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TRIBULATIONS
TTTRIBULATIONSRIBULATIONSRIBULATIONS
Atelier d’écriture
Élèves du collège Maurice Ravel
Anne Demerlé-Got
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TTTRIBULATIONSRIBULATIONSRIBULATIONS Atelier d’écriture
Flora Dillon 3e
Louise Levrangi 3e
Jeanne Héquard 4e
Fanny Dalançon 5e
Marie Groissard 5e
Nicolas Mongiat 6e
Marin Moulard 6e
Anne Demerlé-Got
Jean-Éric Barou
Natacha Simard
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Le problème n’est pas d’inventer l’espace, encore
moins de le réinventer (trop de gens bien intention-
nés sont là aujourd’hui pour penser notre environ-
nement…) mais de l’interroger, ou, plus simple-
ment encore, de le lire ; car ce que nous appelons
quotidienneté n’est pas évidence, mais opacité :
une forme de cécité, une manière d’anesthésie.
(Georges Perrec)
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LE COLLÈGE EN 2013
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A mi journée, courir à la cantine pour se rassembler à
midi cinq devant la porte du CDI, ou croquer une pomme
dans sa voiture, requiert énergie et motivation. Se réunir à 11
pour écrire sur d’étranges consignes données par une incon-
nue au collège, le goût du risque. Le risque des mots qu’on
écrit, de ceux qu’on lit, et des histoires qui vont apparaître.
Et le risque d’un joyeux voisinage des écritures adultes et
adolescentes. Car tout le monde écrit autour de la table. Tout
le monde, c'est-à-dire chacun, selon son humeur du moment.
L’atelier se déroule en 5 étapes, entre février et mars
2013. Chaque séance s’ouvre sur une première mise en mots,
un étirement qui délie sans peine crayons, émotions, et phra-
ses que l’on tresse en « cadavre exquis » ou « marabout d’
ficelle ». Des temps courts d’écriture spontanée, une écriture
qui dit ce qui est là, comme ça vient.
Puis les temps d’écriture s’allongent. A partir d’une
image, d’un mot, ou d’une consigne plus formelle -écrire
sous forme de recette de cuisine, dresser un inventaire d’ac-
tions ou de matières, se mettre dans la peau de son téléphone
portable, etc. - chacun écrit son texte. Le plus difficile sera
de tenir le chrono : plume lancée n’aime pas le gong. Celui
de la sonnerie réussit pourtant à vider la salle en quelques
secondes. Pause jusqu’à la prochaine séance. A moins que
les mots ne continuent à cheminer à leur guise, sans trop le
faire savoir…
D’une séance l’autre, un thème court en sourdine : les
mots espace, lieu, architecture, urbain, agriculture, répétition,
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clôtures, façades apparaissent au milieu d’images posées sur
la table. De moi aux autres, de mes objets familiers à la cam-
pagne francilienne. Du collège connu à celui pas encore ob-
servé ni même fantasmé, il s’agit de délier les regards tout
autant que les plumes. Par le sas de l’atelier, d’inviter dans le
cadre normé de la journée scolaire un peu plus de curiosité et
d’attention à ce qui environne. D’y glisser de l’imagination.
Un dépaysement sur place en quelque sorte.
Anne Demerlé-Got, animatrice de l’atelier d’écriture
Les textes courts de ce recueil ont été écrits au cours
d'un atelier organisé dans le cadre de l'Accompagnement
éducatif financé par le Conseil général des Yvelines, afin
notamment de renforcer les pratiques culturelles artistiques.
Ils sont le fruit d'un travail avec l'écrivain et journaliste Anne
Demerlé-Got qui poursuit son travail « aux carrefours du
paysage et de l’écriture ». Les élèves ont vécu avec l’auteur
une expérience de groupe qui est toujours une aventure et
dont ils se souviendront certainement plus tard. Ce recueil en
est le témoignage.
Jean-Éric Barou
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QQQUELQUESUELQUESUELQUES EXERCICESEXERCICESEXERCICES PROPOSÉSPROPOSÉSPROPOSÉS
Atelier 1 : Coins, recoins et matières
Le 12 février
*Deux ou trois choses que je dis de moi
*L’inventaire des matières rencontrées par mes plantes
de pied depuis mon lever
*Mémoire d’un objet de la pièce
Atelier 2 : Trajet, traversée, transport
Le 19 février
*Mon trajet vers le collège ce matin
*Le même trajet, une autre traversée : un autre point
de vue, des émotions, des paysages, un trajet imaginaire
* En duo : je te donne le trajet, tu m’écris le voyage
Atelier 3 : Dedans, dehors et différemment
Le 26 février
*Inventaire des verbes d’action de la journée collé-
gienne
* Lecture d’extraits du texte de Sei Shonagun Notes de
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chevet et écritures de « Choses qui… ».
