenta également les milieux artistiques ven-déens dont il identifia le premier le « Groupe de Saint-Jean-de-Monts » dans plusieurs articles, notamment celui publié en 1968 au décès d’Armand Laîné, hôtelier montois chez qui les artistes se retrouvaient souvent. Dans le domaine des arts, il fut aussi à l’origine du sauvetage de l’atelier de Charles Milcendeau au Bois-Durand à Soullans, actuel musée Charles Milcendeau.

En 2002, la Conservation départementale des musées de Vendée acquiert le fonds photographique ainsi que la majeure partie des articles que Valen-tin Roussière publia au Phare de la Loire de 1935 à 1975 (et qu’il archiva consciencieusement). Ils per-mettent de référencer avec précision ses photogra-phies. À l’heure actuelle, seuls les clichés sur plaques de verre sont numérisés, les clichés sur films argen-tiques (les plus nombreux) ne sont eux pas encore indexés, leur numérisation est en projet. Le fonds est consultable en l’état sur rendez-vous pris au-près de la Conservation départementale des musées. À plus long terme, il devrait être consultable sur le fu-tur site Internet de l’Historial de la Vendée.

Jean-Pierre Remaud

Valentin Roussière (1910-1983)Reporter photographe

Les vendanges à Rosnay3 Clichés V. Roussière, Conservation départementale des musées

Procession à Mouchamps, années 30

Famille paysanne dans la cour de sa ferme près d’un échalier

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20 Échos-Musées - décembre 2010 - juin 2011

Une famille du bocage devant sa fermeCliché V. Roussière, Conservation départementale des musées

Homme devant son moulin concasseur de fèves, St-Jean-de-MontsCliché V. Roussière, Conservation départementale des musées

Madame Dubé, La Chapelle-ThémerCliché V. Roussière,

Conservation départementale

des musées

Bouin, port des BrochetsCliché V. Roussière, Conservation départementale des musées

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21Échos-Musées - décembre 2010 - juin 2011

« Les privilèges se justifient par la compétence et les services rendus ». Cette citation de Jean Yole, je l’entends encore jaillir de la bouche de Valentin Roussière . Il l’utilisait aussi souvent que possible, à toutes les sauces. Sans doute était-il encore plus attaché à sa musique qu’à son sens profond.

Dans un autre registre, ce catholique désireux de ne pas risquer le pire, l’heure venue, affirmait, l’air très sûr, que « ce n’est pas un péché que de prendre une cuite par mois ». Ce qui, dans la foulée, l’autori-sait à raconter ses dernières visites à Honoré Aubin, alors maire de Rosnay, demeuré, en dépit de l’âge, un docte galopin. Valentin avait le plus grand res-pect pour ce prince du ragoûtant chez qui il aimait conduire sans tarder chaque nouveau locataire de la préfecture afin qu’il se frotte à la Vendée profonde. Nombre de malheureux représentants de l’Etat s’en sont effectivement souvenu longtemps…

Ces coups d’œil jetés dans le rétroviseur font renaître l’image de ce sacré Valentin, amoureux de la vie, homme de cœur, capable d’alterner sérieux et causticité. Un professionnel toujours disponible pour conseiller, encourager l’apprenti journaliste – « l’employé de rédaction » - que j’étais à mon arrivée à Presse-Océan.

Je connaissais déjà le notable, le personnage considérable – à prendre au premier degré, certains journalistes locaux s’apparentant, à l’époque, à de vraies vedettes ! - qu’était alors « Monsieur Rous-sière ». En ce tout début des années 70, nous avi-ons coutume de converser – disons que je l’écoutais beaucoup -, lorsqu’il venait acheter ses petits cigares puants ( des ninas) au « Narval », le bureau de tabac de mes parents. Souvent, nous buvions un verre en discutant peinture, histoire, politique… et journa-lisme.

Plus tard, au sein de cette rédaction dirigée avec gentillesse et compétence par Maurice Bossard, j’ai partagé son bureau. Je n’avais pas 20 ans, il en avait plus de 60.

Je me souviens de son professionnalisme, de son enthousiasme juvénile, intact, de traqueur d’info en ce jour de très grosse tempête (février 72), laquelle avait fait plusieurs morts.

Je me souviens de l’habitude prise, juste avant qu’il ne parte déjeuner, de lui demander s’il n’avait pas une photo pour illustrer le papier que j’écrivais. A son retour, je disposais toujours du document col-lant pilepoil au sujet.

Je me souviens enfin de la 2CV de Valentin tou-jours garée sur la place du marché. Le dimanche, son réservoir était souvent vide alors que la station

où nous devions nous approvisionner fermait le samedi à midi. Comme vous avez fait le plein de votre 4L, il suffit que vous ameniez un tuyau pour me dépanner, expliquait-il, mi-qué-mandeur, mi-donneur d’ordre.

Un jour, une fois l’opération terminée, après avoir malencontreusement voulu constater si l’essence avait du corps et de la cuisse, nous voilà partis, à bord de la 4L, nous rincer les dents au café « Le Bordeaux ».

Nous avons bu deux demis en tentant d’ignorer les basses attaques, les affreux persiflages et la perfi-die si bienveillante de Thérèse, dite la «mère Gras », la maîtresse des lieux.

En sortant, Valentin avise un chat profondément endormi sur une chaise de la terrasse. Il l’agrippe par la peau du cou, ouvre la portière arrière et le jette dans la voiture. « C’est le chat de ma femme, il ne cesse de se sauver. Ramenez-nous à la maison ».

Direction la rue du Roc où la bestiole, apeurée, est sortie sans ménagement du véhicule.

Une heure plus tard, un Valentin tout piteux – avec néanmoins un joli petit sourire en coin - effectuait son retour au journal. « Je me suis fait engueuler par ma femme qui m’a dit que j’aurais pu m’apercevoir que ce chat ne « rebondissait » pas comme le sien. Et je n’ose même pas vous répéter tout ce que la mère Gras m’a tassé quand je lui ai ramené son chat ! »

Aujourd’hui, en songeant à tout ce que Valentin Roussière a pu donner en travaillant pour Le Phare, devenu La Résistance de l’Ouest puis Presse-Océan, je me dis que c’est bien qu’il soit parti avant d’assister, impuissant, à la mort de ce journal en Vendée.

Patrick Guilloton

Patrick Guilloton :« J’avais 20 ans, Valentin 60 »

Femmes en noir et en coiffeCliché V. Roussière, Conservation départementale des musées

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22 Échos-Musées - décembre 2010 - juin 2011

fils pour suspendre les pellicules et les faire sécher. Lorsque Valentin Roussière rentrait d’une chaude tournée journalistique passée dans les caves du pays de Mareuil, il commençait par jeter sur son bureau son flash dont la batterie, portée en bandoulière, devait bien peser deux kilos. On imagine le bruit lorsque le matériel tombait sur le bureau. Une fois les pellicules rembobinées, Valentin Roussière prenait la direction du labo photos. Au bout d’une minute, un juron bien placé indiquait que la pellicule venait de tomber au fond de la cuve, profonde de plus d’un mètre. Il revenait plus tard dans le bureau, trempé jusqu’aux épaules.

Par le petit bout de la lorgnette

Pour l’avoir accompagné une fois dans un repor-tage effectué dans les coulisses du théâtre municipal yonnais, rencontrer un artiste étranger, je me sou-viens comment Valentin Roussière boucla l’inter-view en peu de temps, faisant à la fois les questions et les réponses, après avoir interrogé l’artiste sur sa vision de la Vendée qui l’accueillait.

Pour l’avoir accompagné une fois en voiture jusqu’au Poiré-sur-Vie, pour assister à une repré-sentation de la pièce de théâtre L’autoroute de Yves Viollier, je me souviens de la manière dont il conduisait sa 4L de service. Son épouse, assise à ses côtés, se chargeait de faire marcher les phares et les clignotants, tandis que le conducteur monologuait en conduisant. Quant à ses articles, à la fin de sa carrière, ils ressemblaient souvent à un patchwork : dix lignes de l’auteur, un collage d’article ou de livre, dix lignes de l’auteur et nouveau collage, et ainsi de suite sur dix ou quinze pages. Ses articles, comme les nôtres, étaient, soit lus au téléphone par Françoise à une sténo à Nantes, soit placés dans une enveloppe « hors-sac » qu’il fallait remettre au chef de gare pour

le prochain train vers Nantes.

