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MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE
Guide pratique pour tout enseignant souhaitant initier avec ses élèves un projet utile à son école et durable.
Si, comme nous, vous pensez qu’il est important d’initier les jeunes à une économie qui replace l’Humain et la Nature au cœur des préoccupations, lancez-vous dans l’aventure !
1.1. Introduction1.2. Objectifs généraux1.3. Objectifs pédagogiques1.4. Le guide, ses objectifs
p. 4-10
SommaireMon projet Éco-Solidaire – ou comment gérer un projet de manière durable à l’école
Entreprendre durablement – un peu de théorie
Entreprendre durablement – passer à l’action.
Contenu de la boîte à outils
Les auteurs
Sources, contacts et crédits
1.
2.
3.
4.
5.
p. 11-25
p. 26-31
2.1. Qu’est-ce que le Développement Durable ?2.2. Pourquoi créer des projets d’entrepreneuriat durable ?2.3. L’entreprise en tant qu’acteur environnemental.2.4. L’entreprise en tant qu’acteur social. 2.5. Mais que signifie « entrepreneuriat durable » ?2.6. Respecter les principes de l’Économie Sociale et Solidaire.2.7. Une économie raisonnée.
3.1. Quelques principes de base.3.2. Déroulement du projet.
5.1. Autre Terre asbl.5.2. Éducation et Formation au Développement Durable – EFDD asbl.
Sources.Contacts et crédits.
p. 32-36
p. 37-40
p. 41-42
MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE
OUCOMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
1. 1. MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE – OU COMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
Les défis et besoins de la société du 21ème siècle sont multiples, qu’ils soient sociaux ou environnementaux.
Ces défis sont fortement liés aux questions politico-économiques et concernent tant les pays « développés » et ceux dits « du Sud ».
L’expérience en éducation d’Autre Terre et EFDD montre que les publics scolaires sont sensibles à ces questions de société, mais se sentent désemparés devant l’ampleur et la complexité des enjeux et des interdépen-dances entre les problématiques. En outre, les élèves sont souvent touchés de diffé-rentes manières par ces thématiques dans leur quotidien. Perte de revenus des parents, manque d’accès à une nourriture saine de qualité, difficulté d’intégra-tion pour des per-sonnes issues de l’immigration, etc.
Il nous semble primordial d’être conscient des liens entre le fonctionnement du système dominant et les difficultés que l’humanité affronte actuellement, afin de permettre l’émergence d’un nouveau modèle de société qui respecte l’Homme et la Nature.
Nous sommes convaincus que pour prépa-rer les jeunes au monde et aux défis qui les attendent, il est important d’éveiller leur conscience, de modifier leurs mentalités et comportements et de leur apprendre à tra-
vailler ensemble à développer des alterna-tives durables.
Il faut encourager leur créativité et leur imagination, susciter leur envie de mener des projets en quittant les sentiers battus. Il est nécessaire de leur montrer qu’il existe des alternatives au système économique clas-sique (comme l’entrepreneuriat durable, l’économie sociale ou encore l’économie circulaire), et que chacun de nous peut contribuer à les faire émerger.
«Mon projet Éco-Solidaire» permet aux jeunes d’aborder de manière accessible et concrète les besoins qui les entourent avec
une attitude de citoyen respon-sable et averti. Il leur permet de vivre une expé-rience qui stimule l’esprit d’entre-prendre et d’inno-
vation et qui leur permettra de comprendre et d’intégrer dans leurs actions les principes du développement durable.
Avec ce guide pédagogique, nous voulons encourager les jeunes (à travers leurs en-seignants) à imaginer des projets, se frotter à la réalité lors de leur mise en œuvre, faire appel à leur créativité et à leur imagina-tion, susciter leur envie d’entreprendre, leur montrer qu’il est possible d’entreprendre différemment et de développer des alterna-tives. Ainsi, ils apprennent à inscrire l’humain et le respect de l’environnement au centre de leurs préoccupations.
Introduction1.1.
«Il est nécessaire de montrer aux élèves qu’il existe des alternatives au système économique classique.»
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1. MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE – OU COMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
1.2. Objectifs généraux
Dans la plupart des écoles secon-daires, certains besoins restent in-satisfaits. Les impératifs prioritaires
de l’école, les finances ou encore les pro-grammes chargés ne permettent pas tou-jours de mettre en œuvre tous les projets utiles. Pour vous permettre de répondre à ces besoins existants, nous vous propo-sons de réaliser, avec un groupe d’élèves, un projet d’entrepreneuriat durable.
Ce type de projet consiste à :
• produire ou fournir un produit ou un service;
• qui répond à un besoin réel identifié dans l’école ;
• tout en intégrant le plus grand nombre de prin-cipes du développement durable et de l’économie sociale et solidaire pos-sible ;
• notamment les prin-cipes de gestion démocra-tique.
Les produits ou services pro-posés peuvent être de dif-férentes natures : collation saine, fournitures scolaires, organisation d’évènements durables, catering durable, récolte de fonds au profit d’un projet social ou soli-daire, amélioration du cadre de vie de l’école, etc.
L’objectif premier de ces projets est d’encourager chez les jeunes l’esprit d’initiative, l’autonomie et d’apprendre les principes de
gestion de projets en y intégrant l’ensemble des aspects du développement durable et de l’économie sociale et solidaire.
Ce guide vous propose une démarche et des étapes pour créer et réaliser ce projet avec votre classe. À chaque étape, un animateur peut vous accompagner, vous conseiller, vous guider ou encore intervenir en classe notamment pour des animations/sensibilisa-tion autour de la thématique de l’économie sociale et solidaire, et du développement durable.
Une série d’outils vous sont également proposé tout au long du guide pour alimen-ter vos séances de cours.
PRÉPARATION : CRÉATION DU GROUPE, AUDIT DES BESOINS EXISTANTS DANS L’ÉCOLE (SI NÉCESSAIRE), IDENTIFICATION DU PROJET ET INITIATION AUX PRINCIPES DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ET À L’ENTREPRENEURIAT DURABLE.
