227
Impermanences Habiter un Hôtel métropolitain à Feyzin Mémoire de PFE - Ulysse Panel- ENSAL 2014-2015 Enseignants: Christophe Boyadian, Boris Bregman, Boris Roueff, Christophe Widerski

Rapport de PFE - Ulysse Panel

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: Rapport de PFE - Ulysse Panel

ImpermanencesHabiter un Hôtel métropolitain à

Feyzin

Mémoire de PFE - Ulysse Panel- ENSAL 2014-2015 Enseignants:

Christophe Boyadian, Boris Bregman, Boris Roueff, Christophe Widerski

Page 2: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

2

Remerciements:

A l’équipe enseignante S9: M. Bigarnet, Ch. Boyadjian, J-Y. QuaiA l’équipe enseignante S10: B.Bregman, B. Roueff, Ch. Widerski

Aux étudiants du studio SPAA 2014-2015, pour une atmosphere et une ambiance de travail chaleureuse et conviviale

Au groupe de projet S9:Sebastien Alarcon, Cécile Boulay, Julie Raynaud et Marie Robin

A mon camarade binôme de projet S10: Franck Oger.

A ma famille et à mes amis qui m’ont prêté main forte et attention pendant cette année.

Page 3: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

3

Mémoire de projetde f in d’étudesd’architecture

-

Ulysse Panel

-

Studio Stratégies et Pratiques

Architecturales Avancées

-

ENSAL 2014-2015

Page 4: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

4

Avant-propos

Page 5: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

5

Les sites proposés par le domaine d’étude SPAA (stratégies et pratiques architecturales avancées) sont des re-cueils de contradictions et de contrastes: échelle globale/locale, métropole/village, nature/culture, ...La comparaison entre deux territoires métropolitains similaires qui a été démar-rée en S9 nous a permis de nous rendre compte de la complexité d’un travail ar-chitectural dans une multitude de ques-tions et de problématiques qui s’inscrivent dans des enjeux encore plus importants, notamment sur des questions de gouver-nance, d’aménagement du territoire, de gestion du sol, de pilotage de projet, de mutabilité du foncier.Ainsi, comme il est majoritairement admis dans la scène architecturale et urbaine, ces sites in finé appelés «suburbains» ont la particularité de se composer d’un ensemble irrégulier de figures et d’arché-types architecturaux qui échappent à un contrôle, une rationalité et une composi-tion préalable permettant de leur attribuer une vocation «urbaine». Ces territoires sont composés de villes mais aussi de non-lieux, d’espaces relé-gués, conflictuels. C’est dans cette complexité que la ques-tion du contexte, et de sa relation in-hérente au projet architectural devient primordiale, et que dans ce sens, je com-prend quels ont été les objectifs de ce tra-vail comparatif entre deux territoires su-burbains, et notamment ce que l’équipe pédagogique SPAA a voulu que l’on ap-prenne de l’étude de ces territoires.En effet, quel est ce contexte cher aux ar-chitectes leur permettant de pouvoir ac-crocher leur processus narratif, leur vision d’un monde entier réduit à l’échelle d’un bâtiment?Est-ce un contexte physique? matériel? Economique? Une tradition ou une inno-vation?

Bartenheim et Feyzin sont deux exemples de localités dans un territoire métropo-litain englobant des échelles écono-miques, politiques et sociales totalement différentes et même en contradiction forte. La relation entre ces deux entités et leur métropole associée, respectivement Bâle et Lyon et aujourd’hui en plein dé-bat, et le travail que nous menons dessus a pour but de comprendre cette relation et de comprendre quels sont les enjeux communs et les possibilités de dévelop-pement.

Mais avant-tout, c’est une question d’ha-biter ces territoires qui caractérise la dé-marche du studio SPAA. Ainsi, à terme de cette comparaison, l’objectif est de nous rendre compte de notre rôle de futur ar-chitecte, caractérisant des modes de vies, des types d’appropriation de l’espace privé, et une relation de mise à distance entre l’intime et le commun, dans des ter-ritoires se détachant de ces questions, et parfois hostile à une tentative de les ha-biter.

La question principale de ce mémoire est de s’interroger sur la notion de contexte, d’habiter et de narrativité du projet archi-tectural.

Page 6: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

6

Sommaire

Page 7: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

7

0.introduction0.1 SYNTHESE DU PROJET0.2 Présentation des sites0.3 Théories du suburbain

Questions de projet 1. Habiter le territoire métro-politain - projections et scéna-risation2. Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie3. Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu4. Sensations spatiales - le plan - la tension5. L’art d’habiter et de bâtir

Conclusion

Page 8: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

8

Introduction

Page 9: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

9

Narrativitén.f.[En parlant d'une disci-pline intellectuelle, d'une méthode de recherche] Qui accorde une large place aux narrations, qui utilise des récitsc.n.t.r.l

Page 10: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

10

1. SyNtHèSE dU PRojEt

Page 11: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

11

1. Méthodologie de projet

De constants allers-retours se sont ef-fectués entre les différentes échelles du projet, et des questions se sont posées tout le long de l’année sur la méthode à adopter, la posture d’architecte et le re-gard sur le contexte et la consigne de 200 logements.La méthodologie n’a jamais été totalement fixée, et s’est imposée sur le moment où la question de projet qui convoquait telle ou telle façon de faire a été évoquée.Ainsi, à certains enjeux, une méthode était la plus adéquate, et l’évolution du discours et le retour critique lors des échanges pédagogiques du studio ont fait constamment évoluer le regard et les outils.

1. outils

Page 12: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

12

Maquettes au 200e: question de l’objet2. Les règles - les non règles

La trame a été un outil élaboratif important le long du semestre 10. Plusieurs ques-tions en émanaient, notamment la com-position de la façade, la relation entre la grille et le plan, l’habitabilité du plan, l’ha-bitabilité de la structure.Plus qu’un moyen, la volontée était d’éta-blir une véritable relation vécue avec la trame, du moins d’essayer de construire une histoire entre le volet constructif du projet et une idéalisation du mode de vie, notamment en relation avec la matière métallique, trop souvent éprouvée dans ce site.

Plusieurs trames ont été essayées au long du semestre, du fait d’une impor-tance historique au plan, mais aussi des contraintes apportées par la grille. Le projet oscille entre détermination et indé-termination du plan, du plan classique au typical plan de Koolhaas. Vouloir trouver cette relation profonde entre matérialité, assemblage et processus constructif avait pour moi un sens fort, dans un site dans lequel aucune règle n’est apparente, où les systèmes semblent cachés.

Aujourd’hui je me rend compte que la subtilité est de trouver une ambiguité dans la mise en place du processus for-mel, mais aussi constructif et habité. Il est vain d’essayer d’appliquer à la lettre les principes modernes de vouloir rationali-ser ce qui justement ne peut pas l’être.

Page 13: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

13

Page 14: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

14

2. L’architecture et la ville

Les territoires choisis par l’équipe péda-gogique du Studio SPAA ont la particula-rité d’avoir une complexité déconcertante concernant des question comme l’urbani-té, le cadre de vie, et la relation entre la partie et le tout.Dans certains tissus, on observe des différences notables de formes, de rela-tion à la rue, de relation à un quartier. On observe que l’architecture tend à se sin-gulariser, en terme de hauteur, d’occupa-tion de son terrain et d’usage. Le centre commercial, le hangar, le local agricôle, le local industriel, le pavillion au centre de sa parcelle, tous ces objets forment des autonomies, ne tendent pas à former un ensemble, un réseau qui serait relié par de l’espace public.

Cette logique de la pièce, comme si le territoire était un collage d’éléments indi-viduels, je la ressens quand je prend la route, et je pense que l’urbanité qu’il en émane est différente de celle que l’on peut observer en ville, où l’intensité de la rue permet de comprendre le rapport plein-vide de manière simple.

L’intensité et l’urbanité dans ces territoires sont souvent intérieures.

1. Singularité de l’édifice

Poursuivant la logique de la pièce et de son autonomie, j’ai choisi de penser l’édi-fice comme tel, plutôt orienté vers la route que vers la rue.

Cette vision de la ville est à contre-courant de son paradigme et de sa production ac-tuelle. Cependant, selon moi, croire à un mythe de l’îlot urbain dans des territoires qui n’ont pas la même histoire, ni la même épaisseur vécue que la ville n’est pas plus pertinent que d’envisager une solution ra-dicalement opposée.La pratique actuelle de l’architecture et de l’urbain est encore sous le choc des Grands-ensembles et estime, peut-être avec raison, peut-être que non, que le modèle traditionnel de la ville, sans vou-loir paraphraser Aldo Rossi, est celui de la continuité urbaine, de l’urbanité de la rue. Ici le projet tend à faire une apologie de l’existant, à savoir l’autoroute et ses as-pérités, plutôt que de mimer une attitude décontextualisée.

Ici la tour sera un moyen d’expérimenter une densité maximale, et de comprendre quels sont les possibilités d’envisager le «vivre ensemble» dans un bâtiment, et envisager sa relation à la ville par son rap-port au sol

Page 15: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

15

08.04.2015

Page 16: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

16

08.04.2015 _ Plan masseHabiter l’autoroute

Page 17: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

17

08.04.2015

2. Construire la ville sur la non-ville et exploiter les limites

Le projet, situé à Feyzin, explore la pos-siblité d’établir un habiter aux marges de la ville, dans un site particulièrement contraint et exposé à la nuisance indus-trielle et autoroutière. Il s’agit d’interro-ger les qualités de ce site afin d’en faire émerger des véritables ressources pour un projet d’habitat. La ville traditionnelle réquisitionne aujourd’hui ses territoires industriels qui autrefois formaient les mêmes non-lieux que présentent les sites sub-urbains. La construction de la ville sur la ville, paradigme hérité de l’émergence du développement durable (Rapport de-Brundtland 1987) est-elle valable à Fey-zin? Je pense que cette logique est per-tinente, mais que sa mise en place n’est pas assez exploitée dans les territoires sub-urbains, dont le tissu hétérogène ne se prête pas à la densification urbaine classique. Ainsi, je pense qu’avant de construire la villle sur la ville, il faut traiter de la non-ville, de l’espace conflictuel en traitant ses qualités propres.

3. La grande dimension

Dans ces territoires fragmentés et contras-tés, il existe une confrontation d’objets et d’éléments aux échelles très différentes. La règle urbaine semblant absente, il nous faut composer avec une nouvelle lecture du territoire. La mise en place de la grande dimension est avant tout un processus de mise en tension d’éléments du territoire, de mise en réseau d’objets ou d’équipements qui ont un impact mé-tropolitain.Cette logique me semble être intéressante pour la création d’un habiter à l’échelle métropolitaine.

Page 18: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

18

3. Art de vivre- intériorité - identité du lieu

Construire entre 150 et 200 logements im-plique plusieurs choses: il s’agit à la fois de construire un nouveau contexte, et de ne pas contredire l’existant. Les territoires suburbains sont caractérisés par leur grande faculté à muter. La question de l’identité et du génie du lieu est beaucoup plus compliquée à aborder que dans un site urbain. Ainsi, il faut peut-être réflé-chir autrement, et privilégier la neutralité anonyme de ce que le territoire générique offre, et aborder la question de l’identité territoriale par un autre process que la morphologie ou bien l’analyse archéty-pale. Nous pensons que la présence d’un paysage puissant, «Sublime» au sens de Kant, ou Burke, est une réponse à la question de l’habiter, que les éléments qui sont à l’origine d’un projet d’archticture réside dans la relation entre l’intérieur et l’extérieur.

1. La généricité honnête du lieu

Entre l’entrée Sud de Lyon, à la Mulatière, et Vienne, une succession d’architecture de la route, entre concessions automo-biles, formule 1, macdonalds, forment un paysage banal, auquel vient se confron-ter les échangeurs, les artères viaires et le dispositif industriel de la vallée de la Chimie.Les abords de l’autoroute A7 à Feyzin pré-sentent beaucoup d’ambiguïtés. A la fois

générique, avec les mêmes configura-tions d’entrée de grande ville, un espace entre-deux possédant un grand nombre d’éléments répétitifs et totalement ano-nymes, et à la fois singulier, le paysage y étant tellement contrasté et occupé par des dispositifs hors d’échelle.Ces éléments sont fascinants, à la fois dépourvus d’intérêt, et en même temps mystérieux, participant à un fantasme de la route.

L’art de vivre est celui de la mobilité mé-tropolitaine, du nomadisme, et de l’insta-bilité.

2. L’habiter métropolitain

L’idée est l’implantation d’un objet qui constituera éventuellement son réseau d’usage pendant sa durée de vie. L’ur-banité immédiate n’est pas envisagée, parce que selon moi, le site n’y est pas destiné pour le moment. Face à la raffi-nerie et l’autoroute, le spectacle qu’il offre ne peut pas être urbain. Il est suburbain. Le projet tend à s’intégrer dans un pro-cessus de changement du regard de ce territoire en parallèle de sa mutation. Ainsi le projet établit son habiter à travers deux biais: l’habiter territorial, englobant la pratique de la mobilité individuelle, les phénomènes de nomadisme, de l’errance métropolitaine, et l’intensité intérieure, la densité programmatique de l’intérieur.Enfin, ce projet s’intégrant dans un terri-toire complexe, a la vocation de créer une urbanité progressive, en prévoyant son assimilation future par la ville.

Le programme à la fois le plus enclin à une pratique de l’habiter territorial et de l’intériorité est l’Hotel.

Page 19: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

19

3. La fluidité - l’impermanence

Donner le sentiment du mouvement, de la conscience d’habiter en dehors de chez soi est pour moi un véritable objectif de projet, dans un site dans lequel l’inscrip-tion paraît peu probable. Cette imper-mancence de l’habiter doit être vérifiée dans l’architecture projetée. Je recherche donc des dispositifs permettant ainsi cette sensation, notamment à travers l’ex-ploration de plans indéterminés, flexibles, mais aussi à travers l’ouverture et la rela-tion entre l’intérieur et l’extérieur, à la fois vécue comme une tension, mais aussi une relation de domesticité du paysage extérieur.