La jeunesse est sans pitié. C’est connu. Aussi j’ai rédigé, à cette époque, sur le vif, un Diction-naire des expressions roussiériennes. Dans nos moments de tête à tête dans le bureau, l’homme parlait beaucoup. J’écou-tais. J’enregistrais. Je pre-nais des notes (déforma-

tion professionnelle). Je souriais intérieurement. Il n’y a rien d’iconoclaste. Je relis ces définitions aussi comme la marque d’une sorte de respect profession-nel et filial, mâtiné de tendresse.

Bertrand Illegems

En mars 1973, je faisais mon entrée comme journaliste dans la rédaction de La Roche-sur-Yon du quotidien Presse-Océan. Parmi les collègues qui m’accueillaient, il y avait Valentin Roussière. Trente-sept ans plus tard, pour Lire en Vendée, évoquer les souvenirs de Valentin Roussière s’apparente à une plongée réellement dans un autre siècle.

Jusqu’à son départ à la retraite, j’ai partagé son bureau, dans cette rédaction située place du Mar-ché, devant les halles. Un bureau de trois mètres sur trois, dont la fenêtre donnait sur la cour intérieure de l’immeuble. Nos bureaux étaient collés l’un à l’autre, des bureaux métalliques gris.

Homme libre, toujours tu chériras la Vendée

Valentin Roussière jouissait d’une totale liberté dans son travail, sur la forme et sur le fond. Il était présent au bureau entre deux reportages libres, le temps de développer les pellicules de son appareil 6x6, de bavarder pour refaire le présent aux couleurs du passé et de remettre à Françoise, la secrétaire, le paquet de feuilles de ses articles. Puis il disparaissait.

En ce temps-là, est-il besoin de le dire, l’ordinateur n’existait pas. La rédaction n’était même pas dotée de machines à écrire. Les articles étaient rédigés à la main sur des feuilles 21x27 vertes. En ce temps-là, le téléphone n’était pas encore automatique. Il fallait passer par « les demoiselles » de la Poste.

La liberté dont jouissait Valentin Roussière avait été acquise au terme d’une longue carrière. Après avoir été directeur départemental, il ne pouvait pas redevenir fantassin. Il était donc « grand reporter » vendéen.

Savoir se mouiller pour la bonne cause

En faisant mes reportages, ici et là en Vendée, mes interlocuteurs me disaient toujours : Ah, vous travaillez dans le journal de Monsieur Roussière ! L’homme était connu pour toutes les facettes de son personnage : reporter, écrivain, historien, œnologue, photographe. Il en imposait, à la fois par sa stature physique et par son langage. Un langage mêlant le ton aristocratique, la simplicité paysanne, la verdeur du militaire, la philosophie d’un homme ancien crucifié sur l’autel de la médiocrité moderne.

Bien-sûr, les anecdotes ne manquent pas. Citons ses combats avec les pellicules photos… Au fond du couloir, en montant cinq marches, on pous-sait la porte des vécés. C’était aussi le labo photos. Les grandes cuves en inox y… trônaient, avec les

Valentin Roussière vu et entendu par Bertrand Illegems

Les Bousats, Saint-Michel-en-l’HermCliché V. Roussière, Conservation départementale des musées

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Les Amis de L’Historial sont toujours fidèles à leur mission essentielle :

contribuer au rayonnement de l’Historial et l’aider dans toutes ses actions.

Dans ce cadre, ils organisent maintenant régulière-ment quatre manifestations annuelles :

- en hiver, une visite de musée dans la région,- au printemps, le Rallye du Patrimoine avec la Fon-

dation du Patrimoine, journée et dîner,- en été, assemblée générale et dîner,- en automne, une conférence suivie d’un dîner de

fête.

Ils aident de leur présence l’Historial pour la Nuit des musées et les Journées du Patrimoine.

Ils éditent maintenant chaque année deux numé-ros Échos-musée en association avec les Écrivains de Vendée. Cette revue, Lire en Vendée est disponible dans les librairies vendéennes et à l’Historial. On peut s’y abonner pour 5 € par an.

En 2010, les amis de l’Historial ont ainsi visité en mai à Nantes le Châ-teau et le Musée Dobrée.

Le rallye-auto du 8 mai a exploré le pays du Lan-gon.

La conférence a été donnée le 19 novembre par Monique Demagny sur Robert d’Arbrissel, fonda-teur de l’abbaye de Fontevraud. Monique Demagny est l’auteur de nombreux livres et a reçu à Montaigu en 2003 le Prix Ouest pour son livre Fontevraud, une femme et la fin d’un monde.

Pour l’année 2011, notre visite de musée pourra nous conduire encore à Nantes, ou à Rochefort ou à Fontevraud (ou ailleurs), notre Rallye se déroulera dans la partie centrale de la Vendée ; nous attendons vos suggestions pour la conférence d’automne.

Vous recevrez aussi le programme de l’Historial pour les prochains mois sans oublier la prochaine expo-sition sur l’Agriculture en Vendée dès le 9 décembre.

Cette fin d’année est la période de renouvellement des cotisations et nous vous invitons donc à renouve-ler ou initier votre cotisation 2011.

Avec nos remerciements.

Les Amis de l’Historial

Les Amis de L’Historial de la VendéeHistorial de la Vendée, Allée Paul Bazin

85170 Les Lucs-sur-Boulognepermanence le mercredi à l’Historial, 02 51 47 61 77

www.ami-historial-vendee.come-mail : conservation-musé[email protected]

LES AMIS DE L’HISTORIAL DE LA VENDÉEHistorial de la Vendée, Allée Paul Bazin 85170 Les Lucs-sur-BoulogneBulletin d’adhésion année 201110 €/personne à adresser aux amis de l’Historial aux Lucs,

M. Mme Mlle

NOM : Prénom :Adresse :Code postal Ville

Tél : E-mail :

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25Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011

Nos Sélections

Quelques éclatements d’images qui flottent entre longs silences de la page, tissant un nombre de mots pourtant dépouillés parfois jusqu’à l’aphorisme, comme pour mieux mesurer l’émerveillement sans cesse renouvelé de vivre. « A. P.

Poésie

Câline écoleAnne Poiré Photos Patrick GuallinoSoc & Foc, 12 €

Le Théâtre des ChosesCharles d’EstèveÉditions Les Introuvables, 20 €

Onze MillimètresSandrine BilletEdilivre.com, 76 p, 12 €

Tout un itinéraire, de la jeune fille à la femme, des hésitations professionnelles au service de ceux qui sont en souffrance, Sandrine Billet commence par des phrases très quotidiennes qui tiennent du récit élémentaire. Puis elle évolue vers des formes aux rythmes plus poétiques qui sont autant d’inter-rogations et de jeux avec les mots.

Le tout se termine par une nouvelle plus légère et plus fantaisiste, quoique…

Alain Perrocheau

Magnifique recueil à déguster en ces temps de rentrée que celui d’Anne Poiré et Patrick Guallino. Aux magnifiques photographies couleurs de l’artiste qui a su capter toute la fraîcheur et les interroga-tions des enfants d’une classe de maternelle, répon-dent les courts poèmes éclatés comme des bulles qui libèrent d’envoûtantes saveurs, celles qui coulent de la mémoire que chacun met en œuvre, inexorable-ment. À lire sans modération. A. P.

Les cavernes de tes doutesSont à 100 pieds sous terre,100 pieds de nez Que tu fais à ton innocence.

Onirisme ou Le regard obliqueJean BillaudEncres vives, 6.10 €

Dans la cour un sifflet Des cordes à sauterPiaillent les oisillons.

Une petite vingtaine de pages pour des visions de rêves endormis ou éveillés qui transportent dans un autre quotidien, que l’écrivain énonce comme on se libère, avec une vague envie de vaincre ses peines, avec aussi un plaisir évident des mots qui purgent tout en se jouant du réel. A. P.

glissaded’aubefragileinstanced’enfanceà venir.

Maintenant débarqué sur ces terres humidesJe dois me contenter l’amertume à la boucheDe bonheurs plus tactiles

Les PommesXavier BouguenecÉditions Soc & Foc, 6 €

Un long poème dépliant, facé-tieux et disert, qui décline au fil de ses vers la pomme en tous ses états. Un long poème à accrocher au coin d’un mur et à croquer par bribes, à chaque fois qu’on passe devant. A. P.

Je veux de gentilles pommesde pommiers d’antan.Je veux des pommesà souvenirs.

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La vie comme un poèmeMichel DillangeLes Chantuseries, 40 p., 9 €

L’ancien architecte des Bâtiments de France qu’est Michel Dillange a gardé tout au long de sa vie des textes poétiques qu’il édite aujourd’hui, assortis de quelques courts commentaires.

L’art de la construction sous-tend cette poésie de facture souvent classique, mais aussi plaisamment libérée dans son ton parfois badin qui cousine avec la chanson. L’auteur y joue avec la distance et la proximité. A. P.

