Pierre AbPierre Abélard (1079-1142)élard (1079-1142)

I.I. Présentation d’AbélardPrésentation d’Abélard

II.II. Présentation du dialoguePrésentation du dialogue

III.III. Identité des personnagesIdentité des personnages

IV.IV. Qui est le philosophe ?Qui est le philosophe ?

V.V. Structure du dialogueStructure du dialogue

I. Présentation d’AbélardI. Présentation d’Abélard

Une vie mouvementéeUne vie mouvementée Une œuvre Une œuvre

théologique et théologique et philosophique philosophique importanteimportante

Deux doctrines Deux doctrines philosophiques:philosophiques:– La doctrine du « status La doctrine du « status

»»– Une morale de Une morale de

l’intentionl’intention

IIII/III/III. Présentation du dialogue . Présentation du dialogue et identité des personnageset identité des personnages

1.1. Un philosopheUn philosophe

2.2. Un juifUn juif

3.3. Un chrétienUn chrétien

4.4. Un arbitre: Abélard Un arbitre: Abélard

IV. Qui est le philosophe ?IV. Qui est le philosophe ?

Un indice tirUn indice tiré é de l’histoire de l’histoire de l’artde l’art

« Les trois « Les trois philosophes » philosophes » de Giorgionede Giorgione

Identification Identification du philosophe du philosophe à « l’arabo-à « l’arabo-musulman »musulman »

IV. Qui est le philosophe (suite) IV. Qui est le philosophe (suite) ??

« Même s’il n’est pas exactement précisé, le « Même s’il n’est pas exactement précisé, le caractère arabo-musulman du philosophe caractère arabo-musulman du philosophe intervenant dans le intervenant dans le DialogueDialogue ne fait pas de doute ne fait pas de doute (…). Tous trois sont adorateurs du Dieu unique, (…). Tous trois sont adorateurs du Dieu unique, mais chacun suit sa propre foi et sa propre règle mais chacun suit sa propre foi et sa propre règle de vie. Parmi ces trois de vie. Parmi ces trois monothéistesmonothéistes, le , le philosophe, qui n’est donc pas paphilosophe, qui n’est donc pas païïen, a de en, a de singulières particularités: comme les Arabes vus singulières particularités: comme les Arabes vus par Adélard de Bath, c’est un homme qui cherche par Adélard de Bath, c’est un homme qui cherche la vérité par des arguments et qui suit en tout la la vérité par des arguments et qui suit en tout la raison plutôt que l’opinion des hommes » Alain de raison plutôt que l’opinion des hommes » Alain de Libera, Libera, La philosophie médiévaleLa philosophie médiévale, Paris, PUF, « , Paris, PUF, « Quadrige », 2004, p. 326.Quadrige », 2004, p. 326.

IV. Qui est le philosophe (suite) IV. Qui est le philosophe (suite) ??

« Comme l’a bien montré J. Jolivet, le « Comme l’a bien montré J. Jolivet, le philosophe d’Abélard (…) est un homme philosophe d’Abélard (…) est un homme ““né né en terre d’Islam, élevé dans la tradition en terre d’Islam, élevé dans la tradition islamique, mais cherchant la satisfaction de islamique, mais cherchant la satisfaction de son intelligence dans une philosophie son intelligence dans une philosophie purement naturelle, hors de toute loi purement naturelle, hors de toute loi révélée, et notamment du Coranrévélée, et notamment du Coran””. Au . Au moment ou Abélard écrit, un tel homme moment ou Abélard écrit, un tel homme existe. C’est Abu bakr ibn al Saigh, plus existe. C’est Abu bakr ibn al Saigh, plus connue sous le nom d’ibn Bajja, qui vient de connue sous le nom d’ibn Bajja, qui vient de mourir à Fès en 1138 ». mourir à Fès en 1138 ». IbidIbid..

Le système de pensée du Le système de pensée du philosophe dans le philosophe dans le DialogueDialogue

« Un gentil (honorant Dieu) de ceux qu’on « Un gentil (honorant Dieu) de ceux qu’on nomme philosophes… » p. 59nomme philosophes… » p. 59

« instruit du bien suprême …. » p. 60« instruit du bien suprême …. » p. 60 « … ne cédant qu’aux seule raisons … » p. « … ne cédant qu’aux seule raisons … » p.