08.04.2015

Page 20: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

20

4. Art de bâtir

L’acte de bâtir est fondamentalement lié à celui d’habiter. «Quant aux constructions qui ne sont pas des logements, elles de-meurent toutefois déterminées à partir de l’habitation, pour autant qu’elles servent à l’habitation des hommes. Habiter serait ainsi, dans tous les cas, la fin qui préside à toute construction. Habiter et bâtir sont l’un à l’autre dans la relation de la fin et du moyen. Seulement, aussi longtemps que notre pensée ne va pas plus loin, nous comprenons habiter et bâtir comme deux activités séparées, ce qui exprime sans doute quelque chose d’exact ; mais en même temps, par le schéma fin-moyen, nous nous fermons l’accès des rapports essentiels. Bâtir, voulons-nous dire, n’est pas seulement un moyen de l’habitation, une voie qui y conduit, bâtir est déjà, de lui-même, habiter. Qui nous en assure? Qui, d’une façon générale, nous donne une mesure, avec laquelle nous puissions mesurer d’un bout à l’autre l’être de l’habi-ter et du bâtir ?»1

De cette relation entre habiter et construire, je retiens que l’acte de bâtir est un fait culturel, et qu’il exprime une relation entre l’homme et son milieu, mais aussi un fait culturel qui aboutit à un lan-gage.Ainsi, Kenneth Frampton déduit de l’acte de construire trois facteurs générant le processus architectural:« Le construit semble invariablement ré-sulter de l’interaction permanente de trois vecteurs convergents, le topos, la typos et la tectonique.» Ces trois facteurs qui sont

1 M. Heidegger, Bâtir, Habiter, Penser, Conférence prononcée au mois d’août 1951 à Darmstadt

le site, le langage architectural et l’as-semblage architectural s’articulent dans le projet pour former l’architecture. Cette interaction entre ces éléments doit aboutir à l’acte de construire, et sont interdépen-dants. De ce fait, je choisis d’interroger le processus architectural à travers plu-sieurs champs de la construction:

1. La matérialité perçue du site

Il y a dans ce site, une relation assez am-bigüe avec le métal, notamment du fait de la proximité de la raffinerie, qui reste un élément traumatisant dans ce paysage champêtre qu’était Feyzin autrefois.Cet usage du métal est aussi réccurent dans l’architecture du bord de route, souvent en tôle ondulée, ou bien en pan-neaux métalliques, comme on peut ob-server pour des hangars, des espaces commerciaux, des industries... La rentabilité de ce matériau métallique et la simplicité de sa mise en oeuvre en font un bon compagnon de route pour des projets dont l’économie de moyen est re-cherchée. L’emploi et la mise en oeuvre de matériaux métalliques varient selon les usages et le programme: ainsi les han-gars nécessitant de grandes portées uti-lisent le métal à des fins structurels, tandis que l’habillage de concessionaires auto-mobiles se fait en panneaux métalliques, à la fois parce que l’assemblage est facile, et aussi pour véhiculer une esthétique à la fois neutre propre aux espaces commer-ciaux, mais aussi pour rappeler celle de la voiture, comme sa carosserie.Ainsi, ces matériaux métalliques sont le plus souvent associés à des construc-tions génériques et la plupart du temps qui ne renvoient pas une image sédui-sante. Ces architectures du banal sont pourtant constitutives du tissu sub-urbain mais aussi apportent une esthétique par-ticulière au lieu, marqué par cette maté-

Page 21: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

21

11.03.2015

Page 22: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

22

rialité

2. L’oubli de la construction métal dans le logement

Parallèlement à un emploi du métal qui semble être destiné à une architecture gé-nérique, il existe un abandon de son utli-sation dans la production contemporaine française en logement. Les contraintes de sécurité et les normes constructives ont définitivement érigé le béton comme matériau structurel de prédilection pour la construction du logement, mais aus-si pour la plupart des ERP. En effet, le comportement des structures aciers face à des hausses de températures (notam-ment dues aux incendies) et inversement la résistance du béton face au feu im-plique cette logique.Ces matériaux ont pourtant des proprié-tés physiques très intéressantes, notam-ment structurelles mais aussi en terme de conduction thermique, acoustique et électrique.

L’acte de bâtir consiste à trouver une si-gnification de la construction, accéder à une expressivité de la mise en oeuvre.Aujourd’hui, même si c’est un acte pro-fondément personnel et délibéré, j’ai la certitude que l’emploi de l’acier a une réelle vocation pour ce lieu, profondé-ment marqué par la matérialité métallique.La construction métallique reste margi-nale, ou bien alors très symbolique dans le cadre de programmes exceptionnels, mais en France la culture domestique de l’acier reste en arrière-plan.

Page 23: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

23

5. Histoire - Récit - narrativité

1. Mythe industriel

A la moitié du XIXe siècle, alors que Lyon mute son industrie du tissu et commence à accueillir une industrie chimique, les territoires de la Vallée de la Chimie com-mencent à se développer. Les frères Per-ret, industriels lyonnais, installent leur usine à Saint-Fons en 1958 après avoir été contraints à déménager à cause des nuisances que leur précédente usine à la guillotière.C’est le début du mythe industriel dans la vallée, les usines s’implantent et colo-nisent le territoire qui s’étend entre Pierre Bénite et Givors.

La création de la raffinerie en 1964 à Feyzin, conjointement à la réalisation de l’autoroute A7 entre Marseille et Lyon en 1966, et du port industriel Edouard Her-riot, a été un bouleversement dans la ré-gion. A l’âge d’or de la raffinerie, 40 000 personnes y travaillaient.

Aujourd’hui, le déclin de tout l’appareil industriel de la Vallée de la Chimie repré-sente un changement dans la politique de l’aménagement du territoire de Lyon, et est sujet d’un projet territorial de la mé-tropole.

Cet engouement optimiste, à la fois éco-nomique mais aussi technologique, qu’en France on peut mettre en parallèle à la pé-riode des trentes glorieuses, a laissé des traces dans l’histoire de Feyzin, et dans le paysage de le Vallée. 50 ans après la création de la raffinerie, les séquelles sontlourdes, notamment au niveau de l’em-

ploi, mais aussi de la qualité de vie, en raison d’un risque industriel contraignant et pesant. La ville de Feyzin se pose la question de son identité, d’autant que la reconversion de la raffinerie est annon-cée.Le projet s’interroge sur cette histoire en reconvoquant certains de ces mythes, et en interrogeant le caractère post-indus-triel de la ville. L’épaisseur contextuelle des lieux en marge de la ville, les premiers touchés par la mise en place du PPRT, est pourtant forte.

En effet, la matérialité éprouvée du métal, le langage industriel, l’atmosphère et la dimension paysagère du lieu amènent à s’interroger à la façon dont l’industrie est aujourd’hui un véritable sujet d’architec-ture. Les projets de réhabilitation et de reconversion d’anciens sites industriels sont récurrents et fabrique une nouvelle image de la ville contemporaine. Les métropoles portuaires s’emparent de ce patrimoine, et une esthétique industrielle apparaît même dans les catalogues de design et de mobilier.

Cependant, le projet s’interroge aussi sur la production architecturale de cette époque. Nous remarquons que le mythe industriel est accompagné d’un mythe plus généralement Moderne, et les terri-toires suburbains en sont les principaux vestiges. Des ensembles architecturaux tels que les grands-ensembles sont en-core des traces d’une idéalisation de la technologie et de la rationalisation de l’environnement habité que pronaient les modernes, même si cet héritage est connoté et illustre qu’une seule partie de la production architecturale des années 50 à 70. A travers la forme de la tour, mais aussi l’historique du plan flexible, le projet questionne des usages et des idéologies de ces années.

Page 24: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

24

2. Les devanciers, l’influence

Comme je le précisais plus haut, la vo-cation industrielle du site et sa mytho-logie font rappel à une période faste de l’architecture moderne pendant laquelle les constructions s’affranchissaient des règles techniques précédemment énnon-cées. Le modernisme a fait évolué a la fois les archétypes, les typologies mais aussi les langages architecturaux. C’est aussi l’âge d’or du métal dans la construction, le mythe technologique étant devenu une obsession dans certaines agences d’ar-chitectes de ces années 1960-1970. Bien que le métal soit devenu par la suite un matériau courant, son usage le plus abouti selon moi réside dans le travail de Ludwig Mies van der Rohe. Cet architecte a pu créer une véritable poésie de l’as-semblage métallique, créant un véritable langage de la modernité à travers des dé-tails techniques et des dessins de pièces désormais incontournables.

Cette fascination est palpable aujourd’hui dans les travaux d’architectes contempo-rains, comme on peut le voir dans les pro-jets de RCR arquitectes, ou bien de Peter Märkli (même si sa production n’est pas récente), et constitue une référence dans le travail que je poursuis dans ce projet.

3. Fascination de la route

Des travaux remarquables ont émis de nouvelles hypothèses de lecture sur les territoires sub-urbains dont le célèbre «Learning from Las Vegas» de Venturi, Scott Brown et Izenour, mais aussi comme le travail descriptif de Kevin Lynch dans «The View from the road». Ces modèles de recherche en architecture, urbanisme et paysage sont appréciés et servent de base aux architectes contemporains car ils se basent sur des postures impartiales

et non arbitraires. Venturi précise au début de son ouvrage que cette analyse n’a pas pour but d’établir une critique esthétique de ce paysage mais est bien dépourvue de jugement et d’idées préconçues.Ainsi, la nouvelle sensiblité de ce paysage à la fois spectaculaire mais aussi chao-tique devient la base réflexion de beau-coup d’architectes qui se préoccupent de la question du sub-urbain.Depuis cette question évolue et font ap-paraître de nouveaux modes de lecture de l’espace sub-urbain,

Cette narrativité de l’espace routier, à la suite de nombreuses analyses, qu’elles soient objectives et impartiales comme celles de «Learning from Las Vegas», ou bien plus expectatives comme celle de Stefano Boeri sur ce sujet, suscite chez beaucoup d’architectes une fascination et créé un véritable mythe.Cette mythologie a un pouvoir évocateur puissant, dont le potentiel esthétique est encore à exprimer.

Lake Shore drive appartements, L. Mies Van der Rohe, 1951

Page 25: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

25

Chantier de la raffinerie, 1963source: Le Progrès

Page 26: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

26

2. Présentation des sites

Page 27: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

27

Page 28: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

28

1. Présentation des sites

Bâti : Lyon et vallée de la Chimie Bâti : Bâle et vallée du Rhin

5km

Page 29: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

29

Bâti : Bâle et vallée du Rhin

5km

Territoires métropolitains

La comparaison des territoires que le stu-dio SPAA a mis en place cette année a pour but d’établir un regard critique sur la production d’un projet important de 200 logements sur chaque site.Ainsi, au terme de cette analyse, nous au-rons défini des outils et des prismes de compréhension de ces territoires, et nous aurons pu établir les grandes lignes d’un projet à l’échelle du territoire mais aussi à l’échelle plus localisée d’un quartier ou bien d’une rue, qui justifie et illustre nos intentions à plus grande échelle, comme un fragment d’analyse ou un échantillon à tester.

Ainsi, ce carnet s’organise autour d’une question centrale qui est éprouvée sous plusieurs échelles et tend à des réponses différentes selon le point de vue adoptée: Comment habite-t-on le territoire métro-politain en France ?Divers indicateurs sont à disposition pour pouvoir regarder un site, comprendre son fonctionnement et sa logique, mais y a-t-il une seule méthode? Peut-on lire deux territoires similaires à travers une histoire commune? La métropole s’aborde-t-elle avec des outils cartographiques ou bien photographiques ? Nous essayerons de trouver un compro-mis entre une approche pragmatique et une approche sensible dans la complexi-té de ces lieux, et feront l’effort d’adop-ter un regard dépouillé et sans jugement dans ce travail.

Page 30: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

30

Première ceinture périphérique: 10 000 à 50000 hab

Deuxième ceinture périphérique: 0 à 10000 hab

Aire urbaine de Givors

Aire urbaine de Lyon1M hab

Comparaison des structures urbaines des agglomérationsLyon

chiffres de densité de population PAR COMMUNE

Page 31: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

31

Lyon, métropole française

Lyon, deuxième ville française, a la spé-cificité d’accueillir un port fluvial et d’une espace industriel de grande envergure, la Vallée de la Chimie, anciennement couloir de la chimie, lui permettant de jouir d’un rayonnement à l’échelle européenne en terme économique et d’investissement.Comme la plupart des grandes villes françaises, Lyon et son agglomération possède un développement urbain ra-dio-concentrique, bien qu’historique-ment, la ville s’est développée d’Ouest en Est.Le territoire périphérique est aujourd’hui un bassin de vie et d’emploi important et apparaît comme véritablement attractif auprès des habitants de l’agglomération, notamment dans les villes de la deuxième ceinture périphérique qui cumule beau-coup d’atouts comme la proximité et la facilité d’accès avec Lyon en transport personnel, et une qualité de vie sédui-sante, avec de nombreux espaces verts, un sentiment de vie à la campagne.

La Vallée de la Chimie est le territoire qui s’étend du port Edouard Herriot jusqu’à la Vallée du Giers / Givors.Cette vallée est façonnée par le relief des coteaux à l’Ouest et des balmes / pla-teaux à l’Est.La topographie longitudinale de cet es-pace entraîne la concentration de la plu-part des réseaux territoriaux le long de cette vallée, bordant les deux fleuves.C’est un espace accueillant un des plus gros pôle industriel et logistique de l’ag-glomération et compte au total plus de 20000 emplois. Les entreprises qui le com-posent sont pour la plupart des groupes internationaux de la pétro-chimie, mais aussi des PME et des artisans qui pro-fitent du flux autoroutier de l’A7 jusqu’à

l’entrée de Lyon. Son essor date de la fin des années 1960 avec l’implantation de la Raffinerie.L’emprise de l’objet industriel est com-prise entre le canal aménagé du Rhône et l’autoroute, à laquelle s’attache la ville actuelle de Feyzin.

Le projet de la Vallée de la Chimie 2030 a pour but de réfléchir au devenir de tout ce territoire dont la superficie équivaut au double de celle de la ville de Lyon. Le changement de statut du grand-Lyon en métropole en 2015 amène cette ques-tion de l’identité de ce territoire comme un projet majeur de l’agglomération. La vocation industrielle de ce lieu et son im-pressionnante quantité d’infrastructure pose réellement la question de son deve-nir: que faire de la pétro-chimie après la cessation d’activité de la raffinerie? Com-ment adapter le parc industriel existant en le mener à des tâches plus écologiques?

