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HAL Id: hal-01755838 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01755838 Submitted on 30 Mar 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. L’évolution des approches du décrochage scolaire Françoise Bruno, Frédéric Saujat, Christine Félix To cite this version: Françoise Bruno, Frédéric Saujat, Christine Félix. L’évolution des approches du décrochage scolaire. Carrefours de l’éducation, Armand Colin, 2017, 43, pp.246-271. hal-01755838

L'évolution des approches du décrochage scolaire

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Page 1: L'évolution des approches du décrochage scolaire

HAL Id: hal-01755838https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01755838

Submitted on 30 Mar 2018

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

L’évolution des approches du décrochage scolaireFrançoise Bruno, Frédéric Saujat, Christine Félix

To cite this version:Françoise Bruno, Frédéric Saujat, Christine Félix. L’évolution des approches du décrochage scolaire.Carrefours de l’éducation, Armand Colin, 2017, 43, pp.246-271. �hal-01755838�

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L’évolution des approches du décrochage scolaire

Françoise Bruno Aix-Marseille Université, ADEF

[email protected]

Frédéric Saujat Aix-Marseille Université, ADEF

[email protected]

Christine Félix Aix-Marseille Université, ADEF [email protected]

Dans un contexte de massification de l’enseignement et de difficultés d’insertion sur les

marchés du travail, le décrochage scolaire est devenu depuis vingt ans un problème majeur de

tous les systèmes scolaires dans les pays industrialisés (Blaya, 2013). Particulièrement pour

les populations possédant un faible niveau de qualification, la lutte et la prévention contre le

décrochage ont été progressivement présentées comme des enjeux prioritaires de politique

publique en termes d’éducation. Ainsi, les chiffres concernant les early school leavers (les

élèves qui quittent l’école précocement) constituent aujourd’hui un indicateur pour le pilotage

des actions entreprises au niveau des politiques publiques mais aussi des établissements

scolaires.

Les travaux de recherche concernant le décrochage sont nombreux, et la plupart d’entre eux

visent à qualifier et à quantifier le phénomène, ainsi qu’à en repérer les causes, afin

d’envisager des solutions pour en réduire l’impact (Lehr et al., 2003). Ces travaux convergent

sur le fait que le décrochage scolaire est multidimensionnel, que ses origines sont multiples et

peuvent être éclairées par des cadres théoriques de différentes disciplines (Robertson,

Collerette, 2005). Par exemple, les études en psychologie mettent surtout l’accent sur les

dimensions intrapsychiques, comportementales et socio-interactionnelles, alors que les

chercheurs en éducation se penchent davantage sur les liens entre le décrochage, les méthodes

pédagogiques et l’environnement éducatif (Janosz, 2000). Des sociologues et des historiens

s’intéressent également à l’abandon scolaire, dont ils examinent la problématique sous l’angle

de la construction sociale du phénomène, des facteurs structurants des institutions ou encore

du rapport entre les classes sociales (Dorn, 1996). Les représentants d’un courant davantage

« culturaliste » considèrent de leur côté que la non-maîtrise des habiletés sociales et

personnelles exigées par l’école (mais pas systématiquement enseignées explicitement), est

déterminante dans le processus de décrochage (Bautier, Rochex, 1997 ; Bonnéry, 2003). Ces

approches sont associées plus récemment à des tentatives de compréhension davantage

systémiques et dynamiques, combinant des facteurs socio-culturels et socio-économiques,

scolaires et personnels (Blaya, Fortin, 2011).

Deux problèmes principaux émergent de ce phénomène en évolution et de sa prise en compte.

Premièrement, il existe des obstacles à son évaluation (Rumberger, 2001). En effet, même si

le taux d’abandon apparaît comme un indicateur objectif et relativement facile à mesurer, le

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processus est finalement complexe, chaque parcours semble particulier et requiert des études

longitudinales (Blaya, 2009). De même, il est difficile de repérer, parmi la multitude de

facteurs de risque de décrochage, ceux qui opèrent de manière significative, directement ou

indirectement, tant ces facteurs sont interdépendants et liés entre eux (Balas, 2012).

Deuxièmement, après une nette diminution de l’abandon scolaire correspondant aux

premières politiques structurelles de massification de l’enseignement, on constate peu

d’évolution des taux, notamment dans les pays industrialisés (Commission Européenne,

2011). Ce constat se double d’une impression d’inefficacité globale des programmes de

prévention et de lutte contre le décrochage, qui parviennent à contenir partiellement le

phénomène mais sans aboutir la plupart du temps à une stratégie efficace de prévention

primaire de l’abandon (Colombo, 2010). Comment expliquer cette tendance ? Est-elle en

rapport avec la difficulté d’évaluation évoquée plus haut qui rendrait difficile l’identification

des leviers d’action et empêcherait de possibles régulations ? Est-elle simplement la

conséquence d’une définition imprécise du phénomène (autrement dit : parle-t-on toujours de

la même chose quand on parle de décrochage scolaire) ? Les études réalisées dans ce

domaine, majoritairement descriptives et probabilistes (Lehr et al., 2003), suffisent-elles pour

servir de base à une compréhension fine de ce qui pousse les jeunes à décrocher des cursus

scolaires ?

En France, à l’heure où l’institution demande avec insistance au système scolaire de prendre

en charge tous les élèves et de prévenir le décrochage, ces questions semblent constituer une

source de malaise au sein du milieu enseignant (Bruno, Méard, Walter, 2013). Dans le cadre

d’une recherche-intervention à visée transformative portant sur le développement du pouvoir

d’agir (Clot, 2008) d’enseignants de collège confrontés au risque de décrochage scolaire chez

les élèves, il nous a paru nécessaire de réaliser un tour d’horizon des travaux relatifs à ce sujet

dans la littérature internationale (principalement européenne et nord-américaine) durant les 20

dernières années. Le but est donc ici de mieux cerner les éléments de contexte susceptibles

d’infléchir la situation de travail de ces professionnels (ce que Clot (2007) définit comme « la

dimension transpersonnelle du métier »). Il s’agit pour nous, au-delà d’une prise en compte de

ces travaux de référence à dimension majoritairement sociologique et psychologique, de nous

positionner dans une recherche fondamentale de terrain (Clot, 2008) permettant aux

participants de reprendre la main sur une situation de travail qui, souvent, semble leur

échapper.

