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FUNCHAL Caniço Santa Cruz Machico Caniçal Ribeira Seca Camacha João Frino Ribiera de Machico Lornaceira Portela Porto da Cruz Faial Monte Poiso Cãmara de Lobos Quinta Grande Estrieto Corticeiras Curral das Freiras Cruzinhas Cova da Roda Queimadas Santana São Jorge Campananio Boe Morte Ribeira Brava Ponta do Sol Fontes Tabua Serra de Agua Encumeada Fajã do Penedo Arco do São Jorge Boaventura São Vicente Rosáno Madalena do Mar Calheta Jardim do Mar Paúl do Mar Fajã da Ovelha Ponta do Pargo Prazeres Seixal Ribeira da Janela Porto Moniz Santa Achadas da Cruz Serra de Dentro Camacha Lapeiras Vila Baleira Morenos Ponta PORTO SANTO MADÈRE Ponta do Rosto Ponta do Garajau Ponta do São Jorge Cabo Girão Ilhéu de Baixo AFRIQUE EUROPE PORTUGAL Archipel des Açores Madère Porto Santo Desertas Selvagems OCÉAN ATLANTIQUE 0 10 km 500 1 000 1 500 m

MADéRE - Nouvelles Éditions Pages du Monde...canaux, de rigoles, d’aqueducs et de tunnels. Ces levadas, destinées à irriguer les terres basses, constituent un trésor d’ingéniosité

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Page 1: MADéRE - Nouvelles Éditions Pages du Monde...canaux, de rigoles, d’aqueducs et de tunnels. Ces levadas, destinées à irriguer les terres basses, constituent un trésor d’ingéniosité

FUNCHALCaniço

Santa Cruz

Machico

Caniçal

Ribeira Seca

Camacha

João Frino

Ribiera deMachico

Lornaceira

Portela

Porto da Cruz

Faial

Monte

Poiso

Cãmarade Lobos

Quinta Grande

Estrieto

Corticeiras

Curraldas Freiras

Cruzinhas

Cova da Roda

Queimadas

Santana

São Jorge

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Encumeada

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Jardim do Mar

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Fajã daOvelha

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Prazeres

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Ribeirada Janela

Porto MonizSanta

Achadasda Cruz

Serra deDentro

Camacha

LapeirasVila Baleira

Morenos

Ponta PORTOSANTO

M A D È R E

Pontado Rosto

Pontado Garajau

Ponta doSão Jorge

Cabo Girão

Ilhéu deBaixo

AFR

IQUE

EURO

PE

PORTUGAL

Archipeldes Açores

Madère

PortoSanto

Desertas

Selvagems

O C É A N AT L A N T I Q U E

0 10 km500 1 000 1 500 m

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A table........................................................................................................54Les incontournables

Sports et loisirs..........................................................................................56Plaisance, vous avez dit plaisance ?

Le tour de l’île............................................................................................59La côte sud (de Funchal à la pointe São Lourenço).................... 59

FunchalUn des plus beaux jardins de l’îleUne des vedettes de l’île

Environs de FunchalDes traîneaux sans neigeL’enclos aux nonnes

La côte sud-est

La côte nord (de Porto da Cruz à Ponta do Pargo) .....................78Une des plus belles levadas

La côte sud (de Ponta do Pargo à Funchal)................................. 92La côte sud-ouestLa côte sud

L’intérieur de l’île ............................................................................. 96Deux golfs entre ciel et terre

Porto Santo..............................................................................................100Petite ou grande histoire ?

