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Recommandations 2015 de bonne pratique pour la
prise en charge et la prévention des Infections Urinaires Associées aux Soins
(IUAS) de l’adulte
D’après les diapositives réalisées
par le groupe de travail et revues par le groupe recommandation le 8 Avril 2015
Réseau du réseau des Hygiénisteset coordonnateurs de la LIN des ES
22 octobre 2015
Sociétés savantes
Co-promotion SPILF, AFU, SF2H
Sociétés partenaires
• Société Française de Microbiologie
• Société de Réanimation de Langue Française
• Société Française d’Anesthésie Réanimation
• Société Française de Gériatrie
• Association des Infirmières en Urologie
Méthodologie• Méthodologie GRADE adaptée
• Majorité des recommandations selon :
Force de la recommandationA Il est fortement recommandé de faire ..
B Il est recommandé de faire .....
C Il est possible de faire ou de ne pas faire
D Il est recommandé de ne pas faire
E Il est fortement recommandé de ne pas faire
Niveau de preuveI. Au moins un essai randomisé de bonne qualité
II. Au moins un essai non randomisé, ou une étude de
cohorte, ou une étude cas/témoins, ou étude
multicentrique, ou une série historique ou au moins des
résultats indiscutables d’études non contrôlées
III. Opinion d’expert, résultats d’une expérience clinique,
étude descriptive ou résultats d’un consensus de
professionnels.
Beaucoup d’avis d’experts
4 Questions clés
• Comment définir et diagnostiquer les IUAS ?
• Qui faut-il traiter par antibiotiques ?
• Comment traiter les IUAS ?
• Comment prévenir les infections sur matériel
de drainage urinaire ?
Signes cliniques
• En présence d’un dispositif endo-urinaire � une IUAS peut être évoquée (A-III), en l’absence d’autre cause
identifiée, devant:
– fièvre, hypothermie (<36°),
– hypotension,
– altération de l’état mental, malaise général ou léthargie
• Après ablation du dispositif� il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS en cas de
persistance de signes locaux (A-III) (miction douloureuse, pollakiurie ou douleur sus-pubienne)
• En l’absence de dispositif endo-urinaire et de manœuvre récente sur les voies urinaires� les signes et symptômes des IUAS sont identiques à ceux des
infections urinaires communautaires.
Sujets âgés
• Diagnostic souvent par excès– Grande fréquence des colonisations bactériennes
– Contamination fréquente des prélèvements.
• Il est fortement recommandé d’évoquer une IUAS devant:
– aggravation des troubles cognitifs ou de la dépendance,
– apparition et/ou aggravation d’une incontinence urinaire,
– associés ou non à des signes fonctionnels mictionnels ou à une fièvre (A-II)
Il est fortement recommandé d’éliminer d’autres sites d’infection devant des signes évocateurs d’IUAS même en présence d’une bactériurie chez le sujet âgé
(A-III)
– Il est recommandé d’évoquer une IUAS chez le patient ayant une vessie neurologique en l’absence d’autre cause identifiée (B-III) devant:
– une fièvre
– et/ou une augmentation de la spasticité
– et/ou une modification de l’aspect des urines
Vessie neurologique
� Il n’est pas recommandé d’utiliser la bandelette urinaire pour le diagnostic des IUAS (D-III)
� Il est fortement recommandé de prélever l’urine en milieu de jet chez le malade non sondé (A-II)
� Il est fortement recommandé de prélever l’urine par
ponction directe de l’opercule des sondes chez le
malade sondé (A-II)
Il est recommandé de ne pas changer une sonde vésicale pourréaliser un ECBU (D-III)
Diagnostic microbiologique
• En l’absence de dispositif endo-urinaire il est fortement
recommandé d’utiliser les mêmes seuils que pour les infections communautaires (A-III):
– Leucocyturie > 104 UFC/ml
– Bactériurie cf tableau ci dessous
Espèces bactériennes Seuil de significativité (UFC/ml)
Homme Femme
E. coli, S. saprophyticus ≥ 103 ≥ 103
Entérobactéries autres que E. coli,
Entérocoque, C. urealyticum, P. aeruginosa,
S. aureus
≥ 103 ≥ 104
Diagnostic microbiologique
• En présence d’un dispositif endo-urinaire:– la leucocyturie n’est pas prédictive de la présence ou
non d’une infection urinaire et n’entre pas dans les
critères définissant l’infection urinaire sur sonde.
