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RAFENOMANANA Tsiry Landy Ny Aina
PRESCRIPTION D’ANTIVITAMINE K DANS LE SERVICE NEPHROLOGIE
ET CARDIOLOGIE HUJRB DE BEFELATANANA: REALITE ET
PERSPECTIVE
Thèse de Docteur en Pharmacie
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT PHARMACIE
ANNEE : 2014 N° 040 Ph
PRESCRIPTION D’ANTIVITAMINE K DANS LE SERVICE NEPHROLOGIE
ET CARDIOLOGIE HUJRB DE BEFELATANANA: REALITE ET
PERSPECTIVE
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 29 avril 2014 à Antananarivo
Par
MonsieurRAFENOMANANA Tsiry Landy NyAina
Née le 29 Aout 1987 à Antananarivo
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN PHARMACIE
(Diplôme d’Etat)
MEMBRES DU JURY
Directeur : Professeur RANDRIAMAROTIA Harilalaina Willy Franck
Président : Professeur RANDRIAMAROTIA Harilalaina Willy Franck
Juges : Professeur RABEARIVONY Nirina
: Professeur RAMANAMPAMONJY Rado Manitrala
Rapporteur : Docteur RAMILITIANA Benja
DEDICACES
DEDICACES
« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux. » (Mt 3,5)
« Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur. » (Mt 20,26)
Je dédie cette thèse à
A DIEU
Il n’y a rien de plus beau que d’être avec toi, on devient meilleur à tes cotés. Merci de
nous avoir donné la vie mais aussi de nous aimé sans cesse.
A PAPA ET MAMAN,
Papa, Maman, vous avez réussi, ce travail est aussi le votre car sans vous, je ne serais
pas arrivé là ou j’en suis aujourd’hui, merci pour votre amour et votre soutien.
Je remercie Dieu de m’avoir donné des parents comme vous.
A mon frère et à mes deux sœurs,
Vous êtes les personnes à qui j’ai partagé mes sentiments, ma vie, merci d’avoir être à
mes cotés.
A Feno,
Tu es quelqu’un d’exceptionnel, tu as été toujours là, ta présence me pousse
énormément à avancer dans la vie. Mes remerciements pour ton soutien, tes
encouragements et ton amour.
A toute ma famille, mes amis et à toux ceux qui ont contribué de près ou de loin, à
la réalisation de ce travail
Retrouvez ici mes sincères reconnaissances.
A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE
Monsieur le Professeur RANDRIAMAROTIA Harilalaina Willy Franck
- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Néphrologie à la Faculté de
Médecine.
- Chef de service de l’Unité de Soins, de Formations et de Recherches de Néphrologie à
l’Hôpital Joseph Raseta de Befelatanana d’Antananarivo.
« Vous nous donnez un grand honneur en acceptant avec spontanéité la présidence de
cette thèse, malgré vos multiples responsabilités. Votre rigueur et vos qualités de
pédagogue ont servi à la réalisation de ce travail. »
A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES
Monsieur le Professeur RABEARIVONY Nirina
- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Cardiologie à la Faculté de
Médecine.
- Chef de service de l’Unité de Soins, de Formations et de Recherches de Cardiologie à
l’Hôpital Joseph Raseta de Befelatanana d’Antananarivo.
Monsieur le professeur RAMANAMPAMONJY Rado Manitrala
- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Hépato-Gastro- Entérologie à
la Faculté de Médecine.
- Chef de service del’Unité de Soins, de Formations et de Recherches d’Hépato-Gastro-
Entérologie à l’Hôpital Joseph Raseta de Befelatanana d’Antananarivo.
« Nous sommes très sensibles à l’honneur que vous nous avez fait en acceptant
d’apprécier et de juger ce travail à sa juste valeur. Veuillez recevoir ici l’expression de
notre haute considération. »
A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE
Monsieur le Docteur RAMILITIANA Benja
Spécialiste en Médecine Interne et Chef de Clinique en Néphrologie.
« Merci de votre soutien, de votre intérêt particulier pour ce travail, ainsi que de votre
disponibilité sans limites. Vous avez toujours apporté le meilleur de vous-même aussi
bien dans l’élaboration que dans les remarques et les corrections. Veuillez retrouver ici
notre sincère reconnaissance pour vos conseils que vous n’avez pas ménagés malgré
vos multiples occupations.»
A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO
Monsieur le Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana,
« Veuillez accepter nos hommages les plus respectueux. »
A TOUS NOS MAITRES ET PROFESSEURS DE LA FACULTE DE
MEDECINE D’ANTANANARIVO - DEPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT
DEPHARMACIE
« En guise de reconnaissances pour la préparation à notre vie médicale et pour la
transmission de votre savoir, nous vous adressons nos vifs remerciements. »
A TOUT LE PERSONNEL DE L’UNITE DE SOINS, DE FORMATIONS ET DE
RECHERCHESDE NEPHROLOGIE CHU BEFELATANANA
A TOUT LE PERSONNEL DEL’UNITE DE SOINS, DE FORMATIONS ET DE
RECHERCHES DE CARDIOLOGIE CHU BEFELATANANA
Merci beaucoup !
SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES ET RAPPELS
I. HEMOSTASE .................................................................................................... 2
II. COAGULATION ............................................................................................... 3
III. ANTIVITAMINES K ........................................................................................ 4
III-1. Pharmacodynamie ................................................................................ 4
III-2. Pharmacocinétique ............................................................................... 5
III-3. Modalité de traitement ......................................................................... 6
III-4. Pharmacogénétique des AVK .............................................................. 8
III-5. Indication des AVK.............................................................................. 10
III-6. Effets secondaires................................................................................. 16
III-7. Contre-indications ................................................................................ 19
III-8. Interaction médicamenteuse ................................................................. 20
III-9. Interaction avec les aliments ................................................................ 20
III-10. Surdosage ............................................................................................ 21
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I. MATERIELS ET METHODES ....................................................................... 23
I-1. Matériels ................................................................................................... 23
I-2. Méthodes .................................................................................................. 23
II. RESULTATS
II-1. Population étudiée ................................................................................. 25
II-1-1. Indications ..................................................................................... 25
II-1-2. Intervalle théorique d’INR ............................................................ 27
II-1-3. Répartition selon l’âge .................................................................. 28
II-1-4. Répartition selon le genre.............................................................. 28
II-2. Indication de l’Héparine ........................................................................ 29
II-3. Modalités de traitement ......................................................................... 30
II-3-1. Identification des protocoles .......................................................... 30
II-3-2. Protocoles utilisés ........................................................................... 35
II-3-3. Choix de la dose d’initialisation (DI) pour
chaque protocole ............................................................................. 36
II-3-4. Chronologie d’utilisation d’une HBPM par
rapport à l’AVK .............................................................................. 37
II-3-5. Risques pour chaque protocole ....................................................... 37
II-3-6. Variation de l’INR en fonction du temps pour
chaque protocole ............................................................................. 38
II-4. Conduites à tenir devant un surdosage .................................................. 46
II-4-1. Nombre de cas pour chaque modalité ............................................ 46
II-4-2. Variation de l’INR .......................................................................... 47
II-5. Relation entre les variables sexe, âge, poids
et la dose d’équilibre ................................................................................ 51
II-5-1. Dose d’équilibre (DE) et âge du patient ......................................... 51
II-5-2. Dose d’équilibre et poids du patient ............................................... 52
II-5-3. Dose d’équilibre et genre du patient ............................................... 53
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION ET SUGGESTIONS
I. DISCUSSION ..................................................................................................... 54
I-1. Sur la méthodologie ................................................................................. 54
I-2. Sur les résultats ........................................................................................ 55
I-2-1. Indication...................................................................................... 55
I-2-2. Age des patients ........................................................................... 57
I-2-3. Sexe des patients .......................................................................... 57
I-2-4. Relais héparine-AVK ................................................................... 58
I-2-5. INR cibles .................................................................................... 58
I-2-6. Modalités de traitement ................................................................ 59
I-2-7. Conduites à tenir devant un surdosage ......................................... 65
I-2-8. Dose d’initialisation du traitement ............................................... 67
II. SUGGESTIONS ................................................................................................. 70
CONCLUSION ......................................................................................................... 72
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Demi- vie des facteurs vitamine-K dépendants ............................................. 4
Tableau II : Paramètres pharmacocinétiques des AVK .................................................. 5
Tableau III : Répartition des points du score de CHA2DS2-VASc ............................. 10
Tableau IV : Conduite à tenir devant un surdosage avec ou sans hémorragie non grave
ou l’INR cible est entre 2 et 3 ........................................................................................ 21
Tableau V : Conduite à tenir devant un surdosage avec ou sans hémorragie non grave
ou l’INR cible est entre 3 et 4.5 ..................................................................................... 22
Tableau VI: Conduite à tenir devant une circonstance d’hémorragie grave ou
potentiellement grave ..................................................................................................... 22
Tableau VII: Répartition des cas selon le score de CHA2DS2-VASc pour la FA non
valvulaire. ....................................................................................................................... 26
Tableau VIII: Répartition selon l’existence des FDR pour l’indication RM. .............. 26
Tableau IX : Utilisation de l’HBPM ............................................................................ 29
Tableau X : Méthodes d’adaptation posologique ......................................................... 34
Tableau XI : Deux types de décisions .......................................................................... 35
Tableau XII : Dose initiale en fonction de l’âge du patient ......................................... 36
Tableau XIII: Dose initiale en fonction du poids du patient ........................................ 36
Tableau XIV : Jour d’arrêt du traitement HBPM ......................................................... 37
Tableau XV : Proportion d’INR à risque pour chaque protocole ................................. 38
Tableau XVI : Répartition du nombre des patients en fonction de la valeur de l’INR
pour la modalité d’arrêt de traitement ............................................................................ 46
Tableau XVII : Répartition du nombre des patients en fonction de la valeur de l’INR
pourla modalité de diminution de la dose. ..................................................................... 46
Tableau XVIII: Modalité de diminution de la dose avec la variation de l’INR ........... 50
Tableau XIX : Tableau de contingence entre l’âge et la dose d’équilibre. .................. 51
Tableau XX : Tableau de contingence entre le poids et la dose d’équilibre. ............... 52
Tableau XXI : Tableau de contingence entre le genre et la dose d’équilibre. .............. 53
LISTES DES FIGURES
Figure 1:Hémostase....................................................................................................... 2
Figure 2: Coagulation.................................................................................................... 3
Figure 3 :Cycle de la vitamine K et principe du mode d’action des AVK ................... 9
Figure 4 : Arbre décisionnel de l’indication des AVK ................................................. 15
Figure 5 : Corrélation entre INR risque thromboembolique et hémorragique .............. 17
Figure 6 : Proportion des indications ............................................................................ 25
Figure 7 : Répartition de l’INR cible pour chaque indication....................................... 27
Figure 8 : Répartition selon l’âge des patients .............................................................. 28
Figure 9 :Organigrammes prévisibles de chaque éventualité ....................................... 33
Figure 10 : Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P1 ............................. 38
Figure 11 : Variation de l’INR moyenne en fonction du jour pour P2 ......................... 39
Figure 12: Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P2 .............................. 40
Figure 13: Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P3 .............................. 41
Figure 14: Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P4 .............................. 42
Figure 15: Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P5 .............................. 43
Figure 16: Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P6 .............................. 44
Figure 17: Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P7 .............................. 45
Figure 18: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque entre 3 et 4 ................................................................................... 47
Figure 19: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque entre 4 et 6 ................................................................................... 48
Figure 20: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque entre 6 et 10 ................................................................................. 48
Figure 21: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque supérieur à 10 .............................................................................. 49
Figure 22 :Variation de la dose en fonction de l’âge .................................................... 52
Figure 23 : Variation de la dose en fonction du poids .................................................. 53
LISTES DES ANNEXES
Annexe 1 : Aliments riches en vitamine K
Annexe 2 : Fiche de dépouillement
LISTE DES ABREVIATIONS
AFSSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé
AINS : Anti-inflammatoire non stéroïdien
AMM : Autorisation de mise sur le marché
AIT : Accident ischémique transitoire
AVC : Accident vasculaire cérébrale
AVK : Antivitamine K
BAD : Banque africaine pour le développement
CHU : Centre Hospitalo-Universitaire
ESC : European society of cardiology
FA : Fibrillation auriculaire
HAS : Haute autorité de santé
HBPM : Héparine de bas poids moléculaire
HTA : Hypertension artérielle
IDM : Infarctus du myocarde
INR : International normalized ratio
mg : Milligramme
MTEV : Maladie thromboembolique veineuse
MTE : Maladie thromboembolique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PA : Protocole adopté
PV : Protocole Vidal
RM : Rétrécissement mitral
SFC : Société Française de Cardiologie
TP : Temps de prothrombine
TVP : Thrombose veineuse profonde
INTRODUCTION
INTRODUCTION
A l’heure actuelle, les antivitamines K (AVK) sont les seules alternatives
thérapeutiques utilisées dans la prise en charge médicale des maladies
thromboemboliques au long cours. Cependant, elles sont responsables de nombreux
effets iatrogènes. En France, on estime à 13% les hospitalisations qui leur sont
imputables : 17000 patients et 4000 décès par an(1,2); ce qui les place au premier rang
des accidents iatrogènes(3). Les AVK sont classées parmi les médicaments à marge
thérapeutique étroite et la dose nécessaire pour avoir cette marge est multivariée et
fonction de nombreux paramètres(4).
A Madagascar, des problèmes se posent :
- le suivi des recommandations internationales concernant la surveillance
et les précautions d’emploi sont difficiles à réaliser ;
- la population semble avoir une sensibilité plus importante aux AVK ;
- aucune étude visant à évaluer leur utilisation n’a été encore réalisée.
Vu ces contextes, notre travail porte sur l’évaluation du traitement et
l’adaptation de la posologie d’un médicament appartenant à la classe des AVK : la
fluindione. On s’est fixé comme objectif, d’une part, d’évaluer la gestion du traitement
concernant les indications, l’INR cible, les modalités de prescription et les conduites à
tenir devant un surdosage ; d’autre part, de définir une dose minimale efficace pour
l’instauration du traitement en étudiant la relation entre les variables sexe, âge, poids et
la dose d’équilibre.
Dans la première partie, nous présenterons des rappels et des généralités
concernant les AVK pour permettre une bonne compréhension de l’étude, ensuite la
deuxième partie qui montre les résultats de notre étude selon les différents paramètres
étudiés, et dans la troisième partie, la discussion qui permettra de comparer nos résultats
à la littérature et d’émettre quelques suggestions; enfin, nous allons terminer par un petit
mot de conclusion.
1
PREMIERE PARTIE :
RAPPELS ET GENERALITES
I- HEMOSTASE
L'hémostase est l'ensemble des mécanismes qui concourent à maintenir le sang à
l'état fluide à l'intérieur des vaisseaux (soit arrêter les hémorragies et empêcher les
thromboses) (5). Elle est constituée de plusieurs mécanismes (figure1):
- La vasoconstriction, qui permet la diminution du diamètre du vaisseau
endommagé.
- L’hémostase primaire, qui permet l’adhésion des plaquettes entre elles au
niveau de la lésion et forme le clou plaquettaire.
- L’hémostase secondaire, qui correspond à la coagulation et qui va permettre la
solidification du clou plaquettaire en créant un caillot de fibrine à ce niveau.