PRODUCTION ET/RÉALISATION : PRODUCTION/FABRICATION/MISE À DISPOSITION DU PRODUIT OU DU SERVICE PROPOSÉ, GESTION DU PROJET, GESTION DES ASPECTS FINANCIERS, LANCEMENT DE LA CAMPAGNE DE PROMOTION OU D’INFORMATION.
CONCEPTION/DÉFINITION : CONCEPTION DU PRODUIT OU DU SERVICE, ANALYSE DE CYCLE DE VIE ET ÉCO-CONCEPTION, ÉTUDE DE MARCHÉ, RECHERCHE DE FINANCEMENTS (SI NÉCESSAIRE), ÉTABLISSEMENT D’UN PLAN D’ACTION.
CLÔTURE : ÉVALUATION, BILAN ET RÉFLEXION CONCERNANT LA PÉRENNISATION ÉVENTUELLE DU PROJET, PRÉSENTATION DU PROJET LORS DU JURY FINAL.
1
2
4
3
LES PROJETS SE DÉROULENT EN 4 ÉTAPES:
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1. MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE – OU COMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
1.3. Objectifs pédagogiques
Développer un projet d’en-trepreneuriat durable avec un groupe d’élèves
constitue une situation d’ap-prentissage en lien avec les pro-grammes éducatifs et répond en même temps à des besoins iden-tifiés de l’école, ses membres et/ou son environnement.
La méthode que nous vous pro-posons, vise à faire découvrir aux jeunes les principes d’une gestion de projets qui intègre les principes du développement durable et de l’économie sociale et solidaire.
Elle encourage l’esprit d’en-treprendre des jeunes, et leur montre comment innover tout en respectant l’Homme et l’Environ-nement. Les jeunes apprennent à développer des solutions ori-ginales afin de répondre aux besoins d’une société de plus en plus complexe et en pleine mu-tation.
Elle leur permet de tester leurs idées et mettre en pratique leurs apprentissages dans le cadre d’une action qui a du sens pour eux et pour l’école. Ils acquièrent ainsi des compétences qui leurs seront utiles pendant toute leur vie professionnelle.
Elle permet aux jeunes d’ap-prendre à gérer un projet de manière autonome et partici-pative et de mettre en pratique les principes comme : l’intérêt général, la démocratie, la solida-rité, la coopération, le dialogue, le respect, la co-responsabilité…
Elle leur fait prendre conscience de l’utilité d’une activité au service de l’intérêt général pour le plus grand nombre et pas uni-quement créatrice de richesses pour un petit nombre de bénéfi-ciaires.
Elle leur donne l’opportunité de modifier ou renforcer leur vision de l’entrepreneuriat qui peut devenir créateur de bien-être pour la collectivité, au service d’une société plus juste.
Ce type de projet s’intègre par-faitement dans certains cours déjà existants dans le cursus scolaire du 3e degré du secon-daire, comme le cours de for-mation économique et sociale ou le cours de gestion des très petites entreprises. Mais il peut également être réalisé dans le cadre d’autres cours (géographie, sciences, cours philosophiques, cours techniques et de pratique professionnelle, etc.), ou dans le cadre d’un groupe de projet (éco-team, délégués, etc.).
NOUS RETENONS
La meilleure façon est de pratiquer. Il faut sans cesse répéter, faire faire et contrôler.
20% de ce que nous entendons
10% d e ce que nous lisons
30% de ce que nous voyons
50% de ce nous voyons et écoutons en m
ême tem
ps
80% de ce que nous disons
90% de ce que nous disons en le faisant10
0% de ce que nous disons en le faisant avec correction des erreurs
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1. MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE – OU COMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
1.3. Le guide, ses objectifs
Ce que ce guide ne veut pas :
Former des managers et renforcer les valeurs du néo-libéralisme
Ce guide n’a pas pour vocation de faire de vos élèves des managers de multinationale.
La compétition, la recherche unique de profits, la valorisation individuelle, la res-ponsabilité limitée, etc. sont des valeurs et des principes qui ont peu à peu débordé de la sphère purement entrepreneuriale pour devenir des logiques « naturelles » aussi dans notre vie quotidienne.
Comme vous, nous souhaitons contribuer à former des futurs adultes avertis, respon-sables, critiques et surtout conscients des conséquences de leurs actes et avec donc une volonté que ceux-ci soient les plus po-sitifs possibles pour la société et l’environ-nement.
Rester cantonné aux cours d’économie
La création d’un projet collectif durable pour répondre à des besoins réels de l’école n’est pas l’apanage des « futurs entrepre-neurs » ou « futurs économistes ».
Même si le cours d’économie peut se sentir, à juste titre, visé par ce guide, il n’en est pas le seul. Toutefois, pour des raisons de corres-pondance avec les programmes scolaires et faisabilité à court terme, nous ciblons priori-tairement les élèves de 5e et 6e secondaire pour réaliser le type de projet proposé.
Se substituer au professeur
Des pistes pour l’enseignant sont propo-sées afin d’encourager et faciliter la mise en œuvre d’un projet de classe. Les témoi-gnages des enseignants avec lesquels nous travaillons au quotidien déplorent souvent d’être seuls à mener leur travail. C’est pour-
quoi nous proposons cet outil et aussi, selon VOS besoins, un accompagne-ment dans la réalisation du projet via des anima-tions en classe, des for-mations de l’équipe édu-cative, des contacts, des conseils, etc.
Les étapes et suggestions d’activités sont données à titre indicatif, et peuvent être adaptées en fonction du contexte, du niveau des élèves, des apprentissages déjà acquis, des objectifs, etc.
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1. MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE – OU COMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
Ce que ce guide souhaite partager :
Une activité économique au service de l’intérêt général
Un service de recyclage des déchets, un magasin de fournitures scolaires durables, une cantine bio/équitable, un service mo-bilité, une boutique de seconde main dans l’école, un repair café, un potager, un voyage d’études, un journal, un spectacle etc.
Tous ces exemples d’activités peuvent devenir des projets d’entrepreneuriat durable utiles au plus grand nombre et non pas rémunérateurs pour un petit nombre.
Une gestion participative et démocratique
Créer un projet est une opportunité pour mettre en pratique les principes démocra-tiques et une gestion participative qui vise à apprendre des valeurs comme le dialogue, le respect et la co-responsabilité.
