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A chain story about Human Rights A different journey in Europe written by the students of APLL Implantation des arts et métiers - La Louvière - Belgium Lycée des métiers Louis Blériot - France Instituto Compresivo del Mare di Marina di Ravenna -Italy 1ο ΕΠΑΛ Ιεράπετρας – Greece Odysseus – eTwinning project on Human Rights - 2012-2013

Odysseus

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An eTwinning project, a chain story about Human Rights written by Belgium, French, Italian and Greek pupils

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A chain story about Human Rights

A different journey in Europe

written by the students of

APLL Implantation des arts et métiers - La Louvière - Belgium

Lycée des métiers Louis Blériot - France

Instituto Compresivo del Mare di Marina di Ravenna -Italy

1ο ΕΠΑΛ Ιεράπετρας – Greece

Odysseus – eTwinning project on Human Rights - 2012-2013

En s'inspirant de l'Odyssée antique , nous avons écrit l'histoire moderne d'une Odyssée, où nous y découvrons nos pays, guidé par les Droits de l'Homme et la liberté d'expression.

Getting inspired by the ancient Odyssey, we wrote the story of a modern Odysseus who discovered our countries, guided by the Human Rights and the freedom of expression.

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Pourquoi?

"Nous vivons une période particulière de l'histoire de l'Europe.La crise économique fait rage , des pays sont ballotés, malmenés, saignés à blanc.Les étudiants depuis deux ans reçoivent des informations qu'ils ont du mal à interpréter. Ils sont noyés dans les informations provenant des médias.Nous voulons au travers de notre aventure pédagogique les aider a décoder tout cela.L'Odyssée est une métaphore de ce que nous vivons actuellement .Le chemin d'Ulysse est semé d'épreuves, de souffrances, de choix, d'espoir, de soif de liberté.Qui mieux que les jeunes peuvent décrire leur pays, leurs visions des choses, leurs peurs, leurs attentes.Nous sommes quatre pays a nous être unis pour écrire cette Odyssée moderne.Nous avons le bonheur de compter parmi nous la Grèce. Berceau de notre civilisation et de la démocratie.Depuis plus d'un demi siècle, l'Europe est un espace de paix, de démocratie, de respect des droits de l'homme.Cela est il toujours vrai ?La peste brune est de retour partout en Europe, l'étranger est le responsable de tous les maux.Tordons le cou à ces préjugés et mettons les bons mots sur les bonnes choses

Ulysse chant VI"Hélas : en quelle terre ai-je encore échoué ?Vais je trouver des brutes, des sauvages sans justiceou des hommes hospitaliers craignant les Dieux ?"

Le projet Odysseus a marqué nos coeurs à jamaisLe voyage n'est pas terminé, il ne fait que commencer......"

Maurice Medici

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Why ?

"We live in a particular period in the history of Europe.The economic crisis rages, countries are buffeted, battered, bleading.Students for two years receive information they struggle to interpret. They are embedded in the information from the media.We want through our educational adventure to help them decode this.The Odyssey is a metaphor of what we are experiencing.The path of Ulysses is full of hardship, suffering, choice, hope, longing for freedom.Who can describe, better than young people their countries, their visions of things, their fears, their expectations.

We are four countries and we are united to write this modern Odyssey.We are fortunate to have with us in Greece. Cradle of civilization and democracy.For over half a century, Europe is an area of peace, democracy, respect for human rights.Is this still true?The brown plague is back across Europe, the alien is responsible for everything bad.Tweak the neck to these prejudices and put the right words on the right things.

Ulysses Canto VI"Alas: in what land have I arrived?

Will I find raw, wild without justice

or hospitable men, fearing the gods? "

The Odysseus project has marked our hearts forever

The journey is not over, it has only begun ….”

Maurice Medici

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Travail des élèves de l'Istituto Compresivo del Mare di Marina di Ravenna -Italie

A work of pupils from Istituto Compresivo del Mare di Marina di Ravenna - Italy

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Odysseus

Version française

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Première partie – Belgique

Il est là sur le quai de la gare.

Une valise à ses pieds, un sac contenant des livres.

Il part , il veut voir de ses yeux ce que devient la vieille Europe.

La crise économique fait rage, les partis extrémistes renaissent, les symboles que l'on croyait oubliés réapparaissent.

Sa ville se meurt, elle est devenue un cimetière industrielle. Ses entreprises étaient réputées dans le mode entier. L'acier, la faïence, le verre ont fait sa richesse. Elle était il y a soixante ans l'une des régions les plus riches du monde.

Aujourd'hui un quart de la population est sans emploi. Les jeunes sont désabusés et se réfugient dans des paradis artificiels.

Il veut voir, il veut comprendre.

Il prend la route comme son père pour trouver un avenir meilleur.

Des souvenirs d'enfance l'envahissent.

L'effervescence des voyages dans la famille en Italie. Les gens du sud venus chercher un emploi et qui ont quitté leur patrie ensoleillée.

Le sol se dérobe sous ses pieds, l'émotion est trop forte. Le doute l'envahit, fait il le bon choix ?

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Deuxième partie – France Le voilà en France, il vient de passer la frontière il y a maintenant 15h caché dans le coffre d'une Ford Escort, le conducteur a accepté de le passer en échange de 3000 euros. Il pense trouver des rues pavés d'or, des super beaux quartiers, des boutiques chics, des jolies filles à tous les coins de rue. Il espère manger de la baguette, du camembert et boire un bon verre de vin et goûter à pleins d'autres spécialités françaises. Il va enfin voir la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, le Louvre, l'Opéra, bref tous les monuments de Paris. La voiture s'arrête, le coffre s'ouvre. Le conducteur lui dit d'un air pressé et mal à l'aise :

"Allez sort, on est arrivé. Le voilà à Paris, il découvre que les rues ne sont pas pavés d'or, mais toute noires avec des détritus qui jonchent les trottoirs, des mégots parterre, et un monde pas possible qui marchent et qui courent dans tous les sens. Il est seul, dans un endroit qu'il ne connait pas, avec pour seul bagage un sac plastique rempli d'objets artisanaux et sentimentaux comme un collier, des photos de sa famille et quelques euros en poche.Il se met à chercher un endroit où passer la nuit. Il demande à un passant :

"- Pouvez-vous m'indiquer où se trouve un hôtel pas cher, s'il vous plait ?

- Je connais un hôtel à 30 euros la nuit, cela vous convient-il?

- Non, désolé c'est trop cher.- Il y a aussi un foyer qui accueille des personnes pas très loin de l'endroit où j'habite, vous

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voulez venir avec moi ?- Oui, j'accepte. Merci c'est très gentil à vous."Après une semaine passée à Paris il a découvert le métro. C'est impressionnant, il fait froid, il y a plein de monde, cela sent mauvais, il y a pleins d'indications mais c'est bien pratique car on peut se déplacer rapidement, et traverser Paris en un rien de temps.Il a enfin vu la Tour Eiffel, quelle est grande et belle, surtout le soir car elle brille de mille feux. C'est un spectacle impressionnant. Il est monté jusqu'au dernier étage et les gens en bas étaient tout petit petit comme des fourmis.

La vue était magnifique on voyait tout Paris, la tour Montparnasse, la Seine qui serpentait, le sacré Cœur une église qui domine la ville perchée sur une colline, les tours de la défense, le Louvre, et Notre Dame la cathédrale de Paris.

Il a goûté aux fameux escargots dans la brasserie à côté de chez lui. Beurk, ce n'est pas bon ! Par contre les fromages sont excellents : le brie, la vache qui rie, le reblochon, le camembert avec du pain frais que c'est délicieux !

Après avoir passé plusieurs mois en France, un jour en se promenant sur les Champs Elysés, cette avenue, la plus belle du monde, il pense partir vers un autre pays. En effet, il veut découvrir d'autres cultures, d'autres personnes et faire

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connaissance.

Mais où va-t-il aller ?

