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mep CATALOGUE FORMATION U13 U15 VESTIAIRES 2014. 11. 20. · 3 Vestiaires Premier magazine consacré aux éducateurs de football Directeur de la publication/ Rédacteur en chef : Julien

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VestiairesPremier magazine consacré aux éducateurs de football

Directeur de la publication/ Rédacteur en chef : Julien Gourbeyre

Responsable abonnements : Pascal Muller

Chargé de développement : Vincent Gourbeyre

Secrétariat : Claudia Gioscia

Comptabilité : Sylvie Pavie

Community Manager : Valentin Deudon

Rédaction : François Villebrun, Valentin Deudon, Julien Gourbeyre,

Antoine Armand.

Maquette/infographie : Xavier Boglione

Crédits photos : FOTOLIA

Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou par-

tielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média est strictement interdite sans l’au-

torisation de RC MÉDIA.

Mensuel édité par RC MEDIA, SARL au capital de 5000 eurosSIRET : 507 848 257 RCS Lyon

17 rue Louis Pasteur - 38540 HEYRIEUXTEL : 04 72 77 69 04

Il y a 3 ans, la FédérationFrançaise de Footballofficialisait un partena-

riat avec VESTIAIRES, larevue de référence à desti-nation des éducateurs defootball. Notre objectif :valoriser les actions de la Direction TechniqueNationale auprès desabonnés au magazine(voir rubrique "En directde la DTN", pages 9 à 13)et oeuvrer en échange àce que celui-ci soit lu parle plus grand nombre.

En effet, par sa vocationd'outil pédagogique, utile àl'éducateur quel que soit le niveau depratique ou la catégorie, VESTIAIRES

s'inscrit comme unpartenaire de la formation.C'est en ce sens que j'aiparticipé à sélectionnerdans le document présentquelques articles signéspour la plupart par noscadres techniques, dont lecontenu est en lien avecles thématiques abordéesdans votre stage.

Autant de supports péda-gogiques supplémentairesqui, je l'espère, participe-ront à nourrir votreréflexion sur les enjeux dela mission d'encadrement

qui est la vôtre aujourd'hui.

Bonne lecture à tous ! l

VESTIAIRES, partenaire de votre formation !

François Blaquart,Directeur Technique National

EDITORIAL

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En premier lieu, il y a une étape quebeaucoup oublient trop souvent : audébut de la séance, commencez par

présenter l’objectif de celle-ci ! En don-nant la thématique, vous signifiez qu’ilexiste un fil directeur au contenu de l’en-traînement du jour, ce qui va lui donner dusens. Il faut partir du principe que l’on aaffaire à des êtres pensants et intelligents...Les joueurs ne sont pas considérés seule-ment comme des consommateurs maisbien comme des acteurs de leur cursusd’apprentissage. Enoncer l’objectif de laséance, la thématique centrale, c’est amé-nager les conditions de l’appropriation dessavoirs. Et ce, quelle que soit la catégorie.Expliquer à un enfant de 6 ans qu’il va tra-vailler le jeu à 2 ou à 3 n’est pas une pertede temps. Au contraire ! Cette mise encontexte participera grandement à sa"structuration" pour peu que les termesutilisés correspondent à son âge et à sacapacité de compréhension. Bien sûr, laconnaissance et la prise en compte des spé-cificités du public - âge et niveau de pra-tique - sont ici incontournables. Contentez-vous, par exemple, d'évoquer les grandsprincipes de jeu à des joueurs débutantsou novices, tandis que vous entrerez plusdans les détails avec des pratiquants confir-més. Votre savoir-faire se jauge aussi à

votre capacité à adapter votre discours aupublic concerné…

Communiquer est donc indispensable. Maisle faire à bon escient l'est tout autant ! Unedes erreurs les plus fréquemment com-mises consiste en un excès d’intervention-nisme pendant la séance. Le constat quel’on dresse est que les éducateurs multi-plient les remarques et les informationssimplement parce que, pris dans le feu de

l’action, ils oublient leur(s) objectif(s) dedépart. Le premier "antidote" pour éviterde s'éparpiller est d'avoir une idée très pré-cise du thème travaillé et d’apporter lesco r rec t ions en l i en (un iquement oupresque) avec ce thème. Pour parvenir àfaire passer son message, vous disposezde deux moyens privilégiés : les feedback(retour sur informations) formulés pen-dant que le jeu se poursuit, et les arrêtsflashs durant lesquels vous stoppez le jeu(voir encadré). Notez que vous obtiendrezde meilleurs résultats si vous faites l'effortd'utiliser des pédagogies différentes selonque vous dirigez une situation, un jeu ouun exercice (voir encadré).

Le savoir-faire se jauge aussi à la capacité à adapter son

discours au public concerné…

D’une manière générale, le rythme de laséance dicte souvent la qualité de celle-ci.C’est pourquoi l'éducateur trop bavard va àl’encontre de ce qu’il recherche. Les joueursse construisent majoritairement dans l’ac-

tion et non pas en écoutant leur entraîneurdiscourir sans fin. Ce qui ne doit pas vousempêcher de faire valoir votre satisfactionou votre mécontentement en une ou deuxphrases, avant d’enchaîner. Le retour d’éva-luation et d’expérience en fin de séancepermet d’ancrer durablement les apprentis-sages. N'oubliez pas de réserver un tempspour cela lorsque l'entraînement est ter-miné. Mais soyez précis, concis, et posez

des questions en rapport avec l’objectifrecherché. En conclusion, on peut affirmer aisémentque l’éducateur expert est souvent celuiqui saura cibler ses interventions en fonc-tion de paramètres précis ayant trait à l’ob-jectif, au public et au contenu, plutôt quecelui qui multipliera les interventions aurisque de noyer ses joueurs sous un flot inin-terrompu d’informations. ■

Les joueurs apprennent dans letemps de l’action bien plus qu’en

écoutant leur entraîneurdiscourir sans fin

Qualité indispensable de l'éducateur. La pertinence des interventions de l’éducateurvalide - ou infirme - la compétence de ce dernier. Il ne suffit pas de savoir. Encore faut-il être encapacité de transmettre ! La question du "quand" et du "comment" intervenir au début d'uneséance, pendant un exercice, au cours d'un match… est au cœur de la démarche pédagogique.

■ Par Laurent CHATREFOUX,CTR à la ligue Méditerranée.

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AIN

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TENTRAINEMENT

Quand et comment intervenir dans la séance ?

Pas toujours facile d’intervenir à bonescient. Laurent Chatrefoux a bien vouludonner quelques éléments de réflexionquant à des scénarios fréquemment vécusau sein des clubs.

Le jeu ou la situation ne répond pas à vosattentes :"Lorsqu’on propose un nouveau jeu ouune nouvelle situation à un groupe, letemps d’appropriation des règles, desconsignes et des attentes est inévitable. Ilconvient donc de ne pas vouloir toutchanger tout de suite sous prétexte quevous ne retrouvez pas ce que vous étiezvenu chercher. Par ailleurs, ne laissez pastrop longtemps un groupe ou un joueurdans l’échec. Mais laissez-vous le tempsde l’observation (3-4 minutes) avant d’in-tervenir. Ce temps d’analyse vous permet-tra de jauger si le problème a trait à l’es-pace, aux consignes, ou s'il est le fait d’uncomportement inadapté du groupe. Dansce dernier cas, vous pourrez alors exigerplus d’implication ou simplement repréci-ser l’objectif recherché. Et si cela nemarche toujours pas , a lors je vousconseille simplement de passer à autrechose, quitte à revenir sur ce qui n’a pasmarché lors de la séance suivante…".

1 ou deux joueurs perturbent l’entraî-nement :"Dans ce genre de situation, il n’y a pasde réponse toute faite. Cela va dépendreen grande partie de l’âge, de la nature dela perturbation, et bien sûr du compor-tement habituel du ou des joueurs incri-minés. Aussi, vous pouvez aller de la sim-ple remarque personnalisée à l’ "extrac-tion" momentanée du ou des éléments

perturbateurs. Dans tous les cas de figure,s’il s’agit de mineurs, vous devez garder lejeune ou l’enfant auprès de vous, et nonpas lui demander d’aller aux vestiaires !N'oubliez jamais que votre responsabi-lité est engagée durant toute la durée dela séance. S’il s’agit de manquementsgraves comme un acte de violence parexemple, un entretien en tête à tête avecle ou les joueurs fautifs en fin d’entraîne-ment s’impose. Parallèlement, vous pou-vez profiter de l’évaluation collective defin de séance pour repréciser les règlesde fonctionnement au sein du groupe.C'est un moment adapté pour cela".

Les conditions météorologiques ne sontpas favorables (vent, pluie, froid…)"Votre première obligation tient à la sécu-rité et à la santé des enfants, mais aussi àleur plaisir de pratique. Je préconise doncde laisser les joueurs le plus possible dansl’action en minimisant les temps d’arrêt.Vous aurez toujours le temps de revenirsur ce qui a fonctionné ou pas dans le ves-tiaire, au chaud. Enfin, s'agissant du vent,pensez à vous positionner dos à lui defaçon à vous faire entendre de vosjoueurs. C'est une chose à laquelle on nepense pas toujours…".

Vous êtes fatigué ou énervé par les évè-nements de la journée"Si, au début de la séance, vous ne voussentez pas en état d’intervenir sereine-ment, vous avez tout intérêt à attendred’être dans un état d’esprit plus appro-prié pour le faire. Mieux vaut souvent dif-férer des remarques plutôt que de risquerde se laisser emporter par sa propre irrita-bilité".

EN PRATIQUE

1- Considérez les joueurs comme des "êtres pen-sants et intelligents".

2 - Exposez aux joueurs l'objectif et le thème dela séance.

3 - Adaptez votre discours et vos interventions enfonction du public.

4 - Définissez un objectif pour la séance et tenez-vous en (dans vos remarques).

5 - Observez dans un premier temps avant d'in-tervenir efficacement dans un second temps.

6 - Laissez les actions se dérouler sans faire preuved'interventionnisme.

7 - Utilisez des pédagogies différentes en fonc-tion des procédés d'entraînement.

8 - Utilisez les arrêts flashs avec parcimonie.

9 - Ne noyer pas les joueurs sous des flots d’infor-mations (soyez concis et précis).

10 - Prenez en compte votre état physique ouémotionnel avant d'intervenir.

11 - Prenez le temps, en fin de séance, de faire unretour à vos joueurs et de recueillir leur ressenti.

Lors des formations fédérales, nous conseillons d’utiliser despédagogies différentes selon le procédé d'entraînement (jeu,situation ou exercice). Les interventions durant les jeux et lessituations sont plus efficaces si elles sont formulées sur unmode questionnant. C’est la pédagogie active. Une pédago-gie qui interroge et permet au joueur de s’approprier laréponse. "Pourquoi est-ce que cela ne marche pas ? Quel autrechoix aurais-tu pu faire ? Comment aurais-tu dû te déplacer

ou te replacer ? etc. ". Les exercices quant à eux font l’objetd’une pédagogie plus directive, car plus axée sur l’exécutiontechnique d’un geste : "Ouvre ton pied, verrouille la cheville,attaque le ballon, etc.". Pour tous les exercices techniques ditsadaptatifs, c’est-à-dire qui vont demander un choix à unmoment donné, l'idéal est de mettre une dose de pédagogieactive tout en gardant à l’esprit que l’objectif demeure la répé-tition du geste technique travaillé.

