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PHILOSOPHIE TEXTE DE LOUIS LAVELLE INTRO : http://revuephares.com/wp-content/uploads/2015/04/Phares- XV - 13-Nicolas-Comtois.pdf «Nul ne peut connaître la vie de l’esprit si la douceur lui est étrangère. » L’interrogation fondamentale exprimée ici est celle de Pierre Hadot, un philosophe et historien francais. Or, cette interrogation reste encore de nos jours celle de nombreux contemporains. Il est possible de répondre à cette question à travers l’expérience et la pratique de la Philosophie. En effet, un philosophe français (existentialiste religieux) méconnu du 20 e siècle nommé Louis Lavelle ayant vécu à la même époque que Sartre (existentialiste athée) a écrit en 1930 un ouvrage nommé « De l’Acte ». D’après cet ouvrage, dès que l’Homme devient un être réfléchi et conscient, c’est-à-dire qu’il est l’auteur de ses pensées et ses actes, il devient un sujet responsable. De même, il devient un être libre et autonome, c’est-à- dire qu’il a une liberté parfaite qui n’obéis à aucun facteurs extérieurs ou à la servitude de ses propres instincts naturels. De ce fait, il va prendre le contrôle de sa propre vie et ne plus se laisser diriger ce que l’on peut définir comme la liberté. Mais qu’est-ce que diriger et contrôler ses instincts naturels ? Cela nous conduira à étudier la pensée de Lavelle en trois temps, qui nous semblent marquer les trois étapes fondamentales de son développement: tout d’abord, la position de l’homme avant la réflexion qui définira sa soumission face à ses tendances naturelles ; ensuite, l’avantage des tendances naturelles à intégrer la communauté appelée activité participée par Lavelle ; et enfin, ce que la réflexion permet à l’homme comme la fait de diriger et contrôler ses instincts. I AVANT LA REFEXION «Avant la réflexion, l’homme est livré à la nature, c’est-à-dire à toutes les sollicitations qui expriment en lui l’élan de la vie par lesquels il cherche seulement à se conserver et à s’accroitre : ce ne sont là encore que des forces qui l’entrainent. » Avant la réflexion, l’homme est soumis aux lois, à la tendance de la Nature, c’est-à-dire à la force qui nous pousse à rester en vie, l’effort à « persévérer dans son être » comme dit Spinoza. Par conséquent, l’homme a une position de soumission face à ses instincts, et est portée par ses impulsions naturelles. Ainsi, avant la réflexion, le sujet n’est pas conscient.

Philosophie Texte de Louis Lavelle Commentaire Officiel

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Page 1: Philosophie Texte de Louis Lavelle Commentaire Officiel

PHILOSOPHIE TEXTE DE LOUIS LAVELLE

INTRO : http://revuephares.com/wp-content/uploads/2015/04/Phares- XV -13-Nicolas-Comtois.pdf

«Nul ne peut connaître la vie de l’esprit si la douceur lui est étrangère. »

L’interrogation fondamentale exprimée ici est celle de Pierre Hadot, un philosophe et historien francais. Or, cette interrogation reste encore de nos jours celle de nombreux contemporains. Il est possible de répondre à cette question à travers l’expérience et la pratique de la Philosophie. En effet, un philosophe français (existentialiste religieux) méconnu du 20e siècle nommé Louis Lavelle ayant vécu à la même époque que Sartre (existentialiste athée) a écrit en 1930 un ouvrage nommé « De l’Acte ». D’après cet ouvrage, dès que l’Homme devient un être réfléchi et conscient, c’est-à-dire qu’il est l’auteur de ses pensées et ses actes, il devient un sujet responsable. De même, il devient un être libre et autonome, c’est-à-dire qu’il a une liberté parfaite qui n’obéis à aucun facteurs extérieurs ou à la servitude de ses propres instincts naturels. De ce fait, il va prendre le contrôle de sa propre vie et ne plus se laisser diriger ce que l’on peut définir comme la liberté.

Mais qu’est-ce que diriger et contrôler ses instincts naturels ?

Cela nous conduira à étudier la pensée de Lavelle en trois temps, qui nous semblent marquer les trois étapes fondamentales de son développement: tout d’abord, la position de l’homme avant la réflexion qui définira sa soumission face à ses tendances naturelles ; ensuite, l’avantage des tendances naturelles à intégrer la communauté appelée activité participée par Lavelle ; et enfin, ce que la réflexion permet à l’homme comme la fait de diriger et contrôler ses instincts.