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Troisième partie - Italie

Il erre depuis longtemps dans les environs de la gare de Paris. Il réalise qu’il n’a que de la petite monnaie dans sa poche, puis il se rend compte qu'il ne serait jamais en mesure de se permettre de voyager confortablement en train. Il regarde autour de lui et voit un camion stationné avec une plaque d'immatriculation étrangère dont il ne reconnaît pas la provenance. Il envisage la possibilité d’y grimper, de se cacher dans la benne porte-outils et de chercher l’aventure. "Qui sait où cela va me mener ?", pense-t-il. Il décide de se débarrasser de sa valise trop volumineuse pour ne transporter que ce qui est nécessaire. Il vérifie que personne ne le voit, puis il se faufile à l’intérieur de la benne et attend le départ. Il a peur. Il ne sait pas vers quoi il va devoir faire face, mais le désir de s’en aller est trop fort.

Le camion part et le long du parcours il a dû endurer l'inconfort et les odeurs âcres de l’huile et du mazout. Le trajet lui semble interminable. La faim, la soif le tourmentent. L'incommodité de l'étroit endroit l'empêche de se reposer. Douze heures de voyage, douze longues heures vont finalement le conduire à destination. Il se rend compte qu'il est arrivé quand il entend le camionneur trafiquer la serrure des hayons. Il y a quelqu’un d’autre à côté de lui, mais il n’arrive pas à comprendre sa langue. "Où suis-je arrivé?" se demande-t-il. Des souvenirs d'enfance le ramènent à ses précédents voyages en Italie. Est-ce peut-être la langue italienne qu’il est en train d’entendre? Il attend le bon moment pour sortir sans être vu et cela ne se produit que lorsqu’ il perçoit le silence absolu des alentours.

Une fois descendu, il regarde autour de lui: il s’aperçoit qu’il est à la mer. Il se trouve à proximité d'un port. En face de lui des cargos, des bateaux de pêches et des bateaux de toute sorte. Derrière par contre, il distingue une grande zone industrielle. Fatigué et

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affamé, il marche à la recherche d'un endroit où se reposer et manger. Il se rend compte qu'il a du mal avec cette langue, mais aussi que non loin de là il y a un groupe de personnes qui parlent une langue plus familière pour lui. Il s'approche d'eux et demande: "C'est quoi cet endroit ?". Ils le regardent avec méfiance et lui répondent : "- Tu es à Marina di Ravenna, dans le port, en Italie.- Pouvez-vous me dire où je peux trouver un endroit où dormir? Mais je n'ai pas d'argent, sauf quelques malheureux euros.- T'es un clandestin, pas vrai ? - Comment l’avez-vous su ? - Nous sommes clandos, nous aussi. Et la vie n'est pas facile pour nous. Si l’on se fait prendre, on va rentrer au pays. Est-ce que tu as envie de nous rejoindre? Tu pourras même gagner un peu d'argent.- Comment ?- Nous, on pêche des palourdes qu’on va vendre ensuite au noir à quelques restaurateurs. Il faut juste faire attention à ne pas se faire choper, car la pêche des palourdes, c'est illégal ici.- J'ai pas le choix ... Je suis obligé d’accepter."

Il commence ainsi à travailler au noir et à vivre avec ses nouveaux amis. Il découvre que l'endroit où il va séjourner est une petite baraque sale, abandonnée et loin des regards indiscrets. Il passe ses nuits à pêcher et ses journées à visiter les merveilles de ce lieu. Après une semaine, avec le peu d'argent gagné, il achète un billet pour le bus qui le mènera dans le centre-ville de Ravenne. Monté dans le bus, il voit qu'un homme en uniforme est en train d’avancer vers lui. Son cœur se met à battre fort. L'angoisse le saisit, il commence à suer, sa respiration devient haletante, comme s’il venait de courir, il a l'impression que tout le monde le regarde. Après l’avoir rejoint, l'homme en uniforme lui demande quelque chose dans cette langue si peu familière."- Biglietto, per favore".Le regard effrayé, il reste silencieux. Le contrôleur comprend qu’il est un étranger."Ticket, please".Il sort un billet de sa poche et le lui donne. Le contrôleur s'en va, et il pousse un soupir de soulagement.

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Arrivé en ville, il se dirige vers le centre.

Il gagne la Piazza del Popolo, dont les colonnes sont dédiées à Saint Vitale et Saint Apollinaire, les patrons de la ville. En face il y a l'Hôtel de Ville avec ses dentelles de style vénitien. Il visite la Basilique de Saint Vitale avec sa caractéristique forme octogonale très semblable à celle de Sainte-Sophie à Istanbul, qu’il a visitée auparavant. Il visite le Mausolée de Galla Placidia, avec ses mosaïques reluisantes et il tombe en

admiration devant leur beauté. Il visite le Mausolée de Théodoric et le fameux tombeau de l'illustre poète Dante Alighieri. En marchant dans les rues de la ville, il sent un nouveau parfum. Il le suit et il arrive en face d'une maisonnette blanche à

rayures vertes. Il s’approche intrigué et affecté par un certain creux à l’estomac. Une famille italienne est en train de manger un drôle de pain avec quelque chose à l'intérieur. Il se tourne vers la propriétaire du kiosque et maladroitement il demande: "Can I have that ?" en lui indiquant ce bizarre pain parfumé.Il se trouve à goûter pour la première fois la piadina romagnole, farcie avec le célèbre fromage squaqquerone, de la roquette et du jambon cru. Il trouve tout cela délicieux. La propriétaire du kiosque aux joues rubicondes et au regard sympa lui offre un verre de vin rouge Sangiovese.

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Les jours suivants, il goûte aux autres spécialités du coin comme : les cappelletti à la bolognaise, les passatelli dans le bouillon, les nouilles aux champignons, la polenta avec de la saucisse, les rillons et le savarin de Romagne. Il trouve que les habitants de cette ville ont une vraie richesse gastronomique.Il reste à Ravenne trois mois. Pendant ce temps, il se lie d’amitié et sympathise avec les gens du pays et leur langue qu'il trouve particulièrement douce. Une nuit il sort avec ses camarades de baraque pour aller à la pêche. Comme ils sont au large, ils entendent soudain un hélicoptère qui est en train de survoler la mer. Un jet de lumière les embrase. C'est l'hélicoptère de la police. On les a découverts. Le trouble est si grand, ainsi que la peur. Bientôt la navette de la police viendrait les attraper et les arrêter. "Quoi faire?" La première des solutions est de profiter de l’agitation en cours pour se glisser, inaperçu, dans les eaux de la mer. Sombrer et nager à l’écart du jet de lumière. Et c'est ce qu'il fait ! Une fois assez loin, il remonte à la surface juste à temps pour voir ses copains se faire arrêter. Il sait déjà ce qu’il va leur arriver. Le sort de tous les immigrants illégaux. Ils seront rapatriés et chacun sera obligé d'aller au-devant de son destin : guerres, faim, persécutions, désespoir ...Il nage jusqu'à gagner un rocher. Il se repose et attend le lever du jour. A l'aube, un vieux yachtman le voit et le secourt."Hé, monte. Je vais t’emmener chez moi.""Merci ! "Chez le vieux yachtman il trouve un repas chaud, la chance enfin de prendre une douche et de mettre des vêtements, vieux mais propres. La femme du vieux yachtman se dispute avec son mari. Elle ne le veut pas dans sa maison. Elle ne veut pas héberger un clandestin. Elle veut le dénoncer.Pour ne pas créer de problèmes, il sort en cachette et il s’en va. Il parcourt à pied la plage de Marina di Ravenna. Il est encore tôt dans la matinée, mais il y a déjà quelques personnes qui se promènent : un homme avec son chien, une mère avec ses enfants jouant sur la rive, un couple de jeunes à cheval fait éclabousser l'eau de la mer, quelques jeunes font de la planche à voile et un autre navigue à la voile. En regardant tout cela il

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éprouve un sentiment de liberté, mais aussi de profonde solitude, car il est tout seul, il ne connait personne et il n'a plus d'endroit où aller. Il atteint la baraque désormais inhabitée. Il ramasse l'argent que ses anciens copains avaient caché dans des matelas jetés par terre. Ce n’est pas beaucoup, mais ça devra suffire pour un bon bout de temps. Il ramasse ses quelques affaires dans un sac et il sort. Il ne peut pas rester là, ni continuer à travailler illégalement sans connaître aucun droit. Il marche jusqu'au bout de la jetée. Il s’assoit au pied du phare et regarde la mer. Des cargos chargés de conteneurs sont en train d’entrer dans le port, un ferry transporte des voitures et du monde d'un côté à l'autre, des bateaux de plaisance sont amarrés dans les yacht-clubs. Il rêve. Il rêve d'être un citoyen du monde qui n'a pas seulement des devoirs mais aussi des droits. Il rêve de son pays désormais si loin, souvent en guerre et sans perspectives pour l'avenir. Dévasté. Marina di Ravenna semble encore un petit coin de paradis : grande ouverture pour ceux qui viennent de loin, mais pas pour ceux qui y viennent illégalement. Le racisme? Il l’a connu, lui aussi ! Juste un peu, heureusement ! Des épisodes isolés.Las de continuer à vivre comme un clandestin, il décide de partir. Il voit un gros bateau prêt à quitter le port, il décide de monter à bord et de continuer à son bord son aventure.

