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SOLEO Le magazine de l'agence Europe-Education-Formation France n°21 r p o e u e e u r o p e o r o e L' p l us f a c i l e à L i r e

Soleo 21 - octobre 2009

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Soleo 21 - le magazine de l'agence Europe-Education-Formation France Numéro d'octobre 2009

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SOLEODirecteur de la publication : Jean Bertsch. Directeur adjoint de la publication : Sébastien Thierry. Rédactrice en chef : Dominique Ardiller.

Comité de rédaction : Dominique Ardiller, Marie-Geneviève Picart. Maquette : Julia Robisco.

Correspondants Soleo dans les services : C. Coët-Amette, M.P. Chalimbaud, S. Dickel, R. Duigou, D. Ferrasse.

Magazine imprimé sur papier écologique, blanchi sans chlore, imprimeur labellisé Imprim’vert. Crédit photo : Shutterstock Images

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Sommaire

3 EDITORIAL. Jean Bertsch, directeur de l’agence Europe-Education-Formation France

La nouvelle direction a pris ses fonctions. Aux côtés de Jean Bertsch, Sébastien Thierry est directeur adjoint

Sonia Dubourg-Lavroff rejoint la DREIC comme directrice

Christian Roger / Paddy Carpenter : dialogue entre deux moines soldats de l’Europe

L’EUROPE PLUS FACILE À LIRE

Team Europe. Le réseau de conférenciers des questions européennes

Comenius Regio. La toute jeune action Comenius suscite l’engouement des régions.

De l’utilité des régions d’Europe à Bruxelles

Mireia Solé Llort, directrice de la délégation du gouvernement de la Catalogne à Bruxelles

Françoise Chotard, directrice Ile-de France Europe

Erasmus Mundus. Marielle de Sarnez est son fidèle soutien au Parlement européen

Erasmus. Quelle coordination pour le programme entre Commission européenne et États membres ?

Grundtvig . L’éducation des adultes avec l’Europe promise à un bel avenir18

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Le magazine de l ’agence Europ e -Educ ation-Formation France

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e numéro de rentrée SOLEO est le fruit du

travail assidu et remarquable de Madame Sonia Dubourg-Lavroff, directrice de l’agence (2003-2009) et de Christian Roger, directeur adjoint de 1996 à 2009. Ils l’ont préparé, ils y ont même contribué par la plume, témoins le dialogue entre Christian Roger et Paddy Carpenter et l’article «bilan» de Sonia Dubourg-Lavroff. C’est leur ouvrage et celui de toute l’équipe éditoriale. Qu’il me soit permis, au moment de leur départ, de rendre hommage au travail de pionniers qu’ils ont accompli, à la tête de l’agence depuis plusieurs années.

Sous leur impulsion, l’agence s’est développée, structurée et ils nous lèguent aujourd’hui une situation saine et

équilibrée dans une institution dont il nous appartient de poursuivre le développement.

Bonne chance à Sonia Dubourg-Lavroff dans ses nouvelles et prestigieuses fonctions et bonne et paisible retraite à Christian Roger dans son bordelais d’adoption.

« Nous » c’est la nouvelle équipe que le Conseil d’Administration, sous la houlette de Pierre Grégory, vient de nommer et qui est désormais mise en place pour diriger l’agence pendant trois ans.

« Nous », c’est Sébastien Thierry, jeune et talentueux directeur-adjoint, déjà aguerri aux problématiques européennes et excellent connaisseur de l’agence, qui nous arrive de Lyon.

Et c’est moi-même, Jean Bertsch, particulièrement honoré d’avoir été choisi parmi 50 postulants pour conduire l’agence sur la voie de 2013 et de l’après G.I.P.

Notre défi est double : conforter la place de l’agence dans l’espace européen de la formation (scolaire, universitaire, professionnelle, pour adultes), et développer l’attractivité de l’international chez les étudiants français.

Ces défis, nous ne pourrons les relever qu’ensemble. Nous comptons sur votre aide.

Professeur Jean BERTSCH

Directeur national

Agence Europe-Education-Formation France

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Diplômé de Sciences Po Strasbourg et titulaire d’un DESS « Politiques publiques en Europe », Sébastien Thierry occupait depuis 2006, le poste de responsable du développement, à la Fondation des Régions Européennes pour la Recherche en Education et en Formation (FREREF). Il y a initié de nouveaux projets de

développement parmi lesquels REGIO LLL, un projet européen qui associe la FREREF et 16 Régions et acteurs régionaux pour concevoir des outils de coopération interrégionale et favoriser le rapprochement des Régions avec l’Europe dans le champ de l’éducation et de la formation tout au long de la vie.

Jean B er tsch

rofesseur des Universités de classe exceptionnelle, Jean

Bertsch a été nommé directeur de l’Agence Europe-Education-Formation-France délocalisée à Bordeaux, le 15 septembre 2009, pour une période de 3 ans. Il prend la succession de Sonia Dubourg-Lavroff, nommée au poste de directrice des relations européennes et internationales et de la coopération aux ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Agrégé, Docteur en psychologie, Directeur d’Ecole Doctorale, Jean BERTSCH est Professeur à l’université Paris XI. Il a été doyen de l’UFR STAPS d’Orsay de 1998 à 2008 et Président de la conférence des doyens d’UFR STAPS de 2003 à 2007. On lui doit notamment le développement de la politique d’insertion professionnelle des

étudiants de STAPS et le rapprochement

avec les branches professionnelles.

De 2003 à 2005, il présida le Réseau européen des institutions en sciences de l’activité physique.

Chargé de mission interministériel par Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé, à plusieurs reprises depuis 2007, il est notamment l’auteur du rapport sur la réorganisation de l’offre de formation aux métiers de l’activité physique, remis au gouvernement en juin 2008. Il a contribué également au rapport remis à la Ministre de la Santé « Retrouver sa liberté de mouvement » sur le rôle de l’activité physique dans le développement et la préservation de la santé. Il est membre du Programme National Nutrition Santé (PNNS) et président de comité de visite à l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES).

