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NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 1
République du Niger Système des Nations Unies
CONSULTATIONS NATIONALES POST 2015
ASPIRATIONS DES POPULATIONS NIGERIENNES POUR L’APRES 2015
« L’AVENIR QUE NOUS VOULONS POUR NOUS-MEMES »
Juillet 2012 - Mai 2013
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 2
PREFACE
SE M. Amadou Boubacar CISSE,
Ministère du Plan, de l’aménagement du
territoire et du développement
communautaire
Préface tirée du discours tenu le 13 février
2013, lors de l’atelier qui lança les
consultations nationales au Niger, au niveau
central, régional et thématique
L’importance du « Programme de
développement pour l’après 2015» n’est
plus à démontrer car tous nos efforts de
tous les jours s’inscrivent dans la recherche
d’un mieux-être des populations. A
l’occasion de la 55ème session de l’Assemblée
Générale des Nations Unies tenue le 8
septembre 2000, les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD) ont été
adoptés par 189 États membres de l'ONU.
Tous les pays signataires de la déclaration
dite « Déclaration du Millénaire » ont
convenu de les atteindre à l’horizon 2015 en
retenant l’année 1990 comme année de
référence.
Si les OMD ont eu pour effet d’orienter
l’action publique au plan mondial depuis
2000, il est par contre admis qu’en Afrique,
d’une manière générale, la lenteur des
progrès accomplis vers les cibles telles
qu’actuellement définies confère à la
démarche un caractère encore plus urgent.
C’est pourquoi, la date butoir de 2015
approchant rapidement, nous devons
réfléchir aux mesures à prendre pour
accélérer les progrès vers la réalisation de
ces OMD, ainsi que pour définir les contours
de ce qu’il est dorénavant convenu d’appeler
le programme de développement pour
l’après 2015.
A cet effet a été lancée, une série de
consultations régionales et sous-régionales
aux fins d’élaborer une position commune
africaine au titre du programme de
développement pour l’après-2015. De ces
consultations approfondies a résulté la
nécessité de la tenue de consultations
nationales dans 50 pays au monde dont 19
en Afrique parmi lesquels notre pays.
Les consultations nationales ont pour
objectif de recueillir les avis de l’ensemble
des couches sociales de notre pays sur notre
devenir commun, ce que nous voulons pour
le Niger.
Au demeurant, cette préoccupation est
partagée par les autorités de la 7ème
République, en témoigne l’adoption par le
Gouvernement dès septembre 2011, de la
Note d’Orientation de la Stratégie de
Développement Durable et de Croissance
Inclusive (SDDCI Niger 2035) et cela, sous la
conduite éclairée de Son Excellence
Monsieur Issoufou Mahamadou, Président
de la République, Chef de l’Etat.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 3
AVANT-PROPOS
M. Fodé NDIAYE
Coordonnateur Résident
Système des Nations Unies au Niger
Une question essentielle à se poser
aujourd’hui est comment connecter les
aspirations de nos populations et leur vécu
quotidien avec la réalisation de notre
développement économique et social ?
Comment faire en sorte que la croissance
soit au bénéfice de la majorité, qu’elle lui
permette d’avoir une vie meilleure,
débarrassée des manques, dans la sécurité
et plus épanouie et qui préserve le futur ?
Ces consultations ne sont que cette quête de
la meilleure réponse à cette question
essentielle, de toute femme et de tout
homme, au Niger et dans le monde.
Au terme de plusieurs semaines
d’interaction avec les populations de
l’ensemble des huit régions du pays, à
travers des consultations régionales,
thématiques, et un forum des jeunes de
l’ensemble du pays, ce rapport va constituer
la voix du Niger dans le concert des nations
africaines et mondiales, pour la
détermination de l’Agenda international du
développement après 2015.
Ce rapport, transcrivant les résultats des
consultations de toutes les parties
prenantes au développement du Niger, est
transmis au Secrétaire Général des Nations
Unies, et aux Chefs d’Etat et de
Gouvernement participant à une Assemblée
Générale des Nations Unies prévue en fin
2013.
Toutes les voix ont été écoutées et
entendues. Que ce soit celles des
populations de Diffa, de Dosso, des jeunes
de Zinder, des femmes de Tillabéry, des
garçons de Maradi, des filles de Niamey, ou
encore des hommes de Tahoua ou d’Agadez.
Ces voix, qu’elles appartiennent à un élu, un
agriculteur, un éleveur, un pêcheur, un
artisan, un étudiant, un travailleur manuel
ou intellectuel, une personne avec des
incapacités, un fonctionnaire, une femme au
foyer ou ingénieure, un entrepreneur, un
leader politique, religieux ou traditionnel,
ont été sollicitées, pour saisir les aspirations
profondes des populations nigériennes.
Ces aspirations nous devons tous ensemble
travailler à en faire des priorités pour le
développement. Nous devons en faire un
instrument de poids pour la prise en compte
effective de la position du Niger aux
négociations intergouvernementales pour la
mise en place de l’Agenda Post-2015 pour le
développement, qui remplacera dans moins
de 2 ans les OMD. Le monde peut et doit être
meilleur pour tous ! Contribuons ensemble à
atteindre cet objectif.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 4
INTRODUCTION
Le Niger, pays de l’Afrique de l’Ouest
couvrant une superficie de 1 267 000
km2, fait partie du groupe des pays les
moins avancés. Il se caractérise par
une pauvreté de masse (59,5% de la
population). Cette situation s’explique
par des facteurs exogènes tels que la
vulnérabilité liée aux facteurs
climatiques, mais aussi par des
facteurs internes (instabilité
sociopolitique, mauvaise gouvernance,
choix de politiques de développement,
etc.).
Ces consultations nationales pour
l’agenda post 2015 interviennent ainsi
dans un contexte où (1) la majorité des
OMD ne sera pas atteint au Niger,
même si les interventions dans les
domaines de la santé et de l’éducation
ont produit des impacts significatifs,
(2) le développement humain demeure
faible, (3) le pays est encore vulnérable
face à une multitude de défis
notamment sur les plans sécuritaire,
économique, environnemental, et
social. Le Niger dispose cependant
d’atouts de par sa situation
démocratique et ses ressources
minières et pétrolières. En outre, le
Niger a entamé une phase importante
de son développement à travers
l’adoption et le financement du Plan
National de Développement Economique et Social
(PDES) 2012-2015.
A cet égard, les personnes consultées gardent une
certaine foi en l’avenir et ont contribué activement
à exprimer leurs aspirations essentielles et les
domaines sur lesquels il faut agir pour qu’elles
soient moins vulnérables ou plus résilientes face
aux difficultés.
Les consultations ont consisté en 1) des ateliers au
niveau central et régional regroupant toutes les
parties prenantes (Gouvernement, société civile,
secteur privé, universitaire, dignitaires religieux et
coutumiers, élus, PTF…), 2) des entretiens avec des
personnes ressources dans les domaines de
préoccupation des populations, 3) des focus
groupe par catégorie d’âge et par sexe, dans 7
régions du pays, et 4) un forum national de la
jeunesse qui a regroupé 223 jeunes venant de tout
le pays et qui ont débattu pendant 5 jours sur le
format du café mondial.
Les résultats sont ici livrés en 2 parties : une première synthétisant les aspirations enregistrées et une seconde détaillant les argumentaires par thématiques de préoccupation des populations, et apportant les témoignages des anonymes et des personnes publiques.
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SYNTHESE ET PRINCIPALES CONCLUSIONS DES CONSULTATIONS
De manière générale, quatre (4) grandes thématiques ont fait consensus par les parties
prenantes consultées, à savoir : l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le faible accès aux
services sociaux de base et aux infrastructures, l’emploi des jeunes et la mauvaise gouvernance.
D’autres thématiques sont également ressorties comme critiques pour des catégories
spécifiques de population. Il s’agit de la faible autonomisation des femmes, de l’environnement,
du poids démographique, de la paix et de la cohésion sociale, la protection sociale, l’accès à
l’énergie, l’habitat et cadre de vie et les libertés politiques.
S’agissant du Forum Jeunes, il a suscité la pleine participation des jeunes à la réflexion sur des
thèmes clés qui affectent leur vie : la santé de la reproduction, l’éducation, la famille, la
protection contre toutes formes de violence et d’abus, la promotion de leurs droits, les enjeux de
la migration, l’emploi décent, l’environnement, la participation civique à la définition des
politiques et lois les concernant et aux instances de décisions.
Points de consensus sur le futur désiré
Le présent rapport met l’accent sur les principales aspirations communes et considérées par
tous comme des préoccupations majeures (lors des focus group, des entretiens, des ateliers, du
Forum Jeunes), et identifie les 6 domaines sur lesquels il faudrait agir pour que les Nigériens
vivent mieux, vivent le futur qu’ils souhaitent. Il s’agit des points ci-dessous :
1) La sécurité alimentaire :
Les points d’intervention dans le contexte
spécifique du Niger concernent des appuis
importants au développement des cultures
irriguées et maraîchères, de l’élevage, tout en
poursuivant les cultures pluviales ; en effet le Niger
recèle de nombreuses potentialités agricoles (vallée
de l’Irhazer, cuvettes oasiennes de l’Aïr, vallées de
Mamouri, de la Komadougou, du Lac Tchad, du
Dallol Maouri et du Dallol Bosso, vallée du Fleuve
Niger…). L’exemple du développement des cultures
maraichères dans la région d’Agadez et de Diffa
permet de valider cette option comme faisable et
rentable.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 6
2) L’emploi
La création des conditions d’emploi au Niger passe par l’amélioration du climat des affaires
(pour attirer l’investissement et inciter à l’entreprenariat des jeunes), le soutien au
développement des secteurs potentiellement pourvoyeurs d’emplois (l’agro-industrie, la
modernisation des salines…), et l’amélioration de l’accès à l’énergie et aux infrastructures.