Une économie au service de l’Homme
Les élèves et les enseignants ont ici l’oppor-tunité de modifier ou renforcer leur vision de l’entreprise qui peut devenir créatrice de bien-être pour le plus grand nombre, au service d’une société plus juste et pas uni-quement créatrice de richesses détenues par un petit nombre de bénéficiaires.
Ce que nous souhaitons c’est faire connaître une logique, des valeurs et des principes qui sont au service de l’intérêt général. Soutenir les enseignants dans leur travail d’appren-tissage de la solidarité, la coopération, la co-responsabilité fait partir de nos préroga-tives. Les alternatives économiques sociales et solidaires gérées de manière autonome et participative existent et fonctionnent. Encore peu connu du monde scolaire, notre volonté est de créer des ponts entre ce
secteur et l’école aux multiples points communs.
Rencontrer des objectifs éducatifs
« Comment apprendre aux jeunes d’aujourd’hui à penser globalement et à appréhender la complexité de nos sociétés ? ».
D’une part, les analyses des besoins et des solutions pour les combler concernent bien l’ensemble des élèves et des disciplines, et d’autre part, les multiples qualités et compétences acquises par la mise en projet collectif sont fondamentales pour la for-mation de tous les futurs adultes. Le travail interdisciplinaire n’est pas rendu facile par le contexte scolaire et les diverses contraintes en présence, mais la gestion collective reste une manière de travailler que nous encou-rageons. Non seulement pour favoriser un ancrage des connaissances sur le long terme, mais aussi pour renforcer la solidarité entre les enseignants et éviter une charge sur les épaules d’une seule personne.
En plus des compétences/qualités citées plus haut, nous ciblons principalement les apprentissages suivants:
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1. MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE – OU COMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
Des compétences:
• Relationnelles : écoute, respect, maîtrise de soi et de ses émotions, capacité de prise de recul par rapport à une situation, etc.
• Personnelles : estime et confiance en soi, prise de parole, prise d’initiative, volonté, courage, respon-sabilité, conscience profes-sionnelle, autonomie, etc.
• Professionnelles : analyse systémique d’une problé-matique, esprit critique, logique, créativité, coordi-nation et gestion de projets, organisation, etc.
Des valeurs et logiques de l’économie sociale et solidaire et du développement durable
L’intérêt général ; la gestion participative et démocratique, la solidarité, la coopération, l’autonomie, le dialogue, la co-responsabilité…
Le respect de l’environnement et de la nature ; cela implique la prise de conscience des impacts négatifs ou positifs de nos acti-vités, la connaissance des tech-niques, des moyens et des com-portements qui permettent de réduire les impacts négatifs et de renforcer les impacts positifs et la conviction qu’entreprendre autrement est possible.
L’éducation/la formation en vue d’un développement durable est un projet d’éducation globale qui ambitionne de faire émerger des générations de ci-toyens1 :
• éduqués et formés à une approche critique du fonction-nement du monde ;
• capables de construire une lecture politique des évène-ments ;
• créatifs et imaginatifs, acteurs et actifs ;
• disposés à construire de nouveaux modèles de vie ;
• prêts à réévaluer leurs ma-nières de penser et d’agir.
(1) Source : www.cahiers-de-veloppement-durable.be
Page 10 sur 42
1. MON PROJET ÉCO-SOLIDAIRE – OU COMMENT GÉRER UN PROJET DE MANIÈRE DURABLE À L’ÉCOLE
ENTREPRENDRE DURABLEMENT
–UN PEU DE THÉORIE
2.
QUE VEUT DIRE DURABLE ? QU’EST-CE QUE LE
DÉVELOPPEMENT DURABLE ? POURQUOI EST-IL UTILE
DE CONCEVOIR UN BIEN OU UN SERVICE DE MANIÈRE
DURABLE ? COMMENT S’Y PRENDRE ? CE GUIDE VA
TENTER DE RÉPONDRE À CES QUESTIONS ET VOUS
ACCOMPAGNER DANS LA CONCEPTION D’UN PROJET
ENTREPRENEURIAT DURABLE.
2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Qu’est-ce que le Développement Durable ?2.1.
80% POPULATION
RICHESSES
20% 20%
80%
« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations présentes, sans com-promettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »
Rapport Brundtland, 1987.
Notre modèle de développement actuel n’est pas durable :
• il pille les ressources de la Terre, pollue l’en-vironnement, détruit la biodiversité de manière inquiétante et est fondé sur des inégalités criantes.
• Il est d’autant moins durable qu’il s’agit d’un modèle vécu par une minorité d’humains (seule-ment 20% de la population mondiale ont accès à 80% des ressources) et est impossible à géné-raliser au reste du monde.
• En 2050, la population mondiale attein-dra probablement les 9,3 milliards d’individus. Comment nourrir tout ce monde et répondre à leurs envies de consommation, alors que les ressources se raréfient et que l’état de l’envi-ronnement se dégrade ?
Pour aborder le futur de manière sereine, nous devons répondre à un triple défi :
• satisfaire les besoins de base de 7 milliards d’êtres humains au-jourd’hui et assurer une vie décente à chacun d’entre eux,
• sans épuiser les res-sources non renouve-lables ou mettre à mal les capacités de la planète à régénérer les ressources renouvelables,
• en évitant de dégrader davantage l’environ-nement voire en l’améliorant afin de léguer aux générations futures une planète viable.
Pour relever ce triple défi, il faut modifier nos manières d’utiliser les ressources, développer de nouveaux procédés de production, répartir
les richesses autrement et faire le tout dans le respect de chacun.
Bref, il faut inventer une nouvelle manière de vivre et repenser notre manière d’être sur Terre et de mener des activités. Cela mobilise toute notre créativité et notre ingéniosité et demande à chacun de participer à sa manière.
C’est en réfléchissant à la meilleure manière de relever ce défi qu’est apparu le concept de déve-loppement durable.
Il s’agit de remplacer les modèles de production et de consommation actuels par de nouveaux modèles plus équitables et plus respectueux de l’environnement.
2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Page 12 sur 42
Le développement durable repose sur le croisement de trois dimensions de la vie humaine, appelées piliers : l’économie, la société et l’environnement. Pour être durable, le développement de l’humanité devrait être :
• SOCIALEMENT ÉQUITABLE, c’est-à-dire qu’il respecte les humains, garantit des condi-tions de travail décentes et une bonne qualité de vie pour tous.
