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Soleo 28 - Octobre 2011

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Soleo 28, magazine de l'agence Europe-Education-Formation France

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2e2f.fr

Magazine de l'Agence Europe-Education-Formation France

N°28

Langues

Octobre 2011Magazine de l'Agence Europe-Education-Formation France

N°28Octobre 2011

EUROPE la force des

Alain JuppéLuc ChatelFrédéric MitterrandLaurent WauquiezJean Leonetti

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EDITOAntoine Godbert, directeurAgence Europe-Education-Formation-France

GRANDS ENTRETIENSQuelles mesures de politique publique pour les langues ?Les réponses d’Alain Juppé de Luc Chatel de Frédéric Mitterrand de Laurent Wauquiez de Jean Leonetti

ZOOMEUROPE - LA FORCE DES LANGUES

Présidence polonaise de l’Union : « Langues : ma façon de réussir » ! Anna Atlas Des Européens multilingues : une priorité 2020. Emmanuelle Gardan Coiffure- Hôtellerie/Restauration : des métiers qui s’exportent, des compétences linguistiques appréciées. Estelle Duprat et Patrice Delègue Mobilité des élèves et compétences acquises. Susanna Major La langue des signes : une lente reconnaissance. Nadia Chemoun et Christophe Giner Comenius Regio. Le Conseil Général des Hautes-Alpes s’engage Les métiers parlent les langues. Bernadette Thomas La force des langues. L'exemple de la Lettonie. Linda Kurzemniece

DANS LES COULISSES DE L'AGENCE L’évaluation des projets européens, une responsabilitéde l’Agence. Florence Bobillon

PLUS D’EUROPE ET D’INTERNATIONAL Parler les langues : que font nos voisins ? 12 directeurs d’Agences européennes ont répondu à Soleo Futur programme 2014-2020 : plus ambitieux, plus simple, plus ouvert sur le monde. Christelle Coët-Amette

L'ESSENTIELAppel à proposition 2012. Comment s’y préparer ? Patrice Delègue

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Sommaire

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N° 28 OCT. 2011

La crise qui secoue les finances mondiales depuis plusieurs mois et défie les solidarités européennes est apparue pour beaucoup comme une opportunité miraculeuse de lancer un appel au repli sur soi. Affirmons-le clairement :

cette vision peureuse et à contre-courant de la marche de notre siècle se doit d’être combattue par tous ceux qui croient que l’Education et la Formation sont les meilleurs moteurs de l’avancée humaine.

Quelle qu’en soient ses aléas, la mondialisation des échanges au XXIème siècle constitue, en effet, une tendance de fond dont les experts de l’Histoire globale nous montrent qu’elle n’est que le retour d’une évolution qui s’imposait déjà au début du 1er millénaire, au XIIIème ou au XVIIème siècle. L’ignorer serait mettre en danger cette nécessité que l’Europe et la France poursuivent leur marche en avant et mettent tout en œuvre pour renforcer à l’échelle mondiale leur pouvoir d’attractivité.

La mondialisation des échanges, qu’ils soient humains ou commerciaux, n’implique cependant pas l’inéluctabilité de l’uniformisation culturelle et, en particulier, l’oubli de cette richesse unique que représente la palette des langues universelles.

Certes, il est fondamental que les Français puissent, de mieux en mieux, s’exprimer en anglais. Non pas pour renier totalement Rivarol et sa reconnaissance dans son Discours de l’universalité de la langue française de 1783, du poids spécifique et de la grandeur de la langue française, mais pour être en mesure de communiquer simplement en tous lieux de la planète. Sachons être pragmatique : plus tôt l’anglais est connu - ce qui implique d’y songer dès la maternelle - plus efficace peut ensuite être l’apprentissage de deux langues étrangères, une européenne, une utilisée dans un des grands pôles de notre monde, passeport essentiel pour pouvoir bénéficier de la mondialisation et non la subir. L’exemple de la Lettonie, champion européen de l’apprentissage des langues que vous allez découvrir dans ce numéro spécial, nous le rappelle.Les Français ont l’habitude de se stigmatiser dans le domaine de l’apprentissage des langues. C’est probablement d’ailleurs davantage un fait générationnel qu’une vérité établie car les plus jeunes refusent cette

inhibition dans le dialogue oral qui a souvent entravé le développement des compétences linguistiques. La réalité est en fait que nous sommes ni bons ni mauvais dans les classements européens. Juste moyens. Et qu’il est sans doute temps d’agir pour passer un cap.

Dans ce contexte, le Comité des langues mis en place par le Ministre de l’Education nationale au printemps et qui rendra son rapport cet automne ouvrira sans nul doute des pistes nouvelles. L’agence a d’ailleurs fortement contribué à apporter son expérience à son comité technique. Mais tous les sujets ne pourront être abordés dans son rapport final.

L’apprentissage des langues étrangères est pourtant un dossier majeur de l'enseignement tout au long de la vie. Certes, les experts ont montré qu’il était plus aisé d’apprendre une langue dans la prime enfance plutôt qu’au quatrième âge, mais il est toujours possible de se lancer dans la joie de la découverte d’une langue à n’importe quel âge de la vie afin d’améliorer ses capacités à communiquer et à s’ouvrir à d’autres cultures.

Cette dimension de pierre angulaire de l’Éducation Tout au Long de la Vie qu’est l’acquisition de compétences linguistiques a conduit l'Agence à lancer un débat de grande ampleur autour des mesures de politiques publiques les plus efficaces pour avancer sur ce terrain essentiel pour l’avenir de l’Europe.

Plusieurs membres du gouvernement ont souhaité y participer. Nous leur en sommes très reconnaissants. D'autres personnalités s'exprimeront dans les prochaines semaines sur notre site Internet.

A la suite de la conférence de Varsovie sur le multilinguisme du 28 et 29 septembre dernier, la présidence polonaise de l’Union européenne a, elle, lancé un mouvement important, après plusieurs années d’atonie communautaire sur le sujet. La déclaration de Varsovie a lancé une nouvelle étape.Nous sommes déterminés à la relayer et à la poursuivre à l’échelle française. Un groupe de travail coordonné par l’Agence sur la continuité de l’enseignement linguistique entre les différents moments de l’acquisition des compétences (enseignements primaire, secondaire, supérieur, et formation continue) va démarrer dès cet automne. Le 3 février 2012, la cérémonie de remise des Labels des Labels européens au salon Expolangues constituera aussi une superbe occasion de sensibiliser l’opinion et de rappeler que dans le domaine de l’enseignement des langues, rien n’est jamais bloqué, mais qu’au contraire, les innovations pédagogiques abondent. Et nous serons attentifs aux critères qui seront retenus l’an prochain au niveau communautaire pour le développement du multilinguisme et de l’enseignement des langues étrangères à la suite de l’étude européenne sur les compétences en langues, Surveylangue.

Il y a un quart de siècle, Claude Hagège ouvrait son Français et les siècles, en rappelant que « l'histoire toute continue des représentations que l'on s'est faites d'une langue, dessine le profil d'un État et des mentalités qu'il façonne ». Veiller au développement quantitatif et qualitatif de l’enseignement des langues étrangères, c’est donc aussi penser l’Europe et assurer son futur parmi l’ensemble des grands pôles mondiaux qui émergent, s’affirment et échangent en ce début de siècle. La langue n'est pas uniquement une affaire de spécialistes. C'est avant tout une cause nationale. g

Antoine GODBERTDirecteur, Agence Europe-Education-Formation-France

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Edito

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Soleo GRANDS ENTRETIENS

Attachement à la langue française et à la francophonie qui ne peut se concevoir sans la pratique des langues étrangères ; poursuite de l’ambitieux projet européen ; aspiration profonde des jeunes à circuler, étudier, travailler dans un autre État que le leur. Rôle essentiel de l’Agence 2e2f comme vivier expérimental du multilin-guisme. Ce sont là quelques-uns des axes dans les réponses qu’ont accepté de don-ner cinq ministres français à la question :

« Quelle serait, de votre point de vue, la mesure de politique publique, natio-nale et européenne, la plus efficace, pour encourager l’enseignement et la pratique des langues ? »

Alain JUPPÉMinistre d'Etat, ministre des

Affaires étrangères et européennes

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La pratique des langues est un véritable enjeu pour la jeunesse de notre pays : c’est essentiel pour favoriser son insertion professionnelle, mais c’est aussi une priorité culturelle. Je suis profondément attaché à la langue fran-çaise et à la francophonie, qui sont des vec-

teurs majeurs de l’influence extérieure de la France et de la diffusion de notre culture. Mais l’intérêt pour la langue française ne peut plus se concevoir sans le développement en France de la pratique des langues étrangères. Il faut défendre le français par tous les moyens, mais aussi savoir s’exprimer, lire et écrire dans d’autres langues.

Aujourd’hui, le développement et le renouvellement de notre apprentissage des langues passent principalement par les échanges d’étudiants et de jeunes professionnels. Les dispositifs existants au niveau européen contribuent

particulièrement à cet objectif : avec les programmes Erasmus (depuis 1987) et Erasmus Mundus (depuis 2004), l'Union Européenne favorise le multilinguisme et a per-mis à plus de deux millions d'étudiants et d'enseignants européens d'étudier ou d'enseigner dans une université de l'Union ou hors de l’Union.De la même façon, le ministère des Affaires étrangères et européennes développe un vaste programme de coopéra-tion universitaire, qui permet à la France d’accueillir de nombreux étudiants mais également de soutenir les cur-sus de jeunes français à l’étranger. C’est aussi l’objet de l’Agence 2e2f à Bordeaux, qui favorise les échanges uni-versitaires et professionnels.

C’est ainsi que se créent de vrais liens binationaux et que se croisent les cultures. C’est ainsi que nous développerons l’apprentissage des langues. g

« L’APPRENTISSAGE DES LANGUES PASSE PRINCIPALEMENT PAR LES ÉCHANGES D’ÉTUDIANTS ET DE JEUNES PROFESSIONNELS »

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GRANDS ENTRETIENS Soleo

« AU MOINS DEUX LANGUES VIVANTES ÉTRANGÈRES À LA SORTIE DU LYCÉE »

La maîtrise des langues étrangères, notam-ment celle de l’anglais, est en effet une com-pétence fondamentale pour nos élèves, aussi bien dans la poursuite de leurs études que pour faciliter la recherche d’un emploi en France ou à l’étranger et favoriser les échanges.

Or, malgré toutes les innovations introduites au cours des dernières années au cœur de notre système éducatif, comme par exemple la mise en place de groupes de compé-tence pour l’enseignement des langues, force est de consta-ter que nous pouvons, que nous devons aller plus loin pour que nos enfants soient capables de comprendre et de parler avec aisance au moins deux langues vivantes étrangères à la sortie du lycée.

A mon sens, il y a deux vecteurs majeurs de progrès : d’une part la précocité de l’apprentissage et d’autre part la prio-rité à accorder à l’expression orale.Ce double enjeu est au cœur de la mission que j’ai confiée, au mois d’avril dernier, au comité stratégique pour l’ensei-gnement des langues. Présidé par Suzy Halimi, présidente honoraire de l’université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle et com-posé d’experts et de personnalités reconnues dont Claude Hagège, Claude Bébéar et le Sénateur Jacques Legendre, le comité a pour mission de faire des propositions destinées à refonder l’enseignement des langues dans notre pays, tout en veillant à respecter la pluralité linguistique.