Lorsque ma bièreFleurira le chardon,Le vent, comme prière,Me chantera ton nom

À l’ombre de la Grotteméditations et chemin de CroixGilles HybertSiloë, 12 €

Un recueil de poèmes sous-titré Méditations et chemin de croix dans une jolie présentation agré-mentée de dessins de Pierre Boyer. Gilles Hybert en tant que prêtre nous donne à suivre ce chemin qui mène à Lourdes, mais qui ensuite accompagne les étapes de la Passion, pour une contemplation toute spirituelle qu’affinent des rythmes bien scandés et une prosodie tout autant rigoureuse que lyrique. Chaque jour le poème peut être réflexion et, sûre-ment, prière. A. P.

Je rends grâce et bénis Celui que mon cœur aime :Je veux suivre ses pas jusqu’au don de moi-même.

Apnée du soleilVéronique JoyauxÉditions Soc et Foc, 12 €

Une salutaire descente au cœur de l’être, au moyen du «je» et d’un langage dont l’eau coule une rigueur légère, mais riche de sens. Les illustrations de Claudine Goux, aux tonalités primitives, illus-trent cette invitation à goûter ce moment de vie qui bat au fond de nous, en s’arrêtant pour s’écou-ter penser. Tout un programme pour ce beau recueil dense et limpide à la fois. A. P.

La chambre des astresGilles BruletÉditions Soc et Foc, 12 €

Entre les belles illustrations couleurs de Bru-nella Baldi qui ouvrent de nouveaux espaces, de petits textes à forme très courts –souvent une phrase unique étalée sur trois ou quatre vers- qui sont des concentrés d’imaginaire et de visions de paysages qui filent comme la vitre d’un train, ne laissant à l’esprit qu’un détail de nature, pourtant précis et définitif.

A. P.

Célébrer la vie avec des mots ciselésLui montrer du respect Faire signe

HameauxSatellites des villagesEnvoyés là-hautDans la chambres des astres.

Litanie des bulles Lionel-Edouard MartinÉditions Soc et Foc, 12 €

Le poème se construit dans une abondance et un défilement continu de rythmes joliment enroulés dans les harmonies de consonnes et dont les respirations du blanc vien-nent ponctuer les versets. Quelque chose entre Francis Ponge, pour la précision de la matière et du geste, et Paul Fort, pour le lyrisme à forme scintillante et furtive, prolongé par les encres de couleurs de Marc Ber-gère aux beaux à-plats oniriques.

A. P.

Poème, ce frêle suspens saisi par l’œil, l’éphémère équilibre des touches de couleur,tenue des joueurs, voiles des yoles

Poésie (suite)

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27Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011

Le petit berger des BénardièresGhislaine PommeretÉdilivre, 230 p., 18 €

Il n’y a rien de mièvre dans cette histoire émouvante, conte char-mant d’une gentille grand-mère

bercée dans le culte de la religion et de la morale tra-ditionnelle, un bain de jouvence attend les lecteurs sans a priori ni préjugé qui s’y abandonneront.

Simplicité d’écriture qui raviront les fans de la Comtesse de Ségur et de Bernardin de Saint-Pierre qui se sont délectés de L’auberge de l’Ange Gardien et de Paul et Virginie.

On aurait aimé de belles illustrations pour fixer notre enchantement. Pierre Lataste

LalieGhislaine PommeretÉdilivre, 188 p., 16 €

Du même auteur dans un tout autre registre ; oubliée la pro-vince d’une époque révolue, nous sommes à Paris en 2010 avec Lalie, 10 ans, qui mène son monde, (famille, amis, voisin,

chien), sans atermoiements. Aventures, déceptions et chagrins n’épargneront pas notre héroïne qui les surmontera pour une fin pleine d’espoir.

Un exemple à méditer par tous sur la nécessité de retrouver le sens de nos responsabilité à l’égard de l’enfant.

On apprécie aussi une édition plus soignée, avec une correction plus attentive, attentions que méri-taient bien ces deux manuscrits. À méditer, chers éditeurs et imprimeurs. P. L.

Jeunesse

Aventure maqique au bord de l’océanCatherine Roquant-PouzetÉditions Chrisolène, 13.80 €

Coup de cœur pour ce très beau livre, ludique, pratique, interactif et pédagogique, destiné aux enfants de 5 à 10 ans !

Au Pays des Hommes et au Pays des Vagues, les petits héros, une jolie nymphe inspirée de la mythologie et son jeune ami aventurier, invitent le jeune lecteur dans un univers d’aventures et de pou-voirs magiques... L’histoire de ce premier album se déroule sur le littoral vendéen qu’elle a pour but de faire découvrir.

Sur un décor de photos, évoluent des person-nages dessinés (illustrations de Sabrina Échappé, agence Webcréatif) : fiction et réalité se mêlent har-

monieusement. L’enfant fait voyager son imaginaire en gardant le lien avec son environnement. Chaque page est animée par un jeu en lien avec l’histoire et dévoile les secrets du monde maritime : faune, pêche, dunes, navigation,… avec un point d’orgue sur un jeu labyrinthe présentant quelques lieux inso-lites.

Présentation originale et souple, le carnet à spi-rale, dessins et couleurs magnifiques, textes faciles, intéressants dans de jolies bulles et petit prix.

Deuxième album de la série Le petit vacancier en cours de préparation pour mai 2011.

Eveline Thomer

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Un cygne parmi les ortiesGaëlle Charrier-BretagneÉditions les 2 Encres, 128 p., 13 €

Un regard posé sur des personnages sortis tout droit de l’imagination de l’auteur.

Des histoires de l’environnement, du quotidien, parfois complexes et qui témoignent de la fragilité de notre existence ou de la folie des hommes.

À chacun de s’y retrouver ou de s’y perdre ? E. T.

Nouvelles

Idylles, mensonges et compagnieAgnès NiedercomCalmann-Lévy, 280 p., 8.90 €

Prix Nouveau Talent 2010 Amours adolescentes avec des

secrets, des non-dits, des men-songes qui engendrent soupçons, jalousie et situations embrouillées.

Françoise Bidois raconte. Elle sait tout raconter. Ses histoires peuvent ressembler à des documen-taires : elle décrit avec beaucoup de justesse la vie d’une cave vendéenne, elle conte avec humour ses

La Vieille conteuse de Vendée Contes et nouvelles entre mer et maraisFrançoise BidoisÉdilivre, 148 p., 14.50 €

Un professeur qui sait faire aimer le français à ses élèves de première ES.

Des élèves qui veulent lui faire admettre qu’ils sont bilingues (français - SMS) et que le langage des SMS n’est rien moins que l’expression de ce qu’ils sont.

Entre parents et enfants, la compréhension n’est pas facile non plus. Peut-on espérer qu’être de bonne volonté, s’aimer, se dire la vérité permettra pourtant de se comprendre ? L. G.

souvenirs d’anesthésie ; l’histoire des cœlacanthes, sujet scientifique, devient «une histoire fascinante». D’autres histoires, imaginaires, nous transportent dans des mondes poétiques, riches de sensibilité ; ou ont le caractère gaulois de celles qu’on entend dans les caves. Certaines nouvelles piquent notre curiosité, nous surprennent par leur dénouement.

Françoise Bidois donne à la nature une place très importante, ce n’est pas un simple décor, c’est un personnage dont le rôle est important. Elle s’inté-resse beaucoup à l’enfance et à la vieillesse dans des récits plein de délicatesse et de sagesse.

L. G.

Le pêcheur et le poisson bleuet autres nouvelles

Éditions Les Chantuseries

Le pêcheur et le poisson bleuet autres nouvelles

De la Sicile à la Chine, en passant par la Vendée, Paris, le Maroc et d’autres lieux mystérieux, Michel Dillange, avec son regard malicieux, son style alerte, sa grande sensibilité, entraîne le lecteur sur des chemins pittoresques et riches en émotions. Le rêve rejoint la vie.

Issu d’une famille aux attaches luçonnaises, Michel Dillange est resté fi dèle à son terroir vendéen. Architecte urbaniste en chef de l’État, Michel Dillange a eu en charge la première agence des Bâtiments de France de Paris. Il a ainsi assuré la conservation de monuments prestigieux comme la Sainte-Chapelle et le Palais- Royal. Il a terminé sa carrière au Conseil général des Ponts et Chaussées. Docteur en histoire de l’art, Michel Dillange est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’archéologie et à l’histoire. Lauréat de l’Académie Française et membre correspondant de la Société Nationale des Antiquaires de France et de plusieurs sociétés savantes, il a présidé la Société des écrivains de Vendée et le Souvenir vendéen de Clemenceau.