QUESTIONNANT SUR LES JEUX ET SITUATIONS, PLUS DIRECTIF SUR LES EXERCICES

Schémas réalisés avec le logiciel Pro Training 3D

LES 11 CLÉS POUR INTERVENIRPLUS EFFICACEMENT

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Le 4 contre 4, qui rappelle le footballde rue, lequel est un excellent vecteurd'ancrage dans la discipline, permet

de retrouver tous les principes de jeuoffensifs et défensifs (voir par ailleurs).C'est la plus petite forme d'un grandmatch. A partir d'une organisation enlosange, le 4 contre 4 induit de nom-breuses situations de jeu à 3, en triangle,développant le sens et la culture tactiquedes joueurs en les confrontant en perma-nence aux situations rencontrées dans lefoot à 11, pour un meilleur transfert vers lematch. Et pour cause, le transfert des habi-letés individuelles et collectives apprisespendant l'entraînement vers la compéti-tion qui suit, sera d'autant plus efficacequ'il y aura de points communs entre cesdeux situations !

Ainsi, ce format de jeu apparaît commeétant un bon moyen de réviser les fonda-mentaux et les principes de jeu fondés surl e s r e l a t i o n s à 3 o u 4 j o u e u r s e n v u d'améliorer les techniques individuelles

et la vision du jeu en faveur du projet col-lectif. Un cadre pédagogique favorisantqui plus est la prise de conscience, par lesjoueurs, de la notion d'équipe, d'attaquer ensemble, de défendre ensemble, maisaussi de se déplacer ensemble pour mieuxoccuper le terrain. Il développe enfin enpermanence l'idée de jouer vers l'avant.Par sa structure réduite, souple et flexible,le 4 contre 4 met en évidence un certainnombre de qualités requises chez le foot-

balleur tels que : le comportement à laperte de balle, la façon de s'activer et de sereplacer, la qualité des courses d'appel etdes accélérations (même à vide), le travaildes uns pour les autres, la maîtrise tech-nique, la capacité à répéter les actions dehaute intensité, l'intelligence de jeu indi-viduelle et collective…

Plusieurs études, notamment compara-tives avec le foot à 11 (voir par ailleurs),ont montré que le 4 contre 4 facilitait l'ap-prentissage et l'élaboration des anima-tions de jeu choisies grâce à un nombreplus élevé de passes, des occasions debuts plus nombreuses, des situations deduels fréquentes, une reproduction dessituations du jeu haut avec percussionset attaques répétées... Tout en mettant enexergue les joueurs qui influencent lecomportement général du groupe. Toutcela concourt à montrer un éclairageconstructif sur l'enchaînement des actionset leur cohérence dans un groupe dejoueurs sollicités sans exception, confé-rant ainsi une somme d'informations pré-cieuses pour le staff technique. ■

Un cadre qui fait prendreconscience de la notion d'équipe,

d'attaquer et de défendreensemble, de se déplacer

ensemble pour mieux occuper leterrain

Un nombre plus élevé de passes,des occasions de buts plus

nombreuses, des situations deduels plus fréquentes…

La plus petite forme d'un grand match. Au gré de nos différents reportages dans descentres de formation français, espagnols, allemands, belges ou néerlandais, nous avons puconstater l'utilisation très fréquente de jeux à 4 contre 4 (ou 5 contre 5 avec gardiens). Un étatde fait qui n'a rien d'une coïncidence, mais relève bel et bien de la volonté des formateurs deproposer un cadre pédagogique favorisant, plus que toute autre forme de jeu, les apprentissageset l'ancrage des techniques individuelles et collectives. Explications.

■ Par Zakaria LABSY,auteur de l'ouvrage "jeux réduits et préparation

physique intégrée" réalisé pour le compte de la FIFA en

2013 comme manuel de référence pour l'ensemble des

fédérations mondiales.

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TENTRAINEMENT

Pourquoi privilégier les jeux à 4 contre 4 ?

Offensifs : Marquer un but, jouer en mouvement, conserver la balle, se démarquer, créer et utiliser des espaces.Défensifs : Stopper les attaques, cadrer rapidement le porteur de balle, se replier entre le ballon et le but, fermer les espaces, récu-pérer le ballon, réduire le temps et l'espace dont dispose le porteur de balle.

BASÉ SUR LES PRINCIPES DE JEU !

Les jeux réduits permettent d'une manière générale de solliciter l'ensemble des processus énergétiques permettant à l'entraîneur de déve-lopper et/ou d'entretenir les capacités physiques que réclame le foot à 11. Et le 4 contre 4 n'échappe pas à la règle, bien au contraire. Il induitune participation active et permanente des joueurs qui influe sur le développement des qualités physiques spécifiques (préparation phy-sique intégrée), en particulier pour le développement ou l'entraînement des qualités aérobie en capacité ou puissance. Ce qui pourraitêtre développé ici dans le cadre d'un autre article, plus axé "préparation physique". Toujours est-il que le lecteur retiendra qu'en jouantsur les dimensions du terrain, le temps de travail, le temps de récupération, le nombre de répétitions voire de séries, l'entraîneur ou le pré-parateur physique pourra régler la dépense énergétique qu'il désire solliciter tout en conservant le contexte du jeu dans le football.

UN IMPACT PHYSIQUE RÉEL ET MODULABLE

Plusieurs études visant à comparer le football à 4 contre 4 (5 contre 5 avec gardiens) avec le football à 11 contre 11 ont laissé appa-raître que les joueurs touchaient la balle en moyenne 5 fois plus, et jouaient 3 fois plus de situations en 1 contre 1. Par ailleurs, unbut est marqué toutes les 2 minutes en moyenne. Mais le 4 contre 4 offre bien d'autres avantages : le jeu est facile à comprendre,la liberté d'expression induit la joie de jouer, les prises d'initiatives individuelles sont plus nombreuses, comme les situations dejeu dans la zone de finition et les tirs au but, il y a davantage de jeu vers l'avant, et le développement du sens tactique basique etde l'intelligence de jeu sont favorisés.

3 FOIS PLUS DE 1 CONTRE 1

EXERCICE 1 :TRAVAIL DU DÉSÉQUILIBRE DÉFENSIF

Thème physique : Vitesse et accélérations sur fond de capacitéaérobie.

Thème offensif : Attaque rapide en surnombre.

Thème défensif : Coulisser et couper les trajectoires.

Organisation, règles et consignes : Sur un espace d'environ40x50 mètres, jeu à 4 contre 4 + 2 gardiens. Dès lors qu'un joueurperd le ballon (ici le jaune), 2 joueurs jaunes sont sanctionnéspar un sprint (contourner un plot), avant de revenir dans le jeupour défendre. Pendant ce temps, les rouges doivent profiterde leur supériorité numérique à 4 contre 2 pour marquer ! Les 2défenseurs restants devront utiliser le recul frein pour éviter dese faire éliminer et gagner du temps en attendant le retour deleurs 2 partenaires.

Variante : Passer progressivement d'un joueur sanctionné à 2puis 3 pour moduler la rapidité de la contre-attaque.

Temps de travail : Faire 4 à 5 séquences de 2 minutes entrecou-pées de 2 minutes de récupération.

EXERCICE 2 :TRAVAIL DE DUEL

Thème physique : Vitesse et accélérations sur fond de PMA.

Thème offensif : Duels avec le gardien.

Thème défensif : Défense de la zone.

Organisation, règles et consignes : Sur une surface délimi-tée par le prolongement des 2 surfaces de réparation, avec butsmobiles placés sur la ligne des 16m50, jeu à 4 contre 4 + 2 gar-diens. Le terrain est découpé en 3 zones. Jeu libre dans la zonecentrale. On cherche à franchir la ligne défensive balle au piedpour marquer le but en duel avec le gardien. 1 point lorsqu'onfranchit la ligne, 2 points lorsqu'on marque le but. 1 point augardien lorsqu'il arrête le tir.

Variante : Un défenseur peut suivre l'attaquant dans la zonede but lorsque celui-ci affronte le gardien.

Temps de travail : Faire 6 à 8 séquences de 2 minutes entrecou-pées de 2'30" de récupération.

2 EXERCICES PRATIQUES

Schémas réalisés avec le logiciel Pro Training 3D76

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SANTÉ

Avant d’entrer dans les détails despremiers soins à prodiguer et d’énu-mérer les maladresses à ne pas

commettre, j’aimerais vous faire passer unmessage qui me semble important. Eneffet, quelle que soit la teneur de vos qua-lifications, de votre niveau, ou de vosdiplômes, ayez la volonté de vous formeraux premiers secours, ce qui peut vouspermettre de mieux réagir devant unblessé, en tant qu’éducateur sportif, maisaussi comme tout citoyen. Et, ayant la res-ponsabilité de jeunes joueurs et d’adultes,

il est préférable d’avoir un minimum deconnaissances et de formation pour

prendre les bonnes décisions.Cela paraît légitime. Il ne fautjamais oublier qu’en l’ab-sence de médecins ou dek iné s su r l e bo rd de l atouche, ce qui est souventle cas dans les clubs ama-teurs, vous serez la première

personne à devoir réagirdans ce type de situation. Il

c o n v i e n t p a r c o n s é q u e n td’adopter les bons réflexes. Avant

de vouloir bien faire, évitez surtout,dans un premier temps, d’agir malencon-treusement face aux différents cas defigure rencontrés en match. Voici les plusfréquents :

Fracture : ne pas relever, déplacer ou remuer votre joueurEn cas de suspicion de fracture, il ne fautpas chercher à traiter le problème en

essayant de "réduire" soi même cette frac-ture, mais en mettant votre joueur dans lesmeilleures conditions. Evitez de le releveret de le déplacer, au risque d’induire vous-même des complications neurologiquesou vasculaires, en transformant une frac-ture non déplacée en fracture ouverte, unfutur traitement orthopédique en traite-ment chirurgical, plus lourd, jamais ano-din, et qui peut engendrer une convales-cence plus longue. La démarche à suivreest d’asseoir ou d’allonger le joueur avecprécaution, mettre le membre blessé dansune atelle ou une écharpe, en attendantles professionnels des secours que vousaurez contactés sans délai.

Saignement de nez : ne pas mettre la tête en arrièreDans ce cas de figure qui survient assezrégulièrement, l’erreur est de penser qu’ilest bon de positionner la tête du joueuren arrière. En agissant ainsi, le sang avalépeut causer des nausées, voire des vomis-sements. Cela s’avère donc dangereux. Enrevanche, dites à votre joueur de se main-tenir en position assise, la tête légèrementpenchée en avant, et utilisez des mècheshémostatiques, à placer dans la narine,pour stopper le saignement. En général,le club est normalement équipé d’unetrousse à pharmacie dans laquelle vouspourrez les inclure. Si ce n’est pas le cas,procurez-vous en, leur coût n’est pasélevé. Elles agissent en quelques minutes,et votre joueur est à même de reprendre lapartie. A défaut d’en posséder, utilisez ducoton.