- La fibrinolyse, qui consiste en la dissolution du caillot de fibrine sous l’action
de la plasmine. Ce mécanisme est donc anti-thrombotique et protège l’organisme
contre les risques de thromboses pouvant être provoqués par la formation de
caillot(6).
Figure1: Hémostase(6)
Brèche vasculaire
Activation
plaquettaire
Activation du
facteur XII
Libération de
facteur tissulaire
Voie
endogène
Voie
exogène
Clou
plaquettaire
Caillot de
fibrine
Agrégation
plaquettaire
irréversible
Fibrinolyse
2
2
2
II- COAGULATION
La coagulation est une cascade de réactions enzymatiques aboutissant à la formation
de fibrine, cette cascade de réaction comporte deux voies d’activation, la voie
intrinsèque ou endogène et la voie extrinsèque ou exogène (figure 2).L'enzyme centrale
permettant de transformer le fibrinogène en fibrine est la thrombine. Le processus
déformation de la thrombine est complexe avec une série d'activations enzymatiques qui
surviennent à la surface des phospholipides membranaires des plaquettes, des cellules
endothéliales ou monocytes (5).
Figure 2: Coagulation(6)
Voie endogène Voie exogène
2
3
III- ANTIVITAMINES K
III-1- Pharmacodynamie
Les antivitaminesK sont des anticoagulants oraux, actifs en inhibant la réduction
de la vitamine K; cette vitamine K subit une réduction au niveau des hépatocytes, cette
forme réduite va servir de cofacteur pour une réaction de gamma-carboxylation
convertissant l’acide glutamique en acide g-carboxyglutamique. Ces résidus g-
carboxyglutamiques sont constitutifs de quatre facteurs dans la cascade de la
coagulation et de deux inhibiteurs de la coagulation, qui sont nécessaires à leur fixation
sur une surface phospholipidique afin qu’ils catalysent leurs interactions.
Les facteurs de coagulation concernés sont :
- Le facteur II (prothrombine)
- Le facteur VII (Proconvertine)
- Le facteur IX (facteur antihémophilique B)
- Le facteur X (facteur de Stuart)
Les deux inhibiteurs de la coagulation concernés sont les protéines
anticoagulantes C et S. La protéine C est un inhibiteur de la coagulation, il agit en
inactivant le facteur Va et le facteur VIIIa. Il est activé par la thrombine et a pour
cofacteur la protéine S. L’inhibition de ces deux facteurs peut donc conduire à une
augmentation de la coagulation. Leur activité est quantitativement plus faible que les
facteurs pro-coagulants II, VII, IX, X donc l’effet global sera anticoagulant. La rapidité
de la diminution des ces facteurs dépend du degré d’inhibition de leur synthèse mais
aussi de leur demi-vie (5,7).
TableauI: Demi- vie des facteurs vitamine-K dépendants(5)
Types de facteurs Demi-vie (heure)
Facteurs procoagulant
Prothrombine (II) 60
Stuart (X) 40
Antihémophilique B (IX) 24
Proconvertine (VII) 6
Facteurs anticoagulants Protéine S 6
Protéine C 60
4
III-2- Pharmacocinétique
Les AVK sont absorbées par voie intestinale, métabolisées par voie hépatique et
éliminées par voie urinaire. Leur fixation aux protéines plasmatiques est très élevée
(97% sur l’albumine) et seule leur fraction libre est active et métabolisée. Ils
interviennent au niveau de l’hépatocyte dans le mécanisme de réduction de la vitamine
K(8).
L’une des caractéristiques pour apprécier une AVK est sa demi-vie, une AVK à
demi-vie longue permet un effet durable donc un équilibre d’anticoagulation plus stable,
elle sera plus appréciée. Le tableau ci dessous résume les différentes caractéristiques des
AVK commercialisées en France.
Tableau II: Paramètres pharmacocinétiques des AVK(3,9)
Famille
pharmacologique
Dénomination
commune
internationale
Nom
commercial
Demi-
vie
Durée
d’action
Délai
d’action
Coumarinique Acénocoumarol
SINTROM
8h 2-4jours 24-48h MINISINTROM
Warfarine COUMADINE 35-45h 4jours 36-72h
Indanedione Fluindione PREVISCAN 31h 3-4jours 36-72h
L’observation de la demi-vie des facteurs de coagulation vitamine K dépendant
allant donc de6 heures à 60 heures permet d’expliquer pourquoi l’équilibre d’un
traitement par AVK met plusieurs jours pour être atteint; le premier contrôle d’INR
réalisé au deuxième jour après l’initialisation du traitement cherchera la sensibilité, il
faut prendre en compte que cette valeur va encore augmenter à la même dose. A l’arrêt
d’un traitement par AVK pour retrouver une coagulation normale, il faut prendre en
compte la demi-vie de l’AVK mais aussi le temps mis par l’organisme pour reconstituer
un stock de facteurs vitamine K dépendants (7,10).
5
III-3- Modalité de traitement
III-3-1- Relais héparine-AVK L’anticoagulation est débutée par une héparinothérapie du fait de sa grande
rapidité d’action. Les AVK, de durée d’action plus longue, sont introduites dans un
second temps.
Il faut obtenir deux INR en zone thérapeutique à 24-48 heures d’intervalle,
avant de pouvoir arrêter l’héparinothérapie car il y a des variations du taux des protéines
de la coagulation et une hypercoagulabilité du plasma pendant quelques jours (3,11).
III-3-2- Dose initiale
Il est déconseillé d’utiliser une dose de charge car celle-ci est dangereuse en cas
d’hypersensibilité individuelle aux AVK. Elle peut entraîner une augmentation
transitoire du risque thromboembolique par baisse précoce et importante de la protéine
C. Cela peut rendre difficile la détermination de la dose réellement efficace (3,12).
Il convient de commencer à 1 comprimé par jour pour les AVK de demi-vie
longue comme la COUMADINE® ou le PREVISCAN®, à prendre le soir à heure fixe
de manière à pouvoir changer la dose en cas de déséquilibre de l’INR. Pour les AVK de
demi-vie plus courte, telles que le SINTROM®, deux prises quotidiennes sont
recommandées (3).
Chez la personne âgée, la dose minimale efficace est souvent 30 à 50% plus
basse que celle du sujet jeune. Aussi, il est recommandé de commencer à demi-dose ou
à trois quart de dose pour les sujets de plus de 65 ans (3). Par ailleurs, il est
recommandé, pour cette population, de prescrire les AVK à demi-vie longue (warfarine
ou fluindione) afin d’obtenir une décoagulation plus stable (13,14).
III-3-3- Surveillance biologique
La surveillance biologique s’effectue par la mesure de l’INR : International
Normalized Ratio. Il s’agit du temps de prothrombine corrigé en fonction de la
sensibilité de la thromboplastine utilisée par le laboratoire.
INR =
Temps de prothrombine du patient
Temps de prothrombine du témoin
ISI
6
(ISI: Indice de Sensibilité International)
L’intérêt de ce dosage est de vérifier la stabilisation du traitement par AVK afin
d’éviter les complications thromboemboliques en cas de sous-dosage et hémorragiques
en cas de surdosage (15).
Longtemps, l’outil de surveillance a été le temps de prothrombine ou TP qui ne
prenait pas en compte la variation de sensibilité de la thromboplastine. Les résultats
n’étaient donc pas interprétables d’un laboratoire à l’autre. Depuis 2003, le TP a été
définitivement abandonné pour l’INR (3,16).
Cependant une nouvelle étude a prouvé la variabilité de l’INR en fonction des
différents laboratoires (17) ;ainsi, il est recommandé aux patients de se rendre toujours
dans le même laboratoire pour effectuer leurs analyses (3).
III-3-3-1- Valeurs de l’INR
L’INR d’un sujet normal est de 1. Pour une indication donnée, l’INR doit se
situer dans un intervalle entre 2 et 4,5 en fonction de l’indication (3, 15, 18).
Au dessus de 4,5, le risque hémorragique est majoré. En dessous de 2, le risque
thromboembolique est majoré (19).
La mortalité est étroitement liée au niveau de l’INR des patients. Ce risque
double par unité d’INR au dessus de 2,5 et un excès de mortalité était également
retrouvé pour un INR inférieur à 1,5 (13).
III-3-3-2- Rythme des dosages
Le premier contrôle doit être fait 48 à 72 heures après l’introduction de l’AVK.
Ce dosage sert à dépister une hypersensibilité au produit. Dans le cas ou l’INR est déjà
supérieur à 2 et il faut réduire la posologie (3).
Le second contrôle a lieu entre 4 et 6 jours après l’introduction du traitement,
afin d’équilibrer la posologie. En cas de sous-dosage, il convient d’augmenter la
posologie par palier et de contrôler l’INR 48 heures plus tard. En cas de surdosage, il
convient de réduire la posologie (3).
Il est nécessaire de surveiller l’INR 2 fois par semaine jusqu’à obtention de la
stabilisation de l’INR en zone thérapeutique (3).Il faut parfois plusieurs semaines avant
7
d’obtenir l’équilibre du traitement. Quand cet équilibre est atteint, on peut espacer les
contrôles sans jamais faire moins d’un contrôle par mois (3,15).
Il faut par ailleurs contrôler l’INR :
- en cas d’évènement intercurrent : hyperthermie, diarrhées…
- après chaque modification de dose d’AVK, dans les 2 à 4 jours,
-après chaque introduction ou élimination d’un autre médicament,
- en cas de syndrome hémorragique, le jour même.
Il existe une corrélation directe entre la fréquence de réalisation d’INR et la
survenue de complications (20,21).
III-4- Pharmacogénétique des AVK
III-4-1- Vitamine K époxyderéductase (VKORC1)
Les AVK inhibent la γ-carboxylation des facteurs vitamine K dépendants en
jouant un rôle d’inhibiteur compétitif du VKORC1 sur le récepteur de la vitamine K. A
l’état physiologique, la γ-carboxylation des résidus acides glutamiques de ces facteurs
est une étape de maturation post-traductionnelle essentielle, permettant la liaison des
facteurs aux phospholipides plaquettaires via les ions calcium : elle se fait sous l’action
d’une enzyme de l’hépatocyte, la γ-carboxylase, dont le cofacteur est la vitamine K
àl’état réduit (Figure 3). Celle-ci, transformée alors en vitamine K époxyde (KO), doit
être recyclée en vitamine K réduite, vitamine K quinone (K) puis vitamine K
hydroquinone (KH2) sous l’action de réductases (4, 22).
8
Figure 3 : Cycle de la vitamine K et principe du mode d’action des AVK (4, 22)
Le gène VKORC1 comprend 3 exons et code pour une protéine de 163 acides
aminés. On a découvert que des polymorphismes génétiques sont à l’origine d’une
variation significative de la sensibilité aux AVK. En étudiant récemment de manière
plus complète le gène de VKORC1, Rieder et al ont identifié chez 186 sujets caucasiens
deux haplotypes A et B, incluant tous les polymorphismes ; les sujets A/A ont une dose
de warfarine à l’équilibre significativement plus faible (2,7 mg), comparativement aux
sujets A/B (4,9 mg) et aux sujets B/B (6,2 mg) (4).
III-4-2- Cytochrome P4502C9 (CYP2C9)
Le CYP2C9 du cytochrome P450 est l’ enzyme principale qui catalyse la
conversion de S-warfarine à l'état inactif, alors que le métabolisme oxydatif de la R-
warfarine est principalement catalysé par le CYP1A2 et le CYP3A4.
L'existence des polymorphismes génétiques dans le CYP2C9 donne lieu
fonctionnellement à des effets significatifs sur l'activité enzymatique.
9
En plus du type sauvage CYP2C9 * 1, des mutations ponctuelles, des allèles du
gène CYP2C9ontentraîné deux variantes allèliques : CYP2C9 * 2etCYP2C9 * 3.Il existe
une variation significative de la dose de warfarine en fonction des ces variantes
allèliques (4,22).
III-5- Indication des AVK
III-5-1- Prévention des complications thromboemboliques
a. Fibrillation auriculaire (FA)
Le traitement par AVK est toujours indiqué en cas de FA valvulaire, par contre,
le score CHA2DS2-VASc a été proposé dans les recommandations de l’European
Society of Cardiology (ESC) en 2012 pour évaluer le risque thrombo-embolique et
l’intérêt de l’anticoagulation chez les patients ayant une FA non valvulaire ; dans ce
score, des points sont attribués de la manière suivante (23, 24, 25).
Tableau III: Répartition des points du score de CHA2DS2-VASc
Item Facteurs de risque score
C Insuffisance Cardiaque ou FEVG < 40% 1
H Hypertension artérielle 1
A2 Âge > 75 ans 2
D Diabète type 2 1
S2 Antécédents d'AVC ou d'AIT (Stroke) 2
V
Pathologie Vasculaire (IDM, artériopathie
oblitérente des membres inferieurs, athérome
aortique)
1
A Âge 65-74 ans 1
Sc Sexe féminin 1
Score maximum 9
10
L’addition des points donne le score. En cas de FA non valvulaire, il est indiqué
en première intention si le score CHA2DS2-VASc est supérieur ou égale à deux. Il est à
discuter si le score CHA2DS2-VASc est égal à 1, en fonction du risque hémorragique et
du contexte, notamment chez les personnes âgées (23, 24, 25).
En cas de traitement par AVK, l’INR recherché est compris entre 2 et 3 avec une
cible à 2,5. Le traitement sera poursuivi à vie, ou tant que dure la FA, ou tant que le
rapport bénéfice risque le permet (9, 13,16, 26, 27, 28).
b. Valvulopathies
Rétrécissement mitral et Insuffisance mitrale
Le traitement par AVK est indiqué dans le rétrécissement mitral et l’insuffisance
mitrale compliqués de (15,26):
- FA,
- diabète,
- dilatation de l’oreillette gauche,
- image de contraste spontané visible à l’échographie cardiaque trans-
oesophagienne,
- thrombus intra-auriculaire gauche,
- sténose mitrale serrée,
- antécédent d’accident thromboembolique.
L’intensité de la décoagulation varie selon les auteurs: certains envisagent une
décoagulation forte avec un INR cible à 3,7 soit un intervalle compris entre 3 et 4,5,
d’autres une décoagulation modérée avec un INR cible à 2,5 soit un intervalle compris
entre 2 et 3 (15,27).
Valvulopathies aortiques
Les valvulopathies aortiques sont beaucoup moins pourvoyeuses de
complications thromboemboliques que le rétrécissement mitral.
La SFC recommande un traitement par AVK dans les valvulopathies aortiques si elles
sont compliquées de :
- valvulopathie mitrale associée,
- FA,
11
- dysfonction du ventricule gauche.
L’INR cible est à 2,5 donc d’un intervalle entre 2 et 3 (15,28).
L’AFSSAPS ne recommande pas de traitement par AVK en cas de valvulopathie
aortique.
c. Prothèses valvulaires cardiaques
Prothèse mécanique en position mitrale
Les prothèses mécaniques en position mitrale nécessitent un traitement par AVK
à vie avec un INR cible à 3,7 et un intervalle compris entre 3 et 4,5 (3,15).
Certains auteurs s’appuyant sur des études récentes préconisent une décoagulation
moins forte avec un intervalle d’INR compris entre 2,5 et 3,5 soit une cible à 3 (28).