Qui sait où va-t-il aborder?

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Quatrième partie - Voyage vers la Grèce

Odysseus se sent fatigué. Il s'assoit sur un banc face au navire prêt à prendre la mer et ferme les yeux. Comment a-t-il pu gâcher sa vie ?...Il se rappelle son voyage en train, quand il a quitté sa ville en Belgique et son idée folle de vivre comme un clandestin. Il pourrait voyager n'importe où au sein de l'Union Européenne avec uniquement sa carte d'identité de citoyen belge, mais il a été choqué, si touché, par l'image d'Ahmet ! Ahmet était assis à côté de lui dans le train. Ils ont parlé. Il était nerveux et il a paniqué quand le contrôleur lui a demandé ses papiers. La couleur de sa peau l'a trahi...Odysseus l'a vu descendre du train accompagné d'un agent de police. Ahmet l'a regardé, plein de désespoir. Sur le siège vide à côté d'Odysseus se trouvait un livre. C'était celui d'Ahmet. Odysseus de James Joyce, en anglais. Il l'a pris et l'a ouvert. Il y avait une dédicace sur la première page, écrite dans une langue qu'il ne connaissait pas, probablement la langue maternelle d'Ahmet. Il l'a refermé. Quelqu'un avait dessiné un petit coeur sur la couverture...Ainsi, il a décidé de vivre comme un clandestin, de comprendre ce qu'ils ressentent, tous ceux qui viennent en Europe avec leurs rêves et leurs espoirs qui, la plupart du temps, s'envolent.Il a donné presque tout son argent afin d'entrer en France illégalement. Il vivait de rien, mais il a fait la connaissance de personnes et rencontré des situations qu'il n'aurait jamais pu faire autrement.Et maintenant, quoi ?...Il sent une présence près de lui et ouvre les yeux. Un homme est assis sur le banc. Il fume, perdu dans ses pensées. Il se retourne, il le regarde et sourit- Kalimera !- Odysseus connaît ce mot. Grec !- Bonjour!- Français ? Je ne parle pas le français ! Parlez-vous anglais ?- Je parle anglais, oui. Etes-vous grec ?- Oui, je m'appelle Manolis et je suis de Crète !Manolis lui serre la main.- Je m'appelle Odysseus et je suis belge.- Odysseus !!! Un prénom grec ! Allez-vous voyager à bord de ce

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bateau?- J'y réfléchis. Je n'ai pas de destination en particulier. Et vous ?- Je viens de croiser mon fils. Il travaille sur ce bateau. C'était une coïncidence de le retrouver ici, je vais à Ancona. Je suis chauffeur de camion et je transporte des légumes de chez moi jusqu'en Europe centrale. Maintenant je retourne en Grèce. Je prendrai le ferry pour Patras et ensuite je continuerai jusqu'en Crète.- C'est un long voyage ! Je ne suis jamais allé en Grèce.Odysseus raconte à Manolis l'aventure qu'il a commencé.

- Venez donc avec moi comme cela vous connaîtrez la Grèce. Je serai ravi de vous avoir comme compagnon de voyage. Je n'aime pas être seul et vous avez l'air d'être un homme sympathique.

C'est comme cela qu'Odysseus et Manolis voyagent ensemble jusqu'Ancona et ensuite par bateau jusqu'à Patras, cette fois en tant que passager normal. C'est là qu'il regrette d'avoir laissé ses bagages à la gare à Paris. Ses livres lui manquent, maintenant, pendant les longues heures à bord. Sans arrière-pensée, il demande à Manolis s'il a des livres avec lui. Il sourit, ouvre son sac à dos et lui tend un livre.- Il porte ton nom ! Prends-le !Odysseus reste figé, sans voix, à regarder le livre et le petit coeur dessiné sur la couverture. Il n'en croit pas ses yeux. C'est Odysseus, le livre qu'Ahmet a laissé sur le siège du train...- Comment avez-vous trouvé ce livre ?- Pourquoi demandez-vous cela ? Ma fille, Pénélope, est étudiante à Paris et elle a trouvé des livres jetés par terre dans une gare à Paris. Je l'ai vue il y a quelques jours et elle m'a donné les livres pour les ramener à la maison. Elle rentre dans quelques semaines et elle veut les livres.- Incroyable !... Une telle coïncidence ! Où sont les autres livres ? Ils sont à moi !Odysseus raconte à Manolis ce qui est arrivé à Paris.- Ils sont dans le camion. Je vous les rendrez, mais Pénélope sera triste...Manolis sourit.

A l'horizon, ils aperçoivent le port de Patras.

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En arrivant à Patras ils n'ont pas beaucoup de temps pour visiter la ville. Manolis est pressé et ils sont juste allés déjeuner au centre ville. Odysseus est impressionné par le grand nombre de personnes noires autour du port. Manolis explique :

- Ce sont tous des clandestins ou des réfugiés qui veulent gagner l'Italie. Ils cherchent la moindre occasion de se cacher dans ou sous un camion et embarquer, parfois au risque de leur vie. Ils ne veulent pas rester en Grèce mais quelques fois ils sont piégés. La Grèce est la porte de l'Europe pour les réfugiés et immigrés qui viennent d'Asie ou d'Afrique à cause de sa position géographique. Même s'ils réussissent à quitter la Grèce et à atteindre un autre pays, les lois Européennes les renverront dans le pays d'où ils viennent, c'est-à-dire la Grèce, alors ils sont piégés ici. C'est très triste. Ils essaient de survivre vivant dans des wagons de train vides, près du port, ils mendient pour avoir à manger ou vendent des cd illégalement. Les gens d'ici ont peur d'eux et ils ne rateraient pas une occasion de se débarrasser d'eux...Odysseus se rappelle son expérience à Ravena.Avant de quitter Patras, ils visitent la cathédrale de Saint Andreas. Manolis, comme la plupart des grecs, est croyant et veut allumer une bougie pour le salut de son âme.

Tandis que le camion quitte la ville, Odysseus remarque au loin le grand pont suspendu de Rion-Antirion, un miracle de la technologie moderne. « Tant de contradictions dans notre monde » pense-t-il.... Nous nous concentrons sur le matériel et nous oublions d'être des êtres humains... Combien d'hommes ont travaillé sur ce pont? Beaucoup étaient certainement des immigrés, probablement maltraités... »

Vers Athènes

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Odysseus s'endort dans le camion. Après deux heures ils arrivent à Athènes et Manolis le réveille pendant qu'il gare le camion sur les quais, près du navire. Il y a grève et le navire partira à minuit alors Manolis suggère de prendre le métro ou le train jusqu'au centre ville d'Athènes. Qui sait si Odysseus aura l'occasion de revoir Athènes ? Premier arrêt : le square Omonia. Des immigrés partout : des noirs, des asiatiques, des blancs, des sans-abri, des mendiants...Odysseus se sent mal. Il voit un estropié en train de mendier et il se sent chanceux d'être en bonne santé. Il pense à la vanité de la richesse inutile, alors que la seule richesse est la bonne santé. Prochain arrêt : le square Syntagma. Une camionnette de solidarité distribue des biens pour les sans-abri et les nécessiteux. Donc, il y a toujours des gens qui s'occupent des autres, et qui s'en moquent qu'il s'agisse de grecs ou d'immigrés. Il y a toujours de l'espoir dans le monde...