• ÉCONOMIQUEMENT VIABLE, c’est-à-dire qu’il propose une alternative économique fondée sur l’utilisation rationnelle des ressources, une répartition des richesses équitable et qui crée des emplois plutôt que des bénéfices et dont l’objectif est de répondre aux besoins de base de tous les humains.
• ENVIRONNEMENTALEMENT VIVABLE, c’est-à-dire qu’il respecte les écosystèmes dans lesquels nous vivons, économise les ressources naturelles et est aussi propre que possible.
économie environnementviable
vivableéquitable
durable
société
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Pourquoi créer des projets d’entrepreneuriat durable ? 2.2.
La logique économique qui domine ac-tuellement le fonctionnement de notre société veut que le but premier
d’une entreprise soit de générer des béné-fices. Les décisions stratégiques des entre-prises sont, donc, prises le plus souvent dans une logique financière qui vise la dimi-nution des coûts et l’augmentation de la rentabilité.
Cette vision très réduite de la réalité peut avoir des conséquences très étendues :
Une entreprise qui opère dans une logique strictement économique sera, par exemple, obligée d’acheter des matières premières au prix le plus bas du marché. Afin de pouvoir vendre les matières premières à bas prix, les producteurs de ces matières premières sont obligés de réduire leurs coûts de fonction-nement à leur tour. S’ils y arrivent, c’est souvent parce qu’ils ne respectent ni les travailleurs ni l’environnement. Ils ont, par exemple, recours au travail des enfants, pratiquent des salaires qui se situent en dessous du minimum vital et fonctionnent
avec une faible protection sociale. Les condi-tions d’exploitation de ces matières pre-mières se font souvent sans aucun respect pour l’environnement ni pour la santé des travailleurs ou des riverains. Déforestation, rejets d’eaux usées polluées, pollution de l’air et du sol, utilisation de produits dan-gereux sans mise en place de mesures de protection, destruction d’écosystèmes, etc., sont souvent le lot quotidien.
Une autre conséquence de cette logique de bénéfice à tout prix est la délocalisation de certaines parties de la production vers des pays où les salaires des travailleurs sont in-férieurs à ceux pratiqués en Belgique. La fer-meture de sites de production belges a pour conséquence la mise au chômage de travail-leurs et l’accroissement de la précarité et de la pauvreté en Belgique.
Il est donc indispensable de changer le mode de fonctionnement des entreprises. Pour ce faire, le monde économique doit davantage prendre conscience de son rôle en tant qu’acteur environnemental et en tant qu’acteur social.
2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
L’entreprise en tant qu’acteur environnemental 2.3.
Toutes les activités économiques ont un double impact sur l’environne-ment : elles y puisent des ressources
naturelles (matières premières, énergie, eau, sol, etc.) dont elles ont besoin pour fonctionner et y rejettent des déchets (eaux usées, fumées, poussières, etc.). De cette manière, elles contribuent à la dé-gradation de l’environnement.
Pour mieux schématiser les impacts d’une entreprise sur l’environnement, on distingue les « entrants » et les « sortants ».
• Les « entrants » sont les ressources naturelles et matières premières qui entrent dans l’entreprise et sont utilisées lors des processus de fabrication et lors du fonctionnement quotidien.
• Les « sortants » sont tous les élé-ments qui sortent de l’entreprise. Il ne s’agit pas uniquement des produits finis, mais aussi des déchets et des pollutions sous forme de rejets solides, liquides, gazeux et de nuisances acoustiques, vi-suelles et olfactives.
Ce schéma montre qu’il s’agit d’un fonctionnement en cercle fermé :
1. L’environnement procure les res-sources naturelles.
2. L’Homme exploite les ressources natu-relles fournies par l’environnement.
3. Les ressources naturelles constituent la base des procédés de fabrication.
4. Lors de ces procédés, les ressources sont transformées en produits finis.
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
5. En même temps, des rejets (solides, liquides, gazeux) sont émis et des nui-sances (acoustiques, visuelles et olfac-
tives) se font ressentir à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.
6. L e s résidus de procédés de fa b r i cat i o n quittent l’en-treprise sous forme de déchets.
7. L e s rejets, nui-sances et
déchets dégradent l’environnement et contribuent à la perte de la qualité de l’eau, de l’air et des sols ; à la perte de la biodiversité et au réchauffement cli-matique. En même temps, ils affectent le bien-être des travailleurs et des rive-rains et nuisent à la santé humaine.
8. Un environnement affecté par la pollu-tion produira moins de ressources natu-relles.
La consommation de ressources naturelles par l’activité industrielle.
À chaque stade de production, l’entreprise utilise des ressources naturelles.
• Il y a, bien évidemment, les matières premières qui ont dû être extraites, lavées, traitées, transformées (pour certaines), emballées, stockées, transportées, etc. Chacune de ces étapes a consommé de l’énergie, de l’eau, d’autres matières pre-mières ou auxiliaires de production (pro-duits chimiques, etc.).
• Ceci vaut aussi pour les machines et autres équipements nécessaires à la pro-
duction. Il a fallu les fabriquer à partir de ressources, les emballer, les transporter, etc. Il faudra également les éliminer lors-qu’ils seront hors d’usage.
• Pour transformer les matières premières en produits finis, l’entreprise consomme de l’énergie, de l’eau, de l’oxygène, de l’es-pace, etc.
• Les machines et les équipements doivent être entretenus et nettoyés, ce qui implique l’utilisation d’huiles, de produits de nettoyage, des pièces de rechange, etc.
• Une fois le produit fabriqué, il faut le traiter, l’emballer, le stocker, le transpor-ter, etc., ce qui nécessite à nouveau des ressources (comme le plastique des em-ballages, le bois pour les palettes de trans-port, le carburant pour le transport, etc.)
• Même la vente des biens et objets im-plique la consommation de ressources (par exemple, pour chauffer, éclairer, nettoyer, entretenir les magasins ou encore pour ré-frigérer la marchandise).