Méthode

Les mots-clés « school dropout », « early school leavers », « at-risk students », « school

leaving », « décrochage scolaire », « abandon scolaire », « désaffiliation scolaire »,

« déscolarisation », « absentéisme », ont été utilisés pour sélectionner les publications

présentées dans cette revue de littérature. Ces termes ont permis de distinguer les textes

traitant directement du décrochage scolaire, ainsi que d’autres ayant pour objet d’autres

problématiques associées au phénomène de décrochage, en amont ou en aval (comme par

exemple la délinquance ou la dépression chez l’adolescent). Les moteurs de recherche

suivants ont été utilisés : Science Direct, Educational Resource Information Center, Taylor &

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Francis, Google Scholar, pour les articles anglophones, Cairn et Revues.org pour les articles

francophones. La recherche par mots-clés a été également étendue aux sites des revues

classées par le HCERES (Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement)

en sciences de l’éducation. Nous avons choisi de ne pas présenter ici les articles traitant des

programmes de prévention et de lutte contre le décrochage scolaire qui, du fait de leur

nombre, auraient nécessité une publication à eux seuls. Nous avons également écarté de cette

revue les textes centrés sur les problématiques d’échec scolaire qui ne faisaient pas

directement référence au lien entre difficultés scolaires et décrochage, toujours dans un souci

de concision. Enfin, nous avons inclus dans cette revue les ouvrages scientifiques traitant

directement de la question du décrochage scolaire.

L’empan temporel choisi (les 20 dernières années) correspond en France à l’inflexion des

politiques éducatives repérée par Broccolichi (1995) dans le sens d’une massification de la

scolarisation et d’un allongement des durées d’études, en même temps qu’un objectif de

réussite de tous les élèves dans le cadre d’un collège unique. Le « nouveau contrat pour

l’école » (loi 95-836 du 13 juillet 1995) instaure, outre un pilotage par les objectifs, une

obligation de doter chaque jeune d’une formation qualifiante à leur sortie du système scolaire

par le biais d’une prise en charge massive de tous et de réponses adaptées aux élèves en

difficulté. Dans un contexte de crise économique et sociale fragilisant les jeunes les moins

qualifiés sur le marché de l’emploi, la déscolarisation est perçue à partir de cette période

comme une forme avancée de l’échec scolaire (Bonnéry, 2001 ; 2004a). Par ailleurs depuis les

années 1995, ce phénomène n’est plus considéré comme un problème marginal touchant une

frange de la population scolaire, mais au contraire comme un risque pouvant potentiellement

toucher chaque élève à un moment de son parcours (Bonnéry, 2004a).

Cette démarche nous a conduits à identifier et analyser 85 articles et 21 ouvrages et rapports

relatifs aux contextes français (33) et international, principalement européen (15), nord-

américain (59), australien et néo-zélandais (3). La prédominance de ces zones (Europe et

Amérique du Nord), que nous avions attribuée initialement aux référencements préférentiels

des moteurs de recherche d’articles, trouve son origine, comme nous le verrons dans les

résultats, dans le fait que la question du décrochage préoccupe quasi exclusivement les pays

industriels confrontés au paradoxe d’une élévation du niveau d’instruction et de difficultés

accrues d’insertion dans le marché du travail. Ces pays sont principalement européens et

américains du nord (ainsi que les pays économiquement développés en Océanie, dans une

moindre mesure).

Résultats

Nous observerons tout d’abord comment émerge le terme de « décrochage scolaire » dans la

littérature scientifique ; après avoir examiné comment les auteurs définissent ce terme et avoir

montré que celui-ci recouvre en réalité une grande diversité de situations, nous dégagerons les

principales conceptions de ce phénomène, grâce à l’analyse des travaux relatifs aux typologies

d’élèves, et leur évolution, d’une vision statique à tendance épidémiologique vers une

compréhension plus dynamique, basée sur des études longitudinales. Puis nous discuterons

Page 5: L'évolution des approches du décrochage scolaire

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des intérêts et des limites des approches par facteurs de risque et facteurs de protection. Nous

envisagerons enfin une orientation de recherche complémentaire pour comprendre l’intimité

des processus en classe et restaurer le pouvoir d’agir des principaux acteurs de la prévention

du décrochage scolaire.

Un terme fondamentalement ambigu

De quoi parle-ton lorsqu’on évoque le décrochage scolaire ? L’ambiguïté de ce terme,

nonobstant les définitions institutionnelles, participe de ce que l’expression commune appelle

le « malaise enseignant ». Nous tenterons de montrer que l’émergence de la problématique du

décrochage est corrélée au contexte socio-économique et à sa prise en compte dans les

politiques éducatives des pays développés, en même temps qu’à l’assignation au système

scolaire de nouvelles missions : assurer la cohésion sociale et préparer l’entrée des jeunes

dans les marchés du travail. Le décrochage devient par conséquent un indicateur de mesure de

l’efficacité de ces politiques publiques d’éducation et d’enseignement, sans que les implicites

et les contradictions du vocable aient tous été levés. Cette confusion ajoute par là-même une

difficulté de prise en compte de la prescription : il est essentiel de combattre le décrochage,

mais comment en cerner concrètement les contours ?

Emergence du décrochage scolaire et contexte socio-économique

Le décrochage scolaire n’est pas un phénomène nouveau, mais demeurait peu visible tant que

le marché du travail absorbait une main d’œuvre peu qualifiée. Ainsi, en France, jusqu’à la fin

des années 1970, le marché du travail absorbait environ 200 000 jeunes non qualifiés, sortis

prématurément du système scolaire (Glasman, 2011). Dans les années 1960 et 1970, les pays

anglo-saxons furent les premiers à présenter une vision structurelle du décrochage scolaire,

définie par les « taux d’inachèvement » (underachieving), calculant le rapport entre les élèves

de bas rendement scolaire et les taux moyens de rendement, ainsi que les abandons précoces.

Le différentiel était alors expliqué par la privation socio-culturelle et la marginalité socio-

économique (rapport Coleman et al., 1966). À la fin des années 1970, une vision élargie du

décrochage scolaire aboutit à une conception émergente, dans un contexte scolaire et extra-

scolaire de malaise de la jeunesse, de carence de régulation et de socialisation. On constate à

cette époque un début de prise en compte de ceux qui se maintiennent dans le système de

manière irrégulière, et qui présentent des carences de motivations et de compétences (Ribolzi,

1984). Des modèles systémiques, basés sur les facteurs socio-culturels, socio-économiques,

scolaires, personnels sont alors conçus dans le but de garantir à l’école une meilleure capacité

de rétention. Parallèlement, la tendance de fond des politiques publiques en matière éducative

dans les pays industrialisés a été de donner la priorité à l’ouverture de l’école au plus grand

nombre, favorisant l’accueil de nouveaux publics (par exemple le collège unique pour le

contexte français), par la création de nouvelles filières et de dispositifs de lutte contre l’échec

scolaire. De plus, au-delà de la question initiale de l’absentéisme (Blaya, 2009), depuis le

milieu des années 1980, l’école a donc dû prendre en compte la question de l’insertion

professionnelle et de son accompagnement (Bernard, 2011a ; Blaya, 2013). Cet objectif a

alors pris une part de plus en plus importante dans les pratiques scolaires, et est devenu un

enjeu majeur de transformation du système d’enseignement. En France par exemple, le

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collège unique a dû s’adapter aux nouveaux publics et accompagner les jeunes en difficulté,

en particulier par les formations en alternance et les dispositifs d’insertion. Depuis 1984,

l’éducation nationale est appelée à conserver et à prendre en charge les jeunes voués à une

sortie précoce, ce qui a entraîné une redéfinition des modes d’intervention dans et hors de

l’école. Dès 1986, le Dispositif d’Insertion des Jeunes de l’Éducation Nationale (DIJEN),

remplacé ultérieurement par la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS) fut

créé pour aider à la prise en charge des jeunes sans diplôme (recherche d’emplois, préparation

de diplômes). Dans une optique expérimentale, le soutien des courants pédagogiques engagés

dans la lutte contre l’échec scolaire fut sollicité (Geay, 2003).