Le temps presse et il veut voir l'Acropolis, même si ce n'est que de loin. Ils marchent le long de la voie piétonne de la station de métro jusqu'à l'entrée du site archéologique de l'Acropolis, discutant avec Manolis de la gloire de la Grèce Ancienne, l'impact de la civilisation grec sur le monde entier et la situation catastrophique de la Grèce d'aujourd'hui.

" Les hauts et les bas de l'histoire ne changent pas le sourire, la fierté et l'hospitalité du peuple grec ordinaire. " dit Manolis. "Rappelle-toi Odysseus ! Ce que tu vois aux informations à la télévision n'est pas ce qui caractérise la Grèce entière. Les étrangers

mettent des étiquettes sur le peuple grec, des stéréotypes qui m'attristent parce qu'ils ne sont pas vrais... »Ils reprennent le métro jusqu'au port. Un vieillard est assis sur un banc. Il est sale et il n'a pas l'air d'avoir toute sa tête. Un jeune homme vêtu de noir entre, il le voit et il commence à lui crier dessus et le pousse pour qu'il descende du train. Manolis se

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fâche, une femme aussi, et ils commencent à se disputer avec le jeune homme. Il descend à l'arrêt suivant... Manolis demande au vieux monsieur s'il a besoin de quelque chose mais il ne répond rien. Il se contente de regarder Manolis. La dame et Manolis aident le vieil homme à descendre à l'arrêt suivant et Odysseus voit que Manolis lui donne un peu d'argent. Manolis remonte dans le tain rapidement sans rien dire. En arrivant au port il fait nuit. La navire va prendre la mer bientôt.Quelques minutes plus tard ils sont dans leur cabine. Manolis a tout organisé sans demander d'argent à Odysseus. « Vous êtes mon invité et vous ne payerez rien. C'est ce que veut dire l'hospitalité crétoise. » il dit avec un sourire.

Odysseus regarde la mer, en pensant à tout ce qu'il a vécu pendant la journée. Maintenant il mettait le cap vers la partie la plus au sud de l'Europe. Qu'y avait-il d'autre à apprendre ?

Vers HéraklionLe bateau arrive à Héraklion tôt dans la matinée. Un café grec leur ferait du bien, donc ils se dirigent vers la place centrale de la ville, appelée " Les Lions" pour un café et un délicieux " bougatsa ", quelque chose qui ressemble à une tarte à la crème sucrée."- Que voulez-vous faire ce matin? Nous sommes chez

moi maintenant, vous êtes mon invité et la matinée est à vous. Nous avons largement le temps d'aller à Iapetra.- J'aimerais bien visiter le palais Knossos ! Est-ce possible ?- Mais bien sûr ! Pourquoi pas ? Je ne l'ai pas visité depuis que mes enfants étaient petits."

Knossos n'est pas loin du centre. Ils prennent un taxi. Odysseus regarde les gens. La crise économique touche tout le monde mais ils ont tous l'air heureux, souriant.

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"- Nous sommes fous nous les grecs" dit Manolis.Le site archéologique de Knossos est impressionnant. Connu dans le monde entier pour son histoire, le palais se tient devant lui avec son architecture particulière. Odysseus reste devant le fresque avec les dauphins, émerveillé. Il se sent ému, pour une raison inconnue. Le rois Minis vivait ici il y a des milliers d'années et son trône est toujours là."- Connaissez-vous le mythe du Minotaur ? demande Manolis.- Oui. Le labyrinthe est-il ici ?- Le labyrinthe est dans le sous-sol du palais. Que signifie labyrinthe Odysseus ?"Odysseus est surpris d'entendre une telle question philosophique à ce moment précis mais peut-être que l'endroit tout autour de lui modifiait les sens, les emmenant loin du commun, de l'ordinaire."- Le but du labyrinthe est de nous faire perdre notre sens d'orientation, n'est-ce pas ? Perdre le contact avec la réalité. Est-ce que ceci nous provoque de l'anxiété ou de la sérénité ? Nous avons peur de l'incertitude et nous cherchons désespérément la sécurité du connu, la sortie vers notre monde réel. C'est comme cela que je le vois. dit Odysseus.- N'est-ce pas la raison d'être de toute notre vie ?" dit Manolis, regardant la mer au loin.Ils se trouvent à la sortie du site archéologique, quand le portable de Manolis sonne. Quelle langue étrange est le grec. Manolis parle vite et fort, avec un sourire tout en faisant des gestes. Odysseus l'observe."C'était mon cousin. Il est ici à Héraklion et il voudrait venir nous

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chercher ici avec sa voiture et nous emmener déjeuner chez lui dans son village. Il sera là dans 5 minutes."- Très bien ! Il serait intéressant de découvrir un village crétois.Les crétois sont très amicaux, et très accueillants, surtout dans les villages.Alors, Odysseus fait la connaissance du cousin de Manolis, qui s'appelle aussi Manolis ! Ils montent dans la montagne et atteignent un petit village traditionnel. Les maisons traditionnelles, les petites rues pleines des parfums des plantes, la montagne verte au loin... le tout donne à Odysseus un sentiment de sérénité.Cette après-midi est une révélation pour Odysseus. Un mariage se prépare et les femmes préparent un repas traditionnel. La femme de Manolis apporte des omathies, de la viande bouillie et "du riz du mariage" qui est si délicieux ! Les hommes parlent du mariage, y compris l'oncle de Manolis. Odysseus apprend ce qu'est le "vendetta" crétois, la revanche qui peut suivre des générations et le "proxénio", lorsqu'une femme épouse un homme choisi par son père, ce qui la prive du droit de tomber amoureuse et de choisir son propre époux. Avant, les femmes n'avaient pas les mêmes droits que les hommes, elles restaient à la maison en tant que femme au foyer, et elles devaient obéir aux hommes, et c'est toujours le cas de certains vieux couples dans les villages.Ils quittent le village en fin d'après-midi. Le camion est garé près du port et c'est là que le cousin de Manolis les dépose. Au moment de partir pour Ierapetra, Odysseus entend Manolis qui parle à quelqu'un en hurlant. Un homme est en train de battre son enfant. Manolis est sur le point d'accourir, mais le père et l'enfant s'enfuient. "Je ne supporte pas l'injustice et la violence" dit Manolis.

Vers Ierapetra

Le voyage à Ierapetra dure environ 1 heure et demie par route. Odysseus s'endort.Manolis pense à toutes les coïncidences à partir du moment où il a rencontré Odysseus. Son nom grec, le livre d'Ahmet, les livres trouvés à Paris par sa fille. Et cette folle aventure de vivre comme un clandestin ! "Quelque chose est très important pour Odysseus

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dans tout cela" pense-t-il.Quand Odyseus se réveille il n'y a plus de route devant lui mais une vieille maison en pierre magnifique et un grand portail."- C'est chez moi, Odysseus ! Venez. Vous devez avoir faim maintenant. Ma femme aura cuisiné quelque chose pour nous. Je l'ai appelé pendant que vous dormiez.- Vous m'invitez dans votre maison ? Mais ... vous ne me connaissez pas !- Vous vous y habituerez ! C'est comme cela que nous traitons nos invités ! L'hospitalité crétoise, vous vous souvenez ?- Très bien"Le portail s'ouvre et on aperçoit un jardin magnifique. Un enfant joue joyeusement et une femme le surveille. La femme s'approche."- Bienvenue- Voici ma femme et mon jeune fils.- Heureux de vous rencontrer."

Le lendemain matin Manolis et Odysseus prennent leur café dans le jardin. Ils voient la mer au loin."- Aujourd'hui je vous montrerai la région" dit Manolis. Je n'ai pas de voyage pendant quelques jours alors je peux vous montrer les environs.- Ce serait chouette.- Préparez-vous à prendre la mer, Odysseus, j'ai une surprise pour vous."A ce moment-là le téléphone sonne. Lorsque Manolis raccroche il explique."- Avant de partir nous devons faire une halte à l'école de ma fille. Il faut que j'y signe un papier.- D'accord. Mais dîtes-moi, Manolis. Combien d'enfants avez-vous ? J'en ai compté 4 jusque-là. Y en a-t-il d'autres ?"Manolis et Odysseus rient.En arrivant à l'école, Maria, la fille de Manolis, les attend à l'entrée. C'est une jeune fille souriante d'environ seize ans.Manolis la suit et Odysseus reste au rez de chaussée, dans la cour. Il s'arrête devant la bibliothèque et regarde par la fenêtre. Il voit une grande affiche sur le mur avec des photos et son nom écrit en grandes lettres "Odysseus". "C'est complètement fou..." pense-t-il.