Il me remettra au mois d’octobre un rapport d’étape puis des propositions définitives à la fin de l’année qui permettront, je le souhaite, de donner une impulsion nouvelle à l’apprentissage des langues en France, à compter de la rentrée 2012. g

Luc CHATELMinistre de l'Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative.L

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Soleo GRANDS ENTRETIENS

Frédéric MITTERRAND Ministre de la Culture et

de la Communication

Avant toute mesure propre à favoriser l'enseignement des langues dans notre pays, c'est d'une réflexion et d'un cadre stratégiques dont nous avons besoin. Ce cadre doit envisager l'ensemble de la dimension linguistique des activités

humaines - du point de vue social, économique et cultu-rel. En effet, si l'enseignement joue un rôle de premier plan dans la transmission des langues étrangères, celle-ci doit aujourd'hui beaucoup à d'autres facteurs : les technologies numériques, les expressions culturelles et artistiques, les échanges professionnels et touristiques... autant de dimensions qui placent désormais le citoyen dans un rapport constant et immédiat avec la diversité des langues du monde.

Cette situation nouvelle plaide en faveur d'une stratégie qui joue sur différents registres. Il est d'abord nécessaire de savoir parler plusieurs langues étrangères, au moins deux si l'on s'en tient aux recommandations du Conseil européen de Barcelone en 2002. En effet, penser qu'une maîtrise approximative de l'anglais - toute indispensable qu'elle soit - permet à elle seule d'affronter les défis du monde moderne est une erreur économique et un contre-sens culturel.

Il y a d'ailleurs des limites aux capacités d'apprentissage des langues : comprendre une langue - sans nécessaire-

ment être en mesure de la parler - est aussi une compé-tence utile. L'intercompréhension est de ce point de vue une approche qui ouvre de belles perspectives au pluri-linguisme, dans notre pays et en Europe. « Une Europe de polyglottes n'est pas une Europe de personnes qui parlent couramment beaucoup de langues, mais, dans le meil-leur des cas, de personnes qui peuvent se rencontrer en parlant chacune dans sa propre langue et en comprenant celle de l'autre », écrivait Umberto Eco dans La recherche de la langue parfaite dans la culture européenne. Que cette approche puisse se développer est un de mes vœux les plus chers.

Pour permettre aux idées, aux savoirs et aux imaginaires de circuler, traduire est une condition sine qua non. Facteur clé du dialogue interculturel, la traduction favorise la diffusion des idées tout en permettant aux langues de conserver leur fonctionnalité. Qu'elle soit littéraire ou technique, qu'elle s'exprime à travers le sous-titrage ou le sur-titrage, la traduction permet d'appréhender en profondeur les cultures. Elle est une priorité de mon action, tant au plan national qu'européen. J'ajoute que les métiers de la traduction – si riches et divers – gagneraient à être mieux connus de nos jeunes concitoyens. Parler, comprendre, traduire : voilà qui répond à mes yeux aux défis de nos sociétés ouvertes, et qui contribue à renforcer leur cohésion. g

« COMPRENDRE UNE LANGUE - SANS NÉCESSAIREMENT ÊTRE EN MESURE DE LA PARLER - EST AUSSI UNE COM-PÉTENCE UTILE. »

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GRANDS ENTRETIENS Soleo

La pratique d’au moins deux langues vivantes par tout citoyen européen et l’encouragement à la mobilité sont des piliers de la politique européenne des langues. La France poursuit ces objectifs et porte une grande ambition pour le multilinguisme en Europe, qui contribue à son dynamisme économique et sa richesse culturelle.

L’enseignement des langues est un élément essentiel de la réforme universitaire menée en France. Il accompagne l’ouverture internationale des établissements et les met en position de mieux répondre aux défis du XXIème siècle.

Cet enseignement est à la fois un préalable et un objectif de mobilité. Développer l’apprentissage des langues renforce la capacité de mobilité des étudiants. Pareillement, développer la mobilité contribue à l’appren-tissage des langues.

Le Plan Licence est exemplaire de ce qu’est notre ambition en matière d’offre de formation linguistique. Les compétences linguistiques figurent désormais parmi l’ensemble des connaissances qui doivent être acquises en licence. Elles le sont également en master puisque ce diplôme ne peut être délivré qu’après validation de l’aptitude à maîtriser au moins une langue vivante étrangère. Les compétences linguistiques sont également présentes en doctorat, dans le cadre de formations complémentaires et dans le cadre de l’ouverture européenne et internationale des écoles doc-torales et des cotutelles internationales de thèse.

Cette volonté de développer l’apprentissage des langues dans le supérieur s’accompagne d’une rénovation de l’enseignement des langues dans le secondaire. L’objectif de continuité tout au long de la formation, aux dif-férentes étapes des cursus scolaires et universitaires est un point essentiel auquel je suis personnellement très attentif. Les cursus doivent non seule-ment permettre de perfectionner l’apprentissage d’une langue mais aussi d’en découvrir et maîtriser d’autres.

L’Agence 2e2f, en tant qu’Agence mettant en œuvre le programme Education et Formation Tout au Long de la Vie et ses 4 sous programmes de mobilité, Comenius, Erasmus, Leonardo et Grundtvig, a un rôle essentiel au regard des besoins de cohérence et de continuité sur les enseignements de langues étrangères depuis le secondaire jusqu’à l’enseignement supérieur. Force de propositions, d’initiatives et d’expérimentations, l’agence contribuera à relever le défi de l’apprentissage des langues étrangères en France.

La pratique d’au moins deux langues vivantes par tout citoyen européen, un référentiel commun de compétences, l’encouragement à la mobilité, sont les piliers de la politique européenne des langues. La France poursuit ces objectifs et est porteuse d’une grande ambition d’une Europe du multilinguisme essentielle, tant à son avenir politique qu’à son avenir économique et culturel. g

« FORCE DE PROPOSITIONS, D’INI-TIATIVES ET D’EXPÉRIMENTATIONS, L’AGENCE 2E2F CONTRIBUERA À RELEVER LE DÉFI DE L’APPRENTIS-SAGE DES LANGUES ÉTRANGÈRES EN FRANCE »

Laurent WAUQUIEZMinistre de l’Enseignement

supérieur et de la Recherche

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Soleo GRANDS ENTRETIENS

Il y a naturellement plusieurs façons de ré-pondre à cette interrogation, tant il est vrai que la promotion de l'enseignement et de la pratique des langues incombent à une plura-lité de structures et d'intervenants : l'Education nationale naturellement, l'Union européenne, à

travers notamment le programme Education et For-mation Tout au Long de la Vie dont l'Agence 2e2f a la responsabilité, les collectivités territoriales, la société civile enfin.Dans les fonctions qui sont les miennes, je souhaite m'attacher à promouvoir d'abord la langue française et la francophonie dans les Institutions européennes et dans les Etats membres : cet effort s'appuie en par-ticulier sur le plan pluriannuel pour le français géré par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Au-delà, c'est le multilinguisme qu'il importe de dé-velopper en Europe, car c'est sans aucun doute une condition à la poursuite du projet européen. Le mul-tilinguisme est source et condition d'enrichissement, pour la mobilité et l'échange, pour le renforcement

des compétences, des qualifications et des aptitudes professionnelles, plus largement pour répondre à une aspiration profonde, notamment chez les jeunes euro-péens, à bénéficier de la liberté de circuler, d'étudier et de travailler dans un autre Etat membre que le sien.Plutôt que le recours, forcément réducteur, à un idiome unique, l'apprentissage et la maîtrise des langues de l'autre, la mobilité et les échanges de personnes, le développement des cursus de formation hors de ses propres frontières, à l'instar du programme Erasmus, sont à mon sens des facteurs déterminants pour l'ave-nir. De manière plus concrète, des mesures comme la multiplication des écoles maternelles bilingues, à l'ins-tar de ce qui a été décidé pour le français et l'alle-mand dans l'Agenda franco-allemand 2020, ou bien la diffusion sur l'ensemble des chaines de télévision des films ou séries en version originale sous-titrée sont des pistes qui pourraient contribuer à une meilleure pra-tique des langues et à une familiarisation de tous les publics à l'utilisation des langues étrangères.Dans cet ensemble, je mesure l'importance du rôle dé-volu à l'Agence 2e2f et je suis heureux de pouvoir l’as-surer de mon appui dans la conduite de son action. g

« C'EST LE MULTILINGUISME QU'IL IMPORTE DE DÉVELOP-PER EN EUROPE, CAR C'EST SANS AUCUN DOUTE UNE CONDITION À LA POURSUITE DU PROJET EUROPÉEN »

Jean LEONETTIMinistre chargé des Affaireseuropéennes.

I« Quelle serait, de votre point de vue, la mesure de politique publique, nationale et européenne, la plus efficace, pour encourager l’enseignement et la pratique des langues ? »

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ZOOM Soleo

Les langues

Plus on maîtrise les langues, plus on a de chance de trouver un emploi et plus on rend son entreprise d’accueil compétitive. Ce constat fait aujourd’hui du domaine linguistique une priorité, tant pour la Commission européenne qui rendra fin 2011 les résultats de son enquête sur les compétences linguistiques des Européens, que du côté des Etats membres de l’Union. La Pologne a donc choisi les langues comme priorité du volet éducation de sa présidence. Les initiatives d’ampleur se multiplient partout. Sans compter les apports du programme « Education et For-mation Tout au Long de la Vie ».La mobilité c’est aussi les langues !

Education, travail ou un simple voyage : quelle qu'en soit la raison, un séjour réussi dans un autre pays passe par l'apprentis-sage d'une nouvelle langue. Les langues sont aussi une des priorités de la Présidence polonaise qui souhaite donner une nouvelle impulsion à la politique de l'Union euro-péenne en la matière. Ainsi a-t-elle ac-cueilli, en partenariat avec la Commission européenne (DG Traduction et DG Educa-tion et culture), une conférence interna-tionale intitulée Compétences multilingues pour une réussite professionnelle et sociale en Europe qui s’est tenue les 28 et 29 sep-tembre dernier à Varsovie.

Le multilinguisme est souvent décrit comme faisant partie du code génétique de l'Union européenne : il constitue non seulement le patrimoine de l'Europe mais représente aussi un outil de son développement économique et social. Malgré la place importante accor-dée à l'apprentissage des langues au niveau de l'UE, les compétences linguistiques des Européens ne coïncident pas toujours avec les objectifs politiques ambitieux en la ma-tière ni avec les besoins réels du marché du travail. Qui plus est, la mobilité croissante tant éducative que professionnelle demande une véritable réforme des systèmes éduca-tifs pour qu'ils puissent préparer les citoyens européens à évoluer dans un contexte multi-culturel et multilingue. C'est pourquoi la Pré-sidence polonaise considère la question des langues comme une de ses priorités et sou-haite la porter au cœur du débat européen.

L'objectif principal de cette conférence était de montrer comment la maîtrise des langues étrangères pouvait ouvrir les pos-sibilités professionnelles des citoyens et faire avancer le progrès social. A l'issue de la conférence qui a réuni 360 participants polonais et d'autres pays européens, une déclaration finale très volontariste a été signée1. Outre une synthèse des débats de la conférence, ce document comporte plu-sieurs recommandations pour le développe-ment de la politique linguistique en Pologne et au niveau de l'UE ainsi que des lignes directrices pour la future génération des programmes de l'UE en matière d'éducation (période 2014-2020).Lors de la conférence, les débats et les ateliers thématiques ont abordé les ques-tions suivantes :• acquisition de compétences linguistiques et interculturelles dans le cadre de l'éduca-tion formelle, non formelle et informelle ;• utilisation de langues étrangères dans la communication interpersonnelle et comme outil d'intégration sociale ;• impact du marché du travail sur la demande croissante de services de traduction et de ser-vices liés aux langues, ainsi que la nécessité d'une coopération renforcée entre les entre-prises et le monde éducatif.La conférence s'inscrivait dans le cadre des manifestations célébrant le 10ème anniver-saire de la Journée européenne des Lan-gues et fut également l’occasion de remettre les récompenses du dixième concours du "Label européen des langues". g

SONT AU COEUR DE LA PRÉSIDENCE POLONAISE DU CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE

LANGUES : MA FAÇON DE RÉUSSIR !