Depuis les années 1990, le terme « décrochage scolaire » a peu à peu remplacé celui d’

« échec scolaire » dans les discours institutionnels (Geay, 2003). Ce glissement sémantique

semble révéler une volonté de la part des instances de pilotage d’articuler le « dedans » et le

« dehors » de l’école (Glasman, Oeuvrard, 2011). Par ailleurs, face à des problématiques de

plus en plus pressantes de restauration de la cohésion sociale et de contention de la violence

(Douat, 2011 ; Thin, 2002), le décrochage est apparu comme la part visible de préoccupations

débordant le cadre strictement scolaire (Millet, Thin, 2005). Ce phénomène est devenu depuis

cette époque d’autant plus perceptible dans les pays industrialisés en Europe occidentale, en

Amérique du Nord et en Australie, que la tension continuait de s’accentuer entre l’élévation

du niveau d’instruction et les difficultés d’insertion dans le marché du travail (Colombo,

2010 ; Hayden, Blaya, 2008 ; Marks, Fleming, 1999 ; Rumberger, Lamb, 2003 ; Vanttaja,

Jarvinen, 2006). Selon nous, cet élément contextuel permet de comprendre la multiplication

des financements de travaux de recherche et donc des publications dans ces zones

géographiques.

Paradoxalement, la population concernée par le décrochage scolaire est aujourd’hui nettement

moins nombreuse que dans les années 1970 ; en France par exemple, les sortants non qualifiés

représentaient 35% de la population scolaire en 1965, contre 6% en 2005 (Bernard, 2007 ;

2011b). En revanche, les conséquences du décrochage apparaissent de plus en plus

problématiques dans la mesure où l’éducation est progressivement érigée comme un élément

central du bien-être individuel et collectif, et le diplôme comme un passeport pour l’emploi

(Marcotte, Lachance, Lévesque, 2012). Par ailleurs, le coût du décrochage est régulièrement

avancé pour justifier la mise en œuvre des politiques publiques, qu’il soit financier (dépenses

des collectivités publiques, manque à gagner en taxes et revenus non perçus, programmes en

direction des personnes sans emploi, prévention et traitement de la criminalité) (Christenson,

Thurlow, 2004; Malo, Sarmiento, 2010) ou social (difficultés à accéder à un emploi, nécessité

de recourir aux aides sociales, comportements déviants, délinquance) (Battin-Pearson et al.,

2000 ; Fortin, Picard, 1999 ; Jimerson, Anderson, Whipple, 2002). Le décrochage scolaire est

donc identifié comme « une maladie nosocomiale de l’école » (Tièche-Christinat, 2015) qu’il

convient de combattre.

Un même terme pour désigner des situations différentes

Si le concept de décrochage s’imposant peu à peu pouvait laisser penser à une époque qu’il

était possible d’embrasser l’ensemble des problématiques éducatives et en même temps les

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réduire à des chiffres et des courbes, on se rend compte en fait que sa dimension englobante

ne parvient à gommer ni la complexité ni la variété des phénomènes. Certes, le remplacement

progressif de la notion d’échec par celle de décrochage scolaire amène à dissiper la vision

d’un abandon limité aux seuls élèves ayant de mauvais résultats scolaires et prioritairement

issus de milieux défavorisés (Franklin, Streeter, 1995). Mais ce glissement notionnel impose

peu à peu une conception multiforme de la population concernée, présentant des

caractéristiques disparates et invoquant des raisons variées pour expliquer leur décision de

quitter l’école. Le terme de décrochage scolaire peut par exemple recouvrir aussi bien les

situations d’exclusion du jeune par le système scolaire, que l’absentéisme prolongé, jusqu’au

choix volontaire d’abandonner les études (Blaya, 2010). Les circonstances d’abandon scolaire

sont également disparates, et les élèves concernés arborent des profils personnels, familiaux et

scolaires diversifiés (Aloïse-Young, Chavez, 2002 ; Rumberger, Lim, 2008). En France, la

notion de « décrochage de l’intérieur », développée notamment par Bonnéry (2003 ; 2004a),

Broccholichi, Ben Ayed (1999), dans la continuité des travaux de Bourdieu et Champagne

(1993), qualifie des élèves qui, sans présenter de situation d’absentéisme caractérisé, se

trouvent dans un processus de désaffiliation progressive et souvent silencieuse, lié notamment

à des malentendus nés des écarts entre la culture scolaire et l’environnement économique,

social et familial, alors que les systèmes anglo-saxons ont plutôt mis l'accent sur les coûts

sociaux du décrochage, comme la dépendance, la criminalité et la faible productivité

économique (Dorn, 1996).

La dimension multiforme du terme de décrochage est accentué par le fait que les définitions

règlementaires du décrochage peuvent varier selon les Etats, les districts (Rumberger, 2001),

selon le niveau minimal de qualification pris en compte, enfin selon l’indicateur de mesure

retenu : pourcentage d’élèves ayant quitté l’école par rapport au nombre d’inscrits dans un

niveau scolaire, ou pourcentage d’élèves d’un âge donné n’ayant pas atteint un niveau

minimum requis et n’étant plus inscrits en formation, ou encore pourcentage d’élèves ayant

décroché dans une classe d’âge donnée (Natriello, 1997). Le calcul des taux de décrochage est

également sujet à des variations selon la période de l’année où sont effectués les relevés, le

degré d’instruction pris en considération, la méthode utilisée pour comptabiliser les absences

et les abandons. Ces éléments jettent le doute sur le bien-fondé de l’utilisation de ces chiffres

comme éléments de comparaison internationale (Colombo, 2010). Ainsi, la notion de

décrochage est englobante et, pour cette raison, elle peut laisser penser que l’on tient enfin

« l’outil » de mesure et de compréhension des problématiques éducatives et de l’articulation

entre l’école et la société. Mais elle véhicule néanmoins la complexité de ces problématiques

et, justement parce qu’elle est englobante, fait courir le risque de les niveler.

Le décrochage scolaire, indicateur de performance des politiques éducatives

Pour illustrer ce risque, force est de constater que le décrochage scolaire est actuellement

perçu comme un des indicateurs principaux du niveau d’équité des systèmes éducatifs, et par

conséquent un outil de mesure des politiques éducatives, malgré les limites que nous avons

soulignées (Colombo, 2010). Les différents systèmes nationaux de l’Union Européenne sont

ainsi supposés converger vers une diminution des taux de décrochage, grâce aux

Page 8: L'évolution des approches du décrochage scolaire

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comparaisons qu’offrent les évaluations PISA, les données statistiques d’EUROSTAT

(Bernard, 2011a ; Zay, 2005). En Amérique du nord également, le décrochage est considéré

comme indicateur de réussite ou d’échec des politiques éducatives (Chapman et al., 2011).