*Ecrit à partir d’une image
Atelier 4 : Collège-machine, atmosphères et nuan-
ces, un bout de ville
Le 19 mars
*De nouvelles fonctions, de nouveaux publics, de nou-
veaux locaux au sein du collège
*Mon collège en 2050
Les élèves proposent ici successivement un texte de
chaque atelier.
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CCCEEE MATINMATINMATIN ENENEN SORTANTSORTANTSORTANT DEDEDE CHEZCHEZCHEZ MOIMOIMOI……… Ce matin, en sortant de chez moi, à ma première expi-
ration, de l'air humide et froid, de la buée sort de ma bouche.
Malgré que le soleil soit levé, la température est encore froi-
de. Dans la petite rue qui sépare ma maison de la route, il y a
plein de boue et je sautille à droite et à gauche pour ne pas
tomber dedans. Puis je regarde l'heure, je suis en retard et je
me mets à courir dans les feuilles mortes qui encombrent le
trottoir. Arrivée à la gare, le bus est déjà passé, la pendule
sonne neuf heures. Il ne reste que moi. Le bitume froid est
couvert de chewing-gum. Il ne reste rien à part le vent qui
souffle dans les branches des arbres.
Ce matin en quittant la maison sur son dos j'étais tout
triste. Il faisait froid et les feuilles des peupliers qui longent
notre maison me tombaient dessus. Ajoutant du froid et de
l'humidité au tissu qui me recouvre. Je suis la cadence de ses
épaules en mouvement, faiblement car je suis très fatigué par
cette nuit passée dans le garage avec les rats... Sur ma droite
des enfants jouent dans le parc, je m’endors en les écoutant...
À mon réveil, je suis par terre dans le bus, ses pieds son sur
moi. J'écoute le ronronnement du moteur. Tout à coup le bus
s'arrête. J'en déduis qu'on est arrivé au collège et je me dis
que c'est reparti pour un tour. Il n'y a plus qu'à s'accrocher...
MMMONONON PREMIERPREMIERPREMIER JOURJOURJOUR DEDEDE SIXIÈMESIXIÈMESIXIÈME Aujourd'hui c'est mon premier jour de sixième.
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Bientôt c'est l'heure de manger et je ne sais pas du tout
où se trouve le self. Je finis par le trouver. Une fois à l'inté-
rieur un homme en costume noir m'aborde et me dit :
« Bonjour, je peux vous aider ? » Je lui raconte mon histoire
et je lui demande si je peux manger. C'est à ce moment précis
qu'il me répond : « C'est quel nom ? Il fallait réserver. Si
vous n'avez pas réservé, vous n'avez rien à faire ici ! » C'est
alors que des vigiles sortis de nulle part me prennent par les
bras et me jettent à l'extérieur.
Mais nous ne sommes pas dans un restaurant ! Et pour
voir à quoi ressemble la salle à manger je vais regarder par la
fenêtre. À l'intérieur se trouvent de jolies petites tables recou-
vertes d'un tissu rouge et sur celles-ci reposent des chande-
liers. Je ne peux pas y croire.
Cependant je me réveille en sursaut, la sueur au front.
Encore deux heures avant que le réveille ne sonne.
AUTOUR DE NOUSAUTOUR DE NOUSAUTOUR DE NOUS Ce lieu magique se trouve autour de nous. Les yeux
remplis d'étoiles, j'observe des comètes qui s'entrechoquent
et me donnent un spectacle d'une beauté cosmique au milieu
du vide, au milieu de l'univers, au milieu de tout.
Quand je m'y trouve plongé plus rien ne compte autour
de moi. Je suis dans mon monde. Et l'on ne m'y retrouvera
jamais.
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4. Des choses fascinantes : la prof qui nous raconte
notre histoire. Des choses reposantes : l'après-midi quand je
me lâche en écrivant. Des choses désagréables : lorsqu'en
dessin l'on entend le crissement des feuilles froissées des élè-
ves qui ne trouvent pas l'inspiration.
Fanny
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UUUNENENE IDÉEIDÉEIDÉE MEMEME TROTTETROTTETROTTE DANSDANSDANS LALALA TÊTETÊTETÊTE Je marche le long du trottoir et, dans quelques minu-
tes, je vais sonner au portail du collège Maurice Ravel. Une
idée me trotte dans la tête depuis un bout de temps... Dès la
grille, je vois un homme habillé tout en noir et portant un
chapeau de la même couleur. Je devine qu'il m'attend.
« Bonjour, ravie de vous rencontrer, je m'appelle Mme
Dillon. »
Le bureau du principal est assez propre et très ordon-
né.