> Anna AtłasDyrektor Programu "Uczenie sie

przez całe zycie"COMENIUS, ERASMUS, WIZYTY

STUDYJNE, ELL

Programme de la conférence :http://konferencje.frse.org.pl/

multilingualism/lang:en

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1. http://konferencje.frse.org.pl/img/Mfile/332/file.pdf

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ERASMUSCOMENIUS LEONARDO GRUNDTVIG TRANSVERSALKA1

TRANSVERSALKA2-4

JEAN MONNET

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une prioritéDES EUROPÉENS MULTILINGUES :

DE L’UNION EUROPÉENNE POUR 2020

Le manque de compétences linguistiques constitue aujourd’hui l’un des principaux obstacles à la bonne réalisation du programme « Education et Formation Tout au Long de la Vie » (EFTLV). C’est ce que révèlent les enquêtes conduites dans le cadre de l’évaluation du programme EFTLV à mi-parcours (2007-2010)1.

Ainsi, pas moins de deux tiers (64%) des établissements participant au programme Erasmus citent la barrière de la langue comme frein au bon déroulement de leurs pro-jets. Et le constat n’est pas propre à Erasmus. Toutes les actions sont concernées (cf. diagramme ci-dessous). Si

ce pourcentage est relativement plus faible pour Come-nius (41%), il semblerait que ce soit lié au profil de celles et ceux qui partent : les enseignants de langue anglaise y seraient sur-représentés par rapport à leurs collègues des autres disciplines.

LES FACTEURS EXTERNES ET LEUR IMPACT SUR LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME EFTLV

BÉNÉFICIAIRES INSTITUTIONNELS DU PROGRAMME : « LES FACTEURS EXTERNES SUIVANTS ONT-ILS INFLUENCÉ LES RÉSULTATS DE VOTRE/VOS PROJET(S) ? » (FORTE/CERTAINE INFLUENCE, EN %)

Barrières liées à la circulation des personnes (différences de niveau de vie, questions de visa, de reconnaissance, etc.)

Manque de capacité/volonté au niveau des potentiels individus bénéficiaires

Valeurs personnelles et attitudes défavorables des participants potentiels

Changements de politiques nationales d’éducation et de formation

Barrières de la langue

Changement de situation financière des organismes/individus participant au projet

Manque de soutien de la part de potentiels partenaires socio-économiques

ENQUÊTE

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LA QUALITÉ DES MOBILITÉSEN JEU

Les compétences linguistiques conditionneraient donc le processus de sélection (en favorisant les enseignants en langues), mais aussi le choix des partenaires d’un projet et enfin, l’accessibilité au programme : le rapport d’évaluation à mi-parcours du programme EFTLV relève ainsi que la participation de certains organismes, comme les écoles maternelles et primaires et les insti-tuts d’éducation spécialisée, serait entravée par la barrière de la langue. Au-delà des effets négatifs observés sur les résultats eux-mêmes du programme EFTLV, les évaluateurs ont également pu identifier que le manque de maîtrise des langues étrangères avait un impact négatif sur la qualité des mobilités. En 2006, seulement 56 % des citoyens européens déclaraient être capables de converser dans une autre langue étrangère que leur langue maternelle2.

PISTES DE RÉFLEXIONPOUR 2014-2020

D’ici à 2020, le soutien à l’apprentissage des lan-gues devrait donc être l’objet de toutes les at-tentions. C’est l’une des recommandations issues de la consultation publique sur l’avenir des pro-grammes3. Sur le modèle du succès d’eTwinning, des plateformes numériques d’apprentissage des langues étrangères pourraient par exemple être développées. Les universités pourraient signer un code de bonne conduite fixant une liste d’obliga-tions minimales à observer concernant la prépa-ration linguistique des étudiants en mobilité4. Il est également proposé d’étendre les cours inten-sifs de langues (Erasmus) à d’autres actions5. Il faudra surtout réussir à diffuser entre les 33 pays participant aux programmes, les bonnes pra-tiques qu’ils ont mises en œuvre au niveau natio-nal pour améliorer la communication en langues étrangères…, l’une des huit compétences clés reconnues à l’échelle de l’Union européenne6. g

1. Interim Evaluation of the Lifelong Learning Programme (2007-2013)” (Commission euro-péenne, 2010)

2. Europeans and their languages (Special Eurobarometre 243, Commission euro-péenne, 2006) http://ec.europa.eu/education/ languages/pdf/doc631_en.pdf 3. Results of the public consultation - Prepa-ration of a new programme in the field of edu-cation and training post-2013 (GHK, 2011) p. 45 http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/consult/llp/report_en.pdf

4. Results of the public consultation - Pre-paration of a new programme in the field of education and training post-2013 p. 46

5. Interim Evaluation of the Lifelong Learning Programme (2007-2013) (Commission euro-péenne, 2010) p. 87

6. Recommandation 2006/962/CE du Parle-ment européen et du Conseil, du 18 décembre 2006, sur les compétences clés pour l'édu-cation et la formation tout au long de la vie http://europa.eu/legislation_summaries/education_training_youth/lifelong_learning/c11090_fr.htm

> Emmanuelle GARDANResponsable

Mission Prospective

• De même, les Italiens (41%), les Portugais (42%) et les Hon-grois (42%) sont peu nombreux à maîtriser une langue en plus de leur langue maternelle.

Source : Eurobaromètre

• http://ec.europa.eu/education/languages/pdf/doc631_fr.pdf

99% 97% 97% 51%

34% & 38%

• Au niveau des pays,

des Luxembourgeois des Slovaques des Lettons des Français

affirment qu'ils maîtrisent au moins une langue étrangère.

de personnes interrogées qui connaissent une autre langue que leur langue maternelle.

• A l'autre bout du classement, l'Irlande et le Royaume-Uni comptent respectivement

QUELQUES CHIFFRES...

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Soleo ZOOM

LEONARDO DA VINCI

DES MÉTIERS QUI S’EXPORTENT LOIN : « COMPÉTENCES LINGUISTIQUES ET CULTURELLES APPRÉCIÉES » !

Comment s'y préparer ?

Les projets de mobilité du programme Leonardo da Vinci mettent particulièrement l’accent sur le double enjeu linguistique de la coopération entre Européens : d’une part, la nécessité d’une langue de communication partagée entre les différents acteurs et de l’autre, la connaissance minimale de la culture et de la langue du pays d’accueil.

E-CUISINE : FORMATION À DISTANCE DES APPRENTIS

Les enjeux linguistiques et culturels sont décisifs dans les formations aux métiers de l’hôtellerie-restauration incluant des stages à l’étranger. Les expériences d’échanges entre les partenaires européens du GIP FCIP1 Basse-Normandie montrent combien

les contacts sont enrichissants pour tous les acteurs des mobilités et combien les chefs accueillant des stagiaires européens s’en félicitent. L’échange se déroule d’autant mieux que les stagiaires ont confiance en leurs capacités linguistiques et en leur adaptation à la culture dans laquelle ils s’immergent. (Le projet de transfert d’innovation Leonardo « E-cuisine » porté par le GIP FCIP Basse-Normandie, a démarré le 1er octobre 2011). En France, les GRETA ont développé une offre de for-mation à distance sur leur plateforme nationale e-greta par un apprentissage inductif du vocabulaire de base de la formation « CAP Cuisine ». Les partenaires européens

ont été séduits par la facilité d’accès aux contenus de formation et leur adaptabilité à l’expérience de chaque apprenant.Pour aller plus loin, le site E-cuisine veut rendre cette formation plus efficace encore et s’adapter aux besoins spécifiques des apprenants dans leur phase de préparation au départ à l’étranger. Les facteurs communication (les acquis linguistiques de base), intégration (comprendre les principales différences culturelles des partenaires : écossais, polonais, allemands et français) et le facteur cuisine (connaissance des traditions culinaires de la région du stage) seront, en tout premier lieu, pris en compte.

La mise à disposition d’une offre de formation complète et réactualisée pour le secteur cuisine couvrant les acquis d’apprentissage essentiels des 4 régions impliquées dans le projet, fera de E-cuisine un outil linguistique et interculturel novateur, transférable à de nombreux pays. Cette dimension constitue d’ailleurs l’objectif majeur et la force des projets "Leonardo Transfert de l’Innovation". g

COIFFURE, HÔTELLERIE-RESTAURATION

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ZOOM Soleo

LE COIFFEUR D’AMSTERDAMN’EST PAS LE COIFFEUR DE LYON

Le projet de mobilité mené dans l’académie de Lyon, de 2005 à 2007, par le Lycée professionnel privé de la coiffure2 avec des partenaires de Lituanie et de Finlande, a formé les élèves à de nouvelles compétences et de nouvelles approches du métier (maquillage, stylisme, conseil en image du client).

Pour communiquer et tisser des liens durables, les stagiaires ont compris la nécessité de parler une langue commune (l’anglais dans ce projet) et du coup, l’image de leur métier s’en est trouvée valorisée. Un exemple comme un autre qui montre que les compétences linguistiques ne doivent pas être associées, uniquement, à des filières générales ou commerciales.

De son côté, la Fédération nationale de la Coiffure3 a conclu un partenariat avec ses homologues des Pays-Bas par un show conçu et présenté par les apprentis devant leurs homologues, en séjour à Paris. Une nouvelle forme de créativité impulsée par la mobilité aux Pays-Bas s’est ainsi révélée dans les coiffures, le maquillage, les couleurs, les tenues, en introduisant une « touche culturelle » : fleurs et paysages, histoire et quotidien. Une palette qui couvrait à la fois l'expression technique et le ressenti personnel et collectif sur d’autres approches métier. Le système néerlandais accorde en effet beaucoup de place à l’initiative individuelle et à la confiance des chefs d’entreprise envers leurs jeunes recrues.

En définitive, on ne peut que se réjouir que les jeunes apprentis aient réussi leur immersion dans le pays d’accueil grâce à une préparation, linguistique et culturelle, strictement fléchée sur leur projet. g

1. Groupement d’intérêt public / Formation Continue et Insertion Professionnelle

2. www.ecole-coiffure-lyon.com

3. Mme Elena Lacroix, directrice du département Formation tout au long de la vie et relations européennes [email protected]

> Estelle DUPRATPatrice DELÈGUEDépartement développementAgence Europe-Education-Formation FranceL

Ecrivez à Soleo ! [email protected]

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COMENIUS & LEONARDO DA VINCI

compétencesMOBILITÉ DES ÉLÈVES ET

LINGUISTIQUES ACQUISES

Avec la mise en place du co-mité national des langues, en avril 2011, Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie asso-ciative, a exprimé l’importance de « réinventer l’enseignement des langues », notamment à travers la mobilité des jeunes et des enseignants. Opérateur de la mobilité sortante euro-péenne en France, l’Agence 2e2f participe aux réunions techniques de ce comité.

Sur le modèle exemplaire d'Erasmus, "l'expérience" européenne se décline désormais chez les collégiens et les lycéens. En témoigne la dernière-née des actions du programme Comenius pour l’ensei-gnement scolaire, « la mobilité individuelle des élèves », permettant aux élèves âgés de plus de quatorze ans d'effectuer un séjour en immersion, de trois à dix mois, dans un établissement scolaire et

une famille d'accueil en Europe. Outre cette nouvelle action, les partenariats sco-laires Comenius et la formation professionnelle initiale scolaire du programme Leonardo donnent aussi l’opportunité à des élèves d’effectuer des mobilités plus courtes en Europe : séjours linguistiques, stages etc.

A travers ces mobilités, les élèves acquièrent et développent des compétences essentielles pour la construction de leur projet de vie, personnel et professionnel : développement de la sensibilité culturelle et de la créativité, ouverture d'esprit, amélioration des compétences numériques, motivation et travail en équipe accrus, gain d’autonomie et confiance en soi, sentiment d’appartenance à la citoyenneté européenne renforcé. Ces bénéfices sont d’autant plus manifestes chez les enfants à besoins spécifiques.

