négociation interculturelle

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Avec la mondialisation des échanges et des investissements, les entreprises s’internationalisent de plus en plus, que ce soit par les implantations à l’étranger ou par le commerce avec les entreprises de pays différents. Ces changements entraînent des relations complexes avec de nouveaux clients, fournisseurs, salariés , et autres interlocuteurs de cultures différentes. Ces nouvelles tendances contribuent à accentuer davantage la diversité culturelle dans l’entreprise.En outre, entrer dans le monde de la négociation est une aventure surprenante. La négociation a trait aux rapports humains les plus complexes et les plus chargés d’émotions. Elle se rapporte aux notions de jeux de pouvoir , de statuts, de distribution des ressources.Différentes questions se posent : 1. Comment interagir afin d’atteindre ces objectifs ?2. Quels seront les chemins empruntés ou au contraire, quelles seront les voies sciemment évitées ?3. Comment la notion même de négociation est elle perçue ?

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    Sommaire

    INTRODUCTION ............................................................................................................................ 5

    Chapitre1 : Introduction la ngociation interculturelle ....................................................................7

    Section 1 : Concepts de base ..............................................................................................................8

    Section 2 : La culture dentreprise ........................................................................................... 10

    Section 3 : Les diffrentes phases dune ngociation ..................................................................... 12

    Section 4 : Les types de ngociation ................................................................................................ 13

    Chapitre 2 : Les tactiques et les conditions pralables la ngociation ...................................... 15

    Section 1 : Les tactiques de ngociation ........................................................................................... 16

    Section 2 : Les conditions pralables la ngociation.................................................................. 17

    Chapitre 3 : Culture Versus Ngociation ............................................................................................... 19

    Section 1 : La culture comme enjeu de la ngociation interculturelle ......................................... 20

    Section 2 : La culture comme habitus issus de la ngociation interculturelle .................................. 22

    Section 3 : Limpact de la culture sur la ngociation interculturelle ................................................ 24

    Chapitre 4 : Les principaux champs de la ngociation interculturelle ............................................. 30

    Section 1 : Le cas de la prise de contrle international .................................................................... 31

    Section 2 : Le cas de cration de Joint-venture ............................................................................... 34

    Section 3 : Le cas de la ngociation daffaires .................................................................................. 37

    Section 4 : Le cas de ngociation commerciale internationale ........................................................ 39

    Chapitre 5 : La ngociation interculturelle : typologie des styles de ngociation et points cls sa

    russite ....................................................................................................................................... 43

    Section 1 : Styles de ngociation des Allemands Vs les Italiens ....................................................... 44

    Section 2 : Analyse des styles de ngociation selon Geert HOFSTEDE (Mexique Vs France) ............ 46

    Section 2 : Analyse des styles de ngociation selon Geert HOFSTEDE (Mexique Vs France) ............ 46

    Section 3 : Le modle de la valeur oriente (Terence Bracke 1994) ................................................ 47

    Section 4 : Les points cls la ngociation interculturelle ................................................................ 49

    Chapitre 6 : La diversit culturelle ................................................................................................ 53

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    Section 1 : La synergie culturelle ...................................................................................................... 53

    Section 2 : Modle de fonctionnement dune quipe multiculturelle .............................................. 55

    Section 3 : Gestionnaire de projet .................................................................................................... 61

    Section 4 : Pratiques de management dune quipe multiculturelle ................................................ 63

    Conclusion .................................................................................................................................. 63

    Bibliographie .............................................................................................................................. 65

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    Introduction

    Avec la mondialisation des changes et des investissements, les entreprises

    sinternationalisent de plus en plus, que ce soit par les implantations ltranger ou par le

    commerce avec les entreprises de pays diffrents. Ces changements entranent des relations

    complexes avec de nouveaux clients, fournisseurs, salaris , et autres interlocuteurs de

    cultures diffrentes. Ces nouvelles tendances contribuent accentuer davantage la diversit

    culturelle dans lentreprise.

    En outre, entrer dans le monde de la ngociation est une aventure surprenante. La

    ngociation a trait aux rapports humains les plus complexes et les plus chargs dmotions.

    Elle se rapporte aux notions de jeux de pouvoir , de statuts, de distribution des ressources.

    Diffrentes questions se posent :

    1. Comment interagir afin datteindre ces objectifs ?

    2. Quels seront les chemins emprunts ou au contraire, quelles seront les voies

    sciemment vites ?

    3. Comment la notion mme de ngociation est elle perue ?

    Il est intressant de remarquer quel point les perspectives de divers individus, sur une

    mme situation, peuvent diverger. Tous ne peroivent pas le monde travers le mme

    regard , travers le mme systme de rfrence tous nos sens sont imprgns de notre

    vcu au sens large. Nos attentes, nos motivations profondes sont influencs , entre autres,

    par lenvironnement . ces diffrences sont dautant plus visibles et perceptibles lors

    dinteractions avec des personnes issues de cultures diffrentes. Cest au contact dindividus

    dhorizons divers que les contours se dessinent et les contrastent se marquent. Les

    personnes travaillant linternational ne sont pas les seules personnes susceptibles de vivre

    ces diffrences culturelles. Dans le monde tel quil se dessine aujourdhui, nous sommes tous

    des acteurs de linterculturel lcole, dans les entreprises, dans les institutions politiques et

    associations.

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    Grer les contacts entre cultures est un dfi majeur. Ces diffrences culturelles reprsentent

    une richesse inestimable par ceux et celles qui savent les apprhender. Capitaliser sur ces

    diffrences au lieu de les subir permet de se dmarquer durablement, cela reprsente un

    avantage comptitif dcisif, et ce, quelque soit le domaine dactivit envisag.

  • 6

    Chapitre 1 : Introduction la ngociation

    interculturelle

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    Section 1 : Concepts de base

    1. La ngociation :

    La ngociation nest au fond quun moyen dobtenir des autres ce que lon dsire. Cest une

    forme de communication bilatrale destin produire un accord entre des gens qui

    possdent la fois des intrts opposs.

    2. Le culturel : La programmation collective de lesprit humain qui permet de distinguer les membres

    dune catgorie dhommes par rapport une autre Geert HOFSTEDE

    Un tout complexe qui inclut connaissances, croyances, arts, morale et toutes autres

    capacits et habitudes acquises par lhomme en tant que membre de la socit

    TAYLOR

    3. Lintra-culturel :

    Une culture est, certes une construction fortement charpente et cimente, mais elle nen

    est pas pour autant parfaitement homogne. De toute vidence on pourra dire que les gens

    de Rabat, de Marrakech ou encore dAgadir sont tous des Marocains (quoique parmi eux on

    peut distinguer les arabes et les berbres), mais ils ont tous des faons diffrentes de vivre

    et dexprimer leur vision du monde.

    Cette htrognit du culturel va bien au-del des seules diffrences rgionales, elle est

    aussi lie aux classes dge, au sexe, la formation et aux activits professionnelles. Nous

    pourrons dsigner ces situations de contact entre les sous-systmes dune culture nationale

    sous le terme intra-culturel

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    4. Linterculturel :

    Cette notion se rfre, elle aussi des situations de contact, mais cette fois entre cultures

    nationales diffrentes, par exemple, la France et le Maroc. Prcisons deux variables

    importantes lintrieur de cette notion. Les cultures mises en contact peuvent tre

    relativement proches (France et Luxembourg) ou trs loignes (France et Australie). Dautre

    part, les interfrences entre cultures peuvent tre plus ou moins longues, plus ou moins

    fortes. Nous pourrons dire que, par exemple, les interfrences entre la France et le Japon

    (linterculturel franco-nippon), ne seront globalement jamais aussi intenses quentre la

    France et ses partenaires europens (interculturel europen).

    La distance gographique et psychologique perues entre les cultures et lampleur de

    leur interaction dbouche sur une grande varit de situations dans le domaine

    professionnel : un cadre Franais peut tre envoy en mission ponctuelle en Allemagne ; un

    autre devra entretenir des rapports uniquement commerciaux avec le Japon ; un autre enfin

    sera charg de diriger une filiale de socit Franaise en Arabie Saoudite. Contrairement aux

    apparences, souvent nomms sous lappellation missions ltranger ; les facteurs de

    succs de ces diffrentes situations sont en ralit trs diffrentes en terme de profil de

    personnalit du cadre, dexprience professionnelle, de degrs de connaissance des langues

    et des cultures trangres, . Le ngociateur international doit tre habilit ngocier avec

    des personnes dont les systmes de valeur sont diffrents.

    5. La ngociation interculturelle :

    En thorie, on parle de ngociation interculturelle, lorsque les parties en prsence sont

    originaires de cultures diffrentes.

    Si la ngociation est une activit ancienne, vieille de plusieurs milliers dannes, il nous faut

    nanmoins la considrer dans son contexte actuel. Les changes mondiaux se dmultiplient

    et les contacts interculturels font partie du paysage de tout un chacun; en deux dcennies,

    plus de 400000 joint-ventures ont, par exemple t crs dans un pays comme la chine :

    cest ainsi donc que les occasions de ngociation interculturelles se sont accrues. Donc, la

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    prise en compte des matires interculturelles nest plus une option. Aujourdhui, cest une

    ncessit.

    Section 2 : La culture dentreprise

    La culture cache plus de choses quelle nen rvle E.T.HALL

    1. Dfinition

    Lensemble des lments particuliers qui expliquent les bases du fonctionnement dune

    entit spcifique. Elle est inhrente la culture nationale et par consquent elle englobe

    lensemble de valeurs, de mythes, de rites, de tabous et de signes partags par la majorit

    des salaris.

    2. Exemple

    Auchan Une entreprise hors du commun !

    Culture nationale

    Culture dentreprise

    Culture

    professionnelle Particularismes

    individuels des

    dirigeants

    Culture rgionale

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    Pourquoi le groupe Auchan est il fascinant ?

