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Les noms de personnes en France Paul Fabre Put, COIL s Que sais-je ? n no 235, 1998, 128 p., 42 F. ‘une des toutes demieres parutions de la L ollection * Que sais-je ? n reprend un sujet aborde, il y a un peu plus de 50 ans par Paul Lebel(1946) dans cette meme collection. Comme le titre I’indique aujour- d’hui, I’auteur se limite a I’anthroponymie francaise, a ses origines, a son histoire, a ses particularites regionales. Ce petit livre est tres interessant parce qu’il laisse bien entendre que le champ de recherches correspondant est alimente par de nombreuses disciplines (grammaire et linguistique, histoire et geographie, socio- logie, demographic), mais aussi parce qu’il fourmille d’exemples sur lesquels chacun pourra reflechir et que chacun pourra enri- chir. Cetude des noms de famille est en plein developpement : revues, dictionnaires specialises, ouvrages, colloques attirent constamment I’attention des chercheurs et du grand public. Disons enfin que le livre de Lebel etait construit autrement, essentielle- ment sur les origines des patronymes, que les deux editions ne se concurrencent pas, et que test I’occasion de recommander la lecture de l’une, celle de Paul Lebel, en meme temps que celle de I’autre, proposee par Paul Fabre. Jean-Marie Legay (CNRS) * Mondialisation et gouvemance n Kimon Vaiaskakis Futuribles, avril 1998, no 230, pp. 5-28. B ien qu’il ne s’agisse pas des positions officielles de cet organisme, I’auteur nous livre ses reflexions sur la mondialisa- tion et le deficit de * gouvernance * qui I’ac- compagne a partir de ce point d’observa- tion privilegie, nous dit-il, que constitue le chateau de la Muette, le siege social de I’OCDE. Apres avoir constate que la mondia- lisation est un phenomene asymetrique et heterogene, qui engendre un certain nombre de desequilibres et de dualites, I’au- teur presente trois scenarios de regulation. 1. . Le marche decide tout - : les agents prives et non gouvernementaux continuent a voir croitre leur poids, la perte de confiance dans les Stats se poursuit, tous se livrent 8 une hyper-concurrence qui peut finir par etre nuisible a tous. Le scenario le plus probable, selon I’auteur, mais pas le plus souhaitable. 2. s Vers la gouvernance mondiale ? n : il existe actuellement une mosa’ique d’organisations inter-gouverne- mentales (FMI, Banque mondiale, OCDE, ONU...) dont le but explicite est de mettre de I’ordre dans le systeme mondial. Manifestement, elles n’y reussissent pas completement, soit du fait de leurs regles de decision inteme, soit parce que leur legiti- mite est remise en cause, soit parce qu’il n’y a pas de coordination entre ces differentes instances, 3. x Vers la gouvernance regio- nale ? * : le scenario qui a la preference de I’auteur, qui y voit une voie moyenne, une phase de transition qui, par une integration regionale (a I’exemple de I’Alena, du Mercosur, etc.), permet d’amenager, par Ctapes, l’inevitable mondialisation. Dans cette optique, la CEE a assurement un role important 6 jouer, elle peut devenir une sorte de modele du fait de sa volonte d’equilibrer les enjeux economiques, poli- tiques et sociaux. Franck-Dominique Viien (Universite de Reims) Histoire de la pal&ntologie hit Buffetaut Puf, toll. 0 Que sais-je ? 8 no 2190, 128 p., 26 fig., 42 F. ’ ric Buffetaut a pris le risque de traiter un E vaste sujet dans I’espace restreint d’un s Que sais-je ? 8. Pour ce faire, il a choisi de suivre le fil de l’evolution du regard des hommes sur l’objet fossile, depuis les taton- nements de la pensee primitive jusqu’a I’emergence de la theorie evolutionniste et ses expressions les plus modernes. II en resulte un petit livre clair et agreable qui dit I’essentiel, bien que son extreme condensa- tion puisse poser des problemes a un lecteur &ranger a la culture naturaliste. Un premier chapitre traite des * explica- tions mythologiques * des fossiles et de leurs usages ornementaux, magiques et medicaux. Le deuxieme, s La nature orga- nique des fossiles n, traite des premiers questionnements scientifiques sur I’origine des fossiles : representent-ils des jeux de la nature ou des restes modifiees d’etre vivants ? Le troisieme, * Fossiles exotiques et etres vivants *, et le quatrieme, = Les especes disparues et I’histoire de la terre n, situent le role de la paleontologie dans I’emergence de la geologic chonostratigra- phique et dans I’opposition entre catastro- phisme et uniformitarisme. Le cinquieme chapitre evoque la per&e de I’evolution- nisme au xlxe siecle ; le sixieme montre comment, au xxe siecle, la theorie evolution- niste a ete nourrie par de nombreux concepts geologiques (derive des conti- nents), et biologiques (genetique, mais aussi, role de perturbations cycliques ou catastro- phiques). Le dernier chapitre evoque la place des fossiles dans la culture populaire contemporaine. Cavantage de ce parcours * au galop n est de rendre sensible au lecteur, quasi physi- quement, I’evidence du caractere extre- mement recent de I’emergence de la pensee scientifique modeme. II montre combien ce qui nous apparait indiscutable aujourd’hui posait encore probleme aux specialistes il y a moins d’un siecle et combien de theories, qui nous semblent aujourd’hui farfelues, ont pu etre develop- pees dans les periodes pionnieres des XVIII~ et xlxe siecles par d’authentiques penseurs scientifiques qui ne disposaient pas de nos outils d’observation et d’analyse qui ont abouti a une reconstruction coherente et toujours inachevee de I’histoire de la vie sur terre. II montre aussi comment la pensee primitive a cohabit& et cohabite encore, avec l’approche scientifique. II est un peu dommage que n’aient pu etre evoquees les differentes facettes de la paleontologie ; ainsi la paleontologie humaine et la micropaleontologie sont-elles ignorees. II nest pas fait grand &at non plus de la paleontologie en tant qu’outil de reconstruction des paleoenvironnements. Les biologistes, pour leur compte, regrette- ront que les liens etroits entre I’histoire des sciences de la terre et celles du vivant n’ap- paraissent qu’en filigrane. II aurait sans doute alors fallu doubler le volume de I’ou- vrage qui constitue, en definitive, une excel- lente introduction aux grandes questions soulevees par la paleontologie et une invite a un approfondissement des connaissances qu’encourage une breve bibliographie thematique. Jacques-Louis de Beaulieu WW Les partis verts en Europe occidentale JW3me Vialatte Economica, COIL e Politique comparee n, 1996,308 p. I ssu d’une these de doctorat, le livre de Jerome Vialatte constitue un exercice de politologie comparee a ambition panora- mique avouee : il s’agit de tenter de rendre compte d’une realite vieille aujourd’hui NSS. 1999. vol. 7. n” 1, 85-96 / 0 Elsevier