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Quand Manolis revient il lui dit que Maria participe à un projet de collège et que son équipe est invitée en Belgique pour un événement.- En Belgique? Je suis de la Belgique ! dit Odysseus, encore une fois surpris par une coïncidence.- Pour l'instant vous êtes à Ierapetra et vous allez visiter une petite île merveilleuse qui s'appelle "Chryssi", l'île dorée, dit Manolis en souriant.

Odysseus n'allait pas le contester. Une heure et demie plus tard ils atteignent l'île et le bateau en fait le tour. Odysseus n'en croit pas ses yeux. De l'eau vert-bleu, du sable doré, des coquillages merveilleux et aradis. Le propriétaire du bateau leur offre du "raki" (boisson traditionnelle crétoise) et du concombre frais, "ladouristo" (des gâteaux d'orge crétois couverts de tomates et de l'huile d'olive) et du fromage crétois.

Ils arrivent au port d'Ierapetra dans l'après-midi. Odysseus demande quelle est l'histoire du fort à l'entrée du port. Il a été construit au 13ème siècle par les Vénitiens. Le beau temps leur donne envie de se promener dans la vieille ville.

Les rues étroites, les visages souriants, les fleurs sur les balcons

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et les pots créent une ambiance amicale. A la fin de leur promenade, ils s'arrêtent dans une taverne près du fort pour du raki et du meze. La table est couverte de la délicieuse nourriture crétoise. C'est une belle soirée calme, mais soudain Odysseus et Manolis voient deux pakistanais chassés par plusieurs hommes en noir. Manolis et quelques autres locaux mettent fin à l'incident. Manolis essaie d'expliquer à Odysseus que cela arrive rarement. Il y a des clandestins dans la région, qui travaillent dans les champs, vivant paisiblement, mais certaines personnes pensent que s'ils leur font peur ou les battent, cela réglera le problème de l'immigration illégale. L'incident perturbe Odysseus et il demande à Manolis de rentrer. Des images de tout ce qu'il a vu pendant ses voyages autour de l'Europe lui viennent à l'esprit. Il a le mal du pays. Il veut retourner à ses racines. Il ressent le besoin de mettre ses pensées et ce qu'il ressent sur papier et il a besoin du calme de sa propre maison. En entrant dans la maison de Manolis il voit un amandier et se rappelle du cerisier que son père a planté dans leur jardin en Belgique. Oui...il est temps de rentrer à la maison.Le lendemain matin il annonce sa décision à Manolis."- D'accord, dit-il, mais promettez-moi que quand ma fille Maria ira à Bruxelles, vous irez la trouver et éventuellement aidera ses professeurs s'ils ont besoin de quelque chose.- C'est promis», dit Odysseus. Maintenant vous êtes mon ami !- Dès que vous serez prêt, dites le moi, et je vous conduirai à Héraklion.- Mais ce n'est pas la peine. Je prendrai le bus...»- Ne dites rien. Je vous conduirai à Héraklion.»L'après-midi, à l'aéroport, Manolis souhaite à Odysseus un bon retour à la maison et lui remet une boîte. "Vous l'ouvrirez une fois à la maison, d'accord ?"- Au revoir, Manolis. Merci pour tout. Nous nous reverrons.

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Cinquième partie – Retour en BelgiqueMai 2034

J’ai ouvert cette boîte, ta boîte, et j’y ai découvert ton histoire, votre histoire.

Je ne savais pas que tant de coincidences vous avaient unis toi et maman.

Je comprend mieux pourquoi tu m’as enseigné que dans la vie rien n’est impossible et qu’il faut toujours voir le bon côté des choses.

Mon plus grand souhait serait que le monde aille mieux, qu’il se relève de cette crise économique et des valeurs. Qu’il grandisse dans l’optimisme comme tu l’as fait papa.

Tu as tout quitté afin de vivre ta merveilleuse aventure sans savoir que ton destin était déjà tracé et que tu devrais vivre ici, près de cette plage qui abrite ces merveilleux coquillages.

Papa Marolis les adorait lui aussi, surtout ceux en forme de spirale qui ressemblent à un labyrinthe.

Pour toi Odysseus, pour toi maman Maria et toi Papou, j’ai mis par écrit les hasards d’une vie qui montrent que l’on peut toujours remonter la pente et sortir de l’ombre.

Clio

La sonnette de la boutique retentit .

Une cliente vient de franchir le pas de la porte.

Clio tient une librairie à Ierapetra qui s’appelle « Z ».

Ce qui signifie en grec ancien « il est vivant »

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ODYSSEUS

English version

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Part 1 - Belgium

There he is, on the train platform.

A suitcase by his feet, a

bag of books.

He is leaving, he wants to

see with his own eyes

what is happening to the

old Europe.

The economic crisis is

raging, extremist parties

are reborn, symbols believed to be forgotten reappear.

His city is dying, it became

a cemetery of industry. Its

companies used to be well

known around the world.

Steel, porcelain, glass had

built its wealth. Sixty years

ago it was one of the

richest regions of the world.

Today, a quarter of the population is unemployed. Young people

are disillusioned and take refuge in artificial paradises.

He wants to see it, in order to understand.

He hits the road, like his father, to find a better future.

Childhood memories invade.

The excitement of travel with the family to Italy. Southern people

who came looking for a job and who had left their sunny

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homeland.

He loses the ground beneath his feet, the emotion is too strong.

Doubt invades, has he made, the

right choice?

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Part 2 - France

Here he was in France. He had just crossed the border hidden in

a Ford Escort truck for 15 hours, the driver had agreed to take

him in exchange for 3,000 euros. He was expecting to find streets

paved with gold, great uptown, chic boutiques, pretty girls all

over the place. He hoped to eat baguettes, camembert and drink

a good glass of wine and taste a lot of other French specialties.

He would finally see the Eiffel Tower, the Arc de Triomphe, the

Louvre, the Opera, in short all the monuments of Paris.

The car stopped, the trunk opened. The driver said in a pressed

air and uncomfortable:

"Come on out, we arrived"

Here he was in Paris. He

discovered that the

streets were not paved

with gold, but all black

with debris littering the

sidewalks, cigarette butts

on the pavement, and so

many people that didn’t walk but ran in all directions. He was

alone, in a place he did not know, with only luggage a plastic bag

filled with crafts and sentimental objects such as a necklace,

pictures of his family and a few euros in his pocket.

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He began to look for a place to spend the night. He asked to a

passer-by :

"- Can you tell me where to find a cheap hotel, please?

- I know a hotel at 30 euros a night, are you okay with it?

- No, sorry it's too expensive.

- There is also a home that welcomes people not far from where I

live; do you want to come with me?

- Yes, I do. Thank you, that's

very kind of you. "

After a week in Paris he

discovered the underground.

It was impressive, it was

cold, there were plenty of

people, it smelt bad, it was

full of information but it was

convenient because you were able to move quickly, and cross

Paris in a wink of an eye.

He finally saw the Eiffel

Tower, how big and

beautiful it was,

especially at night

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because it sparkled. It was an impressive sight. He climbed to the

top floor and the people downstairs were tiny as ants. The view

was beautiful, you could see all around Paris, the Montparnasse

Tower, the Seine River meandering, the Sacré Coeur church

overlooking the city on a hill, the Defense skyscrapers, the

Louvre, and Notre Dame Cathedral in Paris.

He tasted the famous

snails in the brewery

next door. Yuck, they

were disgusting. On the

contrary cheeses were

excellent: brie, La vache

qui rit, Reblochon,

Camembert with fresh

bread is delicious.

After spending several months in France, one day while walking

on the Champs Elysées, this avenue, the most beautiful in the

world, he thought to move to another country. In fact, he wanted

to learn about other cultures, and get to know other people.