Le taux de décrochage scolaire est également utilisé pour mesurer les performances des

établissements scolaires (Lehr et al. 2003), même s’il faut souligner que ceux qui affichent les

meilleurs résultats au regard des taux de diplomation ne sont pas nécessairement ceux qui

réussissent à réduire le décrochage. En effet, certains établissements, devant des élèves à

risque de décrochage présentant des résultats scolaires plus faibles que la moyenne, peuvent

être amenés à conduire une politique dissuasive, par exemple, en les encourageant à se tourner

vers des formations non diplômantes ou même à changer d’école ; ce qui permet ainsi de ne

pas les comptabiliser dans les statistiques concernant les résultats aux évaluations ou les taux

de diplomation (Rumberger, Palardy, 2005). Là encore, on touche du doigt les limites et les

possibles effets pervers de chiffres ou de courbes qui réduisent de la sorte la réalité de

l’abandon et de la persévérance scolaires.

Une prise en compte progressive de la complexité du phénomène

Face à l’émergence du phénomène de décrochage scolaire et l’importance qui lui est accordée

dans un contexte de massification de l’enseignement, il est apparu nécessaire de caractériser

les publics concernés, dans le but d’orienter les politiques publiques. En réponse à la

commande de rapports officiels ou d’appels d’offre, de nombreuses équipes de recherche se

sont polarisées sur l’analyse du décrochage du point de vue des élèves et sur les facteurs de

risque auxquels les jeunes sont exposés.

Le décrochage scolaire comme résultat d’un cumul de facteurs de risque

Une première catégorie de travaux consiste donc à dresser un tableau le plus précis possible

des élèves à risque de décrochage. Partant du constat que la population scolaire concernée par

le décrochage est hétérogène, ces travaux se penchent sur les caractéristiques de ces élèves

afin de mieux en cerner les profils, se situant en cela dans une approche de type

épidémiologique (identification des publics à risque, tentatives d’isoler les variables). Par

exemple, Fortin et al., (2006) établissent une typologie distinguant différents décrocheurs :

antisocial, non-intéressé par l’école, présentant des difficultés d’adaptation sociales et

scolaires, dépressif. Ces caractéristiques individuelles sont également présentes dans les

travaux de Rumberger (2004) qui adjoint à ce cadre de compréhension une perspective

institutionnelle, prenant en compte l’environnement familial, scolaire, communautaire, ainsi

que l’influence des pairs. Le but de ces travaux est de déterminer les facteurs pouvant

conduire au décrochage, afin de porter une attention particulière aux publics considérés

comme « à risque ». Pour Fortin et al., (2004), le décrochage est corrélé à un cumul de

facteurs de risques personnels, familiaux et scolaires. Les auteurs soulignent dans cette étude

que le décrochage ne constitue pas un phénomène soudain et brutal, mais qu’il est

l’aboutissement d’un processus sur le long terme, pouvant parfois même trouver son origine

dès le plus jeune âge et l’enseignement préscolaire (Hammond et al., 2007), ce qui invite à

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s’interroger sur les facteurs de risque qui peuvent, au cours de ce processus, influencer le

décrochage (Battin-Pearson et al., 2000 ; Rumberger, 2004 ; Rumerger, Lim, 2008 ).

Une multiplicité de facteurs de risque

Rumberger (1995 ; 2001) et Rumberger, Lim (2008) distinguent deux axes principaux dans

l’analyse des facteurs de risque : l’axe des caractéristiques personnelles des élèves, et celui

des caractéristiques institutionnelles (comprenant les facteurs liés à l’école, aux familles ainsi

qu’aux communautés d’appartenance des élèves).

Parmi les facteurs de risque personnels, le genre apparaît comme discriminant dans de

nombreuses études, les garçons étant en général plus exposés au décrochage que les filles

(Fortin, Picard, 1999 ; Rumberger, 2004). Selon Sinclair et Fraser (2002), il apparaît que les

filles ont en général une perception du climat scolaire plus positive que les garçons ; elles

semblent tisser davantage de liens au sein de l’école, tant avec les pairs qu’avec les

enseignants (Lessard et al., 2007). Les facteurs de risque principaux diffèrent donc pour les

filles et pour les garçons : les premières sont exposées aux problèmes de comportement, au

faible engagement scolaire, ainsi qu’aux médiocres résultats académiques, alors que les

seconds subissent plutôt les effets des dysfonctionnements familiaux et des attitudes négatives

envers les enseignants (Lessard et al., 2004).

Parmi ces recherches visant à déterminer les facteurs de risques du décrochage scolaire, un

certain nombre met le focus sur la dépression de l’adolescent, facteur d’autant plus important

que ces signes peuvent passer inaperçus auprès des adultes, parents et enseignants (Fortin et

al., 2004 ; Hickman et al., 2008). Les symptômes dépressifs et leur corollaire, l’isolement

social, présentent des effets négatifs sur les résultats scolaires, et conséquemment sur le risque

de décrochage (Marcotte, Lévesque, Fortin, 2006), d’autant plus qu’ils sont souvent

accompagnés d’une faible estime de soi et d’un sentiment d’incompétence (Bernard, 2007).

Les problèmes de comportement, souvent associés aux symptômes dépressifs (Fortin et al.,

2006), sont également prédicteurs de décrochage. Les études de Cairns, Cairns et Neckerman,

(1989), Hickman et al. (2008), Jimerson et al. (2002) pointent les difficultés

comportementales précoces comme des signes annonciateurs de faibles résultats scolaires, et

donc de décrochage. Le manque de motivation et un faible sentiment d’auto-détermination

(Vallerand, Fortier, Guay, 1997) ainsi qu’un faible intérêt pour l’école et les études

constituent également, selon Janosz et al. , (2008) et Hickman et al. (2008), un élément de

fragilité prédisposant à l’abandon dès les premières difficultés. Le peu de valeur accordé par

l’élève aux études et à la réussite scolaire accentue également le risque (Alexander, Entwisle,

Kabbani, 2001).