Les Desertas et les Selvagems...............................................................105

Carnet de voyage.....................................................................................106

Epilogue...................................................................................................110

A quel moment y séjourner....................................................................112

Mes coups de cœur.................................................................................113

Bibliographie...........................................................................................117

Remerciements........................................................................................117

L’auteur.....................................................................................................118

Autres réalisations ...........................................................................119

SommairePrologue...................................................................................................... 8

A la conquête des mers............................................................................ 10La légende des deux amants

La colonisation......................................................................................... 12Les levadas

La cathéfrale de Funchal : la SéL’art manuélinLe musée d’Art sacré

L’histoire du vin de Madère..................................................................... 18DécouverteLe vin de Madère aujourd’huiUn événement à ne pas raterLes différentes variétés

Par la suite................................................................................................ 23Quelques visiteurs illustresLa période de dictatureL’art de la broderieL’aéroport et l’avènement du tourisme populaire

Madère aujourd’hui.................................................................................. 28Un poisson délicieux et extrêmement laid

Population................................................................................................. 32

Géographie................................................................................................ 35

Relief.......................................................................................................... 35

Climat et environnement......................................................................... 36

L’exubérance de la flore........................................................................ 38L’orchidée, reine des fleursPatrimoine mondial

La faune..................................................................................................... 42Un musée très intéressant

Art, culture et religion............................................................................. 44Festivités réputéesRésidences de charmeAzulejos

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Funchal avec les Desertas en arrière�plan

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canaux, de rigoles, d’aqueducs et de tunnels.Ces levadas, destinées à irriguer les terresbasses, constituent un trésor d’ingéniosité etun paradis pour le randonneur.

Comment ne pas parler également de laluxuriance végétale de Madère. L’abondanceet la variété des espèces lui ont valu le sur-nom de « jardin de l’Atlantique » ou « jardinflottant ». Les pentes vertigineuses exposéesau sud, découpées en terrasses, abritentbananiers, citronniers, fruits tropicaux, jaca-randas, orchidées… Plus haut, on trouvera lavigne, puis les forêts d’eucalyptus et enfin laforêt laurifère, classée au Patrimoine mon-dial de l’humanité.

Porto Santo est bien différente deMadère. Cette île sèche, plate et à la végéta-tion clairsemée offre la seule richesse quimanque à sa grande sœur : une longue plagede sable blond de 9 kilomètres caressée sanscesse par une eau très pure qui invite à la bai-gnade. Cette île peu peuplée, encore à l’écartdes foules, possède un charme ténu maisbien réel.

Depuis les années 1970 et la « révolutiondes Œillets » qui mit fin à la dictature deSalazar, ces terres lusitaniennes connaissentune nette embellie que l’adhésion du Portugalà l’Union européenne n’a fait que renforcer.

Prologue

Bom dia… BonjourEtBem-vindo… Bienvenue

Fasciné par cette première escale exotiquelors de mon tour du monde en famille*accompli en six ans, je suis revenu sur les tra-ces de mes premières émotions. Situé auxconfins de l’Europe, cet archipel, territoireautonome portugais, est une véritable oasisdans l’Atlantique. Des fleurs en hiver, des traî-neaux qui se passent de neige, des maisons depoupée. Jouissant d’un climat subtropical,Madère mérite son surnom d’ « île de l’éternelprintemps ».

Découvert officiellement par Zarco en1419, l’archipel de Madère sera pendant dessiècles, par ses richesses et par sa position

stratégique sur les routes des grandes naviga-tions, l’objet de toutes les convoitises, qu’el-les soient françaises, barbaresques, espagno-les et surtout anglaises.

Dès le XVIe siècle, le fameux vin deMadère, résultat du hasard, accompagnera lacroissance de l’Empire britannique alors quele sucre sera monnaie d’échange avec lesmarchands flamands qui payaient entableaux ou en sculptures…

L’élaboration du vin de Madère est ancréedans les traditions et sa production représenteencore aujourd’hui la troisième exportationde l’île.

Eglises et édifices seront d’inspirationgothique, baroque et surtout manuélin. Un styleenjoué et flamboyant qui se développa sous lerègne de Manuel Ier.

Réputé, l’art de la vannerie existe depuisle début de la colonisation, tandis que lesfines et délicates broderies, connues interna-tionalement, sont apparues vers 1860 à l’ini-tiative d’une Anglaise, Miss Phelps.