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But where could he to go?

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Part 3 - Italy

He had been wandering around the train station in Paris for a

long time. He realized that he had only some change in his

pocket, and then he realized he would never be able to afford to

travel comfortably by train. He looked around and saw a truck

with a foreign number plate parked, he did not recognize where

the truck was from. He thought of the possibility to climb onto it,

hid in the bucket tool holders and sought adventure. "Who knows

where it will lead me? ", he thought. He decided to get rid of his

bulky suitcase and to carry only what is necessary. He checked

that nobody was looking, and then he sneaked inside the bucket

and waited for the departure. He was scared. He did not know

what he would have to face, but the desire to go was too strong.

The truck left and along the way he had to endure the discomfort

and pungent smells of oil and fuel. The journey seemed endless.

He was tormented by hunger and thirst. The inconvenience of the

narrow space prevented him from resting. Twelve hours of travel,

twelve long hours would finally lead to the destination. He

realized that he arrived when he heard the truck driver fidgeting

with the hatchback locks. There was someone else beside him,

but he did not understand his language. "Where am I arriving?"

he was wondering. Childhood memories of him took him back to

his previous trips to Italy. Was this perhaps Italian language that

he heard? He waited for the right moment to leave without being

seen and it occurred only when he detected the absolute silence

in the surroundings.

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Once out, he looked around

him, he realized that he was

by the sea, close to a port. In

front of him freighters,

fishing boats and boats of

any kind. Behind him, he

distinguished a large

industrial area. Tired and

hungry, he walked looking for a place to rest and eat. He realized

that he had trouble with the language, but also not far away

there was a group of people who spoke a language more familiar

to him. He approached them and asked: “What is this place? “.

They looked at him with suspicion and told him : “You are in

Marina di Ravenna, the harbor, in Italy.”

“Can you tell me where I can find a place to sleep? But I have no

money, but a few unfortunate euros.”

“You're an illegal, right?”

“How did you know?”

“We are, too. And life is not easy for us. If we get caught, we'll go

home. Do you want to join us? You can even earn some money.”

“How? ”

“We fish clam and then we sell them on the black market to a few

restaurants. Just be careful not to get caught, because the clam

fishery is illegal here.”

“I have no choice ... I have to agree.”

He thus began to work illegally and lived with his new friends. He

discovered that the place where he stayed was a dirty little

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shack, abandoned and away from prying eyes. He spent his

nights fishing and his days visiting the wonders of this place.

After a week with the little money earned, he bought a ticket for

the bus that would take him in the center of Ravenna. Boarded

on the bus, he saw a man in uniform moving forward towards

him. His heart started to beat fast. The anxiety upon him, he

began to sweat, he felt breathless, as if he had run, he had the

impression that everyone was watching him. After coming nearer

him, the man in uniform asked something in that not so familiar

language.

“ Biglietto, per favore.”

With a frightened look, he remained silent. The controller

concluded that he was a stranger.

“Ticket, please.”

He pulled out a note from his pocket and gave it to him. The

controller went away, and he breathed a sigh of relief.

Arrived in town, he

went to the center.

He reached the Piazza

del Popolo, whose

columns were

dedicated to Saint

Vitale and St.

Apollinaris, the

patrons of the city. In

front there were the City Hall with its Venetian-style lace. He

visited the Basilica of San Vitale with its distinctive octagonal

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shape very similar to that of Hagia Sophia in Istanbul, that he had

visited before.

He visited the Mausoleum

of Galla Placidia, with its

gleaming mosaics and he

stayed in awe of their

beauty. He visited the

Mausoleum of Theodoric

and the famous tomb of the famous poet Dante Alighieri.

Walking through the streets of the city, he felt a new smell. He

followed it and he got in front of a white house with green stripes,

intrigued and affected by a hollow stomach. An Italian family was

eating funny bread with something inside. He turned to the kiosk

owner and awkwardly asked : “Can I have that?” indicating that

weird flavored bread.

He tasted for the first time Romagna flatbread stuffed with the

famous squaqquerone cheese, arugula and prosciutto. It was all

delicious. The kiosk owner with red cheeks looked nice and

offered him a glass of red wine Sangiovese.

The following day, he tasted other specialties in the area such

as : Cappelletti bolognese, passatelli in the broth, noodles with

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mushrooms, polenta with sausage, pork scratching and Savarin

Romagna. He found that the inhabitants of this city had a real

gastronomic wealth.

It remained to Ravenna three months. Meanwhile, he befriended

and sympathized with the locals and the language that he found

particularly nice.

One night he went out with his mates for fishing. As they were

off, they suddenly heard a helicopter flying over the sea. A jet of

light embraced them. It was a police helicopter. They were

discovered. The disorder was so great, and fear too. Soon the

police boat would catch them and stop them.

“What to do?”

The first solution was to take advantage of the ongoing agitation

to slip, unnoticed, in the waters of the sea, sank and swam away

from the light jet.

And that's what he did!

Once far enough, he rose to the surface just in time to see his

friends being arrested. He already knows what will happen to

them. The fate of all illegal immigrants. They would be

repatriated and everyone would have to go to meet his destiny:

war, hunger, persecution, hopelessness...

He swam to reach a rock. He sat and waited for the dawn. At

dawn, an old yachtsman saw him and rescued him.

“Hey, come. I'll take you home.”

“Thanks! “

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In the old yachtsman house he found a hot meal, a chance to

finally took a shower and put on old but clean clothes. The wife of

the old yachtsman quarreled with her husband. She did not want

him in her house. She did not want to host an illegal. She wanted

to turn him in the police.

Not wanting to create problems, he came out in secret and he

went. He traveled on foot to the beach of Marina di Ravenna. It

was still early in the morning, but there were already a few

people walking around, a man with his dog, a mother with her

children playing on the shore, a young couple on horses making

splash water from the sea, some young people windsurfing and

another sailing. Looking at all these he felt a sense of freedom,

but also of solitude, because he was all alone, he did not know

anyone and he had no place to go. He reached the house, now

uninhabited. He picked up the money that his former friends had

hidden in mattresses thrown on the ground. It was not much, but

it would suffice for a long time. He picked up his few belongings

in a bag and leaves. He couldn’t stay there, or continue to work

illegally without having any right.

He walked to the end of the pier. He sat at the foot of the

lighthouse and watched the sea freighters loaded with containers

were now entering the port, a ferry transported cars and people

from one side to the other, pleasure boats were moored in the

yacht clubs.

He dreamed. He dreamed of being a citizen of the world who had

not only duties but also rights. He dreamed of his country now so

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far away, often at war and with no prospects for the future.

Devastated. Marina di Ravenna still seemed like a little paradise:

openness for those who come from afar, but not for those who

came illegally. Racism? He met it, too! Just a little, thankfully!

Isolated episodes.

Tired to continue living in secret, he decided to leave. He saw a

big boat ready to leave the port, he decided to board and

continue his adventure.

Who knew where he would arrive?

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Part 4 - Greece

Odysseus was feeling tired. He sat on a bench, facing the ship

that was ready to sail and he closed his eyes. How did he mess

up his life?...

He remembered his trip by train, leaving his town in Belgium

and his crazy idea to live as an illegal immigrant. He could travel

anywhere in the European Union, just with his identity card as a

Belgian citizen he was, but he was shocked, so touched by the

image of Ahmet! Ahmet was sitting next to him in the train.

They had talked. He was nervous and he got panicked when the

ticket collector asked for his papers. The color of his skin had

betrayed him... Odysseus saw him descending the train escorted

by a policeman. Ahmet looked at him with despair. On the

empty seat next to Odysseus, there was laying a book. It was

Ahmet’s. “Odysseus” by James Joyce, in English. He picked it up

and opened it. There was a dedication on the first page, written

in an unknown language, probably the mother language of

Ahmet. He closed it. Someone had drawn a little heart on the

cover...

So, he decided to live like an illegal immigrant, to understand

how they feel, all those who come to Europe with dreams and

hopes that most of the times vanish.

He gave almost all his money to enter France illegally. He lived

with nothing, but he met people and situations that he would

never had met.

And now, what?...