Confortablement installée, je lui dévoile mon idée sans
qu'il ne m’interrompe. « Comme vous avez dû le remarquer,
les élèves sont très agités en milieu de semaine. Des études
scientifiques ont montré que 93% des élèves ont besoin de
davantage de temps pour se détendre au milieu de la semai-
ne. C'est pour cela que j'ai cherché une solution. Je vous pro-
pose qu'une fois par semaine, le jeudi à 15 heures par exem-
ple, les élèves se retrouvent dans une grande salle pendant
une quinzaine de minutes. La salle serait dans l'obscurité et il
y aurait de la musique qui permettrait aux élèves de se re-
laxer.
- Où voulez vous en venir ?
- Je pense qu'il serait intéressant d'installer une « boîte
de nuit » pour collégiens, sans alcool bien sûr, me suis-je
empressée d’ajouter en riant nerveusement.
- Je trouve votre idée surréaliste et les élèves seront
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plus excités qu'autre chose. »
Mon plan venait d'échouer.
GGGAËLLEAËLLEAËLLE MARCHEMARCHEMARCHE......... Gaëlle marche, les yeux remplis de larmes et la tête
baissée. Ses pieds traînent. Elle se promène dans un parc, un
très grand parc qui se situe à Paris. Elle écoute de la musi-
que ; sans aucun doute du hard rock. Elle sort son portable.
Son visage se décompose comme une fleur qui se fane. Un
SMS inquiétant ?
Elle se met à courir. Elle court vite, même très vite.
Cinq minutes plus tard, elle arrive devant une maison. Un
grande maison grise au volets rouges. Elle entre dans le jar-
din sans même sonner. Une porte s'ouvre.
Un cri : « Ma sœur ! ». Gaëlle ne savait pas qu'elle
avait une sœur.
JJJEEE PEUXPEUXPEUX AUSSIAUSSIAUSSI PARFOISPARFOISPARFOIS YYY ÊTREÊTREÊTRE DEDEDE BONNEBONNEBONNE HU-HU-HU-
MEURMEURMEUR J'y vais, mais je n'en ai aucune envie. On m'y oblige,
on me force, on me pousse à y aller. Ce n'est pas un lieu que
j’apprécie. Pourtant, j'y vais, et presque tous les jours. Je
peux aussi parfois y être de bonne humeur, avec le sourire
aux lèvres toute la journée.
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JJJEEE NNN'''YYY CROISCROISCROIS PASPASPAS, , , LALALA PETITEPETITEPETITE VILLEVILLEVILLE DEDEDE MONMONMON EN-EN-EN-FANCEFANCEFANCE.........
Aujourd'hui, à 52 ans, j'ai décidé de retourner dans
mon collège pour me remémorer mes souvenirs d'enfance.
J'habite à Paris, il me faudra bien 45 minutes avant d'y arri-
ver. Je prends mon iPad 13, mon iWalk et mon iPhone 15.
J'ouvre la porte de ma voiture à l'aide de mon empreinte digi-
tale et démarre sans plus tarder.
Arrivée près de Montfort-l'Amaury, je m'arrête. Je ne
reconnais plus rien. Je décide donc de sortir mon iWalk pour
trouver le collège, s'il existe encore. Mon iWalk m'informe
qu'il se situe à 500 mètres d'ici. Je n'y crois pas, la petite ville
de mon enfance, calme, paisible... s'est transformée en une
grande ville industrielle et commerciale. J'avance...
Flora
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UUUNNN BBBOUTOUTOUT DEDEDE PAPIERPAPIERPAPIER Devant moi le grand hall, vide. Normal vu l'heure qu'il
est. Au milieu trône un bout de papier.
Oublié ou sûrement jeté après avoir été froissé. Je le
ramasse et le déplie. C'est une leçon apparemment, un élève
qui devait réviser un contrôle ou une interro. Il n'y a pas de
nom dessus je ne peux donc pas le rendre à son propriétaire.
Tant pis, je cherche des yeux où jeter le papier. J'aper-
çois une poubelle et je le lance... Quelle histoire pour un petit
bout de papier.
L’L’L’HOMMEHOMMEHOMME ENENEN BLEUBLEUBLEU Il faisait presque nuit.
Un homme, habillé tout en bleu, sort de sa fourgonnet-
te également bleue garée devant son lieu de travail. Un grand
bâtiment sur lequel est marqué en gros « Commissariat ».
L'air exténué, les yeux dans le vague, il marche sans vrai-
ment voir les gens. Il pousse une porte et entre dans une vas-
te salle où les gens se retrouvent ou se quittent, discutent au-
tour d'un café brûlant ou boivent seuls au comptoir.