D’origine volcanique, l’île de Madèrereprésente le sommet d’une gigantesquemontagne encerclée d’abîmes de 2 000 à3 000 mètres de profondeur. C’est dans ceseaux profondes et poissonneuses que l’oncapture l’espada, un poisson sabre extrême-ment laid et absolument délicieux.

Le point culminant de l’île, le pico Ruivo,atteint 1 861 mètres. Depuis les sommets,serpentent plus de 1 000 kilomètres de

* La Grande Parenthèse. 6 ans d’aventures enfamille autour du monde.Un film et un livre de René Van Bever.http://www.lagrandeparenthese.com.

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Les levadas

L’île de Madère est la partie émergée d’unegigantesque montagne, encerclée d’abîmes de 2 000à 3 000 mètres de profondeur à quelques encabluresdu rivage seulement.L’érosion torrentielle a creusé de profondes valléesvers le nord ou le sud, le tout dominé par une lignede crêtes distinguant trois zones climatiques : lacôte sud assez sèche, la côte nord, plus fraîche etsurtout plus humide, et l’intérieur montagneux quipeut être très venteux, brumeux et même froid.Pour irriguer les cultures des terres basses et desinnombrables terrasses, les Madériens se lancèrentdès le début de la colonisation dans un travailtitanesque, parfois au péril de leur vie. Ilscreusèrent dans la lave, depuis les différentssommets de l’île, des kilomètres et des kilomètresde rigoles, de canaux, d’aqueducs et de tunnels.Par le jeu compliqué mais parfaitement organisé deces levadas (du portugais levar qui veut dire« conduire ») l’eau allait ainsi descendregénéreusement de la montagne en suivant uneréglementation extrêmement codifiée et acceptéepar tout un chacun.Conservée dans les archives de la mairie deFunchal, la plus ancienne trace de l’existence d’unelevada est une lettre officielle de l’infant domFernando datant de 1461. Elle mentionne unprogramme de répartition des eaux entre deuxpropriétaires voisins.Ces rivières artificielles sont toujours entretenuespar les levadeiros, chargés de la maintenance.Ce dédale de canaux de plus de 1 000 kilomètresfait de Madère un véritable paradis pour lerandonneur.

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Un événement à ne pas rater

Depuis des lustres, le vin de Madère revêt une telleimportance qu’on le célèbre chaque année en septembre àEstreito de Câmara de Lobos où a lieu la fête desVendanges.

Dans ce petit village perché à flanc de montagne, la fouleest nombreuse et gaie. Une des particularités de cettegrande fête est la participation du public à cette journéesymbolique puisque les vendanges s’étalent en réalité surplusieurs semaines. Des guirlandes et des décorationsornent les ruelles, des troupes de plusieurs pays sontinvitées et les costumes traditionnels rivalisent decouleurs chatoyantes. L’habit madérien est de toutebeauté. Les musiciens accordent leurs instruments, labraguinha, une espèce de petite guitare à quatre cordes,et le brinquinho en forme de chapeaux chinois, uninstrument à percussion pourvu de poupées folkloriquesen chiffon et de castagnettes munies de clochettes.

Sous leur mesure, les premiers chants de schpek débutent.Ce sont des joutes verbales, acérées, improvisées etincompréhensibles pour qui ne maîtrise pas parfaitementle portugais. En tous les cas, on rigole bien et la bonnehumeur est au rendez-vous.

Arrivé au pied des vignes, le cortège se disloque parmi lesceps cultivés en berceau. Les touristes sont invités àmanier le sécateur pour la récolte des grappes quiatterrissent au fond des paniers d’osier. Parfois, on peutobserver une borracha, une outre en panse de bouc ou devache qui permet de transporter le vin à l’abri de lalumière. Les paniers remplis, le cortège musical se met enbranle et prend le cap du centre du village vers la grandepresse. En effet, le clou de cette journée est le foulage aupied des raisins comme cela se pratiquait et se pratiqueencore parfois aujourd’hui.La fête durera tout le week-end !