3) Un accès équitable et de qualité à la santé, à l’éducation, à l’eau et à
l’assainissement
Il s’agit ici de créer les conditions
d’un meilleur accès à la santé et à
l’éducation, à l’eau et à
l’assainissement, pour tous mais
aussi à une meilleure qualité des
services. Il s’agit au-delà de cela de
garantir un accès équitable ; pour
cela les conditions doivent être
réunies pour que les groupes
vulnérables (handicapés, malades du
sida…) et les non vulnérables, les
jeunes en milieu urbain et rural, les
femmes et les hommes, soient en
position réelle d’équité pour l’accès à
la santé, à l’éducation, à l’eau et à
l’assainissement
Le besoin d’équité dans l’accès est d’autant plus important dans l’éducation que les populations
ont conscience que l’accès à la santé et à l’école est désormais un droit constitutionnel depuis
l’adoption de la dernière constitution nigérienne. Le croît démographique est également un
problème sous-jacent des questions relatives à l’accès à l’ensemble des services sociaux de base,
à l’eau potable, etc. car le Niger s’est longtemps trouvé dans une situation où la croissance de la
production était plus faible de celle de la population. Au regard des ressources limitées, l’Etat est
toujours en situation de ne pas pouvoir remplir ses obligations de services publics. La croissance
démographique est donc forcément un défi à relever, ce qui requiert en premier lieu des actions
d’utilisation et d’accès aux services de la santé de la reproduction.
4) La gouvernance
La gouvernance est réellement apparue comme la question préoccupante sur laquelle il faut agir
pour garantir le succès des actions à mener. La bonne gouvernance est citée par toutes les
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 7
catégories sociales rencontrées comme une condition du succès du programme agenda post
2015. La gouvernance politique, que la gouvernance administrative (la politisation de
l’administration est dénoncée par tous les acteurs et entraine une mauvaise délivrance des
services publics), la gouvernance budgétaire et la transparence au niveau des industries
extractives sont également citées.
S’attaquer à tous les aspects de la mal-gouvernance serait indispensable, selon les populations,
pour une meilleure efficience et efficacité des fonds publics et une meilleure contribution du
secteur des industries extractives à l’économie nationale dans son ensemble.
Ce domaine d’intervention inclut la problématique de la sécurité. Le pays tout entier se sent de
plus en plus concerné par la paix sociale et la sécurité, au regard des troubles internes
(rebellions touarègues et toubou) et externes (guerres civiles en Lybie, en Côte d’Ivoire, au Mali
et crise militaro-civile au Nigéria) qui impactent directement la vie des populations, la sécurité
des personnes et l’activité économique (échanges transfrontaliers, élevage…), et rendent les
populations encore plus vulnérables. Au regard du contexte sécuritaire dans lequel se trouve le
Niger, ce domaine d’intervention serait une priorité pour les populations, qui du reste invitent
les parties prenantes à mettre également l’accent sur la consolidation de la paix et de la cohésion
sociale.
5) L’environnement et l’accès à l’énergie
La question environnementale devra également constituer un point d’intervention, dans la
mesure où au Niger, pays désertique, subissant l’impact du changement climatique, la
dépendance de la production par rapport aux aléas climatiques, la majorité de la population est
rurale, la pression permanente sur la disponibilité de terres arables, dans un contexte de forte
pression démographique, pose de manière cruciale le problème de la sécurité alimentaire.
L’accès aux énergies renouvelables constitue dans ce contexte un élément non négligeable du
futur du Niger.
La question de l’eau potable se pose de manière cruciale dans la majorité des régions du pays et
impacte de manière négative la santé des populations (par la consommation d’eau insalubre
autour du fleuve), l’éducation des enfants (mis à contribution pour l’approvisionnement en eau
de la famille) et les activités économiques pour lesquelles l’eau est indispensable.
6) Autonomisation des femmes et égalité des chances
Au Niger, la participation des femmes aux niveaux politique, public, syndical et dans le secteur
privé connaît certes des avancées, mais la situation revêt encore beaucoup d'inégalités dans la
représentation. Pourtant les textes qui constituent l'ordonnancement juridique nigérien sont
malgré certaines insuffisances, favorables à l'égalité et à l'équité dans les relations de genre. Ils
sont composés d'instruments juridiques internationaux et internes.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 8
En dépit de tous ces efforts, la situation actuelle donne une image largement en faveur des
hommes qui occupent l'essentiel du pouvoir politique. Ainsi, les fonctions politiques et
administratives les plus importantes sont exercées par les hommes, tandis qu'aux femmes
reviennent pour la plupart, les fonctions qui sont le prolongement de leurs activités au sein du
ménage.
Pourtant, lorsque que lorsque les femmes
ont accès à l'éducation et évoluent jusqu'à
participer pleinement aux affaires et aux
prises de décisions, elles sont un puissant
moteur de lutte contre la pauvreté.
Les femmes, à droits égaux, sont plus
instruites, en meilleure santé et ont un
meilleur accès aux terres, emplois et
ressources financières. Leur pouvoir accru
de gagner de l'argent fait croître à son tour
les revenus du foyer. En augmentant le
contrôle des femmes sur la prise de
décisions au sein du foyer, l'égalité des
sexes se traduit également par de meilleures
perspectives d'avenir et de bien-être pour
les enfants, réduisant ainsi la pauvreté des
générations futures. Affronter ces défis en
donnant plus de pouvoir aux femmes
nigériennes, tant rurales qu’urbaines,
analphabètes que scolarisées, par leur
autonomisation doit avoir une place de
choix dans la nouvelle architecture pour un
Niger meilleur.
Il ressort que les 6 principales priorités qui se dégagent de l’enquête mondiale sur
le monde que nous voulons (santé, éducation et gouvernance dans une proportion
similaire, suivies de l’emploi, l’eau potable et l’alimentation), sont en phase avec
les priorités identifiées au Niger. Une différence à noter cependant, c’est que ces
priorités se déclinent au Niger plus souvent en termes d’accès qu’en termes
d’amélioration de la qualité, comme cela apparaît dans la formulation de l’enquête
mondiale. Les populations aspirent à disposer de ces services quel que soit leur
localisation géographique, leur sexe, leur statut, leur âge ou leur situation socio-
économique. La notion de qualité n’est primordiale que pour la gouvernance (bonne
gouvernance, meilleure gouvernance…), et vient de manière secondaire uniquement
pour l’éducation puis la santé. Cette aspiration à l’accès démontre l’écart persistant
entre les besoins en services sociaux de base et l’offre existante.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 9
Parmi ces thématiques mises en avant par les populations, il faut noter, comme partout
dans le monde, l’émergence de thématiques nouvelles par rapport aux OMD, à savoir la
gouvernance, la paix et la cohésion sociale, les libertés individuelles, la protection
sociale.
Horizon temporel du futur que les nigériens veulent
L’échéance de réalisation de l’avenir que veulent les Nigériens est variable en fonction des
acteurs. Il va de 2020 à 2035, horizon qui correspond à celui que se sont fixées les autorités pour
le Vision à Long terme Niger 2035. Cette différence de perspective constitue une donne dont les
autorités devront tenir compte dans le processus de construction de cet avenir commun.
Conditions nécessaires à la réalisation de ce futur souhaité
Une croissance économique soutenue, durable et inclusive sera absolument nécessaire pour
qu’une telle dynamique de construction de l’avenir post 2015 puisse prendre corps au Niger. A
cet effet, les autorités ont commencé à mettre en œuvre le PDES 2012-2015 qui devrait être
suivi par d’autres générations de PDES. Celles-ci devront prendre appui sur les réflexions
conduites par le Ministère du Plan et devant déboucher sur le document de Stratégie de
Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI) dans lequel les préoccupations des
populations et autres parties prenantes exprimées au cours de ces consultations seront prises en
compte et à partir duquel les scenarii de développement à long terme à l’horizon 2035 seront
définis. Ces options constitueront le cadre de référence pour l’élaboration des futurs plans à
moyen terme.
