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LES AMINOSIDES
Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF ENMV ST 2017-2018
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AMINOSIDES = Antibiotiques antibactériens
Origine naturelle produits par des bactéries du genre
streptomyces ou de semi-synthèse
Structure hétérosidique cyclique aminée
Bactéricide, spectre variable
INTRODUCTION
Synonymes : Aminocyclitols, aminoglycosides
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1944 : WAKSMAN isole la streptomycine
Traitement de la tuberculose
1953 : DECARIS a isolé la framycétine
1963 : WEINSTEIN isole la gentamicine Salman Abraham
Waksman
HISTORIQUE
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Introduction des classes d’anti-infectieux en thérapeutique
1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000….
Sulfamides 1932
Penicillines 1940
Tetracyclines 1949
Chloramphenicol 1949
Aminosides 1950
Macrolides 1952
Polypeptides 1958
Quinolones 1962
Oxazolidinones 2000
TMP 1970
Glycylcyclines 2005
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PLAN Introduction
I. PHARMACIE CHIMIQUE 1. Structure et classification 2. Origine et préparation 3. Propriétés physiques et chimiques
II. PHARMACOLOGIE 1. Pharmacocinétique 2. Activité antibactérienne 3. Effets indésirables ou toxiques 4. Résidus
III. THERAPEUTIQUE 1. Indications 2. Contre-indications 3. Formes pharmaceutiques 4. Associations
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1. Structure et classification
Les aminosides sont fondamentalement des hétérosides aminés qui présentent la particularité de libérer à l'hydrolyse pour aglycone un aminocyclitol , c'est-à-dire un polyol cyclique aminé, ainsi qu'un à trois oses aminés
Le polyol est :
soit une streptidine avec deux groupements guanidines (série de la streptomycine),
soit une désoxy-2-streptamine, présente dans tous les autres aminosides.
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1. Structure et classification
1.1. Structure générale
Aminosides
Hétérosides aminés Oses aminés + Aglycone
Hydrolyse
strepto-
biosamine L-glucosamine
O OH
OH
CH2OH H3CNH
O
OH
OH O
NH C NH
NH2
OH
C NH HN
H2N
streptidine
OH
O
C H O
CH3
L-streptose
Aglycone
Structure chimique de la streptomycine
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a. Streptidine
avec 2 groupements guanidines
Série de la streptomycine
b. Désoxy 2 streptamine Tous les autres aminosides
L’aglycone :
1. Structure et classification
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Selon origine, nature de l’aglycone et les oses qui se rattachent :
i. Composés naturels
ii. Composés de semi-synthèse
1. Structure et classification
1.2. Classification
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Dérivés de la streptidine : streptomycine
Dérivés de la désoxy-2-streptamine
Diholosides : kanamycine et dérivés, apramycine, gentamicine, sisomicine, tobramycine,
Triholosides : néomycine, framycétine, paromomycine
1.2. Classification
a. Composés naturels
1. Structure et classification
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Streptomycine Dihydro-streptomycine (DHS)
Amikacine
Kanamycine Dibékacine
Habékacine
Sisomicine Nétilmécine
1.2. Classification
b. Composés de semi-synthèse
1. Structure et classification
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a. Aminosides naturels
Produits par des bactéries de l’ordre des Actinomycetales,
Préparation par Fermentation , obtention de mélanges d’AB de structures très voisines, difficiles à séparer complètement
Streptomyces majorité des antibiotiques du groupe
Sreptomyces griseus streptomycine
Streptomyces fradiae néomycine
Micromonospora
Micromonospora purpurea gentamicine, sisomicine
2. Origine & préparation
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b. Aminosides de semi-synthèse
Préparation par légères modifications des composés naturels
Réduction
H2
H H H
H
Seule la DHS est utilisé en médecine vétérinaire
Streptomycine DihydroStreptomycine
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Poudres cristallines blanches
Hydrosolubles +++
Hydroxyles et fonctions aminées multiples
Insolubles dans solvants organiques
3.1. Propriétés physiques
3. Propriétés physiques et chimiques
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Stabilité excellente
Agents physiques
Chaleur stérilisation des préparations injectables
Solutions aqueuses stables à température ordinaire au moins 3 ans
Agents chimiques
Acides, bases
Traitement des infections digestives per os
(résistance à acidité de l’estomac)
3.1. Propriétés physiques
3. Propriétés physiques et chimiques
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Base forte (groupements guanidines) Streptomycine
Bases faibles avec un pKa compris entre 8 & 11
Fonctions amines primaires ou secondaires des dérivés de la streptamine ( néomycine, kanamycine, gentamicine)
Caractère permet préparation de sels d’acides
Caractère basique
3.2. Propriétés chimiques
3. Propriétés physiques et chimiques
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Préparation de sels
+++ Sels d’acides forts (sulfate !)