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He felt a presence next to him and he opened his eyes. A man

was sitting on the bench. He was smoking, thoughtful. He

turned, he looked at him and smiled.

-Kalimera!

Odysseus knew that word. Greek!

-Bonjour!

-French? I don’t speak French! Do you speak English?

-I speak English, yes. Are you Greek?

-Yes, my name is Manolis and I come from Crete!

Manolis offered his hand for a handshake.

-My name is Odysseus and I’m Belgian.

-Odysseus!!! A Greek name! Will you travel on that boat?

-I’m thinking about it. I have no specific destination. You?

-I just met my son. He works on that ship. It was a coincidence

that I found him here, on my way to Ancona. I’m a truck driver

and I transport vegetables from my place to Central Europe.

Now I’m going back to Greece. I’ll take the ferryboat to Patras

and then I’ll go to Crete.

-A long trip! I’ve never been to Greece before.

Odysseus explained to Manolis the adventure he had started.

-Come with me then so that you get to know Greece. I’ll be

happy to have you as a company during the trip. I don’t like

loneliness and you seem to be a nice guy.

So, Odysseus travelled together with Manolis to Ancona and

then by boat to Patras, as a common passenger this time. That

was when he regretted for leaving his luggage at the train

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station in Paris. He was missing his books, now during the

endless hours on board.

Without second thought he asked Manolis if he had any book

with him. He smiled, he opened his backpack and he offered him

a book.

-It has your name! Take it!

Odysseus stood there, motionless, speechless, looking at the

book and the little heart drawn on the cover. He couldn’t believe

his eyes. It was “Odysseus”, the book that Ahmet had left on the

train seat...

-How did you get this book?

-Why do you ask? My daughter, Penelope, studies in Paris and

she found some books thrown on the floor of the train station in

Paris. I met her a few days ago and she gave the books to me,

so that I carry them back home. She will return back home in a

few weeks and she wanted the books.

-Unbelievable!... Such a coincidence! Where are the other

books? They are mine!

Odysseus explained to Manolis what had happened in Paris.

-I have them in the truck. I’ll give them back to you, although

Penelope will be sad about it...

Manolis smiled.

In the horizon, they saw Patras harbour.

When they arrived in Patras they didn’t have much time to stay

and see the city. Manolis was in a hurry and they just went to

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have lunch in the center of the town. Odysseus was impressed

by the great number of black people that were around the port

area. Manolis explained:

“All these people are illegal immigrants or refugees that want to

go to Italy. They search for the least chance to hide in or under

a truck and embark, sometimes with a risk of their life. They

don’t want to stay in Greece but they are trapped. Greece is the

entrance to Europe for refugees and immigrants from Asia and

Africa, due to its geographic position. Even if they manage to

leave Greece and reach some other country, European laws will

send them back to the country they come from, meaning

Greece, so they stay trapped in here. Very sad. They try to

survive living in empty train wagons, close to the port, they beg

for food or sell illegal cds. Local people are afraid of them and

they wouldn’t miss any chance to send them out of the country..

Odysseus remembered his experience in Ravena.

Before leaving Patras, they visited the Cathedral church of Saint

Andreas. Manolis, like most

of Greek people, is religious

and wanted to light a

candle for the sake of the

soul.

While the truck was leaving

the city, Odysseus noticed

in the distance the great suspended bridge of Rion-Antirion, a

miracle of the modern technology. “So many contradictions in

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our world”, he thought.... “We focus so much in the material

world and we forget to be human... How many people have

worked for this bridge? Many of them would have been

immigrants, probably mistreated...”

To Athens

Odysseus fell asleep in the truck. In two hours they arrived in

Athens and Manolis woke him up while he was parking the truck

on the dock, close to the ship. There was a strike and the ship

would leave at midnight so Manolis suggested that they take the

train/subway to the center of Athens. Who knows if Odysseus

would have the chance to see Athens again?

First stop: Omonia square. Immigrants everywhere; black

people, asian, white, homeless, beggars... Odysseus felt bad. He

saw a crippled man begging and he felt lucky he was healthy.

He thought about the vanity of unnecessary wealth, when the

only wealth is health.

Next stop: Syntagma square. A solidarity van was distributing

goods for homeless and people in need. So there were still

people caring for the others, that didn’t mind if they help Greeks

or immigrants. There’s still hope in the world...

Time was pressing and he wanted to see Acropolis, at least from

a distance.

They walked on the pedestrian road from the metro-station to

the entrance of the Acropolis’ archaeological site, talking with

Manolis about the glory of the Ancient Greece, the impact of the

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Greek civilization to the whole world and the bad situation that

Greece faces now.

“The ups and downs of

history don’t change the

smile, the pride and the

hospitality of the simple

Greek people” said

Manolis. “Remember

Odysseus! What you

watch in the tv news is not

what characterizes the

whole Greece. Foreigners put labels on Greek people,

stereotypes that make me sad because they are not real...”

They took the metro back to the port. An old man was sitting on

a seat. He was dirty and he looked not well in his senses. A

young man in black entered, he saw him and he started

shouting at him and pushing him to get out of the train. Manolis

got angry, a woman too and they started arguing with the young

man. He got off at the next stop... Manolis asked the old man if

he needed anything but he didn’t reply. He was just looking at

Manolis. The lady and Manolis helped the old man get off at the

next station and Odysseus saw that Manolis gave the old man

some money. Manolis got in the train quickly without saying

anything.

When they arrived at the port it was dark. The ship would sail

soon.

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Some minutes later they were in their cabin. Manolis had

arranged everything without asking any money from Odysseus.

“You’re my guest and you won’t pay anything. That’s what

Cretan hospitality means”, he said smiling.

Odysseus was looking at the sea, thinking of all that he had

lived during the day. Now he was heading to the southernmost

part of Europe. What was there more to learn?

To Heraklion

The ship arrived in

Heraklion early in the

morning. A greek coffee

would do them good, so

they headed to the central

place of the city, called

“The lions” for a coffee

and a delicious

“bougatsa”, something

like a sweet cream pie.

-What do you want us to do this morning. We’re at home now,

you’re my guest and the morning is yours. We’ve got plenty of

time to go back to Ierapetra.

-I’d like to visit Knossos Palace! Is it possible?

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-Of course! Why not? I haven’t visited it since my kids were

little.

Knossos is not far away from the center. They took a taxi.

Odysseus was observing the people. The economic crisis was

affecting everyone but they all seemed happy, smiling. “We’re

crazy people here in Crete”, said Manolis.

The archaeological site of Knossos was impressive. Known world

widely for its history, the palace stood there, with its special

architecture. Odysseus stayed in awe in front of the fresco with

the dolphins. He felt moved, for an unknown reason. King Minos

was living here thousands of years ago and his throne was still

there.

“Do you know the myth of Minotaur?”, Manolis asked.

-Yes, I do. Is the labyrinth here?

-They say that the labyrinth was in the basement of the Palace.

What is the meaning of Labyrinth Odysseus?

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Odysseus was surprised to listen such a philosophical question

at that moment but maybe the whole place around him was

driving senses out of the common, of the ordinary.

“The labyrinth aims at making us lose our orientation, right?

Losing contact with reality. Is this causing us anxiety, or

serenity? We’re afraid of the uncertainty and we desperately

seeking for the safety of the known, the exit to our real world.

That’s how I see it.” Odysseus said.

“Isn’t it what our whole life is about?” Manolis said, looking at

the sea in the distance.

There were standing at the exit of the archaeological site, when

Manolis’ mobile phone rang. What a strange language Greek is!

Manolis was speaking fast, smiling, with raised voice and

making gestures. Odysseus was observing him.

-It was my cousin. He is here in Heraklion and he wants to pick

us with his car and go to his village for lunch. No way to refuse!

He will be here in 5 minutes!

-Ok then! It would be interesting to visit a cretan village.

-Cretan people are very friendly, especially in villages and very

hospitable.

So, Odysseus met Manolis’s cousin, whose name was Manolis

too! They went up in the mountains and reached a small

traditional village. The traditional houses, the small streets full

of fragrances from the plants, the green mountain in the

distance...all in all made Odysseus feel serenity.