    Et bien plusieurs caractristiques y concourent, mais cest surtout limportance de

    lempreinte familiale qui est ici hors norme. Effectivement, Auchan qui appartient la

    famille Mulliez, non cote en bourse, est un groupe denvergure mondiale, compte 175000

    collaborateurs, gnre 41 milliards deuros et qui reste depuis le dbut une entreprise

    familiale. Auchan a su valoriser sa prsence sur le march essentiellement grce son

    attachement aux liens familiaux ; en effet lun des articles dictant le rglement du groupe

    stipule quil est interdit de vendre ses parts une personne ne descendant pas en ligne

    directe avec louis Mulliez-Lestienne grand pre du fondateur dAuchan .

    L, on sent les effets tangibles dun travail sur la culture, vers davantage douverture, qui a

    port ses fruits.

    Depuis le 1er magasin ouvert a Roubaix en 1961, le groupe Auchan na cess de se

    dvelopper.

    Il est actuellement prsent dans onze pays et compte 175000

    collaborateurs travers le monde.

    Chiffre daffaires : 41 milliards deuros

    En France :

    Chiffre daffaires : 14.4 milliards deuros

    68900 collaborateurs.

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    Section 3 : Les diffrentes phases dune ngociation

    1. Phase de prparation

    Collecte des informations. Il ne faut surtout pas ngliger cette phase , car bien entendu se

    sont les bonnes prparations qui font les bonnes ngociations : durant cette phase, les

    parties identifient les problmes potentiels qui vont devoir tre discuts et auxquels on

    donnera priorit. En cas de ngociation de groupe, il est conseill de se runir en quipe

    avant la phase dintroduction pour se mettre daccord sur un certain nombre de points : le

    code de communication interne lquipe, les sujets traiter

    2. Phase dintroduction

    Mise en place. Les parties posent le dcor et cherche nouer des relations en se concentrant

    sur un terrain dentente.

    3. Phase de diffrenciation

    Exploration des divergences en tout genre et de mise en perspective des points de vue. Les

    parties examinent leurs diffrences, prennent position et dterminent les limites du

    Domaine du conflit .

    4. Phase dintgration :

    Retour un terrain dentente commun et mise en avant de points de convergence. Les

    parties cherchent les solutions alternatives qui pourraient tre utilises afin de rsoudre les

    problmes et aboutir un accord. A ce stade, les sujets sur lesquels les parties sont en ligne

    apparaissent clairement.

    Phase de prparation

    Phase dintroduction

    Phase de suivi

    Phase de

    Dcision

    Phase

    Dintgration

    Phase de

    Diffrenciation

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    5. Phase de dcision

    Accord. Les parties font loffre finale et scellent laccord.

    6. Phase de suivi

    Le processus de ngociation de base se termine ici. En revanche, dans la majorit des cas, un

    ngociateur expriment veillera organiser un suivi de la ngociation et travailler ses

    relations pour le futur.

    A chaque tape dune ngociation sont associs un niveau de tension et des styles de

    comportements dominants. Cest en les respectant que nous pourrons esprer grer

    positivement la tension et aboutir un arrangement constructif.

    Section 4 : Les types de ngociation

    1. Le style distributif (Win\Lose)

    Correspond un jeu somme nulle de type gagnant-perdant, fond sur un rapport de forces

    permanent entre les parties prsentes. Anglo-Saxonnes. Ce type de dmarche trouve une

    efficacit optimale, lorsque lautre partie dispose des moyens limits (en termes de pouvoir,

    crdibilit, persuasion) et que le ngociateur parvient conclure rapidement la mdiation.

    La longueur de processus peut en effet rduire lefficacit de cette approche, en crant une

    situation denlisement dans laquelle le style distributif peut perdre de sa force. Tout ce que

    gagne une partie est perdu par lautre.

    2. Le style intgratif (Win \ Win)

    Consiste au contraire, favoriser un jeu somme nulle de type gagnant \gagnant fond sur

    la recherche de relations de coopration et dchanges entre les acteurs concerns. Dans

    cette approche, les acteurs acceptent une certaine forme de consultation et tiennent

    compte des remarques et avis de leur interlocuteur pour parvenir un accord. Laccord

    recherch se veut donc le rsultat dune dmarche consensuelle et lgitime , ou la confiance

    et lintrt commun prennent une place essentielle.

    Signifie la satisfaction de chaque partie qui simplique dans le processus au lieu quune partie

    gagne des avantages lautre perde. Dans le pass, lide principale tait dessayer de profiter

  • 13

    sans sinquiter de lintrt de lautre partie dans la ngociation. Plus rcemment on

    considre que la satisfaction pour les deux parties est devenue un aspect fondamental pour

    le succs de la ngociation.

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    Chapitre 2 : Les tactiques et les conditions

    pralables la ngociation

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    Section 1 : Les tactiques de ngociation

    Les tactiques utilises au cours du processus de ngociation se regroupent en quatre

    catgories : linformation, la persuasion, la coercition et la coopration. Le type de tactique

    employ diffre selon ltape de la ngociation. Ces tapes seront vues plus loin.

    1. Les tactiques dinformation

    Visent informer et sinformer. Elles ont pour objectif dinformer lautre partie et de

    sinformer soi-mme sur les revendications tout en essayant de prserver sa marge de

    ngociation et de dcouvrir les prfrences relles (ce que lautre partie souhaite rellement

    obtenir). Les tactiques dinformation permettent de connatre ce que lautre partie demande

    ou propose et de mieux saisir les consquences qui en dcoulent.

    2. Les tactiques de persuasion

    Visent convaincre. Elles ont pour objectif damener lautre partie changer sa position et

    mme modifier sa prfrence relle. Elles emploient le raisonnement et des arguments

    objectifs qui sappuient sur des donnes ou des faits, par exemple des statistiques, des

    tmoignages, des rapports.

    3. Les tactiques de coercition

    Visent intimider. Elles ont recours des moyens de pression, autres que ceux fonds sur

    des motifs objectifs, dans le but damener lautre partie modifier sa position. Elles sont

    employes lorsque les arguments objectifs ont chou conduire un rglement. Par

    exemple, une partie interrompt la ngociation jusqu ce que lautre partie ait modifi sa

    position sur un point prcis.

    Lefficacit des tactiques de coercition est dtermine par la raction de la partie adverse.

    Elle dpend de la frquence dutilisation de ces tactiques, de limportance de la clause ou de

    llment en question, de linfluence de lopinion publique et de la possibilit de

    dsengagement des parties.

  • 16

    4. Les tactiques de coopration et de conclusion

    Visent rapprocher. Elles soutiennent la recherche de la collaboration et de la confiance de

    lautre partie ainsi que la recherche de rciprocit et dintrts mutuels. Cette dmarche de

    coopration seffectue, non par altruisme, mais dans le but de mieux dfendre les intrts

    des personnes que le comit de ngociation reprsente.

    Section 2 : Les conditions pralables la ngociation

    On distingue quatre conditions pralables la ngociation :

    1. Reconnaitre le compromis et la coopration comme fondements de

    lchange

    Lchange est bas sur le compromis et sur la coopration, sans lesquels il ny aurait pas de

    ngociation. Un des secrets des ngociations russies est de comprendre que chaque

    concession doit tre compense par un avantage. En termes de concessions, il faut veiller

    distinguer clairement les concessions acceptables de celles qui ne le sont pas. Au-del des

    concessions, la coopration est gnralement le seul moyen de crer des situations

    gagnantes pour toutes les parties ;

    2. Avoir la volont de comprendre les besoins et modes de

    fonctionnement des parties en prsence

    Nous devons identifier nos propres modes de fonctionnement. De mme manire,

    comprendre ce qui pousse les interlocuteurs agir et ragir. Garder ces lments en

    mmoire facilite tout le processus de ngociation. Sans cette volont de comprendre les

    besoins des diffrentes parties, le rsultat final de la ngociation ne peut tre que

    hasardeux. En ngociation, il faut sparer le contenu du contenant ou encore faire la

    distinction entre trois lments : le contenu proprement dit de la ngociation, le processus

    de celle-ci et les personnes qui y sont lies ;

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    3. Avoir un ou plusieurs intrts communs

    Les parties en prsence doivent avoir un intrt commun. Il est conseill de veiller ce que

    cet objectif commun reste visible de tous.

    4. Avoir son libre arbitre

    On ne peut pas envisager de ngociation que dans la mesure o les parties en jeu sont libres

    de leurs choix ;

  • 18

    Chapitre 3 : Culture Vs Ngociation

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    Section 1 : La culture comme enjeu de la ngociation interculturelle

    Du point de vue des enjeux quelles sont les caractristiques de la ngociation

    interculturelle ? Que lobjectif soit de dcider, dchanger ou de vendre, une des

    caractristiques de la ngociation interculturelle pourrait tre de placer la culture comme

    enjeu supplmentaire dans la ngociation.

    1. Linter -culturalit du cadre

    Participant aux objectifs de toute ngociation classique la ncessit daboutir un

    compromis se redouble de lurgence dlaborer des valeurs temporaires communes de

    rfrence servant de support au produit, la dcision ou lchange. En liaison avec lobjet

    de la ngociation se droule de faon implicite une ngociation sur les valeurs qui vont le

    signifier et ceci mme jusquaux aspects les plus processuels de la ngociation comme

    notamment le temps.

    E.T Hall (1984) a montr comment sopposent le temps monochrone (programme, linaire,

    une seule chose mme temps) des europens de louest et le temps polychrone

    (processus, point dans le temps, plusieurs choses mme temps) par exemple du monde

    mditerranen. Il serait faux de considrer que llaboration de compromis porte sur un

    bricolage momentan de significations attribues, elle porte aussi et principalement sur le

    dispositif de ngociation, temps et places. La mise en comptabilit de ces deux temps vcus

    de la ngociation oblige une construction interculturelle.