Sels hydrosolubles Solutions injectables
Sels d’acide fort et de base faible
pH éloigné de la neutralité
Intolérance locale au point d’injection
Citrate de soude tamponne ces solutions ( 5<pH<7 )
Eviter les problèmes d’intolérance locale
3.2. Propriétés chimiques
3. Propriétés physiques et chimiques
Caractère basique
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Propriétés chimiques particulières
Streptomycine
Groupement aldéhyde propriétés réductrices
oxydation en dérivés inactif conservation en flacon scellé sous azote
Dihydrostreptomycine
Dérivé de semi-synthèse plus stable obtenu par réduction de la fonction aldéhyde en alcool
3.2. Propriétés chimiques
3. Propriétés physiques et chimiques
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PLAN Introduction
I. PHARMACIE CHIMIQUE 1. Structure et classification 2. Origine et préparation 3. Propriétés physiques et chimiques
II. PHARMACOLOGIE 1. Pharmacocinétique 2. Activité antibactérienne 3. Effets indésirables ou toxiques 4. Résidus
III. THERAPEUTIQUE 1. Indications 2. Contre-indications 3. Formes pharmaceutiques 4. Associations
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1. Pharmacocinétique
Hydrosolubilité +++
Per Os = nulle
Utilisation uniquement pour les infections digestives et non générales
Parentérale
Rapide et Complète
Conditionnée par : Hydrosolublité + caractère basique
Résorption
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Hydrosolubilité +++
Fixation aux protéines plasmatiques < 10%
Distribution extracellulaire
Incapables de franchir les membranes biologiques
Non indiqués dans les traitements localisés
(mamelle, utérus …).
1. Pharmacocinétique
Distribution
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Forte affinité :
Tissu rénal
Cellules ciliées de l’oreille interne
Fixation durable
Nephrotoxicité + Toxicité auditive
1. Pharmacocinétique
Distribution
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Pratiquement nulles
1. Pharmacocinétique
Biotransformations
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90% Voie rénale : rapide, en nature
Prolongée pour la fraction restante : plusieurs jours voire plusieurs semaines
En raison d’un piégeage dans les cellules épithéliales des tubules proximaux du néphron
1. Pharmacocinétique
Elimination
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Large : bactéries Gram - et staphylocoques (G+)
Toutes les bactéries anaérobies strictes, notamment les
streptocoques, y sont naturellement résistantes à bas niveau.
Streptomycine : +++ bacille tuberculeux (de Koch)
Gentamycine +++ : Spectre élargi à Pseudomonas aeruginosa, Mycoplasma synoviae
Paromomycine : +++ protozoaires = Cryptosporidium parvum
Cryptosporidiose veau, chevreau
2. Activité antibactérienne
2.1. Spectre d’activité
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AB Bactéricides, concentration-dépendants
CMI
Dose Dose
Co
nce
ntr
atio
n
Temps
Objectifs thérapeutiques : maximiser les concentrations
Indices : AUC/CMI & Cmax/CMI
2. Activité antibactérienne
2.2. Mécanisme d’action
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Les aminosides sont dans l’immense majorité des antibiotiques qui agissent :
d'une part en gênant la biosynthèse des protéines bactériennes,
d'autre part en perturbant la perméabilité de la membrane bactérienne.
Ces deux effets associés sont à l'origine de leur action bactéricide.