Pour le financement des interventions, les populations ont surtout mis l’accent sur l’exploitation
des retombées du secteur minier et pétrolier. Cependant la question financière relative au
partenariat mondial pour le développement a été peu abordée par les acteurs. Pour l’essentiel,
les élus et les marginalisés revendiquent ou préfèrent un partenariat direct avec les partenaires
au développement. C’est le cas de certains Conseil régionaux. « Les Conseils régionaux, estime le
Président du Conseil régional de Dosso, sont mieux placés pour accompagner le changement. Ils
ont le contact facile. Les populations les écoutent. Ils sont bien indiqués pour mobiliser, initier et
concevoir les actions de développement parce qu’ils sont plus proches des populations. L’Etat se
contentera de contribuer à la mobilisation des fonds et aux contrôles des actions. » Le
financement doit être assujetti à des conditionnalités de bonne gouvernance et à l’atteinte des
résultats conformément aux cadres logiques des actions soumises au financement selon la
société, les jeunes et les groupes vulnérables rencontrés. Pour les groupes vulnérables, les
jeunes, les femmes, les chambres régionales de commerce et d’agriculture, la société civile
souhaitent assujettir l’octroi du financement à des conditionnalités liées à la bonne gouvernance.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 10
EXPOSE DETAILLE DES PROBLEMATIQUES ISSUES DES CONSULTATIONS
1. La sécurité alimentaire et nutritionnelle
La sécurité alimentaire a constitué une préoccupation majeure dans toutes les régions. Ces
consultations nationales ont été l’occasion d’un véritable débat inclusif et participatif au cours
duquel des idées novatrices dans le domaine agricole ont été développées pour sortir enfin le
pays des difficultés alimentaires. Selon les populations, des choix judicieux auraient permis au
Niger de régler définitivement cette question. Il apparaît à partir des analyses locales que le Niger
n’est pas condamné à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Les populations rencontrées ont
fait ressortir dans leurs analyses des potentialités régionales sur lesquelles l’Etat pourrait fonder
ses interventions en matière agricole. Elles estiment qu’il a manqué des initiatives courageuses
pour sortir le pays du cercle vicieux de la faim. Selon les populations, la recherche de la sécurité
alimentaire a toujours été basée sur les cultures pluviales. Or pour les populations rurales, il faut
sortir de ce raisonnement pour envisager la résolution de la question alimentaire, mieux du
développement agricole par le biais des cultures irriguées et maraîchères. En particulier, la
mobilisation des eaux de surface et du sous-sol est possible.
De l’avis des populations d’Agadez et de Diffa, le Niger a continué à porter plus d’intérêt aux
cultures pluviales alors que le pays a à gagner en faisant aujourd’hui le choix pour le
développement des cultures irriguées et maraîchères. Une région comme celle d’Agadez serait
définie abusivement comme une zone structurellement déficitaire. Elle ne produit pas de
céréales comme le mil, aliment de base de toutes les communautés nigériennes. En revanche,
elle est productrice de pomme de terre. Une pomme de terre de qualité appréciée par les
consommateurs. Avec un appui conséquent, les producteurs de la région estiment pouvoir
assurer l’approvisionnement de tout le pays. Les habitudes alimentaires intègrent de plus en
plus la pomme de terre comme un aliment de base ou de grande consommation en particulier
dans les centres urbains. On oublie trop vite, ou on ignore que la pomme de terre a permis de
régler le problème de la faim dans certains pays comme la France, par exemple. A Agadez, on
exploite aussi de l’oignon, de l’ail et des agrumes. Selon le Secrétaire Général de la Région, c’est
une somme de plus de 10 milliards de francs CFA que les opérateurs tirent de l’exploitation de
l’oignon dans la zone. Agadez est du reste une zone de cultures maraichères mais ne bénéficie
pas d’un appui à la hauteur de son potentiel. Une telle attitude date de la période coloniale qui
consacra à l’échelle nationale, la création d’une zone nomade et d’une zone sédentaire et la
séparation de populations qui s’étaient, depuis longtemps, interpénétrées. Cette situation n’a
jamais été remise en cause, alors que la zone enregistre l’arrivée d’une main d’œuvre abondante
venant des zones agricoles du Niger pour exploiter ce potentiel. La valorisation de la vallée de
l’Irhazer, très attendue et située dans une zone définie comme pastorale, peut permettre de
garantir un niveau de production agricole élevé. Du reste, la signature récente d’une convention
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 11
entre le Gouvernement du Niger et Areva pour l’aménagement de deux périmètres de 500ha
dans la vallée de l’Irhazer augure de bonnes perspectives.
En ce qui concerne la région de Diffa, les potentialités agricoles sont importantes et comme dans
les autres régions du Niger sont soit inexplorées soit non exploitées ou non valorisées. En effet,
Diffa est connue pour sa culture de poivron pourvoyeuse de revenus pour les exploitants mais
également pour sa culture de l’ail. Avec la Komadougou Yobé, un cours d’eau permanent et le
retour du Lac Tchad, Diffa est devenue de nouveau un centre d’exportation de poisson et de maïs.
Selon les populations, la vallée de Mamouri peut nourrir tout le Niger en pomme de terre et en
maïs et également est propice à la culture d’oignon. Mais cette vallée n’a jamais retenu l’attention
des services agricoles.
Dosso est généralement présentée comme une des régions véritablement agricoles. Elle renferme
selon son Conseil régional 35% des terres agricoles du pays. Elle est traversée par le Fleuve Niger,
deux importantes vallées (Dallol Maouri et Dallol Bosso) et recèle de très nombreuses mares
permanentes et semi-permanentes, favorables aux cultures pluviales, irriguées et maraîchères.
Toutes les cultures peuvent y être réalisées.
Pour les acteurs rencontrés qui raisonnent essentiellement par rapport aux cultures pluviales
pour envisager des solutions à la sécurité alimentaire, le problème se pose en termes de
production et de revenus complémentaires pour assurer la satisfaction des besoins alimentaires.
En effet, selon un parlementaire et ancien responsable du système d’alerte précoce, « les études
des économies des ménages font ressortir que les marchés restent les principales sources
d’approvisionnement ». Si le marché est source d’approvisionnement alors il faut avoir un
revenu pour accéder aux différents vivres. Or selon le même parlementaire, 60% des ménages
ne sont pas en mesure d’accéder à ces produits. Le système d’alerte précoce évalue à 3 ou 4
millions le nombre de nigériens qui sont des déficitaires chroniques, quelle que soit la nature de
la campagne agricole. Certes, les politiques ont cherché à améliorer les conditions de production
et à agir sur la démographie sans toutefois y parvenir. Il y a selon les données d’enquête, une
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 12
frange de la population et aussi des agriculteurs qui ne disposent pas de terre pour produire. Des
zones entières sont saturées comme Bouza, Keita à Tahoua, les zones sud de Zinder (Matamêye)
et les zones autour de Maradi où les terres sont si morcelées que certains renoncent à l’héritage
pour s’adonner à d’autres activités génératrices de revenu ou dans certains cas, ils choisissent
d’émigrer après avoir vendu la terre d’héritage.
Selon d’autres acteurs rencontrés, la typologie des populations déficitaires est connue. Il est
donc paradoxal que la politique agricole nationale continue de mettre l’accent sur les cultures
céréalières avec toujours comme objectifs de produire 600kg/ha qui ne peuvent se réaliser que
dans les conditions optimales. En dépit de l’effort de l’Etat, le rendement des céréales continue
de baisser. L’accent doit être aussi mis sur des politiques qui améliorent les revenus des
ménages puisque les ménages pauvres ont un revenu faible. Il s’y ajoute que 70% des
investissements dans le secteur rural vont à l’agriculture contre 13 à 15% pour l’élevage et le
reste pour l’environnement, alors que le Niger a un avantage comparatif important pour
l’élevage et que la CEDEAO constitue un débouché sûr avec ses 250 millions d’habitants. Il s’agit
selon ce parlementaire, ancien responsable de l’Alerte précoce de produire pour avoir un revenu
afin de manger selon ses préférences. Cette vision, le Niger ne l’a pas encore. Au contraire on
continue à rechercher l’autosuffisance alimentaire alors qu’il faudrait orienter le système de
production vers le secteur marchand car avec un peu de volonté il est possible de produire
2 millions de tonnes de niébé équivalents énergétiques de 4 millions de tonnes de céréales. Les
populations du Nord du Nigeria (50 millions de personnes) constituent un marché sûr pour le
niébé. D’autre part l’Etat assure la sécurité du mil contre les ennemis de cultures. Mais pour le
niébé peu d’actions gouvernementales lui sont réservées.
Afin de soutenir le développement rural, les populations estiment que les filières et chaines de
valeur devraient recevoir une attention particulière. Les agronomes devraient à cet égard être
motivés à s’investir dans l’agro-business, secteur indispensable pour booster l’agriculture
nigérienne.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 13
2. Amélioration des conditions de santé
L’amélioration des conditions de santé de tous et surtout des couches les plus vulnérables relève
d’une importance critique dans les régions visitées. La gratuité des soins pour les enfants de
moins de 5 ans rencontre de sérieuses difficultés. Encore plus difficile est l’accès des personnes
vulnérables y compris les personnes handicapées et les personnes âgées aux soins de santé
primaires alors que l’accès aux premiers soins est un droit constitutionnel. Ces personnes
vulnérables recourent inévitablement en l’absence d’une prise en charge à la pharmacopée
traditionnelle ou à la « pharmacie par terre », ce qui retarde ou complique la guérison. Beaucoup
reste à faire pour la délivrance d’un service public de qualité garantissant un accès durable et
facile aux soins de santé. Les femmes en âge de procréation et les enfants de moins de 5 ans
paient le lourd tribut de cette insuffisance de l’accès aux services de santé notamment les décès
maternels par complication obstétricale et la survenue de séquelles handicapantes comme les
fistules obstétricales accompagnées d’un fort taux de décès néonatal. Quant aux jeunes
adolescentes, qui ont un accès limité aux services de planification familiale, elles sont
confrontées aux problèmes de grossesses et accouchements précoces, et sont exposées au risque
des IST et VIH/SIDA et aux avortements clandestins, handicapant à la fois leur état de santé et
leur participation à la vie économique et sociale.