– Il est fortement recommandé d’utiliser le seuil de 105
ufc/ml pour la bactériurie (A-III)
Diagnostic microbiologique
• Il est fortement recommandé de traiter les IUAS symptomatiques après réalisation d’un ECBU (A-III) sauf:
– Les urgenturies (impériosité mictionnelle) post résection trans-uréthrale de la prostate ou de la vessie ou dans les suites de la mise en place d’une sonde endo-urétérale (D-III)
– Un SIRS* post-opératoire immédiat en l’absence de signes de sepsis grave (D-III)
*Le SIRS comprend au moins deux des critères suivants:température < 36°C ou > 38°C
fréquence cardiaque > 90/min
fréquence respiratoire > 20/min ou PaCO2 < 32 mm Hg
leucocytes < 4 G/L ou > 12 G/L.
Patients symptomatiques
• Il est fortement recommandé de ne pas traiter les patients colonisés (E-I) en dehors de:
– La grossesse
– La chirurgie urologique
Patients asymptomatiques
• Il est fortement recommandé de:– dépister les colonisations urinaires avant une intervention au contact
de l’urine (A-I).
– traiter préventivement une colonisation avant une intervention au contact de l’urine s’il n’est pas possible d’obtenir la stérilité des urines autrement, notamment en retardant l’intervention ou en changeant un dispositif endo-urinaire (A-I).
– traiter les colonisations avant une intervention au contact de l’urine de 48 heures avant l’intervention jusqu’à ablation de la sonde vésicale ou 7 jours au maximum si le retrait de la sonde n’est pas possible (A-III)
• Il est recommandé de:– dépister et traiter les colonisations urinaires avant changement de
sonde endo-urétérale chez un patient asymptomatique (B-III)
Chirurgie urologique
• Les colonisations précoces sont fréquentes et
associées à un sur-risque de sepsis
• Les données de la littérature ne permettent pas de
faire une recommandation en faveur ou non du
traitement d’une colonisation
Transplantation rénale
� Autres patients immunodéprimés, il n’est pas recommandé de dépister ni traiter les colonisations urinaires (D-III)
� Avant arthroplastie réglée de hanche, de genou (D-II) ou avant chirurgie cardio-vasculaire (D-III), il est recommandé de ne pas dépister et de ne pas traiter les colonisations urinaires
� Avant ablation ou changement de sonde vésicale, il est recommandé de ne pas traiter les colonisations urinaires (D-II)
� Chez un patient en auto ou hétérosondage, il est fortement recommandé de ne pas dépister ou traiter une colonisation (E-II)
� Chez un malade porteur d’une sonde vésicale hospitalisé en réanimation, il est recommandé de ne pas traiter une colonisation urinaire
Autres situations
� Il est fortement recommandé de mettre en route une antibiothérapie probabiliste dans l’heure qui suit le diagnostic de sepsis grave (A-I)
� Il est fortement recommandé de mettre en route une antibiothérapie probabiliste dans les 12 heures qui suivent le diagnostic d’infection parenchymateuse (pyélonéphrite, prostatite, orchi-épididymite) (A-III)
� Dans les autres situations, en l’absence de comorbidité favorisant les infections graves ou de situation à risque, il est fortement recommandé de différer l’antibiothérapie afin de l’adapter aux résultats de l’ECBU (A-III)
� Il est fortement recommandé de réserver l’usage des aminosides en association aux cas où existent des signes initiaux de gravité ou en cas de risque de BMR (A-III)
� Il est fortement recommandé de ne pas prescrire les aminosides plus de 72 heures lorsqu’ils sont prescrits en association (A-II)
Modalités de l’antibiothérapie
Cas clinique Par ordre de préférence
Cystite post-opératoire Si le traitement ne peut être différé : fosfomycine – trométamol
(une dose en attendant l’antibiogramme), nitrofurantoïne,
fluoroquinolone
Pyelonéphrite - pipéracilline + tazobactam (intérêt du spectre sur P. aeruginosa
et entérocoque), ceftriaxone, cefotaxime. Si allergie aux bêta-
lactamines : aminosides
- Si l’examen direct de l’ECBU met en évidence des CGP :
amoxicilline – acide clavulanique (ajouter un aminoside si risque
de SARM). Si allergie aux bêta-lactamines : glycopeptide.