Et ceci vaut également pour le secteur ter-tiaire, appelé aussi secteur des services, qui ne produit pas de biens dans le sens propre du terme :
• Pour équiper un bureau, il a fallu acheter du matériel, qui a dû être fabriqué, emballé, transporté, etc. Idem pour des ordina-teurs, photocopieuses, papiers et encres d’imprimante, pour les bureaux et chaises, jusqu’aux tapis et à la machine à café.
• Pour réaliser le travail, on consomme de l’énergie qui sert à faire fonctionner le matériel de bureau, mais aussi pour chauf-fer les bureaux et même pour faire tourner la cafetière.
• Le nettoyage des bureaux, ateliers et lieux de production, nécessite à son tour l’utilisation d’eau, de produits d’entretien, d’énergie, etc.
LE SAVIEZ-VOUS ?Chaque kilo de produit industriel « trans-porte » environ 30 kilos de ressources naturelles (c’est-à-dire l’ensemble des ressources utilisées pour produire ce kilo de matière utile).
Chaque année, près de 100 tonnes de ressources non renouvelables, aux-quelles s’ajoutent plus de 500 tonnes d’eau douce, sont consommées en moyenne par personne dans les pays in-dustrialisés.
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
L’entreprise en tant qu’acteur social 2.4.
Les liens qui unissent le secteur indus-triel et la société sont nombreux :
• L’activité économique est au cœur même de l’activité humaine. L’in-dustrie agroalimentaire produit notre nourriture, le secteur du bâtiment fa-brique les matériaux de construction et nos habitations, les fabricants d’électro-ménagers mettent à notre disposition des appareils utiles qui nous facilitent le quo-tidien, l’industrie pharmaceutique déve-loppe les médicaments qui nous soignent en cas de maladie, etc. L’activité écono-mique a, donc, un sens profond : satis-faire les besoins fondamentaux de tout un chacun..
• Les entreprises créent de l’emploi. Cet emploi assure un revenu et un statut social aux travailleurs. Il leur permet de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Créer de l’emploi est, donc, un acte social. Mais il ne suffit pas de créer de l’emploi, encore faut-il qu’il s’agisse d’un emploi de qualité avec des conditions de travail qui assurent aux travail-leurs un certain bien-être à l’intérieur et à l’exté-rieur de l’entreprise.
• Les entre-prises ne tra-vaillent pas seules, elles dépendent de fournisseurs et de sous-trai-tants. Ceux-ci se situent souvent dans d’autres pays où d’autres pratiques sont en vigueur. Lorsque l’entreprise s’as-sure que le personnel de ses partenaires bénéficie aussi de conditions de travail décentes, elle pose encore un acte social.
• Chaque entreprise fait aussi travailler d’autres personnes dans son entourage : des fournisseurs aux sous-traitants, en passant par les entreprises d’entretien, jusqu’aux chauffeurs de camion et au personnel de la sandwicherie du quartier. Créer une entreprise est, donc, un acte social.
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Une entreprise qui s’inscrit dans une démarche d’entrepreneuriat durable, va au-delà d’une vision purement
économique.
Elle se questionne sur plusieurs aspects en même temps :
• l’utilité du produit ou service que l’en-treprise fabrique/vend.
• sa performance économique,
• sa performance environnementale,
• sa performance sociale,
• l ’ i m p l i c a -tion de tous les acteurs grâce à une gestion par-ticipative.
L’objectif est d’obtenir des bons scores pour chacun de ces aspects, sans faire primer un sur les autres.
Il ne s’agit donc pas d’ignorer la rentabilité de l’entreprise, mais de définir autrement ce que signifie « rentabilité ». Cela comprend mener une ré-flexion plus globale sur ses impacts à tous les niveaux et de définir différemment ses performances.
Concevoir une entreprise de manière durable présente de nombreux avantages, surtout à long terme. Cela permet à une entreprise :
• de contribuer à un projet sociétal qui consiste à répondre à un réel besoin, à pro-téger l’environnement et à assurer le bien-être des générations futures.
• d’améliorer les conditions de travail et d’assurer la pérennité de l’entreprise à long terme.
• de se lancer dans une démarche proac-tive, qui lui donne la capacité de s’adapter
plus rapidement aux évolutions de la société et de mieux répondre aux exigences durables de ses clients (labels, clauses de respect de l’environne-ment, chartes so-ciales, etc.).
• d’avoir une meilleure image
de marque et de se positionner sur le marché d’une manière originale et positive.
• de réaliser des économies grâce à la réduction de certains coûts (matières pre-mières, énergie, taxes sur les émissions, traitement des déchets, frais d’assurance, etc.)
• d’augmenter la motivation des tra-vailleurs, notamment à travers leur impli-cation dans la gestion de leur entreprise.
Mais que signifie « entrepreneuriat durable » ?2.5.
Page 18 sur 42 Autre Terre asbl et EFDD asbl - Guide pédagogique : Mon projet éco-solidaire.
2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Bilan Négatif Neutre Positif
Carbone ou climat activité qui rejette des gaz à effets de serre
Pas d’émissions ou rejets compensés par des ré-ductions d’émissions
activité qui stocke du carbone
énergie consommation d’énergie pas de consommation d’énergie ou autosuffi-sance en énergie
production nette d’éner-gie renouvelable
ressources (matières premières, eau, sol)
consommation nette de ressources
pas de consommation de ressources ou autosuffi-sance en ressources
production nette de res-sources renouvelables
toxicité production de composés toxiques
matériaux avec compo-sants non toxiques
dépollution, phytores-tauration
diversité destruction de la biodi-versité
conservation de la biodi-versité
augmentation/améliora-tion de la biodiversité
Que ce soit au moment de dévelop-per un nouveau produit ou service, de
choisir un lieu d’implantation, d’aménager un local, d’acheter ou de remplacer une machine, de choisir un mode de transport ou de production, de commander des fournitures, etc., il suffit parfois d’un peu d’esprit d’innovation et de l’envie de sortir des sentiers battus pour créer une entre-prise durable.
Pour cela, différentes options existent :
• Proposer des services durables : orga-nisation d’évènements durables (festivals de musique, foires commerciales, salons, etc.), location ou fourniture de maté-riel durable, installation de systèmes de chauffage économiques, installation de chaudières au bois ou de panneaux so-laires, éco-construction, réparation et en-tretien de machines afin de prolonger leur durée de vie, vente de produits issus du commerce éthique et équitable, tourisme durable, etc.