Lésion musculaire : pas de pommade chauffante !Lorsque vous contractez une lésion, unsaignement interne se produit . Pour

réduire le volume de ce saignement, ilvous faut non pas réchauffer le muscle(sinon on obtient l'effet inverse) mais lerefroidir. N’utilisez donc pas de pommadechauffante, et ne massez pas le blessé ! Parailleurs, la chose à éviter est de laisser lejoueur sur le terrain pendant une dizainede minutes une fois qu’il a ressenti unedouleur à un muscle. En général, il s’agitd’une lésion. Le laisser jouer revient àaggraver cette dernière et par voie deconséquence, la durée de convalescences’en trouve allongée. Il ne faut pas sousestimer la moindre douleur, aussi bénignesoit-elle. Une fois que le joueur est sortidu terrain, comprimez la lésion avec unbandage élastique, et placez sur elle unepoche de glace pendant 20 minutes.

Perte de connaissance : prévenirimmédiatement les secoursIl s’agit là d’un cas de figure un peu plusprob léma t ique . A - t ' on a f f a i re à unmalaise vagal ou à un arrêt cardio respi-ratoire ? Il y a ici une procédure assezstricte à respecter dans la mesure oùvous devez absolument et immédiate-ment alerter les urgences, avant de pas-ser aux gestes de premiers secours. Dans

ce genre de situations, toutes minutesperdues peuvent engendrer des consé-quences irréversibles sur le cerveau et lepronostic vital. En premier lieu, vousd e v e z v é r i f i e r s i l a p e r s o n n e e s tconsciente ou pas, ensuite, si elle res-pire ou non. Premier cas : une personneinconsciente mais respirant spontané-ment doit être mise en PLS. Deuxièmecas : une personne inconsciente maisne respirant pas est victime d’un arrêtcardio respiratoire. Dès lors, ne perdezpas de temps à essayer de sentir le poulset démarrer (après avoir alerté le 15, 18

ou 112) le massage cardiaque, puis lesinsufflations respiratoires. Si l’enceintesportive dans laquelle vous évoluer pos-sède un défibrillateur, faites le apporterrapidement par une tierce personne.L’appareil, d’util isation simple, vousindiquera la procédure de réanimation(choc électr ique ou pas). A vous deconnaître son emplacement pour ne pasperdre de temps. Les premiers gestesde secours vous permettront d’initierainsi la chaine de survie, quel qu’en soitle résultat final, en attendant le relaispar les secouristes. ■

Cervicales touchées, traumatisme crânien… : ne pas bouger la tête dujoueur ni le déplacer ! Un duel aérien, suivi d’une très mauvaise réception surle dos ou sur la nuque, peut engendrer une fracture des cervicales et/ou un trau-matisme crânien. Bouger, tourner la tête de votre joueur, déplacer son corps,peut avoir des conséquences neurologiques gravissimes. Un geste malencon-treux est vite arrivé, et un déplacement de quelques millimètres du crâne ou dela colonne vertébrale peut provoquer des complications de type paraplé-gique. Dans cette situation là, vous devez être garant de la sécurité du joueuret notamment, éviter tout attroupement autour de lui. Là encore, faites rapi-dement appel aux urgences le plus vite possible.

Pour le SAMU, composez le 15. Il a la charge des problèmes médicaux urgents.Les pompiers sont joignables au numéro 18. Le 112 est le numéro d’appelunique des services de secours qui est utilisé dans la plupart des pays euro-péens, efficace lorsque vous vous retrouvez dans un endroit reculé, éloignéd’une grande ville. Souvenez-vous que dans le doute, il ne faut jamais hésiterà appeler. Votre interlocuteur saura ce qu’il convient de faire. Et, cela peutparaître évident, localiser de manière précise l’endoit où vous vous situez.

La position latérale de sécurité estune position dans laquelle la victimeest placée sur le côté, tête en arrière,bouche ouverte et dirigée vers le sol.Ainsi sa langue ne peut plus tomberdans sa gorge et ses vomissementss'écoulent l ibrement sur le sol .Mettre une victime inconsciente etqui respire en position latérale desécurité est donc essentiel pourmaintenir ses voies respiratoiresouvertes. Une fois la victime mise enposition latérale de sécurité vousdevez vérifier que sa position est sta-ble, que sa poitrine n'est pas com-primée, puis contrôler ou fairecontrôler sa respiration toutes lesminutes.

La PLS, pour quelle raison ?

Secours : qui contacter et comment ?

Médecin de l’ESTAC (L2) et

président de l’association

des médecins de club de

football professionnel

■ Par

Hervé CAUMONT

Réagir vite et bien. Il apparaît utile, en ce début de saison, de rappeler ce qu'il faut faire ou ne pas faire en cas de blessures et autres traumatismes

pouvant survenir en match.

Premiers soins : les erreurs à éviterSavoir agir à bon escient.

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Une sanction sportive doit-elle tou-jours être accompagnée d'une expli-cation, d'après vous ? Cela dépend ducontexte. L'éducateur n'a pas à se justifier defaçon systématique. Maintenant, dans le casoù l'on a un joueur, par exemple, qui esttoujours titulaire et que l'on envoie pour lapremière fois en réserve à cause de ses per-formances ou de son comportement, il estalors nécessaire, je pense, de provoquerune discussion en tête-à-tête. À condition desavoir s'y prendre.

C'est-à-dire ? Ne pas risquer une mau-vaise interprétation qui aurait de fâcheusesconséquences, loin de l'effet escompté. Desmots maladroits peuvent être dévastateurs,surtout chez les jeunes. Or, c'est difficile carles éducateurs ne sont pas formés à ça.

Que conseillez-vous concrètement ?Employez peu de mots, et soyez précis ! Iln'y a pas de place pour la subjectivité oul'affectif. Le joueur ne doit pas avoir l'im-pression que la sanction est en lien avecune relation qu'il estime détériorée. Et ce,quel que soit l'âge ou le niveau du garçonque vous avez en face de vous. En clair, ilfaut veiller à ne pas s'éloigner des raisonsexactes de la décision, mais rester pragma-tique en apportant une explication factuelleet si possible vérifiable.

Vérifiable ? Oui, en faisant référence par

exemple à des statistiques ou un test physique. Des éléments indiscutables. Alorsbien sûr, en pro, on a les outils et le tempspour le faire. En amateur c'est plus compli-qué, tout va très vite. Le joueur arrive avantl'entraînement, et repart après la douche...Malgré tout, l'éducateur doit faire l'effort detrouver un moment pour échanger avec lejoueur. Cela réclame beaucoup d'énergie,d'investissement, parfois du courage, maisc'est essentiel.

L'explication est toujours la meil-leure solution ? Ce n'est pas tout le tempsdéterminant, mais jamais inutile ! Encoreune fois, tout dépend du contexte. Certainessituations, avec les plus jeunes, réclamentd'aller jusqu'à passer un coup de fil auxparents. Cela m'est arrivé récemment.

Racontez-nous. L'autre jour, un de mes

gamins (il encadre les U13 d'Onet-le-Château, dans l'Aveyron, Ndlr) insulte unpartenaire à l'entraînement. J'ai eu uneexplication avec lui à la fin de la séance, oùje lui ai signifié qu'il ne jouerait pas le pro-chain match. Il l'a mal vécu. Le soir, j'ai doncappelé les parents pour leur expliquer cequi s'était passé. Ils m'ont donné raison. Madémarche a permis non seulement d'asseoirla décision auprès du garçon, mais aussi decouper court à toute mauvaise interprétationdes parents, cette fois...

Il arrive en effet que les parentssoient à l'origine de certains conflitsavec les éducateurs. Ils ne compren-nent pas toujours les choix sportifs,et n'hésitent pas à le faire savoir...Là encore, il faut savoir se montrer clair etconcis. Et surtout, rester dans des critèrestechniques, tactiques ou physiques : "par

rapport à l'exigence qu'impose le niveaude l'équipe première, votre fils a encore desprogrès à faire. Regardez les tests de jon-glerie par exemple. Les autres en font 30,lui 5...". Comme avec les pros, les tests, qu'ilssoient techniques ou physiques, sont iciintéressants car ils s'avèrent indiscutables.

Toujours pour éloigner le débat del'aspect affectif... Effectivement, carDieu sait si les parents ont souvent le senti-ment que la raison pour laquelle on neprend pas leur enfant dans l'équipe, estaffective. En fait, ce sont eux qui sont dans lasubjectivité, pas nous !

À condition de maîtriser son dis-cours ! Oui, et ce n'est pas toujours évi-dent. L'éducateur n'est pas formé à ça. Celarelève un peu de l'autocensure. Par exem-ple, il faut proscrire les explications du type :"il n'a pas l'air motivé", "il ne s'extériorisepas assez, reste dans son coin", "il ne souritjamais", "je ne le sens pas", etc... Enfin, ilfaut veiller à terminer sur une note posi-tive : "J'observe attentivement votre garçon,il s'entraîne, ne rechigne pas. Pour lemoment, il est encore un peu en retard, maisil va progresser...".

Quelle attitude adopter maintenantface à un joueur qui, malgré vosexplications, sur ses performances,son rendement ou son comporte-ment, conteste votre décision ? Unefois que vous lui avez dit ce que vous aviezà lui dire, il faut être capable à un momentdonné de couper court à la discussion. Cequi ne veut pas dire qu'il ne faut pas écouter.Les joueurs ont besoin parfois de verbali-ser ce qu'ils ont sur le cœur. Vous devezdonc prêter l'oreille, accepter aussi que dansun moment de colère, votre joueur s'em-porte un peu... Mais ce qu'il vous aura dit nedevra en aucun cas influencer votre déci-sion initiale.

Quels sont l'endroit et le momentidéals pour avoir ce tête-à-tête ? Ilfaut que ce soit un moment à l'avantage dujoueur. Il doit se sentir à l'aise, être dans son

élément. Ce qui va l'encourager à se livrer, àse confier. Sur le terrain, avant ou après laséance, c'est parfait.

Jamais dans le bureau du coach ? Saufsi on veut faire passer un message demanière forte, en se montrant plus directif,mais avec des garçons plus âgés.

Et devant le groupe ? Cela peut être inté-ressant, pour valoir d'exemple. C'est à l'édu-cateur de le sentir. S'il ne le sent pas, il nedoit pas le faire. N'oubliez pas qu'un gaminque vous avez vexé s'en souviendra toutela saison.

Le risque, ce sont donc les réactionsà chaud... C'est vrai qu'on peut, sans levouloir, abuser de son autorité et faire parexemple des généralités du style : "tu es inca-pable de faire une bonne passe". C'est humi-liant... Cela dit, dans le cas d'une sanctionpour comportement déviant, celle-ci doitarriver rapidement afin d'éviter la doublesanction.