6262 « … se contentant de la loi naturelle… » p. « … se contentant de la loi naturelle… » p.

6363 « à l’imitation de votre père Isma« à l’imitation de votre père Ismaël vous ël vous

recevez la circoncision à l’âge de douze ansrecevez la circoncision à l’âge de douze ans » p. 89.» p. 89.

Structure du dialogueStructure du dialogue

La structure du Dialogue entre le La structure du Dialogue entre le philosophe et le juifphilosophe et le juif- La thèse du philosophe (p. 63-66)La thèse du philosophe (p. 63-66)- La position du juif (p. 68-73)La position du juif (p. 68-73)- Tentative de réfutation du philosophe Tentative de réfutation du philosophe

(p. 73-82)(p. 73-82)- Mise au point du juif (p. 82-95)Mise au point du juif (p. 82-95)- Longue riposte du philosophe (p. 96-Longue riposte du philosophe (p. 96-

106)106)

La thèse du philosopheLa thèse du philosophe

Elle s’énonce en deux points:Elle s’énonce en deux points:

La loi naturelle, exprimée sous La loi naturelle, exprimée sous forme d’enseignements moraux, forme d’enseignements moraux, suffit (pour se conformer à la volonté suffit (pour se conformer à la volonté de Dieu)de Dieu)

Les prescriptions légales sont des Les prescriptions légales sont des signes superflus (p. 63).signes superflus (p. 63).

La position du juifLa position du juif

1.1. L’observance de la loi L’observance de la loi peut se fonder peut se fonder rationnellementrationnellement

Argument le Argument le démontrant:démontrant:

M. Il est raisonnable, s’il M. Il est raisonnable, s’il existe un Dieu, que existe un Dieu, que celui-ci institue un loi celui-ci institue un loi (p. 69)(p. 69)

m. Or nous m. Or nous reconnaissons tous reconnaissons tous qu’il existe un Dieu qu’il existe un Dieu (p.70)(p.70)

C. Il est raisonnable qu’il C. Il est raisonnable qu’il institue une loiinstitue une loi

La position du juif (suite)La position du juif (suite)

2.2. La Loi mosaLa Loi mosaïque est la bonne (meilleure), ïque est la bonne (meilleure), parce c’est la plus ancienne.parce c’est la plus ancienne.

3.3. Cette Loi se caractérise par des obligations Cette Loi se caractérise par des obligations légales (dont la circoncision). Si on ne peut légales (dont la circoncision). Si on ne peut prouver leur caractère efficace, on ne peut prouver leur caractère efficace, on ne peut pas non plus prouver qu’elles ne sont pas pas non plus prouver qu’elles ne sont pas efficaces (p. 70).efficaces (p. 70).

4.4. Cette Loi Cette Loi doitdoit avoir un sens vu les avoir un sens vu les souffrances endurées par le peuple juif. souffrances endurées par le peuple juif. (interprétation possible: Dieu (interprétation possible: Dieu n’oseraitn’oserait pas pas instituer cette Loi si elle n’était pas un bien instituer cette Loi si elle n’était pas un bien pour nous) pour nous)

Analyse de 4. (p. 70-72)Analyse de 4. (p. 70-72)

Illustrations de la « condition misérable Illustrations de la « condition misérable » du peuple juif:» du peuple juif:

Les juifs en butte à une hostilité Les juifs en butte à une hostilité universelleuniverselle

Le cas des gentilsLe cas des gentils Le cas des chrétiensLe cas des chrétiens Les cas de précarité sociale et Les cas de précarité sociale et

économique (les juifs livrés à l’arbitraire économique (les juifs livrés à l’arbitraire des princes; interdits de propriété, des princes; interdits de propriété, cantonnés au lucre)cantonnés au lucre)

L’accusation de déicideL’accusation de déicide À qui s’enquiert pourtant de savoir si ceux À qui s’enquiert pourtant de savoir si ceux

qui persécutèrent les martyrs ou le Christ qui persécutèrent les martyrs ou le Christ péchèrent en faisant ce qu’ils croyaient péchèrent en faisant ce qu’ils croyaient plaire à Dieu, ou s’ils auraient pu sans péché plaire à Dieu, ou s’ils auraient pu sans péché omettre de faire ce qu’ils pensaient qu’on ne omettre de faire ce qu’ils pensaient qu’on ne devait aucunement omettre de faire, devait aucunement omettre de faire, assurément, selon la description que nous assurément, selon la description que nous avons donnée plus haut du péché, comme avons donnée plus haut du péché, comme mépris à l’égard de Dieu ou consentement à mépris à l’égard de Dieu ou consentement à ce qui est tel qu’on ne doit, croit-on, y ce qui est tel qu’on ne doit, croit-on, y consentir, nous ne pouvons répondre qu’en consentir, nous ne pouvons répondre qu’en cela ils aient péché. Abélard, cela ils aient péché. Abélard, Connais-toi toi-Connais-toi toi-mêmemême, tr. De Gandillac, p. 242., tr. De Gandillac, p. 242.