Jean Bertsch est l’auteur de 50 publications scientifiques et ouvrages parmi lesquels un livre paru en février 2009 aux éditions

P.U.F : « l’estime de soi : une controverse éducative. »

Président du réseau européen des institutions en sciences de l’activité physique de 2003 à 2005, il contribua, au moment de l’élargissement de l’Union Européenne à 25 en 2005, à l’intégration des universités et instituts des pays de l’ancien bloc de l’Est. Il est le promoteur du réseau universitaire en sciences du sport des pays riverains de la Méditerranée.

Engagé dans la vie publique, il est maire-adjoint de Gif-sur-Yvette (Essonne) et délégué communautaire à la communauté d’agglomération du plateau de Saclay (CAPS) depuis mars 2008.

Jean Bertsch est Chevalier de la Légion d’Honneur et Chevalier des Palmes Académiques.

est nommé directeur de l’agence 2e2f

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directeur adjoint de l’agence 2e2fS ébastien Thierr y

Sébastien Thierry a été nommé directeur adjoint de l’agence Europe-Education-Formation France. Il a pris ses fonctions le 1er septembre 2009.

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ommée directrice des relations européennes

et internationales et de la coopération (DREIC), aux ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche, Sonia Dubourg-Lavroff revient sur quelques grandes lignes de sa gouvernance.

« Une période de six années permet de concevoir, de mettre en œuvre et d’évaluer les mesures de gouvernance. Un bilan doit être fait lorsque l’on quitte des fonctions de direction pour… en prendre d’autres.

En septembre 2003, l’agence dite Socrates-Leonardo vivait une certaine crise de confiance. Celle-ci tenait à une relation de faible qualité avec tous les acteurs institutionnels de son environnement immédiat, qu’il s’agisse des tutelles, des services déconcentrés des ministères, des

autres opérateurs nationaux et de la Commission européenne.

Mon premier objectif fut de les améliorer en restaurant confiance et collaboration fructueuse.

J’évoquerai aussi les medias avec lesquels nous avons instauré une relation étroite et professionnelle.

Ce changement ne pouvait trouver une certaine légitimité qu’en se fondant sur une réflexion globale de notre organisation interne et de son fonctionnement. Nous nous sommes appuyés sur les préconisations des auditeurs et inspecteurs qui se sont penchés sur nos missions.

Ce fut une expérience fructueuse de remise en question de certaines habitudes, d’évacuation de scories administratives et plus globalement, de recherche d’une meilleure qualité de service pour nos usagers.

Ces efforts ont été menés par une équipe toute préoccupée par le bien commun et capable d’analyser ses pratiques. En 2008, une certification ISO 9001 a couronné notre travail d’équipe. Elle vient d’être élargie à de nouvelles actions et se poursuivra sur l’ensemble du périmètre des activités de l’agence.

J’ai vécu l’accession aux fonctions de DREIC comme une grande marque de confiance, la reconnaissance sans doute d’un

parcours personnel mais surtout de la place de la dimension européenne dans l’éducation en France. Je ne l’oublierai pas.

A ma place, je défendrai l’accès de tous à l’opportunité internationale et l’intégrité de la mission d’éducation. Les dossiers sont nombreux. Laissons le temps et la réflexion infléchir ma fonction.

Si on me demandait quel est mon plus beau souvenir à l’agence, je ne saurai répondre ainsi. Ce fut une période intense, exigeante et fraternelle. J’ai fait quelques progrès grâce à une formidable équipe. Je continuerai à travailler avec elle.

Le succès du travail en équipe : être soi-même par sincérité et devenir autre par l’écoute et la modération des passions. »

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Sonia Dubourg-Lavroff

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rejoint la DREIC comme directrice

Le succès du travail en équipe : être soi-même par sincérité et devenir autre par l’écoute et la modération des passions.

...De 2002 à 2006, il fut responsable du service Leonardo Grands projets à l’agence Europe-Education-Formation France.

Jusqu’au 1er septembre, il était membre du Conseil d’Orientation de l’agence et du groupe de travail de la Direction Générale « Education et Culture » sur la

mobilité des apprentis ainsi que du Stakeholder’s forum sur l’avenir de la politique européenne d’éducation et de formation (2010-2020).

Il est l’auteur d’une étude conduite en 2007 : L’agence 2e2f et les Régions françaises : quelle coopération ?

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Christian Roger. Sais-tu, Paddy, que j’ai toujours gardé à portée de main le texte que tu m’avais donné d’une très belle intervention de toi, en un lieu que j’ignore, en 1997 ou 1998, période de cogitations intenses et d’espoirs fous sur la seconde phase des programmes Socrates et Leonardo da Vinci, à l’échéance de l’an 2000 ? Qui aime bien châtie bien. Amoureux de l’Europe et des Européens, tu y tenais ces propos un peu rudes : « J’ai aujourd’hui la ferme conviction que la Commission a choisi la mauvaise approche pour son soutien à l’éducation et à la formation, c’est-à-dire, pour parler crûment, en articulant toute sa politique autour de son robinet à subventions. Si le grand objectif est bien en effet de créer les conditions d’échanges d’expériences et d’apprentissages réciproques – ce qui est pour moi la seule définition acceptable de la dimension européenne –, alors on doit résolument construire autre chose ».

La déesse Europe est-elle enfin pour toi plus proche aujourd’hui des besoins réels du terrain, là où se fabriquent et se vivent au quotidien l’éducation et la formation professionnelle ?

Paddy Carpenter. Depuis que j’ai quitté Camelot – ou Bruxelles, puisque le lieu est plus connu sous ce nom – et redécouvert le quotidien du terrain, je dois admettre que peu de besoins réels de mon environnement semblent reliés à ce que toi et moi faisions là-bas au nom de l’Europe, en notre qualité de moines-soldats. Le signal qu’émettent ces programmes diminue sérieusement quand on s’éloigne de la Commission. Ils demeurent sans doute un concept trop abstrait, peut-être même trop idéaliste, qui manque toujours de pertinence et de proximité. Y compris ici, dans ce pays fondateur de l’Europe communautaire. Je suis convaincu que les dispositifs existants

Treize années directeur-adjoint puis directeur par intérim, Christian Roger quitte l’agence lors de cette rentrée pour prendre sa retraite. Il s’entretient ici en toute liberté avec Paddy Carpenter, complice britannique depuis son détachement au bureau d’assistance technique Socrates et Jeunesse auprès de la Commission européenne à Bruxelles, en 1995-1996.

