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20 Le NouvellisteVALAIS Vendredi 19 février 2010jcz - jfa - bru
MARCO PATRUNO
Les Monts Tatras constituent la chaînede montagne la plus élevée des Carpa-tes, ensemble montagneux considérécomme l’un des plus grands d’Europe.Les Tatras, avec la ville de Zakopane,eurent un rôle important dans le cadrede la formation historico-culturelle dela Pologne, surtout durant la périodeoù le territoire fut objet de répartitionentre les diverses grandes puissances(1772-1918). L’exposition présenteles collections du Muséedes Tatras, inauguré en1889 à Zakopane, quirecueille depuis plusde cent ans divers té-moignages liés à la décou-verte de ces montagnes et à lafascination suscitée par ses habitants.Cet événement a pu être mis sur pieddans le cadre d’une plus grande colla-boration entre le Musée de la monta-gne de Turin et diverses institutions po-lonaises telles que le Ministère de laculture et du patrimoine national polo-nais ainsi qu’avec la collaboration de laville de Turin, le Club Alpin italien et laville de Zakopane.
L’exposition, subdivisée en diverscritères thématiques, donne une idéede comment des peintres, photogra-phes, touristes, alpinistes et skieurs ontdécouvert et vu les Tatras et leurs habi-
tants entre le XIXe et le début du XXesiècles. Une exception a été faite pourla partie dédiée à la peinture. En effet,pour celle-ci, on a agencé une petite pi-nacothèque au début du parcours danslaquelle on propose des œuvres allantde 1830 à nos jours.
Un site alpin fascinant. Les construc-tions locales, avec leurs décorations,ont inspiré l’artiste Stanislaw Witkie-
wicz dans la création du style Za-kopane, qui a énormé-
ment influencé l’ar-chitecture et l’artappliqué polonais.
On trouve dans l’ex-position plusieurs ma-
gnifiques maquettes origina-les de ses maisons et certains de sesagencements. Puis, le parcours nousamène dans le monde plus traditionneldes Tatras, avec la reconstitution del’intérieur d’une «Baita», sorte de cha-let de montagne enrichi d’une icono-graphie liée au sujet.
C’est dans ces constructions que lesrares voyageurs trouvaient abri avantque furent construits les refuges touris-tiques. Et avant eux s’y réfugiaient lesbrigands, les braconniers et les chas-seurs qui tiraient les ours, les chamoiset les marmottes. Zakopane, petite ci-tée au pied des Tatras, était une bour-
gade traversée par des voyageurs enroute pour la montagne. La situationchangea totalement vers la moitié duXIXe siècle, lorsqu’un nombre impor-tant de touristes vint dans ces régions,fascinés par les maisons typiques dulieu et leurs décorations.
La vie des montagnards. Une partie del’exposition est consacrée aux condi-tions de vie des montagnards qui fu-rent les premiers à vivre dans ces habi-tations. Les années 1870 ont constitué une pé-riode d’intense développement touris-tique, en grande partie grâce à la fonda-tion de la Société des Tatras – l’équiva-lent du Club Alpin italien – qui s’occupade la construction des refuges, du bali-sage des sentiers, de la promotion decette région en Pologne et à l’étranger,et qui établit les normes disciplinairespour les guides alpins.
La partie finale de cette originale vi-trine est dédiée à la photographie ainsiqu’au Secours alpin des Tatras qui futfondé en 1909. Une exposition surpre-nante, à deux pas du Valais, pour tousles amateurs de montagne.
A la découverte des monts TatrasWWW.ALP-INFO.CH ! Le Musée national de la montagne de Turin invite à découvrir un autre univers montagneux jusqu'au 5 avril.
A la découverte des Tatras, art et traditionsdes montagnes polonaises. LDD
Deux initiatives pour une caisse-mala-die unique et une meilleure transpa-rence financière dans la LAMal ont étélancées. Parce que les assureurs nesont pas assez surveillés?Dans le domaine de la LAMal, la transpa-rence des assureurs maladie est garantiepar la surveillance de cinq organes diffé-rents, sans oublier le système de contrôleinterne de la caisse-maladie.
Oui, mais la loi impose-t-elle vraimentde contrôler dans le détail?Les dispositions légales précisant dans ledétail le controlling obligatoire pour lescaisses-maladie se trouvent dans une di-zaine de lois, codes, ordonnances et direc-tives différents. Les chiffres clés et lesdonnées précises sur les placements desassureurs maladie sont par exemple trans-mis à l’Office fédérale de la santé publique(OFSP) qui dispose même des statistiquessur les effectifs.
Pour ce qui est du bilan et des comptes, lemodèle est le plan comptable imposé parl’OFSP.
On a pourtant l’impression que les cais-ses ont beaucoup de liberté pour fixerleurs primes...Les primes sont approuvées après une en-quête spéciale et un audit de l’OFSP. Tou-tes les calculations sont contrôlées parl’organe spécial de l’Institution communeLAMal. Notons encore que l’agrément desréviseurs (ils passent deux fois par an) estsoumis à la loi sur la surveillance de la ré-vision (LSR). Il est donc inexact de parlerd’un système opaque sur le plan financier.
