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Origin and History of Christian Socialism, 1848-1854. (Origine et histoire du socialismechrétien) by Torben ChristensenReview by: H. D.Archives de sociologie des religions, 9e Année, No. 18 (Jul. - Dec., 1964), pp. 181-182Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30123376 .

Accessed: 13/06/2014 04:23

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BULLETIN DES OUVRAGES

cette production, animre par un esprit messia- nique. Toutefois, il s'est propose de n'examiner que le < messianisme philosophique ,, laissant de c6t6 le <<messianisme politique ,. Cette mise en evidence de l'inspiration messianique amine i poser une question sur le sens donn6 a < secular religions >. L'A. ne pricise pas sa definition, et on hdsite sur plusieurs sens possibles: soit celui des religions ayant un objet < s6culier,, (le ProgrZs, l'Humanitd, etc...), soit celui de religions se diffurenciant peu par leurs activitds de celles du (,siicle, (religions sans culte ni hidrarchie), soit tout simplement, religions en dehors des Eglises itablies. Il semble que, finalement, cette troisibme d~finition, sans doute la moins bonne, soit la seule qui puisse englober les diffdrents cas qui nous sont pr~sentds. Une incertitude semblable pourrait, du reste, se reporter sur le terme de (( religion a lui-mime.

En ce qui concerne la mise en oeuvre de I'enquite historique, on pourra peut-8tre trouver a redire en ce qui concerne le classe- ment des (< religions, &voquies. Mais D.G. C. sait suffisamment montrer les multiples appar- tenances de chaque auteur, pour que cela ne soit pas trop ginant. Par ailleurs, le bilan est assez complet et la filiation des iddologies bien indiqube. On regrettera seulement la partialit des jugements a l'4gard des philosophies de I'histoire ((autoritaire ,,, dont les frontibres avec les philosophies du progrbs ((lib6rales, semblent trop rigidement tracies.

F.-A. I.

126 CHIFLET (Jacques).

Les Laics chrftiens en cooperation inter- nationale. Paris, Fleurus, 1964, 266 p. (Eglise sans frontidres, 3).

Une certaine ambiguit6 pise peut-itre sur les commentaires thdologiques initiaux con- cernant le <( technicien chrdtien , dans la coopdration technique et l'aide au sous- ddveloppement... L'ouvrage n'en constitue pas moins un repertoire utile des centres, organismes, instituts offerts au << laicat chritien, destine ou se destinant A des r6les techniques dans des pays du Tiers Monde. Un tel rdpertoire aurait mime pu devenir une petite enquite m6thodique si le chapitre 6

(,< Timoignages ,,) n'6tait aussi cursif. Le p61e technique et le p61e missionnaire auraient 6galement peut-itre gagna a &tre mis en tension: car I'expirience apprend - comme pour le syndicalisme chrntien - qu'a partir d'un certain point la densit6 technique joue dans le sens d'une dconfessionalisation, ce qui distribue autrement l'aspiration mission- naire; on pourrait d'ailleurs le montrer dtja

pour certaines des agences ripertorides ici. II n'empiche que ce rassemblement de fiches, de notices et d'adresses, demeure, tout compte fait, utile.

II. D.

127 CHRISTENSEN (Torben).

Origin and History of Christian Socialism, 1848-1854. (Origine et histoire du socialisme chrrtien). Copenhlague, Universitetsforlaget i Aarhus, 1962, 369 p. (Acta theologica Danica, III).

Bien que publi&e avant l'ouvrage de Mas- terman sur Ludlow (Arch., 17, no 184), cette admirable 6tude de T. C. conserve tout l'attrait d'une drudition vaste et fine, con- centrie sur les 6 annbes (1848-1854) qui ont enclos l'essor, l'apogde et la dislocation diu socialisme chritien anglais. Son intirct historique est capital pour qui demeure attentif aux geneses religieuses de ce phdnomine social assez monumental qu'est le coopdratisme anglais, matrice du coop6ratismIe international : l'Angleterre fut en effet la premibre a susciter un mouvement national et A activer le mou- vement international; on le salt sans doute, mais on a tellement iddalise et mdme mythifid la geste des tisserands rochdaliens qu'on a sous-estim6 souvent les r6les de cette intel- ligentsia que fut le cercle < christian-socialist, ici exhumnu dans toutes les piripities et toutes les affres de son cycle.

Cette histoire est par ailleurs traversde par la distribution permanente du trio dominant en un sociogramme dont les personnages tour a tour se choisissent ou se refusent: J. F. D. Maurice, le thdologien, convaincu que le christianisme contient en lui toutes les requites du socialisme, A condition de rdactualiser ad intra toutes ses virtualitis &vangdliques ; M. Ludlow, le militant, obstind, combatif, activ6 par I'associationnisme fran- gais quarante-huitard, aussi rdsolu A incarner son inspiration religieuse dans une structure temporelle (enl'occurrence un socialisme coopd- ratif) que ddtermind a 6carter de son appareil tant6t le socialiste non chritien et tant6t le chr~tien non socialiste; E. W. Neale enfin, le mfchne libgral et progressiste, insoucieux de prdmisses dogmatiques mais soucieux de rdsultats 6conomiques et d'organisations admi- nistratives efficaces. Dans un premier chass&- croisi, I'axe Maurice-Neale, &vince le mono- lithisme de Ludlow. Dans un second, chacun obdit A sa tendance centrifuge: Maurice se cantonnant A l'activit6 dducative du Coll~ge des Travailleurs, Neale s'evertuant a la coali- tion entre ses fondations et les fondations manchestrieunes qui aboutiront a l'Union

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

coopdrative anglaise, Ludlow se rdfugiant dans une activit6 littpraire sous le signe de la solitude: ((< never seeking to gather others round me but rather repelling those who sought so to gather, fighting for the right as a free lance only >. L'ensemble de ce cycle sexennal prend ainsi l'allure d'une typique acculturation.