Des serveurs slaloment entre les tables, prennent les
commandes des clients. L'un d'eux demande à l'homme en
bleu ce qu'il souhaite boire. « Une bière, lui répond-il en allu-
mant une cigarette. » Et comme chaque soir depuis des an-
nées la question et la réponse sont toujours les mêmes.
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JJJOURNÉEOURNÉEOURNÉE QUOTIDIENNEQUOTIDIENNEQUOTIDIENNE Sept heures. Mon réveil sonne. Je me lève, traîne des
pieds en me dirigeant vers ma cuisine. Machinalement, je me
sers un verre d'eau et fait griller des toasts. En attendant
qu'ils grillent, je vais m'asseoir et regarde la télévision. Dis-
crètement mon frère passe derrière moi, rentre dans la cuisi-
ne, boit mon verre d'eau, mange mes toasts et s'en va.
Sept heures trente. L'heure de partir. Je n'ai plus le
temps de petit-déjeuner. Je m'empresse de me préparer et
quitte la maison. Sur le chemin, je croise une amie et nous
discutons tout en continuant à marcher, pour arriver devant le
collège où nous nous engouffrons.
Huit heures trente. Début des cours ou début du cau-
chemar.
Cinq heures. Fin des cours
Huit heures trente. Le dîner qui se déroule dans un
silence morne.
Dix heures. Je me couche et m’endors.
Sept heures. Mon réveil sonne. Je dois me lever, mais
je n'en ai plus envie. Cette journée continue qui m'attend
m'ennuie, alors j’éteins mon réveil et me rendors.
SSSOUVENIRSOUVENIRSOUVENIRS
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Je me rappelle les balades au bord de la mer que je
faisais plus jeune. L'odeur de l'eau salée, le clapotis des va-
gues contre les rochers et tant d'autres souvenirs...
J'étais comme une aventurière à la recherche de trésors
perdus . Je m'évadais de ce monde rempli de contraintes et
chaque jour je partais pour de nouvelles aventures. Un jour
j'étais pirate, un autre guerrière. Chaque jour un rôle diffé-
rend. C'était le temps des jeux, le bon temps. Mais un jour il
a fallu grandir. Alors plus de jeux d'aventures, mais des res-
ponsabilités.
Ce temps je le regrette. Le temps de mon enfance, le
temps de ma jeunesse, le temps où je me sentais en vie.
Louise
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JJJEEE MMM’’’ENNUIEENNUIEENNUIE Quand je ne sais pas quoi faire, c'est un réflexe, je re-
garde le plafond. Il commence à prendre des formes géomé-
triques : carré, rond, je ne sais pas. Je deviens folle ! Non je
rêve tranquillement sur ma chaise en gardant les pieds sur
terre. Je rêve que le plafond me raconte une histoire qui subit
chaque jour le bruit assourdissant des profs, les bavardages
intempestifs des élèves en cours de musique du premier éta-
ge, qui soi-dit en passant chantent comme des casseroles.
En tous cas je n'aimerais pas être à sa place. Mais
quand je le regarde, je pars ailleurs, dans les nuages peut
être, et je l'imagine bleu, rouge... Et plonge doucement au
pays des rêves.
LLLEEE BBBANCANCANC Le banc, je le connais et Fanny aussi. Il a vécu beau-
coup de choses. Il a des oreilles mais il sait garder des secrets
et moi je l'aime : c'est notre chouchou. C'est indescriptible. Il
nous repose, nous déstresse. Même quand on se dispute, on
se réconcilie toujours. Par exemple, l'autre jour il neigeait, le
banc était trempé, et pour le réconforter on a tous mis notre
sac. Parfois il est déprimé quand on part en vacances, mais il
sait qu'on n’est pas très loin et qu'il reste toujours une place
pour lui dans nos cœurs.
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E.T. E.T. E.T. ETETET SASASA SOUCOUPESOUCOUPESOUCOUPE VOLANTVOLANTVOLANT DANSDANSDANS LALALA FORÊTFORÊTFORÊT ETETET DANSDANSDANS LALALA NUITNUITNUIT
Je monte dans ma soucoupe pour faire mes emplettes
sur la planète terre en suivant les pancartes intergalactiques.
Je vois que j'ai raté la sortie et je me retrouve sur une planète
complètement paumée. Elle se nomme Saturne. Avec son
anneau sur la tête elle a l'air ridicule.
Je décide donc de revenir sur mes pas de petit Martien
perdu pour arriver enfin à la planète terre et acheter une ba-
gue à ma belle Martienne. J'espère que ça lui plaira. Enfin
bref, j'arrive dans un trou perdu au fin fond de la forêt
« terriale » (terre). Il n'y a pratiquement pas de lumière. Je
crois que c'est là qu'« il » apparaît, une forme étrange. C'est
ma martienne. Elle est venue dans la même intention que
moi, pour acheter un petit cadeau d’anniversaire de mariage.