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Géographie

Situé à 700 kilomètres des côtes du Sudmarocain et à 1 000 kilomètres de Lisbonne,l’archipel de Madère, territoire portugais, estconstitué de l’île principale éponyme ainsique de sa petite sœur Porto Santo à une qua-rantaine de kilomètres au nord-est. A 20 kilo-mètres au sud-est de Funchal se trouvent lesîlots inhabités des Desertas, les Désertes, etbien plus loin encore, ceux des Selvagems,les Sauvages.

Seuls quelques chèvres, des lapins et desloups de mer vivent là !

L’île principale n’est pas très grande, 57kilomètres sur 30 soit une superficie légère-ment inférieure à celle de la Martinique…

Les sommets dépassent 1 800 mètrescomme le pico do Arieiro et le point culmi-nant est le pico Ruivo avec une altitude de1 861 mètres. La vraie montagne !

Relief

D’origine volcanique, l’archipel est né desconvulsions de l’écorce terrestre qui ont pro-duit un relief pour le moins tourmenté.Madère constitue en fait la partie centraled’un large massif volcanique sous-marind’une hauteur maximale d’environ 6 000mètres dont 4 000 sous l’eau.

L’érosion torrentielle a creusé de pro-fonds sillons à l’intérieur de l’île alors que lapuissante houle de l’Atlantique a attaqué, aufil du temps, les pentes côtières pour lestransformer en falaises impressionnantes.

Elles constituent près de 80 % du littoralcomme à Cabo Girão qui s’enorgueillit d’êtrela falaise la plus haute d’Europe en s’élevantà 580 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Ci�dessus :Porto Moniz

Page �� :Lombo di Mouro

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Page de gauche : Geranium maderense

Haut à gauche :Fleurs du frangipanier

Bas à gauche :Vipérine

Haut à droite :Agapanthe

Milieu à droite :Datura

Bas à droite :Route bordée

d’agapanthes et d’hortensias

L’exubérance de la floreUne autre grande spécialité de l’île deMadère !

Sur les 1 500 espèces de plantes réperto-riées, 156 ne se rencontrent qu’à Madère. Sion y ajoute les centaines d’autres qui ont étéintroduites par l’homme, on comprend l’at-trait qu’exerce Madère sur les amoureux dela nature et des plantes sans parler des bota-nistes, bien évidemment.

On peut venir ici simplement pour décou-vrir ses paysages, qu’ils soient naturels oufaçonnés par l’homme.

Grâce au climat subtropical, doux ethumide, Madère ressemble à une immensecorbeille de fleurs posée dans un jardin natu-rel. Il y en a partout. Les espèces sont si nom-breuses et variées qu’il faudrait un albumcomplet pour les décrire !

Certaines espèces sont indigènes commela vipérine (herbe aux vipères) ou le Gera-

nium maderense (geranium de Madère)alors que d’autres sont devenues emblémati-ques comme les frangipaniers, les agapan-thes, les hortensias ou encore les dragon-niers.

La grande majorité des plantes s’est telle-ment bien adaptée au climat que l’on a l’im-pression qu’elles y ont toujours proliféré. Lelong du moindre cours d’eau, à l’assaut duplus petit mur, guirlandes sans fin le long desroutes, des fleurs, encore des fleurs…

Brugmansias (trompette du Jugement),strelitzias (oiseaux de paradis), jacarandas,bégonias, fuchsias… et encore bien d’autres.