Page 32: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

32

Aire urbaine de Bâle500000 hab

Aire trinationale 10000 à 50000 hab

réseau de villages 0 à 10000 hab

Comparaison des structures urbaines des agglomérationsBâle

chiffres de densité de population PAR COMMUNE

Page 33: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

33

Basel, métropole trinationale

La ville de Bâle, située sur l’affluent du Rhin est une des principales aires mé-tropolitaines de la Suisse, parmis la mé-tropole Genevoise, Lausannoise, et Zuri-choise.Son principal avantage est d’être à la frontière entre la France, l’Allemagne et la Suisse, et de faire émerger de nouveaux échanges économiques.Cette plateforme partagée est le lieu de nombreuses manifestations internatio-nales, notamment la foire internationale de Bâle, et a la réputation d’être un haut lieu du marché de l’art contemporain. Ain-si, Bâle est considérée comme la ville de la Culture en Suisse.Aussi, son parc industriel réparti dans plusieurs pôles de la ville pose question, et connait des réadaptations majeures, comme témoignent des opérations ré-centes, notamment à Basel- Volta Platz et vers Saint-Louis, où les anciens aména-gements industriels laissent place à des quartiers d’habitat illustrant la politique urbaine de la ville sur la ville.

La région transfrontalière est ainsi un lieu stratégique et intéressant pour la métro-pole, subissant des pressions foncières importantes dues au fait de l’absence de relations stables avec le canton Suisse voisin BaselLandschaft qui refuse de den-sifier son parc de logement et d’accueillir la population de BaselStadt. Ainsi l’op-portunité de Bâle est d’ouvrir son territoire aux pays voisins et de l’étendre ainsi en dehors des frontières de la Suisse. L’IBA Basel 2020 est alors le dispositif correspondant à ces enjeux: financé par l’eurodistrict trinationale Bâlois (ETB), l’exposition internationale d’architecture a le rôle d’orchestrer un concours d’amé-nagement urbain et de projets architectu-raux dans l’ensemble de la l’aire trinatio-

nale. Son objectif est ainsi, au bout de 10 ans (2010-2020) de réaliser le maximum d’opérations urbaines afin de faire habiter les nouvelles populations qui désirent ha-biter l’aire trinationale.

Bartenheim est ainsi un de ces nouveaux lieux de vie qui est au coeur du débat dans cette politique de densification du territoire. Au milieu du chemin autoroutier et ferroviaire liant Bâle et Mulhouse, ce village d’environ 4000 habitants est au-jourd’hui en train de se poser la question suivante: faut-il rejoindre l’IBA Basel et ac-cepter de faire partie de l’aire trinationale Bâloise?Dans ce paysage d’archipels de village du Sud de l’Alsace, la question d’identité territoriale se pose, notamment face au développement urbain de Mulhouse et de Bâle qui suscite des craintes.Aujourd’hui, la réponse à l’accueil de la population transfrontalière est obser-vable: les populations travaillant à Barten-heim même sont inférieures à 10% de la population du village, et ces taux sont si-milaires dans les villages voisins. De nou-veaux lotissements se créent et assimilent de nouveaux types d’habitants, créant un véritable sentiment de confusion.La question qui se pose alors est la sui-vante: Les villages rurbains du Sud de l’Alsace ont il réellement un intérêt à intégrer un territoire métropolitain? Et même peut on pas se demander s’ils ne sont pas déjà intégrés sans en être conscients?

Page 34: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

34

Carte de synthèse d’analyse: L’appareil industriel Lyonnais et son impact territorial

Page 35: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

35

Carte de synthèse d’analyse: l’aéroport et les réseaux dans l’arrière-pays Bâlois

Page 36: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

36

Dès la fin des années 1950 et le début des années 1960, le changement radical du paysage suscite dans la littérature architecturale et urbaine européenne de vives réactions.Dans plusieurs ouvrages théoriques, les architectes tendent à mener des nou-velles investigations et établir des juge-ments esthétiques, parfois moralistes sur le nouveau décor qui s’impose de-puis l’apparition de la voiture et des in-frastructures routières.

Des travaux remarquables ont émis de nouvelles hypothèses de lecture sur les territoires sub-urbains dont le célèbre «Learning from Las Vegas» de Ventu-ri, Scott Brown et Izenour, mais aussi comme le travail descriptif de Kevin Lynch dans «The View from the road». Ces modèles de recherche en architec-ture, urbanisme et paysage sont appré-ciés et servent de base aux architectes contemporains car ils se basent sur des postures impartiales et non arbitraires. Venturi précise au début de son ouvrage que cette analyse n’a pas pour but d’éta-blir une critique esthétique de ce pay-sage mais est bien dépourvue de juge-ment et d’idées préconçues.Ainsi, la nouvelle sensiblité de ce pay-sage à la fois spectaculaire mais aussi chaotique devient la base réflexion de beaucoup d’architectes qui se préoc-cupent de la question du sub-urbain.Depuis cette question évolue et font ap-paraître de nouveaux modes de lecture de l’espace sub-urbain,«A la base des réflexions de Zardini inter-vient un postulat en faveur de nouvelles théories urbaines, issues de l’art contem-

porain, à l’instar des recherches effec-tuées par Corboz au cours des années 1990 : « André Corboz nous rappelle comment le concept d’harmonie est passé de mode et comment s’est diffu-sée une nouvelle sensibilité basée sur le contraste, la tension, la discontinuité, la fragmentation. » Cette citation – se réfé-rant clairement à l’article de Corboz paru dans werk, bauen+wohnen, « La Suisse fragment de la galaxie européene » - in-siste sur la relation à instaurer entre art contemporain et théorie urbaine. Elle ne prône pas l’absence d’esthétique mais une nouvelle forme d’esthétique. Elle re-joint en ceci les recherches effectuées par Thomas Sieverts, cherchant à fournir d’autres outils pour donner à voir les nou-veaux environnements urbains. 1

La comparaison des territoires métro-politains avait pour but de mettre en évi-dence les axes et les orientations en vue d’un projet territorial. Dans un premier temps, une analyse spatiale et sensible des lieux a été faite afin de comprendre quels étaient les enjeux de dévelop-pement dans ces territoires. Ensuite une deuxième étape plus projectuelle constistait à déterminer une stratégie de projet sur l’ensemble des deux territoires et comprendre quels étaient les objectifs inhérents à ces sites.

1 (Suburbanité, Frédéric Frank, cahiers théoriques de la presse universitaire romande p 40).

2. Le suburbain,un territoire d’enjeux

Page 37: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

37

HabiterNous avons déterminé - en groupe de six - que la question de l’Habiter était la plus pertinente, car elle englobait di-rectement la relation entre une logique globale, notamment le développement économique et spatiale de communes et de réseaux qui façonnent un territoire et son paysage, et une logique locale, qui induisait la façon dont les habitants et les usagers de la ville pratiquaient le ter-ritoire. Ainsi, habiter à notre sens prend une envergure plus ample que celle de l’inscription territoriale, de la sédentari-sation dans un cadre spatial cantonné à la limite de propriété. Habiter comporte tous les déplacements, les modes de vie, de consommation et de production dans un territoire métropolitain, voire même extra-territorial.

Le commun et l’individuelCette définition de l’habiter que certains philosophes et géographes contem-porains ont établi, par exemple Michel Lussault dans son ouvrage «l’avènement du monde» pose une question large à la-quelle nous pensons qu’il est important de répondre à travers le projet métropo-litain: Habiter est un fait collectif ou bien individuel?

Il est en effet évident aujourd’hui que le changement d’attitude envers les no-tions de propriété et de gestion du sol que nous connaissons engagent les col-lectivités à repenser le mode d’Habiter, et à trouver de nouvelles pratiques dans le projet urbain. Cela est encore plus flagrant dans des territoires suburbains ou les politiques d’aménagement sont

inégales, et dans lesquels l’étalement ur-bain et les choix de développement ont été mal anticipés.Ainsi nous pensons que le projet métro-politain est un compromis entre des inté-rêts généraux mais aussi individuels sur les modes de vie et le cadre de vie des habitants d’un territoire.

Page 38: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

38

Potentiels à habiter

Cet espace nécessite qu’on y prête at-tention, et qu’on détermine de nouveaux schèmes de vision et de perception pou-vant conduire à des projets non plus harmonieux mais saisissants, poignants. Il ne faut plus espérer dompter ce pay-sage suburbain mais plutôt comprendre quel est son fonctionnement et produire un projet métropolitain pouvant s’adap-ter lui aussi à cette vocation mutante. Il s’agit de déceler des émotions et de nouveaux principes esthétiques et de les exploiter dans un projet.« Trop d’endroits, trop de régions des villes et des territoires, brutalement ré-quisitionnés et remembrés au nom des impératifs et des commodités d’un pré-sent sans étoffe, sont tous des jours apla-tis, lissés, réduits aux deux dimensions d’une piste d’atterrissage. Le résultat le plus patent de ces reconfigurations -quel que soit par ailleurs le confort spatial qu’elles offrent aux programmes qui les ont motivées- est que leurs habitants ou ceux qui les fréquentent parviennent de plus en plus difficilement à y spatialiser leurs pensées, leurs songes, ou leurs émotions. »1

Enfin, le but du projet métropolitain et de comprendre comment habiter au beau milieu de cette complexité, et savoir quels sont les nouvelles stratégies dans les tentatives d’urbaniser les territoires non dévoués à l’urbain. Quelles urbani-

1 (Sebastien Marot, L’art de la mé-moire, le territoire et l’architecture, 2008.)

tés sont possibles?

Nous pensons que l’espace suburbain est riche car il a l’avantage d’être encore «jeune», et a encore une narration à dé-velopper. Nous avons le rôle d’établir un récit, de donner une épaisseur à cet es-pace afin qu’il puisse être petit-à-petit un espace stimulant et accueillant.« Le paradigme de l’espace européen contemporain comme dispositif local d’innovation suggère une idée d’identité qui n’est pas liée à un projet de délimita-tion ni à la reconnaissance d’un contexte disponible, mais plutôt à une phénomé-nologie matérielle du territoire européen, à ses adaptations, aspérités, idiosyncra-sies ; à ses hérédités et à ses disponibili-tés à la transformation. » 2

2 (Stefano Boeri in: Mutations , Rem Koolhaas, 2008)

3. Les enjeux du projet

Page 39: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

39

habiter avec un jardin et un garage

La généricité du parc de logementdans les villes satellites: fantasmes

habiter près de la grande ville, moins cher

habiter une architecture verte, proche de la nature

Page 40: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

40

1.3. Présentation des hypothèses

Page 41: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Introduction

41

Page 42: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

42

Questions de projet

Page 43: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

43

Page 44: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

44

Page 45: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

45

1.Habiter le terri toire

métropolitain -

projections et scénarisation

Page 46: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

46

Gas, Edward Hopper 1940

Page 47: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

47

Gas, Edward Hopper 1940

Page 48: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

48

Sunset strip, Edward Ruscha, 1967

Page 49: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

49

Photo du tournage de Paris, Texas, 1984

Page 50: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

50

Nous avons voulu entrer dans la ques-tion du projet avec Franck Oger, mon bi-nôme du premier semestre, par le biais de la question de l’identité territoriale et des connexions entre l’espace métropo-litain et celui de l’arrière-pays.Nous avons remarqué que les connexions se faisaient par des inter-faces, et que le paysage généré par celles ci étaient souvent mal intégré dans une logique métropolitaine, le plus souvent des infrastructures inhabitables et générant des conflits d’usage.Ainsi, ces espaces conflictuels sont des ponts routiers, des échangeurs, des en-trées de ville, des espaces naturels non investis, des fractures et des frontières pour la plupart du temps synonymes de non-ville ou de non-lieux.Pourtant, ces espaces constituent les transitions entre des échelles territoriales et se retrouvent dans l’intégralité du ter-ritoire métropolitain, en quantité parfois surprenante.

La première démarche d’analyse consis-tait en une cartographie et un repérage de ces lieux dans l’ensemble des deux territoires métropolitains proposés. Celle ci permettait à la fois de comprendre comment les appareils métropolitains majeurs, à savoir l’industrie de la val-lée de la chimie, et l’aéroport Bâle-Mul-house, avait rompu les liens initiaux entre le paysage de l’arrière-pays et l’agglomération urbaine métropolitaine. Cependant, ces objets ont amené histo-riquement d’autres liens, et aujourd’hui constituent les principales aires de rela-tion entre la petite et la grande ville. Enfin cette cartographie nous a montré la ré-

currence des dispositifs de liaison dans le territoire, et que les principaux modifi-cateurs du paysage étaient des espaces de flux.

Cette cartographie a ensuite donné lieu à un Atlas photographique des situations urbaines que généraient les réseaux et la mobilité dans le territoire métropoli-tain. Nous en avons fait un outil de tra-vail nous permettant de décrire des re-lations de conflit à une échelle locale: le manque d’espace piéton dans des lieux d’échange entre le global et le local est par exemple un fait habituel dans les es-paces métropolitains.Ainsi, nous avons voulu établir une liste de situations à partir de cette Atlas pou-vant faire lieu d’un travail localisé per-mettant de retisser des liens entre la mé-tropole et son arrière-pays.

1. Le paysage conflictuel

Page 51: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

51

ponts routiers

Gares échangeurs,ralentissements

ponts,écluses.

Page 52: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

52

Extrait : Bartenheim-Basel

Page 53: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

53

Page 54: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

54

Extrait: Feyzin-Lyon

Page 55: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

55

Page 56: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

56

1/

2/

2. Stratégie urbaine - Bartenheim

1. La traversée: appropriation et pra-tique du territoire par les mobilités

2. La gare comme connexionmétropolitaine et liaisonau projet de la gravière

Page 57: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

57

1/ 2/

Page 58: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

58

1/

3/

2/

3. Stratégie urbaine Feyzin

1. La traversée: appropriation et pratique du territoire par les mobilités / intensités locales

2. La proximité du risque:assumation des abords de l’industrie et prémices du partage

3. La gare comme interface de réseaux extraterritoriauxet de liaison Feyzin haut/bas

Page 59: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

59

1/ 2/ 3/

Page 60: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

60

1. Installation d’un pro-gramme de parking relai aux abords de l’échangeur en continuité d’une voie de ra-lentissement déjà existante. Création d’un nouveau contexte: l’échangeur a la possibilité de créer un espace piéton

2. Développement d’un écoquartier en aval de ce parking relai. Le cadre de vie que peut apporter la forêt de la Hardt à proximité des voies rapides concilie deux pratiques territoriales inhérentes à Bartenheim: l’utilisation de la voiture et la vie à proximité de figures métropolitaines. Cependant, la création de ce parking devient une opportunité d’utiliser l’infrastructure dans une fonction piétonnière et comme un élément de vie pour l’habitant du quartier.