Que voulez-vous dire ? Reprenonsl'exemple du garçon qui a insulté son parte-naire. Si j'avais laissé couler, que se serait-ilpassé ? Il me serait resté une rancoeur, unsentiment d'injustice vis-à-vis de ses copainsqu'il m'arrivera peut-être de sanctionner plustard pour une faute similaire... Résultat ? Lejour où le garçon commet un nouvel écart, jerisque de me montrer deux fois plus dur, defaçon disproportionnée. C'est ça que j'ap-pelle la double sanction ou double peine.

Sanctionner vite pour oublier vite ?C'est exactement ça. La sanction sert à passerà autre chose, à avancer. L'éducateur qui senoie dans les compromis par peur de dom-mages collatéraux va au-devant de difficul-tés encore plus grandes. Et pour la petitehistoire, le fameux gamin que j'ai sanctionnéest revenu dans mon équipe la semaine sui-vante. Je l'ai titularisé, et l'ai beaucoupencouragé pour le relancer, car il en avaitsans doute plus besoin que les autres.Résultat, on fait 1-1 face à la meilleure équipede l'Aveyron. Et c'est lui qui marque le but...

On a évoqué la nécessité d'expli-quer parfois ses choix, sportifs oudisciplinaires, aux joueurs voireaux parents. Qu'en est-il des diri-geants ? Faut-il les prévenir en casd e r e m a n i e m e n t p r o f o n d d el'équipe fanion du club par exem-ple ? Si les changements sont importants, jepense en effet que c'est une bonne chose.L'idée n'est pas de se justifier, encore moinsde demander la permission, mais d'infor-mer, sans se laisser influencer. Mettre le res-ponsable technique et le président dans laconfidence. Il ne faut jamais perdre de vueque ce dernier est aussi un passionné defoot. Il a envie d'être intégré aux décisions,mis au courant, sans pour autant mettre songrain de sel. Et puis ça va permettre d'êtresoutenu en cas d'échec... Sinon, le dirigeanten question se montrera surpris et déçu. Etça laissera des traces dans votre relation.

Autre cas de figure : votre adjointn'est pas d'accord avec vos choixsportifs qui peuvent concerner unjoueur, un système de jeu, une ani-mation ou encore un programmed'entraînement. Comment appré-hender la situation ? D'abord, celadépend de votre type de relation. Il y a desadjoints complices, et des adjoints rivauxavec lesquels cela se termine toujours mal,pour eux ou pour vous. Dans le cas où c'estun adjoint complice, voire même un ami, jecrois qu'il faut prendre en considérationses remarques, ne pas se montrer buté, maismûrir sa réflexion.

Oui, mais on peut rester convaincude ses choix... L'idée n'est pas de renon-cer à sa décision, mais de la mûrir ! L'adjointsert à ça. Il est là pour vous alerter sur cer-taines choses, allumer un voyant. Si c'estquelqu'un de fiable, dites-vous qu'il y a tou-jours une part de vérité dans ses observa-tions. Surtout s'il vous donne des argumentsobjectifs. Si avoir un adjoint, c'est prendretoujours les décisions tout seul, je ne voispas l'intérêt...L'été dernier, j'ai rencontré lesélectionneur des USA, Bob Bradsley. Ilm'a dit qu'avant de prendre une décisionimportante, il en référait toujours à dix per-sonnes de confiance. Ainsi, il est sûr queson choix est le vrai fruit d'une réflexion.Sans aller jusque-là, je trouve la démarcheintéressante.■

Décision sportive ou disciplinaire. Faire son équipe, établir un plan de jeu,concevoir une séance, fixer des objectifs, définir le message de sa causerie, sanc-tionner un mauvais comportement, etc... l'activité d'un entraîneur - quels que

soient la catégorie ou le niveau de pratique - est une longue succession de choix.Des choix qu'il faut savoir faire passer et... accepter. Frédéric HANTZ, qui a coaché

en amateur (Rodez, Brive), au haut niveau (Le Mans, Sochaux, Le Havre), et qui,avant de retrouver le circuit pro, encadre actuellement les U13 d'Onet-le-Château,

son village natal, nous fait partager un peu de son précieux vécu.

"Restez clair et concis ! Des mots maladroits peuvent

être dévastateurs, surtout chez les jeunes"

"Accepter parfois que dans un moment de colère, votrejoueur s’emporte un peu..."

"L'éducateur qui se noie dansles compromis va au-devant

de grandes difficultés"

MANAGEMENT

Comment faire accepter ses choix ?

"Les parents sonttrop souvent dans la subjectivité"

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ENTRAINEMENT

åTerminez l’installation des ateliers 10m i n u t e s a v a n t l e d é b u t d e l a

séance.Cela permet à l'éducateur d'entrersereinement dans sa séance, sans se précipi-ter, en prenant le temps de mettre en place desateliers clairement matérialisés et disposés surle terrain de façon aérée. N'oubliez pas de pré-voir, à portée de main, le matériel nécessaireaux évolutions prévues de l'atelier, voirequelques coupelles ou plots supplémentaires encas de nécessité, imprévue, d'adapter un exer-cice. Ne pas terminer l'installation des atelierspendant l'arrivée des joueurs sur le terrain vouspermettra qui plus est d'être tourné vers l'ac-cueil et l'animation de la séance, dès la pre-mière minute !

ç"Pensez" correctement l'approvi-sionnement en ballons des jeux

et/ou circuits se terminant par une frappe :réserves de ballons dans les buts; démarrage ducircuit proche de l’arrivée des ballons afin d'évi-ter les renvois gênants et autres passages dejoueurs "à vide" en plein circuit.

éAnticipez tout forfait de dernièreminute d’un éducateur. Comment ?

En réfléchissant en amont de la séance au rem-placement d'un des ateliers prévus par unesituation où les joueurs seront en quasi autono-mie : jeu de jonglage, jeu sur cibles, circuitconduite + tir au but, jeu libre…).

èPalliez efficacement à un sous-effec-tif important par rapport à la fré-

quentation habituelle. Le moment venu,réajustez rapidement la composition desgroupes pour que l’atelier qui pose problèmepuisse se dérouler avec le minimum de joueursnécessaires. Ceci en veillant à ne pas léser desjoueurs qui ne passeraient pas sur l’un des ate-liers…

êDistribuez les dossards en début deséance en équilibrant les groupes.

Cela permettra, sur chaque atelier, des duelset des compétitions équilibrés ainsi qu'ungain de temps énorme pour la mise en place.La mise en route sera d'autant plus rapide :"tout le monde dans la surface ! Les jaunes,jonglage alterné ! Les Rouges conduitelibre !"…

ëNe laissez pas le groupe inactif troplongtemps en début de séance

(appel des présents, retour sur les matchesdu week-end, présentation trop longue de laséance…). De même, sur chaque atelier, veil-lez à rendre rapidement les joueurs actifs enne leur donnant que les consignes essen-tielles; ils seront ensuite plus réceptifslorsqu’ils se seront un minimum "défou-lés"…

íEvitez au maximum d’avoir à modi-fier les groupes en cours de séance.

Pour ce faire, commencez par démarrer la

séance à l’heure, en tenant compte de l’arrivéetardive (connue ou imprévue) de certainsjoueurs. Se ménager, au niveau intermédiaire,1 (ou 2) groupe(s) incomplet(s) dans lequelseront incorporés les retardataires, et fairedémarrer ce même groupe sur l’atelier lemoins pénalisant (jonglage, circuit…).Anticipez avant même le début de la séanceles cas particuliers "gênants" : nombre impairsur un exercice, arrêt d’un joueur sur bles-sure… (joker, jeu de délestage, etc…).

ìVeillez à combattre les pertes detemps "abusives" pour maintenir

la dynamique de la séance. Imposez queles joueurs se regroupent systématiquementen "petite foulée" lorsque l’éducateur lesappelle pour redonner une consigne ou appor-ter une correction collective. Interdisez-leur dequitter le terrain de façon inopinée pour allerboire au robinet du vestiaire ! C'est à vousd'organiser des "pauses boisson" durant les-quelles les joueurs vont s'hydrater collecti-vement (une à mi-séance me paraît suffisant).

îOeuvrez à maintenir la concentra-tion des joueurs pendant les temps

"faibles". Posez systématiquement les bal-lons lorsqu’on réunit le groupe. Sinon, plutôtque de vous écouter, les joueurs (en parti-culier les plus petits) seront tentés de "tri-poter" la boule de cuir… Lorsque vous vousadressez au groupe, veillez à le placer "dos"à tout ce qui pourrait détourner son atten-tion "sur" ou à l’extérieur du terrain.

ïSystématisez et faites respecter unprotocole de fin de séance commun

à toutes les catégories : ramassage et ran-gement ordonné du matériel, récupérationdes affaires personnelles, informations et dis-tribution des convocations…■

A lire et relire. Voilà quelques conseils et astuces, faciles à mettre enplace, permettant d'améliorer considérablement l'organisation et lafluidité de la séance. Des conseils pleins de bon sens, et pourtant : lessuivez-vous tous ?

■Par Jean-Marc BERTHAUD,Conseiller Technique Départemental

de l'Ain (01) de 1978 à 2010.

10 conseils pour optimiser votre séance

En résumé, il s’agit souvent d’anticiper des "imprévus prévisibles" ! Une démarche que les années de pratique aiguisent…