Libre dialogue entre deux moines-soldatsde l’EuropeHumour, malice et convictions !

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doivent être déployés beaucoup plus près des publics appelés à en bénéficier. Il ne suffit pas de mettre en place des agences nationales : tu sais aussi bien que moi qu’information et soutien doivent être proposés

aux projets de manière beaucoup plus localisée.

C.R. : tu as beaucoup regretté, que les programmes Socrates et Leonardo da

Vinci de première génération (1995-1999) ne laissent pas place en 2000, comme on

l’avait voulu et imaginé, à un grand programme intégré fédérateur, faisant lien entre les différents temps de l’éducation et de la formation, tout au long de la vie. Le programme actuel te donne-t-il au moins satisfaction sur ce point ?

P.C. : son nom nous rappelle que l’éducation et la formation sont des processus imbriqués et continus, durant toute la vie. Du moins devrait-il en être ainsi. Bien sûr, des progrès ont été réalisés et Erasmus a intégré le lexique courant de toutes les langues européennes. « Il a fait un Erasmus en Espagne », disent fièrement des parents de leur petit Willy et, bien que Comenius soit moins célèbre, ce programme a néanmoins fait se rencontrer nombre d’enseignants et ouvert des milliers de fenêtres. Cependant, si les ministères de l’éducation ne se décident pas à renoncer enfin à leur jardin secret pour en faire un parc public, il faudra plus d’une génération pour entrer dans une forme de processus de Bologne au niveau scolaire. Avec plus de 340 000 établissements scolaires en Europe, il nous reste une grande distance à parcourir !

Historiquement, le problème de ce programme, c’est qu’il ressortit davantage à la juxtaposition qu’à l’intégration. Je me souviens ainsi de programmes passés dédiés à tel ou tel aspect de l’éducation et de la formation qui ont complètement disparu : Petra, Force, Elise, Iris, Comett, etc. ont eu la vie brève d’un cochon d’Inde ou d’un hamster, et leur

tombe ne marque pas plus le paysage que celle d’animaux de compagnie bien aimés enterrés au fond du jardin. C’est qu’à cette époque nous étions contraints de construire la maison depuis l’intérieur. Quand la législation l’autorisait ou qu’elle pouvait être contournée, une pièce supplémentaire était ajoutée, mais personne ne s’aventurait à dessiner un plan d’ensemble ou imaginer une stratégie globale – ou bien, si c’était le cas, disons que cela ne sautait pas aux yeux. Chaque programme avait donc ainsi sa petite chambre ou son cagibi. De temps en temps, on abattait une cloison entre deux pièces pour dégager un espace « traversant ». Le mot à la mode est ainsi devenu « synergie », sans quoi personne n’aurait pu trouver son chemin dans une maison sans circulation entre les pièces.

C.R. : tu as été de très nombreuses années au cœur de la genèse de ces programmes, au Royaume-Uni

puis à Bruxelles. Quelles en ont été pour toi les satisfactions, les joies, les déceptions peut-être ? Que penses-tu, rétrospectivement, de ta traversée fantastique du Channel, pour rejoindre la lumineuse Babylone communautaire, Porte des dieux ?

P.C. : je garde de mon passage à Bruxelles le souvenir mêlé de l’excitation d’être admis au poste

de commandement de ce grand vaisseau nommé Europe, et de la forte déception qui a ensuite caractérisé une bonne partie de mon travail dans l’arène communautaire. A Londres, j’adorais mon travail dans le secteur international de l’éducation, où je jouissais d’une certaine autonomie pour développer toutes sortes de projets et de programmes de soutien aux établissements scolaires, pour leur faire ouvrir portes et fenêtres sur le reste du monde. Parti à Bruxelles porteur de ces rêves et de ces projets, je me suis bien vite retrouvé dans le presse-citron réservé aux experts nationaux, pour exprimer le jus de leur expérience. Je dois cependant à l’honnêteté de dire que les deux premières années, celles de la création de Lingua –, ont été une vraie lune de miel, que j’ai appelée à l’époque mon crocus d’automne professionnel. ...

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Nous avons écrit pas moins de dix-sept versions différentes du futur programme de langues ! J’étais heureux de travailler tard tous les soirs - jusqu’à ce que les agents d’entretien me jettent dehors ! -, et me sentais privilégié et reconnaissant, même sans statut, d’être impliqué dans cette grande aventure transnationale.

C.R. : le moine-soldat Candide vit-il aujourd’hui vraiment retiré dans son monastère bourguignon, pour y cultiver tranquillement son jardin auprès de Cunégonde, loin de l’Europe et du monde ?

P.C. : oui et non… Essentiellement non, bien sûr ! Oui parce que je suis maintenant retraité et retiré en France, pays fier à juste titre d’avoir été un – sinon le – père fondateur de ce noble projet européen. Non, parce que je continue de croire indéfectiblement et activement à l’Europe. Mais, pour être honnête, je ne vois pas réellement ici de différence d’attitude envers l’Europe, par rapport à ce que j’ai pu vivre en Angleterre ou en Belgique.

Cela dit, j’ai énormément d’éléments positifs à porter au crédit des projets européens, y compris dans le domaine de l’éducation et de la formation. Je demeure l’incurable idéaliste de mes origines –

idéalisme d’un enfant évacué de Londres pendant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, celui de ma jeunesse et de ma première expérience de professeur de langues dans l’est londonien.