Les impacts majeurs de ces mobilités d’élèves restent l’amélioration des compétences linguistiques - lire, écouter, comprendre - et sociolinguistiques liées aux conditions socio-culturelles de l’utilisation d’une langue : règles de politesse, etc. Grâce aux activités et échanges que mènent ces élèves avec leurs camarades européens sur des thématiques telles que la gastronomie, l’histoire, le sport ou le théâtre, les professeurs attestent de leur motivation accrue pour l’apprentissage des langues et montrent un intérêt plus important pour les cultures étrangères.On ne peut que se réjouir à Bordeaux, siège de l’Agence 2e2f, qu’en ce domaine, Erasme et Comenius aient repris à leur compte les conclusions de Montaigne :« quand j'ay esté ailleurs qu'en France et que, pour me faire courtoisie, on m'a demandé, si je vouloy estre servi à la Françoise, je m'en suis mocqué, et me suis tousjours jetté aux tables les plus espesses d'estrangers. On dict bien vray, qu'un honneste homme, c'est un homme meslé. » (De l’Institution des enfants, Essais. 1580). g

S

> Susana MAJORChargée de développement

Enseignement scolaireAgence Europe-Education-Formation France

• RETROUVEZ DANS SOLEOWEB L’INTÉGRALITÉ DE LA NOTE RÉALISÉE PAR SUSANA MAJOR À PARTIR DES DONNÉES STATISTIQUES DE L’AGENCE 2E2F.

Soleo ZOOMOOM

À VOS MOBILES !

http://www.2e2f.fr/langues-et-europe-docs.php

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LE LABEL EUROPÉENDES LANGUESC’EST L’INNOVATION

Il est très simple de se porter candidat

Le label récompense annuellement, dans chaque pays de l’Union européenne, les méthodes innovantes dans le domaine de l’enseignement des langues. Toutes les langues sont concernées, y compris celles qui sont les moins largement utilisées ; toutes les initiatives peuvent concourir, qu’elles soient portées par un organisme public ou privé, quels que soient l’âge des bénéficiaires et les domaines d’enseigne-ment ou d’apprentissage. Motiver les apprenants et les enseignants par des méthodes originales et créa-tives, identifier les besoins, favoriser les contacts de part et d’autres des frontières nationales, intégrer la richesse multicul-turelle de l’Europe, sont quelques critères pris en compte dans l’évaluation d’un Pro-jet Label européen des Langues.

Pour poser sa candidature en ligne : www.2e2f.fr/label-langues.php

PASSEPORT DES LANGUES EUROPASS

Une approche décomplexée de son niveau de langue

Le Cadre Européen Commun de Réfé-rence (CECR) s’est imposé comme le référentiel pour les langues. Il définit les compétences linguistiques en matière de compréhension et d’expression orale et écrite en s’articulant sur une échelle de 6 niveaux, allant de A1 à C2. Cette grille de lecture harmonisée et européenne est à l’origine de la création du passeport euro-péen des langues.Le passeport des langues, intégré au dispositif Europass, permet une lisibilité des compétences linguistiques compré-hensibles par le plus grand nombre. Mais il est avant tout un formidable outil au-to-évaluatif qui permet aux utilisateurs une approche décomplexée par rapport à leur maîtrise d’une langue et ce, quel que soit leur niveau. En effet, en permet-tant de valoriser toutes les compétences linguistiques, qu’elles aient été acquises dans un cadre éducatif formel ou en de-hors de celui-ci, le passeport fait prendre conscience aux utilisateurs que d’autres types de jugement peuvent exister en de-hors de l’acquis strictement académique.

Plus d’info : http://www.europe-education-formation.fr/europass.php

ZOOM Soleo

LES TROIS OBJECTIFS DE LA COMMISSION EUROPÉENNE EN MATIÈRE DE MULTILINGUISME

• Donner aux citoyens la possibilité d'apprendre deux langues en plus de leur langue maternelle, et ce, dès le plus jeune âge.• Créer des sociétés plus accueillantes, qui soient des espaces de dialogue entre les communautés et les individus.• Renforcer le rôle des langues dans l'employabilité et la compétitivité.

UNIVERSITÉ

DES CRÉDITS ECTS VALIDENT LA PRÉPA-RATION À LA MOBILITÉ ERASMUS

Des universités françaises ont mis en place des Unités d’enseignement libres (UEL) pour permettre aux étudiants de bien pré-parer leur mobilité. C’est le cas de l’univer-sité François Rabelais de Tours avec l’UEL : « préparer et réussir sa mobilité interna-tionale ». Conditions ? Avoir un projet de mobilité internationale et s’engager à par-rainer un étudiant étranger accueilli dans l’université.Cet enseignement, 30 heures au total, est articulé autour de 3 grands thèmes : informations générales et pratiques sur la mobilité, module interculturel et ensei-gnement linguistique. L’ensemble permet la validation de 3 ECTS. Il est évalué, pour une part, en contrôle continu, et pour une autre part, lors d’un examen. L’étudiant doit remettre obligatoirement plusieurs travaux, notamment sur la dimension in-terculturelle et un rapport d’activité sur le parrainage effectué. D’autres universités proposent aussi cet enseignement : Avignon et Pays de Vau-cluse, Poitiers, Lumière Lyon 2. Nul doute que cette expérimentation est appelée à se généraliser.

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Islande

Dannemark

Irlande

FinlandeSuède

NorvègeEstonie

Lettonie

Lituanie

Pologne

Allemagne

France

Espagne

Portugal

Italie

Malte

Chypre

Grèce

Bulgarie

Roumanie

CroatieSlovénie

HongrieSuisse

Luxembourg

Belgique

Pays-BasRoyaume-Uni

Soleo ZOOM

GRUNDTVIG

richesse culturelleLA LANGUE DES SIGNES,

DE L’EUROPEUNE LENTE RECONNAISSANCE

LA LANGUE DES SIGNES EN EUROPE

Reconnue au niveau constitutionnel

Reconnue par d’autres mesures juridiques

Pas du tout reconnue

Le Parlement européen a approuvé une résolution concernant la Langue des Signes (LS), en 1988 et 1998, demandant aux États membres de la reconnaître comme langue offi-cielle des Sourds.Certains l’ont inscrite dans leur constitution, d’autres ont appliqué des mesures pour lui conférer

un statut officiel (la France en Février 2005), mais, dans la réalité, elle est très mal valorisée, ce qui entraîne l'isolement, parfois l'échec linguistique, scolaire, professionnel, voire social des Sourds signants qui constituent une communauté linguistique à part entière.

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ZOOM Soleo

> Nadia CHEMOUNResponsable PédagogiqueEcole Française de Langue des Signes > Christophe GINERFormateur pour adultes handicapés - CRP BEAUVOIR

LA LANGUE DES SIGNESUNE PÉDAGOGIE À SES BALBUTIEMENTS

Environ 1 million de Sourds européens utilisent une langue des signes comme langue principale. Mais un enseignement essen-tiellement oral et une inadéquation de la formation profession-nelle font que beaucoup ne possèdent pas les savoirs de base, même en Langue des Signes.Si certains États ont mis en place des programmes soutenant la communication signée, tous connaissent un manque d'inter-prètes (450 en Suède pour 30 000 Sourds signants, 250 pour 40 000 en France).L’utilisation de la Langue des Signes comme langue première induit un mode de pensée et de réflexion qui demande une pé-dagogie différente entre l’apprenant entendant ou sourd oraliste et le Sourd signant. Sans cette adaptation, l’enseignement de l’un vers l’autre est souvent voué à l’échec.

GRUNDTVIG CRÉE L’INNOVATION

De ces constats est né un projet Grundtvig « partenariat éducatif » dont l'objectif était la mise en place d’un guide de pédagogie de séance en langue des signes, sous format vidéo, à l’usage des formateurs LS Sourds. L’outil est aujourd’hui le résultat des séances de formation dispensées et analysées tout au long du projet, en gardant à l’esprit la Culture Sourde et entendante et les moyens pédagogiques de chaque pays partenaire choisi pour la spécificité de ses expériences : la Belgique, pour son public Sourd et malentendant étranger et sa méthode d’enseignement en binôme (un formateur Sourd et un formateur entendant signant), Chypre, parce que la Langue des Signes vient d’être « reconnue » et que son enseignement, sous la tutelle du minis-tère de la Culture, n’est pas réellement ouvert aux formateurs Sourds mais à une universitaire entendante.

CHAQUE PAYS A SA LANGUE DES SIGNES

Sur les dix-sept participants permanents du projet, seuls quatre étaient des professionnels entendants, chargés en priorité de l’explication des documents écrits, sortant des « compétences linguistiques » des formateurs Sourds. C’était un projet de Sourds en faveur des Sourds, la langue de communication et du rapport final étant les langues des signes.Les apprenants (Sourds, malentendants et entendants) ont par-ticipé activement aux échanges, aux analyses de séance de for-mation et, en exprimant leur ressenti, ont permis de construire et d’ajuster au mieux un scénario pédagogique type.La plus grosse difficulté est venue des inégalités de langue. Il n’existe pas réellement une langue des Signes internationale (le SIGNUNO est peu connu des Sourds). La Belgique et la France ont une langue proche, les signes chypriotes sont un mixte de signes américains et grecs (le pays élabore actuellement son premier dictionnaire en Langue des Signes). De plus, la langue des signes ayant été interdite pendant un siècle dans la plu-part des pays, elle est en cours d’évolution et tout le vocabulaire n’étant pasdisponible, il a fallu utiliser énormément l’iconicité (qui n’est pas dans la culture Chypriote).

Bien que le « Pays des Sourds » n’existe pas, apprenants et acteurs pédagogiques ont pu bénéficier d’un bain linguistique certain.

SENSIBILISER LES AUTORITÉS

Le ministère chypriote a augmenté le nombre de formateurs Sourds titulaires ; La France a mis en place sa première forma-tion AFPA diplômante de formateur pour adultes dispensée à quatorze Sourds en LSF (sous la tutelle du ministère du travail et le financement AGEFIPH1) et la Belgique et la France ont mis en place un réseau d’immersion professionnelle pour les futurs formateurs.Quatre députés européens sont Sourds. Pourront-ils transmettre cette question à la Commission européenne : A quand une ac-cessibilité en Langue des Signes sur le site des instances euro-péennes et nationales et sa reconnaissance en qualité de langue de communication dans les projets européens ? » g

1. Association de gestion des fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées.

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COMENIUS REGIO

s'engageLE CONSEIL GÉNÉRAL DES HAUTES-ALPES

Christophe Marcellin, Directeur de l’Education et des Bâtiments au Conseil Général explique l’atout de cette nouvelle action européenne dédiée aux collectivités sur des questions éducatives.

« Le Conseil Général des Hautes-Alpes s'implique depuis de nom-breuses années dans différents programmes européens de coopé-ration transfrontalière, notamment dans le domaine de l'éducation.En effet, la possibilité d'offrir aux familles du département et à leurs enfants une ouverture culturelle vers des horizons dépassant les frontières de notre territoire tout en s'adressant à nos voisins directs

a semblé constituer un bon moyen d'impliquer notre collectivité dans ce type de démarche.Le département des Hautes-Alpes, par sa situation géographique et par sa culture commune, possède un atout majeur quant aux liens qu'il peut approfondir avec l'Italie.La situation limitrophe, le partage d'histoire commune, les conditions de vie en milieu rural et montagnard constituent des similitudes concourant au rapproche-ment des territoires des Hautes-Alpes et de la Région du Piémont.Le projet "Comenius Regio", bien que s'adressant aux écoles primaires qui sont hors du domaine de compétence d'un Département, était intéressant à mener car il donnait la possibilité d'échanges dans les domaines liés à la culture et à la science, tout en initiant les jeunes élèves hauts alpins à la pratique d'une langue étrangère qu'ils auront la possibilité d'approfondir au collège.C'est cette continuité pédagogique et la cohérence territoriale et culturelle qui a décidé le Conseil général, collectivité territoriale en charge des collèges, et l'Ins-pection Académique à s'investir ensemble dans ce projet. » g

L

Propos recueillis par> Dominique ARDILLERResponsable de la mission Communication et MédiasAgence Europe-Education-Formation France

L’animateur de l'association COPERNIC avec un groupe d’enfants

découvrant le système solaire

LE PROJET FRANCO-ITALIEN "DOPPIO FOCUS SU SCIENZE E LINGUE"

Il implique des territoires transfrontaliers ayant des pro-blématiques similaires : isolement d’écoles rurales et de montagne, éloignement des lieux de culture, difficultés dans les communications. Ces difficultés communes ont amené les écoles du Départe-ment des Hautes-Alpes, du Val de Suse et de la Province de

Coni (Italie), à travailler ensemble autour d’activités qui leur offrent une possibilité de croissance commune (formations des enseignants, laboratoires de production de matériels, diffusion des produits dans les écoles, développement de l’utilisation des TIC). Des musées et des associations territo-riales viennent en support enrichir le projet.