3. Une évolution possible envisagée dans ce scénario est celle du statut de la route entre bartenheim centre et bartenheim la chaus-sée. Celle ci est marquée par l’absence véritable de développement urbain, que ce soit de l’habitat ou bien des programmes, des équipements, de l’espace public. Ce scénario envisage la transformation de cette route en véritable support d’urbanité, et accueillir des fonctions urbaines.

Bartenheim-Basel

Situation 1: l’échangeur de la forêt

En analysant les infrastructures de liaison à Bartenheim, nous avons observé une confrontation assez exceptionnelle entre l’échangeur et la Forêt de la Hardt. Ce qui nous a surtout in-téressé c’est la présence d’un parking forestier faisant le lien entre la forêt et l’échangeur. Ce lieu résiduel, totalement oublié et inintéressant au premier regard, et pourtant bien stratégique nous as permis d’imaginer un scénario d’aménagement juste-ment basé sur les habitudes des usagers de l’autoroute: peut-on imaginer vivre dans une forêt à deux pas d’’une autoroute?

Page 61: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 1 : Habiter le territoire métropolitain - projections et scénarisation

61

1. La création de parkings relais publics au niveau de l’entrée de la raffinerie par le pont passant au dessus de l’autoroute au Nord de Feyzin a pour but de créer un espace partagé au sein même de la raffinerie afin d’amorcer son partage. L’idée développée consiste à permettre un lien entre l’espace urbain de la ville de Feyzin et son équipement majeur qui constitue une em-prise imperméable, à travers un projet d’espace partagé.

2. Après l’amorce des parkings relai en tant que premier levier de développe-ment urbain, nous pensons que la création d’un espace public accessible aux piétons permet de créer la continuité entre la raffinerie et le reste de la ville. La problématique de viabiltié de cet espace lié au risque technologique implique la conception d’espaces et de programmes urbains respon-sables. Ainsi, l’architecture qui y est implantée n’est pas vécue quotidiennement mais accueille des fonctions évènementielles ou bien ponctuelles comme des lieux de concert et des pro-grammes culturels, comme des musées.

3. Ce dernier scénario s’appliquera lorsque la raf-finerie fermera, le périmètre de risque aura disparu, et que la constructibilité sera permise. A ce moment, cet espace sera repartagé sur l’ensemble du territoire, à savoir de Pierre Bénite à So-laize, et aura la nécessité de prévoir des amènagements préalable et des transfor-mation. Nous pensons que finalement, tout l’espace de la raffinerie pourra être requalifié en espace urbain et ainsi transformer tout son patrimoine bâti; notamment ces espaces emblématiques comme le bâtiment du siège TOTAL en programme de ville, comme du logement.

Feyzin-Lyon

Situation 2: le parking de la raffinerie

La raffinerie de Feyzin est aujourd’hui une pièce urbaine qui est totalement interdite au public. Cependant, son statut est aujourd’hui en mutation et permet de se poser des questions sur l’usage et la nature future de toute cette emprise indus-trielle. Aujourd’hui les espaces de parking de la raffinerie font la transition avec la ville de Feyzin, séparée par l’auto-route A7 et joignables uniquement par un pont. Le scéna-rio suivant invite à imaginer la réappropriation des espaces routiers le long de la raffinerie par l’aménagement d’un es-pace de loisir dont le programme et l’usage viendront chan-ger en même temps que le périmètre de risque s’effacera.

Page 62: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

62

Page 63: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

63

Page 64: Rapport de PFE - Ulysse Panel
Page 65: Rapport de PFE - Ulysse Panel

2. Feyzin, une histoire

post- industriel le de la Vallée de la Chimie

Page 66: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

66

Ayant travaillé l’ensemble du premier se-mestre avec Franck Oger sur les mêmes questions traitant de la nature adaptable des tissus contraints, du potentiel des espaces de transition entre les espaces urbains et sub-urbains, nous avons eu initialement le désir de faire un travail à deux, sur les deux sites proposés.Cependant, nous avons constaté que des affinités se dégageaient au fur et à mesure de notre travail et notamment des intentions de projets ont emmergé, nous menons devant le fait que nous choisissions progressivement nos futurs sites de projet.

J’ai choisi de travailler sur le site de Fey-zin. Du fait de sa proximité avec Lyon, ville dans laquelle je vis depuis mainte-nant 5 ans, et le fait que j’emprunte sou-vent l’autoroute A7 (mes parents habitant à Valence) ou prenant souvent le train pour le Sud-Est de la France, j’ai souvent été amené à pratiquer l’espace urbain de Feyzin. Il faut dire que le paysage y est saisissant: une géographie et une topographie prononcées, une confronta-tion directe avec un des espaces indus-triels les plus importants d’Europe, dont la taille dépasse même celle de Feyzin, tout est démesuré et contradictoire dans ce territoire.Cette séquence urbaine qui n’est pas forcément le propre de Lyon, mais qui est une récurence dans les métropoles européennes, et même mondiales, est pourtant bien unique, par son paysage à la fois industriel, naturel avec des forma-tions topographiques propres à la vallée du Rhône (les coteaux et les balmes) et ce sentiment de continuité du territoire métropolitain de lyon, allant jusqu’à Vienne.

C’est avant tout la puissance cinémato-graphique de l’autoroute et de la raffi-nerie qui m’ont stimulé et m’ont séduit, même si ce sont des paysages qui semblent encore être sans reconnais-sance esthétique, qui n’ont pas encore été apprécié en tant que figures artis-tiques.

Aussi, la ville de Feyzin aujourd’hui souffre de cette image industrielle, no-tamment à travers son histoire noircie par les accidents de la raffinerie de 1966. Le risque industriel semble être aujourd’hui un préalable indispensable, mais lors de l’implantation du groupe TOTAL dans ce site, la sécurité était bien moins pré-occupante, et les risques étaient beau-coup moins pris en considération. L’ap-plication du PPRT à Feyzin en 2015 (en rédaction depuis 2012) va avoir un im-pact considérable sur l’économie et le développement ur bain de la ville car il envisage la désertion de tout une partie de la ville en raison du risque industriel. Ainsi, 50 années après l’implantation de la raffinerie et après le déclin de l’écono-mie et de l’emploi à Feyzin, cette mesure s’applique et intervient directement dans l’aménagement de la ville, contraignant son développement urbain mais aussi ses possibilité de relancer une écono-mie en délocalisant les usines et les en-treprises aux abords de la raffinerie.Cette problématique me semble intéres-sante car elle suscite débat dans une pé-riode ou tout le territoire de la vallée de la Chimie est en pleine mutation.Je pense que le projet architectural peut-être un élément d’intervention, un mo-teur urbain dans un contexte flou.

1. Le choix de Feyzin

Page 67: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

67

Accident de la raffinerie, 1966 , source : Le progrès

Page 68: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

68

Construction de la raffinerie, 1963, source: le Progrès

Page 69: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

69

Article scanné: Architecture d’aujourd’hui n° 133, 1967

Page 70: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

70

1. Lyon métropole innovante

La mise en place du PPRT à Feyzin in-dique l’évolution, peut-être lente, des préoccupations de la ville vis-à-vis de l’industrie pétro-chimique. Nous remar-quons ainsi que l’évolution de ce secteur, en crise, affecte l’emploi depuis une ving-taine d’année, car la raffinerie s’oriente vers un profil hautement qualifié, et se sépare de sa main d’oeuvre ouvrière.Ainsi les politiques locales de l’agglo-mération Lyonnaise ont sonné la tirette d’alarme et maintenant font de l’innova-tion et la compétitivité industrielle une réelle politique de développement. Lyon étant aujourd’hui une capitale française de l’innovation grâce à cette politique, transforme peu à peu son bassin d’em-ploi et développe de nouveaux pôles d’excellence partout dans la région Rhô-ne-Alpes.La création du pôle Axelera dans la vallée de la Chimie a permis de faire émerger cette idée que l’avenir de la vallée de la chimie était post-industriel, et que ce ter-ritoire était destiné à recevoir un projet d’envergure.

Le projet de la vallée de la Chimie consiste à envisager la reconversion du parc industriel en campus de recherche en biotechnologie et plus particulière-ment en «cleantech» issue de la bio-chimie. Ce projet prend plusieurs formes: un appel à projet , L’appel des 30, pour lotir les 60 hectares de terrains viables de la vallée de la Chimie en entreprises accueillant les laboratoires de recherche - ce concours est à la fois adressé aux entreprises, laboratoires mais aussi aux

promoteurs de l’immobilier d’entreprise- et un projet de prospective urbaine Vallée de la chimie 2030, pour lequel l’agence d’urbanisme Interland a réalisé une étude et une proposition, et qui au-jourd’hui voit l’avis de grands architectes dont celui de Rem Koolhaas et de l’OMA.Je pense que ces projets entrent tous les deux en concordance sur le point de vue de l’identité actuelle de la Vallée. Il est en effet important de mettre en évidence que c’est une question d’identité métro-politaine dont il est question, en raison de l’étendue du territoire concerné.Ainsi, je pense que le projet SPAA est in-tégré dans ce contexte de mutation de la Vallée de la Chimie, et que ces projets territoriaux décrivent des orientations que le projet de logement doit prendre en compte.

2. Un déclin prévu de l’industrie pétro-lière

La chute du prix du baril de Pétrole, les crises économiques, l’exploitation d’huiles de Schiste aux USA, la décou-verte de nouveaux gisements en Asie, et beaucoup d’autres facteurs notamment sur la consommation des essences par les automobilistes européens sont autant de raisons qui amènent à penser la né-cessité d’évolution des grands groupes pétroliers.«“En 2009, ce fut la raffinerie Total de Dunkerque (Nord) ; en 2010, celle de Pe-troplus à Reichtett (Bas-Rhin) ; en 2012, celle de Petroplus à Petit-Couronne (Seine-Maritime) ; cette année, celle de LyondellBasell à Berre (Bouches-du-Rhône). La liste des fermetures de raffi-

2. L’après-pétrole, un enjeu pour Feyzin?

Page 71: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

71

neries s’allonge. En cinq ans, la France a perdu 24% de sa capacité de raffinage et la crise n’est pas finie. «Il y a encore des adaptations à faire sur les sites de Total en France. Nous devons continuer notre politique d’anticipation et de reconver-sion industrielle, même si cela suppose de vrais changements», a indiqué Chris-tophe de Margerie, le 27 août, dans le journal «Ouest-France».” 1

«En Europe, les raffineries belges d’Anvers ont le vent en poupe. Total va y investir près de 1 milliard d’euros et ExxonMobil, 750 millions. Ailleurs, les salariés nourrissent de légitimes in-quiétudes. En France, les interrogations portent sur le devenir des sites de Feyzin (Rhône) et La Mède (Bouches-du-Rhô-ne), isolés et de taille moyenne »

3. Habiter la ville industrielle.

Ainsi Feyzin est un site qui malgré son importance dans le secteur de la pétro-chimie envisage de changer de vocation et de muter son activité.Dans le cadre du projet SPAA, je m’interesse à la transfor-mation urbaine que connait la ville, et pense que l’avenir de la ville, tout comme les nombreuses autres qui bordent toute la vallée de la Chimie ont une vocation à intégrer un projet territorial envisageant

1 (http://www.usinenouvelle.com/article/total-eni-esso-le-raffinage-europeen-en-panne-seche.N283237)

2 ibidem

la ville post-pétrole.Il y aussi cette inquiétude pesante du risque industriel qui mérite une réponse plus volontariste que le PPRT.

L’histoire industrielle de la ville de Feyzin et sa forte relation avec la raffinerie de-puis sa création attestent une véritable identité de la ville qui a pu s’éviter pen-dant longtemps un destin de ville dortoir.Aujourd’hui qu’en est-il réellement? La mise en place du PPRT et la désertion de la raffinerie sont à l’origine d’un vé-ritable malaise dans la ville. Malgré son importance et ses objectifs le projet de la vallée de la Chimie ne permet pas à Feyzin de recouvrir une véritable force et une attractivité pour son identité.

L’identité de Feyzin, historiquement pay-sanne et agricole, puis ouvrière, puis industrielle est aujourd’hui incertaine, même si la ville se dote d’un grand nombre d’équipements culturels et spor-tifs, essayant d’attirer et de répondre à des demandes contemporaines. Nous pensons qu’il est légitime d’interroger dans le projet cet imaginaire de l’indus-trie, et qu’il est porteur d’un souvenir de Feyzin qui prospérait tout en évitant de tomber dans une nostalgie.

Aujourd’hui, à mon sens, habiter Feyzin c’est un cadre de vie tourné vers une relation paradoxale envers l’industrie: le risque présent, la grandeur passée, la ruine annoncée de la raffinerie et la mu-tation du parc industriel.Le projet doit s’inscrire dans ce récit de la transformation

Page 72: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

72

3. Un type d’habitants,les impermanents.

Feyzin est une ville dont l’augmentation constante de population amène à se po-ser la question de la gestion de son parc de logement, mais aussi de ses réserves foncières, de ses possiblités d’urbanisa-tion. Cependant, la mobilité des popula-tions du bassin Lyonnais nous amène à penser cette augmentation dans une glo-balité du territoire.Ainsi, cette position d’interface territoriale de Feyzin entre l’espace métropolitain et l’hinterland met en évidence les relations qu’ont les habitants avec leur territoire: Lyon attire les travailleurs, Feyzin les hé-berge, la population se nomadise et ha-bite le territoire d’une manière différente.

La présence de nombreux pôles de com-pétitivité sur le site, notamment en pétro-chimie comme le pôle axelera, amène des nouveaux types d’habitants, et de travailleurs, dont la particularité réside dans leur hyperspécialisation mais aussi dans leur mobilité permanente.