ISBN : 978-2-9535472-4-5

Prix : 12 €

Michel DillangeLe pêcheur et le poisson bleu et autres nouvellesMichel DillangeLes Chantuseries, 100 p., 12 €

Voici une douzaine de déli-cieuses nouvelles écrites dans un style rigoureux qui rappelle les

grands classiques de la première moitié du XXème siècle comme André Gide. Elles nous conduisent à la rencontre de personnages attachants ou pitto-resques croqués avec l’art du portraitiste dont un brin de malice vient lisser le trait qu’il avait été juste auparavant tenté de grossir.

La chute de chaque récit est toujours travaillée et, la page tournée, on s’aperçoit qu’on vient tout simplement de redécouvrir le plaisir de lire.

Du meilleur Dillange assurément. A. P.

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29Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011

Régionalisme

Parmi les acteurs des guerres de Vendée émergent surtout les noms des héros du soulèvement, Cha-rette, La Rochejaquelein, Bonchamps. Et ceux des bourreaux, Turreau, Westermann, Carrier. Mais qui pourrait citer aujourd’hui les Bleus de Vendée ? Ces républicains, bourgeois ou prêtres jureurs, qui se ran-gent du côté du nouveau pouvoir révolutionnaire et, à moins qu’ils n’aient été eux-mêmes victimes de la Terreur, s’enrichiront en achetant des biens d’ Église

Sous la direction de Jean Artarit, auteur d’une bio-graphie remarquée de Robespierre, Recherches ven-déennes trace le portrait des plus marquants des Bleus de Vendée. À commencer par Jean-Gabriel Gallot, le médecin des pauvres de Saint-Maurice-le-Girard. Lui succèdent Louis-Constant Trastour, des Essarts, insurgé malgré lui, puis embarqué sur un vaisseau de la République qui surveille la Marine anglaise, et Gou-pilleau de Montaigu, conventionnel vendéen, envoyé en mission en Provence.

Un long chapitre très détaillé, raconte ce que fut la vie à Fontenay-le-Comte pendant la Révolution. Chef-lieu du département avant que Napoléon ne lui enlève la préfecture pour l’installer à La Roche-sur-Yon, la ville est dirigée par les élites bourgeoises qui adhèrent sans états d’âme au nouveau régime. Elles seront cependant jugées bien trop tièdes par les sans-culottes et les représentants en mission qui dresseront la guillotine sur la place de la Révolution, l’actuelle place Viète.

La Terreur passée, la Vendée retrouve la paix et les républicains se coulent alors dans le bonapartisme et l ‘orléanisme. Ils deviennent même parfois de parfaits réactionnaires... Avec la correspondance de la famille Bujeaud, le lecteur suit pas à pas les péripéties de l’an-née terrible, celle de la guerre de 1870-1871. Puis Jérôme Bujeaud évoque la figure d’un voisin, le colo-nel Denfert-Rochereau, le Lion de Belfort.

La grande figure républicaine de la Vendée, c’est évidemment celle de Georges Clemenceau dont Jean-Yves Perrot souligne la passion de la liberté et de l’ou-verture au monde, dans la fidélité absolue à sa terre natale. « Il entre dans cet attachement à la liberté quelque chose de viscéralement vendéen », relève notamment Jean-Yves Perrot. Examinant les « autres Vendées » qui se soulevèrent aussi contre une Révolu-tion dévoyée, Thierry Heckmann montre leur dimen-sion populaire. Mais il les distingue aussi de « la » Ven-dée qui a su s’engager dans la modernité sans renier son passé. G B.

Les Bleus de VendéeRecherches vendéenesC.R.V.H., 498 p., 25 €

C’est la quarante-deuxième édition des Mémoires de la Marquise de la Rochejaquelein. Et pourtant, c’est la première. La première en date, avant les retouches et les réécritures des éditions ultérieures. Et donc, la plus spontanée, la plus vraie, la plus vivante. Indemne des mythes et des versions contra-dictoires d’une histoire falsifiée, récupérée, instru-mentalisée parfois, ce récit éclaire d’une lumière dif-férente les Guerres de Vendée.

La Marquise occupe une place à part dans la geste vendéenne. Elle fut l’épouse de Lescure, le « saint du Poitou », puis, après la mort de celui-ci en 1793, de Louis de la Rochejaquelein, le frère de son héros, « Monsieur Henri ». Elle écrit ces mémoires lors de son exil en Espagne, en 1802-1803. Puis elle les confie à Prosper de Barante, le jeune sous-préfet de Bressuire. En 1889, son petit-fils éditera à nou-veau le manuscrit, avec quelques modifications.

Alain Gérard a rassemblé les archives privées pour restituer les mémoires de la Marquise dans leur première fraîcheur. Elle était née au Louvre et avait grandi à la Cour de Versailles. Elle vit les guerres au plus près des chefs, dans la tumulte des combats, la terreur de tous les jours, les rivalités des comman-dants, l’atroce Virée de Galerne après la défaite de Cholet. Au plus près aussi des paysans de la Gâtine, dans sa demeure de Boismé. Son témoignage direct, exempt de haine, souligne à nouveau la vraie nature du soulèvement des Vendéens: une révolte popu-laire et spirituelle face à l’utopie révolutionnaire qui sombre dans la Terreur. G. B.

Mémoires de la Marquise de la RochejaqueleinÉdition présentée par Alain GérardC.R.V.H., 614 p., 26 €

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Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 201130

En habit de peaux VendéennesJean-Henry BouffardÉditions Geste, 368 p., 16 €

J’ai écrit cet ouvrage dans un souci de vérité sur le génocide de la Vendée Militaire, affirme Jean-Henry Bouffard au dos de son ouvrage. Connaissant l’homme, nous sommes tout à fait disposés à lui accorder crédit de ses bonnes intentions, même s’il ne peut effacer

d’un trait de plume le dicton, à chacun sa vérité. Et en la circonstance, comme l’énonçait un passionné éclairé de l’Histoire de notre département, à chacun ses archives, à chacun le choix de ses documents.

L’ouvrage de J-H Bouffard est intéressant à plus d’un titre. Fruit d’un travail sérieux, émaillé de nombreuses citations, enrichi des archives familiales de l’auteur, il nous incite à un devoir de mémoire et, s’il y a une chose que les vendéens ne risquent pas d’oublier, c’est que le nom de Turreau n’a toujours pas été effacé de la liste des gloires militaires figurant sur l’arc de triomphe de l’Étoile. J. B.

Histoire militaire des guerres de VendéeHervé Couteau-BégarieCharles Doré GraslinEconomica, Bibliothèque stratégique,256 p., 49 €

Tous les universitaires ne sont pas obnubilés par les querelles politiques. On a ici un tra-

La Désinformation autour des guerres de Vendéeet du génocide vendéenReynald SecherÉditions Atelier Fol’fer, 100 p.,16 €

Instructif et inquiétant, ce plai-doyer en défense est aussi un réquisi-toire violent et implacable contre ses détracteurs.

Régionalisme (suite)

vail impressionnant sur la réalité, sur le terrain, des guerres de Vendée.

Philbert Doré Graslin nous avait livré un itinéraire au jour-le-jour, son fils Charles, avec Hervé Couteau-Bégarie, éminent spécialiste et directeur de la revue Stratégique, consacre un très fort volume à l’histoire militaire proprement dite, sujet peu abordé jusqu’ici mais pourtant déterminant.

Véritable «bible» historique, qu’il faut avoir lu si l’on veut continuer à parler sérieusement de notre guerre. J. R.

Au-delà des opinions politiques, du «politique-ment correct», ce témoignage illustre la difficulté pour un chercheur de bousculer les idées reçues avec des élé-ments nouveaux, qui «dérangent» l’institution établie.

Les vendéens sont rompus à ce genre d’exercice, mais on reste confondu par l’acharnement de certains universitaires envers un des leurs !

La sobriété du style met ce livre à la portée de tous, alors, informez-vous. J. R.