• Développer ou fabriquer des produits durables : emballages biodégradables, produits de nettoyage écologiques, vête-
ments bio-log iques , production d’aliments issus de l ’agr icul-ture bio-l o g i q u e ou du commerce équitable, soins es-thétiques à base de produits naturels ou issus du commerce équitable, voitures hybrides ou économes en énergie, matériaux de construction durable, machines et outils économes en ressources, etc.
• Dématérialiser l’économie. Plutôt que de produire et de vendre des biens, une entreprise dématérialisée propose de ré-pondre à un besoin. Elle remplace donc des produits par des services.
• L’économie positive. Au lieu d’épuiser les ressources naturelles et de dégrader l’environnement par leur activité, les en-treprises positivent elles redressent leur bilan environnemental en « réparant » la planète.
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Respecter les principes de l’Économie sociale et solidaire 2.6.
Le concept du développement durable vise le bien-être des humains – tous – ceux d’aujourd’hui et de demain. Pas
seulement en leur reconnaissant le droit de vivre, mais bien plus celui de s’épanouir plei-nement.
En Belgique (et en Europe) les entreprises sont soumises à la législation sur les condi-tions de travail. Cette législation couvre dif-férents domaines, comme, par exemple, le niveau des salaires, le temps de travail, le bien-être au travail (santé, sécurité, hygiène)
et les droits des travailleurs (affiliation à un syndicat, négociation, droit de grève, etc.). En Belgique, ce sont les commissions paritaires qui fixent les conditions de travail (salaires, formations, etc.) propres à chaque secteur d’activité.
SAW-B1 , la fédération des entreprises so-ciales et d’économie sociale de Wallonie et Bruxelles, donne quelques exemples qui concrétisent ce que les entreprises sociales représentent.
Pour elles, le profit n’est pas une finalité en soi mais un moyen au service d’un projet de société ou de ses membres : réduction des déchets, production d’énergies vertes, lutte contre la fracture numérique, la précarité, accès logement, insertion socioprofession-nelle, finance éthique, etc.
(1) Solidarité des alternatives wallonnes et bruxelloises
Une entreprise peut décider d’aller au-delà des exigences légales, notamment en inté-grant les principes de l’écono-mie sociale et solidaire.
Sans le savoir, vous utilisez sans doute déjà les services d’une entreprise sociale...
• à la pharmacie du coin, en coopérative, comme Multipharma ;
• via votre aide-ménagère qui tra-vaille pour Ekoservices, cette société de titres-services à finalité sociale ;
• pour l’entretien de votre jardin avec les jardiniers de La Ferme Nos Pilifs, une entreprise de travail adapté ;
• au supermarché qui distribue les pro-duits de commerce équitable Max Have-laar, Oxfam ou Ethiquable ;
• parce que vos enfants fréquentent les stages d’été du Centre Coordonné de l’Enfance ou de l’Asinerie de l’Ô ;
• lorsque vous avez effectué vos travaux de rénovation avec des matériaux achetés chez Carodec ;
• le week-end dernier en faisant du shopping dans les magasins de brocante et seconde main des Petits Riens, de Terre asbl ou d’Oxfam-Solidarité...
• en allant au cinéma des Grignoux.
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Cadre légal et définition2
Dès 1990, le Conseil Wallon de l’Economie Sociale (CWES)3 a défini le secteur de l’écono-mie sociale, qui a été complétée par la Région wallonne en 2008 par Décret et aboutir ainsi à cette définition :
Par économie sociale, on entend les activités économiques productrices de biens ou des services, exercées par des sociétés, principale-ment coopératives et/ou à finalité sociale, des associations, des mutuelles ou des fondations dont l’éthique se traduit par les principes sui-vants :
1. finalité de service aux membres ou à la collectivité plutôt que de profit ;
2. autonomie de gestion ;
3. processus de décision démocratique ;
4. primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus.
Par son action, elle permet d’amplifier la per-formance du modèle de développement so-cio-économique de l’ensemble de la Région wallonne et vise l’intérêt de la collectivité, le renforcement de la cohésion sociale et le dé-veloppement durable.
(2) Les éléments théoriques et schématiques de cette partie « Cadre légal et définition » sont tirés de : « Définir l’économie sociale », in Les cahiers de la Chaire Cera, vol. n°2, août 2007, Sybille Mertens (Economiste, directrice de recherches au Centre d’Economie Sociale de l’ULg, coordinatrice de la Chaire Cera).(3) Le CWES a pour principale mission de rendre des avis au Gouvernement wallon sur toute matière relative à l’économie sociale ainsi que sur la mise en œuvre d’actions et de projets spécifiques. Il est également chargé d’élaborer un rapport d’éva-luation annuel sur l’exécution du décret. Il fête cette année (2015) ses 30 ans d’existence. Infos : http://www.cesw.be
2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
Détaillons les 4 principes :
• Privilégier le service rendu par rapport au profit
• l’argent est considéré comme un moyen et non un fin
• Rémunération limitée du capital
• Affectation des surplus non dépendante des apports en capital
• Socialisation des bénéfices (affectation sociale)
PRIMAUTÉ DES PERSONNES
ET DU TRAVAIL
• Participation libre/volontaire des membres aux organes souve-rains (élection démocratique), en particulier l’AG.
• Gestion démocratique déconnectés de la propriété.
• Prise de décision collective.
• Application du principe «une personne - une voix»
PROCESSUS DÉMOCRATIQUE
• Indépendance par rapport aux pouvoirs publics.
• Pas de participation majoritaire d’organismes privés ou publics dans les organes de décision.
• Mixité des ressources.
AUTONOMIE DE GESTION
• Un projet collectif en réponse à des besoins sociaux: insertion socioprofessionnelle, solidarité internationale, éducation/forma-tion, culture pour tous, etc.).
• organisations d’intérêt général.
• Participe au développement local.
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Une économie raisonnée2.7.
L’économie sociale et solidaire intègre les 3 piliers du développement durable. En plus, l’ESS y ajoute un la gouvernance démocratique et parti-cipative.