Prothèse mécanique en position aortique
En présence d’un autre facteur de risque embolique (dysfonction ventriculaire
gauche sévère, antécédent thromboembolique, FA…) ou prothèse de première
génération, il y a une indication de traitement par AVK à vie avec un INR cible à 3,7,
intervalle compris entre 3 et 4,5 (9,16).
En l’absence d’autre facteur de risque, ou prothèse de deuxième génération, il y a
une indication d’AVK à vie avec un INR cible à 2,5 ; intervalle compris entre 2 et 3
(3,15).
Prothèse mécanique en position tricuspide
Les prothèses mécaniques en position tricuspide nécessitent un traitement par
AVK à vie avec un INR cible à 2,5 ; intervalle compris entre 2 et 3 (3, 15, 28).
Prothèse biologique
Les prothèses biologiques nécessitent un traitement par AVK pendant les 3 mois
qui suivent la pose de prothèse. L’INR cible est à 2,5 ; intervalle compris entre 2 et 3
(3,15,28).
12
III-5-2- Infarctus du myocarde
Après un infarctus du myocarde (IDM), il n’y a pas d’indication d’utilisation des
AVK en systématique.
Les AVK sont indiquées dans la prise en charge des complications
thromboemboliques des IDM compliqués de :
- thrombus mural,
- dysfonction sévère du ventricule gauche,
- antécédent thromboembolique,
- FA,
- dyskinésie emboligène.
La durée de traitement est de 3 mois avec une cible INR à 2,5 ; intervalle
compris entre 2 et 3, sauf en cas de FA associée (traitement à vie ou tant que le rapport
bénéfice risque le permet).
En cas d’intolérance à l’aspirine, les AVK sont recommandées à vie dans l’IDM
avec un INR cible à 2,5, intervalle compris entre 2 et 3 (3,15,29).
III-5-3- Maladies thromboemboliques veineuses
Le traitement des thromboses veineuses profondes (TVP) et des embolies
pulmonaires (EP) débute par une héparinothérapie suivie d’un relais précoce héparine-
AVK puis AVK seule dès l’obtention de deux INR en zone thérapeutique à 24-48
heures d’intervalle. L’objectif est un INR cible à 2,5, INR compris entre 2 et 3 (30).
Durée de traitement
La Société Française de Cardiologie (SFC) résume les recommandations de
durée de traitement de la façon suivante (15):
- risque faible de récidive : thrombose veineuse distale post-opératoire,
disparition des facteurs favorisants tels que l’alitement et l’immobilisation
prolongés: durée de traitement de 4 à 6 semaines.
- risque intermédiaire de récidive: thrombose proximale ou embolie, persistance
de facteurs favorisants : durée de traitement de 3 à 6 mois.
- risque élevé de récidive : anomalie de l’hémostase, récidive prouvée : durée
prolongée de 1 an et plus.
13
Cas particulier de la thrombose veineuse cérébrale
Le traitement de la thrombose veineuse cérébrale débute par une
héparinothérapie, suivie des AVK. La durée de traitement est de 3 mois selon certains
auteurs (31,32). En cas de thrombophilie, le traitement anticoagulant peut être poursuivi
à vie. Cependant, cette prise en charge n’est pas consensuelle et bon nombre d’équipes
traitent systématiquement entre 1 et 2 ans. Par ailleurs, l’AFSSAPS et la SFC, dans
leurs recommandations, n’abordent pas le cas particulier des thromboses cérébrales.
III-5-4- Prévention des thromboses veineuses et de l’embolie pulmonaire en
chirurgie de hanche
La chirurgie de hanche et l’arthroplastie de genou engendrent un haut risque
thromboembolique. Aussi, il est indiqué de couvrir ce risque par les AVK avec un INR
cible à 2,5, intervalle compris entre 2 et 3 pour une durée qui n’est pas vraiment définie.
Certaines équipes préconisent un contrôle par échographie doppler afin d’éliminer une
TVP pour pouvoir arrêter le traitement, d’autres traitent seulement le temps de
l’immobilisation (33). Enfin pour d’autres, l’utilisation d’AVK n’est pas recommandée,
il conviendrait d’utiliser plutôt des HBPM pour une durée moyenne de 35 jours à
adapter en fonction du risque individuel (34).
III-5-5- Prévention des thromboses sur cathéter central
Pour prévenir les complications thrombotiques chez les patients porteurs de
cathéter central, les AVK sont indiquées à petite dose, sans modification de l’INR (3,
35).
III-5-6- Flutter
Il a récemment été établi que le flutter est à l’origine de complications
thromboemboliques (38, 39, 40, 41, 42). Ainsi, certaines équipes traitent les patients en
flutter par AVK même s’il s’agit de nouvelles pratiques qui ne font pas partie des
recommandations de l’AFSSAPS et de la SFC.
14
Remarque :
Si le patient a une pathologie qui entre dans le cadre des recommandations,
plusieurs facteurs comme les contre-indications ou encore le rapport bénéfices/risques
sont à prendre en compte. On peut utiliser l’arbre décisionnel suivant (Vidal reco
2010) (41):
Figure 4 : Arbre décisionnel de l’indication des AVK (41)
1-Contre-indications
Situations à risque hémorragique, HTA maligne (diastolique > 120 mm Hg),
AVC récent, insuffisance rénale sévère, grossesse (particulièrement le premier trimestre
et les 15 derniers jours), altération des fonctions supérieures, prise d'acide
acétylsalicylique à faible dose par voie générale, AINS par voie générale, 5-fluoro-
uracile.
15
2- Évaluation du risque thrombotique
Il dépend du patient et de la pathologie en cause : cardiopathie emboligène,
infarctus du myocarde, syndrome des anticorps antiphospholipides (en cas de
thrombose), épisode thrombotique ou embolique évolutif.
3- Évaluation du rapport bénéfice/risque
La décision de prescrire ou de renouveler la prescription d'une AVK doit prendre
en compte à la fois le risque thrombotique et le risque hémorragique. La prescription
doit être réévaluée à chaque consultation.
4- Choix de l'AVK
Les AVK à demi-vie longue (fluindione, warfarine), qui permettent d'obtenir une
anticoagulation plus stable, sont plus fréquemment prescrites que l'acénocoumarol, à
demi-vie courte.
5- Initiation du traitement
La posologie initiale est de 20 mg pour la fluindione (1 comprimé) et de 6 ou 7
mg pour la warfarine. Un premier contrôle de l'INR dans les 48 heures (pour
l'acénocoumarol) à 72 heures (pour les AVK à demi-vie longue, fluindione et warfarine)
après la première prise permet de dépister une hypersensibilité individuelle : un INR
supérieur à 2 fait craindre un surdosage à l'équilibre et incite à réduire la posologie (41).
III-6- Effets secondaires
III-6-1- Manifestations hémorragiques
Les manifestations hémorragiques sont les complications les plus fréquentes et
les plus graves générées par les AVK. Elles sont responsables en France de plus de
17000 hospitalisations et 4000 décès chaque année, surtout chez les personnes âgées
(1).L’hémorragie cérébrale est la plus grave. Le risque d’hémorragie intracrânienne est
multiplié par 10 sous AVK même en dehors d’un épisode de surdosage (42).
Le risque hémorragique est majoré par la présence de différents paramètres dont
leurs liaisons sont décrites comme suit :
16
Majoration du risque hémorragique avec l’intensité de la décoagulation
Levin et Raskob ont mis en évidence que le risque hémorragique augmentait
avec l’intensité de la décoagulation (30), les courbes suivant montrent la variation des
risques hemorragique et thrombotique en fonction de l’INR.
Figure 5 : Corrélation entre INR risque thromboembolique et hémorragique (43)
Risque hémorragique et surdosage
Les complications hémorragiques peuvent survenir avec un traitement équilibré
mais ce risque est nettement majoré lorsque l’INR est situé au-dessus de la zone
thérapeutique (42, 44).
Risque hémorragique et âge
Torn et Bollen ont montré l’importance de l’âge dans la survenue de
complications hémorragiques sous traitement par AVK : 1,5% chez les patients de
moins de 60 ans contre 4,2% chez les patients de plus de 80 ans (45). Fihn et Callahan
ont montré que le risque d’hémorragie majeure était beaucoup plus élevé chez les plus
de 80 ans traités par warfarine (46).
17
Une autre étude a prouvé que l’âge était un facteur aggravant les hémorragies
cérébrales après traumatismes crâniens chez des patients traités par AVK (47).
Risque hémorragique et comorbidités
Les comorbidités telles que : hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral
(AVC), cardiopathie évoluée, insuffisance rénale, insuffisance hépatique, cancer,
diabète représentent des facteurs de risque hémorragiques (14,48,49).
Risque hémorragique et durée du traitement
Levine et Raskob ont mis en évidence dans leur étude que le risque
hémorragique augmentait avec la durée du traitement AVK (30).
Majoration du risque hémorragique
Le risque hémorragique est maximal en phase d’initiation du traitement : lors
des 3 premiers mois et plus particulièrement pendant le premier mois (30,50).
III-6-2- Manifestations immuno-allergiques avec les indanediones
Les manifestations immuno-allergiques ne dépendent pas de la dose et sont
beaucoup plus rares que les complications hémorragiques. L’indanédione induit une
hypersensibilité humorale ou cellulaire (3,9).
Le tableau peut se présenter sous différents symptômes tels que :
- œdème de Quincke, œdème, prurit, urticaire,
- cytopénie par atteinte périphérique ou médullaire,
- insuffisance rénale aigue,
- modification du bilan hépatique,
- dyspnée,
- vascularite cutanée, stomatite,
- lésion dermatologique : eczéma, éruption maculo-papuleuse, désquamante,
vésiculo-bulleuse, pustuleuse, nécrose cutanée,
- hyperthermie,
- hyperéosinophilie.
18
L’arrêt définitif du traitement s’impose. En général, il y a une guérison sans
séquelle (3,9).
III-6-3- Autres effets
D’autres effets peuvent aussi survenir tels que:
- Diarrhées,
- Arthralgies,
- Alopécie,
- atteinte hépatique (3, 9).
III-7- Contre-indications
III-7-1- Contre-indications absolues
- Hypersensibilité connue aux produits,
- insuffisance hépatique sévère,
- association à certains médicaments tels que : acide acétylsalicylique à forte dose,
miconazole utilisé par voie générale ou en gel buccal, anti-inflammatoires non
stéroïdiens pyrazolés,
- association avec le millepertuis,
- allaitement (pour le groupe des indanédiones),
- hypersensibilité ou intolérance au gluten (pour les indanédiones) (3, 7, 8, 9).
III-7-2- Contre-indications relatives
- Lésions organiques susceptibles de saigner, intervention chirurgicale récente,
possibilité de nouvelle chirurgie, ulcère gastroduodénal récent ou en évolution,
présence de varices œsophagiennes, HTA sévère, AVC hémorragique,
- insuffisance rénale sévère : clairance de la créatinine inférieure à 20 mL/min,
- grossesse,
- association avec certains médicaments tels que: acide acétylsalicylique à faible
dose, anti-inflammatoires non stéroïdiens non pyrazolés par voie générale,
chloramphénicol par voie générale, diflunisal, fluoro-uracile (uniquement pour
la coumadine),
- risques particuliers liés au terrain chez le sujet très âgé(3, 7, 8, 9).
19
III-8- Interaction médicamenteuse
Les médicaments susceptibles d’interagir avec les AVK sont très nombreux. Il
est nécessaire d’effectuer un contrôle de l’INR 3 à 4 jours après toute modification du
traitement qu’il s’agisse d’un ajout, d’une suppression ou d’une modification de
posologies d’un médicament. L’interaction médicamenteuse peut :
- Augmenter le risque hémorragique en agressant la muqueuse
gastroduodénale,
- augmenter le risque hémorragique en déplaçant l’AVK des protéines
plasmatiques,
- augmenter le risque hémorragique par diminution du métabolisme hépatique
des AVK,
- augmenter le risque hémorragique par modification de la synthèse hépatique
des facteurs de la coagulation,
- diminuer les concentrations plasmatiques en AVK par augmentation de son
métabolisme,
- diminuer l’absorption digestive de l’AVK (10).
III-9- Interaction avec les aliments
Les aliments qui interagissent avec les AVK ont tendance à diminuer l’effet
anticoagulant.
Cela peut venir d’un effet inducteur enzymatique provoqué par le pamplemousse
par exemple ou encore d’aliments riches en vitamine K (51).
On conseille de ne pas les évincer totalement de l’alimentation mais de les
consommer avec modération et surtout d’avoir un régime alimentaire constant pour
éviter des fluctuations trop fréquentes de l’INR (52).Les produits à base de soja
présentent aussi une interaction avec les AVK. Il existe deux types de vitamine K : la
vitamine K1 (phyloquinone) présente dans les légumes, les herbes aromatiques, les
crucifères et les huiles végétales et la vitamine K2 (ménaquinone) présente dans la
viande, le beurre, les œufs et les graines de soja fermenté. La concentration envitamine
K2 chez l’homme semble surexprimée par rapport à la vitamine K1 c’est pourquoi la
consommation des graines de soja fermentée auraient un tel impact sur l’INR. Les
hypothèses actuelles sur les modifications d’absorption ou d’élimination de la warfarine
20
induites par les dérivés du soja (lait de soja, phytosoya® ou protéines de soja)
reposeraient surle fait que les isoflavones de soja altéreraient l’absorption, la
métabolisation et l’excrétion en agissant sur les systèmes de transports tels que la
glycoprotéine P ainsi que sur des isoenzymes du cytochrome P450 (53).
La liste des aliments riches en vitamine K est donnée dans l’annexe.
III-10- Surdosage
En cas de surdosage, il convient d’évaluer :
- l’importance du surdosage qui est donnée par la valeur de l’INR,
- la présence d’un syndrome hémorragique et sa gravité.
Les recommandations de l’AFSSAPS et de la HAS concernant le surdosage en
AVK sont rapportées dans les tableaux IV, V et VI (7, 54).
Tableau IV : Conduite à tenir devant un surdosage avec ou sans hémorragie non grave
et l’INR cible est entre 2 et 3
Valeur de l’INR Conduite à tenir
3 < INR < 4
Pas de saut de prise mais diminuer la dose. Pas de vitamine K.
4 < INR < 6
Saut d'une prise, diminuer la dose. Pas de vitamine K.
6 < INR < 10
Arrêt du traitement, 1 à 2 mg de vitamine K per os. Réajuster la dose.
INR > 10
Arrêt du traitement. 5 mg de vitamine K per os. Réajuster la dose.
21
Tableau V : Conduite à tenir devant un surdosage avec ou sans hémorragie non grave
et l’INR cible est entre 3à 4.5
Valeur de l’INR Conduite à tenir
4 < INR < 6
Saut d'une prise, diminuer la dose. Pas de vitamine K
6 < INR < 10
Saut d'une prise. Avis spécialisé recommandé (cardiologue si prothèse
valvulaire) pour discuter la prise de 1 à 2 mg de vitamine K per os.
Réajuster la dose.
INR > 10
Avis spécialisé ou hospitalisation ++
Tableau VI: Conduite à tenir devant une hémorragie grave ou potentiellement grave
Valeur de l’INR Conduite à tenir
Quelque soit l'INR
Hospitalisation, vitamine K1 10 mg en IV lente, à renouveler si
nécessaire toutes les 6 heures selon le degré d'urgence, et PPSB
et(ou) si besoin, perfusions de plasma frais congelé (PFC).