On comprend que ça restera de loin le plus beau jour
de toute notre vie.
MMMAAA SSSŒŒŒURURUR Ma sœur, j'en suis fan. J'aimerais être comme elle,
mais je n'y arrive pas. Ma sœur, a des super pouvoirs : elle
fait ses devoirs en 5 minutes et n'a que des bonnes notes. Moi
je ne suis rien, juste une personne au loin qui se demande
pourquoi elle et pas moi. Elle a tout ce qu'elle veut : l'autre
jour elle a eu une photocopieuse, celle que je voulais pour
mon anniversaire. J'ai l'impression que dedans il y a un nou-
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veau monde où les couleurs sont reines. Mais à ce monde, je
ne peux pas y accéder, il n'y a que ma sœur et toujours ma
sœur...
Aujourd’hui hui j'ai compris : on ne m'aime pas. Alors
je me confie à mon doudou, le seul qui sait me réconforter, le
seul qui sait m’aimer telle que je suis. Le plus bête c'est que
je l'aime ma sœur... encore plus.
Marie
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LLLAAA PETITEPETITEPETITE FILLEFILLEFILLE La petite fille regarde par la fenêtre. Les véhicules mo-
torisés défilent dans un cortège bruyant. Et à cet immense
tintouin s'ajoutent les cris des ouvriers. Ce petit village de
campagne s'est métamorphosé...
La petite observe pensivement son livre. Assise dans
ses coussins, elle rêve d'un monde où les maisons d'antan
garderaient leur architecture, et où les bâtiments récents s'ac-
corderaient au paysage. Mais c'est le progrès qui avance, im-
passible, inébranlable, et qui écrase tout sur son passage. Il
est trop tard. Par la fenêtre, défilent les camions, dans un cor-
tège funèbre.
LLLAAA PPPROVENCEROVENCEROVENCE Résidence ternie par les ans, recelant des souvenirs
ancestraux, dans cette région, la Provence, région du thym et
du romarin. Du thym, on en trouve dans cette maison, ou
dans son parc immense, parsemé de bosquets enivrants. Cette
maison aux murs décorés de tableaux, et où flotte constam-
ment dans l'air un parfum de boiseries, et de plats chauffant
dans la cuisine.
J'émerge de mes pensées. Il ne faut plus y songer. Et
j'ai d'autres préoccupations : finir le délicieux gâteau au cho-
colat que ma sœur m'a préparé.
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LLLEEE LUNDILUNDILUNDI Après un réveil en douceur, je regarde l'heure. En
voyant ces quelques chiffres alignés, cela me permet simple-
ment de me hâter. Je traverse mon jardin. C'est un jardin à
l'anglaise, en longueur, où avec étonnement je vois des pâ-
querettes luttant en vain pour survivre à ce monde hostile, je
passe les détails.
Monté dans la voiture, j'aperçois de nouveau les che-
vaux broutant inlassablement les mêmes rares touffes d'her-
bes. J'attends le bus. Il arrive. Vite, sortir sa carte, la passer,
et s'asseoir. Le paysage défile, monotone : les champs, les
usines, la gare, derechef des champs, le lycée, la nationale
12, des champs. Ah! Des maisons, maintenant.
J'arrive au collège. Malgré mon retard, je ne me presse
pas. Toutes ces connaissances déjà entrevues dans ma précé-
dente classe, me plongent dans une douce torpeur, que je
m'efforce d'écarter.
205020502050 J'allume mon ordinateur, et insère le disque de jeu
« Simcity 4 Deluxe ». Même le maire que je suis a le droit de
s'amuser, non !?! Cela me donne même des idées ! Que man-
que-t-il à ma ville ? Un collège. D'ailleurs j'applique mon
idée sur-le-champ. Oui, c'est ça ! Un collège. La petite ville
de Montfort-l'Amaury possède maintenant un collège, le col-
lège Maurice Ravel.
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Je clique sur l'icône « La ville dans le temps ». Ah ! Ils
meurent de faim ! Pas assez de fermes ! Je n'ai d'autres choix
que de transformer le collège en potager géant.