2. Activité antibactérienne
2.2. Mécanisme d’action
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Pénètrent à l’intérieur de la bactérie grâce à des transporteurs spécifiques
Transports actifs inhibés par la présence de cations divalents (Ca++), un pH acide et exigeant de l’oxygène
Inactif sur les germes anaérobies stricts
Activité fortement influencée par le pH du milieu
Meilleure activité antibactérienne à pH basique (pH=8)
Activité 20 à 80 fois plus faible à pH = 5,6
2. Activité antibactérienne
2.2. Mécanisme d’action
1. Fixation sur la sous-unité 30s des ribosomes
Biosynthèse protéïnes non sens
Provoquent la rupture des polysomes en monosomes incapables de réaliser la biosynthèse protéique
2. Perturbent perméabilité
membrane bactérienne
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Membrane
Ribosome
Matériel nucléaire
2. Activité antibactérienne
2.2. Mécanisme d’action
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Spectinomycine se distingue des autres aminosides par un pouvoir bactériostatique et non bactéricide
Empêche uniquement la phase d’initiation de la synthèse des protéines
2. Activité antibactérienne
2.2. Mécanisme d’action
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Groupe d’antibiotiques dans lequel les antibio-résistances
se développent le plus rapidement
50 à 90% de certaines souches bactériennes
2 types de résistances
2. Activité antibactérienne
2.3. Résistances
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i. Résistances plasmidiques en rapport avec la production d’enzymes d’inactivation à l’origine : de phosphorylations, d’acétylations ou d’adénylations (adénosine) des groupements hydroxyles ou aminés portés par les oses
ii. Résistances chromosomiques par modification du site de fixation ribosomal ou encore par diminution de la perméabilité membranaire (transport actif)
2. Activité antibactérienne
2.3. Résistances
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Mécanismes biochimiques
de résistance aux aminosides
Adénosine
Pour cette raison ont été développés des aminosides de semi-synthèse avec un nombre réduit d’hydroxyles par rapport aux composés parentaux naturels
Etant donné l’importance et la gravité de ces résistances, certains de ces antibiotiques (amikacine, dibékacine, sisomicine) sont réservés à la médecine humaine hospitalière
Il est fondamental de ne pas chercher à utiliser ces antibiotiques en médecine vétérinaire !
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2. Activité antibactérienne
2.3. Résistances
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Parmi les antibiotiques dont la toxicité est élevée
Toxicité générale de certains composés (néomycine) interdit emploi par voie générale
DL 50 IV néomycine souris : 15mgkg
Indice thérapeutique de 2 à 4
IV interdites
Toxicité variable selon composé :
Néomycine > gentamicine & kanamycine > dihydrostreptomycine
3. Effets indésirables ou toxiques
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Peuvent être responsables de plusieurs types d’accidents dans des circonstances très différentes
i. Accidents de toxicité aiguë avec des troubles essentiellement fonctionnels
ii. Accidents de toxicité chronique avec des troubles lésionnels
3. Effets indésirables ou toxiques
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Ces accidents ont pour la plupart été observés soit lors de surdosages thérapeutiques, soit surtout en cours d’anesthésie +++
Accidents sont liés à leurs propriétés curarisantes
Bloquent la libération présynaptique de l’acétylcholine
Au niveau de la jonction neuro-musculaire, réduisant la sensibilité des récepteurs post-synaptiques
En même temps, peuvent entraîner par un mécanisme semblable au niveau du cœur et des vaisseaux une dépression cardio-vasculaire
3.1. Toxicité aiguë
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Effets potentialisés par l’emploi d’anesthésiques ou d’autres agents bloquants neuro-musculaires
Effets combattus par l’administration de Calcium en IV
Chat sensible à ce type d’accident Ne jamais lui administrer plus de 250 mg DHS
3.1. Toxicité aiguë
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Emploi prolongés par voie générale à dose normale et surtout doses élevées
10 à 15 jours
Toxicité chronique
Ces accidents peuvent se manifester par 2 sortes de troubles :
a. Accidents d’otoxicité
b. Accidents de néphrotoxicité
3.2. Toxicité chronique
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Fixation aminosides sur les cellules ciliées
(Ogane de CORTI)
Organe de la perception auditive
Constitué de cellules sensorielles (cellules ciliées internes) et de cellules de soutien (cellules ciliées externes)…etc.
Accumulation d’aminosides entraine atteinte
i. Vestibulaire avec troubles d’équilibre
ii. Cochléaire avec troubles de l’audition (surdité)
3.2. Toxicité chronique
a. Ototoxicité
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Coupe OREILLE INTERNE
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L’atteinte vestibulaire précède toujours celle cochléaire
Atteinte réversible
Les troubles de l’ équilibre (vertiges, nausées, vomissement) précèdent toujours la surdité (Atteinte irréversible)
Arrêter le traitement si des troubles de l’équilibre apparaissent !!!