Une hémorragie grave ou potentiellement grave est définie par la présence d'au
moins un des critères suivants :
Hémorragie extériorisée non contrôlable par les moyens usuels ;
Instabilité hémodynamique (PAS < 90 mm Hg ou diminution de
40 mm Hg par rapport à la PAS habituelle ou PAM < 65 mm Hg
ou état de choc ;
Nécessité d'un geste hémostatique urgent (chirurgie, endoscopie,
radio interventionnelle) ;
Nécessité de transfusion de culots globulaires ;
Localisation menaçant le pronostic vital (crâne, hémothorax,
digestive, …) (7, 54).
22
DEUXIEME PARTIE:
NOTRE TRAVAIL
I- MATERIELS ET METHODES
I-1- MATERIELS
I-1-1- Cadre de l’étude
Nous avons fait l’étude dans deux services de médecine du Centre Hospitalier
Universitaire Joseph Raseta de Befelatanana : le service de néphrologie et le service de
cardiologie. Ces deux services reçoivent quotidiennement les patients provenant de
l’urgence et du triage ainsi que les patients venant des autres services ou des autres
centres hospitaliers.
I-1-2- Type de l’étude
C’est une étude longitudinale, à la fois rétrospective et prospective, descriptive,
comparative et analytique allant de janvier 2008 jusqu’en aout 2012.
I-1-3- Population d’étude
L’étude a été faite à partir des dossiers des patients hospitalisés dans ces deux
services.
I-2- METHODES
I-2-1- Critères d’inclusion
Nous avons inclus dans cette étude tous les patients qui ont été traités par l’AVK
dont l’outil de la surveillance biologique est l’INR et leurs dossiers devraient comporter
les paramètres étudiés suivant :
- le sexe, l’âge et le poids du patient,
- l’indication de l’AVK,
- la date et la dose d’initialisation du traitement,
- la date d’obtention de la dose d’équilibre,
- la date d’utilisation d’une HBPM si l’AVK est utilisée en relais,
- l’INR cible,
- les valeurs d’INR et leurs dates de réalisation,
- la décision du médecin après chaque résultat d’INR,
- les signes de surdosage.
23
I-2-2- Critères d’exclusion
Tous les patients qui n’ont pas réussi à équilibrer leur traitement d’AVK à la
sortie de l’hôpital ont été exclus.
I-2-3- Analyse des données
La saisie et l’analyse ont été faites sur le logiciel « Microsoft Excel » ; ensuite,
on a identifié les modalités entreprises par les médecins selon l’étude de moyenne. La
méthode statistique utilisée sur l’analyse des relations entre dose d’équilibre et les
variables : âge, poids et sexe est faite à partir d’une série statistique double dans le
logiciel « R. » avec un degré de signification p=0.05%.
24
RESULTATS
II-1- Population étudiée
L’étude incluait 39 patients. Dans le service de néphrologie, la fréquence de
prescription des antivitamines K est de l’ordre de 0.7patient/mois durant l’année 2008
jusqu’en août 2012, soit 32 patients inclus et 1.2 patients/mois durant l’année 2011dans
le service de cardiologie, soit 7 patients inclus. Ces 39 patients se trouvaient entre 21 et
80 ans, l’âge moyen étant de 47.56 ans.
II-1-1- Indications
Dans notre étude, nous avons identifié trois principales indications qui sont les
arythmies, les pathologies valvulaires et les maladies thromboemboliques et
veineuses(METV). Les MTEV étaient les plus fréquentes avec un taux de 48.8%,
venaient ensuite les arythmies avec une proportion de 20.9% et en fin les pathologies
valvulaires correspondant à 16.20% (figure 6).
Figure 6 : Indications de la fluindione
20,90%
9,30%
16,20%
8,60%
48,80%
arythmie
arythmie+pathologievalvulairepathologie valvulaire
pathologievalvulaire+MTEV
25
Dans notre étude, l’arythmie est représentée dans 92.3% par la fibrillation
auriculaire non valvulaire dont 30% de ces patients étaient inférieurs à 65 ans et
présentaient un score de CHA2DS2-VASc égal à zéro, 50% possédaient des scores
supérieurs ou égal à 2. Une seule indication correspondait au flutter. Cette répartition est
résumée dans le tableau VII.
Tableau VII: Répartition des cas selon le score de CHA2DS2-VASc pour les
indications de FA non valvulaire
Indication Score Nombre des cas Pourcentage (%)
FA
0 3 30
1 2 20
≥2 5 50
Total 10 100
FA: Fibrillation auriculaire
Concernant les pathologies valvulaires, représentées en sa totalité par le
rétrécissement mitral (RM), 25% ne présentaient aucun facteur de risque et 75% avec
facteur de risque (autrement 23.07% de la population totale), le tableau VIII nous donne
les répartitions.
Tableau VIII: Répartition selon l’existence des facteurs de risques pour l’indication
RM
indication Paramètre Total Pourcentage (%)
RM
Avec facteur de
risque 9 75
Sans facteur de
risque 3 25
Total 12 100
RM: rétrécissement mitral
26
Les MTEV représentaient 57.4% de la population totale. Quatre vingt six point neuf
pourcent des cas étaient atteints d’une TVP du membre inférieur soit 20 patients et
13.04% atteints d’une embolie pulmonaire soit 3 patients.
II-1-2- Intervalle théorique d’INR
Concernant les résultats portant sur l’INR recherché par le médecin, dans
l’indication FA et flutter, l’INR cible se trouvait entre 2 et 3. Pour le RM dont aucun
des patients ne portait de prothèse valvulaire, 76.92% avaient pour INR cible entre 2 et
3 soit 10 patients et 23.06% possédaient un INR cible entre 3 à 4.5 soit 3 patients. Parmi
les MTEV, dans 91.3% soit 21 patients, l’INR cible se trouvait entre 2 et 3 et dans
8.69% soit 2 patients, l’INR cible se trouvait entre 3 à 4.5. La répartition de l’INR cible
en fonction de chaque indication est donnée dans la figure7.
Figure 7 : Répartition de l’INR cible pour chaque indication
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
FA FLUTTER RM MTEV
100 100
76,92
91,3
0 0
23,06
8,69
POU
RC
EN
TAG
E
2 à 3
3 à 4,5
27
II-1-3- Répartition selon l’âge
La moyenne d’âge était de 47.56 ans avec des extrêmes de 21 à 70 ans, les
tranches d’âge les plus représentées sont ceux qui sont entre 40 à 50ans et entre 60 à 70
ans avec un taux commun de 25.64%.La répartition est rapportée dans la figure 8.
Figure 8 :Répartition selon l’âge des patients
II-1-4- Répartition selon le genre
Nous avons retrouvé 22 individus du genre masculin soit 56.4% et 17 individus du
genre féminin soit 43.6%, le sex ratio est égal à1.294.
0
5
10
15
20
25
30
[20-30[ [30;40[ [40;50[ [50;60[ [60;70[
17,94
10,25
25,64
20,51
25,64
POU
RC
EN
TAG
E
AGE (ans)
28
II-2- Indication de l’héparine
D’après notre enquête, l’héparine à été utilisée en relais avec l’AVK dans
94.87% de la population totale. Dans la population indiquée pour FA, 100% des cas ont
utilisé l’héparine et 94,73% des populations indiquées pour TVP. Le tableau suivant va
détailler les pourcentages d’utilisation de l’héparine à l’intérieur de chaque indication.
Tableau IX: Utilisation de l’HBPM
Paramètres Nombre
total
Nombre de
patients sous
HBPM
Proportion sous
HBPM (%)
FA
‹ 65 ans sans facteur
de risque 3 3 100
‹ 65 ans + facteur
de risque 1 1 100
65 à 75 ans sans
facteur de risque 0 0
65 à 75 ans +
facteur de risque 1 1 100
› 75 ans 2 2 100
RM + FA 3 3 100
RM
Avec facteurs de
risque 3 3 100
Sans facteur de
risque 3 3 100
RM +
TVP 3 3 100
TVP 19 18 94.73
FLUTTER 1 0 0
Total 39 37 94.87
29
II-3- Modalités de traitement
II-3-1- Identification des protocoles suivis par les médecins
Pour pouvoir suivre la variation de l’INR, on avait recruté les patients qui ont pu
réaliser dans un même laboratoire le premier, le deuxième et le troisième contrôle
d’INR dont leurs jours de réalisation correspondent au temps voulue. Au total on avait
distingué 32 patients.
Les médecins ont utilisé quatre posologies différentes pour initialiser le
traitement ; ensuite, plusieurs éventualités concernant les méthodes du prescripteur et
les résultats de l’INR peuvent se présenter depuis le début du traitement jusqu’à
l’obtention de la dose d’équilibre (DE). Ces éventualités sont présentées dans les
organigrammes ci-dessous (figure 9).
- Dose initiale=1/4 comprimé de fluindione
DE : dose d’équilibre
DE=1/2
Dimin
ution
de la
dose
n=0
Reste
à la
même
dose
Reste
à la
même
dose
3ème
INR 2-3 DE=1/2 n=3
1er INR
Ajout
de
dose
2ème
INR ‹2
›3
n=1
2-3
‹2
Ajout
de
dose
n=0 Saut de
prise
3ème
INR›3.5
n=0
Reste
à la
même
dose
›2 n=0
30
- Dose initiale=1/2 comprimé de fluindione
DE : dose d’équilibre
Ajout
de
dose
‹2
2-3 DE=3/4
2ème
INR 1
er INR ‹2 n=0
Reste
à la
même
dose
n=2
Diminu
tion de
la dose
›3 n=4 DE=1/2
Reste
à la
même
dose
Ajout
de
dose
2ème
INR n=1 ‹2 DE=3/4
Reste
à la
même
dose
2-3 DE=1/2 n=7
n=0 ›3
Reste
à la
même
dose
2ème
INR 2-3 n=0 ›2
n=4 DE=1/4 ›3 Saut de
prise
Diminu
tion de
la dose
n=0
31
- Dose initiale=3/4 comprimé de fluindione
DE : dose d’équilibre
DE=3/4
2-3 n=0
1er INR
Ajout
de
dose
2ème
INR ‹2
›3
n=1
2-3
‹2
n=1
DE=1
DE=3/4
DE=1/2
n=0
n=1
Reste
à la
même
dose
›3
n=0
2-3
‹2
n=0
n=2
2ème
INR
›2 2
ème
INR
›3 DE=1/2 n=1
n=0
Ajout
de
dose
Saut de
prise
Reste
à la
même
dose
Saut de
prise
Diminu
tion de
la dose
32
- Dose initiale=1comprimé de fluindione
DE : dose d’équilibre
Figure 9 : Organigrammes prévisibles de chaque éventualité
DE=1
1er INR 2
ème
INR ‹2
›3
n=0
2-3
‹2
n=2 DE=1/2
n=0
›3 n=0
2-3
‹2 n=0
n=1 2
ème
INR
›2 2
ème
INR
›3 DE=3/4 n=1
Diminu
tion de
la dose
n=0
2-3 n=0
Saut de
prise
Ajout
de
dose
Reste
à la
même
dose
Reste
à la
même
dose
Reste
à la
même
dose Saut de
prise
33
D’après ces organigrammes, les médecins avaient utilisée quatre posologies
différentes pour initialiser le traitement : ¼, ½, ¾ ou 1 comprimé de fluindione et les
valeurs du premier INR qui s’ensuivent peuvent être inférieures ou supérieures à
2.Ensuite, à chacune de ces résultats, on a découvert deux types de décision: soit le
prescripteur augmente la dose, ou il reste à la même dose. Après les valeurs du
deuxième INR, il en découle quatre types de décisions : soit le prescripteur diminue la
dose, ou il saute de prise si l’INR dépasse la valeur de 3 ; il reste à la même dose si
l’INR se trouve dans la cible ou augmente si celui-ci est inferieur à 2.On a classé ces
éventualités dans le tableau suivant.
Tableau X:Méthodes d’adaptation posologique
Dose
initiale
Jour du
premier
INR
Valeur
d’INR
Décision Jour
du
2ème
INR
Valeur
d’INR
Décision Effectifs
1/4 J2 ou J3
ou J4 ‹2 augmentation
J6 ou
J7 ou
J8
‹2 augmentation
même dose
1
3
1/2 J2 ou J3
ou J4
‹2
augmentation
J6 ou
J7 ou
J8
>3.5 diminution 4
2-3 même dose 2
même dose 2-3 même dose 7
‹2 augmentation 1
›2 même dose ›4 saut de prise 4
3/4 J2 ou J3
ou J4
‹2
augmentation
J6 ou
J7 ou
J8
‹2 augmentation 1
augmentation ›4 diminution 2
même dose 2-3 même dose 2
›2 même dose ›4 diminution 1
1 J2 ou J3
ou J4
‹2 même dose J6 ou
J7 ou
J8
2-3 même dose 1
augmentation ›4 saut de prise 2
›2 même dose ›4 saut de prise 1
34
II-3-2- Protocoles utilisés
En faisant la correspondance avec les recommandations, nous avons distingué
deux types de modalités de traitement après le résultat du premier contrôle d’INR : un
protocole qui suit la recommandation du Vidal (Protocole Vidal) tirée de l’AFSSAPS et
de la HAS (7,54) et un protocole qui est différent que l’on appellera Protocole Adopté.
La description de ces deux protocoles est représentée dans le tableau XI.
Tableau XI: Deux types de décisions
Protocole du Vidal (PV) Protocole adopté (PA)
-On commence par une dose minimale
efficace (DME) proche de l’équilibre
-si le premier INR<2, on reste à cette dose
-si le premier INR>2, on diminue la dose
de ¼.
-On commence par une dose minimale
efficace (DME) proche de l’équilibre
-si le premier INR<2, on augmente la dose
de ¼.
-si le premier INR>2, on reste à cette dose
On distingue 4 DME, alors si on l’associe à PV ou PA, on a distingué dans
l’enquête les sept protocoles suivants :
- Protocole N°1(P1): la dose initiale est égale à ¼ de comprimé et la modalité suit PA
- Protocole N°2 (P2): la dose initiale est égale à ½ comprimé et la modalité suit PA
- Protocole N°3 (P3): la dose initiale est égale à ½ comprimé et la modalité suit PV
- Protocole N°4 (P4): la dose initiale est égale à ¾ de comprimé et la modalité suit PA
- Protocole N°5 (P5): la dose initiale est égale à ¾ de comprimé et la modalité suit PV
- Protocole N°6 (P6): la dose initiale est égale à 1comprimé et la modalité suit PA
- Protocole N°7 (P7): la dose initiale est égale à 1 comprimé et la modalité suit PV.
Les protocoles P1, P2, P4 et P6 qui correspondent au protocole adopté étaient
utilisées dans 71.81% de l’échantillon ; ceux qui suivaient la recommandation du Vidal
correspondant à P3, P5et P7 ont été utilisés dans 28.19% l’échantillon.
35
II-3-3- Choix de la dose d’initialisation (DI) pour chaque protocole
II-3-3-1- Dose initiale et l’âge du patient
D’après notre étude, la dose initiale indiquée variait de façon décroissante avec
l’âge, le coefficient de corrélation entre DI et l’âge est égale à r=-0.0324. La moyenne
de la DI est égale à 0.59 comprimé et celle de l’âge 47.56 ans. La contingence entre ces
deux variables est représentée par le tableau XII.