De surcroît, toutes les données qui per-mettent de juger de l'état économique del'entreprise sont accessibles au public, viale site internet de l'OFSP ou les rapportsannuels publiés par les entreprises. VP
YVES SEYDOUXRESPONSABLE COMMUNICATIONAU GROUPE MUTUEL
«La transparence des assureurs maladieest garantie»
TROIS QUESTIONS À...
PROPOS RECUEILLIS PARJEAN-FRANÇOIS ALBELDA
Actuellement professeur forma-teur à la Haute Ecole pédagogiquede Lausanne, Jean-Claude Richoza accumulé au cours de ses qua-rante ans de pratique de l’ensei-gnement secondaire une très ri-che expérience. Expérience dont ilfait bénéficier depuis 2003 les en-seignants de Suisse romande lorsde cours de formation continue.Ce même souci de transmission l’apoussé à rédiger «Gestion de clas-ses et d’élèves difficiles», ouvragedonnant de nombreuses réponsesaux problèmes que le corps ensei-gnant rencontre quotidienne-ment. Il dispensait la semaine der-nière ses conseils au cycle d’orien-tation des Collines de Sion. Ren-contre.
Monsieur Richoz, au vu de votreparcours professionnel, quelconstat faites-vous sur l’évolutionde l’école comme institution?A mon avis, depuis les années 70,les choses n’ont pas beaucoupchangé au niveau du secondairedans les cantons de Vaud, Fribourgou du Valais.
Le changement principal a eulieu dans les classes enfantines etprimaires. Des enfants arrivent àl’école auxquels on n’a jamais ditnon, qui n’ont pas appris de règles,qui ne supportent pas la frustra-tion… Il suffit d’un ou deux élèvesde ce type dans une classe pourcréer des problèmes. Ceci dit, nousmanquons de données pour dire sila situation est meilleure ou pirequ’il y a quelques années. Mais de-puis cinq ans, dans les écoles, sur le
terrain, les directeurs, les ensei-gnants ont le sentiment que ça de-vient plus dur, qu’il y a plus d’inci-vilités.
Quels sont selon vous les facteursde cette évolution?J’en recense une quinzaine dansmon ouvrage. On peut notam-ment citer la défaillance éducativeprécoce. Nous sortons d’une épo-que où l’éducation était entière-ment basée sur l’affectif et plus dutout sur le normatif. L’éducationcomporte deux piliers, le normatifet l’affectif. Si on oublie que l’en-fant a besoin de cadres, il se re-trouvera désécurisé et commen-cera à prendre le pouvoir dans sarelation à la famille et aux ensei-gnants.
L’évolution des liens familiaux,l’influence des médias jouentaussi un rôle. Comme la crise deconfiance que connaissent les en-seignants. On leur a fait douterd’eux-mêmes, on leur a dit queleurs formations n’étaient plus va-lables, qu’ils devaient tout revoir...
C’est une crise de l’autorité?Oui. Devant une classe, il fauts’imposer. Avec beaucoup d’hu-manité et de bienveillance, mais ilfaut s’imposer.
Plein de réformes et de théo-ries sont venues semer le doute.On a placé la motivation avant letravail. C’est une grave erreur.Dans la vie, l’intérêt pour la ma-tière vient avec la pratique, le tra-vail. Et face à la facilité des médias,le règne de la télécommande, l’en-seignant est dans une position trèsinconfortable.
Quelles pistes de réflexion propo-sez-vous?Il faut réintroduire un cadre demanière à pouvoir travailler serei-nement en classe. Un enseignantqui ne l’explicite pas, qui ne dit pasque la classe est un lieu de travailaura des problèmes. On ne peutpas poser de règles sans sanction-ner. Et il ne faut pas confondresanction et punition. On est au-jourd’hui massivement dans lapunition. Une sanction est un prixà payer pour une faute, comme lesdeux minutes de pénalité pour lejoueur de hockey. On doit l’appli-quer avec respect et bienveillance.L’enseignant qui s’énerve ne peutplus sanctionner. Il tombe dans lapunition.
Il doit parfois être difficile de gar-der son calme...Il faut anticiper les situations,avoir des scénarios en tête,
comme des saynètes de théâtre.«Jouer» la scène permet de restermaître de soi. Et si la sanction estbien donnée, avec calme, l’élèvel’accepte.
Il y a donc une part de jeu?Complètement. Il y a la posture, lagestuelle, l’art de la voix, l’art du si-lence, l’occupation de la classe, leregard... plein d’«outils» que l’onpeut développer. Ce sont des as-pects peu présents dans la forma-tion des enseignants, qui sontpourtant extrêmement simples etqui permettent de s’imposer.
Jean-Claude Richoz,«Gestion de classes etd’élèves difficiles»(Favre, 447 p.). Plus derenseignements sur:www.jcrichoz.ch
«Rétablirle cadre»ÉDUCATION !Jean-Claude Richozest un spécialiste de la gestion desclasses difficiles. Dans un récentouvrage, il donne aux enseignantsde nombreux et précieux conseilspratiques. Interview.
Jean-Claude Richoz lors de son passage au cycle d’orientation des Collines de Sion.Pour lui, l’éducation doit se baser autant sur l’affectif que le normatif. LE NOUVELLISTE