Page 73: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

73

18000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

9000

10000

1820 1840 1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 2020

Sources: bases Cassini de l’EHESS et base Insee

1000

source: www.Mairie de Feyzin.fr

Page 74: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

74

Site de projet

Page 75: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

75

Page 76: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

76

4. Le site de la raffinerieet le sentiment de sublime

Le site retenu est une parcelle industrielle qui fait face à la raffinerie et l’autoroute A7. J’ai choisi ce site pour le paysage à la fois terrifiant, mais aussi trés évocateur de ce face à face entre la ville et l’objet industriel. Cette emprise est particulière-ment détournée de la ville «constituée» de Feyzin bas, et son fonctionnement interne semble plutôt dépendant de la relation avec l’autoroute.En effet, la zone industrielle du Château de l’Isle, au Nord, est directement «bran-chée» au réseau autoroutier et permet l’implantation de tout une façade d’en-treprises et d’artisans au sud, le long de la D312. Cet espace est complètement résiduel, sans aucune qualité urbaine, si ce n’est le trottoir qui le longe, ou bien la présence d’une bâtisse du début du XXe siècle. Pourtant selon moi, le face-à-face à la raffinerie et à l’autoroute est l’élément le plus marquant du site. Il détermine à la fois un mode de vie, un vécu, une crainte, un rejet, et pourtant semble as-sez puissant pour être un paysage su-blime au sens de Kant ou Burke:« Cette distinction sera aussitôt reprise par Kant dans ses observations sur le sentiment du beau et du sublime (1764) : « L’aspect d’une chaîne de montagnes, dont les sommets enneigés s’élèvent au-dessus des nuages, la description d’un ouragan ou celle que fait Milton du royaume infernal, nous y prenons un plaisir mêlé d’effroi. Mais la vue des prés parsemés de fleurs, de vallées où ser-pentent des ruisseaux, où paissent des troupeaux, la description de l’Elysée ou la

peinture que fait Homère de la ceinture de Vénus nous causent aussi des senti-ments agréables, mais qui n’ont rien que de joyeux et de souriant. Il faut, pour être capable de recevoir dans toute sa force, la première impression, posséder le sen-timent du sublime, et pour bien goûter la deuxième, le sentiment du beau. » »1

Le projet de Peter Latz à Emscher Park est un exemple de ce que l’architec-ture industrielle est capable de susci-ter comme émotion. Le projet mené se place dans un changement de regard sur l’esthétique du patrimoine industriel, et tend à assumer ces nouveaux paysages de la métropole.

« Il convient, me semble-t-il, d’abandon-ner cette vision honteuse de l’autoroute. Non seulement celle-ci constitue, en elle même, un authentique paysage, mais comme le T.G.V. d’ailleurs, elle en produit de nouveaux. Il ne s’agit donc pas de cacher l’estafilade, ni d’en cicatriser les abords à coup de pansements végétaux, une conception décorative et curative, d’un mot : décurative, qui résume assez bien la mission qu’on assigne au paysa-giste. »2

1 Court traité du paysage, alain Ro-ger, 1997 p1042 Court traité du paysage, alain Ro-ger, 1997 p142

Page 77: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

77

Page 78: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

78

Page 79: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

79

Page 80: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

80

Page 81: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

81

Page 82: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

82

Page 83: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

83

Page 84: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

84

Page 85: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

85

Page 86: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

86

Page 87: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

87

Page 88: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

88

Page 89: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

89

1.3. Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l ’ industrie à Feyzin -

Esthétique du l ieu

Page 90: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

90

jorg Müller: «chaque année le marteau piqueur fait son oeuvre ou la transformation d’un paysage» 1973

Page 91: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

91

jorg Müller: «chaque année le marteau piqueur fait son oeuvre ou la transformation d’un paysage» 1973

Page 92: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

92

Learning from Las Vegas, (scans) Venturi, Scott-Brown, Izenour

Learning from Las Vegas, (scans) Venturi, Scott-Brown, Izenour

Page 93: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

93

Learning from Las Vegas, (scans) Venturi, Scott-Brown, Izenour

Learning from Las Vegas, (scans) Venturi, Scott-Brown, Izenour

Page 94: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

94

As in DS, Alison Smithson, 1983

Page 95: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

95

The view from the road, Kevin Lynch ,1958

Page 96: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

96

Séquence urbaine: Le périphérique lyonnais et la sortie de Lyon par l’A7

Page 97: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

97

Page 98: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

98

Langage architectural de l’espace commercial automobile, vers une transparence, et une poétique du métal?Photo du magasin Mercedes Saint-Fons

Page 99: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

99

Le Grill de l’échangeur, exemple d’intensité urbaine le long du tronçon gratuit de l’A7 entre Lyon et Vienne

Page 100: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

100

«L’art contemporain devrait nous avoir préparés à ne plus percevoir en termes d’harmonie, mais en termes de contrastes, de tensions, de discontinui-té, de fragmentation d’assemblage, etc, bref, selon un système dynamique qui ne relève d’aucune esthétique précédente.»André corboz, «la Suisse comme hyper-ville».

La particularité de l’espace métropolitain européen actuel est cette disparition pro-gressive des limites. L’accessiblité n’a jamais été aussi totale dans les territoires urbanisés. La mobilité et les réseaux ont façonné de ce fait le paysage et ont lais-sé des traces profondes dans le territoire. L’autoroute A7 est un héritage de cette pensée de la mobilité absolue. Reliant Lyon à Marseille et suivant la vallée du Rhône, elle constitue un lien physique indispensable à toutes les villes qui sont établies le long du fleuve. Véritable suc-cesseur de la Nationale 7, la «route des vacances», elle devient «l’autoroute du soleil», comme si elle était l’homologue français de la 66 road. Ce parcours est un chemin métropolitain et national des-tiné au plaisir et au déplacement massif des vacanciers, mais aussi est une artère commerciale européenne très impor-tante.Son dessin prend forme avec la vallée, suivant les courbes de niveau en fonc-tion des trajectoires giratoires des véhi-cules qui l’empruntent pour de grandes vitesses. Son parcours réunit des pay-sages différents et franchit les limites naturelles avec des dispositifs et ouvrage

d’art qui deviennent de véritables figures paysagères. En trois heures de route, l’oeil d’un automobiliste aura pu obser-ver des différences d’échelles, d’atmos-phères, de géographies et de climats tel-lement importantes au sein d’une même continuité de parcours.

« Éternelles incarnations matérielles du progrès, de la conquête des territoires et de la croissance, fortes d’une visibili-té et d’un pouvoir « structurant », les in-frastructures furent, au plus fort de leur présence dans la théorie architecturale, les éléments déterminants de la forme et de la génération de la ville. Dans la pen-sée de la modernité critique des années 1950-1960, elles étaient les éléments « durs », « fixes »qui organisaient une ur-banité souple et évolutive, tandis que l’ar-chitecture se voyait ramenée à occuper les espaces vides de la structure, comme une matière secondaire et changeante qui n’aurait plus même eu besoin d’être pensée. » 1

1 L’infraville, Futur des infrastructures Dominique Rouillard, 2012, p.3

1. La route, vecteur métropolitain

Page 101: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

101

Dans ce territoire «entre» qui borde l’au-toroute et le réseau d’infrastructure, des aspérités se forment et viennent créer des espaces habités le long de la route. Ainsi les aires d’autoroutes, les zones commerciales, les vitrines industrielles mais aussi les hôtels et autres formes d’architecture de la route forment une projection de la ville en transition avec le vide sub-urbain. Ces espaces étapes qui bordent la route sont peu souvent habités, du fait de l’hostilité du contexte, offrant peu de qualités esthétiques et d’avantages pour un cadre de vie urbain.Pourtant c’est ce caractère non domesti-qué et assez peu accueillant qui fait que l’espace routier est ambigu. Ainsi l’es-pace routier fascine une grande quantité d’architectes:

« Les smithson partagent avec les Venturi un même intérêt pour cette architecture « laide et ordinaire » qui se multiplie le long des axes routiers et qui, selon eux, a le mérite de stimuler « un regard toujours nouveau sur les choses et de se distan-cier des règles esthétiques communé-ment admises » ». Ils s’intéressent depuis les années cinquante au concept de mo-bilité, qu’ils considèrent comme une ca-ractéristique fondamentale de l’époque et un facteur important de cohésion so-ciale et de liberté. »1

Ces approches ont pu ainsi apporter de

1 The View from the roadLe paysage de bord de route à l’âge du ChaosBruno Marchand in Matières n°3, 1999 p15

nouvelles hypothèses de lecture dans le débat sur la dégradation du paysage par la route, mais aussi éduquer le re-gard des architectes sur la beauté d’un espace marqué par les pratiques de l’ha-biter sans aucune règle. Ainsi la pratique des lieux et le quotidien ont à eux seuls permis de marquer le territoire dans une symbolique et dans une esthétique diffé-rente de celle observable dans les terri-toires urbains.

« Mais il nous faut aussi admettre que ces diverses approches, dégagées de leur aspect idéologique et mythique, nous ont progressivement ouvert les yeux sur de nouveaux phénomènes qui font de plus en plus partie de notre quotidien. Car de-puis les années soixante et septante, le paysage de bord de route a continué de s’étendre, prenant implacablement pos-session de ces zones résiduelles et péri-phériques où s’implantent, toujours sans ordre apparent, les Mc Donald, les hôtels Formule 1 et les hypermarchés commer-ciaux, avec leurs panneaux, enseignes et néons. Une scène en constante évolution qui continue à inquiéter et à fasciner et qui justifie en soi tout l’intérêt qu’on peut porter aux travaux ici analysés. »2

2 Ibidem, p 16

2. Habiter la route

Page 102: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

102

3. Esthétique suburbaine

Paris Texas, Wim Wenders, 1984

«Ce qui m'intéresse le plus, par exemple, c'est la façon dont, aujourd'hui, on perçoit la ville - presque toujours en cinétisme. Autrefois, elle était élaborée par rapport aux pié-tons. A présent, elle l'est aussi en relation avec la voiture. Les autoroutes urbaines, les voies sur les berges de la Seine, par exemple, deviennent des éléments du paysage et créent des points de vue nouveaux qui modifient notre prise de conscience de la ville.»Jean Nouvel 20121

1 Jean Nouvel, «Je bâtis avec les mots», propos recueillis par Sylvaine Pasquier et , publié le 21/10/1993

Page 103: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

103

Paris Texas, Wim Wenders, 1984

« Aussi est-ce l'épandage urbain chaotique de notre temps avec ses autoroutes, ses stations service, ses panneaux publicitaires, ses néons, ses parking, ses supermarchés, ses friches industrielles parcourues de rails pourris, ses entrepôts désaffectés, ses barres, ses tours, qui leur sert de référence ? »Jean Nouvel 20121

1 Jean Nouvel, «Je bâtis avec les mots», propos recueillis par Sylvaine Pasquier et , publié le 21/10/1993

Page 104: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

104

Lolita, Stanley Kubrick, 1962

Page 105: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

105

Lost Highway, david Lynch, 1997

Page 106: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

106

2. Cinématique et narrativitéde l’espace architecturalAmbiguité

« tu regardes les jardins japonais, il y a toujours un point de fuite, toujours un en-droit où on de sait pas si je jardin s'arrête ou s'il est continu. J'essaye de provoquer ce genre de chose par exemple. Si on prend le phénomène de la perspective, un projet comme celui de la mise au car-reau de l'horizon, projet pour la tête de la défense, c'était une tentative de dé-barrasser la logique de la perspective albertienne, qui tend à dire, par rapport à un horizon, j'organise tous les éléments de façon à ce qu'ils se lisent dans une progression, et le cas échéant je peux jouer sur l'échelle, le rythme de ces pro-gressions pour prendre conscience de l'espace. »Jean Nouvel 20151

Le projet architectural doit se fonder dans une logique narrative, exploiter l’imaginaire inconscient de son usager, d’autant plus qu’il se situe dans un terri-toire dont les qualités sont discrètes. La mutation du site est effectivement cette accroche pour le projet, notamment du fait que l’arrivée de nouvelles popula-tions va profondément changer le regard et l’état actuel du site. Pourtant il s’agit de ne pas trop le bouleverser non plus. Le projet vertical permet d’offrir ce spec-tacle du changement aux populations qui vont s’établir de manière ponctuelle, ou bien s’inscrire dans ce nouveau lieu. Les qualités esthétiques, visuelles, mais aussi l’atmosphère industrielle du lieu, et sa part de sublime, de mystère est pour moi à mettre en relation avec l’habiter.

1 Source: JeanNouvel.tumblr.com

Ce site peut représenter un enjeu narra-tif pour le projet architectural, mais aussi pour Feyzin. Ses contraintes et sa déshé-rence en font un terrain propice pour l’ex-périmentation, la recherche de nouvelles façons d’introduire un récit métropolitain, une façon nouvelle de regarder la ville, à la manière dont certains des architectes qui se sont intéressé au suburbain ont pu déceler des qualités dans les pratiques humaines de ce territoire. Une certaine poésie peut alors émerger de ce projet tourné vers l’impermanence et l’ambigui-té, en tension avec le dispositif industriel et engageant un dialogue avec celui ci.

Ce rapport de face à face est bien sur essentiel et aura un impact direct dans l’habiter de l’hôtel. Créer cette tension visuelle mais aussi psychologique, de l’habiter permet à mon sens de dévelop-per un sentiment, un affect envers la raf-finerie qui constitue à mon sens l’esprit du lieu.

Page 107: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

107

the Manhattan transcripts, Christian tschumi, 1976-1981

Page 108: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

108

Psychose, Alfred Hitchcock, 1960 - Bates Motel

Page 109: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

109

Pulp Fiction, Quentin tarantino, 1996

Page 110: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

110

Barn and Silo, Edward Hopper, 1927

Page 111: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

111

Portrait of Orleans, Edward Hopper, 1951

Page 112: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

112

Page 113: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

113

BECHER, Bernd; BECHER, Hilla (1979-1991) :La série Typologie des monuments industriels.