    2. Un rapport de forces culturel

    Toute ngociation interculturelle rejoue les rapports de domination entre aires culturelles,

    si bien que la culture, l encore, ne peut tre exclusivement conue comme contenant, mais

    doit aussi tre envisage comme expression dun rapport entre majorit et minorit

    culturelles do, de faon plus gnrale, lutilisation frquente de lethnicisation comme

  • 20

    argument explicite dans la ngociation. De la, aussi le travail implicite des rapports de forces

    majorit/minorit dans le processus mme de la ngociation. Laboutissement dune

    ngociation interculturelle dpend fortement de la signification que revtira ce rapport. Les

    exemples foisonnent de la manipulation des strotypes des fins de ngociation

    (France/Allemagne : lorganisation, France/Espagne : Napolon, etc.) mais aussi de

    malentendus drivant de cette ethnicisation manipulatrice. Un directeur commercial

    franais doit rencontrer un homme daffaire espagnol qui a lintention douvrir un rseau de

    distribution en Espagne pour des produits franais. Au moment de la rencontre, cest le fils

    de la personne attendue qui se prsente pour excuser labsence de son pre et pour

    annoncer quil va le remplacer. Il est juriste. Sa faon de parler au ngociateur franais

    demble apparait extrmement formelle, il souligne systmatiquement tous les aspects

    lgaux de ce contrat, ce qui nest pas pour dplaire notre ngociateur franais qui

    dcouvre linverse de ses craintes, un ngociateur espagnol organis lgaliste et

    scrupuleux. Cependant, il ralisa avec notre aide que ce sentiment non seulement lui tait

    propre mais tait dlibrment induit de faon tactique. Il abandonna volontairement, aprs

    quelques rencontres, ce fonctionnement pour des discussions cette fois avec le responsable

    lui-mme, moins prcises, plus informelles qui auraient augment son anxit si elles

    avaient inaugur la relation. Au terme, ils dvelopprent une relation de proximit qui

    aboutit un accord tout fait satisfaisant et dans tous les cas beaucoup plus quilibr que le

    projet initial. Lanalyse de lethnicisation du rapport de ngociation a permis aux partenaires

    de passer dun modle dexploitation caractris pat lunivocit des concessions un

    modle de rciprocit caractris par la symtrie des stratgies, tout en soulignant que la

    ngociation est un rapport de forces culturel.

    3. Une enculturation rciproque

    La ngociation interculturelle dans son droulement mme suppose un ajustement de la

    signification des positions des partenaires. Il y a donc un compromis interculturel sur ce que

    chacun accepte de voir dsign par lautre, comme sa culture. Que suis-je prt voir

    dsigner comme ma francit par un tunisien ? Quest-il prt voir dsigner comme sa

  • 21

    tunisianit ? Jusquou ? En effet, le rapport de dsignation rciproque sous-jacent la

    ngociation est lui aussi...Ngoci (formalisme vs spontanit, organisation vs

    improvisation...) et conduit une enculturation rciproque. Ds lors, la spcificit de la

    ngociation interculturelle est de placer la culture comme enjeu supplmentaire au niveau

    des valeurs de rfrence pour un compromis, douvrir par lethnicisation du rapport de

    forces et enfin dobliger chacun sous la contrainte de lhtro-dfinition rejouer pour

    partie son identit culturelle.

    Section 2 : La culture comme habitus issu de la ngociation

    interculturelle

    La culture ne fait pas que conditionner elle est aussi produite par lhabitus de ngociation.

    Tout espace culturel dveloppe des pratiques qui correspondent des logiques culturelles

    dchange tout autant qu des habitudes stratgiques locales cependant lorsque des

    espaces culturels htrognes sont en contact quadvient-il ? De ce point de vue la

    ngociation interculturelle prsente trois particularits.

    1. La culture en aval de la ngociation

    Les rgles implicites qui culturellement oprent en silence dans une ngociation intra

    culturelle apparaissent (triangulaire par le tiers hirarchique pour les japonais, ou passage

    oblig par la relation pour les africains). Linsuffisance de ces rgles oblige crer un habitus

    spcifique de type interculturel, c'est--dire non directement rfrable lune ou lautre des

    cultures.

    Par exemple, nous avons observ que la ngociateur franais trouve une satisfaction ses

    besoins formalistes dans une proposition nonce de manire rationnelle et programmable,

    alors que son interlocuteur espagnol donne gnralement priorit aux signes affectifs qui se

    manifestent dans la relation. Que fait le ngociateur franais des questions qui lui sont

    adresses sur ses enfants ? Que fait-il des signes de fatalisme qil croit percevoir chez son

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    collgue ? Comment comprendre les exigences financires qui semblent trop leves

    lintrieur dune relation chaleureuse ?

    Contre les illusions du mimtisme culturel les risques de lethnocentrisme, les dangers de la

    soumission culturelle, lmergence dun fonctionnement interculturel original est le meilleur

    antidote.

    2. Le compromis interculturel

    Ces nouvelles pratiques de ngociation, tout en dveloppant des logiques organisationnelles

    pas toujours compatibles, doivent harmoniser des habitus culturellement diffrencis et

    dveloppent ainsi des pratiques originales par exemple lopposition

    programmatique/processuel. Les compromis interculturels simposent dans la gestion du

    temps (mono-chronique/poly-chronique), lorganisation de lespace (proximit), la dfinition

    des partenaires (individualisme/communautarisme). Dans les ngociations commerciales

    franco-espagnoles, labsence de compromis sur le rapport produit-client conduit

    rgulirement le ngociateur franais ajuster le client au produit (dmarche ressentie

    comme un forage) et le ngociateur espagnol ajuster le produit au client (dmarche

    ressentie comme une manipulation).

    3. Un savoir spcifique

    La ngociation interculturelle tend susciter un savoir spcifique concernant le dploiement

    de pratiques (business-schools, coles diplomatiques) nanmoins, le savoir quelles

    produisent notamment en matire de ngociation internationale est bien souvent entach

    dune incapacit rendre compte de linter-culturalit des situations au profit dune

    rduction leur culturalit, par exemple la discussion sur le poids relatif des facteurs

    culturels dans les ngociations internationales sera partiellement rsolue si nous posons la

    question en terme dengagement de la diffrence culturelle, dmergence spcifique et non

    de prsence de facteurs culturels comme nous le ferons plus bas.

  • 23

    Ce nouvel habitus semble sappliquer plusieurs niveaux concernant le chercheur en

    psychologie que je suis. Ils sont autant de pistes de recherche ; reprsentation de la

    ngociation, niveau mta communicationnel de la ngociation, identification rciproque des

    interlocuteurs, prjug et confiance, compromis comme processus ou programme, le temps

    (avenir, incertitude, dfi, dure..) et lespace (proximit), les valeurs lies lautorit, les

    dimensions collective et individuelle, le rapport homme/tache, limpact dun contexte

    faiblement ou fortement structur.

    La ngociation interculturelle prsente une spcificit en tant quelle est une pratique

    productrice dune inter-culturalit mergente c'est--dire de culture aux niveaux des rgles

    implicites, de la dynamique interne et de llaboration dun savoir.

    Section 3 : Limpact de la culture sur la ngociation interculturelle

    Souvent linfluence de la culture sur laction dun ngociateur savre peu perceptible

    (Zartman, 1993). Cette qualit subtile ne rduit en rien son importance mais linscrit dans le

    registre des facteurs invisibles (Faure et Rubin, 1993). Il apparat indispensable dorganiser

    ltude de limpact de la culture sur la ngociation selon de catgories permettant

    dintroduire un certain nombre dvidences (Weiss, 1999). Lappartenance une culture

    dominante tend souvent renforcer linsensibilit culturelle et dnier son importance. En

    fait, cest par ses manifestations extrieures que les effets de la culture sur les diffrentes

    dimensions de la ngociation peuvent tre saisis. En loccurrence elle sexprime par les

    acteurs, dans la structure de la ngociation, dans les stratgies, dans le processus et, enfin,

    au regard des rsultats.

  • 24

    1. Les acteurs

    La culture est introduite dans les ngociations par les acteurs eux-mmes. Elle conditionne la

    manire dont ceux-ci conoivent linteraction. Est-ce que par exemple une confrontation, un

    exercice de coopration mutuelle, un dbat, un rituel accomplir ou bien encore une

    aventure humaine ? Pour un amricain, la ngociation est dabord une procdure dchange

    tandis que pour un Japonais cest essentiellement une relation entre personnes (Kimura,

    1980). La perception dautrui varie galement selon les cultures travers notamment les

    strotypes. Les intentions perues et les valeurs qui sous- tendent laction de lautre sont

    interprtes travers le filtre culturel. Dans lesprit de ngociation, la valeur symbolique des

    actes peut galement faire sens et introduit lirrationnel dans linteraction. De la mme

    manire, les socits traditionnelles tendent faire participer des acteurs inattendus la

    ngociation tels que des Dieux, des dmons, des fantmes et des revenants (Faure, 2000).

    Enfin, le ngociateur introduit des valeurs et de lthique dans linteraction car la culture fixe

    la frontire entre les comportements acceptables et ceux qui ne le sont pas. Cette frontire

    varie dune culture lautre et des moyens dactions tels que la menace, le mensonge, le fait

    accompli, la trahison ou la corruption peuvent tre ou ne pas tre considrs comme

    lgitimes.

    2. La structure

    Les composants structurels de la ngociation tels que le cadre juridique ou lorganisation

    dans laquelle se droule le processus sont des produits sociaux et culturels. Le nombre de

    personnes composant chacune des parties est li des habitudes culturelles. Par exemple

    dans les ngociations commerciales en chine, la partie trangre dpasse rarement 3 5

    personnes tandis que la partie chinoise fait volontiers participer 15 30 personnes, voire

    davantage (Faure, 2000). La rpartition du pouvoir peut tre trs ingale et dans ce cas la

    culture tend lgitimer certaines situations et en invalider dautres (Elgstrom, 1992). Par

    exemple la position hirarchique, la possession de ressources, le statut, lge ont dans

    certaines socits une influence primordiale.

  • 25

    Ainsi en chine ou en Japon, cest lacheteur qui la prminence. On ne vend pas la chine

    mais cest la Chine qui achte aux trangers. Si le vendeur traite son interlocuteur comme un

    gal, il sera peru comme ayant une attitude arrogante (Fang 1999 ; Faure 1999a). Dans lex-

    union Sovitique, le parti avait toujours raison. Dans les villages africains, sil y a discussion,

    cest le plus g qui aura le dernier mot.