Félicie de FauveauEmmanuel de WaresquielÉditions Robert-Laffont, 280 p., 20 €

Difficile de rester insensible au destin d’artiste et de rebelle de Féli-cie de Fauveau évoqué par Emma-nuel de Waresquiel. Car cette artiste sculptait et son talent fut encensé par Balzac et Stendhal, Alexandre Dumas et Théophile Gautier. Mais l’artiste allait aussi à la guerre et se perdit dans le soulèvement mené par la duchesse de Berry en 1832, durant la dernière Guerre de Vendée, qui res-

sembla plus à une lamentable échauffourée qu’une vraie guerre dont les Vendéens ne voulaient de toute façon plus ! Mais Félicie de Fauveau fut anachro-nique jusqu’au bout de sa vie. L’amazone conspi-ratrice qui voulait le retour d’un roi de droit divin avait fait allégeance à une femme aux mêmes idées, Félicie de La Rochejaquelein, amour équivoque d’un écuyer pour son maître. Et son destin fut à l’image de sa naissance et de sa mort, puisqu’elle est née à florence (1801) et qu’elle est décédée dans cette ville à l’âge de 85 ans… en exil ! Le travail de réhabilita-tion de Waresquiel est louable mais il y manque un poil de souffle et Félicie est tout aussi agaçante que magnifique.

Philippe Gilbert

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31Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011

Geste nous a fait parvenir son catalogue. Bonne idée, demandez-le aussi !

Caverne d’Ali Baba ou la profusion, la diversité et la richesse des sujets abordés servent à merveille un guide précieux, ambassadeur de poids pour la province ! J. R.

.Cet almanach, instructif et inté-

ressant, dépasse largement le cadre du département. Des infos les plus diverses y trouvent place : astuces de nos grands-

Le grand almanach de la VendéeÉditions Geste, 178 p., 9.90 €

mères, trucs du jardinier, morale d’autrefois, devi-nettes, histoires drôles, contrepèteries, rubriques Le saviez-vous ?, événements d’hier et ceux qui marque-ront la vie vendéenne de 2011.

Tout y foisonne ! Rien d’original pour un alma-nach, me direz-vous. N’empêche que j’ai pris un réel et enrichissant plaisir à le feuilleter. Je vous invite vivement à le découvrir en vous distrayant, au fil des saisons. J. B.

Agenda de la Vendée 2011Geste éditionsGeste, 152 p., 14.90 €

Fort heureusement, les alma-nachs et les agendas perdurent et se renouvellent. Préfacé par Michel Gautier - un expert en la matière - qui y a beaucoup contribué, cet agenda de la Ven-dée 2011 propose une promenade agréable et très

documentée parmi les villes et les villages de notre département. Une vision diverse et contrastée, comme ses paysages et son histoire. Mine de rien, au fil des jours, on en découvre et on en apprend beaucoup sur la Vendée et sur les Vendéens. Les écrivains du cru ont ajouté leur patte personnelle, comme Michel Dillange, Eveline Thomer, Robert Aujard ou Gilles Perraudeau. Prenez le temps de lire et d’admirer les images, avant de noter vos rendez-vous et vos envies de lectures vendéennes !

G. B.

Comment se mettre« en Goule »le patois vendéenClaude MercierL’Étrave, 240 p., 20 €

Claude est intarissable, inépuisable, inénarrable... Il met en pages ses expériences au service des associa-tions vendéennes les plus diverses.

Ici un manuel, simple, savoureux, savant et atta-chant pour «comprendre» le patois. Du vocabulaire, des exemples, des fables...

Chaque mot révèle une nouvelle histoire, à prendre mot-à-mot, par cœur. J. R.

Catalogue généralGeste éditionsCentre routier, rue Norman-Borlaug,79260 La Crèche, www.gesteditions.com

Une ville vendéenneLa Roche-sur-Yon1914-1944Henry BrunetièreÉditions d’Orbestier, 342 p., 28 €

Directeur des archives munici-pales pendant plus de dix ans, historien passionné par sa ville, Henry Brunetière est celui qui sait tout sur La Roche-sur-Yon. Il a déjà campé le portrait de la cité naissante, celle de Napoléon (1804-1870), et celui de la ville républicaine (1870-1914). Le tome III embrasse la période 1914-1944 et raconte la ville vendéenne, administrative et laïque, celle qui, petit à petit, va devenir la capitale d’un département encore très attaché à ses traditions.

Rien n’échappe à l’examen d’Henry Brunetière. Une très riche iconographie montre les lieux et les hommes qui ont « fait » La Roche-sur-Yon. Les trente années yonnaises ainsi exposées sont mar-quées par deux guerres mondiales et une terrible crise économique. Entre progrès et incertitudes, La Roche-sur-Yon s’est malgré tout développée. On voit le paysage urbain se modifier avec l’apparition des gratte-ciel et des cités-jardins, tandis que l’at-traction nantaise commence à se manifester. Une dernière partie prolonge utilement la mémoire de la ville : le décollage économique, la fusion de 1964, l’arrivée de la gauche aux commandes, la diversifi-cation des activités qui font définitivement de La Roche-sur-Yon, la ville-centre de la Vendée. En un mot, une ville vendéenne.

G. B.

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Régionalisme (suite)

Histoires du jeune tempsMichel GandemerÉditions Geste, 252 p., 18 €

gers et les angoisses de ces simples soldats dont le vécu dramatique ne peut laisser indifférent. Ce n’est pas un cours d’Histoire mais un authentique repor-tage effectué par les acteurs eux-mêmes. L’un d’eux, Camille Poirier explique : J’avais avec moi un carnet dans lequel je mettais au jour le jour tous mes dépla-cements aussi bien aux tranchées qu’ailleurs, quoique ce fût interdit. Quand une page était écrite des deux côtés, je la déchirais et l’envoyais chez moi avec ma cor-respondance. J’ai eu la chance que la censure n’a jamais ouvert mes lettres.

Un passionnant retour dans un passé qui ne doit pas sombrer dans l’oubli. J. B.

À partir de documents col-lectés par Jean Michenaud, cet ouvrage relate essentiellement la vie quoti-dienne de quelques poilus de la guerre 14-18. À travers les récits qui sont proposés, le lecteur pénètre au cœur des tranchées et partage les dan-

Journal d’un cavalier à pied 14 - 18Jean Michenaud Siloë, 207 p., 23,90 €

Cela se passe au Simon-la-Vineuse, tout près de Sainte-Her-mine. C’est le jeune temps des fils de paysans des années quarante. C’est dire que Michel Gande-mer ressemble à celui de milliers d’autres petits Vendéens de l’époque. Il s’en sou-vient après avoir été instituteur, puis professeur à la Chambre des Métiers. Il le raconte en parlanjhe, avec l’aide incontournable et précieuse de Michel

Gautier. Une page pour le parlanjhe, une autre pour la traduction en français et des dizaines d’histoires, d’anecdotes, de bons mots ou de souvenirs. Plus ou moins vrais, toujours succulents et évocateurs d’un mode de vie qui s’éloigne et qu’on ne comprend vraiment bien que dans le langage du pays.

Alors, on se régale en égrenant ces éclats de vie qui illuminent la pêche à la vermée, les nez-de-chat qu’on entend pousser, le pèlerinage à Lourdes, les vignes gelées ou les récréations dans la cour de l’école. Michel Gandemer rappelle aussi des moments qui appartiennent désormais à l’Histoire comme l’Oc-cupation, le bombardement et la Libération du Simon, l’« emprisonnement » par les Allemands de la statue de Clemenceau à Sainte-Hermine. Un livre jubilatoire. G. B.

Lexicographe éminent, auteur de La Vendée au fil des mots (2009), Pierre Rézeau propose un florilège des impressions des voyageurs qui ont traversé et regardé la Vendée au XIXème siècle et même avant. Parmi lesquels, René Bazin, Jean-Alexandre Cavo-leau, Georges Clemenceau, Alexandre Dumas, le général Kléber ou Jean Yole. Le témoignage le plus ancien est celui du Pierre, moine à l’abbaye de Maillezais au XIème siècle, qui décrit précisément le Marais mouillé et ses habitants, les Colliberts.

Voyageurs en VendéePierre RézeauÉditions CVRH, 268 p., 10 €

Les voyageurs des siècles passés ont probablement prêté plus d’attention à la Vendée de leur temps que les vacanciers d’aujourd’hui. Ils en décrivent les pay-sages variés, les activités et les ressources, les mœurs, les distractions, les costumes, leur passion pour la chasse et les foires. Ils dessinent aussi un étonnant portrait des Vendéens: ils ont remarqué la fidélité à leurs convictions, leur sens de la solidarité et de l’ac-cueil, leur goût pour le travail et leur attachement à la fête.

Ce que disent « les voyageurs » vient de loin, mais frappe toujours par son actualité. Ils décrivent un pays mangé par le genêt et l’ajonc et des hommes de progrès qui se battent pour l’ouvrir et construire un avenir meilleur pour leurs familles. G. B.