Mais on pointe dès à présent les écueils auxquels sont confrontées ces études relatives aux

facteurs de risque : les effets croisés et multiples de ces facteurs. En l’occurrence, ces signes

dépressifs, associés à des problèmes comportementaux, sont présentés comme des éléments

impactant la performance scolaire, sans pouvoir démêler l’effet en retour de ces performances

scolaires sur l’état dépressif de l’adolescent. Ainsi les faibles résultats scolaires sont

considérés comme élément principal du décrochage (Battin-Pearson et al., 2000 ; O’Connell,

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Sheikh, 2009) ; pour Fortin et al. (2013), celui-ci est le seul directement et significativement

prédictif. Mais il est difficile de l’isoler de caractéristiques institutionnelles repérées par la

communauté scientifique, notamment du contexte familial de l’élève, lui aussi identifié

comme facteur de risque de décrochage par de nombreux auteurs (Battin-Pearson et al.,

2000 ; Englund, Egeland, Collins, 2008 ; Jimerson et al., 2002): les relations entre les parents

et leurs enfants apparaissent déterminantes dans le parcours des jeunes potentiellement

décrocheurs. Lagana (2004) souligne le manque de cohésion entre les membres de la famille

comme potentiellement fragilisant pour les adolescents ; Fortin et al. (2006) pointent le

manque de soutien émotionnel de la part des parents comme discriminant entre élèves

décrocheurs et persévérants. La structure familiale est pointée de la sorte comme un facteur de

risque pour Coudrin (2006), les enfants de familles monoparentales ou recomposées

apparaissant comme plus exposés au décrochage, en lien de surcroît avec une fréquente

mobilité résidentielle (Aston, McLanahan, 1994). Le niveau d’études des parents (en

particulier celui de la mère) entre également en jeu (Hauser, Solon, Pager, 2004). Battin-

Pearson et al. (2000) soulignent enfin que de faibles attentes parentales concernant la scolarité

des enfants sont prédictives de faibles résultats scolaires, donc de décrochage.

Par ailleurs, le risque de décrochage scolaire semble aussi en rapport avec certaines

caractéristiques sociales, en premier lieu les difficultés socio-économiques (Rumberger,

2001 ; Englund, Egeland, Collins, 2008). L’appartenance à une communauté ethnique

minoritaire n’apparaît pas en soi comme facteur de risque, mais celle-ci étant souvent associée

à un niveau socio-économique faible, les jeunes issus de ces minorités sont davantage exposés

que les autres (Rumberger 2004). L’affiliation déviante constitue également un facteur

exposant les jeunes au décrochage (Battin-Pearson et al., 2000 ; Cairns et al., 1989). Enfin

Fortin et al. (2013) soulignent la corrélation entre l’appartenance à un milieu socio-culturel

défavorisé et des relations parents-enfants peu développées, montrant à cette occasion

qu’isoler différentes catégories de facteurs de risques s’avère difficile.

Si les études descriptives ont le mérite de révéler un tableau assez précis des élèves présentant

un risque de décrochage afin d’aider les professionnels à les identifier, elles ne peuvent

déterminer la part des éléments externes à l’école, tels que ceux pointés ici, de ceux qui

relèvent des dispositifs scolaires eux-mêmes. Ainsi, de nombreuses études soulignent

clairement que c’est l’institution scolaire elle-même qui est productrice de décrochage (Baker

et al., 2001). Cette entrée permet de prendre de la distance vis-à-vis des déterminismes

individuels et sociaux et d’aborder la question sous l’angle des interactions entre l’institution

scolaire et les jeunes qui lui sont confiés. Par exemple, le taux de redoublement est identifié

comme un déterminant directement prédictif du décrochage scolaire (Jimerson et al., 2002 ;

Rumberger, 1995 ; 2001 ; 2004). En France, parmi ces situations de maintien d’élèves dans un

niveau de classe, le redoublement du cours préparatoire constitue en particulier un facteur de

risque majeur (Douat, 2011).

Selon Lee et Burkam (2003), c’est l’environnement scolaire global qui semble jouer un rôle

dans le risque de d’abandon, spécifiquement lorsque l’école n’offre pas aux élèves un cadre

clair, structuré et cohérent (Janosz, Leblanc, 1996) ou encore lorsque le contexte scolaire est

Page 11: L'évolution des approches du décrochage scolaire

10

dégradé (Bernard, 2007 ; Potvin et al., 2004). De fait, Cossette et al., (2004) ainsi que Fortin

et al. (2006) notent que les jeunes à risque de décrochage perçoivent la classe comme un

milieu peu organisé. Leurs relations négatives avec les enseignants ont de fortes conséquences

sur l’échec scolaire et l’absence de persévérance (Davis, Dupper, 2004 ; Englund et al., 2008 ;

Fortin et al., 2006, Murray, 2009). Ils ressentent un anonymat dans l’établissement et se

perçoivent souvent comme invisibles et isolés (Rodriguez, 2010), éprouvant en outre des

difficultés à nouer des relations avec leurs pairs (Fortin et al., 2013).

Ces multiples études sur les facteurs de risque, comme celles relatives aux typologies d’élèves

décrocheurs que nous avons rapportées précédemment, donnent aux politiques et aux

praticiens des repères permettant d’identifier des populations à risque et par conséquent de

cibler les interventions dans leurs directions. Mais loin d’aboutir à un tableau clair et limpide

du phénomène, elles pointent un grand nombre de facteurs étroitement liés entre eux. Au

regard de notre démarche visant à restaurer le pouvoir d’agir des acteurs de l’éducation, nous

pourrions craindre que ces tentatives d’identification systématique de facteurs de risque, qui

ne parviennent pas finalement à distinguer ce qui relève de l’école de ce qui n’en relève pas,

conduisent, à leur corps défendant, à « médicaliser» le phénomène et alimenter le fatalisme et

la démobilisation de certains enseignants.

Certaines études empiriques permettent d’envisager les parcours d’élèves dans la durée, dans

leur contexte scolaire, familial, économique, social. Elles prennent ainsi davantage en compte

la complexité du phénomène et pointent l’organisation des systèmes scolaires elle-même

comme étant à l’origine du risque de décrochage chez les élèves, au-delà de la probabilité de

décrocher liée à leurs caractéristiques individuelles. Par exemple, les préjugés négatifs des

enseignants à leur encontre influencent les performances des élèves de milieux populaires

(Esterle-Hedibel, 2003) et, par conséquent, ont un impact sur le risque d’abandon. Rodriguez

(2010) souligne que les enseignants ont de plus faibles attentes envers les élèves issus de ces

milieux. Le niveau de formation et de qualification des enseignants semble également corrélé

avec le degré de persévérance des élèves (Darling-Hammond, 1999 ; Zay, 2005) ; de ce fait,

plutôt que les compenser, l’école semble renforcer l’impact des difficultés socio-culturelles

des élèves (Blaya, 2010). Le processus d’orientation scolaire, s’il est perçu comme subi par

l’élève, peut également conduire au décrochage (Blaya, 2010). Enfin les travaux concernant le

décrochage cognitif apportent un éclairage sur ce que Broccolichi et Ben Ayed (1999), ainsi

que Bonnéry (2003) nomment le « décrochage de l’intérieur ». Dans cette perspective, les

travaux de Bautier et al., (2002), Bonnéry (2003), Lessard et al. (2007), mettent en exergue

les écarts entre la culture scolaire et celle de certaines catégories d’élèves. Des malentendus

en résultent, conduisant, notamment lors de l’entrée dans le secondaire, à un processus de

désaffiliation progressive. Bonnéry (2004b) montre même que c’est le fonctionnement de

l’institution scolaire qui est remis en question à travers la problématique du décrochage, tant

celle-ci révèle la difficulté des professionnels à maintenir certains jeunes dans un cursus

unique jusqu’au terme de la scolarité obligatoire.