That afternoon was a revelation for Odysseus. There was a

wedding being prepared and the women were preparing the

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traditional food. The wife of Manolis’ cousin brought some

omathies, boiled meat and “the rice of the wedding” that tasted

so delicious! Men were talking about the wedding, Manolis’

uncle too. Odysseus learned about the old Cretan “vendetta”,

the revenge that could follow generations and the “proxenio”,

when a woman was getting married a man that his father had

chosen, depriving her of the right to fall in love and chose her

husband. Women used to have less rights than men, they

stayed at home as housewives and they had to obey the men,

as it’s still obvious in some old couples in the villages.

It was late in the afternoon when they left the village. The truck

was parked near the port so Manolis’ cousin drove them there.

As they were ready to leave for Ierapetra, Odysseus heard

Manolis shouting at someone. There was a man beating his

child. Manolis was about to run to him and stop him, but father

and child run away. “I can’t stand injustice and violence”

Manolis said.

To Ierapetra

The trip to Ierapetra was about 1 and a half hours driving.

Odysseus fell asleep.

Manolis was wondering about all the coincidence from the

moment he met Odysseus. His Greek name, Ahmet’s book, the

books found in Paris by her daughter. And what about this crazy

adventure to live like an illegal immigrant! “Something is really

important for Odysseus in this story”, he thought.

Odysseus – eTwinning project on Human Rights - 2012-2013

When Odysseus woke up there was no road in front of him, but a

beautiful old house made of stone and a big gate.

- That’s my house Odysseus! Come! You’ll be hungry by now.

My wife will have cooked something for us. I called her while

you were sleeping.

- You invite me in your house? But...you don’t know me!

-You’ll get used to it! That’s how we treat our guests! Cretan

hospitality, remember?

-Ok then!

The gate opened and a beautiful garden appeared. A child was

playing joyfully and a woman was looking after him. The woman

approached.

-Welcome!

-This is my wife and my little son.

-Nice to meet you!

Next morning Manolis and Odysseus were having their coffee in

the garden. They could see the sea in the distance.

-Today I’ll show you the area, Manolis said. I’ve got no trip in

the next few days so I can show you around.

-That would be great.

-Get ready to sail today Odysseus! I’ve got a surprise for you.

At that moment the phone rang. When Manolis hung up he

explained.

-Before leaving we must have a stop at my daughter’s school.

They need me to sign a paper.

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-ok. But tell me Manolis. How many kids do you have? I

counted 4 so far. Are there more?

Manolis and Odysseus laughed.

When they arrived at school, Maria, Manolis’ daughter was

waiting for them at the entrance. She was a 16 years old smiling

girl. Manolis followed her and Odysseus stayed on the ground

floor, walking around the schoolyard. He stopped outside the

school library and he looked through the window. He saw a big

poster on the wall with photos and his name in big letters

“Odysseus”. “This is completely crazy...” he thought.

When Manolis returned he told him that Maria was participating

in a school project and her team was invited to Belgium for an

event.

-In Belgium? I’m from Belgium! Odysseus said, once more

surprised by the coincidence.

-Now you’re in

Ierapetra and you’re

going to visit a

wonderful little island

named “Chryssi”, the

Golden island, Manolis

said smiling.

Odysseus wouldn’t

object. In 1 hour and a half they reached the island and the boat

made a tour around it. Odysseus couldn’t believe in his eyes.

Greenblue water, golden sand, wonderful seashells and a unique

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forest of cedar trees in a landscape that looked like paradise.

The owner of the boat treated them some raki (the traditional

cretan drink) and fresh cucumber, “ladouristo” (barley cretan

rusks with tomato and olive oil on top) and cretan cheese.

They arrived at the port of Ierapetra in the afternoon. Odysseus

asked about the fort that stands at the entrance of the harbour.

It was built in the 13th century by the Venetians.

The fine weather

brought them the

mood for a walk in

the old town. The

narrow streets, the

smiling faces, the

flowers from the

balconies and the

pots were creating

a very friendly atmosphere. In the end of their walk they

stopped for a raki and meze in a local tavern close to the fort.

The table was filled with the delicious cretan food. It was a

beautiful and calm evening but suddenly Odysseus and Manolis

witnessed two men from Pakistan being chased by a few men in

black. Manolis and some other local people stopped the incident.

Manolis tried to explain to Odysseus that it rarely happens.

There are illegal immigrants in the area, working in the fields,

living peacefully but some people think that scaring them or

beating them is a solution to the problem of illegal immigration.

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Odysseus felt bad about the incident and asked that they return

home. Images of what he had seen so far during his trips around

Europe came in his mind. He felt homesick. He wanted to go

back to his roots. He felt the need to write down his thoughts

and feelings and he needed the calmness of his house. As he

entered Manolis’ house, he saw an almond tree and he

remembered the cherry tree that his father had planted in their

garden back in Belgium. Yes....it was time to go back home.

Next morning he announced his decision to Manolis.

-Ok, he said, but promise me that when my daughter Maria

goes to Brussels, you’ll go and find her and maybe help their

teachers if they need something.

-I promise, Odysseus said. Now you’re my friend!

-Whenever you’re ready, tell me, and I’ll drive you to Heraklion.

-But there is no need. I can take the bus...

-Don’t say anything. I’ll drive you to Heraklion.

In the afternoon, Manolis

wished “a good trip back

home” to Odysseus at the

airport, giving him a box.

“You will open it when

you’re back home, ok?”

-Good bye Manolis.

Thank you for

everything. We’ll meet again.

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Part 5 - back to Belgium

May 2034

I opened that box, your box and I discovered your story.

I didn’t know that so many coincidences had united you and

mom.

I understand now better why you have taught me that in life

nothing is impossible and that you always see the bright

side of things.

My greatest wish is that the world gets better, that it

recovers from the economic crisis and the crisis of values,

that it grows in optimism, as you did Dad.

You left everything to live your wonderful adventure without

knowing that your fate was already written and that you

would live here, near this beach, home to these wonderful

sea shells.

Grandpa Manolis adored those seashells too, especially the

spiral ones, resembling to a maze.

For you my father, Odysseus, for you mom Maria, for you

grandpa, I wrote down the chances of a lifetime to show that

you can always back up the hill and get out of the shadows.

Clio

The bell on the door rang.

A client crossed the doorstep.

Clio has a bookstore in Ierapetra called "Z".

In Greek it means "he is alive".

Odysseus – eTwinning project on Human Rights - 2012-2013

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Our teams

• APLL Implantation des arts et métiers – La Louvière -Belgium

Belgium pupils : 3ps, 4ps, 3pe, 4pe,3t, 4t

Belgium teachers : Luce Rammery, Emilie Bonnaccorci, Eric Glaude, Maurice Medici.

• Lycée des métiers Louis Blériot – Trappes – France

French pupils : Steven F, Damien K, Abde-Razak M, Maurcia M, Ambrine S.

French teachers : Murièle Dejaune, Deborah Richmond.

• Istitutostituto Comprensivo Del Mare - scuola secondaria di primo grado 'E. Mattei' – Marina di Ravenna -Ravenna – Italia

Italian pupils : Alex Rossi, Andrea Coatti, Anna Greta Liverani, Arianna Ciancaglini, Cristina Colapietra, Clara Corbolini, Giulia Mantovani, Luca Costantini, Marco Cavallucci, Martin Kema, Martina Sfalanga, Monica Sipot, Myriam Mauro, Roberto Nibbio, Simona Ottardi, Sofia Dione, Valeria D'Orazio, Veronica Cosca, Giulia Parisini. (3rd A. 3rd B. 3rd C 3rd D)

Italian teachers : Gianluca Aquilino, Stefania Beccari, Vittore Pecchini (headmaster).

• 1ο ΕΠΑΛ Ιεράπετρας – Ελλάδα

Greek pupils : Maria Ioanna, Iosif, Ioanna, Popi, Despina, Giannis, Skerdi, Ermioni, Gogo, Nikos, Mirena, Manos, Michalis, Klaidi, Marcy, Stella, Keizi, Giosvana, Era, Sara.

Greek teachers : Maria Sourgiadaki, Despina Xomplaraki.

Odysseus – eTwinning project on Human Rights - 2012-2013

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