Marin
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J'J'J'ARRIVEARRIVEARRIVE AUAUAU COLLÈGECOLLÈGECOLLÈGE AVECAVECAVEC DIXDIXDIX MINUTESMINUTESMINUTES DDD'''AVANCEAVANCEAVANCE
À 8 heures 30, je rentre dans la voiture. Arrivé à l'arrêt
de bus, mon portable vibre : un copain me demande à quelle
heure je commence. À 8 heures 55 je monte dans le bus et
vois défiler le paysage : maisons, personnes, forêts, maga-
sins. J'entends mes amis parler du contrôle de musique :
« Qu'est ce qu'il faut réviser ? C'est quoi les réponses ? » Je
parle avec un de mes copains du coup que me suis pris le
matin : j'ai ouvert la porte et au moment où j'allais sortir le
vent l'a refermée. Mon pauvre nez a protégé mon visage à ses
risques et périls. J'arrive au collège avec dix minutes d'avan-
ce. Quand le portail s'ouvre, je me dépêche de le passer pour
éviter le tsunami des élèves.
C'C'C'ESTESTEST UNUNUN ENDROITENDROITENDROIT COLORÉCOLORÉCOLORÉ......... C'est un endroit coloré, calme et très secret. Je ne m'en
sers presque jamais, mais il est pratique pour d'autres person-
nes qui en ont aussi un. Pour l'ouvrir, j'aime mettre mes clés
dans un petit objet carré et doré appelé cadenas, ça m'amuse.
Le cadenas ouvert, la porte s'ouvre et un déluge d'affaires
scolaires en sort : sacs, cahiers, livres.
JJJEEE MMM'''APPELLEAPPELLEAPPELLE NNNICOLASICOLASICOLAS......... Je m'appelle Nicolas, j'habite à Boissy-sans-Avoir et
j'ai douze ans. J'aime mon village parce que c'est calme du
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fait qu'il n'y a pas beaucoup de circulation. J'aime le chocolat
et je déteste les bonbons car le chocolat ne fait pas autant
grossir que les bonbons.
UUUNNN JOURJOURJOUR DANSDANSDANS LESLESLES TERRESTERRESTERRES GLACIALESGLACIALESGLACIALES DEDEDE LLL'''AN-AN-AN-TARCTIQUETARCTIQUETARCTIQUE.........
Un jour dans les terres glaciales de l'antarctique, un
petit garçon voulait montrer à ses parents qu'il savait pêcher.
L'étang était gelé. Il creusa un trou dans la glace. Deux heu-
res sans qu'il n’attrapât de poisson. Énervé, il jeta son cou-
teau et son seau. Le choc fissura la glace. Une prison gelée
s'ouvrit pour le reste de sa vie. Mais un chercheur d'or cassa
la glace, attiré par une petite pièce qui était tombée de la po-
che du petit garçon...
Nicolas
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1er jour
JJJEEE SENSSENSSENS LLL'''ODEURODEURODEUR DESDESDES FEUILLESFEUILLESFEUILLES MORTESMORTESMORTES Je sens l'odeur des feuilles mortes, je vois ces arbres,
fiers, magnifiques et majestueux bien que dépouillés par l'hi-
ver. Sous mes pieds, les feuilles se transforment en humus,
en terre fraîche. Des bourgeons commencent à pousser sur
les branches des arbres. J'entends les moineaux picorer, les
écureuils pointer le bout de leur museau tout en croquant une
noisette, le pic-vert toquer aux tronc d'un arbre, pour cher-
cher de quoi nourrir sa famille, et les rossignols s’éclaircir la
voix.
Tous, je le vois et le sens, se préparent à l'arrivée du
printemps.
LLLEEE VIEUXVIEUXVIEUX GOUDRONGOUDRONGOUDRON NOIRNOIRNOIR DUDUDU TROTTOIRTROTTOIRTROTTOIR......... Le vieux goudron noir du trottoir est mouillé, couvert
de feuilles mortes à la moitié du processus de décomposition.
Ce trottoir usé par les années qu'il m'est habituel de fouler et
dont je ne pourrais me passer, me rappelle ma visite à Lon-
dres, où les trottoir étaient bien plus vieux, usés, sales et
mouillés. Ce trottoir, je l'avais foulé avec une hésitation et
une excitation nouvelles et étranges.
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2ème jour
AAAVANCERVANCERVANCER, , , NENENE PASPASPAS RECULERRECULERRECULER......... Avancer, ne pas reculer, ne pas flancher, rester droite
et détendue, avoir l'air calme et heureuse.
Je jette mes cheveux en arrière. Je les regarde dans
mon petit miroir, que je sors de ma besace. Je soupire. J'au-
rais tellement aimée les avoir roux et bouclés, comme ma
mère ! Maman... Ce souvenir me fait monter les larmes aux
yeux. Je les sens déjà qui me piquent et qui coulent. Je les
essuie rageusement et continue à marcher. Rester droite,
avancer, tenir, ne pas flancher. Je joue un air de guitare pour
me donner de l'entrain et pense très fort : « Courage, tiens
bon maman, j'arrive ».