I1 est en un sens dommage que ce sexennat soit ferme sur lui-mime. A pousser quelques annies et quelques d6cennies plus tard, on observerait le retournement : Neale, victorieux de Ludlow dans ces annies 50, devenant dans les anndes 60 ? 80 de nouveau allid de celui-ci dans la resistance opposde par eux ? l'affai- risme des Magasins de gros anglais et ddfen- dant ensemble contre l'kconomisme des socidtis de consommation ce qu'on est bien oblige d'ap- peler thdologie de la coopdrative de production. Combat qui ne sera d'ailleurs qu'un combat d'arriare-garde ; si lesressources personnelles dont disposait Neale lui avait assure un moment I'avantage, vers 1890 le potentiel financier dont disposeront les Magasins de gros obligera pratiquement le groupe dit de << V. Neale et ses amis > & venir h Canossa.

Il est rare de trouver dans une 6tude de cas - et celle-ci est en v exemplaire

-- une telle interfrneee de la psychologic reli- gieuse avec une action sociale et economique, ses programmes, ses structures, ses techni- ques. Un tel ouvrage est un maillon de cette socianalyse oif une sociologie religieuse pourrait trouver une de ses dimensions.

UH. D.

128-129 CLIMENT (Olivier).

Byzance et le christianisme. Paris, P.U.F., 1964, 123 p. (Coll. Mythes et Religions, no 49).

L'Essor du christianisme oriental. Paris, P.U.F., 1964, 124 p. (Coll. Mlythes et Religions, no 50).

Dans le premier de ces deux ouvrages, l'A. expose cette riforme du XIVe sibcle qui << non seulement a permis a l'orthodoxie grecque et balkanique de traverser victorieusement la domination ottomane, non seulement... a structure toutes les creations authentiques de l'Eglise russe, mais... rendu inutile, dans I'Orient chritien, la reforme du XVIe siicle >. Pour O. C., en effet, la synthbse palamite faite A cette epoque est la (rdconciliation du << protestant et du catholique n, de l'ontologique et de l'existentiel, du personnel et du cos- mique (pp. 2-3). La << renaissance des Palholo- gues constituerait dans cette perspective, une union parfaite dans une vue mystique de la vie chretienne, de I'humain et du divin, une r6forme totale de l'Eglise, cultuelle, partant

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culturelle (cf. pp. 3-4).Ce point de vue permet un survol extrimement fructueux d'une 6poque et d'6vinements souvent considdres comme chaotiques ou pleins de tension.

L'Essor du christianisme oriental bien que place aprks Byzance et le christianisme dans la collection oh ils paraissent, traite de la pdriode qui va du IXe au XIIe si~cle, soit de Photius A la confirmation ddfinitive de la separation entre l'Orient et l'Occident. Ici, comme dans I'ouvrage precident, I'A. syn- thetise les &vinements et groupe les hommes selon une vue spirituelle: <<...Comprendre, quand il s'agit de vie profonde, ne peut se faire que de l'interieur. Par souci de vraie science, au sens husserlien de l'epokhi, par engagement personnel aussi, j'ai choisi d'Xtu- dier dans l'unite mita-historique de la Tradi- tion orthodoxe ces sikcles oii se precise le visage historique de l'Orthodoxie, (p. 1). Ainsi s'exprime O. C., qui reconnait sa dette envers Vladimir Lossky, ? qui il emprunte l'idie du Moyen Age oriental comme cycle pneumatologique par opposition au cycle christologique des sidcles precidents. Recon- naissons

l'intsrt de ces points de vue, servis

par une connaissance profonde des textes, par une experience spirituelle personnelle sgalement visible, et par une plume brillante. Tout ce qui, dans ces deux petits volumes, touche B la vie intdrieure, o la liturgie, an monachisme, etc... est i la fois passionnant et Iclairant.

Mais on ne peut se dfaire de l'ide qu'il s'agit lo d'une vision partielle de la rdalite, tout comme darns l'ouvrage prcedent du mime A. sur l'Eglise orthodoxe (Cf. Arch., 13, n0 121). En particulier, est-il lhgitime de mettre en perspective des faits orientaux du IXe an XIVe si~cle en les r(fdrant t <<catho- licisme et <<protestatnisme ))? Peut-on vala- blement maintenir que la conception pro- prement orientale du Saint-Esprit et de la vie spirituelle out rendu la Reforme (protestante) inutile dans 1'orthodoxie ? Croit-on que ce soit lE la veritable raison de l'immunit4 rdelle de I'orthodoxie au fait protestant ?

J. S.

130 CLOiTRE (Yves-Marie).

Johnny Hallyday, les idoles et les jeunes. Tournai, Casterman, 1964, 172 p.

Ce petit livre, qui ne se donne pas pour une etude sociologique, est neanmoins suffi- samment dclaird par une perspective sociolo- gique concernant des faits para-religieux, pour qu'il en soit rendu compte ici. L'auteur fait frdquemment rdference aux analyses d'Edgar et de Violette Morin sur la culture de

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