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Französisch Meurs, mon amour! LERNKRIMI HÖRBUCH Lernlektüre Begleitbuch C O M P A C T L E R N K R I M I B 1

New RNK Meurs, mon amour! Meurs, mon amour! · 2015. 2. 6. · Hörerlebnis und Sprachtraining durch ☛ vollständigen Text im Begleitbuch ☛ textbezogene Übungen ☛ umfangreiches

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Französisch

Meurs, mon amour!

LERNKRIMIHÖRBUCH

Lernlektüre Lernlektüre

LERNKRIMIHÖRBUCH

Meurs, mon amour!Die Floristin Janine wird tot in ihrem Blumenladen aufgefunden.

Inspektor Cliquot ermittelt im Umfeld der Toten. Als mehrere

Personen in Janines Bekanntenkreis erpresst werden, kommen

sie dem Täter auf die Spur ...

Das spannende Lernkrimi-Hörbuch trainiert das Hörver stehen

unterhaltsam und effektiv. Über 70 Minuten packender Krimi-

spaß auf Französisch!

Hörerlebnis und Sprachtraining durch

☛ vollständigen Text im Begleitbuch

☛ textbezogene Übungen

☛ umfangreiches Glossar

☛ MP3-fähige Tracks

Für mittleres Sprachniveau

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Begleitbuch

COMPACT

LE R N K RI MI

COMPACT

LE R N K RI MI

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Hörbuch Lernkrimi Französisch

Rosemary Luksch

Meurs,mon amour!

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Weitere Informationen zu Compact Lernkrimis finden Sie am Ende des Buches und unter www.lernkrimi.de.

© Compact Verlag GmbHBaierbrunner Straße 27, 81379 MünchenAusgabe 20145. Auflage

Alle Rechte vorbehalten. Nachdruck, auch auszugsweise,nur mit ausdrücklicher Genehmigung des Verlages gestattet.

Chefredaktion: Dr. Matthias FeldbaumRedaktion: Marie FreyFachkorrektur: Mireille SchauweckerProduktion: Ute HausleiterTitelillustration: Karl KnospeLernkrimi-Logo: Carsten AbelbeckGestaltung: Maria SeidelUmschlaggestaltung: EKH Werbeagentur GbR, Hartmut Baier

ISBN 978-3-8174-7745-67277452/5

www.compactverlag.de, www.lernkrimi.de

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Vorwort

Mit dem neuen, spannenden Compact Hörbuch Lernkrimi Franzö-sisch können Sie Ihre Sprachkenntnisse auf abwechslungsreiche undunterhaltsame Weise auffrischen, vertiefen und erweitern.Inspektor Cliquot und sein neuester Fall bieten fesselnden Hör-genuss! Das Begleitbuch enthält die komplette Krimistory zum Mit- undNachlesen. Jedes Kapitel wird durch textbezogene Übungen ergänzt,mit denen Sie Ihr Hörverständnis gezielt überprüfen können.Schreiben Sie die Lösungen einfach ins Buch!Die richtigen Antworten sind in einem Lösungsteil am Ende desBegleitbuches zusammengefasst. Im Anhang befindet sich außer-dem ein Glossar, in dem die schwierigsten Wörter übersetzt sind.Diese sind im Text kursiv markiert.Das ideale Sprachtraining im handlichen Format – für zu Hause oderunterwegs!

Und nun kann die Spannung beginnen ...

Viel Spaß und Erfolg!

Die Ereignisse und die handelnden Personen in diesem Buch sind frei erfunden.Etwaige Ähnlichkeiten mit tatsächlichen Ereignissen oder lebenden Personen wärenrein zufällig und unbeabsichtigt.

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Inhalt

Lernkrimi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Lösungen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54Glossar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Story

Inspektor Cliquot ist der beste Mann der Pariser Polizei. Wenn dieFälle mysteriös werden und alle anderen im Dunkeln tappen, istCliquot derjenige, der sich in die Untiefen der Pariser Verbrecher-szene wagt.

In Montmartre wird die Floristin Janine ermordet in ihrem Ladenaufgefunden. In der Wohnung entdecken Cliquot und seine Assis-tentin Nathalie Fotos von Janine mit ihrem Nachbarn. Dieser gibtan, lediglich mit ihr befreundet gewesen zu sein – seine Frau scheintdas jedoch anders zu sehen. Ein in Janines Schlafzimmer ver-stecktes Doppelporträt zeigt die Floristin wiederum mit einemanderen Mann. Als Cliquot und seine Assistentin herausfinden, dassmehrere Personen in Janines Umfeld von einem Unbekanntenerpresst werden, nimmt die Zahl der Verdächtigen weiter zu – doch schließlich kommen sie dem Täter auf die Spur ...

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Chapitre 1 : Comme la Belle au bois dormant

Vendredi matin, aux archives de la préfecture de police, NathalieClaudel prenait le café avec ses collègues. Elle était en train deraconter ses dernières aventures policières, vécues en Provence avecl’inspecteur Cliquot. « Le meurtrier a sorti un revolver et... »Le vibreur de son portable l’interrompit. La jeune femme saisitl’appareil qui se trouvait sous une pile de dossiers.« Oui. Allô...– Nathalie, c’est vous ?– Ah ! Bonjour Inspecteur. Quel plaisir de vous entendre ! D’un petitgeste, elle fit comprendre à ses collègues que la pause-café étaitterminée. Une main sur l’écouteur, elle leur chuchota : La suite auprochain numéro ! » Déçus, ceux-ci retournèrent à leur poste de travail. « Nathalie, vous êtes encore là ? s’impatienta l’inspecteur.– Oui, Inspecteur. Je vous écoute.– Qu’est-ce que vous diriez si je passais vous prendre. J’ai une nou-velle affaire à élucider. Un cas de strangulation. Une fleuriste assas-sinée dans sa boutique, à Montmartre.– Formidable, Inspecteur ! Je vous attends dehors. »Nathalie était très contente, et dans sa joie, elle oublia égoïstementde s’attrister sur le sort de la pauvre victime. Elle faisait les cent passur le trottoir devant la préfecture, lorsque l’inspecteur arriva dansune vieille Renault.« Tiens, ils ne lui ont pas donné de voiture de fonction, aujourd’hui ! »se dit-elle, amusée. La conduite de Cliquot était réputée dangereuse.En général, on lui réservait le dernier des tas de ferraille du garage,le véhicule dont plus personne ne voulait. « Nathalie, montez ! Nous n’avons pas de temps à perdre. Je ne suis

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pas encore allé sur les lieux du crime. J’ai d’abord pensé à vous !– Mais c’est gentil, ça, Inspecteur ! Je croyais déjà que vous nevouliez plus de mon aide.– Au contraire ! Mais les petits délits sans importance auxquels j’aieu affaire dernièrement, n’étaient pas intéressants. Cette fois-ci, ils’agit d’un meurtre ! » En route vers Montmartre, l’inspecteur raconta à son assistante cequ’il savait, c’est-à-dire, peu de choses. Elle l’écoutait en fixant laroute d’un air tendu. Comme à son habitude, Cliquot risquait desdépassements dangereux, accompagnés des coups de klaxon in-dignés des autres automobilistes. Il gara finalement la voiture dansla rue du Moulin, devant la boutique de la fleuriste et Nathalie futsoulagée de pouvoir enfin descendre du véhicule. Le magasin avaitun air plutôt vieillot, mais bien sympathique. Sur la vitrine, degrandes lettres blanches annonçaient : « FleurJanine ». Un cordon desécurité tenait les curieux à distance. Une ambulance attendait lelong du trottoir ainsi qu’une voiture de police. « Montmartre est vraiment un village ! remarqua Cliquot en consi-dérant la rue de bas en haut. Regardez ce quartier ! On ne se croiraitvraiment pas dans la capitale ! »Nathalie approuva :« Montmartre, c’est le village dans Paris ! »Elle frissonna et referma son manteau car, en ce matin de débutoctobre, il faisait plutôt frais. La porte d’entrée du magasin étaitgrande ouverte. Le médecin légiste s’avança vers Cliquot et Natha-lie, la main tendue. Ils se saluèrent. Le spécialiste désigna le cadavred’un geste large. « Une jolie nature morte ! » fit-il avec un humour morbide.En effet, la victime qui reposait au centre de la pièce, entourée deroses et de dahlias, ressemblait à la Belle au bois dormant. Commedans le conte, elle allait sans doute se réveiller d’un instant à l’autre.

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Gagnée par le romantisme de la mise en scène, Nathalie s’exclama :« Il ne manque plus que le prince charmant !– Un qui ne serait pas trop jeune, quand même ! » déclara Cliquot,plus réaliste, car la femme avait dépassé la quarantaine. Il enfila desgants pour éviter de laisser des empreintes et en passa une paire àNathalie. Un regard circulaire lui donna une première impression del’état des lieux : les fleurs étaient dans leur vase, les accessoires dansles rayons, la caisse sur le comptoir. Rien ne semblait avoir étédérangé. Un jeune policier s’avança vers eux, les salua et récita parcœur :« La victime s’appelait Janine Lesage, quarante-deux ans, proprié-taire du magasin. Célibataire, elle vivait seule à l’étage au-dessus. Safille, Dorothée Lesage, 19 ans, habite à Fontainebleau.– On l’a prévenue ? demanda l’inspecteur.– Oui, c’est fait, Inspecteur. Le policier continua : Le mobile ducrime n’est pas le vol car 300 euros se trouvent encore dans la caisse. – Il y a eu effraction ?– Non, aucune effraction. La porte d’entrée n’était pas fermée à clé.Je pense qu’elle connaissait peut-être son meurtrier... » Cliquot n’aimait pas qu’on empiète sur son terrain.« Contentez-vous de faire votre travail ! Les suppositions sont demon ressort, pas du vôtre !– Oui bien sûr, Inspecteur. Je n’avais pas l’intention de... » Cliquot ignora les excuses du jeune agent. Il prit quelques notes dansson carnet, puis se tourna vers le médecin :« Elle est morte depuis combien de temps ? – Le décès a eu lieu hier soir, vers vingt heures. Je ne vois aucunetrace de viol, mais l’autopsie nous confirmera tout cela. »Cliquot voulut savoir qui avait découvert le corps.« Moi » dit une petite voix dans l’arrière-boutique. Une vieille dame

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aux yeux rougis par les larmes sortit du coin où elle était assise. Ni Cliquot, ni Nathalie ne s’étaient encore rendu compte de sa pré-sence. Menue, les cheveux gris-blanc, la soixantaine bien sonnée,elle passait complètement inaperçue.« Ah ! Et qui êtes-vous ? demanda Cliquot.– C’est la femme de ménage ! » répondit une voix dans son dos.L’inspecteur se retourna avec un regard furieux. Derrière lui setrouvait à nouveau le jeune policier qui semblait ne rien vouloircomprendre. Celui-ci continua sans remarquer que son zèle agaçaitl’inspecteur : « Elle a découvert le corps à huit heures, en venantprendre son service. – Je pense que cette dame saura très bien s’expliquer toute seule ! – Euh... Oui, Inspecteur. Excusez-moi ! » Le policier fixa ses piedscomme un enfant pris en faute.D’un geste, Cliquot invita la vieille à s’expliquer. « Je faisais toujours le ménage en bas avant l’ouverture du magasin.Puis je montais nettoyer à l’étage. Mais aujourd’hui, la porte d’en-trée n’était pas fermée à clé et Janine était étendue là ! » D’une main,elle montra l’endroit et de l’autre, elle essuya ses larmes avec sonmouchoir. « Ma pauvre petite... – Vous faites encore des ménages à votre âge ? » s’étonna Nathalie.La vieille haussa les épaules : « Ma pension ne me suffit pas pour vivre. Et puis j’étais déjà auservice des parents de Janine. À leur mort, elle m’a gardée. »Le médecin légiste et les policiers avaient terminé de relever lesempreintes et quittèrent bientôt les lieux. On enleva le corps. Natha-lie et Cliquot se retrouvèrent seuls avec la vieille femme. L’inspec-teur referma d’abord la porte du magasin, puis demanda à voir l’appartement de la fleuriste.« Bien sûr, Inspecteur. Si vous voulez bien me suivre. »Dans l’arrière-boutique, derrière une porte, se trouvait un escalier.