Aussi, par la disposition proposée1 ci-contre, les différentes dimensions ne sont pas sur un pied d’égalité. Une activité économique est un moyen de répondre à des besoins sociaux impliquant des modes de gouvernance éthiques, tout en respectant et protégeant l’environnement dans lequel il s’inscrit.
Les défis de l’économie sociale et solidaire qui contribuent au DD2
1. Prester des services sociaux et de santé
2. Combattre le chômage et favoriser l’entrepreneuriat et l’emploi de qualité
3. Protéger les consommateurs et faciliter l’accès aux marchés
4. Organiser des loisirs accessibles et soutenir le secteur culturel
5. Préserver l’environnement
6. Lutter contre les effets néfastes de la mondialisation
7. Répondre aux aspirations éthiques des citoyens
(1) Cf. Les Cahiers du Développement Durable.(2) Pour en savoir plus, voir « Définir l’économie sociale », in Les cahiers de la Chaire Cera, vol. n°2, août 2007.
« La finalité sociale oriente la conduite de l’organisation vers une gestion de service à ses membres ou à une collectivité plus large plutôt que vers une gestion de rapport finan-
cier au bénéfice des investisseurs. Cela déter-mine notamment les modalités de prises
de décision et d’affectation des surplus. Ces deux aspects pratiques sont pré-cisément au coeur des deux autres critères qui permettent d’identifier des organisations non capitalistes. » (Mertens, in Les cahiers de la Chaire Cera, vol. n°2, août 2007).
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2. ENTREPRENDRE DURABLEMENT – UN PEU DE THÉORIE
ENTREPRENDRE DURABLEMENT
– PASSER À L’ACTION.
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Entreprendre durablement – passer à l’action.3.1.
Un projet d’entrepreneuriat durable doit être mené comme tout autre projet « classique » mais veille à intégrer, à chaque étape, un maximum d’aspects du développement durable et de l’économie sociale et solidaire.
Ceci signifie :
• Qu’il doit être utile et avoir comme objectif principal de répondre à un besoin réellement exis-tant ;
• qu’il est socialement équitable, c’est-à-dire qu’il respecte l’Homme et contribue au bien-être de tous les acteurs impliqués ;
• qu’il est environne-mentalement soutenable, c‘est à dire qu’il ne nuit pas à l’environnement ou qu’il a un impact positif sur l’en-vironnement ;
• qu’il est économique-ment viable, c’est-à-dire que l’investissement de départ est raisonnable et que ses éventuels béné-fices servent à développer le projet ou sont destinés à un projet social ou soli-daire ;
• et qu’il est géré de manière participative, dé-mocratique et autonome.
Idéalement un projet durable fait appel aux ressources locales et encourage la col-laboration avec des acteurs locaux (collaboration avec un artisan local, soutien de la commune, d’une entre-
prise locale, choix d’un four-nisseur local, etc.).
Voici quelques exemples :
• Lors de la concep-tion d’un produit/service on cherche à réduire son impact négatif sur l’envi-ronnement au maximum. On effectue une analyse de cycle de vie qui permet d’identifier les différents impacts du produit à chaque étape de sa vie. Une ré-flexion sur l’éco-concep-tion permet de réduire ou éviter ces impacts. Par exemple, en choisissant des matières premières renouvelables et/ou re-cyclables, en réduisant le volume de l’emballage, en prolongeant la durée de vie du produit, en s’assurant qu’il nécessite peu d’entre-tien lors de son utilisation, ou encore en veillant à ce qu’il soit entièrement recy-clable en fin de vie.
• Lors de l’achat des matières premières, des produits auxiliaires, des fournitures ou encore des machines ou appareils élec-triques, il est nécessaire de se demander si ceux-là répondent aux critères de durabilité. Pour rendre ce
choix un peu moins difficile, il existe un outil appelé « La grille des achats durables », qui permet de comparer deux (ou plusieurs) produits équivalents en fonction de différents critères de dura-bilité (économique, social, environnemental). Ainsi, il est plus facile d’identifier les produits les plus et les moins durables et faire son choix en toute connais-sance de cause.
• Lors du choix d’un four-nisseur, on privilégie les petites entreprises locales ou artisanales, encore plus si elles ont-elles-même une politique de durabilité (produits locaux, de saison, fabrication artisanale, pro-duits issues de l’agriculture biologique), les entreprises d’économie sociale et so-lidaire ou ceux défendant un projet social (EFT, OISP, ETA,…).
A chaque étape de la conception et de la réalisa-tion du projet, on se posera donc une série de questions et on tentera d’y répondre de manière satisfaisante, afin de détecter les pratiques les plus responsables à l’égard de la planète et de l’huma-nité actuelle et future :
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Nous vous propo-sons ici un tableau qui reprend les
différentes étapes de la gestion du projet et les différentes tâches à réa-liser par les élèves. Dans le chapitre suivant, nous vous proposons la liste des fiches pédagogiques détaillées pour réaliser chaque étape.
Déroulement du projet3.2.
Étant donné les réalités très diverses de chaque école et de chaque projet, il s’agit d’une pro-position à titre indica-tive. Chaque enseignant est libre d’adapter ce tableau en fonction de la réalité et des besoins spécifique du projet qu’il accompagne. N’hésitez pas à nous contacter pour réfléchir ensemble à une adaptation de ce planning.
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PHASE TÂCHES À RÉALISER
Préparation
Introduction : Qu’est-ce que le développement durable ? Pourquoi et comment l’intégrer dans la gestion d’un projet ?
Création du groupe
Création d’une dynamique de groupe (activité fa-cultative)
Réalisation d’un audit des besoins
Choix du produit ou du service à proposer
Conception
Clarification du projet / étude de faisabilité
Analyse de cycle de vie (ACV)
Démarche d’éco-conception
Recherche de financements
Établissement du plan d’action
Conception de la campagne de communication
Évaluation 1
Réalisation
Lancement de la campagne de communication
Production
Gestion du projet
Réunion de crise (si besoin)
Clôture
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Et après ?
En fonction des besoins identifiés, du contexte de votre école et encore d’autres éléments spé-cifiques à votre réalité, la reprise du projet par les groupes-classes sui-vantes ou encore l’an-
crage du projet dans l’organisation même de l’école auront du sens. Cette étape d’institu-tionnalisation du projet est donc détaillée mais reste une option.