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Policiers

Sidonie 2 Le mystérieux tableauJoseph ViolleauÉditions Amalthée, 10 €

Joseph Violleau nous invite à retrouver le discret et intrigant Hubert, son enquêteur fétiche, qui côtoie de nouveau son amie Sidonie et son chat dans un gros village des

bords de la Loire où il va devoir exercer ses talents. Il y traque les indices laissés par les voleurs d’un tableau, legs de grande valeur fait à la Mairie par une châtelaine défunte. Maraîchers et pêcheurs en barques jouent les premiers rôles dans cette histoire qui met l’honneur du Maire en jeu.

Grâce à un sens aigu de l’observation de la part d’Hubert et à la participation souvent involontaire de Sidonie, l’affaire est promptement résolue dans une atmosphère tendue que le chat lui-même concourt à détendre. A. P.

La demoiselle aux IumasLouis DubostLe Geste noir, 110 p., 9 €

Les libellules ont découvert un cadavre. Les escargots font découvrir les suspects. Cette histoire, où la logique du roman policier s’allie à la fantaisie et un langage, parfois cru ou patoisant, à de fines malices, se déroule, évidemment, non loin

de la Maison des libellules. Le lecteur vendéen a l’im-pression de vivre la vie de ce bourg, de connaître les lieux, les figures locales, les jeunes de notre temps, ce petit monde qui est d’ici ... et d’ailleurs (il s’agit d’une fiction !).

Un crime vient troubler la vie ordinaire. L’enquête est menée par un gendarme peu conformiste et une gendarmette sexy, passionnée de contrepèteries qui a accédé à son poste après avoir étudié les Beaux-Arts et la Philosophie. On a le plaisir de retrouver la cari-cature d’un monde connu et, jusqu’à la dernière page, celui de se laisser surprendre par l’inattendu.

Lydie Gaborit

Une petite culotteValérie Mazeaupar l’auteur 240 p., 4 €http://valeriemazeau.nuxit.net

Louisette est dame pipi dans les toilettes publiques d’une gare. Elle fait un jour une découverte éton-nante sur le sol du W.C. 3, une petite culotte en dentelle noire...

Elle va mener l’enquête... Ce petit roman se lit avec délice, le style est aci-

dulé, vif, précis, bref bien écrit, très bien écrit, bien vu, détonnant... À noter, ce roman est le sixième de l’écrivain, la pétillante Valérie Mazeau et s’inscrit dans une trilogie de recueils Portrait de femme aux couleurs acidulées, Une petite culotte, Le joli cœur et Le bonbon réglisse.

Nul doute qu’à ce prix, la petite culotte trouvera acquéreur. E. T.

Pas si fous ces vendéens !SakochÉditions Geste, 168 p., 25 €

L’auteur, Sakoch, revendique une filiation avec Reiser et avoue être imbibé de l’esprit de «déconnade» propre à Hara-Kiri et Charlie Hebdo. Nous ne serions

pas étonnés s’il avait également suivi les cours du pro-fesseur Choron ! Le but de son ouvrage est, affirme-t-il, «de faire rire les vendéens». Nos concitoyens se reconnaîtront-ils dans ce recueil de dessins ?

Posséderont-ils assez d’humour pour s’esclaffer avec Sakoch ou auront-ils envie de lui dresser un gibet ? That is the comic question !

À découvrir pour les amateurs du genre. J. B.

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Voyages

Deux ans au cœur du TchadChristèle GaboriauL’Harmattan, 280 p., 28 €

Ce livre occupe une place à part. Bien structuré, bien écrit, tout autant un voyage intérieur que la découverte d’un pays inconnu. Christelle Gaborieau a choisi de quit-ter son métier, sa famille et ses amis pour un poste de volontaire, dans la région du Guéra, au sud du

Très in, très off, très glamour ce policier très urbain et très déjanté à la fois, qui règle d’abord ses comptes à tous les piliers de réception people qui peuplent les soirées nazes de nos compatriotes soisante-huitards en mal de Faulkner ou d’Hemingway.

L’intrigue se noue, le dénouement se profile, les personnages réussissent à garder un peu d’huma-nité, du moins ceux qui échappent à la vengeance de notre douce héroïne. Pourquoi pas une suite, en éliminant sans plus de scrupules que notre meur-trière quelques poncifs finalement inutiles ? J. R.

La TraqueDidier BeauLe petit véhicule, 280 p., 18 €

Policiers (suite)

Le Fauteuil en QuarantaineAlain-Pierre DaguinLe petit véhicule, 64 p., 10 €

Alain-Pierre s’est toujours joué des mots, des choses et de ses petits camarades. C’est à «L’exter-nat» (des enfants nantais) que l’on nous aurait appris à avoir un peu de recul devant les événements ordi-naires et à oublier tout préjugé avant d’aborder un problème.

Toutes ces vertus sont appliquées à la lettre dans ce petit volume très maîtrisé, très joyeux et très humoristique. J’espère que vous avez eu, vous aussi, des camarades de classe de cet acabit ; sinon, retour-nez-vite à l’école ! J. R.

Ce Policier, vous tient en haleine,Tout au long de sa lecture, avec sesAccidents mortels, certains identiquesUn héritage imprévu, la famille très déçueLe tout se passant aux Sables d’OlonneC’est une enquête à rebondissementDe plus, les caractères sont clairs etNous donnent envie de le lire aussitôt Anny Launay

Froid dans le dosMaurice LecompteLe Geste noir, 272 p., 22 €

Tchad. Pendant deux ans, elle y sera professeur de français dans un collège.

La rencontre avec l’autre, avec une autre culture, d’autres valeurs, d’autres convictions. L’isolement, les difficultés de l’intégration, l’insécurité dans un pays troublé par les guerres civiles et la corruption. Même si « un peu de sang tchadien » coule mainte-nant dans ses veines, Christelle Gaborieau découvre finalement qu’elle sera toujours étrangère.

Grave, mais par moments drôle, illuminé par la solidarité et le rêve magnifique de la fraternité, ce livre en dit beaucoup sur une réalité africaine, trop souvent travestie par les préjugés et les clichés. G. B.

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Romans

Délivre-moiYves Viollier Robert Laffont, 190 p., 19 €

Le Cimetière des MartyrsMichel StéphaniLa Découvrance, 270 p., 17 €

L’amour envers et contre toutSuzie TriffautAmalthée, 66 p., 10 €

Quand l’amour s’invite au creux d’une même famille ? Aimer son beau-frère c’est très compli-qué... Une suite de mensonges de bonheurs furtifs, de souffrances, de doutes...

Suzie Triffaut raconte simplement un quotidien fait de petites choses. On suit sa vie pas à pas... de malheurs en petits bonheurs. E. T.

La couverture, très «terroir» annonce un roman historique ; on y est bien, dans le terroir, avec les premiers chapitres de ce livre qui

Attention ! Il en sort un chaque automne,

ne traînez pas dans les alentours de Château-fromage, il va sûrement venir avec sa fourche, cette histoire du charnier au Mans lui a tourné la tête !

Obsession, possession...Yves Viollier se devait de fouiller encore, creuser,

gratter, racler dans le tréfonds de nos âmes.Occultisme ? Ésotérisme ? En fait, une simple,

une double fiction. Clothilde vit en 2010, Sétima fuit les colonnes infernales, elles se fondent en une seule personne pour se délivrer de leurs angoisses (Yves soutient pour la circonstance que notre ADN est imprégné de l’épopée tragique de la Vendée per-sécutée, vous le croirez).

La rencontre se fait au Mans, Clothilde affronte la pluie, Sétima court à corps perdu.

Tue ! Tue !La panique est à son comble... Les essuie-glaces vont finir par se bloquer ! Clothilde parvient enfin sur les lieux du massacre,

les dépouilles des vendéens sont là, bien alignées...Clothilde retrouve Sétima ; un bleu, Leloup, la

cache, la protège, la sauve, la force, l’épouse...

Clothile retrouve la trace de Sétima aux archives, dans un dossier miraculeusement épargné lui aussi. Sétima, dénoncée, jugée, sauvée..., revient à Châ-teau-fromage ; Clothilde y est aussi, délivrée, enfin !

Va-et-vient des personnages, des essuie-glaces, des hussards, cache-cache avec la mort, l’amour, la destinée. Quel tour de passe-passe entre Clothilde et Sétima ! Yves est un magicien des mots, du texte, du temps...

Ses deux histoires hanteront à jamais vos mémoires. J. R.

« ...et L’école renaîtra de mes cendres ! »Alain ValeauPublibook, 356 p., 26 €

Un roman ? Un plaidoyer, un combat, une attente pleine de suspense.

Il s’agit de réformer l’école, de faire accepter une proposition de loi en ce sens. La réforme est reprise dans le dernier chapitre, intitulé L’essentiel.