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Il était raide et elle monta les marches en soufflant. Cliquot et Natha-lie suivirent la vieille dans un salon-salle à manger avec cuisine atte-nante. Aussitôt un chat les accueillit en miaulant et vint se frottercontre leurs jambes. Cliquot se crispa. « Les caresses de chat, ça donne des puces, dit-il tout bas à Nathalie. – Il ne va pas vous manger ! Les petites bêtes ne mangent pas lesgrosses ! » dit elle, en riant de sa plaisanterie. Cliquot, lui, était trèssérieux. Voyant son hésitation, la vieille dame prit le chat dans sesbras. « La pauvre bête. Je l’ai complètement oubliée avec tout ça ! » dit-elle, en lui caressant la tête. Le chat se laissa faire en ronronnant. « Viens Minou, je vais te donner quelque chose à manger. » Ellesortit une boîte de nourriture pour chat du réfrigérateur. Pendant cetemps-là, Cliquot et Nathalie allèrent seuls inspecter l’appartement.Un couloir donnait accès à plusieurs pièces. Cliquot ouvrit la ported’une ancienne chambre d’enfant, facilement identifiable de par lesnombreuses peluches sur le lit. Il demanda :« La chambre de Dorothée ? »La vieille, qui les avait rejoints, acquiesça.« Oui. Janine a élevé sa fille toute seule, elle lui gardait sa chambre.Un beau matin, le père a disparu juste avant le mariage ; il n’est plusjamais revenu. »Nathalie adorait les histoires d’amour, surtout quand elles apparte-naient au passé et ne faisaient plus souffrir personne. Curieuse, elledemanda :« Cela a dû être dur pour Janine. Comment ses parents ont-ils pris lachose ? – Elle avait des parents adorables. À leur mort, Janine a hérité de laboutique et elle s’est plus ou moins bien débrouillée. Mais les gensdu quartier ont causé. Surtout les femmes qui auraient préféré voirJanine mariée. Vous pensez ! Une jeune personne aussi jolie, et libre,

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par-dessus le marché !– Quelle mentalité ! On se croirait vraiment dans un village ! » sou-pira l’inspecteur.La vieille rétorqua fièrement :« Paris, c’est Paris et Montmartre, c’est Montmartre! »Nathalie s’étonnait qu’une histoire d’amour raté puisse marquerainsi toute une vie.« Janine ne s’est donc jamais mariée ? – Mais non. Faire confiance aux hommes après ça, c’est difficile.– Pas d’amant, non plus ?– Si. Je crois qu’elle a eu un amant par-ci, par-là. Comme je nevenais que quelques heures par jour pour faire le ménage, et ce, tou-jours le matin, je ne m’occupais pas de sa vie privée. De toute façon,elle était très discrète, surtout à cause de sa fille. »Ils étaient arrivés au fond du couloir. La vieille ouvrit la porte d’unetroisième chambre, la plus grande. « Et ça, c’était sa chambre ! dit-elle presque religieusement. – Le lit n’a pas été défait » remarqua aussitôt Cliquot.

La chambre dégageait une ambiance très féminine. Le mobilier secomposait de meubles anciens : un lit de bois sculpté, une armoire àdouble porte et une table de nuit. Cliquot se dirigea vers cette der-nière et essaya d’en ouvrir le tiroir. Celui-ci résista. L’inspecteur tirade toutes ses forces en secouant de droite et de gauche. Tout d’uncoup, le policier tomba à la renverse et le contenu du tiroir se répan-dit sur le sol.« Inspecteur, ça va ? s’inquiéta Nathalie, en se précipitant vers luipour l’aider à se relever.– Oui, ça va. Oh, ces maudits meubles anciens, ça coince toujours ! »La vieille dame ramassa les affaires de Janine en lançant des regardsindignés à l’inspecteur. Elle les replaça avec précaution dans le tiroir

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qu’elle avait remis à sa place. Cliquot l’arrêta d’un geste.« Stop ! Qu’est-ce que c’est que ça ? » La vieille tenait une grande enveloppe. Il la lui prit des mains et ensortit une série de photos. Elles représentaient la victime dans lesbras d’un homme d’environ son âge. « Vous connaissez cet homme ? demanda l’inspecteur à la vieille quise pencha pour mieux voir.– Ben oui. C’est le voisin. Le boulanger, Armand Dupain.– Ils avaient une liaison, lui et Janine ? – Non, je ne crois pas. Le boulanger est marié et père de troisenfants. Avec sa femme, ils forment le couple idéal. »Cliquot n’était pas convaincu :« Le couple idéal ? On pourrait avoir des doutes en voyant ces photos ! »La vieille prit la défense de Janine et de son voisin :« Ils ne s’embrassent pas, tout de même! Ils ne font rien de mal ! » Nathalie qui avait ouvert l’armoire, en sortit un rouleau qui se trou-vait derrière les pull-overs. Elle coupa court à la dispute :« Inspecteur, regardez ce que j’ai trouvé ! On dirait un tableau depeintre ! » En effet, la peinture représentait le double-portrait de Janine et d’uninconnu. « Encore un amant !? » dit l’inspecteur, en regardant la vieille encoin. Il désigna le portrait du doigt : « Et ce type-là, vous le connais-sez ? »La vieille fit non de la tête. L’homme du portrait approchait lasoixantaine, les cheveux gris, d’un genre distingué. Nathalie hochala tête d’un air approbateur :« Il a du style ! Certainement un homme de la bonne société ! »Cliquot ne put s’empêcher de faire une remarque à la vieille :« Pas si sage que ça, votre madame Lesage ! Les femmes du quartier

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avaient peut-être bien raison de s’en méfier !– Moi, je laisse les commérages à d’autres ! » ajouta la vieille, vexée,qu’on ait osé attaquer la réputation de Janine. Nathalie observait toujours le portrait et remarqua :« Inspecteur, regardez ! Il est signé. »Cliquot essaya de déchiffrer la signature.« Dieu...– Dieudonné ! C’est signé : Dieudonné ! s’exclama la jeune femme.– Oui, c’est ça. Dieudonné. Ça vous dit quelque chose ? » demandal’inspecteur en se tournant vers la vieille, qui secoua à nouveau latête pour signifier que non.Cliquot fit glisser l’enveloppe et les photos dans un sachet en plas-tique. Nathalie fit de même avec le portrait. « Si on retrouve le peintre, on saura peut-être qui est l’homme duportrait », dit Cliquot en se dirigeant vers la sortie.

Nathalie obtint de la vieille la promesse qu’elle s’occuperait du chat,puis les deux policiers partirent en emportant le portrait et les pho-tos. Ils repassèrent devant les lieux du crime. Tout le charme de lascène avait disparu. Émue, Nathalie remarqua :« Qu’est-ce que vous en pensez, Inspecteur ? Un crime passionnel ? – Qui sait ? Amour, haine, jalousie, vexations... tout peut mener aucrime. Sans oublier l’argent, naturellement ! »

Übung 1: Markieren Sie mit richtig ✓ oder falsch –!

1. Nathalie est en Provence. �

2. Le meurtre a eu lieu par strangulation. �

3. La fleuriste avait un fils. �

4. Le boulanger est célibataire. �

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5. Les femmes du quartier se méfiaient de la victime. �

6. L’homme du portrait était le mari de la victime. �

7. Dieudonné est le nom du boulanger. �

8. Janine avait un chat. �

9. La vieille femme habite chez Janine. �

10. Nathalie va s’occuper du chat. �

Übung 2: Unterstreichen Sie die richtige Variante!

1. Cliquot entend/écoute un chat miauler.2. Je vais chez moi, je retourne/rentre!3. Montmartre est appelé le village/la ville dans Paris.4. Cliquot mène/amène l’enquête.5. Suivez-le/lui!6. Les fleurs sentent bon/bien.7. C’est une chance/l’occasion de rendre visite à ce peintre.8. Le meurtrier n’est pas entré par strangulation/effraction.9. L’homme du portrait approche/reproche la soixantaine.

Übung 3: Wie lautet der Satz in der richtigen Reihenfolge?

1. était célibataire 2. ce qui3. la fleuriste4. du quartier 5. qui a été assassinée6. aux autres femmes7. ne plaisait pas

Lösung : _, _, _, _, _, _, _

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Chapitre 2 : Sur la trace du peintre

Ils sortirent de la boutique et se laissèrent guider par l’enseigne de laboulangerie qui faisait le coin, en bas de la rue. Le magasin étaitancien mais avait été restauré depuis peu et était doté d’une enseignede mosaïque bleue d’époque. La porte coinçait un peu et vibra quandils l’ouvrirent. Une clochette annonça leur arrivée. La boulangèrefinissait de servir une cliente, qui paya et sortit. Cliquot présenta sacarte de police à la commerçante, qui demanda aussitôt :« Ah, vous venez pour cette pauvre Janine ? – Oui. Vous la connaissiez ?– Si on veut. Mon mari la connaissait depuis plus longtemps quemoi. Comme elle, il a grandi dans ce quartier. – Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur la victime ? Avait-elle desennemis ?– Des ennemis ? Non, je ne pense pas. Elle s’entendait plutôt bienavec tout le monde. Avec les hommes, en particulier ! » Nathalie et Cliquot comprirent l’allusion. À ce moment-là, le bou-langer apparut derrière sa femme. Il portait un couvre-tête et sontablier était blanc de farine. « On ne dit pas de mal d’une morte ! » lança-t-il sur un ton agacé. Sa femme leva les yeux au ciel :« De toute façon moi, je ne m’occupe pas des affaires des au-tres... » Comme la boulangère semblait assez jalouse, Cliquot ne leur montrapas les photos de l’enveloppe. Il décida de remettre cela à plus tard,quand il serait seul avec le boulanger. Il sortit le portrait de sa pocheet pointant son index sur l’homme aux cheveux gris, il demanda : « Cet homme-là ? Vous le connaissez ? »Le boulanger fronça les sourcils, mais ne dit rien. La boulangère expliqua :

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« C’est un monsieur d’âge mûr, très élégant. Le soir, il rendait visiteà Janine dans sa boutique, après la fermeture. – Vous connaissez son nom ?– Non. Je sais juste qu’il venait deux fois par semaine, tous les mer-credis et vendredis, toujours le soir. Mais il ne passait jamais la nuit. »« Tiens ! pensa Cliquot. Pour quelqu’un qui ne s’occupe pas desaffaires des autres, elle est bien renseignée ! » Il se tourna vers lemari : « Et vous ? Connaissez-vous ce monsieur ?– J’ai autre chose à faire que de m’occuper de la vie privée de mesvoisines. Si vous permettez, le pain est cuit ! »Cliquot lui permit de retourner à son four, mais lui ordonna cepen-dant de rester à sa disposition, au cas où il aurait encore des ques-tions à lui poser. Armand Dupain grogna quelques mots incompré-hensibles et disparut. La boulangère dit alors :« Veuillez excuser mon mari, mais cette histoire de meurtre l’a bou-leversé. On pense à nos filles, vous comprenez. Avec un meurtrierdans le quartier, qui sait ce qui peut arriver ! »Nathalie hocha la tête et demanda : « Le peintre a signé Dieudonné. Vous connaissez ce nom ?– Dieudonné ? Non. Mais moi, si j’étais vous, j’irais voir place duTertre.– C’est ce que nous allons faire. Merci de votre aide. Venez Natha-lie ! – Attendez, Inspecteur. Je ne peux pas partir sans avoir acheté un deces éclairs au chocolat ! Ils semblent délicieux. » Puis connaissantle côté un peu radin de son chef, elle insista avec les bons argu-ments :« Je vous invite. Allez-y, choisissez ! »Alors les yeux brillants de gourmandise, l’inspecteur demanda :