    3. La stratgie

    Laction du ngociateur vise mettre en uvre un ensemble de moyens destins parvenir

    un but. Lorientation gnrale donne laction. Autrement dit lorganisation des

    tactiques, constitue la stratgie. Ici les choix dordre stratgiques sont dicts soit par des

    intrts, soit par des valeurs qui elles mmes renvoient la culture. Dans certaines cultures,

    laction est directe, le conflit reconnu et accept. Dans dautres, le jeu est indirect, le conflit

    toujours masqu et les problmes sont approchs de manire allusive ou oblique. Par

    exemple, les Russes tendent ngocier partir dune situation de force quils font sentir par

    leur comportement, tandis que les japonais savrent extrmement rticents sengager

    dans un mouvement de confrontation.

    Les buts que sassigne chacune des parties sont dans une certaine mesure affects par les

    cultures respectives. Par exemple, les occidentaux sont proccups par lquit et par le

    respect des rgles et des principes. Les chinois sont beaucoup plus soucieux de maintenir

    lharmonie parmi les partenaires de la ngociation, de prserver la face de chacun plutt que

    de satisfaire des rgles et des principes abstraits. Ainsi les rgles peuvent navoir quune

    importance trs secondaire.

    La culture conditionne la manire de procder pour parvenir un accord. Ainsi, la culture

    franaise ou allemande privilgie la mthode dductive par laquelle on sentend dabord sur

    des principes que lon applique ensuite pour traiter chacun des points ngocier. La culture

    amricaine procde par une approche inductive et avance de faon pragmatique au fur et

    mesure des difficults rencontres. Lapproche squentielle amricaine soppose galement

  • 26

    lapproche japonaise, qui consiste saisir le problme de faon holiste c'est--dire comme

    un systme dlments interconnects quil faut traiter par une dmarche densemble.

    4. Le processus

    La ngociation est dabord une interaction c'est--dire un processus mettant en uvre des

    tactiques destines changer de linformation, crer des options, diviser une ressource ou

    encore changer des concessions. Tous ces actes sont lis des valeurs dans la mesure ou ils

    peuvent tre lgitimes dans une culture et proscrits dans une autre. Il est par exemple des

    socits dans lesquelles les exigences en matire de politesse lemportent sur celles

    dexactitude, voire de vrit. Ainsi mentir peut tre un acte moral. Adler (1986) tablit une

    liste de 15 tactiques considres dans la culture nord-amricaine comme des coups

    tordus . Cette liste naurait pas la moindre validit dans la culture chinoise. On y trouve par

    exemple le fait de ne pas se regarder dans les yeux. En chine, un tel comportement dest

    nullement le signe dun affrontement psychologique mais plutt lindication dune attitude

    modeste et polie, fruit dune bonne ducation. Revenir sur des points antrieurement traits

    est une pratique courante en chine. Elle nest pas le fruit dun calcul machiavlique mais

    plutt llment rvlateur dune conception diffrente de la ngociation. Dans un tel cas,

    laccord nest pas un aboutissement, mais un jalon dans un processus beaucoup plus long qui

    est lensemble des relations entre les parties.

    La communication est un moyen essentiel au droulement du processus de ngociation. Les

    diffrences culturelles peuvent grandement affecter celle-ci notamment lorsque la

    communication est indirecte, allusive, son contenu ambigu, le feed-back rare. La ngociation

    devient largement un exercice de dcryptage. Il sagit de donner la bonne interprtation des

    signaux perus.

    A la faveur dune tude de terrain sur des ngociations amricano-japonaises, Graham

    (1993) observe que les Amricains savrent incapables de dcoder des expressions de leurs

    interlocuteurs et considrent tort ces derniers comme impassibles. La signification

    attribuer un sourire japonais ou chinois prsente un niveau considrable de difficult, car il

    peut conduire des conclusions radicalement opposes : un masque qui entretient la

  • 27

    distance, un mur destin se protger, un signe de joie ou de colre, de certitude ou

    dignorance, de confiance ou de mfiance, de satisfaction ou dembarras.

    Le rituel peut occuper une place importante dans certaines cultures. Il sagit l dun acte

    formel porteur dune signification symbolique. Souvent considrs par les occidentaux

    comme inutiles et vides de sens, ils sont en Chine le garant de la qualit de la relation. Cest

    la capacit accomplir convenablement les rituels qui distingue le civilis du barbare. Les

    actes rituels jalonnent le processus de ngociation : remise de cartes de visite deux mains

    en sinclinant, cadeaux de bienvenue, banquets incluant discours et toasts, rgles de

    prsance dans les rencontres, formules de politesse, recours des symboles visuels, des

    nombres propitiatoires, crmonie de signature de contrat. La conception du temps influe

    sur le processus de ngociation. Dans la culture occidentale, le temps est peru comme une

    ressource rare dont il faut user avec parcimonie. En Orient, il est considr comme une

    ressource quasi inpuisable, limage de lair que lon respire. Ainsi, la pression du temps,

    les chances nauraient que peu deffets sur le comportement du ngociateur de cette

    partie du monde. A un occidental qui simpatientait de voir aboutir un projet de transfert de

    technologie, son interlocuteur chinois lui rpondit : la Chine a vcu 5000ans sans votre

    technologie, elle peut attendre quelques annes de plus .

    Lhumour peut agir comme facilitateur dans la ngociation. Il peut contribuer utilement la

    qualit de la relation mais il passe parfois difficilement dune culture lautre. La diffrence

    entre lironie voltairienne et lhumour anglais nest pas que de lordre de la nuance. Il sagit

    de constructions intellectuelles dune nature diffrente.

    5. Le rsultat

    Le produit ultime dune ngociation est fonction des diffrents lments qui la composent.

    Linfluence de la culture sur ces lments se retrouvera dans le rsultat. Elle a aussi une

    influence plus directe en contribuant dfinir, voire modifier, la zone des accords

    possibles. Ce faisant elle contribue changer la valeur du jeu.

    Sur la forme, il est des cultures o lon ne signe un accord que lorsque lon sest entendu sur

  • 28

    chaque dtail et que ceci a t mis sur le papier de faon trs prcise, tandis que dans

    dautres cultures on se contentera de termes beaucoup plus vagues. Ainsi, un contrat de

    joint-venture en Chine dans loptique occidentale doit comporter plusieurs centaine de

    pages, alors que la partie chinoise aurait volontiers recours un simple formulaire remplir

    dune demi -douzaine de pages (Faure, 2000c).

    Ce qui est compris implicitement dans laccord varie dune culture lautre. Les occidentaux

    tendront lvaluer en intgrant les cots de transaction tels que le temps pass et les

    dpenses affrentes la ngociation.

    Les japonais considreront le degr de confiance mutuelle auquel on est parvenu et la

    qualit de la relation comme des lments importants dans laccord. Le sens accord au

    contrat sign fait lobjet dinterprtations trs diffrentes. Dans certaines cultures laccord

    final est considr comme grav dans le marbre et doit tre observ la lettre. Dans

    dautres, le texte crit tait sans doute valide le jour ou il a t sign puis les circonstances

    ayant chang, il devient normal de le rexaminer. Ainsi, en chine la signature du contrat ne

    clt pas la ngociation mais pose un jalon dans une relation beaucoup plus long terme.

    Parvenir un accord signifie pour les ngociateurs avoir satisfait une norme dquit.

    Lquit est en soi une norme socitale c'est--dire culturalise et sa perception diffre

    dune culture lautre (Roth et al 1991). Les principes de justice tablissant lquit

    sexpriment dans certaines cultures par lgalit soit des gains obtenus, soit des concessions

    faites. Dans dautres cultures on valorisera davantage des gains ingaux mais rpartis en

    fonction des besoins des parties.

    Lorsque laccord a t sign, il sagit de le mettre en uvre. Dans la culture occidentale, cela

    se fait dans un cadre juridique prcis dot de mcanismes institutionnels, tels que tribunaux

    et cours arbitrales. Dans dautres cultures, ceci est peru comme une preuve flagrante de

    manque de confiance et dans tus les cas, on prfrera engager une ngociation ou faire

    appel une mdiation plutt que daller en justice.

  • 29

    Chapitre 4 : Les principaux champs de la

    ngociation interculturelle

  • 30

    Section 1 : Le cas de la prise de contrle internationale

    Les prises de contrle internationales ont connu un essor rapide ces dernires annes.

    Indissociables du phnomne de mondialisation, elles ont donn un nouveau visage

    l'industrie mondiale. Les acquisitions peut tre dfinies comme des pratiques juridiques de

    la croissance externe noues entre des entreprises initialement indpendantes qui

    regroupent leurs ressources (technologiques, productions, commerciales, etc.), dans le but

    de raliser des objectifs communs.