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ZOOM Soleo

GRUNDTVIG

langageLES MÉTIERS ONT LEUR

ILS DEVRONT DÉSORMAIS PARLER LES LANGUES

Pour répondre à leurs besoins spéci-fiques, deux expériences originales d'apprentissage linguistique sont actuellement conduites grâce au programme européen de Partenariats Educatifs Grundtvig. Les méthodes

expérimentées consistent à fournir des outils aux futurs professionnels confrontés à des situations de communication multiculturelle et plurilingue tout en contribuant à leur professionnalisation. DES CITÉS DES MÉTIERS SOUS LE SIGNE DU MULTICULTURALISMENée en 1993 du constat qu'il n'existait pas de pro-fession qui ne soit influencée au quotidien par les in-novations (outils, matériaux, méthodes ou marchés), la première CDM a été conçue comme un outil d'aide à l'orientation pour s'adapter à ces évolutions; elle se devait donc d'embrasser tous les secteurs profes-sionnels et tous les aspects de la vie professionnelle et de s'adresser à tous, jeunes et adultes. Mettre à disposition des ressources, aider à les utiliser, aiguil-ler et conseiller tout en respectant l'autonomie et la liberté de choix des personnes : telles ont été ses missions. Pour rendre de tels services centrés sur la demande et les besoins de l'usager, il fallait rassem-bler dans un même espace physique des organismes aux vocations complémentaires en matière d'orien-tation, et malgré leurs cultures professionnelles et leurs langages différents, les faire collaborer dans l'esprit de la charte commune1.

L'ÉQUITÉ LINGUISTIQUE,UN PRINCIPE FONDAMENTALAujourd'hui le réseau international des vingt-sept Cités des métiers labellisées, dont vingt-quatre en Europe2, fait naître une question : comment déve-lopper les échanges qui permettent de mieux se connaître, d'homogénéiser les pratiques, de s'enrichir ensemble sans qu'une langue prédomine ? Langue maternelle d’aucune CDM pendant dix ans, l'anglais a été instauré langue de communication de tous pour préserver l'équité, bien que tout le monde soit

loin de le maîtriser parfaitement. L'arrivée de CDM anglophones repose à nouveau la question.

PROFESSIONNALISATION : CHACUN DOIT PARLERSA LANGUE Développer les aptitudes à communiquer entre profes-sionnels des CDM dans le respect de l'équité linguis-tique en adaptant la méthode de l'intercompréhension est le but du projet Prefic3. L'amélioration des com-pétences linguistiques, basée sur les habitudes lan-gagières des professionnels dont les partenaires ont co-analysé les besoins, passe par l'établissement d'une relation pédagogique de réciprocité4. A terme, dans les réunions internationales ou dans les échanges à dis-tance, chacun devrait pouvoir parler sa propre langue gardant ainsi toute la richesse de son expression et comprendre les autres quelle que soit la langue.

UN GLOSSAIRE MULTILINGUE ET MULTIMÉDIA POUR LES MIGRANTSPour répondre aux besoins de compétences linguis-tiques des migrants appelés à apporter des soins aux personnes âgées, la CDM de Paris et ses partenaires italiens et roumains ont développé le projet LaMP (http://projectlamp.wordpress.com/). Son objectif est de créer un “glossaire multilingue multimédia” com-plété par des exemples de conversations reflétant les interactions verbales telles qu’elles se produisent au cours des événements de la vie quotidienne. Il s’agissait donc de pallier les difficultés rencontrées dans les interactions langagières avec les familles et les personnes âgées en raison d'une inadéqua-tion des formations linguistiques existantes et de l'absence de prise en compte des différences cultu-relles dans les formations techniques prodiguées. En l'occurrence, l'outil vidéo associé à un support écrit constitue un moyen particulièrement adapté à ce type d'apprentissage. g

• Partenariats Grundtvig : http://www.2e2f.fr/grundtvig-partenariat.php

Avec l'apparition de nouveaux contextes plurilingues (mobilité inter-nationale, constitution d'espaces collaboratifs) liés notamment à leur développement international, les Cités des métiers (CDM) ont vu émerger la question linguistique comme une clé des échanges et de la mutualisation.

1. O. Las Vergnas et B. Thomas, « Dé-cloisonner les informations », Focus Cité des métiers, Panorama n°3, 2010, http://www.panorama.ch/fr/pan/103/fr

2. http://www.reseaucitesdesmetiers.com et http://www.citedesmetiers.com pour la Cité des métiers de La Villette.

3. Porté par l'association française Mondes Parallèles, Prefic regroupe des CDM de France, d'Italie et du Portugal ainsi que l'université de La Sapienza et l'université catholique de Porto.

4. B.Thomas, « Réciprocité et accompa-gnement professionnel », in « Parier sur la réciprocité - Vivre la solidarité », sous la dir C. Héber-Suffrin et alii, 2011.

> Bernadette THOMASChargée du label des Cités des métiersCité des sciences et del'industrie-Universcience

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Soleo ZOOM

La force des languesL'EXEMPLE DE LA LETTONIE

Le sondage Eurobaromètre sur les compétences linguistiques en Europe a révélé des résultats étonnants : parmi les citoyens de l’UE les plus mul-tilingues figurent les Lettons ! 97% connaissent au moins une autre langue étrangère. Comment un pays comme la Lettonie est-il arrivé à cette situation que beaucoup lui envie ?

Le letton1 est la seule langue officielle en Lettonie, actuellement majoritaire au niveau national (62%) à côté du russe, langue minoritaire, mais largement pratiquée (36%). 1,4 million de Lettons parlent donc le Letton ainsi que 150 000 personnes dans la diaspora lettone à l’étranger.

La politique des langues en Lettonie est fondée sur la préservation et le développe-ment de la langue lettonne, en respectant le droit des autres communautés à utili-ser leur langue maternelle ou toute autre langue. Travailler sur la qualité linguistique et augmenter le taux d’utilisation de la langue lettonne constitue un objectif majeur pour le pays. Ces préoccupations n’ont cependant pas empêché la Lettonie de favoriser l’apprentissage des langues étrangères, avec aujourd’hui de très bons résultats dans la mise en oeuvre de sa politique en faveur du multilinguisme.

Une première langue étrangère à l’école dès 9 ans, une seconde dès 12 ans, une troisième à 16 ansAujourd’hui en Lettonie, l’apprentissage d’une première langue étrangère au niveau sco-laire est obligatoire à partir de la 3e classe (9 ans), d’une deuxième en 6e classe (12 ans) et d’une troisième en 10e classe (16 ans). A partir de l’année scolaire 2013-2014, l’apprentissage d’une première langue étrangère deviendra obligatoire dès la 1ère classe (7 ans). Ainsi, les jeunes Lettons ont déjà réussi à atteindre l’objectif de l’UE concernant

Soleo a donné carte blanche à Linda Kurzemniece, de na-tionalité Lettone, qui a travaillé un an à l’Agence 2e2f, au ser-vice Leonardo da Vinci. Cette dernière nous explique com-ment ce petit État balte, entré dans l’Union européenne le 1er mai 2004, a su tirer parti de la composition multicultu-relle de sa population en s’im-posant comme l’un des tous premiers pays multilingues de l’Union où dès 16 ans, une troisième langue est obliga-toire à l’école. L’histoire y est pour beaucoup.

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ZOOM Soleo

le nombre des langues parlées (langue mater-nelle + 2 langues étrangères).

Le plus souvent le français est choisi comme 2e langue étrangère. En 2010-2011, des cours de français sont donc proposés par soixante et un établissements scolaires. Cependant, sur la totalité des élèves lettons apprenant les lan-gues étrangères en 2010-2011, 63% étudient l’anglais, 26% le russe, 9% l’allemand et seule-ment 1,5% le français.

De nombreux programmes universitaires en langues étrangères (le plus souvent en anglais) sont aujourd’hui largement proposés en Let-tonie. Pourtant, les statistiques montrent que le nombre d’étudiants étrangers est toujours faible. Ils n’ont représenté que 1,9% de la tota-lité des étudiants en 2010-2011 (alors que 10% sont souvent considérés comme la norme par la CE).L’obstacle que constitue la langue lettone est certain. L’apprentissage du letton est au-

jourd’hui proposé par vingt-deux universités à l’étranger, mais ce n’est le cas d’aucune univer-sité française.

La langue est pour le Petit Prince « source de malentendus », mais c’est aussi la langue qui ouvre au monde, permet de le découvrir dans sa variété et d’y réaliser ses rêves. g

1. La langue nationale de la République de Lettonie appartient à la famille indo-européenne. Avec le lituanien elle forme le groupe baltique qui est diffèrent des langues slaves.

> Linda KURZEMNIECEAncienne chargée de mission Leonardo da VinciAgence Europe-Education-Formation France

• DÉCOUVREZ DANS SOLEOWEB LA SÉLECTION D’AUTEURS LETTONS PROPO-SÉE PAR LINDA KURZEMNIECE

107 & 59 &13 4étudiants étudiants

lettons sont venus en France

dans le cadre du programme Erasmus en 2009-2010

français sont allés en Lettonie

stagiaires stagiaires

QUELQUES CHIFFRES...

11projets multilatéraux Come-nius, avec la participation d’un partenaire letton et d’un partenaire français, ont été acceptés en 2010. 19 stagiaires Leonardo FPI sont venus en France en 2010.

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Soleo DANS LES COULISSES DE L'AGENCE NATIONALE

UNE ÉTAPE OBLIGATOIRELe processus d’évaluation est déclenché après la réception des candidatures ou rapports, et a pour but de sélectionner des pro-jets répondant aux critères formels définis pour chaque action, présentant un intérêt certain et démontrant la capacité du por-teur de projet à le mettre en œuvre efficacement.

L’ANALYSE FORMELLELa vérification des critères d’éligibilité formelle est le point de dé-part de toute évaluation. Dans un souci de transparence, l’agence publie annuellement sur la plateforme Pénélope les grilles les recensant pour chaque action. Puis, la capacité des porteurs de projet, dit d’établissement, est analysée via des critères d’exclusion et de sélection. Sont exclus, par exemple, les organismes en liquidation judiciaire. Des res-sources financières suffisantes et stables étant nécessaires pour mener à terme le projet dans de bonnes conditions, l’agence ana-lyse avant toute contractualisation les comptes des organismes privés dont la demande de financement est supérieure à 25 000 Euros. Le non-respect d’un seul de ces critères entraine l’inéligi-bilité du projet.

L’ÉVALUATION QUALITATIVEUne fois le projet réputé éligible, une 2ème étape est lancée : celle de l’évaluation de la qualité du projet.