Tableau XII: Dose initiale en fonction de l’âge du patient
Age Dose initiale
0.25 0.5 0.75 1 Total
‹30 1 5 0 1 7
[30;40[ 0 3 0 1 4
[40;50[ 0 5 4 1 10
[50;60[ 2 1 4 1 8
›60 3 4 2 1 10
Total 6 18 10 5 39
II-3-3-2- Dose initiale et le poids du patient
D’après notre étude, la dose initiale variait de façon décroissante avec l’âge, le
coefficient de corrélation entre DI et l’âge est égale à r=0.037. La moyenne de la DI est
égale à 0.59 comprimé et celle du poids est égale à51.92 kg. La contingence entre ces
deux variables est représentée par le tableau XIII.
Tableau XIII: Dose initiale en fonction du poids du patient
Poids Dose initiale
0.25 0.5 0.75 1 Total
[30;40[ 1 3 1 1 6
[40;50[ 1 4 5 0 10
[50;60[ 4 5 1 3 13
›60 0 6 3 1 10
Total 6 18 10 5 39
36
II-3-4- Chronologie d’utilisation d’une HBPM par rapport à l’AVK
Pour 85.29% soit 29 cas, le jour d’installation d’une HBPM correspond au jour
d’instauration du traitement AVK (J1), pour14.7%, l’AVK était introduite le lendemain
et l’arrêt du traitement héparine variait entre le 4ème
au 8ème
jour avec une moyenne de
6.64ème
jour donc à J7. Le tableau XIV représente cette chronologie.
Tableau XIV: Jour d’arrêt du traitement HBPM
Jour d’arrêt du
traitement HBPM J4 J5 J6 J7 J8 Total
Effectif 3 2 7 21 4 37
Jour moyen d’arrêt
du traitement
HBPM
6.56
II-3-5- Risques pour chaque protocole
Chaque protocole est associé à des risques de surdosage ou sous dosage qui sont
mesurés en fonction du taux de l’INR hors de la zone thérapeutique età leurs intensités
d’anticoagulation. On a considéré arbitrairement les risques de sous dosage (INR‹2) en
dehors de l’administration d’une HBPM. On donne la proportion de risque pour chaque
protocole dans le tableau XV.
Tableau XV: Proportion d’INR à risque pour chaque protocole
Valeur de
l’INR P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7
[3;4[ 25% 30% 0% 25% 50% 66% 0%
[4;6[ 0% 60% 0% 75% 0% 100% 0%
[6;10[ 0% 0% 0% 25% 0% 0% 0%
›10 0% 10% 0% 0% 0% 0% 0%
‹2 100% 0% 11% 0% 0% 33% 0%
37
II-3-6- Variation de l’INR en fonction du temps pour chaque protocole
Protocole N°1 (P1)
Pour P1, l’INR reste en dessous de 2 jusqu’à J8 et atteint le cible à partir de J9.
Cette variation est représentée par la figure 10.
Figure 10 :Variationde l’INR moyen en fonction du jour pour P1
(J1; INR=1)
(J3 ; INR=1.38 )
(J4 ; INR= 1.29)
(J8 ; INR= 8.63 )
(J 11 ;
INR=2.89)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
38
Protocole N°2 (P2)
- Dans un premier cas, la valeur du premier contrôle d’INR est inferieure à
2,celle-ci atteint la cible à J5, la dépasse à J7 pour obtenir une valeur maximale de
4.524 à J8, ensuite l’INR régresse. La courbe suivante montre cette la variation.
Figure 11 : Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P2
(J1; INR=1)
(J3; INR=1,32)
(J4; INR=1,88)
(J5; INR=2,09)
(J8; INR=3,99)
(J11; INR=2,62)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
39
- Dans un deuxième cas, la valeur du premier contrôle est supérieur à 2 ; on
dénombrait 4 patientsdans cette éventualité, leur INR atteint la zone thérapeutique en
moyenne à J3 mais la dépasse à J6.À J8, l’INR atteint une valeur moyenne de 7.17. La
figure 12 montre cette variation.
Figure 12:Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P2
(J1; INR=1)
(J2; INR=2,65)
(J4; INR=2,525)
(J7; INR=4,2)
(J8; INR=7,17)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
0 2 4 6 8 10
INR
JOUR
40
Protocole N°3 (P3)
Dans notre étude, 8 patients ont été identifiés pour P3 dont 7obtenus par une
étude prospective. On constate que leurs INR atteignaient la zone thérapeutique à J5 et
restaient constants à l’intérieur de cet intervalle selon la courbe suivante.
Figure 13:Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P3
(J1; INR=1)
(J3; INR=1,6) (J4; INR=1,82)
(J5; INR=2,43)
(J6; INR=2,46)
(J7; INR=2,37)
(J9; INR=2,43)
(J11; INR=2,49)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
41
Protocole N°4 (P4)
Dans notre recherche, on a procédé à ce protocole P4 pour 4 patients.
Concernant la variation de leurs INR, ils ne cessaient d’augmenter jusqu’à une valeur
maximale de 5.25 à J6, et régressaient par la suite. La figure suivante montre cette
variation.
Figure 14:Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P4
(J1; INR=1)
(J3; INR=1,8)
(J6; INR=5,25)
(J11; INR=3,31)
0
1
2
3
4
5
6
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
42
Protocole N°5 (P5)
Parmi les 32 cas, 2 patients étaient conformes à P5, leurs INR atteignaient la
cible à J6 et restaient constants à l’intérieur. On représente cette variation dans la courbe
suivante.
Figure 15:Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P5
(J1; INR=1)
(J3; INR=1,67)
(J6; INR=2,76)
(J11; INR=2,5)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
43
Protocole N°6 (P6)
Sur les 32échantillons observés, on a procédé à ce protocole P6 pour 3 patients,
après l’instauration du traitement leurs INR augmentaient jusqu’à 4.16 à J6. La figure
16 représente cette variation.
Figure 16:Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P6
(J1; INR=1)
(J3; INR=1,78)
(J6; INR=4,16)
(J11; INR=3,68)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
44
Protocole N°7 (P7)
Un seul patient était identifié pour ce protocole P7, son INR atteignait la zone
thérapeutique àJ4 et restait constant à l’intérieur de la zone (figure 17).
Figure 17:Variation de l’INR moyen en fonction du jour pour P7
(J1; INR=1)
(J3; INR=1,87)
(J6; INR=3)
(J11; INR=2,5)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
45
II-4- Conduite à tenir devant un surdosage
Dans tous les cas identifiés, aucun n’a présenté de circonstance d’hémorragie
grave ou potentiellement grave.
Deux modalités étaient constatées devant un surdosage : soit le prescripteur
arrête le traitement jusqu’à l’obtention d’un INR inférieur à 2, soit il diminue la dose.
On répartissait les patients dans chaque modalité en fonction de la valeur de l’INR à
risque.
II-4-1- Nombre de cas pour chaque modalité
Arrêt du traitement
On a compté 12 patients qui présentaient cette modalité. L’INR à risque se
trouvait entre 4 et 6 pour 5 patients, 3 dépassaient la valeur de 10. Le Tableau XV
montre cette répartition.
Tableau XVI: Répartition des patients en fonction de l’INR à risque pour la modalité
d’arrêt du traitement
INR à risque Nombre de cas Durée d’arrêt du traitement (jour)
Entre 3 et 4 1 4
Entre 4 et 6 5 4
Entre 6 et 10 3 7.33
Supérieur à 10 3 9
Diminution de la dose
On dénombre 12 patients présentant cette modalité, les INR à risque ne
dépassaient pas la valeur de 6. On donne la répartition dans le tableau XVI.
Tableau XVII: Répartition des patients en fonction de l’INR à risque pour la modalité
de diminution de la dose.
INR à risque Nombre de cas
Entre 3 et 4 8
Entre 4 et 6 4
Entre 6 et 10 0
Supérieur à 10 0
46
II-4-2- Variation de l’INR
Pour pouvoir suivre la variation de l’INR après surdosage, on a sélectionné 19
patients qui ont pu remplir les critères suivants :
Pour savoir le temps de retour à la normale, on recrute les patients qui ont pu
réaliser deux contrôles d’INR successifs dont leur jour de mesure est espacé de 3
jours au maximum. La valeur du premier INR est supérieure à 2, celle du second
est inférieure à 2, le temps de retour à la normale était pris en compte.
Pour savoir le temps de retour dans la cible, on recrute les patients qui ont pu
réaliser deux contrôles d’INR successifs dont leur jour de mesure est espacé de 3
jours au maximum. La valeur du premier INR est inférieure à 2, celle du second
se trouve entre 2 et 3. Le temps de retour dans la cible était pris en compte.
II-4-2-1- Modalité d’arrêt du traitement
Parmi les 19 cas, la modalité d’arrêt concerne 11 patients dont :
- Un patient présentait un INR à risque entre 3 et 4. Au bout de 4 jours d’arrêt du
traitement, l’INR revenait à la normale, alors on avait réintroduit l’AVK, ensuite,
l’INR retournait dans la cible à J8.On représente cette variation dans la figure
suivante.
Figure 18: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque entre 3 et 4
(J1; INR=3,5)
(J4; INR=1,3)
(J8; INR=2,5)
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
0 2 4 6 8 10
INR
JOUR
47
- Quatre patients présentaient un INR à risque entre 4 et 6 ; le traitement à été
interrompu de 5 jours ;en moyenne, les patients se trouvaient en dessous de la cible
au 4ème
jour d’arrêt ; à J5, on a repris le traitement et il retrouvait l’INR cible a J9.
La figure suivante montre cette variation.
Figure 19: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque entre 4 et 6
- Trois patients présentaient un INR à risque entre 6 et 10. Après 8 jours d’arrêt du
traitement, l’INR revenait à la normale au 5ème
et il retournait dans la cible en
moyenne au bout de 10 jours. La variation est représentée par la figure 20.
Figure 20: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque entre 6 et 10
(J1; INR=5)
(J4,5; INR=1,3)
(J9; INR=2,5)
0
1
2
3
4
5
6
0 2 4 6 8 10
INR
JOUR
(J1; INR=8)
(J5,33;
INR=1,3) (J10; INR=2,5)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0 2 4 6 8 10 12
INR
JOUR
48
- Trois patients présentaient un INR à risque supérieur à 10. En moyenne, au bout de
9 jours d’arrêt du traitement, l’INR revenait à la normale ; on avait ensuite
réintroduit le traitement et l’INR retournait dans la cible, en moyenne, au bout à J14.
La figure 21 représente cette variation.
Figure 21: Variation de l’INR en fonction du jour pour la modalité d’arrêt du traitement
avec un INR à risque supérieur à 10
(J1; INR=15)
(J9; INR=1,3) (J13,66;
INR=2,5)
0
2
4
6
8
10
12
14
16
0 2 4 6 8 10 12 14 16
INR
JOUR
49
II-4-2-2- Modalité de diminution de la dose
Afin d’analyser la variation de l’INR après une diminution de la dose, on avait
sélectionné 8 patients présentant les critères exigés. Pour les 4 patients présentant un
INR à risque entre 3 et 4, la dose de la fluindione était diminuée de ¼ de comprimé, le
temps moyen de retour dans la cible correspondait au 7ème
jour après cette diminution.
Parmi 4 patients présentant un INR à risque entre 4 et 6, la dose de la fluindione était
diminuée de ¼ de comprimé pour 2 patients et dont lesquels leurs INR retournaient dans
le cible au14ème
jour après la diminution ; pour les 2 autres, la dose était diminué de ½
comprimé de fluindione ; en moyenne, leurs INR se retrouvaient dans le cible 11 jours
après la diminution. Les détails et les résultats concernant cette modalité sont donnés
dans le tableau XVIII.
Tableau XVIII: Modalité de diminution de la dose avec la variation de l’INR
INR à risque Proportion de la dose
enlevée (comprimé)
Temps de retour
dans la cible (jour)
Temps moyen de
retour dans la
cible (jour)
Entre 3 et 4
1/4
1/4
1/4
1/4
9
7
6
7
7
Entre 4 et 6
1/4 15 14.5
1/4 14
1/2 10 11
1/2 12
Entre 6 et 10 - - -
Supérieur à 10 - - -
50
II-5- Relation entre les variables âge, poids, sexe et la dose d’équilibre
II-5-1- Dose d’équilibre (DE) et l’âge du patient
D’après notre étude, la dose d’équilibre varie de façon décroissante avec l’âge,
le coefficient de corrélation entre DE et l’âge est égal à r=-0.0783. La moyenne de la
DE est égale à 0.603 comprimé et celle de l’âge 47.56 ans. On donne la contingence
entre ces deux variables dans le Tableau XIX.
Tableau XIX: Tableau de contingence entre l’âge et la dose d’équilibre
Ages
(ans) Dose d’équilibre Total
0,25
comprimé
0,5
comprimé
0,75
comprimé
1
comprimé
1,25
comprimé
<30 0 6 0 1 0 7
[30;40[ 0 3 0 0 1 4
[40;50[ 0 6 3 1 0 10
[50;60[ 2 1 3 2 0 8
60< 3 4 2 1 0 10
Total 5 20 8 5 1 39
D’après nos analyses, l’équation de la droite d’ajustement pour le couple de
variable: dose d’équilibre-âge par la méthode de moindre carré est égale à :
y=-0.00132x+0.665 où y représente DE et x représente l’âge, on a alors obtenue la
droite suivant.
51
Figure 22 : Variation de la dose en fonction de l’âge
II-5-2- Dose d’équilibre et le poids du patient
Selon nos résultats, la dose d’équilibre varie de façon croissante avec le poids, le
coefficient de corrélation est égale à r=0.0937. La moyenne marginale de DE est égale à
0.603comprimé et celle du 51.92Kg. (Tableau XIX)
Tableau XX: Tableau de contingence entre le poids et la dose d’équilibre.
Poids (Kg) Dose d’équilibres total
0,25
comprimé
0,5
comprimé
0,75
comprimé
1
comprimé
1,25
comprimé
<40 1 3 1 0 1 6
[40;50[ 1 6 3 0 0 10
[50;60[ 3 5 1 4 0 13
60< 0 6 3 1 0 10
Total 5 20 8 5 1 39
L’équation de la droite d’ajustement par la méthode de moindre carré pour ces
deux couples de variable est égale à : y=0.00119x+0.54063y ou x représente le poids et
y représente la dose. On obtient alors la droite suivant.
(20 ans ; 0,639
comprimé)
(75 ans ; 0,566
comprimé)
0,56
0,57
0,58
0,59
0,6
0,61
0,62
0,63
0,64
0,65
0 10 20 30 40 50 60 70 80
DE
(com
prim
é)
Age (année)
52
Figure 23 : Variation de la dose en fonction du poids
II-5-3- Dose d’équilibre et le genre du patient
La variation de la dose d’équilibre en fonction du genre est nulle (r=0.0174). Le
tableau de contingence entre ces deux variables est le suivant.