Je mets à courir, et je sens à nouveau le vent qui soulè-
ve mes cheveux, et fait monter mon adrénaline. Mais je ne
peux pas courir longtemps avec ma guitare, et je m'arrête très
vite. Je ne peux pas l’abandonner, c'est celle de papa ! Je dé-
cide alors de l'accrocher dans mon dos, et indifférente aux
voitures qui manquent de m'écraser, je me remets à courir et
laisse l'ivresse de la course m'envahir.
Une heure plus tard, je m'arrête, épuisée et fourbue, et
m'assois sur le bord de la route. Je sors les provisions de mon
sac, et, tout en mangeant, dresse l'inventaire de ce qui me
reste : deux paquets de gâteaux, cinq boîtes de conserves
(une par jour), l'ouvre boîte assorti, un paquet de bonbons,
une couverture, le miroir de ma grand-mère, son peigne, ma
trousse de toilette, cinq bouteilles de 1,5 litres chacune.
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Soudain, au fond du sac je retrouve un objet qui me
ramène à des souvenirs lointains. Un poster de la fontaine qui
occupe la place de la Concorde, à Paris. Papa me l'avait ra-
mené d'un de ses voyages en France, pour son travail. Je me
rappelle des émotions contradictoires qui m'avaient submer-
gée. J'avais été heureuse qu'il ai pensé à moi, et en même
temps déçue que son cadeau ne soit qu'un poster. À présent,
il ne reste que la joie de posséder un cadeau de lui, et la tris-
tesse qu'il ne soit pas là pour le constater.
Je range mes affaires, puis, avec un soupir de regrets et
de tristesse contenue, me remet debout, et repars en courant
vers un monde, je l'espère, meilleur.
LLLEEE POINTPOINTPOINT DEDEDE VUEVUEVUE DEDEDE MONMONMON CHIENCHIENCHIEN, P, P, PABLOABLOABLO... Mon réveil est brutal : je me prends un objet de cou-
leur rose fuchsia, assez petit et appartenant à ma maîtresse,
sur la tête. J'aime de moins en moins les téléfonportabl, sur-
tout sur la tête. Elle m'embrasse sur le front, comme une ex-
cuse pressée, puis part en courant. Je soupir, puis ouvre, mol-
lement, un œil, puis deux... et les referme aussitôt. Ouuh !!!
Trop de lumière pour moi. Je grogne, puis, lentement, me
relève. On commence par le derrière. Oh, hisse ! Oh, non,
trop dur ! Debout tout le monde ! … Enfin, quand je dis tout
le monde, je dis surtout debout, feignant de derrière !( Et oui,
j'ai deux gros handicaps : j'ai un gros derrière, même pour un
chien, et je suis feignant, même pour un chien. Forcément,
avec l'âge.) Et si, pour perdre ce gros derrière et cette fai-
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néantise qui me pourrissent la vie, je décidais de revivre une
journée énergique, comme pendant ma jeunesse ? Alors, cet-
te fois, c'est pour de bon ! J’aboie de contentement et remue
la queue. Je « galope » (si on peut appeler « galop » un petit
trottinement mollasson) jusqu'à la porte et passe par ce que
j'appelle « l'apogée de la honte », une chatière à peine assez
grande pour moi, dans laquelle je me coince à chaque fois.
Et, comme à chaque fois je me coince, comme à chaque fois,
je me débats, comme à chaque fois, je me résigne, et, enfin,
comme à chaque fois, je commence alors une longue attente
qui dépend de ma maîtresse, de l'heure à laquelle elle finit et
de tout un tas d'autres choses qui vont déterminer l'heure à
laquelle reviendra et me dégagera de ce piège atroce.
Mais soudain, je relève la tête, moi qui l'avait baissée,
plein de honte et de rancune, oui, je reprends courage, moi
qui avait abandonné. Aujourd'hui sera MA Journée, avec un
grand j, comme dans « Jeunesse » et « énerJie » ! Cette fois,
pas de petits débattement et de jappement tel un chiot qui
s'est perdu, cette fois, je donne un grand coup de rein et me
dégage. Je repars au quart de tour et m'élance vers la forêt,
pour une journée qui me ramènera aux joies de mon enfan-
ce...
3ème jour
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SSSYLVIEYLVIEYLVIE REGARDAREGARDAREGARDA ATTENTIVEMENTATTENTIVEMENTATTENTIVEMENT LALALA SALLESALLESALLE Sylvie regarda attentivement la salle, cette salle que,
en tant que femme de ménage, elle se devait de nettoyer. Les
lumières étaient éteintes, parfait. Elle n'aimait pas la lumière.