LE CHOIX RIGOUREUXDES ÉVALUATEURS…Il est fait appel à des évaluateurs externes à l’agence, sélectionnés selon leurs compétences, la nature des projets à évaluer et l’absence de conflit d’intérêt. Une attention particulière est portée aux candidatures d’évaluateurs présentant des profils spécifiques qui pourront permettre de mettre en avant le caractère innovant de certains projets.Afin de leur présenter la procédure d’évaluation, des formations sont organisées en général autour de l’étude en commun d’un dossier test.

EVALUATION INDIVIDUELLE OU EN BINÔME…Les candidatures relevant de projets d’établissement sont éva-luées par deux évaluateurs, chacun faisant d’abord une analyse

individuelle du projet ; puis intervient l’analyse dite consolidée. Alors que les évaluations individuelles sont faites à distance, les évaluations consolidées sont élaborées en binôme lors de ses-sions organisées à cet effet à l’Agence. Depuis plusieurs années, les candidatures à un programme intensif Erasmus sont évaluées par deux évaluateurs dont l’un est européen, mais non français : les échanges de points de vue prennent alors une dimension euro-péenne enrichissante. Les candidatures déposées dans le cadre des actions de mobilité individuelle Grundtvig et Comenius ne sont évaluées que par un seul évaluateur. Quoi qu’il en soit, tout projet ne satisfaisant pas aux critères d’évaluation qualitative est rejeté.

DES CRITÈRES D’ÉVALUATION QUALITATIVE PRÉCIS…Définis par la Commission européenne pour chaque action et publiés sur la plate-forme Pénélope1, ils sont suivis strictement par les évaluateurs, sous le contrôle de l’agence. La pertinence du projet, sa valeur ajoutée européenne, son im-pact et la diffusion des résultats sont des dimensions auxquelles doit répondre tout projet, quelle que soit l’action. Des points spécifiques à chaque action sont évalués comme la qualité et la gestion du partenariat dans un projet d'établissements ou l’inté-gration des activités dans les cursus et la reconnaissance acadé-mique dans les projets de développement de formation.

EVALUATION DES RAPPORTS INTERMÉDIAIRES ET FINAUXSi l’évaluation des rapports intermédiaires qui permet d’assurer un suivi du projet pendant sa phase de réalisation est faite en in-terne, la situation diffère partiellement pour les rapports finaux, (programmes intensifs Erasmus, projets Leonardo Transfert de l’Innovation, Comenius Regio) qui peuvent être eux aussi évalués du point de vue qualitatif par des experts externes. L’attribution définitive de la subvention dépend alors de la conclusion de l’éva-luation. g

Après avoir expliqué à ses lecteurs le processus de sélection des projets et celui de leur contrôle, Soleo aborde l’évaluation d’une candidature ou d’un rapport, point clé de la vie d’un projet, car son financement en dépend.

L'évaluationDES PROJETS EUROPÉENS

> Florence BOBILLONDépartement Gestion - Pôle ErasmusAgence Europe-Education-Formation France

UNE RESPONSABILITÉ DE L’AGENCE

1. Voir page 29

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PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL Soleo

ApprentissageDES LANGUES

AGENCE ALLEMANDE PAD

DEUTSCH-FRANZÖSISCHER VIRTUELLER ONLINE-MARKT

Le marché virtuel en ligne franco-allemand, coor-donné par l'Académie nationale de formation et de gestion des ressources humaines dans les écoles (Bade-Wurtemberg), dans le cadre d'un projet pilote Comenius, doit permettre aux étudiants français et allemands de créer une entreprise virtuelle en tandem, de simuler les processus commerciaux et d'améliorer leurs compétences linguistiques.

QUE FONT NOS VOISINS ?

WER IM AUSLAND FÜR DEN BERUF LERNEN ODER ARBEITEN MÖCHTE UND SICH IM VORFELD BEREITS MIT DER SPRACHE UND DER KULTUR DES ZIELLANDES VERTRAUT MACHEN MÖCHTE, FINDET IM SPRA-CHLERNPORTAL BECULT (WWW.BECULT.ORG) EIN ATTRAKTIVES ANGEBOT.

Les jeunes, désireux d‘apprendre un métier ou de travailler à l’étranger qui connaissent déjà un peu la langue et la culture du pays d’accueil, trouveront une offre attrayante sur le portail linguistique becult (www.becult.org). Cet instrument d’apprentissage s’adresse aux jeunes actifs des secteurs de la restau-ration, du tourisme et de la vente au détail. Ce portail propose des cours originaux de finnois, français, ita-lien, néerlandais, allemand, espagnol, estonien, turc et anglais. Les contenus s’appuient sur des situations réelles de travail et l’apprentissage linguistique, quant à lui, repose sur la méthode EMILE. D’un point de vue didactique, cet instrument est principalement axé sur les besoins des jeunes participants en diffi-culté.

• www.becult.org

>>

AGENCE BELGE FRANCOPHONE

Eurocatering propose un cours de langue en ligne pour les travailleurs de l’hôtellerie, de la Restauration et des Cafés. Il offre également un répertoire illustré de termes professionnels en 7 langues et un outil d’apprentissage fondé sur l’interaction autour de d’exemples de dia-logue et de scènes pratiques dans une cuisine ou salle de restaurant.• www.eurocatering.org

>>

AGENCE ALLEMANDE BIBB>>

Pour illustrer la richesse de l’Europe multilingue, Soleo a sollicité une contribution des autres Agences européennes, pour qu’elles mettent en avant un projet national particulièrement innovant en termes d’apprentissage d’une langue étrangère. Voici leurs réponses. Elles montrent que les innovations originales sont inépuisables, pour motiver les apprenants et susciter leur engouement. Et cela Tout au Long de la Vie !

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Soleo PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL

AGENCE SLOVAQUE LDV SAAIC>>

Le projet (www.volantproject.net) a permis de créer un portail d’apprentissage des langues en ligne (www.vo-lant.sk) pour le secteur de l’automobile, portail destiné aux enseignants et aux élèves des lycées techniques slo-vaques. Les langues cibles sont l’anglais, l’allemand et le français aux niveaux A1, A2 et B1. Un guide métho-dologique pour les enseignants, des cahiers d’exercice pour les élèves et un dictionnaire en images trilingue constituent le matériel pédagogique qui vient compléter le portail.• www.volantproject.net

ODBORNÁ JAZYKOVÁ PRÍPRAVA PRE ŽIAKOV V ODBORE OPRAVA AUTOMOBILOV

AGENCE SLOVAQUE GRU SAAIC>>

L'objectif du projet était que les participants communiquent en français et apprennent les différences et similitudes culturelles entre la Bulgarie et la Hongrie. Les contacts étroits créés à cette occasion entre les participants ont permis une importante stimulation pour l'apprentissage d'autres langues européennes.• Projet du Lycée Madách Imre

NYELVI PROJEKTÜNK LEGFŐBB CÉLJÁUL AZT TŐZTÜK KI, HOGY A RÉSZTVEVŐK MINÉL TÖBB INFORMÁCIÓHOZ JUSSANAK A BULGÁRIA ÉS A MAGYAROR-SZÁG KÖZÖTTI HASONLÓSÁGOKKAL ÉS KÜLÖNBSÉGEKKEL KAPCSOLATBAN.

AGENCE HONGROISE TEMPUS PUBLIC FOUNDATION

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L’idée du projet est d’apprendre des langues étrangères à travers des chansons. Les chœurs des jeunes des villes de Tartu, Riga, Vilnius, La Laguna, Arezzo et Surrey ont pris part à ce projet. Les choristes en Lituanie ont été instruits dans les langues cibles : l’estonien, le letton, le lituanien, l’italien, l’espagnol et l’anglais. Au cours de concerts dans leurs pays, les choristes apprennent les langues aux spectateurs composés d’élèves des écoles primaires, secondaires, des internats et des centres de jeunes en difficulté. Dix-huit chansons ont été harmonisées pour la composition des chœurs participant au projet, des livres de conversation ont été publiés.• www.opentoeverycitizen.uki.vu.lt/intro.htm

Lisbeth, assistante Comenius danoise, a vécu en Belgique pendant un an, de sorte qu’elle a pu approcher la langue et la culture de deux pays européens à l’école primaire de Bristol. Elle a animé un club sur la langue et la culture da-noises à l’heure du déjeuner et a donné des leçons de français. Elle a égale-ment appris des expressions de base en danois et en français à des groupes de parents, après l’école. Les enfants ont pris plaisir à découvrir les contes danois traditionnels tels que ceux de Hans Christian Andersen et les tradi-tions danoises de Noël.

PROJEKTO TIKSLAS – PER DAINŐ MOKYTIS KALBŐ. LISBETH FROM DENMARK HAD LI-VED IN BELGIUM FOR A YEAR SO SHE BROUGHT THE LANGUAGE AND CULTURE OF TWO EUROPEAN COUNTRIES TO LIFE AT THE PRIMARY SCHOOL IN BRISTOL.

AGENCE LITUANIENNE EDUCATION EXCHANGES SUPPORT FOUNDATION

AGENCE ANGLAISE BRITISH COUNCIL

>> >>

PARTNERSTVO SPOJILI PARTNEROV A PRIDRUŽENÝCH PARTNEROV Z TALIANSKA, BULHARSKA, RUMUNSKA A SLOVENSKA

Le partenariat Grundtvig a pour objet de développer une approche pédagogique innovante pour enseigner les lan-gues étrangères à l’aide de chansons et d’internet. Trois langues cibles ont été choisies pour démontrer cette approche et créer du matériel pédagogique : l’italien, le roumain et le russe. Le partenariat vise deux groupes cibles : des enseignants et des apprenants agés d’au moins 16 ans avec un niveau linguistique supérieur à A1.

Propos recueillis par :> Nicolas JEANMission ProspectiveAgence Europe-Education-Formation France

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PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL Soleo

L'OAPEE (Organismo Autónomo Programas Educativos Europeos) a mis en place une initiative à l'échelle nationale appelée « Pro-jet pilote pour l'amélioration des capacités en communication linguistique ». Ce projet a pour but de prouver que l'application de diverses initiatives permettra d'obtenir de bien meilleurs résul-tats quant à la capacité communicative des élèves. Y figurent les expériences EMILE (Enseignement d'une matière par l'intégration d'une langue étrangère), les Programmes européens d'éducation ou encore l'utilisation du Portfolio européen des langues (PEL) en sont des exemples.

“EL ORGANISMO AUTÓNOMO PROGRAMAS EDUCATIVOS EU-ROPEOS (OAPEE) PUSO EN MARCHA UNA INICIATIVA DE ÁMBITO ESTATAL DENOMINADA “PROYECTO PILOTO PARA LA MEJORA DE LA COMPETENCIA EN COMUNICACIÓN LINGÜÍSTICA”.

THE VOCAL PROJECT (VOCATIONALLY ORIENTED CULTURE AND LANGUAGE: WWW.VOCALPROJECT.EU) IS A LEONARDO DA VINCI TRANSFER OF INNOVATION PRO-JECT. VOCAL CONSISTS OF WEB-BASED LANGUAGE MATERIALS DESIGNED TO AS-SIST LEARNERS BEFORE AND DURING THEIR MOBILITY PROGRAMME IN A VOCATIONAL SETTING.

AGENCE ESPAGNOLE OAPEEAGENCE IRLANDAISE LÉARGAS THE EXCHANGE BUREAU

>>>>

L’objectif de VOCAL est de proposer du ma-tériel linguistique en ligne comme réponse pédagogique innovante et pratique aux besoins en préparation culturelle et linguis-tique avant tout recrutement professionnel à l’étranger. L’offre VOCAL rassemble des documents linguistiques en ligne portant sur neuf thèmes pertinents. Le matériel d’apprentissage est réparti en cinq thèmes linguistiques généraux (le monde du travail, l’hébergement, les situations d’urgence, le voyage, la socialisation) et quatre thèmes linguistiques de spécialité (la banque, le monde des affaires, l’ingénierie, le tourisme).• www.vocalproject.eu

AGENCE BULGARE HRDC

SHOPLANG ŐŐŐŐŐŐŐŐŐ ŐŐŐŐŐ ŐŐŐŐŐŐŐŐŐŐŐ ŐŐ 6 ŐŐŐŐŐŐŐŐŐŐ ŐŐŐŐŐ - ŐŐŐŐŐŐŐŐŐ, ŐŐŐŐŐŐŐŐŐ, ŐŐŐŐŐŐ, ŐŐŐŐŐŐŐŐ, ŐŐŐŐŐŐŐŐŐ Ő ŐŐŐŐŐŐŐ.