    1. Contexte et objet des ngociations

    Les prises de contrle peuvent concerner des entreprises situes des stades diffrents de

    la chaine de valeur (intgration verticale) entretenant initialement des relations client-

    fournisseur. Ces oprations ont essentiellement comme but un meilleur contrle de la

    qualit des prestations en amont et en aval de la filire et la possibilit d'assurer une

    garantie sur les approvisionnements ou dbouchs. Ces manuvres d'acquisitions peuvent

    galement regrouper des entreprises appartenant des champs concurrentiels diffrents

    (diversification). L'optique est ds lors assez diffrente. Il s'agit pour l'entreprise initiatrice de

    faire coexister au sein du mme ensemble plusieurs mtiers diffrents. Il existe trois types

    de diversification : la diversification concentrique ou de proximit (qui consiste largir le

    mtier de base de l'entreprise des mtiers trs proches ou des mtiers connexes ayant

    un lien technique/commercial avec le mtier d'origine), la diversification totale de type

    industriel (qui revient s'orienter sur des mtiers entirement nouveaux, en vue de se

    dvelopper dans de nouveaux domaines), la diversification conglomrale - o le choix des

    mtiers se fait essentiellement en fonction de critres financiers. Enfin, les prises de contrle

    internationales peuvent associer des firmes concurrentes situes sur les mmes marchs. Ce

    type de rapprochement rpond gnralement la volont d'une des deux socits

    d'augmenter son pouvoir de march (acquisition de nouvelles parts de march,

    accroissement de la taille de l'entreprise, augmentation du pouvoir de ngociation) ou de

    bnficier des ressources spcifiques de la cible (technologies, marques, comptences cls).

    http://www.ipeut.com/economie/economie-de-l-entreprise/31/un-modle-de-croissance-lentrep32394.phphttp://www.ipeut.com/economie/economie-generale/109/economie-de-marche-et-capitali22993.php

  • 31

    D'un point de vue culturel, le cas de prise de contrle d'un concurrent tranger constitue, au

    niveau des ngociations, la situation la plus difficile grer, dans la mesure o il est possible

    d'tablir rapidement une comparaison entre les deux entreprises (situation antrieure, tat

    des lieux, perspectives d'volution). L'acquisition horizontale peut de ce fait tre interprte

    par les reprsentants de la socit cible comme la manifestation de la domination

    (culturelle) d'une entreprise nationale sur une autre. Elle peut de ce fait susciter des

    ractions motionnelles difficiles maitriser et donner l'opration une dimension

    particulire qui dpasse le champ de l'conomie.

    2. Les obstacles la russite

    Les difficults en matire de ngociations internationales pr-acquisition s'expliquent tout

    d'abord par le caractre asymtrique de la relation, qui tend naturellement opposer - celui

    qui achte - (souvent vu comme le vainqueur) et - celui qui est achet - (souvent peru

    comme le vaincu). Ceci s'explique par le fait qu'une acquisition reprsente dans la

    conscience collective, la traduction d'une supriorit d'un acteur sur un autre, au-del de

    toute autre considration, en ngligeant (par exemple) les cas, o le vendeur est

    l'initiative du projet. Il y a ds lors une tendance gnrale, de part et d'autre, considrer ce

    pouvoir (conomique) comme la consquence d'une domination culturelle : selon ce

    raisonnement, c'est parce que l'entreprise dispose de fondements culturels et managriaux

    suprieurs qu'il lui est possible d'envisager d'acqurir la socit cible. Dans l'esprit de

    nombreux acteurs, pouvoir conomique et domination culturelle sont donc troitement lis.

    Une telle association peut ds lors entrainer certaines drives dans le cadre des

    ngociations. Au niveau de l'initiateur, la prise de contrle peut se traduire par un excs de

    confiance, un sentiment de supriorit, une certaine arrogance l'gard des reprsentants

    de la socit cible. De la part de l'entit cible, un sentiment d'infriorit et de culpabilit

    peut merger. L'importance des enjeux et les risques encourus peuvent galement conduire

    les parties des erreurs de jugement et de perception qui entrainent l'adoption d'attitudes

    dfensives et la formation de strotypes et prjugs. Ces risques sont accentus dans le cas

    d'oprations transfrontalires. Les diffrences culturelles tendent en effet renforcer les

    carts de perceptions et de comportements dans le cadre des ngociations, en raison de la

    mconnaissance (ou de la rticence) de l'entreprise vis- -vis d'un partenaire conomique de

    http://www.ipeut.com/droit/droit-europeen/la-cooperation-economique42867.phphttp://www.ipeut.com/management/enterprise-management/83/les-risques-operationnels72989.php

  • 32

    nationalit diffrente avec ses propres croyances, valeurs et reprsentations. Ces diffrences

    peuvent par consquent avoir un impact sur les priorits en matire de dveloppement, la

    perception du march, et la faon d'organiser et grer le nouvel ensemble. En effet, l'analyse

    des ngociations pr-acquisition montre l'importance du lien entre les cultures nationales et

    la structure des entreprises. Celles-ci influencent les pratiques de management

    des entreprises et accentuent les diffrences entre les cultures organisationnelles. Il y a donc

    un risque dans le cadre de ngociations internationales que la cration d'un nouvel

    ensemble (statut, structure, mode de fonctionnement) puisse donner lieu sur le juridique et

    organisationnel, des discussions vives entre les parties.

    Enfin, la ralisation de ces oprations internationales parait d'autant plus difficile que la

    domination conomique d'une entreprise sur une autre peut tre interprte comme le

    rsultat de la supriorit d'un pays sur un autre. Il y a par consquent un risque de faire

    passer la relation, du stade de l'conomique au politique, en renforant les crispations

    identitaires et les rivalits entre pays. Il est bien vident qu'une entreprise qui entend

    acheter une socit trangre et envisage de la rorganiser avec des risques levs de

    licenciements risque dans un contexte international, de crer des tensions gras et d'tendre

    le conflit la sphre politique. Il en va de mme pour des oprations d'acquisitions dans des

    secteurs aussi sensibles que l'armement, l'aronautique ou l'automobile qui peuvent

    amener des discussions qui dpassent le cadre purement conomique. Les

    rapprochements entre entits de pays diffrents peuvent, par consquent, revtir dans

    certains cas un enjeu politique (et symbolique) non ngligeable, l'instar de l'acquisition de

    l'Allemand Mannes-mann par le Britannique Vodafone AirTouch dans le secteur des

    tlcommunications. Autant d'lments qui peuvent exacerber les passions et les

    susceptibilits l'intrieur et l'extrieur de l'organisation.

    3. Les facteurs de succs

    La russite des ngociations dans le cas de prises de contrle internationales demande une

    clarification des objectifs et des enjeux, et en particulier la rsolution des points critiques.

    Une tendance frquente consiste en effet diffrer la rsolution de certains problmes

    dlicats (rpartition des rles et des responsabilits, rorganisation des structures,

    http://www.ipeut.com/management/glosar/management-des-competences72875.phphttp://www.ipeut.com/management/glosar/management-des-competences72875.phphttp://www.ipeut.com/marketing/publicite/230/un-peu-de-juridique-pour-vous-84315.php

  • 33

    diffrences de rmunration), afin de parvenir rapidement un accord. C'est, dans la

    plupart des cas, risquer de voir ressurgir avec une ampleur et une intensit accrues les

    problmes durant la phase d'intgration.

    Section 2 : Le cas de la cration de joint-venture

    Nous traitons dans cette section des alliances stratgiques, en centrant notre analyse sur la

    cration de joint-venture (filiale commune) internationales.

    1. Contexte et objet des ngociations

    Les entreprises dveloppent des joint-ventures internationales dans le but d'amliorer leur

    performance, travers l'acquisition de nouvelles ressources stratgiques (technologies,

    savoir faire, comptences, connaissances). On entend par joint-venture internationale (ou

    filiale commune), une entit lgale cre et gre conjointement par une ou plusieurs

    entreprises lgalement distinctes, dans laquelle le sige social se situe gnralement en

    dehors du pays de l'un des partenaires (Mead, 1998). La filiale commune va par consquent

    au-del de la ralisation d'une activit en commun. Les entreprises parentes sont dtentrices

    d'une part du capital, en fonction de leurs apports respectifs, qu'elles partagent

    gnralement de faon relativement galitaire. Cette forme de dveloppement est, avec

    la croissance externe, l'un des modes de croissance privilgis pour une stratgie

    l'international.

    2. Les obstacles culturels

    Les joint-ventures internationales entre entreprises concurrentes sont confrontes la

    porte symbolique qui entoure ce type de relation. En effet, s'allier un concurrent est un

    acte en lui-mme si peu naturel, qu'il peut conduire les acteurs dvelopper rapidement

    une attitude dfensive et sceptique sur les intentions relles du partenaire. Il y a par

    consquent le risque de voir se dvelopper une logique de strotypes au niveau de la

    relation entre les deux parties. La formation de strotypes, avant et pendant les

    ngociations, rsulte d'une situation d'ambigut (et d'incertitude) qui est de nature

    http://www.ipeut.com/management/enterprise-management/93/les-formes-de-la-croissance55632.php

  • 34

    attribuer des attributs l'autre partie par manque d'informations sur l'volution de la

    relation. Ds lors, face la menace potentielle d'un partenaire concurrent et l'absence

    d'hypothses claires, chaque ngociateur va analyser l'autre en fonction de catgories types,

    pour essayer de mieux le comprendre (grille d'analyse) et davantage maitriser le cours des

    ngociations (gestion des risques). Le risque est alors que la ngociation porte davantage sur

    les comportements et ractions des deux partenaires que sur l'enjeu mme de la relation.

    Dans l'esprit de certains ngociateurs, ne pas perdre la face (par des concessions

    dsavantageuses) ou dominer son interlocuteur (dans le cadre de relations asymtriques)

    peut ainsi prendre le pas sur l'intrt stratgique d'une alliance entre les deux parties.

    Les joint-ventures internationales entre entreprise occidentale et socit locale (pays en voie

    de dveloppement ou de transition) prsentent un certain nombre de difficults lies

    principalement aux diffrences de natures et de statuts entre les partenaires. Dans ce type

    d'alliances, les rsultats financiers dpendent troitement des revenus que peroit

    l'entreprise occidentale en tant que fournisseur de ressources. En effet, l'entreprise fournit

    gnralement, la filiale commune, un certain nombre de prestations et de fournitures

    qu'elle se fait pay en retour sous diffrentes formes (royalties, prix de cession). Ceci permet

    l'entreprise de tirer avantage de l'opration, indpendamment des rsultats obtenus par

    la joint-venture. Cette position favorable contraste gnralement avec celle du partenaire

    local, dont le dveloppement repose principalement sur les rsultats de la filiale commune.