D’une approche par facteurs de risque à l’identification de facteurs de protection

Page 12: L'évolution des approches du décrochage scolaire

11

Les recherches longitudinales, basées sur des observations sur un empan temporel long et qui

tendent à décrire le décrochage scolaire comme un processus, mettent en évidence que

certains des jeunes pourtant exposés à de multiples facteurs de risque de décrochage scolaire

ne décrochent pas. Ce constat prometteur conduit un certain nombre de chercheurs à réaliser

des études portant sur les « facteurs de protection » qui permettent de tracer des orientations

d’action pour lutter contre l’abandon. Plusieurs équipes de chercheurs se sont donc penchées

sur les différences entre facteurs discriminants entre « décrocheurs » et « persévérants », au

sein de populations aux caractéristiques similaires (Fortin, Picard, 1999). Dans cette optique,

Lessard et al., (2009) mettent en exergue le fait que les élèves considérés comme « à risque »

et n’ayant pas décroché présentent un certain nombre de caractéristiques communes : de

nombreuses relations sociales, un sentiment d’efficacité et d’estime de soi, une capacité à

décider de leur trajectoire scolaire et professionnelle. Cette étude confirme les travaux de

Knesting et Waldron (2006), qui déterminent comme facteurs de persévérance chez les jeunes

l’orientation vers un but, la croyance qu’ils vont tirer profit de l’obtention d’un diplôme, une

volonté de jouer les règles du jeu scolaire, et une relation signifiante avec un ou plusieurs

enseignants qui croient en leur potentiel, les conseillent et se préoccupent de leur devenir

(Fallu, Janosz, 2003). Blanchard et al., (2004) ainsi que Hardre et Reeve (2003), mettent en

évidence le lien entre la motivation autodéterminée, de bonnes aptitudes scolaires et un faible

taux d’abandon. Anderman (2002) met aussi en évidence le lien entre le sentiment

d’appartenance à une communauté scolaire et la persévérance. Saint-Pierre, Denault et Fortin

(2012) étudient le lien entre la participation des élèves à des activités para-scolaires et la

diminution du risque de décrochage. Cette caractéristique est reprise par Blaya et al. (2011)

qui préconisent le développement des « approches communautaires » favorisant chez les

jeunes le développement de ce sentiment d’appartenance. O’Connell et Sheikh (2009)

identifient des capacités qualifiées de « non-cognitives », comme la faculté de planification et

la perception positive par les pairs, chez les adolescents à risque mais non décrocheurs. Enfin

l’étude d’Englund et al. (2008) pointe l’aspect discriminant des relations parents-enfants et de

l’implication des familles dans la scolarité des jeunes dans le processus de décrochage chez

les publics à risque.

Discussion

Il semble ressortir de ce qui précède que l’appréhension du décrochage scolaire s’accommode

mal d’une vision uniquement statique du phénomène, d’une perception à un instant « t ». Cet

instantané du décrochage, s’il permet de répondre à la demande des décideurs d’établir des

statistiques et de chiffrer les performances relatives d’un établissement ou d’une politique

éducative, ne prend pas en compte la complexité du phénomène ni son caractère dynamique.

Vers une compréhension dynamique et contextualisée du décrochage scolaire

Les études ayant pour but d’identifier les causes du décrochage et d’isoler des facteurs de

risque, si elles présentent le mérite de caractériser les formes multiples du phénomène, nous

semblent devoir être complétées par des approches plus contextualisées. La totalité des

auteurs de référence aboutissent finalement à cette conclusion : ainsi, Rumberger (2001 ;

2004) identifie le décrochage comme un processus, trouvant ses racines dès l’école primaire.

Alexander, Entwisle, Kabbani (2001) réalisent une étude considérant ce processus dans une

Page 13: L'évolution des approches du décrochage scolaire

12

perspective de parcours de vie. De même, l’étude de Blaya et Hayden (2003) comme celle

d’Hickman et al. (2008), soulignent la précocité de ce processus et se penchent sur ses

prémices dès l’enseignement préscolaire, et l’importance des moments de transition et de

ruptures dans les parcours des jeunes concernés. Animés par la même préoccupation, Lan et

Lantier (2003) mettent en évidence une dégradation d’un certain nombre de caractéristiques

au fil des années, dans les parcours d’élèves décrocheurs : résultats scolaires, relations avec

les enseignants, motivation, perception de l’environnement scolaire, participation aux

activités scolaires et para-scolaires. En France, les travaux de l’équipe ESCOL et du réseau

RESEIDA notamment, basés sur du matériau empirique (observations participantes,

entretiens) se penchent sur le processus de décrochage cognitif à l’œuvre dès l’école

élémentaire, en particulier chez les élèves dont la culture familiale est éloignée de la culture

scolaire, principalement sur le plan de la langue orale et écrite (Bautier et al., 2002). Selon ces

chercheurs, la prise en compte de la difficulté scolaire de ces élèves repose largement sur des

malentendus (Bautier, Rochex, 1997), les enseignants constatant et déplorant cet écart

culturel, mais ne mettant pas en place, la plupart du temps, d’apprentissages explicites

permettant aux élèves d’intégrer les codes scolaires. Dès lors, le « décrochage de l’intérieur »,

c’est-à-dire la phase où le décrochage ne se traduit pas par des signes perceptibles de

l’extérieur, est engagé dès l’école primaire. Cette observation rend cruciale la transition de

l’enseignement primaire vers le secondaire, où l’opacité des codes, les liens plus distendus

avec les enseignants, les nouveaux enjeux cognitifs et le relèvement des exigences lors de

l’évaluation peuvent provoquer une réaction d’abandon et de désaffiliation en quelques jours

seulement (Bautier et al., 2002 ; Bonnéry, 2003, 2004 ; Broccolichi, Ben Ayed, 1999).

Les données sur la transition entre l’école primaire et l’enseignement secondaire dans le

devenir des élèves fragiles sont confirmées par les études de Lan et Lanthier (2003) et de

Langenkamp (2010). Dès les premiers jours du collège, l’engrenage des problèmes inédits

peut pousser certains jeunes à se réfugier dans des comportements de compensation, comme

les bavardages, la provocation envers les adultes et les pairs. A travers cette approche

cognitive du décrochage, on entrevoit que la classification des facteurs de risques en

catégories (personnels, environnementaux, scolaires) n’est plus heuristique, tant ces

composantes sont intimement liées et interdépendantes dans l’histoire de chaque jeune

« décrocheur ».

Corrélations et effets cumulatifs

À cette dimension diachronique du décrochage telle que nous venons de l’évoquer ci-dessus,

s’ajoutent les problèmes liés à une nécessaire prise en compte de l’enchevêtrement de causes

multiples, qui relèvent, selon Glasman (2011), de différents registres de la vie du jeune

(social, scolaire, émotionnel), révélant un processus multifactoriel impliquant les champs

social, familial, éducatif, territorial, psychologique dans lesquels celui-ci évolue (Balas,

2012). Les effets cumulatifs de ces facteurs émergent de nombreuses études, comme les

ruptures familiales répétées : déménagements, séparations, accidents de la vie, associées à des

situations sociales précaires (Aston, Mac Lanahan, 1991 ; Millet, 2004). Battin-Pearson et al.