- EBLSE (facteurs de risque notamment colonisation connue,
voyageur en contact avec le milieu de soin, antibiothérapie large
spectre récente) : ajout de l’amikacine.
Prostatite Ceftriaxone, cefotaxime, pipéracilline + tazobactam. Si
allergie aux bêta-lactamines : cotrimoxazole ou fluoroquinolone.
Si facteurs de risque d’EBLSE: ajout de l’amikacine.
En cas de sepsis grave ajouter l’amikacine
Antibiothérapie probabiliste
• Il faut appliquer les recommandations
« infections urinaires communautaires ».
Antibiothérapie documentée
Recommandations
Cystites associées aux soins 5 à 7 jours (B-III)
Pyélonéphrites ou orchi-épididymites associées aux soins
10 jours (B-III)
Prostatites associées aux soins 14 jours (B-III)
Il est recommandé de ne pas réaliser un ECBU de contrôle 48-72
heures après le début d’un traitement sauf en cas de non
réponse clinique au traitement ou en cas d’aggravation clinique
(D-III)
Durée de traitement - Suivi
• En cas d’IUAS sur sonde urinaire, il est fortement recommandé de retirer la sonde urinaire, ou de la changer lorsque le drainage est indispensable (A-III)
• Chez un futur opéré urologique dont la sonde à demeure est colonisée, il est recommandé: – de changer la sonde après 24 heures d’antibiothérapie à visée
curative
– d’opérer après au moins 48 heures d’antibiothérapie
– de maintenir les antibiotiques uniquement jusqu’à l’ablation de la sonde vésicale ou 7 jours maximum si le retrait de la sonde n’est pas possible (B-III)
• Il est fortement recommandé de traiter une IUAS avant changement de sonde endo-urétérale (A-II)
Il est recommandé d’effectuer ce changement de la sonde urinaire 24h après le début de l’antibiothérapie (B-III)
Gestion des dispositifs endo-urinaires
• Il est fortement recommandé de ne pas traiter les colonisations à Candida spp. en dehors des périodes préopératoires d’urologie (A-II)
• Il est fortement recommandé d’utiliser le fluconazoleper os 48h avant et après chirurgie urologique d’un malade colonisé à C. albicans (A-II)
• Prise en charge des candiduries symptomatiques: – Il est fortement recommandé de traiter les cystites
associées aux soins dues à Candida spp. par 7 jours de fluconazole per os (A-II)
– Il est recommandé de traiter les pyélonéphrites associées aux soins dues à Candida spp. par 14 jours de fluconazole(B-III)
Candidurie
• Ne pas mettre en place un drainage vésical chez le patient ayant une miction spontanée et n’ayant pas de résidu post mictionnel (E-III)
• Ne pas mettre en place un drainage systématique en dehors des situations suivantes (E-II):– Chirurgie pelvienne et urétro-vésico-prostatique.
– Anesthésie générale supérieure à 3 heures.
– Chirurgie à risque hémorragique pour une surveillance de la diurèse
– sauf avis contraire motivé du chirurgien et/ou de l'anesthésiste responsables
• Ne pas mettre en place un drainage vésical permanent chez un patient avec une atteinte de la moelle épinière ou un autre trouble de la vidange vésicale pouvant bénéficier d’un sondage intermittent (A-III)
Indications du drainage vésical
• Système clos et pose stérile du cathéter (en dehors du sondage intermittent) (A-III)
• Utilisation des cathéters dits « hydrophiles » dans le sondage intermittent (B-I)
• Pas de cathéters imprégnés d’antibiotiques ou de particules d’argent (E-II)
• Pas d'instillation vésicale d'antiseptiques ou d’anti-infectieux (D-II)
• Pas d’antibiotiques ou de probiotiques à visée prophylactique de l’infection urinaire chez le malade sondé asymptomatique (E-II)
• Ablation du drainage dès que possible grâce à une réévaluation quotidienne de sa nécessité (A-II)
Modalités du drainage vésical
• Pas de changement systématique/planifié de la sonde (E-III)
• Il est fortement recommandé de changer la sonde dans les
cas suivants : obstruction, infection symptomatique ou en
préopératoire d’une chirurgie urologique en cas de
bactériurie (A-III)
Il est recommandé de pratiquer le désondage nocturne (entre 22h et minuit après chirurgie urologique, en fin de nuit dans les autres cas) (B-II)
Modalités du drainage vésical