L’accusation de déicideL’accusation de déicide

Ceux, en effet, qui ignorent le Christ et Ceux, en effet, qui ignorent le Christ et pour cela rejettent la foi chrétienne, pour cela rejettent la foi chrétienne, parce qu’ils la croient contraire à Dieu, parce qu’ils la croient contraire à Dieu, ont-ils mépris de Dieu en ce qu’ils font ont-ils mépris de Dieu en ce qu’ils font pour Dieu et jugent ainsi bien faire, en pour Dieu et jugent ainsi bien faire, en égard surtout à cette parole de égard surtout à cette parole de l’apôtre: « Si notre cœur ne nous fait l’apôtre: « Si notre cœur ne nous fait reproche, nous avons assurance reproche, nous avons assurance auprès de Dieu ». Abélard, auprès de Dieu ». Abélard, Connais-toi Connais-toi toi-mêmetoi-même, tr. De Gandillac, p. 243., tr. De Gandillac, p. 243.

La rLa réponse du philosopheéponse du philosophe

Examen de 2 ci-dessus. On peut Examen de 2 ci-dessus. On peut montrer que 2 est faux: d’autres, montrer que 2 est faux: d’autres, avant la promulgation de la Loi, ont avant la promulgation de la Loi, ont été agréés par Dieu (p. 74).été agréés par Dieu (p. 74).

Examen de 3. Le caractère efficace Examen de 3. Le caractère efficace de la circoncision est démenti par de la circoncision est démenti par l’Écriture: la circoncision n’est qu’un l’Écriture: la circoncision n’est qu’un signe d’appartenance, non le gage signe d’appartenance, non le gage d’une récompense à venird’une récompense à venir

La réponse du philosopheLa réponse du philosophe

Examen de 4 ci-dessus. Sur le sens Examen de 4 ci-dessus. Sur le sens des promesses de la Loi. Celles-ci ne des promesses de la Loi. Celles-ci ne portent que sur des biens terrestres:portent que sur des biens terrestres:

« « [I]l n[I]l n’est fait que mention que ’est fait que mention que d’avantages et de désagréments d’avantages et de désagréments terrestres, sans aucune allusion aux terrestres, sans aucune allusion aux plus importants de tous » (p. 79)plus importants de tous » (p. 79)

ss-entendu: « Les biens les plus ss-entendu: « Les biens les plus importants ne sont pas des biens importants ne sont pas des biens terrestres »terrestres »

Rapide évocation du Rapide évocation du Livre du Livre du KuzariKuzari

Son auteur (Juda Hallévi) est un juif Son auteur (Juda Hallévi) est un juif d’expression arabe de Tolède, d’expression arabe de Tolède, contemporain d’Abélardcontemporain d’Abélard

Il est l’auteur d’un livre intitulé Il est l’auteur d’un livre intitulé Livre Livre de la preuve et de l’argumentation, de la preuve et de l’argumentation, pour défendre la religion dépréciéepour défendre la religion dépréciée, , traduit en hébreu sous le nom de traduit en hébreu sous le nom de Livre du KuzariLivre du Kuzari

Le thèmeLe thème

L’ouvrage, inspiré d’une conversion L’ouvrage, inspiré d’une conversion réelle au judaréelle au judaïsme par le roi des ïsme par le roi des Khazares, Khazares, met en scène un souverain met en scène un souverain khazare, justement, pakhazare, justement, païen, cherchant ïen, cherchant la vraie religion et examinant les la vraie religion et examinant les exposés d’un philosophe, d’un juif, exposés d’un philosophe, d’un juif, d’un chrétien et d’un musulman, d’un chrétien et d’un musulman, pour finalement opter pour le pour finalement opter pour le judaïsme.judaïsme.