(2000), Jimerson et al. (2002), Blaya et Fortin (2011) constatent l’effet cumulé des difficultés

Page 14: L'évolution des approches du décrochage scolaire

13

personnelles, sociales et scolaires dans l’accroissement du risque de décrochage, rendant de ce

fait nécessaires les interventions multiniveaux pour prévenir et lutter contre le phénomène.

Comme nous l’avons signalé précédemment, cette dimension multifactorielle conduit

plusieurs auteurs à pointer les limites des théories prédictives pour expliquer le décrochage

scolaire (Fortin et al., 2013), tant les interactions entre facteurs de risques sont nombreuses :

par exemple, ces auteurs remarquent que la dépression de l’adolescent, identifiée comme un

facteur personnel, est corrélée avec une perception négative du climat de classe, sans qu’il soit

possible de démêler, de ces deux caractéristiques laquelle serait la cause de l’autre. De même,

la perception de la classe comme un milieu désorganisé par les élèves à risque pourrait

provenir d’un déficit de sens lié à des lacunes concernant la connaissance du fonctionnement

scolaire, mais aussi de la conséquence des perturbations engendrées par un climat familial peu

sécurisant.

Finalement, la plupart des travaux pointe l’inextricabilité des facteurs de décrochage : par

exemple, les interactions négatives entre professeurs et élèves sont largement corrélées avec

de faibles résultats scolaires (Englund et al., 2008 ; Lessard et al., 2004). Ces derniers,

considérés comme les principaux facteurs de risque et les seuls directement prédictifs du

décrochage, peuvent eux-mêmes être compris comme résultant de facteurs sociaux, culturels,

en lien avec l’organisation même des enseignements. Rumberger (2004) constate que si le

domaine des facteurs scolaires semble le plus éclairant pour la compréhension du décrochage,

il s’avère difficile, voire impossible, de démêler les effets des facteurs scolaires et individuels.

Anderson, Hamilton et Hattie (2004) soulignent dans la même perspective l’influence du

climat de classe sur les comportements de motivation et la réussite scolaire, montrant ainsi

l’imbrication de ces facteurs de risques personnels et institutionnels.

Les facteurs de risque ne constituent donc pas isolément des prédicteurs du décrochage, cette

approche pouvant conduire à mettre en œuvre des politiques de prévention ne ciblant pas les

publics les plus concernés (Gleason, Dynarski, 2002). Colombo (2010) exprime ainsi des

réticences sur la mise en œuvre de programmes établis à partir des facteurs de risque identifiés

et déliés, cette approche conduisant davantage à des « politiques-pansements », plutôt qu’à

une réelle prévention du décrochage par des politiques volontaristes et structurelles.

Une nécessaire prise en compte de la complexité du phénomène

Ces obstacles pour les chercheurs à dénouer la multiplicité des facteurs incitent plusieurs

équipes de recherche à opérer un choix épistémologique consistant à contextualiser

systématiquement le processus de décrochage, au lieu de l’essentialiser (Glasman, Oeuvrard,

2004 ; 2011). En effet, dans la mesure où il apparaît difficile, voire impossible, d’isoler les

facteurs de risques, les approches corrélatives et cumulatives, voire qualitatives et

compréhensives, paraissent plus heuristiques pour analyser la complexité du processus de

décrochage scolaire. Ainsi, Esterle-Hedibel (2003) pointe dans une étude qualitative auprès de

jeunes ayant décroché l’impact de l’institution scolaire et les effets d’étiquetage négatif, les

liens entre les effets de bande et le processus de désaffiliation, les décalages entre les cultures

familiale et scolaire. Dans la même veine, Millet et Thin (2007) font apparaître comment les

Page 15: L'évolution des approches du décrochage scolaire

14

différents parcours de ruptures scolaires des collégiens relèvent de processus à la fois

singuliers et communs. En prenant appui sur des études de cas, Brown et Rodriguez (2009)

reviennent sur le modèle de Rumberger (2004) qui dissocie facteurs individuels et

institutionnels dans la compréhension du décrochage. Selon ces auteurs, les facteurs sont au

contraire co-construits et liés entre eux. Par exemple, les effets sur le risque de décrochage du

fait d’être d’origine défavorisée et latino-américaine (facteurs individuels) sont, selon ces

auteurs, indissociables de la manière dont ces élèves sont perçus et traités à l’école (facteur

institutionnel). Pour Rodriguez (2010), les facteurs de risque statiques deviennent variables en

fonction des relations entre individus, structures et cultures, et perdent donc leur

caractéristique déterministe (par exemple, le manque de motivation n’est plus considéré par

cet auteur comme une caractéristique individuelle, mais comme dépendant de

l’environnement dans lequel évolue l’élève : attentes de l’adulte, relations entre adultes et

élèves, manière dont sont traités les centres d’intérêt des élèves à l’école).

Selon nous, c’est précisément dans la prise en compte d’une part de cet enchevêtrement de

facteurs individuels et structurels, d’autre part de l’environnement dans lequel évoluent les

élèves que réside une des pistes à venir les plus prometteuses pour comprendre le phénomène

du décrochage scolaire. Dans cette perspective, les relations entre les perceptions et les

actions individuelles d’une part et les facteurs scolaires d’autre part, méritent d’être interrogés

conjointement et non de manière dissociée. Nous pouvons d’ailleurs constater que l’évolution

des modèles explicatifs du décrochage par les chercheurs qui étudient depuis de nombreuses

années le phénomène, comme Rumberger (2011) ou Fortin et al.(2013), va dans ce sens.

Guigue (2013) préconise une approche « écologique » du contexte de classe et de vie des

jeunes à risque de décrochage, un traitement uniforme ne pouvant s’appliquer à une

population aussi diversifiée.

Il nous semble qu’aujourd’hui les chercheurs s’orientent principalement vers des approches

ciblant non plus tant les caractéristiques des individus que l’organisation des systèmes

scolaires et des politiques publiques, pour tenter de proposer des solutions de réduction du

décrochage. Il en résulte des préconisations de mesures structurelles dans le but de favoriser la

persévérance et l’accrochage scolaire pour l’ensemble des publics accueillis.