Ses amies la surnommaient gentiment « la chouette ». Elle
commença son travail et, tout en passant le balai, se mit à
inspecter la salle. Quelque chose clochait, mais quoi, où était
le problème ? Fatiguée, elle s'assit et se dit, en pensant à ses
70 ans qui approchaient et à sa vue qui baissait, qu'elle ferait
mieux de prendre sa retraite. Puis, ayant fini son travail, elle
quitta la salle, non sans trébucher, une nouvelle fois, sur une
chose qu'elle n'avait pas vue.
Le lendemain, la photo de la salle, avec les lumières
allumées cette fois, parut dans le journal. C'était une héca-
tombe, un vrai désastre. La plupart des tables étaient cassées
en deux, d'autres ainsi que les chaises, étaient brisées comme
du petit bois et empilées dans un coin de la pièce, à côté du
corps étendu d'un homme, « M. Bouzeau, le principal de ce
collège », comme le précisait la légende en dessous. Le para-
graphe qui suivait expliquait que, excités par ce jour de cha-
leur et la fin des cours, les élèves s'étaient déchaînés et, après
avoir mis la pagaille dans toute la salle avaient agressé et
assommé M. Bouzeau qui, alerté par les professeurs qui, eux,
avaient fuis, avait essayé de les calmer.
Une phrase concluait le paragraphe. Mais s'il manque
une chose à ce collège, c'est bien la discipline.
J'J'J'OUVREOUVREOUVRE LALALA PORTEPORTEPORTE.........
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J'ouvre la porte, et m'arrête un instant, le temps de lais-
ser le froid de la cour me sauter au visage, à la gorge, cher-
cher le moindre interstice dans ma tenue, s'y faufiler et créer
un courant d'air glacial. Brrrr !! Je mets mon sac sur mon
épaule, lance un « salut » mêlé d'adieu derrière moi, et parts,
pour de bon et sans me retourner, vers ce pays inhospitalier
qu'on appelle « collège ». Je parts donc, et pour me donner le
courage d'y aller (à défaut de l'envie), lève les yeux vers ce
ciel sans nuages, ce ciel qui reste le même, sans se soucier
des saisons. Ce ciel qui m'a toujours tenu ses promesses,
qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Je passe le portail et, en
marchant vers l'abri-bus, me mets à rêver...
4ème Jour
JJJEEE FIXEFIXEFIXE DISTRAITEMENTDISTRAITEMENTDISTRAITEMENT LALALA FENÊTREFENÊTREFENÊTRE......... Je fixe distraitement la fenêtre, et me mets à imaginer
des questions qui, pour moi, n'ont pas de sens et n'en auront
jamais : « Pourquoi existé-je ? » et « Pourquoi la vie est com-
me cela et pas autrement ? » Bref, ce genre de question au-
quel tu ne trouves jamais la réponse - à part un nombre (très
limité) de chanceux - et que tu te poses quand même.
Je suis interrompue dans mes rêveries par l'alarme du
collège. C'est bizarre, même les surveillants ont l'air pani-
qués. Pourquoi ? Mais deux secondes plus tard, ces nouvelles
questions n'ont plus aucun sens. Je vois les flammes. Je suis
sûre que, avant, j'aurais décrit les flammes, en admirant leur
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mortelle danse hypnotisante etc... Mais je reste terrifiée par
le rouge, ce rouge si intense, qui me ramène à un souvenir si
proche et lointain à la fois. Un souvenir trop loin pour m'en
rappeler correctement, trop proche pour pouvoir l'effacer
complètement. Malgré moi, j'entre en transe et les souvenirs
affluent. Maman ! Non ! Pas ça !
Je sors de ma transe, réveillée par un cri, le mien, un
bruit, celui d'une explosion, et par une sensation de vide der-
rière moi. Je suis tombée par la fenêtre à laquelle j'étais ap-
puyée, qui a dû exploser sous l'effet de la chaleur.
JE TOMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM
MMMMMMMBE !!!!!!!!!!!!!!!!
Ma dernière pensée : « Maman, pardon ! ».
Jeanne
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LE COLLÈGE EN 2050
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TTTABLEABLEABLE DESDESDES MATIÈRESMATIÈRESMATIÈRES
Introduction p. 8
Quelques exercices p. 10
Textes de Fanny p. 13
Textes de Flora p. 17
Textes de Louise p. 21
Textes de Marie p. 25
Textes de Marin p. 29
Textes de Nicolas p. 33
Textes de Jeanne p. 37
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Atelier d’écriture mené dans le cadre de l’Accompagne-
ment éducatif grâce au soutien financier de la Déléga-
tion académique à l’action culturelle du Rectorat de
Versailles et du Conseil général des Yvelines
Maquette : Jean-Éric Barou
Photographies et collages : Anne Demerlé-Got
Imprimé par le Collège Maurice Ravel
Montfort-l’Amaury
Juin 2013
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