    Cette dissymtrie entre les deux entits est renforce par le fait que l'un des partenaires,

    savoir l'entreprise occidentale, dispose d'un champ d'action plus large (plusieurs activits et

    filiales dans le monde) qui peut la conduire A modifier au cours du temps ses priorits en

    matire de dveloppement. l'inverse, la joint-venture apparait dans bien des cas la

    principale source de revenus de la socit locale. Ces caractristiques peuvent ds lors crer

    des tensions entre les deux socits dans le cadre des ngociations, en provoquant des

    risques de conflits (d'objectifs et d'intrts). Cette relation asymtrique peut tre rendue

    encore plus difficile par le poids des diffrences culturelles entre les partenaires. Ces

    diffrences peuvent en effet tre un obstacle important dans le processus d'apprentissage et

    de coopration, compte tenu des enjeux financiers. En effet, une tude mene auprs de

    125 joint-venture internationales fait apparaitre que les barrires culturelles sont

  • 35

    particulirement leves, lorsque les entreprises s'engagent dans des alliances avec apports

    de capitaux, par opposition des partenariats moins structurs sur le capitalistique. Dans ce

    domaine, les diffrences entre cultures se rvlent particulirement significatives et ont

    pour principale consquence de limiter la longvit de ces oprations.

    3. Les facteurs de succs

    Le succs des joint-ventures internationales implique une coopration relle base sur la

    confiance et la recherche de fondements et d'objectifs communs. La russite dpend donc

    fortement des caractristiques respectives des entreprises allies. La slection d'un

    partenaire est donc une tape cruciale. Mais malheureusement, le choix d'un bon partenaire

    ne suffit pas toujours pour assurer le succs de l'opration. En effet, en dpit de la bonne

    volont des parties, le management partag d'une entreprise reste difficile A raliser. Il

    ncessite de la part des responsables de la filiale commune de prserver les intrts des

    deux allis, en faisant preuve d'ouverture et de diplomatie. Cette contrainte est d'autant

    plus dlicate A raliser qu'elle suppose la gestion des entreprises parentes qui possdent

    gnralement des cultures organisationnelles et nationales diffrentes. La cration d'une

    filiale commune est donc particulirement dlicate, dans la mesure o elle implique

    l'intervention (directe ou indirecte) de plusieurs acteurs conomiques, A savoir l'entit

    nouvellement cre et deux entreprises parentes de nationalits diffrentes, qui disposent

    chacune d'une lgitimit et d'un droit de regard sur l'activit. Les problmes poss par ces

    alliances internationales avec capitaux proviennent donc de l'existence d'une structure

    commune et des liens (conomiques, juridiques et culturels) nous entre les entits. Il est

    par consquent essentiel que les ngociateurs abordent les questions d'organisation et de

    management afin d'viter les conflits et blocages dans les processus de dcision, en

    respectant les objectifs et les qualits des deux entreprises. Ceci pose notamment le

    problme des relations de pouvoir au sein de la nouvelle organisation. En effet, un des

    principaux critres prendre en compte est la rpartition des rles et des pouvoirs au sein

    de la structure. La question du partage de pouvoir est d'autant plus complique que le lien

    entre rpartition du capital et performance de la joint-venture ne permet pas de dgager

    des rponses videntes. En particulier, le choix entre filiales 50/50 et filiales avec parent

    http://www.ipeut.com/management/ressources-humaines/14/exemple-de-specificites-sector14973.phphttp://www.ipeut.com/management/glosar/capital-connaissance95467.php

  • 36

    dominant est loin d'tre vident. Il n'y a pas dans ce domaine des expriences suffisantes qui

    attestent de la supriorit d'une des options par rapport l'autre. En revanche, il a t

    constat que dans le cas de joint-venture avec des pays en voie de dveloppement, il tait

    prfrable que l'actionnaire majoritaire soit le partenaire local. Il y a sinon un risque

    d'assimiler la joint-venture des capitaux occidentaux et donc une filiale trangre, faisant

    perdre ainsi les avantages que procure l'alliance.

    En rgle gnrale, quelles que soient la structure du capital retenue et la nature des

    partenaires, il convient d'aborder la relation dans un esprit coopratif, en vitant de se

    positionner en dominant. Il est en effet souhaitable que les deux partenaires participent au

    management de la joint-venture. Une position plus tranche, fonde sur l'influence

    majoritaire d'un partenaire peut rduire l'intrt de la joint-venture (par rapport une

    acquisition) et crer des tensions entre les entits qui peuvent rapidement dboucher sur un

    chec de la relation.

    Section 3 : Le cas de la ngociation d'affaires

    1. Les caractristiques

    La diffrence entre la ngociation commerciale classique et la ngociation d'affaire rside

    principalement dans le caractre pro actif de l'entreprise qui propose une base de projet

    susceptible de rpondre aux contraintes techniques et conomiques de son client. Elle tient

    galement A un positionnement diffrent, visant A se prsenter comme un acteur capable

    de mobiliser derrire elle plusieurs partenaires et sous-traitants. Les quipes commerciales

    mettent notamment en avant les notions d'innovation et de flexibilit et entendent inscrire

    leur dmarche dans une vision A long terme, en se prsentant comme des acteurs

    d'interface, capables de rpondre dans certains champs aux proccupations des bureaux

    d'tude et mthode, en proposant des solutions de compromis avantageuses. La relation

    envisage repose dsormais sur la capacit des entreprises A cooprer. Ceci implique une

    aptitude pour les deux parties A raliser en leur propre sein et entre elles des processus

    d'apprentissage A la fois technique et relationnel, ouvrant la voie A des modalits nouvelles

    en termes de rpartition des gains et de dveloppement. La relation envisage tend A

    rapprocher les processus d'tude et de dcision, et inscrire la relation dans un systme de

    http://www.ipeut.com/management/competences-en-negociation/243/les-prealables-la-negociation42479.php

  • 37

    cooprations multi-mtiers qui dpassent les frontires de la firme. Elle repose sur

    l'intensit des engagements et l'importance des dispositifs de concertation trouvs entre les

    partenaires au cours du dveloppement.

    Ce changement en termes de pratiques modifie par consquent la relation entre le

    fournisseur et son client. Le fournisseur ne subit plus la relation, il la construit au travers de

    ses connaissances non pas (uniquement) techniques mais du march, et de sa capacit

    mobiliser un rseau de comptences compatible avec la nature du projet identifi (slection

    de partenaires). L'intrt pour le client est donc visible, avant mme que ne soit initi le

    cahier des charges. Les lments apports en amont vont d'ailleurs servir de base A la

    formulation d'un ventuel cahier des charges et permettre de mettre en avant des

    avantages distinctifs, rendant difficiles la rponse des autres concurrents. Il s'agit par le

    contenu et les exigences de l'appel d'offre de dresser des barrires A l'entre pour les

    entreprises concurrentes, en termes de cot d'entre notamment (ressources limites,

    absence de comptences, manque de temps). Ds lors, la logique - affaire - de par ses

    caractristiques, limite la mise en concurrence de nombreux fournisseurs et permet A

    l'entreprise slectionne de participer activement A la conception du projet.

    2. Implication au niveau de la politique de ngociation

    Le basculement opr au niveau des ngociations entraine de nombreux changements sur la

    faon de conduire le projet. Il est propos un reprage des principales diffrences1

    constates entre la ngociation initiale et la ngociation d'affaires. Une premire distinction

    concerne la manire d'aborder l'offre et les enjeux de la relation. Indpendamment du

    changement de politique, le comportement des commerciaux de l'entreprise volue

    galement au cours du processus, tant sur le relationnel qu'au niveau des arguments

    mobiliss durant les ngociations.

    3. Les critres de russite linternational

    Compte tenu de la nature des liens qui peut tre lis entre l'entreprise et son client, il

    convient d'aborder diffremment les critres de russite. En effet, la russite d'une

    http://www.ipeut.com/management/glosar/livre-des-connaissances73717.phphttp://www.ipeut.com/marketing/marketing-strategique/288/le-client-votre-meilleur-ennem22118.phphttp://www.ipeut.com/marketing/le-marketing-des-services/226/la-relation-cliententreprise-m52485.php

  • 38

    ngociation d'affaires repose essentiellement sur la capacit de la firme A modifier des

    rapports entre le fournisseur et son client, en vue de co-construire des solutions originales

    combinant plusieurs types de comptences (technique, juridique, financire). Nous

    prsentons les principaux facteurs de succs :

    - anticiper les besoins du client et ses contraintes A l'international ;

    - prendre position en amont des ngociations : passer d'un statut de fournisseur A celui de -

    maitre d'uvre - capable de grer un rseau de prestataires situs dans des lieux et marchs

    diffrents ;

    - crer des interdpendances fortes avec l'entreprise cliente, en proposant des solutions

    innovantes autour d'offres globales ;

    - s'insrer dans plusieurs rseaux internationaux (partenariats) ;

    - prendre en compte les spcificits culturelles de l'entreprise cliente (croyances, valeurs,

    normes)

    - anticiper et grer les conflits de valeurs et d'objectifs entre les partenaires (identifier les

    risques de divergences ou d'incompatibilits) ;

    - mobiliser et coordonner les diffrents acteurs identifis pour le projet, en intgrant les

    Contraintes de cots et de temps lies aux phnomnes de distance ;

    - grer l'incertitude et l'ambigut.

    Section 4 : Le cas de la ngociation commerciale internationale

    La ngociation commerciale est une action qui met en relation deux ou plusieurs acteurs

    confronts la fois des divergences et des interdpendances. L'optique de la ngociation

    est de rechercher une issue positive, mutuellement accepte par les deux parties. Nous

    tudions ci-aprs les caractristiques (et enjeux) d'une relation commerciale et les

    diffrentes faons de parvenir un accord commercial. La section se termine par une

    identification des facteurs de russite et d'chec dans un contexte international.

    1. Les caractristiques

  • 39

    La ngociation commerciale est une pratique relationnelle par laquelle une entreprise tente

    de trouver un accord avec un partenaire extrieur dans le cadre de politiques d'achat et de

    vente de produits ou de services. Lambin (1998 :622) identifie six lments structurants

    intervenant dans une politique de ngociation commerciale :

    Le face--face : celui-ci peut tre direct ou indirect et impliquer des modalits

    de communication varies (verbales, crites, formelles). Le face--face fait

    gnralement appel des changes, des rites, des procdures qui peuvent tre

    trs diffrents selon les pays et les cultures.

