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Posters S609 veineuses (16,6 vs 6,9 %) et les pseudofolliculites (45,8 vs 15,2 %) étaient significativement plus fréquentes chez les hommes ; tandis que l’érythème noueux (9,7 vs 5,5 %) et les manifestations articu- laires (27,7 vs 9,7 %) étaient significativement plus fréquents chez les femmes. Discussion.— Notre série confirme la prédominance masculine de la MB retrouvée dans les autres pays méditerranéens et les pays du Moyen-Orient. Elle objective une fréquence plus élevée des pseudo- folliculites et des atteintes oculaires et vasculaires chez les hommes comparés aux femmes, chez qui l’érythème noueux et l’atteinte articulaire sont prépondérants. Conclusion.— Ces différences cliniques selon le sexe doivent être considérées dans la prise en charge des malades suivis pour MB et doivent contribuer également à une meilleure compréhension de la physiopathologie de cette entité. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.557 P389 Nodules aseptiques du cuir chevelu : 3 cas A.-L. Liegeon , B. Lerondeau , A. Schoeffler , P. Meyer , F. Truchetet Dermatologie, CHR de Metz-Thionville, Thionville, France Auteur correspondant. Mots clés : Folliculite disséquante ; Folliculite d’occlusion ; Nodule aseptique du cuir chevelu Introduction.— Les nodules aseptiques du cuir chevelu (NACC) sont une nouvelle entité rapportée pour la première fois en 1992 par les équipes japonaises. Depuis, quelques cas ont été décrits en Europe mais ce diagnostic reste encore méconnu. Nous présentons 3 patients ayant des NACC. Observations.—. Cas 1.— Un homme de 42 ans consultait pour 2 lésions nodulaires du cuir chevelu évoluant depuis 2 ans, alopéciantes en regard, le cuir chevelu étant sain par ailleurs. Les lésions mesuraient 2 et 3 cm. Leur exérèse laissait écouler un liquide purulent stérile. L’anathomopathologie montrait une formation pseudokystique sans paroi et un granulome gigantocellulaire. Cas 2.— Un homme de 34 ans présentait des lésions nodulaires alopé- ciantes dont la plus volumineuse mesurait 3 cm. Une excision-mise à plat était réalisée. Le prélèvement bactériologique était stérile. Cas 3.— Un homme de 30 ans consultait pour deuxième avis pour une folliculite disséquante du cuir chevelu résistant à un traitement par cloxacilline. L’examen montrait 2 volumineuses lésions du vertex, non inflammatoires, alopéciantes en regard. Le diagnostic de NACC était retenu dans les 3 cas. Un traitement par doxycycline, 100 mg par jour, était instauré, permettant une stabilité des lésions à court terme. Discussion.— Les NACC sont des lésions rares même si leur préva- lence est probablement sous-estimée. Les hommes de 18 à 40 ans « d’origine caucasienne » sont principalement affectés. Les lésions atteignent la partie occipitale haute du cuir chevelu. Elles sont sou- vent uniques, asymptomatiques même si une phase inflammatoire est possible. L’excision laisse couler un liquide citrin ou purulent généralement stérile. L’évolution est chronique et lente comme chez nos patients. Cette entité est à distinguer de la folliculite disséquante du cuir chevelu (FDCC) ou « perifolliculitis capitis abse- dens et suffodiens ». Abdennader et al. ont rapporté dans une étude prospective une différence clinique et pronostique des NACC com- paré à la FDCC. Les lésions de la FDCC sont en moyenne de plus petite taille, multiples (supérieures à 10). Les lésions s’abcèdent de fac ¸on spontanée et, contrairement aux NACC, il existe des communications entre chaque kyste. Le pronostic des NACC est meilleur. Le traitement des NACC associe l’excision chirurgicale et l’antibiothérapie prolongée par doxycycline. En seconde intention, on peut proposer un traitement oral par rétinoïde. Conclusion.