Page 114: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

114

Uni Bochum, Andreas Gursky, 1988

Page 115: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

115

Ruhrtal, Andreas Gursky, 1989

Page 116: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

116

11.03.2015 - Site contrasté

« 1) In situ. Le constat de décès signi-fierait que nous avons effectivement détérioré, sinon détruit nos paysages traditionnels, réduits, par nos agressions et notre incurie, à l'état de « pays ». L'en-tretien du territoire rural est de moins en moins assuré par les agriculteurs, malgré quelques incitations, au demeurant équi-voques (voir plus haut), avec, à l'horizon, l'extension de la friche. Il en va de même pour nos villes, et surtout leurs abords, zones industrielles saturées de panneaux publicitaires, malgré la loi de 1979, ban-lieues sinistres, « mitage », « rurbanisa-tion », litanie habituelle.2)In Visu. La question se pose tout au-trement : disposons-nous des modèles qui nous permettraient d'apprécier ce que nous avons sous les yeux ? Non, semble-t-il. Nous serions, devant nos villes et même nos campagnes, dans le même dénuement perceptif (esthétique) qu'un homme du XVIIe face à la mer et la montagne. C'est un « affreux pays » qui ne suscite que la répulsion.C'est de la conjonction de ces deux fac-teurs – détérioration in situ, déréliction in

visu – que procède la crise actuelle du paysage ? Mais est-elle aussi grave ? Je crois qu'elle trahit surtout la sclérose de notre regard, qui veut du vieux (rappelons nous le beau texte de Proust sur l'artiste oculiste), et le recours nostalgique à des modèles bucoliques, plus ou moins péri-més, des paysâges, des paysâgés. Nous ne savons pas encore voir nos com-plexes industriels, nos cités futuristes, la puissance paysagère d'une autoroute. A nous de forger les schèmes de vision, qui nous les rendront esthétiques. Pour l'heure, nous nous complaisons dans la crise, mais c'est peut-être de cette délec-tation critique que sortirons les modèles de demain. »1

1 Court traité du paysage, alain Roger, 1997, p113

Page 117: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 3 : Les fantasmes métropolitains - La mythologie de la route et de l’industrie à Feyzin - Esthétique du lieu

117

11.03.2015: façade en tôle perforée

Page 118: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

118

4. tests morphologiques - vivre dans un contexte industriel

Page 119: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 2 : Feyzin, une ville pour un projet post-industriel de la Vallée de la Chimie

119

Page 120: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

120

Le Corbusier, Vers une architecture, 1923La fascination du silo, une forme architecturale fonctionnelle

Page 121: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

121

Page 122: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

122

Page 123: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

123

4.Sensations spatiales

travail mené en binôme avec Franck oger

Page 124: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

124

En premier lieu, nous avons voulu, mon binôme Franck Oger et moi, établir nos propres définitions de l’habiter et ce en manipulant des géométries et des vo-lumes en tant qu’espaces.Ces espaces ont d’abord une volumétrie qui détermine des usages, des postions, des gestuelles qui déterminent un sché-ma, un rituel de l’habiter.Ainsi nous avons décidé d’analyser com-ment s’effectuaient nos allers-retours émotionels entre une volumétrie habitée et notre perception.

Pour cela, nous avons choisi d’étudier des références contemporaines et plus universelles d’architectures qui faisaient se réveiller en nous des émotions et des sensations spatiales selon leur configu-ration mais aussi en fonction de leur ma-térialité et de leur atmosphère.Cette approche phénoménologique de l’espace a été pour nous une forme de distanciation par rapport à la linéarité du projet. Nous voulions ainsi prendre un recul sur les ambitions du projet et comprendre comment la notion d’habiter s’articulait avec celle d’espace dans une échelle architecturale.

Nous avons donc décrit que ces sensa-tions spatiales, étaient dépendantes de configurations et de volumétries, et que leur atmosphère dépendait à la fois de la lumière, mais aussi du développement du parcours en leur sein, et de la maté-rialité.

A. Le repli, l’introspectif.

Certains mythes nous ont inspiré, et nous ont interpellé. Les archétypes origi-naux de la caverne et de la cabane (Abbé Laugier) sont par exemple les formes primitives de l’habiter. Dans cette forme d’habiter, la protection et la séparation avec la Nature est le l’acte fondamental de l’architecture. Ainsi, le toit et les murs sont les premiers éléments d’architec-ture à proprement parler qui détermine l’espace architectural. Dans cet espace, nous pensons que l’homme a gardé des souvenirs de cette condition, malgré l’évolution de l’habiter, et qu’il y a dans la relation entre l’intérieur et l’extérieur, la véritable tension qui mène vers un senti-ment d’habiter.

B. La micro-situation

Dans l’évolution des archétypes archi-tecturaux, nous observons qu’il y a dans l’espace architectural de la maison deux types majeurs qui se distinguent. Le type «occidental» plutôt matérialisé par l’archétype de la villa Romaine, dont la spatialité est intériorisé, et le type «asia-tique», illustré par la maison japonaise qui se caractérise par une tension am-bigue entre l’intérieur et l’extérieur.N’ayant pas pour but de dresser des comparaisons pour affirmer la légitimité d’un type plus qu’un autre, nous voulons simplement mettre en évidence des qua-lités de vivre et des émotions que nous voulons mettre en avant dans le projet architectural.

1. Les sensations dans le logement

Page 125: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

125

L’analyse s’est ainsi portée sur la no-tion de micro-situations, c’est-à-dire sur la mise en place d’une grande diversité d’espaces différenciés qui complexifie la pratique de l’espace volumétrique total. L’habiter au sens japonais se base sur ces typologies d’espaces qui prennent un sens philosophique et relationnel dans le vécu:«Sensations de proche ou de lointain, surprises, détours, vues voilées puis dé-voilées, perte de repères, frottements, profondeurs, jeux d’ombre et de lumière organisent des microcosmes suivant le déplacement de l’homme. En concevant le volume de la maison comme une suc-cession d’espaces-temps où la dimen-sion sensible est poussée à l’extrême, les japonais ont pu tirer parti des petites parcelles urbaines. Mais ils ont surtout su développer une qualité d’espace qui fait aujourd’hui défaut en Occident ; des es-paces les sensations sont exaltées, où la force des éléments est révélée. » 1

C. Les sensations domestiques

Dans un autre volet de cette recherche sur les émotions et le sensations spa-tiales, nous avons voulu savoir quelles étaient celles que nous avions déjà vécu, Franck Oger et moi même, et avons ré-fléchi à ce qui pourrait caractériser une intériorité dans une maison.

1 20 maisons nippones : Un art d’ha-biter les petits espaces , Isabelle Berthet-Bon-det p 11

Sans vouloir généraliser sur ces émo-tions, nous avons mis le doigt sur cer-taines qui sont caractéristiques dans les souvenirs des maisons qu’on a habité: certains espaces comme la cave, le gre-nier et la salle de bain matérialisent des sensations particulières et ont la spécifi-cité d’être souvent peu théorisés ou peu mis en avant dans la conception archi-tecturale.Ainsi nous avons donné une attention nouvelle à ces types d’espaces, et sur-tout nous avons voulu analyser quels étaient les facteurs qui entraient dans la mise en place de sentiments, et qui créaient une atmosphère particulière à ces lieux renfermés.

La mise en place de ce processus d’ana-lyse nous a permis par la suite de dé-gager des pistes de travail qui ont évo-lué par la suite mais qui nous ont aussi familiarisé avec une démarche de re-cherche parallèle dans le processus de projet. Ainsi les solutions qui ont émergé dans cet épisode n’ont pas été mises en places de manière littérale dans le projet actuel mais ont servi à décrire un récit et une atmosphère dans les espaces que nous projetons pour le PFE

Page 126: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

126

Sensations d’intériorité15.01.2015

Page 127: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

127

Page 128: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

128

Après avoir identifié certaines sensations qui nous paraissaient importantes de re-trouver dans le logement, un travail im-portant a été donné dans la question de l’organisation spatiale, en fonction des relations entre les pièces.A l’instar de ce que Louis Khan dé-crit dans son essai «The Room», nous voyons la pièce comme un espace ser-vi auxquels s’ajoutent les espaces ser-vants.Nous avons essayé de travailler sur plu-sieurs types d’organisation faisant de la pièce un espace majeur plus ou moins associé à un espace de transition, ser-vant, accueillant des fonctions de circu-lation mais aussi technique.

Ici plusieurs hypothèses ont été testées en schéma, puis en maquette au 50e pour rendre compte de dispositifs spa-tiaux qui induisent la notion de pièce et qui laissent place à une flexibilité d’usage.

L’appartement peut-être organisé comme une série de pièces séparées par un espace de transition (1) faisant office de circulation, ou bien certaines pièces peuvent être mises en relation par des seuils préalables (2), notamment des dressings ou bien une salle de bain commune.Enfin l’appartement peut-être organisé en plan flexible (3), permettant de consi-dérer l’appartement comme une grande pièce dont l’amènagement peut changer, ou alors au enfilade (4) pour participer à un effet de profondeur et de mise en valeur de la notion de pièce, avec un uni-vers particulier pour chaque pièce, ac-cueillant une fonction précise.

2. L’organisation spatiale de l’appartement

Making of a room, Louis Kahn 1971 drawing for City/2 exhibition Charcoal on tracing paper Philadelphia Museum of Art, Gift of the Artist

Page 129: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

129

(1)

(2)

(3)

(4)

Page 130: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

130

espace servant compris dans la pièce 04.02.2015

Page 131: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

131

Page 132: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

132

3. Les ouvertures - relation pièce / extérieur

04.02.2015: les types d’ouvertures des pièces

Page 133: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

133

Page 134: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

134

Fenêtre sur cour, Alfred Hitchcock, 1954

Page 135: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

135

Lost in translation, Sofia Coppola, 2003

Page 136: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

136

18-02-2015 Percements du mur - espace extérieur - variations des hauteurs - alcove

4. Le mouvement - Le parcours

Page 137: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

137

Page 138: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

138

22.01.2015: Recherche d’un parcours vers l’intime au sein de la typo-logie, seuils et transitions

Page 139: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

139

04.02.2015: types de parcours, essais sur la profondeur

04.02.2015: Relation entre intérieur et extérieur dans le parcours de l’appartement

Page 140: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

140

5. In-between, l’espace ambigu - phénoménologie de la façade -

Le mur habitéEn analysant l’enveloppe construite des châteaux écossais, Louis Kahn a mis le point sur la manière dont l’épaisseur du mur créait une forme d’habiter. La notion de la pièce d’ailleurs émerge de cette étude: un espace central, propice à la vie commune, avec des fonctions attenantes, des espaces servants qui gravitent au-tour. Cette notion de mur habité, ou bien de «poché» habité, est intéressante dans le sens où il y a une dissociation épaisse entre l’intérieur et l’extérieur. Cette re-lation qui a l’air d’être assez binaire est finalement ambigüe: où s’arrête l’exté-rieur? Ou commence l’intérieur ? Est-ce une limite franche ou bien une frange qui les délimitent? Le mur habité pose la question du seuil et de la sensation de transition entre les espaces. Il demeure instable, créé une tension entre l’intérieur et l’extérieur, mais aussi permet de don-ner plusieurs paliers de l’intériorité. Si l’on imagine un cellule que l’on circons-crit par deux contours concentriques, la question qui se pose c’est de savoir si la limite est le trait ou bien l’espace compris entre les deux traits.

La tension de la façade

Ainsi Venturi, dans son ouvrage de l’am-biguité en Architecture soulève cette question de la narrativité et de l’atmos-phère particulière dégagée par l’assem-blage architectural.

«On peut manifester la contradiction entre l’intérieur et l’extérieur en doublant la paroi, ce qui créé un volume supplé-mentaire entre cette doublure et le mur extérieur. Le modèle le plus simple est

exactement parallèle au contour»1

Ainsi, cet espace de la limite donne une lecture intéressante entre l’espace in-térieur et extérieur, comme une façon de mettre en valeur l’espace intime en épaississant son seuil. L’entre-deux est ainsi habité, car il devient à la fois fonc-tionnel mais aussi vécu comme une tran-sition entre les pièces du programme.«L’espace de la paroi n’est pas unique-ment propre à la constitution de la fa-çade. Il concerne également le rapport entre deux façades internes, entre deux échelles spatiales du même ordre.[...] il permet de mieux servir l’intimité des es-paces tout en les reliant. Il marque le seuil par un traitement plus ou moins opaque ou ouvert. Il clôt l’espace en laissant le passage alors qu’il exprime une continui-té visuelle tout en procurant aux espaces leur autonomie.»2

Aldo Van Eyck définit cet espace archi-tectural entre-deux, In Between, comme un espace de cohabitation entre des en-tités différentes, permettant leur mise en relation. Cette optimisation du vide est à mon sens très intéressante, et laisse une part d’ambiguité et complexifie la spatia-lité tout en permettant de développer une relation avec l’espace extérieur. Cette couche en plus permettrait de mettre un intermédiaire face à un contexte non maî-trisé, et mettrait en scène l’imaginaire de la raffinerie.

1 Robert Venturi, de l’ambiguité en ar-chitecture, 19962 Patrick Mestelan, l’ordre et la règle, 2006

Page 141: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

141

Aires Mateus, Casa Alvalade, 1999

Page 142: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

142

Louis Khan, Exeter library, Exeter, 1972

Page 143: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

143

08.04.2015: Façade entre deux - les fonctions domestiques dans une relation intérieur-extérieur.

Page 144: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

144

11.01.2015: L’atmosphère de la façade - entre-deux.

Page 145: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

145

08.04.2013: l’art de vivre de la façade - fonctionnalité de l’espace entre-deux

Page 146: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

146

Page 147: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

147

Page 148: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

148

Page 149: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

149

5.Art de l ’habiter, art de bâtir

Page 150: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

150

L’impermanence du territoire métropo-litain dans sa dimension habitée, im-plique aussi un questionnement sur le mode de vie que suscite une opération de 200 logements. L’instabilité de l’offre en logement dans la grande ville, mais aussi la dépendance forte entre les villes satellites incitent les populations métro-politaines à la mobilité pendulaire, et à trouver de nouvelles modalités d’habiter.A Feyzin, le contexte du PPRT et du risque industriel transforment le terri-toire et le met dans une temporalité de l’habiter différente. Il faut prévoir que la cessation de l’activité industrielle va bou-leverser l’état actuel de congestion du foncier, et que l’inscription territoriale, la permanence n’est pas compatible avec ce contexte actuel. il faut donc penser un habitat qui puisse s’adapter à cette impermanence, a pouvoir accueillir des habitants transitoires, des passagers sur l’étape, et simplifier l’habiter «ailleurs».