Dans ce domaine également, l’expérience de la région de Maradi, en ce qui concerne la charte
régionale d’accueil adoptée lors d’un forum régional qui regroupait tous les acteurs locaux en
2011 visait à assurer des services de santé de qualité au niveau des structures sanitaires de
ladite région. Une telle initiative illustre bien que la situation était si explosive que les différents
acteurs ont fini par aborder courageusement la question de la délivrance des services publics.
L’investissement dans le domaine de la santé constitue encore une préoccupation pour
l’ensemble des régions du Niger. Des régions comme Maradi, Agadez, Diffa, Dosso et Tillabéry
attendent toujours leurs hôpitaux nationaux, des CSI équipés et un personnel qualifié avec un
nombre important de spécialistes. En outre, l’immensité du territoire, 1.267.000 km² et la
croissance démographique élevée (dénoncée par les autorités administratives) constituent de
véritables facteurs de blocage du progrès. Les villages sont très éloignés souvent plus de 50 km
l’un de l’autre en zone désertique alors qu’un centre de santé intégré est censé couvrir un rayon
de 5 km. Les évacuations sont faites assez souvent sur des charrettes. En milieu rural comme en
milieu urbain, les évacuations interviennent au moment où le malade est épuisé. L’évacuation
sur la charrette ne peut suppléer la présence d’une ambulance
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 14
3. Education
En dépit d’importants efforts consentis dans ce secteur (projets éducation 1, 2 et 3, PDDE, etc.)
l’éducation constituera encore pour les années post 2015 une préoccupation. Aujourd’hui la
préoccupation principale est comment toucher certains groupes défavorisés ou vulnérables
notamment les filles, les zones nomades, etc.
L’accent devrait être mis sur la qualité de l’éducation: le taux d’achèvement du primaire
programmé en 2013 était de 61,5%. Il se situe actuellement à 55,8%. Il faut que l’école
développe chez les enfants des potentialités leur permettant de poursuivre leurs études. Pour
qu’il y ait une main d’œuvre de qualité, l’éducation doit développer le potentiel humain. La
gouvernance se prépare depuis l’école primaire où il faut préparer l’esprit citoyen. De l’avis des
populations, les acteurs politiques manipulent la religion, l’ethnie et la parenté pour recruter des
militants ou pour les nominations aux hautes fonctions de l’Etat, plutôt que de privilégier la
compétence et les connaissances.
Pour le post-primaire, il
faudrait, dès le collège, avoir
un service d’orientation de
qualité, un cycle technique
arrimé aux besoins de
l’économie nationale. Les
acteurs du secteur proposent
d’orienter les élèves vers
l’enseignement professionnel
dès la classe de 4ème des
collèges d’enseignement
général. Il y a une articulation
à rechercher entre
l’enseignement général et
l’enseignement professionnel.
Même si l’éducation semble présenter des TBS assez élevés au niveau du primaire, les disparités
de genre sont importantes. A Agadez comme à Maradi, la scolarisation de la jeune fille rencontre
encore de sérieuses difficultés. Des aspects culturels et le nomadisme constituent une difficulté
selon le SG du gouvernorat d’Agadez. Dans les zones de l’intérieur, il y a des écoles sans élève à
cause de l’absence de cantines scolaires et d’internats. A Maradi, la claustration de la femme
entraine l’utilisation abusive de la jeune fille dans le petit commerce. A son retour de l’école, elle
va vendre de petites marchandises au profit de sa mère qui ne peut pas sortir. Cette activité
influence négativement les résultats de la petite fille de Maradi. A Agadez comme dans toutes les
régions désertiques du pays, la jeune fille participe à l’approvisionnement en eau de boisson.
Très souvent l’eau est à une distance importante du village pouvant aller jusqu’à une journée de
marche. Dans un tel contexte la petite fille ne peut être inscrite à l’école.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 15
D’une manière générale, les acteurs interrogés ont tous abordé la nécessité de garantir l’accès à
l’école à tous les enfants et en particulier à ceux des personnes en situation de handicap.
Cependant, les élus (parlementaires, conseils régionaux et maires), les jeunes, les handicapés et
les professionnels de l’éducation (inspecteurs de l’enseignement, enseignants, formateurs,
responsables de formation professionnelle) rencontrés estiment que l’Etat doit jouer un rôle
plus important dans le financement de l’éducation.
Encadré1 : Difficultés d’accès à l’éducation pour les personnes handicapées
« L’éducation des personnes handicapées reste très préoccupante. En effet, sur une population scolarisable estimée à
34 975 enfants handicapés (source : SRP, 1996), seuls 300 fréquentent une institution scolaire (263 au privé et 37 au
public), soit un taux brut de scolarisation de 0,86 %, alors que pour la même période (2005), le taux de scolarisation
au niveau national est estimé à 50 %. De 2005 à 2010 une lente évolution a été enregistrée ; les effectifs sont passés de
300 à 418 alors que le taux de scolarisation globale est passé de 50 à plus de 67%, les enfants des personnes
handicapées ne peuvent être inscrits à l’école. Ce sont les jeunes, garçons ou filles qui guident les parents dans la ville
pour la mendicité. Quand ces enfants grandissent, ils sont remplacés par leurs jeunes frères si bien que leurs enfants
ne peuvent aller à l’école. Pour qu’ils y aillent, il faut garantir un emploi à leurs parents. Il y a là une rupture naturelle
d’égalité entre les enfants. » (entretien avec un enseignant aveugle de l’école des aveugles de Maradi, focus group avec
personne en situation de handicap)
Partout et cela dans tous les entretiens, il est ressorti le caractère fondamental de l’éducation
dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Ces dernières ont conscience que
dans ce monde d’aujourd’hui, tant qu’on n’est pas instruit, on a très peu de chances de bien vivre.
Au cours d’un entretien en focus group avec des jeunes à Diffa, une fille s’exclame :
Jeune fille de Diffa qui nous confiait :
« Aujourd’hui, ce qui me chagrine le plus, c’est le fait de
n’avoir pas été à l’école. Je suis pleine d’ambitions mais les
opportunités qui s’offrent à moi sont minimes. A chaque
occasion, je me rends compte de cette tare qui me
handicape dans tous mes projets. J’ai 22 ans, mais je suis
prête à aller à l’école et même au cours d’initiation si on
peut me le permettre. Les autres jeunes de mon âge ayant
été scolarisés ont plus de chances que moi dans toute
activité qu’on entreprend. Cela n’arrivera pas à mes
enfants ! »
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 16
4. L’eau potable
Elle constitue la première préoccupation des populations de Tillabéry, Niamey, Zinder et Tahoua
où la situation est encore plus problématique. Dans la zone de Tahoua, la recherche de l’eau
potable influe sur les résultats scolaires des élèves de l’école primaire. Toute la région de Tahoua
rencontre dans ce domaine des difficultés sur lesquelles, il faut agir en priorité pour améliorer la
vie des populations. Dans les zones sud de Tahoua où la nappe est peu profonde, l’eau est
impropre à la consommation (SGA du Gouvernorat). Et partout ailleurs la nappe d’eau potable
est très profonde allant par endroits à plus de 700 mètres de profondeur. Malgré cette situation,
la zone de Tahoua fournit du poisson à de nombreuses régions du pays (Agadez, Niamey, Maradi
et Zinder). A Tahoua, le trousseau de la jeune mariée constitué par ses parents dans les zones de
montagnes contient un âne et des bidons pour le transport de l’eau. Sinon elle devient
méconnaissable après seulement un an de mariage du fait de l’impact des conditions
d’approvisionnement en eau de consommation pour son ménage.
Femmes au puits en milieu rural
La situation de Zinder reste également très critique selon les
témoignages, malgré les investissements dans le domaine. La
ville de Zinder comme de nombreuses zones rurales de la
région rencontrent la même difficulté d’approvisionnement
en eau potable. A Zinder, Dosso, Tahoua comme à Agadez ou
Niamey, de nombreux quartiers de ces villes n’ont pas accès à
l’eau potable en période chaude. Ces problèmes surgissent
chaque année. Prendre une douche le matin, l’après-midi ou
le soir est devenu une préoccupation dans toutes les grandes
villes du Niger dans les
périodes de grande
chaleur. Partout les
infrastructures n’ont pas
suivi la croissance
exponentielle des villes.
Les adductions en eau
potable sont loin de
répondre aux besoins des
populations urbaines.
Toutes les villes du Niger
sont concernées par cette
question d’adduction en
eau potable et surtout
dans les quartiers
périphériques. Tant en
milieu rural qu’urbain,
l’accès à l’eau potable est
un problème pour les
populations. Ces dernières
estiment que c’est inscrit
dans l’agenda politique des
partis lorsqu’ils sont en
campagne, mais après cela
reste un simple slogan.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 17
5. La gouvernance
Au cours des ateliers, des entretiens et des focus group, la gouvernance est partout évoquée
comme une préoccupation majeure des nigériens. Elle apparaît comme une question autour de
laquelle, un consensus national est nécessaire. Est-ce que les services publics sont bien délivrés ?
Les avis sont unanimes. Les acteurs rencontrés estiment que l’Etat délivre mal les services.