I AVANT LA REFEXION

«Avant la réflexion, l’homme est livré à la nature, c’est-à-dire à toutes les sollicitations qui expriment en lui l’élan de la vie par lesquels il cherche seulement à se conserver et à s’accroitre : ce ne sont là encore que des forces qui l’entrainent. »

Avant la réflexion, l’homme est soumis aux lois, à la tendance de la Nature, c’est-à-dire à la force qui nous pousse à rester en vie, l’effort à « persévérer dans son être » comme dit Spinoza. Par conséquent, l’homme a une position de soumission face à ses instincts, et est portée par ses impulsions naturelles. Ainsi, avant la réflexion, le sujet n’est pas conscient.

Il obéit à la Volonté Universelle de la Nature qui permet sa survie et la conservation de ses besoins, et ainsi sa conservation (« élan de vie »). Il s’agit là d’une position de passivité naturelle caractérisée par les verbes « livré à »  et « entraine ». De ce fait, c’est la Nature qui agit sur l’Homme, on peut même dire à sa place alors que celui-ci croit le faire personnellement (« les forces qui l’entrainement » « obéit à »).

Cependant, on peut observer deux interprétations des forces qui nous poussent à nous conserver. En effet, il existe une ambiguïté entre deux verbes : « conserver » qui peut représenter la conservation de soi comme vu précédemment avec l’instinct de conservation de l’homme étant esclave de la Nature ; mais aussi « accroitre » qui peut représenter la conservation de l’espèce ou le phénomène d’accroissement de la population. Cette conservation fait référence au texte de l’homme civilisé et sauvage écrit par Rousseau où « accroitre » signifie étendre son pouvoir de domination de plus en plus sur un être ou une chose afin de satisfaire ou d’accroitre son espèce et éviter l’extinction.

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II ACTIVITE PARTICIPEE

« Mais ce sont aussi les conditions qui lui permettent d’insérer dans le monde son activité participée : il est possible qu’il s’y abandonne et ne les dépasse point. »

Dans la vie courante, les Hommes sont soumis à leurs instincts et sont portés par leurs impulsions naturelles. Toutefois, ils contribuent à ce qu’appelle Lavelle, une « activité participée ». On peut dire en d'autres termes que l’homme agit et participe à une forme d’activité de la vie en communauté afin de subvenir ses besoins ; même si il n’en est pas conscient.

Par exemple, un homme étant médecin devra pour satisfaire ses besoins travailler et gagner de l’argent. Par ce fait, il rendra service aux autres hommes de la collectivité et ainsi participera en quelque sorte à une activité au sein de la société. De même, en faisant cela il subviendra à ses besoins, il satisfera donc ses instincts.

On peut aussi prendre l'exemple d'une entreprise voulant ameliorer son bénéfice. Elle va alors vouloir s'accroitre et donc s'enrichir en participant en meme temps à la richesse globale du Monde ou de son pays. De plus, cette entreprise va produire des biens et ainsi participer à la production générale mondiale.

De plus, l'homme, avec son instinct de survie va vouloir donner un sens à son existence en créant un ordre éthique. Ceci fait qu’il va essayer d'intégrer la communauté en vivant en couple ou même en se créant une famille.

L'homme est donc soumis à une impulsion qui l'incite à se frayer un chemin dans la société pour ainsi donner un sen suffisamment grand à son existence.

En conséquence, il y a une harmonie chez chaque homme entre l'interet personnel et l'interet general, ce qui permettra son integration au sein de la communauté.

III l'homme et la réflexion

« Le propre de la réflexion, c’est le de lui permettre de les prendre ne main, d’y consentir, de les diriger, de les utiliser. Elle remonte jusqu’à cette activité qui nous oblige à assumer la responsabilité de ce que nous voulons en produisant nous-mêmes nos propres raisons d’agir…Ainsi la réflexion tend toujours vers cette liberté parfaite qui n’obéit à aucune détermination externe, et qui produit sa propre justification. »

La reflexion permet a l'homme de se prendre en mains en dirigeant et controlant ses tendances naturelles. En effet, la reflexion lui sert à prendre du recul sur lui même et ainsi être soi-même son propre objet en produisant une action sur lui même et en devenant un sujet actif. Par cette action, il ne pourra plus se laisser controler par des tendances naturelles car il deviendra conscient de lui-même. En consequence, il creer par sa reflexion une séparation entre son corps, objet qui est soumis aux tendances naturelles et sa conscience qui le fait devenir un sujet reflechi.