    La perception d'un avantage rciproque contracter avec l'autre : La ngociation

    n'intervient qu' la condition o chaque acteur voit un avantage trouver un accord

    avec l'autre partie.

    L'existence d'un conflit d'intrts entre les parties : ces divergences sont la cause

    mme d'une ngociation commerciale et peuvent tre de nature trs diffrente,

    depuis les simples diffrences de vues jusqu'aux conflits d'intrts conomiques.

    La volont de parvenir une solution mutuellement accepte : la ngociation n'a de

    sens que si les deux parties souhaitent s'entendre pour mener bien leur projet

    respectif.

    L'enclenchement d'un processus d'engagement rciproque pour rechercher un

    arrangement : En acceptant la ngociation, les parties sont lies par une relation de

    dpendance rciproque au moins temporaire.

    La mise en place d'un systme d'changes et de mobilisation de ressources entre les

    parties : la ngociation implique un mouvement vers l'autre et la ralisation

    d'importants efforts en termes de temps et de ressources (financire, humaine,

    technique, logistique) pour parvenir un accord. La gestion d'une ngociation

    commerciale repose galement sur un certain nombre de points cls sur lesquels

    vont s'oprer les interactions entre les deux formations (Touzard, 1977). Le contenu

    de la ngociation est au cur de la relation. Il comprend le thme central de la

    ngociation, les questions prioritaires, les fonctions et mtiers concerns, ainsi que

    les dispositifs associs l'instauration de la ngociation. Dans le cadre des

    ngociations, les acteurs qui agissent peuvent revtir diffrents rles et intervenir en

    tant que reprsentants de leur groupe ou de leur organisation, experts, conseillers

    http://www.ipeut.com/management/enterprise-management/creez-ou-developez-votre-entre83238.phphttp://www.ipeut.com/marketing/le-marketing-des-entreprises-culturelles/220/la-charte-de-communication11654.php

  • 40

    ou organisateurs des dbats. La ngociation, qu'elle soit courte ou prolonge, passe

    par diffrentes phases, savoir : la prparation (reconnaitre les positions initiales de

    chacun), l'amorce de la ngociation (prliminaires), l'change d'informations

    (questions/rponses) et la transaction.

    Il convient galement, dans le cadre de ngociations commerciales, de prendre en

    compte les normes et rgles tacites d'ordre culturel (attitude, comportement, tat

    Desprit) qui peuvent avoir une influence dterminante dans le droulement des

    ngociations. Enfin, les mthodes et approches utilises dans le cadre des

    ngociations sont rarement universelles et sont souvent fonction des cultures en

    prsence (pratique, rites, usages). Chaque acteur ou partenaire volue en effet dans

    un environnement culturel particulier, l'intrieur duquel les changes reposent

    implicitement ou explicitement sur des suppositions et des usages rgis par un

    ensemble complexe de convictions, de leurs culturelles et d'attitudes. Il est donc

    essentiel pour les professionnels d'apprhender ces diffrences culturelles dans le

    cadre de ngociations internationales. L'aspect culturel constitue en effet une

    donne essentielle, en permettant au ngociateur de dcrypter le comportement de

    ses interlocuteurs trangers et d'viter ainsi des erreurs d'interprtation. Or cette

    ralit interculturelle n'est pas toujours comprise et admise, notamment au niveau

    des entreprises occidentales.

    2. Les critres de russite linternational

    En raison de ses particularits, la ngociation commerciale internationale met en lumire un

    certain nombre de points sensibles. La prparation doit tre rigoureuse sur le contenu

    (objectifs, priorits, position affiche), fine et approfondie sur les aspects juridiques,

    conomiques et relationnels. Les relations internationales se trouvent grandement facilites

    par une bonne connaissance du milieu et des dossiers, mais encore par le recours des

    contacts exploratoires, la construction d'un rseau efficace de relations judicieuses, le bon

    maniement de l'information, l'tablissement d'une rputation favorable et d'une crdibilit

    solide. Au-del de la dimension professionnelle -connaitre son offre, cerner les enjeux,

    identifier les risques - la ngociation internationale demande, plus que toute autre, des

    http://www.ipeut.com/management/glosar/donnee65162.phphttp://www.ipeut.com/management/ressources-humaines/de-la-connaissance-individuell83762.phphttp://www.ipeut.com/management/enterprise-management/83/les-risques-operationnels72989.php

  • 41

    qualits d'coute et d'empathie, ainsi qu'une relle exprience des relations interculturelles.

    Parmi les critres prendre en compte dans le cadre d'un processus de ngociation

    internationale, on peut galement noter :

    - connaitre les particularits nationales en matire de droit et pratiques commerciales ;

    - faire preuve d'ouverture et de patience ;

    - s'adapter aux exigences du client en essayant d'objectiver la situation ;

    - accepter l'imprvu et l'mergent ;

  • 42

    Chapitre 5 : La ngociation interculturelle : Typologie des styles de ngociation et les

    points cls sa russite

  • 43

    Section 1 : styles de ngociation des Allemands Vs Italiens

    1. Les italiens

    Gestion du temps et rapport lespace :

    La Spontanit fait partie du quotidien : lment essentiel de la socit ; Les italiens sont parfois en

    retard (15 30 minutes) ya pas de souci derrire cela cest plutt bien vu, pourtant ils sont plus

    ponctuels si le rendez vous est important, utilisent rapidement le tutoiement au travail, le nombre

    moyen des heures du travail en Italie est de 36h. Ainsi, les italiens sont polychrones (font plusieurs

    choses en mme temps)

    Comportement avoir face un italien en ngociation : les italiens naiment pas quon les prennent

    du haut, lors dune ngociation avec les italiens, il faut parler de limage positive de lItalie (limage, la

    bonne cuisine, la mer et le soleil), le climat compte beaucoup pour eux , il faut donc pour ne pas

    rompre une ngociation crer un climat favorable et chaleureux et surtout familial. Les italiens sont

    trop bavards, car pour eux le parl et la gestuelle sont une source de se mettre laise.

    Les italiens ont de lhumour dans les conversations, savent rire et sont trs taquins ; lors dune

    runion avec eux fates de mme !

    Or, la conception hirarchique est fortement marque, et les dcisions sont prises de faon

    centralise, cest la raison pour laquelle il faut parler directement avec la personne qui a le pouvoir

    de prendre des dcisions.

    Le regard fixe dans les yeux : est important, et reflte la sincrit et lapparence compte beaucoup.

    2. Les Allemands

    Temps

    Les Allemands respecte scrupuleusement les horaires et les dlais. Ils possdent une

    notion du temps mono-chronique et donc il existe un cloisonnement des activits.

    Soyez ponctuel et prvoyez suffisamment de temps de dplacement entre 2 rendez-

    vous, vitez de proposer des rendez-vous en soire, le temps des loisirs est sacr.

    Lespace

  • 44

    - Il faut savoir que les allemands ont un besoin d'espace vitale, il ne faut donc pas

    tre trop proche de leur visage (contrairement aux italiens).

    - Les notions d'ordre, de pouvoir et de cloisonnement sont trs fortes (respect de

    la hirarchie dans les prises de dcision mme de peu d'importance).

    - Enfin les Allemands sont trs exigeants, mticuleux, courtois et donne une

    grande valeur au travail.

    - Ils sont trs cologiques (cela n'est pas bien vu de jeter un papier ailleurs que

    dans une poubelle).

    - La communaut est trs importante, ils ont beaucoup plus tendance se

    regrouper que les Franais.

    Repas daffaires

    Il doit rester court (moins dune heure). Au restaurant, le pourboire est de rigueur. Vous devez

    lintgrer dans votre rglement.

    Apparences

    La familiarit (tutoiement, usage du prnom) nest pas conseille. Les allemands attachent beaucoup

    dimportance la forme. Si vous dinez avec des partenaires professionnels, portez une tenue plutt

    classique.

    Culture dentreprise

    Lefficacit et la performance sont des valeurs trs prises des Allemands.

    Documentation

    Les Allemands apprcient les documents informatifs et arguments. Prvoyez une documentation

    complte en mettant en avant vos avantages concurrentiels, vos rfrences et vos savoir-faire.

    Organisation

    Les Allemands apprcient le srieux, la simplicit et lhonntet. La langue allemande ne permet pas

    les sous-entendus.

    Trs mthodiques, ils accomplissent une tache la fois. Les Allemands prvoient long terme. A la

    recherche permanente de la scurit et de lefficacit, ils dtestent improviser.

  • 45

    Usages

    Compte tenu du poids de lhistoire, les Allemands naiment pas aborder les thmes lis aux conflits

    arms et observent une certaine retenue sur ces sujets. Les Allemands ne sgarent pas en

    considrations personnelles pendant le travail, faites de mme.

    Entretiens

    Le premier contact est un vritable test, il sera dcisif pour votre future collaboration. Dans les

    affaires, les allemands sont tenaces, obstins, perfectionnistes, rationnels et loyaux. Les relations

    sont directes. La ngociation allemande ignore le jeu commercial, les marchandages et les palabres.

    Les discussions sont squentielles : chaque point est trait en profondeur, ne revenez pas sur un

    article dj ngoci.

    Section 2 : Lanalyse de style de ngociation selon GEERT HOFSTEDE Selon lAnalyste GEERT HOFSTEDE il y a quatre dimensions dune culture nationale qui

    peuvent tre compares dautres cultures :

    Mexique France

    Distance hirarchique lev :

    Les subordonns doivent tre obissants

    Le patron idal est un autocrate

    La hirarchie dans les organismes reflte lingalit existentielle

    Lingalit entre les personnes est prvue et dsire

    Distance hirarchique leve

    Mentalit collectiviste :

    Les individus soccupent les uns des

    autres

    Identification base sur le rseau

    Mentalit individualiste :

    Les individus ont lautonomie et la

    libert pour poursuivre leurs buts

    Identification base sur lindividu

  • 46

    social

    La relation base sur des liens

    amicaux ou familiaux

    La situation et la promotion sont

    partiellement bases sur lemploy

    dans le groupe

    La relation prdomine sur le travail.

