Upload
h
View
223
Download
3
Embed Size (px)
Citation preview
R
at©
M
A
a©
K
1
eagi
cflsnd
0d
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Journal de Traumatologie du Sport 28 (2011) 243–246
Cas clinique
Septicémie à staphylocoque aureus (SAMS) révélant une pubo-disciteseptique chez un jeune footballeur professionnel de 17 ans
We report a case of septic osteomyelitis of the pubic symphisis revealing a MSAS septicemia in ayoung professionnal soccer player
S. Brunot a,∗, T. Delmeule b, H. Laumonier a, H. Petit b, S. Dubeau b, H. Bouin a
a Service d’imagerie, polyclinique Bordeaux Tondu, 143-151, rue du Tondu, 33000 Bordeaux, Franceb Médecine du sport, FC Girondins-de-Bordeaux, 33160 Le Haillan, France
Disponible sur Internet le 23 novembre 2011
ésumé
Nous rapportons une observation de pubo-discite septique chez un jeune footballeur du centre de formation révélant une septicémie à SAMSyant nécessité une hospitalisation de 12 jours. L’antibiothérapie et les soins ont permis la guérison et le retour à une activité sportive soutenue àrois mois.
2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ots clés : Pubo-discite ; Septicémie ; Footballeur
bstract
We report a case of septic osteomyelitis of the pubic symphisis revealing a MSAS septicemia in a young professionnal soccer player. Intravenousntibiotherapy was started during Hospitalization. He was back in competition after 3 months.
2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
jfgh
2
tà
eywords: Osteomyelitis of the pubic symphisis; Septicemia; Soccer Player
. Introduction
La pubo-discite septique [1] ou ostéomyélite pubienne ouncore ostéoarthrite septique pubienne est le plus souvent uneffection hématogène rare compliquant une bactériémie avecreffe septique sur un os remanié. Rarement, il s’agit d’unenfection de contiguïté.
Les germes les plus souvent mis en évidence sont le Staphylo-occus aureus et Pseudomonas aeruginosa. Les circonstancesavorisantes sont les complications d’interventions, essentiel-ement urologiques, les greffes septiques d’origine hématogène
ur pubis sain (toxicomanie intraveineuse) ou sur pubis remanié,otamment chez les sportifs [2] (microtraumatismes) ou encoreans le post-partum.∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (S. Brunot).
tra
pt
762-915X/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.jts.2011.10.003
Nous rapportons un cas de pubo-discite septique chez uneune footballeur professionnel. Le tableau douloureux a viteait place à un tableau septicémique avec altération de l’étaténéral ayant nécessité une prise en charge urgente en milieuospitalier.
. Observation
Il s’agit d’un jeune footballeur de 17 ans du centre de forma-ion ayant présenté, fin juillet, une douleur pubienne latéralisée
droite étiquetée pubalgie. Le reste du bilan clinique était néga-if à ce stade. Le traitement anti-inflammatoire prescrit s’estévélé inefficace, la symptomatologie douloureuse s’aggravantu niveau du pubis et s’associant à des signes généraux.
Il est hospitalisé le 4 août.À l’examen clinique, il existe une douleur à la palpation du
ubis, de la face interne des cuisses et de l’enthèse des adduc-eurs. Les articulations coxo-fémorales sont libres, indolores.
244 S. Brunot et al. / Journal de Traumatologie du Sport 28 (2011) 243–246
FÉ
Lnegpnéd
r
sn
e
FCi
Fig. 3. IRM. Séquence AX DPFS.Éo
oinltpd
à
lUdfiLd
ig. 1. IRM. Séquence COR STIR.panchement symphysaire et œdème débordant dans les adducteurs.
’examen cutané met en évidence une pseudo folliculite auiveau du tronc associée à des maculopapules érythémateusesn plaque, peu prurigineuses au niveau du membre supérieurauche. L’état cutané des pieds est précaire avec de nombreuseshlyctènes. Il existe notamment des ampoules bilatérales auiveau de la plante des pieds, sales et suintantes. Les onglestaient mal taillés et il existait également des petites plaies inter-igitales.
L’auscultation retrouve des crépitants des deux bases et desonchi-bronchiques.