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« Est-ce que je peux prendre une religieuse ?– Mais bien sûr ! Prenez ce dont vous avez envie ! »La boulangère les servit avec un grand sourire : « Vous verrez. Notre pâtisserie est réputée dans tout Montmartre. Là-haut, sur la butte, vous aurez une vue magnifique sur Paris.Prenez le temps de vous arrêter devant le Sacré-Cœur !– Nous n’y manquerons pas. Merci et au revoir ! » répondit Natha-lie. Cliquot était déjà dehors. La jeune femme mit les sachets contenant les pâtisseries dans sonimmense sac à main et dit à l’inspecteur qui s’attendait à les mangertout de suite : « Si nous laissions la voiture sur place ! Cela nous ferait un peud’exercice. Nous mangerons nos pâtisseries là-haut ! »Cliquot, qui aimait peu la marche à pied, dit en grognant :« Mais ça grimpe pour aller sur la butte ! Vous y avez pensé ?– Allez ! Vous n’allez quand même pas prendre la voiture pour faireun trajet aussi court ! De toute façon, il est très difficile de trouver àse garer sur la butte.– Pour moi, jamais ! rétorqua Cliquot qui avait l’habitude de sta-tionner n’importe où. Ça a des avantages d’être dans la police ! »Nathalie qui ne discutait jamais dans ces cas-là mais prenait simple-ment l’initiative, se mit en route à pied. Cliquot hésita. Il regarda lesclés de la Renault qu’il tenait dans sa main et se demanda un instants’il n’allait pas plutôt la suivre en voiture. Finalement il lui emboîtale pas en soupirant d’un air las :« Ah ces femmes et leur manie du sport, elles me rendront fou ! »Il essaya de freiner l’élan de son assistante :« Mais ne courez pas comme ça. Attendez-moi ! »Elle répondit par-dessus son épaule :« Mais ne vous inquiétez pas, Inspecteur ! Pour monter au Sacré-Cœur, nous prendrons le funiculaire. Quand nous serons là-haut,

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nous nous assiérons sur les marches du parvis et nous mangeronsnos gâteaux en profitant de la vue. Ce sera magnifique ! » L’inspecteur trouvait qu’en prenant la voiture, le résultat serait lemême, mais dit sur un ton résigné : « Si vous le dites, je veux bien vous croire ! » Ils prirent la rue Seveste puis la rue Tardieu et arrivèrent à la garebasse du funiculaire. Là une mauvaise surprise les attendait. Ungrand panneau indiquait que le funiculaire était en panne pour caused’incident technique. Voyant leur mine dépitée, un homme qui pas-sait avec son chien leur cria : « Ça fait déjà deux mois qu’il est enpanne. Si vous voulez aller à la basilique, il ne vous reste plus qu’àmonter les 221 marches à pied ! » Il continua sa promenade enricanant. Cliquot était furieux : « C’est bien là notre chance ! Je retourne immédiatement chercher la voiture !– Inspecteur, un bon policier doit être sportif. Allez, venez ! Cesquelques marches, ce n’est pas la mer à boire ! – Et si on prenait un autre chemin pour aller à la place du Tertre ? – Ce serait faire un détour. Et puis vous n’allez pas me gâcher leplaisir de voir Paris depuis le Sacré-Cœur, tout de même ? » Et pour montrer l’exemple, Nathalie partit d’un bon pas et se mit àgrimper l’escalier. L’inspecteur la suivit en grognant. Il rageait de lavoir monter aussi facilement sans présenter le moindre signe defatigue. Des gens le dépassaient et s’amusaient de le voir peiner. Ilfinit par arriver en haut en s’accrochant à la main-courante, le béretde travers, complètement exténué. « Vous voyez bien vous y êtes arrivé, Inspecteur ! »À bout de souffle, il assura :« La prochaine fois, vous ferez ce que vous voudrez, mais une choseest sûre : moi, je prendrai la voiture ! »

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Peu après, ils étaient assis tous deux sur les marches du Sacré-Cœur ;le soleil qui s’était enfin décidé à chasser les nuages, les enveloppaitdans une douce chaleur automnale. En récompense de ses efforts,l’inspecteur était en train de se régaler avec sa pâtisserie. La bouche pleine, il marmonna :« Pour bien faire, il faudrait trouver ce peintre, Dieudonné. » Nathalie qui finissait juste son éclair au chocolat, acquiesça :« Je suis tout à fait persuadée que nous le trouverons place du Tertre,avec tous les autres peintres. »Cliquot avait du mal à se lever, ses jambes lui faisaient mal. Il secouales dernières miettes collées à son manteau, vérifia si le rouleau duportrait se trouvait toujours bien dans sa poche, redressa son béret ets’exclama : «Alors, allons-y! Nous avons déjà perdu assez de temps comme ça !» Ils prirent par les ruelles aux noms réputés et il ne leur fallut paslongtemps pour arriver à la place du Tertre. En y découvrant le villa-ge de stands, Cliquot s’interrogea :« C’est le jour du marché ? C’est bizarre ! Il est bien un peu tard dansla journée pour un marché, vous ne trouvez pas ? » Nathalie sentit qu’il s’apprêtait à dénoncer une infraction. Elle luirappela la raison de ces étalages :« Vous ne savez pas quel évènement a lieu à Montmartre ce week-end, Inspecteur ?– Non, lequel ?– C’est le premier week-end d’octobre. C’est la fête des vendanges !– Oh ! » s’exclama Cliquot, ne sachant pas si cette nouvelle devait leréjouir ou l’attrister. Il connaissait son assistante et craignait pour satranquillité. « La fête des vendanges ! Et vous n’allez pas vouloirmanquer ça, évidemment ! » Il la regarda d’un air mécontent. Nathalie préféra remettre cettediscussion à plus tard. Et d’un ton malicieux, elle dit :

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« Le travail d’abord ! Nous avons un peintre à trouver. Et de toutefaçon, vous n’êtes pas obligé de m’accompagner... » Elle savait très bien que Cliquot ne la laisserait jamais seule à Mont-martre, à proximité de Pigalle et du Moulin Rouge, dans ce quartierà la réputation douteuse. Ils passèrent parmi les stands. Les exposants s’affairaient et se lan-çaient des blagues d’un coin à l’autre du ‘village-exposition’. Ilsdécouvrirent les peintres au centre de la place du Tertre et se glissè-rent entre les chevalets. Quelques artistes peignaient des paysages.D’autres faisaient le portrait d’un client assis sur un tabouret.Cliquot se dirigea vers l’un d’entre eux et demanda :« Vous connaissez un dénommé Dieudonné ?– Dieudonné ? » Le peintre désigna une direction de la pointe de sonpinceau. « Mais oui, il est toujours là-bas dans le coin, à côté ducafé-tabac. Vous le reconnaîtrez à son chapeau. »Cliquot et Nathalie passèrent à nouveau entre les tableaux, lespeintres et leurs clients. « Je crois que c’est lui », dit Nathalie en désignant un vieil artiste auchapeau de feutre, enveloppé dans un manteau d’hiver. Il portait uneécharpe autour du cou, malgré le soleil. Il n’avait pas l’air riche, sesvêtements étaient usés. Le regard de la jeune femme tomba sur unegrande glacière multicolore posée près de son chevalet. Elle imagi-na qu’elle renfermait quelques maigres provisions et un thermos decafé pour se réchauffer. Elle lui adressa la parole :« Monsieur Dieudonné ? » Le peintre qui finissait justement le double-portrait d’une mère et desa fille se retourna, le pinceau pointé vers le ciel.« Oui, c’est moi. Vous désirez ? » Puis voyant la jolie jeune femme,ses yeux se plissèrent de satisfaction. « Si c’est pour un portrait, jesuis à vous dans un instant. »Cliquot, tirant alors le rouleau de sa poche, déclara :

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« C’est bien d’un portrait qu’il est question. Mais un de ceux quevous avez déjà peints. » Les yeux du peintre s’assombrirent.« Si c’est pour une réclamation... »Nathalie le rassura aussitôt :« Non, non. Ne vous inquiétez pas ! Nous sommes de la police...– Oh ! Comme c’est dommage ! » fit le vieux peintre en hochant latête d’un air déçu. Cliquot n’apprécia pas sa réaction et lui dit d’une voix impatiente :« Nous voulons juste savoir si vous connaissez l’homme dont vousavez fait le portrait. – Ma foi, oui. Mais seulement parce que j’ai vu sa photo dans lejournal avec son nom dessous. Comme je venais juste de faire sonportrait, je l’ai tout de suite reconnu. Dans mon métier, on est trèsphysionomiste, vous savez. »L’inspecteur que seul le nom de l’homme intéressait, s’impatienta : « Alors ? Qui est-ce ? – C’est Albert Maurois, le directeur de la Grande Banque de Mont-martre. Par contre, sa jeune compagne, je ne la connais pas. »Nathalie précisa : « Ce n’est pas nécessaire. Nous savons qui elle est ! Merci du ren-seignement.– Vous allez certainement rester à Montmartre pour profiter du spec-tacle, Mademoiselle. Si vous repassez par ici, je vous ferai votre por-trait gratuitement. Vous avez ce petit quelque chose dans les traits etdans le regard, que les peintres adorent croquer. » Nathalie répondit avec un sourire charmant :« D’accord. Je vous prends au mot ! »

Peu familiarisé avec le vocabulaire des peintres, l’inspecteur pensaaussitôt : « Qu’est-ce que c’est que ce satyre qui veut ‹ croquer ›

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Nathalie ! Et naïve comme elle est, en plus, elle est d’accord ! » Ilsaisit brusquement son assistante par le bras et voulut l’entraînerhors de danger. Ce faisant, il ne vit pas qu’une des anses de la gla-cière traînait par terre et se prit le pied dedans. Il perdit l’équilibre etessaya de se rattraper au premier chevalet venu, qui céda sous sonpoids. S’abattant comme une tour Eiffel miniature, celui-ci entraînadans sa chute le chevalet voisin puis le suivant. Les peintres bondi-rent pour sauver leurs tableaux et leur couleurs. Les clients bondirentpour éviter les taches de peinture sur leurs vêtements. Atterré, levieil artiste au chapeau de feutre ne fit pas un geste. Cliquot voulutquitter la scène, le pied pris dans l’anse de la glacière, tenant tou-jours son assistante par le bras. Les peintres, furieux, se mirent à leurpoursuite. Le poing levé, l’un d’eux s’écria : « Halte ! Reste là ! Tu ne vas pas t’en tirer comme ça ! » Cliquot lâcha soudain le bras de Nathalie et fit face aux artistes encolère. Secouant son pied pour le dégager de la glacière, il sortitrapidement sa carte de police et la tint levée devant lui comme unebarrière de protection.« Police ! Vous gênez une enquête ! Reculez ! »Surpris, les autres s’arrêtèrent net.Un type costaud, dont la grosse moustache vibrait de colère, hurla : « Et qui va nous dédommager, maintenant ? »L’inspecteur prit un air dédaigneux : « Ce genre de détail n’est pas de mon ressort ! Demandez au maire ! »et il partit, la tête haute, poussant Nathalie devant lui.« Voilà qui ne plaira pas au préfet ! » marmonna la jeune femmeentre ses dents. En effet celui-ci détestait la façon tempétueuse aveclaquelle l’inspecteur menait ses enquêtes. Mais Cliquot s’enmoquait. Seuls les résultats comptaient et jusqu’à présent, il n’avaitpas encore subi le moindre échec !

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Übung 4: Welches Wort ist das „schwarze Schaf“? UnterstreichenSie das nicht in die Reihe passende Wort!

1. funiculaire, basilique, Seine, vendanges, peintres2. assieds, assiérons, assez, asseyaient, assis3. peintre, pinceau, chevalet, tableau, glacière4. amusé, exténué, à bout de souffle, las5. été, automnal, hivernal, printanier, estival 6. tabouret, marche, siège, chaise, banc

Übung 5: Wie lautet der Dialog in der richtigen Reihenfolge?

La conversation entre le peintre Dieudonné et l’inspecteur aurait puse passer d’une façon très civilisée :

1. Alors, au revoir, Inspecteur et bonne chasse au criminel !2. Et elle, vous la connaissez ?3. Monsieur Dieudonné, bonjour.4. Nous faisons de notre mieux. Au revoir !5. Je suis inspecteur de la police parisienne. Est-ce que vous

connaissez cet homme ?6. Cela n’est pas nécessaire. Nous connaissons son identité. Merci

de votre aide.7. Oui. C’est un directeur de banque. Il était accompagné d’une

jeune femme. 8. Bonjour Monsieur. Que puis-je faire pour vous ?9. Non, je ne l’ai jamais rencontrée auparavant, mais je peux deman-

der aux autres peintres, s’ils l’ont déjà vue.