Dans les années soixante, j’ai dû survivre à deux ou trois vétos opposés à la demande tardive d’adhésion du Royaume-Uni au club européen, d’où ma grande sympathie aujourd’hui pour nos amis Turcs. Et puis, quand je pense aux magnifiques résultats de certains projets européens, franchement, je peux encore être ému jusqu’aux larmes ! C’est ainsi avec émotion que je me souviens de l’époque

où la région la plus riche du Portugal était plus pauvre que le plus pauvre des länder de la République fédérale d’Allemagne. L’Irlande, pays de mon père, était dans une situation semblable. Les choses ont considérablement évolué depuis, même si on oublie facilement aujourd’hui que c’est

grâce à l’Europe communautaire. Ainsi de l’accord historique entre les communautés d’Irlande du Nord, de l’aide à la résolution des conflits entre les pays de l’ancienne Yougoslavie et de l’adhésion des républiques baltes de l’ancienne union soviétique. Combien de conflits ont été résolus depuis que l’Union assume une médiation rassurante !

Combien de conflits ont été résolus depuis que l’Union assume une médiation rassurante !

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ls sont au nombre de 26 sur le territoire français, issus de divers milieux

professionnels, experts en questions européennes et tous convaincus qu’ils peuvent apporter un peu d’humanité et de proximité à vos questions. Il suffit de les contacter directement pour solliciter leur intervention bénévole à un débat, une conférence ou une action de formation sur l’Europe.

Geneviève Lecamp, membre du team, a épousé dit-elle, l’Europe pour le meilleur :

« Si l’élaboration des parcours éducatifs et de formation tend désormais à s’appuyer sur un meilleur dialogue des savoirs, la construction européenne et la diversité des cultures des pays de l’U.E. en constituent, à l’évidence, une des pierres angulaires. Trois réseaux d’expertise disséminés sur l’ensemble du territoire national peuvent vous prêter concours pour organiser des conférences-débats et des réunions thématiques en lien avec vos projets ou vos enseignements.

Dans une société à la recherche d’une nouvelle échelle des valeurs, des femmes et des hommes de tous bords s’investissent dans des missions d’intérêt général au-delà de leurs activités professionnelles. A l’Europe des initiés, certains – dont les membres bénévoles du réseau français de conférenciers Team Europe de la Commission européenne – répondent par le partage de leurs domaines de spécialisation, au motif que l’économie de la connaissance se construit aussi par des liens non marchands et la confrontation des faits et des idées.

Alors, qui sont ces missi dominici qui, loin d’une vision propagandiste, parcourent nos villes et nos campagnes ? Ils ont épousé l’Europe pour le pire … et surtout le meilleur, qui s’est imposée à eux dans leur carrière respective pour faire fi de quelques frilosités ambiantes et surtout enclencher une culture

de l’altérité et de la créativité. Plus prosaïquement, ces économistes, juristes, développeurs et autres professionnels d’aujourd’hui se jouent des frontières pour mieux apprendre à les domestiquer.

La représentation permanente en France de la Commission européenne tient portes ouvertes toute l’année. Pour Laurence de Richemont, chef adjoint, « il est essentiel de développer des liens avec la communauté éducative et de soutenir les initiatives de la société civile ». Toute demande d’accueil de petits groupes est bienvenue pour un debriefing sur les résultats d’un Conseil, l’état de l’art d’une politique communautaire. La représentation peut également faciliter les contacts à Bruxelles pour les enseignants qui souhaiteraient se rendre au siège de la Commission dans le cadre des visites organisées à leur intention.

Enfin, dans une liste non exhaustive des services de support, les 56 relais d’information Europe Direct et les 48 centres de documentation européenne répartis sur le territoire français exercent une fonction d’animation à destination des différents « publics ». Cherchez l’Europe humaine, elle viendra à vous … »

LES BONS CONTACT « EUROPE » EN FRANCE :

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le réseau des conférenciers

de la Commission européenne

Représentation en France de la Commission européenne : 288 Boulevard Saint-Germain, 75007 – Paris Tél. : 01 40 63 38 00

Team Europe France : www.europa.eu/france/proxi/team_europe_fr.htm

« Europe Direct » : 56 centres d’information sur l’Europe en France : www.europa.eu/france/proxi/reseau_europe-direct_fr.htm

48 centres de documentation européenne dans les universités françaises : http://ec.europa.eu/france/proxi/reseau_cde_.htlm

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omenius Regio offre des perspectives tout à fait nouvelles de coopération régionale

pour que collectivités territoriales d’Europe et monde éducatif construisent ensemble l’école de demain.

Adam Pokorny, qui pilote l’unité Comenius à la Direction générale « Education et Culture » de la Commission européenne, est optimiste sur l’avenir de ces partenariats de nouvelle génération qui élargissent considérablement la palette du programme Comenius.

Soleo : L’idée de « Regio » a été avancée par le Parlement européen dès 2005. Quels en sont les acteurs et les enjeux ?

Adam Pokorny : « A la demande de madame Doris Pack, députée européenne et rapporteur sur le programme Education et Formation Tout au Long de la Vie, le Parlement européen a suggéré de modifier la proposition de décision pendant la procédure de codécision. Cette proposition, acceptée par le Conseil de l’Union européenne et par la Commission européenne, a permis d’introduire, au sein des partenariats Comenius, une coopération éducative entre régions transfrontalières.

La mise en œuvre de Comenius Regio a été assurée par un groupe de travail rassemblant un certain nombre d’acteurs-clés dans chaque pays participant : des agences nationales, des ministères, des membres du Comité des régions et de différentes associations européennes. Cette nouvelle coopération Regio rappelle l’importance des responsabilités des collectivités territoriales en matière d’enseignement scolaire, et les invite à entrer pleinement dans la coopération européenne, en échangeant expériences et bonnes pratiques.

Ce programme veut prouver que les établissements scolaires ne sont pas des entités isolées, mais coopèrent de plus en plus avec des partenaires extérieurs : une bibliothèque, un club de sports, une organisation de jeunes, un institut de formation des enseignants. Les occasions d’apprentissage informel et non-formel relèvent des options éducatives proposées aux élèves par une région ou une municipalité.

Il peut s’avérer plus efficace de résoudre certains problèmes tels que l’intégration scolaire des enfants issus de l’immigration, le développement de l’esprit d’entreprise ou encore la réduction de la sortie prématurée du système éducatif, avec l’appui de partenaires non-scolaires, locaux ou régionaux ».