« Nous avons cherché à introduire un nouveau modèle de l’habiter propres aux pratiques spécifiquement métropolitaines d’une partie importante de la population qui ne trouve pas de réponse dans l’offre traditionnelle. Il s’agit d’envisager un rap-port nomade au chez soi : faire du réseau, de l’interrelation, le nouveau territoire de l’inscription, et permettre la possibilité de vivre dans un espace qui n’est pas celui du propre, mais, collectif et connecté, capable d’offrir une solution temporaire à ceux qui arrivent dans la métropole. » Habiter le Grand Paris – le dispositif « Hô-tel métropole », Dominique Perrault archi-tecture, 2008, p1

La flexibilité du plan, mais aussi la flexibi-lité du programme, voilà ce que le projet recherche, en créant une offre habitée évolutive. L’hôtel Métropolitain paraît être un compromis dans ce contexte instable, à la fois dans la flexibilité de ses capaci-tés d’accueil, mais aussi dans la variété de ses occupants. Enfin, l’hôtel métro-politain constitue un support de narrati-vité dans des territoires dont la lecture et l’épaisseur historique sont complexes.

L’appropriation de l’objet, au fur et à me-sure de sa vie dans Feyzin, se fera par l’intérieur, mais aussi à l’extérieur, en utili-sant des éléments programmatiques qui induisent cette idée du vivre ensemble.

« Comment ça bascule ? Cette idée de la dépropriation qui génère la narrativi-té, c’est la ville. On est dans l’impropre. C’est l’impropre qui génère du narratif, le hors de chez soi. Toutes les errances au-tomobiles avec les livres de Kevin Lynch et Jack Kerouak.... La multiplication à l’infini des « road movies » au cinéma, c’est Walter Benjamin projeté dans le sys-tème urbain avec des outils véhiculaires qui construisent une nouvelle narrativité jusqu’à Wenders. On est dans la même sphère. Avec la métropole on change. »Habiter le Grand Paris – le dispositif « Hô-tel métropole », Dominique Perrault archi-tecture, 2008, p22

1. Hotel Métropolitain - l’impermanence

Page 151: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

151

People in the sun, Edward Hopper, 1963

Page 152: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

152

jean Nouvel, Hotel Silkens Puerta America, Madrid, 2005

Page 153: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

153

Ricardo Boffil, La Fábrica 1975, Sant just desvern, réhabilitation et aménagement d’une cimenterie

Page 154: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

154

2. Flexibilité du plan

Le caractère instable et en constante mu-tation du suburbain est aussi observable dans la manière d’habiter. L’urbanisation rempante, «urban sprawl» qui a débuté dans les années 1970 n’a toujours pas terminé d’assimiler les terriroires de la campagne, en faisant de l’entre-deux, un territoire indéfini. Dans le logement, il est intéressant d’observer que ce phéno-mène de la maison pavillonaire s’accom-pagne avec une évolution des pratiques, et du coup une évolution du mode d’oc-cupation de la maison faisant apparaître des usages nouveaux. On remarque que le garage sert plus d’espace de stoc-kage, d’entassement, et que l’intérieur de la maison change constamment de configuration. Aussi l’apparition de nouvelles catégories d’habitants, tournés vers des pratiques de la mobilité pendulaire, impliquent des modes d’habiter qui ne sont plus fondés sur l’inscription. L’évolution de la famille française, et les circonstances économiques font que le logement tend vers une mutabilité plus assumée, et des modes d’habiter voués à se standardiser pour y accueillir différents types d’usa-gers. La chambre se cloisonne pour en accueillir une autre, la pièce du fond sert de chambres d’ami, ou même de chambre d’hôtes, permettant alors des collocations rurales, des pratiques du partage.Ces nouvelles pratiques de l’habiter et ces nouveaux types d’habitants est ca-ractéristique de la nouvelle définition de l’espace métropolitain, propice à la mu-tation et à étendre son territoire autour

d’intensités territoriales telles que les dis-positifs majeurs et les équipements, tels que les gares, les hopitaux, les techno-poles et autres plateformes d’entreprises excentrées.

« Nous n’admettons pas que la fonction dicte le plan, nous concevons un espace qui accepte toutes les fonctions »« La destination de l’édifice change sans cesse, mais nous ne pouvons nous per-mettre de le démolir chaque fois. C’est pourquoi nous renversons la formule de Sullivan « La forme suit la fonction » et construisons un espace pratique et éco-nomique auquel nous adaptons les fonc-tions »1

Ainsi la question principale à se poser est la suivante: comment permettre un lan-gage architectural et donner une épais-seur émotionelle et narrative à un espace qui doit s’adapter et envisager la flexibil-té?La personnalisation de l’espace architec-turé doit avoir cette vocation narrative, en permettant l’usage varié, et une certaine fonctionnalité.

1 Ludwig Mies van der Rohe, propos recueillis par Christian Norberg Schultz « Ren-contre Mies van der Rohe », Architecture d’Aujourd’hui , n°79,1958,p.40 .

Page 155: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

155

« La personnalisation de l’habitation peut se faire à l’aide de parois flexibles. L’ha-bitant définit à sa guise la configuration de son logement en décidant où les pla-cer. Mies van der Rohe a expérimenté cette approche dans un immeuble de la Siedlung Weissenhof à Stuttgart en 1927 (ill.3). A cette époque, il parle déjà de la différenciation croissante des mo-des d’habiter et veut répondre à cette contrainte tout en répondant aussi à des exigences économiques qui lui imposent une rationalisation et une standardisation de la construction. Selon lui, la construc-tion à ossature est la plus adaptée. Si on se limite à concevoir la cuisine et la salle de bains comme espaces fixes, à cause de leur installation, et si on divise le reste de l’appartement avec des cloisons mo-biles, je crois qu’on peut satisfaire, par ce moyen, à toute exigence d’habitation légitime» 1

L. Mies van der Rohe, cité dans «Habiter, aujourd’hui», J. LUCAN, Construire des loge-ments. L’habitat collectif suisse 1950-2000, p.26

Siedlung Weissenhof: utilisation de la trame structurelle extérieure pour envisager la flexibilité

« Pourquoi la maison traditionnelle japo-naise?Il ne s'agissait pas de folklore, mais pour moi de démontrer une certaine rencontre avec la modernité et l'esprit tradition-nel japonais. Modulation, normalisation, souplesse, usage multiples, légèreté, communion avec la nature, détente... les Japonais ont réussi ce tour de force: avec les mêmes éléments architecturaux normalisés, sans architecte, vendus au public par les boutiquiers spécialisés du coin, de résoudre tous les problèmes de l'habitat, de la maison familiale aux villas impériales... couvrant tout le pays de ces modules sans créer de monotonie." 1

Charlotte Perriandsalon des arts ménagers 1957

Page 156: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

156

11.03.2015 La trame structurelle habitée

Page 157: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

157

11.03.2015 La pièce et l’usage - réversiblité timide

Page 158: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

158

3. Vers une indétermination du plan

Dans cette logique de flexibilité, Mies poursuit son raisonnement en posant la question de l’usage et de la vie futur de son bâtiment. Dans son projet du Crown Hall à Chicago, il cherche la pureté ab-solue du plan, en supprimant la structure de l’intérieur et la ramenant à l’éxtérieur. Cette idéalisation du plan comme un pla-teau libre s’oppose à celle du Corbusier et de son plan libre, justement tramé et imposant des poteaux à l’intérieur du plan. Mies vise une réelle perfection du système constructif, en cherchant l’ossa-ture parfaite

« Son raisonnement tourne autour du rôle fondamental de la construction en ossa-ture. « Les gratte-ciel ne montrent leur audace constructive – écrit-il en 1922 – que lorsqu’ils sont en chantier : leur ossature en acier dressée vers le ciel produit alors une impression grandiose. Dès que les façades sont maçonnées cette impression est abolie. La pensée constructive, fondement indispensable de la création artistique, disparaît, géné-ralement étouffée sous un fatras formel

absurde et trivial. » 1 « Nous ne savons pas si les gens l’utiliseront comme nous l’avons souhaité. D’abord les fonctions ne sont pas claires ; ensuite elles ne sont pas constantes. Elles changent plus vite que le bâtiment. Nos bâtiments durent des siècles. Les ascenseurs, le chauf-fage, etc., s’usent mais la structure, elle, ne s’use pas ».2

L’évolution du plan flexible initié par Mies van der Rohe a abouti à de nouvelles conceptions spatiales éléminant de plus en plus la question de la fonction, et tendant vers la neutralité, selon une tendance koolhaasienne, ou bien vers une spatialité qualifiée d’atmosphérique ou dite «fluide», à l’image de la «blurring architecture» que Toyo ito et une relève japonaise pratique dans les édifices pu-blics. Plusieurs idéologies ou sentiments s’en dégagent. D’un côté, Koolhaas as-sume la généricité et la pratique cynique-ment, ou bien de manière contradictoire afin d’en faire émerger une forme de mo-dèle d’intensité, de l’autre, une recherche poétique de la fuidité spatiale apparaît et tend à trouver une nouvelle typologie d’espaces de rencontres, d’intensités in-duisant des relations sociales en se foca-lisant sur l’usage du lieu.

1 Histoire de l’architecture moderne, structure et revêtement , Giovanni Fanelli, Roberto Gargiani, 2014, p3012 Ludwig Mies van der Rohe, propos recueillis par Christian Norberg Schultz « Ren-contre Mies van der Rohe », Architecture d’Aujourd’hui , n°79,1958,p.40

Page 159: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

159

« Typical Plan is empty as possible : a floor, a core, a perimeter, and a minimum of columns.

All other architecture is about inclusion and accomodation, incident and event ; Typical Plan is about exclusion, evacua-tion, non-event.

Architecture is monstrous in the way in which each choice leads to the reduction of possibility. It implies a regime of either /or decisions often claustrophobic, even for the architect. All other architecture preempts the future ; Typical Plan – by making no choices – postpones it, keeps it open forever.

The cumulative effect of all this vacancy – this systematic lack of commitment – is, paradoxally, density. The typical Amercian downtown is a brute accumulation of Ty-pical Plans, a massif of indetermination, hollowness as core. »

Koolhaas, in S,M,L,XL,1995typical Plan

« Typical Plan is an American invention. It is zero-degree architecture, architecture stripped of all traces of uniqueness and speciticity. It belongs to the New World. »The notion of the typical plan is therapeu-tic, it is the End of Architectural History, which is nothing but the hysterical fetishi-zation of the atypical plan. Typical Plan is a segment of an unacknowledged utopia, the promise of a post-architectural future.Just as The Man Without Qualities haunts European literature, « the plan without qualities » is the great quest of Amercian building.

From the late 19th century to early 1970s, there is an « American century » in which Typical Plan is developed from the pri-mitive loft tyoe (ruthless creation of floor space through the sheer multiplication of a given site) via early masterpieces of smooth space like the RCA Building (1933) – its escalators, its elevators, the Zrn-like serenity of its office suites – to provisional culmination such as the Exxon Building (1971) and the World Trade Cen-ter (1972-73). Together they represent evidence of the discovery and subse-quent mastery of a new architecture (of-ten proclaimed but never realized at the scale of the Typical Plan). »

World trade Center - plan de niveau type avec noyau central et bureau paysager _ exemple de «typical plan»

Page 160: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

160

La fluidité du plan - SANAA, 21st century museum, Kanazawa, 2004

Page 161: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

161

Page 162: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

162

4. La tour, une forme assumée - densité verticale, «vivre ensemble» intérieur

Le projet doit donc constituer sa propre urbanité, et résoudre des questions d’ha-biter, que ce soit de vivre ensemble, mais aussi d’individualité par l’intériorité. Le vide à Feyzin n’est pas habité.

J’ai donc parié sur la densité maximale, la condensation urbaine au sein d’un bâtiment, et d’en exploiter le potentiel autonome mais aussi narratif, de l’objet ville, sans pour autant imaginer une mé-ga-structure.

Aussi, la «dureté» du contexte, à la fois par sa violence, presque cinématogra-phique, mérite un contre-point, un projet fort, presque monumental, venant crér la dualité avec la verticalité de la raffine-rie. La question de la monumentalité va être ici très importante parce qu’elle a un caractère exemplaire et singulier. Le langage architectural sera une probléma-tique, parce que l’édifice est à la fois in-vocateur et aussi évocateur. La forme de la tour est très connotée, et dénote d’un imaginaire à la fois métropolitain, mais aussi brutaliste,qui a du mal à sortir de l’image du grand-ensemble

L’art de d’habiter la densité, mais aussi du de la hauteur, mettant en spectacle tout le paysage de la Vallée, voilà ce que permet la tour.

La synthèse des recherches effectuées dans les pages précédentes permet de nous rendre compte que le plan flexible n’a pas qu’un dessein idéologique mo-derne de pureté absolu du système constructif. Elle met en avant l’idée qu’il n’existe pas d’habitant type, et que même s’il y a des besoins universels de l’habiter, il semble arbitraire d’établir une conception architecturale adressée à une seule catégorie de personnes. La fluidité, ou bien la flexibilité permettent de se donner la possiblité d’imaginer une diversité de situations de l’habiter et des scénarios d’aménagement variés. Ainsi, j’aimerai convoquer cette histoire de la flexibilité et la réinterpréter dans un ouvrage répondant à des fortes contraintes de densité.

La demande de 200 logements dans un territoire aussi complexe et aussi instable que Feyzin demande un projet singulier.La question de la forme que prendra un projet d’une telle ampleur m’a fortement questionné, et notamment dans son im-pact dans le tissu existant, même si celui ci reste fractionné et hétérogène.Doit-on condenser? Diffuser ? Respecter des gabarits existants ? S’en abstraire ? S’intégrer ou s’en dissocier?Ayant choisi un lieu peu habité, et géné-rique dans son tissu, la question de l’ur-banité est pour moi difficile a résoudre avec une continuité classique de l’es-pace public. D’ailleurs, l’espace public n’y est pas réellement présent en sortant des quartiers «constitués» de Feyzin.

Page 163: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

163

Page 164: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

164

Page 165: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

165

Page 166: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

166

L. Mies van der Rohe, esquisse d’un projet de tour, Fredriech Strasse, 1921

Page 167: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

167

L. Barragan, torres de Satélite, sculpture, Mexico, 1958

Page 168: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

168

Page 169: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

169

« Dans le Downtown Athletic Club décrit dans Delirious New-York, chaque plan est un assemblage abstrait d'activités défi-nissant, sur chacune des plate-formes, une « attraction » différente, qui n'est qu'un fragment du spectacle global de la métropole ; une de ces plate-formes est occupée par une piscine qui, avec celle de Leonidov, va enrichir la série des modèles Koolhaassiens pour la Floating Swimming Pool. En effet – écrit Koolhaas - , « le 12e étage est occupé entièrement par une piscine ; les ascenseurs dé-bouchent presque directement sur l'eau. Le soir, la piscine n'est éclairée que par un système d'illuminations sous-marines : toute la masse liquide, avec ses nageurs frénétiques, donne l'impression de flotter dans l'espace, suspendue entre le scintil-lement électrique des tours de Wall Street et le reflet des étoiles dans l'Hudson.» »1

1 Roberto Gargiani, in Matières 7, 10/2004, Jacques Lucan & Bruno MarchandRem Koolhaas et le mythe de la piscine flot-tante.