Lösung: _, _, _, _, _, _, _

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Übung 6: Verbinden Sie die Verben mit den richtigen Ausdrücken!(a. remettre, b. froncer, c. ne pas s´occuper, d. rester, e. prendre,f. profiter)

1. � à la disposition de la police

2. � de la vue

3. � à plus tard

4. � l’initiative

5. � des affaires des autres

6. � les sourcils

Chapitre 3 : Les amours interdites

Lorsqu’ils se furent un peu éloignés, Nathalie se dégagea de lapoigne de l’inspecteur et se plaignit de son comportement : « Qu’est-ce qui vous a pris ? Il était gentil, ce peintre ! » Cliquot, étonné par tant de naïveté, essaya de lui expliquer : « Vous êtes vraiment innocente, vous alors ! Vous n’y connaissezrien aux satyres qui ‹ croquent › les jeunes femmes ! Croyez-en monexpérience de vieux policier ! Ils sont dangereux ! »Nathalie comprenait enfin sa réaction : « Il faut toujours que vous exagériez, Inspecteur. ‹ Croquer ›, enlangage de peintre, ça veut dire faire un croquis, un dessin ! Il nevoulait pas me manger, ce pauvre homme ! »Cliquot admettait difficilement une erreur. Avec sa mauvaise volon-té habituelle, il déclara : « Ça ! Vous n’en savez rien ! » Il sortit un mouchoir en papier de sapoche et nettoya la tache de peinture qui salissait sa chaussure. « Quisait ! C’est peut-être lui qui a tué la fleuriste, après-tout ! »

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Nathalie comprit que toute discussion était inutile et changea desujet. « En tout cas, maintenant, nous avons notre renseignement ! Quellechance que votre vieux ‹ satyre › ait une aussi bonne mémoire ! »Puis avec une voix plus douce, elle ajouta : « Et après-tout, son idéen’était pas aussi mauvaise que ça. »Cliquot sursauta : « Laquelle ? – On pourrait bien rester pour la fête de Montmartre. »Les inquiétudes de l’inspecteur se voyaient confirmées. Il tenta unedéfensive : « Comme vous le disiez tout à l’heure : ‹ Le travail d’abord ! › Nousdevons rendre une petite visite au banquier ! – Ce soir !? Regardez comme il est tard ! La voix de Nathalie se fitmielleuse. Normalement, maintenant, nous sommes en week-end,Inspecteur ! »Difficile de la contredire, mais l’inspecteur n’avait absolumentaucune envie de rester faire la fête sur la butte. Il rétorqua :« Une enquête ne connaît pas de week-end ! » Nathalie insista :« Oui, mais il est déjà cinq heures passé et nous n’avons encore rienmangé. »Ça, c’était un argument de poids pour Cliquot, qui avait toujoursfaim. De toute façon, il savait qu’il n’avait aucune chance deconvaincre son assistante. Elle n’accepterait pas de quitter les lieuxsans avoir dégusté des spécialités de la région, goûté la cuvée deMontmartre et profité des diverses attractions proposées. Il se fit conciliant :« Bon d’accord ! On pourrait remettre l’enquête à demain. Aprèstout, un samedi matin, à l’heure du petit-déjeuner, on est sûrs detrouver notre banquier chez lui. »

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Nathalie qui avait enfin retrouvé sa bonne humeur, sautilla sur placeen battant des mains comme une petite fille. Elle s’écria :« Oh, merci Inspecteur. Vous êtes un ange ! » Les passants se retournèrent sur eux, ce qui fit rougir Cliquot. D’ungeste de la main, il tenta de la calmer : « Bon, bon ! Ça va. Mais nous cherchons une place à la terrasse d’uncafé. J’ai soif depuis notre escalade de tout à l’heure. Et puis j’ai malaux jambes, à force de marcher ! De plus, je veux téléphoner aubureau, pour prendre des nouvelles et avoir quelques renseignementssur le banquier. » Nathalie n’avait rien contre. Elle avait soif, elle aussi.Trouver de la place à la terrasse d’un café un jour de fête était plusfacile à dire qu’à faire. Mais Nathalie était heureuse et rien ne pou-vait troubler sa joie. Elle avait gagné. Pour faire plaisir à son chef,elle se dit qu’elle n’irait pas revoir le peintre Dieudonné. Du moins,pas tant que l’inspecteur serait à ses côtés. Le lendemain matin, Cliquot pria un collègue de le déposer dans larue du Moulin, afin de récupérer sa voiture qui s’y trouvait toujours.Ni lui, ni Nathalie n’avaient pu résister au plaisir de goûter abon-damment à la cuvée de Montmartre et c’est pourquoi ils avaientdécidé de prendre un taxi pour rentrer chez eux. Nathalie avait payéle trajet, évidemment. Ayant donc retrouvé la vieille Renault là où il l’avait abandonnée laveille, l’inspecteur passa prendre son assistante en bas de sonimmeuble. Il ne savait pas comment elle faisait pour rester toujoursaussi fraîche, même après une soirée passée à faire la fête. Elle pritplace sur le siège à côté du conducteur. Avec son énergie habituelle,elle lança : « Bonjour, Inspecteur ! Comment allez-vous, ce matin ? – Bof ! Moins bien que vous, me semble-t-il. J’ai un peu mal à la têtemais surtout, j’ai des courbatures dans les jambes. Ce sont ces

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sacrés escaliers ! Et vous ? Vous allez bien ?– Oui, moi, ça va. Le vin était bon. Quant aux courbatures, on voitbien que vous ne faites pas assez de sport, Inspecteur ! » Elle se mità rire. Puis, reprenant son sérieux, elle demanda : « Vous avezl’adresse du banquier ?– Oui. Albert Maurois habite dans le quartier de l’Opéra. J’ai télé-phoné, il nous attend. »L’immeuble de luxe était situé dans une cité avec concierge, sur-veillance vidéo et parking privé. La voix impersonnelle d’un inter-phone voulut savoir qui ils étaient. De plus, l’inspecteur dut menacerun concierge invisible avec sa carte de police, qu’il leva vers lacaméra. Alors seulement le portail électrique s’ouvrit. Cliquot râla :« Ouf ! J’ai bien cru que ce concierge nous laisserait dehors ! »Le parking ressemblait à un jardin fermé, très bien entretenu. Lesemplacements étaient réservés par des pancartes portant le nom oule numéro de voiture des habitants de l’immeuble. Nathalie montral’un d’entre eux du doigt : « Là, regardez ! Albert Maurois. Il y a une place de libre. »Cliquot gara la Renault à côté d’une superbe Mercedes noire. Avecune pointe de jalousie dans la voix, il remarqua :« Regardez cette voiture ! Le luxe pur ! » Haussant les épaules, Nathalie constata : « Et oui ! Le quartier de l’Opéra, c’est le quartier des affaires ! Lesgens qui habitent ici en ont les moyens. »Un ascenseur les amena au deuxième étage, réservé entièrement àl’appartement des Maurois. Ils sonnèrent et une jeune servante vintleur ouvrir. Elle dit avec l’accent espagnol :« Bonjour Madame, bonjour Monsieur. Monsieur vous attend dansson bureau. »Elle les débarrassa de leur manteau, mais quand elle tendit la mainpour saisir le béret, Cliquot ne voulut pas le lâcher et s’écria :

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« Ah non, pas mon béret ! » La jeune femme le regarda d’un air étonné, mais ne dit rien. Elle lesconduisit le long d’un couloir recouvert d’une moquette épaisse puisfrappa discrètement à l’une des portes. Elle les annonça. « Monsieur. L’inspecteur Cliquot et son assistante sont arrivés. » Une voix grave répondit de l’intérieur :« C’est bien, Macarena. Faites-les entrer ! » L’homme d’affaire les accueillit avec un sourire chaleureux quicontrastait avec le style froid et impersonnel de son bureau. Après lessalutations d’usage, Maurois leur désigna deux gros fauteuils decuir noir. Lui-même prit place derrière son bureau.« Vous vouliez me parler, Inspecteur ?– Oui. Mon assistante et moi, nous enquêtons sur le meurtre d’unefleuriste de Montmartre, Janine Lesage. – Je regrette. Je ne connais pas cette personne, prétendit le banquier.– Là, je vous arrête tout de suite, dit Cliquot en levant une main,comme s’il réglait la circulation. Inutile de mentir. Nous savons quevous étiez son amant. »Maurois pâlit et dit sur un ton indigné : « Comment osez-vous ! Je suis un homme marié, Inspecteur ! Mafemme et moi, nous formons un couple heureux depuis trente ans !– Je n’en doute pas, monsieur Maurois, dit l’inspecteur avec unsourire bizarre. Mais vous et moi, nous savons également que leshommes mariés ne sont pas tous des anges !– Nous avons le double-portrait que le peintre a fait de vous et de lavictime. Et nous avons retrouvé le peintre, place du Tertre, expliquaNathalie.– De plus, nous avons les déclarations des témoins qui vous ont vurendre visite à Janine Lesage tous les mercredis et vendredis soir. Ilsuffirait que je vous confronte à eux, pour qu’ils vous reconnaissentofficiellement », compléta l’inspecteur.

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Le banquier perdit son assurance. Ses mains se mirent à trembler.Craignant le scandale d’une confrontation, il fixa Cliquot et avoua :« C’est vrai. Janine et moi, nous sommes amants depuis près de dixans, enfin je veux dire que nous étions amants, puisqu’elle estmorte... – Le corps a été découvert vendredi matin. Suivant vos habitudes,vous auriez dû passer chez elle vendredi soir, n’est-ce pas ? Y êtes-vous allé ? questionna le policier.– Non. J’ai appris sa mort dans la journée par ma secrétaire.– Et votre secrétaire, comment a-t-elle eu connaissance de l’assas-sinat ?– Montmartre est un village, Inspecteur ! Tout se sait !– Vous avez un alibi pour la soirée de jeudi ?– Non. Pas précisément. J’étais ici, chez moi. – Quelqu’un peut en témoigner ?– Non, pas que je sache. La servante prend son jour de congé le jeudipour pouvoir être à notre disposition en fin de semaine. Quant à mafemme, elle était à son club de bridge, comme tous les jeudis. – Et le concierge ? » demanda Nathalie.Le banquier haussa les épaules et fit non de la tête. Il précisa :« Seules les personnes ne possédant pas de clé électronique sontobligées de passer par le concierge. » Désirant l’aider, Nathalie insista :« Vous êtes sûr qu’il n’a rien vu ? En général les concierges sont trèscurieux de nature.– Il ne manquerait plus que ça : qu’il se mette à contrôler nos alléeset venues ! s’exclama Maurois. Il perdrait vite sa place ! »Cliquot résuma :« Donc, vous n’avez pas d’alibi ! – Non, vraiment pas. Si j’avais su qu’il m’en fallait un, je me seraisarrangé pour en avoir un. Il fit une pause puis ajouta : Vous semblez

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penser que j’aurais pu tuer Janine. Vous vous trompez, Inspecteur. Je l’aimais ! Quelle raison aurais-je eu de la tuer ? – Ah ça ! Votre maîtresse en avait peut-être assez de jouer le secondrôle dans votre vie. Et vous, par crainte du scandale... »Maurois l’interrompit en secouant énergiquement la tête :« Vous n’y êtes pas du tout, Inspecteur ! Avec sa simplicité et sagaieté, Janine m’apportait la chaleur que ma femme n’est pas enmesure de me donner. Mais je peux vous assurer qu’elle n’avaitaucunement l’intention de prendre sa place. »Nathalie ne comprenait pas un tel comportement de la part deshommes. Pour elle, dans la vie, il fallait faire des choix. Elle fit partde son opinion :« Pourquoi n’avez-vous pas quitté votre épouse, alors ? Cela auraitété plus honnête envers les deux femmes. Et cela vous aurait certai-nement rendu plus heureux.– Peut-être. Mais vous savez, dans mon monde, on ne fait pas cequ’on veut. Avoir une fleuriste pour maîtresse est une chose. Semarier avec elle en est une autre. – Et Janine acceptait vraiment cette situation ?– Janine s’en accommodait. Mon univers aurait été trop figé pourelle, elle le savait. Elle n’aurait pas pu y évoluer naturellement. Etpuis, elle aimait sa liberté.– Si elle aimait tant sa liberté, avait-elle d’autres amants ? » deman-da Cliquot.Le banquier prit un ton désabusé : « Qui peut se vanter de connaître tous les secrets d’une femme ? »Puis secouant la tête, il ajouta : « Je ne pense pas qu’elle ait eu unautre amant, non. »De plus en plus ému, il sortit un mouchoir de sa poche et se mouchabruyamment. Après un court silence de réflexion, Cliquot se leva. Et s’apprêtant à partir, il posa une dernière question :