Mondialisation et gouvernance Kimon Valaskakis

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Page 1: Mondialisation et gouvernance Kimon Valaskakis

Les noms de personnes en France Paul Fabre Put, COIL s Que sais-je ? n no 235, 1998, 128 p., 42 F.

‘une des toutes demieres parutions de la L ollection * Que sais-je ? n reprend un sujet aborde, il y a un peu plus de 50 ans par Paul Lebel(1946) dans cette meme collection. Comme le titre I’indique aujour- d’hui, I’auteur se limite a I’anthroponymie francaise, a ses origines, a son histoire, a ses particularites regionales. Ce petit livre est tres interessant parce qu’il laisse bien entendre que le champ de recherches correspondant est alimente par de nombreuses disciplines (grammaire et linguistique, histoire et geographie, socio- logie, demographic), mais aussi parce qu’il fourmille d’exemples sur lesquels chacun pourra reflechir et que chacun pourra enri- chir. Cetude des noms de famille est en plein developpement : revues, dictionnaires specialises, ouvrages, colloques attirent constamment I’attention des chercheurs et du grand public. Disons enfin que le livre de Lebel etait construit autrement, essentielle- ment sur les origines des patronymes, que les deux editions ne se concurrencent pas, et que test I’occasion de recommander la lecture de l’une, celle de Paul Lebel, en meme temps que celle de I’autre, proposee par Paul Fabre.

Jean-Marie Legay (CNRS)

* Mondialisation et gouvemance n Kimon Vaiaskakis Futuribles, avril 1998, no 230, pp. 5-28.

B ien qu’il ne s’agisse pas des positions officielles de cet organisme, I’auteur

nous livre ses reflexions sur la mondialisa- tion et le deficit de * gouvernance * qui I’ac- compagne a partir de ce point d’observa- tion privilegie, nous dit-il, que constitue le chateau de la Muette, le siege social de I’OCDE. Apres avoir constate que la mondia- lisation est un phenomene asymetrique et heterogene, qui engendre un certain nombre de desequilibres et de dualites, I’au-