Le patient est apyrétique.Sur le plan biologique, il existe un syndrome inflammatoire
évère avec une CRP à 406 mg/L, une cytolyse à trois fois la
ormale et une cholestase modérée.Une IRM (Siemens 1.5 Tesla, Magnetom Espree) réaliséen urgence (Fig. 1–3) permet de mettre en évidence une
ig. 2. IRM. Séquence COR STIR.ollection dans le muscle obturateur externe droit correspondant à un abcès
ntramusculaire.
cbt
llœa
s
3
algtnmgv
panchement symphysaire . Œdème musculaire touchant les adducteurs etbturateurs. Épanchement coxo-fémoral gauche.
stéoarthrite pubienne avec pubo-discite : présence d’un œdèmemportant des masses musculaires de la ceinture pelvienne avecotamment des abcès dans la loge des adducteurs droits et’obturateur externe droit. Il existe également un œdème osseuxrès étendu aux branches ilio-pubiennes, aux toits des cotylesrédominant à gauche et à l’aile iliaque gauche ; enfin, présence’une orchi-épididymite droite.
Les nombreuses hémocultures réalisées reviennent positives S. aureus meticilline sensible.
Le diagnostic de pubo-discite infectieuse avec abcès muscu-aires multiples révélant une septicémie à S. aureus est retenu.ne antibiothérapie IV puis per os est débutée pour une périodee 12 semaines. L’évolution est émaillée par l’apparition d’uneèvre élevée à 39,5 ◦C malgré une antibiothérapie bien ciblée.a fièvre diminue nettement à partir du 12 août pour disparaîtreéfinitivement le 14.
À deux mois d’antibiothérapie, on constate une régressionomplète de la symptomatologie avec absence de fièvre. Le bilaniologique est redevenu normal. La reprise du footing se faitranquillement.
Une IRM de contrôle (Fig. 4–6) révèle une évolution radio-ogique également satisfaisante avec régression majeure de’œdème osseux et musculaire. Il persiste des remaniementsdémato-inflammatoires des enthèses des longs et surtout courts
dducteurs.La reprise de la compétition se fait à trois mois du début des
ymptômes.
. Discussion
La pubo-discite septique, même si elle est rare, est une entitéssez bien connue et déjà rapportée de nombreuses fois dansa littérature [2–8]. S. aureus et P. aeruginosa sont les deuxermes les plus souvent responsables [3,9]. Le S. aureus est sur-out rencontré chez le sujet sportif [3,4,8]. C’est le cas dansotre observation alors que le pyocyanique est le germe prédo-
inant des usagers de drogues intraveineuses [3,10]. D’autresermes ont été incriminés, notamment dans les infections pel-iennes associées à de la nécrose tissulaire et notamment en
S. Brunot et al. / Journal de Traumatologie du Sport 28 (2011) 243–246 245
Fig. 4. IRM de contrôle à deux mois. Séquence Cor STIR.Régression de l’épanchement symphysaire. Œdème persistant au niveau sym-physaire et des enthèses des adducteurs. L’œdème musculaire a régressé.
Fig. 5. IRM de contrôle à deux mois. Séquence Cor STIR Grand champ.R
pmsm
Rcsn
Fig. 6. IRM de contrôle à deux mois. Séquence AX DPFS.Ép
pa
atnr
trrrscepai
lautprprlcu
4
ales footballeurs [7].
égression de l’épanchement symphysaire et de l’œdème musculaire.
ostopératoire [11]. Dans ce cas, l’infection est souvent poly-icrobienne à flore fécale. Enfin, des cas d’arthrites septiques
pontanées à streptocoques de la symphyse pubienne ont égale-ent été décrits [12].Les ostéomyélites du pubis de l’athlète sont encore plus rares.
uel [4], en 1984, a publié deux cas de symphysite infectieusehez des footballeurs dont un professionnel. Les portes d’entrée
e situaient au membre inférieur dans les deux cas comme chezotre patient. mvolution favorable avec régression importante de l’œdème musculaire quiersiste toutefois au niveau des enthèses.
Hedstrom [5] a rapporté également cinq cas d’ostéiteubienne chez des sportifs (handball et football). Plusieursvaient des plaies négligées des membres inférieurs.
Dans notre observation, l’état cutané des pieds était précairevec de nombreuses portes d’entrée potentielles. Rappelonsoute l’importance de la surveillance des pieds des footballeurs,otamment des plus jeunes. Dans notre centre, une consultationégulière de pédicure est programmée.