Tableau XXI: Tableau de contingence entre le genre et la dose d’équilibre
Genre Dose d’équilibre Total
0.25
comprimé
0.5
comprimé
0.75
comprimé
1
comprimé
1.25
comprimé
Masculin 3 12 3 3 1 22
Féminin 2 8 5 2 0 17
Total 5 20 8 5 1 39
(30 kg ; 0,576
comprimé)
(75 kg ; 0,630
comprimé)
0,57
0,58
0,59
0,6
0,61
0,62
0,63
0,64
0 10 20 30 40 50 60 70 80
DE
(com
prim
é)
Poids (kg)
53
TROIXIEME PARTIE:
DISCUSSION-SUGGESTIONS
I. DISCUSSION I-1. Sur la méthodologie
Cette étude nous a permis de dresser un profil épidémiologique sur l’utilisation
des AVK notamment la fluindione (Préviscan) dans le milieu hospitalier. On a aussi
analysé les modalités entreprises par les médecins du service de néphrologie et de
cardiologie pour l’adaptation de la dose de la fluindione pendant l’initialisation du
traitement.
Lors du dépouillement des dossiers, les informations ont été insuffisantes et
inappropriées pour permettre d’établir un bon profil pharmacocinétique de l’INR ;en
effet, faute de moyen financier, les contrôles de l’INR des patients ont été insuffisants et
non réalisés en temps voulu ;la variation de la dose administrée entraine des
chevauchements sur la valeur des INR. De ces faits, nous avons tiré des conclusions en
créant une relation entre les INR dans chaque groupe d’échantillon présentant le même
protocole d’adaptation. Des interprétations ont été faites sur des groupes d’individus qui
ont reçu une dose constante administrée. De même, nous avons eu recours à une
méthode de valeur intermédiaire pour déterminer le temps de réalisation d’un
événement voulu. La prise des aliments pouvant modifiés la cinétique de l’INR dans
l’étude rétrospective n’a pas été contrôlée.
Dans notre travail, le choix des paramètres à utiliser a été difficile ; on avait
voulu mettre en évidence la relation entre la dose d’équilibre et le taux d’albumine des
patients ; cependant, le dosage n’est pas systématique et par manque de moyens
d’investigations et financiers, il n’a pas été réalisé et non disponible dans toutes les
données. Par contre, on a évalué la variation de la dose d’équilibre en fonction de l’âge
et le poids des patients, les deux étant les paramètres de référence utilisés
internationalement pour estimer la dose d’équilibre.
Le cadre restreint d’investigation a été limité dans deux services caractérisant
ainsi les possibilités de notre étude.
54
I-2. Sur les résultats I-2-1- Indication
Dans notre enquête, les principales pathologies traitées par les anticoagulants étaient
les pathologies cardiaques: la FA et le RM, et les maladies thromboemboliques (TVP).
La fréquence d’indication est de l’ordre de 0.7 par mois dans le service de néphrologie
et 1.2 par mois dans le service de cardiologie. Parmi ces indications.62% aboutissent à
l’équilibre du traitement et à l’utilisation définitive de l’AVK. C’est pourquoi on n’a pu
identifier que 39indications qui répondaient aux critères d’inclusions.
I-2-1-1- Indication pour fibrillation auriculaire(FA)
D’après les résultats, 20.90% ont été mis sous AVK pour arythmie et 9.30%
pour arythmie associée d’une pathologie valvulaire. Parmi ces arythmies, 92.3%
correspondaient à la FA.
En effet tous les cas de FA ne sont pas une indication aux traitements par AVK.
D’après l’utilisation du score de CHA2DS2-VASc (24, 25, 26),dans notre enquête, 30%
des indications étaient inadéquate. Leur score était égal à zéro.
Les pathologies traitées par les anticoagulants oraux dans notre enquête sont
d’une fréquence discordante à celle de la littérature ; les70% des indications pour FA
qui tiennent compte des recommandations représentaient 17.94% de la population totale
tout indication confondue, contre 66.74% dans une étude menée en Alsace(55) et à
51%dans une autre étude faite en Haute Normandie sur le traitement par AVK
(56).Cette discordance s’explique par le fait que les médecins se méfient de la
prescription des AVK à cause de la difficulté de gestion du traitement mais aussi aux
conséquences iatrogéniques. Ils préfèrent utiliser des antiagrégants plaquettaires si on
peut choisir entre les deux molécules. Les médecins, en pesant le rapport bénéfice-
risque de chaque traitement, s’efforcent d’utiliser des antiagrégants même si l’AVK est
la seule alternative recommandée.
I-2-1-2- Indication pour les pathologies valvulaire
Les indications pour ces types de pathologie nécessitent aussi la présence de
facteurs de risques (thrombus intra-cavitaire, thrombus intra-auriculaire gauche,
dilatation de l’oreillette, FA)(8,35).Malgré cela, 25% de la population présentant une
prescription d’AVK pour ces maladies n’étaient pas conformes.
55
D’après la littérature ces pathologies sont moins fréquentes quant aux
indications pour AVK ; en effet 4.43% seulement dans l’étude menée en
Alsace (55).Dans notre étude, les 75% d’indications qui tiennent compte des
recommandations représentent 23.07% de la population totale ; ce qui est sensiblement
proche a celle de la proportion des indications pour fibrillation auriculaire. Cette
différence montre que la fréquence des pathologies valvulaires est plus importante dans
les pays en voie de développement comme le notre que celle des pays occidentaux ou
les pathologies ischémiques sont prédominantes (57).
I-2-1-3- Indication pour les maladies thromboemboliques
Dans notre enquête, cette indication était la plus importante, elle représente
57.4% en totalité. Contrairement à l’étude de la coordination régionale de l’Alsace et
celle faite en Auvergne, il se place au deuxième rang avec une valeur respective de
13.08% et 20%, après la fibrillation auriculaire (55,56). En effet, la TVP est une
situation d’urgence et l’anticoagulation est la seule alternative recommandée. De cette
façon, les prescripteurs, en tenant compte de cet état de lieu n’ont pas besoin de
restreindre son utilisation.
Si bien, de ces résultats, on peut dire que :
- Utiliser les AVK hors de la recommandation expose le patient au risque
hémorragique. Il est à remarquer que les AVK sont les premières causes d’accidents
iatrogéniques en France (2).
- Les contradictions avec la littérature sur les proportions de chaque indications’
expliquent soit parce que les médecins se méfient de la prescription des AVK à
cause de la difficulté de gestion du traitement, mais aussi aux conséquences
iatrogéniques; par conséquent ils préfèrent utiliser des antiagrégants plaquettaires
même si l’AVK est la seule alternative. Soit que les prescripteurs choisissent
d’utiliser les AVK en fonction de la gravité de la maladie.
56
I-2-1-4- Autre indication non validée : le syndrome néphrotique
Dans notre étude, un patient a été traité pour syndrome néphrotique. Le
traitement anticoagulant est indiqué dans le traitement des thromboses. Il est prescrit
dans la prévention des évènements thromboemboliques, en cas d’hypoalbuminémie
profonde, inférieure à 20g/L, l’utilisation des AVK est alors envisagée si le syndrome
néphrotique persiste dans le temps (58).
L’INR cible dans ces cas n’est pas précisé, mais un état d’hypocoagulabilité
serait suffisant c'est-à-dire un INR entre 2 et 3.
I-2-2- Répartition selon l’âge des patients
Dans notre étude, l’âge moyen des patients est de 47.56 ans et 25.64% ont plus
de 60 ans. Une étude faite dans un pays développé rapportait une moyenne d'âge de 73
ans et 76.1% sont entre 65 à 80 ans (étude faite en Auvergne sur 438 patients) (59).
D’autre part, pour une étude faite en Afrique dans le service de cardiologie et médecine
interne du CHU de Brazzaville concernant l’indication de la fibrillation, l'âge moyen
des patients a été de 59,3 ans (60), ce qui présente une similarité à notre étude. La
discordance avec l’étude européenne peut être expliquée par le fait que la population
africaine est une population jeune avec 44% de population âgée de moins de 15ans
(61) ; selon le rapport de la banque africaine pour le développement (BAD),
l’espérance de vie est égale à 56ans en 2010, contrairement aux occidentaux ou le
vieillissement de la population est un fait patent et ou les comorbidités sont importantes
expliquant souvent le recours aux AVK (62).
I-2-3- Genre des patients
Dans notre étude, 56,4% des patients sont des hommes avec une sex-ratio égale
à 1.29. Ces résultats sont comparables aux autres études ; dans l’étude de l’assurance
maladie sur l’île de France qui portait sur plus de 1600 patients traités par AVK toutes
pathologies confondues (63), il existait aussi une majorité de sexe masculin : 53,5%.
Dans l’étude de l’assurance maladie d’Aquitaine de 2003 (64), 61% des patients étaient
des hommes. Dans l’étude d’Auvergne (59), 59% étaient des hommes.
57
I-2-4- Relais héparine-AVK
Selon les recommandations de l’AFSSAPS (3), le relais héparine-AVK est
indiqué pour le traitement curatif des maladies thromboemboliques qui sont des
situations d’urgence. Dans notre enquête, le relais avec l’héparine n’était pas seulement
utilisé pour les METV, il est utilisé dans 100% des indications pour FA, 100% des
indications pour RM+FA et 100% des indications pour RM ; bien que des raisons
poussaient les médecins à adopter cette méthode, des problèmes se posent :
- D’après la pharmacologie, l’héparine diminue souvent le taux d'antithrombine
III mais il est largement contrebalancé par son action antithrombine. En
pratique, le plasma peut devenir hypercoagulable pendant les trois jours qui
suivent l’arrêt du traitement. L’héparine ne doit être arrêtée que si l’équilibre du
traitement par AVK est obtenu (65,66). Selon nos résultats, les patients
arrêtaient le traitement à J7 en moyenne, date à laquelle le plus grand nombre
des patients ne réussissent pas à équilibrer leur traitement ;l’équilibre du
traitement était obtenu à J12, en moyenne.
- Se procurer de l’héparine est difficile car le prix du traitement le moins cher
(Enoxaparine) s’élève à 60.000 ariary/jour ; ce qui représente un capital très
important par rapport au revenu monétaire de la plupart des malgaches et utiliser
un relais hors de son indication augmentera le budget d’hospitalisation.
I-2-5- INR cibles
Dans notre étude, pour 98% de la population, l’INR cible était respecté ;
toutefois, les différences de point de vue concernant la cible des valvulopathies
mitrales restent à discuter. Selon les auteurs, il’ ya ceux qui recommandent une valeur
entre 2à3 et d’autre entre 3 à 4.5 (15,27) ; 3 parmi 10 patients indiqués pour
rétrécissement mitral ont pour INR cible entre 3à 4.5 alors qu’ils ne portent pas de
prothèse valvulaire; pourtant, les risques hémorragiques augmentent avec l’INR. Il est
nécessaire dans notre cas de ne pas majorer ces facteurs de risque. L’idéal est donc
d’avoir une cible plus basse ; la cible entre 2 à 3 serait la plus adéquate pour ce type de
pathologie (27).
58
I-2-6- Modalités de traitement
Selon les éventualités présentées par les organigrammes de la figure 9 ; trente
deux suites d’événements peuvent se présenter après l’installation du traitement. Il
existe d’une part, des événements provenant de la caractéristique du patient (démontrés
par la sensibilité du patient à son traitement), d’autre part, des événements générés par
les décisions du prescripteur.
D’après ces organigrammes, les médecins avaient utilisé quatre posologies
différentes pour initialiser le traitement : ¼, ½, ¾ ou 1 comprimé de fluindione ; ensuite,
lorsque le premier contrôle d’INR se trouve inférieur à 2, pour 15 échantillons, on avait
décidé d’augmenter la dose de ¼ de comprimé, pour 11échantillons, on avait opté de
rester à la même dose ; par ailleurs, si celui-ci se trouve entre 2 et 3, dans tous les cas
observés (n=6), les prescripteurs ont décidé de rester à la même dose.
Suite à ces décisions, on constate que :
- Quand les résultats des premiers contrôles d’INR se trouvent entre 2 et 3, à
n’importe quelle dose initiale, et que les prescripteurs décident de continuer à la
même dose, par la suite, tous les résultats du deuxième INR dépassaient la zone
thérapeutique.
- Lorsque les résultats des premiers INR se trouvent inférieurs à 2, et que l’on
décide de rester à la même dose, dans 100% des cas, aucune des valeurs de la
deuxième INR dépassait la valeur de 3.
Ainsi, de ces constatations, on déduit les comparaisons suivantes :
Selon la pharmacologie des AVK, après distribution, les molécules du principe
actif vont bloquer le récepteur de la vitamine K époxyderéductase, empêchant ainsi la
gamma-carboxylation des vitamines K qui ne seront plus actives. Par contre, les
facteurs vitamine K-dépendants, pré-activés avant ce blocage dont la demi-vie varie de
6 à 60heures continuent encore de produire ses effets, de plus la baisse précoce du taux
de protéine C qui est un facteur anti-coagulant dont la demi-vie est égale à 6h favorise la
coagulation (7,8). Ce qui fait qu’au premier contrôle d’INR, l’effet de la dose n’est pas
encore totalement exprimé. Les molécules de vitamine K pré-activée continuent
d’exercer leur effet. D’après l’AFSSAPS en avril 2009 (54),on ne doit pas augmenter la
dose même si le résultat au premier contrôle d’INR est encore inférieur à 2, ou de rester
59
à la même dose si sa valeur est déjà supérieure à 2. Selon le centre de suivi et de
conseils des traitements anticoagulants (CSCTA) se rapportant à l’instauration du
traitement anticoagulant, si le résultat de l’INR fait entre le deuxième et le troisième
jour après l’instauration du traitement se trouve entre 1.5 et 2, la dose ne doit pas être
changée ; si celui-ci se trouve entre 2 et 2.2, il faut diminuer de ¼ de comprimé et si le
résultat se trouve entre 2.2 et 3 il faut diminuer de ½ comprimé (67). Dans notre
enquête, seulement dans 11 échantillons, ces recommandations ont été suivies.
D’après cette recommandation de l’AFSSAPS, le premier contrôle doit
s’effectuer dans les 48 ± 12 heures après la première prise d’antivitamine K, pour
dépister une hypersensibilité individuelle : un INR supérieur à 2 annonce un surdosage à
l’équilibre et doit faire réduire la posologie (7).
I-2-6-1- Identification de chaque protocole
En analysant les différents événements réalisés, on remarque deux méthodes
différentes que les prescripteurs utilisent concernant les décisions après le premier
contrôle d’INR. Le premier regroupe toutes les modalités qui correspondent à celles du
protocole Vidal c'est-à-dire : lorsque l’INR du premier contrôle est inferieur à 2, le
prescripteur décide de rester à la même dose et si c’est le contraire il décide de
diminuer. La deuxième, celles qui suivent un protocole adopté c'est-à-dire :lorsque
l’INR, au premier contrôle est inferieur à 2, le prescripteur décide d’augmenter la dose
et si c’est le contraire il décide de rester à la même posologie(tableau 11). Par ailleurs, à
l’intérieur de chaque groupe, on a classé les échantillons en fonction de la dose
administrée afin de pouvoir suivre la cinétique de l’INR. Pour cela, à chaque choix de
dose initiale, on fait correspondre aux deux modalités. On a donc identifie 7 protocoles
utilisés pour l’adaptation de la dose d’une AVK dans les deux services.