    La relation de lemployeur et de

    lemploy est un contrat

    La situation et la promotion sont

    bases sur la comptence

    Travail prdomine sur la relation

    Masculinit :

    Valeurs dominantes : le succs

    matriel par le progrs

    Importance de largent et des choses

    Les hommes sont censs tre surs

    deux-mmes, ambitieux et solides

    Vivre pour travailler

    Rsolution du conflit en le

    combattant

    Evaluer la qualit sur largent et son

    achvement

    Fminit :

    Valeurs dominantes : lattention aux

    autres et la continuit

    Importance des personnes et des

    relations chaleureuses

    Tout le monde doit tre modeste

    Travailler pour vivre rsolution base

    sur le compromis

    Evaluer la qualit de la vie et la

    conservation de lenvironnement

    Fort contrle de lincertitude (faible aversion au risque) :

    Lincertitude inhrente la vie est une menace quil faut combattre de jour en jour

    Etre stress par la menace de lincertitude

    Ncessit de rgles et de mesures lgales rduisant leffort

    Les gestionnaires et leaders doivent avoir lexpertise et la connaissance ncessaire.

    Section 3 : Le modle de la valeur oriente (Terence Bracke, 1994)

    Ce cadre de la valeur oriente est un modle concept qui prsente les charpentes

    fondamentales pour comprendre les lments noyaux. Il est un bon outil pour les

    gestionnaires et ngociateurs afin d'analyser diffrentes cultures et pour dvelopper des

  • 47

    stratgies pertinentes dans leurs changes et la ngociation interculturelle. L'action du

    ngociateur vise mettre en uvre un ensemble de moyens destins parvenir un but.

    L'orientation gnrale donne l'action, autrement dit l'organisation des tactiques,

    constitue la stratgie. Cette bonne raison nous permet de prendre ces dix variations de

    l'orientation culturelle pour connatre les styles de ngociation du Canada et de la Core du

    Sud. Pour bien analyser ces variations, il faut expliquer plus spcifiquement chaque

    variation. Les dix concepts du modle sont les suivants

    L'environnement: comment les individus tiennent-ils compte des personnes, des

    objets et des problmes qui se retrouvent dans leur sphre d'influence?

    Le temps: comment les individus exploitent-ils le temps mis leur disposition?

    L'action: comment les individus sont-ils influencs par les actions et les interactions

    dont ils sont tmoins?

    La communication: comment les individus s'expriment-ils?

    L'espace: comment les individus dlimitent-ils leur espace physique et

    psychologique?

    Le pouvoir: comment les individus ngocient-ils avec les diffrentes relations de

    pouvoir?

    L'individualisme: comment les individus dfinissent-ils leur identit?

    La comptitivit: comment les individus sont-ils motivs?

    La structure: comment les individus composent composent-ils avec le changement,

    le risque, l'ambigut et l'incertitude?

    La pense; comment les individus arrive-t-il conceptualiser?

    La valeur EN Core Aux Etats Unis

    Lenvironnement Orient vers lharmonie Orient vers le contrle

    Le temps 1. Orient vers le pass et le

    prsent

    2. Orient vers le

    1. Orient vers le prsent

    2. Orient vers le fixe

  • 48

    mouvement

    Laction Oriente vers le mouvement

    et ltre

    Orient vers le faire

    La communication 1. Fort degr de dpendance

    de la relation

    2. Formelle, indirecte,

    instrumentale

    1. Faible degr de

    dpendance de la relation

    2. Informelle, directe,

    expressif

    Lespace Espace public Espace individuel

    Le pouvoir Hirarchique Egal

    Lindividualisme Collectivit, spcialisme

    (linsistance de lexception)

    Individualit, universalisme

    La comptitivit Cooprative mais de plus en

    plus comptitive

    Comptitive

    La structure Autorit Souplesse

    La pense Approche dductive Approche inductive

    Section 4 : Les points cls la ngociation interculturelle

    Linternationalisation croissante des marchs a fait merger un grand nombre de questions

    relatives aux diffrences culturelles et leurs consquences sur les pratiques des

    entreprises.

    Dans la ngociation, la question des diffrences culturelles agit pleinement, en raison de

    lexistence de valeurs et de styles de comportements spcifiques chacune des parties. Au-

    del du contenu de la ngociation (objet de laccord), lexistence de diffrences marques

    entre partenaires peut conduire des incomprhensions, voire des conflits entre les

    parties concernes.

    Or, pour quune ngociation soit profitable il importe de reprer un certains nombre de

    points :

  • 49

    1. Tout dabord, il faut apprendre se comprendre et sapprcier en vue de crer

    progressivement des liens de confiance et des changes fructueux pour les deux

    parties

    Ces prliminaires la ngociation, constituent, en particulier, une tape dterminante.

    2. Reprer les motivations dachat :

    Dans le cadre de ngociations commerciales, il savre indispensable en premier lieu de

    reprer les motivations dachat des clients. En effet, cette identification est essentielle pour

    permettre un vendeur dtre en position favorable face ses clients. Les motivations

    peuvent la fois relever de besoins objectifs (lments rationnels et explicatifs) et subjectifs

    (lments motionnels et affectifs)

    3. Connatre les usages et les codes culturels

    Dans le cadre de ngociations internationales, il importe de bien connatre les usages et les

    codes culturels de ses interlocuteurs qui varient dun pays ou dun groupe de pays un

    autre. Le ngociateur doit sattacher cerner les points sensibles sur lesquels lautre partie

    peut ragir avec force. Il faut en particulier viter des propos et des attitudes qui seront

    jugs par lautre comme blessants, offensant et humiliants. Un mme fait (mot, geste,

    attitude) peut avoir une signification diffrente et produire par consquent des rsultats

    inverses de ceux escompts. Pour viter les dommages causs par un manque de sensibilit

    culturelle, il est essentiel de bien comprendre les pratiques, comportements et langages

    (smantique, gestuelle, rapport au temps et lespace) de son interlocuteur.

    4. Cerner les styles de comportement

    Les ngociations commerciales crent une situation de confrontation entre deux ou

    plusieurs parties qui vont au cours de la relation exprimer leurs points de vue, avis et

    sensibilits culturelles.

    On peut dans ce domaine distinguer diffrents types de systmes de collecte et de

    traitement des informations, rvlateurs de fondements culturels distinctifs et qui orientent

    la perception et le jugement des acteurs :

    Le type de sensation : ces ngociateurs ont avant tout besoin de faits et aiment

    sappuyer sur des procdures ou pratiques existantes. Ils valorisent lefficacit

    pratique et apprcient laction et lobtention de rsultats rapides.

  • 50

    Le type intuition : ces professionnels sont attachs la formulation dhypothses,

    naiment pas les dmarches trs rigoureuses et prcises et prouvent de lintrt

    formaliser des approches nouvelles originales.

    Le type de pense : ce profil agit partir de principes et procdures impersonnels

    en ayant recours des dmarches standards et prcises. Ce sont des personnes

    organises et structures qui prfrent examiner soigneusement les diffrents

    points traiter avant de donner leur accord.

    Le type sentiment : ces ngociateurs tient compte du contexte et des relations

    avec les autres. Ils recherchent en premier lieu lharmonie, la conciliation, en

    accordant une importance particulire aux facteurs motionnels.

    Dans le cadre de ngociations interculturelles, le profil des ngociateurs et le mode

    dinteraction entre les parties peuvent fortement varier en fonction des cultures en prsence

    qui orientent certaines logiques de comportements.

  • 51

    Chapitre 6 : La diversit culturelle

  • 52

    Section 1 : La synergie culturelle

    La synergie culturelle est une forme de gestion qui associe la diversit culturelle une forme

    positive et payante pour lentreprise. Au lieu de nier ou de rfuter la pluralit de culture, une

    gestion synergique est favorise. Admettre et reconnatre lautre comme individu part

    entire peut tre un atout pour lentreprise.

    1. Cration dune synergie culturelle

    La cration dune synergie est trs difficile, compte lieu des diverses culture et acteurs en

    prsence. Le schma de cration synergique prend la forme qui suit :

    Etape 1 : Description de la situation. Dune culture lautre, la description et la vision dune

    situation sont trs diffrentes. Par exemple dans la culture nord amricaine et la culture

    asiatique, la rsolution des problmes est fondamentalement diffrente. Chez les uns, on

    agit ds que lon constate une anomalie, tandis que chez les autres, mme si les signes

    danomalies sont prsents, on attendra jusquau point de non-retour.

    Etape 2 : Interprtation culturelle. Dans cette tape, chaque membre dune culture

    interprte et analyse le problme dans les perspectives de sa propre culture,

    dpendamment de la situation, linterprtation prend alors un autre sens compte tenu des

    cultures en prsence. Les valeurs culturelles, par exemple sont interprtes diffremment

    dune culture une autre. Les valeurs familiales pour ne citer que cet exemple, sont perues

    de faon diffrente chez les africains et chez les europens.

    Etape 3 : Crativit culturelle. Cette troisime tape de dceler les diffrents atouts qun

    individu peut apporter une organisation.

  • 53

    Etape 4 : Mise en uvre. Cette quatrime tape permet chaque membre de sidentifier

    par rapport sa culture avant de connatre celle des autres. Sans une complte

    comprhension de sa culture et celle des autres il est difficile de faire natre des synergies

    culturelles. Dumaine reconnat en la synergie culturelle une mthode de gestion de la

    diversit culturelle. Les gestionnaires travaillent donc par petit groupe avec les membres de

    lquipe pour implanter des synergies culturelles. Celle-ci devient alors un lment

    important pour les quipes. Plus il y a de la diversit culturelle et plus la synergie est

    importante.

    2. Influence du multiculturalisme sur lquipe

    Le multiculturalisme est un lment qui peut influencer les quipes de travail. Les

    gestionnaires dquipes ont rpertori plusieurs lments associs linfluence au

    multiculturalisme :

    La perte de productivit : elle nat en gnral dans une qui