C’est la présentation clinique de notre cas qui en fait sa par-icularité, avec certes, une douleur pubienne mais qui est passéeapidement au second plan derrière d’importants signes géné-aux liés à la bactériémie ayant nécessité une prise en chargeapide en milieu hospitalier pour ne pas évoluer vers un choceptique. L’identification du germe a été obtenue par les hémo-ultures revenues immédiatement positives pour Staphylococcust, dans ces conditions, il n’a pas été réalisé de ponction sym-hysaire d’autant plus que l’évolution a été vite favorable sousntibiothérapie adaptée, avec notamment, disparition de l’abcèsntramusculaire et régression des signes généraux.
L’imagerie moderne permet une forte suspicion diagnostiqueorsque l’IRM [13] met en évidence des collections associéesux remaniements inflammatoires des pièces osseuses et dansn contexte évocateur. La bactériologie confirme le diagnos-ic. Initialement, la radiologie conventionnelle était beaucouplus limitée, les signes osseux révélateurs [7,13] apparaissantelativement tardivement. L’étude des parties molles en IRMermet un diagnostic plus précoce et une prise en charge plusapide. L’échographie, limitée pour l’étude des masses muscu-aires profondes, est un outil diagnostique performant en cas deollection intramusculaire ou symphysaire [7]. Elle peut guiderne ponction à visée bactériologique.
. Conclusion
La pubo-discite est une affection rare du sportif de haut niveauvec peu de cas rapportés dans la littérature, prédominant chez
Une attention particulière de l’état des pieds des joueurs sou-is à rude épreuve est capitale. L’IRM permet un diagnostic
2 atolo
rpat
D
r
R [
[
[
46 S. Brunot et al. / Journal de Traum
apide. L’antibiothérapie, parentérale dans un premier temps,ermet très souvent la guérison. Le jeune homme a repris sonctivité sportive au même niveau à trois mois d’un épisode sep-icémique sévère.
éclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.
éférences
[1] Jarlaud T, Sans N, Chiavassa H, Galy-Fourcade D, Railhac JJ. Patho-logie de la symphyse pubienne. Encycl Med Chir, Radiodiagnostic1998;31–337–A–10:11.
[2] Cheer K, Pearce S. Osteoarticular infection of the symphysis pubis andsacroiliac joints in active young sportsmen. BMJ 2009;339:5019.
[3] Ross JJ, Hu LT. Septic arthritis of the pubic symphysis: review of 100 cases.Medicine (Baltimore) 2003;82:340–5.
[4] Ruel M, Durey A, Haas C, Courgeon P. La pubalgie du footballeur peutêtre infectieuse. Présentation de deux cas. Rev Rhum 1984;51:211–3.
[
gie du Sport 28 (2011) 243–246
[5] Hedstrom S, Lidgren L, Andren sandberg A. Akut Bäckenosteomyelitorsakad av Staphylococcus aureus hos handbollsoch fotbollsspelare. Läkar-tidnilgen 1981;78:3601–2.
[6] Cibert J, Durand L, Collenet J. Ostéoarthrite pubienne postopératoire : àpropos de 20 cas. Lyon Chir 1952;47:37.
[7] Bouabdellah M, Bouzidi R, Hadjyahia CH, et al. Ostéomyélite du pubischez un athlète : à propos d’un cas et revue de la littérature. JTS2009;26:187–90.
[8] Sève P, Boibieux A, Pariset C, et al. Les ostéomyélites du pubis de l’athlète.Rev Med Int 2001;22:576–81.
[9] Bouza E, Winston DJ, Hewitt WL. Infectious osteitis pubis. Urology1978;12:663–9.
10] Sequeira W, Jones E, Siegel ME, Lorenz M, Kallick C. Pyogenic infectionsof the pubic symphysis. Ann Intern Med 1982;96:604–6.
11] Andonian S, Rabah DM, Aprikian AG. Pseudomonas aeruginosa sacoilii-tis and osteomyelitis of pelvic bones after radical prostatectomy. Urology2002;60:698.
12] Charles P, Ackermann F, Brousse C, Piette A-M, Blétry O, Kahn J-E. Spon-taneous streptococcal arthritis of the pubic symphysis. Rev Med Interne
2010;32:88–90.13] Jarlaud T, Railhac JJ, Sans N, De Paulis F. Symphyse pubiennenormale et pathologique : apport de l’Imagerie. J Radiol 2001;82:425–36.