Plus clairement, chaque protocole est caractérisé par les paramètres suivants :
Dose d’initialisation du traitement
C’est une dose pour laquelle le prescripteur suppose être proche de la dose
d’équilibre. Des paramètres liés aux patients peuvent être alors mis en jeu pour le choix
de cette dose d’initialisation. S’il existe une relation entre ces paramètres, il faut en tenir
compte, et les classer parmi les paramètres qui spécifient chaque protocole au même
rang que la dose d’initialisation. Voici ces paramètres :
60
- Prise de médicament pouvant interagir avec la pharmacologie et la
pharmacocinétique de la vitamine K ;
- L’âge et le poids du patient.
Le premier paramètre étant exclus dans notre étude, il reste à discuter sur
l’influence de l’âge etle poids du malade. Selon les résultats, il n’existe pas de
liaison entre le choix du prescripteur concernant la DI et ces paramètres .Le
coefficient de corrélation entre l’âge et la dose initiale est égale à r=0.0324 et le
coefficient de corrélation entre le poids et la dose initiale est égale à r=0.037.
D’après la revue de médecine interne parue en 2010, l’âge, le poids et les
facteurs pharmacogénétiques sont les paramètres majeurs qui doivent influencer les
prescripteurs dans le choix de la DI (4).D’après l’AFSSAPS sur le guide de prescription
des AVK en 2009, il faut diminuer la posologie initiale de moitié pour les personnes
âgées, pour les insuffisants hépatiques et chez les sujets inférieurs à 50 kg(7).
Durée entre l’initialisation et la réalisation de chaque INR
Selon les recommandations de l’AFSSAPS (7) et le comité régional de
médicament (68), le premier contrôle doit se faire dans les 48 ± 12 heures après la
première prise et les autres contrôles tous les 2 à 4 jours jusqu’à l’obtention de la dose
d’équilibre.
Dans notre étude, en raison de la difficulté financière des patients, le premier
contrôle est réalisé à partir du deuxième jusqu’au troisième jour après l’initialisation du
traitement, le deuxième entre le quatrième et le huitième jour ; le troisième INR entre le
neuvième et le douzième jour.
Décision des prescripteurs devant le résultat de chaque INR
Quatre décisions pourraient apparaître : soit les médecins restaient à la même
dose, soit ils augmentaient ou diminuaient la dose, soit ils interrompaient le
traitement. Cette dernière décision va être évaluée dans la partie du protocole de
surdosage.
Selon les recommandations de l’AFSSAPS, du centre de suivi et de conseil des
anticoagulants oraux(CSCTA) et du dictionnaire Vidal (7,8,67), si l’INR est supérieur à
2 au premier contrôle, il faut diminuer la dose. En dehors du premier contrôle, il faut
61
adapter la posologie en fonction de l’INR par pallier de ¼ de comprimé pour la
fluindione (72); si celui-ci se trouve au-delà de la cible, il faut ou bien diminuer la dose
ou arrêter le traitement en suivant le protocole de surdosage énoncé par l’AFSSAPS et
la HAS (7,56).
Chronologie d’utilisation de l’HBPM et de l’AVK
Dans tous les cas d’utilisation du relais, soit l’AVK est déjà installée au même
jour que la première prise de l’HBPM, soit celle-ci était décalée d’un jour. D’après
l’AFSSAPS lors du relais de l’héparine-AVK, les AVK sont généralement co-prescrites
précocement, dès les 2 premiers jours de l’héparinothérapie (7).En moyenne dans notre
étude, le décalage entre l’installation de l’AVK et l’HBPM était nul, ce qui est le plus
adéquat car il faut avoir le plus tôt possible l’équilibre du traitement par AVK pour
pouvoir arrêter l’administration de l’héparine. Le fait d’installer l’AVK précocement est
un gain de temps ;ainsi, il n’y a pas de différence sur la chronologie d’utilisation de
l’HBPM et de l’AVK pour chaque protocole. On admet dans notre population d’étude
que l’AVK commence au même jour que le début du traitement héparine et que
l’héparine est arrêtée en moyenne à J7.
Risques de surdosage et de sous-dosage pour chaque protocole
On a classé le surdosage en fonction de la valeur de l’INR supérieur à 3 d’après
la recommandation de l’AFSSAPS et de la HAS(7,56). Cette classification est la
suivante :
- Degré 1 : INR entre 3 à 4
- Degré 2 : INR entre 4 à 6
- Degré 3 : INR entre 6 à 10
- Degré 4 : INR>10
Plus l’INR correspond à un degré élevé, plus le risque de survenue des
événements hémorragiques est grand.
Pour les INR inférieurs à 2, on a considéré ceux qui étaient en dehors de la
prescription de l’héparine, car même si l’INR était inférieur à 2, le risque
thromboembolique est annulé par l’effet de l’héparine.
62
I-2-6-2- Analyse des sept protocoles utilisés
On note au total 32 échantillons pour cette évaluation. D’après les courbes de
variation, il existe une similarité sur la variation de l’INR entre les protocoles P2, P4 et
P6 et entre les protocoles P3, P5 et P7. L’analogie résultante s’explique par
l’équivalence du protocole utilisé dans chaque groupe.
Dans le premier groupe, les médecins ont utilisée le protocole adopté PA :devant
les résultats du premier contrôle, si l’INR était inférieur à deux, ils prenaient la
résolution d’augmenter la dose de ¼ de comprimé de fluindione ; si c’est le contraire, ils
recommandaient de garder la même dose. D’après les recommandations (7,56,69,71),
dans ces circonstances il ne faut pas changer de dose sauf si l’INR est déjà supérieur à
2 ; dans cette éventualité, la dose doit être diminuée. Par conséquent, selon les courbes
de variation de ces protocoles, l’INR évolue dès le début du traitement et dépasse la
zone thérapeutique pour atteindre une valeur à risque. D’après le tableau XV, 60%, 75%
et 100% des patients respectivement pour P2 , P4 et P6 possédaient des INR à risque
entre 4 et 6 à partir du deuxième contrôle ; on a aussi retrouvé dans 25% des patients
avec le protocole P4 des INR à risque entre 6 et 10 et dans 10% des patients utilisant P2
des INR à risque supérieur à 10. Le risque est alors estimé à 100% du degré 2 pour P6,
cette optimisation trouve son explication en raison de la proportion plus importante de
la dose initiale pour P6 correspondant à 1 comprimé de fluindione ; il est à 10% du
degré 4 pour P2, ceci est du à l’importance de sa population. Au final, l’équilibre du
traitement pour P2, P4 et P6était obtenu à J12 en moyenne.
Pour le deuxième groupe, la méthode utilisée suit les recommandations de
l’AFSSAPS et du Vidal (7,8). On reste à la même dose si le premier contrôle est
inférieur à 2 et on diminue la dose si celui-ci est supérieur. D’après une étude faite sur
les sujets âgés en France, pour l’adaptation de la dose de fluindione, avec une dose
initiale égale à demi-comprimé de fluindione, un INR à J2 égal à 1.2 reflète une dose
d’équilibre égale à 12.5mg, un INR à J2 entre 1.3 et 1.4 exprime une dose d’équilibre
égale à 10 mg, un INR à J2 égal à 1.5 reflète une dose d’équilibre égale à 7.5mg et un
INR à J2 supérieur à 1.6fait transparaitre une dose d’équilibre égale à 5mg (70). La
variation de l’INR pour ces protocoles est d’allure logarithmique, croissante entre J1 et
J5 et devient constante à partir de J5, ne dépassant pas la valeur de 3.5. Le traitement
atteint son équilibre à partir de J7.De ces faits, les risques hémorragiques sont minimes
63
car ils varient de 0% à 50% du degré 1 et le risque thromboembolique est quasiment
nul.
Pour le protocole P1, la variation de l’INR était différente des cas précédents.
Quatre patients on tété identifiés pour ce protocole ;la dose d’initialisation est égale à ¼
de comprimé de fluindione, les résultats des premiers INR montraient une valeur
moyenne de 1.3.Si on suit la modalité énoncée par Vidal (8), on ne devrait pas
augmenter la dose mais la conserver. Dans les quatre observations, les médecins ont
déjà augmenté la dose à ½ comprimé de fluindione, le deuxième contrôle montrait alors
une valeur moyenne de 1.6: la cible n’étant pas atteinte, on en déduit que la dose
d’équilibre se trouve au-delà de ¼ de comprimé de fluindione. Après ce deuxième
contrôle, dans l’une des quatre observations, le prescripteur décidait d’augmenter la
dose à ¾ de comprimé de fluindione mais le résultat du troisième INR se trouve au-delà
de la cible (INR moyen=3.59). D’après ces suites d’événement la dose d’équilibre est
égale à ½ comprimé de fluindione. Dans les trois autres observations, les prescripteurs
décidaient de rester à ½ comprimé de fluindione, et la troisième INR se trouvait dans la
cible (INR moyen=2.66), par la suite la dose d’équilibre est égale à ½ comprimé de
fluindione. Selon la courbe de variation de l’INR, en moyenne, le traitement atteint son
équilibre à J12.Les patients sont exposés aux risques thromboemboliques car l’HBPM
était arrêtée J7 et la courbe reste en dessous de 2 jusqu’à J10.Ce risque est estimé à
100% ; donc la probabilité de survenue des évènements thromboemboliques lors de
l’utilisation de ce protocole est très grande. Quant au risque de surdosage, celui-ci est
très faible étant donné qu’il est estimé à une valeur de 25% pour le degré 1.
Ainsi, de ces analyses, on tire les conclusions suivantes :
Le protocole P1 n’expose à aucun risque de surdosage mais l’obtention de
l’équilibre du traitement s’avère très lente, ¼ de comprimé est insuffisant pour atteindre
l’INR cible.
Les protocoles P2, P4 et P6 qui sont des protocoles adoptés exposent les patients
à un risque hémorragique majeur et l’acquisition de la dose d’équilibre traine.
Les protocoles idéaux sont ceux qui suivent la recommandation du Vidal (P3,
P4, P7). Ils permettent d’obtenir plus rapidement l’équilibre du traitement et exposent
faiblement au risque de surdosage et sous-dosage.
64
Dans 71.8% de la population, les médecins ont utilisé des protocoles qui ne sont
pas conformes à la recommandation correspondant à P1, P2, P4 et P6. Nous en
déduisons que la connaissance des cliniciens dans les deux services concernant
l’utilisation des AVK est à améliorer. Mais leur pratique est aussi limitée par le pouvoir
d’achat des patients.
Les courbes de variation de P3, P5, P7 et celui du sous groupe N°2 du protocole
P2 montrent une analyse plus exacte de la variation de l’INR, dans ces situations, la
dose administrée reste constante, il n’y a pas de chevauchement entre l’effet des
différentes doses. De ces courbes, on déduit qu’à une dose administrée à partir de J1,
l’effet maximalest obtenu à J6 et se stabilise à partir de ce jour. Selon les
recommandations du GEHT en l’an 2000, sur les utilisations des antivitamines K (71),la
vitesse d'action des AVK sur les facteurs est fonction de la demi‐vie plasmatique de
chaque facteur. Pour chacun d’entre eux, le plateau d’équilibre est observé après 4 à 5
demi‐vies: entre 1 jour pour le facteur VII dont la demi‐vie est de 4 à 6 heures et 1
semaine pour le facteur II dont la demi‐vie est d'environ 60 heures, l’effet
antithrombotique des antivitamines K est surtout lié à leur effet sur le facteur II.
I-2-7- Conduites à tenir devant un surdosage
Pour tout surdosage, aucune circonstance d’hémorragie grave ou potentiellement
grave n’a été identifiée. On a donc fait référence aux recommandations de l’AFSSAPS
et de la HAS au sujet des circonstances de surdosage et/ou d’hémorragie non grave avec
un INR cible entre 2 et 3(7, 54). Pour ces recommandations, les conduites à tenir sont
classées en fonction de la valeur de l’INR de surdosage.
I-2-7-1- INR entre 3 et 4
Dans notre étude, les patients qui présentaient un surdosage avec INR qui se
trouve dans cette zone sont au nombre de 9 :
- dans 8 cas, on avait diminué la dose et la valeur de l’INR revenait dans la zone
thérapeutique 7 jours après.
- pour 1 patient, on a arrêté le traitement jusqu’à l’obtention d’un INR normal
afin d’ajuster ensuite le traitement, le temps de retour à la normale correspond
au 4ème
jour après l’arrêt et le temps de retour dans le cible correspond au
65
9ème
jour après l’arrêt. Selon la littérature, l’action anticoagulante de la
fluindione peut persister 4 jours après l’arrêt du traitement mais il faut aussi
prendre en compte le temps mis par l’organisme pour reconstituer le stock de
vitamine K (7,6,68). Selon la littérature, avec un INR entre 3 à 4, un arrêt de 4
jours suffit à le ramener à 1.5 pour les demi-vies longues (69).
Conformément aux recommandations, il faut seulement diminuer la dose
jusqu’au retour dans la zone thérapeutique. Les huit cas sont donc conformes aux
recommandations (7,54). Concernant le cas où on a arrêté la prise, celui-ci exige plus de
temps pour avoir l’équilibre du traitement car après avoir obtenu le retour à la normale
de l’INR, il faut réajuster le traitement et le temps d’exposition en dehors de l’INR cible
est plus grande.
I-2-7-2- INR entre 4 et 6
Le nombre de patient dans ce cas étant de 9. Dans 5 cas, le médecin décide
d’arrêter le traitement jusqu’à l’obtention d’un INR normal, le temps de retour à la
normale est de 4 jours après l’arrêt du traitement et le temps de retour dans le cible
correspond au 9ème
jour après l’arrêt. Dans 4 cas, on a diminué la dose ; si la dose
enlevée est égale à ¼ de comprimé, l’INR revenait dans la zone thérapeutique quatorze
jours après la diminution. Si on diminue la dose de ½ comprimé, l’INR revient dans la
zone thérapeutique onze jours après.
Selon les recommandations, il faut sauter une prise et diminuer la dose.
Cependant, aucune des manœuvres observées n’a été conforme à ces recommandations
(7,54). Parmi ces manœuvres, l’arrêt du traitement permet un meilleur résultat puisque
le temps de retour dans la cible est la plus courte.
I-2-7-3- INR entre 6 et 10
Dans notre étude, les patients qui ont présenté ce surdosage sont aux nombres
de trois. Tous les médecins ont décidé de proscrire l’AVK jusqu’à l’obtention d’une
valeur normale de l’INR pour ensuite réajuster le traitement. La prescription de
vitamine K n’a pas été observée. L’INR revient à la normale 7 jours après la
proscription et l’équilibre du traitement est obtenue au 13ème
jour après la proscription.
66
L’AFSSAPS conseille aussi d’ajouter 1 à 2mg de vitamine K per os pour abaisser plus
rapidement l’INR (7).
I-2-7-4- INR supérieur à 10
Dans notre étude, 3 cas ont été identifiés ; l’AFSSAPS préconise dans ce
contexte d’arrêter le traitement avec l’administration de 5mg de vitamine K (7) ;les
médecins n’ont administré dans aucun de ces cas de la vitamine K, l’INR ne revient à la
normale qu’au 9ème
jour plus tard. Dans ce cas, il est fortement suggéré d’utiliser la
vitamine K pour abaisser l’INR plus rapidement car le risque hémorragique est plus
grand.
I-2-8- Dose d’initialisation du traitement
Dans notre étude, nous avons analysé statistiquement les relations entre chacune
des variables et la dose d’équilibre.