S. : Quel est le bilan du premier appel à candidature ?

A. P. : De nombreuses régions européennes se montrent très intéressées et les premiers résultats de l’appel à candidatures 2009 sont assez prometteurs. 448 régions européennes ont sollicité un financement, pour appréhender des questions aussi diverses que le départ précoce de l’école ou la transition école-emploi. Le concept est ambitieux, certes, mais nous avons reçu beaucoup de réactions positives et nous sommes très optimistes pour l’avenir de Comenius Regio. Nous pensons que cette action va enrichir la coopération européenne dans le secteur scolaire et qu’elle apportera aux collectivités territoriales, les financements nécessaires pour améliorer les possibilités d’éducation des enfants d’ âge scolaire ».

et suscite l’engouement des régions d’Europe

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Comenius Regio a tout juste un an

pour trouver des partenaires à une candidature Comenius regio, consulter la base de données du Conseil de l’Europe :

http://www.loreg.coe.int/more

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De l’utilité des Régions d’Europe

à Bruxelles

Catalogne & Ile-de-France

La Catalogne : exemple d’une région

européenne qui décide de sa politique éducative en

affirmant une forte présence à Bruxelles

La Catalogne est, historiquement, parmi les 17 Communautés autonomes d’Espagne, l’une des plus dynamiques, avec des compétences très vastes en matière politique, économique, éducative et de recherche. Ses pouvoirs législatifs lui permettent, comme les autres régions autonomes d’Espagne, de peser à tous les niveaux du système éducatif catalan. Sa représentation permanente à Bruxelles et ses relations avec les régions d’Europe n’en sont que plus actives et attentives. Mireia Solé Llort, Directrice de la Délégation du Gouvernement de la Catalogne auprès de l’Union Européenne s’en explique.

Les compétences de la région en matière d’éducation

« Les régions européennes installées de façon permanente à Bruxelles peuvent influencer les décisions communautaires de différentes manières. D’un côté, elles sont représentées au Comité

des régions* qui joue un rôle consultatif auprès des institutions avec un pouvoir législatif. Outre les sessions plénières où sont adoptés les avis et les résolutions, il est important de suivre l’évolution des travaux des différentes commissions, notamment celles liées à la culture, l’éducation et la recherche. Le système espagnol veut que tous les six mois une région (ou Comunidad Autónoma), représente le reste des 17 régions, en participant au Conseil et aux groupes de travail. De la même façon, les régions espagnoles participent au processus de comitologie** à travers un système très similaire.

En exerçant intégralement les pouvoirs législatifs et réglementaires et la fonction exécutive, la Generalitat (Gouvernement de Catalogne) établit ses politiques propres dans les domaines de l’enseignement obligatoire, non-obligatoire, post-obligatoire et universitaire. Nos compétences exclusives comprennent notamment l’élaboration des programmes éducatifs du premier cycle, la réglementation des établissements et du corps professoral ; l’inspection et l’évaluation interne du système éducatif, l’innovation et la

recherche, les expérimentations éducatives et la formation continue. Par ailleurs, la Generalitat exerce ses compétences exclusives sur la normalisation linguistique de la langue catalane, très présente dans le système éducatif, ce qui permet aux enfants de la région d’être complètement bilingues, en catalan et en espagnol, à un âge très précoce, sans préjudice pour leur langue maternelle. En matière d’enseignement supérieur, la région exerce aussi des compétences exclusives, notamment sur la programmation et la coordination du système universitaire catalan, la coordination des procédures d’accès à l’université, le cadre juridique des titres propres, ainsi que la réglementation et la gestion du système de bourses.

Mireia Solé Llort

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Une dynamique de réseaux avec les autres régions d’Europe

La Catalogne est membre de deux réseaux régionaux en matière d’apprentissage tout au long de la vie : l’Association européenne d’autorités régionales et locales pour l’apprentissage permanent (EARLALL), qui regroupe des régions européennes de plus de 10 pays, et la Fondation des Régions Européennes pour la Recherche en Education et Formation (FREREF), avec une forte présence des régions françaises, Auvergne, Centre, Champagne-Ardenne, Lorraine et Rhône-Alpes. Ces réseaux organisent souvent des conférences et des réunions comme ce fut le cas en septembre 2009, avec l’université d’été co-organisée avec la FREREF à Barcelone sur le thème : Apprendre tout au long de la vie et politiques régionales : quelles réponses face à la crise ? »

La Catalogne est une région

très active dans la coopération interrégionale grâce à des relations spéciales avec d’autres régions européennes, et notamment des régions aux compétences législatives, comme la Flandre en Belgique, avec laquelle le Gouvernement catalan a signé récemment un accord de coopération.

Par ailleurs, la Catalogne fait partie des organisations de coopération régionale comme les Quatre moteurs pour l’Europe*** avec le Bade-Wurtemberg (Allemagne), la Lombardie (Italie) et Rhône-Alpes, qui s’engagent pour les échanges scolaires, universitaires et de formation professionnelle. Dans ce dernier domaine, la Catalogne a des accords de coopération avec la Toscane en Italie, le Pays de Galles et la région Midi-Pyrénées.

Enfin, la Catalogne fait aussi partie de l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée avec les régions

espagnoles d’Aragon et des Îles Baléares et les régions françaises du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées. De la même manière, elle fait partie de la Communauté de travail des Pyrénées qui a mis sur pied une Commission spécifique « Formation et Recherche ».

Mireia Solé Llort

Directrice de la Délégation du Gouvernement de la Catalogne auprès de l’Union Européenne.

* Le Comité des régions

Dans le cadre du traité de Maastricht, le Comité des régions, organe consultatif, a été mis en place en 1994 pour donner une voix aux citoyens par le biais de leurs collectivités territoriales. La Commission européenne et le Conseil de l’Union ont obligation de le consulter chaque fois que des nouvelles propositions engagent le rôle du local ou du régional, notamment en matière d’éducation et de formation

**système utilisé par les Etats membres pour contrôler la Commission européenne quand celle-ci adopte des mesures d’exécution dans le cadre de la législation communautaire.