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« Vous ne savez pas qui aurait pu vouloir du mal à Janine, par hasard ?– Non, vraiment pas. Elle était un vrai rayon de soleil parmi sesfleurs ! Qui aurait pu vouloir la tuer ?– Faites-moi confiance, je le découvrirai ! Je n’ai plus de questionspour le moment, mais j’aimerais que vous restiez à ma disposition.Vous ne quittez pas Paris tant que je ne vous en aurai pas donné l’au-torisation.– C’est entendu, Inspecteur. De toute façon, je n’ai pas prévu dequitter la capitale prochainement. Si je peux vous être utile d’unemanière ou d’une autre, n’hésitez pas à me contacter. »Il hésita une seconde, puis ajouta : « J’aurais une requête à vous faire, Inspecteur.– Oui. Dites toujours !– Pourriez-vous laisser mon épouse en dehors de tout ça... Vouscomprenez. Je ne voudrais pas la blesser ou même la perdre. Je penseaussi à mes enfants et à leur famille. Le scandale retomberait sureux. – Si je n’en vois pas la nécessité dans le cadre de mon enquête, il n’ya aucune raison que nous la mettions au courant. »Maurois se contenta de cette vague promesse.« Je vous remercie, Inspecteur. » Le banquier sonna la servante qui raccompagna les deux policiers.Nathalie et Cliquot se trouvaient dans l’entrée et Macarena les aidaità enfiler leur manteau quand une porte s’ouvrit brusquement sur unefemme élégante qui s’avança vers eux. Elle était grande et sportive,l’air sévère. Elle interpella l’inspecteur d’une voix sèche :« Inspecteur Coquelicot ?– Cliquot ! corrigea celui-ci. Madame Maurois, je suppose. » Elle acquiesça. La maîtresse de maison se tourna vers la servante. « Vous pouvez nous laisser, Macarena. Je m’occupe de nos invités.– Oui, Madame. »

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Madame Maurois attendit que la servante soit hors de portée de voixet se retourna vers les policiers. Sur un ton habitué à donner desordres, elle demanda :« Qu’est-ce que vous vouliez de mon mari, Inspecteur ? » Surpris par la brusquerie de la question, Cliquot ouvrit la bouchepuis la referma sans mot dire. Il avait promis de ne rien révéler.Nathalie lui vint en aide avec un mensonge spontané :« Nous enquêtons sur le meurtre d’une fleuriste de Montmartre.Nous avons découvert une facture, au nom de votre mari, dans laboutique de la victime, et c’est pourquoi nous avions besoin de sontémoignage. »Madame Maurois hésita une seconde puis leur sourit avec soulage-ment.« Ah, je vois ! En effet, la secrétaire de mon mari commande souventdes fleurs pour diverses occasions. Comme la banque se trouve àMontmartre, il n’est pas étonnant que vous ayez retrouvé notre nomsur une facture. »Cliquot entra dans le jeu du mensonge :« C’est aussi l’explication que votre mari nous a donnée. J’espèreque vous excuserez le dérangement un samedi matin, mais nousdevons suivre chaque piste, sans attendre.– Mais vous ne nous avez pas dérangés, répondit la dame polimenttout en leur ouvrant la porte. Au revoir, Inspecteur. Au revoir Made-moiselle. »

Übung 7: Bilden Sie das zum Verb passende Substantiv!

1. déguster: la _________________________

2. courir: la ___________________________

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3. plaisanter: la _________________________

4. placer: l’_____________________________

5. bondir : le ___________________________

6. peindre: le ___________________________

7. patienter : la _________________________

Übung 8: Beantworten Sie die Fragen mit einer Kurzantwort!

1. Comment est appelé le quartier de l’Opéra ?

Le quartier des affaires.

2. À quelle saison se passe l’histoire ?

______________________________________________________

3. Dans quel style le bureau du banquier est-il meublé ?

______________________________________________________

4. Pourquoi le banquier préfère-t-il avouer sa liaison avec Janine ?

______________________________________________________

5. Depuis combien de temps Maurois était-il l’amant de Janine ?

______________________________________________________

6. Comment madame Maurois sourit-elle en apprenant la raison de

leur visite ?

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Übung 9: Bilden Sie den Imperativ. Benutzen Sie Pronomen, wo esmöglich ist!

1. Tu donneras les photos au boulanger!

Donne-les lui !

2. Nous retournerons sur les lieux du crime!

______________________________________________________

3. Vous me laisserez faire!

______________________________________________________

4. Tu ne me donneras pas de conseils!

______________________________________________________

5. Vous serez son meilleur ami!

______________________________________________________

6. Tu sauras profiter de l’occasion!

______________________________________________________

Chapitre IV : Le maître chanteur

L’ascenseur arriva en douceur au rez-de-chaussée. Cliquot et Natha-lie se retrouvèrent dans le hall de l’entrée, dont le marbre gris brillaitcomme un miroir.« On va où maintenant ? » demanda Nathalie. Cliquot s’arrêta d’un coup net et répondit : « Ça, c’est une bonne question ! Faisons le point avant d’en décider. »

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Le hall était calme et désert. Cliquot trouva l’endroit idéal pourréfléchir tranquillement :« Bon, que savons-nous pour le moment ?– Une fleuriste est étranglée à Montmartre et repose parmi sesfleurs... commença Nathalie.– Oui. Et on peut se demander le motif de cette mise en scène.– Quel genre d’assassin peut bien entourer sa victime de fleurs ? Unamoureux fou et passionné ? demanda la jeune femme.– Ou alors, un maniaque romantique, contra l’inspecteur. Hier soirquand j’ai téléphoné au bureau, j’ai demandé aux collègues si un cassimilaire s’était présenté dernièrement.– Et alors ?– Alors, rien ! Rien qui ne puisse confirmer l’idée d’un tueur ensérie.– Mais cela pourrait être le premier meurtre de ce maniaque. Ledébut d’une série.– C’est possible, en effet. Mais en général, le meurtrier est un prochede la victime.– Alors il y a les deux amants, le boulanger Dupain et le banquierMaurois.– Nous sommes sûrs que le banquier était son amant, mais quant auboulanger, nous n’en avons pas la preuve », rappela Cliquot.Nathalie dut en convenir :« Vous avez raison. Malgré la série de photos, on n’est sûrs de rien.Elle émit une hypothèse à propos de la femme du banquier : Et si elleétait au courant de la liaison de son mari sans que celui-ci ne s’endoute ?– J’y ai aussi pensé. Les femmes sont très perspicaces pour décou-vrir ce genre de choses. Mais la relation du banquier et de la fleuris-te durait depuis si longtemps ! Maurois s’était certainement créé desalibis solides depuis le temps.

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– Dans ces cas-là les hommes sont très imaginatifs ! » confirma lajeune femme. Cliquot la regarda d’un drôle d’air, se demandant d’où elle tirait sesconnaissances en ce domaine. Il avoua :« C’est une chose que j’ai malheureusement oublié de demander aubanquier ! Ça m’intéresserait de savoir comment il a fait pour cachersa liaison pendant toutes ces années. » Nathalie tenait à son idée. Elle insista : « Même la femme la plus naïve finit par se réveiller un jour ! Etmadame Maurois me semble loin d’être naïve ! – Si elle était au courant, elle avait un mobile et vu sa forme phy-sique, elle aurait été capable de passer à l’acte », reconnut Cliquot. Autre chose avait attiré l’attention de Nathalie à propos de la femmedu banquier :« Sa façon précipitée de nous rejoindre dans l’entrée manquait vrai-ment de classe, à mon avis. Pas du tout son genre ! »Cliquot acquiesça :« Hum, oui. Vous avez peut-être bien raison. J’ai trouvé cela éton-nant, moi aussi. Et son soulagement en apprenant la fausse raison denotre visite m’a semblé également exagéré. Mais si nous mettons lesfemmes sur la liste des suspects, celle du boulanger me semble aussisuffisamment forte pour éliminer une concurrente. » Nathalie approuva en hochant pensivement la tête. « Et elle ne semblait pas porter Janine dans son cœur ! – C’est le moins qu’on puisse dire. Bon. Allons-y ! Je veux savoir ceque le boulanger nous cache. Il nous dira certainement ce que signi-fient les photos que nous avons trouvées chez Janine.– Vous voulez le convoquer au poste de police ?– Non, non. Je vais lui téléphoner et lui demander de nous rejoindrechez la fleuriste sous un prétexte quelconque. On va essayer de nepas trop éveiller la curiosité de sa femme.

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– C’est rare que vous mettiez des gants pour interroger les témoins,Inspecteur. Qu’est-ce qui vous arrive ? Vous n’êtes pas malade, aumoins ? »Cliquot traversa le hall à grandes enjambées en direction de la sortie.Il lança d’un ton autoritaire :« Arrêtez de dire des bêtises ! Venez ! » Nathalie le suivit en riant. Soudain elle aperçut une ombre derrière laporte qui donnait sur l’extérieur. Elle voulut prévenir son chef : « Attention, Inspecteur, il y a quelqu’un derrière la... » Trop tard ! Cliquot poussait déjà la porte avec élan. Derrière, se trou-vait le concierge de l’immeuble, monté sur un escabeau. Il était entrain de remplacer l’ampoule grillée au-dessus de l’entrée. Sous lecoup, l’escabeau tomba à la renverse et le concierge se retrouva dansun buisson qui, par chance, avait amorti sa chute. D’un bond il sereleva en jurant :« Nom de Dieu ! Quel est le con qui...– Le con, c’est moi ! l’interrompit Cliquot en lui mettant sa cartesous le nez. Police ! Qu’est-ce qui vous prend de vous mettre derriè-re une porte avec votre escabeau ? Vous êtes un vrai danger public !– Je suis le concierge, il faut bien que je fasse mon boulot !– En plus, c’est vous, le concierge ! s’écria Cliquot qui n’avait pasapprécié le contrôle à son arrivée. Vous vous croyez malin avec votresystème de sécurité, surveillance vidéo et tout le reste ! Et bien voustombez bien, c’est le cas de le dire, car j’avais justement une ques-tion à vous poser ! » « Ce type est complètement fou ! » pensa l’homme, surpris queCliquot l’attaque au lieu de s’excuser.« Jeudi soir, vous étiez de service ? » demanda l’inspecteur.Le concierge préféra répondre pour ne pas l’énerver encore plus.« Oui. J’étais de garde.– Alors vous pourrez sûrement me dire, si monsieur Maurois a bien

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passé la soirée chez lui, ce jour-là.– Nous ne sommes pas là pour contrôler les habitants de l’immeuble.Seuls les démarcheurs ou les casse-pieds en tout genre nous intéres-sent ! » L’homme fixait Cliquot avec l’air de le classer sans hésita-tion dans la seconde catégorie.« À quoi servent toutes vos caméras, si vous ne savez même pasrépondre à une simple question de sécurité ! » cria l’inspecteur, enfaisant volte-face. Il quitta les lieux sans saluer l’homme, atterré partant d’impolitesse. Nathalie s’excusa auprès de ce dernier, s’assurantqu’il allait bien et qu’il ne s’était pas fait mal en tombant. Puis ellerejoignit l’inspecteur qui l’attendait, assis au volant de la voiture.Prenant place sur son siège, elle lui reprocha :« Pour réparer l’ampoule de l’entrée, le concierge était bien obligéde placer son escabeau derrière la porte !– La prochaine fois, il vérifiera avant s’il n’y a personne dans le hall !Et puis, ça lui apprendra à me laisser patienter une éternité devantune grille fermée !– Ah, c’était donc ça ! Qu’est-ce que vous pouvez être rancunier,vous alors ! » Cette fois-ci, la grille de l’entrée s’ouvrit comme par enchantement.Bien trop heureux d’être débarrassé de cet individu, le concierge ne se fit pas prier pour appuyer sur le bouton de l’ouverture automa-tique.Fier de lui, Cliquot déclara :« Vous voyez ! Cela aura au moins servi à quelque chose de luisecouer les puces, à ce concierge ! »

En route, il demanda à Nathalie de lui composer un numéro de télé-phone qu’il avait noté sur son carnet, pour appeler le boulanger. Ellepaniqua à l’idée de le voir téléphoner au volant. Sa façon de conduiren’avait pas besoin de cela en plus pour être épouvantable.