Persévérance et accrochage scolaire : un regard sur la prévention de décrochage du côté

des institutions

À partir des années 2000, nous trouvons dans la littérature un certain nombre de travaux qui

se penchent sur les notions de persévérance et d’accrochage scolaire, comme ceux de Blaya et

al. (2011), Marcotte et al. (2011). Ces travaux sont initiés par le constat que c’est de la

structure de l’institution scolaire elle-même que les évolutions des politiques de prévention du

décrochage sont les plus prometteuses. En d’autres termes, il semblerait que la mise en œuvre

et l’observation de dispositifs destinés à favoriser l’accrochage des élèves et à encourager leur

persévérance soit une piste porteuse pour l’avenir dans la réduction du nombre d’élèves

abandonnant l’école sans qualification. Partant du constat que l’institution elle-même génère

un processus de décrochage, par exemple en envisageant systématiquement un changement de

Page 16: L'évolution des approches du décrochage scolaire

15

groupe d’apprentissage en cas de difficulté (Lafontaine, Crahay, 2004), la figure du

décrocheur interroge dès lors l’ensemble de l’organisation du système éducatif (Boldt, 2004).

Les transformations envisagées touchent les problématiques identifiées dans la majorité des

cas de décrochage : les cursus comme par exemple, la limitation du redoublement et

l’organisation de la scolarité en cycles pluriannuels, les politiques d’orientation et les réseaux

prévoyant une prise en charge collective des responsabilités. Cette logique permet de passer

de mesures d’urgence sans effet notoire à long terme à l’institution d’une nouvelle normalité

(Fischer, 2004). Un certain nombre de ces dispositifs sont notamment basés sur l’élaboration

d’alliances éducatives avec des partenaires pour favoriser l’accrochage scolaire notamment

auprès des populations fragiles (Hillau, 2013 ; Tièche-Christinat, Gilles, 2013), ces alliances

s’avérant indispensables lorsqu’il s’agit d’associer prévention et remédiation pour les jeunes

ayant amorcé un processus de décrochage (Lafontaine, Crahay, 2004). Les préconisations des

chercheurs vont largement dans le sens d’un ancrage fort des politiques publiques au sein des

territoires, avec une mobilisation forte de tous les acteurs locaux dans l’objectif de

persévérance scolaire de tous les élèves (Boudesseul, 2013 ; Perron, Veillette, 2011).

Conclusion : vers une approche « orientée activité » du décrochage scolaire

L’approche du phénomène du décrochage scolaire a évolué dans les recherches récentes, d’un

regard sur « l’élève décrocheur » qu’il convenait de repérer afin de lui faire bénéficier de

mesures pour le ramener au sein du système scolaire, vers une analyse des politiques

publiques d’éducation pointant ce qui au sein de ces politiques pouvait provoquer l’abandon

scolaire de certains élèves, dans le but d’en améliorer le fonctionnement.

Au sein de ce paradigme, et partant du constat que les phénomènes éducatifs sont des

processus complexes, multifactoriels, peu prévisibles, impliquant de nombreux tiers et

finalement peu déterminés, il convient à notre avis de se pencher sur les démarches qui

privilégient l’observation fine des situations elles-mêmes, dans le cadre de ce que les auteurs

appellent des approches « orientées activité » (Durand, De Saint-Georges, Meuwly-Bonte,

2006 ; Yvon, Durand, 2012). En l’occurrence, le fait que la genèse du décrochage scolaire

passe par une phase de « décrochage de l’intérieur » incite à se focaliser sur ce qui se joue

dans les interactions en classe, en prenant en compte l’activité réelle. Si l’on fait le choix de

ce type d‘approche « orientée-activité », il s’agit alors, au-delà et en complément des

préconisations d’ordre structurel, d’envisager la réalité du processus de décrochage au sein de

la classe, au travers de méthodes ancrées dans une épistémologie de l'action, visant à

maintenir une proximité avec le réel de l’activité des individus, enseignants et élèves (Flavier,

Moussay, Méard, 2013 ; Veyrunes, Gal‐Petitfaux, Durand, 2009). C’est le cas par exemple de

l’étude de Vors et Gal-Petitfaux (2008) qui examinent l’activité d’une classe en réseau

ambition réussite (RAR) en cours d’EPS, et constatent chez les élèves une alternance de

moments d’engagement et de décrochage. De la même façon, Guérin, Pasco et Riff (2008)

parviennent à mettre en évidence la part publique et la part dissimulée de l’activité d’un élève

identifié comme « décrocheur de l’intérieur » lors d’un cours de mathématiques. Ils mettent

en lumière des préoccupations simultanées et contradictoires chez ce jeune scolarisé,

Page 17: L'évolution des approches du décrochage scolaire

16

correspondant à des moments de décrochage, alternant avec d’autres activités en rapport avec

les enseignements.

Nous considérons, à l’issue de cette revue de littérature, que le décrochage scolaire ne

constitue pas une manifestation repérable concernant une population distincte conjuguant un

certain nombre de caractéristiques, en rapport avec des conditions familiales et

institutionnelles déterminées mais plutôt un processus co-construit « en situation »,

notamment dans les interactions entre enseignants et élèves au sein de la classe (Bautier et al.,

2002 ; Bonnéry, 2003 ; Méard, 2013). De là, l’exploration de cette approche « orientée-

activité » et les considérations épistémologiques et méthodologiques qui en découlent nous

paraissent heuristiques dans la mesure où elles permettent une analyse fine de la complexité

du processus de décrochage, comprise comme une co-construction de l’activité des

enseignants et des élèves au sein de l’école d’aujourd’hui. D’autre part, en complément des

recherches portant sur les améliorations structurelles des systèmes scolaires, il nous semble

important de nous pencher sur la manière dont la prévention du décrochage impacte l’activité

réelle des professionnels enseignants, et comment ces derniers s’y prennent au quotidien pour

favoriser la persévérance de leurs élèves.

Au-delà, le principal bénéfice de cette approche tient selon nous en la restauration du pouvoir

d’agir des acteurs qu’elle autorise (Clot, 2008). Rompant avec la logique qui consiste, au

travers de directives ministérielles ou académiques, à proposer des dispositifs spécifiques et

juxtaposés dans les établissements, en réponse à tel ou tel facteur de risque, elle réintègre le

rôle de l’enseignant dans la classe, le propre sens qu’il donne à son activité, sa propre

efficience, ses propres prérogatives, associant dès lors dans la même problématique la

question de la prévention du décrochage scolaire des élèves à celle de la prévention du

décrochage professionnel de l’enseignant.

Néanmoins, cette approche « orientée activité », si elle nous semble nécessaire, ne

constituerait pas non plus un aboutissement. Quand bien même serait-elle massivement mise

en œuvre, il resterait la difficulté d’analyses longitudinales de processus microscopiques à

court et moyen terme (quelques mois) en classe à articuler à un processus qui se manifeste sur

le long terme : le décrochage scolaire. On peut donc avancer que, suite aux multiples données

fournies notamment par la sociologie et la psychologie, les voies de compréhension de ce

phénomène impliqueront à l’avenir des approches méthodologiques multiples, associant par

exemple des analyses cliniques et des récits de vie à visée biographique.

Françoise Bruno, Christine Félix, Frédéric Saujat

Apprentissage, didactique, évaluation, formation (ADEF – ÉA 4671)

Aix-Marseille Université, Ifé-ENS Lyon

Page 18: L'évolution des approches du décrochage scolaire

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