La tour accueillera ainsi en son sein plu-sieurs programmes communs, à la fois destinés à recevoir un public extérieur, et en même temps à créer un lien social dans sa verticalité. Les activités liées à l’activité physique, mais aussi au loisir permettent de créer une histoire autour de cet objet. La programmation devient ici une sorte de scénarisation des rela-tions entre les usagers de l’hôtel, permet-tant de confronter une mixité d’habitants, à la fois des permanents, des imperma-nents, des familles, des gens seuls.

Ces lieux communs permettront de don-ner un habiter dans l’intériorité de la tour, et de lui donner au fur et à mesure une histoire dans son contexte, de constituer une intensité douce dans le paysage de Feyzin. Plutôt que de choisir une intensité extérieure, de donner un vide extérieur, le vide ici sera renfermé et sera une forme de seuil intermédiaire, entre l’espace dé-pouillé et peu qualitatif, et le programme habité, alternant Hôtel et appartements temporaires.

L’imaginaire convoqué ici sera celui d’un oasis intense, habité, au milieu d’un vé-ritable no mans land. Cette exemplarité a besoin d’une véritable force program-matique pour pouvoir survivre dans son contexte, mais aussi lui donner un autre regard, plus théâtral, comme un décor de film. La relation entre le contenu et le contenant sera ambigüe: à la fois disso-ciés et associés, dans le langage archi-tectural, assemblage, matérialité, mais aussi dans la flexibilité du plan, permet-tant lui aussi de créer un scénario de vie.

Page 170: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

170

04.08.2015 - L’intensité du programme - une narrativité par le contenu

Page 171: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

171

Page 172: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

172

1. accès parking2. accès livraison3. porche 4. Lobby de l’Hôtel5. Bar-Café6. Salle commune logements7. Garage vélo8. Salon de lecture9. Hall logements10. Cour minérale commune

1.

9.

8. 6.

5.

7.

2.

4.

10.

3.

08.04.2015 Le socle d’activités communes

Aujourd’hui, le projet s’insère dans un site en mutation, actuellement en déshé-rence, et presque à l’abandon. L’impul-sion donnée par le programme commun de l’Hôtel a la vocation de donner un ca-ractère habité dans une friche et ainsi de créer une urbanité intériorisée pendant la jeunesse de l’édifice. L’hypothèse mise en évidence est que la durée de vie du bâtiment permettra, grâce à son socle commun, de créer une épaisseur, un lieu du vivre ensemble pendant que la levée du PPRT se fasse progressive-ment.

Page 173: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

173

1. Salles de séminaire2. Salles de réunions3. Cuisine de l’hôtel4. Restaurant de l’hôtel5. Salon commun-hôtel-6. Terrasse et salon -logements-

1. 2. 3.

4.

5.6.

Page 174: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

174

6. Art de l’assemblage-Matérialité

11.03.2015, habiter la structure métallique - relation entre la trame constructive et l’habiter

Page 175: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

175

08.04.2015 Habiter l’ouvrage assemblé, l’exosquellette structurel et la liberté du plan intérieur

Page 176: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

176

Construire en métal

Sortir de la logique constructive en bé-ton est aujourd’hui particulièrement dif-ficile en France. A la fois parce que ce matériau de construction est un héritage culturel du XXe siècle, au même titre que le métal, mais aussi parce que ce premier a été une véritable idéologie de l’époque moderne en France, qui a appliqué les dogmes de la charte d’Athènes dans les années 1950 et 1960, trente ans après sa parution. Aujourd’hui les grands groupes du béton sont leaders de la construction, et représentent la quasi-totalité du patri-moine archtitectural bâti du XXe siècle. L’acier a eu son p assé glorieux aussi, mais est quasiment passé de mode au-jourd’hui, notamment dans le logement, trop contraignant et difficile à assurer par rapport au béton qui réagit mieux au feu et autres réglementations de sécurité.

Le métal, au délà de ses qualités plas-tiques, de sa matérialité évocatrice, pos-sède aussi une véritable force dans la fa-çon dont on construit en l’assemblant. La diversité des techniques de fabrication, et la diversité des techniques d’assem-blage en font un matériau polyvalent, à la fois en tant que matériau structurel mais aussi en tant que parement de façade, en habillage de mobilier technique, même en matériau domestique: plans inox, car-relage de cuisine ou de douche, usten-siles de cuisine, toiture, etc...Toute cette diversité d’utilisation, et de ce fait d’usages, créent une certaine poé-tique de son emploi, et lui donnent une dimension agréable, chaleureuse que pourtant ce matériau ne possède pas de manière sensitive. Aujourd’hui une cui-

sine inox plait tout autant qu’une cuisine en bois, parce qu’elle scintille et qu’elle paraît propre et pratique. Cette esthé-tique domestique du métal est souvent mis en oposition avec un vécu purement fonctionnel et sans aucune sensibilité à l’image des tuyauteries et des plombe-ries, souvent cachées dans l’édifice.

Ainsi ce matériau est séduisant par son ambiguïté, à la fois puissant et résistant, aérien et brillant, mais aussi crasseux et repoussant dans son usage «à tout faire».Il véhiculait une idéologie positive et op-timiste dans la période moderne, surtout aux états-unis où il reste encore un maté-riau de construction très utilisé. De Jean Prouvé à Ludwig Mies van der Rohe, de Charles et Ray Eames à Marcel Breuer, le design a été très longtemps imprégné de l’usage du métal, car il reste facilement déployable, pliable, ajourable pouvant être souple comme robuste.

L’art de construire, c’est à dire d’édifier, de faire prendre de la hauteur, a été lit-téralement bouleversé par l’usage du métal au XXe siècle. Les plus grandes structures humaines ont été érigées en acier et témoignent d’une véritable intel-ligence et ingéniosité des architectes et constructeurs. Je suis fasciné par cette histoire, et admire la prouesse technique que permet la construction en acier.

Entre ultra-technicité et domesticité, quelle est aujourd’hui la vocation, ou bien l’évocation du métal? La relève ar-chitecturale a du mal à se positionner clairement dessus, à part quelques ex-ceptions, la plupart du temps qui ne sont pas françaises

Page 177: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

177

08.04.2015 Habiter l’ouvrage assemblé, hiérarchie des ouvrages

Page 178: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

178

Art d’habiter et de bâtir- références - images

Patrick Berger, siège de l’uefa, Nyon, 2000

Page 179: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

179

RCR, Musée Soulages, RCR, Rodez, 2014

Page 180: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

180

Carlo Scarpa, magasin olivetti, Venise, 1958

Page 181: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

181

Casa del Vent, RCR, Palamos,

Page 182: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

182

Photographie: intérieur de la raffinerie de Feyzin (crédit: Simon Logeais)

Page 183: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

183

Sean Godsell, Beach House, Saint Andrews, 2006

Page 184: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

184

Ludwig Mies van der Rohe, poteau cruciforme, pavillon allemande de l’exposition de Barcelone 1929

Page 185: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

185

Page 186: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

186

Conclusion

Page 187: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

187

Page 188: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

188

1. Le choix de la thématique de la nar-rativité La vision de la ville se porte sur le récit, notamment dans la littérature et le ciné-ma, qui en plus d’être descriptifs, utilisent des procédés stylistiques notamment sur la perception de l’image, sa déformation, son évocation. La suburbanité est aussi un sujet d’étude aux vocations poétiques, même si la narration est différente, plus mystérieuse et inhibée. Chaque lieu porte son épaisseur, et le projet architectural est à même de développer une histoire. J’ai choisi de convoquer des mythes qui n’appartiennent pas forcément à une his-toire locale, comme celle du métal, que je vois plus comme une culture univer-selle qu’une spécificité du lieu. Aussi le mythe de la route se traduit plus comme celui de la route américaine, avec ses co-des symboliques, sa part de fantasme. Le mythe de l’hôtel quant-à lui, est tout aussi universel. Il présente la particularité d’évoquer un ailleurs dans l’habiter, de représenter une architecture du voyage et de l’hédonisme. Cependant ces thé-matiques sont présentes dans le site, et même si elles contribuent à une géné-ricité de ce paysage, elles déterminent des pratiques, comme la pendularité entre Lyon et Feyzin, ou bien la route des vacances, le nomadisme métropolitain. Ces pratiques sont l’art de vivre de ce paysage et constituent l’histoire actuelle du lieu. La narrativité du projet a été ex-plorée à travers ces pratiques et l’esthé-tique quelle renvoie, mais n’a pas été guidée par une méthodologie efficiente. Le but du projet n’a pas été ici de tester des solutions mais bien des itérations, c’est à dire de constituer un recueil d’ex-

plorations sur ces thématiques en identi-fiant les enjeux de cette recherche et les images de projet qui allaient être convo-quées. L’épaisseur mémorielle du lieu n’a pas été choisie en fonction d’un type d’habitat mais bien d’habiter. Ce ne sont pas les types architecturaux et leur mor-phologie qui ont guidé ce travail, mais bien des pratiques, des usages et une épaisseur historique du lieu qui ont été mis en avant. Ainsi, l’histoire industrielle de Feyzin, en plein interrogation actuelle-ment méritait d’être approfondie à travers une transversalité des imaginaires qu’elle conférait. Cette transversalité, à la fois le récit du lieu, ses pratiques et ses enjeux, et des images de projet et artistiques va-riées correspond à la vision personnelle que je me fais de ce lieu: à la fois spéci-fique avec des formes, des couleurs, des matériaux disposés et configurés d’une certaine manière, mais aussi une culture générique avec des récurrences, des ré-pétitions, des types neutres, à l’image du môtel de bord de route, du Mcdrive. Cet aller-retour entre histoire locale et histoire universelle est flagrant dans ce lieu qui a l’air de souffrir d’un héritage in-dustriel en plein déclin.

2. Apports et rapports au projet

La façon dont le sujet de la narrativité peut-être appliqué au projet a été décrit à travers les trois hypothèses de départ:

1: Le souvenir du site et de son passé industriel constitue un processus de contextualisation dans le projet.

2: L’art de vivre de la mobilité et de la non-inscription donne des scénarios

Page 189: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

189

d’habiter multiples et flexibles.

3: Le sentiment de sublime de la raffi-nerie et de l’autoroute ont une réper-cussion sur la manière de construire le rapport intérieur-extérieur.

Ces hypothèses ont dessiné les trois parties principales du mémoire. Une confrontation entre les images du site, les images transversales qu’elles in-voquaient et les images souhaitées du projet ont constitué une histoire, un ré-cit, dans le sens où le projet s’est nourri d’une histoire locale, d’une vision per-sonnelle du site et de références collec-tives. Cependant la méthodologie, très intuitive n’a pas eu pour but de produire des résultats. C’est sans-doute le gros inconvénient de ce travail. La problé-matique initiale: comment développer un récit, une narrativité, à travers un projet architectural inscrit au bord de la route? n’a pas eu de réponse claire et précise. Cette question a engagé un processus de recherche sensible et non pas objectif. L’identification des sujets principaux de la recherche a permis de regrouper des images qui se confrontent entre-elles, de créer un univers dans le projet qui se base sur une vaste théma-tique d’accroche qui est l’architecture du bord de route. Les outils d’analyse et les données n’ont pas été clairement définis pour autant. Peut-être que si ça avait été le cas, le projet aurait pris une autre forme, et sa méthode d’élaboration aurait pu répondre de manière objective au sujet.Cela n’était pas forcé

Page 190: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

190

Page 191: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

191

Page 192: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

192

Page 193: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

193

Page 194: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

194

Projet de fin d’études

Page 195: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

195

Ulysse Panel

Page 196: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

196

Page 197: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

197

Page 198: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

198

Page 199: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

199

Page 200: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

200

Page 201: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

201

Page 202: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

202

Page 203: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

203

Page 204: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

204

Page 205: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

205

Page 206: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

206

Page 207: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

207

Page 208: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

208

Page 209: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

209

Page 210: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

210

Flexibilité - fluidité, espaces indéterminés

1.

1.

2.

2.

1. plan neutre - noyau2. espaces techniques - noyaux d’eau3. couloirs - cloisons tech-niques en prévision4. double peau

1. Studio - chambre d’hôtel2. t1 - chambre d’hôtel3. t2 - chambre d’hôtel - chambre étudiante4. t2 bis - appartement tou-ristique 5. Appartement de collocation - Chambre luxe d’hôtel.

Principe d’amènagement d’un étage

Page 211: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

211

Flexibilité - fluidité, espaces indéterminés

4.

5.4.

3.

3.

Page 212: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

212

1.

Variation des typologies en fonction de l’amènagement

Page 213: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

213

1. 2. 3.

Variation des typologies en fonction du programme

salle de bain en façadeHotel - logements privatifs

salle de bain intérieureHotel - logements locatifs

cuisine en façadeHotel - logements locatifs

Page 214: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

214

Page 215: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

215

Page 216: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

216

Coupe 1:50 _ verticalitéExtrait de façade 1:50_ généricité et anonymat de la grille

Page 217: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

217

Page 218: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

218

1. 5.6.7.8.9.

2. 4.

3.

1. Couverture tôle acier patinable2. PRS 20*203. Isolant thermique4. espace techniques5. Baie coulissante 6. Chappe béton avec plancher chauffant 7cm7. Plancher collaborant: bac acier et béton 15cm8.Isolant acoustique 10cm9. Revêtement de plafond

Page 219: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

219

Page 220: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

220

Page 221: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

221

Page 222: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

222

Page 223: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

223

Page 224: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

224

Page 225: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

225

Page 226: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

226

Projet de fin d’études

Page 227: Rapport de PFE - Ulysse Panel

Ulysse Panel - Mémoire de PFE - ENSAL 2015

Partie 4: Sensations spatiales - le plan - la tension

227

Ulysse Panel