— Les NAAC sont probablement sous-diagnostiquées. La distinction n’est pas toujours aisée avec la folliculite disséquante du cuir chevelu. Un rapprochement avec le spectre des pathologies folliculaires d’occlusion est possible. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.558 P390 Sarcoïdose systémique compliquant des siliconomes M. Lerisson a,, V. Pallure a , E. Frouin b , D. Bessis a a Dermatologie, CHRU Saint-Eloi, Montpellier, France b Anatomopathologie, CHRU Gui-De-Chauliac, Montpellier, France Auteur correspondant. Mots clés : Granulome ; Sarcoïdose ; Siliconome Introduction.— Nous rapportons la première observation documen- tée d’une sarcoïdose systémique compliquant des siliconomes du visage après injections occultes de silicone à visée esthétique. Observation.— Une patiente de 49 ans consultait pour des nodules cutanés du visage. Durant ces deux dernières années, elle avait rec ¸u des injections trimestrielles de produit de comblement de nature inconnue. L’examen histologique d’un nodule de la glabelle montrait des granulomes épithélioïdes gigantocellulaires sur struc- ture de type siliconome. Des cures de tétracyclines durant un à deux mois et de prednisone à la demande étaient initialement effi- caces mais suspensives. Seize mois après le développement des premiers nodules, la patiente se plaignait d’une asthénie, d’une dyspnée d’effort et d’arthralgies mixtes des mains et des genoux. À l’examen clinique, il existait une quinzaine de nodules cuta- nés du visage, profonds, sensibles et disposés en regard des sites d’injections. On notait également un nodule cutané en regard d’une cicatrice ancienne du poignet gauche d’apparition récente et l’examen histologique identifiait un granulome sarcoïdosique. L’enzyme de conversion de l’angiotensine était augmentée à 71 (N < 68). L’IDR à la tuberculine était négative. La tomodensitométrie thoracique attestait d’une atteinte parenchymateuse pulmonaire associant des plages de verre dépoli et des micronodules bron- chogènes diffus des lobes supérieurs. L’analyse histologique d’une biopsie transbronchique mettait en évidence des granulomes sar- coïdosiques. Les cultures bactériologiques et mycobactériologiques du liquide de lavage broncho-alvéolaire étaient négatives. Un trai- tement par hydroxychloroquine durant quatre mois était inefficace. Discussion.— Il s’agit de la première observation documentée de sarcoïdose systémique cutanée, articulaire et pulmonaire com- pliquant des siliconomes du visage. Le délai d’apparition des symptômes, le rôle potentiel connu des antigènes particulaires et l’absence d’autre étiologie plaident en faveur du rôle patho- génique du silicone injecté. Le risque de sarcoïdose systémique après mise en place de prothèses mammaires en silicone est connu. Cette complication reste rare et mal documentée après injections sous-cutanées de silicone depuis leur interdiction par l’AFSSAPS en mai 2000. Ainsi, le diagnostic d’une sarcoïdose sys- témique doit conduire à la recherche systématique d’antécédents d’injections de produits de comblement de rides en raison de la possibilité d’injections occultes de silicone, du développement parfois tardif des symptômes systémiques après la réalisation du geste. Conclusion.— Une sarcoïdose systémique peut compliquer des injec- tions sous-cutanées antérieures de silicone.