De ce fait, ses impulsions naturelles ne peuvent plus agir sur lui d'elle même comme on peut le voir à travers la phrase "je la tiens en respect". Il n'y a donc qu'une libre initiative personnelle ce qui veut dire que ses impulsions ne dependent que de lui.

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Prenons un exemple : chaque homme a des défauts, et peut mal le vivre. Mais si un homme réalise une réflexion sur lui même ce qui veux dire qu'il sera conscient de ses défauts, il pourra mettre une distance entre lui ou plus particulierement sa conscience et ses défauts.

Ainsi, un sujet aura les moyens d'agir sur ses limites : il ne se laissera plus entrainer par des forces qui agissent sur lui inconsciemment mais il aura aussi le pouvoir sur ses impulsions en ayant la possibilité de les réaliser ou non. En fait, avec une réflexion, le sujet devient conscient et volontaire en ayant le dessus sur ses tendances naturelles.

On dit que c'est un sujet volontaire et qu’il peut ou non accepter ses impulsions car elles ont peut-être des avantages. Il en sera donc conscient et le fera délibérément, ce phénomène s’appelle une réappropriation de ses tendances naturelles.

Les verbes "accroitre" et "conserver" caractérisent nos instincts naturels : ce sont des forces qui se font sans nous, malgré nous, et même independament de nous, mais on peut les reapproprier avec notre propre volonté.

Toutefois, on peut différencier deux types de réappropriation : "consentir" et "prendre en main" sont des phenomenes ou l'on décide, on approuve des impulsions car l'on sait que c'est la bonne direction ; ils sont caractérisés comme une liberté effective. Mais il y a aussi : "diriger" "utiliser" qui sont plus caractérisés comme une liberté matérielle.

Prenons l'exemple d'un chauffeur dans une voiture. Dans cette situation, c'est le chauffeur qui choisit, mais on peut prendre le volant et on peut aller dans la même direction, c'est le but de la liberté effective. En revanche, on peut prendre le volant et changer totalement la direction ou la manière d’y aller, ici c'est le but de la liberte materielle.

Ainsi, on a vu que l'on pouvait modifier la direction naturelle de ses tendances par la réflexion, en l'orientant vers soi-même soit en l’approuvant ou en la contrôlant.

De même, on peut prendre l'exemple d’un homme qui pour se sentir aimé va dominer les autres pour qu’ils l’aiment. Cet homme cherche donc en l’autre ce qu’il veut lui. En d’autres termes, il va utiliser la force de ses instincts pour s’orienter vers une fin parfaite qu’il s’est prescrit à lui-même.

De plus, on peut faire un parallèle entre Freud et Lavelle puisque pour Lavelle la réflexion permet de sublimée notre liberté en contrôlant et dirigeant nos instincts. Pour Freud, cette réflexion ne sert pas que a se satisfaire soi-même, mais aussi les autres en renonçant à la satisfaction immédiate pour ainsi avoir une fin plus parfaite, plus haute. Par exemple, un être vivant, sublime toujours quelque chose comme l’acteur sublime l’exhibitionnisme ou le chanteur sublime la voix. Mais, on peut aussi prendre comme exemple la sublimation du maitre et du disciple de Nietzche. En effet, la sublimation élève nos impulsions en les utilisant puisqu’on les oriente vers une autre direction pour agir le plus efficacement possible. C’est aussi un moyen d’avoir des fins plus parfaites que nous avons choisis nous-même.

CONCLUSION

A travers cet extrait, Lavelle nous énonce la maitrise des Hommes car c’est nous qui devons devenir maitre de nous-même et diriger en notre faveur nos impulsions. En effet, d’après lui, la réflexion ne détruit pas mais apporte une liberté de plus en plus parfaite. Apres cette réflexion, nous devenons un être conscient et responsable de nos propres impulsions alors qu’au départ, nous étions soumis à des tendances naturelles comme l’instinct de survie ou encore la conservation de l’espèce. Grace à cette extrait philosophique, Lavelle essaye de nous montrer la vérité de nos instincts qu’on semble

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contrôler alors qu’ou est en position de passivité. Cette lecture va nous permettre une reflexion sur nous-même et ainsi une moindre dépendance de nos impulsions pour qu’on puisse devenir un sujet responsable, soit conscient et volontaire.

La citation « la conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions » de Freud montre bien un certains parallélisme avec Lavelle.