***4 moteurs pour l’Europe : http://www.4motors.eu/

L’Ile-de-France : la région qui s’est dotée

d’une politique européenne ambitieuse, aime rappeler son soutien au succès des programmes de mobilité

Erasmus et Leonardo da Vinci.

La région accorde 23 millions d’euros par an à ces actions

et nous dit l’importance que représente pour elle sa

présence à Bruxelles, pour un dialogue direct avec les

institutions européennes et sa participation à l’élaboration

des grandes décisions européennes.

« Notre structure permanente à Bruxelles : « Ile-de-France Europe » représente le Conseil régional d’Ile-de-France compétent pour les lycées, l’apprentissage et la formation professionnelle, mais également les conseils généraux de l’Essonne, de la Seine-et-Marne, de la Seine-Saint-Denis, du Val-d’Oise et du Val-de-Marne, compétents pour les collèges. Si l’Union européenne n’a qu’une compétence d’appui en matière d’éducation et de formation, elle joue un rôle primordial pour la mobilité européenne de

ces publics. Or les collectivités territoriales sont, dans de nombreux pays européens, des acteurs incontournables de la mobilité. A titre d’exemple, la Région Ile-de-France consacre 23 millions d’euros par an à cette politique. En complétant les aides européennes et en offrant un accompagnement aux bénéficiaires, les régions ont un effet multiplicateur considérable, en contribuant grandement au succès des programmes européens de mobilité tels qu’Erasmus et Leonardo da Vinci.

Françoise Chotard, directrice Ile-De-France Europe :

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l’enjeu pour nous est de faire reconnaître ce rôle

au niveau européen. Ce message commence à être entendu, comme en atteste le lancement de Comenius Regio. »

Lancés fin 2008, et soutenus par un budget annuel de 16 millions d’euros, les partenariats Comenius Regio vont favoriser la coopération régionale dans le domaine de l’enseignement scolaire et les échanges d’expériences et de bonnes pratiques entre des régions et des villes d’Europe.

La région Ile-de-France, force de proposition en réseaux

« Nous travaillons en premier lieu avec la Commission européenne qui a le pouvoir d’initiative et formule les propositions pour les futurs programmes. Avec des représentants du Conseil régional d’Ile-de-France, nous avons ainsi rencontré récemment des

responsables de la Commission,

afin de leur présenter le dispositif régional Eurostart qui permet, à la fois, en utilisant et complétant le programme Leonardo da Vinci, de faire bénéficier les apprentis d’une année scolaire de mobilité européenne. Les députés européens sont également des interlocuteurs privilégiés puisqu’ils peuvent être de très bons relais de nos points de vue. Il en est de même pour les membres du Comité des régions, organe de représentation politique de l’ensemble des collectivités territoriales européennes. Nous entretenons enfin de très bonnes relations avec la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne.

Nous travaillons tout naturellement avec les autres représentations des régions françaises et européennes, tant pour trouver des partenaires dans le cadre de projets européens que pour influencer plus activement les institutions européennes. »

Et l’après 2013 ?

« Il n’y a pas encore de discussions formelles sur le futur programme d’éducation et de formation tout au long de la vie, post 2013. Il faudra pour cela attendre 2011 et l’adoption par la Commission européenne de ses propositions législatives. La réflexion a cependant d’ores et déjà débuté et nous faisons en sorte d’y apporter notre contribution. A ce titre, la Commission européenne a lancé une consultation sur la mobilité des jeunes au mois de juillet 2009. Nos collectivités mandantes, comme de nombreuses autres, ne rateront pas cette occasion de faire entendre leur voix ».

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> Françoise CHOTARDDirectrice - Ile-de-France-Europe

Représentation de l’Ile-de-France à Bruxelles

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e Parlement européen compte vingt commissions parlementaires permanentes

spécialisées. Représentatives des tendances politiques de l’assemblée et regroupant un nombre variable de députés, elles sont chargées de la préparation des séances plénières. La commission de la culture et de l’éducation est compétente pour les questions ayant trait à la politique de l’éducation de l’Union européenne.

Marielle de Sarnez, députée européenne, a été rapporteur en 2008 de la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil établissant le programme d’action Erasmus Mundus destiné à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur et à promouvoir une coopération dynamique avec les pays tiers.

Saisir l’occasion d’être rapporteur au sein d’une commission parlementaire

Chaque député prend connaissance des programmes et des propositions que la Commission européenne s’apprête à soumettre au Parlement européen. Il peut émettre le souhait d’être rapporteur auprès du coordinateur de son groupe politique. Ses chances dépendent du nombre de députés dont dispose chaque groupe politique dans les différentes commissions parlementaires.

Pour la commission « culture et éducation », le

groupe « Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe » auquel j’appartiens, se trouvait en troisième position (par le nombre de ses députés) et, par conséquent, le troisième à pouvoir choisir un rapport. J’ai souhaité être rapporteur du projet de programme Erasmus Mundus parce qu’il apportait une dimension internationale nouvelle très intéressante pour les étudiants. J’avais été rapporteur lors de la première phase du programme (2004-2008), mon expérience pouvait donc être utile pour le suivant, (2009-2013).

Le circuit complexe de mise en route d’un programme communautaire

La commission de la culture et de l’éducation du Parlement européen est saisie dans le cadre de la procédure de codécision. Le Parlement peut alors proposer des améliorations, mais aussi des augmentations budgétaires. Ces propositions, adoptées par le Parlement en commission parlementaire puis en plénière, font l’objet de négociations avec le Conseil, en étroite collaboration avec la Commission européenne afin d’arriver à l’adoption conjointe du programme. Dans le cadre d’Erasmus Mundus, j’ai souhaité -et le Parlement m’a largement soutenue- que le budget soit augmenté de façon significative, afin que ce programme bénéficie au plus grand nombre possible d’étudiants.