GARDIEN

Il y a quatre phases à bien gérer pourque votre gardien digère au mieuxune faute ayant entraîné la défaite de

votre équipe : pendant le match, après lecoup de sifflet final, le lendemain de larencontre, et tout au long de la semaine.Durant la partie, lorsque le gardien ou la

gardienne commet une erreur gros-sière causant un but décisif,

sachez que les mots ont peude poids. Sur le bord du ter-rain, vous ne pouvez pasgrand chose, si ce n'estl'encourager pour l'aiderà relever la tête et "resterdans le match". Lui crierde s su s au r a un e f f e t

encore plus négatif. Bref,à cet instant, c’est à lui de

gérer au mieux la situation etde faire preuve de qualités morales,

qualités qu’il a développé au préalable etde manière régulière aux entraînements oulors des compétitions. Dans un tel contexte,ce sont surtout les joueurs qui peuvent luiapporter du réconfort en venant vers lui eten lui flissant quelques mots d’encourage-ment. C’est dans ces moments-là qu’uneéquipe ne doit pas tourner le dos à son gar-dien. Une fois le match terminé, on entredans la deuxième phase. Dans le vestiaire,ne lui parlez pas de sa bourde. Il s’agit plu-tôt de lui montrer par des gestes, une petittape sur l'épaule par exemple, des regards,que vous êtes avec lui. Les mots, à chaud,ne sont pas d’un brillant secours. Ils s'avè-rent même dangereux, car ils peuvent êtremal interprétés. Une parole qui a selon vousune certaine valeur a peut-être une signifi-cation complètement différente pour votreinterlocuteur, encore choqué par l’impairqu’il a réalisé quelques minutes aupara-vant… Le seul fait de lui dire : "ce n’est pasgrave... ce n’est qu’une erreur", c’est lui rap-peler que l’équipe a perdu à cause de lui ! Ilapparaît plus favorable d’aller le voir deuxheures après le match, pendant le trajet duretour par exemple. Il aura peut-être envie

de parler de ce qui lui est arrivé. C'est à luid'ouvrir la porte. Sinon, n'insistez pas.Laissez couler et attendez le lendemain oula prochaine séance, qui sont, à mon avis,

des moments plus opportuns pour revenirsur une défaillance. Là, à l’échauffement,pendant les assouplissements et étirements,revenez sur le match. Dans un premier

temps, discutez simplement du contenu.Cela permet d’échanger des opinions,d’extérioriser et de repartir sur debonnes bases. Après, c’est à vous devoir. Si vous sentez que votre gardienveut revenir sur sa bévue, n’hésitez pas.L'objectif ici est avant tout de dédramati-ser ce qui s’est passé et d’embarquervers une nouvelle escale. Il faut lui fairecomprendre pourquoi il a commis cetteerreur, quitte à recontextualiser, pen-dant un moment faible de la séance, l’ac-tion de jeu incriminée, juste sous formede discussion et déplacement devant lebut, mais surtout pas sous forme d’exer-cice pédagogique. Attention aussi à nepas focaliser la séance sur la maladressequi a été commise ! Ce serait lui accordertrop d’importance, de rouvrir une plaie,et vous risquez de mettre une pression

supplémentaire à votre gardien pour le pro-chain match. Par ailleurs, ne le privez sur-tout pas de la rencontre à venir ! Sauf peut-être si les erreurs se répètent depuis plu-sieurs week-ends. Enfin, dernière phase,au cours de la semaine, notez que suivant lapersonnalité de votre gardien et en fonc-tion de sa demande, il est possible de reve-nir quelques minutes sur une situation demême type que son erreur, sans que celane devienne une obsession. L’objectif,encore une fois, est de dédramatiser, et debien préparer le prochain match ■

Il vous a fait perdre le match... Comment devez-vous agir ? Votre gardien est responsable d’une défaite ? A vousde dédramatiser la situation pour l'aider à être performant dès le prochain match.

Entraîneur des gardiennes de

but de l’équipe de France

■ Par

Philippe JOLY

"Dans le vestiaire, ne lui parlez pas de sa bévue"

Pour bien appréhender ce genre de situa-tion, vous vous devez de connaître votreprotégé sur les plans affectif, social, etc…Car la gestion d’une erreur dépend aussi dela personnalité du gardien. Certains vontrapidement rebondir, en s’orientant vers denouveaux objectifs. En général, ils ont uncertain vécu. D’autres vont mettre du tempsà s’en remettre, soit parce qu’ils sont jeuneset inexpérimentés, soit parce qu’ils sont enmanque de confiance. Suite à l’erreur, despensées paraistes plongent certains dans

un doute qui s’accentue au fur et à mesuredu match. Suivant le caractère de votre gar-dien, c’est donc en amont, pendant lesentraînements, qu’il faut travailler en consé-quence sur le plan mental et être ainsi prêt àgérer ce type d’événement. Certains vontsubir mentalement cette erreur, tandis qued’autres vont prendre les choses en main enextériosisant leurs sentiments ou en ayantenvie de bosser deux fois plus. Il faut avanttout répondre aux besoins et aux volontésde votre gardien que vous connaissez bien.

Bien connaître son gardien et être à l'écoute

Ne le privez surtout pas dela rencontre à venir ! Saufsi ses erreurs se répètentdepuis plusieurs matches

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Depuis 2012, un partenariat lie le magazine VESTIAIRES à la FédérationFrançaise de Football. Dans le cadre de cet accord, la revue met à disposition dela FFF, à chaque numéro, une double page intitulée "EN DIRECT DE LA DTN",dans laquelle le département technique de l'instance nationale délivre sesmessages directe ment auprès des éducateurs abonnés au magazine VESTIAIRES.En voici une sélection dans les pages qui suivent…

EN DIRECT DE LA DTN

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le droit de rejoindre un club distant de plus20 ou 25 Kms, etc... Il y a un tas de trucs àfaire. Les idées sont là. Mais les décisionsdoivent être prises collectivement, avectous les acteurs de notre sport.

Quelle est la part de responsabi-lité de l'éducateurd a n s t o u t ç a ?L'éducateur est fautif,naturellement, mais il estauss i v ic t ime du sys -tème. Pourquoi ? Parcequ'on ne le valorise quepar la performance deson équ ipe . On ne l evalorise pas à travers laqualité de son travail. Il est sous la pres-sion d'un président, il est sous la pressiondes parents… C'est tout un contexte. Enrevanche, si demain on parvient à dédrama-tiser la compétition, l'éducateur pourramieux œuvrer en direction des jeunes.

Mais est-ce leur volonté ? Ne secomplaisent-ils pas dans ce sys-tème basé sur la compétition ? Ilest évident que tous ne sont pas animéspar les mêmes motivations. Ceci étant,nous avons envoyé nos cadres techniquesvisiter les clubs de DH à National. Et ons'est aperçu qu'il y avait peu de vrais pro-jets de club en réalité. Mais lorsqu'on leura présenté notre approche, ils ont dit :"mais oui ! Aidez-nous". C'est donc culturel.Notre système de pratique étant organisésur les compétitions, les éducateurs se sontnaturellement inscrits dans ce processus.À nous de mieux les orienter dorénavant.

Favoriser une pratique loisir n'em-pêchera pas de faire ressortir lesmeilleurs ? Bien sûr que non ! La pra-tique loisir favorise on ne peut mieux laprogression. Et puis le gamin qui a du talentsera placé dans un contexte où il va mieuxprogresser. Ça, on ne le remet pas en cause.Il faut bien comprendre ce que signifie"dédramatiser la compétition". Le matchen t an t qu 'é l ément de compét i t iondemeure indispensable. La culture de lagagne fait partie de l'éducation au sport. Cequi est dangereux, ce sont les enjeux. Lesmontées, les descentes… C'est là qu'oncommence à avoir un comportementmodifié.

Cela rejoint la philosophie claire-ment exprimée des formateurs duFC Barcelone, qui affirment que "lacompétition n'est pas importante.C'est apprendre à faire de la com-pétition qui l'est". Exactement. Maispour faire appliquer une telle philosophie,

il faut que les éducateurssoient protégés. On enrevient au système, aucontexte. Ailleurs, l'édu-cateur des U9 est aussiimportant que celui desU19 ! C'est son action quiest valorisée, pas ses per-formances. En France, cen'est pas le cas. Il y a une

hiérarchisation des entraîneurs, y comprisdans leurs émoluments, qui repose exclusi-vement sur la catégorie qu'ils entraînent,pas sur leur action éducative ! Je peux vousdire que le jour où les éducateurs, à diplômeégal, seront valorisés de la même manièrequelle que soit leur catégorie, on aura faitun énorme pas en avant.

Les protéger, d'accord, mais aussiles former pour qu'ils soient enmesure de mener à bien leur actionéducative. On touche ici à votre che-val de bataille : 1 équipe = 1 éduca-teur (sous-entendu"formé"). C'est effecti-vement le thème centralde notre activité. Maisencore une fois, ce n'estpas la peine de travaillerlà-dessus si l'on ne revi-site pas dans le mêmetemps le système de com-pétition.

Comment régler le "problème" desparents - les papas surtout - quipoussent leur rejeton à avoir uneapproche toujours plus compéti-tive de la pratique du football ?D'abord, ce qui va aider à limiter ce phéno-mène, c'est que le joueur pourra certes choi-sir d'aller vers l'excellence, mais que celle-cine sera pas uniquement identifiée par unniveau de compétition. C'est plus unedémarche, une approche dans le travail.Globalement, il peut y avoir deux niveaux : lapratique compétitive en proximité, et la pra-tique d'excellence à l'échelle régionale.

Les parents pourront inscrire leur enfantdans l'une ou l'autre parce qu'il a le niveau,parce qu'il le souhaite, parce qu'il veut s'en-traîner davantage... Alors oui, les parentsvont continuer à jouer un rôle, ils sont res-ponsables. Mais ils ont la même responsa-bilité dans le cursus scolaire lorsqu'ils chan-gent leurs enfants d’établissement dans l'op-tique qu'ils réussissent davantage.

En définitive, le club de demain estcelui qui permettra où tous les pro-fils de licenciés d'y trouver leurcompte. C'est ce vers quoi il faut tendre, eneffet. Et l'offre de pratique peut être large. Onpeut très bien, dans le cadre de la pratiqueloisir par exemple, faire du jeu réduit (futsal,foot à 5, à 8…) jusqu'en seniors ! Les joueursprendraient assurément plus de plaisir, alorsqu'à 11, certains ne touchent jamais le bal-lon… On a la chance aujourd'hui d'avoir desterrains synthétiques qui sont des structuresd'accueil idéales pour un football loisir dansle cadre d'une offre de club. Chacun pourrafaire du loisir, de la compétition et de l'excel-lence dans la même structure.

Cela veut-il dire aussi que l'on vavers la création du double licence,loisir ou compétition ? C'est une pisteen effet. L'idée même de la licence peut être

revisitée. Les Allemandsdissocient la licence de lacotisation. La licence estun acte individuel quipermet d'avoir accès à uncertain nombre de pra-tiques, tandis que la coti-sation demeure l'inscrip-t ion à un club en tant

qu'entité.

Concrètement, il faudra combiende temps pour transformer le sys-tème actuel et modéliser le club telque vous venez de nous le présenter? Nous avons fait des pré-propositions. Etpuis ce projet de modélisation du club a déjàété amorcé avec la réforme en cours du foot-ball d'animation (voir VESTIAIRES n°42,NDLR). Maintenant, pour ce qui est de l'orga-nisation des compétitions, nous ne sommespas les seuls décideurs. Nous avons àconvaincre. Mais les esprits sont ouverts auchangement s’il est bénéfique pour tous, enpriorité pour les joueurs et le jeu. ■

"Le match en tantqu'élément de compétitiondemeure indispensable. La

culture de la gagne faitpartie de l'éducation au

sport. Ce qui est dangereux,ce sont les enjeux".

"Le jour où les éducateurs,à diplôme égal, serontvalorisés de la même

manière quelle que soit leurcatégorie, on aura fait unénorme pas en avant".

EN DIRECT DE LA DTN

Parmi toutes les actions que vousmenez en tant que DTN, il y en a unequi s'inscrit en fil rouge de votreprojet, c'est celle de la "modélisa-tion du club". Expliquez-nous. Ce tra-vail est animé par deux questions fondamen-tales : quelle offre de pratique pour tous lesfootballeurs et footballeuses en fonction deleurs aspirations ? Et à travers quel cursus ? Lepratiquant doit trouver dans le club à la foisce qu'il recherche et ce dont il a besoin.