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Une des vedettes de l’île

La visite du mercado dos Lavradores, lemarché des Laboureurs, est incontourna-ble, surtout le vendredi ou le samedi matin.Devant l’imposante bâtisse, les vendeusesvêtues à l’ancienne proposent une kyriellede fleurs que vous pourrez emporter sur lecontinent. A l’intérieur, c’est un festival decouleurs. Outre les délicieuses bananes ontrouvera également d’autres fruits tropi-caux, tous originaires de l’île, comme desmaracujas bananes, des maracujas toma-tes, des mangues et surtout un fruit charnu,typique de Madère, l’anone qui est très par-fumée et sucrée.Au fond de l’édifice, le marché aux pois-sons vaut également le coup d’œil. Lespoissonniers y débitent avec force excla-mations un grand nombre d’espèces fraî-chement pêchées dans les eaux poisson-neuses entourant Madère.

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Environs de Funchal

Accessible également par téléphérique,Monte est certainement l’un des lieux lesplus visités de l’île… Dressée fièrement surune terrasse dominant la baie de Funchal,la fameuse église, de style baroque, abrite lastatue de Nossa Senhora do Monte, la Viergequi a pris Madère sous sa protection et quifait l’objet d’un grand pèlerinage annuel.

Dans la crypte se trouve le tombeau dudernier empereur d’Autriche, Charles Ier,pour lequel Madère était devenue terre d’exil.

Sa mort remonte à 1922.

Il y a également le Tropical Monte Palace,un superbe parc de plus de 7 hectares et quicomprend plus de 10 000 espèces de plantesdifférentes. Etangs, points de vue, allées cou-vertes, tout y est harmonie. En outre, on peuty admirer une fabuleuse collection de cycas(60 des 72 espèces connues) et une quaran-taine d’oliviers vieux de 2 000 ans environ.

A 5 kilomètres de Funchal et après avoiraperçu l’église blanche de São Martinho, lepico dos Barcelos domine, de ses 360 mètres,un immense paysage s’étendant de la baie deFunchal à celle de Câmara de Lobos.

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siècle que les rederos utilisaient pour trans-porter les blessés, les gens riches ou les prê-tres sur ces fortes déclivités montagneuses.

La côte sud

Puis vient Calheta « l’artificielle ». Un impo-sant ensemble touristique avec du sableblanc, importé du Maroc, puisque à Madèrele sable est noir. Ici, on a voulu imiter lesCanaries et tous les bords de mer formatéssur le même modèle : mer bleue et sableblanc. Une nouvelle marina, un nouveausupermarché. Bien sûr, c’est l’archétype desvacances au soleil et à la mer, alors ne bou-dons pas le plaisir de certains et puis il enfaut pour tous les goûts, non ?

Bananiers et vignes se partagent l’espacede la côte sud dans un joli dégradé de vertsque ponctuent des toits rouges en cascade.Ici, on a toujours vécu de l’agriculture. Aupa-ravant, il s’agissait de l’industrie du sucrecomme à Ponta do Sol (la pointe du Soleil),statistiquement l’endroit le plus chaud deMadère.

Le bord de mer aménagé est plaisant etinvite à se faire « dorer la pilule ».

Enfin, nous arrivons à l’autre croisée deschemins.

Ribeira Brava, petite ville côtière enchâs-sée entre deux montagnes, est située à l’en-droit d’où part la route qui rejoint la côtenord vers São Vicente en traversant l’île. Lebord de mer a complètement été réaménagétout en conservant l’authenticité du sablenoir et attire maintenant les cars d’excursion.

La côte sud (de Ponta do Pargo à Funchal)

La côte sud-ouest

Après avoir laissé le phare de Ponta do Pargoet ses falaises abruptes, la route en cornichedotée de panoramas prodigieux descend for-tement vers les petits villages nichés encontrebas de Paúl do Mar et Jardim do Mar,véritables havres de paix pour les amoureuxde la nature.

Dans ces bourgades hors du temps où lesvendeurs de cartes postales ne sont pasencore arrivés, on construit toujours desbateaux à l’ancienne.