3.2. Toxicité chronique
a. Ototoxicité
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Cette toxicité n’est pas identique pour tous les aminosides
Importante pour la néomycine
Très modérée pour kanamycine et DHS
Chat et homme beaucoup plus sensibles que autres espèces
3.2. Toxicité chronique
a. Ototoxicité
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Tropisme pour le cortex rénal donc possibilité d’accidents de néphrotoxicité
Peuvent atteindre dans le cortex rénal des concentrations de 10 à 50 fois supérieures aux concentrations plasmatiques
Captation par pinocytose par les cellules en brosse des tubules proximaux
Cette accumulation désorganise le métabolisme phospholipidique et la fonction mitochondriale, ce qui peut conduire à une nécrose tubulaire
3.2. Toxicité chronique
b. Néphrotoxicité
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Néphrotoxicité en début d’évolution est réversible
Potentialisée par l’emploi de furosémide et d’antibiotiques polypeptidiques !
Le potentiel néphrotoxique de la néomycine et de la framycétine est nettement supérieur à celui des autres aminosides
La kanamycine, néphrotoxique chez l’homme l’est moins chez le chien
3.2. Toxicité chronique
b. Néphrotoxicité
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LMRs définitives ont été fixées chez :
Bovins pour l’apramycine
Bovins, porc et le poulet pour la spectinomycine
Dihydrosreptomycine, kanamycine, gentamycine, chez plusieurs espèces de production pour le muscle, les reins, le foie la graisse et le lait, ainsi que pour le cas de la néomycine et la spectinomycine dans les œufs
2.4. Résidus
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La forte fixation sur le cortex rénal
Délai d’attente : 30 jours pour la viande et les abats,
de tous les aminosides
2.4. Résidus
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PLAN Introduction
I. PHARMACIE CHIMIQUE 1. Structure et classification 2. Origine et préparation 3. Propriétés physiques et chimiques
II. PHARMACOLOGIE 1. Pharmacocinétique 2. Activité antibactérienne 3. Effets indésirables ou toxiques 4. Résidus
III. THERAPEUTIQUE 1. Indications 2. Contre-indications 3. Formes pharmaceutiques 4. Associations
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Traitement curatif des maladies infectieuses bactériennes à germes sensibles
Par voies parentérales principalement dans des usages généraux, septicémies, infections pulmonaires (pasteurelloses) et urinaires (cystites uniquement)
Par voies locales pour le traitement d’infections localisées…
3.1. Indications
Infections localisées
Des entérites (néomycine)
Des mammites dans des crèmes mammaires (néomycine)
Des cystites colibacillaires
Des infections cutanées superficielles et des otites (néomycine)
Des infections oculaires (néomycine, gentamicine)
Des otites à pseudomonas aeruginosa (gentamicine)
La paromomycine est préconisée dans traitement ou prévention :
Criptosporidiose du veau et du chevreau
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3.1. Indications
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La Gentamicine a été trop utilisée en médecine vétérinaire en 1ère intention de telle sorte que les résistances sont très répandues
Les dérives de semi synthèse (amikacine, dibékacine, sisomycine) ne sont pas disponibles en médecine libérale, réservées à la médecine hospitalière
Doses habituelle d’utilisation : 10 à 20 mg . Kg-1. J-1
Gentamicine : 3 à 6 mg . Kg-1. J-1
3.1. Indications
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Insuffisance rénale sévère
Ne pas utiliser en même temps que d’autres antibiotiques potentiellement nephrotoxiques :
sulfamides, antibiotiques polypeptidiques
3.2. Contre-indications
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Diverses
Solution aqueuse injectable
Comprimés, solution buvable
Crèmes mammaires, cutanés et auriculaires
Collyres
3.3. Formes pharmaceutiques
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Aux antibiotiques bactéricides agissant sur les germes en
phase de multiplication
β lactamines (Pénicilline G)
Péni-Strepto G+ et G-
Quinolones
Spectinomycine + lincomycine
Traitement infections bactériennes gastro-intestinales
3.4. Associations