Ce n'est pas le cas aujourd'hui ? Onsait qu'environ 70% de la population desjoueurs et joueuses ont une approche "loisir"du football. Ils veulent d'abord éprouver duplaisir dans leur activité, que ce soit à l'en-traînement ou en match. Or, aujourd'hui, est-ce que notre organisation de pratiquerépond à cette demande ? Cette organisa-tion, qui a 20 ou 30 ans, repose essentielle-ment sur un système descendant de compé-tition pure hiérarchisée !

Et que représentent les 30% restant? Il existe globalement quatre types d'aspira-tion. Derrière la pratique loisir, "libre", il y a lapratique compétitive. Jouer au football pourfaire de la compétition. C'est ce que le sys-tème actuel fait à peu près de mieux. Ensuite,il y a ce que j'appelle lehaut niveau amateur, avecdes joueurs prêts à s'en-traîner davantage et à fairedes sacrifices pour jouer àun niveau plus élevé.Enfin, il reste le footballd'élite, professionnel, quies t e t doi t res ter uneniche.

Revenons donc à ce qui nous inté-resse ici, à savoir les 70% de joueurset joueuses auxquels il convientaujourd'hui de proposer un sys-tème de pratique plus en rapportavec ce qu'ils viennent chercher enclub... et qu'ils ne trouvent pas. Le

premier chantier ne consiste-t'ilpas à dédramatiser la compétition ?Il serait intéressant en effet de dédramati-ser au maximum jusqu'à 15 ans. Tant que lejoueur n'est pas pré adulte, on devrait êtresur des pratiques essentiellement éduca-tives. Or, que ce soit le système des montéeset descentes ou le fait d'avoir permis desmutations incessantes à l'intérieur mêmed'une saison, va à l'encontre du but recher-ché.

Avec les excès quel'on connaît… Sur etautour des terrains ! Dansdes ligues où il y a 10 divi-sions à 15 ans, c'est dra-matique. Sans compterque cela a une incidencesur l 'o r ienta t ion desjeunes. Parce qu'avec 10

divisions, on fait de la "perf", on prend doncles plus performants dans l’immédiat, pasles talents à venir. L'éducateur ne va pas aubout de sa démarche. Or, l'idée, c'est que lesenfants s'épanouissent au gré de leur crois-sance. Mais pour cela, il faut dédramatiserla compétition. Comment ? En redéfinissantpour commencer la vocation des clubs. C'estce qui va conditionner tout le reste.

Que voulez-vous dire ? On ne peut plusaccepter aujourd'hui que la seule vocationd'un club de plusieurs centaines de licen-ciés soit de faire monter l'équipe première.C'est incohérent, hors sujet ! Le club a unevocation d'éducation, d'animation, d'accès àdifférentes pratiques, et même d'animationsociale de la commune. C'est l'essence mêmede la pratique associative. Tous ceux qui n'ontcomme seul objectif de faire monter l'équipepremière non seulement se trompent, maisne sont plus dans leur mission.

Quels clubs visez-vous en particu-lier ? Tous exceptés les pros. Je suis cho-qué quand je vois des clubs de CFA ou CFA2ne pas aligner un seul joueur issu du club.Ils ont fausse route. L'idée de l'offre et del'accueil est au départ la première de leurvocation. Et pour les enfants du coin ! De lamême manière qu'il n'est pas normal qu'unjoueur de 14 ans en région parisienne aitdéjà fait 7 clubs ! La perte de repères et desens est alors inévitable. Comment voulez-vous ensuite que le gamin sache ce ques'identifier à un club veut dire ?

Que proposez-vous ? On peut imaginerpourquoi pas limiter à deux ou trois le nom-bre de mutations avant 15 ans, et ne pas avoir

"Redéfinir la vocation de nos clubs"François BLAQUART. Avec un système de pratique organisé essentiellement sur

les compétitions, les clubs ont fini par s'éloigner de leur mission originelle. C'est en partant de ce constat que leDTN a fait de le "modélisation du club" un axe central de sa politique. Explications.

"On ne peut plus accepteraujourd'hui que la seulevocation d'un club deplusieurs centaines delicenciés soit de faire

monter l'équipe première".

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niveau commettre de grossières erreurs !Alors comment en vouloir à un gamin de 9ans ? Trop d'éducateurs (et de parents)imposent par leur comportement et leursparoles un niveau d'exigence dispropor-tionné. Ils ne parviennent pas à relativiser.Or, il faut accorder un statut positif à l'er-reur. Expliquer que l'on construit ses réus-sites "aussi et surtout" grâce à elle(s).

4- POSER UN CADREUn entraîneur compétent est respecté. Maisu n e n t r a î n e u r c o m p é t e n t e s t a u s s iquelqu'un qui sait définir un cadre de fonc-tionnement. Pas question de rentrer dansle monde des "Bisounours" où l'on positivetout sans discernement. Les jeunes ontbesoin d'un cadre comportant des règlesindividuelles et collectives. Ils les réclament! On peut même imaginer les définir aveceux - en prenant soin évidemment de lesorienter - afin qu'ils s'impliquent et s'ap-proprient ce mode de fonctionnement, endeviennent les véritables acteurs. De fait,cela aura davantage de sens pour eux.

5- FAIRE PREUVE D'EMPATHIEL'empathie est un paramètre essentiel dubon climat d'apprentissage. Mais l'empa-

thie, c'est quoi ? C'est accorder de l'atten-tion à chacun de ses joueurs, c'est échangeravec eux, leur demander leur ressenti à lafin d'une séance : "Est-ce que vous vous

êtes amusé ? La séance avait-elle un sens

pour vous aujourd'hui ? Vous a-t-elle sem-

blé di ffi c i le phys iquement ? À quel

moment avez-vous le sentiment d'avoir

décroché mentalement ?" Etc… Le toutaccompagné de gestes positifs et en évi-tant les mots qui blessent, les sarcasmes etles écarts d'humeur. En résumé, avoir de laconsidération pour tous les joueurs et semontrer bienveillant.

6- FAVORISERL'ENTHOUSIASME ET LA

CONCENTRATIONPendant la séance, l'éducateur doit êtredavantage dans l'observation et le diagnos-tic que dans la répression. Les encourage-ments et la mise en confiance doivent pren-dre le pas sur les critiques, lesquelles serontt o u j o u r s c o n s t r u c t i v e s . L ' i n t e r -ventionnisme qui "pollue" la séance est àproscrire. C'est la connaissance des diffé-rentes formes de pédagogie active et dujeu qui va permettre à l'encadrant d'optimi-ser son approche et son comportement.D'où l'importance d'être formé. Car outre la

communication, comme ici, la progressiondes éducateurs passe invariablement parla formation de cadres. Dans le contenu deces stages, l'on agit sur les savoirs et lesavoir-faire, mais aussi et surtout sur lesavoir être, lequel prend de plus en plus deplace dans nos formations et d'une manièrepresque prioritaire. L'objectif étant d'éviterau maximum les principales erreurs quecommet l'éducateur dans le cadre de samission d'encadrement : ne pas accepterl'erreur, ne pas écouter, ne pas faire preuved'empathie, s'enfermer dans son savoir sansfaire preuve de capacité d'adaptation, etc…Les formations mettent donc davantage l'accent aujourd'hui sur les versants psy-chologiques de la relation entraîneurentraîné. En acquérir les bases permet decréer un climat favorisant l'enthousiasmeet la concentration. Un exemple concret ?Remobiliser dans un jeu l'équipe qui est entrain de perdre 4-0 et gérer la frustrationde l'équipe qui gagne en annonçant "butvainqueur" sur les 5 dernières minutesde l 'opposition. Cette notion de "butvainqueur" est un exemple parmi tantd'autres sur la manipulation des varia-b l e s e n t r a i n a n t d e s c o n t r a i n t e s .Contra intes athlét iques et mentalesimpactant sur la décision tactique dujoueur (voir par ailleurs).■

Exemples de variables(espace / temps / effectif) : • Surface de jeu (largeur, profondeur, aire,

géométrie, qualité).• Ratio joueur/m2.• Zone(s) terrain.• Nombre de joueurs (supériorité, infériorité,

égalité).• Rapport de force.• Nombre d'équipes dans la même situation

(exemple 3 + 3 x 6)• Nombre de ballons/couleurs.• Présence ou non d'un gardien.• Droits et devoirs des joueurs.• Joker(s) libre(s) ou pas avec ses droits et

devoirs.• Réinjection de ballons.• Durée de la séance.• Discours et messages avec congruence.

• Nombre de buts (cible), grandeur, hauteur,but ouvert ou zone cible.

• Encouragements de l'éducateur.• Manipulation des règles d'action.• Zone ou individuelle.• Réversibilité ou pas (jeu ou situation).• Nombre de touches.• Sanctions.• Implication de tous, turn over, objectifs indi-

vidualisés.• Gages.• Scénario.• Challenges.• Valeur du but marqué (1 ou 2 points selon

certains critères).• But "bonus" (exemple : 3 buts d'écart = sanc-

tion et remise à zéro du score), etc…

Exemples d'impacts mentaux(clefs de la prise d'informations etde décision) :• Attention et concentration.• Gestion des émotions.• Engagement.• Communication.• Plaisir.

EN DIRECT DE LA DTN

Le climat d'apprentissageet de prat ique est aucœur du triangle péda-

gogique formé par l'entraî-neur, l'entraîné et l'activité. Ilvise à placer le joueur au cen-tre de la pratique, devenantplus que jamais acteur de saperformance, de son projet,et bénéficiant pour ce fairede la bienveillance de sonencadrement. Le climat d'ap-prentissage impacte le pro-cessus motivat ionnel dujoueur et son bien-être. Si jedevais le résumer, j'énonce-rais dans un premier tempsce que j'appelle "les trois C"de l'éducateur : Compé tence,Conscience et Confiance. End'autres termes : acquérir un certain nom-bre de compétences, en avoir conscience,et ainsi prendre confiance. Puis les enjeuxde ce même climat d'apprentisage repré-sentés par "les trois P" : Plaisir de jouer,Progrès, et Participation (active) du joueur.Afin de vous aider à mieux appréhenderles facteurs inhérant au climat d'apprentis-sage, les voici regroupés en six parties.

1- BIEN SE CONNAITRE SOI-MEME

Parmi les outils nécessaires à l'instaurationd'un bon climat d'apprentissage, la connais-sance de l'activité, celle des caractéris-tiques du public (selon la catégorie), maisaussi la connaissance de soi-même, de sesémotions, sont essentiels ! En effet, dans lecadre de sa mission d'encadrement, l'éduca-teur ne doit pas faire l'économie d'uneintrospection visant à cerner ses propresattentes. Pourquoi suis-je éducateur ?Qu'est-ce que j'attends de cette fonction ?

Que suis-je prêt à donner ? Connaître sonfonctionnement, savoir gérer ses émotions,et parvenir à évaluer objectivement sesatouts et faiblesses, représente le meilleurmoyen d'entretenir une relation pédago-gique appropriée avec les joueurs et doncde favoriser l'instauration d'un bon climatd'apprentissage.