L’enseignement ne marche pas. L’administration est démotivée. La petite corruption est partout
présente. Les marchés publics importants sont octroyés à des parents, amis et connaissances
sans qu’ils ne passent par le circuit normal de passation des marchés publics. Il n’y a pas de
transparence dans la passation des marchés publics. Des lobbies apparaissent autour de chaque
administrateur. Chacun a ses commerçants. Les populations incriminent la manière dont la
démocratie fonctionne au Niger. Chaque parti politique a ses riches commerçants qui financent
sa campagne et une fois au pouvoir, ils attendent leur gratification. Si les intellectuels attendent
des nominations aux postes politiques, les commerçants quant à eux attendent des marchés
publics.
Encadré 2 : Biais dans les marchés publics
Selon des responsables de la Chambre de commerce rencontrés, ce ne sont pas les commerçants et les
entrepreneurs détenteurs de NIF, inscrits au registre du commerce et exerçant régulièrement leurs
activités qui bénéficient de marchés publics mais de nouveaux acteurs, improvisés opérateurs
économiques, qui ne justifient que d’un NIF récent et nouvellement inscrits au registre du commerce
pour le besoin du marché public. Un président régional des commerçants nous déclare avoir
aujourd’hui passé trois ans sans bénéficier de marché public. Des responsables régionaux viennent avec
leurs nouveaux opérateurs. Les infrastructures sont réalisées par ces nouveaux venus au détriment des
professionnels du secteur. Les marchés subissent des fractionnements pour être plus facilement
attribués en dehors des règles.
Des exemples de mauvaise gouvernance sont nombreux. Nous pouvons évoquer les propos
ressortis d’un entretien avec un responsable adjoint d’un service régional de l’Etat.
Encadré 3 : Problèmes de gouvernance
« Au niveau des services techniques aux dires de certains agents rencontrés, les allocations des crédits
communément appelés AD se justifient par des faux bons de commande et de faux bons de livraison.
Une telle pratique échappe malheureusement aux inspections d’Etat au détriment de l’Etat et des
populations censées bénéficier des services programmés. Quand les directeurs régionaux invités à un
atelier découvrent que le perdiem prévu n’est pas important, ils se retirent discrètement pour se faire
remplacer par leurs adjoints ».
Comment alors parler de bonne gouvernance dans ces conditions au Niger selon un
parlementaire et de nombreux acteurs rencontrés au niveau de certaines régions ? Il y a certes
des fonctionnaires qui effectuent leur mission mais ils sont selon les personnes rencontrées une
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 18
minorité. La corruption serait endémique. Il ne peut pas y avoir de progrès au Niger en matière
du développement si la bonne gouvernance n’est pas effective selon l’ensemble des acteurs
interrogés. En effet, la gouvernance est perçue comme un problème transversal qui concerne
toutes les réformes et tous les secteurs. Elle ne doit pas être comprise seulement comme
synonyme de l’état de droit et de lutte contre la corruption. Elle a un lien avec la gestion des
ressources humaines. C’est pour cela que des chercheurs rencontrés au cours de ces
consultations estiment que la gouvernance ne fait pas bon ménage avec la politique puisqu’elle
tue la politique. Comment en effet, donner davantage de transparence à ce que l’on fait ?
Autrement dit comment gérer en rendant compte des actes posés. Pour les acteurs rencontrés la
politisation de l’administration constitue la raison principale de la mauvaise gouvernance.
Certains estiment que l’on s’est trompé de solutions. Pour eux, « il ne s’agissait pas seulement de
créer la Ligne Verte et la Haute Autorité de Luttes Contre les Infractions Assimilées (HALCIA) ou
d’augmenter les salaires pour garantir la bonne gouvernance mais il s’agit de former les gens, de
mettre les gens dans de bonnes conditions de travail et d’institutionnaliser la sanction ou du
moins mettre en place un système de contrôle et de lutte contre l’impunité, mettre les usagers au
cœur du système c’est-à-dire au cœur des services publics, développer une culture
démocratique. Il s’agit enfin que le Niger pense sa gouvernance, la gouvernance légitime ».
Comme mesure pour améliorer la gouvernance de l’administration, un autre parlementaire
propose de soumettre à appels à candidature tous les postes techniques de l’administration
nigérienne. La mission et le profil correspondants sont précisés. Le Ministre sera ainsi
comptable des résultats de ses directeurs. Pour les représentants religieux quand il n’y a pas
d’équité et de justice sociale dans une communauté, il ne peut y avoir de prospérité. Il faut donc
que nous nous réconcilions avec les valeurs de justice et de bonne gouvernance pour espérer
l’amélioration de nos conditions de vie. C’est dans ce cadre que de nombreux acteurs
considèrent que les valeurs sociales, culturelles et religieuses doivent constituer un fondement
aux actions de développement. Ce sont des choses au même titre que les ressources naturelles
qui doivent être préservées pour que les générations futures vivent bien, selon les acteurs
interrogées. Des acteurs avertis évoquent la situation des pays émergents pour montrer,
presque toujours ce sont les pays qui se sont appuyés sur leurs cultures qui parviennent à
impulser leur développement économique : c’est le cas du Japon, de la Chine, de l’Inde, de la
Turquie, de la Corée, etc.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 19
6. L’emploi des jeunes et des personnes en situation de handicap
C’est une préoccupation qui a été partout soulevée par les différents acteurs. Le forum des
jeunes a largement abordé la question. Du lancement des consultations aux consultations
régionales, l’emploi des jeunes et des personnes handicapées est traité avec la même tonalité,
pour ne pas dire avec la même gravité. Le nombre de chômeurs s’accroit chaque année et
alimenté par les retournés des pays de la sous-région qui connaissent des conflits. A eux
s’ajoutent les déflatés de l’école à tous les niveaux de l’enseignement. Tous revendiquent une
action significative de l’Etat à leur faveur.
Il est assez souvent souligné que les pays qui ont émergé sont les pays qui ont développé des
ressources humaines de qualité en mettant en avant la formation professionnelle.
Au Niger, l’objectif était d’atteindre atteindre le taux de formation professionnelle de 25% en
2015. Ce taux est aujourd’hui à 8% selon les responsables de la formation professionnelle
rencontrés. Il faut surtout noter que plusieurs ministères s’occupent de l’emploi sans pour
autant parvenir à améliorer ce sous-secteur. Il s’agit du Ministère en charge de la Jeunesse, de
celui en charge de la Formation Professionnelle, du Ministère de la Promotion de la femme et
enfin de celui en charge du Commerce.
Dans toutes les régions, l’emploi des jeunes est apparu comme une « bombe sociale ». Il concerne
invariablement les jeunes diplômés, les déscolarisés, les ruraux. A cette liste, il faut ajouter les
jeunes retournés de la Lybie, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria.
En effet, si ceux qui rentrent du Nigéria ne formulent pas expressément de revendication en
matière d’emploi, ce n’est pas le cas des expulsés de la Lybie (ils estiment justifier d’une
expérience qu’ils peuvent valoriser au niveau des sociétés minières en particulier) et des ex-
rebelles qui attendent toujours leur insertion.
Jeunes de Diffa en Focus
Group lors des Consultations
nationales Post 2015
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 20
D’une manière générale, les jeunes de toutes les régions estiment que l’Etat a la responsabilité
d’assurer leur formation professionnelle, de les accompagner dans la mise en œuvre des
activités génératrices d’emploi et d’exercer moins de tracasseries administratives et fiscales à
l’égard des jeunes entrepreneurs qui exploitent les taxis motos communément appelés « kabu-
kabu » comme le rapporte cette anecdote rapportée par un ressortissant de Gaya.
Encadré 4 : lourdeurs administratives
Un paysan acheta une moto à son fils pour exercer le kabu-kabu mais il voulait établir les documents au
niveau de l’administration nigérienne. Le passage du permis après une formation dans une auto-école à
Gaya, les frais de douane, les vignettes et assurance s’élevaient à une somme qui avoisine le prix de la
moto. Le paysan s’est trouvé dans l’obligation de se retourner sur proposition d’un ami de son fils au
niveau de l’administration du Nigéria pour se procurer tous les papiers nécessaires à seulement 15000
FCFA avec la possibilité d’exercer au Nigéria, Niger et Bénin parce qu’il justifie des papiers dits de la
CEDEAO.
Il y a de toute évidence des leçons à tirer d’une gouvernance contre-productive et que les jeunes
décrient avec une rare rage comme si l’Etat veut les maintenir dans l’oisiveté permanente,
relèvent-ils !
Par ailleurs, les personnes en situation de handicap jugent qu’elles sont oubliées des
programmes de développement. Ce sont les personnes que le président des jeunes de la région
de Maradi appelle les « invisibles » des interventions. Ils sont, dit-il, très souvent oubliés dans
l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de développement et méprisés par les autres
membres de la société. Les handicapés sont aujourd’hui organisés mais timidement
accompagnés (formés et appuyés) disent-ils. Ils ne souhaitent qu’à être formés et équipés pour
enfin arrêter la mendicité et surtout pour définitivement mettre fin aux stigmatisations dont ils
sont objet.