teur presente trois scenarios de regulation. 1. . Le marche decide tout - : les agents prives et non gouvernementaux continuent a voir croitre leur poids, la perte de confiance dans les Stats se poursuit, tous se livrent 8 une hyper-concurrence qui peut finir par etre nuisible a tous. Le scenario le plus probable, selon I’auteur, mais pas le plus souhaitable. 2. s Vers la gouvernance mondiale ? n : il existe actuellement une mosa’ique d’organisations inter-gouverne- mentales (FMI, Banque mondiale, OCDE, ONU...) dont le but explicite est de mettre de I’ordre dans le systeme mondial. Manifestement, elles n’y reussissent pas completement, soit du fait de leurs regles de decision inteme, soit parce que leur legiti- mite est remise en cause, soit parce qu’il n’y a pas de coordination entre ces differentes instances, 3. x Vers la gouvernance regio- nale ? * : le scenario qui a la preference de I’auteur, qui y voit une voie moyenne, une phase de transition qui, par une integration regionale (a I’exemple de I’Alena, du Mercosur, etc.), permet d’amenager, par Ctapes, l’inevitable mondialisation. Dans cette optique, la CEE a assurement un role important 6 jouer, elle peut devenir une sorte de modele du fait de sa volonte d’equilibrer les enjeux economiques, poli- tiques et sociaux.

Franck-Dominique Viien (Universite de Reims)

Histoire de la pal&ntologie hit Buffetaut Puf, toll. 0 Que sais-je ? 8 no 2190, 128 p., 26 fig., 42 F.

’ ric Buffetaut a pris le risque de traiter un E vaste sujet dans I’espace restreint d’un s Que sais-je ? 8. Pour ce faire, il a choisi de suivre le fil de l’evolution du regard des hommes sur l’objet fossile, depuis les taton- nements de la pensee primitive jusqu’a I’emergence de la theorie evolutionniste et ses expressions les plus modernes. II en resulte un petit livre clair et agreable qui dit I’essentiel, bien que son extreme condensa- tion puisse poser des problemes a un lecteur &ranger a la culture naturaliste.

Un premier chapitre traite des * explica- tions mythologiques * des fossiles et de leurs usages ornementaux, magiques et medicaux. Le deuxieme, s La nature orga- nique des fossiles n, traite des premiers questionnements scientifiques sur I’origine des fossiles : representent-ils des jeux de la nature ou des restes modifiees d’etre vivants ? Le troisieme, * Fossiles exotiques et etres vivants *, et le quatrieme, = Les especes disparues et I’histoire de la terre n, situent le role de la paleontologie dans

I’emergence de la geologic chonostratigra- phique et dans I’opposition entre catastro- phisme et uniformitarisme. Le cinquieme chapitre evoque la per&e de I’evolution- nisme au xlxe siecle ; le sixieme montre comment, au xxe siecle, la theorie evolution- niste a ete nourrie par de nombreux concepts geologiques (derive des conti- nents), et biologiques (genetique, mais aussi, role de perturbations cycliques ou catastro- phiques). Le dernier chapitre evoque la place des fossiles dans la culture populaire contemporaine.

Cavantage de ce parcours * au galop n est de rendre sensible au lecteur, quasi physi- quement, I’evidence du caractere extre- mement recent de I’emergence de la pensee scientifique modeme. II montre combien ce qui nous apparait indiscutable aujourd’hui posait encore probleme aux specialistes il y a moins d’un siecle et combien de theories, qui nous semblent aujourd’hui farfelues, ont pu etre develop- pees dans les periodes pionnieres des XVIII~ et xlxe siecles par d’authentiques penseurs scientifiques qui ne disposaient pas de nos outils d’observation et d’analyse qui ont abouti a une reconstruction coherente et toujours inachevee de I’histoire de la vie sur terre. II montre aussi comment la pensee primitive a cohabit& et cohabite encore, avec l’approche scientifique.

II est un peu dommage que n’aient pu etre evoquees les differentes facettes de la paleontologie ; ainsi la paleontologie humaine et la micropaleontologie sont-elles ignorees. II nest pas fait grand &at non plus de la paleontologie en tant qu’outil de reconstruction des paleoenvironnements. Les biologistes, pour leur compte, regrette- ront que les liens etroits entre I’histoire des sciences de la terre et celles du vivant n’ap- paraissent qu’en filigrane. II aurait sans doute alors fallu doubler le volume de I’ou- vrage qui constitue, en definitive, une excel- lente introduction aux grandes questions soulevees par la paleontologie et une invite a un approfondissement des connaissances qu’encourage une breve bibliographie thematique.

Jacques-Louis de Beaulieu WW

Les partis verts en Europe occidentale JW3me Vialatte Economica, COIL e Politique comparee n, 1996,308 p.

I ssu d’une these de doctorat, le livre de Jerome Vialatte constitue un exercice de

politologie comparee a ambition panora- mique avouee : il s’agit de tenter de rendre compte d’une realite vieille aujourd’hui

NSS. 1999. vol. 7. n” 1, 85-96 / 0 Elsevier