Sarcoïdose systémique compliquant des siliconomes

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Page 1: Sarcoïdose systémique compliquant des siliconomes

Posters S609

veineuses (16,6 vs 6,9 %) et les pseudofolliculites (45,8 vs 15,2 %)étaient significativement plus fréquentes chez les hommes ; tandisque l’érythème noueux (9,7 vs 5,5 %) et les manifestations articu-laires (27,7 vs 9,7 %) étaient significativement plus fréquents chezles femmes.Discussion.— Notre série confirme la prédominance masculine dela MB retrouvée dans les autres pays méditerranéens et les pays duMoyen-Orient. Elle objective une fréquence plus élevée des pseudo-folliculites et des atteintes oculaires et vasculaires chez les hommescomparés aux femmes, chez qui l’érythème noueux et l’atteintearticulaire sont prépondérants.Conclusion.— Ces différences cliniques selon le sexe doivent êtreconsidérées dans la prise en charge des malades suivis pour MB etdoivent contribuer également à une meilleure compréhension de laphysiopathologie de cette entité.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.557

P389Nodules aseptiques du cuir chevelu :3 cas�

A.-L. Liegeon ∗, B. Lerondeau , A. Schoeffler , P. Meyer ,F. TruchetetDermatologie, CHR de Metz-Thionville, Thionville, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Folliculite disséquante ; Folliculite d’occlusion ;Nodule aseptique du cuir cheveluIntroduction.— Les nodules aseptiques du cuir chevelu (NACC) sontune nouvelle entité rapportée pour la première fois en 1992 parles équipes japonaises. Depuis, quelques cas ont été décrits enEurope mais ce diagnostic reste encore méconnu. Nous présentons3 patients ayant des NACC.Observations.—.Cas 1.— Un homme de 42 ans consultait pour 2 lésions nodulairesdu cuir chevelu évoluant depuis 2 ans, alopéciantes en regard, lecuir chevelu étant sain par ailleurs. Les lésions mesuraient 2 et3 cm. Leur exérèse laissait écouler un liquide purulent stérile.L’anathomopathologie montrait une formation pseudokystique sansparoi et un granulome gigantocellulaire.Cas 2.— Un homme de 34 ans présentait des lésions nodulaires alopé-ciantes dont la plus volumineuse mesurait 3 cm. Une excision-miseà plat était réalisée. Le prélèvement bactériologique était stérile.Cas 3.— Un homme de 30 ans consultait pour deuxième avis pour unefolliculite disséquante du cuir chevelu résistant à un traitement parcloxacilline. L’examen montrait 2 volumineuses lésions du vertex,non inflammatoires, alopéciantes en regard. Le diagnostic de NACCétait retenu dans les 3 cas. Un traitement par doxycycline, 100 mgpar jour, était instauré, permettant une stabilité des lésions à courtterme.Discussion.— Les NACC sont des lésions rares même si leur préva-lence est probablement sous-estimée. Les hommes de 18 à 40 ans« d’origine caucasienne » sont principalement affectés. Les lésionsatteignent la partie occipitale haute du cuir chevelu. Elles sont sou-vent uniques, asymptomatiques même si une phase inflammatoireest possible. L’excision laisse couler un liquide citrin ou purulentgénéralement stérile. L’évolution est chronique et lente commechez nos patients. Cette entité est à distinguer de la folliculitedisséquante du cuir chevelu (FDCC) ou « perifolliculitis capitis abse-dens et suffodiens ». Abdennader et al. ont rapporté dans une étudeprospective une différence clinique et pronostique des NACC com-paré à la FDCC. Les lésions de la FDCC sont en moyenne de pluspetite taille, multiples (supérieures à 10). Les lésions s’abcèdentde facon spontanée et, contrairement aux NACC, il existe descommunications entre chaque kyste. Le pronostic des NACC estmeilleur. Le traitement des NACC associe l’excision chirurgicale et

l’antibiothérapie prolongée par doxycycline. En seconde intention,on peut proposer un traitement oral par rétinoïde.Conclusion.— Les NAAC sont probablement sous-diagnostiquées. Ladistinction n’est pas toujours aisée avec la folliculite disséquantedu cuir chevelu. Un rapprochement avec le spectre des pathologiesfolliculaires d’occlusion est possible.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.558