CONTENU DE LABOÎTE À OUTILS
4.
VOUS TROUVEREZ DANS CETTE PARTIE LA LISTE DES FICHES PÉDAGOGIQUES PROPOSÉES POUR VOUS ACCOMPAGNER TOUT AU LONG DU PROJET. CHAQUE FICHE CORRESPOND À UNE
ÉTAPE DE LA RÉALISATION DU PROJET.
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LES AUTEURS
5. 5. LES AUTEURS 5. LES AUTEURS
Autre Terre asbl5.1.
ONG du groupe Terre
Le groupe Terre est un ensemble de dix en-treprises et associations d’économie sociale et solidaire, principalement connu pour ses activités de récupération de vêtements et recyclables. Actif depuis plus de 60 ans et géré de manière démocratique, le groupe Terre a fait le choix de créer des activités économiques qui ont pour finalité sociale prioritaire de proposer des emplois stables essentiellement à des personnes éloignées du marché traditionnel de l’emploi. Au total, plus de 500 collaborateurs (travailleurs et volontaires) prouvent, par leur travail quo-tidien, qu’il est possible d’entreprendre au-trement au Nord et au Sud, en plaçant l’hu-main au centre de l’économie.
La coopération au développement pour des emplois dignes
L’ONG Autre Terre asbl est active dans dif-férents pays du Sud mais également au Nord à travers des actions d’éducation au déve-loppement. Sa stratégie consiste à promou-voir, accompagner et renforcer des initiatives économiques à finalité sociale concernant la gestion des déchets ainsi que une agricul-ture respectueuses de l’Homme et de l’en-vironnement. Ces activités permettent à des personnes en situation d’exclusion et/ou de pauvreté, d’améliorer leurs conditions de vie et de travail en visant leur autonomie.
Les projets de développement sont réali-sés en partenariat avec des associations locales et visent, à travers un pro-cessus de décision démo-cratique, l’autonomie des personnes dans la gestion des projets.
L’équipe éducative en Belgique accompagne des groupes afin de les conscientiser à la possibi-lité d’entreprendre autre-ment au Nord et au Sud afin de permettre aux ci-toyens de se réapproprier l’économie et d’en devenir les acteurs.
Page 38 sur 42 Autre Terre asbl et EFDD asbl - Guide pédagogique : Mon projet éco-solidaire.
5. LES AUTEURS
5. LES AUTEURS
Éducation et Formation au Développement Durable – EFDD asbl 5.2.
Cette asbl a été créée dans l’objectif de promouvoir l’éducation et la formation
au développement durable en Belgique francophone et germa-nophone, notamment à travers l’outil « Les Cahiers du Dévelop-pement Durable ». Cet outil vise à implémenter la notion du déve-loppement durable autant dans le contenu des cours que dans une approche pédagogique plus globale. Et ce, en vue de :
• mettre progressivement les établissements scolaires en cohérence avec les principes de durabilité ;
• faire participer l’ensemble des acteurs de l’école (élèves et adultes) dans ce processus de transformation et dans les prises de décision ;
• apprendre aux jeunes « l’art de se poser les bonnes ques-tions » et de chercher des réponses adéquates qui per-mettent de relever les défis du 21e siècle ;
• former des citoyens actifs et acteurs, capables de mettre en pratique les principes du développement durable dans leur vie quotidienne et dans leur métier.
• favoriser une approche systé-mique qui met à jour les liens entre les différentes problé-matiques qu’affronte l’huma-nité;
• encourager une approche interdisciplinaire qui permet d’aborder les différentes fa-cettes d’une même théma-tique dans différents cours.
L’asbl dispose d’une longue ex-périence dans l’accompagnement d’écoles en ce qui concerne l’im-plémentation du développement durable dans les structures et dans le contenu des cours.
Tous les outils auxquels ce guide fait référence sont disponibles sur le site Internet : www. cahiers-de-veloppement-durable.be. Les liens Internet sont intégrés dans ce guide. De nombreux autres fiches et outils sont également en ligne si vous souhaitez approfondir le sujet en classe.
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5. LES AUTEURS
Sources
1. La gestion des entreprises sociales, Sybille Mertens, Liège, éditions Edi.Pro, février 2010.
2. Définir l’économie sociale, Sybille Mertens, Les cahiers de la Chaire Cera, vol. n°2, août 2007.
3. Conseil québécois de la coopération et de la mu-tualité, Ensemble vers la réussite : démarche d’ini-tiation à l’entrepreneuriat coopératif, Trousse pé-dagogique, 2e édition, 2008, p. 109.
4. Conseil québécois de la coopération et de la mu-tualité, Ensemble vers la réussite : démarche d’ini-tiation à l’entrepreneuriat coopératif, Québec, Bibliothèque nationale du Québec, 2008, « Les cartes de rôles », p. 161.
5. Conseil québécois de la coopération et de la mu-tualité, Jeune coop : outil pédagogique d’entre-preneuriat collectif, 2007.
6. L’art d’animer, de décider et d’agir, par Anim’Ac-tion, Solidarité rurale du Québec, 2010.
7. Le business model Canevas et la Carte de l’em-pathie, AGES, Agence Conseil en Économie sociale de Liège.
8. Guide de jeux et d’exercices en compétences essentielles, Serge Duguay, CCNB – Campus de Dieppe.
9. Les Cahiers du Développement Durable, asbl EFDD.
10. Les fiches outils de l’animation, Akène.
Autre Terre asblService Éducation-CommunicationParc Industriel des Hauts-Sarts
Rue de Milmort, 6904040 Herstal.
M. : [email protected]. : 04/240.58.58 - G. : 0471/844.902
EFDD asblRue Pierreuse 162
4000 Liège.M. : [email protected]
T. : 0493/194.025www.cahiers-dd.be
RéalisationAnne-Sophie Reynders.
Jasmin Jalajel.
GraphismeRaphaël Colson.
T. : 0476/48 37 10
Ce guide a été réalisé avec le soutien de la Région wallonne (Ministère de l’environ-
nement) et de la Coopération belge au Développement.