Cette dose ne doit pas être une dose de charge, il faut commencer par une dose
minimale efficace(DME) proche de l’équilibre. Ainsi pour définir la dose
d’initialisation, il faut estimer la dose d’équilibre du patient. D’après la revue de
médecine interne (4) et des recommandations de l’AFSSAPS, cette dose d’équilibre est
variable en fonction de l’âge, du poids, de la taille, des médicaments co-prescrits, du
régime alimentaire mais aussi des facteurs génétiques.En se référant sur une
présentation concernant la pharmacogénétique des anti-thrombotiques, des algorithmes
d’ajustement posologique de la warfarine ont été proposés qui tient compte des
paramètres : âge, poids, polymorphismes du gène qui code pour la VKORC1 et du
CYP2C9 (72).
I-2-8-1- Variation de la dose d’équilibre (DE) en fonction de l’âge
Dans notre étude, la dose décroit avec l’âge, qui à été confirmée par l’étude sur
l’adaptation de la dose pour la fluindione chez les sujet âgés, et par les
recommandations de l’AFSSAPS, cette dose diminue de moitié pour les âgés supérieurs
à 60 ans avec une moyenne de 10,4 ± 4,2 mg (7,73).D’après nos résultats, ce couple de
variable est liée très faiblement(le coefficient de corrélation est égal à r=-0.0783) car
DE varie de 0.56 à 0.64 comprimé entre 20 à 75ans avec une moyenne marginale de
67
0.603 comprimé de fluindione. D’après la présentation :« la pharmacologie des anti-
thrombotiques », la dose d’équilibre de la warfarine est en fonction décroissante avec
l’âge avec une équation égale à : D = 2.85 - 0.0137 (Age),elle montre que la variation
de DE en fonction de l’âge est significative.
I-2-8-2- Variation de la dose d’équilibre en fonction du poids
La dose augmente avec le poids(4,70) ; mais cette variation n’est pas patente
dans notre étude ; devant un coefficient de corrélation égale r=0.0937, DE varie de
0.588 à 0.625 comprimé entre 30 à 75kg. On admet alors que cette variation est
sensiblement nulle, la moyenne marginale de la dose d’équilibre est égale à0.603
comprimé. Dans l’article concernant la pharmacologie des AVK, l’équation de
régression de DE en fonction du poids est : D=2. 12 +0.0137(poids), qui montre que la
variation de DE en fonction du poids est significative.
I-2-8-3- Variation de la dose d’équilibre en fonction du genre
La droite de régression linéaire admet comme équation y=-0.00137x+0.60918,
dans laquelle y représente la dose d’équilibre et x le sexe avec x=1 si le genre est
masculin et x=2 si le genre est féminin, le coefficient de corrélation est égal à r=0.0174.
On remarque alors que la dose nécessaire pour avoir un INR dans la zone thérapeutique
est moindre pour les individus du genre féminin par rapport à celle du genre masculin,
mais la variation est faible, a un seuil de signification p=0.05 elle est considérée comme
nulle. Dans les revues bibliographiques, aucun ouvrage n’a affirmé qu’il existe une
corrélation entre la dose d’équilibre des AVK et le genre.
De ces analyses, nous avançons les conclusions suivantes :
- D’après les recommandations, l’âge et le poids constituent deux facteurs majeurs
influençant le choix de la dose initiale, la dose initiale devrait être habituellement
faible chez les sujets âgés et chez les individus inférieurs à 50kg, mais d’après nos
résultats, la variation de la dose d’équilibre en fonction de ces deux paramètres est
soit faible soit quasiment nulle, ces résultats sont peut être dus au moindre effectif
de notre population d’étude. La moyenne de la dose d’équilibre est égale à 0.603
68
comprimés, La population d’étude serait-elle plus sensible à la fluindione? Deux
explications sont alors proposées:
les malgaches possèdent-ils une caractéristique génétique particulière sur les
gènes qui codent pour la cible des AVK : la VKORC1? En effet, d’après
l’étude de Reider et al sur ces gènes, deux haplotypes A et B ont été
découverts, les sujets A/A ont une dose de warfarine à l’équilibre
significativement plus faible (2,7 mg), comparativement aux sujets A/B (4,9
mg) et aux sujets B/B (6,2 mg) (p < 0,001) (4, 22).
L’AVK est à 97% liée à l’albumine ; le régime alimentaire et la taille des
malgaches pourraient-ils expliquer une augmentation de la sensibilité à
l’AVK chez la population d’étude ?
- Quelque soit l’âge et le poids du malade, il convient de commencer le traitement
avec une dose de 1/2comprimé (10 mg de fluindione) car c’est la plus proche de la
dose moyenne l’équilibre.
69
II. SUGGESTIONS
Les AVK exposent les patients à des complications hémorragiques ; l’adaptation de
la dose constitue une manœuvre très délicate : il exige des contrôles et une implication
très particulière venant aussi bien du prescripteur que du patient, alors nous avançons
les propositions suivantes :
1. Il faut sensibiliser les médecins à s’informer, à suivre les formations post
universitaires, afin d’éviter la prescription des AVK hors de ces indications.
Actuellement, il existe des méthodes plus avancées pour identifier les patients
qui ont besoin d’être anticoagulés, à l’exemple du score de CHAD VASC.
2. Pour les patients qui ont une difficulté à réaliser le contrôle régulier d’INR, il
serait préférable de faire une étude malgache portant sur l’évaluation du rapport
bénéfice/risque entre l’utilisation de l’AVK et de l’aspirine concernant les
indications de façon à pouvoir choisir entre les deux médicaments.
3. Etablir un protocole en rapport avec la pharmacocinétique, la pharmacodynamie,
et les observations faites au cours de notre étude :
3a . On suggère de commencer avec un demi-comprimé (10 mg) de
fluindione, à n’importe quel âge, poids ou sexe du patient car
c’est la plus proche de la dose moyenne d’équilibre.
3b .Avec un INR cible entre deux et trois, pour un contrôle fait à
partir du deuxième au troisième jour après l’instauration du
traitement, si le résultat est supérieur à deux, il faut diminuer la
dose ; si au contraire il est inferieur à deux, il faut rester à la
même posologie car l’effet plafond n’est pas encore atteint durant
ce délai, l’INR va encore augmenter, celle-ci n’est atteint qu’à
partir du cinquième jour et que les tests faits à partir de ce jour
reflètent l’effet maximal de la dose administrée.
70
4. Devant un surdosage ou une hémorragie, il faut suivre les recommandations
pour faire revenir plus rapidement l’INR à la valeur normale ou dans l’intervalle
cible. Surtout, il faut insister à utiliser la vitamine K si la valeur de l’INR se
trouve au-delà de six ou en cas d’hémorragie grave.
5. Etablir un carnet de suivi de l’INR et favoriser l’éducation thérapeutique,
notamment dans le régime alimentaire et la copréscription d’autres
médicaments.
71
CONCLUSION
CONCLUSION
Les anti-vitamines K sont des médicaments indispensables à l’arsenal
thérapeutique. Néanmoins, elles sont responsables de nombreux effets iatrogènes, dont
le plus fréquent étant l’hémorragie ; de ce fait, le traitement par AVK est difficile à
gérer. Un suivi régulier, une manœuvre délicate respectant des normes venant du
prescripteur ainsi qu’une éducation thérapeutique sont nécessaires à la réduction des
risques iatrogènes. A Madagascar, aucune étude n’a été réalisée visant à évaluer cette
gestion de traitement, ceci étant l’objectif de notre étude.
Nous avons effectué une étude retro et prospective, descriptive et analytique sur
39 patients présentant une indication d’antivitamine K. Dans cette population d’étude,
trente pourcent des indications pour fibrillation auriculaire et 25% des indications pour
rétrécissement mitrale ne sont pas recommandés. Concernant la modalité du traitement,
le choix de la dose initiale n’a pas pris en considération les paramètres âge et poids du
malade. Dans 71.89% des observations, les médecins ont utilisé des protocoles qui ne
sont pas conformes à la recommandation entrainant des surdosages dont les mesures de
rétablissement appliqué sur tous les patients présentant des INR à risques supérieur à
4n’ont pas suivi la norme. On en déduit donc que la connaissance des médecins sur la
prescription des AVK et les moyens thérapeutiques sont à amélioré.
Notre recherche a permis de ressortir les points suivant: en moyenne, la dose
d’équilibre de la fluindione est égale 0.603 comprimé. Pour une dose administrée à J1,
le plateau d’équilibre de l’effet est obtenu à J5. En absence de prescription de vitamine
K, devant un INR entre l’intervalle 4 à 6 ou 6 à 10 celui-ci revient à la normale 4 jours
et 7 jours, respectivement, après l’arrêt du traitement.
Il est donc nécessaire de sensibiliser les médecins dans la prescription et le suivi
des AVK afin d’être efficace et d’éviter les accidents ; de commencer le traitement par
la fluindione à demi-dose. La mise en place d’une étude visant à évaluer le rapport
bénéfice risque en fonction de chaque situation au sur l’utilisation de l’aspirine et des
AVK, constitue un impératif.
ANNEXES
Annexe 1 : les aliments riches en vitamine K
Annexe 2 : Fiche de dépouillement
Année :
Mois :
Nom et prénoms :
Profession (niveau socio-économique) :
Indication et facteur de risque :
Poids :
Age :
Sexe :
Le traitement :
- Date d’initialisation du traitement :
- Dose initiale de la fluindione :
- Date de réalisation de chaque INR :
Premier INR :
Deuxième INR :
Troisième INR :
Quatrième INR :
Cinquième INR :
- Valeur des INR :
Premier INR :
Deuxième INR :
Troisième INR :
Quatrième INR :
Cinquième INR :
- Décision du prescripteur après chaque résultat d’INR (augmentation de la dose
et la quantité ajoutée/diminution de la dose et la quantité enlevée/arrêt de la
préscription avec la durée de l’arrêt) :
Premier INR :
Deuxième INR :
Troisième INR :
Quatrième INR :
Cinquième INR :
- Dose d’équilibre
Prescription de l’héparine :
- Date de début de la prescription
- Date d’arrêt de la prescription
Médicaments copréscrits avec l’AVK :
Durée d’hospitalisation :
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VELIRANO
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- Hanomevoninahitraaoanatin’nyfitsipikamifehynyasakoireorehetra
namolavolasynanofanaahyaryhahatsiaromandrakarivanysoalehibe
nataon’izyireokahitandrohatranynyfampianarananomenyahy ;
- Hanatanterakanyasako am-pahamendrehanasy am-pahamalinanaary
ampahamarinanakatsyhanararaotranahitadytombonymihoatran’izaylazain’ny
lalànaaryhanaja an-tsakanysy an-davanynylalànarehetramanankerymifehy
izanymba ho tombon-tsoaambonin’nyfahasalamam-bahoaka ;
- Tsyhanadinomihitsynyadidyaman’andraikitroamin’ireomararysyny
hasin’nymaha-olona ;
- Tsyhanaikymihitsyhampiasanyfahalalakosynyfahefakomba ho fitaovana
handikananymaha-
olonasyhanatanterahanahelokafamonoanaolonanaamin’inonanaamin’inonaarynarahov
iananarahoviana
Engaaniemba ho hajain’nympiara-moninaahorahamanaja an-
tsakanysyandavanyizaofianianakoizao, fakosa ho fenohenatrasy ho halan’ireompiara-
miasarahatsymanajaizany.
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVE
Le Président de Thèse
Signé : Professeur RANDRIAMAROTIA Harilalaina Willy Franck
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana
Name and first names: RAFENOMANANA TsiryLandyNyAina
Title of thesis : Prescript of antivitamin K in service néphrologie and
Cardiology HJRB Befelatanana: reality and perspective
Heading : pharmacy Numbers annexes : 2
Number of pages : 80 Number of tables : 20
Number of picture : 23 Number of bibliographic references : 73
SUMMARY
The difficulty of the management of the treatment by AVK stays of actuality. No
study was performed in Madagascar to evaluate this management.
That's how we searched to access, on 39 patients in service of nephrology and
cardiology of Befelatanana, prescript and dose adaptation of AVK. It is a retro and long-
term, descriptive and analytical study on a period of 4 years.
According to study, 30 % and 25 % of indications for atrial fibrillation and mitral
constrictionrespectively is not recommended. for a dose given at day 1, maximum effect
is attained only from day 5, in 71.89 % of cases this kinetics is not taken into account,
what entrained excessive doses. Concerning this excessive dose, the measurements of
re-establishment did not follow recommendation for all of patients who have INR more
than for. In front of INR has risk and in the absence of catch of vitamin K, for a value
between 3 and 6, this one returns to normal 4 days after the stop of the treatment ; for
that between 6 and 10, this one comes back to normal 7 days after the proscription. The
variation of the dose of equilibrium is not significant according to age and weight of
patient; the medium dose of equilibrium being equal to 0.603 tablet.
We suggest to the doctors in informed and refer to these kinetic data during the
prescripts of AVK and to begin the treatment with half tablet of fluindione.
Key words : AVK, fluindione, INR, dose of initialization, dose of equilibrium
Director of thesis : Professor RADRIAMAROTIA Willy Franck Harilalaina
Reporter of thesis : Doctor RAMILITIANA Benja
Address of the author: C 16F Antendro Sabotsy Namehana
Nom et prénoms : RAFENOMANANA Tsiry Landy NyAina
Titre de thèse : Prescription d’antivitamine K dans le service néphrologie et
Cardiologie HJRB Befelatanana: réalité et perspective
Rubrique : Pharmacie Nombre d’annexes : 2
Nombre de pages : 71 Nombre de tableau : 20
Nombre de figure : 23 Nombre de références : 73
RESUME
La difficulté de la gestion du traitement par AVK reste d’actualité. Aucune étude
n’a été réalisée à Madagascar visant à évaluer cette gestion.
C’est ainsi que nous avons recherché à évaluer, sur 39 patients dans le service
de néphrologie et cardiologie de Befelatanana, la prescription et l’adaptation
posologique de l’AVK. C’est une étude retro et prospective, descriptive et analytique
sur une période de 4ans.
D’après l’étude, 30% et 25% des indications pour fibrillation auriculaire et
rétrécissement mitral respectivement ne sont pas recommandés. A une dose administrée
à J1, l’effet maximal n’est atteint qu’à partir de J5 ; dans 71.89% des cas, cette cinétique
n’est pas prise en compte, ce qui entraine des surdosages. Concernant ce surdosage, les
mesures de rétablissement n’ont pas suivi la recommandation sur tous les patients
présentant un INR supérieur à quatre. Devant un INR a risque et en absence de prise de
vitamine K, pour une valeur entre 3 et 6, celui-ci revient à la normale 4 jours après
l’arrêt du traitement ; pour celle entre 6 et 10, celui-ci revient à la normale 7 jour après
la proscription. La variation de la dose d’équilibre est non significative en fonction de
l’âge et du poids du patient ; la dose moyenne d’équilibre étant égale à 0.603
comprimé.
Nous suggérons aux médecins à s’informé et se référer à ces données cinétiques
lors des prescriptions des AVK et de commencer le traitement à demi-comprimé de
fluindione.
Mots clés : AVK, fluindione, INR, dose d’initialisation, dose d’équilibre
Directeur de thèse : Professeur RADRIAMAROTIA Willy Franck Harilalaina
Rapporteur de thèse : Docteur RAMILITIANA Benja
Adresse de l’auteur : C 16 F Antendro Sabotsy Namehana