2- CHANGER SAPERCEPTION DE LA

COMPETITIONPour optimiser le climat d'apprentissageet le climat de pratique, l'éducateur doitchanger sa perception de la compétition. Iln'est pas question de la renier, juste de faireévoluer la représentation que l'on en a. Carla compétition demeure une bonne chose,un ingrédient essentiel dans le sens où ellepermet de s'étalonner, de s'évaluer. Maisplus que les enjeux, c'est "bien faire de lacompétition" qui importe. Elle s'inscrit icidans un processus de progression où l'ad-

versaire n'est pas un ennemi.Malheureusement, dans lesfaits, l'éducateur pense sou-vent (à juste titre parfois)qu'il sera jugé par les parentsou les dirigeants parce qu'ilau ra ga gné ou pe rdu unmatch… D'où la nécessité dese recentrer sur le projet édu-catif du club et son statut(voir interview de FrançoisBlaquart dans notre éditionprécédente, Ndlr) Empilerl e s v i c to i re s ne peu t enaucun cas être l'objet socialprioritaire de la structure. Cen'est pas la finalité, en plusd ' ê t r e t r è s r é d u c t e u r.L'éducateur doit en avoirconscience, comme il doit

avoir conscience de la priorité à donner àce chaînon éducatif que sa mission d'en-cadrement incarne. En d'autres termes, nepas faire passer les objectifs de résultatavant les objectifs de maîtrise et de moyens(essayer dans le cadre d'un match de s'ap-pliquer à la conservation du ballon, à effec-tuer un maximum de passes vers l'avant,etc…). Si l'éducateur tient compte de tousces éléments, il favorisera assurément leclimat de pratique.

3-ACCORDER UN STATUTPOSITIF A L'ERREUR

Beaucoup de jeunes arrêtent le football enclub parce qu'ils ne se retrouvent pas dansle management de l'éducateur et/ou dansles enjeux de la compétition. Bref, ils nes 'amusent pas ! Ce n 'est pas normal .Comment accepter qu'un enfant arrive aumatch du samedi ou du dimanche avec uneboule au ventre parce qu'il a peur de malfaire ? On voit bien des footballeurs de haut

Les 6 clés d'un bon climat d'apprentissageToutes catégories. Le climat d'apprentissage qui entoure les séances et quiva de pair avec le climat de "pratique" (le week-end), demeure l'un des fondamentaux del'entraînement. Par le biais d'une pédagogie active et positive, il favorise le plaisir de jouer,encourage la progression et renforce les valeurs éducatives de l'outil football.Explications.

■ Par Sylvain MATRISCIANOCadre technique fédéral. Membre

de la cellule de recherche de la

FFF.

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joueurs entraînés par un autre plu-sieurs fois dans la semaine. Ils ontle sentiment, à tort ou à raison, dene plus maîtriser en quelque sortel'évolution de leurs protégés… Lameilleure des choses est de se parler, decommuniquer. Un lien doit exister entre leclub et la section. La problématique est lamême en Pôle Espoirs où le jeune s'entraînela semaine et rejoint son club le week-end.Dans tous les cas, je considère que c'est unplus, un enrichissement quede pouvoir s'entraîner avecd'autres joueurs et sous lahoulette d'un autre éduca-teur. N'oublions jamais quel'adolescent doit se situer aucentre du projet. Par consé-quent, il faut que les acteurssoient complémentairesautour de lui et non pas en situation d'oppo-sition ou de concurrence.

Tout de même, ne peut-il pas yavoir un décalage préjudiciableentre ce que proposent l'éducateuren club et l'enseignant en sectionsportive ? Sur l'approche et la concep-tion de la formation du joueur, il doit y avoircohérence et responsabilité. La prépara-tion de l’équipe pour la compétition ne doitpas en être en contradiction avec le déve-loppement des qualités individuelles dujoueur. Tout est affaire d’approche, de cli-mat propice à la progression et de volontéde complémentarité. Le jeune est tout natu-rellement attiré par celui ou celle qui luipermet de progresser, d’acquérir de laconfiance et de gérer ses émotions. Au-delàdu contexte, il attend de son "encadrant"de la compétence et de l’exigence.

D'une manière générale, que pou-vez-vous dire à un éducateur ou unclub réticents à l'idée de collabo-rer avec une section sportive ? Déjà,que la section sportive permet d'optimiserles installations du club dans le sens où ellelibère des terrains, le soir, pour d'autres caté-gories. Un argument que l'on peut fairevaloir aussi auprès de la municipalité.Ensuite, que s'entraîner plus et mieux per-met de progresser. N'oublions pas que ces

structures font partie du parcours d'excel-lence sportive de la DTN. Elles permettentde légitimer la politique de formation desclubs dans un rôle de "préfilières". Les jeunespeuvent ainsi être orientés, en fin de 4ème,vers les Pôles Espoirs et, deux ans plus tard,vers un centre de formation de club profes-sionnel.

Le projet de création d'une sectionsportive peut aussi rencontrer d'au-

tres freins, à commen-cer par un chef d'éta-b l i s s e m e n t p e uconvaincu de l'utilitéd'une telle structure…Cela peut arriver, en effet.L'idée est alors de lui fairesentir la nécessité pour lescollèges et lycées de s'ouvrir

vers l'extérieur. Les jeunes qui sont dans lesclubs sont ceux qui vont à l'école et vice-versa ! Ensuite, il convient de souligner lefait que le projet sportif est aussi un projetéducatif. Le football est structurant, dansplein de domaines. Il représente donc unevaleur ajoutée à l'établissement.

C'est-à-dire ? Il va renforcer le projet édu-catif sur un certain nombre de paramètrestels que l'apprentissage des règles, la socia-lisation, le respect, le goût de l'effort…etsurement l’identité et l’appartenance à l’éta-blissement. On crée un lien très fort entrepratique sportive et scolarité, l'un nourris-sant l'autre. On peut par exemple, à unmoment donné, appuyer sur le levier foot-ba l l pour donner ou redonner de l aconfiance dans l'ambition scolaire. Tout celaest une question de méthode, de mise enperspective, et de démarche vis-à-vis du

jeune. Une chose est sûre, la section spor-tive ne nuit pas à l'investissement scolaire,bien au contraire ! Le taux de réussite auBaccalauréat et au Brevet de Collège l'at-teste. Dans les sections sportives, il est supé-rieur aux moyennes nationales.

Que la pratique du football enmilieu scolaire ne porte pas atteinteau travail scolaire est justement lacrainte la plus souvent formuléepar les parents… Encore une fois, leschiffres nous disent l'inverse ! Un jeune quiest en section sportive et qui s'entraîne doncmoins ou pas du tout en club, a des journéesplus harmonieuses et équilibrées. Le tempsscola ire est mieux cadré. I l n 'est pascontraint, après les cours, de rentrer chezlui ou de prendre les transports pour se ren-dre à l'entraînement, avant de rattaquer sesdevoirs le soir... C'est cela précisément quiest à même de nuire aux résultats scolaires.Et puis la pratique en milieu scolaire se faitdans un contexte très différent et complé-mentaire du club. C'est plus tranquille,apaisé, moins tourné vers les excès engen-drés par la compétition. Le climat est sansdoute plus favorable à l'épanouissement dujeune. C'est ce qui explique aussi que la sec-tion sportive attire de plus en plus de filles.C'est même devenu l'un des endroits privilé-giés pour le développement du footballféminin en France.

Combien sont-elles à fréquenterune section sportive en 2013 ? Onen comptabilise environ 3000 (sur 22 500élèves, Ndlr). Certaines sont en sectionmixte, principalement au collège, et d'au-tres font partie de la cinquantaine de struc-tures 100% féminines. ■

845 sections sportives (705 collèges et 140 lycées).22 500 élèves1200 éducateurs diplômés dont 650 professeurs d'EPS.4200 clubs associés1 million d'Euros accordées chaque année par laFédération au football en milieu scolaire dans le cadre des contratsd'objectifs avec les Ligues régionales.

"La section spor-tive ne nuit pas àl'investissementscolaire, bien au

contraire !"

La saison 2012-2013 en chiffres

EN DIRECT DE LA DTN

Quelle définition peut-on donnerde la section sportive en milieuscolaire ? C'est une structure qui per-met d'allier le projet scolaire au projetsportif tout en respectant le rythme bio-logique et physiologique de l'enfant. C'est-à-dire qu'elle vise à assurer une bonnerépartition et harmonisation de la pratiquedu football et des études. Le tout pour unmeilleur équilibre du jeune. Ce sont lesanciens sport études, les classes à horairesaménagés… Chaque semaine, les joueurspeuvent être amenés à s'entraîner alterna-tivement au sein de la section durant lajournée (2 ou 3 fois), et le soir au club (1 ou2 fois). Pour les Sections Sportives SecondCycle (lycées), les élèves participent à 3,voire 4 séances hebdomadaires (cahier descharges Sections Challenge Jean Leroy,Ndlr).

Les entraînements en section et enclub ne risquent-ils pas d'avoir lieule même jour ? En théorie, non. On sou-haite un principe d'alternance, non seule-ment entre la pratique du football dans lasection et l'entraînement enclub, mais aussi entre la pra-tique du football dans la sec-tion et l'EPS.

La section sportive est-elle obligatoirement rattachée à unseul club ? Pas forcément. Il existe aussides sections multi clubs, avec des vocationsdifférentes. Certaines, en milieu rural parexemple, permettent le maintien d’unepratique régulière (motivation, progressiondu jeune joueur…) et contribuent à réduireles temps et les coûts liés aux déplace-ments.

Les joueurs sont-ils tous licenciésdans le ou les clubs rattachés à la

section ? Ce n'est pas une obligation fédé-rale. On ne l'impose pas. Ce sont des arbi-trages entre le chef d'établissement, le res-ponsable de la section, et le président duclub. Ceci dit, dans le cadre d'un club trèsinvesti dans sa section avec, par exemple, lamise à disposition d'un éducateur et unaccompagnant financier, il est fort à parierque tous les joueurs appartiendront à ceclub.

Combien de sections sportivesdans l'Hexagone à cejour ? En 2012-2013, on encompte 845, soit deux foisplus qu'il y a dix ans. Au total,4200 clubs ont des joueursqui fréquentent une section

premier cycle (collège) ou second cycle(lycée).

Quel est l'objectif principal de laFFF dans la multiplication de cessections sportives ? La multiplicationdes sections n'est pas un objectif en soi.Faire du nombre pour le nombre ne nousintéresse pas. La priorité est donnée à laqualité d'accueil, d'encadrement et de per-fectionnement des joueurs. Chaque sectionsportive doit respecter un certain nombre

de paramètres (infrastructures, encadre-ment, aménagement d'horaires, installa-tions sportives et suivi médicale) dictéspar une circulaire ministérielle régissant lefonctionnement des sections sportives àlaquelle nous y avons joint notre proprecahier des charges.

Quelles sont les modalités pourintégrer une tel le structure ?Chaque section possède une commissiond'admission présidée par le chef d'établis-sement. Les candidats sont évalués à la foissur l'étude de leur dossier scolaire et sur

des tests de terrain, principalement d'or-dre technique.