Encadré 5 : inéquité des chances pour les enfants de personnes en situation de handicap
« Quand une personne en situation de handicap ne bénéficie pas d’emploi ou d’activité professionnelle,
son enfant ne peut pas aller à l’école. Il doit le guider pour mendier. Quand cet enfant grandit il est
remplacé par son jeune frère. Ainsi de suite. Acquérir un emploi constitue la meilleure façon de garantir
l’école aux enfants des personnes en situation de handicap », déclare un aveugle lors d’un focus group à
Maradi avec des personnes en situation de handicap.
Les handicapés estiment être « concurrencés » dans la mendicité par des personnes sans
handicap. Aujourd’hui, la pauvreté concerne tellement de gens à telle enseigne que la mendicité
est érigée en pratique sociale comme stratégie de survie qui n’est plus le monopole des seules
personnes en situation de handicap. A Zinder, au cours d’un entretien en focus group, un non
voyant s’exprime en ces termes : « Mendier, n’est plus le propre du handicapé, mais du pauvre.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 21
Lorsque les voyants se lancent dans la mendicité, dites-moi quelles sont les chances d’un non
voyant dans une société où la solidarité est devenue intrafamiliale. Les riches se distribuent
entre eux leur Zakat et laissent les ayants droits à leur triste sort. Si c’est à recommencer, je ne
saurai revenir dans ce monde plein d’injustices. »
Un des mérites de ces consultations est d’avoir élargi le débat aux personnes vulnérables. Elles
sont rarement associées aux débats qui traitent des questions qui les concernent ou même des
questions nationales comme elles aiment le rapporter, « elles n’ont droit à rien ». Il va de soi que
l’approche participative et inclusive des consultations qui prennent en compte dans les débats
toutes les couches sociales peut être considérée comme l’expression d’un signe de maturité dans
l’élaboration de l’agenda de développement.
Personnes handicapées en Focus Group à Zinder
« J’estime même que notre
implication dans les
consultations nationales
actuelles relève davantage des
partenaires au développement.
A cet égard, nous sommes plus
optimistes sur les retombées de
ces consultations» déclare le
président des personnes en
situation de Handicap de
Maradi
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 22
7. Le développement du secteur privé, des industries extractives et des
infrastructures
Le secteur privé est handicapé par un environnement des affaires peu favorable marqué par des
tracasseries diverses (douanières, policières et fiscales), l’absence d’un cadre intégré de
développement du commerce, une insuffisance des échanges, liée à des difficultés de stockage
des produits nationaux (absence de magasins de stockage à Dosso selon le président régional
des commerçants). L’accès aux marchés public bénéficierait surtout aux militants des partis au
pouvoir. Or, de nombreux bénéficiaires de ces marchés ne justifient d’aucune activité
commerciale qui leur est reconnue, nous rapporte un président régional des commerçants. A la
limite, chaque régime crée ses commerçants qui se spécialisent dans la gestion opaque de
marchés publics fractionnés disent des acteurs des chambres régionales pour échapper à un
appel d’offre qui éliminerait leurs militants. Les vrais professionnels sont soigneusement écartés
des marchés. Il est difficile dans ce contexte de promouvoir le secteur économique du pays ou du
moins le secteur privé. En général, le commerce est de type import-export avec très peu de
valeur ajoutée. Les entreprises sont surtout de type familial et ne produisent ni emploi ni
richesses au profit de la communauté. Le secteur a eu une faible capacité de transformation et de
conservation des produits agricoles. En tant que zone agricole projetant de promouvoir son
développement agricole, le développement des unités de transformation et de conservation des
produits agricoles reste essentiel pour envisager le développement industriel et
agroalimentaire.
Le développement du secteur privé se caractérise par son aspect informel. Il doit s’orienter vers
la création d’entreprises de production qui créent véritablement de la valeur ajoutée et de
l’emploi. Il existe pourtant des opportunités d'investissements commerciaux qui pourraient être
exploitées dans les principaux domaines suivants : l’agriculture, l’élevage, les mines et
l’artisanat.
Le Niger contrairement à l’idée véhiculée apparaît aujourd’hui comme une zone à haute
potentialité agricole notamment dans sa dimension maraîchère. La vallée de l’Irhazer et les
cuvettes oasiennes de l’Aïr, la vallée de Mamouri, du Lac Tchad et de la Komadougou Yobé, les
vallées du Dallol Bosso et du Dallol Maouri dans la région de Dosso et la vallée du fleuve et de ses
affluents traversant le Sud-Ouest du Niger recèle des potentialités agricoles dont la valorisation
permet de régler définitivement la question de la sécurité mais surtout de promouvoir
l’agrobusiness au Niger. A l’étape actuelle déjà du développement agricole, les produits
agropastoraux demandent à être conservés ou transformés pour créer de la valeur ajoutée.
L’agrobusiness demeure la voie royale pour développer l’agriculture. Le Niger est
incontestablement un pays d’élevage. Mais le bétail nigérien est vendu sur pieds dans les pays
voisins sans pouvoir générer de valeur ajoutée. L’artisanat nigérien demeure encore peu
développé. Agadez est connue pour le dynamisme de son artisanat. Il est surtout le fait des
femmes, cette couche invisible dans l’analyse économique. Comme le sont plus encore les
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 23
personnes en situation de handicap travaillant dans ce domaine et qui ne demandent qu’à être
accompagnées pour booster ce secteur dans lequel elles présentent de la dextérité et des
avantages comparatifs.
Le sel de Fogha, de Bilma et de Fachi et le natron de Boboye et de Goudoumaria sont toujours
exploités de manière artisanale alors qu’ils peuvent être davantage valorisés pour améliorer les
économies locales et l’économie nationale. Le natron disent la chambre de commerce et certains
acteurs locaux entre dans la fabrication du savon détergent communément appelé omo a un
marché sûr quelle que soit la quantité produite. Le natron ne connaît pas de mévente nous dit le
président de la chambre de commerce du Diffa. Le sel de Kawar (Bilma et Fachi) et le sel du
Fogha étaient bien appréciés des populations qui les consommaient. Le sel du Fogha est iodé et
est essentiellement exploité dans les salines communément appelées Tounga par des femmes. Il
contribue fortement à l’autonomisation des exploitantes.
Pour sa part, le transport des marchandises
et des personnes se fait essentiellement par
la route. Mais les principales routes du pays
sont totalement dégradées. Il s’agit de la
route Gaya-Dosso par laquelle passe
l’essentiel des marchandises via le Port de
Cotonou ; la route Abalak- Agadez dite route
uranifère, et la route Zinder-Gouré, appelée
route de l’Unité pour ne citer que celles-là.
Les incidences sur le développement du
commerce ou du transport des
marchandises, des biens et des personnes
sont nombreuses. Les produits agricoles
sont difficilement écoulés. Les paysans à
cause de cette situation ne profitent pas de
leur investissement. Au contraire, ils
hésitent à s’investir dans la culture des
produits périssables. Les populations, les
commerçants et les transports s’interrogent
sur l’efficacité de la CAFER et
particulièrement de la gestion des
ressources financières tirées du payement
du péage routier.
La desserte par voie aérienne est très faible.
Le transport fluvial est de portée limitée.
Quant au transport ferroviaire, il est
inexistant, le Niger ne disposant encore pas
de ligne de chemin de fer.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 24
Cependant, depuis la libéralisation formelle du secteur des transports, un engouement est
observé ces dernières années avec la création de sociétés modernes de transports de voyageurs
et de marchandises. Au total, 61 sociétés interviennent dans le transport de marchandises et 19
sociétés dans le transport de voyageurs (dont 11 opérationnelles). Dans le domaine de l’aviation
civile, 11 compagnies ont un permis d'exploitation aérienne valide. Le secteur des services de
transport est toutefois confronté au problème de vétusté du parc des camions et leur
renouvellement, à l’insuffisance de la desserte aérienne, aux faibles capacités institutionnelles et
de gestion et à la qualité inappropriée des services de transport terrestre. Le secteur souffre par
ailleurs de l'insuffisance et de l’instabilité des ressources financières allouées à l’entretien et la
réhabilitation du réseau routier.
D’autres contraintes sont à relever : le faible
niveau de concurrence pour un secteur des
transports libéralisé, en particulier au
niveau du transport de marchandises, le
manque de données de base à jour qui limite
l'efficacité et l'efficience dans la
planification de l’entretien routier à moyen
et long terme, les barrières non tarifaires, le
retard dans l’enlèvement des marchandises
au port. Il en résulte un coût élevé des
services de transport dont la maîtrise
représente le principal défi dans ce secteur.
S’agissant des industries extractives,
notamment l’uranium et le pétrole, leur
exploitation judicieuse constituerait un
atout de taille pour le Niger. Elles pourraient
être sources de création d’emploi, de valeur
ajoutée avec le développement de chaines
de valeur et une meilleure intégration en
amont et en aval avec l’économie locale. De
l’avis des populations, les retombées de
l’exploitation minière n’ont pas été
ressenties jusqu’ici. Il s’agira donc de tirer
les leçons du passé en améliorant la
gouvernance et en orientant les ressources
issues du secteur vers les domaines clés tels
que les services sociaux de base et l’appui
aux communautés riveraines des sites
d’exploitation.