Un livre à lire, pour peu qu’on s’intéresse aux problèmes actuels de l’École et de l’Éducation en général. P. L.

nous entraîne ensuite dans une aventure plus roma-nesque, voire style feuilleton.

Un petit époussetage et les œillades et les effets de voilette de notre héroïne nous séduiraient pour de vrai. Les amateurs du genre tomberont comme des mouches. Cela se termine comme une biographie un peu triste pour notre héroïne, désabusée et bien délaissée, comme la «jolie môme» chère à Juliette Gréco. J. R.

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Je n’ai pas dit mon dernier motMartine de la RocheÉditions Bénévent, 82 p., 13 €

Le harcèlement moral au travail, le chômage, le divorce, les maladies...

Tout cela en quatre ans, relaté avec optimisme, courage et une formidable envie de vivre...

Elle gagne, gagnera toujours, elle l’a décidé... Un quotidien difficile, traité avec humour... E. T.

Témoignage

À l’âge où l’on devient grands-parents, un couple sans enfant qui se supporte avec difficulté adopte une jeune femme et son bébé. Une vie nouvelle s’or-ganise, chacun garde les traces de son passé, les carac-tères différents s’influencent, s’affrontent, se modi-

Ce soirMarc Bonnet Éditions Elzevir

fient. C’est le « grand-père» qui raconte l’histoire de cette famille recomposée, depuis la petite enfance jusqu’à la très grande vieillesse, avec les liens qui se nouent, les périodes de tension, les personnages qui n’ont jamais fini d’apprendre à se connaître, qui jusqu’à la fin, gardent leur part de mystère.

Le conteur porte sur eux un regard plein d’une sensibilité pudique et d’une lucidité sans concession mais sans méchanceté, une tolérance véritable, un amour qui n’a pas l’éclat de la passion mais qui est vrai et humain. L. G.

D’emblée, la vie n’a guère gâté Bernard Dronneau. En la lui donnant, sa mère a perdu la sienne. Et le voilà aux prises avec la mala-die, alors qu’il arrive au terme de son ministère presbytéral. Et pourtant, il remercie la vie... Pour sa famille d’accueil, pour sa vocation, pour les hommes et les femmes qu’il a rencontrés depuis son ordina-tion, voilà 45 ans.

Merci, la vieBernard Dronneau173 p., 15 €

Merci la vie n’est pas vraiment un livre et n’a jamais eu d’ailleurs l’intention de l’être. C’est le par-cours d’un prêtre atypique, un prêtre au travail dans un monde où on ne les attend guère: le monde pay-san. Vacher de remplacement, peseur au contrôle laitier, formateur d’adultes, animateur de Solidarité Paysans, il a regardé, fait réagir, conseillé et lutté pour ceux qui souffrent. Tout en poursuivant sa mission pastorale en paroisse et dans les mouvements. Au fil des réflexions et des anecdotes, des itinéraires et des événements, des turbulences et des remises en ques-tion, Bernard Dronneau se retourne sur sa vie: une vie qu’il dit heureuse, avec ses solitudes et ses souf-frances assumées. Parmi lesquelles la crainte de voir l’Église se recroqueviller et les prêtres d’aujourd’hui dévorés par les contraintes institutionnelles.

G. B.

Développementdurable etaction publiqueRevue Administration, 138 p., 12.50 €

Belle revue, sérieuse et documentée, ou com-ment en savoir plus, et plus sérieux, sur les sujets qui scellent notre existence.

La rédaction ne doit pas chômer, à réunir autant de spécialistes sur les problèmes et la vie de notre planète.

Ici développement durable, il y a peu un numéro complet sur la Vendée sous toutes ses formes, cette revue devient une référence incontournable

À la portée des néophytes, qui se surprendront à terminer leurs articles. J. R.

Revues

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37Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011

Essais

Orchestré par Malika Pondevie avec la collaboration de spécialistes comme Goulven Madec, François Dolbeau, Claude Lepelley et Rosa Guerreiro. cet ouvrage rappelle l’universalité d’un philosophe qui, il y a seize siècles, posait des questions qui dépassaient de loin l’africanité romaine ou la chrétienté antique.

Questions qui demeurent résolument contempo-raines aujourd’hui.

Qui est Malika Pondevie ? Algérienne, de culture musulmane, elle suit ses études secondaires en Algérie. Et elle passe sur « l’autre rive ». Études de pharma-cie à Rennes, où elle obtient son diplôme de Docteur en pharmacie. Elle y poursuit des études, mais dans un autre domaine, celui de l’Histoire de l’art. On la retrouve ensuite à Paris aux Langues Orientales et au Centre des Hautes Études sur l’Asie et l’Afrique. Enseignante (la médecine médiévale arabe à Nantes), elle intervient à l’Institut du monde arabe à Paris et à l’Institut Maïmonide de Montpellier. Chercheur, elle se consacre désormais à des thèmes d’intérêt majeur et qui la passionnent : apport de la civilisation arabo-musulmane à l’Occident, influence et interférence des trois grandes religions : chrétienne, juive, musulmane. D’où ce premier colloque en 2003, organisé aux Sables d’Olonne dans le cadre de l’année de l’Algérie en France, avec le soutien de l’Unesco, qui a donné à Malika Pondevie l’opportunité exceptionnelle de rap-peler la personnalité emblématique de Saint Augustin, l’enfant de l’autre rive de la méditerranée, et de rappe-ler des pages de son histoire.

Mes études, mes réflexions, m’ont donné une vision « universaliste » nous dit cette sablaise d’adoption,

épouse d’un architecte vendéen réputé et mère de deux médecins. Saint Augustin par son africanité renvoie l’Europe à d’autres racines. Puiser dans l’histoire, aller à la source de ces racines communes doit enrichir nos différences». D’où un second colloque en 2005 avec le soutien également de l’Unesco (et toujours aux Sables d’Olonne) qu’elle consacre cette fois-ci à l’Andalousie des trois cultures : la juive, la chrétienne, la musulmane.

Le juif Maïmonide (1135-1204) qui pensait en grec et écrivait en arabe et le musulman Averroès (1126-1198) philosophe, médecin et juriste, grands commentateurs d’Aristote, ayant considérablement influencé les intellectuels et les maîtres à penser de l’Occident chrétien et parmi eux, Saint Thomas d’Aquin. »

Saint Augustin est né à Thagaste en Algérie en l’an 354, dans la Numidie romaine proche de la Tunisie, d’un père demeuré païen et d’une mère Monique, chrétienne. Avec lui, cette terre d’Afrique du Nord qui fut chrétienne avant que l’Europe ne le devint, accueillait un maître. Son rayonnement s’imposait à l’Afrique entière. On y comptait cinq cents évêchés au Vème siècle. L’Afrique du Nord donnera trois papes à l’Église : Victor sur le trône épiscopal au IIème siècle, mais aussi Gélase qui succédera au pape Félix III sur la chaire de Saint Pierre à Rome, en mars 492, et éga-lement Milciade, sacré pape quant à lui en l’an 311.

Le christianisme en Afrique du Nord s’y révèle tôt, aux alentours du II° siècle, probablement venu d’Orient, christianisme qui connaît son apogée au Vème siècle, si l’on en juge notamment par le nombre d’évêques réu-nis à Carthage durant l’année 411, lors de la Conférence épiscopale.

Une Afrique du Nord riche de personnalités de tout premier plan. Augustin reste sans doute le plus illustre représentant de cette chrétienté de l’Antiquité. Message d’un homme, d’une stature exceptionnelle, qui a vécu à la croisée des mondes, africain d’origine, mais marqué du sceau de la romanité et nourri de pensée grecque qu’on ne peut que méditer par les temps qui courent… conclut-elle.

Les études d’Histoire de l’Art qu’elle a suivies dans sa jeunesse lui ont fait découvrir la peinture et la pho-tographie. Ne vous étonnez donc pas de voir régulière-ment des expositions au nom de Malika Pondevie qui est également Membre de l’Académie de Bretagne et des Pays de Loire ...

Frédérique Mory-Raulo

Saint Augustinle passeur des deux rivesMalika Pondevie, Goulven Madec, François Dolbeau, Claude Lepelley, Rosa GuerreiroÉditions d’Orbestier 120 p., 12 €

Les recettes de la joieJanny RossetPierre Téqui, 176 p., 19.50 €

Sainte Hildegarde aux fourneaux, ce n’est qu’un livre de recettes, mais inspiré des enseignement de la vénérable sainte née en 1098, avec des explications sur la nature des aliments et des épices.

Ce qui est plus étonnant, c’est que nous en sommes déjà à la cinquième édition depuis 2005, Janny Rosset serait-elle un des auteurs vendéens les plus lus ? J. R.