Il faut se perdre dans les petites ruellesqui débouchent sur des jardins, des banane-raies ou l’océan. On pourra apercevoir ici oulà un rede, une sorte de hamac datant du XIXe

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Attention� montagne !Madère jouit d’un climat subtropical� mais� ne l’oublions pas� le temps change vite en montagne� Le brouillard peut être soudain et très fréquent�C’est un terrain de promenade idéal à condition de prendre quelques mesures préalables : équipement correct pouvant varier de la protection dusoleil à celle de la pluie et du froid et un bon sens de l’orientation� Pour les autres� il reste la solution de l’accompagnement par un guide�

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do Castello dont le sommet bénéficie d’unevue remarquable s’étendant sur 360 degrés.

On peut apercevoir l’aéroport et la seuleagglomération de l’île, la petite ville de VilaBaleira, « capitale » d’une île de 42 kilomè-tres carrés abritant une population d’environ4 700 habitants.

L’impression de tranquillité est saisissantemême s’il n’y a pas grand-chose à faire, à partflâner jusqu’à la place principale, largo doPelourinho pour y prendre un verre et obser-ver deux remarquables exemplaires de dra-gonnier, plante endémique de Macaronésie*.

A l’arrière du pico Ana Ferreira se trouve unedes curiosités de Porto Santo, méconnue etnon signalée, que l’on appelle la Pedreira.Ces orgues basaltiques constituent un vérita-ble chef-d’œuvre de la nature par la régula-rité de leurs prismes.

Les orgues basaltiques sont une formationgéologique composée de colonnes régulièreset résultant du refroidissement et de la solidi-fication de coulées de lave volcanique.

A l’heure actuelle, Porto Santo connaîtdes jours heureux malgré les maigres activi-tés économiques de l’île que représentent letourisme, la culture du melon et la pêche car,tout comme Madère, elle bénéficie mainte-nant des avantages liés à l’adhésion du Portu-gal à l’Union européenne.

** Entité physique regroupant les îles Canaries,l’archipel de Madère, les Açores et les îles du Cap-Vert.

Porto Santo

Porto Santo est bien différente de Madère.Deux îles en contraste.

Sèche, plate et à la végétation clairsemée,elle possède la seule richesse qui manque àsa grande sœur : une longue plage de sableblond de 9 kilomètres caressée sans cessepar une eau très pure qui invite à la baignade.On dit même que son sable doré possède desvertus curatives pour les maladies de peau*.Malgré ce trésor et l’installation récente d’uneinfrastructure hôtelière, cette île peu peupléereçoit surtout des visiteurs d’un jour, quoiqueune clientèle familiale, surtout portugaise,soit attirée par cette terre, encore à l’écartdes foules, au charme ténu mais bien réel.

Comme Madère, l’île est d’origine volcani-que. Toutefois, elle fut jadis entourée d’unrécif corallien, aujourd’hui disparu, dont ladésagrégation est à l’origine de fortesconcentrations en calcaire expliquant la pré-sence de sable blond sur Porto Santo et nonnoir comme on pourrait s’y attendre sur uneîle volcanique.

En son temps, Perestrelo avait eu la mau-vaise idée d’importer des lapins qui se multi-plièrent en grand nombre. Ravagée par leslapins, décimée par les sécheresses et pilléepar les pirates français et barbaresques, PortoSanto vécut des heures difficiles de famine etde terreur jusqu’au XVIIIe siècle. Lors de cesattaques, la population se réfugiait sur le pico

* Cure complétée par l’eau de PortoSanto qui contient du bicarbonate desoude.

Petite ou grande histoire ?

Bartolomeu Perestrelo fût le pre-mier gouverneur de l’île. Une deses filles, Felipa Moniz, épousa legrand navigateur génois, Christo-phe Colomb en 1479. Ils vécurentdans une maison appelée casa deColombo entre 1480 et 1482. Felipa Moniz apporta en dot tou-tes les cartes des vents et descourants de l’Atlantique quiappartenaient à son père, et, lapetite histoire faisant parfois lagrande, on sait maintenant queces cartes ont probablement aidéChristophe Colomb dans sadécouverte du Nouveau Monde.