Site d’orpaillage où un nouveau village s’est formé : Mandaw (Tillabéri)
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 25
8. La sécurité des biens et des personnes
Ce volet est essentiel. La paix sociale au regard des rebellions touarègues et toubou qui ont
fragilisé l’Unité nationale au Niger, la guerre civile en Lybie et en Côte d’Ivoire, celle en cours au
Mali et la crise militaro-civile que connaît le Nigéria constituent pour les régions visitées des
sources de préoccupation. Les zones de Tillabéry, Tahoua, Agadez, Diffa et de Zinder sont les
plus affectées par ces conflits. Les jeunes y sont particulièrement concernés. De nombreux
jeunes expulsés de Lybie et du Nigéria regagnent le pays dépossédés de leurs biens, sans
attestation de travail qui prouve qu’ils détiennent une expertise dans un secteur donné
d’activité. Ils ne peuvent valoriser leurs expériences pour acquérir un nouvel emploi au pays. Ils
trouvent une telle situation exaspérante.
Les activités commerciales y subissent les influences directes de ces conflits.
A Diffa par exemple les transactions entre Maiduguri et la région de Diffa sont devenues très
faibles. La situation est de toute évidence préoccupante puisque Maiduguri est l’exutoire naturel
de Diffa. Les jeunes kanuri de Diffa ne peuvent plus s’y rendre. L’armée nigériane les assimile
aux membres de Boko-Haram. Cette « ethnicisation » du conflit compromet l’avenir de la région
est du Niger. En plus la cohabitation avec les Arabes Mohamid, qui se sont installés dans la zone
de Diffa reste sensible. Ce sont de gros éleveurs de chameaux qui ravagent tout sur leur passage
et suscitent inquiétudes et conflits ouverts avec les populations autochtones. Ce sont les jeunes
éleveurs qui sont les victimes de ce type de conflit.
A Tillabéry, ce sont surtout les éleveurs de la région qui subissent les conséquences du conflit
malien par le vol de leur bétail. A cette situation s’ajoute une importante population des maliens
qui partagent le peu d’infrastructures réalisées (santé, hydraulique et scolaire, etc.). Au plan
politique, et de manière générale, les populations redoutent toujours une déstabilisation
politique du fait de la politisation de l’administration et de la mauvaise gouvernance partout
reconnue et fortement déplorée et dénoncée. Une telle situation est récurrente au Niger.
A Zinder, le phénomène de banditisme et de violence sexuelle animé par des jeunes se
développe. Le cas d’une jeune fille de 13 ans qui a subi des violences sexuelles attribuées à un
groupe de jeunes a reçu une vingtaine de sutures, nous a été rapporté lors du focus group avec
des jeunes filles. Aucune fille n’est à l’abri de cette forme de violence qui se développe dans des
quartiers périphériques qui apparaissent comme des niches de développement de violences.
Une situation similaire a existé dans la ville de Niamey avec le phénomène de « banditosse ».
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 26
9. L’autonomisation des femmes et des personnes vivant avec un handicap
Les femmes leaders et les femmes membres des groupements féminins rencontrées font de leur
autonomisation une préoccupation. Il est vrai que des femmes organisées ont reçu d’appuis
importants de la part des partenaires au développement mais du point de vue des avancées dans
l’acquisition des droits, du chemin reste à parcourir. Le quota accordé aux femmes au niveau des
fonctions électives est de 10% et 25% au niveau des hautes fonctions de l’Etat est mal compris /
accepté par les hommes. Dans cette situation, la femme handicapée reste encore beaucoup plus
désavantagée en raison de son double handicap (la déficience et la situation de femme).
La situation de la femme connaît malgré ces avancés qui profitent particulièrement à la femme
intellectuelle de sérieuses difficultés. Les femmes rurales de Maradi ne semblent guère
bénéficier de ces « avancées ». La femme qui travaille le champ aux côtés de son mari. Malgré
cela, la femme rurale de Maradi est partiellement entretenue par son époux durant toute la
période sèche. Une dizaine de bottes de mil lui sont remises pour la consommation familiale
pour une période d’environ 6 mois. C’est une des raisons qui justifient la présence de nombreux
enfants dans la rue comme mendiants.
C’est la situation de toutes les femmes
rurales qui restent préoccupantes
notamment dans l’accès à l’effectivité
des droits aux ressources naturelles
pour garantir leur autonomisation. Les
jeunes filles et les femmes font face à de
multiples types de violences basées sur
le genre (VBG) dont le mariage des
enfants, les violences conjugales, les
mutilations génitales féminines,
excisions, la répudiation, le divorce et le
faible pouvoir de décision et de
représentation dans les instances de
décision.
C’est également à Maradi que la jeune
fille dès son bas âge, initie un petit
commerce pour préparer déjà son
trousseau de mariage. Selon les acteurs
de la région, la jeune mariée de Maradi
est celle qui apporte beaucoup à son
mari comme biens lorsqu’elle rejoint son foyer.
Et pourtant, elle est la moins entretenue dans
son foyer. Dans une telle situation, l’intervention
de l’Etat dans la gestion de la famille se justifie
pour rétablir la femme dans ses droits.
Quant aux personnes ayant des handicaps,
vivre (ou plutôt survivre), pose des défis
particuliers pour accéder à l'éducation, à la
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 27
formation et aux opportunités d'emploi.
Lever les barrières auxquelles les
personnes handicapées font face leur
permet d'améliorer leurs revenus, ceux
de leurs familles, et de participer
activement au développement
économique rural au même titre que les
autres citoyens. Au Niger comme
partout au monde, les personnes
handicapées ne sont pas toutes
pareilles ; ce sont des femmes et des
hommes, des garçons et des filles, avec
un éventail de handicaps physiques,
sensoriels, intellectuels ou psycho-
sociaux, qui, en interaction avec
diverses barrières, peuvent voir leur
participation active à la construction
d’un Niger meilleur, compromise.
Les entretiens en focus group ont révélé
qu’elles ont différents intérêts,
compétences et capacités mais elles
partagent l’expérience de la
discrimination ayant comme
conséquence l’exclusion sociale et
économique. Les attitudes négatives et
les stéréotypes dans la société, et
parfois la famille, à l’égard des capacités
des personnes handicapées mènent à
cette discrimination. Elles sont ainsi
souvent laissées hors des stratégies et
programmes de développement, ce qui
conduit non seulement à leur exclusion
des initiatives mais aussi à leur
marginalisation dans la prise de
décisions dans toute question engageant
la vie des citoyens. Il n’y a pas toujours
de politiques pour l’inclusion des
personnes handicapées et, lorsqu’il y en
a, elles ne sont pas toujours mises en
application, en dépit de l’existence du cadre
juridique et réglementaire en leur faveur. Les
personnes handicapées sont souvent exclues de
l’éducation de base et, de ce fait, ne remplissent
pas les conditions d’inscription dans des
programmes formels de formation
professionnelle, comme la maîtrise de la lecture
et de l’écriture. Cela affecte leurs chances de
trouver un emploi décent pour leur éventuelle
autonomisation.
Au regard de ce qui précède, force est
d’admettre qu’il y a nécessité au pouvoir public,
les PTF et autres OSC de fournir tous les appuis
et de procéder aux ajustements appropriés afin
de lever les barrières et surmonter les défis
pour qu’aussi les personnes handicapées
jouissent des mêmes droits et chances dans un
Niger meilleur.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 28
10. Le défi démographique
Toutes ces aspirations sont formulées alors que la croissance démographique enregistre le plus
fort taux au monde, 3,9%.
Une telle évolution fragilise toute politique qui ne se fonde pas sur la réalité démographique du
pays. A titre d’illustration, sur les 17 millions d’habitants que compte le pays en 2012 (l’EDSN-
MICS 2012), les jeunes âgés de moins de 25 ans représentent 64% de cette population. De ce fait,
le PDES, considère les jeunes comme l’une des cibles prioritaires des investissements du pays
pour atteindre les objectifs de son développement. Cette cible est caractérisée par son extrême
pauvreté et les diverses privations auxquelles elle est confrontée en matière d’éducation, de
santé, d’emploi, de protection et de participation au processus de prise de décision. En effet,
soixante-quinze pourcent (75%) des adolescentes du Niger âgées de 20 à 24 ans sont mariées
avant l’âge de 18 ans et 28% d’entre elles se marient avant l’âge de 15 ans avec une proportion
élevée de mariages forcés.
Ce phénomène engendre entre autres
des abandons scolaires hypothéquant
ainsi les opportunités de participation
des jeunes filles au processus de
développement du pays mais
également contribue à la forte
croissance démographique du pays en
participant à elles seules, à 14% du
taux de fécondité national et le
maintien à 7.6 enfants par femme au
Niger dont 8.1 enfants par femme en
milieu rural (EDSN-MICS 2012).
La relation mariage précoce/accouchement précoce et fécondité élevé chez les jeunes de 10-24
ans les expose à un risque accru de décès maternels liés aux complications obstétricales dans un
contexte général de faible accessibilité géographique aux services de santé plus
particulièrement en milieu rural.