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Marielle de Sarnezfidèle à Erasmus Mundus

La députée européenne a toujours pris fait et cause pour le célèbre programme de masters qui permet à des étudiants du monde entier de venir étudier en Europe pour obtenir deux, voire trois diplômes conjoints. Elle a été, à deux reprises, rapporteur du projet au Parlement européen, en 2004 et en 2008.

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Avant la rédaction d’un programme, la Commission européenne lance une procédure de consultation auprès des associations, des ONG ou de toute autre entité pouvant être impliquées dans le programme. Elle procède ensuite à une étude des consultations reçues et, sur la base de ces conclusions, rédige un projet de programme qu’elle soumet au Parlement européen dans le cadre de la procédure de codécision.

Des contacts précieux sur le terrain avec les étudiants

Lorsque le programme est mis en oeuvre, sa gestion est, dans la plupart des cas, confiée à une agence exécutive chargée de rédiger les appels d’offres et de les gérer. Un état d’avancement de l’exécution du programme est envoyé régulièrement au Parlement ainsi qu’au rapporteur.

De leur côté, les étudiants peuvent me faire part directement de leurs observations ou des difficultés rencontrées, cela me permet d’avoir une vision plus pragmatique du programme. Au cours de la rédaction de mon rapport, j’ai noué des liens étroits avec les différentes parties prenantes, comme les associations d’étudiants ou, dans le cas présent, avec l’association des étudiants Erasmus Mundus, les agences nationales, les associations européennes d’étudiants et d’enseignants. Ces contacts me sont particulièrement précieux car ils me permettent de mieux appréhender les obstacles ou les difficultés liées à telle ou telle disposition qui, dans l’absolu, pouvait paraitre adéquate.

De manière générale, le Parlement a un «droit de regard» sur l’exécution du programme, en la personne du rapporteur informé régulièrement par la Commission européenne de son exécution.

La deuxième génération d’Erasmus Mundus va monter en puissance considérablement et c’est franchement une bonne nouvelle pour l’Europe.

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Marielle de Sarnez

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Informations Erasmus Mundus :

http://www.2e2f.fr/erasmus-mundus.php

Contact Marielle de Sarnez :

[email protected]

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atricia De Smet assure la coordination des projets Erasmus au sein de l’unité

Enseignement supérieur à la direction générale Education et Culture de la Commission européenne. Responsable géographique pour la France et la Belgique, elle suit la mise en œuvre et les résultats du programme Erasmus dans ces deux pays.

« Les missions de notre direction générale s’inscrivent dans le cadre d’une coopération politique avec les États membres de l’UE, qui sont entièrement responsables de leur propre système d’éducation et de formation. Elles visent à améliorer la qualité des systèmes d’apprentissage et à offrir de meilleures opportunités à chacun, à tous les stades de la vie.

Concrètement, la Commission européenne met l’accent à la fois sur la coopération avec les autorités nationales et les parties prenantes européennes au niveau politique et la mise en œuvre de programmes de financement. Il existe une forte volonté d’interaction entre le politique et les programmes, qui se reflète dans notre organisation interne et dans mes missions ».

Des missions de terrain et des missions politiques

« J’ai des responsabilités dans des domaines qui me permettent de rester proche du terrain et de développer des actions transversales comme l’évaluation des résultats du programme, ou plus thématiques, dans le domaine de la coopération enseignement supérieur-entreprise. Rappelons à ce propos que, depuis 2007, Erasmus propose de nouvelles actions qui servent cet objectif : les stages d’étudiants qui recueillent un grand succès et les projets centralisés de coopération, moins

connus. Indépendamment du programme, je contribue à des actions plus politiques comme le suivi du processus de Lisbonne ».

Travailler en phase avec les agences nationales

« Le rôle des agences nationales est essentiel pour la réussite du programme. Ce sont elles qui, au sein du cadre fixé par la Commission, sont chargées de la mise en oeuvre des actions de mobilité et des programmes intensifs. La Commission attache beaucoup d’importance à une bonne collaboration avec les agences et une bonne connaissance du terrain. J’ai pu moi-même constater et apprécier la coopération et l’engagement des équipes Erasmus au sein des agences ».

Les points « phares » qui se dégagent pour 2014

« Ce qui a été accompli en 22 ans est énorme ! En 1987, ce sont quelque 3000 courageux étudiants qui se sont lancés dans l’aventure. En 2008, on en recense180.000, soit 60 fois plus ! Actuellement, il y a plus d’étudiants qui partent en une semaine qu’en un an, lors du lancement d’Erasmus, et plus personne ne doute de l’apport personnel et professionnel induit par une mobilité à l’étranger. Erasmus est devenu synonyme de mobilité, en ouvrant la voie à l’idée que la mobilité ne devrait plus être l’exception mais la règle ».

Erasmus à l’origine de quelques grandes réformes de l’enseignement supérieur

« Le programme a contribué à l’amélioration, à l’ouverture et à la modernisation à la fois des établissements d’enseignement supérieur et des politiques éducatives. Il conduit à l’innovation dans des domaines essentiels, comme les méthodes

Entre la Commission européenne et les Etats membres :« une méthode ouverte de coordination »

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d’enseignement et d’apprentissage, la reconnaissance des périodes d’études,

les services d’aide aux étudiants, les activités de recherche, la coopération avec les entreprises et la gestion institutionnelle. Erasmus a par ailleurs inspiré cinq des six lignes d’actions de la Déclaration de Bologne.

Dans le cadre du programme intégré Education et formation tout au long de la vie, l’une des évolutions les plus significatives d’Erasmus a été de soutenir la modernisation des universités et de sortir du monde académique en intégrant le développement de la coopération entre l’enseignement supérieur et l’entreprise ».