P390Sarcoïdose systémique compliquantdes siliconomes�

M. Lerisson a,∗, V. Pallure a, E. Frouin b, D. Bessis a

a Dermatologie, CHRU Saint-Eloi, Montpellier, Franceb Anatomopathologie, CHRU Gui-De-Chauliac, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Granulome ; Sarcoïdose ; SiliconomeIntroduction.— Nous rapportons la première observation documen-tée d’une sarcoïdose systémique compliquant des siliconomes duvisage après injections occultes de silicone à visée esthétique.Observation.— Une patiente de 49 ans consultait pour des nodulescutanés du visage. Durant ces deux dernières années, elle avaitrecu des injections trimestrielles de produit de comblement denature inconnue. L’examen histologique d’un nodule de la glabellemontrait des granulomes épithélioïdes gigantocellulaires sur struc-ture de type siliconome. Des cures de tétracyclines durant un àdeux mois et de prednisone à la demande étaient initialement effi-caces mais suspensives. Seize mois après le développement despremiers nodules, la patiente se plaignait d’une asthénie, d’unedyspnée d’effort et d’arthralgies mixtes des mains et des genoux.À l’examen clinique, il existait une quinzaine de nodules cuta-nés du visage, profonds, sensibles et disposés en regard des sitesd’injections. On notait également un nodule cutané en regardd’une cicatrice ancienne du poignet gauche d’apparition récenteet l’examen histologique identifiait un granulome sarcoïdosique.L’enzyme de conversion de l’angiotensine était augmentée à 71(N < 68). L’IDR à la tuberculine était négative. La tomodensitométriethoracique attestait d’une atteinte parenchymateuse pulmonaireassociant des plages de verre dépoli et des micronodules bron-chogènes diffus des lobes supérieurs. L’analyse histologique d’unebiopsie transbronchique mettait en évidence des granulomes sar-coïdosiques. Les cultures bactériologiques et mycobactériologiquesdu liquide de lavage broncho-alvéolaire étaient négatives. Un trai-tement par hydroxychloroquine durant quatre mois était inefficace.Discussion.— Il s’agit de la première observation documentée desarcoïdose systémique cutanée, articulaire et pulmonaire com-pliquant des siliconomes du visage. Le délai d’apparition dessymptômes, le rôle potentiel connu des antigènes particulaireset l’absence d’autre étiologie plaident en faveur du rôle patho-génique du silicone injecté. Le risque de sarcoïdose systémiqueaprès mise en place de prothèses mammaires en silicone estconnu. Cette complication reste rare et mal documentée aprèsinjections sous-cutanées de silicone depuis leur interdiction parl’AFSSAPS en mai 2000. Ainsi, le diagnostic d’une sarcoïdose sys-témique doit conduire à la recherche systématique d’antécédentsd’injections de produits de comblement de rides en raison dela possibilité d’injections occultes de silicone, du développementparfois tardif des symptômes systémiques après la réalisation dugeste.Conclusion.— Une sarcoïdose systémique peut compliquer des injec-tions sous-cutanées antérieures de silicone.

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S610 JDP 2013

Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.559

P391Métallose avec atteinte cutanéeétendue : un cas�

M. Steff a,∗, M. Souied a, T. Bégué b, D. Alioua c, A. Dallot a

a Dermatologie, médecine interne, hôpital Robert-Ballanger,Aulnay-Sous-Bois, Franceb Chirurgie orthopédique et traumatologique, hôpitalAntoine-Béclère, Clamart, Francec Pneumologie, hôpital Robert-Ballanger, Aulnay-Sous-Bois, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Granulome ; Métallose ; Nodule ; Prothèse articulairemétal/métalIntroduction.— La métallose correspond à la précipitation tissu-laire de particules métalliques (cobalt, chrome) liée à la corrosionde prothèses articulaires, surtout de type métal/métal. Elle estclassiquement confinée à la capsule articulaire et aux tissus péri-prothétiques, et aboutit à un dysfonctionnement de la prothèse.Pour cette raison, les prothèses métal/métal sont progressivementretirées du marché.Observation.— Un patient de 74 ans, en bon état général, présen-tait de multiples nodules bleu-noir asymptomatiques au sein d’unplacard inflammatoire du thorax et de volumineuses adénopathiesaxillaires. Il avait été victime en 2003 d’un accident responsabled’une amputation du bras gauche et d’une fracture du bras droitayant nécessité la pose d’une prothèse d’épaule qui avait été rem-placée par une prothèse métal/métal quelques semaines avantl’apparition des nodules. Un TEP-scanner montrait un hyperméta-bolisme périprothétique et des adénopathies axillaires bilatérales,sus-claviculaires, mammaires internes droites et des micronodulespulmonaires hypermétaboliques. Une radiographie du bras montraitune ostéolyse périprothétique. L’examen histologique des biop-sies cutanée et ganglionnaire montrait un infiltrat granulomateuxépithélioïde et gigantocellulaire au contact de fines particules exo-gènes d’allure métallique.Discussion.— Nous avons retenu le diagnostic de métallose cuta-née, ganglionnaire, et possiblement pulmonaire, liée à l’usure dela prothèse d’épaule. La disposition centrifuge des nodules cuta-nés à partir de la cicatrice, leur apparition après l’opération,l’hypermétabolisme et l’ostéolyse périprothétiques, le type de pro-thèse métal/métal et la présence de particules exogènes identiquesà celles décrites dans les métalloses périprothétiques sont en faveurde ce diagnostic.Deux cas de métallose cutanée ont été décrits : une plaque bleu-noirapparue en regard d’une prothèse de hanche, et des papulono-dules violacés du membre inférieur après la pose d’une prothèse dehanche homolatérale. Les autres localisations extra-articulaires demétallose décrites sont ganglionnaires locorégionales. Un cas a étérapporté avec adénopathies disséminées et hépatosplénomégalie.Le traitement de la métallose est le remplacement de la prothèsedéfectueuse. Notre patient a été récusé par son chirurgien carla prothèse reste performante, et l’intervention nécessiterait unelongue période de consolidation bras ballant chez ce patient amputédu bras gauche. Cette option sera rediscutée en cas de dysfonction-nement de la prothèse ou d’altération de l’état général.Conclusion.— La localisation cutanée de métallose est exception-nelle mais doit être envisagée devant des lésions cutanées bleu-noirà proximité d’une prothèse articulaire.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.560