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Elle lui rappela : « Vous êtes conscient qu’il est interdit de téléphoner en conduisant ?Je peux le faire pour vous, si vous voulez. »Cliquot aimait avoir le contrôle de la situation. Il ne déléguait quelorsqu’il lui était impossible de faire autrement. Il rétorqua : « Non, merci. Ne vous inquiétez pas ! Je dis seulement à Dupain devenir nous retrouver chez la fleuriste, ce sera rapide ! » Il vit à son airque Nathalie n’était pas convaincue et ajouta : « Si cela peut vousrassurer, je vais utiliser le kit mains libres ! »Nathalie soupira de soulagement et lui installa l’appareil. Le boulan-ger prit lui-même la communication. L’inspecteur lui laissa trouverune excuse pour sortir les rejoindre sans attirer l’attention de safemme. À peine les deux policiers étaient-ils arrivés dans la bou-tique qu’Armand Dupain y entra après eux. L’inspecteur s’en réjouit : « Ah ! Vous voilà déjà ! C’est très bien. » Il sortit une chaise de l’arrière-boutique et invita le boulanger à yprendre place. Lui-même s’assit sur un coin du comptoir. Quant àNathalie, elle prit un tabouret. Cliquot attaqua directement :« Hier, nous avons eu l’impression que vous n’osiez pas parler enprésence de votre femme. Nous pensons que la mort de Janine Lesa-ge vous touche énormément, bien plus que si elle n’avait été qu’unesimple voisine pour vous. Dites-moi si je me trompe !– Euh... Non. Nous allions déjà à l’école ensemble, alors... »L’inspecteur le fixa d’un air sévère, comme un enfant qui ne dit pastoute la vérité.« Des amis d’enfance, sans plus ? Vous êtes bien sûr ? »Dupain paraissait mal à l’aise sur sa chaise. Il confirma :« Sans plus, je vous le jure !– C’est très mal de jurer quand on ment ! lui reprocha Cliquot, en le

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sermonnant. Puis se tournant vers son assistante, il dit : Nathalie,vous avez l’enveloppe ? » Elle la lui tendit. Il fit glisser les photos sur la table de bois où, de sonvivant, Janine préparait les bouquets.« Regardez ce que nous avons trouvé chez votre maîtresse ! » Dupain jeta un coup d’œil aux photos et pâlit. Il murmura :« Je connais ces photos. Je les ai données à Janine pour qu’elle lesgarde, mais elle n’était plus ma maîtresse. »Cliquot prit un air amusé : « Aha ! Elle ne l’était plus, donc elle le fut ! – Oui, il y a très longtemps de cela. À cette époque, j’étais fiancéavec ma future femme. Depuis, Janine et moi, nous étions simple-ment les meilleurs amis du monde. D’ailleurs, il n’y a rien decompromettant sur ces photos ! Je tiens seulement Janine dans mesbras ! »L’inspecteur lui fit remarquer sur un ton ironique :« Vous consolez toujours vos voisines d’une manière aussi affec-tueuse ? Ça ne doit pas lui plaire, à madame Dupain ! » Le boulanger se leva d’un bond et tapa du poing sur la table, faisantvoler les photos dans tous les sens.« Ça suffit, maintenant ! Laissez ma famille en dehors de tout ça !Ma vie privée ne regarde personne ! »Quelques photos avaient atterri sur le sol. Dupain les suivit duregard. Ses yeux rencontrèrent ceux de Janine qui, au-delà de lamort, semblait lui recommander de garder son calme. Il se rassit. « Nous n’avons rien fait de mal, Janine et moi. Le reste, c’est dupassé ! Mais si ma femme voyait ces photos, jalouse comme elle est,ce serait l’enfer à la maison ! »Nathalie était prête à le croire. Elle demanda plus gentiment :« Qui a pris ces photos ? Vous le savez ?– Aucune idée ! Je vous assure qu’il n’y avait rien entre Janine et

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moi. De toute façon, elle avait un amant depuis des années, unbanquier. Janine a toujours aimé le luxe. – Alors cela vous faisait rager qu’elle vous préfère le banquier et decolère, vous avez fini par l’étrangler ! essaya d’expliquer l’inspec-teur.– Foutaises !! Je vous répète que j’étais son meilleur ami, c’est tout !Moi, j’ai ma vie et elle, elle avait la sienne. Nous avons toujourscaché notre profonde amitié à cause des autres, comme si c’était uncrime. Ces photos, je ne sais pas qui les a prises mais... » Le boulan-ger s’interrompit. Cliquot l’invita à terminer sa phrase :« Mais quoi ? » Dupain prit son courage à deux mains et lança :« Le type me fait chanter...– Aha ! Un maître chanteur ! Qu’est-ce qu’il veut ? De l’argent enéchange des négatifs ?– Oui. J’ai rendez-vous avec lui ce soir à cinq heures et demi. Il veut1000 euros ! »Nathalie prit la parole : « Et vous avez décidé de payer, évidemment ! Vous savez que lesmaîtres chanteurs ne se contentent jamais d’un seul paiement ! – Oui, je le sais. Mais que puis-je faire d’autre ? Je n’ai pas envie deperdre ma famille, ma femme est tellement jalouse ! » Cliquot réfléchit puis lança brusquement :« Moi, j’ai une autre idée ! Cette histoire n’a sans doute rien à voiravec notre affaire, mais si le destin veut qu’un maître chanteur croi-se notre chemin, rien ne nous empêche de l’arrêter ! Ce soir à cinqheures et demi, dites-vous ? »L’autre acquiesça.« Et où devez-vous le retrouver ? – Au cimetière de Montmartre. Je dois déposer l’argent dans un pot de

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fleurs vide qui se trouvera sur la tombe de Dalida. Quand il aura l’ar-gent, le maître chanteur m’enverra les négatifs à une boîte postale. – Et bien, c’est nous qui serons au cimetière de Montmartre à cinqheures et demi ! Le maître chanteur a bien choisi son heure car enoctobre, le cimetière ferme à six heures. Il sera pratiquement désert.– Il a dit de ne pas prévenir la police, sinon il ferait imprimer les pho-tos dans tous les journaux du quartier.– Ne vous inquiétez pas ! Nous ne lui en laisserons pas le temps ! »rétorqua Cliquot.

Übung 10: Kreuzen Sie die richtige Antwort an!

1. Vous étiez des amis d’enfance, sans plus ?� a) Oui, nous allions à l’école ensemble.� b) Oui, nous voulons travailler ensemble.� c) Oui, nous sortons ensemble.

2. Connaissez-vous ces photos?� a) Nous l’avons fait l’année dernière.� b) Quelqu’un me les a envoyés par la poste.� c) Je les lui ai données pour qu’elle les garde.

3. Est-ce que la victime était votre maîtresse ?� a) Elle ne l’est pas mais elle le sera.� b) Je ne sais plus qui elle était.� c) Elle l’a été mais elle ne l’était plus depuis longtemps.

4. Est-ce que cette histoire plaira à votre femme ?� a) Laissez-nous en sortir !� b) Laissez ma famille en dehors de ça !

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� c) Laissez ma femme à l’extérieur !

5. L’avez-vous étranglée ?� a) Cette idée est ridicule, nous étions amis.� b) Vous avez raison car je la détestais.� c) Oui. Elle m’aimait vraiment trop.

Übung 11: Ordnen Sie zu!(a. la cuvée, b. une tombe, c. le vin, d. soupçonner, e. des fleurs,f. la vigne, g. une enquête, h. une croix, i. un meurtrier, j. boire, k.un cercueil, l. le raisin, m. étrangler, n. des témoins, o. la dégusta-tion, p. un cimetière)

1. un enterrement

______________

2. les vendanges

______________

3. le crime

______________

Übung 12: Welche ist die richtige Variante, um einen korrektenSuperlativ zu bilden? Kreuzen Sie an!

1. a) � La plus naïve femme finit par se réveiller un jour.b) � La femme la plus naïve finit par se réveiller un jour. c) � La plus femme naïve finit par se réveiller un jour.

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2. a.) � Les plus fidèles hommes ne sont pas infaillibles.b) � Les hommes plus fidèles ne sont pas infaillibles.c) � Les hommes les plus fidèles ne sont pas infaillibles.

3. a) � Sur place, l’interrogatoire donne des plus bons résultats.b) � Sur place, l’interrogatoire donne de meilleurs résultats.c) � Le meilleur résultats donne l’interrogatoire sur place.

4. a) � Son épouse était la moins chaleureuse femme des deux.b) � Son épouse était la femme moins chaleureuse des deux.c) � Son épouse était la femme la moins chaleureuse des deux.

5. a) � Cliquot veut conclure l’enquête le plus rapide possible.b) � Cliquot veut conclure l’enquête plus vite possible.c) � Cliquot veut conclure l’enquête le plus rapidement possible.

6. a) � Il lui raconte les pires mensonges.b) � Il lui raconte les mensonges les plus mauvais.c) � Il lui raconte les mieux mensonges.

Chapitre V : Meurs, mon amour !

Nathalie et Cliquot arrivèrent bien avant l’heure dite au cimetière deMontmartre. Il ne voulaient pas risquer que le maître chanteur seméfie, au cas où il observerait les lieux. Ils se promenèrent de tombe

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en tombe comme deux vrais touristes. Ils se dirigèrent ainsi vers lecoin le plus élevé du cimetière, vers la fameuse tombe de Dalida. Ilsvirent le pot de fleurs vide sous les plantations mais n’y touchèrentpas. Puis ils repartirent en direction de la sortie, vers la rue de Cau-laincourt. Mais alors, au lieu de quitter le cimetière, les deux poli-ciers s’évanouirent sans bruit dans l’ombre des tombes toutesproches. Ils revinrent ainsi sur leurs pas, passant d’une tombe àl’autre, à l’abri des regards et prirent position à proximité de celle dela grande chanteuse. À cinq heures vingt-cinq, ils virent le boulanger arriver. Celui-ci alladroit à la tombe de Dalida et fit glisser une enveloppe dans le pot defleurs. Au lieu de l’argent, elle ne contenait que quelques coupuresde journaux. Le boulanger repartit sans se retourner. Il faisait de plusen plus sombre dans le cimetière complètement désert. Bientôt on neverrait plus rien. C’est alors qu’une ombre s’approcha, ne semblantpas se méfier.« Il est ponctuel et il a l’air sûr de son coup ! souffla Nathalie.– Un peu trop sûr de lui, le bandit ! » répondit Cliquot en murmurant.L’homme portait une capuche qui ne laissait rien apparaître de sonvisage. Il se dirigea droit vers la tombe de la chanteuse, sortit sanshésiter le pot de dessous les plantations et prit l’enveloppe. C’est lemoment précis que choisit l’inspecteur pour se montrer.« Halte ! Police. Je vous arrête ! » cria-t-il. L’homme eut une seconde d’hésitation en voyant Cliquot arriver surlui à grandes enjambées. « Merde ! » s’écria-t-il, puis il réagit comme l’éclair et envoya le potà la tête de l’inspecteur. Cliquot porta une main à son front et tombaà la renverse. Assommé, il s’abattit sur l’une des tombes voisines,écrasant les jolis massifs de fleurs si bien entretenus.L’homme en profita pour se précipiter vers la grille d’enceinte qui setrouvait à quelques pas de la tombe de Dalida. Il comptait la sauter