Qui encadre ces jeunes ? Soit un édu-cateur mis à disposition par le club ratta-ché à la section, soit un enseignant brevetécomme l'exige notre cahier des charges.Ces derniers représentent environ 50% des1200 encadrants diplômés qui intervien-nent actuellement au sein d'une sectionsportive.

Et qui définit les contenus d'entraî-nement, notamment dans les sec-tions encadrées par des ensei-gnants ? La Direction Technique Nationalea effectué un gros travail en fournissant àtoutes les sections un classeur pédagogiquetrès complet. Cet outil permet de guider laprogrammat ion sur l e s contenus , l adémarche pédagogique, via une approchenon compétitive. Et pour cause : les enca-drants ne sont pas là pour préparer deséquipes à la compétition du week-end, maispour agir plus généralement sur l'épanouis-sement du jeune à travers l'apprentissage dufootball.

Certains éducateurs ne sont pastrès favorables à l'idée de voir leurs

Clubs : les vertus de la section sportiveProjet sportif et éducatif. Un quart des clubs français, en 2013, s'appuie sur une sectionsportive pour l'encadrement et la progression de ses jeunes, en qualité de partenaire conventionné, associé aufonctionnement de cette structure et/ou par la présence de leurs joueurs au sein de cette section. Uneproportion en constante hausse qui démontre l'efficacité de ces structures dont certains - éducateurs, dirigeants,parents, chefs d'établissement - peinent malgré tout à cerner l'intérêt qu'elles représentent à bien des égards. Jean-Claude GIUNTINI, en charge du développement de la pratique en milieu scolaire, nous éclaire sur lefonctionnement d'une section.

"S'entraîner pluset mieux permetde progresser"

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passer un Initiateur dans le cadre de l'an-cienne architecture des diplômes. C'estdéjà une réussite. Et c'est aussi la possibilitéde voir certains se prendre au jeu et vou-loir aller encore plus loin ! Une manière enquelque sorte de susciter des vocations.Le fait d'accéder au premier diplôme pro-fessionnel (BMF) par capitalisation d'unitéspeut nous ramener des publics de trente-naires ou quadragénaires confirmés qu'onn'aurait pas eu si on leur avait imposé,comme avant, six semaines de stage dansl'année.

uFormer en tenant compte de cequ'est le joueur et de ce qu'il aenvie de faire

Aujourd'hui, des accès aux dif férentsdiplômes sont facilités en fonction du"pedigree" du candidat. Par exemple, le bonjoueur de CFA et à fortiori le footballeurprofessionnel va pouvoir entrer directe-ment sur un BEF. Auparavant, nous étionsp l u t ô t s u r u n e d é m a r c h e u n i q u e .Désormais, on offre à chacun des moyensde se former en tenant compte de ce qu'ilest et ce qu'il a envie de faire. C'est un plusindéniable. Imaginez qu'un bon joueur de21 ans, par exemple, en panne de diplôme,va pouvoir passer en une année une for-mation professionnelle de niveau 4 voire deniveau 3 ! C'est une véritable opportunité.

uLa différence entre BMFet BEF

Le BMF est un diplôme construitsur des modules très basiques. Il estaxé sur l ' apprent issage d 'uneméthode. Le BEF, lui, est d'un niveausupérieur dans le sens où il vise àrendre un éducateur complète-ment autonome dans la conceptua-lisation de l'entraînement et l'or-ganisation du club. Le détenteur duBEF doit avoir une parfaite maîtrisede la pédagogie et de la méthodolo-gie. Le BEF est à la fois l'entraîneurde niveau régional, national jeunes,et aussi le directeur technique declub amateur. Bref, si le BMF et leBEF se ressemblent un peu en

terme de listing de compétences, noussommes sur des compétences basiquesd'un côté, et une expertise que l'on s'ap-proprie de l'autre.

uUne réforme en profondeurLa richesse de cette démarche a été de seservir de la nouvelle architecture desdiplômes pour revisiter la méthode d'en-traînement et d'accompagnement desathlètes. Ce qui nous a conduit inévitable-ment à mener une vraie réf lexion sur laméthode d'enseignement et donc la for-mation des cadres. Cette méthode reposesur quatre axes qui confèrent un sens com-plet de ce que l'on souhaite de notre foot-ball dans les prochaines années : priorisa-tion par le jeu ; connaissance du joueuravec prise en compte du contexte socié-tal et de l'évolution des publics ; définitiond'une nouvelle approche méthodologiquepour la conceptualisation de l'entraîne-ment et les pédagogies utilisées ; et opti-misation des climats d'apprentissage, deprogrès et de compétition. Aujourd'hui,l'idée de cette réforme est admise par tous.Elle est d'ailleurs présente dans le projetfédéral. Mais elle ne sera efficace que si l'onva jusqu'au bout de la démarche. Et l'oncompte bien y parvenir !

uUn projet ambitieuxCette réforme est ambitieuse, passion-nante, et relativement difficile à mettre enplace. On n'accouche pas comme ça d'unprojet d'une telle envergure ! Aujourd'hui,les retours que l'on a nous montrent quenous sommes plutôt dans la bonne direc-tion. L'ensemble de nos cadres techniquesaffichent leur enthousiasme, alors que cen'était pas une évidence au départ… Il yavait naturellement quelques freins auchangement. Toujours est-il que nous neconsidérons pas à ce jour ce projet commedéfinitivement abouti. Dans les mois et lesa n n é e s à ve n i r, i l y a u ra s a n s d o u t equelques réglages à faire. D'ailleurs, pouraccompagner au mieux cette réforme,nous avons mis en place une cellule deveille. Mais, comme pour les chiffres, lespremier s re tour s sont t rès pos i t i f s .L'aboutissement du projet est donc sur labonne voie, et l'objectif que chaque joueurpuisse être encadré par une personne ini-tiée apparaît enfin à portée de main. Detoute façon, si demain nous souhaitonsl'imposer sur les feuilles de match, il faudraparvenir impérativement à cet objectif de: "une équipe = un éducateur". Le moduleau niveau local, la certification au niveaurégional, et les diplômes professionnelsau niveau national. ■

uPlus 125% de candidatsaux formations de base en 2012-2013

Les premiers chiffres recueillis sur la sai-son 2012-2013 vont au-delà de ce qu'onavait imaginé (voir par ailleurs). L'objectifà moyen terme que nous nous étions fixéétait de 25 000 candidats. Or, nous l'avonsdéjà atteint, plus vite que prévu, et alorsmême que tout n'est pas encore acté. Ilmanque par ailleurs le CFF4 et certainsmodules ne verront le jour que dans un oudeux ans (U7, futsal, gardiens de but). Cettepremière tendance montre que notre nou-velle approche de la formation plaît bien.Ces chiffres nous permettent aujourd'huid'espérer aller vers l'objectif réel de cetteréforme qui est de faire en sorte que chaqueéquipe de football en France, quelle queso i t l a c a tégor i e , so i t encadrée pa rquelqu'un d'initié, c'est-à-dire un éduca-teur ayant suivi un module de formationde 16 heures.

uDes formations de proximité,plus accessibles

Le succès de cette nouvelle approche dela formation tient incontestablement dansson caractère de proximité et d'accessibi-lité. De ce point de vue-là, nous avonsrépondu à une véritable attente. Cela per-met aujourd'hui à des personnes quin'avaient pas forcément la volonté, le cou-rage ou la possibilité de s'investir sur unInitiateur 1, par exemple, lequel leur parais-sait trop contraignant en terme de temps etd'exigence, de venir passer un module de16 heures, sans examen, et en lien avec leurcatégorie. On leur apporte ainsi de la com-pétence, c'est ce qui nous intéresse. En

plus, l'idée est d'organiser ces modules enclub. Les dirigeants peuvent donc inciterplus facilement leurs éducateurs à venir yassister.

uOn vient autant pour êtrecertifié que pour être formé

Sur les diplômes, les pré requis sont effecti-vement plus précis aujourd'hui. L'idée estde dire aux candidats : "On est vigilantlorsque vous vous engagez en formationquant à votre niveau de jeu ou d'expé-rience, par contre, on fera tout ensuite pourvous amener au bout". C'est un vrai change-ment ! Auparavant, les éducateurs ne prépa-raient qu'une certification, ce qui dénatu-rait complètement l'enseignement, avecun impact non négligeable sur les compor-

tements. La nouvelle approche modifiecomplètement le climat d'apprentissage. Ily a moins la pression de l'examen. La certi-fication n'est que la conclusion de la for-mation, laquelle ne devient plus un mau-vais moment à passer. On vient plus pourêtre certifié, mais pour être formé.

uSusciter des vocationsLa plus grande proximité, la meilleureaccessibilité et l'optimisation du climatd'apprentissage en formation participent àappâter en quelque sorte les candidatspotentiels. C'est aussi une manière de lesintéresser, de les motiver. Comme je l'ai dit- et les chiffres nous le confirment déjà -certains vont suivre un module de forma-tion alors qu'ils n'auraient pas souhaité

Une équipe = un éducateur, c'est pour demain !Premier bilan et perspective. La nouvelle architecture desdiplômes mise en place l'année dernière va incontestablement dans le sensd'une augmentation de la compétence des éducateurs, comme en attesteles premières statistiques recueillies pour la saison 2012-2013. L'occasionde faire un point avec le DTN, François Blaquart, sur l'avancée d'un projetd'envergure qui devrait atteindre sa vitesse de croisière à l'horizon 2014-2015

∫ en DIRECT DE LA DTN ª

■ Par François BLAQUART Directeur Technique National.

Initiateur 1 CFF1 TOTAL

2011-2012 6290 99 6389+ 109%

2012-2013 699 12 644 13 343

Initiateur 2 CFF2 TOTAL

2011-2012 2623 48 2671+ 156%

2012-2013 272 6560 6832

Animateur Senior CFF3 TOTAL

2011-2012 2091 31 2122+ 137%

2012-2013 239 4781 5020

Nombre de candidats aux diplômes de base en 2011-2012 et 2012-2013

Précision : certaines ligues et districts (une minorité) ont mis en place le système de modules deformation dès la saison 2011-2012, ce qui explique l'apparition sur ces tableaux de candidatsCFF1, 2 et 3 sur ladite saison. En revanche, certaines ligues et districts (là encore une minorité)n'ont pas mis en place ce système de formation modulaire avant janvier 2013, ce qui expliqueaussi la présence de candidats aux Initiateurs 1, 2 et Animateur Senior sur la saison 2012-2013.

FORM

ATIO

N

PRO

FESS

ION

NEL

LE

Brevets fédéraux

Cadre Technique

Certificats de spécialité :

Préparation Physique

Gardien de But

Futsal

BMF

BEF

DES

BEPF

BEFF

Santé Sécurité - Arbitrage

Projets "Club"

FORM

ATIO

N D

EPR

OXI

MIT

É

SpécialitésU9 U11 U13 U15 U19 SEN.

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