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Ne l’avez-vous pas remarqué, depuis une dizaine d’années notre côte vendéenne se dote d’activités livresques maritimes d’une certaine importance ! Ces salons, bibliothèques et autres lieux du patrimoine littéraire génèrent des récompenses pour les auteurs qui ont su le mieux traduire les émotions des gens de mer.

Pour commencer, un peu d’histoire. Un formidable prix fut attribué, en 1913 pour un roman dont les péripéties se passaient à l’Herbaudière sur notre Île de Noirmoutier, je veux parler du prix Goncourt couronnant Marc Elder pour Le Peuple de la Mer.

Un peu moins d’un siècle plus tard, l’Association Printemps Lecture et Culture de Noirmoutier crée une grande manifestation annuelle du livre de mer. En 2007, elle délivre le premier Prix du Salon du Livre de Mer à Marlène Manuel pour son ouvrage : Le saunier de Noirmoutier. Suivent Jean Bulot, Oli-vier de Kersauson et Isabelle Autissier.

Dans le courant de l’année 2010, les organisa-teurs et le jury composé d’écrivains fréquentant assi-dûment le salon décidèrent de changer le nom du prix pour le Prix Marc Elder, juste retour des choses. Il récompense une œuvre littéraire maritime et deux autres distinctions voient le jour, l’une pour un beau livre de mer : Prix Vent du Large et l’autre pour une bande dessinée remarquable : Prix Bulle de Mer.

En mettant le cap un peu plus au sud, nous arri-vons à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Depuis dix ans la bibliothèque de la Conserverie s’occupe d’un excellent concours de nouvelles appelé Nouvelles du Large. Depuis sa création, sa réputation est telle que 1076 textes sont arrivés des quatre coins de la pla-nète : des Antilles, de La Réunion, de Saint-Pierre et Miquelon, de la Nouvelle Calédonie, de Belgique, de la Suisse, du Luxembourg, de Grèce, du Mali, du Cameroun, d’Algérie et du Canada. Le lauréat de cette joute en littérature se voit remettre son prix après la lecture de son œuvre par Jean-Paul Rou-land. Un grand moment à ne pas louper à la fin des vacances d’été.

Saint-Gilles-Croix-de-Vie est aussi l’estuaire de la littérature maritime avec sa Maison des écrivains de la mer. À la demande de la Fédération Nationale de l’Ordre du Mérite Maritime et de la Médaille d’Honneur des Marins, notre site littéraire de la mer

Les Prix et concours littéraires de la mer en Vendée

Autres Parutions

À la vie, à la mort !Alain LatronAmajyp, 194 p., 33 €

Histoire très documentée du village natal de l’auteur en Cham-pagne.

Autrefois, la BloireOlivier Lacarrieu, Alain JouanneauSociété d’Histoire et d’Études du Pays Chal-landais, 51 p., 15 €

Dans le silence d’un pèreLiliane MalenfantSiloë, 256 p., 15 €

Les Jacobsen à noirmoutierYvonnick de ChailléÉditions régionales de l’Ouest, 360 p., 40 €

Ces livres feront l’objet d’articles dans notre prochain numéro.

Clemenceau et la Grande GuerreC. R. V. H.

Les vendéens dans la guerre de 1870Gilles BressonÉditions d’Orbestier, 208 p., 20.90 €

Harcelés par une pluie de fer et de feuAuguste Hervouët13 €

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39Lire en Vendée - décembre 2010 - juin 2011

Deuxième salon de la littéra-ture maritime le samedi 26 février 2011 de 11 h 00 à 19 h 00 dans la salle de La Conserverie à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Le Maison des écrivains de la mer vous invite à

partager une jour-née entre amis de nos côtes vendéennes et les auteurs de la mer (déjeuner, dédicaces, deux tables rondes : l’une au sujet des cap-horniers et l’autre consacrée à l’approche de l’écrit par Madame Pascale Albert, anima-trice d’ateliers d’écri-ture).

Renseignements au 02 51 98 55 04 - courriel : [email protected] - site internet : http://ecrivains-mer.fr

La journée de la Maison des écrivains de la mer

Au service des gens de mer et de l’Évangile1951 – 2001, 50 ans dans la vie d’un prêtreBernard TessonSiloë, 20 €

Depuis Saint Paul l’église est liée avec la mer, même si le peuple de Palestine n’était pas réputé pour être particulièrement amariné. Ber-nard Tesson nous livre ses cinquante ans de « métier ». Naître aux Sables d’Olonne, il aurait pu être marin, et commencer sa vie de prêtre à Saint-Gilles-Croix-de-Vie fera de lui un grand ami et serviteur du peuple de la mer.

Lire cet ouvrage, c’est aussi parcourir les Ins-tructions Nautiques rédigées par le père Tesson. Il nous présente les lieux où il s’est immergé dans la vie de certains pêcheurs de l’Atlantique et de l’Océan Indien. Parti de Saint-Gilles-Croix-de-Vie pour La Rochelle ; l’Île de La Réunion, où il va vivre cinq ans avec de temps en temps des escales à Madagascar et dans l’Île Maurice, et les Caraïbes se l’approprient. Il fera même un court passage à Hong Kong pour le Congrès mondial de l’Apostolat maritime.

Notre prêtre et écrivain maritime, tel Ulysse, après de nombreuses années au service des pêcheurs de deux océans, retrouve sa Vendée pour un dernier « embarquement » comme curé de Notre-Dame du Port à l’Île-d’Yeu, avant de devenir l’aumônier de l’hôpital de Luçon. Incroyable odyssée ! R. M. B.

organise, depuis quatre ans, le Prix Écume de Mer. Le jury se réunit une fois par an, il est composé de capitaines au long cours, d’offi-ciers de la Marine Marchande, du professeur Jean-Paul Migevant et

de Sylvie Guillemot, responsable de la bibliothèque de la Conserverie. Cette récompense est délivrée lors de l’assemblée générale de la Fédération dans un port de France. Le dernier lauréat, Olivier Bass, a été couronné à Dunkerque pour La Musique des Kerguelen.

À signaler que le président de la Maison des écri-vains de la mer est membre du jury du Grand Prix de la Mer de l’A.D.E.L.F.. (Association des écrivains de langue française).

Nous terminerons par un concours de nouvelles qui vient d’être mis en place par la toute jeune Association des amis de Jean Huguet, des Sables d’Olonne. Pour ce premier exercice le thème est : « L’enfant et la mer ». Trois prix seront décernés en avril 2011 : le prix des amis de Jean Huguet ; le prix du Jeune auteur (moins de 20 ans) et le prix spécial du jury.

La Vendée est un grand département de la litté-rature maritime … à vos plumes ! René Moniot Beaumont

L’impossible voyageautour du monde avec Spray of Saint-BriacGuy BernardinLa Découvrance, 204 p., 22 €

Pour les curieux et amoureux de la mer ; pendant de longs mois le

Spray of Saint-Briac a fait escale dans le port des Sables d’Olonne. Depuis début novembre l’auteur et navigateur Guy Bernardin a repris le large en nous laissant un ouvrage maritime à déguster avec la tête pleine de rêves de mer.

Le Spray, un nom est célèbre, celui du voilier de Joshua Slocum, et du premier tour du monde en solitaire. le Spray of Saint-Briac est la réplique de celui de Slocum. À son retour, je vous sou-haite de le découvrir dans notre port des Sables. Comme le dit Guy Bernardin : Naviguer sur le Spray, c’est retrouver les vraies valeurs de la mer. À méditer !

Les écrivains de la mer

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LES AMIS

DE L’HISTORIAL

DE LA VENDÉE

LES ÉCRIVAINS

DE VENDÉE

La BD et la Vendée, suite...

Beaucoup de BD ont été consacrées à la Vendée, écrivez à la rédaction si vous en connaissez quelques-unes, nous préparons un numéro sur ce sujet. Merci d’avance.

Lire en Vendée a pour mission de faire connaître les œuvres littéraires vendéennes.

Merci de communiquer vos ouvrages à :Société des écrivains de Vendée, Bibliothèque pour tous85280 La Ferrière

Abonnez-vous à Lire en Vendée, 5 € pour 2 numéros. Envoyez votre chèque à la revue, à La Ferrière.

Lire en Vendée est une publication de la Société des écrivains de VendéeMise en pages : J. R.. sur une maquette de l’I.U.T. InfocomImpression : Offset 5, La Mothe-AchardCe numéro est tiré à 6 000 exemplaires.Site Internet : www.ecrivainsdevendee.fr

© Peinture de couverture : Foire de La Roche, (fragment), André Astoul Dictionnaire des peintres de Vendée, François Wiehn, Geste

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