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en deux bonds. Mais Nathalie était derrière lui et l’attrapa par unpied, juste au moment où il prenait son élan pour passer par-dessus.Le pull à capuche resta accroché aux pointes qui ornaient le haut dela grille. Cliquot s’était relevé et avait rapidement rejoint son assis-tante. Il saisit le deuxième pied de l’individu. Celui-ci se débattitmais les deux policiers ne le lâchèrent pas, si bien que l’hommetomba comme un sac à leurs pieds. Cliquot l’agrippa d’une mainferme. Le maître chanteur essaya encore de se débattre mais le poli-cier était le plus fort des deux. « Ah ! Mon gaillard ! Je vais t’apprendre à lancer des pots de fleursà la tête d’un policier ! »L’homme se défendit :« Je ne savais pas si vous étiez vraiment de la police. Dans le noir etsans uniforme...– Ce n’est pas une raison pour assommer les gens » lui hurla Cliquotà la figure. D’une main, il le tenait sans ménagement, de l’autre, il lefouilla rapidement et sortit un porte-feuille qu’il tendit à son assis-tante.« Regardez à qui on a affaire, Nathalie », dit-il.La jeune femme y trouva la carte d’identité de l’individu. À la lueurde son porte-clé, qui faisait office de lampe miniature, elle lut :« Robert Carpentier. Oh ! Mais c’est presque un collègue à vous,Inspecteur. Il est détective privé ! Regardez sa carte : Enquêtes etinvestigations en tout genre ! »L’inspecteur rétorqua sévèrement :« Ne me comparez pas à ce détective véreux, Nathalie ! Puis s’adres-sant à l’individu : Bon ! Allons à la voiture ! J’ai quelques questionsà te poser. Et vous, Nathalie, vous appelez les collègues… qu’ilsviennent le récupérer sur le parking ! »La Renault était stationnée à proximité du cimetière. Nathalie insis-ta pour mettre un gros pansement sur la blessure de Cliquot.

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« Heureusement, votre tête est plus dure que le pot de fleur », dit-elle, rassurée que la blessure fût aussi légère. L’inspecteur essaya de cacher le pansement sous son béret, mais n’yparvint qu’à moitié. Il organisa un interrogatoire improvisé sous lesréverbères. Assis sur la banquette arrière de la Renault, les mainsmenottées, le détective maître chanteur répondait aux questions del’inspecteur.« Le boulanger, c’est par hasard que je l’ai surpris avec la fleuriste.Je ne pouvais pas manquer une telle occasion ! Mais en fait, celuique je devais observer, c’était le banquier.– Le banquier ? Tu veux dire Albert Maurois ? » s’étonna Cliquot. Le criminel acquiesça d’un signe de tête. L’inspecteur et Nathalie se regardèrent d’un air satisfait.« Cette histoire de chantage est donc liée à l’affaire du meurtre.Quelle chance d’avoir suivi cette piste ! » dit Nathalie.Cliquot approuva et reprit l’interrogatoire du détective privé :« Pour le compte de qui devais-tu l’observer ? – C’est sa femme qui m’a contacté. Elle avait des soupçons à proposde la fidélité de son mari. Et elle avait raison.– Alors, tu as pris des photos du boulanger et du banquier.– C’est qu’elle ne s’ennuyait pas, la fleuriste ! » dit le petit criminel,d’un ton sarcastique. Nathalie intervint en faveur de Janine et du boulanger :« Vous vous trompez ! Dupain et la fleuriste étaient seulement amis.– Oh ! Ils disent tous ça, après coup, quand on leur présente lespreuves ! » rétorqua le détective avec un rire méchant.Cliquot reprit :« Et le banquier, tu l’as fait chanter, lui aussi !– Evidemment. L’occasion était trop belle. Un boulanger rapportemoins qu’un banquier ! Et tout le monde a payé ! Le boulanger étaitprêt à le faire, le banquier a payé la grosse somme. Même madame

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la banquière a réglé la note en échange des photos, car il ne fautjamais décevoir une cliente, n’est-ce pas ! »La lumière bleue du gyrophare annonça l’arrivée des collègues, met-tant fin à l’interrogatoire. Cliquot regarda le détective d’un air mau-vais et déclara :« Et bien, à l’avenir, tu exerceras tes dons en prison ! Là où tu vas, tun’auras plus besoin d’une licence de détective privé ! Je doute que tuy rencontres beaucoup de clientes. »Cliquot et Nathalie livrèrent le maître chanteur aux policiers, eninsistant sur le fait qu’ils devaient le surveiller de près.« Et maintenant. Dites-moi comment va votre tête, Inspecteur ?demanda Nathalie, lorsqu’ils se retrouvèrent seuls. On devrait peut-être passer à l’hôpital.– Pas le temps ! s’exclama Cliquot. À mon avis, nous approchons dela solution. Retournons immédiatement interroger le banquier et safemme. Tous deux semblent avoir bien eu un motif de tuer JanineLesage. »Cliquot et Nathalie arrivèrent chez le banquier à l’heure du dîner.Cette fois, le concierge les laissa entrer sans les faire attendre. La servante espagnole, toujours aussi empressée, voulut les débar-rasser de leur manteau mais Cliquot refusa. « Nous ne faisons que passer ! » expliqua-t-il.La servante insista :« Madame et monsieur sont en train de dîner. Je vous annonce !– Inutile, merci. Nous connaissons le chemin ! » Cliquot la repoussa pour traverser le couloir, Nathalie derrière lui. Ilouvrit la porte par laquelle était apparue madame Maurois, le matin-même. Le banquier et sa femme tournèrent la tête, surpris d’êtreainsi dérangés en plein milieu du repas.« Macarena, qu’est-ce qui... » commença la maîtresse de maison,prête à gronder sa servante qui essayait en vain de retenir les intrus.

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Puis reconnaissant l’inspecteur et son assistante, elle se tut. Mon-sieur Maurois s’essuya la bouche d’un geste élégant, puis reposa saserviette et dit :« Je suppose que vous ne venez pas en visite de sympathie, Inspec-teur.– En effet. Je pense que vous avez quelques explications à nous don-ner. Il ne me semble plus nécessaire que je ménage votre femme.Elle était au courant de votre liaison avec Janine Lesage. N’est-cepas, Madame ? » demanda-t-il en se tournant vers madame Maurois.Celle-ci acquiesça lentement de la tête. Le banquier regarda safemme d’un air atterré. « Tu étais au courant ? murmura-t-il.– Qu’est-ce que tu crois, mon pauvre Albert ? Que tu pouvais mecacher ta liaison depuis tant d’années ? Il y a longtemps que je sais. » Cliquot reprit : « Mais vous ignoriez avec qui ? Alors, vous avez engagé un détectiveprivé !– En effet. Je voulais me rendre compte si cette femme devenaitdangereuse pour mon couple. Ces derniers temps, j’avais l’impres-sion que mon mari s’éloignait de plus en plus de moi.– Alors, par crainte du scandale, vous avez décidé de supprimer votreconcurrente avant qu’il ne soit trop tard ! supposa Nathalie.– Moi !? Mais vous délirez ! J’ai seulement engagé ce détective privépour savoir qui elle était. On a toujours un avantage à connaître sonadversaire.– Avez-vous un alibi pour jeudi soir, le soir du crime ? demandaCliquot.– Un alibi ? Euh, jeudi soir... J’étais à mon club de bridge. »Le banquier, devenu livide, avait desserré le col de sa chemise. Ilporta une main à son cœur et poussa une longue plainte, tel un ani-mal à l’agonie. Tout le monde se tourna vers lui.

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« Qu’est-ce qui vous arrive ? s’écria Nathalie en se précipitant verslui. Vous voulez un docteur ? »Maurois la repoussa brusquement, et d’une voix lugubre, il dit : « Non ! Laissez-moi ! Plus personne ne peut m’aider ! » Inquiète, madame Maurois s’avança vers lui, la main tendue. Il lafusilla du regard : « Surtout pas toi ! Tu es responsable de sa mort ! »La femme fut prise de panique à l’idée que son mari puisse la croirecapable d’un crime. Elle s’écria :« Mais je te dis que ce n’est pas moi, Albert ! Je ne l’ai pas étranglée,ta fleuriste ! » Le banquier murmura :« Je sais. C’est moi qui l’ai tuée.– Toi !?– Vous ! » s’écrièrent Nathalie et Cliquot d’une seule voix. MadameMaurois, la femme trompée, leur paraissait pourtant être la meur-trière idéale.Le banquier acquiesça d’un hochement de tête malheureux. Sonregard fixait sa femme : « Oui. C’est moi qui l’ai étranglée. Je te demande pardon, pour tout.Je voulais vous éviter le scandale à toi et aux enfants... » Puis, setournant vers les policiers, il expliqua : « Janine avait changé, cesderniers temps. Elle se sentait vieillir. Toute sa vie, elle a souffert devivre dans cette rue de Montmartre. Elle voulait fuir, ouvrir unmagasin dans les beaux quartiers... – Et elle vous avait demandé l’argent nécessaire à la réalisation deson rêve, supposa Cliquot.– Oui. Mais j’ai refusé. Nos affaires marchent mal en ce moment etje n’aurais pas pu expliquer la disparition d’une telle somme... Jani-ne m’en a voulu. Et puis ces photos sont arrivées avec cette énormesomme qu’on exigeait de moi. » Nathalie poursuivit à sa place :

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« Alors vous avez pensé que l’idée du chantage venait de Janine.Vous êtes allé la trouver et vous vous êtes disputés, jeudi soir. – Oui. Je me sentais trahi, après tant d’années... Mais elle ne voulaitrien avouer ! » L’inspecteur conclut : « C’est pourquoi vous l’avez étranglée sous le coup de la colère. »Le banquier ne répondit pas immédiatement. Finalement, commepour lui-même, dans un murmure, il reconnut : « Oui... Elle ne s’est même pas débattue. Elle est tombée comme unepoupée de chiffons, sans un cri, avec un air de reproche dans les yeuxque je n’oublierai jamais. Elle était si jolie parmi ses fleurs... sijolie... » La tête dans les mains, il se mit à sangloter. Nathalie termina sur un ton dramatique :« Le pire dans tout ça, c’est que Janine était innocente ! Elle estmorte pour rien. » Quelques heures plus tard, Nathalie et Cliquot étaient installés à unetable dans le restaurant préféré de Nathalie, en bas de chez elle.Monsieur Maurois avait été emmené par des collègues. MadameMaurois, complètement sous le choc des révélations de son mari,avait dû être placée sous calmants.En prenant un repas bien mérité, les deux policiers discutaient del’affaire qu’ils venaient d’élucider. Cliquot reconnut son erreur dejugement :« À la fin, j’ai bien cru un instant que c’était madame Maurois, lacoupable. – Moi aussi, avoua Nathalie. Le drame, c’est que Maurois n’auraitjamais supposé sa femme capable de le suspecter et d’engager undétective privé.– Ses soupçons à propos du chantage se sont tout de suite portés sursa maîtresse. Pourtant, il aurait dû connaître Janine mieux que ça,depuis le temps !

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– Oui. La pauvre fleuriste. Elle ne se doutait de rien. Mais c’estmadame Maurois qui me fait pitié. Elle n’aurait sûrement jamaisengagé ce détective privé si elle avait pu prévoir les conséquences desa curiosité ! Mais comment deviner que le détective était égalementun maître chanteur. »D’un air malin Cliquot déclara : « Et oui. Le jour où les femmes comprendront que la curiosité est unvilain défaut, le monde tournera plus rond ! » Puis, devant la mouevexée de son assistante, il ajouta : « Mais ne faites pas cette tête, Na-thalie ! Chez vous, la curiosité n’est pas un défaut mais une qualité ! »Ceci dit, il leva son verre à leur réussite. Nathalie accepta la récon-ciliation et retrouvant son sourire, trinqua avec lui :« À notre prochaine enquête ! – C’est ça ! fit Cliquot. À notre prochaine enquête ! » Il heurta si violemment son verre contre celui de Nathalie que lesdeux verres se brisèrent. Le vin arrosa la salade qu’ils avaient com-mandée en entrée. Tous deux restèrent un instant interdits, le pied duverre brisé à la main, puis piquèrent un énorme fou rire qui n’enfinissait plus.