Toutes ces contraintes démographiques influent sur les actions à réaliser pour inverser les
tendances défavorables au développement tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Si la
jeunesse peut constituer un atout pour le développement d’un pays, cela suppose que la
jeunesse soit bien formée et bien soignée. Ce qui n’est pas impossible mais demande des moyens
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 29
et des choix judicieux des politiques dans tous les domaines. Autrement, la jeunesse apparaît
comme une contrainte. C’est le cas de la situation actuelle. Il faut au regard des enjeux actuels et
futurs, un consensus national sur la question démographique autour des différents acteurs mais
également que l’Etat se réalise définitivement que la gouvernance doit s’améliorer pour que les
investissements produisent des effets. Il est difficile de continuer à stigmatiser les contraintes
démographiques face à la mauvaise gouvernance dans la gestion des affaires publique. De
nombreux acteurs (les élus, les chambres de commerce et d’agriculture, les jeunes et les groupes
vulnérables d’une manière générale sont critiques par rapport la question démographique et
considèrent que les pesanteurs démographiques sont intimement liées aux faiblesses de la
gestion des différents secteurs de l’Etat, elles-mêmes consécutives à la politisation de
l’administration.
C’est pourquoi la question démographique n’est pas posée directement en termes de
préoccupation chez les populations mais elle est assujettie à la question de gouvernance. Elle est
cependant plus nuancée lorsque la question de la saturation des terres est abordée. C’est à
niveau que la question environnementale intervient. Les terres agricoles, pastorales, les zones
humides constituent des patrimoines qu’il faut valoriser et protéger pour que les générations
futures vivent bien. Cela justifie également le choix des acteurs rencontrés pour une orientation
stratégique fondée autour des cultures irriguées et maraîchères pour faire face au croît
démographique important que connaît le pays. Des pesanteurs socioculturelles constituent un
obstacle important à la gestion de ce défi démographique en raison, entre autres, d’un prestige
social qui est fonction de la taille de la famille, de la pratique du mariage précoce et forcé, du
faible accès et utilisation des services de santé de la reproduction et de la faible scolarisation des
filles.
En définitive, la question démographique est inséparable de la question de l’efficacité des
politiques de développement jusque-là initiées. Nourrir 17 millions de bouches est devenu un
cauchemar pour un pays aussi vaste que le Niger recelant pourtant de nombreuses potentialités
agricoles et d’importantes ressources minières. Il y a assurément là des questions sans
réponses ! Et pourtant de ces réponses dépendra le développement du pays ! Que l’on considère
le croît démographique comme opportunité ou comme contrainte, cette croissance
démographique met chacun des partenaires devant ses responsabilités. La croissance
démographique nécessite dans tous les cas de figure des mesures adéquates pour que les
Nigériens vivent bien. Pour enfin nous résumer, la question démographique mérite un
traitement responsable. C’est une question qui déborde les frontières nationales. Ce taux de
3,9% pose des difficultés non seulement au Niger mais aux pays voisins et même au-delà.
A cette question épineuse, s’ajoute la question spécifique des migrations. En effet, notre époque
est caractérisée par une mobilité humaine sans précédent. Jamais, dans l’histoire, autant de
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 30
personnes n’ont vécu hors de leur pays ou région d’origine. Tous les pays du monde sont
aujourd’hui concernés par la migration, que ce soit en tant que pays d’origine, de transit ou de
destination, ou les trois à la fois. Le Niger est devenu un pays d’émigration et d’immigration
mais, du fait de sa position géographique, il est devenu également un important pays de transit.
Beaucoup de Nigériens ont quitté le pays pour la plupart pour tenter leur chance à l’étranger.
Les raisons qui les poussent à quitter le Pays s’expliquent par des facteurs de répulsion et des
facteurs d’attraction. D’une part, le Niger souffre de problèmes chroniques - pauvreté, chômage,
crises alimentaires - qui poussent les jeunes à chercher à l’étranger des meilleures conditions de
vie à tout prix, même au prix de leur vie. D’autre part, le potentiel dans les pays d’accueil
contribue également à la migration.
Cependant, une bonne gestion de cette mobilité humaine peut avoir un impact positif sur les
trois piliers du développement durable - économique, social et environnemental -, donc sur la
réduction de la pauvreté et des inégalités et bénéficier au Niger. Des politiques adéquates sont
nécessaires pour exploiter le potentiel de la migration. Les flux migratoires irréguliers peuvent
être atténués via une information ciblée par exemple sur les risques liés à la migration
irrégulière et/ou les alternatives / opportunités offertes au niveau local. La migration régulière
(migration de main d’œuvre) doit être soutenue et favorisé à travers des programmes de
migration temporaire et circulaire de main-d’œuvre à l’intention de travailleurs non qualifiés -
ce qui permet de concilier la politique de migration, les besoins du marché du travail et les
priorités de l’aide au développement.
Le lien migration et le développement comporte des bénéfices pour le Niger en termes de
développement socio-économique du pays. En effet, l’expertise acquise à l’étranger et les envois
de fonds des jeunes nigériens à l’étranger aident à réduire la pauvreté en offrant aux familles
restées au pays des revenus supplémentaires qui peuvent être utilisés pour les biens de
consommation et des investissements productifs ou communautaires (par exemple dans
l'éducation et la santé). L’intégration de la migration dans la planification des programmes et des
plans de développement nationaux et l’élaboration d’une Politique nationale de la migration
(PNM) contribueront à de mieux gérer les questions relatives à la migration.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 31
11. Problématique environnementale
La préoccupation environnementale s’est
exprimée à 2 niveaux. D’une part, la
désertification et la dégradation des terres :
dans un pays à plus de 70% désertique et où
la majorité de la population est rurale, la
pression permanente sur la disponibilité de
terres arables, dans un contexte de forte
pression démographique, pose de manière
cruciale le problème de la sécurité
alimentaire. Pour les jeunes, la mauvaise
prise en compte des questions
environnementales (gestion des ressources
naturelles) et la faiblesse des politiques
publiques en la matière constituent une
menace pour les générations futures.
Zone aride, le site de récupération des terres vers Mainé Soroa
Les mesures préconisées par les
populations sensibilisées à la question sont
relatives à l’information, la sensibilisation et
le plaidoyer (y compris dans les
programmes scolaires), la mise en œuvre
des politiques et stratégies de Gestion
Durable des Terres, de reforestation et
d’adaptation au changement climatique, la
promotion de l’utilisation des énergies
renouvelables, etc. D’autre part, l’accent a
été mis sur la pollution liée aux modes de
vie urbain (déchets et emballages
plastiques), et celle liée à l’exploitation
minière. Ces questions sont récurrentes au
niveau du secteur privé pour qui la mise en
place de mécanisme de surveillance de la
pollution par les entreprises est
indispensable, allié à des mesures de
sanction. Il est aussi question ici que l’Etat
prenne des mesures fortes pour la
préservation de l’environnement, comme
par exemple l’adoption de textes
réglementaires interdisant l’importation des
plastiques d’emballage.
Sur la base des données de 2009, les besoins
énergétiques nationaux sont couverts à 83%
par les énergies traditionnelles (bois-
énergie, résidus agricoles) et à 17% par les
énergies modernes. La consommation
d’énergie par tête d’habitant, qui est de 0,14
TEP (Tonne Equivalent Pétrole), est la plus
faible du monde. La proportion de la
population ayant accès à l’électricité est
passée de 22,2% en 2007 à 23,6% en 2009,
avec une forte disparité entre le milieu rural
(0,5% en 2008) et le milieu urbain (45% en
2008). Pourtant, l’impact de l’accès à
l’électricité est important, en particulier
pour l’amélioration des conditions de vie
des ménages et particulièrement des
personnes vulnérables, notamment les
jeunes. La faible performance du secteur
énergétique est due au dysfonctionnement
du cadre institutionnel et réglementaire, à la
faible promotion et à la faible exploitation
des ressources énergétiques nationales. Par
ailleurs, l’exploitation des sources
d’énergies renouvelables est en phase
expérimentale. Leur développement
permettra d’améliorer les taux d’accès à
l’énergie, de diminuer les importations en
électricité, d’augmenter l’indépendance
énergétique et d’améliorer le
développement économique et social. Le
pays a de nombreuses ressources peu
exploitées dans le domaine des énergies
renouvelables.
NIGER : CONSULTATIONS NATIONALES AGENDA POST 2015 Page 32
PARTENAIRES DU PROCESSUS DES CONSULTATIONS NATIONALES POST 2015
Ministère du Plan, de l’Aménagement du
Territoire, du Développement Communautaire
Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la
Culture
Ministère de la Population, de la Promotion de
la Femme et de la Protection de l’Enfant
Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique
et des Affaires Religieuses
Elus
Conseil National de la Jeunesse
Système des Nations Unies au Niger
OSC (Organisations de la Société Civile)
Secteur Privé
Dans le cadre d'une tournée africaine qui a
débuté par le Niger, l'artiste sénégalaise de
renommée internationale, Coumba Gawlo, a
animé un diner de gala à l'Hôtel Gawèye, en
présence de la Première Dame, Hadjia Aissata
Issoufou Mahamadou Présidente de la
Fondation Guri Vie Meilleure, de plusieurs
membres du Gouvernement ainsi que de
nombreux invités de marque le Samedi 29 juin
2013.
Un concert public en plein air a également été organisé le
Dimanche 30 Juin à la Place Toumo. L’occasion a été saisie par la
Coordination du Système des Nations Unies au Niger pour faire un
plaidoyer autour de l’Agenda post-2015. Des messages ont été
diffusés par l’artiste sénégalaise aussi bien pendant la soirée de
gala que pendant le concert public auquel ont pris part environ
2 000 personnes, en majorité des jeunes et des femmes.
Infos : http://www.worldwewant2015.org/fr/niger2015
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