" Le jeu du langage commercial » promeut les avantages de l’ap-prentissage des langues auprès du grand public et des clients des supermarchés en particulier. Le projet utilise le milieu informel des supermarchés afin de susciter l’intérêt dans les 6 langues cibles sur le thème du shopping, des produits de base et des éti-quettes disponibles. Dans le cadre du suivi des campagnes lin-guistiques, les partenaires ont établi des centres de ressources dans lesquels toutes les personnes intéressées ont pu trouver davantage d’informations sur les langues et les pays cibles ".• www.shoplang.eu

>>

AGENCE SLOVÈNE CMEPIUS

PROJEKT Z NASLOVOM PREVAJALSKE IGRICE PRI POUKU SLOVENŠŐINE NA IZJEMNO IZVIREN IN INO-VATIVEN (NAŐIN PREPLETA TAKO GLOBLJE RAZUME-VANJE IN SPOŠTOVANJE MATERNEGA JEZIKA KOT TUDI OZAVEŠŐANJE O POMENU ZNANJA TUJIH JEZIKOV.)

" Jeux de traduction " combine, d’une manière ex-trêmement originale et novatrice, la compréhension et le respect de la langue maternelle avec la sensi-bilisation à l’importance de l’apprentissage des lan-gues étrangères dans 7 pays européens (IT, HU, CH, NO, SE, NL et Serbie). Les écoliers communiquent entre eux par l’intermédiaire de textes littéraires étrangers et ils produisent des traductions en com-mun vers leurs langues maternelles.

>>

• RETROUVEZ L'INTÉGRALITÉ DE CES TÉMOIGNAGES, EN FRANÇAIS, SUR :

http://www.2e2f.fr/langues-et-europe-docs.php

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Soleo PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL

Deux principes devaient gui-der la stratégie à mettre en place. D’une part, imprégner les études et les théma-tiques de recherche, d’une culture économique solide

et, d’autre part, créer une offre de formation à la recherche appliquée en France ou dans un territoire francophone en étroite coo-pération avec des organisations françaises ou internationales (entreprises, administra-tions, collectivités locales et territoriales).

LES BUTS ÉTAIENT CLAIRSElargir les débouchés de ces études univer-sitaires, favoriser l’insertion des étudiants norvégiens dans le monde du travail et faci-liter l’évolution professionnelle des salariés, tous secteurs confondus. Pour se faire, il a fallu bâtir une pédago-gie très innovante et adaptée, une mobilité internationale radicalement nouvelle, un réseau partenarial très ciblé, de façon à être capable de servir les intérêts de la matière proprement dit. La mise en œuvre en Nor-vège de la réforme de la Qualité en 2003, généralisant le système LMD et l’équivalent de la réforme LRU, en 2005, a ouvert des

possibilités permettant d’asseoir cette mu-tation et d’élargir l’attractivité des études en langue française à une population étudiante internationale et à des catégories sociaux-professionnelles n’ayant pas suivi un cursus littéraire (métiers de la santé, ingénieur, diplômé d’école de Commerce etc.). En 2011, après 10 ans d’exercice, il est maintenant possible de dresser un bilan de ce pari audacieux et de cette expérience singulière à l’échelle de la Norvège, toutes langues étrangères confondues.

L’HISTOIRE ET L’ÉCONOMIE ENSEIGNÉES EN FRANÇAISLe Master de Civilisation française est un programme d’étude et de recherches pluri-disciplinaires qui croise plusieurs spécialités scientifiques telles que l’histoire, la géo-graphie humaine, la démographie, l’écono-mie, les sciences politiques et la sociologie. Tous les enseignements et tous les travaux de recherches en Master ou Doctorat sont dispensés et réalisés en langue française. Les séminaires et recherches centrés sur la France développent, selon les cas, une dimension comparative afin de promouvoir une connaissance fine de la société, mais

aussi de manière à apprendre à mettre en perspective une situation donnée dans un contexte inhabituel. Des étudiants âgés de 22 à 76 ans, présentant des habiletés linguistiques hétérogènes, évo-luent ensemble, harmonieusement, dans un esprit d’échanges interculturels et intergéné-rationnels de façon unique en Norvège.

UN CYCLE DE FORMATION COMPLÉMENTAIRE PLÉBIS-CITÉ PAR LES ENTREPRISESLes étudiants acquièrent dans le cadre de leur formation initiale, ou continue, ou post-active, des compétences nouvelles dont le système éducatif et académique norvégien est dépourvu : connaissance de l’entreprise dispensée à des littéraires, apprentissage de commentaires de documents etc. Cette complémentarité et cette plus-value que les études offrent dans le cadre du Master Civili-sation française à l’université d’Oslo, (depuis une décennie), ont conduit à cet intéressant résultat qu’aujourd’hui les acteurs écono-miques français et norvégiens soutiennent cette expérience d’ouverture internationale des sciences humaines vers le monde de l’entreprise et des opérateurs publics. g

Depuis maintenant 10 ans, la Faculté de Sciences humaines de l’Université d’Oslo développe un programme d’enseignement et de recherche ayant pour objectif initial de revitaliser l’intérêt des études en langue française, de façon à inverser une tendance à la baisse des effectifs.

D

> Olivier DARRIEULATMaître de Conférences - Historien d’entrepriseUniversité d’Oslo (Norvège)e-mail : [email protected]

A L’UNIVERSITÉ D’OSLO, UN MASTER REVALORISE LA FILIÈRE FRANÇAISE AVEC LE SOUTIEN DES ACTEURS ÉCONOMIQUES

PRINCIPALES ORGANISATIONS AYANT DÉJÀ REÇU OU PRÊTES À RECEVOIR EN STAGE D’ÉTUDE UN ÉTUDIANT DE MASTER DE CIVILI-SATION FRANÇAISE DE L’UNIVERSITÉ D’OSLO

Compagnie des Eaux VAV (Oslo) - Chambre de Commerce franco-norvégienne (Oslo et Paris) - Hôpital Robert Boulin (Libourne) - Péchiney (France) - Alucam (Cameroun).

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PLUS D'EUROPE ET D'INTERNATIONAL Soleo

Le nouveau programme européen d’éducation et de formation qui prendra la suite, à partir de 2014, de l’actuel programme « Education et formation tout au long de la vie » offre de belles perspectives de mobilité et de coopération. Il s’inscrit clairement dans la stra-tégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive.

Il réunira l’ensemble des sous-programmes et outils actuels pour l’éducation, la formation et la jeunesse, jugés aujourd’hui efficients mais encore trop frag-mentés.

En matière d’enseignement supérieur par exemple, le nouveau programme devrait intégrer les perspectives actuellement offertes par les programmes Erasmus et Erasmus Mundus, Tempus, Edulink et Alfa. L’objectif est bien entendu d’exploiter les synergies entre ces différentes opportunités et de leur conférer une plus forte orientation stratégique, avec une ouverture sur le monde. Il s’agit de contribuer à rendre l’espace européen de l’enseignement supérieur plus attractif pour peser davantage sur la scène mondiale. Un dis-positif de prêts aux étudiants désireux de poursuivre leur Master dans un autre pays européen devrait

être mis en place en collaboration avec la Banque eu-ropéenne d’investissement. Les actions actuellement soutenues dans le cadre du programme de forma-tion professionnelle Leonardo seront renforcées pour contribuer à l’amélioration des qualifications et à la lutte contre le chômage des jeunes. Enfin, un volet du nouveau programme devrait être consacré au sport.

Le futur programme appelé pour le moment « Europe Education », se donne aussi les moyens de ses ambi-tions avec une proposition budgétaire de la Com-mission européenne (15,2 milliards d’Euros) doublée pour la période 2014-2020. Elle atteste de la volonté d’investir prioritairement dans la connaissance, le capital humain pour l’Europe de demain. Androulla Vassiliou, la Commissaire européenne à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, indique vouloir doubler le nombre de jeunes, enseignants ou chercheurs, bénéficiaires d’une bourse de l’Union pour étudier ou se former à l’étranger, pour le porter à 800 000 par an. La structure et les modalités du nouveau programme seront largement simplifiées et s’articuleront autour de trois grandes lignes d’action : la mobilité, des activités de coopération transfrontières et le soutien aux États membres pour la mise en place de politiques efficaces en matière d’éducation. Reste à savoir si cette proposition sera soutenue dans les

prochains mois par le Conseil et le Parlement européens. g

2014 - 2020UN FUTUR PROGRAMME « EUROPE EDUCATION » PLUS AMBITIEUX, PLUS SIMPLE ET PLUS OUVERT SUR LE MONDE

> Christelle COET-AMETTEMission Prospective

Agence Europe-Education-Formation France

Plus d'information :www.acp-edulink.eu/fr/content/le-programme

http://ec.europa.eu/europeaid/where/

latin-america/regional-cooperation/alfa/

index_fr.htm

http://ec.europa.eu/education/news/

news3008_fr.htm

L

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Soleo L'ESSENTIEL

2012 !

l’appel à propositionCOMMENT SE PRÉPARER À RÉPONDRE À

UNE LOGIQUE D’APPEL D’OFFRESLes financements européens sont obtenus en répondant à des appels à propositions, c’est-à-dire après la mise en concurrence des candidatures. Ainsi en France, seule la moitié des demandes en moyenne peut être satisfaite : en 2010, l’ensemble des demandes pour le programme EFTLV représentait 170 millions d’euros mais le montant disponible était de moins de 89 millions. Se préparer à répondre, c’est prendre connaissance des priorités européennes, des diffé-rentes opportunités offertes et des modalités de soumission. Sauf exception, ce sont des organismes de formation et des établissements d’enseignement et non les individus qui déposent leur demande. Par exemple, un étudiant, un demandeur d’emploi ou un apprenti, ne peuvent pas s'adresser directement à l’Agence, mais au chargé des relations internatio-nales de l’organisme de formation dont ils dépendent.La logique des financements publics voudrait que ni la Commission européenne, ni les agences nationales n’interviennent dans l’assistance aux candidats qui répondent à ces appels. Tout en respectant ce principe, les Agences mettent à disposition des candidats des outils pour les aider à comprendre le contexte européen, ses priorités éducatives, les modalités pratiques de dépôt d’une candidature.

L’appel à proposition pour 2012 a été publié au cours de l’été. Deux modalités s’offrent au candidat potentiel : solliciter une assistance directe via les outils informatiques ou rechercher l’appui du réseau des « développeurs de la mobilité internationale » mis en place par l’Agence.