FIN

Übung 13: Markieren Sie mit richtig ✓ oder falsch –!

1. La fleuriste a engagé le détective pour faire chanter le banquier. �

2. La femme du banquier a engagé le détective privé. �

3. La femme du banquier ne savait pas que le détective était un maître chanteur. �

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4. Janine voulait une rançon pour se payer une nouvelle boutique. �

5. La femme du banquier avait peur de perdre son statut social. �

6. Cliquot pensait que la femme du banquier avait tué Janine. �

7. Le banquier a tué sa maîtresse à cause d’un malentendu. �

Übung 14: Schreiben Sie das Gegenteil auf!

1. Elle se sentait mal.

Les affaires marchent bien.

2. Janine se sentait rajeunir.

Elle se voyait ____________________

3. C’est la pire des choses.

Les ____________________ histoires sont dans ce livre.

4. Elle a tout accepté.

Il lui a ____________________ l’argent.

5. Elle a provoqué le scandale.

Il voulait ____________________ de les mêler à tout ça.

6. Notre dernière enquête en Provence.

Et nos ____________________ aventures à Paris, sans doute.

7. La femme du banquier a détesté Janine.

Le banquier a ____________________ Janine.

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Übung 15: Stellen Sie die Handlungen in die richtige Reihenfolge!

1. Le banquier réalise que sa maîtresse, qu’il croyait responsable duchantage, était innocente.

2. Un portrait nous mène sur la piste de l’amant de la victime, unbanquier.

3. Le banquier avoue avoir étranglé sa maîtresse dans une crise decolère.

4. Nous apprenons que la femme du banquier connaissait la fleuris-te et avait engagé ce détective privé.

5. Une fleuriste est trouvée assassinée à Montmartre.6. Nous retrouvons le détective privé qui a fait chanter le banquier.

Lösung: _, _, _, _, _, _

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Lösungen

Übung 1: 1. falsch 2. richtig 3. falsch 4. falsch 5. richtig 6. falsch 7. falsch 8. richtig 9. falsch 10. falschÜbung 2: 1. entend 2. rentre 3. le village 4. mène 5. le 6. bon 7. l’occasion 8. effraction 9. approcheÜbung 3: Lösung : 3, 5, 1, 2, 7, 6, 4Übung 4: 1. Seine 2. assez 3. glacière 4. amusé 5. été 6. marche Übung 5: 3, 8, 5, 7, 2, 9, 6, 1, 4Übung 6: 1. d 2. f 3. a 4. e 5. c 6. bÜbung 7: 1. dégustation 2. course 3. plaisanterie 4. emplacement 5. bond 6. peintre 7. patienceÜbung 8: 1. Le quartier des affaires. 2. En automne. 3. Dans un style froid etimpersonnel. 4. Pour éviter le scandale d’une confrontation. 5. Depuis prèsde dix ans. 6. Avec soulagement.Übung 9: 1. Donne-les lui ! 2. Retournons-y ! 3. Laissez-moi faire ! 4. Ne m’en donne pas ! 5. Soyez son meilleur ami ! 6. Profite-en !Übung 10: 1. a 2. c 3. c 4. b 5. aÜbung 11: 1. b, e, h, k, p 2. a, c, f, j, l, o 3. d, g, i, m, nÜbung 12: 1. b 2. c 3. b 4. c 5. c 6. aÜbung 13: 1. falsch 2. richtig 3. richtig 4. falsch 5. richtig 6. richtig 7. richtig Übung 14: 1. bien 2. vieillir 3. meilleures 4. refusé 5. éviter 6. prochaines 7. aiméÜbung 15: 5, 2, 6, 4, 1, 3

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Glossar

f femininfam umgangssprachlichfig bildlichirr unregelmäßigm maskulinpl Pluralv Verb

à bout de souffle außer Atems’accomoder v sich abfindenacquiescer v zustimmens’affairer v herumhantierenagacer v auf die Nerven gehen famagripper v packenamant m Liebhaberamortir v abfangenampoule f Glühbirneange m Engelanse f Griffapprobateur beifälligapprouver v zustimmens’arranger pour v alles tun, damit(s’)assombrir v (sich) verfinsternassommer v niederschlagen, betäubenattenant angrenzendatterrer v bestürzenattrister v traurig stimmenavoir v irr les moyens sich leisten könnenavouer v zugebenBelle f au bois dormant Dornröschen

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boîte f postale Postfachbond m Sprung, Satzbondir v aufspringen, wegspringenbouleverser v erschütternbutte f hier: Montmartre; HügelC’est le cas de le dire. Das kann man wohl sagen.calmant m Beruhigungsmittelcapuche f Kapuzecasse-pieds m, fam Nervensäge famcauser v hier: reden; verursachenCe n’est pas la mer à boire. fig Das ist doch nicht die Welt. figcéder v nachgebenchantage m Erpressungchevalet m Staffeleiclochette f Glöckchencoincer v klemmencommérage m Klatschcompromettant kompromittierendcomptoir m Ladentischcon/ne m, f, fam Idiot(in) famconciliant versöhnlichconscient bewusst constater v feststellencontrer v konternconvaincre v irr überzeugenconvenir v zugebenconvoquer v bestellen, vorladencordon m de sécurité Sicherheitsabsperrungcostaud stämmigcoup m de klaxon Hupencouper v court unterbrechencoupure f hier: Ausschnitt; Schnitt

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courbature f Muskelkater(se) crisper v sich verkrampfencroquer v beißen; skizzierencroquis m Skizzecuvée f de Montmartre Jahrgangswein von Montmartrese débattre v irr kämpfen, um sich schlagense débrouiller v zurechtkommendéchiffrer v entzifferndédaigneux herablassenddédommager v entschädigen(se) dégager v (sich) befreien; verbreitendélirer v fantasierendémarcheur m Vertreterdépassement m Überholmanöverdépiter v verdrießen, verärgerndéposer v absetzen, deponierendésabusé ernüchtertdésert menschenleerdesserrer v lockerndestin m Schicksaldisposition f Verfügungdouter v bezweifelnse douter v ahnenéclair m hier: französisches Gebäck; Blitzeffraction f Einbruch(s’)éloigner v (sich) entfernenélucider v aufklärenemboîter v le pas folgenempiéter v sur le terrain de qn sich einmischenempreinte f Fingerabdruckempressé übereifrigému bewegt, gerührt

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enfer m Hölleenfiler v überziehenenseigne f Ladenschildentraîner v fortziehenépouvantable grauenhaftescabeau m Trittleiterétalage m Standêtre v irr de garde Wachdienst habens’évanouir v verschwinden; in Ohnmacht fallenévoluer v sich bewegenexagérer v übertreibenexercice m hier: Bewegung; Übungexténué erschöpftfaire v irr le point zusammenfassen faire v irr chanter qn jdn. erpressenfaire v irr rager wütend machenfeutre m Filzfidélité f Treuefigé starrfou verrückt fou rire m Lachkrampffouiller v durchsuchenfoutaise f, fam Unsinnfrissonner v fröstelnfroncer v les sourcils die Stirn runzelnfront m Stirnfuniculaire m Seilbahnfusiller v du regard mit einem vernichtenden Blick

anschauengâcher v verderbengaillard m, fam Freundchen, Kerl famgarder v aufbewahren; übernehmen

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genre m Art, Sorteglacière f Kühltaschegrandes enjambées f, pl große Schrittegrave hier: tief; ernstgrille f d’enceinte Zaungrillé hier: durchgebrannt; gegrillt grimper v ansteigen; erklimmengrogner v brummengronder v ausschimpfengyrophare m Blaulichthaine f Hasshausser v les épaules mit den Schultern zuckenhors de portée f de voix außer Hörweites’impatienter v ungeduldig werdenindigné empörtinfraction f Regelverstoßinnocent unschuldig, naiv interdit verboten; sprachlosinterphone m Sprechanlageinterrompre v irr unterbrechenintrus m Eindringling, ungebetener Gast jalousie f Eifersuchtjurer v fluchen; schwörenkit m mains libres FreisprechanlageLa suite f au prochain numéro. Fortsetzung folgt.las müde, erschöpftLes caresses de chat, Wo gehobelt wird, da fallen

ça donne des puces. fig Späne. figLes petites bêtes ne mangent Hunde, die bellen, beißen nicht. fig

pas les grosses. figlever v les yeux au ciel die Augen zum Himmel richtenlivide totenbleich

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lugubre düsterma foi fam na ja fammain-courante f Geländermaître chanteur m Erpressermal à l’aise unwohlmalicieux schelmisch, verschmitztmalin klug, schlau, gewitztmaniaque m, f Geisteskranke(r)manquer v fehlen an; verpassen,

sich entgehen lassenmaudit verdammtmédecin légiste m, f Gerichtsmediziner(in)se méfier v misstrauen, Verdacht schöpfenménagement m Schonungménager v schonenmenotté in Handschellen menu zierlichmettre v irr des gants fig Rücksicht nehmenmiauler v miauenmielleux honigsüßmiette f Krümelmoquette f Teppichbodenmorbide makaberse moucher v sich die Nase putzenmoue f schmollendes Gesichtnature f morte Stilllebenne pas y être v irr daneben liegen famnécessité f Notwendigkeitombre f Schattenpancarte f Schildpansement m Pflasterpar-dessus le marché obendrein, noch dazu

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parvis m Vorplatzpatienter v geduldenpeindre v irr malenpeiner v sich abmühenpeintre m Malerpeluche f Stofftierse pencher v sich vorbeugenperspicace scharfsinnigphysionomiste m/f jemand, der sich gut Gesichter

merken kannpile f Stapelpinceau m Pinselplainte f Klagelautse plisser v Fältchen bildenpoigne f hier: Griff; Kraftpoing m Faustpointe f Spitze; Untertonpointer v richten, zeigenpour bien faire das Beste wäreprécaution f Vorsichtprendre v irr qn au mot jdn. beim Wort nehmenprétendre v behauptenprétexte m Vorwandpreuve f Beweisprévenir v hier: verständigen,

benachrichtigen; warnenprovision f ProviantQu’est-ce qui vous arrive? Was ist mit Ihnen los?quelconque irgendeinradin geizigraide hier: steil; starrrâler v meckern

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rancunier nachtragendrapporter v hier: einbringen; berichtenraté verfehlt, vermasseltréconciliation f Versöhnungrécupérer v abholense régaler v sich schmecken lassenrejoindre v irr nachkommen, sich dazugesellenreligieuse f hier: französisches Gebäck;

Ordensfrause rendre v irr compte feststellen, bemerkenrequête f Bitteretomber v sur qn auf jdn. zurückfallen rétorquer v erwidernrévélation f Enthüllungrévéler v verraten, enthüllenréverbère m Straßenlaterneronronner v schnurren rouleau m Rolleruelle f Gässchensachet m Tüte, Tütchensacré hier: verdammt; heiligsaisir v irr greifen zu, ergreifen, packensalutations f, pl d’usage übliche Begrüßungensangloter v schluchzensatyre m Lustmolchsautiller v hüpfensculpté geschnitztsecouer v les puces à qn fam jdm. den Kopf waschen figsermonner v qn jdm. eine Strafpredigt haltensimilaire ähnlichla soixantaine f bien sonnée weit über sechzigsort m Schicksal

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souffler v flüstern; schnaufen souffrir v leidensoulagement m Erleichterungsoupçon m Verdachtstrangulation f Strangulierungtablier m Schürzetabouret m Hockertache f Flecktas m de ferraille Schrotthaufentempétueux ungeduldig, ungestümtendu verspannt; ausgestreckts’en tirer v, fam davonkommentiroir m Schubladetombe f Grabtomber v à la renverse hintenüber fallentomber v bien wie gerufen kommentrace f Spurtrahir v verraten, betrügentraits m, pl Gesichtszügetrajet m Weg, Strecketrembler v zitterntrinquer v anstoßentueur m en série Serienmörderse vanter v prahlenvendanges f, pl Weinlesevéreux zwielichtigvexation f Beleidigungvieillot altmodischviol m Vergewaltigungvoiture f de fonction Dienstwagenvolte-face f Kehrtwendungzèle m Eifer

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