P392Le laser CO2 améliore l’ouverturebuccale des patients atteints desclérodermie systémique�

C. Bulai Livideanu a,∗, S. Thebault b, F. Boutault c, D. Chauveau d,C. Paul a

a Dermatologie, université Paul-Sabatier, CHU de Toulouse,Toulouse, Franceb Médecine interne, université Paul-Sabatier, CHU de Toulouse,Toulouse, Francec Chirurgie maxillo-faciale et plastique de la face, universitéPaul-Sabatier, CHU de Toulouse, Toulouse, Franced Néphrologie-immunologie clinique, université Paul-Sabatier,CHU de Toulouse, Toulouse, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Laser CO2 ; Ouverture buccale ; Ouvertureinterdentaire ; Sclérodermie systémiqueIntroduction.— La sclérodermie systémique (SCLS) entraîne unelimitation des mouvements liée à la fibrose dermique. Parmi les han-dicaps induits par cette fibrose, on note la limitation de l’ouverturebuccale (OB) et interdentaire (OI) chez 68 à 100 % des patients. Lalimitation de l’OB et l’OI induite par la sclérose cutanée de la SCLSgêne la mastication et la phonation, et rend difficile la réalisationdes soins d’hygiène bucco-dentaire. Nous rapportons les observa-tions de deux patientes souffrant de SCLS avec limitation de l’OBet l’OI améliorées par suite d’un traitement par laser CO2 abrasif.Observations.—Cas 1.— Une femme de 58 ans présentait une SCLS évoluant depuis2007. En avril 2012, l’OB était de 45 mm et l’OI de 34 mm. Ellea eu une séance de traitement par laser CO2 (Lumenis, Sharplan30 C) en novembre 2012 au niveau des lèvres blanches. Le traite-ment était réalisé en mode Silk Touch avec une pièce à main de125 mm, un diamètre de spot de 5 mm, une puissance de 7 W et untemps d’impact de 0,39 s. Nous avons effectué 2 à 3 passages et lessoins post-intervention étaient standardisés selon le protocole del’unité. Début juin 2013, soit 7 mois plus tard, on notait une OB de50 mm et une OI de 46 mm.Cas 2.— Une femme de 62 ans présentait une SCLS depuis 23 ans. Enavril 2013, elle nous consultait pour la prise en charge de la limi-tation de l’OB et l’OI invalidante — mesurées à 25 mm et 15 mmrespectivement. Une séance de traitement par laser CO2 était réa-lisée selon le même protocole mi-avril 2013 au niveau des lèvresblanches. Sept semaines plus tard, on notait une OB de 38 mm etune OI de 24 mm.Discussion.— Nous évaluons pour la première fois à notre connais-sance l’effet du traitement par laser CO2 sur l’OB et l’OI chez lespatients atteints de la SCLS. Chez nos patientes, ont notait une amé-lioration de 11 % à 50 % de l’OB et de 35 % à 60 % de l’OI après uneseule séance de laser CO2. Dans la littérature, il y a peu des don-nées concernant le traitement par laser CO2 de rides péribuccalesdans le cadre de la SCLS mais ce traitement est mentionné dans laprise en charge de la SCLS. Cependant, aucune publication ne s’estintéressée à l’effet de ce traitement sur l’OB et l’OI. Le méca-nisme précis par lequel la cicatrisation post-laser abrasif entraîneune amélioration de la fibrose chez les patients sclérodermiquesn’est pas connu.Conclusion.— Des études prospectives réalisées par la collaborationdes dermatologues du groupe de médecine interne et du groupe delaser dermatologiques seront souhaitables afin d’évaluer le bénéficeclinique à plus long terme du traitement par laser CO2 dans la SCLS.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.561