U

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L'ESSENTIEL Soleo

L’ASSISTANCE DIRECTELe site Internet « Penelope » (http://penelope.2e2f.fr) a été mis en place pour le porteur de projet européen dès lors qu’il a déterminé son projet. Cet outil l’accom-pagnera jusqu’au rapport final, si le finan-cement est accepté. Site chronologique, il présente l’essentiel des informations rela-tives à chaque étape de la vie du projet et, en regard, un certain nombre de ressources (en particulier les textes officiels de l’appel à propositions et les règles nationales) et de guides, tels que les formulaires com-mentés ainsi que d’autres conseils. Dès la genèse de son projet, chacun peut ainsi visualiser ce qui lui sera demandé par la suite. Ces informations doivent être prises en considération au moment de la rédac-tion de la candidature et de sa signature par le responsable légal. L’Agence répond en outre à des courriers électroniques lorsque les candidats sont confrontés à des difficultés techniques ou s’interrogent sur leur éligibilité. LES DÉVELOPPEURS DE LAMOBILITÉ INTERNATIONALELe réseau des développeurs de la mobilité internationale s’est constitué sur la base des partenaires traditionnels de l’Agence et a vocation à s’étendre pour couvrir tout le territoire et tous les publics concernés par les programmes. Ce sont des personnes qui, par leur fonction et par leur expérience, sont des référents dont on peut solliciter l’expertise et le conseil. Ils peuvent aider à trouver le programme ou l’action qui cor-

respondraient le mieux à un souhait d’ou-verture européenne, à mieux appréhender les attentes de chaque type de projet (prio-rités, conseils de rédaction), à inscrire le projet dans une stratégie politique régio-nale. L’Agence fournit un certain nombre d’outils spécifiques pour cette mission d’accompagnement, organise des sessions de formation dans plusieurs régions et réu-nit leurs représentants au niveau national.

LES REPRÉSENTANTS AU NI-VEAU NATIONAL DU RÉSEAU DES DÉVELOPPEURSAinsi le 24 mai dernier, ce sont plus de quatre-vingts experts qui se sont réunis à l’initiative de l’Agence pour le bilan des réponses à l’appel à propositions 2011 et la préparation de celui de 2012, tant pour les actions gérées au niveau national que pour les grands projets européens (actions dites « centralisées ») : représentants des ministères, d’institutions nationales comme l’ESEN1, des académies (DAREIC)2, des services de formations des Régions, de l’enseignement agricole, d’associations nationales et européennes (en particulier la FREREF3, l’AEDE4), des chambres consu-laires (APCMA5, ACFCI26), de branches professionnelles (automobile, coiffure), de représentants de l’enseignement supérieur (CPU7, conférence des Grandes écoles, as-semblée des directeurs d’IUT), de réseaux de l’éducation des adultes (CEMEA8, Ligue de l’enseignement, Universcience, UNAREC9), du Conseil National des Missions Locales, de Pôle Emploi national et de fondations. g

En savoir plus sur les développeurs de la mobilité internationale ?www.2e2f.fr/developper-la-mobilite.php

Retrouvez les dates de l’Appel à propositions 2012 sur le sitewww.2e2f.fr

> Patrice DELÈGUEDépartement Formation professionnelle et adultesPôle Développement Agence Europe-Education-Formation France

1. ESEN : École supérieure de l'Education nationale

2. DAREIC : Délégation Académique aux Relations Européennes et Internationales et à la Coopération 3. FREREF : Fondation des régions européennes pour la recherche en éducation et formation 4. AEDE : Association européenne de l’éducation 5. APCMA : Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat 6. ACFCI : Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie

7. CPU : Conférence des présidents d’université

8. CEMEA : Centre d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active 9.UNAREC : Union Nationale Études et Chantiers

DATES DE L'APPEL À PROPOSITIONS2012• COMENIUS: mobilité individuelle des élèves

• COMENIUS, GRUNDTVIG: formation continue - Première session

• COMENIUS: assistanats

• LEONARDO DA VINCI: projets multilatéraux de transfert d’innovation

• LEONARDO DA VINCI: mobilité

• COMENIUS, GRUNDTVIG: Comenius: partenariats Comenius Regio; Grundtvig: ateliers

• PROGRAMME TRANSVERSAL: Visites d’étude -Première session

• ERASMUS: programmes intensifs (PI), mobilité étudiante à des fins d’études et de stages

• GRUNDTVIG: assistanats, projets de volontariat des seniors

1er décembre 2011

16 janvier 2012

31 janvier 2012

2 février 2012

3 février 2012

21 février 2012

30 mars 2012

9 mars 2012

30 mars 2012

WWW.2E2F.FR

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Soleo BREVES

EUROPEAN ASSOCIATION FOR INTERNATIONAL EDUCATION

COPENHAGUE. 13-16 SEPTEMBRE 2011

L’Agence 2e2f était présente au Salon EAIE de Copenhague, le plus grand événement de son genre en Europe réunissant des professionnels de l'enseignement supérieur du monde entier. Des ateliers pratiques et des sessions originales ont mis en lumière les dernières innovations dans le domaine de l'éducation internationale. Aux côtés de représentants de la Commission européenne et de CampusFrance, l’Agence a mis en lumière la place de la France dans Erasmus Mundus et son rôle dans le développement du programme dont elle est un pays phare en Europe.Le prochain salon de l’EAIE se tiendra à Dublin, du 11 au 14 sep-tembre 2012. Guide d’évaluation « qualité » des cours Erasmus Mundus de la Commission européenne : www.emqa.eu

JOURNÉE DU PATRIMOINE À L’AGENCE. UNE GRANDE PREMIÈRE !

BORDEAUX. 17 SEPTEMBRE 2011

L’Agence 2e2f ouvrait ses portes aux Bordelais pour la première fois, samedi 17 septembre, pour les Journées européennes du patrimoine. Les visiteurs n’ont pas boudé leur plaisir en découvrant le bel en-semble XVIIIème du 25 quai des Chartrons qui gère aujourd’hui les Programmes européens d’Education et de Formation Tout au Long de la Vie. Construit en 1760 par le célèbre architecte Laclotte, les lieux furent occupés par de riches négociants dont les marchandises couraient le monde et qui, pour certains d’entre eux, furent maires de Bordeaux.Du négoce à Erasmus, c’est une histoire de richesse et d’ouverture sur le monde que les personnels de l’agence ont raconté à plus d’une centaine de visiteurs. « Ouvrir, éduquer, se connaître mieux, c’est l’intérêt général. Avoir des budgets qui permettent à tous et surtout aux enfants des classes populaires, pour que l’on tende vers une égalité, fraternité qui ouvre la voie aux citoyens du monde ». (Extrait du Livre d’or).

SÉMINAIRE YOUTHPASS/EUROPASS« DU PAREIL AU MÊME »

TOURS. 4-5 OCTOBRE 2011

Pour la première fois, les agences nationales des programmes « Jeu-nesse en action » ( AFPEJA) et l’Agence Europe-Education-Formation France ont organisé un séminaire conjoint pour analyser les diffé-rences, les convergences et les synergies possibles entre les outils Youthpass et Europass. En présence de porteurs de projets et de relais chargés de mettre en œuvre ces outils sur le territoire, le séminaire a permis de se tourner vers l’avenir en présentant le futur « passeport européen des compétences » prévu dans l’initiative phare « Jeunesse en mouvement » de la stratégie « Europe 2020 ».

CONFÉRENCE ANNUELLE

MARSEILLE. 8-9 DÉCEMBRE 2011

La conférence annuelle de l’Agence 2e2f réunira 200 participants pour une réflexion collective sur la contribution des projets euro-péens aux politiques de développement économique, d’attractivité et de coopération des territoires. Autour de ces 3 axes :- des conférences plénières, des sessions thématiques, des témoi-gnages, des espaces de rencontres, une soirée festive ; - une ouverture euro-méditerranéenne et internationale ;- des approches variées : acteurs politiques et économiques terri-toriaux, nationaux et européens ; représentants de l’enseignement scolaire, de l’enseignement supérieur, de la formation profession-nelle et de l’éducation des adultes ; porteurs de projets.Et de nombreux évènements inédits en parallèle !Information sur www.2e2.fr

> Béatrice Khaiat, Directrice déléguée de l’Agence CampusFranceet Antoine Godbert, Directeur de l'Agence Europe-Education-Formation France

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PUBLICATION

« Guide linguistique à l’intention des entreprises européennes. Communiquer efficacement dans le cadre de vos échanges inter-nationaux » Luxembourg : Office des publications de l’Union européenne2011 — 40 p. — 21 × 14,8 cmISBN 978-92-79-18659-2

La Direction générale « éducation et culture » a recensé, lors d’une enquête, les meilleures pratiques adoptées par les PME exportatrices en Europe pour les encourager à adopter les stratégies de gestion linguistique. Ce guide propose des préconisations issues de cette enquête : le coût des manques linguistiques pour l’entreprise, comment assurer le développement des personnels, qu’est-ce qu’une stratégie de gestion linguistique ?

Informations, études récentes, « success stories » à consulter sur « Les langues font nos affaires » : http://ec.europa.eu/languages/languages-mean-business

Directeur de la publicationAntoine Godbert

Rédactrice en chef Dominique Ardiller

Maquette, iconographieJulia Robisco

PresseAgnès Caullier

Ont collaboré à ce numéroAnna AtlasFlorence BobillonLuc ChatelNadia ChemounChristelle Coet-AmetteOlivier DarrieulatPatrice DelègueEstelle DupratEmmanuelle GardanChristophe GinerNicolas Jean

Alain JuppéLinda KurzemnieceLaurent LascrouJean LeonettiSusana MajorChristophe MarcellinFrédéric MitterrandBernadette ThomasLaurent Wauquiez

Crédits photoSophie PawlakMaris PuceShutterstock Images

Diffusion gratuite. Édité avec le soutien financier de la Commission européenne. Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la Commission européenne.

ImpressionLaplante 33700 MérignacISSN 1634 - 443XRégie publicitaireFrance Édition Multimedia66334 Cabestany

Magazine imprimé en France à 30 000 exemplaires sur papier PEFC.

Soleo www.2e2f.fr Ecrivez à Soleo ! [email protected]

SoleoBREVES

WISE : L’AGENCE 2E2F PRÉSENTE AU SOMMET MONDIAL DE L’INNOVATION POUR L’EDUCATION

DOHA (QATAR) DU 1ER AU 3 NOVEMBRE 2011

Antoine Godbert, directeur de l’Agence 2e2f animera une table ronde sur « Education et Formation Tout au Long de la Vie », lors de la 3ème édition des Wise Awards qui se tiendra à Doha (Qatar). Cet évènement s’est donné pour vocation de mettre en lumière des initiatives mondiales réussies sur le thème de la transformation de l’éducation : Investissements, Innovations, Insertion. Les six pro-jets les plus convaincants en termes d’impact sur l’éducation et sur la société seront présentés et récompensés.

LE SOUS-TITRAGE POUR APPRENDRELES LANGUES ÉTRANGÈRES

Une étude commanditée par la Commission européenne, dans le cadre de sa politique pour le multilinguisme, a analysé le poten-tiel du sous-titrage, à la télévision et au cinéma, pour encourager l’apprentissage et améliorer la maîtrise des langues. Un échantillon de 6 000 personnes couvrant un total de 33 pays (Union européenne , Islande, Norvège, Liechtenstein, Suisse, Croa-tie et Turquie) ainsi que 5 000 étudiants de cette même zone, ont été interrogés sur leurs habitudes de spectateurs, sur leurs préférences en matière de doublage ou sous-titrage et sur leurs compétences linguistiques. D’après cette enquête, le sous-titrage contribue à l’amélioration des compétences en langues étrangères susceptible de sensibili-ser et motiver à l’apprentissage des langues, aussi bien dans des contextes formels qu’informels.

© Commission européenne.http://eacea.ec.europa.eu/llp/studies/documents/study_on_the_use_of_subtitling/resume-fr.pdf

« EXPÉRIMENTONS ENSEMBLE CONTRELE DÉCROCHAGE SCOLAIRE »

AMIENS. 15-18 NOVEMBRE 2011

Le décrochage scolaire est une priorité nationale aussi bien qu’eu-ropéenne. L’agence 2e2f réunira 60 enseignants d’Europe pour initier et développer les pratiques innovantes dans des projets de coopération Comenius. La journée du 17 novembre, co-organisée avec le Ministère français de l’Education Nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, invite un plus large public à participer à deux tables rondes avec des experts français et européens qui pré-pareront un large rassemblement sur le sujet à Bruxelles en 2012. Information sur www.2e2f

> Antoine Godbert (Doha)

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