Un double défi pour l’Union européenne : développer de nouvelles compétences et renforcer la citoyenneté européenne

« Une large phase de consultation sera lancée pour le programme post 2013, qui tiendra compte des évolutions rapides du contexte international : la possibilité pour tous les citoyens, de se former tout au long de la vie reste une priorité. Le programme actuel EFTLV couvrant plus de 60 objectifs, on peut s’attendre à un recentrage du nouveau programme sur des objectifs moins nombreux mais plus ciblés. La mobilité, dont les bénéfices ne sont plus à

démontrer, restera une action clé. Lors de la dernière réunion ministérielle du processus de Bologne, qui a eu lieu en avril en Belgique, les ministres chargés de l’enseignement supérieur ont fixé un objectif ambitieux : d’ici 2020, 20% au moins des diplômés de l’espace européen de l’enseignement supérieur devraient avoir bénéficié d’une période d’études ou de formation à l’étranger.

On constate cependant dans les Etats membres anciens, une diminution de la demande de

mobilité pour les études et un intérêt croissant pour d’autres formes de mobilité. Le rôle d’acteurs-clés, comme les enseignants, est souligné régulièrement et mérite qu’on réfléchisse à des formes d’intervention nouvelles pour les soutenir. Le budget enfin,

devra être à la hauteur des actions et des résultats attendus ».

Une procédure de codécision

« Pour le programme 2014-2021, la Commission prendra l’initiative de rédiger une proposition de décision tenant compte de l’expérience acquise et des évaluations du programme actuel. Cette proposition de décision sera soumise à l’approbation du Conseil et du Parlement européen suivant la procédure dite de « codécision ». Instituée par le traité de Maastricht (et simplifiée par la suite) pour renforcer le poids du Parlement européen dans l’adoption de décisions et de directives dans certains domaines, elle permet à celui-ci d’adopter certains actes communautaires en partenariat avec le Conseil de l’Union européenne : les deux pouvoirs doivent s’accorder sur le texte. Cette procédure a pour effet de multiplier les contacts entre le Parlement et le Conseil, les co-législateurs, ainsi qu’avec la Commission européenne. L’adoption du programme post 2013 se fera en parallèle avec l’adoption des nouvelles perspectives financières pour la période 2014-2021 ».

En savoir plus :

> schéma d’une procédure de codécision : http://ec.europa.eu/codecision/stepbystep/diagram_fr.htm

> étude sur l’impact du programme Eramus : http://ec.europa.eu/education/erasmus/doc924_en.htm)

> Consulter le livre vert : Promouvoir la mobilité des jeunes à des fins d’apprentissage

http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/consult/mobility_fr.html 17

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Patricia De Smet

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action accorde une attention particulière à

des publics ayant des besoins de formation plus importants : publics n’ayant pas acquis de qualification de base pour diverses raisons, personnes vivant en milieu rural éloignés des centres de formation, ou n’ayant jamais été scolarisés, publics défavorisés pour des causes socio-économiques, adultes en milieu pénitentiaire.

Les seniors tirent, eux aussi, parti des apports de Grundtvig pour parfaire leur connaissance en langues, s’adapter aux nouvelles technologies ou vivre des expériences intergénérationnelles. Ils participent ainsi à une citoyenneté active par des actions de solidarité à dimension sociale et culturelle. Pour exemple, le projet intergénérationnel Teddybear a impliqué des personnes de plus de 50 ans, en difficulté ou atteintes de pathologies telles que la maladie d’Alzheimer pour qu’elles racontent leur vie à des enfants d’écoles primaires ; Joyfll, un projet de cours de langues pour grands-parents et leurs petits enfants ou encore ce projet de réseau informatique européen pour l’accès des personnes âgées à l’internet.

Les thématiques des projets sont riches et novatrices et profitent autant aux apprenants qu’aux formateurs pour adultes qui dans le cadre de partenariats éducatifs rencontrent leurs homologues européens pour mutualiser les bonnes pratiques et échanger de l’innovation en matière de formation. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter la brochure des meilleurs projets européens éditée par la Commission européenne « Grundtvig, Projets réussis, l’Europe ouvre des possibilités »* une publication à laquelle a participé Anne Vanden Bulcke, desk officer - chargée de mission- à l’unité Grundtvig de la Commission européenne :

« L’Europe connaît aujourd’hui une transformation majeure. La connaissance et l’innovation sont les atouts les plus précieux de l’Union dans l’économie mondiale actuelle. Le programme éducation et formation tout au long de la vie encourage les individus, à tous les stades de leur vie, à se saisir d’opportunités d’apprentissage stimulantes à travers l’Europe. Nos meilleurs témoins sont les bénéficiaires de Grundtvig sur le terrain : beaucoup admettent que

la participation au programme a eu un impact considérable sur leur comportement professionnel, voire même a changé radicalement leur carrière. L’énorme potentiel de la mobilité transnationale et de la coopération par des partenariats est indiscutable. Écoutons un bénéficiaire estonien : «il s’agit d’apprendre des choses que vous ne pouvez pas apprendre dans des livres, il faut le vivre soi-même.»

Anne Vanden Bulcke (qui parle six langues) sillonne l’Europe, de la Scandinavie à la Croatie, à la rencontre des bénéficiaires des projets Grundtvig qui devront passer à la vitesse supérieure dans le prochain programme 2014-2020 et profiter à un plus grand nombre de citoyens : « les défis majeurs à relever seront plus que jamais coopération entre l’éducation, la formation et le monde de l’emploi et des services, à un niveau local, régional, européen et avec le reste du monde ».

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Grundtvig,

Anne Vanden Bulcke

Lancée en 2000 pour promouvoir la dimension européenne de l’éducation et la formation tout au long de la vie, l’action Grundtvig s’adresse à tous les publics adultes pour leur permettre d’acquérir de nouvelles connaissances ou d’enrichir leurs compétences, à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la formation, formelle, non formelle, informelle.

Avec Anne Vanden Bulcke, Desk officer Grundtvig à Bruxelles

le programme d’éducation des adultes en plein essor

* Brochure Grundtvig-éducation des adultes. Histoire de réussites européennes :

http://tinyurl.com/n8hg3s

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Et aussi, en continu...

Soleo sur le web !

Le magazine électronique des programmes européens d’éducation et de formation professionnelle tout au long

de la vie

http://soleoweb.2e2f.fr

SOLEOweb

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SOLEO

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Le magazine de l ’agence Europ e -Educ ation-Formation France S eptembre 2009.